Daniel Tesmoingt
QUAND BRUCE RENCONTRE TONY
Mémoires d’un collectionneur volume 1
Daniel Tesmoingt Editeur
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Quand Bruce Rencontre Tony par Daniel Tesmoingt © Novembre 2010. *** Daniel Tesmoingt Editeur, Rue du By, 9 B-6211 Mellet (Belgique) PAO : Tony Lariviere (tony.lariviere@skynet.be) Copyrights : Pour tous les dessins © Daniel Tesmoingt et © des éditeurs respectifs Couverture : Bruce Wayne, Batman, Superman, Deadman, Green Lantern © DC Comics, inc. Tony Stark, Iron-Man, The Silver Surfer, Dr. Doom The X-Men, Spiderman, The Punisher, Captain America © Marvel Entertainment Red Ryder, Petit Castor © Fred Harman Estate
D/2010/ Daniel Tesmoingt, Auteur-Editeur
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Big Bang
« L’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir, et je l’aurai... ».
Dans les années soixante ou je suis né, l’Amérique m’accompagnait tous les jours. Très vite, outre Joe Dassin et sa célèbre chanson, j’adorais entendre le ‘vrai’ rock and roll de Bill Haley, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Little Richard, Buddy Holy. Plus tard, c’est sur, je serai américain...
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Bruce Wayne rencontre Tony Stark Dessin de George Tuska 2005
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Prologue
U
ne réunion autour d’une bonne table, à Andenne, il y a quelques années... Denis Bodart, Louis Lachance, Tony Larivière, et votre serviteur, discutent. De BD. D’autres choses aussi, mais de BD. Question posée par Denis Bodart (bon, ma mémoire étant ce qu’elle peut être, je retranscris l’idée plus que le dialogue original !): « Daniel, si tu devais choisir un seul de tes comics, ce serait lequel ? » . Sur le moment, j’ai beau réfléchir, je ne peux pas donner de réponse. Et Denis est un peu déçu. Moi, la question va me faire remettre en question. Parce que, après tout, comment en suis-je arrivé à être ce collectionneur de comic-books américains ? Et cette question n’est pas si innocente qu’elle peut paraître, après tout, Michel Deligne me la posera aussi quelques années plus tard ! Itinéraire d’un collectionneur...
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Chapitre Premier : Naissance.
N
aît-on collectionneur ? Probablement pas ! Mais si dans votre famille, votre père est déjà un fan de BD, s’intéressant à tous les genres (réaliste, humoristique,...) et de toutes origines (BD franco-belge, italienne, américaine...), aux albums comme aux journaux ou aux pockets... ça aide ! Mon père a connu la BD de la belle époque, celle des pionniers. Né en 1938, la même année que Spirou et Superman (un bon présage !), il a connu les grands journaux et autres récits de l’Age d’Or (qu’il échangeait avec ses amis car ils ne pouvaient seuls tout acheter), les fabuleux Spirou, Mickey, Coq Hardi, Tintin, Tarzan, Bravo, Hurrah ..., journaux et albums permettant de retrouver les exploits de séries franco-belges et américaines. Pour autant, dans ses années de jeunesse marquées par la Seconde Guerre Mondiale, la BD n’était pas considérée (ni conseillée) comme un mode d’apprentissage de la lecture ou de la culture (et encore moins comme un art !). Bien que toujours intéressé par la BD, ce n’est que lorsqu’il fut marié, et qu’arriva mon frère aîné, qu’il préféra reprendre cette passion de jeunesse, plus en accord avec les nouvelles responsabilités qui lui incombaient, abandonnant la musique (il jouait en autodidacte –à l’oreille, ne sachant pas lire les partitions !- du saxophone dans l’harmonie locale) et ses ... ‘arrosages’ (ça donne soif !)! Pour autant que je m’en souvienne, je ‘regardais’ les BD (je ne lisais pas les textes, bien qu’en général, je connaissais les noms des personnages) que mon père avait, ou que mes parents nous avaient achetés pour mon frère et moi. J’ai du commencer vers 3 ou 4 ans, probablement avec ‘PETZI’ comme première série. Les souvenirs liés à PETZI le sont aussi à la maison que nous occupions alors, c’est la première maison que j’aie 9
connu (vers l’âge de 4 ans, j’ai vécu un premier déménagement), et je me souviens parfaitement qu’à l’époque, nous avions deux éditions différentes des albums de PETZI : l’album normal, et une version petit format (presqu’un format poche !), qui a disparu lors du déménagement, hélas. Mais revenons à PETZI, les aventures de l’Ourson (mangeur de crêpes) et de ses amis, qui naviguent à la découverte du monde. PETZI, je le recommanderais vivement à tous parents qui cherchent une BD gentille (histoire d’amitié entre des personnages issus de milieux différents), avec de l’action positive (la créativité développée par les divers personnages), des aventures et des voyages extraordinaires, histoires excellemment bien écrites et magnifiquement illustrées. Par la suite, il y a la lecture de journaux. SPIROU, MICKEY, TINTIN, et quelques VAILLANT (qui devient PIF). Bon, je n’ai certainement pas tout lu au moment de leur parution, en tous cas pas avant 1970-1971. Mais mon père conservait déjà ce qu’il achetait ! Les séries humoristiques étaient celles qui m’intéressaient vraiment, Quand je vous dis que, depuis très jeune, je surtout dans Mickey (l’univers suis fan de BD ! Je dois avoir environ 10-11 Disney étant, de plus, représenté ans je pense… Pif, quel grand journal quand à la télévision !), et dans Vaillant/ même ! Rahan, Dicentim, Supermatou, les classiques comme Placid et Muzo, Pifou, Léo, Pif (Pif, Placide et Muzo, Léo... Pif et Hercule, Loup-Noir, Doc Justice et tous et la première série de SF dont les autres personnages… Son ancêtre Vaillant je garde toujours un souvenir était déjà tout aussi bien ! particulier : Zor et Mlouf.). Une anecdote : début des années 70, j’avais 5-6 ans, on achetait Spirou, Tintin, Mickey (et souvent Pif). Mon frère me mettait en boîte en « m’interdisant » la lecture de Tintin, réservé aux lecteurs de... 7 à 77 ans ! M’en fous, mon journal, c’est Mickey... (et je lisais quand même Tintin !) Et puis, il y avait aussi les versions en français (par Interpresse et par Sagédition) des exploits de ces drôles de ‘héros’ : Superman et Batman. Et, comment l’oublier, lecture de quelques vieux journaux des extraordinaires 10
aventures de Captain Marvel, celui qui dit Shazam ! Mon héros préféré, pouvant m’identifier plus facilement à ce personnage : un enfant (Billy Batson) prononce un mot magique (Shazam !) et il devient un adulte (Captain Marvel). Le rêve de tout gosse, quoi ! L’enfant qui prend un essuie-vaisselle orange, qui passe derrière un fauteuil en criant « Shazam » et réapparaît avec une « cape », tel son super-héros adulé. Cela, ça se passait dans la troisième maison (quand ma grand-mère a accueilli la famille, pour quelques années). Mais pour autant, je ne faisais que lire les BD de mon père, sans m’y intéresser au point de me lancer dans mes propres collections. N’oublions pas que la BD, auprès de l’école (l’école primaire, j’y suis allé sans grande passion -j’aurais préféré rester à la maison-, mais j’avais un très bon niveau, et ces années là étaient encore de belles années ! N’empêche, pour moi, c’était une contrainte) -et même dans l’esprit collectif de l’époquen’était toujours pas reconnue comme une activité intéressante, culturelle ou intellectuelle... De plus, la télévision (que je regardais peu, l’autorité parentale de l’époque...) me plaisait d’avantage, me permettant de voir les films ou séries de cape et d’épée (mes préférés), de chevalerie (Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, Robin des Bois,...) et les péplums mythologiques (les exploits d’Hercules, de Jason, d’Ulysse m’ont toujours passionné). J’appréciais aussi les vieux films d’horreur (ceux avec Karloff, Lugosi, et plus tard Vincent Price, Christopher Lee) et de SF (La Planète Interdite, Le jour ou la Terre s’arrêta,..). Et Tarzan (Johnny Weissmuller), King Kong (version 1931) ... Tous ces films repassaient régulièrement sur nos quelques rares chaînes disponibles ! Il y avait aussi les séries télé, dont je ne faisais pas la différence entre les séries américaines ou françaises voire belges... Que de souvenirs à travers le temps avec La Quatrième Dimension, Zorro, Le Virginien, Cimarron, Les Brigades du Tigre, Bononza, Thibaut des Croisades, Mission Impossible, Au coeur du temps, Les Galapiats, Les Mystères de l’Ouest, Les Faucheurs de Marguerites, Au Delà du Réel, Thierry La Fronde, Canon, Les Rues de San Francisco, Star Trek, et un genre que j’aimais beaucoup aussi, les trappeurs tel Davy Crockett ou Daniel Boone... Une émission comme ‘Le samedi est à vous’ était un rendez-vous incontournable, dont on espérait les meilleures sélections (le choix des séries était le fruit d’appels 11
téléphoniques des téléspectateurs, bien que probablement un peu truqué : quand à la fin de l’émission il ne restait que trente minutes, on savait qu’une série qui durait près d’une heure ne serait pas sélectionnée, même si elle était encore proposée au choix !). Et ‘La séquence du spectateur’ était le trop court rendez-vous du dimanche à nous proposer quelques extraits de films demandés par les téléspectateurs ! Il y avait aussi les dessins animés ‘classiques’ : Bugs Bunny et tous ses amis (Titi, Daffy Duck, Speedy Gonzales, Beep Beep et le Coyote...), Calimero, Tom et Jerry, Casper, Felix le chat, les productions de Tex Avery,... Et comment oublier Saturnin le petit canard, Kiri le clown, Pollux et le Manège Enchanté, Colargol, Aglaé et Sidonie, ... Le temps libre du gosse que j’étais (début des années 70) passait surtout par les parties de football et autres jeux avec les gamins du quartier ! Sans compter les nombreuses balades (en vélo ou à pied) avec mon père dans les campagnes avoisinantes. Je me dois d’ailleurs de resituer cette époque, entre 1965 (ma naissance) et 1975. Dans mon village, ou il y avait encore 7 ruisseaux, j’ai connu les derniers poissons, que l’on surnommait ‘percots’ (probablement des épinochettes), les tritons et autres salamandres, les sentiers et chemins en terre (il y avait même une route en cendrée ou brique pilée rouge), des maisons dont les sols étaient en terre battue, et aux alentours quelques bosquets, les grandes haies, un étang abandonné, des champs et prairies... Bref, pour passer le temps, l’enfant n’avait qu’à sortir de chez lui, et se laisser emporter par son milieu ! Sans compter que j’eus la chance de connaître mon arrière-grand-père (alors que la fatalité ne m’a permis de connaître aucun des mes grand-pères...), et les histoires qu’il pouvait me raconter. Je ne partais pas en vacances, tout au plus, avec mes parents et mon parrain, le seul a avoir permis de conduire et voiture, nous faisions des voyages d’un jour en Ardenne (Vresse sur Semois, Barvaux sur Ourthe,...). Et c’était bien ! Sont passés par là les ‘remembrements’ (redistributions des terres et créations de voies de circulations en campagne), les fusions des communes (et de voir des petits villages devenir des entités !) et l’arrivée du géant ‘Caterpillar’ (créateur d’emploi important, qui a amené une augmentation conséquente de la population dans les environs), et les conditions de vie ont évolués. Jusqu’en 1974-1975. 12
Soudainement, les mercredis après-midi, je me retrouvais seul durant une heure ou deux. Les copains retournaient chez eux pour regarder des dessins animés à la télé. Moi, je ne savais même pas qu’il y avait des programmes pour enfants, je ne savais même pas comment on allumait la télé... Que faire pour passer le temps, seul, si ce n’est... découvrir la télé ! Ce que j’ignorais aussi, c’est que tous mes amis regardaient TF1. Je demande à ma mère d’ouvrir la télé, je tombe sur une émission pour enfants, donc c’est bon... Le hasard m’a bien servi : je tombe sur Antenne 2, l’émission présentée par Virginia Crespau et la marionnette Crocossel, et découvre ‘Le Fantôme de l’Espace’. Fan, je deviens fan sans m’en rendre compte (imaginez, quand bien des années plus tard, j’apprendrai que Alex Toth a travaillé sur ce personnage...). Mais en décrochage vis-à-vis des amis qui regarde TF1 ! Finalement, j’arriverai à suivre les différents séries qui me ravissent sur les deux chaînes, ‘zappant’ (notre télé était encore un modèle noir et blanc, sélecteur à roue !) du Fantôme vers Scooby-Doo ou les Harlems Globbe-trotters... Tout me pousse à m’éloigner de la BD, bien que je continue à lire les journaux, et parfois quelques albums, devenant plus fidèle à l’humour développé par Dupa (Cubitus), Turk et De Groot (Robin Dubois), Greg, Kamb (Couik et Dicentim), Poirier (Horace et Supermatou), Vandersteen (Bob et Bobette, Jérome), Deliège, Remacle, Roba, et Franquin (sur Gaston). Bien entendu, je connaissais les classiques tels Asterix, Lucky Luke, Barbe Rouge, Spirou, Tintin. Jusqu’au jour ou, aux environs de l’année 1976 (encore une fois, ma mémoire...) « L’Araignée, l’Araignée... » (air connu !) Le dessin animé de l’Homme Araignée (Spider Man) allait changer ma vie, développant un intérêt pour le genre ‘super-héros’ que je connaissais déjà, sans m’en rendre compte, à travers mes (hum) anciennes lectures de Superman et Batman ! Ce qui est curieux, quand j’y repense, c’est que le Space Ghost ne m’aie pas fait le même effet... Je dois avouer que, expliquer pourquoi Spider Man m’a plu à l’époque, je ne sais plus ! Son costume, son univers, les vilains... tout semblait si nouveau, 13
tout en action et en humour. Encore une fois, l’importance d’avoir un père collectionneur curieux de tous les genres existant reste prépondérant ; en effet, le personnage que je découvrais à la télé, je le ‘redécouvrais’ aussi dans les publications des éditions LUG que mon père avait acheté ! La première ‘version BD’ que j’aie lue de Spider-Man, c’était dans Special Strange, avec l’introduction du Punisher, dessiné par Ross Andru. Pas étonnant que je m’en souvienne ! A travers des fascicules de Strange ou de Spécial Strange, je fis aussi la découverte d’autres héros, d’un univers fantastique, le ‘Marvel Spécial Strange #3 Universe’. Les Quatres Fantastiques devinrent à ce moment vite mes préférés (surtout pour the Thing, la Chose), d’autant plus qu’il existait une série d’albums de leurs exploits. A ce moment, je repris les fascicules et albums que mon père possédait, et commençai à compléter les séries, je commençais, sans le savoir, à devenir un lecteur-collectionneur ! Je me dois ici d’insister sur un fait important : avant tout, avant d’être un collectionneur, je suis un lecteur, j’achète un comic (un album, une revue, un livre ...) pour le lire, et non pas pour le seul plaisir de posséder. J’aime à renouveler le plaisir de lire une bonne histoire, d’apprécier un beau graphisme, donc je conserve le bouquin dans l’optique de relire et relire encore, plus tard, et c’est ainsi que je me retrouve collectionneur... Pour en revenir à l’historique de la naissance de mes collections, il me reste à préciser que, très vite, je me rends compte qu’il n’y a pas que LUG comme éditeur de titre de super-héros, et outre la redécouverte des Superman et Batman de Sagédition et d’Interpresse, je m’intéresse aux éditions Arédit, qui propose des fascicules en couleurs, des pockets noir et blanc, et des sortes de petits albums. Mes voyages d’un jour, lors des vacances scolaires, me verront ‘piller’ 14
les librairies de Givet, enclave française souvent visitée, qui me permettra de constituer une belle collection, surtout des productions Lug et Arédit. Souvenir, une seule fois à la frontière, sur le chemin du retour en Belgique, un douanier français demandera à voir ce que contenait les 3-4 pochettes qui étaient à mes pieds. Quelle surprise de n’y trouver que des BD de super-héros ! Et ce n’était pas toujours évident d’acheter les BD. Un jour, à Charleroi, j’aperçois en vitrine d’un kiosque un recueil de ‘Kamandi’, un titre publié en format de poche noir et blanc par Arédit. Je dois avoir environ 14-15 ans, mais le titre porte la mention ‘pour adultes’ (Arédit évitant ainsi de devoir publier du rédactionnel, comme exigé par les lois françaises concernant les titres pour enfants !). Le marchand fit son travail et il me refusa l’achat du pocket... Heureusement ma mère n’était pas loin, je fus sauvé ! Je commence aussi à comprendre qu’il existe divers univers qui correspondent à des éditeurs américains comme Marvel Comics Group, DC Comics, ou des héros de journaux (Mandrake, The Phantom...), et même qu’il existe des éditeurs anglais, dont les séries me plaisent en général. Quand Bruce ‘Batman’ Wayne rencontre Tony ‘Iron Man’ Stark... Hé, je ne sais plus quand exactement (fin des années 70 peut-être), mais j’avais entrepris de recenser les super-héros (en fait, dressé une liste reprenant le nom du personnage et son éditeur). Pour ce faire, j’avais récupéré un registre, tracé une série de colonnes, établi un répertoire alphabétique. Après plus ou moins 400 personnages, j’ai renoncé...
Mes carnets de route… Si j’ai gardé ces anciens carnets, j’ai aussi commencé à conserver en classeurs les articles de journaux, reproductions de dessins divers, voire des courriers échangés avec des artistes, bref pleins d’infos sur la BD en général. Quelle passion ! 15
Outre les Quatres Fantastiques, Iron Man m’attirait beaucoup. Avec le recul, j’ai analysé l’attrait du personnage sur le kid que j’étais alors : un être normal (Tony Stark), sans super pouvoir, mais doué d’une intelligence supérieure, et riche de surcroît (!), crée une armure (qui me rapproche de mes passions du départ, les chevaliers...) hautement équipée de technologie (on se rapproche de la SF), lui donnant la capacité d’agir en super-héros. Cool ! Quand j’y repense, les héros tels Superman, Batman ou Captain (Shazam) Marvel me séduisaient aussi parce que, avec leurs capes, ils se rapprochaient des héros de chevalerie... Une passion en découle parfois d’une autre ? N’oublions pas aussi le film ‘Superman’, avec Christopher Reeves dans le rôle titre, qui m’impressionna (les effets spéciaux étaient réussis) : en version ‘réelle’, le super-héros devenait crédible à mes yeux. Très vite, l’intérêt pour le genre super-héroique supplante le reste, bien que je reste (encore à ces jours d’ailleurs) attaché aux journaux comme Tintin, Spirou ou Pif. En fait, ces deux univers (la BD franco-belge et le comicbook US) se rencontrent, et me permettent de diversifier mes lectures. J’en veux plus et encore plus, je recherche dans les marchés, ou dans les rares boutiques spécialisées en bouquins et BD, voire dans les kiosques et librairies, tout (oui, tout) ce qui se rapproche des BD de super-héros. Et ainsi je suis devenu, ‘à l’insu de mon plein gré’, un collectionneur.
Red Ryder et Petit Castor d’après Fred Harman par mon Père. Beau coup de crayon, non ? Mon frère aussi est doué, en dessin ou en photo… En fait, je dois être le moins doué de tous !
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Chapitre Deuxième : Evolution.
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ouloir tout, c’est une chose... Pouvoir acheter tout, c’est la découverte que le monde n’est pas gratuit ! Quand tout va bien, et que les achats sont raisonnables, on peut toujours compter sur les parents pour faire plaisir aux enfants. Mais bon, les années 70 furent aussi des années de crise, sans compter que nous étions en pleins travaux, emménageant, enfin, dans ‘notre’ maison. Donc, il fallait, pour continuer à collectionner, prendre sur soi, et ‘entamer’ l’argent de poche (hey, c’est donc à ça que ça sert !). Mais, vu la production déjà importante de l’époque, cela ne suffit pas forcément. A ce moment, on découvre la valeur du travail, qui permet de ‘gonfler’ l’argent de poche ! Pendant quelques années (j’avais entre 12 et ... 21 ans environ), j’ai donc effectué des petits boulots, principalement la tonte des pelouses, les mises en couleurs de murs, le nettoyage de maison (laver, aspirer)... J’ai même travaillé en échange de repas. La BD mène à tout ! Mais bon, rien n’y fait, la production reste trop importante par rapport aux moyens financiers. J’achète beaucoup de BD malgré tout, tout en commençant à cibler ce qui me plait le plus. J’ai toujours été attiré par le graphisme plus que le scénario, et je reste encore aujourd’hui convaincu que sans une bonne illustration, une BD a moins de chance de s’imposer qu’une autre, quand bien même le scénario serait le plus génial de tous les temps... Par contre, je reste convaincu aussi que si les histoires se révèlent insipides et sans intérêts, le meilleur dessin ne suffira pas à maintenir l’intérêt du lecteur sur une longue durée. Il faut assurément trouver un équilibre. Mais le graphisme reste la première chose 17
que verra un lecteur lorsqu’il se rend dans une boutique, sur un salon, dans un marché, une brocante..., ou il n’aura pas le temps de lire la BD pour juger de la qualité de l’histoire. Les américains ont d’ailleurs bien compris ce fait : l’importance donné à la conception de la couverture des comics (qui ne sont en général que des petits fascicules d’une vingtaine de pages de BD) à travers les années, a permis à l’un ou l’autre éditeur d’attirer l’attention des lecteurs, et ainsi occuper les meilleurs classements des ventes. En fait, mon intérêt pour la BD a évolué : l’intérêt de départ (le genre, que ce soit super-héros ou humoristique) laisse de plus en plus la place, ou plutôt de la place, au coté technique de la BD (dessin et scénario). Donc, je commence à m’intéresser aux crédits des réalisateurs de mes lectures favorites. En fait, le premier auteur a m’avoir séduit, dans les premières années de lecture, était Curt Swan, artiste officiant sur les divers exploits de Superman, chez DC Comics. Bien que plus tard, je trouve les histoires naïves par rapport aux productions de Marvel, j’appréciais ce graphisme propre, réaliste, agréable à lire. Mais il ne fut pas le premier artiste dont je cherchai à connaître le nom. J’ai aussi très vite remarqué le dynamique Gil Kane à travers ses Atom et Green Lantern, mais sans en chercher plus. Non, celui dont je devins fan, et qui reste à ce jour mon illustrateur préféré est (surprise pour beaucoup de ceux qui me connaissent...) NEAL ADAMS (alors, surpris ?). Adams, c’est un style réaliste presque photographique, une mise en page ultra-dynamique, qui reste fluide, logique, et agréable à la lecture. Sans compter que les récits qu’il illustre sont en général beaucoup mieux écrits, et plus intéressant, que la moyenne (je pense ici aux séries telles Deadman et Green Lantern chez DC Comics). Et puis, il se révèla tellement magnifique sur Batman ! Bien entendu, par la suite, j’ai suivi tout ce que Neal Adams a entrepris de réaliser : les différents séries qu’il a illustrées chez DC ou Marvel (Batman, Green Lantern, Deadman, Avengers, X-Men...), les récits réalisés pour les autres éditeurs (chez Warren des histoires d’horreur dans divers magazines, chez Charlton, avec le studio Continuity et les Crusty Bunkers diverses séries et illustrations de couverture, chez Atlas des couvertures, etc...), le lancement du magazine Echo of Futurepast, puis de la maison d’édition Continuity Comics (et la création de plein de personnages tels Megalith, Armor, Toyboy, Samuree, Knighthawk...), sa participation à Pacific Comics (avec Ms Mystic et Skateman), et les nombreuses illustrations (couvertures et autres) dans 18
les revues et magazines consacrés à la BD. J’ai apprécié de voir sa participation active dans la lutte pour les droits des auteurs, et notamment pour les créateurs de Superman Joe Shuster et Jerry Siegel. Même si Neal Adams est souvent considéré comme une diva (ce qui n’est pas faux !), il n’empêche qu’il reste l’un des auteurs les plus important dans le milieu du comic-book, tant pour ses qualités d’illustrateur que pour ses combats pour le medium. Puisqu’il me faut sélectionner mes achats, je devient plus attentif aux crédits des réalisateurs, et principalement des dessinateurs de mes BD : outre Neal Adams, les noms de George Tuska (pour les Iron Man), Jack Kirby (les Quatres Fantastiques, et bien d’autres séries !), Gil Kane (toujours pour Green Lantern et Atom), Curt Swan, et plus tard Steve Ditko, John Byrne, Jim Starlin et George Perez, seront parmi mes favoris de mes débuts de lecteur-collectionneur. Avec le temps, l’intérêt porté aux BD évolue. Pour autant que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé dessiner. Je dois reconnaître que mon père, à travers quelques travaux que j’ai retrouvé, était assez habile, et que mon frère, tant en illustration qu’en photographie, est doué ! Pour moi, c’était laborieux, mais je dessinais. A l’école primaire, il y avait même moyen de gagner des ‘bons points’ en produisant un dessin par semaine, le meilleur étant affiché dans un local. J’ai eu pas mal de points, et 2 ou 3 dessins affichés ! Je me souviens aussi qu’il y avait eu un concours communal (pour les enfants uniquement), ou j’avais reçu le deuxième prix. Et je n’étais pas content : le concours permettait soit de reprendre un dessin existant, soit de réaliser une création originale. Tout le monde a donc recopié le même dessin, et moi je me suis lancé dans une création. Et quand bien même je dois avouer que la reproduction de la gagnante du concours était d’excellente facture, je trouvais avoir été plus méritant, de par la créativité développée, bien que mon illustration était nettement plus ‘naïve’... Je n’ai jamais eu de chance avec les concours, j’en ai gagné un lors de mes études supérieures en Arts Plastiques (mes vraies belles années d’études, les meilleurs souvenir de l’école !), un projet d’affiche pour un événement de bienfaisance, mais l’affiche n’a jamais été produite, la manifestation ayant été annulée ! Sigh... Bon, durant mes études secondaires (en Sciences Economiques), j’ai aussi gagné un double concours, où il fallait trouver le nom et créer la 19
couverture d’un journal publié par l’établissement scolaire, et dont je suis sorti vainqueur tant pour l’illustration que pour le nom à donner à la revue. ‘Ouf, le journal de la détente’, c’est une de mes créations, mais le dessin que j’ai réalisé pour l’illustrer consistait en fait en une reprise d’une illustration publicitaire (redessiné à ma façon, mais bon...). A noter que j’avais gagné un 33 tour de mon choix (je voulais du ZZ Top !), que je n’ai jamais reçu... La BD (tant en lecture qu’en pratique) devint surtout le seul moyen de faire passer le calvaire que commençait à représenter l’école pour moi : je n’aimais vraiment pas ces années passées en secondaire, même si je garde le bon souvenir de deux ou trois professeurs géniaux, et cinq ou six camarades de classes sympathiques. Pour certains étudiants, l’école est un monde merveilleux (et adultes, c’est le souvenir qu’ils en ont), mais pour d’autres, c’est le tout en un : tribunal, la sentence et peloton d’exécution ! J’étais devenu un élève très moyen, démotivé. Et curieusement perçu comme un intellectuel (je ne portais pourtant pas de lunettes à cette période !). La BD remontait mon moral, et me permis même d’évoluer dans certaines branches (l’anglais par exemple, quand j’ai commencé à acheter des revues américaines). Mais je m’égare ! J’aime la BD, j’aime dessiner... vous me voyez venir ! Assez vite, je dessine mes personnages préférés, et je me rends compte que ça ne va pas : malgré mes (hum) efforts, le résultat ne ressemble pas à ce que je peux lire. Et cela ne s’arrange pas lorsque je vois ce dont Neal Adams est capable ! Bon, j’ai une bonne dizaine d’année (douze ans peut-être), je décide de devenir un jour Neal Adams (bon ça va, arrêtez de rire !). Mais je me dis qu’un talent pareil, ça ne se conçoit pas en un jour, et je me dis qu’il vaudrait mieux copier d’autres genres, peut-être plus à ma portée...
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Chapitre Troisième : Interlude !
Et puis bam, un autre événement arrive : GOLDORAK ! Comme tous les enfants de l’époque, je deviens dingue du personnage (imaginez quand même qu’il s’agit de la seule série animée dont je n’aurai raté aucun épisode à la télé !!!), je lis toutes les BD, les livres, je vais voir le film au cinéma, j’achète quelques jouets (pas trop parce que c’est cher), je vis et je dors Goldorak. Je dessine mes propres BD inspiré de la série. Il faut avouer, je trouve encore à ce jour que le design des personnages (Actarus, Alcor et les vilains), des robots et engins spatiaux (Goldorak, les Golgoths et Antéraks) et monstres divers, était plutôt réussi. Dans le contexte de l’époque, les ‘experts’ (médecins, professeurs,...) défendaient leurs théories, pour les uns Goldorak était un vrai danger pour les enfants, pour les autres (dont Françoise Dolto) le personnage et la série ne représentait aucun danger, et convenait à développer l’imagination. Par contre, peu d’autres séries nippones m’ont vraiment autant passionné, tout au plus Albator (et son superbe vaisseau), et dans le genre série télé, San Ku Kai. Tous les autres dessins animés et séries télé japonaises ne m’ont pas convaincu... Je ne suis pas plus intéressé par le manga. Je cherche aussi les adaptations en BD de Goldorak, et découvre alors un merveilleux journal, ‘Télé-Junior’. Au départ consacré à l’adaptation des séries (tant les dessins animés que les séries télé), le journal évoluera et publiera aussi les nouvelles aventures de Lucky Luke, ou offrira des rééditions d’autres BD connues. Sans compter l’utilisation des personnages Marvel (l’homme Araignée, Hulk, les Quatre Fantastiques...), généralement illustrés par le génial Gérald Forton (bien que l’on ait aussi eut droit au comic-strip des super héros de DC Comics, dessiné par George Tuska). Télé-Junior reste aussi cher à mon coeur parce que j’y ai eut une BD publiée dans le courrier des lecteurs (n° 49 du 15-21 septembre 1981), une histoire de super-héros bien entendu !). Il y a aussi eut l’apparition de Star Wars. Mais les 3 premiers films étant 21
espacés de trois ans, l’influence (et la passion) de cet univers se passa différemment, au point de ne plus vraiment m’intéresser... si ce n’est par les versions comics ! Nous en reparlerons plus tard. Et curieusement, la plupart des dessins animés des années 80 (autres que les productions japonaises), comme par exemple GI Joe, ne m’intéresseront pas. L’âge, sans doute, m’éloigne de ce médium...
Une liste de mes auteurs préférés, probablement dressée fin des années 70, quand je ne connaissais pas encore les comic-books originaux. Curieusement Neal Adams n’est que troisième sur la liste, derrière le King Kirby et Gil Kane dont j’appréciais vraiment beaucoup les Geen Lantern semble-t-il. Beaucoup d’auteurs manquent à l’appel (je les découvrirai dans la seconde moitié des années 80), et d’autres, dont j’apprécie toujours le travail, ne font plus partie de mes lectures privilégiées de nos jours. Que de souvenirs et de lectures, quand même !
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Chapitre Quatrième : Retour aux affaires.
Et pendant ce temps, je continue de lire les exploits de mes super-héros préférés... J’en reviens à mon idée de devenir un jour dessinateur (quelle tête de bois !), et me remets à dessiner d’après les auteurs de comics (sauf Adams donc !). Et de me lancer dans la copie de Gene Colan (le style réaliste cinématographique, simple, hein), de Tuska (la solide BD classique, ben tiens), de Swan (allez hop), et même des illustrateurs français qui travaillaient pour Lug ou Arédit. Je trouve que mon graphisme est un peu mieux, mais que ce n’est pas ça quand même ! A l’époque, je fais une erreur monumentale, décidant de repartir à zéro, je jette (après les avoir déchiré) tous mes dessins ! Tous ces souvenirs sont définitivement perdus... Je me dis que je vais uniquement travailler sur le style d’un seul artiste (toujours autre que le dieu Adams bien sûr !), qui allie à la fois assez de réalisme que pour approcher le but final, mais qui me semble plus abordable. Une erreur de jugement, ça peut parfois se révéler très utile pour l’évolution de l’analyse, de la rigueur, de la créativité. Et pour devenir un peu moins naïf aussi ! Car c’est à ce moment que je m’attaque à JACK KIRBY.
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Chapitre Cinquième : Passion !
Et de commencer à dessiner d’après Kirby ... Et de ne pas trouver cela aussi simple que ça en a l’air ! Parce que Jack Kirby, il arrive à dessiner des personnages qui semblent réalistes, mais en utilisant, dans sa façon de dessiner, d’autres traits que ceux utilisés par la majorité (si pas tous) des artistes. Ainsi, il arrive à illustrer la musculature des super-héros en créant des sortes d’ovales reliés entre eux par des traits constitués de pleins et déliés. Kirby ne représente pas la réalité (comme Adams) mais en donne l’illusion par une conception graphique originale. Là, je fais une découverte monumentale : le dessin n’est pas que le fait d’essayer de reproduire le plus fidèlement quelque chose, mais d’en faire passer (comprendre, interpréter,...) l’idée par une image. Et là où je ne m’intéressais qu’aux personnages, je comprends que pour tout ce que contient un dessin (décors, détails...), en l’occurrence dans une case de BD, se doit d’être traité dans un même souci, donc dans un ‘style’. Les quelques années suivantes, je continuerai à dessiner d’après Kirby, commençant à comprendre sa technique, et le trouvant de plus en plus intéressant... En 1981, un autre événement se passe dans ma vie. Le ‘Big C’ vient me prendre mon parrain, pour qui j’ai un amour profond. C’est un cap difficile à passer, et Jack Kirby me sera d’une grande aide. Parce que le hasard fait, qu’à la même époque, je découvre quelques exemplaires de revues consacrés aux artistes américains (des revues 25
américaines tels ‘The Comics Journal’ ou ‘Comic Scene’), et ainsi je découvre pour la première fois le visage de Kirby. Et je ne sais pas pourquoi, je l’identifie ‘physiquement’ à mon parent disparu. La découverte des magazines est une chose magnifique : je retrouve ça et là des informations (tant sur les artistes, du genre date de naissance, photo, illustrations autres que BD..., que sur la production de BD : biographies, nouveautés,...) qui me sont utiles pour mes collections ! Et plus j’en apprends sur Jack Kirby, et plus je comprends pourquoi certains l’appelle le ‘King’. Pour ceux qui ne connaissent pas Jack Kirby, voici un bref aperçu de sa carrière :
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ack Kirby, né Jacob Kurtzberg le 28 août 1917. C’est en 1942 qu’il changera officiellement son nom en Jack Kirby. En 1935, il entre aux studios Max Fleisher, ou il dessinera pour les dessins animés de Popeye. En 1937, il se lance dans le comic-strip, où sous différents pseudonymes, tels Jack Curtiss, Bob Brown, Teddy, Ted Gray, Richard Lee, Fred Sande, Michael Griffith, Kelly Floyd, Lance Kirby,…, il réalise diverses séries en tous genres (humour, western, aventure) telles Cyclone Burke, The Black Buccaneer, Socko the Sea Dog, Abdul Jones, Wilton of the Wesrt, The Lone Rider… En 1939, il dessinera son premier super-héros: The Blue Beetle (en tant que ghost artist de Charles Nicolas). Ensuite, il rencontre Joe Simon, et leur association les révèlera dans le monde des comics à travers leurs nombreuses séries: Captain America, Sandman, Fighting American, The Boys Commandos, The Newsboys Legion…, des super-héros ou des groupes de jeunes, séries nées pendant ou après la guerre. Les 2 compères se sont attaqués à d’autres types de séries, toujours avec succès: la romance (un genre qu’ils ont créés, avec My Date, Young Romance), de la magie/SF (Yours Dreams, Black Magic), du western (Bull’s Eye, Boy’s Ranch). Ils créeront même leur propre maison d’édition. Hélas, la censure se développe aux USA à partir de 1954, et le monde des comic-books s’en voit profondément affecté. En 1956, ils mettent fin à leur association. En 1957, Kirby crée, chez DC Comics, The Challengers of The Unknown (encré par Wallace Wood !). Entre 1958 et 1961, il réalise beaucoup de récits de monstres et de westerns
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pour Marvel, souvent encrés par Dick Ayers. A partir de 1961, chez Marvel, associé à Stan Lee, débute l’une des plus prolifiques et des plus belles ères kirbyennes, avec la création de Fantastic Four, Thor, Hulk, The Avengers, The X-Men, Nick Fury et le Shield, la reprise de Captain America… Son style, mêlant une certaine forme de réalisme caricatural, de puissance et de mouvement, de dynamisme, se façonnera principalement sur les séries Fantastic Four et Thor, à partir de 1965. Il sera à l’époque principalement encré par le talentueux Joe Sinnott, et le controversé mais prolifique Vince Colletta. En 1971, Kirby quitte Marvel pour DC Comics, où son style graphique atteindra des sommets sous l’encrage de Mike Royer. Il écrira ses propres séries, telle la tétralogie New Gods-Forever PeopleMister Miracle-Superman’s Pal Jimmy Olsen, mais aussi d’autres de ses créations (Kamandi, Omac, The Demon, Atlas, Dingbats, Manhunter, Sandman) ou reprises (The Losers dans Our Fighting Forces). En 1976, il retourne chez Marvel, reprend Captain America et Black Panther, adapte 2001 A Space Oddyssey, crée Devil Dinosaur, The Eternals (les New Gods sauce Marvel, où les dieux sont des extraterrestres!), Machine Man. Il réalisera de nombreuses couvertures pour d’autres séries, et dessinera aussi un numéro de What if !? mettant en scène les Fantastic Four composé de … Stan Lee et Jack Kirby (entre autres). En 1979, Kirby se retire des comics (suite à un problème de restitution d’originaux chez Marvel), et reprend le chemin des cartoons, chez Ruby Spears ou Hanna Barbera (Thundar, Fantastic Four, Rambo, Scoubidou…). En 1980, retour au comic-strip pour l’adaptation de The Black Hole, le film de Disney. En 1981, il revient aux comic-books, tout d’abord chez Eclipse où il collabore avec Steve Gerber sur la série Destroyer Duck, et ensuite chez Pacific, où il lancera Captain Victory and His Galactic Rangers, et un peu plus tard Silver Star. En 1982, il dessinera un comic en 3-D pour 3-D Cosmic Publication. En 1984, il retourne chez DC comics, qui lui permet de terminer sa tétralogie New Gods (réédition agrémentée d’une nouvelle histoire et un graphic Novel, The Hunger Dogs), mais surtout lui permet d’avoir des royalties sur sa nouvelle interprétation de ces personnages, qui seront développés dans une ligne de figurines, ainsi que des mini-séries en comics auxquelles participera Kirby, soit en tant que scénariste, soit en tant que dessinateur : 27
Super Powers I et II. Il réalisera encore un numéro de DC Comics Presents (le n° 84), où il retrouve les Challengers of the Unknown. Il nous offrira encore, en quelques rares occasions, une illustration ou une couverture pour divers éditeurs (Genesis West, Archie…) Par la suite, affaibli par un état de santé fragilisé par une vue défaillante, des problèmes articulaires et cardiaques, Kirby laissera quelques éditeurs développer des univers sur base de certaines créations jamais usitées auparavant : chez Topps, on retrouvera Teen Agents, Satan’s Six, Bombast, Captain Glory, Nightglidder, et chez Image (puis Genesis West) Phantom Force. Kirby nous quitte en 1994. De nombreuses rééditions nous permettent de ne pas l’oublier. Mieux encore, un magazine de grande qualité nous invite à redécouvrir toute l’étendue de son talent, dans The Jack Kirby Collector, publié par TwoMorrows. Le même éditeur qui nous proposera, plus tard les versions crayonnées de CaptainVictory et de Silver Star ! Notons la tentative de Jeremy Kirby (petit-fils du King !) de relancer Captain Victory chez… Jack Kirby Comics ! Enfin, en 2006, une nouvelle série, basée sur des concepts de Kirby, se voit publier chez Marvel (!), sur scénario de Lisa Kirby (fille du King !), assistée de Michael Thibodeaux et Richard French : The Galactic Bounty Hunters (six numéros). Parions que Kirby nous surprendra encore dans l’avenir (il reste quelques concepts à développer…).
The Silver Surfer : Sketch d’après Kirby 28
Chapitre Sixième : DUPA.
Tout ne fut pas noir en 1981. A l’époque, ma série franco-belge préférée était CUBITUS, de Dupa, publiée dans le journal TINTIN. Le hasard, phénomène qui arrivera souvent dans ma vie d’amateur de BD, va me permettre de vivre une journée de rêve. Ainsi un jour un collègue de mon père lui dit connaître, dans son voisinage, une personne qui travaille chez Dupa ! Un peu après, je fais donc connaissance d’Hilda (et son mari Helmut), qui effectivement travaille chez Dupa, s’occupant de l’entretien de la maison et du ménage. Un jour, je suis embarqué (tôt le matin !) à Limal, j’arrive avant le petit-déjeuner et découvre la famille Dupanloup en toute simplicité, Dupa, son épouse et ses deux filles. Petit déjeuner, discussion sur Cubitus, je m’apprête de surcroît à entrer dans le studio, où mon idole me propose de dessiner un peu, histoire de me donner quelques trucs ! La belle histoire se grippe un peu, Dupa reçoit un coup de fil du journal Tintin, il doit produire d’urgence 4 pages pour je ne sais plus quel numéro spécial... Bref, il doit travailler, et s’isole donc dans son atelier. Bah, il n’empêche que j’ai passé une journée merveilleuse, j’ai reçu des albums de Cubitus (certains dédicacés à mon nom !!!), et j’en garde quelques photos et souvenirs cher à mon coeur. D’autant plus que pendant de nombreuses années, nous nous sommes échangés nos ‘Meilleurs Voeux’ à chaque nouvelles années. Et nos chemins se recroiseront.
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Incroyable, sur cette photo j’ai 15 ans… Je reste toujours ému en pensant à cette journée passée chez Dupa, qui a vraiment occupé une place importante dans ma vie de lecteur.
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Chapitre Septième : Révolution !
Ce qu’il y a de merveilleux aussi, c’est l ‘évolution qui se passe dans le milieu du comic-book dans les années 80. D’une part, par période, on retrouve dans nos kiosques quelques comics de chez Marvel et DC Comics. Ce qui est terrible, c’est le prix à payer : un comic de l’époque, chez ces deux éditeurs, était vendu entre 0,60 dollars et 0,75 dollars aux USA, et je les payais en Belgique jusqu’à 95 francs Belges, soit environs 2,40 Euros ! Actuellement, un comic vaut 3-4 dollars (et même plus), et je le paie environ 2,40 Euros... Mais surtout, aux USA, de nouveaux petits éditeurs (ce que l’on appellera ‘Les Indépendants’) font irruption sur le marché, et permettent à de nombreux artistes (dont les Kirby, Adams, Ditko...) de réaliser ‘leurs’ BD. Le problème, c’est que ces BD d’éditeurs indépendants sont rarement traduit (Arédit en fait quelques unes), et que je me désole de ne pouvoir lire les ‘Captain Victory’, ‘Silver Star’ de Kirby, ou les ‘Ms Mystic’ de Neal Adams. Comment trouver les productions de Pacific, Eclipse, First, Continuity ? Le hasard (qui me poursuit...) me fait découvrir un fanzine français consacré aux comics, SCARCE (revue qui existe toujours de nos jours !), et grâce aux petites annonces, je commence à trouver (et donc collectionner) les comics dans leurs versions originales. Mes parents vont aussi jouer un grand rôle dans ma façon de collectionner : pour mes 20 ans, ils se proposent de me faire un cadeau de mon choix (je connaissais leur budget, bien entendu). Je leur demande si je peux commander 20 comic-books (les 31
Kirby inédits !). C’était la première fois que je me décidais à rechercher (avant cela, j’avais trouvé quelques comics sans vraiment chercher, achetant ce qui se présentait même si ce n’était pas de mes auteurs favoris) et donc collectionner les versions originales. L’histoire continue de s’écrire ! J’achète auprès d’un particulier ou d’un libraire, en France, principalement les comics non traduits, les nouvelles productions des indépendants dans un premier temps, mais aussi par la suite des comics Marvel ou DC. Il faut avouer aussi que je commande beaucoup de publications des éditions Arédit, jusqu’au jour ou cet éditeur disparaît. Sur Bruxelles, avec mon père et mon frère, je découvre des librairies spécialisées en BD neuves et anciennes, et chez certains (notamment chez Curiosity House de Michel Deligne, ou The Skull), je trouve quelques comics DC ou Marvel. Au détour de nos pérégrinations, nous ferons connaissance d’une certaine Eliane, qui a repris une librairie sous le nom de Forbidden World, rue Hôtel des Monnaies... De nouveau je trouve pas mal de revues (The Comics Journal) et quelques fanzines US. En 1987, je découvre pour la première fois le Festival d’Angoulême. Une aventure, je n’avais pas beaucoup de moyens financiers, et je tombe sur un stand plein de comics, avec entre autre les Fantastic Four de Kirby ! Encore abordable (de 10 à 20 francs français pour les numéros situés entre le cinquantième et le centième) ! Pour pouvoir acheter d’autres comics, je profite d’un stand vantant la production de pommes (!), et ne fait pendant mes deux jours sur place que des menus à base de ce fruit (heureusement, il y avait de la variété, des rouges, des jaunes, des vertes...). Je retourne à Angoulême l’année suivante, avec un peu plus de finances (!), mais au lieu de me ruer sur les FF de Kirby (que je connaissais en traduction française), je préfère m’attaquer aux nouveautés de DC (Man of Steel de Byrne, Crisis on Infinite Earths,...). J’achète même une figurine de ‘The Thing’ (la Chose) produite par Mego dans les années 70 (que plein de gens trouvait moche, moi pas...). C’est aussi lors d’un de ces Angoulême que je rencontrerai un de mes premiers dessinateurs de comics, Dave Gibbons, dédicaçant les versions françaises de Watchmen ! En parlant de festival BD, Charleroi (Belgique) en a connu l’un des plus beaux, qui m’a permis, par hasard (!) de rencontrer Sergio Aragones : cette année là, l’un des artiste mis à l’honneur était François Walthéry, et Sergio Aragones, un ami de Walthéry, avait été ‘invité surprise’ pour l’occasion ! Après une interview auprès d’une radio belge, Aragones prit sa petite 32
valise, s’asseyant à une petite table, il en sorti une rame de papier machine, un marqueur, et se lança dans une scéance de dédicace improvisée ! Pour tous les personnes présentes, il réalisa des ‘Alfred E. Newman’ de Mad, sauf pour moi, qui lui ai demandé Groo ! Je commencerai aussi à écrire l’un ou l’autre article, le premier étant pour ‘Comicworld’ n° 9 de septembre 1986 (un article sur Jack Kirby !), ou pour Scarce (un article sur un numéro du nouveau Superman de John Byrne). Je crée aussi un strip de BD humoristique, pastiche de super-héros, Mister P (première création en 1984, revu et corrigé en 1988 lors de quelques cours en élève libre à l’Académie de Tournai, avec le génial Antonio Cossu, cours que je regrette bien de ne pas avoir pu poursuivre parce que je débutai ma vie professionnelle), qui sera édité dans plusieurs fanzines et magazines (Swof, Kirby, Insolit...) entre 1988 et 2008. J’aurai même l’audace d’envoyer un dossier de présentation aux éditions du Lombard, qui après l’avoir étudié, me donneront une réponse négative ! Je dois ajouter qu’entre 1985 et I988, après avoir fait mes ‘Humanités’ (cours secondaires inférieur et supérieur) en sciences-économiques, j’ai suivi un régendat en Arts Plastiques (cours supérieur de types cours) ou j’ai obtenu mon Agrégation de l’enseignement secondaire inférieur (je suis devenu prof !). Le seul but poursuivi au départ étant d’en apprendre un peu plus sur les techniques du dessin. Les débuts furent difficiles, car il fallait assimiler un vocabulaire et une connaissance technique. Mais avec de bons professeurs, et des collègues étudiantes (j’étais le seul garçon de la classe !) motivées et solidaires, tout est possible ! Imaginez que lors d’un examen (présentation d’un mémoire) en histoire de l’Art, mon exposé portait sur Jack Kirby (j’avais réalisé des photos imprimées en format poster, amené des comics,...), allant jusqu’à faire des comparaisons avec le Pop Art... Le jury avait été emballé ! A la fin des mes études, un autre mémoire (plus technique) portait sur l’encre et technique d’encrage, dont une bonne partie fut illustrée par des extraits de BD ! Dessin de G. Vanhevel
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L’un de mes prof était Georges Vanhevel, un graphiste connu (qui illustre entre autres de superbes affiches), qui s’intéressait à beaucoup de chose dont la BD (dans mes souvenirs, il m’avait dit avoir été se présenter avec quelques projets chez quelques éditeurs, sans suite). Dans les premiers jours de cours, j’avais réalisé, pour un autre prof, une gouache en très grand format, vachement inspirée par Jack Kirby, avec une connotation un peu mystique (un personnage très ‘super-héros mais sans tête -un point d’interrogation en tenait lieu et place !-, avec une croix chrétienne autour du cou, attitude dynamique). Le dessin, techniquement, était d’une nullité... Georges avait pourtant trouvé la composition intéressante, dynamique. Le fait qu’il en ait parlé positivement m’a probablement encouragé à poursuivre mes études. Georges, merci ! J’ai été invité par un atelier de peintres reconnus, en vue d’exposer au Japon (l’un d’eux avait été dans un des jurys d’examens, et avait remarqué une de mes composition : une sorte de joueur de football américain bodybuildé, apparaissant sans pieds -en fait les jambes se plantent dans un pot de fleurs-, dans un très grand format). Ce qui impliquait d’arrêter mes études, alors qu’il ne me restait plus que cinq mois pour obtenir mes diplômes. J’ai refusé l’offre, en me disant que Une période assez chouette était celle ou j’assistais aux l’occasion pourrait enregistrements d’émissions de télévision, du genre variété ou humour. Me voilà, vers 15-17 ans, demandant un autographe se représenter ‘un au chanteur du duo Ottawan (…Elle est Disco…). Le chanteur peu plus tard’, et la chanteuse ne devaient pas dépasser le mètre 60 (sans j’attends toujours... décompter les talons hauts !). Et curieusement, le chanteur Suite à mes études, signait ses autographes et ceux de la chanteuse. Comprenne qui pourra (ou ce qu’on voudra…). Beaucoup de bons sur invitation d’un souvenirs me reviennent quand je revois les signatures de professeur dont Michel Sardou, Plastic Bertrand, Pierre Doris, Michel Leeb, j’avais été stagiaire, Stéphane Steeman, Pierre Tchierna, Patrick Sébastien, Annie je collabore, en tant Cordy, Les Charlots, Adamo, Frédéric François… Et certains faisaient des petits dessins en plus de leurs signatures ! Mais que dessinateur bon, ma préférence reste la BD ! 34
puis d’illustrateur, et dans le comité de rédaction (seul homme du groupe !), à un journal consacré à la psychologie (Les Nouvelles du Tournesol, entre 1988 et 1991). Cela reste une merveilleuse expérience. Enfin, des expériences inoubliables furent d’être spectateur dans des shows télévisés en Belgique : un ‘Chanson à la Carte’, quelques ‘Voulez-vous jouer ?’ et ‘Zygomaticorama’, le lancement du ‘Tic Tac Show’... J’étais aussi chasseur d’autographes de chanteurs de variétés et autres artistes, acteurs… ! Mais l’émission la plus intéressante fut ‘La Belge Epoque’, présentée par Stéphane Steeman et Marion, et dans laquelle il y avait un jeu tournant autour d’un dessin réalisé par... Tibet ! J’ai donc ainsi croisé Tibet une dizaine de fois, et lui ai demandé 6 ou 7 fois un dessin après les enregistrements qui avaient lieu au Centre Culturel d’Auderghem (bien plus convivial que les studios de Bruxelles). Ce qu’il a toujours effectué avec beaucoup de gentillesse. Je me souviens qu’à cette période, certains ‘amateurs’ de BD répandaient l’information que Tibet ne dessinait jamais Ric Hochet en dédicace, préférant réaliser Kid Ordin ou Chick Bill. Mais j’ai eu droit à Ric Hochet, sans le demander ! J’ai malheureusement raté l’émission qui accueillait Franquin, mais mon père y était, et outre ses souvenirs de presqu’une heure à discuter en tête à tête avec le maître, il m’a ramené une dédicace (un Marsupilami !). Ce qui me fait souvenir que durant mes études supérieures (1987-1988), j’ai effectué un stage à la RTBF (Radio Télivision Belge Francophone) de Charleroi, durant lequel j’ai réalisé les plans de studios, des illustrations et textes (en lettrage baroque réalisé à la main levée svp !) qui sont passés à l’antenne pour un nouveau jeu qui s’intitulait ‘Double Sept’. Je n’avais qu’un défaut semble-t-il : j’étais trop rapide dans la réalisation des travaux demandés ! Ce qui est dommage, c’est que mon nom n’apparaît pas dans le générique... Mais j’ai pu récupérer pas mal de mes travaux. Je n’ai jamais vu ou rencontré Joe Dassin, mais mon frère et mon père bien ! Et mon frère, Dieu le bénisse, n’a pas oublié de demander pour moi un autographe à l’une de mes idoles ! La signature n’est pas datée, mais provient probablement de l’année 1980.
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Tibet… Outre le plaisir de l’avoir vu maintes fois lors d’enregistrement de La Belge Epoque à la RTBF, sans compter quelques festivals et séances de dédicaces par-ci par-là, Tibet m’a aussi permis, bien involontairement, de faire une découverte gastronomique ! Lors d’un festival d’Angoulême, à l’époque ou les amis de l’association de La Grande Ourse n’avaient pas de stand, on cherchait à se nourrir pas trop cher. Il se fait que cette année là, on découvre que Tibet offre, vers 13H00, un drink à ses amis artistes et aux journalistes, en je ne sais plus quelle occasion. Toute la bande se dit que l’occasion peut nous permettre de boire gratis… et nous nous ‘invitons’ à l’événement. Ce que Tibet (en tous cas les organisateurs) n’avait pas prévu, c’est qu’à cette heure précise, les auteurs étaient priés de commencer leurs séances de dédicaces, et que les journalistes couvraient d’autres manifestations ! Donc nous voilà, les petits belges inattendus, seuls en face du maître (un peu dépité) ! Qui, comme à son habitude, nous accueille chaleureusement. Et nous conseille de profiter du drink et de ses zakouskis (pour ne pas jeter!), ce que nous faisons avec plaisir (on avait faim et soif !). Tout en discutant avec Tibet, je me trouve un amuse-gueule qui me plait particulièrement, il semblait être fait à base de champignon à l’ail. Et puis, Tony me fait remarquer que d’habitude, il ne mange pas de ces petites bêtes… Et c’est comme ça que… j’ai découvert que les escargots, c’est bon ! Pour ça aussi, merci Tibet !
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Imaginez la tête du gamin de 15 ans à qui son père ramène son carnet (à spirale à feuille quadrillée !) d’autographes avec un Marsupilami de Franquin… Merci Papa ! Ah oui, pour lui, mon père a eu Gaston ! Ce qui est incroyable aussi, c’est le nombre d’offres qu’on m’a faite pour acheter ce dessin dans les années 80… Des offres, j’en recevrai aussi pour le dessin de The Thing (paru dans l’Hommage à Kirby) par Hausman.
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Chapitre Huitième : Editeur !
Après avoir découvert quelques zines français, je tombe sur une annonce dans le magazine ‘Ciné Revue’ (un annonceur des programmes télévisés en Belgique), concernant un fanzine belge consacré à la BD anglosaxonne : RASCAL. Le zine était une publication d’un certain Tony Larivière. J’achète, j’apprécie le concept, et un an plus tard, je décide de lancer mon propre fanzine. Au départ, je voulais créer un club, le ‘All American Comics Club’, mais le fait de devoir gérer un club (avec ses rencontres, ses adhérents,...) m’effraie un peu, et je décide finalement de lancer un petit journal, consacré aux comics en général, et à Jack Kirby en particulier : KIRBY nait en juin 1988 (bien que son lancement se fera véritablement en septembre), connaîtra 30 numéros plus un Spécial, sera prolongé par 4 numéros de ‘Comic Zone’, deux gros volume co-écrit avec Jean-Jacques Dupont, ‘Jack Kirby Un Maître et son Oeuvre’, ‘Jack Kirby Hommages’ (ou des artistes du monde entier réalise un dessin en hommage à Jack Kirby), puis, bien plus tard, avec d’autres créations : ‘Ionosphère Magazine’ (qui publie de la BD de SF et d’humour), et ‘Dossier’ (qui se consacre à un auteur par numéro). Quand je pense qu’au départ, je prévoyais de ne faire que 2 numéros du fanzine Kirby, histoire d’entrer en contact avec des fans belges de comics… En fait, un lecteur français, après avoir acheté les deux premiers numéros de Kirby, m’envoya par mandat postal l’équivalent d’un montant pour un abonnement à 4 numéros. Et comme lui renvoyer le mandat me paraissait onéreux, je me suis dis alors, pourquoi pas encore en faire quatre numéros de plus… Pauvre de moi ! Les tirages n’ont jamais été fort important, bien que certains numéros aient fait l’objet de rééditions. Je dirais que le tirage minimum était de 30 exemplaires, et que certains numéros ont du en connaître 200. Pas si mal pour un petit zine finalement. 39
Anecdote : un jour, je reçois un courrier, un artiste que je ne connaissais pas (si ce n’est qu’il est abonné au fanzine) se propose d’illustrer les couvertures de ‘Kirby’. Fort désireux de rester seul maître à bord, je réalise aussi les couvertures du zine, et je décline son offre. Peu après, il m’envoie quelques copies de ses illustrations. Et ce jour là Guy Dedecker devint le cover artist du fanzine Kirby ! Par la suite, j’apprendrai à mieux connaître Guy, son parcours BD (dans les fanzines et magazines, il a aussi été édité par Michel Deligne !) et les illustrations d’affiches. J’aime à faire appel à ses services, car non seulement il est doué, mais aussi fiable (délais, résultat en rapport à la demande,...). De rencontres en rencontres, Guy a été aussi édité par Lug, Thierry Mornet lui ayant donné la possibilité de réaliser des couvertures et illustrations pour les pockets, ainsi que de publier la suite d’une bd, ‘Le Maugré’, une fresque historique dont le début a été publié en un album aux éditions Point Image. La première rencontre ‘physique’ avec Guy est aussi une histoire : il était un jour de passage pas loin de chez moi, et s’amène donc à l’improviste, histoire de faire connaissance. Le problème, c’est que la veille, je m’étais fait extraire une dent de sagesse, et l’opération s’était mal déroulée : la dent se cassa, obligeant le chirurgien à inciser la gencive, extraire, recoudre, bref une heure d’opération au lieu des dix minutes prévues. Malgré la prise de médicaments et de poches de glace sur la mâchoire, le lendemain (donc le jour ou Guy se présente chez moi) j’avais une moitié de visage gonflée et presque noire (un petit ‘Eléphantman’, pas vraiment le super-héros dont on rêve !). Mais quelle impression j’ai du lui laisser !?! Ce qui me rappele tout autre chose. Toujours au festival BD de Charleroi, j’ai réalisé une ‘micro-interview’ de Moebius (au moment de la parution de son Silver Surfer chez Marvel), publiée dans le fanzine Kirby. Ce qui était surprenant, c’est que personne n’osait lui parler (imaginez une file d’attente de fans, albums en mains, qui passe devant l’idole sans un mot, Moebius concentré sur ses dessins, muet...). J’arrive, j’ose demander (les yeux des autres lecteurs, quelle fusillade !) si l’on pourrait trouver le temps de faire une interview, et Moebius, très amicalement, me dit être prêt à répondre tout de suite, en dessinant ! Ensuite je laisse la place, et le silence se réinstalle... Ambiance, vous avez dit ambiance ? A Charleroi encore, je rencontrerai Greg, nous parlerons de son ami Gil Kane (qui avait créé et dessiné Jason Drumm pour le journal Tintin, à l’origine à la demande de Greg), et il réalisa pour mon père une dédicace 40
avec le personnage du ‘Chat’ (autrefois publié dans le journal ‘Héroic Album’), qui servira aussi de couverture à un numéro du fanzine ‘Kirby’ !
KIRBY 13 : Un numéro mythique avec couverture de René Hausman !!!
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Premières tentatives de fanzines...
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Chapitre Neuvième : Second Interlude !
Dans les revues et comics, je découvre une référence aux ‘TMNT’. Mais qu’est-ce donc ? Après quelques recherches (sans internet à l’époque !), je découvre que ces quatre lettres font référence à Teenage Mutant Ninja Turtles (des jeunes tortues mutantes ninjas ?!?), mais aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’en ai aucune image. Il me faudra attendre le dessin animé pour découvrir le concept. Que je trouve intéressant, voir osé (les héros sont des tortues, quand même !), mais le dessin animé est trop axé pour une audience enfant que je ne suis plus ! Le hasard me fera changer d’avis... En ce temps-là, les libaires ‘traditionnels’ (entendez par là ceux qui vendent de la BD franco-belge) commencent à avoir quelques comics (US) en rayon. A Charleroi, chez Tropica BD, un jour comme tant d’autres, je tombe sur la réédition en gros volume (format européen) et colorisé de la série originale par l’éditeur américain First. La découverte de la BD originale, par Peter Laird et Kevin Eastman, deux auteurs inspirés (graphiquement) par Jack Kirby et Frank Miller, me convaincra de l’excellence de la série. Il ne s’agit pas d’une série pour enfant, mais plutôt pour un public un peu averti, jeune adulte : la série, bien que contenant de l’humour, est aussi assez violente. Je rechercherai les comics et séries dérivées, mais aussi les figurines, que je trouvais pas mal du tout. D’une collection à une autre, je me dis que les collectionner les figurines des personnages créés par Kirby serait original... Ces années là, une série de figurines (non articulées) ayant pour thème les super héros de Marvel était réalisée par une firme Espagnole. Aux USA, quelques figurines existaient aussi, avec les personnages de DC et Marvel. Quelques années plus, j’arrêterai les frais, car financièrement pas raisonnable ! 43
Ce qui me fait penser que les librairies m’offrent souvent d’heureux hasards. Quelques exemples : Pour un de mes anniversaires, mon frère cherche un comic (version originale donc) qui pourrait m’intéresser. Il connaît un peu mes goûts graphiquement (et donc le style Neal Adams), et comme cadeau je reçois un tradepaperback (gros volume rééditant plusieurs numéros d’une série) de ‘Jon Sabble, Freelance’ de Mike Grell. Je connaissais déjà le talent de l’artiste Mike Grell, dont j’avais apprécié les ‘Legion of Super Heroes’. Et le nom de la série ne m’était pas inconnu, apparaissant (dans les années 80) régulièrement dans les meilleures séries récompensées ça et là aux USA. Depuis lors, je collectionne aussi les productions de Mike Grell ! Chez le libraire ‘Schlirf Book’, à l’époque où l’on y trouvait des comics versions originales, j’eu le droit lors d’un de mes achats à quelques comics en cadeaux, dont du ‘Saint Georges’ (publié par la branche indépendant de Marvel, Epic), dessiné par le génial Klaus Janson. Je connaissais surtout Janson comme encreur (notamment du Daredevil de Frank Miller), mais la série m’a convaincu de... collectionner les travaux de Janson, tant en qualité d’encreur (un des meilleurs si pas le meilleur de la profession !) que de dessinateur. Merci Monsieur Yves Schlirf ! Chez Schlirf Book, j’ai aussi trouvé ma première planche de comic, une page des ‘Inhumans’ dessinée par Gil Kane et encrée par Vince Colletta ! Pendant longtemps j’ai cru que cette planche serait la seule de ma collection, disons que je me suis trompé... A travers mes achats par correspondance, j’aurai ainsi l’occasion d’acheter une planche de George Perez, de Steve Ditko, et de Jack Kirby (Wooooooo !). Au festival de BD de Charleroi, je trouverai du Cockrum, du Colan, du Kane, Larsen... Mais revenons aux Tortues Ninjas ! Durant mon service militaire (dernière levée à faire un an, les suivant ont fait 10 mois, le service obligatoire a disparu par la suite !), lors des rares moments de pause, je dessinais un ‘feuilleton’ en BD -une histoire de pirates sur une île au trésor- sur papier kraft, finissant toujours par ‘coming soon TMNT’. Les collègues se demandaient ou je voulais en venir, jusqu’au jour ou apparaissent les personnages. Gag ! Ensuite, l’adjudant en charge du service a demandé à ce que l’on ne gaspille plus le papier... Un peu plus tard, le même adjudant me demandera de réaliser quelques illustrations (thème de l’armée) pour décorer les murs ! Et un 44
autre adjudant me demandera de réaliser ses cartes de Voeux (ce qui me rapportera une bouteille d’alcool de pomme en remerciement !). Ce qui fut le plus beau, c’est l’accord donné par Mirage Studio (maison d’édition créée par Eastman et Laird, qui publie les aventures des TMNT) pour publier une aventure (en 2 pages) des Tortues Ninjas, réalisée par votre serviteur, dans mon fanzine Kirby ! A la même période, je tente de contacter Jack Kirby via un de ses éditeurs (Genesis West), mais il semble que mon courrier ne soit jamais arrivé à bon port. Dans une interview accordée au fabuleux magazine ‘The Jack Kirby Collector’, Roz Kirby ne se souvenait pas avoir reçu de copie de ce petit fanzine belge intitulé ‘Kirby’.
Mon premier Curriculum Vitae, qui a été publié tel quel dans le journal « Le Soir » en 1988. Il n’a rien donné, hélas ! Mon premier travail me fut offert sur un plateau après à peine 1 mois d’inscription au chômage, un boulot que peu d’enseignants voulaient, dans l’enseignement expérimental. Mes plus belles années dans l’enseignement, assurément. Place finalement perdue par l’obligation de faire le service militaire…
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Après le service militaire, me voilà en homme libre : moustache, impériale, et… cheveux longs ! Tout ça disparaîtra deux ans plus tard, quand je rentrai dans l’Administration Belge, histoire de paraître plus… sérieux peut-être ? N’empêche je me pose une question : en 1993, les cheveux plus court, j’étais en vacances à Prague. Peu après, dans un épisode de Victor Sackville, l’un des personnages (un méchant) portait moustache et impériale, l’action se situant à Prague… Aurais-je involontairement servi de modèle ?
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Chapitre Dixième : My pal Tony !
Le fanzine Kirby, sans jamais atteindre le principal objectif que je m’étais fixé, à savoir rencontrer plein de collectionneurs belges de comics américains, a connu quand même son petit succès, et m’a permi de faire pas mal de rencontre, dont un vrai amateur, un vrai passionné de BD (tant franco-belge que comics), un certain Tony Larivière. Oui, le même qui avait édité Rascal. Et qui apprécie mon fanzine ! Très vite on se rencontre, on se rend compte de nos atomes crochus, et Tony participe à l’élaboration du zine. Un jour, en supplément du journal, renait Rascal (tiens donc !), puis Tony décide de passer à la vitesse supérieure, et lance le fabuleux magazine ‘L’Inédit’ ! S’en suivra la création de la Fête de la Bande Dessinée à Andenne (au début à Seilles), et la réalisation (à travers de l’association sans but lucratif de la Grande Ourse, et de ses membres) de nombreux prints, sketchbooks, affiches, étiquettes de bière,... Anecdote : la Grande Ourse, nom utilisé en référence au dernier ours de Belgique tué par Charles Martel à Andenne, était utilisé pour la réalisation des étiquettes de bière. Lors d’une réunion de Tony et les autres membres de l’équipe, à laquelle je participais ‘librement’, ils cherchaient un nom pour l’association. Je leur suggère de garder la Grande Ourse, puisqu’après tout, ils sont reconnus par les étiquettes sous cette dénomination. Lors de la réunion suivante, ce fut adopté ! Je trouverai toujours bien une occasion de ‘travailler’ avec Tony et les amis de l’association, en les accompagnant à Angoulême (et les aidant sur leur stand), en intervenant auprès de quelques auteurs, en jouant les taxis, en amenant des idées, en participant à des projets... Avec le fanzine Kirby, et surtout avec Tony, d’autres belles rencontres, et amitiés, se feront. Des collectionneurs de comics, des artistes de BD, des éditeurs, des fanzineurs... des amis qui se reconnaîtront tous, j’en suis 47
convaincu. Mais avec Tony (et souvent accompagné d’un ou l’autre ami), on visite aussi quelques librairies (à Anvers par exemple), ou quelques festivals de comics en France (Villeneuve d’Ascq, Valenciennes), à la recherche de comics, magazines, portfolios, ou de rencontres d’auteurs favoris. Nous lancerons ensemble ‘Ionosphère Magazine’, et Tony réalise les maquettes des différents numéros de ‘Dossier’ ou de ‘Jack Kirby Hommages’. Et il lancera, sans que je le sache, mais en m’associant au projet, le blog consacré à Jack Kirby !
Klaus Janson à Villeneuve d’Ascq
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Chapitre Onzième : la fin de la période de rêve !
Et nous voilà dans les années 90 ... Pourtant, la fin des années 80 m’avait encore réservé une excellente surprise. La redécouverte de la librairie Forbidden World, qui débutera timidement, mais de façon terriblement efficace, à relancer la vente du comic-book en Belgique. Eliane et Cédric lanceront un deuxième magasin, uniquement réservé aux comics. J’y suis client depuis ! Anecdote : un jour, Eliane m’annonce son projet d’ouvrir le comic-shop, mais ne tient pas à le baptiser Forbidden World 2. Forbidden Planet existe déjà (aux USA et en Angleterre), et elle aimerait conserver le terme ‘Forbidden’ dans un nouveau nom. A un moment donné, je lui souffle l’idée Forbidden Zone, en m’inspirant de la série The Twilight Zone. Ouais, bon, bof. Un mois plus tard, Eliane m’apprend que le nom est enfin trouvé : ce sera Forbidden Zone... Hum, si mon père n’avait pas été témoin de l’histoire, je ne la raconterais pas ! Mais l’évolution du monde des comics ne me plait guère, les héros devenant ‘sombres’, on se demande parfois qui est le héros, qui est le méchant. Je suis un naif, qui pense toujours que la justice doit triompher, et qui ne peut admettre qu’un héros ne soit pas blanc, qu’un vilain ne soit pas noir... A moins que ce ne soit l’influence de Steve Ditko ? Le graphisme évolue, et s’inspirant des quelques auteurs à succès, une horde de clones peu doués s’abat sur le monde du comic-book. Bon, il reste de temps à autre une bonne surprise, mais je ne retrouve plus le comic comme je l’apprécie, comme je l’appréciais... 49
J’aime dessiner, de reproduire une situation, un personnage, de créer ou reproduire quelque chose qui me séduit visuellement. Mais j’ai aussi toujours apprécié de dessiner des petits crobards, de ceux qui durent deux minutes à réaliser, me basant sur une photo ou puisant dans l’imagination… j’adore essayer de réaliser un visage ou une main, un objet, une scène, parfois avec du décor (simplifié). Je dois en avoir conservé des milliers ! Je ne résiste pas au plaisir d’en reproduire quelques-uns, histoire de partager un peu de cette petite passion…
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En 1994, Tony me téléphone et m’apprend le décès de Jack Kirby. Une page vient de se tourner, un livre vient de se cloturer. Mon monde vient de changer. Une certaine nostalgie s’installe dans ma façon de rechercher du comicbooks, dans l’intérêt que je porte au genre. Ajoutons à cela une trop longue période sans emploi (qui me verra postuler pour une bouteillerie, un musée, la police, des administrations communales, un géant de l’alimentation, un service de nettoyage, la vente,...), qui me verra limiter au maximum mes finances à l’essentiel, me privant d’une partie de mes loisirs. Qui me permettra d’apprécier d’autant plus les parents géniaux qui m’ont tellement bien soutenu ! D’apprécier d’autant plus les amis, Eliane et Cédric en tête, car ils m’ont permis de continuer à poursuivre ma passion des comics en me soutenant à leur façon (ils savent de quoi je parle, merci encore !). Et my pal Tony, qui m’a reçu plus d’une fois sur son lieu de travail, pour discuter de tout et de rien (et de comics !), me permettant ainsi de continuer d’avoir une vie ‘sociale’ tout en restant proche des mes amis, et de ma passion (tant qu’à faire). Cette époque difficile de la première moitié des années 90 m’a aussi ouvert les yeux : je collectionne trop. Beaucoup trop. Je me rends compte qu’il y a de plus en plus de traductions en français, et que j’achète presque tout. Sans compter que j’ai finalement complété toutes les traductions Lug et Arédit. Mais que pratiquement plus aucune série ne m’intéresse vraiment (je ne lis qu’environ 20% du matériel traduit). De plus, l’essor du comicbook fait que mon budget (malmené par la crise de l’emploi) a pratiquement doublé (triplé ?) en quelques années. En septembre 1994, je prends la décision de ne plus rien collectionner en traductions françaises, et de me consacrer uniquement aux versions originales (tant pour les nouveautés que pour l’ancien). Toutefois, je collectionne encore des BD franco-belges de certains auteurs. Il n’empêche que, si je passe sur les quelques années pénibles, les années 90 auront du bon, du très bon aussi. Le simple fait de retrouver du travail, déjà ! Et les rencontres avec des dessinateurs. Comment imaginer par exemple, et quelle surprise, de recevoir un coup de téléphone d’un auteur tel ‘Momo’, alias Mauricet, qui à l’époque illustre une série dans Spirou : Cosmic Patrouille (un pastiche de super-héros), et qui plus tard travaillera sur la série ‘The Crossover’ pour Crossgen 51
(USA !), mais aussi dessinera ‘Mort de Trouille’ (Casterman), ‘Basket Dunk’ et ‘Cosmic Patrouille’ chez Bamboo. Faire une bouffe chez Tony qui me présente son oncle... Edouard Aidans ! Cachotier va ! Ah, Tony, il me permettra aussi de rencontrer des tas de jeunes talents : Etienne ‘Yuio’ Simon (dont je rapprocherai le graphisme à celui de Stan Sakai, Etienne a une vrai vision/ conception de la vie en générale et de la BD en particulier, un être d’une humanité et d’une sensibilité que sa stature ne laisse pas deviner, et un sens de l’humour...), Alain Henriet (un graphisme réaliste et solide, une grande productivité -plusieurs séries à son actif !-, un caractère bien trempé, avec aussi une vision de son métier), Didot, John Byrne, photographié lors de la Gao, et quelques autres... séance de dédicaces chez Forbidden D’entretenir quelques échanges Zone début des années 90. Il a épistolaires avec Jacques Kamb, suite fallu à tous les fans au moins un à publication d’article sur Zor et Mlouf quart d’heure pour le comprendre, tellement il avait un accent prononcé dans mon fanzine ! (héritage de l’époque ou il habitait Et lors d’une Fête de la BD à Andenne, à New York ?). Il en a dessiné, des Tony avait invité Dupa. J’étais heureux, She-Hulk et des Wolverine ! Moi, je ne l’avais plus revu depuis plus de 10 j’avais l’intention de demander un (personne n’y pensait, ans, et cela faisait 2 ou 3 ans qu’il ne Superman apparemment !), mais la personne répondait plus à mes voeux. Dupa vint qui me précédait l’ayant demandé, et avec une de ses voitures de collection moi voulant rester original, je lui ai (il était passionné de mécanique, motos finalement demandé un personnage et voitures), et comme tout le monde, issu des Next Men, Action Maxx. se gara à l’extérieur de l’enceinte de la Fête. Ce jour là, il y a eut un accident, une voiture rata son freinage et embouti... la voiture de Dupa. Il reparti aussitôt, et plutôt fâché. Je n’eus pas le temps de le (re)voir, et pensais que, étant donné que j’étais la personne qui avait transmis ses coordonnées à Tony, il ne voudrait plus entendre parler de moi. 52
Mais surtout comment imaginer qu’un jour, je puisse rencontrer des auteurs américains ? Chez Forbidden Zone, Elianne et Cédric inviteront de mes idoles tels John Byrne, Berni Wrightson, George Perez (que j’accompagnerai, avec Mauricet, tout une journée à la découverte de Bruxelles, quel souvenir !), et, ô joie, ô allégresse... Neal Adams ! Sans compter les Mike Mignola, Jim Lee, Adam Hughes, Ty Templeton, et tant d’autres. Dans un registre différent, ajoutons Gérald Forton, rencontré avec mon père, deux fans face à un maître qui nous fera l’infime honneur de nous passer son sketchbook, sous les regards étonnés (et non autorisés) des autres fans (de Bob Morane seulement ?). Un grand moment fut l’échange de courrier avec le créateur de SpiderMan, Steve Ditko ! J’avais réalisé quelques illustrations pour un fanzine américain lui dévoué, ‘Ditkomania’, et l’éditeur m’avait transmis ses coordonnées (mais en me demandant de ne pas le dire à Ditko !). J’ai donc entrepris d’écrire à ce fabuleux artiste, en me disant que vu sa réputation (quelqu’un de peu social), je ne devais pas m’attendre à une réponse. Une dizaine de jour plus tard, Ditko répondait à mon courrier, avec beaucoup de sympathie. Je lui réécris quelques mois plus tard, et rebelote, Ditko me répond très amicalement ! Grands souvenirs ! Tony Larivière, à travers sa ‘fête de la BD’, fera fort aussi. Lors de la deuxième édition, nous décidons de réaliser une expo hommage à Kirby. Puis Tony m’informe qu’il y aura la présence d’un auteur écossais, réalisant des comics en Angleterre et aux USA : Cam Kennedy. Cam Kennedy, le nom ne m’était pas inconnu : j’avais lu quelques un de ses comics : des rééditions américaines de séries anglaises, et ses Star Wars publiés par Dark Horse, qui avaient fait un énorme succès aux States, dont je trouvais le graphisme fort intéressant (dynamisme, mise en page,...), mais dont je n’avais pas apprécié la mise en couleurs directe. Une exposition des originaux se fit lors de la Fête de la BD à Seilles, à côté de celle de Kirby. Entre-temps, je fis connaissance de Monsieur Kennedy, qui fort heureusement parlait français (il a vécu en France de nombreuses années), et je l’ai même transporté dans ma voiture (woaw, une star du comic dans ma R5 !). Quand j’ai vu les originaux, surprise : les couleurs étaient magnifiques ! La reproduction en comic ne rendait vraiment pas hommage au travail de l’artiste ! Quelques mois plus tard, je reçu un colis de Cam Kennedy : pour m’être occupé de lui, il m’offrait 4 planches tirées de la série ‘The VC’s’ (comic anglais). Cam est un ami généreux, qui m’épatera encore de nombreuses fois par la suite... 53
Allez, anecdote : nous sommes au milieu d’un repas, en soirée, chez des amis, outre Cam et moi, il y a Tony, Patrice, et Dominique. Il faut savoir que Cam a beaucoup d’humour, et cette capacité à nous faire douter : estil sérieux là ou est ce qu’il nous joue un tour... A un moment, je me sens inspiré, je vais l’avoir. Faut que j’avoue aussi, les gens ont tendance (à l’époque en tout cas) à me voir comme quelqu’un d’extrêmement sérieux, réservé, timide, voire froid. Les pauvres... Bref, je commence à parler avec Cam, lui racontant les faits s’étant supposé passé la veille : Daniel : « tu vois Cam, comme je voulais bien t’accueillir à la sortie de l’aéroport, je me suis dis qu’un restaurant serait une façon de faire connaissance. Je me présente dans un des plus chics restau, en précisant que je tiens à inviter Monsieur Kennedy. Aussitôt, on m’installe à une table et on me fait découvrir les meilleurs plats, les meilleurs vins ! Je suis surpris, mais bon... Ensuite le Maître d’Hotel arrive, me demande si cela nous conviendra (tu parles !), et puis me demande si c’est... Ted Kennedy qui nous fera l’honneur de venir. » Cam : « hunhun » Daniel : « Ben, je réponds non. Il me demande si c’est John-John ? Ben non... Alors Madame... Là je le coupe, et je lui dis non, c’est Cam Kennedy ! Le Maître d’Hotel me demande s’il s’agit d’un cousin ou... Je le coupe de nouveau, et lui précise que non, Cam Kennedy est le dessinateur de la BD Star Wars... » Cam (qui me voit venir) : « Et ? » Daniel : « ... et je me suis retrouvé à la rue avec un grand coup de pied au derrière ! » Fou rire général. La fin des années 90, c’est aussi, et surtout, la rencontre d’Isabelle. Mais ceci est une autre histoire...
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Chapitre Douzième : Le 21ème siècle.
Et on arrive aux années 2000. Lors du festival d’Angoulême, je croise DUPA. Un an ou deux auparavant, je lui avait écrit, lui demandant s’il pouvait participer à l’un des ‘Hommages à Kirby’. Il m’avait téléphoné, très amicalement (ouf, oublié Andenne !), et m’avait donné son accord sur le principe, en fonction de son plan de travail. Je l’aborde donc à Angoulême, il me reconnait (woaw), et me confirme qu’il fera quelque chose, mais à l’époque, il devait redessiner des couvertures pour des rééditions de Cubitus. Poignées de mains, promesses de se revoir donc... Quelques mois plus tard, l’annonce de son décès nous surprendra tous. Un grand artiste venait de nous quitter. Le rêve de faire de la BD m’habite encore. Plus comme dessinateur, j’ai fini par comprendre que je n’avais pas le niveau. Fin d’un rêve, début d’un autre. Je m’attaque à l’écriture de scénarios d’histoires de SF, et je trouve en quelques amis tels Patrick Cortes ou Nicolas Van de Walle des illustrateurs formidables. Patrick, au retour d’un Angoulême, m’avait proposé de lui écrire un pastiche de super-héros. Je lui balance un pastiche de Batman, qui lui plait beaucoup. Pas qu’à lui d’ailleurs, Thierry Mornet me demande de lui présenter le projet une fois terminé, qui sait, les éditions Semic pourrait s’y intéresser. Malheureusement, Patrick, après avoir réalisé le crayonné de deux des quatre pages, doit abandonner. On pense confier la BD à une artiste douée, Sylvianne Lacroix, qui hélàs ne terminera pas le travail. Depuis je laisse ce scénar au frigo... mais conserve l’espoir de le réaliser. 55
Par la suite, avec Patrick Cortes, nous lancerons un nouveau personnage (qui sera publié dans Ionosphère Magazine), le Space Dog. La série a été proposée chez diverses maisons d’édition, parfois intéressée, sans suite. Avec Patrick, nous avons encore d’autres projets, l’histoire n’est pas terminée... Nicolas Van de Walle (que l’on retrouve au studio Jacques Martin !) a réalisé une histoire de SF. J’avais bon espoir que cette histoire soit publiée chez Semic en 2000, dans un pocket, mais l’affaire ne fut pas conclue. La BD fut aussi publiée dans Ionosphère Magazine. Chez Semic, j’étais tout prêt de voir une histoire de Zembla être L’ami Patrick Cortes a déjà réalisé deux de mes scénarios, mais, suite à nos voyages à acceptée, et Nicolas aurait pu en Angoulême, il m’envisage parfois comme être l’artiste, mais à cette période, un personnage à lui tout seul… Faut avouer la maison italienne détentrice des que parfois, je me laisse aller et commence droits n’a plus voulu que l’équipe à raconter des tonnes d’anecdotes de ma vie –toutes véridiques- et que parfois aussi (qui française propose des histoires a dit souvent ?), j’ai tendance à m’énerver originales. Encore raté ! pour des peccadilles… Bref, il m’a offert Sylvianne Lacroix réalisera le ce portrait en 2004, sur le voyage de retour découpage d’une histoire de SF d’Angoulême. J’aime bien ce portrait, il a tout compris, l’ami Cortes ! à la morale très proche de ce qui se faisait dans la ‘Twilight Zone’, qui sera finalement publiée telle quelle dans Iono. Enfin, avec un jeune David Billoir, une histoire de SF ‘historique’, inspirée des théories d’Erich Von Daniken, fut réalisée et publiée dans Ionosphère, et ensuite en Allemagne (dans OMI). Angoulême me permettra d’encore faire de chouettes rencontres. Ainsi un jour se présente Frédéric Maye, un fan de la série Dicentim de Jacques Kamb. A une époque, je lui avais photocopié et envoyé les 56
articles sur Jacques Kamb publiés dans le fanzine Kirby. Vu notre passion pour l’artiste français, nous réalisons un nouveau fanzine (je deviens producteur !), sobrement appelé ‘Dossier’, dont le premier numéro rendra hommage à Kamb. Reprise de contact avec le dessinateur de Zor et Mlouf, que j’arrive à faire inviter, et pour la première fois en scéance de dédicace en Belgique (!), à la Fête de la BD d’Andenne. Rencontre physique, beaucoup d’émotions, de joies et de plaisirs, ont contribués à faire là un de mes plus beaux week-end BD de ma vie. Avec Fédéric, je produirai aussi un hommage à Dicentim, et il collaborera, avec mon père et moi, au dossier de Gérald Forton.
Jacques Kamb
Une autre fois, en déambulant dans le salon, côté marchands-exposantscollections, je trouve, chez un libraire venu du Québec, des planches de la série ‘Elvira Mistress of the Dark’, un comic publié par Claypool, que je collectionne. Les planches sont en fait un dépôt de l’encreur, Louis Lachance. Le nom m’est connu : j’ai vite remarqué que cet encreur apportait une vrai qualité à la série : suivant les encreurs attribués, un dessinateur voyait son travail habituel vraiment mis en valeur, d’une qualité vraiment supérieure, et un encreur était à l’origine de ces embellissements, Louis Lachance. Contact fut pris par l’intermédiaire du libraire, en 2001, et après avoir convaincu Tony Larivière du talent de l’artiste Québecois, Louis 57
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Lachance se voit présenté, dès 2002, en Belgique, dans la revue « L’Inédit », et lors d’une exposition durant la neuvième « Fête de la BD et du Livre pour Enfants d’Andenne ». Il viendra bien vite à la Fête de la BD, l’occasion d’une première rencontre (il y en aura d’autres), d’élaborations de projets (et d’un numéro de Dossier !), et naissance d’une profonde amitié. Un événement important fut pour moi la découverte de l’e-mail (le courriel). C’est un moyen très rapide de communiquer, et de communiquer avec ses auteurs préférés, même aux USA. Tant pour entrer en contact que d’entretenir une amitié, l’e-mail est une belle invention. Parce qu’il faut avouer, le courrier postal est bien (surtout si on envoie des revues, dessins...), mais prend du temps, et le risque que le courrier se perde existe (bien que je dois avouer qu’en 20 ans d’échanges postaux vers la France, les USA..., les Postes belge et étrangères n’ont égarés que 5 ou 6 courriers, acceptables sommes toutes). C’est surtout les échanges avec les USA qui m’intéressent le plus, et si j’ai eu de cours échanges (afin de commander des illustrations ou des planches) avec George Tuska, Gene Colan, ou Scott Shaw ! (le point d’exclamation fait bien partie de son nom), j’entretien avec d’autres, tels Rich Buckler et Pat Broderick, des échanges plus réguliers, qui aboutiront à la parution de numéros de Dossier, et des sketchbooks chez la Grande Ourse. J’ai beau avoir revu ma façon de collectionner, la place pour stocker tout commence à sérieusement me poser problème. Je prends une décision, difficile mais nécessaire : je revends une très grande partie de mes traductions françaises. Outre me ramener un peu d’argent (je n’ai pas vendu à la cote, parce que le temps me manque, et tout n’est pas en parfait état), j’espère que le volume ainsi dégagé me permettra de tenir quelques 59
années... Un an plus tard, je cherche de la place ! C’est ma faute aussi, j’ai beau me dire que je ne peux pas tout collectionner, je ‘craque’ encore de temps à autre pour une série de figurines, pour des rééditions (de luxe ou gros volumes en noir et blanc), des magazines, art-books, et bien entendu les albums réalisés par les amis et connaissances... Et encore, je ne suis pas un adepte des recherches et achats par internet ! Je préfère toujours me rendre en librairies, brocantes, festivals... et fouiner dans les bacs, les piles de BD, les fardes de planches. J’ai ‘besoin’ de ce contact physique avec l’objet recherché. Je peux comprendre l’intérêt que chacun porte à internet. Un mot clef, un moteur de recherche, et mille possibilités s’offrent à vous ! Avec bien entendu les risques encourus, bien que l’encadrement des sites et les sécurisations au niveau des paiements limitent de plus en plus les arnaques. Je fais plutôt des recherches de biographies et de bibliographies de mes artistes préférés, ce qui m’aidera par la suite à soit réaliser mes revues, soit établir des listes de recherches. Je n’ai à ce jour fait qu’un achat de comics par le net, des comics des années 80 pas cotés mais d’un petit éditeur, pratiquement pas possible à trouver en Belgique ou en France ! 60
J’ai côtoyé quelques collectionneurs qui ont pratiquement fait leurs collections via des achats (intéressants au niveau des prix selon eux) par internet. Quelque part, je serais tenté de combler les trous de mes collections. Mais les plaisirs de la recherche, et surtout de la ‘trouvaille’, me manqueraient alors. Sans compter les ‘vraies’ relations qui peuvent se tisser avec les vendeurs (professionnels ou non), les auteurs, et les autres fans. Et puis, la BD (dans le sens large du terme : BD franco-belge, comics) n’est pas le seul objet de collection ! Ben oui, comme je l’ai expliqué, je suis aussi mordu de certaines séries télés et films d’horreur ou de SF et autres ‘classiques’, et donc les vidéos et DVD (Star Trek la série originale, The Twilight Zone, Mission Impossible, les films de Vincent Price, Boris Karloff ou Fred Astaire, les films de SF tels Forbidden Planet, Le jour ou la Terre s’arrêta, et les Godzilla...) m’intéressent aussi ! Il y a aussi le catch (surtout celui des années 80-90, époque des Hulk Hogan, André the Giant, Ultimate Warrior...), les vieilles voitures américaines, et bien entendu la musique (le ‘vrai’ rock des années 50, les Beatles, Fred Astaire, quelques chanteurs et groupes actuels tels M, Matmatah, Franz Ferdinand, The Offsprings...). Sans compter, bien entendu, qu’à travers ces autres passions, il y a parfois recherche de magazines, adaptations BD, bouquins (biographies, études), romans, maquettes et jouets. Quel volume ! Pour ces autres passions, je passe surtout par les brocantes, les marchés, et j’attends les occasions (soldes, braderies...) afin de privilégier mon budget aux comics. Parce que je reste avant tout un lecteur. Pas un collectionneur maniaque qui exige un état plus que parfait pour tout ce qu’il possède. Mon plaisir ne passe pas par la possession (quoique parfois...), mais bien par le bon moment que me procurera la lecture d’un comic, d’un magazine, d’un roman, ou la vision d’un film, d’une série, d’un reportage. Avec les figurines, j’ai toujours l’espoir d’avoir assez de place pour réaliser, dans des vitrines, des petites scènettes inspirées par les comics ou les séries télé.
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Chapitre treizième : Le futur.
Parfois je me demande si mon frère n’avait pas raison, quand il me disait, alors que j’avais 16 ans, si c’était bien raisonnable (entendez ‘sérieux’) de lire des histoires de super-héros. Je me prends parfois à me demander si quand j’aurai 60 ans, je continuerai d’aller chercher mes comics (s’ils existent toujours bien entendu !) ? La question ne s’est jamais posée jusqu’à ce jour, d’autant que le lectorat de base du comic-books américains a évolué, passant du teen-ager (entre 11 et 18 ans) à l’adulte trentenaire, ou même quadragénaire (ce que je suis donc !). Il semblerait que Alan Moore, grand scénariste et romancier anglais, auteur de chef-d’oeuvres tels Watchmen, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Swamp Thing..., Alan Moore donc pense que les lecteurs quadragénaires de comics de superhéros soient en fait des ‘lecteurs attardés’, dans le sens où ils compensent ainsi une forme de nostalgie de l’enfance. Bon, assumons ! Et puis, je vois mon père, qui a passé 70 ans, et se révèle toujours prêt à se rendre chez son libraire, ou dans une brocante, et qui continue d’être passionné par ses albums, journaux, revues, les quelques comics que je lui ramène (des héros tels Zorro, Lone Ranger, Buck Rogers... qu’il connaît depuis son enfance !), voire les versions italiennes de Tex Willer que je trouve en brocante. Ouais. Mon avenir de passionné, de lecteur, est encore beau !
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Epilogue 1.
« L’Amérique, l’Amérique, si c’est un rêve je le saurai... » Ou peut-être pas.
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Epilogue 2.
Bon, finalement, je me dois de répondre à l’ami Denis Bodart. Si je ne devais conserver qu’un seul de mes comics (ou de mes magazines ou bouquins), ce serait le format Collector Edition paru chez DC de « Superman Vs Muhamad Ali », réalisé par Neal Adams. Parce que j’y retrouve le premier vrai super-héros de l’histoire (Superman), et la vedette se révèle être un sportif de légende (Mohamad Ali), deux ‘personnages/ personnalités’ que j’apprécie ; et que Neal Adams signe là (assisté par Dick Giordano et Terry Austin) l’un des meilleurs, si pas le meilleur, de ses travaux ! N’empêche que j’ai quand même un problème... Je possède la version originale US, et la version française. Je privilégie toujours les versions originales dans mes choix, mais la version française est signée par Adams ! Je peux garder les deux ?
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Daniel V. Tesmoingt vous reviendra dans : ‘Mes auteurs de comic-books préférés’.
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Plongé dans l’univers merveilleux de la Bande Dessinée depuis son plus jeune âge, Daniel Tesmoingt découvrira le monde du Comic-Book Américain de Super-Héros dans le milieu des années 70, et se passionnera d’abord pour les personnages, ensuite pour les artistes, et finalement tout ce qui touche au genre (BD, magazines, figurines, adaptations, ...). Sa passion l’entraînera à auto-éditer ses fanzines, tels Kirby (consacré au comics en général, et à Jack Kirby en particulier), Ionosphère Magazine (récits d’humour et de science-fiction réalisés par de jeunes talents), Dossiers (consacrés aux auteurs).
D/2010/ Daniel Tesmoingt, Auteur-Editeur