MARGUERITE
LOUPPE
MARGUERITE LOUPPE
Over the course of her career, Marguerite
Louppe (1902–1988) witnessed the most profound transitions in French painting. The progression from post-Impressionism to Cubism to mid-century abstraction naturally impacted Louppe’s work, but her style and references remained self-aware: American critic Saul Ostrow dubbed her an “adventurous speculator,” commenting that viewers of her work “travel from Braque-like cubist still-lifes to the late studio tableaus… whose geometry and picture-inside-the-picture motifs at once are both reminiscent of De Chirico while also referencing Picasso.” In maintaining a traditional visual lexicon, Louppe never strove for a stark break from contemporary or avant-garde tropes. Rather, she worked toward a quiet reshaping of existing stylistic conventions. Marguerite Louppe was born in Commercy, in eastern France. Her father was an engineer, and her uncle, Albert Louppe, was well-known in the civil engineering field and coordinated the construction of a famed bridge between Brest and the Plougastel peninsula. Louppe’s family moved to Paris soon after her birth, and she attended the Lycée Moliere, one of the first Parisian public schools to accept Left: Marguerite Louppe at an exhibition opening of Maurice Brianchon, c. 1950.
Durant sa carrière, Marguerite Louppe
(1902–1988) a été le témoin d’évolutions profondes dans la peinture française. Le passage du postimpressionnisme, au cubisme, à l’abstraction des années 50 a bien entendu influencé l’œuvre de Louppe, mais son style et ses points de références lui sont propres: le critique américain Saul Ostrow la qualifie de «philosophe audacieuse», notant que ceux qui regardent ses tableaux «voyagent d’une nature morte cubiste à la Braque aux scènes tardives de son atelier… dont la géométrie et les motifs d’image à l’intérieur de l’image rappellent De Chirico tout en faisant également référence à Picasso.» En employant un langage visuel traditionnel, Louppe n’a pas cherché à rompre avec l’expression contemporaine ou d’avant-garde. Elle a plutôt cherché à remodeler, sans les brusquer, les conventions de style de l’époque. Marguerite Louppe est née à Commercy dans l’est de la France. Son père était ingénieur, et son oncle, Albert Louppe, était bien connu dans le monde du génie civil, et a mené la construction du célèbre pont entre Brest et la péninsule de Plougastel. La famille Louppe s’installe à Paris peu après la naissance de Marguerite Louppe. Elle étudie au Lycée Molière, l’une des premières écoles publiques à Paris à accepter les filles. Malgré les penchants de
female students. Despite her family’s mathematical proclivities, Louppe chose to pursue a “classical” course, focusing on literature rather than science and mathematics. Her formal artistic education started after the Lycée; until 1926, Louppe attended classes at the Académie Julian, the Académie de la Grande Chaumiere, the Académie Scandinave, and the Académie André Lhote. These establishments were hospitable to artists who didn’t fit the traditional French art school model— former students included André Derain, Maurice Denis, Édouard Vuillard, and Pierre Bonnard, and among Louppe’s contemporaries at the Académie Julian were Jean Dubuffet, Marcel Duchamp, and Louise Bourgeois. Louppe met her husband, Maurice Brianchon, at an event at the Académie Julian. They were married in June 1934, and their son Pierre-Antoine was born a year later. By the 1930s, Louppe had developed an introverted, stylistic focus: she painted delicate still lifes and interior scenes of life in Paris, and often placed an empty chair in the foreground, as if to initiate an intimacy between the viewer, the subject matter, and the artist herself. This early style was successful, and in 1936, both Louppe and Brianchon were included in a group exhibition at the Galerie Charpentier entitled Premier Salon de la Nouvelle Génerátion, which showed the “elite of the young painters.” The same year, the French state acquired a painting from Louppe, which is now held by the Centre Pompidou. In an exhibition at Galerie Charpentier in the winter of 1941–1942, Louppe’s works were shown alongside Kees
sa famille pour les mathématiques, Louppe a choisi de suivre un cours «classique», axé sur la littérature plutôt que sur les sciences et les mathématiques. Ses études d’art commencent après le lycée; elle prend des cours jusqu’en 1926 à l’Académie Julian, l’Académie de la Grande Chaumière, l’Académie Scandinave et l’Académie André Lhote. Ces établissements accueillaient les artistes qui ne cadraient pas avec le modèle traditionnel des écoles d’art françaises; André Derain, Maurice Denis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard sont d’anciens élèves, et parmi les contemporains de Marguerite Louppe à l’Académie Julian, on trouve Jean Dubuffet, Marcel Duchamp et Louise Bourgeois. Louppe rencontre son mari, Maurice Brianchon, à un évènement à l’Académie Julian. Les noces ont lieu en juin 1934 et leur fils, Pierre-Antoine, naît l’année suivante. Dans les années 1930, Louppe a développé une approche stylistique introvertie: elle peignait des natures mortes délicates et des scènes d’intérieur de la vie parisienne et plaçait souvent une chaise vide au premier plan, comme pour initier l’intimité entre le spectateur, le sujet et l’artiste ellemême. Cette expression artistique des premières années a du succès, et en 1936, Louppe et Brianchon font tous deux partie d’une exposition de groupe à la Galerie Charpentier, intitulée Premier Salon de la Nouvelle Génération, qui montre «l’élite des jeunes peintres». La même année, l’État français achète un tableau de Louppe qui est maintenant au Centre Pompidou. Les toiles de Louppe sont exposées à la Galerie Charpentier durant l’hiver 1941–1942 aux côtés d’œuvres de Kees van Donogen,
Installation view of Bouteilles et flacons, c. 1960 Oil on canvas 31.9 x 39.4 in. / 81 x 100 cm
van Dongen, Pierre Bonnard, Aristide Maillol, André Duyoner de Segonzac, Roland Oudot, Georges Rouault, Georges Braque, and Maurice Denis. Over the years, Louppe went on to exhibit her work at Galerie Charles-Auguste Girard, Galerie Druet, Galerie Louis Carré, and Galerie René Drouet. When Louppe and Brianchon purchased their country home Truffieres in the 1950s,
Pierre Bonnard, Aristide Maillol, André de Segonzac, Roland Oudot, Georges Rouault, Georges Braque et Maurice Denis. Aux cours des années, Louppe est exposée à la Galerie Charles-Auguste Girard, la Galerie Druet, la Galerie Louis Carré et la Galerie René Drouet. Lorsque Louppe et Brianchon achètent une maison de campagne en Dordogne dans les années 50, Louppe a pour la première fois de sa carrière son propre atelier. Son atelier
Guéridon et dessin, c. 1960 Oil on canvas 39.4 x 31.9 in. / 100 x 81 cm
Louppe had a dedicated studio space for the first time in her career. Her studio became one of her primary subjects, and her early, soft interior scenes evolved into theoretical examinations of artistic practice itself. Consistent rendering of her work surfaces and tools led to Louppe’s mature style, which draws upon Cubism and Purism while maintaining her indelible familiarity. She investigated the correlation between the lanky forms of easels with the wide perspective of the surrounding space, and repeatedly painted tables strewn with quotidian or craft-oriented objects; brushes, fans, and flowers were juxtaposed with sketchbooks and draftsmen’s triangles. The garden and landscape surrounding Truffieres became Louppe’s other main subject, and by the 1960s, her landscapes utilized both a Diebenkorn-like abstraction and the linear refractions seen in her earlier work. “Diagonal force-lines that had once dominated her compositions,” Saul Ostrow writes of Louppe, “are replaced by true verticals and horizontals, which define rectilinear forms of modulated color, pushing her Cubism toward Synchronism.” In the final period of her artistic life, Louppe exhibited at Galerie des Granges in Geneva in 1978, at the Galerie Yoshii in Paris in 1980, and her final exhibition was at the Galerie Paul Valotton in Lausanne in 1985. The last ten years of Louppe’s life were plagued with declining vision and eventual blindness, but she maintained her practice; Louppe believed that painting is a calling, similar to joining a monastic order, and that it demands all the time and devotion one can give.
devient son sujet principal, et rapidement ses douces scènes d’intérieur deviennent une étude théorique de l’acte même de la peinture. Le style affiné de Louppe repose sur son interprétation cohérente de ses surfaces de travail et de ses outils. Elle incorpore le cubisme et le purisme tout en demeurant fidèle à son empreinte intime. Louppe étudie la relation entre les lignes allongées de ces chevalets et le milieu dans lequel ils se situent; elle peint à maintes reprises des tables encombrées d’objets du quotidien ou d’artisanat: des brosses, des fleurs et des éventails sont juxtaposés sur des carnets de croquis et des équerres. Le jardin et les terres autour de leur maison de campagne sont devenus les autres sujets d’inspiration de Louppe. Dans les années 60, ses paysages incorporent les lignes croisées observées dans ses œuvres antérieures et une forme d’abstraction semblable à celle de Richard Diebenkorn. Saul Ostrow écrit que «les fortes diagonales qui avaient dominé ses compositions sont remplacées par des lignes verticales et horizontales qui définissent un mouvement rectiligne de couleurs variées, plus proches maintenant du synchronisme que du cubisme». Dans la dernière phase de sa vie artistique, Louppe expose en 1978 à la Galerie des Granges à Genève, en 1980 à la Galerie Yoshii à Paris, et enfin en 1985 à la Galerie Paul Valotton à Lausanne. Louppe perd la vue au cours des dix dernières années de sa vie, mais elle continue de peindre. Selon Louppe, la peinture est une vocation, comme l’entrée dans les ordres monastiques, à laquelle on se voue.
Pichets et citrons Oil on canvas 26.5 x 22.5 in. / 67.3 x 55.9 cm
Numéro 63, c. 1960 Oil on canvas 21.5 x 25.6 in. / 54.5 x 65 cm
Carafe et orchidée Oil on canvas 26.5 x 22.5 in. / 67.3 x 57.2 cm
Guéridon à l’atelier Oil on canvas 39.4 x 31.9 in. / 100 x 81 cm
Rosenberg & Co., located on the Upper East Side of Manhattan, continues the Rosenberg family’s distinguished tradition of exhibiting Impressionist, Modern, and contemporary art. Focusing on the highest standards of connoisseurship, research, and expertise that have been cultivated over generations, Rosenberg & Co. exhibits the work of international artists such as Dorothy Dehner, Albert Gleizes, Donald Hamilton Fraser, Marsden Hartley, Marie Laurencin, Marguerite Louppe, and Giacomo Manzù. The gallery participates in both US and European fairs, including the Biennale Paris, BRAFA, Fine Arts Paris, Master Drawings New York, and Salon du Dessin.
19 East 66th Street New York, NY 10065 www.rosenbergco.com