REVUE DE PRESSE DU LIVRE BLACK & WHITE

Page 1

Project : Black & White Client : Nimbus Publishing As of October 11, 2022 __ ROSEMONDE COMMUNICATIONS Public relations and press service 538 avenue Notre-Dame – J4P 2K7 514-458-8355

Press release; January 28, 2022

Press releases

Press release; February 1st 2022 (French)

La Loi 96, un autre pas désastreux vers la «démocratie illibérale»

Le projet de loi 96, ou la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, devenu officiellement une loi le 24 mai, fait du français la langue exclusive dans les municipalités et lieux de travail de 25 employés et employées ou plus. Il élimine ainsi les droits linguistiques des minorités protégés par la Constitution, notamment le droit de déposer des documents en anglais à la cour des petites créances, et limite aussi l’accès à des services essentiels comme les soins de santé dans une langue autre que le français. Pour l’instant, le libellé de la loi sur la langue officielle est aussi particulièrement vague et se contente de mentionner « certaines exceptions ».

Il est choquant de constater que des dispositions de la Loi permettent même à la « police de la langue » de fouiller les

Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Tous les Québécois et toutes les Québécoises doivent continuer de s’opposer à l’érosion des droits et libertés constitutionnels, estime l’auteur.

téléphones, les ordinateurs et les documents de toute entreprise, sans mandat, pour confirmer que les communications se font en français. Qui aurait pu imaginer qu’une telle chose se produirait au Canada ?

La loi sur la langue officielle risque fort de conduire à ce que Fareed Zakaria, commentateur politique respecté, appelle une « démocratie illibérale », c’est-à-dire une démocratie qui limite de plus en plus les libertés des personnes qu’elle représente, ignorant la volonté de la minorité. En revanche, comme le souligne Zakaria, un État proprement libéral protège les droits individuels et les minorités contre les mauvais traitements des majorités démocratiques.

Comme avec la loi sur la laïcité, qui a érodé les libertés religieuses individuelles de certains Canadiens et de certaines Canadiennes qui vivent au Québec, le gouvernement Legault limite une fois de plus les droits des minorités. Cette fois, il vise les Canadiens et Canadiennes anglophones qui vivent dans la province en s’attaquant à leurs droits linguistiques, ceux inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés. Ce sont ces mêmes dispositions constitutionnelles qui protègent également les droits linguistiques des minorités francophones hors Québec.

Pour contourner ces droits linguistiques minoritaires protégés par la Constitution, le gouvernement Legault a une fois de plus invoqué de façon préventive la disposition de dérogation de la Charte. Autrement, la loi sur la langue officielle ne résisterait pas à une révision judiciaire. Nous le savons parce que la Cour supérieure du Québec, dans une décision rendue en avril 2021, a déclaré que la Loi sur la laïcité de l’État (« loi 21 ») « viole les droits fondamentaux des minorités religieuses de la province, mais ces violations sont permises en raison de la clause nonobstant la Constitution ».

Dans mon livre récemment publié, Noir et blanc. Une prise intime et multiculturelle sur « l’avantage blanc » et les chemins du changement, je demande l’abolition de la disposition de dérogation de la Charte, dont plusieurs gouvernements ont abusé ces dernières années (et pas seulement le gouvernement du Québec) et qui contribue à l’érosion de notre démocratie libérale. L’élimination de la disposition de dérogation ouvrirait la porte à une contestation réussie et à l’abrogation de nombreuses dispositions inconstitutionnelles des lois 21 et 96.

Je fais également valoir qu’il est nécessaire et urgent de promouvoir et d’intégrer plus profondément le français dans tous les aspects de la société canadienne, d’un océan à l’autre. Mais il est insoutenable de le faire en limitant les droits de citoyens et de citoyennes sous prétexte de protéger une culture, une langue et un patrimoine choisis. Quel genre de société le Québec ou l’ensemble du Canada deviendrait-il si la volonté de la majorité s’imposait aux droits constitutionnels de la minorité ? Nous n’avons qu’à regarder au sud de la frontière pour avoir un exemple du danger que cela représente.

« Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres », écrivait George Orwell dans sa satire politique révolutionnaire, La ferme des animaux. Orwell y met en évidence le danger de prêcher l’égalité d’un côté, en prévoyant des exceptions de l’autre simplement pour avantager certaines personnes. La récente réflexion mondiale sur la race, par exemple, a donné lieu à un nouvel appel à l’élimination de la « supériorité blanche » ancrée dans tous nos systèmes et toutes nos institutions.

C’est pourquoi tous les Québécois et toutes les Québécoises doivent continuer de s’opposer à l’érosion des droits et libertés constitutionnels, et ce, indépendamment de la race, de la religion, de l’origine ethnique, du patrimoine culturel ou de la langue des personnes concernées. Et cette opposition devrait aller de pair avec un effort collectif pour formuler de nouvelles idées et de nouvelles politiques qui mettent en avant la langue française, la renforcent et l’intègrent dans tous les aspects de la société.

Le soutien et la promotion de la langue et de la culture francophones au Canada, tant au Québec qu’en dehors, sont d’une importance capitale, non seulement parce que nous sommes officiellement un pays bilingue, mais aussi parce que le français fait partie intégrante de l’identité canadienne.

Avec la loi sur la langue officielle, cependant, nous nous tenons devant un précipice qui risque de nous plonger davantage dans la division si nous ne défendons pas maintenant les droits fondamentaux qui nous unissent. Parce que nous ne risquons rien de moins que de perdre notre démocratie libérale. Tragiquement, la « loi 96 » démontre l’urgence de notre malaise actuel.

Ce texte a été traduit par Aycha Fleury.

Black

&

White: Quebec born first-time author focuses on systemic racism in Quebec and shares his challenges as a biracial man

Mike Cohen Mar 1, 2022 Updated Mar 8, 2022

Stephen Dorsey

On the eve of a yet scheduled provincial by-election in the South Shore riding of Marie-Victorin, a newly minted author born in Longueuil has a message for any candidate who supports Bill 21, the controversial religious symbols legislation.

“The populist provincial regime in power today, the CAQ, continues to publicly deny that systemic racism even exists in Quebec,” Dorsey writes in his extraordinary book Black & White: An Intimate, Multicultural Perspective on “White Advantage” & The Paths To Change. “It is also the only province, territory, or state on the continent to pass legislation that explicitly restricts the individual rights of citizens to publicly express their religious faith since the mid-1970s, the Province of Quebec has passed a series of laws that have effectively made its minority English speakers second-class citizens, their equal rights subjugated by the French-speaking majority.”

Dorsey goes on to say that he is infuriated at the government leadership in Quebec that continues to deny the existence of systemic racism. “When it comes to systemic racism in Quebec, though, Premier Legault and his ministers are simply being intellectually dishonest, guided by their ideological and political motivations

– because if there’s no such thing as systemic racism in Quebec, then there’s nothing wrong with the system. Nothing to fix.”

Dorsey does acknowledge the fact that Benoit Charette was appointed Minister Responsible for the Fight Against Racism in 2021. He also refers to a commissioned report titled Racism in Quebec, Zero Tolerance as “flawed.”

As for Bill 21, Dorsey says “Bill 21 is a law in search of a problem that doesn’t exist. It is an ideological choice that imposes systemic inequality on certain religious and racialized communities under the guise of a supposed need for ‘neutrality’ in expression of individual faith.”

Now let me tell you more about what this book is really all about. As a bilingual, biracial man, straddling Black and white, English and French Canada, Dorsey talks

about living in a world of dualities. In his deeply personal and insightful debut, he offers readers intimate and unfiltered access to his lived experience of anti-Black racism around the world, including Canada, the United States, and Europe, focusing on his formative years growing up in 1970s Greater Montreal as a Black child in a white family headed by a racist stepfather, and details his personal awakening inspired by the Black Lives Matter movement.

A powerful blend of autobiography and social analysis, Black & White is an intimate excavation of systemic racism in North America from our healthcare and education systems, to policing and law, to a deep analysis of the uniquely intersectional discrimination faced by minorities in Dorsey’s home province of Quebec. With an inclusive and accessible approach, aimed at community connection and education, Dorsey delves deep into Canada’s history of racial discrimination and, by contrasting it with that of our American neighbours, debunks our nation’s mythological narrative, providing necessary context on white privilege, which he calls “white advantage,” and offers concrete pathways to lasting societal change.

Holding readers gently to account, Black & White is the book for the ally in all of us.

Dorsey wrote this book over the course of 13 months. He wanted to deliver it to his publisher in time for a release during Black History Month, by day, Dorsey is a senior-level business, brand, and marketing strategist, with nearly three decades of experience, and a creative writer, director, and producer of visual content. Today, he is the principal of The Fractional CMO, a strategic consultancy, and of Dorsey Studios, a content production development company. A civically engaged community leader, he is a founding member and board member of Democracy House, grassroots think tank and civic-minded movement dedicated to preserving and strengthening democratic systems and practices in Canada and around the world. He has written numerous articles, most notably a 2020 opinion piece on

“White Advantage” in the Globe & Mail. A proud father of two lovely young children, Stephen lives in Roncesvalles, Toronto.

The book reads like something you’d only see in the movies. And yes, there should be a film on his life story. "I pitched a different idea to Netflix and I am having discussions with producers on pitching my personal story to them in the future," he said.

Dorsey’s mother was white, his biological father Black and his stepfather a racist. He grew up in Longueuil and Victoria, BC with his brother, Chris, and his white half-sister, Elizabeth. For a few years he and Chris were told they were adopted.

“My brother and I, four and three at the time, were too young to form any real memories of first meeting our stepfather or of moving into the house as a family,” he wrote. “My mother remembers move-in day because of how happy she felt, knowing all her children would be together under one roof, in a proper home, with all the middle-class comforts she had only ever dreamed of. As she tells it, there was little time to rejoice that day as my stepfather sat her down for an important conversation. He wanted to discuss the ‘story’ my mother would share with their new neighbours. While he did not tell her outright what he wanted her to say, he made his intentions crystal clear: the neighbours were not to know that Chris and I were her biological children.

“That day, the next-door neighbour, Lise, invited my mother over for coffee and a chat. They had an amicable conversation about their lives and their families. When she returned home, my stepfather was waiting, anxious to know what had been discussed. She simply told him she had made up a story on the spot — that in fact, they had adopted me and Chris to give us an opportunity at a better life. With the deceitful deed done, she tried to put it out of her mind.

“From the day we moved into that house as a family, Chris and I just accepted that we were, in fact, adopted. This was the narrative shared by our parents with

neighbours, friends, and anyone else who asked. My mother and stepfather never actually sat us down to tell us which orphanage we came from, who our birth parents were, or to offer any insights as to our ethnic background. Nothing.

“When I was around five years old, I came across boxes of old photos stored away in our basement. I searched and searched but found no photos of myself or Chris as babies. It seemed our lives had only begun when we moved into our new home. Over time, this adoption narrative became part of our realities. It was how we identified ourselves and how our neighbours and friends, all of them white, came to know us. In their eyes, I expect, my parents were amazing people who went against the norms of the time to open their home to two little Black orphans, and they were more than happy to accept the goodwill that came their way because of it.”

In 1976 Montreal was set to host the Summer Olympics. Stephen was 10 years old, and the city felt alive with energy and possibility. One day that summer, a day like any other, his mother, Chris and Elizabeth, were chatting at the kitchen table. “We were having a regular conversation when my mother just blurted it out. ‘You’re not adopted. You’re my children. I’m your real mother.’ I can’t recall having much of an

My chat with Stephen Dorsey, author of the fascinating book Black & White.

emotional reaction to the news, but my brain began working overtime to uncover the hints I had unconsciously ignored. Interestingly, it was just recently, in 2020, that my mother, at age eighty-four, shared the details as to how our origin story, the Big Lie, had gone down back in 1969. I asked her if she thought the neighbours had really bought her story. She had no idea. But I believe they knew the truth, because if anyone looked beyond our skin colour, it was obvious my brother and I were related to our mom.”

Back at the table in 1976, their mother also told them about their biological father — that he was alive and living on the island of Montréal, about a twenty-minute drive away. After the initial shock of learning that she was their real mother and that they had a biological father somewhere out there — somewhere nearby! -their identities were completely flipped upside down.

Dorsey talks a lot about the tragic murder of George Floyd in Minneapolis and the almost unbelievable time he lived in Victoria, BC, left alone as a minor and becoming a ward of the state.

Published by Nimbus Publishing, Black & White is available at bookstores across Canada and the United States and online.
Click here to watch to the video clip

Le désavantage noir

Partant de son histoire personnelle, Stephen Dorsey s’attaque au racisme systémique dans l’ensemble du Canada

ENTREVUE

Stephen Dorsey a été profondément marqué par le racisme. Il en a fait l’expérience, dans des conditions extrêmement traumatisantes, lorsqu’il était encore un enfant. Sa mère, blanche et en couple avec un Belge immigré au Québec, lui a fait croire durant plusieurs années, à la demande de son conjoint, que lui et son frère étaient des enfants adoptés. Ce n’est que vers l’âge de dix ans que Stephen a finalement appris qu’il était bien, comme son frère d’ailleurs, le fils biologique de sa mère, qui les avait eus d’un homme dont elle s’était séparée des années auparavant.

« En fait, mon beau-père voulait cacher à tout le monde que sa femme avait couché avec un homme noir », écrit-il. Cette expérience, Stephen Dorsey la raconte dès les premiers chapitres de son livre Noir et blanc, qui vient de paraître en français chez Nimbus. Aussi bien le dire d’emblée, le livre de Stephen Dorsey, touffu et dense, aurait bénéficié d’un travail d’édition plus soigné dans sa traduction française. On y trouve des coquilles impardonnables, comme le fait d’orthographier incorrectement le nom de l’auteur sur le quatrième de couverture.

Il reste que sa pensée comme son histoire éclairent l’expérience noire au Québec comme peu de gens l’ont fait jusqu’à présent. Malgré une histoire familiale difficile, Stephen Dorsey a fait son chemin dans la vie. Aujourd’hui homme d’affaires dans le domaine de la gestion de la marque et du marketing, il a pourtant senti remonter l’affect de son enfance en 2020, lorsque l’assassinat filmé de George Floyd par un policier a donné naissance au mouvement Black Lives Matter.

« Toutes les émotions sont revenues, dit-il en entrevue. J’étais très en colère. Tout le monde m’appelait pour me demander comment je me sentais, ce que je pensais de tout ça. Il fallait que je fasse quelque chose, que je m’implique. »

Un chapitre sur le Québec

Partant de son histoire personnelle, Stephen Dorsey poursuit sur le thème du racisme systémique au Canada. Très agacé par l’obstination de François Legault à refuser de reconnaître la présence de racisme systémique au Québec et vigoureusement opposé à la loi 21 sur la laïcité de l’État, il consacre à sa province natale tout un chapitre intitulé « Les inégalités systémiques, l’exceptionnalisme du Québec ».

En niant le racisme systémique, on en fait une histoire marginale, une histoire de cas individuels, poursuit-il, et cela « met de côté le grand problème ».

Ardent fédéraliste, Dorsey en profite pour critiquer le système québécois qui favorise le français au détriment de l’anglais, lui qui a été de la dernière cohorte d’enfants à pouvoir étudier l’anglais à l’école bien que ses parents soient francophones.

Mais revenons au racisme systémique canadien dans son ensemble, que Stephen Dorsey documente abondamment, en revenant d’abord sur l’histoire. Il rapporte la volonté de sir Wilfrid Laurier, en 1911, d’adopter un décret interdisant aux Noirs d’entrer au pays pendant une année entière, sous prétexte qu’ils n’étaient « pas adaptés au climat ». Ce décret n’est cependant

nautés noires les empêche aussi de se sentir sur un pied d’égalité avec les autres citoyens. « Au cours des quatre dernières décennies, j’ai vécu dans plusieurs des plus grandes villes du Canada, dont Montréal, Toronto et Vancouver, où la police a tué des citoyens noirs, des personnes de couleur et des Autochtones, à un rythme disproportionné par rapport à la population en général, et surtout aux personnes blanches », écrit-il.

« Les personnes de couleur et les Autochtones sont plus surveillés, plus souvent accostés, et plus souvent tués par la police, ajoute-t-il en entrevue. Lorsqu’ils vont en prison, ils y vont plus longtemps, et ça continue. »

« Si tu es un parent, chaque fois que tes enfants sortent de la maison, tu penses qu’ils peuvent se faire arrêter ou peut-être pire, juste parce qu’ils sont Noirs. Une famille blanche n’a pas besoin de penser à ça », dit-il. Ce sont toutes ces réalités qui for gent ce que Dorsey appelle aujourd’hui « l’avantage blanc ». En entrevue, il dit croire que cette expression prépare mieux la voie à des discussions fertiles entre les communautés que celle de « privilège blanc ». Stephen Dorsey trouve tout de même que les choses s’améliorent, que les consciences se sont aiguisées, mais qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment dans la mise en place de politiques publiques et privées adaptées. « C’est triste qu’on ait eu besoin qu’une personne soit tuée sur vidéo » pour réagir à ce point, dit-il au sujet du mouvement Black Lives Matter.

jamais entré en vigueur. Plus tard, il fait référence à l’exclusion des Noirs des facultés de médecine pratiquée par de grandes universités du pays, nommément l’Université Queens, qui n’a aboli cette mesure qu’en 1965, l’Université de Toronto et l’Université McGill, de Montréal.

L’avantage blanc

Dorsey met en avant le fait que ces politiques ont eu des conséquences sur plusieurs générations de personnes issues de la communauté noire, et sont en partie responsables de l’écart économique qui ne semble pas se combler entre les personnes blanches et noires. « On commence avec un désavantage générationnel », dit-il. Plus près de nous, le harcèlement policier dont souffrent les commu-

Noir et blanc

Stephen Dorsey, traduit de l’anglais par Aycha Fleury, Nimbus Publishing, Halifax, 2022, 306 pages

Au cours des quatre dernières décennies, j’ai vécu dans plusieurs des plus grandes villes du Canada, dont Montréal, Toronto et Vancouver, où la police a tué des citoyens noirs, des personnes de couleur et des Autochtones, à un rythme disproportionné par rapport à la population en général, et surtout aux personnes blanches

LE DEVOIR // LES SAMEDI 26 ET DIMANCHE 27 FÉVRIER 2022 Lire Essai 20
Stephen Dorsey a senti remonter l’affect de son enfance en 2020, lorsque l’assassinat filmé de George Floyd par un policier a donné naissance au mouvement Black Lives Matter. LINDSAY BARROWCLIFFE
»

Stephen Dorsey décortique le désavantage noir

Caroline Montpetit 26 février 2022

Stephen Dorsey a été profondément marqué par le racisme. Il en a fait l’expérience, dans des conditions extrêmement traumatisantes, lorsqu’il était encore un enfant. Sa mère, blanche et en couple avec un Belge immigré au Québec, lui a fait croire durant plusieurs années, à la demande de son conjoint, que lui et son frère étaient des enfants adoptés. Ce n’est que vers l’âge de dix ans que Stephen a finalement appris qu’il était bien, comme son frère d’ailleurs, le fils biologique de sa mère, qui les avait eus d’un homme dont elle s’était séparée des années auparavant.

« En fait, mon beau-père voulait cacher à tout le monde que sa femme avait couché avec un homme noir », écrit-il. Cette expérience, Stephen Dorsey la raconte dès les premiers chapitres de son livre Noir et blanc, qui vient de paraître en français chez Nimbus. Aussi bien le dire d’emblée, le livre de Stephen Dorsey, touffu et dense, aurait bénéficié d’un travail d’édition

Photo: Lindsay Barrowcliffe Stephen Dorsey a senti remonter l’affect de son enfance en 2020, lorsque l’assassinat filmé de George Floyd par un policier a donné naissance au mouvement Black Lives Matter.

plus soigné dans sa traduction française. On y trouve des coquilles impardonnables, comme le fait d’orthographier incorrectement le nom de l’auteur sur le quatrième de couverture. Il reste que sa pensée comme son histoire éclairent l’expérience noire au Québec comme peu de gens l’ont fait jusqu’à présent. Malgré une histoire familiale difficile, Stephen Dorsey a fait son chemin dans la vie. Aujourd’hui homme d’affaires dans le domaine de la gestion de la marque et du marketing, il a pourtant senti remonter l’affect de son enfance en 2020, lorsque l’assassinat filmé de George Floyd par un policier a donné naissance au mouvement Black Lives Matter.

« Toutes les émotions sont revenues, dit-il en entrevue. J’étais très en colère. Tout le monde m’appelait pour me demander comment je me sentais, ce que je pensais de tout ça. Il fallait que je fasse quelque chose, que je m’implique. »

Un chapitre sur le Québec

Partant de son histoire personnelle, Stephen Dorsey poursuit sur le thème du racisme systémique au Canada. Très agacé par l’obstination de François Legault à refuser de reconnaître la présence de racisme systémique au Québec et vigoureusement opposé à la loi 21 sur la laïcité de l’État, il consacre à sa province natale tout un chapitre intitulé « Les inégalités systémiques, l’exceptionnalisme du Québec ».

En niant le racisme systémique, on en fait une histoire marginale, une histoire de cas individuels, poursuit-il, et cela « met de côté le grand problème ».

Ardent fédéraliste, Dorsey en profitepour critiquer le système québécois qui favorise le français au détriment de l’anglais, lui qui a été de la dernière cohorte d’enfants à pouvoir étudier à l’école anglaise bien que ses parents soient francophones.

Mais revenons au racisme systémique canadien dans son ensemble, que Stephen Dorsey documente abondamment, en revenant d’abord sur l’histoire. Il rapporte la volonté de sir Wilfrid Laurier, en 1911, d’adopter un décret interdisant aux Noirs d’entrer au pays pendant une année entière, sous prétexte qu’ils n’étaient « pas adaptés au climat ». Ce décret n’est cependant jamais entré en vigueur. Plus tard, il fait référence à l’exclusion des Noirs des facultés de médecine pratiquée par de grandes universités du pays, nommément l’Université Queens, qui n’a aboli cette mesure qu’en 1965, l’Université de Toronto et l’Université McGill, de Montréal.

L’avantage blanc

Dorsey met en avant le fait que ces politiques ont eu des conséquences sur plusieurs générations de personnes issues de la communauté noire, et sont en partie responsables de l’écart économique qui ne semble pas se combler entre les personnes blanches et noires. « On commence avec un désavantage générationnel », dit-il.

Plus près de nous, le harcèlement policier dont souffrent les communautés noires les empêche aussi de se sentir sur un pied d’égalité avec les autres citoyens. « Au cours des quatre dernières décennies, j’ai vécu dans plusieurs des plus grandes villes du Canada, dont Montréal, Toronto et Vancouver, où la police a tué des citoyens noirs, des personnes de couleur et des Autochtones, à un rythme disproportionné par rapport à la population en général, et surtout aux personnes blanches », écrit-il.

« Les personnes de couleur et les Autochtones sont plus surveillés, plus souvent accostés, et plus souvent tués par la police, ajoute-t-il en entrevue. Lorsqu’ils vont en prison, ils y vont plus longtemps, et ça continue. »

« Si tu es un parent, chaque fois que tes enfants sortent de la maison, tu penses qu’ils peuvent se faire arrêter ou peut-être pire, juste parce qu’ils sont Noirs. Une famille blanche n’a pas besoin de penser à ça », dit-il. Ce sont toutes ces réalités qui forgent ce que Dorsey appelle aujourd’hui « l’avantage blanc ». En entrevue, il dit croire que cette expression prépare mieux la voie à des discussions fertiles entre les communautés que celle de « privilège blanc ».

Stephen Dorsey trouve tout de même que les choses s’améliorent, que les consciences se sont aiguisées, mais qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment dans la mise en place de politiques publiques et privées adaptées. « C’est triste qu’on ait eu besoin qu’une personne soit tuée sur vidéo » pour réagir à ce point, dit-il au sujet du mouvement Black Lives Matter.

Noir et blanc

Stephen Dorsey, traduit de l’anglais par Aycha Fleury, Nimbus Publishing, Halifax, 2022, 306 pages

Examining systemic racism in North America

Posted February 23 2022 08:10am

A powerful blend of autobiography and social analysis, Black & White examines systemic racism in North America, while offering personal insight into discrimination faced by minorities in Quebec. Author and community leader Stephen Dorsey joins Global’s Eramelinda Boquer to discuss the book and some of his own experiences as a biracial individual.

NEWS MORNING MONTREAL
GLOBAL

Le livre Noir et Blanc de Stephen Dorsey

Noir et blanc, un livre rempli de nuances de Stephen Dorsey

Durée de 21 minutes21 min

À travers son histoire personnelle, Stephen Dorsey nous donne une autre perspective sur l'avantage blanc PHOTO : Photo de presse À échelle humaine

Publié le 19 février 2022

Depuis la mort de George Floyd et la relance du mouvement Black Lives Matter, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les injustices dont sont victimes les peuples afrodescendants, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde.

L’homme d’affaires et leader communautaire torontois Stephen Dorsey a réfléchi pendant plus d’un an sur ses propres croyances et son expérience, avant de nous proposer le livre Noir et blanc, dans lequel il aborde le racisme systémique en Amérique du Nord et ce qu’il définit comme « l’avantage blanc ».

Click here to listen to the audio clip

« Les personnes qui ne sont pas blanches ont des désavantages qui se vivent tous les jours dans les systèmes et les institutions canadiennes. Et je me suis aperçu qu’en parlant d’avantages (plutôt que de privilèges) les gens comprennent mieux. »

— Stephen Dorsey

En tant qu’homme bilingue et biracial, Stephen Dorsey vit donc des dualités depuis sa naissance. Il a d’ailleurs vécu du racisme au sein de sa propre famille, à cause d’un beau-père qu’il qualifie luimême de sa source la plus intime d'oppression raciale. Mais malgré tout, il a choisi très tôt dans sa vie, à 16 ans précisément, qu’il ne voulait plus être en colère malgré les obstacles qui s'accumulaient alors dans sa vie. Il a choisi de ne plus être une victime.

« Je me suis rappelé du petit Stephen, quand tout allait bien, dans les années 70, quand tout était en couleur. Je riais, j'aimais avoir du fun, faire des blagues. C’était ma vraie personnalité. »

— Stephen Dorsey

Noir et Blanc, publié aux Éditions Nimbus, est son premier livre et témoigne d’un vécu personnel hors du commun, celui de l’avantage blanc vu de l’intérieur.

Grands livres historiques du Mois

15 février 2022

Ce mois nous avons un trio de grands livres historiques. Un pour le mois de l’histoire des noirs et deux sur les guerres et leurs conséquences.

Le 1er : Noir et Blanc

L’auteur signe son premier livre et témoigne d’un vécu personnel hors du commun. L’avantage blanc vu de l’intérieur. Le regard actuel d’un torontois sur l’avantage blanc et les voies de changement. Il est né ici à Montréal , une enfance , pour le moins compliquée, sa mère a eu plusieurs enfants dont deux qui étaient de race noire. Il a vécu en famille d’accueil, et a eu du succès finalement dans son travail. Il veut sa place de citoyen à part entière . On le dit aussi leader et revendicateur. Il nous fait l’histoire détaillée du racisme systémique en Amérique du Nord qu’il a vécu et nous dit comment combattre le tout. Sa vie a débuté ici à Montréal, avec des parents adoptifs blancs francophones, il a vécu toute la décennie des années 70 au Québec. Homme bilingue et biracial, il évolue entre les communautés francophones et anglophones du Canada et entre le monde des blancs et le monde des Noirs depuis sa naissance. L’avantage blanc il l’a vécu un peu partout. « Noir et Blanc » demande en douceur des comptes aux lecteurs et lectrices pour éveiller l’allié ou l’alliée qui sommeille en eux. L’auteur a développé une expertise qu’il déploie au Canada, aux USA, en Europe et en Asie. Il est aussi rédacteur, réalisateur et producteur de contenu visuel. Stephen Dorsey vit dans un quartier de Toronto.

Le 2e est plus petit :Un Monde sans Mères

Il y a un lien avec le premier, car il a vécu sans sa mère longtemps, l’auteur de noir et blanc. Pour toutes sortes de raisons. Dans ce livre on parle des relations avec nos mères, et des jeunes qui fuient certains pays pour survivre sans leurs mères. Des gens qui viennent de Syrie, de l’Afrique etc. Et vous, qu’avez-vous fait de votre mère pour pouvoir vivre? » C’est la question soulevée dans ce roman. Car tout le monde ou presque a des histoires de mères à régler. Noémie, une femme de soixante ans, tente de renouer avec sa fille, qui vit dans une île du Pacifique et qu’elle n’a pas revue depuis des années. . Bénévole dans un centre pour femmes immigrantes, Noémie se trouve confrontée à des événements tragiques qui ravivent les plus mauvais souvenirs des femmes qui viennent de pays en guerre. . Mais l’espoir pointe malgré les embuches, alors qu’une nouvelle relation amoureuse se dessine et que la visite inespérée de sa petite fille bouleverse l’ordre établi. De cette plongée en eaux profondes et troubles, Noémie émergera pour enfin se réconcilier avec sa mère décédée, sa fille et avec ellemême.

Entre souvenirs, lettres et journal intime, le récit met en relief la complexité d’une relation primordiale pour tous les humains, teintée d’amour et de colère, de tendresse et de cruauté, de grandeurs et de misères. Tourné vers l’ailleurs, il entraîne lecteur et lectrice sur les traces de ces femmes qui ont tout sacrifié pour la survie de leur famille. Ce sont des textes de leur attachée avec des lignes de notre équipe mais nous ne pouvons faire mieux. Une réflexion sur les mères en 2022.

Claude-Emmanuelle Yance, chez Québec Amérique

https://www.leslibraires.ca/livres/un-monde-sans-meres-claude-emmanuelle-yance9782764445945.html

Le 3e livre , le voyage de Cilka est une histoire vécue, la survie durant la 2e guerre malgré l’adversité. Cilka Klein est âgée de 16 ans lors de sa déportation au camp de Birkenau. Remarquée pour sa beauté par le commandant, elle est séparée des autres prisonnières. A la Libération, elle est condamnée pour faits de collaboration et envoyée dans un goulag afin de purger une sentence de quinze ans à 75 kilomètres du grand nord . Comment survivra t-elle ? Elle deviendra soignante des autres, aidera à des naissances, à la survie des enfants au lieu de travailler dans les mines. Elle soigne tout le monde, ceux qui sont frappés par des épidémies, des accidents. Des prisonniers armés qu’on nomme des éminences leur volent des médocs. On lui offrira souvent la liberté pour ses bons services, elle finira par s’en sortir , nous ne vous en dirons pas plus. Disons que la mort de Staline en 1953 changera un peu la donne. Une histoire vraie pas toujours facile à lire, l”autrice a écrit ses deux livres suite à une rencontre avec un homme quand elle travaillait dans un

centre hospitalier de Melbourne. Le premier était sa vie, le 2e celui d’une femme qu’il avait connu. Elle fera des voyages et des recherches un peu partout pour écrire ce livre, elle nous explique son cheminement à la fin du livre.

Heather Morris, 377 pages aux éditions Charleston : https://www.leslibraires.ca/livres/levoyage-de-cilka-heather-morris-9782368126219.html

Avec une carte, l’auteure a aussi écrit un livre sur l’avant voyage, qui a été un grand succès. 4 millions de livres vendus.

Les livres arrivent sur les tablettes, demandez- les: Collaboration spéciale: Amélie

Quebec author talks about growing up with racist stepfather

8 months ago / News / Duration5:13

In his new book Black & White, author Stephen Dorsey talks about growing up in Longueuil with a racist stepfather, and what he thinks Quebec is doing wrong.

Click here to watch the video clip

Mois de l’histoire des noirs: Nos suggestions littéraires

Le mois de février c’est aussi le Mois de l’histoire des noirs, un mois qui selon moi, devrait être synonyme de découverte et d’ouverture. La lecture étant une belle porte d’entrée vers la découverte de la culture, de l’imaginaire et du vécu de la communauté noire, nous vous avons sélectionné quelques ouvrages à lire et à partager avec votre entourage.

CULTURE, ART ET SPECTACLES, LA VIE À MONTRÉAL 7 FÉVRIER 2022 #LITTÉRATURE, #MOIS DE L'HISTOIRE DES NOIRS
Crédit image: Les Publications du Québec

La contribution des Noirs au Québec : quatre

siècles d’une histoire partagée

Nombreux sont ceux qui pensent encore que les Noirs sont les plus récents immigrants. C’est ici mal connaître l’histoire du Canada et du Québec puisque les Noirs ont toujours fait partie de l’expérience québécoise. Même s’ils ont longtemps été relégués au second plan, ils ont contribué à l’essor de la province et y participent encore aujourd’hui.

Cet excellent livre d’Arnaud Bessière, permet de mieux comprendre l’évolution des communautés noires au Québec et de voir de quelle façon l’histoire des Noirs au Québec est révélatrice de la contribution de ces femmes et de ces hommes à la société québécoise d’hier à d’aujourd’hui.

Arnaud Bessière | 29,95 $

Crédit image: Vashti Harrison

Nos boucles au naturel

Les cheveux de Zuri n’en font qu’à leur tête. Ils s’entortillent, boudinent et frisottent dans tous les sens. Zuri sait qu’ils sont magnifiques, et cela la rend fière. Lorsque son papa intervient afin de lui faire une coiffure pour une occasion spéciale, ce dernier a beaucoup à apprendre… mais il ADORE sa fille et fera tout pour la rendre heureuse! Nos boucles au naturel est une puissante ode dédiée à l’acceptation de soi et une véritable célébration de la collaboration père-fille!

Matthew A Cherry | Vashti Harrison | 11,99 $

Crédit image: Nimbus Publishing Ltd

Noir et Blanc, Un regard intime et multiculturel sur « l’avantage blanc » et les voies du changement

Noir et Blanc est le premier livre de Stephen Dorsey, qui y explore son expérience vécue du racisme systémique en Amérique du Nord et les meilleures voies à suivre pour le combattre à travers une histoire personnelle riche de contradictions et d’obstacles.

Entre le récit autobiographique et l’analyse sociale, Noir et Blanc est une fouille intime dans les structures profondes du racisme systémique en Amérique du Nord, de nos systèmes de soins de santé et d’éducation au maintien de l’ordre et à la loi. Stephen Dorsey offre aussi aux lecteurs une analyse unique de la discrimination intersectionnelle unique à laquelle sont confrontées les minorités dans sa province d’origine, le Québec. Avec une approche inclusive et accessible, visant à créer des liens avec la collectivité entre les différentes communautés. Il plonge dans l’histoire de la discrimination raciale au Canada.

Stephen Dorsey | 27,95 $

Stephen Dorsey signe son premier livre « Noir et Blanc »

2 février 2022, 00h00

« Noir et blanc » est le premier livre de Stephen Dorsey, leader communautaire canadien biracial, originaire du Québec, et citoyen impliqué et revendicateur. L’auteur explore ici son expérience vécue du racisme systémique en Amérique du Nord et les meilleures voies à suivre pour le combattre à travers une histoire personnelle riche de contradictions et d’obstacles.

Né à Montréal, élevé par des blancs francophones en plein coeur de la culture québécoise des années 70, Stephen Dorsey signe son premier livre et témoigne d’un vécu personnel hors du commun. L’avantage blanc vu de l’intérieur.

Entre le récit autobiographique et l’analyse sociale, « Noir et Blanc » est une fouille intime dans les structures profondes du racisme systémique en Amérique du Nord, de nos systèmes de soins de santé et d’éducation au maintien de l’ordre et à la loi. Stephen Dorsey offre aussi aux lecteurs une analyse unique de la discrimination intersectionnelle unique à laquelle sont confrontées les minorités dans sa province d’origine, le Québec. Avec une approche inclusive et accessible, visant à créer des liens avec la collectivité entre les différentes communautés. Il plonge dans l’histoire de la discrimination raciale au Canada. Il n’hésite pas à créer des parallèles avec notre voisin américain pour offrir une nouvelle perspective sur le récit mythologique de notre nation.

Stephen Dorsey vit lui-même dans un monde de dualité. Homme bilingue et biracial, il évolue entre les communautés francophones et anglophones du Canada et entre le monde des blancs et le monde des Noirs depuis sa naissance. Dans ce premier ouvrage profondément personnel et perspicace, il offre aux lecteurs et aux lectrices un accès intime et sans filtre à son expérience du racisme anti-Noirs dans le monde entier, notamment au Québec, au Canada, aux États-Unis et en Europe. Il se concentre sur sa jeunesse dans le Montréal des années 1970, celle d’un enfant noir vivant dans une famille blanche dominée par un beau-père raciste. Stephen Dorsey nous amène ensuite avec lui dans ce cheminement particulier qui a mené à son éveil personnel, inspiré par le mouvement Black Lives Matter.

L’auteur replace le privilège blanc dans son contexte et aborde «  l’avantage blanc  », avec des pistes concrètes pour un changement social durable.

« Ma dualité raciale me donne une perspective unique à la fois sur l’expérience des personnes noires et des personnes blanches au Canada... Ce qui m’est apparu le plus évident, et le plus universel, c’est le besoin pressant de construire des ponts de compréhension entre les populations canadiennes », confie Stephen Dorsey.

Stephen Dorsey.Photo: Courtoisie

« Noir et Blanc » demande en douceur des comptes aux lecteurs et lectrices pour éveiller l’allié ou l’alliée qui sommeille en eux.

Stephen Dorsey

Stephen Dorsey est un stratège dans le domaine des affaires avec près de 30 ans d’expérience en gestion de la marque et en marketing. Une expertise qu’il déploie au Canada, aux USA, en Europe et en Asie. Il est aussi rédacteur, réalisateur et producteur de contenu visuel. Il est le directeur de The Fractional CMO, un cabinet de conseil stratégique, et de Dorsey Studios, une société de développement de production de contenu. Leader communautaire engagé, Stephen est membre fondateur et membre du conseil d’administration de Democracy House, un groupe de réflexion populaire et un mouvement civique qui se consacre à la préservation et au renforcement des systèmes et pratiques démocratiques au Canada et dans le monde. Il a écrit de nombreux articles, notamment un article d’opinion sur l’avantage blanc, paru en 2020 dans le Globe & Mail. Stephen Dorsey est le fier papa de deux adorables jeunes enfants, avec qui il vit à Roncesvalles, un quartier de Toronto.

Home/Canada/ Les Canadiens noirs sur l’empathie, la compréhension et le mythe d’un Canada sans racisme

Les Canadiens Noirs Sur L’empathie, La Compréhension Et Le Mythe D’un Canada

Sans Racisme

Pendant un certain temps, lorsqu’il était jeune, Stephen Dorsey ne s’est jamais considéré comme « l’enfant noir ».

« J’étais simplement Stephen Dorsey », dit-il. « Mais en vieillissant, j’ai réalisé que je suis en fait un homme noir et que c’est ainsi que la plupart du monde me voit, et en conséquence de quoi il y a eu des vents contraires et j’ai fait l’expérience du racisme individuel et systémique. »

Dorsey a parlé à l’émission Your Morning de CTV mardi de son nouveau livre, « Black And White : An Intimate, Multicultural Perspective On White Advantage And The Paths To Change ».

Cela se produit alors que le Canada marque le début du Mois de l’histoire des Noirs, dont le thème de cette année est « Février et toujours : Célébrer l’histoire des Noirs aujourd’hui et tous les jours ».

Après avoir pris conscience du meurtre de George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc de Minneapolis en 2020, ce qui a déclenché des protestations dans le monde entier, Dorsey dit qu’il voulait savoir quelle était sa place dans tout cela et ce qu’il pouvait apporter.

Le résultat final a été son livre, qui explore sa propre éducation et la dualité d’être un enfant biracial, né à Montréal d’une mère blanche canadienne-française et d’un père noir américain, et qui a ensuite grandi avec un beau-père raciste.

En plus d’examiner l' »avantage » blanc, ainsi que le racisme systémique et le mouvement Black Lives Matter dans son livre, Dorsey affirme qu’il existe une mythologie au Canada selon laquelle « toutes les mauvaises choses » arrivent aux États-Unis.

« L’esclavage était réel ici au Canada et beaucoup d’autres choses », a-t-il dit, ajoutant que les gens doivent s’éduquer et prendre des mesures pour aller délibérément vers le changement, et cela commence dans la communauté.

« Nous voyons de petits signes ici et là de progrès, mais nous avons besoin de beaucoup plus et nous avons besoin de beaucoup de réformes pour nous débarrasser du racisme systémique et de l’inégalité dans ce pays. »

Lors de son passage sur la chaîne CTV News Channel mardi, Roxanne Francis, de Francis Psychotherapy à Ajax, en Ontario, a déclaré que, lorsqu’il s’agit d’enseigner la diversité à la maison, les parents peuvent se concentrer sur les contributions à la société des différents Canadiens.

Cela peut inclure la lecture de livres et le visionnement d’émissions de télévision et de films avec des personnages différents, l’achat de jouets représentatifs de différentes communautés et la participation à des festivals qui célèbrent différentes traditions.

Selon Francis, cette exposition aidera les enfants à développer un certain niveau d’empathie et leur évitera d’être évincés ou traités de tous les noms en classe ou dans les cours de récréation.

« Nous devons parler de cultures différentes, de modes de vie différents, de nourriture différente, de festivités, et faire savoir à nos enfants que tout le monde est important et que tout le monde peut contribuer, et qu’il est important d’avoir des personnes différentes dans nos cercles », a déclaré Francis.

Zoe 42 ans Je m'intéresse à Entrepreneur Lecteur Internaute Troublemaker Penseur en herbe Analyste Explorateur d'une humilité exaspérante Joueur Gourou des médias sociaux Analyste avide Écrivain D'une humilité exaspérante, fanatique de musique Geek twitterien Unapologetic Étudiant indépendant Avec 10 ans d'expérience d'écriture De Stratford Canada

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.