"CLAUDE N'EST PAS MORT" - REVUE DE PRESSE DU DOCUMENTAIRE RÉALISÉ PAR BRUNO BOULIANNE

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PROJET : l’ datede événement: Claude n'est pas mort 22AVRI L201 2

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ÉQUIPE DE CRÉATION Scénarisation et réalisation Bruno Boulianne Direction photo Alex Margineanu Montage Vincent Guignard Productrice au contenu, idée originale Daniela Mujica Productrice Catherine Drolet 2 / 11


CLAUDE N’EST PAS MORT RÉSUMÉ Un homme sérieusement poqué par la vie, par la mort brutale de son unique fille. Une âme d’artiste pratiquant un métier en voix de disparition, qui un jour décide de s’effacer parce que ça fait trop mal.

Mais Claude Dolbec résiste, non sans peine, et refait surface parmi ses frères humains. Voici une histoire unique, touchante et inspirante qui dévoile aussi un peu de la nôtre, dans ce qu’elle a de plus beau et de plus rude…

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21 février 2018 98,5 FM Puisqu'il faut se lever En semaine de 05:29 à 10:00 Animateur : Paul Arcand Chroniqueuse : Émilie Perreault Cliquez sur l'image pour entendre le segment radiophonique


23 fĂŠvrier 2018 - LaPresse+






Publié le 23 février 2018 à 05h00 | Mis à jour le 23 février 2018 à 05h00

Le survivant

Michèle Ouimet La Presse Claude Dolbec fixe les lettres qu'il vient de dessiner en plissant les yeux : Rendez-vous. De belles lettres rondes qu'il a tracées à main levée, sans hésiter. « Bon, je vais aller prendre une gorgée. »

Il fait du lettrage depuis de nombreuses années. Photo Marco Campanozzi, La Presse Claude Dolbec. Photo Marco Campanozzi, La Presse

Il dépose son pinceau et se dirige d'un pas traînant vers le bar-restaurant de la Cinémathèque où il sirote une bière. Il revient tranquillement dans le hall, reprend son pinceau qu'il a laissé par terre sur un bout de carton à côté de ses pots de peinture, fixe de nouveau

la colonne et écrit d'un trait, sans bavure : Québec. Il dépose de nouveau son pinceau. Son jean noir flotte sur ses hanches maigres. Ses cheveux gris effilochés tombent

en désordre sur ses épaules. « Bon, je vais reprendre une gorgée. » Il est 11 h du matin. Claude Dolbec fait du lettrage depuis des années. Plusieurs commerçants font appel à lui pour dessiner sur leur vitrine le nom de leur restaurant, salon de coiffure ou bar. Il arpente la Main, « son pays », avec un vieux sac rempli de pots de peinture et de pinceaux. Je l'ai regardé dessiner, un mot à la fois entre deux gorgées de bière. Je l'ai laissé travailler en paix. On s'est donné rendez-vous quelques heures plus tard au bar Darling, sur la Main évidemment. Quand je suis arrivée, il était déjà attablé devant une bière. Il m'a regardée de travers. Claude Dolbec n'aime pas donner des entrevues, mais il n'a pas le choix. Un documentaire racontant sa vie de « cowboy urbain » sera à l'affiche la semaine prochaine dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma. « Vous êtes une sorte de cowboy urbain ? lui ai-je demandé. - Non, a-t-il répondu. Fuck le cowboy. - Un bohème d'abord ? - C'est quoi ça ? » Ses réponses sont minimalistes. La plupart du temps, il ne finit pas ses phrases. Il les laisse en suspens, comme s'il avait perdu le fil de ses idées. Claude Dolbec n'a pas eu la vie facile. À 66 ans, même si des rides profondes labourent son visage, son regard reste vif et ses mains solides en dépit des nombreux verres de bière qu'il avale tous les jours. Le documentaire de 44 minutes au titre mystérieux, Claude n'est pas mort, ne raconte pas son parcours erratique, mais plutôt sa routine en cet été 2016 où il passe d'une vitrine à l'autre en jasant avec les propriétaires. C'est son ex-copine, Linda, qui remplit les vides et permet aux spectateurs de comprendre un peu mieux qui est Claude Dolbec. Le documentaire, signé Bruno Boulianne, a été tourné en neuf jours avec un budget famélique de 150 000 $. Le résultat est étonnant, à la fois glauque et lumineux. *** Le 8 avril 2002, l'horreur est brutalement entrée dans la vie de Claude Dolbec. Sa fille de 18 ans, Maude Bélair, a été violée et battue sauvagement, la moitié de son visage écrasée par un bloc de béton. Sa fille vivait chez sa mère. Claude la voyait « en secret » depuis trois ans. Ils avaient tissé une relation tendre. « Elle m'appelait papa », raconte-t-il en fixant sa bière. Il déteste parler du meurtre de sa fille. Chaque mot tord sa bouche. L'effort est douloureux, presque violent. Elle était disparue depuis trois jours lorsqu'un ami l'a appelé. Il avait entendu le nom de Maude à la télévision. Son cadavre gisait près d'une voie ferrée. « Paf ! De même. Le coup est tombé. Bang ! J'étais fini, fini. Je m'en voulais de... C'était trop. Est-ce que j'étais quelqu'un qui... Un docteur m'a donné des pilules pour dormir. Je suis resté un mois dans mon lit, sans manger, sans dormir... Je veux plus en parler. » Il se lève brusquement et se rend au bar de son pas chaloupé. Il revient avec une bière. Dans le documentaire, Claude Dolbec parle brièvement de l'assassinat de sa fille. « Je savais même pas si j'étais mort ou si j'avais survécu, dit-il. J'étais plus capable de tenir un pinceau. » En 2005, Aaron Frank, 21 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Maude Bélair et condamné à la prison à perpétuité. *** Claude Dolbec est né à Montréal, mais il a grandi dans le quartier ouvrier de Limoilou à Québec. Il n'était pas bon à l'école, il a même triplé sa troisième année. En 10e année, il a « tout foutu ça là ». Il a fait 56 métiers, il a même écorché des poulets. Il fait du lettrage depuis de nombreuses années. Au début, il tenait ses pinceaux dans sa bouche. Ils étaient légèrement tachés de peinture fabriquée, à l'époque, avec du mercure et du plomb. Il a développé un ulcère sur sa lèvre inférieure.


« J'ai vu un médecin. C'était un ulcère chimique. Ma lèvre a fendu. Quoi ? Chu pas beau ? » Ses vitrines sont de petites oeuvres d'art. « Est-ce que vous vous considérez comme un artiste ? - Non ! » La réponse fuse, nette, cassante. « J'aurais voulu être psychologue ou archéologue. » Il rit doucement. Il aime se promener dans les ruelles de Montréal. « Quand je trouve un objet, c'est comme un trésor pour moi. » Claude Dolbec est inclassable, ni cowboy, ni bohème, ni artiste. Il s'est installé à Longueuil, une façon pour lui de ne plus fermer les bars de Montréal à trois heures du matin, car il doit attraper le dernier métro. Il n'a pas peur de vieillir, même s'il a 66 ans et qu'il vit au jour le jour. « Au jour le jour ? » L'expression le fait rire. « Je veux mourir deboutte d'une crise cardiaque. » En attendant, il peint encore et toujours. Il a agrandi son territoire : Villeray, Mile End, Verdun, Petite Italie, Plateau et la Main, bien sûr. Si vous apercevez des vitrines au look rétro avec de belles lettres rondes dessinées à la main, vous saurez que Claude n'est pas mort.

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24 fĂŠvrier 2018 - LaPresse+








Le lettreur de la «Main»

Odile Tremblay 24 février 2018 Chronique Chroniques

Depuis quelques années, en déambulant sur le boulevard Saint-Laurent, dans le Mile-End et parfois au-delà, je remarque sur plusieurs vitrines annonçant le nom et les spécialités de petits commerces (restos, friperies, magasins d’alimentation, etc.), des mots visiblement écrits à la main avec de beaux traits parfois enjolivés de motifs. Il m’a semblé que notre grande artère, qui coupe Montréal en deux, trop longtemps sinistrée par les travaux d’excavation de la Ville, gagnait, avec cette calligraphie déclinée de façons diverses, une poésie nouvelle. C’est en visionnant Claude n’est pas mort, documentaire de Bruno Boulianne, que j’ai pu mettre un nom sur l’auteur de cet art urbain qui séduit les passants : Claude Dolbec, légende vivante et pourtant discrète. Le peintre affichiste, métier en déclin, trimballe ses couleurs et ses pinceaux dans un gros sac et sa main assurée trace ces lettres élégantes sur les vitres, parois et affiches, comme les moines sur les parchemins de jadis. À force de tenir ses pinceaux à la bouche, le plomb et le mercure des anciennes peintures la lui ont abîmée. Il vit dans une autre temporalité que celle des clics des ordinateurs, voire de l’imprimerie, dans l’au-jour-le-jour d’une bohème imbibée, intense et inspirée, préférant travailler dehors et debout. Les commerçants (souvent ses amis) se refilent son nom par la vieille méthode du bouche-à-oreille. Claude n’est pas mort sera présenté le 28 février aux Rendez-vous Québec Cinéma, puis à la Cinémathèque dès le 5 mars, et sera diffusé à Canal D le 14 mars. Je le recommande chaudement tant ce documentaire offre un magnifique portrait d’artiste authentique et survivant des pires naufrages. La mort de sa fille Maude, adolescente assassinée en 2002, incurable blessure et gouffre de dépression, l’éloigna du décor durant cinq, six ans. Puis une amie l’a recommandé pour les lettrages d’une brasserie de Longueuil. Sa main ne l’avait pas lâché. L’art du trait Le film de Bruno Boulianne (Bull’s Eye, Un rêve américain) s’attarde sur les gestes du fin tracé, sur ses liens avec sa grande amie Linda Charbonneau et plusieurs brocanteurs et commerçants du coeur de Montréal, en remontant jusqu’à la Petite Italie.


J’ai rencontré l’artiste et le documentariste au Darling (l’ancien Bobards), angle Saint-Laurent et Marianne, resto-bar arborant la griffe de Claude Dolbec dans tout l’affichage intérieur et extérieur, jusqu’à l’indication des toilettes. Daniela Mujica, une connaissance commune, a parlé de lui à Bruno Boulianne, qui s’est fasciné pour son modèle : « J’ai pu faire le portrait d’un personnage, d’un artiste, d’un homme d’action avec un vécu, explique le cinéaste. Le film parle de l’influence de l’art dans nos vies modernes, quand tu ne t’en aperçois pas. » Neuf jours de tournage seulement, mais un profil intime et névralgique comme un air de blues. « Chaque personne possède sa musique intérieure, assure Claude Dolbec. Dans le film, je chante Our House in the Middle of the Street. » Cet autodidacte me parle de son art comme d’une danse unissant le corps et la tête. Travaillant d’abord le cuir, Claude a commencé à « lettrer » dans les années 1980, en gravant sur des cartons « Tomates, 59 ¢ » pour un maraîcher grec. Il a acheté des livres montrant les différents caractères calligraphiques. Ainsi naissent les vocations. Durant plusieurs années, l’ordinateur et le vinyle ont occupé le terrain perdu par la calligraphie sur les vitrines des commerces. « Puis les hipsters ont envahi la place… » La mode vintage appelait le trait artisanal, garant d’humanité. C’était reparti. Ses prix ? « Ça dépend, répond-il. S’ils veulent quelque chose de laid que je n’ai pas envie de faire, je demande plus cher… » L’art du trait, Claude Dolbec le compare à l’éloquence de celui qui trouve soudain le mot juste. Question de doigté et d’écoute. « Il faut prendre soin des gens qui ouvrent un commerce avec leur coeur, dit-il. Je n’arrive pas chez eux comme un shérif qui tire un coup de revolver, mais en leur demandant des indices, des pistes d’intention. Et puis, on ne fait pas le même lettrage pour annoncer des hot-dogs ou des petites cailles à la mode du jour… » La merveilleuse Friperie Saint-Laurent, angle Duluth, hélas fermée depuis quelques mois, est très présente dans le documentaire, avec la griffe de Claude Dolbec posée à pleins murs, témoin de sa longue amitié avec l’ancien maître des lieux, Didier Duran. Il a longtemps traîné dans le quartier des Portugais, où les femmes lui offraient un morceau de pastèque à goûter et où les effluves des fruits et légumes embaumaient ce coin de la Main adopté par Cohen. L’époque l’attriste et l’artère change aussi : « Depuis Internet, les gens marchent moins et ne magasinent plus avec passion. Où sont les odeurs des rues ? » Mais à le voir circuler avec son sac et ses pinceaux, on se dit qu’un libre esprit habite encore la Main, capable de peindre sur elle tant de mots lâchés au vent des jours.





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«Claude n’est pas mort»: un homme de lettres

Photo: Canal D Claude Dolbec

Amélie Gaudreau 10 mars 2018 Critique Écrans

« Claude, c’est le plus grand lettreur de Montréal. » On a le goût d’être d’accord avec cette déclaration de Linda, la narratrice par défaut de ce très beau portrait de l’artiste qui calligraphie bien des vitrines commerciales le long du boulevard Saint-Laurent, le très discret Claude Dolbec.


Le réalisateur Bruno Boulianne, qui a su faire parler des hommes qui préfèrent souvent se taire dans Des hommes de passage (tourné à la prison de Bordeaux) et Le chant de la brousse (es débroussailleurs d’origine africaine dans le nord du Québec), réussit encore ici, sans forcer la note. Dans Claude n’est pas mort, il parvient à révéler, du moins en partie, le quotidien et les tourments de Dolbec, un homme « magané » par son art, en voie de disparition, mais surtout par la vie, qui n’a pas toujours été tendre avec lui. Entre deux « jobs » de lettrage pour des commerçants, des amis ou des connaissances de longue date, cet homme aux pinceaux magiques ose aborder la disparition violente de sa grande fille de 18 ans il y a une quinzaine d’années, retrouvée sans vie sur le bord de la voie ferrée… On comprend qu’il ne s’en est jamais complètement remis. Les paroles éclairantes de Linda, ex-amoureuse de l’artiste, qui semble renouer avec plaisir avec lui dans le cadre du tournage de ce documentaire, permettent de remplir les trous de l’histoire, de comprendre un peu mieux ce personnage énigmatique et surtout d’attirer notre attention sur ces oeuvres, parfois éphémères. La prochaine fois que vous remonterez la Main à pied, vous ne verrez plus les vitrines qui portent sa griffe de la même façon.


10 mars 2018


Les flâneurs

Illustration: Le Devoir

Caroline Montpetit, Odile Tremblay, Louise-Maude Rioux Soucy, François Lévesque 17 mars 2018 Culture

Les corps célestes


François Lévesque

Vous vous trouvez dans les environs de la ville de Saguenay ? Allez faire un tour du côté du centre Bang, une galerie sise rue Racine. L’artiste de Québec Claudie Gagnon y propose jusqu’à dimanche une exposition intitulée La chambre des demi-jours. Laquelle consiste en sept installations évoquant d’immenses lustres décatis, pièces constituées de diverses matières recyclées dont les textures créent de jeux de lumière envoûtants. Sortes de corps célestes déliquescents, ces oeuvres sont accompagnées d’une vidéo réunissant des extraits de performances de l’artiste.

Cri de guerre au Quat'Sous'

Odile Tremblay

Il y a quelque chose de jouissif au spectacle de ces 11 adolescentes, toutes non professionnelles, aux talents divers mais à l’énergie communicative qui jouent à hauteur de leur âge au théâtre de Quat’Sous. Cette production du PÀP adaptée par Geneviève Pettersen d’après son roman La déesse des mouches à feu, mise en scène par Alix Dufresne et Patrice Dubois, est un cri de guerre. Celui de toutes jeunes filles qui jouent à brûler leur vie, jurent, se chamaillent, s’aiment, se droguent, se désespèrent du monde et l’étreignent parfois. Elles sont impossibles et délicieuses, nous séduisent, nous emportent. La mort rôde et la vie éclate partout.

Claude : le visage derrière les lettres

Caroline Montpetit

Il a semé ses lettres un peu partout dans les rues de Montréal, mais son visage est méconnu. Dans Claude n’est pas mort, le cinéaste Bruno Boulianne nous présente Claude Dolbec, l’un des derniers représentants de l’art du lettrage, sur une musique originale admirable de Brad Barr. Artiste fou de liberté, vivant au jour le jour, armé de ses pinceaux et de sa peinture, Dolbec signe à main levée de magnifiques enseignes de commerces montréalais, traduisant la personnalité des entreprises qu’il sert. Aujourd’hui dans la soixantaine, toujours bohème, l’homme a survécu à l’horrible épreuve du meurtre de sa fille chérie.

Prodigieuse Micheline Bernard


Louise-Maude Rioux-Soucy

Tour à tour « caustique, rageuse, déchirée », la Miss Brodie de Micheline Bernard dans Des promesses, des promesses nous avait soufflés. L’actrice reprend à partir de lundi le puissant monologue qui lui a valu le Prix de la critique de l’Association québécoise des critiques de théâtre en 2017. Dans la peau d’une enseignante, elle y offre 90 minutes d’une interprétation pleine de fougue et de nuances. La pièce elle-même, forte en idées et en images, est douloureuse de contemporanéité, mêlant adroitement éducation, culture et accommodement raisonnable. À voir jusqu’au 6 avril à la Petite Licorne. Ou en tournée en 2019.


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