" 25x larevolte " de Hugo Latulippe - revue de presse 12 06 2017

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Ros emonde

CLI ENT:: CLIENT Musée deDE la civilisation J OURS LATERRE

PROJET datede:l’ événement: 25 x LA RÉVOLTE! 22AVRI L201 2

ROSEMONDE COMMUNICATIONS Service des relations publiques et de presse

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100 - 426, rue Sainte-Hélène Montréal, Québec, Canada H2Y 2K7



COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate 25 X la révolte ! Portrait d’une nouvelle génération politique signée par le cinéaste Hugo Latulippe er Du 1 juin 2016 au 17 mars 2017 au Musée de la civilisation à Québec. Québec, le 31 mai 2016. – Les manifestations de la place Tiananmen, le mouvement des Indignés de la Puerta del Sol, l’insurrection des Zapatistes du Chiapas, les manifestations du Printemps arabe, celles de notre Printemps érable... Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, 25 révoltes et soulèvements marquent notre époque et préfigurent un cycle er nouveau. Avec l’exposition 25 X la révolte!, présentée au Musée de la civilisation à Québec du 1 juin 2016 au 12 mars 2017, le cinéaste globe-trotteur Hugo Latulippe propose une odyssée à travers notre temps et ses mouvements sociaux. Par l’entremise d’entretiens tournés aux quatre coins du monde avec les protagonistes de ces événements, le cinéaste Hugo Latulippe dresse un inventaire des forces à l’œuvre pour transformer notre époque et trace le portrait d’une nouvelle génération politique. Des textes historiques, des narrations slammées par l’auteur sur des musiques qui font taper du pied et quelques objets emblématiques appuient la réflexion. Le cinéaste propose un grand voyage en mots et en images dans lequel il pose un regard personnel et sensible sur ces événements qui ont marqué les trois dernières décennies. Un hymne cathartique clôt le parcours, dans lequel Hugo Latulippe interpelle le citoyen-visiteur : Où irez vous à partir d’aujourd’hui, mes amis? Susciter l’éveil d’une conscience citoyenne Par la nature même de son propos, l’exposition invite au débat. Elle plonge le visiteur dans une chasse à l’espoir où il est invité prendre part à l’écriture d’une œuvre collective pour jeter les bases du monde à venir, une Légende du monde futur. « 25 X la révolte ! reflète bien l’âme exploratrice du Musée de la civilisation. C’est un sujet taillé sur mesure pour un Musée largement ouvert et attentif à la société qui l’entoure et aux êtres humains qui la composent, a commenté le directeur général des Musées de la civilisation, Stéphan La Roche. C’est un musée qui aime aussi sortir des sentiers battus de la muséologie traditionnelle. Il est sensible au métissage des disciplines. Pour concevoir cette exposition, nous avons fait appel à un créateur d’ici, Hugo Latulippe, un observateur sensible de notre monde et qui en rend compte brillamment dans ses réalisations et ses productions cinématographiques », a conclu M. La Roche.


Pour sa part, le concepteur de l’exposition, Hugo Latulippe, ajoute : « Notre folle idée avec ce projet d’expo documentaire, était de réunir en un seul lieu 25 mouvements humains qui contiennent l’intelligence collective contemporaine. Dès les premières discussions en 2012, le Musée a ouvert grand! Avec mon équipe, nous sommes donc partis à la rencontre de porteurs de feu des quatre coins du monde. À mon avis, le grand public qui se questionne sur l’avenir de nos sociétés se reconnaîtra dans cet espèce de chapelets de considérations qui sont la tasse de thé des enfants du millénaire, de plus en plus métissés, internationalistes et scolarisés. Cette expo est en quelque sorte une chasse aux mots, aux faits et aux gestes pour nous fonder à l’espoir ». 25 mouvements sociaux marquants Hugo Latulippe a réalisé 18 entretiens filmés aux quatre coins du monde, soutenus par des images d’archives. Il donne la parole à ceux et celles qui étaient sur la première ligne au moment des événements qui ont faits l’histoire, témoins privilégiés ou observateurs attentifs. Hugo Latulippe est allé à leur rencontre; il a capté leurs observations, leurs réflexions. Les sept autres mouvements sont contextualisés à l’aide de photographies et de textes. 18 événements en sons et en images : • Shen Tong, leader étudiant, manifestations de la Place Tienanmen, Beijing (Chine), 15 avril – 4 juin 1989 • David Suzuki, militant écologiste, Sommet de la Terre, Rio de Janeiro (Brésil), 3 au 14 juin 1992 er • Laura Castellanos, journaliste d’enquête, insurrection zapatiste, Chiapas (Mexique), 1 janvier 1994 • Jay Naidoo, leader politique, premières élections libres d’Afrique du Sud, Johannesburg, 27 avril 1994 • Françoise David, leader féministe, la marche Du pain et des roses, Québec, 26 mai – 4 juin1995 • José Bové, militant altermondialiste, démontage du MacDonald’s par des paysans français, Millau, Aveyron (France), 12 août 1999 • David Solnit, militant altermondialiste, manifestations anti-OMC Seattle (Etats-Unis), Seattle, Etats-Unis, 3 décembre1999 • Qossay Hamed, témoin, la Seconde Intifada ou Intifada Al-Aqsa, Jérusalem (Palestine), septembre 2000 – janvier 2005 • Job Cohen, maire d’Amsterdam, ainsi que Louis Rogmans, Ton Jansen, Anne-Marie Thus, Helene Faasen et Peter Wittebrood, premier mariage homosexuel au monde, Amsterdam (PaysBas), 1er avril 2001 • Aminata Traoré, leader politique, l’altermondialisme du Forum social mondial (FSM), Porto Allegre (Brésil), 24 au 31 janvier 2005 • Cindy Sheehan, militante pacifiste, mouvement contre la guerre en Irak, Crawford, Texas (EtatsUnis), 6 août 2005 • Roméo Saganash, leader autochtone, Adopte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, New York (Etats-Unis), 13 septembre 2007 • Hördur Torfason, artiste et activiste, la Révolution des casseroles, Reykjavik (Islande), 11 octobre 2008 • Maziar Bahari, journaliste, la révolution Twitter (Mouvement vert), Téhéran (Iran), 13 juin 2009 • Gaven MacFayden, journaliste d’enquête, site de Wikileaks, fuite du 5 avril 2010 • Jon Aquirre Such, les Indignés (mouvement Indignados), Madrid (Espagne), 15 mai 2011 • Gabriel Nadeau-Dubois, leader étudiant, Printemps érable, Montréal (Québec), 22 mars 2012 • Konstantina Kouneva, organisatrice sociale, élection de la coalition SYRIZA, Athènes (Grèce), 25 janvier 2015. Les sept autres événements du chapelet : • Bija Satyagraha, 75 fermiers saccagent les bureaux de la compagnie Catgill, chef de file des semences OGM, Bengaluru, Inde, 29 décembre 1992 • Une chaîne humaine de Jubilee 2000 encercle le Sommet du G-8, Birmingham (Royaume-Uni), 15 mai1998 • La crise économique, sociale et politique, Buenos Aires (Argentine), 13 décembre 2001 • La Révolution Orange, Kiev (Ukraine), 21 novembre 2004 – 23 janvier 2005


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L’élection d’Evo Morales, La Paz (Bolivie), 18 décembre 2005 Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, Copenhague (Pays-Bas), 7 au 18 décembre 2009 Le Printemps arabe, Sidi Bouzid (Tunisie), 17 décembre 2010.

Le parcours du visiteur Dès l’entrée, le visiteur se retrouve face à une structure évoquant le mur de Berlin. Quelques citations judicieusement choisies par l’auteur parce qu’elles traduisent bien un monde en changement y sont inscrites et campent le propos. Puis, le visiteur se retrouve dans un vaste espace circulaire qui ouvre sur le monde. Tout autour, les 25 événements sont présentés en ordre chronologique. Les entretiens filmés sont présentés dans des petits cinémas. Les narrations slammées, écrites en vers par Hugo Latulippe sur des musiques d’Alain Auger comme autant de films sonores, y sont audibles grâce à cinq postes d’écoutes haute-fidélité. Nous sommes transportés ailleurs, au cœur de l’histoire… La légende du monde futur Au centre de cet espace se trouve l’agora, lieu de débat où le visiteur est invité à contribuer à l’écriture de La Légende du monde futur, une constitution du monde à venir. Connectée au réseau sociaux, comme il se doit en 2016, cette œuvre de prospective collective s’écrira tout au long de l’année de l’exposition, en direct, sur des écrans au centre de l’agora. Quelques objets emblématiques 25 X la révolte ! est avant tout la mise en valeur des entretiens filmés sur des événements qui ont marqué notre époque. L’iconographie revêt néanmoins une grande importance car elle vient les illustrer, parfois de façon dramatique. Quelques objets phares, représentatifs de certains mouvements, et une installation de l’artiste en arts visuels, Marilou André, appuient également le propos. 25 X la révolte ! Une exposition du Musée de la civilisation signée Hugo Latulippe, présentée du 1er juin 2016 au 12 mars 2017, avec la collaboration de Radio-Canada, du Fairmont Le Château Frontenac à titre d’hôtel officiel et du quotidien Le Soleil. Alcoa est partenaire de la programmation des expositions du Musée de la civilisation. -30Relations de presse : Québec – Serge Poulin Montréal – Rosemonde Gingras


DOCUMENT D’INFORMATION Depuis la chute du mur de Berlin, 25 révoltes et soulèvements préfigurent un cycle nouveau, tracent le portrait d’une nouvelle génération politique.

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AU NOM DE LA LIBRE EXPRESSION Manifestations de la place Tiananmen, Beijing (Chine), 15 avril - 4 juin 1989 – Entretien filmé avecShen Tong

Non violentes, les manifestations de Tiananmen sont organisées par un mouvement d’é tudiants, d’intellectuels et d’ouvriers chinois inspirés par la glasnost en URSS. Les manifestants réclament des réformes politiques et démocratiques. La contestation s’é tend à la plupart des grandes villes où se tiennent des grèves de la faim. Comme dans la société chinoise, le Parti communiste est divisé entre deux factions : les réformistes et les conservateurs. Le gouvernement opte pour la ligne dure. Il instaure la loi martiale le 20 mai. Les journalistes étrangers sont expulsés. Le 4 juin, l’armée mène une charge violente dans les rues et ouvre le feu sur la foule. Le nombre de victimes civiles demeure inconnu à ce jour. Lexique citoyen Glasnost : politique permettant la libre discussion et la publication d’informations. La glasnost a été instaurée à partir de 1986, par Mikhaïl Gorbatchev, secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique

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VERS UN DÉVELOPPEMENT DURABLE Sommet de la Terre, Rio de Janeiro (Brésil), 3 juin - 14 juin 1992 – Entretien filmé avec David Suzuki

Cette Conférence des Nations Unies fait suite à la publication du rapport Notre avenir à tous par l’ancienne première ministre de la Norvège, Gro Harlem Brundtland. Elle consacre le principe d’un développement durable. Moment charnière de l’histoire du mouvement environnemental, les questions écologiques y sont élevées au rang de pré occupations internationales. Non juridiquement contraignante, la Déclaration de Rio fait progresser le concept des droits et responsabilités des pays. Celle-ci donne le coup d’envoi à un programme de lutte mondiale contre les changements climatiques, l’érosion de la biodiversité et la dé sertification. On adopte le programme Action 21 et ses 2500 recommandations visant à rétablir un équilibre entre le développement et l’environnement. La plupart des recommandations n’ont cependant jamais été mises en œuvre. À ce jour, ce Sommet demeure le plus grand rassemblement de dirigeants mondiaux.


Lexique citoyen Programme Action 21 : plan d’action visant à intégrer les questions d’environnement et de développement et à accorder plus d’attention à celles-ci afin de satisfaire les besoins fondamentaux, d’améliorer le niveau de vie pour tous, de mieux protéger et gérer les é cosystèmes et, enfin, d’assurer un avenir plus sûr et prospère.

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À LA DÉFENSE DU VIVANT Bija Satyagraha – 75 fermiers du KRRS saccagent les bureaux de la compagnie Gargill, chef de file des semences OGM, Bengaluru (Inde), 29 décembre 1992

En sanscrit, Bija signifie « origine de la vie » et Satyagraha, « force de la vérité ». L’ expression renvoie directement à la grève du sel lancée par Gandhi selon les principes de la désobéissance civile, pour lutter contre le pouvoir colonial britannique. Ce coup d’éclat marque le début d’un mouvement de défense des droits des paysans du Sud défavorisés par les accords de libre-échange du GATT. Ces paysans s’insurgent contre le monopole des multinationales des semences qui s’approprient le patrimoine vivant de l’humanité et le brevètent. Le gouvernement indien refuse d’entendre leurs doléances. Les paysans répliquent par des manifestations, réprimées dans le sang. Un an plus tard, ils sont 500 000 dans les rues de Bengaluru. Le Mouvement paysan international, qui englobe les Sans-Terre (Brésil), la Confédé ration paysanne (France) et l’Union paysanne (Québec), découle de cette initiative. Lexique citoyen GATT : acronyme de General Agreement on Tariffs and Trade. L’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce visant à libéraliser le commerce mondial.

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¡YA BASTA! Insurrection zapatiste, Chiapas (Mexique), 1er janvier 1994 – Entretien filmé avec Laura Castellanos

L’armée zapatiste de libération nationale (EZLN) déclare la guerre au gouvernement fé déral mexicain, le jour de l’entrée en vigueur du premier accord de libre-échange des Amériques. Son slogan « ¡Ya basta! » fait référence à l’inefficacité des méthodes de lutte politique traditionnelles. Le visage caché par des passe-montagnes, équipés d’armes de fortune, les combattants occupent plusieurs mairies du Chiapas, dont les habitants sont parmi les plus pauvres du Mexique. Leur porte-parole, le « sous-commandant Marcos », est un intellectuel universitaire. L’EZLN publie les Six déclarations de la forêt Lacandone, des textes politiques truffés de poésie qui exposent la pensée zapatiste. Héritiers du révolutionnaire Emiliano Zapata, les zapatistes ont largement inspiré le mouvement international altermondialiste. Leur idéologie ratisse large : écologie, fé minisme, droits des paysans, réformes démocratique et économique, droit d’accès universel à la santé et à l’éducation. Lexique citoyen ¡Ya basta! : expression espagnole signifiant « assez! ou ça suffit! »

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L’ÉGALITÉ DANS LA SOCIÉ TÉ Premières élections libres d’ Afrique du Sud, Johannesburg, 27 avril 1994 – Entretien filmé avec Jay Naido

Les élections générales sud-africaines d’avril 1994 sont les premières élections non raciales au suffrage universel de l’histoire du pays. Elles débouchent sur l’élection historique du premier président noir de la République d’Afrique du Sud, Nelson Mandela. Son parti, le Congrès national africain, obtient une majorité de 63 % des voix. Il s’est engagé à bâtir une Afrique du Sud non raciale, égalitaire et sociale, donnant la priorité à l’éducation, au logement, à la santé et à la lutte contre la pauvreté.


Ce jour marque la fin définitive du régime d’apartheid, une politique de ségrégation raciale introduite par la minorité blanche dès 1948. Plusieurs observateurs notent cependant que la libération politique n’a pas, à ce jour, été accompagnée par une réelle justice sociale.

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POUR DE MEILLEURES MESURES SOCIALES La marche Du pain et des roses, Québec, 26 mai - 4 juin1995 – Entretien filmé avec Françoise David

Le mouvement féministe revendique l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Sous la présidence de Françoise David, la Fédération des femmes du Québec inscrit sa mission dans la lutte contre la pauvreté. En 1995, elle organise une marche de 10 jours vers la capitale, Ce coup d’éclat presse le gouvernement d’adopter une loi sur l’équité salariale et d’ augmenter le salaire minimum. Entre 10 000 et 15 000 personnes joignent les marcheuses devant l’Assemblée nationale. Plusieurs mesures sociales mises en œuvre dans les années suivantes au Québec découlent de cette lutte. Cette action a inspiré La marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence faite aux femmes (2000), à laquelle participent 6000 groupes de 161 pays différents. Lexique citoyen Du pain et des roses (Bread and Roses) : le nom de la marche réfère aux travailleuses du textile du Massachusetts au début du 20e siècle qui ont déclenchées des grèves pour obtenir des augmentations salariales – le pain - et de meilleures conditions de travail – les roses.

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POUR ANNULER LA DETTE DU TIERS-MONDE Une chaîne humaine de Jubilee 2000 encercle le Sommet du G-8, Birmingham (Royaume-Uni), 15 mai 1998

À la fin des années 1990, les 52 pays les plus endettés doivent une somme globale estimée à 375 milliards de dollars. Ce remboursement aux grandes institutions mondiales précarise les programmes sociaux destinés à leurs populations. Inspiré par le concept biblique selon lequel les peines sont périodiquement pardonnées et les esclaves libérés, Jubilee 2000, coalition internationale d’ONG, de syndicats et d’ organisations chrétiennes active dans plus de 40 pays, plaide pour l’annulation de la dette, jugée insoutenable et illégitime. Les militants défendent l’idée que ce système d’ endettement est un mécanisme colonial de subordination des peuples. Le mouvement culmine le 15 mai 1998, lorsque 70 000 sympathisants encerclent le Sommet du G-8 et déposent une pétition signée par 17 millions de personnes. Depuis ce jour, le G-8 a annulé la dette de 36 pays du tiers-monde. Le démontage d’un restaurant McDonald’s par quelques agriculteurs de la Confédé ration paysanne le 12 août 1999 est un geste de révolte contre les nouvelles règles de l’ Organisation mondiale du commerce. Pour les paysans, celles-ci favorisent les intérêts des multinationales agroalimentaires au détriment des écosystèmes, de la santé et des é conomies locales.

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CONTRE LES RÈGLES AGROALIMENTAIRES DE L’ OMC Démontage du McDonald’s de Millau, Aveyron (France), 12 août 1999 – Entretien filmé avec José Bové

La cible est symbolique. Réalisée à visage découvert, l’action non violente a été annoncée à la police par les organisateurs. Son principal instigateur, l’éleveur de brebis José Bové, a été condamné à une peine de trois mois de prison. Il a ensuite participé à une série de gestes similaires en France et aux quatre coins du monde depuis, dont le fauchage de cultures OGM. José Bové a été vice-président de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen.


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CONTRE LE MODÈLE D’É CONOMIE NÉOLIBÉRAL Manifestations anti-OMC, Seattle (États-Unis), 30 novembre - 3 dé cembre 1999 – Entretien filmé avec David Solnit

Lors de la 3e Conférence de l’OMC, 3000 délégués et 135 ministres du commerce doivent ouvrir un nouveau cycle de négociations multilatérales pour libéraliser les é changes entre les pays membres. Mais 50 000 militants venus des 4 coins du monde paralysent les rues de Seattle. Organisé par le groupe d’affinités Direct Action Network, le puissant syndicat amé ricain AFL-CIO, le Third World Network, Via Campesina, ATTAC ainsi qu’une convergence d’ONG portées par des courants très divers, le contre-sommet de Seattle impose ses vues. Les médias comparent cet événement aux grands rassemblements des années 1960. L’opinion publique semble de plus en plus rétive à la mondialisation né olibérale. Les organisations anti-OMC découvrent le potentiel de mobilisation d’Internet et jettent les bases d’une nouvelle forme d’internationalisme qui deviendra bientôt le mouvement altermondialiste. Petit lexique Direct Action Network (DAN) : réseau nord-américain de groupes luttant contre la mondialisation néolibérale. Il a joué un rôle central dans les mobilisations à Seattle, en 1999. Il se distingue par son utilisation de la démocratie directe dans l’ensemble des prises de décision. Third World Network : ONG et réseau international d’organisations et d’individus engagés dans les causes de l’environnement, du développement et des relations NordSud. Parmi ces causes figure le problème de la dette du tiers-monde. Via Campesina : mouvement international qui coordonne des organisations de paysans, de travailleurs agricoles, de femmes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique. Créé en 1993, ce réseau milite pour le droit à la souveraineté alimentaire et pour le respect des petites et moyennes structures paysannes. ATTAC : association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne. Créée en France en 1998, cette organisation altermondialiste est présente dans 38 pays. Le 28 septembre 2000, la visite d’Ariel Sharon, parlementaire du Likoud, sur l’ esplanade des Mosquées provoque la colère des Palestiniens. Excédés par la stagnation du processus de paix, la poursuite de l’occupation et l’expansion des colonies israé liennes, ceux-ci s’insurgent.

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APPEL AU SOULÈVEMENT! Seconde Intifada ou Intifada AlAqsa, Jérusalem (Palestine), septembre 2000 - janvier 2005 – Entretien filmé avec Qossay Hamed

Une violente répression des manifestations fait plus de 200 morts. Les franges radicales du mouvement de libération palestinien commandent des opérations kamikazes. Ariel Sharon réplique par des assassinats ciblés. L’offensive Rempart anéantit les infrastructures de l’Autorité nationale palestinienne, dont certaines financées par l’aide internationale. Torture, bombardement de camps de réfugiés, construction du mur de séparation. Le jugement du Tribunal Russell sur la Palestine (2013) conclut qu’Israël a violé les règles fondamentales du droit international durant cette période et compare son régime à l’ apartheid. Durant ces années en Israël, un mouvement de refus de servir dans l’armée d’occupation gagne en popularité.

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Ce jour marque la fin définitive du régime d’apartheid, une politique de ségrégation raciale introduite par la minorité blanche dès 1948. Plusieurs observateurs notent cependant que la libération politique n’a pas, à ce jour, été accompagnée par une réelle justice sociale.

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POUR L’ÉGALITÉ DES GENRES Premier mariage homosexuel au monde, Amsterdam (Pays-Bas), 1er avril 2001 – Entretiens filmés avec Job Cohen Job Cohen, maire d’Amsterdam, ainsi que Louis Rogmans, Ton Jansen, AnneMarie Thus, Helene Faasen et Peter Wittebrood

Le 1er avril 2001, le maire d’Amsterdam unit des couples de même sexe. Les Pays-Bas deviennent le premier pays au monde à reconnaître le mariage homosexuel. Dans le droit néerlandais, le mariage exige les mêmes conditions et produit les mêmes effets que pour les unions hétérosexuelles. Aujourd’hui, 21 pays (sur les 197 reconnus par l’ONU) disposent d’une législation similaire. Au Canada, le mariage entre conjoints de même sexe est légal depuis juillet 2005. Des mariages homosexuels ont été pratiqués par certaines civilisations, dès l’Antiquité. Durant les 19e et 20e siècles, l’homosexualité est généralement criminalisée ou considé rée comme une maladie mentale. Le droit au mariage demeure un moment marquant pour le mouvement lesbien, gay, bisexuel et transsexuel (LGBT), dans la longue bataille pour l’égalité des droits civils et sociaux.

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EN LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Crise économique, sociale et politique, Buenos Aires (Argentine), 13 décembre 2001

À la fin des années 1990, quand explose la bulle Internet, l’économie mondiale entre en récession. L’Argentine est sévèrement touchée. Près de 60 % de la population se trouve alors dans la pauvreté. Le 13 décembre 2001, c’est la grève générale. Des manifestations massives virent à l’émeute. Les chômeurs pillent les épiceries, les restaurants et interceptent les camions de ravitaillement des supermarchés. Les banques et le ministère de l’Économie sont incendiés. La crise perdure plusieurs mois. Cinq pré sidents se succèdent à la tête du pays. Parallèlement, une économie alternative se développe. On crée des cercles d’échange de biens alimentaires et de services. Des chômeurs occupent les usines abandonnées par les industriels en faillite et repartent les machines en formant des coopératives autogérées. Cette solution place les Argentins dans une situation meilleure qu’avant la crise.

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CONTRE LES FRAUDES É LECTORALES Révolution orange, Kiev (Ukraine), 21 novembre 2004 - 23 janvier 2005

Le 23 novembre 2004, le premier ministre sortant Viktor Ianoukovitch est déclaré vainqueur du second tour des élections présidentielles en Ukraine. Son opposant Viktor Iouchtchenko conteste le résultat. De nombreux observateurs locaux et internationaux soupçonnent une fraude électorale. Les 25 pays membres de l’Union européenne retirent leurs diplomates. Une manifestation pacifique rassemble environ 500 000 personnes arborant des drapeaux orange, sur la place Maïdan à Kiev. L’organisation étudiante Pora se mobilise. De nombreux gouvernements occidentaux soutiennent le mouvement, dont celui des É tats-Unis. Le 3 décembre, la Cour constitutionnelle d’Ukraine ordonne l’organisation d’un troisiè me tour de l’élection que le candidat « orange » Iouchtchenko remporte avec 52 % des voix. Celui-ci perd cependant rapidement en popularité. Ses années de présidence sont controversées. Viktor Ianoukovitch reprend le pouvoir à l’élection présidentielle de 2010.


Ce jour marque la fin définitive du régime d’apartheid, une politique de ségrégation raciale introduite par la minorité blanche dès 1948. Plusieurs observateurs notent cependant que la libération politique n’a pas, à ce jour, été accompagnée par une réelle justice sociale.

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POUR UN MONDE SOLIDAIRE L’altermondialisme du Forum social mondial, Porto Alegre (Bré sil), 24 au 31 janvier 2005 – Entretien filmé avec Aminata Traoré

En 1999, la bataille de Seattle a jeté les bases d’un nouveau mouvement internationaliste pour contrer le modèle économique néolibéral. Le brassage politique qui prévaut dans cette Amérique latine qui bascule à gauche fournit un terreau fertile pour l’organisation d’un premier forum en 2001. Le Forum de 2005 réunit 155 000 participants provenant de 150 pays. Laboratoire de recherche pour un autre monde possible, mouvement d’idées, le Forum social mondial devient le plus grand rassemblement de la société civile. Il aspire à une mondialisation solidaire au service de la justice sociale, de la souveraineté des peuples, des droits universels et de l’environnement. Pluriel, non confessionnel, non gouvernemental et non partisan, le mouvement ne vise pas à exercer un pouvoir politique. Le sommet de Montréal, tenu du 9 au 14 août 2016, est le premier à se tenir dans un pays du Nord.

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À BAS LES ARMES Mouvement contre la guerre d’ Irak, Crawford, Texas, 6 août 2005 – Entretien filmé avec Cindy Sheehan

S’appuyant sur la colère provoquée par les attaques du 11 septembre 2001, le gouvernement américain envahit l’Irak. Le 15 février 2003, des millions de pacifistes manifestent dans plus de 600 villes du monde. C’est le plus vaste mouvement contre la guerre de l’histoire. Pour plusieurs, cette agression est illégale en vertu de la Charte des Nations Unies et risque de contribuer à l’instabilité au Moyen-Orient. L’occupation est officiellement condamnée par 54 pays. L’une des figures marquantes de l’opposition populaire aux États-Unis est Cindy Sheehan, la mère d’un soldat disparu. À l’été 2005, Peace Mom campe devant le ranch du président Bush au Texas durant 26 jours. Elle rallie des dizaines de personnalités influentes. Aujourd’hui, plus de 60 % d’Américains pensent que l’intervention en Irak é tait une erreur.

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À LA DÉFENSE DE LA TERRE ET DES SIENS Élection d’Evo Morales, premier indigène à la tête d’un pays, La Paz (Bolivie), 18 décembre 2005

Candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), le syndicaliste aymara est élu pré sident de la Bolivie avec 54 % des voix. Evo Morales est le premier chef d’État à s’ afficher comme indigène. Il est intronisé sur les ruines préincas de Tiwanaku. Evo Morales oriente rapidement son action vers la défense de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles et la justice sociale. Sous sa présidence, la Bolivie adopte une nouvelle constitution qui remet en cause l’État colonial, républicain et néolibéral au profit d’un État unitaire social de droit plurinational communautaire. Morales introduit é galement une Loi des droits de la Terre-Mère, qui accorde des privilèges aux écosystè mes, à l’instar des droits de l’homme. Le MAS obtient en 2009 la majorité absolue dans les deux Chambres et est reporté au pouvoir en 2014. Lexique citoyen Aymara : peuple amérindien originaire de la région du lac Titicaca, aux frontières de la Bolivie et du Pérou.


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POUR RECONNAÎTRE LES PREMIERS PEUPLES Adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, Assemblée générale des Nations Unies, New York, 13 septembre 2007 – Entretien filmé avec Roméo Saganash

Après 2 décennies de négociations entre les États et les peuples autochtones, la Dé claration est adoptée avec une majorité de 143 voix. Elle instaure une norme internationale qui vise à assurer la survie, la dignité, la sécurité et le bien-être des peuples autochtones, dans un esprit de réconciliation et de coopération. Peu disposés à la reconnaissance de ces peuples et de leurs droits, surtout territoriaux, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande s’y opposent. Les articles les plus importants concernent le droit à l’autodétermination, le contrôle des usages du territoire et l’exploitation des ressources naturelles. La Déclaration vise é galement à inclure les peuples autochtones dans les efforts pour résoudre les problèmes de notre temps. Le Canada signe finalement une Déclaration officielle d’appui en 2010. On estime à 400 millions le nombre de personnes indigènes dans le monde.

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POUR NE PAS TOUT PERDRE La révolution des casseroles, Reykjavik (Islande), 11 octobre 2008 – Entretien filmé Hördur Torfason

L’effondrement financier qui frappe l’Islande en 2008 découle du krach économique mondial. Il est la conséquence directe d’une politique agressive d’endettement pratiquée par les trois principales banques. Au pire de la crise, la dette extérieure du pays totalise plus de 100 milliards, alors que le produit intérieur brut de l’Islande s’élève à 14 milliards. Les banques doivent être nationalisées. Le pays flirte avec la faillite. Le premier ministre conservateur Geir Haarde en appelle à Dieu pour sauver l’Islande. À partir du 11 octobre 2008, des manifestations populaires forcent sa démission. Les Islandais refusent de payer les dettes de leurs banques. En 2009, ils élisent une coalition de gauche. Celle-ci ne parviendra pas à canaliser la colère du peuple islandais pour achever la révolution et transformer l’économie. Les conservateurs du Parti de l’indépendance reprennent le pouvoir en 2013. Les résultats officiels de l’élection iranienne du 12 juin 2009 donnent 63 % des suffrages au président sortant Mahmoud Ahmadinejad. Les autres candidats doutent de ces résultats. À partir du 13 juin, des manifestations d’opposition organisées depuis les réseaux sociaux rassemblent des centaines de milliers d’Iraniens.

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POUR MANIFESTER SON OPPOSITION La révolution Twitter (Mouvement vert), Téhéran (Iran), 13 juin 2009 – Entretien filmé Maziar Bahari

Les autorités interdisent aux journalistes de quitter leurs chambres d’hôtel pour couvrir les événements. Elles censurent le Web, grâce à l’un des systèmes de filtrage les plus sophistiqués au monde, conçu par Nokia. Dans les rues de Téhéran, la milice paramilitaire réprime violemment les manifestants, tirant parfois à balles réelles dans la foule. Des milliers de personnes sont arrêtées, accusées de trahison et emprisonnées. Des centaines d’entre elles sont torturées, violées ou exécutées. Le 3 août, le guide suprême Ali Khamenei confirme la réélection d’Ahmadinejad qui s’ accroche au pouvoir jusqu’à l’élection de 2013.


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CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Conférence de Copenhague sur les changements climatiques (15e conférence des parties – COP 15), Copenhague, 7 au 18 décembre 2009

La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992 est la première entente internationale qui vise à stopper les changements climatiques. En 1997, le Protocole de Kyoto force les États à agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % entre 2005 et 2012. La Conférence de Copenhague de 2009 tente de dégager un accord pour la deuxième phase de réductions. Le taux de certitude scientifique quant à la responsabilité humaine sur le réchauffement dépasse désormais 90 %. Pourtant, cette tentative échoue. Les 192 États signataires repartent sans s’engager à agir pour stabiliser la hausse de température planétaire. Un dirigeant de l’ONG internationale Les Amis de la Terre dénonce l’égoï sme des pays industrialisés. Le Canada se retire du Protocole en 2012.

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PARTOUT ET NULLE PART Site de WikiLeaks, fuite du 5 avril 2010 – Entretien filmé avec Gaven MacFayden

Plateforme Web, WikiLeaks permet aux lanceurs d’alertes de divulguer des documents sensibles, de manière anonyme et sécurisée. Le site utilise des technologies cryptographiques de pointe afin d’être étanche aux attaques et à la censure. Inspirés par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui défend le droit à la liberté d’expression, ses créateurs le qualifient d’outil de renseignement le plus puissant du monde. Dès 2007, des millions de fichiers, dont certaines communications militaires, sont coulé s sur le site par une communauté planétaire d’internautes. Le 5 avril 2010, WikiLeaks publie la vidéo d’une bavure de l’armée américaine où deux photographes de Reuters sont abattus par un hélicoptère Apache à Bagdad. Cette entrée marque le début de la cé lébrité mondiale du site. Édité en 12 langues et comportant des versions miroirs sur des dizaines de serveurs à travers le monde, WikiLeaks compte 3 millions de fans Facebook.

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COLÈRE ET SOULÈ VEMENTS Le Printemps arabe, Sidi Bouzid (Tunisie), 17 dé cembre 2010

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur de fruits et légumes tunisien, s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. L’ indignation populaire suscitée par son suicide se transforme en révolution. Le 14 janvier 2011, le régime autoritaire de Zine el-Abidine Ben Ali s’effondre. Une vague des soulèvements s’enclenche dans presque tous les pays du monde arabe. Certains parlent de révolution 2.0 tant l’usage des réseaux sociaux joue un rôle important dans cette contagion. C’est cette séquence qu’on nomme « Le Printemps arabe ». L’explosion de colère témoigne des profondes inégalités qui nourrissent un sentiment d’ injustice et d’humiliation, notamment chez les jeunes. On réclame plus de démocratie, de libertés et moins de corruption. Les révoltes ont une ampleur et des conséquences variables selon les pays : exil du dictateur Hosni Moubarak en Égypte, guerre civile en Libye.


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INDIGNEZ-VOUS! Les Indignés, Madrid (Espagne), 15 mai 2011 – Entretien filmé avec Jon Aquirre Such

La crise économique et ses conséquences délétères sur les citoyens espagnols ordinaires provoquent la création, le 15 mai 2011, du mouvement social le plus important depuis la chute du franquisme. Une majorité d’Indignados sont des chômeurs diplômés de 20 à 35 ans. Le mouvement tient son nom du manifeste Indignez-vous ! publié par l’ancien ré sistant Stéphane Hessel. Les Indignés de Madrid n’ont ni représentant ni porte-parole. Ils n’expriment pas de revendications politiques formelles, plutôt un désaveu général de la classe politique contemporaine, soumise, selon eux, aux intérêts privés. Non violent, le mouvement 15M cherche à incarner une démocratie directe et adopte un fonctionnement dont les modalités permettent de débattre à plusieurs milliers sur la Puerta del Sol. La vague se déploie dans le monde entier grâce aux réseaux sociaux. Le 15 octobre, des manifestations ont cours dans 1500 villes de 90 pays du monde, notamment à Wall Street.

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NON À LA HAUSSE DES DROITS DE SCOLARITÉ Le Printemps érable, Montréal (Québec), 22 mars 2012 – Entretien filmé avec Gabriel Nadeau-Dubois

Provoquée par l’augmentation des droits de scolarité, la plus importante grève étudiante de l’histoire du Canada se mue, au printemps 2012, en mouvement social d’envergure qui rallie plusieurs organisations de la société civile, des intellectuels, des personnalités publiques et des citoyens de tous les âges. Le nombre d’étudiants en grève atteint un sommet le 22 mars. Certaines altercations ré vèlent les pratiques brutales de la police. L’adoption d’une loi spéciale limitant le droit de manifester envenime le climat social. Cette loi est dénoncée par Amnistie internationale et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Lors de l’élection générale du 4 septembre, après six mois de grève étudiante, le premier ministre Jean Charest est battu dans sa propre circonscription. Son parti est renvoyé dans l’opposition. Le nouveau gouvernement annule aussitôt la hausse des droits de scolarité.

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RAS-LE-BOL DE L’AUSTÉ RITÉ Élection de la coalition Syriza, Athènes (Grèce), 25 janvier 2015 – Entretien filmé avec Konstantina Kouneva

La crise économique mondiale de 2008 frappe la Grèce durablement. Sa dette publique devient abyssale. Le remboursement des intérêts à lui seul paralyse ses finances. L’ Union européenne craint une contagion à toute la zone. En 2010, l’Union européenne, la Banque centrale et le Fonds monétaire international imposent à la Grèce une cure d’austérité : diminution du salaire des fonctionnaires, ré duction des investissements publics, coupes dans les pensions de vieillesse et hausse de taxes considérable. Les effets sur la population sont catastrophiques. Le peuple refuse de payer le prix d’une mauvaise gestion des gouvernements successifs. Les grèves se succèdent, dégénérant parfois en violents conflits. Le 25 janvier 2015, les Grecs élisent la coalition de gauche radicale Syriza qui conteste les mesures exigées par les institutions économiques internationales.



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Publié le 23 juillet 2016 à 08h00 | Mis à jour le 23 juillet 2016 à 08h00

25 x La révolte!: Hugo Latulippe, ou créer pour avancer

Éric La Presse Clément Créer pour aller vers un monde meilleur. Voilà ce qui anime depuis toujours Hugo Latulippe. En vedette au Musée de la civilisation, à Québec, son exposition 25 x La révolte! retrace 25 mouvements sociaux et politiques survenus depuis 1989 sur la planète et éveille la conscience citoyenne de chacun. Cinéaste, producteur, auteur et maintenant artiste visuel et commissaire, Hugo Latulippe est passionné par les arts. Après des années de cinéma documentaire, il a élaboré - à la demande du Musée de la civilisation - une exposition sur les mouvements sociaux et politiques de la planète, de la chute du mur de Berlin, en 1989, jusqu'en 2014. L'expo 25 x la révolte! offre un point de vue assumé, celui d'un auteur qui se range, sans le claironner, du côté de ceux qui souhaitent une politique économique plus juste, une planète plus propre et une démocratie plus saine. Les cinq grands thèmes de l'exposition sont le féminisme, les droits des LGBTQ, l'écologie, les conséquences du modèle économique occidental et les droits autochtones. Hugo Latulippe a choisi 25 événements internationaux pour lesquels il présente 18 portraits d'instigateurs, d'acteurs ou de témoins de ces événements. Le visiteur peut ainsi visionner - dans 18 petits espaces de projection - des vidéos sur des sujets historiques tels que les manifs de la place Tiananmen, l'insurrection des Zapatistes, les premières élections libres en Afrique du Sud, la marche féministe Du pain et des roses, au Québec, les manifs à Seattle contre la libéralisation des échanges, le printemps érable ou encore les paysans indiens qui se sont insurgés contre les multinationales de semences qui s'approprient le patrimoine vivant de l'humanité.


Le portrait d'une nouvelle génération

Le visiteur de 25 x La révolte ! peut visionner – dans 18 espaces – des vidéos sur des sujets tels que les manifs de la place Tiananmen, les premières élections libres en Afrique du sud, la marche féministe Du pain et des roses ou encore le Printemps érable au Québec. Photo fournie par le Musée de la civilisation

Hugo Latulippe est ainsi allé filmer des protagonistes de ces événements partout dans le monde et en a rapporté des entretiens aussi passionnants que concis, qui forment, ensemble, le portrait d'une nouvelle génération politique. Avec un regard neuf, une autre façon de concevoir la vie en société.

Le bloc sur WikiLeaks est à ce propos très intéressant. Il développe l'impact de l'organisation de Julian Assange, qui a révélé maints cas de corruption et des violations des droits de l'homme. Et il rappelle que l'actuelle candidate du Parti démocrate, Hillary Clinton, avait déclaré que WikiLeaks «était une attaque contre les États-Unis et contre toute la communauté internationale». WikiLeaks, qui a révélé que c'était bel et bien l'armée américaine qui avait tué un photographe de Reuters à Bagdad en 2007... L'expo ravira l'amateur d'actualité politique et de débats d'idées, car elle est porteuse d'espoir. Le cinéaste a d'ailleurs créé une application, La légende du monde futur, pour permettre aux visiteurs d'écrire - au centre de la salle d'exposition - des propositions d'articles d'une «constitution du monde souhaité». Ce projet de constitution du futur comprenant 25 articles sera dévoilé à l'issue de l'expo. «L'expo est orientée vers la prospective, vers l'idée de fabriquer ce qui s'en vient. Je voulais que les gens qui la visitent ne soient pas seulement passifs et qu'ils en sortent avec l'idée du mouvement.» Au-delà du processus créatif, Hugo Latulippe désire en effet créer du mouvement dans le but d'améliorer des situations. Mais si des communautés contestent les systèmes en place quand ils sont injustes, les choses ne changent pas vite... «J'ai toujours l'idée qu'on ne progresse pas sur la planète et qu'au contraire, on recule, dit-il. Mais quand on rencontre des porteurs de feu, comme José Bové, Gabriel Nadeau-Dubois ou Jay Naidoo, le bras droit de Nelson Mandela, on s'aperçoit qu'ils ont tous une idée en tête, une étoile vers laquelle on se dirige. Peut-être qu'on ne l'atteindra pas, mais on marche vers elle et elle donne un sens à notre vie. Comme José Bové, dont les combats ont permis l'adoption de lois protectrices de l'environnement et de la santé, au niveau européen. Ça lui a pris 30 ans de lutte. Avec patience et pugnacité, on finit par marquer des points.» _____________________________________________________________________________ Au Musée de la civilisation (85, rue Dalhousie, Québec), jusqu'au 17 mars 2017.

© La Presse, ltée. Tous droits réservés.


Publié le 27 juin 2016 à 15h45 | Mis à jour le 27 juin 2016 à 15h45

Cinéma politique au Québec: quatre voix d'aujourd'hui

Marc-André Lussier La Presse Anaïs Barbeau-Lavalette, Mathieu Denis, Hugo Latulippe et Philippe Falardeau font partie des cinéastes qui, d'une certaine façon, ont pris le relais de leurs aînés, même si leur démarche est très différente. Ils réfléchissent sur la place du cinéma politique au Québec. Anaïs Barbeau-Lavalette Le ring, Se souvenir des cendres - Regards sur Incendies, Inch'Allah. Auteure du roman La femme qui fuit. «L'impact du cinéma n'est peut-être plus le même qu'il y a 40 ou 50 ans, mais j'ai l'intime conviction qu'un film peut encore avoir une résonance immense dans la vie intérieure d'un individu, que le cinéma peut encore bousculer des vies, faire radicalement changer des trajectoires», confie Anaïs Barbeau-Lavalette. Photo André Pichette, Archives La Presse

Film favori: Les ordres (Michel Brault)

«Aujourd'hui, on se questionne autrement. Comme jeune femme, être humain, mère, cinéaste et créatrice, j'ai plus que jamais besoin de ce questionnement. Faire un film politique, c'est réfléchir sur nous, se raconter. Quand Chloé Leriche réalise un film comme Avant les rues, elle pose un geste politique. L'impact du cinéma n'est peut-être plus le même qu'il y a 40 ou 50 ans, mais j'ai l'intime conviction qu'un film peut encore avoir une résonance immense dans la vie intérieure d'un individu, que le cinéma peut encore bousculer des vies, faire radicalement changer des trajectoires. Je crois que les gens ont plus que jamais un appétit pour le sens. Je rêverais d'un film comme Intervention divine d'Elia Suleiman au Québec. Avec ce type de regard sur notre réalité.»

Mathieu Denis Laurentie (en coréalisation avec Simon Lavoie), Corbo. En compagnie de Simon Lavoie, il vient de terminer le tournage de Ceux qui font la révolution à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau, inspiré de la crise sociale de 2012. « Les films politiques les plus intéressants sont ceux qui te laissent le choix de réfléchir, non pas ceux qui pensent à ta place », soutient Mathieu Denis. Photo André Pichette, Archives La Presse

Film favori: Le chat dans le sac (Gilles Groulx)

«Les combats politiques sont moins clairs aujourd'hui qu'ils ne l'étaient dans les années 60 et 70. Cinquante ans plus tard et deux échecs référendaires retentissants derrière nous, nous sommes plongés dans un marasme pas possible. Cela dit, les Québécois francophones ne sont plus dans un état d'oppression ni dans un sentiment d'urgence de déoncer. Je crois aussi


qu'il vaut toujours mieux prendre un peu de recul avant de faire écho à des événements récents. Il faut aussi trouver un moyen pour que les films soient vus. En tant qu'objets artistiques, leur impact ne change pas auprès du spectateur individuel, car la puissance d'évocation reste la même. Mais toute oeuvre d'art n'existe qu'à partir du moment où elle est confrontée à ce regard. Les films politiques les plus intéressants sont ceux qui te laissent le choix de réfléchir, non pas ceux qui pensent à ta place.» Hugo Latulippe Concurrent à La course destinationmonde (1994-1995). Bacon, le film, Ce qu'il reste de nous, Alphée des étoiles. Concepteur de 25 x la révolte!, exposition présentée au Musée de la civilisation à Québec. L'expo 25 x La révolte! offre un point de vue assumé, celui d'un auteur, Hugo Latulippe, qui se range, sans le claironner, en faveur d'une politique économique plus juste, d'une planète plus propre et d'une démocratie plus saine. Photo Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil

Film favori: Pour la suite du monde (Pierre Perrault et Michel Brault)

«Nous faisons partie d'une génération de cinéastes qui jouent de façon ludique avec le cinéma. On vit aussi une époque plus lisse. Au théâtre, il existe pourtant une activité politique importante, beaucoup plus qu'au cinéma. Je crois que les artistes plus jeunes vont prendre d'assaut les places publiques en empruntant toutes les formes d'art, après des années de grand vide. On ne peut plus aborder la question d'identité nationale dans l'axe du francophone opprimé ni seulement à travers la question linguistique. Si on veut faire un pays différent, il faut l'aborder dans toute sa largeur, sur tous les fronts. Les grandes oeuvres font leur chemin. Il faut viser le grand cinéma et le cinéma documentaire peut en faire partie. Il a d'ailleurs accompagné le mouvement social qui a construit le Québec moderne, autant que la chanson populaire!» Philippe Falardeau Concurrent à La course destinationmonde (1992-1993). La moitié gauche du frigo, Monsieur Lazhar, The Good Lie, Guibord s'en va-t-en-guerre. Film favori: Les ordres (Michel Brault) Philippe Falardeau Photo André Pichette, archives La Presse

«Je fais partie de cette génération de cinéastes qui devait s'émanciper des précédentes, très marquées par le cinéma identitaire. La pensée néolibérale a aussi fait en sorte d'anesthésier toute fibre politique révolutionnaire au cours des années 80 et 90. Là, il y a peut-être un retour du balancier. Mais ça ne paraît pas encore beaucoup. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je ne crois pas qu'il soit plus compliqué maintenant de monter un film à connotation politique. À mon sens, il n'y a pas eu beaucoup de cas de refus ou de censure pour vraiment pointer un malaise du doigt sur ce plan. Peut-être que les cinéastes ne présentent tout simplement pas ce genre de projets? Je ferai assurément d'autres films dans ce genre, mais j'estime que la question politique doit s'incarner à travers le cheminement intime de personnages. Le didactisme est le grand piège à éviter.»


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EXPOSITION

Les murs trembleront encore Au Musée de la civilisation, un grand éloge de l’insurrection signé Hugo Latulippe 1 juin 2016 | Sophie Chartier à Québec | Actualités culturelles

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Montréal n’a pas échappé aux mouvements de protestation lors du printemps érable

Exposition 25 X la révolte Portrait d’une nouvelle génération politique signé par le cinéaste Hugo Latulippe. Au Musée de la civilisation de Québec Du 1er juin au 17 mars 2017

Alors, comment se porte votre austérité ? Et votre système capitaliste, en forme ? Les 99 %, ça va ? Force est d’admettre que non, ça ne va pas trop. L’« ordre » mondial craque de partout, et les soulèvements populaires se multiplient. Pour témoigner de ces révoltes qui se font écho partout dans le monde, le Musée de la civilisation présente « 25 X la révolte », une expo se voulant le portrait d’une « nouvelle génération politique », conception du réalisateur Hugo Latulippe.

Le Québec a encore frais en mémoire un souvenir des mois d’affrontement qui ont marqué une certaine année 2012. C’était il y a quatre ans, quand le mouvement étudiant contre la hausse des droits de scolarité a fait germer un soulèvement plus important, issu d’une rage collective envers nos élites. Le même type de phénomène est actuellement visible en France, où, outrés d’un projet de loi qui modifiera les conditions de travail, les citoyens ont investi les rues et les places, donnant naissance au mouvement Nuit


debout. Rappelons-nous aussi les parapluies de Hong Kong, les casseroles de Reykjavik, les images qui nous sont parvenues depuis la place Tahrir… Tous sont des exemples récents d’insurrections qui témoignent de notre capacité de dire « non ». Non à la hausse des droits de scolarité, non à une loi travail, non à l’impunité des policiers blancs qui abattent de jeunes innocents noirs, non à une dette publique exorbitante, non à la corruption du gouvernement brésilien… Tant de « non » criés au visage des puissants, qui profitent d’un système politique et économique basé sur l’oppression du plus grand nombre… « Je pense qu’on est à la veille du basculement de l’époque, observe le réalisateur, scénariste, producteur et cerveau derrière 25 X la révolte, Hugo Latulippe (Bacon, le film, Ce qu’il reste de nous, Alphée des étoiles). Je le crois vraiment, ça. Puis, c’est un peu ce que vient dire l’expo. Il y a clairement un foisonnement politique en ce moment. On a voulu dire aux gens : voici ce qui est en train de se passer, voici ce qui se passe sur terre. Si vous n’êtes pas attentifs, vous n’avez peut-être pas encore remarqué… » Autre chose ? À travers 25 grands mouvements qui ont animé les 25 dernières années — depuis la chute du mur de Berlin, en fait —, 25 X la révolte cherche ainsi à montrer que les insurrections, qu’elles se passent à Seattle, à Téhéran, à Montréal ou à Jérusalem, ont un dénominateur commun : le ras-le-bol du système que l’on nous impose. « Le contenu véritable d’Occupy Wall Street n’était pas la revendication, collée a posteriori sur le mouvement comme un Post-it sur un hippopotame, de meilleurs salaires, de logements décents ou d’une sécurité sociale plus généreuse, mais le dégoût pour une vie qu’on nous fait vivre », lit-on dans À nos amis, petit essai révolutionnaire écrit par le Comité invisible et publié aux éditions La Fabrique. Ce dégoût, on le sent bien dans les 25 mouvements choisis par Hugo et son équipe. Photo: Esperamos Films

« Le capitalisme néolibéral n’est pas la seule chose qu’il faut montrer du doigt, poursuit Latulippe. C’est plus complexe que cela, et souvent je trouve dommage qu’on réduise les grandes questions à des petites thèses. Mais c’est certain que notre culture occidentale mariée à un système économique qui est une vision idéologique orientée est la source de tous les maux. » Manifestation des Zapatistes au Mexique

Des cycles L’exposition est bâtie autour de 25 entrevues avec des témoins importants ou des participants de première ligne des mouvements mis en vedette. On part à la rencontre, par exemple, d’Aminata Traoré, de José Bové, de David Solnit, de Françoise David, de David Suzuki… Nombre d’entre eux présentent un discours optimiste, unificateur. Tous valorisent une organisation horizontale, déhiérarchisée. Ensuite, la « ligne rouge », une exploration en mots et en sons, propose la vision du monde plus personnelle du concepteur. Puis, au centre, les visiteurs convergent vers une « agora » où l’on peut collaborer à une « constitution », qui se veut la « légende du monde futur ». Latulippe souhaite que les gens participent aux articles que lui et l’équipe de l’exposition auront écrits pour donner une vision collective d’un nouveau monde. Le résultat témoigne d’un travail de recherche considérable, qui s’est échelonné sur trois ans et a nécessité la collaboration de nombreux experts des mouvements sociaux. Le contenu vidéo seul cumule une durée de


près de deux heures. L’installation, circulaire, rappelle l’idée d’un cycle et lie les choses entre elles. « Le mouvement est une chose lente parfois, mais l’important, c’est la destination. L’idée de l’étoile dans l’iconographie révolutionnaire, l’étoile qui est sur le béret du Che, c’est l’idée d’un horizon, l’étoile vers laquelle on marche », illustre le réalisateur.

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SOCIÉTÉ & MUSÉES

! Capitale-Nationale

25 X la révolte Portrait d’une nouvelle génération politique signé par le cinéaste Hugo Latulippe. Au Musée de la civilisation de Québec. Du 1er juin au 17 mars 2017.


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LยนHEURE DU MONDE - PREMIERE CHAINE - RADIO-CANADA - 1er juin 2016 DIFFUSION NATIONALE

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Publié le 31 mai 2016 à 20h45 | Mis à jour le 31 mai 2016 à 20h45

25 X La révolte: le tour du monde en 25 moments historiques

Éric Moreault Le Soleil (Québec) «Je crois que ce sera l'exposition de l'année à Québec.» La remarque d'Hugo Latulippe se voulait une boutade. Mais l'exposition 25 X la révolte!, conçue par le documentaliste chevronné, frappe l'esprit en raison de l'originalité de la démarche et de son contenu à forte teneur sociale. À savoir, 25 moments de révolte et de soulèvement qui, depuis la chute du mur de Berlin en 1989, ont marqué l'imaginaire collectif et pourraient laisser présager un monde meilleur. «Je crois que ce sera l'exposition de l'année à Québec», a lancé en boutade le documentaliste Hugo Latulippe, au sujet de 25 X la révolte!. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

responsables de l'institution pour son «projet fou».

Quand il était ado, le natif de Québec a beaucoup fréquenté le Musée de la civilisation. Lorsque, après les évènements du Printemps érable de 2012, naît l'idée d'un portrait de la nouvelle génération politique, il lui a semblé naturel de contacter les

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Globe-trotter invétéré - il a participé à la regrettée Course destination monde de Radio-Canada -, il reprend la caméra pour mener des entretiens avec les protagonistes d'évènements historiques, du massacre de Tiananmen, en 1989, aux manifestations monstres contre l'austérité en Grèce, en 2015.


«C'est un peu mon histoire politique personnelle», reconnaît le réalisateur de Bacon, le film et d'Alphée des étoiles. Mais ils ont une portée universelle : «Je voulais faire circuler des idées qui ne circulent pas assez et qui représentent une forme de progrès.» Et pas seulement ici : l'expo, croit-il, a le potentiel pour être vue ailleurs - des musées américains et européens ont déjà manifesté leur intérêt. Mais c'est d'abord ici que l'homme de 42 ans veut avoir un impact. Il se voit comme un père Noël qui ramène dans son sac 25 cadeaux «pour faire un monde meilleur». Une certaine conception, donc, de la démocratie, de l'environnement, du féminisme, des droits autochtones et de l'économie. Des idées avec lesquelles les visiteurs peuvent être en désaccord, acquiesce celui qui refuse l'étiquette d'artiste militant ou engagé «parce que je suis farouchement libre et indépendant dans mes choix». En accord avec le concept de tour du monde, l'exposition est concentrique. Dans le cercle extérieur, 18 entretiens filmés avec des gens qui étaient en première ligne et condensés en cinq minutes. Chacun est diffusé dans un cubicule avec une mise en contexte sur de grands panneaux explicatifs, mais aussi en introduction du document visuel. On y retrouve aussi bien l'écologiste David Suzuki, sur le Sommet de la Terre de Rio en 1992; l'ex-ministre Jay Naidoo, sur les premières élections libres d'Afrique du Sud en 1994; le politicien Job Cohen, sur le mariage gai aux Pays-Bas, en 2001, que le journaliste Maziar Bahari, sur le mouvement vert qui a fait vaciller le régime théocratique iranien en 2009. Mais aussi le très puissant et émouvant témoignage de Cindy Sheenan, une simple mère de famille devenue le visage de l'opposition à la guerre d'Irak en 2005 lorsqu'elle a campé devant le ranch du président Bush pour réclamer des explications sur la mort de son fils. Dans le deuxième cercle, sept évènements sont documentés et des postes d'écoute proposent des narrations slamées par Hugo Latulippe, sur des musiques d'Alain Auger. Ces derniers incarnent la signature plus artistique, et poétique, de l'expo. On y trouve aussi accrochés quelques objets emblématiques, dont une installation de Marilou André composée de... casseroles (on vous laisse deviner à quoi elle fait référence...)! Au centre, un agora où le visiteur est invité à contribuer au débat pour écrire La légende du futur, une constitution du monde à venir. Ou à exprimer son désaccord avec la proposition de 25 X la révolte! Et «c'est parfait», souligne Latulippe. Lui-même, dans le processus de création, a fait «énormément de rencontres passionnantes», mais aussi «confrontantes». Latulippe aime bien envisager l'expo comme une «oeuvre totalisante», dit-il en empruntant à Gaston Miron. «Je suis assez fan de ce genre d'oeuvres» : La légende des siècles de Victor Hugo, Chant général de Pablo Neruda, Les veines ouvertes de l'Amérique latine d'Eduardo Galeano... Son film République (2011), «c'était ça aussi : un tour du Québec en 26 lettres. Ici, c'est un tour du monde en 25 mouvements». Dans cette masse d'informations et d'idées qui «bousculent et transforment nos sociétés», il y a «un fil rouge conducteur qui justifie les 25 évènements emblématiques». Il y est, en effet, beaucoup question de courage dans l'adversité, de solidarité dans la lutte contre l'oppresseur, de dignité humaine, au fond. Ou comme le dit lui-même Hugo Latulippe, «il y a une forme d'espérance là-dedans»... 25 X la révolte! est présentée au Musée de la civilisation jusqu'au 12 mars 2017. Félix à Noël, les bélugas arrêtés...

Dans 25 X la révolte!, on retrouve notamment l'écologiste David Suzuki (photo), qui traite du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

La création de l'exposition 25 X la révolte! représente une énorme somme de travail pour Hugo Latulippe. Le cinéaste a néanmoins continué en parallèle ses projets de films - une perpétuelle création nécessaire pour vivre de sa création. Un état bien précaire : si son documentaire sur Félix Leclerc verra le jour, celui sur les bélugas et l'estuaire du fleuve Saint-Laurent est sur la glace, faute de financement.


Le portrait de l'immense chanteur est actuellement en tournage. Le réalisateur prévoit une diffusion à la télévision (TVA et Télé Québec sont partenaires) à Noël 2016. Il veut évoquer son parcours de pionnier de la modernité artistique québécoise, de chantre de la patrie, mais aussi son impact sur ses contemporains. Avec des images inédites de son quotidien à l'île d'Orléans. Il a rencontré plusieurs des «grands amis de Félix» comme Dufresne, Charlebois, Dompierre, Ferland, Latraverse, mais aussi une nouvelle génération d'artistes qui «poursuivent son travail», comme Louis-Jean Cormier, Catherine Major et Vincent Vallières. Les bélugas n'ont pas eu cette chance. «Je commence à rêver à de riches industriels québécois qui sortent du conservatisme et deviennent des mécènes. Pour moi, l'art emblématique du Québec, c'est le cinéma documentaire.» En attendant, le cinéaste travaille sur un projet Web, avec des partenaires européens, consacré au sacré. Looking for God s'intéressera à ce qu'il faut préserver de l'idée du sacré dans nos sociétés laïques. Justement, il faut avoir la foi pour tourner des documentaires, au Québec, et avoir de multiples fers au feu, en plus d'être aussi auteur et producteur. «C'est pas facile, mais je m'en sors bien quand même.»


25 X la révolte ! Mardi 31 mai 2016

Le directeur général des Musées de la civilisation Stéphan La Roche vous convie à la visite de presse de l’exposition Le mardi 31 mai à 11 h Au Musée de la civilisation 85 rue Dalhousie, Québec En présence du concepteur de l’exposition, le cinéaste Hugo Latulippe. Les manifestations de la place Tiananmen, le mouvement des Indignés de la Puerta del Sol, l’insurrection des Zapatistes du Chiapas, les manifestations du Printemps arabe en Tunisie, celles de notre Printemps érable, le soulèvement du peuple grec contre l’austérité ... Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, 25 événements marquent notre époque et préfigurent un cycle nouveau. Par l’entremise de 18 entretiens tournés aux quatre coins du monde, le cinéaste globe-trotteur Hugo Latulippe retrace les origines de ces bouleversements et leurs répercussions. Il cède la parole à ceux et celles qui les ont vécus en tant qu’acteurs, témoins privilégiés ou observateurs attentifs. Sept autres événements marquants sont contextualisés à l’aide de photographies et de textes. Quelques objets emblématiques ponctuent le parcours. Quatre narrations slammées appuient également le propos. En fin de parcours, Hugo Latulippe offre un ciné-poème évoquant l’ensemble des événements abordés dans l’exposition. Par la nature même du sujet, 25 X la révolte ! invite à la réflexion, à la discussion. Le visiteur est convié à prendre part à l’écriture d’une œuvre collective pour jeter les bases du monde à venir. 25 X la révolte !, une exposition du Musée de la civilisation signée Hugo Latulippe, à l’a che jusqu’au 12 mars 2017. Présentée avec la collaboration de Radio-Canada, du Fairmont Le Château Frontenac à titre d’hôtel o ciel et du quotidien Le Soleil. Alcoa est partenaire de la programmation des expositions du Musée de la civilisation.


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25 X La Révolte! - lancement de l'exposition au Musée de la civ. Date: mardi 31 mai 2016 - 18:30 à 21:30 Musées de la civilisation : 85 Dalhousie, à Québec

Lancement de l'exposition 25 X La Révolte 25 mouvements qui ont secoué la planète depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. Animation musicale assurée par Millimetrik | Service de bar $ Du Sommet de la Terre aux Indignés de la Puerta del Sol en passant par l'insurrection des Zapatistes du Chiapas, le cinéaste Hugo Latulippe dresse un premier inventaire des forces vives qui transforment notre époque et trace le portrait d'une nouvelle génération politique. À travers une série de créations sonores et d'entretiens filmés aux quatre coins du monde, l'exposition nous plonge dans une grande chasse à l'espoir, où le visiteur est invité à prendre part à la création d'une oeuvre collective pour fonder le monde à venir. L'exposition sera en place de juin 2016 au 12 mars 2017 85 rue Dalhousie, Québec, QC G1K


MUSÉE DE LA CIVILISATION DE QUÉBEC

Un peu de tout pour tous 14 mai 2016 | André Lavoie | Arts visuels

Cet été, les familles qui séjourneront à Québec, tout comme celles qui y habitent déjà, auront de quoi se mettre sous la dent en franchissant les tourniquets du Musée de la civilisation de Québec (MCQ). En effet, l’institution muséale offre une programmation variée, comprenant trois nouvelles expositions, dont une qui s’adresse spécifiquement aux enfants. Ce texte fait partie d'un cahier spécial.

« Notre mission, au Musée de la civilisation, a toujours été de présenter des expositions accessibles à tous les publics et à tous les âges, souligne Stéphan La Roche, directeur du MCQ. Mais cet été, nous avons fait un effort particulier pour rejoindre les familles, car qui dit vacances d’été dit aussi souvent famille. » Observer. L’expo qui déroute !

Photo: Magnum Photos/Stuart Franklin Photo de l’exposition 25 x la révolte qui représente le début de la répression militaire du 4 juin : une colonne de chars d’assaut chinois T-59 progresse sur la place Tiananmen.

L’exposition Observer. L’expo qui déroute ! est celle qui s’adresse en particulier aux jeunes. « Elle a été spécifiquement conçue pour la tranche d’âge des 7 à 15 ans. Le but est de les aider à mieux comprendre le monde qui nous entoure en développant le sens de l’observation. De plus, on appréhende le monde par nos cinq sens. »

Des exercices d’observation sont donc au menu, les cinq sens seront sollicités et l’expo se veut déroutante. « Même l’entrée n’est pas traditionnelle parce que le visiteur se trouve devant une série de portes et il doit se servir de son sens de l’observation pour trouver celle qui mène à l’exposition. » Le parcours mène ensuite le visiteur dans différentes zones où les divers sens seront sollicités. « Par exemple, dans la Cave, il est plongé dans le noir et doit s’orienter par le son ou avec l’aide d’une caméra infrarouge. » La zone le Ciel permettra de voir une reproduction de la voûte céleste et d’initier les jeunes aux rudiments du télescope. « La zone le Boisé mettra à contribution les sens de l’odorat et du toucher tout comme l’ouïe. Il y a même des insectes dans cette zone. » Les jeunes seront accompagnés tout au long du parcours par des animateurs. « C’est une des marques de commerce du Musée de la civilisation. Nous avons des guides-animateurs dans toutes nos salles. » Comme chiens et chats Cette exposition, qui vient de la Cité des sciences et de l’industrie de Paris, s’adresse à tous les âges et pourra être visitée en famille. Elle comprend trois grands thèmes. « “Dans leur peau” est le premier thème où le visiteur sera appelé à comparer ses capacités physiques à celles des chats et des chiens. On lui demandera même de s’essayer au saut du chat. » Le deuxième thème est « Dans leur tête » où une foule de renseignements aidera le visiteur à comprendre le comportement de ces animaux ainsi que leurs moyens de


communication. « “Dans nos sociétés” est le troisième thème où l’on se penche sur la place qu’occupent ces animaux dans nos sociétés et sur la façon dont ils habitent nos maisons. » Une exposition qui permettra au visiteur d’acquérir une foule de connaissances scientifiques sur ces animaux de compagnie. « Mais tout cela se déroule dans une atmosphère participative et interactive et même ludique, puisque de nombreux jeux sont proposés au visiteur. » 25 x la révolte ! 25 x la révolte ! est l’exposition qui se révèle la plus sérieuse. « Avec cette exposition, il s’agit de présenter 25 mouvements sociaux qui ont marqué nos sociétés depuis l’effondrement du mur du Berlin. Cela va de la place Tiananmen au soulèvement récent des Grecs contre l’austérité en passant par le printemps érable au Québec. » On a invité le cinéaste Hugo Latulippe à participer à cette exposition. « Hugo Latulippe a réalisé une série d’entretiens avec diverses personnalités qui sont en lien avec ces événements. Ces entretiens seront présentés sous forme de courtes vidéos. » Chaque événement évoqué aura sa station, sous forme d’une alcôve où seront présentées les vidéos réalisées par Hugo Latulippe, qui seront accompagnées de textes, de photos et même d’objets se rapportant à l’événement. « Au centre de la salle, nous avons installé une agora où les visiteurs seront appelés à contribuer par écrit, grâce aux ordinateurs mis à leur disposition, à l’élaboration d’une éventuelle Constitution du monde futur. » L’exposition se visite en ordre chronologique ou pas, selon l’intérêt du visiteur. Les autochtones La présence des autochtones est assurée par l’exposition Lignes de vie, réalisée par le Musée de la civilisation en collaboration avec le Kluge-Ruhe Aboriginal Art Collection de l’Université de Virginie. « Cette exposition donne à voir des oeuvres d’art contemporain de 36 artistes aborigènes d’Australie. Ces oeuvres d’art, peintures, sculptures et installations, mettent en valeur les traditions et les légendes aborigènes d’Australie ainsi que le rapport de ces derniers avec la culture et la nature. C’est une exposition d’une grande beauté. » Et qui se mariera bien avec l’exposition permanente C’est notre histoire, qui présente et raconte l’histoire des onze nations autochtones qui habitent le territoire québécois, une exposition réalisée en étroite collaboration avec ces mêmes onze nations. « En visitant les deux expositions, le visiteur réalise que la situation des peuples autochtones dans le monde n’est pas si différente. Il est facile de trouver des préoccupations similaires entre les autochtones du Québec et les aborigènes d’Australie. On remarque que les préoccupations sont souvent les mêmes. » Comme chiens et chats se tiendra du 18 juin 2016 au 4 septembre 2017, 25 x la révolte du 1er juin 2016 au 12 mars 2017. Quant à Observer. L’expo qui déroute !, elle débute le 18 juin 2016, mais comme il s’agit d’une exposition de référence, elle tiendra l’affiche plusieurs années.













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