Norge revue de presse 16 12 12

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CLI ENT:: CLIENT Théâtre NORGE J OURSHumain DELAT-E RRE 22 NOVEMBRE 2016 datedel’ événement: 22AVRI L201 2 ROSEMONDE COMMUNICATIONS Service des relations publiques et de presse

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Publié le 15 août 2016 à 11h14 | Mis à jour le 15 août 2016 à 11h14

Espace Go: deux trios dans une courte saison Mario Cloutier La Presse Jeux olympiques obligent, imaginons un trio de championnes: Sylvie Bernier, Clara Hughes et Sylvie Fréchette. Au théâtre, Espace Go remporte le podium au complet en 2016-2017 avec Sophie Desmarais, Maude Guérin et Dominique Quesnel.

Sophie Desmarais Photo Olivier Jean, Archives La Presse

En outre, précise la directrice d'Espace Go, Ginette Noiseux, elles seront dirigées par un autre trio d'as: Brigitte Haentjens, Olivier Choinière et Denis Marleau.

«C'est vrai que les planètes se sont alignées en vue de cette saison qui sera écourtée par d'importants travaux de rénovation, dit-elle. Trois projets de cette envergure qui arrivent à maturité en même temps, c'est extraordinaire.» Avant de fermer ses portes d'avril 2017 jusqu'en janvier 2018, Espace Go produit donc trois spectacles «d'une grande pertinence par rapport à notre époque», note Mme Noiseux. «C'est un beau cadeau que nous font les artistes de cette programmation d'arriver avec des propositions aussi fortes cette année.» Le premier spectacle, Une femme à Berlin, traite du sort terrible des femmes en temps de guerre. Il reprend le journal de l'Allemande Marta Hillers écrit au printemps de 1945. Brigitte Haentjens dirige notamment Sophie Desmarais et Evelyne de la Chenelière dans cette adaptation de Jean-Marc Dalpé. «Par ailleurs, le texte d'Olivier Choinière [Manifeste de la jeune fille] est probablement l'un de ses meilleurs. Il y rend hommage à l'intelligence et la créativité des femmes.» Avec Maude Guérin, Gilles Renaud et Monique Miller, notamment. Quant à Avant-garde, qui complète ce trio de productions maison, Dominique Quesnel livrera un solo sous la direction de Denis Marleau et de Stéphanie Jasmin. «Tout ça dans la petite salle juste avant de fermer pour plusieurs mois, explique la directrice. Les rénovations étaient nécessaires. Ensuite, on pourra accueillir une deuxième compagnie en résidence. C'est un legs aux générations futures.»


Parlant de l'avenir du théâtre québécois, impossible de ne pas aborder avec Ginette Noiseux le texte acerbe qui lui a été adressé au printemps par la jeune auteure Annick Lefebvre. Dominique Quesnel PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

«Je crois que la revue Jeu n'a pas fait son travail éditorial dans cette histoire, dit-elle. Je vais rencontrer Annick et lui expliquer comment se font les choix d'une direction artistique

à Espace Go. Nous présentons du théâtre féministe, mais non militant.» «Nous portons une vision et une signature de femmes bien campées dans le siècle à Espace Go, poursuit-elle. Et le public est au rendez-vous. Contrairement à d'autres salles, le nombre de spectateurs est en hausse chez nous. C'est un public intéressé par un théâtre exigeant présentant le travail de femmes artistes fortes.» Les autres productions En plus de la version scénique du film de Denys Arcand Le déclin de l'empire américain, d'Alain Farah et Patrice Dubois, Espace Go accueillera deux autres compagnies en 2016-2017. La saison s'ouvrira d'ailleurs le 6 septembre avec Clara, un texte d'Anne Hébert - dont on célèbre le centenaire de la naissance en 2016 - mis en scène par Luce Pelletier, avec Émilie Bibeau, François-Xavier Dufour, Alice Moreault et Étienne Pilon. Aussi, Kevin McCoy présentera Norge, une autofiction inspirée par les artistes norvégiens Grieg, Ibsen et Munch, présentée en mars 2015 à Québec.

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C’est avec Une femme à Berlin, production maison d’ESPACE GO, que s’entame ce triptyque de pièces qui abordent toutes, à leur façon, les questions liées à la condition féminine. La charismatique Sophie Desmarais y sera en vedette, aux côtés de la tout aussi transcendante Evelyne de la Chenelière, de Louise Laprade et Évelyne Rompré. Le quatuor sera dirigé par la réputée metteure en scène Brigitte Haentjens. Une pièce basée sur les mots de l’inoubliable journaliste allemande Marta Hillers qui sera présentée dès le 25 octobre grâce à une étroite collaboration entre ESPACE GO, SIBYLLINES et le Théâtre français du CNA.


Dramaturge très en vu et metteur en scène d’expérience, Olivier Choinière proposera pour sa part une nouvelle création du 24 janvier au 18 février 2017, spectacle qu’il coproduira lui-même (via sa compagnie L’ACTIVITÉ) aux côtés d’ESPACE GO. Une pièce intitulée Manifeste de la Jeune-Fille, une héroïne dépeinte avec ces mots dans le communiqué de presse officiel. La Jeune-Fille d’Olivier Choinière n’est pas toujours jeune et pas toujours fille. Elle est le modèle du consommateur idéal qui dit tout haut comment elle rêve d’exister, tout en étant consciente du vide qui l’entoure. Elle trouve satisfaction dans le fait de n’être qu’une image et tente de trouver sa place dans un univers calqué sur celui des magazines féminins. Chaque comédien interprétera une « Jeune-Fille »: Marc Beaupré, Stéphane Crête, Maude Guérin, Emmanuelle Lussier Martinez, Joanie Martel, Monique Miller et Gilles Renaud.


Finalement, Dominique Quesnel reprendra les traits de Marieluise Fleisser dans Avant-garde, une oeuvre autobiographique de cette dernière, le récit de l’histoire d’amour entre la dramaturge et Bertolt Brecht. Nul autre que Jérôme Minière l’accompagnera sur scène et ce, du 21 mars au 15 avril 2017. Le Théâtre ESPACE GO sera aussi l’hôte de trois spectacles: Norge de Kevin McCoy (dont on vous parlait déjà ici), Clara de Pierre Yves Lemieux d’après Anne Hébert et la très attendue adaptation théâtrale du Déclin de l’empire américain par le Théâtre PÀP.


Destins de femmes LOUISE BOURBONNAIS

Samedi, 20 août 2016 06:30 MISE à JOUR Samedi, 20 août 2016 06:30

Le théâtre Espace Go mettra à l’honneur les femmes et leur destinée cette saison, avec ses trois productions maison. Ces femmes, ce sont celles qui osent se lever pour affirmer, raconter ou encore dénoncer ce qu’elles ont vécu. Les trois têtes d’affiche, Sophie Desmarais, Maude Guérin et Dominique Quesnel, transmettront par le truchement de la dramaturgie une vision de notre condition humaine.

UNE FEMME À BERLIN Campée en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est l’histoire de Marta Hillers, une jeune journaliste allemande (Sophie Desmarais), qui nous fera vibrer en révélant son journal intime. Ce sont particulièrement des faits peu honorables en lien avec la prise de la ville de Berlin, tombée aux mains des soldats russes, qui ​seront révélés. «C’est une histoire ​fabuleuse dont le nom de l’auteure est longtemps resté anonyme», souligne la directrice Ginette Noiseux. «Lors de la chute de Berlin, les Russes sont entrés dans la ville et plusieurs femmes sont devenues des otages de guerre.» L’auteure évoque, par ce témoignage autobiographique, ​comment elle est parvenue à survivre aux atrocités de cette guerre. Sophie Desmarais sera entourée sur les planches par Evelyne de la Chenelière, Louise Laprade, Frédéric Lavallée et Évelyne Rompré, dans une mise en scène de Brigitte Haentjens. Du 25 octobre au 19 novembre 2016

MANIFESTE DE LA JEUNE FILLE C’est une belle brochette de comédiens qui sera réunie dans cette pièce d’Olivier Choinière où l’on recherche la perfection. Ici, plusieurs femmes tenteront de trouver leur place dans notre société à travers les modèles de magazines féminins. «C’est une ​critique acerbe de notre société de consommation», annonce Ginette Noiseux. «On retrouve le symbole de la jeune fille parfaite.» Figurent parmi​​ la distribution, notamment, Maude Guérin, Marc Beaupré, Monique​​ ​Miller et Gilles Renaud. Du 24 janvier au 18 février 2017

AVANT-GARDE


Pour clôturer la saison, le metteur en scène Denis Marleau a aussi choisi de revisiter un roman campé dans la période trouble de l’Allemagne. Cette fois, c’est Avant-garde, œuvre de la dramaturge ​allemande Marieluise Fleisser​​, qui sera adaptée sur les planches. «Cette auteure a été l’une des nombreuses maîtresses du dramaturge et metteur en scène Bertolt Brecht, confie Ginette Noiseux. Elle était fascinée par l’homme de théâtre.» Du 21 mars au 15 avril 2017

Trois autres pièces Outre les trois productions maison de l’Espace GO, on présentera également trois autres pièces: Clara, Norge et Le déclin de l’empire américain. Dès le 6 septembre, c’est le roman d’Anne Hébert Aurélien, Clara, Mademoiselle et le Lieutenant anglais qui sera mis en scène par Luce Pelletier, du Théâtre de l’Opsis, et qui mettra notamment en vedette Émilie Bibeau. Suivra en novembre la pièce autobiographique Norge, un spectacle multimédia de Kevin McCoy, qui a vu le jour à Québec. Finalement, en février, le film Le déclin de l’empire américain sera​​ adapté sur les planches pour la toute première fois. Sandrine Bisson, Dany Boudreault​​, Marilyn Castonguay, Éveline Gélinas, Alexandre Goyette, Simon Lacroix​​, Bruno Marcil et Marie-Hélène Thibault composeront la distribution. ♦ On note également que la saison se terminera plus tôt que d’habitude en raison d’importants travaux de rénovation qui auront lieu dès le printemps 2017.



Les échanges se multiplient entre Montréal et Québec La dramaturgie de la Grande-Bretagne a la cote 27 août 2016 | Marie Labrecque - Collaboratrice | Théâtre

La distance entre Montréal et Québec a rarement paru aussi courte, sur le plan théâtral du moins. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais le nombre des échanges cette saison entre les scènes des deux villes pourrait faire l’envie des maires Coderre et Labeaume.

Photo: Stéphane Bourgeois L’Espace Go reçoit une autre importation du Trident: «Norge», un solo identitaire de Kevin McCoy.

En novembre, on verra ainsi dans les salles montréalaises deux mises en scène précédemment signées par Édith Patenaude dans la Vieille Capitale. La salle Jean-ClaudeGermain accueille Mes enfants n’ont pas peur du noir, premier texte de Jean-Denis Beaudoin, « d’une incroyable richesse », écrivait le collaborateur du Devoir lors de la création à Premier Acte. Coproduction entre le Théâtre Denise-Pelletier et le Trident, 1984 recrée l’univers totalitaire de George Orwell. Avec Maxim Gaudette en héros opprimé par Big Brother. L’Espace Go reçoit pour sa part une autre importation du Trident : Norge, un solo identitaire de Kevin McCoy (Ailleurs).

Ambitieux projet qui mobilise plusieurs compagnies de la métropole et de la capitale, dont le Théâtre de la Bordée, et qui fusionne diverses pièces de Shakespeare pour traiter de luttes de pouvoir, Gloucester pourrait être un pendant de l’épique Five Kings. Mais le ton de cette comédie écrite par Jean-Guy Legault et Simon Boudreault, parodiant des archétypes tragiques, s’annonce pour le moins différent… À la Cinquième salle. Créations et famille


La famille, ce creuset d’affrontement des générations, reste un terreau fertile pour de nombreuses créations. Cela semble le cas pour trois pièces qui seront jouées dans l’une ou l’autre salle du Théâtre d’Aujourd’hui. Avec La délivrance, qui succède à La liste et au Carrousel, Jennifer Tremblay complète son triptyque et offre un autre solo à la grande Sylvie Drapeau. Dans Dimanche Napalm, Sébastien David (Les morb(y)des) oppose un fils contestataire aux siens pour interroger la « désillusion de la jeunesse », dans la foulée des espoirs mort-nés suscités par le printemps érable. Les personnages du Brasier sont pour leur part hantés par leur histoire familiale. La création de David Paquet (Porc-épic) bénéficie d’une distribution étincelante : Paul Ahmarani, Kathleen Fortin et Dominique Quesnel. Et dans Pourquoi tu pleures ?…, de Christian Bégin, un clan se déchire autour d’un testament. Pour son 20e anniversaire, la troupe des Éternels Pigistes s’offre la grande scène du Théâtre du Nouveau Monde (TNM). À l’Espace libre, Les lettres arabes 2 ramène le tandem comique créé il y a cinq ans par Geoffrey Gaquère et Olivier Kemeid. La suite, aussi écrite et jouée par Mani Soleymanlou, aborde par l’humour un sujet explosif (sans mauvais jeu de mots) : le naïf duo se retrouve dans un camp djihadiste en Afghanistan… Répertoire pas si classique Parlant de manipulation par la religion, le brillant Emmanuel Schwartz incarnera Tartuffe au TNM. Un deuxième Molière pour le metteur en scène Denis Marleau après Les femmes savantes. Autrement, les rares classiques de l’automne donnent lieu à des jumelages plutôt intrigants entre textes et jeunes créateurs. À Denise-Pelletier, Alexandre Fecteau (Le NoShow) dirige la dynamique troupe de la Banquette arrière dans Le timide à la cour, de Tirso de Molina, issu du Siècle d’or espagnol. Abîmés, à Fred-Barry, constitue la première incursion de la compagnie Joe Jack et John dans une oeuvre de répertoire : Catherine Bourgeois monte quatre dramaticules de Beckett. Textes étrangers contemporains Non contente de reprendre son Macbeth (à l’Usine C), Angela Konrad pose sa griffe sur une « comédie cruelle » de l’Allemand Roland Schimmelpfennig. Avec Le royaume des animaux, la metteure en scène explore encore une fois les coulisses d’une représentation théâtrale. Au Quat’Sous. La dramaturgie de la Grande-Bretagne a toujours la cote, avec le retour de plusieurs auteurs connus. Jérémie Niel s’attaque ainsi à La campagne, un autre opus issu de l’oeuvre brillante et déroutante de l’Anglais Martin Crimp (La ville). Aussi chez Prospero, le Théâtre Bistouri, qui


avait présenté L’Ouest solitaire, du grinçant Martin McDonagh, offre cette fois Les ossements du Connemara. À noter la présence de la trop rare Micheline Lanctôt sur scène. Son compatriote irlandais Mark O’Rowe (Howie le Rookie) trouve pour une troisième fois une niche à La Licorne, où Michel Monty monte Terminus. Enfin, c’est aussi dans le théâtre dirigé par Denis Bernard qu’on découvrira l’Écossais Douglas Maxwell. Son monologue Des promesses, des promesses sera porté par Micheline Bernard.





5 bonnes raisons de visiter ESPACE GO cette saison

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Publié par Charlotte Mercille le Jeu. 20 octobre 2016 à 12h00 ­ Contenu original Théâtre, Espace Go, Sibyllines, Suggestions de sortie, Théâtre du Trident, Théâtre Humain, Théâtre PÀP, UBU Crédit photos: ESPACE GO Véritable carrefour de création et de diffusion, ESPACE GO continue d’explorer les questions de l’identité féminine, du pouvoir et de la sexualité. Cette année, le théâtre coproduit 3 œuvres inédites avec ses complices de SIBYLLINES, d’UBU et de L’ACTIVITÉ. La dramaturge et comédienne Evelyne de la Chenelière y entame également sa dernière année de résidence. Avant le printemps 2017, il reste encore 5 créations uniques à mettre à votre agenda. 1. UNE FEMME À BERLIN Une coproduction d’ESPACE GO, de SIBYLLINES et du Théâtre français du CNA 25 octobre au 19 novembre 2016 La metteure en scène Brigitte Haentjens renoue avec ESPACE GO en présentant ce journal percutant de Marta Hillers, témoin et victime de la prise de Berlin par l’Armée rouge en 1945. Un quatuor de comédiennes, composé de l’artiste en résidence Evelyne de la Chenelière, Sophie Desmarais, Louise Laprade et Évelyne Rompré, donnera une voix à toutes les femmes qui n’en ont pas eu en temps de guerre. 2. NORGE Une coproduction du Théâtre Humain et du Théâtre du Trident 22 novembre au 10 décembre 2016 Après un succès public en mars 2015 au Théâtre du Trident, la compagnie Théâtre Humain investit ESPACE GO avec la pièce NORGE et poursuit son exploration de la condition humaine. L’écrivain et metteur en scène Kevin McCoy, établi au Québec depuis de nombreuses années, nous plonge dans une autofiction peuplée par les fantômes de ses origines norvégiennes. À la recherche de sa place dans le monde, le protagoniste rappelle la profonde tendance de l’être humain à détruire et sa capacité infinie à créer. 3. MANIFESTE DE LA JEUNE­FILLE Une coproduction d’ESPACE GO et de L'ACTIVITÉ 24 janvier au 18 février 2017 MANIFESTE DE LA JEUNE­FILLE marque la première collaboration entre ESPACE GO et L’ACTIVITÉ, compagnie fondée et dirigée par Olivier Choinière. L’auteur et metteur en scène se questionne sur la place de plus en plus envahissante du spectaculaire dans notre quotidien médiatique. À travers la figure de la Jeune­Fille, Choinière décortique le modèle capitaliste du consommateur idéal, diffusé entre autres par les magazines féminins. La distribution de cette pièce au propos très actuel est composée de Marc Beaupré, Stéphane Crête, Maude Guérin, Emmanuelle Lussier­Martinez, Joanie Martel, Monique Miller et Gilles Renaud. 4. LE DÉCLIN DE L'EMPIRE AMÉRICAIN Théâtre PÀP 28 février au 1er avril 2017 Le Théâtre PÀP reprend l’œuvre de Denys Arcand dans une écriture scénique inédite d’Alain Farah qui fait son premier saut en dramaturgie. Les quarantenaires d’aujourd’hui, loin de l’élite qu’ils constituaient autrefois, se retrouvent dans un jeu de petites vérités et de grands mensonges à témoigner de la perte des valeurs de leur propre monde. Avec Sandrine Bisson, Dany Boudreault, Marilyn Castonguay, Patrice Dubois, Éveline Gélinas, Alexandre Goyette, Simon Lacroix, Bruno Marcil et Marie­Hélène Thibault. 5. AVANT­GARDE Une coproduction d’ESPACE GO et d'UBU 21 mars au 15 avril 2017 En 1923, Cilly Ostermeier, étudiante en dramaturgie, fait la rencontre du jeune Bertolt Brecht. Honorée d’être l’élue d’un tel homme de théâtre, Cilly accepte de partager sa vie et son travail au sein d’un groupe de disciples femmes, qu’il exploite sans remords. Dans ce texte bref de Marieluise Fleisser, l’une des grandes auteures dramatiques du 20e siècle, le public aura la chance de


L'Espace MonTheatre Pour que d'autres voix se fassent entendre, ça prend l'Espace.

Étiquette : Norge

(ENTREVUE) Enquête sur l’aïeule et la Norvège : entrevue avec Kevin McCoy pour «Norge» Par Olivier Dumas

Dans l’autofiction Norge, Kevin McCoy jongle avec les chapeaux de comédien, d’auteur et de metteur en scène pour rendre hommage à sa grand-mère, à la Norvège et à l’acte créateur.

Tout au long de l’entretien au Byblos Le Petit Crédit photo H. Bou!ardet S. Bourgeois

Café,

trois

noms

reviennent

chez

Kevin

McCoy : Edvard Munch, Edvard Grieg et Henrik Ibsen. Ces trois piliers emblématiques de la Norvège ont également tous connu à la fois le 19 siècle et le 20e, un chevauchement entre les époques qui a résonné fort pour l’orchestrateur de Norge. McCoy porte encore les échos d’une e prestation de la veille au Théâtre Hector-Charland. «Nous irons aussi loin que Rimouski (avec ce spectacle créé au Théâtre du Trident en 2015).» En cette fin


de matinée, une pluie abondante tombe sur Montréal. «J’imagine parfaitement la même journée en Scandinavie sous les nuages.» Le monologue de Norge s’inscrit dans la continuité d’Ailleurs, la précédente création de la compagnie Théâtre Humain. Les deux œuvres abordent les enjeux de l’immigration et de l’exil. En plus d’entrer dans un musée qui nous permettra de visualiser certains tableaux de Munch (dont le célèbre Le Cri, La Madone et La Danse de la vie), Norge nous invite à rencontrer une personne importante de la famille McCoy. «Après Ailleurs qui abordait mon immigration, j’avais envie de parler de ma grand-mère et de découvrir mes racines.» Ce désir de renouer avec ses origines s’est concrétisé par un premier voyage en Norvège en 2008, un cadeau pour son travail sur des soirées-cabarets dans le cadre du 400e anniversaire de la ville de Québec. «Nous étions en octobre. J’ai été ému en voyant le Vieux-Port d’Oslo. Ma grand-mère a quitté toute seule la Norvège à 14 ans et personne ne connaît les raisons de son départ.» Son aïeule maternelle a rendu l’âme lorsque l’homme de théâtre avait seulement quatre ans. Déjà à cet âge, «comme tous les enfants, je faisais tourner le globe terrestre et j’espérais toujours poser le doigt sur le pays.»

Crédit photo Stéphane Bourgeois

Lors de son arrivée aux États-Unis (où a grandi également McCoy) en 1919, tout juste après la Première Guerre mondiale, son ancêtre a appris à la dure et en autodidacte les rudiments de sa nouvelle existence en terre étrangère. «Elle a laissé sa culture derrière elle, a appris l’anglais. Elle s’est débrouillée et n’a jamais reparlé la langue norvégienne par la suite.» Toutes les données et informations recueillies ont nourri la matière de la production. Pourtant, son petit-fils en a résumé les grandes lignes dans une «synthèse» de 90 minutes, «sinon le spectacle aurait duré plus de huit heures!». Le périple en sol scandinave a rapidement des allures d’enquête, comme dans un polar («mais heureusement sans meurtre»). «Ma mère m’a donné une photocopie du passeport original de ma grand-mère, le jour même de mon départ. Dès mon


arrivée à ma chambre d’hôtel à Oslo, la réceptionniste m’a donné un coup de main. Les gens de ce pays sont toujours prêts à aider les autres. Ils démontrent une certaine réserve sauf quand ils boivent», lance un Kevin McCoy en rigolant. Ce dernier a tenu à ce moment-là un journal de bord. Pourtant, plus d’un an a passé avant que surgisse l’idée de construire un récit dramatique. «Je n’ai pas eu de mauvaises surprises, mais j’estime que tout chemin bloqué est nécessaire pour approfondir la création.»

Crédit photo Stéphane Bourgeois

Par ailleurs, le fil narratif de Norge ne s’est pas construit de manière linéaire, mais par des improvisations et des rencontres avec son

équipe du Théâtre Humain. Rapidement, les contrastes ont émergé du mélange des mots avec les dimensions visuelles et sonores. Encore maintenant, «la production bouge. Il n’y a pas de nouvelles scènes, mais je peux tourner la phrase comme je la sens.» Dans un café de Québec, l’artiste avait auparavant rencontré celle qui deviendra sa fidèle accompagnatrice, Esther Charron. Cette dernière lui mentionne avoir étudié, «il y a longtemps, le piano à l’Université Laval. Sans audition, je lui ai proposé de se joindre à moi. Esther a voulu sortir de sa zone de confort et même dénaturer un peu les extraits musicaux. Elle a accepté de ne pas toujours jouer en position assise. Elle est très audacieuse», constate son partenaire de scène. Leur collaboration lui a permis de plonger davantage dans sa passion pour le compositeur romantique Edvard Grieg, un artiste qu’il a découvert à seize ans. «Un de mes amis jouait une de ses œuvres. J’ai été touché par sa simplicité. C’est facile de s’identifier à ses pièces lyriques. C’est comme un journal intime, avec des titres comme Soirée en haute montagne, Danses symphoniques ou encore son Menuet de la grand-mère. Ça, c’est parfait pour moi», dévoile-t-il tout souriant. L’évocation des pièces plus féériques n’occulte pas toutefois la situation politique douloureuse de l’époque, alors que le pays n’était pas encore un état souverain. L’indépendance de la Norvège et la fin de la monarchie constitutionnelle sont survenues en 1905, soit deux ans avant la mort de Grieg.


Autre lien significatif, la grand-mère de McCoy est aussi née en 1905. En plus du compositeur, les deux autres influences de Norge, le peintre expressionniste Edvard Much et le dramaturge Henrik Ibsen, ont façonné l’identité culturelle du pays au moment des premières années d’existence de la muse de l’acteurmetteur en scène. Edvard Grieg a aussi écrit la musique du drame Peer Gynt d’Ibsen. «À Oslo durant mon séjour, il y avait le festival Ibsen. J’ai vu deux magnifiques mises en scène, dont une pour Un ennemi du peuple. Je constate des similitudes entre son monde et la vie de ma grand-mère qui demeurait à l’extérieur de la ville ; l’auteur a vécu à l’extérieur de la Norvège pendant 30 ans.» Par ailleurs, son autre modèle, Munch, l’inspire tout autant «par ses tableaux magnifiques» que par sa résilience. Pendant longtemps, «ses portraits de personnes tristes dérangeaient tous ceux qui voulaient voir de beaux paysages. Je me demande parfois où il a trouvé la force de poursuivre sa route dans l’adversité.» Les relations entre le Québec et la Norvège se tissent

également

dans

Norge,

Crédit photo Stéphane Bourgeois

avec

notamment la présence d’une autre figure symbolique, le poète Émile Nelligan («je me suis retrouvé il y a quelques semaines devant sa maison et son buste au Carré Saint-Louis», confie McCoy) et son Soir d’hiver («Tout ses espoirs gisent gelés/Je suis la nouvelle Norvège/D’où les blonds ciels s’en sont allés»). Une amie de Kevin McCoy lui avait o!ert un livre de sa poésie complète, en plus de L’Homme rapaillé de Gaston Miron pour parfaire son apprentissage du français. «Je considère Soir d’hiver comme un texte essentiel. Il est question de la neige, des êtres nordiques. J’y vois une communion entre la Norvège et le Québec, mais aussi avec l’Islande, l’Irlande, l’Alaska et le nord de la Russie. Et surtout entre ma grand-mère et moi. Je ressens pour elle plus que jamais un attachement supérieur. Ce n’est pas un fantôme dans un drap, mais elle demeure toujours comme une présence discrète.»


Norge du 22 novembre au 10 décembre à Espace Go











Publié le 15 novembre 2016 à 11h39 | Mis à jour le 15 novembre 2016 à 11h39

Échos de scène: l'âme venue du froid

Mario Cloutier La Presse Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant. Tête d'affiche Kevin McCoy La pièce Norge de et avec Kevin McCoy sera présentée à Espace GO du 22 novembre au 10 décembre. Photo fournie par l'Espace GO

La pièce Norge de et avec Kevin McCoy sera présentée à Espace GO du 22 novembre au 10 décembre. Photo fournie par l'Espace GO

L'âme venue du froid Vue par plus de 6000 spectateurs à Québec, la pièce Norge de Kevin McCoy (Ailleurs) s'amène à Montréal. L'oeuvre parle des ancêtres norvégiens du comédien-dramaturge à partir d'histoires racontées par sa mère. « Ces récits ont créé un mystère en moi. C'est très personnel, mais je me rends compte que les spectateurs sont touchés parce qu'ils font leur propre voyage dans leur tête vers leur passé. Ce spectacle m'a donné confiance en mes intuitions. »

Américain de naissance vivant à Québec, Kevin McCoy a évidemment visité la Norvège de ses ancêtres afin d'écrire Norge. « C'était un voyage important pour moi. Je suis de nature existentielle. Là-bas, j'ai été happé par le travail d'Edvard Munch et d'autres artistes. C'est là que j'ai compris pourquoi j'avais déménagé de Chicago à Québec. Je suis un être nordique dans le fond. » Norge est présentée à Espace Go du 22 novembre au 10 décembre. Coup de coeur


Corps Amour Anarchie Dans l'antre de Ferré Après l'émouvant Danse Lhassa Danse, PPS Danse et Coup de coeur francophone remettent ça avec Corps Amour Anarchie, un spectacle en musique et en danse consacré au répertoire de Léo Ferré. La barre était haute, et on peut dire que c'est mission accomplie pour le chorégraphe Pierre-Paul Savoie et ses collaborateurs (David Rancourt, Emmanuel Jouthe, Anne Plamondon, Hélène Blackburn). Sur scène, cinq musiciens, quatre interprètes (Philippe B, Bïa, Alexandre Désilets, La pièce Norge de et avec Kevin McCoy sera présentée à Espace GO du 22 Michel Faubert) et six interprètes novembre au 10 décembre. redonnent vie aux mots de Ferré, Photo fournie par l’Espace GO dans une mise en scène sobre, animée par de simples projections. Amours déchus ou vibrants, révolte et touches d'humour grinçant sont superbement mis en mouvements par les chorégraphes qui, bien qu'ils aient des esthétiques différentes, parviennent à créer un ensemble cohérent au fil des différents tableaux. En résulte un spectacle poignant et senti, qui explore toutes les facettes de cette voix unique. - Iris Gagnon-Paradis, La Presse Au Grand Théâtre de Québec les 6 et 7 décembre et à la salle Edwin-Bélanger de Montmagny le 8 décembre Cirque Du cirque au Centaur ! Le petit théâtre anglo du Vieux-Montréal accueillera deux compagnies de cirque au cours des prochains jours. Le collectif néo-zélandais The Dust Palace, à Montréal pour la première fois, présentera The Goblin Market trois soirs (du 15 au 17 novembre). Cette pièce inspirée d'un poème de Christina Rossetti fait le récit des «  tentations » de deux soeurs. Dès le lendemain, et jusqu'au 27 novembre, le Centaur recevra la troupe australienne Gravity & Other Myths, découverte ici en 2014, qui reprendra son spectacle A Simple Space. Une pièce qui mêle avec bonheur humour et défis acrobatiques. - Jean Siag, La Presse Familles Un adolescent se plaint que son père délaisse sa famille... Deux frères jaloux vivent isolés avec leur mère... Une soeur et un frère se parlent en inversant le « je » et le « tu »... Avertissement : il ne s'agit pas de pièces jeunesse que présentent à partir d'aujourd'hui La Licorne, le Théâtre d'aujourd'hui et le Prospero, mais bien de thématiques familiales ! Des oeuvres de Larry Tremblay, Jean-Denis Beaudoin et Emmanuel Bourdieu. Le garçon au visage disparu, à La Licorne, jusqu'au 25 novembre


Mes enfants n'ont pas peur du noir, au Théâtre d'aujourd'hui, jusqu'au 3 décembre Je crois ?, au Prospero, jusqu'au 3 décembre Le chiffre de la semaine : 5 Ils sont cinq : Philippe Boutin, Yannick Chapdelaine, Gabrielle Côté, Renaud Lacelle-Bourdon et Marilyn Perreault. Désillusionnés, désespérés, cyniques. Humour noir et parfois gras dans cette Logique du pire des cocréateurs Étienne Lepage et Frédérick Gravel. Comme quoi, malgré les apparences, avoir 30 ans en 2016 n'est pas un long fleuve tranquille. Logique du pire, au Théâtre La Chapelle, du 15 au 19 novembre Danse Daniel Léveillé Danse présente une programmation spéciale du 14 au 18 novembre, Série B. Le chorégraphe a sélectionné sept spectacles de théâtre et de danse qui se démarquent par leur innovation et leur audace, selon lui. Des oeuvres de Daniel Léveillé, Frédérick Gravel, Stephen Thompson, Nicolas Cantin et Étienne Lepage sont présentées dans le cadre de la Biennale CINARS et ouvertes au public. Aussi à l'affiche Pourquoi tu pleures ?... de Christian Bégin. Au TNM jusqu'au 10 décembre. Dimanche napalm de Sébastien David. Au Théâtre d'aujourd'hui jusqu'au 26 novembre. Le joker de Larry Tremblay. Au Quat'Sous jusqu'au 2 décembre. Les ossements du Connemara de Martin McDonagh. Au Théâtre Prospero jusqu'au 26 novembre. 1984 de George Orwell. Au Théâtre Denise-Pelletier jusqu'au 2 décembre. Prom Queen The Musical. Au Centre Segal jusqu'au 20 novembre. Nos femmes, d'Éric Assous. Chez Duceppe jusqu'au 3 décembre. Des promesses, des promesses de Douglas Maxwell. À La Licorne jusqu'au 19 novembre. Une femme à Berlin, adaptée du livre de Marta Hillers. À Espace Go jusqu'au 18 novembre. Les lettres arabes 2, de Geoffrey Gaquère, Olivier Kemeid et Mani Soleymanlou. À Espace libre jusqu'au 19 novembre.

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D’un pays nordique à l’autre En plongeant dans la Norvège historique pour «Norge», Kevin McCoy a trouvé des échos d’ici 19 novembre 2016 | Marie Labrecque - Collaboratrice | Théâtre

Photo: Pedro Ruiz Le Devoir Dans l’autofiction «Norge», créée au Trident à l’hiver 2015, l’artiste Kevin McCoy est parti d’une enquête personnelle sur ses propres racines.

Théâtre Norge Texte et mise en scène de Kevin McCoy. Une coproduction du Théâtre Humain et du Trident À l’Espace Go, du 22 novembre au 10 décembre.

Immigration, identité, origines, rapport au territoire : les thèmes que brasse Norge (Norvège dans la langue du cru) ne pourraient être plus actuels. Le premier solo de Kevin McCoy, le savoureux Ailleurs que les Montréalais ont pu voir à La Licorne en 2011, documentait les récits d’immigrants de la ville de Québec. Dans cette pièce d’autofiction créée au Trident à l’hiver 2015, l’artiste


originaire de Chicago est plutôt parti d’une enquête personnelle sur ses propres racines. « Mais je ne veux pas que ça soit anecdotique, assure-t-il. J’écris et je joue cette histoire pour que les gens puissent faire leur propre voyage. » Une sorte de « mythologie » entourait la grand-mère du créateur, qui a quitté la Norvège, toute seule, pour les États-Unis en 1919. « C’est un personnage qui m’a toujours fasciné, parce qu’elle est décédée quand j’avais quatre ans. Ma grand-mère n’a jamais parlé de son histoire, de pourquoi elle était partie, d’où elle venait. C’était un chapitre fermé de sa vie. La famille ne savait même pas à quel âge elle avait immigré. » Elle avait seulement 14 ans, apprendra Kevin McCoy en 2008, en découvrant le passeport norvégien de Herbjørg Hansen, où les données sont traduites en français (la lingua franca de l’époque !). Luimême s’apprête justement à aller découvrir le pays de ses ancêtres. Il se rend alors 1000 km au nord du cercle polaire pour atteindre son minuscule village natal. « Je vivais une sorte de suspense. Une quête pour trouver les traces de ma grand-mère, tout en découvrant la culture norvégienne. Une culture qui a des liens avec la nôtre. » Le créateur se sent aussi proche de son aïeule, tous deux immigrants : « Elle qui vient du Nord et moi qui suis retourné vers le Nord. » Rien de comparable, toutefois, entre son heureuse expérience à lui et ce qu’était alors l’épreuve de l’immigration. « C’était très dur pour quasiment tout le monde à l’époque, sauf peut-être les plus riches. Il n’y avait pas d’école de francisation. Il fallait commencer à travailler dès l’arrivée, et ne plus parler sa langue maternelle à la maison afin que nos enfants apprennent la langue du pays. Ma grand-mère n’a jamais parlé norvégien avec ses enfants. » Pourtant, elle ne maîtrisait pas bien l’anglais. « Elle ne pouvait pas facilement s’exprimer. Ma grandmère était décrite comme une personne très discrète, chaleureuse mais avec beaucoup de secrets. » Identité plurielle Si le mystère entourant son départ subsiste, McCoy, lui, a pu creuser les raisons profondes qui l’ont mené à Québec, ce territoire nordique. « J’ai fait des recherches personnelles, mais aussi historiques, culturelles, politiques, en Norvège. Je trouve beaucoup de liens avec le Québec. Et d’une certaine façon, j’ai trouvé pourquoi je suis ici. Par exemple, la Norvège a été dominée par d’autres pays scandinaves pendant plusieurs siècles. C’est en 1905, juste quelques semaines avant la naissance de ma grand-mère, que le pays a obtenu son indépendance. Cette quête identitaire de la Norvège historique a pour moi des échos avec ce qu’on vit ici. » Le dramaturge Henrik Ibsen a d’ailleurs baptisé cette ère où son peuple était dominé culturellement par Copenhague « 400 ans de noirceur ». Ça vous rappelle quelque chose ? Le spectacle multimédia évoque les oeuvres de trois grands artistes norvégiens plus ou moins contemporains de sa grand-mère : Ibsen, le peintre Edvard Munch et le compositeur Edvard Grieg, qui « écrivait pour rendre hommage à son peuple ». La musique joue d’ailleurs un rôle essentiel dans Norge. Le piano et la pianiste (Esther Charron) y sont traités comme des personnages. « Elle est vraiment ma partenaire de scène et le rapport entre nous est fusionnel. »


À la suite d’une alerte médicale qu’il raconte dans Norge, l’auteur, comédien et metteur en scène a décidé de cesser de « se brûler » (« comme tout bon immigrant », il a l’impression qu’il ne travaille jamais assez) et de se concentrer sur ses créations personnelles. Afin de nourrir sa prochaine pièce, qui portera sur son père ainsi que sur Le Livre des merveilles de Marco Polo, Kevin McCoy a récemment voyagé en Mongolie. Si Norge illustre l’importance de savoir d’où l’on vient, ce Québécois d’ascendance norvégienne — parmi plusieurs autres origines — se qualifie d’« éternel immigrant, éternel voyageur ». « On n’est pas une seule chose. Nos références dépassent les frontières. Lorsqu’on lit des romans ou qu’on voyage, on absorbe des éléments de partout. » Sauf que… notre rencontre, à la mi-octobre, dans un restaurant iranien de la métropole, survient à deux jours près du vingtième anniversaire de son immigration dans la Vieille Capitale, où Kevin McCoy était venu rejoindre son amoureux. Ce jalon l’émeut presqu’aux larmes. De même que l’acceptation et l’appréciation dont jouit sa pièce. « Je pense que la chose qui me touche le plus, c’est que le texte va être publié [à L’Instant même]. C’est la première fois de ma vie que je publie un texte. Et c’est en français. Je suis comblé. Je me sens chez moi ici. »












Théâtre_

Critiques de théâtre

«Norge» de Kevin McCoy à l’ESPACE GO Le coeur gros Publié le 30 novembre 2016 par Pierre-Alexandre Buisson

I

Crédit photo : Stéphane Bourgeois

l y a plusieurs parallèles à faire entre les cultures québécoises et norvégiennes, nous assure dans cette pièce Kevin McCoy, dramaturge qui est pour sa part né aux États-Unis et qui est devenu citoyen du Québec par amour, autant d'un homme que du peuple québécois. Norge est son deuxième solo, et c’est un spectacle plutôt singulier auquel nous avons assisté. Qualifié par l’ESPACE GO de «spectacle multimédia», c’est une présentation comportant tout de même plusieurs éléments théâtraux, une autofiction de prime abord, dans laquelle McCoy, directeur artistique du Théâtre Humain, est seul sur scène avec une pianiste (Esther Charron) pour nous raconter sa singulière quête identitaire, tout en nous abreuvant d’informations sur la culture norvégienne. Le narrateur décide d’investiguer à propos d’un événement qui l’a toujours perturbé depuis sa plus tendre jeunesse: l’exil soudain, à 14 ans, de sa grand-mère, qui a quitté la Norvège suite à un incident qui restera auréolé de mystère, comme un coït d’enquête interrompu. Avec le support visuel de rétroprojections, et de quelques objets évocateurs, il effectue une reconstitution dramatique de son séjour – d’ailleurs fort captivant – en pimentant le tout de détails sur sa vie personnelle. L’aspect «carnet de route» est fascinant, rythmé par les Pièces lyriques de Grieg, et berce notre imagination tout doucement. La personnalité fort attachante de McCoy y est pour beaucoup, et c’est pourquoi on se sent à la fois un peu émus, mais surtout surpris lorsqu’il entre dans des détails un peu exhibitionnistes sur un problème médical qui l’afflige, et sur la démence soudaine de ses parents. L’aventure prend rapidement la forme d’un retour aux sources, et d’une chasse généalogique, alors que McCoy apprend l’existence d’une branche contemporaine de sa propre famille, les Hansen, résidant en Norvège. Il se retrouve en contact avec eux, puis les visite, se rendant même jusqu’à la visite de la maison ancestrale, de nos jours abandonnée, de sa grand-mère. Les projections sont essentielles pour faire voyager l’esprit du spectateur, et elles sont ici utilisées à leur plein potentiel, parfois de façon interactive. La trame sonore parfois assourdissante nous plonge dans le tourment émotif du narrateur, et illustre les multiples changements de ton. Beaucoup d’émotions sont au rendez-vous, tant dans la salle que sur scène – McCoy se laisse parfois emporter,


au bord des larmes, démontrant involontairement la force de son récit, happé par son propre drame. On transcende ici absolument la présentation d’une conférence des Grands Explorateurs, bien entendu, et le talent oratoire de Kevin McCoy – ainsi que son mignon accent – y sont pour beaucoup. C’est en tout cas l’une des pièces les plus variées que nous avons eu l’occasion de voir cette année, incorporant des notions de géographie et d’histoire, des évocations érudites à propos d’Ibsen et des œuvres d’Edvard Munch, de l’actualité internationale, des radiographies, de la danse interprétative, et un créateur vulnérable avec un cœur gros comme la Norvège.

Pierre-Alexandre Buisson Collaborateur Clifford Brown, de son vrai nom Pierre-Alexandre Buisson, souffre d’une curiosité compulsive, et il a décidé d’exploiter son hyperactivité en participant à moult projets.

L'événement en photos Par Stéphane Bourgeois

L'AVIS DE LA RÉDACTION







N OR GE, U N E PIÈC E QU I FA IT D U B IEN !  2 4 nov e mbre 2 0 1 6  Sc he l by J e a n­B a pti s te (http:/ / l ounge urba i n. c om/ a uthor/ s c he l by ­j e a n­ba pti s te / )  0 (http:/ / l ounge urba i n. c om/ c ri ti que ­2 / norge ­pi e c e ­bi e n/ # re s pond)  C ri ti que (http:/ / l ounge urba i n. c om/ c a te gory / c ri ti que ­2 / ),

J’ai eu la chance d’assister hier à la première de NORGE, un texte et une mise en scène de Kevin McCoy. Je vous invite à aller découvrir la culture Norvégienne. Une culture qui n’est pas souvent mise en lumière, mais qui mérite ne serait­ce qu’un moment de votre attention. NORGE Je considère cette oeuvre comme étant touchante par sa simplicité. UNE QUÊTE UNIVERSELLE Kevin McCoy nous transporte dans sa quête, dans ses questionnements et dans son vif désir de connaître et de comprendre les racines de sa grand­mère. Une femme qu’il n’a malheureusement pas pu côtoyer, mais qui semble être la personne qui lui ressemble le plus dans sa famille. Le sujet est simple, mais tellement évident pour tous. Nous pouvons tous facilement nous retrouver à travers sa volonté de connaître la personne que fût sa grand­mère. Une quête qui peut parfois sembler personnelle. La quête de soi.


(http://loungeurbain.com/wp­content/uploads/2016/11/Norge1­e1480401551516.jpg) UNE HISTOIRE TOUCHANTE L’histoire est entrecoupée tantôt par des anecdotes personnelles, comme ses visites chez le docteur pour une maladie qui ne semble pas être définie, tantôt par sa relation avec ses parents, plus précisément celle avec sa mère. Il partage d’ailleurs un moment avec elle qui est, selon moi, le moment le plus touchant de la pièce. Un moment court et simple rempli de rires, de pleurs et de réflexions. UNE MISE EN SCÈNE BELLE DANS SA SIMPLICITÉ Une incroyable pianiste qui nous transporte davantage dans l’univers de McCoy, différents types de roches qui représentent diverses significations, des images fortes qui parlent d’elles­mêmes et de magnifiques éclairages qui mettent le texte en valeur.

(http://loungeurbain.com/wp­content/uploads/2016/11/NORGE_PHOTOS_SCENE_R0A0549.jpg) Texte et Mise en scène par: Kevin McCoy Interprété par: Kevin McCoy & Esther Charron au piano À l’Espace GO, jusqu’au 10 décembre 2016!


Norge de Kevin McCoy - ma grand-mère


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Critique de NORGE : une pièce poétique et philosophique vraiment spéciale

Crédit photo : Stéphane Bourgeois

CRITIQUE DE THÉÂTRE

Rosine Sicignano 24 novembre, 2016 - 14:02

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Imagine des draps blancs, un grand écran enneigé, un homme sympathique et un piano. Toi aussi tu trouves ça un peu weird ? L'espace est en effet assez bizarre et paradoxal, sobre et intense à la fois. C’est toujours délicat de prendre du recul face à une telle prestation. L’exercice n’est pas évident, il est


si intime et si quotidien, que l’on peut éprouver des difficultés à analyser un ressenti. Le problème de l’identité culturelle touche intimement la plupart de nos âmes. La puissance des racines est si vibrante que notre attachement à celles-ci, très souvent, nous définit. NORGE, pièce d’autofiction, écrite et jouée par Kevin McCoy, fait écho à chacun d’entre nous et à nos espoirs souvent vains d’enfin trouver qui nous sommes vraiment. Comme si nos ancêtres et, avec eux, leurs terres, pouvaient donner un sens à notre Moi. Je suis donc sortie de cette pièce singulière, quelque peu mitigée. J’avais comme besoin de la digérer pour mieux la comprendre. C’est une histoire, qui nous est contée au coin du feu. L’histoire d’un homme, comme un autre, espérant renaître un peu plus. La banalité de ce récit peut aussi bien nous subjuguer que nous rebuter.

Crédit: Stéphane Bourgeois

La mise en scène offre un regard bienveillant, mais anachronique sur l’immigration : tout le monde n’a, de fait, pas la chance de changer de pays simplement par amour. Le décor est simple et nous amène


très rapidement au cœur d’une Norvège méconnue, reflet d’un paysage fantasmé et puissant : la réponse à nos questions identitaires est ici loin d’être évidente. L’auteur, comédien et metteur en scène, nous invite à parcourir, pendant près d’une heure trente, son nouveau monde. Celui où les frontières sont transcendées par le chemin vers une Altérité qui, finalement, nous définit. Il questionne, dans sa représentation d’une intime universalité, les bienfaits de la connaissance ultime de soi à travers deux éléments fondamentaux à l’introspection : d’une part, le chemin vers notre « soi » profond (la Norvège originelle); d’autre part, le chemin vers l’échange multiculturel comme détermination de l’être (le Québec découvert). Le propos est assez ambivalent puisqu’il traite, sur un même plan, deux dimensions à la fois complémentaires et paradoxales. Le besoin de se retrouver et de s’enraciner quelque part entre alors en résonnance avec la volonté de voyager vers l’Autre pour mieux se comprendre soi-même. A travers le monologue de Kevin McCoy, nous découvrons, de manière absolument inédite, le pays de sa grand-mère, partie de Norvège à l’âge de 14 ans. La pianiste, Esther Charron, devient l’âme de cette œuvre. Plus encore, le piano lui-même est un personnage, et il nous aide à mieux supporter cette histoire familiale qui, parfois, ne nous intéresse plus. À quelques moments (rares, heureusement), le récit m’a perdue, tombant, dans une simplicité extrême qui manquait cruellement de subtilité (Oslo, la bombe, Le Cri, tout ça.)


Crédit: Stéphane Bourgeois

Pourtant, la richesse artistique de l’œuvre, nourrie par l’interdisciplinarité de l’auteur, nous transporte sans aucun mal dans une culture subjuguante. Musique, peinture, arts visuels ponctuent la trame narrative. C’est assez chronologique, sans jamais être trop linéaire. Le récit parvient à nous surprendre et nous évite donc de tomber dans l’ennui. La scène est envahie de personnages secondaires qui prennent, peu à peu, logiquement, toute la place. La Norvège vient à nous par un jeu de lumière subtil, nous plongeant dans l’obscurité éphémère de ces splendides terres du nord. Le but est ainsi de nous captiver, de nous interroger, de nous surprendre avec des interactions mystérieuses, presque mystiques. La neige, le froid, le vent, les aurores boréales, la mer… autant d’éléments qui s’entremêlent pour créer un fil rouge naturel. Cette représentation de la quête de soi déjoue le piège identitaire le plus troublant : Kevin McCoy tente en effet de saisir son identité en liant son ancrage culturel à la réalité sociale qui, elle, restera toujours insaisissable. Si je n’ai pas trouvé mon Moi profond lors de cette expérience théâtrale, une certitude s’est néanmoins


dessinée : le questionnement identitaire nous habite profondément et domine aujourd’hui, peut-être plus que jamais, le champ culturel de nos actions. Une pièce comme celle-ci, à la fois modeste, exigeante et originale, nous rappelle à quel point il est important d’enrichir son être intime pour comprendre son Ici afin de faire face à son Ailleurs. Et vice-versa. Le passé ne nous détermine pas. Il nous permet au contraire d’exister en tant qu’être complexe, agissant, socialement et culturellement, sur notre présent. Il est ce que nous sommes, certes, mais en partie seulement. Le reste nous appartient.

Norge est présenté à l' Espace GO jusqu'au 10 décembre.







Publié le 27 novembre 2016 à 08h00 | Mis à jour le 27 novembre 2016 à 08h00

Norge: neige noire

Luc Boulanger La Presse «Ah! comme la neige a neigé!» dans la vie et l'âme de Kevin McCoy. Cela explique que l'homme de théâtre commence son émouvant spectacle, Norge, en reprenant les beaux vers d'Émile Nelligan de Soir d'hiver... mais en norvégien, la langue de ses aïeux.

La nouvelle pièce de Kevin McCoy l'amène sur les traces de sa grand-mère maternelle, qui a quitté la Norvège à 14 ans seulement. Photo fournie par l'Espace GO

Américain né à Chicago, Kevin McCoy travaille et habite à Québec depuis 20 ans. Il s'est installé dans la capitale afin d'y vivre avec son amoureux, le metteur en scène Robert Lepage. Mais aussi parce que l'acteur se considère comme un «éternel immigrant, doublé d'un

voyageur éternel». Le comédien avait abordé son adaptation à la société et à la culture québécoises dans Ailleurs, son précédent solo présenté à La Licorne, en 2011. Cette fois, avec Norge, il fait le récit de ses origines scandinaves, en dressant plusieurs parallèles avec la «nordicité» de son pays d'accueil. Sa nouvelle pièce (une coproduction du Trident de Québec et du Théâtre Humain) l'amène sur les traces de sa grand-mère maternelle. Cette dernière s'est exilée aux États-Unis, au début du XXe siècle, afin de refaire sa vie, en coupant les ponts avec sa famille et son passé. Norge est un spectacle multimédia à la fois empreint de sensibilité et érudit, intime et universel, d'une extrême beauté et d'une grande humanité. McCoy nous invite à un fabuleux voyage nordique, en rendant au passage hommage à des artistes norvégiens marquants. Il est accompagné sur scène par Esther Charron qui interprète au piano des pièces suaves et lyriques de Grieg. Il joue parfois devant des toiles du peintre Edvard Munch ou en citant des répliques de pièces d'Ibsen. La mise en scène est originale, ludique, brillante et inventive. On sent que le comédien a joué dans des spectacles de Lepage, avec sa manière à la fois personnelle et dramatiquement efficace de raconter son histoire. La mémoire et l'oubli En cherchant les raisons de l'exil de sa grand-mère (qui a quitté la Norvège à 14 ans seulement), l'acteur cherche le


sens de la vie en fouillant dans les méandres de sa mémoire, pour ne pas oublier. Il se rend à Oslo, puis au village natal de sa grand-mère, lieu isolé au nord du cercle polaire; «elle qui vient du Nord, et moi je suis retourné vers le Nord», dit-il. Toutefois, Kevin McCoy reviendra de son périple avec plus de questions que de réponses. Et des choses plus urgentes pressent: il doit s'occuper de ses parents vieillissants, de moins en moins autonomes. Sa quête identitaire change alors de cap, et devient plus douloureuse. La mise en scène de Norge est originale, ludique, brillante et inventive. Photo fournie par l'Espace GO

Alors, Kevin McCoy constate que l'exil de son aïeule est une allégorie de son odyssée intérieure. Sa quête identitaire va le rapprocher de ses parents, et l'aider à enlever une couche de brume sur ses sentiments. Dans la dernière scène, l'acteur joue une conversation avec sa mère, maintenant placée dans un foyer pour personnes âgées. Une tendre scène qui se termine avec une berceuse... Au bout de son beau voyage, à 53 ans, le comédien réalise, seul avec sa mère, qu'il est périlleux de percer le mystère des siens. Les gens qu'on aime partent toujours trop vite, en gardant leurs secrets avec eux. Et Balzac avait vu juste. Le coeur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours... de l'amour. Le texte de la pièce Norge est publié aux éditions L'instant même. **** Norge. Texte et mise en scène de Kevin McCoy. Avec Kevin McCoy et Esther Charron. À Espace Go, jusqu'au 10 décembre.

© La Presse, ltée. Tous droits réservés.











CRITIQUES

Norge : À la recherche d’une grand-mère perdue PAR AURÉLIE OLIVIER 28 NOVEMBRE 2016

© Stéphane Bourgeois

Pour rendre hommage à la famille, à l’amour et aux terres d’accueil, Kevin McCoy, homme de théâtre éclectique basé à Québec, chausse les souliers d’auteur, de metteur en scène et de comédien dans Norge, une reprise du spectacle créé en 2015 au Théâtre du Trident.


Alors que la santé de ses parents se met à décliner, McCoy décide de se lancer sur les traces de sa grand-mère norvégienne, Herbjørg Hansen, qui a quitté son pays alors qu’elle n’avait que 14 ans pour émigrer aux États-Unis. Qui était elle, où avait-elle grandi, pourquoi être partie si jeune ? C’est avec pour seul indice un © Stéphane Bourgeois

passeport qu’il part à la recherche des réponses à ces questions.

Sa quête le mènera au nord du cercle polaire, là où la nuit ne finit jamais. Ibsen, Grieg, Munch… à la faveur de ses pérégrinations, il redécouvre les artistes norvégiens que le monde entier admire, apprend les rudiments de la langue de ses ancêtres et conduit sur des routes de montagne sans garde-fou. Au récit de voyage se mêlent habilement l’histoire de ses parents et la sienne, lui qui, comme sa grand-mère est un émigré puisqu’il a quitté les États-Unis pour le Québec en 1997, sous l’effet de son amour pour le bien connu Robert Lepage.

Tout en douceur Pour raconter tout cela, McCoy choisit la lenteur, et c’est un rythme qui sied le spectateur, agréablement bercé par les notes de la pianiste Esther Charron, et envoûté par les photos de voyage, qui constituent l’essentiel du décor.

En filigrane, c’est la question de l’identité

© Stéphane Bourgeois

et des racines que pose McCoy, tantôt touchant, tantôt drôle, toujours juste. Si le côté didactique du spectacle est un peu trop marqué, versant à quelques reprises dans un exposé de type « Norvège 101 », on se laisse toutefois gagner par la douceur qui en émane et séduire par les talents de conteur de McCoy. Norge Texte et mise en scène : Kevin McCoy. Scénographie, costumes et accessoires : Yasmina Giguère. Éclairages : Laurent Routhier. Direction musicale : Esther Charron. Son : François Leclerc. Chorégraphie et mouvement : Arielle Warnke St-Pierre. Vidéo : Lionel Arnould. Collaboration artistique : Nicolas Léger. Avec Kevin McCoy et Esther Charron (piano). Une coproduction du Théâtre Humain et du Théâtre du Trident. À l’Espace GO jusqu’au 10 décembre 2016.


THÉÂTRE

«Norge»: un conte nordique Kevin McCoy s’aventure dans un road trip théâtral à la recherche de ses origines 30 novembre 2016 | Sara Fauteux - Collaboratrice | Théâtre

Photo: Stéphane Bourgeois Photographies, cartes, portraits, effets de lumière, les projections sont un ancrage constant au récit de Kevin McCoy.

Critique théâtre Norge Texte et mise en scène : Kevin McCoy. Une coproduction du Théâtre Humain et du Théâtre du

Kevin McCoy habite au Québec depuis 20 ans. Né en Illinois, il a vécu la plus grande partie de sa vie à Chicago, avant d’immigrer à Québec. Parti sur les traces de sa grand-mère maternelle, expatriée à Washington depuis la


Trident. À Espace Go jusqu’au 10 décembre.

Norvège à l’âge de 14 ans, l’auteur, metteur en scène et interprète se raconte à travers la fascination qu’exerce sur lui le mystérieux exil de son ancêtre dans Norge, un solo incarné et dynamique, qui pèche par excès de didactisme et qui peine à dépasser l’anecdote. Ce n’est pas la première fois que le créateur foule ces territoires. En 2006, avec sa compagnie Théâtre humain, il a présenté Ailleurs, une pièce documentaire sur les immigrants de la ville de Québec, qui a été reprise en 2011 au Théâtre Périscope et à La Licorne. Sa plus récente création, créée en 2015 au Théâtre Trident et lauréate du Prix du public, plonge cette fois dans ses racines familiales. Adoptant le ton bon enfant et attachant du conteur, Kevin McCoy y retrace son parcours entre le cercle polaire, Chicago et Québec, développant par là une réflexion très intime sur la filiation et le territoire. La complicité que le comédien noue rapidement avec le public en multipliant les blagues familières sur le Québec nourrit la notion d’identité culturelle au coeur de sa démarche. La force de Norge réside dans l’authenticité de la parole de Kevin McCoy. Malgré l’engagement total de l’interprète dans le spectacle, sa portée demeure néanmoins limitée. Pour appréhender la Norvège, le pays de ses origines, il évoque les peintures de Munch, le théâtre d’Ibsen, les compositions d’Edvard Grieg ainsi que les attentats terroristes d’Oslo et de l’îled’Utøya, en 2011. Sur le pan arrière de la scène, les images défilent. Photographies, cartes, portraits, effets de lumière, les projections sont un ancrage constant au récit. Malheureusement, l’aspect documentaire de la production est visuellement peu inspiré et trop souvent didactique. Les références convenues qui y sont convoquées ne répondent ni à la nécessité d’affirmer une véritable singularité dans l’autofiction ni à celle d’induire une portée universelle à cette quête personnelle. Sur le plateau, entouré d’îlots en forme de souches desquels il tire ses accessoires, le comédien s’active à expliquer, à raconter, à rejouer les scènes clés de son histoire. Celle-ci est bien ficelée, mais les effets inutilement réalistes de la mise en scène, truffée de déplacements et de manipulations superflues, ne font que diluer la force de son adresse pourtant simple et directe. À ses côtés, sur le plateau, Esther Charron l’accompagne au piano. La présence discrète de la pianiste rappelle celle de la mère, de l’amie, de la confidente et donne lieu à des envolées sensibles et touchantes. Se livrant sans retenue, Kevin McCoy utilise la musique pour explorer un travail corporel instinctif et brut afin de nous transmettre ses mouvements intérieurs. Une dose d’audace rafraîchissante dans ce conte nordique qu’on aurait souhaité plus substantiel et maîtrisé.


Norge - l'aventure d'une quête essentielle

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Publié par Esther Hardy le Sam. 3 décembre 2016 à 13h00 - Contenu original Théâtre, atuvu.ca TV, Espace Go, Esther aux premières loges, Esther Charron, Kevin McCoy, Théâtre du Trident, Théâtre Humain En coproduction avec le Théâtre du Trident, le Théâtre Humain présente la pièce Norge de Kevin McCoy, à l'Espace Go jusqu'au 10 décembre, avec Kevin McCoy lui-même. Norge est une quête qu'a entrepris ce québécois d'adoption pour retrouver les origines norvégiennes de sa grand-mère. Parti avec très peu d'information, il a voyagé à l'aventure de lui-même vers l'inconnu.

Une très belle pièce qui nous touche tous, interprétée avec la douce ferveur d'un désir qui guide le chemin au-delà du compréhensible, à l'Espace Go jusqu'au 10 décembre. Texte et mise en scène: Kevin McCoy Distribution: Kevin McCoy et Esther Charron (pianiste) Conception: Lionel Arnould, Esther Charron, Yasmina Giguère, François Leclerc, Nicolas Léger, Jenny Montgomery, Laurent Routhier et Arielle Warnke St-Pierre Coproduction: Théâtre Humain et le Théâtre du Trident




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