REVUE DE PRESSE - FRANÇOIS MORELLI - 1700 LA POSTE

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1700 LA POSTE - François Morelli

Du 6 octobre au 17 décembre 2017

ROSEMONDE COMMUNICATIONS Service des relations publiques et de presse 100 - 426, rue Sainte-Hélène Montréal, Québec, Canada H2Y 2K7 C : 514-458-8355 B : 514.819.9023

Pour diffusion immédiate Montréal, le 26 septembre 2017

FRANÇOIS MORELLI

Du 6 octobre au 17 décembre 2017

En ce début d’automne, le 1700 La Poste présente une exposition solo dédiée à l’artiste montréalais François Morelli.

La carrière exceptionnelle de François Morelli se déploie sur quatre décennies, investissant sur plus de six disciplines artistiques à leur manière à travers le temps.

Du dessin libre à l’estampe, de l’action publique à la performance et à l’installation in situ, l’œuvre de François Morelli trouve son fondement dans une pratique quotidienne du dessin, croisée d’une volonté constante d’intervenir dans le tissu social.

À travers une démarche très polyvalente, François Morelli s’intéresse aux notions de passage, de migration et de transformation. Il investit le corps comme sujet d’étude tant au niveau personnel qu’au niveau social et historique. L’œuvre traite des frontières entre mémoire collective et mémoire personnelle, des rapports entre le politique et le domestique, entre le tragique et le grotesque.

Avec François Morelli, la directrice du centre et commissaire de l’exposition, Isabelle de Mévius, entreprend de faire un bilan des 40 dernières années de travail de l’artiste en présentant plus d’une cinquantaine d’œuvres.

François Morelli propose un style pictural tout à fait original grâce à l’établissement d’un langage visuel qui s’énonce en forme de récit. Le travail de l’artiste devient dès lors un acte d’énonciation, fruit de son rapport transférentiel avec l’autre. L’autre est là, comme support de cette vérité intersubjective dont il veut rendre compte...

Extrait de la préface du livre d’exposition, par Isabelle de Mévius

À l’occasion de cette exposition, Les Éditions de Mévius publie un livre d’art permettant aux lecteurs et amateurs d’arts de découvrir une production inédite de carnets journaliers dans lesquels l’artiste dessine au quotidien, à l’instar d’un journal intime. Accompagnés des textes de Bernard Lamarche, conservateur de l’art actuel au MNBAQ (de 2000 à ce jour) et de jake moore, artiste, agente culturelle et commissaire d’exposition, cet ouvrage richement illustré trace un portait complet de la pratique de l’artiste depuis 1974.

L’artiste

François Morelli est né à Montréal en 1953. En 1975, obtient un baccalauréat de l’Université Concordia en concentration peinture et dessin (BFA). Il travaille et expose ensuite à Montréal entre 1975 et 1981 à la Galerie Don Stewart et participe à la création du centre Articule en 1979-1980. Il habite la région new-yorkaise de 1981 à 1991 et obtient une maîtrise en installation et performance (MFA) du Mason Gross School of the Arts de l’Université Rutgers. Il enseigne à l’Université Rutgers de 1983 à 1990, à la City University of New York et à la State University of New York à Manhattan entre 1985 et 1990. À son retour au Québec en 1991, il enseigne à l’Université du Québec à TroisRivières jusqu’en 1996. Il est professeur à l’Université Concordia depuis 1996, où il dirige le DLD (Drawing Lab Dessin) avec Eric Simon depuis 2012. En 1993, il reçoit le prix d’Excellence de la Biennale du dessin, de l’estampe et du papier d’Alma et, en 2007, le prix Louis-Comtois de la Ville de Montréal.

Le 1700 La Poste

En 1913, le bureau de poste Station F voit le jour grâce à la vision de l’architecte David Jérôme Spence. Cent ans plus tard, l’édifice situé au 1700, rue Notre-Dame Ouest est entièrement restauré sous la direction de madame Isabelle de Mévius et selon la vision singulière de feu l’architecte Luc Laporte, qui signera sa dernière réalisation avec ce projet d’envergure. Le 1700 La Poste est un lieu privé consacré aux arts visuels et à ses enjeux discursifs, un lieu qui propose des événements sous forme d’expositions et de conférences.

François Morelli

Du 6 octobre au 17 décembre 2017

Entrée libre

Du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h

1700 La Poste, 1700, rue Notre-Dame Ouest

Montréal (Québec) H3J 1M3

– 30 –

Source : 1700 La Poste

Contact média : Rosemonde Communications | Rosemonde Gingras rosemonde@rosemondecommunications.com | 514 458-8355

Du western à Cohen, les musées oscillent entre déboulonnage et hommage

26 août 2017 | Marie-Ève Charron - Collaboratrice | Arts visuels

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Nadia Myre verra son travail célébré au MBAM dans une exposition comprenant sa plus récente production, «Code Switching». La série réalisée à partir des premières pipes commerciales européennes recadre les échanges culturels entre autochtones et blancs.

À l’heure des célébrations, d’Expo 67, de Montréal et du Canada, le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) réserve une exposition de taille au légendaire Leonard Cohen. Cogitée de son vivant, elle s’ouvrira finalement à quelques jours près de l’anniversaire de sa mort, en novembre. Les oeuvres, souvent inédites, d’une brochette impressionnante d’artistes d’envergure internationale, du domaine des arts visuels, mais aussi de la musique, feront la preuve de l’influence prégnante et de la richesse de l’oeuvre du monstre sacré.

Avec, par exemple, ses mots à lire dans l’espace urbain (Jenny Holzer), sa musique chantée par des amateurs (Candice Breitz), ses poèmes activés par le public (Janet Cardiff George Bures Miller), les oeuvres voudront aviver des liens de proximité avec son art. La durée de l’exposition, jusqu’au 9 avril, dit son caractère exceptionnel et la portée qu’elle pourrait avoir dans le positionnement du MAC au-delà de nos frontières.

Parmi les couples mythiques d’artistes, celui formé de Joan Mitchell et de Jean-Paul Riopelle n’avait jamais fait l’objet d’une exposition. C’est l’angle choisi par le Musée national des beaux-arts du Québec, qui s’intéressa, dès octobre, à leurs productions respectives réalisées durant les 25 ans de leur relation, en France, entre 1955-1979. Quelque 60 oeuvres, dont des toiles de grands formats, et des archives constitueront un parcours conjuguant l’abstraction picturale à la vie de ce couple dit « dans la démesure ».

Photo: Musée des beaux-arts de Montréal Fritz Scholder (1937-2005), «Pouvoir indien» (détail), 1972. La toile fait partie de l’exposition «Il était une fois... le western», qui sera présentée par le Musée des beaux-arts de Montréal cet automne.

Avec Il était une fois… le western, le Musée des beaux-arts de Montréal s’attaque à un genre cinématographique populaire truffé de stéréotypes qui ne demandent qu’à être débusqués, pour aller au-delà du « cowboy » et de « l’Indien ». L’exercice multidisciplinaire promet d’être attrayant et critique à souhait de la mythologie sous-jacente, avec les films clés du western et ce qui en a été les préludes ou ses contreparties. Peintures, photos et artefacts en dialogue feront part d’enjeux comme la conquête du territoire, la construction d’une nation et les relations interraciales.

L’exposition comprendra aussi de l’art contemporain, profus sur ces questions. D’ailleurs, la section d’art contemporain, au sous-sol, sera en phase avec Elles autochtones. Misant ici sur cette identité, alors que deux volets antérieurs mettaient l’accent sur des techniques, à savoir la peinture et la photographie, l’expo présentera le travail d’artistes femmes issues des Premières Nations, dont Nadia Myre. Lui sera aussi consacré le Carré d’art contemporain dans un important solo regroupant différents corpus, dont sa production toute nouvelle.

Le territoire et ses représentations, partie prenante des mythes fondateurs et des identités nationales, garnissent le menu à Ottawa au Musée national des beaux-arts du Canada, en marge du panorama offert par la Biennale canadienne 2017. Les frontières des États-Unis avec le Canada et le Mexique seront dans l’oeil des photographes, en solo pour Andreas Rutkauskas et dans l’exposition de groupe Frontera, tandis que la peinture du Montréalais globe-trotter James Wilson Morrice, pionnier d’un art moderne, sera déployée par la lorgnette de celui qui en a fait une collection, A. K. Prakash.

L’art sur l’art

Les collectionneurs sont une des composantes du milieu de l’art avec les musées que l’artiste français Daniel Buren qualifiait de « cadre mythique », ceux-ci faisant aller de soi l’art qui s’y trouve et les points de vue qui l’abordent. Les contextes de l’art, incluant les discours qui l’entourent, feront d’ailleurs l’objet de plus d’une exposition concourant à dévoiler leurs visages, si ce n’est leurs rouages. L’estimé Gabor Szilasi verra montrée au Musée McCord une quarantaine de ses photographies, souvent inédites, portant sur la scène québécoise des arts visuels, croquée sur le vif, ou presque, de vernissages en événements, entre 1960 et 1980.

Le Musée d’art de Joliette (MAJ) fera place à une rétrospective d’Adad Hannah, lui dont la pratique est fondée sur l’appropriation et la reconstitution de chefs-d’oeuvre. Sous la forme de tableaux vivants, des « stills », l’artiste ravive le regard sur ces canons artistiques consacrés par l’histoire de l’art. Ce sont d’autres figures d’autorité qui se trouveront pointées dans le déjanté bestiaire de la plus récente production picturale de Cynthia Girard dans une exposition intitulée Nos maîtres les fous, au MAJ, également au début d’octobre.

Le musée, c’est aussi son architecture, comme en témoigne Alexandre David dans une démarche proche de la critique institutionnelle. Il fait du bâti et de ses fonctions son matériau premier s’inscrivant sur mesure dans le contexte où il est invité. Ce sera au tour du Musée d’art contemporain des Laurentides de voir son lieu approprié par l’artiste, inaugurant avec lui une « trilogie électorale » qui viendra concorder avec le calendrier des élections à venir au municipal, au provincial et au fédéral.

La programmation au Centre canadien d’architecture s’annonce encore aussi emballante que pointue. Dans À l’antenne. Diffuser le mouvement moderne, l’institution s’intéressera aux rôles des médias dans la diffusion des savoirs en étudiant le cas notoire

Photo: Musée d'art de Joliette Adad Hannah, «The Raft of the Medusa» (détail), 2016

Marie-Hélène Jodoin», Phyllis Lambert et Richard Pare, années 1970. Tirée de «Pierre grise : des outils pour comprendre la ville» au CCA, à partir du 12 octobre.

du cours d’histoire de l’architecture et de design télédiffusé en 1975 par l’Open University. Pionnier en matière d’éducation de masse, cet exemple aurait ouvert la voie aux initiatives actuelles avec le virtuel.

Rien toutefois ne demeure plus à la portée de gens que les objets du quotidien, porteurs à leur façon de nos mythologies modernes. Il en va peut-être ainsi des objets signés Michel Dallaire, l’auteur de la torche olympique des Jeux de 1976 et du Bixi. Sa colossale contribution en design industriel sera soulignée par le Musée de la civilisation à Québec dans un parcours sur sa carrière éclairant aussi le processus de création.

À surveiller dans les fondations privées
Photo: Phyllis Lambert et Richard Pare «Magasin-entrepôt

Une généreuse sélection d’oeuvres sur papier et quelques sculptures de François Morelli seront logées au 1700 La Poste. Un documentaire et un catalogue s’annoncent comme les compléments obligés de cette exposition qui portera sur une pratique prolixe traversée par un dessin épris de liberté.

Partager gratuitement la culture de haut niveau, c’est le mandat de la fondation DHC/ART, qu’elle entend souligner pour ses dix ans avec une exposition de groupe réunissant, autour de la notion de don, les oeuvres entre autres de Sonny Assu, de Dora Garcia et de Lee Mingwei. L’établissement de la mécène Phoebe Greenberg présentera aussi une exposition en solo de Bill Viola, cet artiste américain aux installations vidéo si envoûtantes.

François Morelli sous toutes ses formes

Le dessin sert de fil conducteur pour traverser les 40 ans de création de l’artiste

30 septembre 2017 | Caroline Montpetit | Arts visuels

Photo: Guy L’Heureux

«Dream Figures in Moonlight (9/12)», François Morelli, 2015

François Morelli a touché au dessin, à la peinture, à l’estampe, à l’installation, à la sculpture et à la performance. En ce début d’octobre, les Montréalais sont invités à goûter à chacun des aspects de son oeuvre. Au lever du soleil, le 4 octobre, l’artiste livrera une performance, dont on ne connait pas encore la nature, qui reliera le Monument à Maisonneuve, la place Vauquelin, la place Jean-PaulRiopelle, le square Victoria et le square Cabot, dans le cadre du festival Viva. Au 1700 La poste, rue

Notre-Dame, une rétrospective de 40 ans de son travail est présentée sur trois étages jusqu’au 17 décembre. On pourra aussi y voir le documentaire François Morelli, artiste, réalisé par Suzanne Guy.

Entre autres fils conducteurs de cette oeuvre lumineuse, il y a la migration. Celle qui a mené l’artiste à entreprendre de nombreuses marches à travers le monde, dont la Marche transatlantique, qui l’a transporté entre Berlin et Philadelphie, au début des années 1980, avec sur son dos une sculpture évoquant vaguement l’anatomie humaine (coeur ? Sexes de femme et d’homme ?) qu’il remplissait à diverses fontaines croisées sur son chemin.

Photo: Béatrice Flynn François Morelli feuillette un carnet de ses œuvres.

Mais on retrouve aussi cette notion de migration, de déplacement, dans Dreamfigures in Moonlight, cette suite de douze panneaux sur papier, mêlant encre et tampon, réalisée lors d’un séjour à Mumbai, en Inde, en 2015. En présentant cette série à la presse, à l’étage du 1700 La Poste, François Morelli explique que ces dernières années, il s’est concentré sur quelques couleurs : le rouge, le noir, le bleu et le blanc, privilégiant aussi le rose, cette couleur qu’il associe à la chair et à la peau. Le papier, quant à lui, est toujours soigneusement choisi dans des papeteries locales.

Morelli explique d’ailleurs comment il voyage, souvent sur la même toile, entre le monumental et la miniature, ayant étudié ce dernier genre à travers l’art oriental et médiéval. Même les carnets de l’artiste, qui seront reproduits pour pouvoir être feuilletés par les visiteurs, suggèrent cette idée de récit, déplacement du regard, de cheminement de la pensée.

François Morelli est né à Montréal de parents d’origine italienne, a étudié en français et en anglais, a poursuivi sa formation à Montréal, puis à New York. Touche à tout, l’artiste échappe aux catégorisations. Une salle du rez-de-chaussée est consacrée à son travail sur les ceintures, sous le titre Headbelts. L’aventure de cette série a débuté lorsque l’artiste a conçu une tête avec une série de ceintures usagées. Cette tête a donné lieu à des performances, d’abord à travers des tentatives de ventriloquie, puis, à de la création visuelle, lorsque François Morelli découvre la possibilité de glisser un pinceau dans la bouche de sa marionnette.

C’est à travers cette bouche qu’il conçoit les grandes toiles aux têtes ceinturées présentées rue Notre-Dame. Ce thème de l’art comme langage est repris à la fin du documentaire de Suzanne Guy, alors que Morelli trace des dessins sur le sable avec un bâton dans la bouche.

Suzanne Guy a aussi suivi François Morelli dans le cadre de son projet Home Wall Drawing / L’art de manger, au cours duquel il offrait aux gens de peindre les murs de leur maison en échange de leur plat favori. Isabelle de Mevius, propriétaire de la galerie et commissaire de l’exposition, a choisi le dessin comme fil conducteur pour traverser les 40 ans de création de l’artiste. Mais ce fil mène à toutes ses autres formes d’expression.

«Belthead

Photo: Guy L'Heureux I», François Morelli, 1998

On a fait les choses en grand, des murs ont même été dressés particulièrement pour accueillir les toutes dernières oeuvres de l’artiste, dessins monumentaux où des corps semblent tissés de métal.

Encore une fois, ce filet de métal renvoie à l’oeuvre sculpturale de l’artiste, dont on voit notamment la pièce Escadron réalisée à la fin des années 1990. Il renvoie encore à des performances de l’artiste, dont les sculptures tissées de métal et bourrées de combustible ont été mises en feu.

L’exposition est accompagnée d’un imposant catalogue, où l’on retrouve des textes signés par Bernard Lamarche, conservateur d’art actuel au Musée national des beaux-arts du Québec, et de l’artiste, commissaire d’exposition et agente culturelle Jake Moore.

Publié le 01 octobre 2017 à 08h00 | Mis à jour le 01 octobre 2017 à 08h00

François Morelli: liberté, sensualité, virtuosité

Éric Clément

La Presse

Pour ses 40 ans de carrière, François Morelli fait l'objet d'une exposition de grande envergure au centre d'art 1700 La Poste. Une rétrospective qui illustre l'originalité, la sensualité et la virtuosité de l'artiste et professeur montréalais, un plasticien hors du commun.

Parmi les grands artistes montréalais, François Morelli est l'un des plus buissonniers. Une liberté et une indépendance qui l'ont toujours habité depuis qu'il s'est extirpé du cadre dans lequel l'académisme l'avait contraint. Depuis 40 ans, Morelli exprime son souffle vital d'abord par le dessin - moteur de son élan, expression de sa pensée -, mais aussi par la performance, la sculpture, l'estampe et l'installation. Avec des projets narratifs qui survolent la condition humaine et notre mémoire plurielle, dans le temps et dans l'espace.

Chanceux, François Morelli... Alors qu'il cessera à la fin de l'année de mettre ses chers étudiants de Concordia dans des situations d'exigence et de créativité, la mécène Isabelle de Mévius lui offre le plus beau des cadeaux: une mise en scène des fruits de son art au 1700 La Poste, un des écrins de choix de la métropole artistique.

On y retrouve la sensualité de ses papiers, choisis avec soin pour leur matérialité épidermique et leur caractère imparfait, à l'image de la peau et du corps, sources d'inspiration. Dans une scénographie sur mesure, pour ses dessins sculpturaux de taille monumentale, et une exposition d'oeuvres souvent inédites telles ses créations réalisées lors d'une résidence en Inde.

Dans la première salle, on découvre ses derniers grands papiers (dont Speaking in Tongues et La femme loup, avec leurs personnages maillés) couplés - en le surplombant - à son Escadron (1997), un ensemble aérien de cinq chaises pourvues de

Vue de l'exposition consacrée à l'artiste montréalais François Morelli au centre d'art 1700 La Poste à partir du 6 octobre

Photo André Pichette, La Presse

longues ailes en métal. Une évocation du combat entre sédentarité et libération.

Dans un espace contigu, les Colossal Head de 2006, la sculpture Belthead I de 1998, son magnifique Big Tangle Suite de 2009 (avec ses formes, ses couleurs et ses motifs associés dans une danse virevoltante) et ses Body Politic des années 80, de petites armures en tissu métallique figurant des corps absents, évaporés ou peut-être décimés. Elles côtoient trois de ses six grands dessins roses de 2010 dans lesquels on retrouve son usage des tampons, son vocabulaire poétique aux motifs floraux et une figuration à la fois intime et de grand déploiement. Des oeuvres splendides dont un exemplaire a été acquis par la Caisse de dépôt et placement du Québec.

À la mezzanine a été encoffrée une grande frise de 12 panneaux, Dream Figures in Moonlight, créée à l'encre et tampon encreur sur papier artisanal à Bombay (Mumbai), en Inde. Une oeuvre lyrique dans laquelle l'oeil s'évade. Un voyage atmosphérique favorisé par ses vaporisations et ses figurines ombrées.

En parallèle, a été encadrée sa série À la frontière entre deux mondes, des encres sur papier de 1989 présentées recto verso sur des structures métalliques que l'on peut faire bouger.

Colossal Head III, 2006, François Morelli, encre sur papier

Photo Guy L’Heureux, fournie par le 1700 La Poste

Au sous-sol, on découvre ses dessins noirs verticaux d'apparence surréaliste de 1985, des cahiers de dessins, des aquarelles colorées rappelant les enluminures du Moyen Âge et l'art perse, des encres sur papier d'une grande volupté réalisées à son retour d'Inde l'an dernier et sa sculpture en fibre de verre qu'il promena en Europe sur son dos en 1985 lors de sa performance Marche transatlantique

C'est dans cet espace que l'on savoure le documentaire que Suzanne Guy a réalisé avec le caméraman Philippe Lavalette en suivant Morelli à Montréal et New York. Un film de 48 minutes dans lequel est révélée l'essence de l'artiste. Avec des photos d'archives (quelle ressemblance entre François, jeune étudiant à Chicoutimi, et son fils Didier, qui emprunte le même sentier de l'art vivant...), des références à ses performances insolites et des rencontres éclairantes, notamment à Manhattan avec son ancien professeur de l'Université Rutgers, John Goodyear, qui décrit son ancien disciple comme «assez intelligent pour être fou»...

Une opulente publication bilingue de 258 pages accompagne la rétrospective, avec les perspectives éclairées de Bernard Lamarche, conservateur de l'art actuel au Musée national des beaux-arts du Québec, qui suit le travail de François Morelli depuis belle lurette. C'est d'ailleurs lui qui avait suggéré à Isabelle de Mévius de célébrer l'art de Morelli, ancré dans le mouvement, le geste et la sublimation du corps.

«François Morelli nous offre les fruits d'un travail très incarné, dit Isabelle de Mévius. Un travail sensuel, de chair et de lumière.» Une lumière auprès de laquelle il ne faut pas manquer d'aller se réconforter cet automne...

François Morelli, rétrospective présentée au centre d'art 1700 La Poste (1700, rue Notre-Dame Ouest, Montréal), du 6 octobre au 17 décembre. Du mercredi au dimanche, de 11 h à 18 h.

Sorties_ Expositions Expositions

François Morelli s’expose en solo au 1700 La Poste du 6 octobre au 17 décembre 2017

Rétrospective d’une carrière prolifique sur quatre décennies

Publié le 5 octobre 2017 par Éric Dumais

Crédit photo : Béatrice Flynn

Le 26 septembre dernier, on ouvrait grandes les portes du 1700 La Poste aux invités d’honneur et aux médias pour une visite de presse, et en avantpremière, d’une exposition solo ouverte au public dans un lieu moderne dédié aux arts visuels, aux expositions et aux conférences. Du 6 octobre au 17 décembre, en plein cœur de Griffintown, vous êtes donc convié à partir à la découverte des quatre dernières décennies ayant marqué le parcours artistique professionnel de l’artiste montréalais d’origine italienne François Morelli.

«Il n’était pas fou, mais intelligent. Et juste assez intelligent pour faire preuve de folie»

À l’instar de son atelier qui referme autant de trésors que la caverne d’Ali Baba, comme l’a affirmé Suzanne Guy, réalisatrice du documentaire «François Morelli, l’artiste», la vie artistique de ce dessinateur, sculpteur et graveur fut marquée par une démarche polyvalente et de nombreux voyages ayant forgé sa pensée et sa démarche artistique. Isabelle de Médius, directrice artistique et générale du 1700 La Poste, ne s’est pas gênée pour affirmer qu’elle a été «impressionnée par l’aspect incarné et l’étude du corps et de la peau», de même que par le «rapport à l’historique et à l’anthropologie de l’image qui s’entremêlent» que l’on retrouve au cœur de ses œuvres picturales.

Volonté de raconter par le dessin

En soi, l’univers de François Morelli est fascinant et polymorphe, car l’artiste en lui a depuis toujours été habité par cette envie irrépressible de s’essayer à différentes formes d’expression, que ce soit au dessin à l’encre ou au tampon encreur, à l’acrylique, à la gravure, à la sculpture, à l’aquarelle, à l’art performance dans la rue, à l’installation in situ, et on en passe.

Cet homme aux multiples chapeaux a, par ailleurs, voyagé à travers le globe pour «vivre en tant qu’artiste au cœur de la mouvance du moment, avoir des échanges avec d’autres artistes, pouvoir contempler les maîtres dans les musées et étudier leurs œuvres en les intégrant par le dessin», a-t-il confié à Mme de Médius, en préface du magnifique livre d’art illustré en vente sur place.

Ainsi, l’exposition qui s’offre à votre regard au 1700 La Poste a été l’occasion toute spéciale pour Isabelle de Médius de «cibler son travail et surtout de le mettre de l’avant». C’est une rétrospective des quarante dernières années durant lesquelles François Morelli est devenu, on pourrait le formuler ainsi, le porte-étendard du dessin mettant en relief le traitement du corps biologique dans l’image. Le papier, par ailleurs toujours finement choisi durant ses multiples pèlerinages, devient corps et chair sous sa main. D’ailleurs, François Morelli «investit le corps comme sujet d’étude tant au niveau personnel qu’au niveau social et historique»

Plus d’une cinquantaine d’œuvres s’offrent au regard

Certes, vous ne serez pas en reste dès votre arrivée dans ce lieu paisible de la rue Notre-Dame Ouest.

Au rez-de-chaussée, vous pourrez admirer dix-sept pièces au total, dont ces grands dessins quasiment organiques faits à l’encre et au tampon encreur sur papier, ou encore son Escadron de métal, oreiller de coton et plumes, datant de 1997. Au fond de ladite salle, vous tomberez sur Belthead I, de 1998, une installation faite de ceintures recyclées et de rivets. Ici, Morelli lui-même nous a exposé la notion de performativité au cœur de sa création, laquelle fait penser à un ventriloque, ainsi que son désir, bien à lui, de faire ressortir son génie artistique, de l’extérioriser.

À la mezzanine, après avoir monté un petit escalier, vous y retrouverez une série de dessins, pour la plupart créés en trois mois, où l’intérêt de l’artiste pour le papier indien est évident. Pour lui, cette recherche et cette curiosité pour le matériau lui ont permis «de découvrir différentes surfaces qui ont pour effet de réagir différemment». Puis vous pourrez aussi admirer, tout au bout, des copies de ses cahiers journaliers où il a tant dessiné.

Au sous-sol, dix-sept œuvres, créées de 1980 à aujourd’hui, vous y attendent, que ce soit des dessins faits au fusain sur papier, à l’encre acrylique sur papier, ou encore à l’aquarelle sur papier St-Armand. Ainsi, vous pourrez replonger dans ses années à Manhattan, avec quelques créations à l’aquarelle jamais montrée publiquement.

François Morelli a suivi toute sa vie cette vocation qu’il a eue très tôt pour l’art en gardant en tête la maxime «Fais ce que tu fais parce que c’est important de le faire». C’est donc ce qu’il a fait avec passion et détermination, et c’est la raison pour laquelle nous vous invitons, à votre tour, à venir découvrir

l’univers fascinant de ce créateur tout aussi fascinant que son art.

L’exposition «François Morelli» a lieu du 6 octobre au 17 décembre au 1700 La Poste (1700, rue Notre-Dame Ouest). Les heures d’ouverture sont du mercredi au dimanche de 11h à 18h. Pour plus d’information, consultez le http://1700laposte.com.

*Cet article a été produit en collaboration avec Rosemonde Communications.

Éric Dumais

Le commando aux mille chapeaux

Grand passionné du monde des arts et de la culture, Éric a constamment la tête dans les livres et les albums de musique.

L'événement en photos

Par Guy L’Heureux (oeuvres) et Alain Lefort (1700 La Poste)

Belthead I, 1998. Ceintures, rivets, bloc de béton et miroir

François Morelli donne de l'oxygène

Publié par Esther Hardy le Ven. 6 octobre 2017 à 15h00 - Contenu original Exposition, 1700 La Poste, Esther aux premières loges, François Morelli, Les éditions de Mévius, Multidisciplinarité, Peinture, Sculpture

Crédit photos: Guy L'Heureux

« Assez fou pour être vraiment talentueux! », voilà ce que son professeur new-yorkais dit de François Morelli. Une judicieuse rétrospective des œuvres de cet artiste montréalais, talentueusement multidisciplinaire, est exposée à la galerie 1700 La Poste jusqu’au 17 décembre.

François Morelli feuilletant ses cahiers

Cet artiste prolifique a un univers riche et très varié: de la sculpture, des peintures, des estampes, autant que de l’aquarelle, du pochoir, de l'encre...Et même des objets quotidiens qu’il sculpte au gré de son imagination, comme des ceintures ou du fil de fer. Les médiums n’ont pas de limite à son inspiration, et sa liberté de création est étonnante!

La femme loup (2015)

Encre et tampon encreur sur papier

L’exposition nous fait voyager dans son monde de couleurs et de formes sur de magnifiques murales, de gigantesques peintures où le macrocosme et la minutie du microcosme se côtoient harmonieusement. Ses sculptures de métal trônent au-devant de ses murales. Ses aquarelles fascinent par la richesse des couleurs, autant que sa suite de peintures monochromes qu’il utilise pour s’exprimer autrement. On peut aussi découvrir une sculpture de forme imaginaire qui illustre sa conception de l’union des sexes, et qu'il a portée sur son dos à travers plusieurs continents! L’exposition réunit donc les œuvres issues de ses nombreuses années de création, et réalisées par le biais de différents médiums. À la frontière entre deux mondes XXXI (recto et verso, 1989)

Encre sur papier

Dans un esprit de discipline libre, François Morelli dessine chaque jour dans un cahier, cumulant ainsi un impressionnant nombre de créations au fil des ans. Parmi cette effervescence, des cahiers choisis font partie de l’exposition. Compte tenu de la quantité phénoménale produite en plus de quarante ans de pratique, une judicieuse sélection s’imposait parmi toutes ses œuvres.

La variation de son désir de création l’a amené tout autour du monde, et nous avons le loisir d’en découvrir une grande part au 1700 La Poste.

Pour vous donner un avant-goût, voici une vidéo de l’exposition : François Morelli

Rares sont les artistes qui ont la capacité d‘être talentueux, autant sur de très grandes surfaces que dans le fin détail de lignes d’une peinture. Son talent se confirme avec justesse dans ces univers opposés qui, sur ses toiles, se fondent et deviennent parfaitement complémentaires. La finesse des formes et des lignes s’agence parfois à un dessin ou à une forme plus brute qui, au final, produit des contrastes harmonieux. Plusieurs de ses peintures sont d’ailleurs ornées de fleurs rouges qui, pour lui, symbolisent la vie et la joie de vivre. Capable de les peindre sans tomber dans le déjà-vu, il prône la liberté de création sous tous ses aspects, même dans ce qui a déjà été fait à maintes reprises. Non pas par mimétisme, mais bien pour la pure liberté d’expression et de création, sans aucun préjugé et selon ses désirs du moment!

Belthead I (1998)

François Morelli ne craint pas l’immersion de son art aux formes inusitées dans la rue, créant et s’inspirant du contact avec les gens qu’ils croisent… Et les souvenirs mémorables ne manquent pas, lorsqu’un artiste audacieux fait le tour de plusieurs pays avec une œuvre sur son dos. Parmi les aventures que son geste audacieux a suscitées, il a croisé un homme qui lui a offert de lui acheter la sculpture qu’il transportait, simplement pour ne plus le voir la trimbaler!

Riches et nourrissantes pour lui, l’artiste goûte les anecdotes savoureuses que son art provoque chez l’autre. Appréciant la spontanéité de ces rencontres impromptues, il aime voir se révéler l'impact que ses créations ont sur ces personnes. Plus qu’une étude de mœurs, elles deviennent un lieu d’apprentissage sur la réception de son art, et ce, chez différents publics. De là, l’idée de voyager dans plusieurs pays pour provoquer, voir et connaître ce qui advient de ces rencontres improvisées.

Ceintures, rivets, bloc de béton et miroir

Colossal Head III (2006)

Encre sur papier

Issu de l’ancien quartier italien de la rue Ontario, François Morelli grandit entre une mère très ouverte d'esprit et un père qui lui donne une éducation empreinte d’un grand désir de s’épanouir. Sa mère admire les artistes, et la seule autre profession qu’elle espère lui voir adopter, est médecine. Puisque selon elle, les deux professions donnent de l’oxygène, elle est ravie de le voir entrer aux Beaux-Arts en peinture et dessin à l’Université Concordia. Son baccalauréat en poche, il expose à la galerie Don Stewart et participe à l’élaboration du centre Articule. Puis, c’est à New York au Mason Gross Scholl of the Arts de l’Université Rutgers qu’il poursuit sa maîtrise en installation et performance. C’est à ce moment qu’il cherche la rencontre avec son public dans les quartiers de la métropole new-yorkaise et, ensuite, le goût de voir du pays le propulse un peu partout sur la planète jusqu’à trimbaler ses œuvres de gauche à droite.

Sa démarche artistique est caractérisée par sa liberté de création, alliée à un puissant désir de pousser son travail pour découvrir ce qui est essentiel. Il a l’audace de faire fi des jugements, quitte à avoir l’air d’un hurluberlu en suivant son instinct. Cette étincelle puissante de création provient de l’éducation privilégiée qu’il a reçue, et de l’époque d’effervescence des années soixante dans laquelle il a grandi, où un projet de société et la liberté d’être primaient sur tout!

François Morelli

Ayant acquis une grande compétence dans l’utilisation de ses outils de travail, il ne questionne pas ses habiletés et il a une grande assurance. Ses années d’expérience lui ont appris à avoir une totale confiance en son instinct de création. En pleine possession de ses moyens, il laisse ses véhicules le guider vers où son imaginaire le porte, puis raffine et peaufine l’œuvre jusqu’à sa pleine satisfaction. Autant, il a une liberté de pensée, autant il a confiance et laisse sa main révéler le dessin en ayant l’assurance qu’une création authentique en ressortira au bout du processus.

On saisit son talent exceptionnel d’enseignant. Capable de laisser libre cours à son imaginaire, François Morelli met au monde des artistes en leur enseignant à se libérer de leur propre limitation de création, afin de concevoir en toute liberté et suivre leur inspiration dans tous les recoins de leur imaginaire! Après avoir enseigné à l'Université Rutgers à New York, à l'Université du Québec à Trois-Rivières, il est de retour à l'Université Concordia depuis 1996. Sa pratique personnelle s'est toujours poursuivie en parallèle de sa vocation d'enseignant.

Conscient des univers qui se côtoient dès que le public porte un regard sur ses œuvres, il apprend sur lui-même et se nourrit de ces perceptions et interprétations. Autant il désire s’émerveiller lui-même, autant il désire émerveiller l’autre! Et de là, découle la célébration du moment empreint d’une prise de conscience de l’aspect vital et fragile de l’existence!

Encre

Ses œuvres sont nourrissantes, elles apportent une dose d’émerveillement et de beauté… en fait, comme disait sa mère, « elles donnent de l’oxygène! »

À la frontière entre deux mondes XXXI (recto et verso, 1989) sur papier

À l’occasion de son exposition, les éditions de Mévius publient un livre d’art permettant de découvrir une production inédite des carnets de ses dessins quotidiens. Cet ouvrage richement illustré trace un portrait de la pratique de l’artiste depuis 1974. À visiter au 1700 La Poste jusqu’au 17 décembre.

Le 1700 La Poste au 1700 rue Notre-Dame ouest

ratsdeville

le webzine de la diversité en arts visuels | the visual arts' diversity webzine

06/10/2017

FRANÇOIS MORELLI @ 1700 la poste

6 oct au 17 déc | Oct 6 to Dec 17

1700laposte.com

La carrière exceptionnelle de François Morelli se déploie sur quatre décennies, investissant sur plus de six disciplines artistiques à leur manière à travers le temps. Du dessin libre à l’estampe, de l’action publique à la performance et à l’installation in situ, l’œuvre de François Morelli trouve son fondement dans une pratique quotidienne du dessin, croisée d’une volonté constante d’intervenir dans le tissu social. À travers une démarche très polyvalente, François Morelli s’intéresse aux notions de passage, de migration et de transformation. Il investit le corps comme sujet d’étude tant au niveau personnel qu’au niveau social et historique. L’œuvre traite des frontières entre mémoire collective et mémoire personnelle, des rapports entre le politique et le domestique, entre le tragique et le grotesque.

Avec François Morelli, la directrice du centre et commissaire de l’exposition, Isabelle de Mévius, entreprend de faire un bilan des 40 dernières années de travail de l’artiste en présentant plus d’une cinquantaine d’œuvres.

François Morelli propose un style pictural tout à fait original grâce à l’établissement d’un langage visuel qui s’énonce en forme de récit. Le travail de l’artiste devient dès lors un acte d’énonciation, fruit de son rapport transférentiel avec l’autre. L’autre est là, comme support de cette vérité intersubjective dont il veut rendre compte... – Extrait de la préface du livre d’exposition, par Isabelle de Mévius

À l’occasion de cette exposition, Les Éditions de Mévius publie un livre d’art permettant aux lecteurs et amateurs d’arts de découvrir une production inédite de carnets journaliers dans lesquels l’artiste dessine au quotidien, à l’instar d’un journal intime. Accompagnés des textes de Bernard Lamarche, conservateur de l’art actuel au MNBAQ (de 2000 à ce jour) et de jake moore, artiste, agente culturelle et commissaire d’exposition, cet ouvrage richement illustré trace un portait complet de la pratique de l’artiste depuis 1974.

François Morelli est né à Montréal en 1953. En 1975, obtient un baccalauréat de l’Université Concordia en concentration peinture et dessin (BFA). Il travaille et expose ensuite à Montréal entre 1975 et 1981 à la Galerie Don Stewart et participe à la création du centre Articule en 1979-1980. Il habite la région new-yorkaise de 1981 à 1991 et obtient une maîtrise en installation et performance (MFA) du Mason Gross School of the Arts de l’Université Rutgers. Il enseigne à l’Université Rutgers de 1983 à 1990, à la City University of New York et à la State University of New York à Manhattan entre 1985 et 1990. À son retour au Québec en 1991, il enseigne à l’Université du Québec à TroisRivières jusqu’en 1996. Il est professeur à l’Université Concordia depuis 1996, où il dirige le DLD (Drawing Lab Dessin) avec Eric Simon depuis 2012. En 1993, il reçoit le prix d’Excellence de la Biennale du dessin, de l’estampe et du papier d’Alma et, en 2007, le prix Louis-Comtois de la Ville de Montréal.

Quatre décennies d’expression

AGNÈS GAUDET

Samedi, 21 octobre 2017 06:00

MISE à JOUR Samedi, 21 octobre 2017 06:00

On peut en ce moment découvrir l’œuvre de l’artiste montréalais François Morelli, grâce à l’exposition solo que lui consacre le 1700 La Poste. Diplômé de l’Université Concordia à Montréal en 1975, l’artiste a habité, enseigné et exposé dans la région New-Yorkaise durant dix ans, avant de revenir à Montréal en 1991.

Une cinquantaine d’œuvres témoins d’une carrière qui s’est déployée sur quatre décennies, entre Montréal et New York. Une œuvre qui s’exprime dans six disciplines : le dessin, l’estampe, la sculpture, l’action publique, la performance et les installations.

♦François Morelli, jusqu’au 17 décembre, au 1700, rue Notre-Dame Ouest. Entrée libre.

♦François Morelli a notamment enseigné à l’Université Rutgers du New Jersey, de 1983 à 1990, à la City University of New York et à la State University of New York à Manhattan entre 1985 et 1990.

♦Un film documentaire de 48 minutes, signé Suzanne Guy, François Morelli l’artiste, explique la démarche artistique de l’artiste et qui est présenté plusieurs fois par jour dans le cadre de l’exposition.

♦Pour l’occasion les Éditions de Mévius publient un magnifique livre qui trace le portrait complet de la pratique de l’artiste depuis 1974.

♦François Morelli s’est joint à la Galerie Joyce Yahouda à Montréal en 2006.

Culture club - Audio fil du dimanche 5 novembre 2017

14 h 24 | L'actualité culturelle avec Brendan Kelly et Marie-Gabrielle Ménard

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Culture club

Le dimanche de 14 h à 16 h (en rediffusion à 22 h 15) RENÉ HOMIER-ROY

AUDIO FIL DU DIMANCHE 5 NOVEMBRE 2017

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SUR LE RADAR

Morelli bien servi par le 1700 La Poste

9 décembre 2017 | Marie-Ève Charron | Arts visuels

Il ne faisait pas de doute, dès son ouverture en 2014, que le 1700 La Poste allait occuper un créneau spécifique sur la scène montréalaise des arts visuels qui n’était pas celui des galeries ni celui des musées ou des centres d’artistes. Cet espace privé a aussi depuis gagné en crédibilité, témoignant de ce que la mécène Isabelle de Mévius, qui lui a donné jour, a su bien s’entourer et être à l’écoute de conseils avisés.

En fait la preuve l’actuelle exposition consacrée à François Morelli, qui se termine le 17 décembre, et la luxueuse publication qui en est le complément obligé. Pour chacune des expositions présentées dans son histoire, la maison se fait d’ailleurs un devoir de livrer un catalogue. Celui sur Morelli est plus que remarquable par la qualité des reproductions abondantes des oeuvres, mais aussi les textes de haut calibre du conservateur de l’art actuel au MNBAQ, Bernard Lamarche, et de l’artiste jake moore. Leurs analyses respectives mettent généreusement en lumière le caractère foisonnant d’un oeuvre où le dessin et le corps se font résolument performatifs.

François Morelli

Sous la direction d’Isabelle de Mévius, avec les textes de Bernard Lamarche et de Jake Moore, Montréal, 1700 La Poste, 2017, 255 pages.

La Presse + - 10 décembre 2017

Une année comme les autres en arts visuels

Le meilleur de 2017 s’est exprimé loin du 375e anniversaire de Montréal

30 décembre 2017 | Jérôme Delgado | Arts visuels

Photo: MNBAQ

Vue de l'exposition Mitchell-Riopelle

On nous l’a répété, répété et répété : 2017 était une année bien spéciale, celle du 375e de-ci, du 150e de ça et même du 50e de cela. On nous avait annoncé des programmations culturelles grandioses et uniques, teintées de la célébration. Douze mois plus tard, ce qu’on retient en arts visuels, ce sont des expositions tenues en dehors de toute fête. Autrement dit, 2017 aura été une année comme les autres.

À la fine pointe du dessin

Deux des meilleures expos ont été consacrées au dessin. Présentées l’une en janvier et février (HB no 6/Hors page, Centre Clark), l’autre à l’automne (Des lignes, du temps, Fondation Molinari), elles ont parlé à la fois de simplicité et de créativité, de traits communs et d’expression individuelle. Le dessin n’est plus tenu qu’à la feuille de papier, et les artistes du 6e numéro de la revue HB l’ont démontré. Le dessin est une école de pensée ouverte et inclusive, ainsi que l’a magnifié l’hommage aux maîtres et élèves de l’Université Concordia.

Le maître Morelli

Photo: Guy L’Heureux

«La femme loup», François Morelli, 2015

Dans la lignée du dessin exposé, le centre 1700 La Poste a frappé un grand coup, son meilleur coup. La rétrospective François Morelli (artiste déjà associé à l’expo de la Fondation Molinari, en tant que professeur à Concordia) parcourt 40 années d’un travail où le dessin et le corps font un. Les oeuvres réunies, sculptures comprises, ont donné du rythme à la présentation et rappelé la variété des procédés chez un dessinateur. Intimiste et monumentale, la signature Morelli a mêmepris racine avec bonheur dans l’ancien coffre-fort des lieux. L’expo a été prolongée jusqu’au 7 janvier.

Deux monuments

L’année a débuté et s’est terminée par des saluts à deux grands artistes du Québec, encore vivants à 92 ans (Françoise Sullivan) et presque 90 (Gabor Szilasi). L’expo Trajectoires resplendissantes, à la Galerie de l’UQAM, a offert une perspicace étude sur Sullivan, qui a fait de la création (en peinture, danse, photographie, sculpture) sa matière. De Szilasi, le Musée McCord présente une expo limitée à une période, mais tournée aussi vers la création. En cours jusqu’en 2018, Le monde de l’art à Montréal, 1960-1980 dévoile, grâce à l’oeil du photographe, autant la gloire et les travers d’une époque. Cette expo historique ne porte pas le sceau du 375e de Montréal.

Pas de raison de fêter

Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) a consacré une bonne partie de 2017 à commander des oeuvres inédites pour célébrer le passé — les expos couci-couça sur Expo 67 et sur Leonard Cohen, celle-ci incluse dans le 375e. Le meilleur du MAC est venu au printemps avec le solo de la Mexicaine Teresa Margolles, dont le travail, difficile et nécessaire, scrutait la violence et les injustices, notamment celles envers les femmes. Ce type d’art, à mi-chemin de la dénonciation et de l’exutoire collectif, s’est aussi manifesté avec doigté et pertinence dans deux centres d’artistes. Skol s’est tourné vers la Syrie en guerre avec l’expo collective Paysage interne et Dazibao s’est penché sur la question migratoire avec un programme triple, incluant expositions et programme cinéma.

Mariage parfait

À Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec avait de quoi célébrer avec une première année entièrement animée par le nouveau pavillon qui a fait exploser ses espaces d’exposition. Il aura fallu cependant attendre octobre pour retrouver le mariage parfait entre contenant et son contenu. L’inédite expo Mitchell-Riopelle, un couple dans la démesure, avec ses peintures aux immenses formats a été très bien servie par le pavillon Lassonde. Et vice-versa. Le clinquant bâtiment a trouvé là, dans la dynamique rivalité entre Joan Mitchell et Jean-Paul Riopelle, toute sa raison d’être. Toujours en cours, jusqu’au 7 janvier.

Plein air et démesure

En cette année de festivités, on a eu droit à des projets en plein air, la plupart démesurés et confus.

La Balade pour la Paix (Musée des beaux-arts de Montréal), km3 (Quartier des spectacles), la promenade Fleuve-Montagne et Repères/Landmarks (Parcs Canada) ont profité des fonds publics pour disséminer l’art, et toutes sortes d’initiatives (drapeaux, mobilier, concepts), dans les rues de Montréal et les parcs du pays. Trop, c’est comme pas assez. Loin de ce programme, les centres Clark et L’Oeil de Poisson ont investi l’autoroute 20 pour étaler leur

Françoise Sullivan, «Les saisons Sullivan», détail («Danse dans la neige»)

Joan Mitchell, sans titre, vers 1969. Huile sur toile, collection particulière, Paris, Estate of Joan Mitchell.

(peu) de ressources. L’expo Truck Stop, certes inégale, a au moins eu le mérite de poser la question sur la nécessité de s’arrêter, parfois, dans la vie.

Photo: Patrice Schmidt

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