1 minute read

Rencontre avec la Dame Blanche

Comme chaque année depuis 25 ans, la LPO organise la nuit de la chouette. L’occasion de découvrir la vie secrète des rapaces nocturnes. Sur les quatre espèces nichant sur l’Île de Ré, il en existe une particulièrement insaisissable. Elle n’est active qu’à la nuit tombée et ses apparitions furtives lui ont valu le surnom de « Dame Blanche » : la Chouette Effraie des Clochers (Tyto Alba) Reconnaissable à sa tête ronde, son visage et le dessous du corps blanc et le haut du corps orangé, elle est la plus célèbre et la plus répandue des chouettes. Comme toutes les chouettes, elle dispose d’une excellente vision nocturne et d’une des ouïes les plus fine du royaume animal. Elle peut également tourner la tête à 270 °C et ainsi voir dans toutes les directions. De plus, la structure unique de ses plumes absorbe les sons des battements d’ailes, rendant ainsi son vol extrêmement silencieux. Une combinaison d’atouts faisant d’elle un chasseur très efficace, régulant les populations de rongeurs dans nos campagnes.

Advertisement

L’effraie niche dans un arbre creux, un vieux bâtiment, une grange ou, comme son nom l’indique, le clocher d’une église. Les petits sont recouverts d’un duvet blanc et ressemblent à de petites peluches toujours affamées.

Jadis très commune en France, l’effraie a été décimée au Moyen-Âge, accusée de porter malheur. La tradition voulait qu’on cloue ces oiseaux sur les portes pour éloigner le mal. Aujourd’hui, ses plus grands ennemis sont les phares bas et aveuglants des camions, causant d’importantes mortalités routières. Sans compter les bâtiments grillagés, l’empêchant de pouvoir nicher. L’espèce est très rare sur l’Île de Ré, avec seulement une dizaine de couples résidant à l’année. Pendant l’hiver, le photographe animalier Mathieu Latour a eu le privilège de pouvoir photographier un couple d’effraies, sortant chasser sous la lumière du coucher de soleil. Son témoignage parle de luimême : « Cela restera l’une de mes plus belles rencontres animalières sur l’Île de Ré. Et ce alors même que je passais par un chemin que je n’emprunte jamais. Dès que j’ai vu ce drôle d’oiseau blanc voler dans un champ, j’ai sorti mes jumelles et mon sang s’est glacé. Jamais je n’aurais imaginé photographier une effraie sous une telle lumière, avec une telle proximité depuis ma voiture. Comme quoi parfois, il suffit juste de sortir non loin de chez soi et le hasard peut nous faire vivre des rencontres inoubliables ».

M athieu Latour

Photographe animalier

Administrateur Ré Nature Environnement mathieu.latour98@gmail.com

This article is from: