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L’Esplanade du Peu Ragot constituera le point de départ course nature de 7 km entre bois, plage et arrière-plage ouverte aux 20 ans (nés en 2003) et plus.

Course chronométrée. Départ à 9h (un ravitaillement à mi-course).

petite boucle de 800 mètres entre plage et petit bois ouverte pour les enfants à partir de 7 ans (nés entre 2014 et 2016).

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Parents et accompagnateurs bienvenus pour une course en famille ! Départ : 11h.

petite course familiale d’environ 1,8 km entre plage et arrière-plage ouverte à tous à partir de 10 ans (nés en 2013) Parents et accompagnateurs bienvenus pour une course en famille ! Course chronométrée. Départ : 11h45.

Ravitaillement, aire de piquenique, buvette et concert sont prévus pour que tous, coureurs et spectacteurs-supporters passent un moment convivial !

Cet évènement sportif est parrainé par le champion mondial et couardais Antoine Albeau et soutenu par trois partenaires : Crédit Agricole, Tennis des Pertuis et Mairie de La Couardesur-Mer.

Informations : 06 49 93 57 82 ape.lacouarde@gmail.com

Iinscription jusqu’au 30 mars. www.sportinnovation.fr

Un aspect peu connu de l’histoire des femmes

Lorsque l’on évoque les bagnes de G uyane et de Nouvelle Calédonie, on n’imagine jamais que des femmes furent également envoyées dans cet enfer. Pourtant, elles transitèrent aussi par l’île de Ré avant d’aller purger leur peine. En ce mois de mars, mois de la femme, nous avons souhaité rappeler ce que ces bagnardes ont vécu.

C’est le Second Empire qui inaugure la politique d’envoi des femmes au bagne. Lors du décret portant sur la création des bagnes, le 27mars 1852, les femmes sont l’objet de l’article 3 : « Les femmes condamnées aux travaux forcés pourront être conduites à la Guyane Française et placées dans un établissement créé dans la colonie. Elles seront employées à des travaux en rapport avec leur âge et avec leur sexe. »

L’objectif de la création du bagne colonial est à l’origine le moyen d’éloigner les repris de justice et les opposants politiques au régime du territoire national. Napoléon III y verra aussi une manière de favoriser le peuplement des colonies, notamment de la Guyane en plein marasme après l’abolition de l’esclavage en 1848 qui fait disparaître toute main d’œuvre gratuite. L’Empereur flirte avec l’idée d’une colonisation avec des femmes qui épouseraient des bagnards et auraient beaucoup d’enfants ! Les directeurs de prison reçoivent des instructions pour inciter les condamnées aux travaux forcés à partir en Guyane et font miroiter aux femmes la possibilité d’une seconde chance et des avantages dont il ne sera plus question une fois sur place.

Une criminalité défensive

La criminalité des ces femmes est généralement moindre que celle des hommes. On la qualifie de défensive et le crime qui leur est reproché le plus souvent est celui d’infanticide, crime par excellence du

XIXe siècle, l’avortement étant celui du XXe. Le deuxième crime est le vol, ressenti par les bourgeois comme une contestation de classe et un danger pour une société matériellement précaire. L’infanticide était fréquent chez les domestiques, le vol fut le délit des ouvrières. L’assassinat est la troisième raison de l’envoi au bagne pour celles qui échappaient à la peine de mort. Les femmes sont classées en trois catégories selon le délit perpétré et se retrouvent en majorité chez les sœurs ou placées dans des familles ou bien encore, pour la petite délinquance, seule avec la possibilité de travailler c’est à dire le droit de crever de faim.

Un dernier espoir : le mariage

Sur place les femmes vivent jusqu’à ce qu’elles soient mariées sous l’autorité des religieuses dont les conditions d’existence ne valent guère mieux que celles des détenues. Leur préoccupation essentielle est de ramener dans le droit chemin ces brebis égarées et elles n’hésitent pas à se montrer très sévères. Installées dans des « carbets », maisons typiques de Guyane, sans murs et au toit de paille peu résistant, entre le fleuve Maroni et l’immense forêt tropicale et marécageuse, les bagnardes découvrent un horizon clos et des conditions de vie extrêmement difficiles. Décimées par les épidémies et les fièvres, le mariage était leur dernier espoir et, pour le gouvernement, un passage incontournable vers une colonisation efficace et une mise en valeur des terres.

Cependant, les directeurs de prison dans le choix qu’ils opéraient, avaient tendance à proposer le départ à des prisonnières qu’ils considéraient irrécupérables et devant être éloignées de l’hexagone plutôt qu’à des femmes en état de peupler une colonie, or c’était le but initial. Si bien que celles qui arrivent en Guyane sont souvent malades, dans un état physique déplorable, stériles la plupart du temps en raison de leur vie antérieure et ont beaucoup de mal à trouver mari. On les considère et on les évalue comme du bétail et les bagnards, soutenus par l’administration locale, demandent qu’on leur envoie de la meilleure qualité ! Rien ne changea. Les préposées au départ ayant eu c onnaissance de l’hécatombe des premiers convois ne se précipitèrent plus pour s’en aller et le ministère fut confronté à une pénurie de femmes ! Confrontées au souhait de colonisation sans disposer de compagnes pour des milliers de bagnards, l’administration décide, pour accélérer le peuplement, d’envoyer également en Guyane les condamnées aux travaux forcés de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Réunion, et d’origine africaine et asiatique.

Echec d’une colonisation annoncée Lorsqu’elle se marient, les femmes passent sous le joug d’un époux auquel elles doivent obéir jusqu’à éventuellement se prostituer. Elles sont plus jeunes que leurs conjoints, mais la fécondité des couples reste faible. A peine un enfant par foyer. Au-delà des maladies et de la fatigue, la raison en est que les bagnardes ne veulent pas d’enfant et les avortements sont nombreux.

La cérémonie-farce du mariage ne les a nullement sorties de l’enfer. « Il n’y eut pratiquement pas de survivantes en Guyane », explique Odile Krakovitch(1) , « C’est ce que voulait la société qui attendit pour voter les crédits du rapatriement… suffisamment longtemps pour qu’il n’y ait plus de bagnardes. »

Catherine Bréjat

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