Marrakech ma ville

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SURVOLTÉE DES SOUKS, LA VILLE ROUGE REGORGE DE SPOTS ZEN. b Der

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UN CHIFFRE

300 jours de soleil/an. UN SON

Marrakech de Kyle Eastwood, fiston de Clint. UN ÉVÉNEMENT

Le festival d’art de rue Awaln’Art du 17 au 20 avril 2014.

ILLUSTRATION MARGUERITE LECOINTRE

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d’Ouri Route

(1) Rue Ibrahim El Mazini, quartier de l’Hivernage. (2) Rue Ibn Aïcha, Guéliz. (3) Km 5 route de l’aéroport. (4) 226, quartier industriel Sidi Ghanem. (5) Bab El Khemis, Médina. (6) 15, souk Cherifia, Sidi Abdelaziz, Médina. (7) 4, rue Douar Graoua, Médina. (8) 46, rue Souk Ahl Fes, Médina. (9) 44, rue Tarik Ben Ziad, Guéliz. (10) 85, avenue Moulay Rachid, Guéliz. (11) Avenue Jnane El Harti, quartier de l’Hivernage. (12) Amerchich, BP n° 4006. (13) 166, Derb Jamaa Arset Moussa, Lakbira, Médina. (14) Résidence Andalous - 60, rue de Yougoslavie, Guéliz.

UNE EXPRESSION

Machi mochkil (pas de problème).

Marrakech, lorsque je veux faire la fête, la soirée a inévitablement lieu au Theatro (1), la meilleure boîte de la ville. En cas de faim soudaine, direction Bejgueni (2), le vendeur de merguez ouvert 24/7, ou à l’Epicurien, juste au-dessus du Theatro pour un repas orchestré par un live band. Mais ce que je préfère, ce sont les lendemains de fête. Lorsque je pars de chez moi avec une seule idée en tête : trouver l’endroit le plus zen de la ville pour chiller. Généralement, je fonce au Bled de Gre (3). Au bout d’une décharge sauvage, on trouve un paradis vert et fleuri, avec grande piscine et Jacuzzi face à l’Atlas. Avant de piquer une tête, on déjeune « méditerranéen », on joue avec les chiens et on fait gaffe aux ânes, qui tentent de chouraver notre repas. Lorsque l’ambiance de Kech me fait suffoquer, je fuis à Oukaïmeden, la plus haute station de ski d’Afrique (2 500 - 3 200 mètres), à une heure de route. Le meilleur plan pour pique-niquer tranquille, parfois au-dessus des nuages. Quand le ciel est dégagé, on aperçoit le lac de Lalla Takerkoust et sa petite forêt, un havre de paix où j’ai carrément failli m’installer. De retour en ville, direction la zone industrielle de Sidi Ghanem qui se transforme peu à peu en salon de déco permanent. J’y achète toutes mes bougies et farfouille dans le dépôt-vente Troc Shopping (4), caverne d’Ali Baba où une machine à churros côtoie de beaux meubles et de la vaisselle kitsch. Ma plus belle prise : du linge de La Mamounia, le palace légendaire de Marrakech ! Mais rien ne vaut l’ambiance survoltée des souks pour s’immerger dans la culture marocaine. Mon préféré : Bab El Khemis (5) (situé à l’une des portes de la ville). On y trouve tout et souvent n’importe quoi, étalé au sol à l’arrache, et on négocie avec des vendeurs qui parlent à trois autres types en même temps. D’ailleurs : si quelqu’un a réussi à mieux négocier que vous, ne vous énervez pas. Le bon prix n’existe pas : c’est celui qu’on est prêt à payer et celui qui semble juste au vendeur à l’instant T. Pendant ces

Y filer Royal Air Maroc (RAM), Ryanair et Transavia, la filiale low cost d’Air France-KLM, proposent les offres les plus intéressantes. Arrivés à l’aéroport, les taxis qui vous sautent dessus ne sont pas les plus honnêtes. Prenez le bus n°19, à gauche en sortant du terminal 1, si vous allez place Djema’a el-Fna. Comptez 30 dh (2,65 €) le trajet et 50 dh (4,40 €) A/R. Y dormir Un des meilleurs rapports qualité-prixaccueil de Kech : le riad Dar Khmissa (13) en médina et son annexe villa avec petite piscine en dehors de la ville. Les prix sont raisonnables : 60 € la nuit pour deux personnes. Rapporter Un blouson en cuir de chez Fahmi (14). Ce tailleur est capable de reproduire n’importe quel modèle sur mesure, avec les plus beaux cuirs et à des prix imbattables. Allez-y au début de votre séjour et récupérez votre vêtement avant de partir. Si vous restez peu de temps, Fahmi s’occupe de vous le faire livrer en France.

jours de souking (shopping dans les souks), je me pose à la Terrasse des épices (6), restaurant cosy qui surplombe les souks, ou à Un Déjeuner à Marrakech (7), petit resto paisible où la douce et souriante Fatima revisite avec talent les classiques marocains pour les mixer avec les tendances du moment. Toujours en médina, je fais un crochet à la Maison de la photographie (8), petit riad presque caché, témoin du passé en noir et blanc ou sépia. Pour une pause goûter au calme, direction le Café du livre (9), l’un des lieux les plus sereins de la ville, planqué au fond de la minuscule cour d’un hôtel sans âme pour voyageur sans le sou. J’en ai fait mon squat de travail en arrivant, en profitant du wi-fi dans la bibliothèque, de la bière pression et… du jambonbeurre, ma madeleine de Proust de néo-expat. Dans la même veine, en cas de crise de manque de cuisine française, je vais déguster un bon chateaubriand au maroilles au Studio (10), le bistro gastro d’un excellent chef du ch’Nord. Et quand je veux faire découvrir la gastronomie marocaine à mes amis français, je les emmène au Dar Rhizlane (11), une boutique-hôtel qui propose une cuisine incroyablement fine, réservée aux initiés : pas de pancarte à l’extérieur, et il faut sonner pour entrer. Lorsque le soleil se couche sur la Ville Rouge, si je veux passer la soirée au calme, l’ESAV (12), l’école supérieure des arts visuels parrainée entre autres par Martin Scorsese et Jean-Pierre Jeunet, organise des projections gratuites de films cultes. J’y ai vu L’homme qui en savait trop, tourné en 1955 par Alfred Hitchcock. Où ça ? A Marrakech, bien entendu !

FRED HAFFNER 38 ans Aurait pu écrire un numéro entier de NEON sur Marrakech.

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