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Editorial

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Richard CRETIER Directeur de la publication

S’il est une industrie où la résilience est une vertu cardinale, c’est bien le secteur de la fabrication électronique, les entreprises qui conçoivent, industrialisent et fabriquent des produits intégrant des cartes et des systèmes électroniques – en langage maison les OEM, ODM et autres EMS ! En effet, malgré un environnement plus que défavorable à l’exercice de leurs compétences, ces entreprises montrent une capacité extraordinaire à résister aux chocs désagréables ou traumatiques. A cette résilience, on peut aussi y ajouter une dose de crédulité.

Ainsi, il en va de la pénurie de composants qui pourri leur quotidien depuis de longs mois, pénurie dont les principaux acteurs – les fournisseurs de composants annoncent qu’elle ne trouvera pas d’issue avant 2023.

Comment peut-on supporter d’être autant malmené par ses fournisseurs, qui au mépris de leur parole donnée – le contrat de vente ou l’accusé de réception de commande, imposent sans préavis ni compensations des modifications de date de livraison, de quantité et de prix ? A ma connaissance, le médiateur des entreprises attend toujours la première saisine qui lui permettrait de rappeler la loi, c’est-à dire l’article 1134 du code civil, les articles L. 442-6-I-5° et L. 442-6-II-6a, etc. du code de commerce aux fournisseurs de composants. Et ce ne n’est parce que les tribunaux sont encombrés qu’il faut s’interdire d’utiliser les nombreuses procédures de référé à disposition des entreprises.

Faut-il voir là la mainmise de la trentaine de distributeurs qui exerceraient en France, selon une étude Fieec-Gifam présentée lors du salon Global Industrie à Lyon le 9 septembre dernier. C’est certainement vrai pour les majors de la distribution, mais réduire la distribution de composants en France à une trentaine d’entreprises est osé ! Les auteurs de l’étude ont, semble-t-il oublié la centaine de fournisseurs de composants abonnés aux Cahiers, qui apprécieront …

Autre sujet de conversation au comptoir du café du commerce de la filière électronique, les relocalisations d’activité. Si, grâce au plan France relance, 2021 apparait déjà comme le meilleur millésime depuis 2009, les 84 activités - toutes industries confondues - de retour dans l’Hexagone feront travailler à peine plus de 2 300 salariés. Ce sont surtout des PME qui rapatrient des activités, les grands groupes restant dans une logique d’optimisation industrielle.

Comme dans de nombreuses autres filières industrielles, la formation est un grave sujet de préoccupation des entreprises de l’industrie électronique. Si du côté de la formation initiale et de la Rue de Varennes, c’est le silence radio le plus complet sur la réactivation des programmes et des diplômes qui permettraient aux jeunes - et surtout à leurs parents prescripteurs de découvrir la richesse des métiers de l’électronique, il semble que du côté de Bercy, il y a une réelle volonté d’accélérer l’entrée sur le marché de l’emploi de jeunes formés dès l’âge de 15 ans dans les écoles de production. Aujourd’hui il y 42 écoles qui forment aux métiers de l’industrie (sauf l’électronique), de l’automobile, du bâtiment, de la restauration, des métiers du bois, des métiers paysagers et de l’agriculture. Bercy a annoncé le 23 novembre la création de 34 nouveaux établissements à la suite de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé en mai et clos le 15 octobre 2021. L’objectif est de former 15 000 personnes en deux ans.

Cet appel à projet a dû échapper à la vigilance du CSF Electronique puisque l’électronique est absente des 34 projets présentés qui bénéficient tous du soutien de Bercy.

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