Printemps arabe, Espoirs et réalités

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Printemps arabe Espoirs et réalités

Exposition Hôtel de Région 16 mars - 28 juin 2012


Printemps arabe Espoirs et réalités

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Le Président de la Région Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid en Tunisie, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, jeune diplômé et chômeur, concourt au déclenchement de la révolution tunisienne. Il s’ensuit une vague de révoltes qui va parcourir le monde arabe jusqu’à certains états du Golfe. Très rapidement, les manifestations, essentiellement non-violentes, gagnent les pays voisins, l’égypte et la Libye. Les peuples se soulèvent contre des régimes dictatoriaux et la corruption de leurs dirigeants. Ces révoltes prennent de court non seulement les régimes de ces pays, mais aussi les chancelleries occidentales généralement assurées de la solidité des gouvernements en place. Ces révoltes soudaines étaient pourtant nourries d’un long mécontentement, de frustrations, d’une aspiration à la liberté trop longtemps comprimée. La chute rapide des présidents tunisien et égyptien, considérés comme des remparts contre l’islamisme radical, a pris au dépourvu nombre de capitales qui ont tardé à réagir. Les peuples osent manifester. Ils n’ont plus peur. Toute une jeunesse clame sa soif de reconnaissance, de dignité, d’emplois. Derrière le cri « Dégage ! », c’est un système que dénoncent et répudient les manifestants, à des degrés divers selon les pays. Le mouvement ne prend pas partout la même ampleur. L’aspiration à la démocratie va prendre différentes voies et connaître des situations très contrastées. Alors que des gouvernements prennent des mesures, engagent des réformes permettant de satisfaire, plus ou moins, les revendications, la réponse a été la répression et la violence en Libye, provoquant une intervention extérieure sous l’égide des Nations unies, et, surtout, en Syrie, avec des risques de divisions et de guerre civile. La transition est difficile quand les économies sont désorganisées, que les partis doivent se reconstituer. La Tunisie et l’égypte ont organisé leurs premières élections démocratiques. Quels qu’en soient les résultats, l’enjeu et les défis seront bien la mise en place d’un fonctionnement démocratique, respectueux des libertés. Une nouvelle page s’ouvre pour le monde arabe après celle qui a commencé à s’écrire au lendemain de la seconde Guerre mondiale. La décolonisation avait été déjà cette grande aspiration à la liberté Place Tahrir. Le Caire, égypte, février 2011. © Rafael Yaghobzadeh.

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des peuples assumant leur propre destin. Elle s’inscrit dans une longue histoire avec ses périodes d’expansion, d’autres de repli, qui participe d’une histoire commune faite des relations et des échanges avec les pays et les mondes voisins. Il est incontestable que l’année 2011, très mouvementée, a été marquée par les révolutions arabes qui ont eu un écho dans le monde entier et dans des pays très éloignés. La Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui tisse depuis plusieurs années des relations de coopérations avec le monde méditerranéen, a souhaité évoquer ces événements déterminants, qui nous concernent très directement par ce que nous partageons avec l’ensemble des pays de la Méditerranée, par notre communauté de destin. Pour mieux comprendre ces événements, une exposition sur le « Printemps arabe » est présentée à l’Hôtel de Région. La scénographie, en offrant un large panorama de cette année cruciale et des évolutions en cours, se propose de faire revivre ces moments historiques par les images, les textes, les vidéos, complétés par des éléments d’analyse de manière à ce que chacun se fasse sa propre opinion. Ce mouvement étant toujours en marche, un espace est dédié à l’actualité des pays arabes. L’exposition veut favoriser une prise de conscience collective des enjeux démocratiques pour la Méditerranée mais aussi au-delà, car la démocratie est une valeur toujours menacée, toujours à construire. En définitive, il s’agit bien de rendre un hommage à ceux qui résistent aux oppressions et défendent partout la liberté, la justice, la dignité de l’être humain, de rendre hommage à ceux, quels que soient leur pays et leur culture, qui donnent un sens au beau statut de citoyens du monde.

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u 16 mars au 28 juin 2012, un état des lieux des révolutions arabes en marche est proposé aux citoyens de ProvenceAlpes-Côte d’Azur et à toutes les communautés qui font la richesse culturelle de Marseille et de la région. C’est une sélection de reportages photographiques et de films documentaires qui offrent une lecture chronologique et détaillée des événements les plus marquants de l’année écoulée. Tous les photographes, documentaristes et journalistes, ici présentés ont souvent, au prix de tous les risques, vécu au plus près des tensions qui, de la place Tahrir au Caire, sur l’avenue Bourguiba à Tunis ou dans les faubourgs de Homs en Syrie, au Bahreïn ou à Sanaa au Yémen, ont rythmé ces quêtes de libertés fondamentales. C’est un parcours non-initiatique, mais pédagogique qui permet de comprendre comment les peuples en révolution permanente ont mis en première ligne toutes celles et ceux qui ont réussi à briser les chaînes de la soumission. Pas un seul jour sans que la prolifération des images de ces euphories révolutionnaires ne témoigne des bouleversements en cours, permettant à « Facebook » et aux réseaux sociaux de jouer le rôle capital qui leur est aujourd’hui reconnu à l’intérieur et au-delà des frontières. Hamiddedine Bouali, Alain Buu, Patrick Chauvel, Pedro Da Fonseca, Lucas Dolega, Antoine Gyori, Olivier Jobard, Augustin Le Gall, Emilio Morenatti, Rémi Ochlik, Caroline Poiron, Johann Rousselot, Alfred et Rafael Yaghobzadeh, Yuri Kozyrev et les 14 photo-

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graphes rassemblés par l’agence Noor au Caire : Mohamed Messara d’EPA (Algérie), Maher Malak Iskandar (égypte), Mohammed El Mashad et Sardasht Aziz Mahmoud (Irak), Anas Damra Fadi Ezzat, Muhammad Abdel Ghany et Myriam Abdelaziz (France), Amira Murtada (Jordanie), Abdellah Hiloui (Maroc), Chafik Arich et Yusef Ajlan (Yémen), Omrani et Jameel Subay (Tunisie), tous les envoyés spéciaux de l’agence Reuters avec Goran Tomasevic (Serbie), comme Patrick Baz avec ses collègues de l’AFP, témoignent du succès des élections précédées dans certains pays par les violents combats qui ont jalonné ce dur chemin vers la démocratie. Cette longue conquête du respect premier de la dignité étouffée pendant tant d’années par les dictateurs enfin déchus, trouve toute sa place dans l’espace réservé aux causes des révolutions. Les best of des observateurs de France 24, comme ceux d’ « Envoyé spécial », le documentaire sur l’égypte d’Amal Ramsis « Interdit », les témoignages poignants de l’association « Human Rights Watch », les reportages de l’agence Capa avec « Effet papillon » plus que percutant, les incursions clandestines de Manon Loizeau et de Paul Moreira dans la ville de Homs en Syrie, devenue capitale de la résistance au régime de Bachar El-Assad, le témoignage de Sofia Amara dans « Syrie : Les coulisses de l’enfer » trouvent tous plus qu’un écho, une justification criante de vérité. Ce sont en effet les cris mêlés de toutes ces révolutions entre slogans et chants révolutionnaires qui, grâce à la bande son de Nicolas Mathias de Radio France, accueillent les visiteurs. Afin que chacune et chacun d’entre nous puisse vivre, dans sa chair à fleur de peau, l’engagement citoyen sans faille de toutes ces populations partageant la même soif de démocratie. Dans un même élan de solidarité sans frontière aucune, ni de race ni de religion, à l’égard de tous les droits de l’homme emportés dans le tourbillon du sirocco religieux qui souffle en période postélectorale, Jean-Pierre Perrin (Libération) et Hala Kodmani, écrivains et journalistes, nous expliquent avec leur sagacité habituelle les enjeux essentiels de ces bouleversements tant espérés et craints à la fois par un Occident de trop courte mémoire. Et selon l’expression qui fait fureur, « dégagent » les menaces qui pèsent sur le statut de la femme, la liberté de conscience et de culte, le respect de la laïcité, du principe de justice et d’égalité. L’exposition est plus qu’un constat factuel du bilan en l’an I des révolutions les plus importantes du début du XXIe siècle. Toutes les cimaises portent en elles le parfum du printemps qui a vu naître la 1re révolte populaire en Tunisie pour lui donner le souffle d’une évi-

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dente solidarité universelle. Plus que jamais nécessaire face à la réalité dramatique des répressions qui en Syrie insultent le présent et menacent l’avenir de toute une nation. Les écrans de France 24 en français et en arabe d’une part, de l’agence Reuters d’autre part, sont dès l’entrée les vigies d’une actualité en marche. Et France Info, Polka magazine, Médiapart avec l’interview du nouveau Président tunisien Moncef Marzouki, Libération au-delà de la collaboration de Jean-Pierre Perrin et d’Hala Khodmani, s’en feront l’écho auprès du grand public. Huit envoyés spéciaux : Lucas Dolega, Tim Hetherington, Chris Handros, Anton Hammerl, notre confrère syrien Shoukri Ahmed Ratib Abu Bourghoul, Gilles Jacquier, Rémi Ochlik et Marie Colvin ont ajouté leur nom à la liste des milliers de victimes qui ont payé de leur vie l’espoir d’un monde meilleur à Benghazi. L’exposition se devait d’être aussi un vibrant hommage à tous ces combattants de la dignité. Chaque page continue ici de défendre le respect de cette dignité, dont la quête est trop souvent bafouée, maltraitée, torturée et massacrée, plus qu’ailleurs au pays de Bachar-El-Assad, où règne une guerre civile qui a déjà fait plus de 39 000 victimes. Elles demeurent grandes ouvertes, depuis les cimaises de l’Hôtel de Région, les portes d’un dialogue méditerranéen étendu du Moyen Orient jusqu’à toute l’Europe. Car le combat de tous ces peuples en révolution ne peut être confisqué par une nouvelle dictature militaire ou religieuse, loin des grandeurs d’un Islam modéré et de la volonté des populations concernées de Benghazi jusqu’au Caire. Face à la réalité des extrêmes qui menacent, ce livre catalogue est un outil d’entraide nécessaire, voire indispensable, contre toute complaisance ou aveuglement de part et d’autre entre Occident et Orient. Pour prendre date, cet ouvrage est aussi une contribution essentielle à la marche de l’Histoire en toute légitimité. Car à l’initiative de son Président Michel Vauzelle, La Région ProvenceAlpes-Côte d’Azur fût la seule en France à proposer une rétrospective exhaustive des raisons d’être des Printemps arabes. En cette fin d’année, qui justifie un bilan très contrasté, comme le souligne Jean-Pierre Perrin entre deux reportages en Syrie, chaque ligne, chaque image de ce catalogue maintient une exigence de réalité pour poursuivre la solidarité de l’espoir.

Alain Mingam Commissaire de l’exposition

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Sommaire éditorial du Président Michel Vauzelle ...................... p. 3 Le mot du commissaire de l’exposition .................... p. 5 Le mur de slogans ................................................... p. 8 Espoirs et réalités, par Jean-Pierre Perrin ................. p. 10

Les pays en révolution • Tunisie ................................................................. p. 100 • égypte ................................................................ p. 110 • Libye ................................................................... p. 122 • Bahreïn ................................................................ p. 145 • Yémen ................................................................ p. 152

Chroniques du Printemps arabe .............................. p. 12

• Syrie .................................................................... p. 160

Les héros anonymes ............................................... p. 15

Hommage à Rémi Ochlik ....................................... p. 187

Les femmes ............................................................ p. 48

Les photographes de l’exposition .......................... p. 188

Les jeunes .............................................................. p. 64

Les journalistes écrivains ....................................... p. 197

Les réseaux sociaux ............................................... p. 76

Révolutions en mouvement ................................... p. 198

Les immigrés .......................................................... p. 84

Remerciements ..................................................... p. 200

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« Printemps arabe » Espoir et réalités par Jean-Pierre Perrin, écrivain – journaliste, grand reporter à Libération Elles sont bien rares les révolutions qui, par rapport à leurs objectifs initiaux, n’ont pas été trahies. A cet égard, la révolution iranienne de 1979 reste historiquement exemplaire. Hormis les partisans du Chah, elle rassembla tous les courants, de l’extrême-gauche aux nationalistes et aux libéraux, mais, une fois le despote chassé de son trône, elle fut totalement confisquée par les religieux et le demeure aujourd’hui plus que jamais. Les révolutions arabes sont confrontées à cette même problématique. Elles aussi ont fait trembler la terre et à peine les idoles renversées, qu’elles s’appellent Zine el-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak, Ali Abdallah Saleh, Mouammar Kadhafi, elles se voit menacées par de puissantes lames de fond qui entendent se les approprier et en faire le socle d’un ordre nouveau que l’on appellera pour faire simple le « réveil islamique ». Les Occidentaux se disent désagréablement surpris et les Israéliens claironnent l’air du « on vous avait prévenu ». En réalité, il était inévitable que les mouvements, partis ou groupuscules islamistes, soit ceux qui payèrent le prix le plus lourd à la répression, aspirent non seulement à prendre leur revanche mais aussi, fort de cette fraternité colossale qui les fonde, cherchent à dominer la scène d’où ils furent si longtemps exclus. Sans compter qu’ils sont mieux organisés et moins divisés que les partis laïcs et ont aussi de puissants et fortunés parrains, le Qatar, l’Arabie Saoudite, …. Et puis, comme les belles fleurs, la démocratie est éminemment fragile. Pour qu’elle puisse éclore, il lui faut des terreaux favorables. Le premier est celui de l’éducation. Or, celle-ci est la mal aimée des pays arabes en dépit de certains progrès. Et sans école, pas de démocratie. Déjà, au XIXe siècle, Thomas Jefferson remarquait que l'éducation est «le moyen le plus efficace de prévenir la tyrannie ». Le second terreau est le développement économique, qui permet à la tige de la démocratie de se fortifier. Or, le Moyen-Orient et le Maghreb ont les taux de chômage les plus élevés de la planète, comme l’indique un récent rapport de l’Organisation mondiale du travail, en particulier chez les jeunes –un sur quatre est sans emploi. Sans boulot, ils risquent d’aller fournir aux courants radicaux leurs gros bataillons. Troisième terreau, la nécessité pour l’idéal démocratique de conserver une bonne image, loin de celle donnée par l’Occident à l’extérieur, qui a soutenu tous les autocrates de la région et continue à accepter l’injustice faite aux Palestiniens dont la cause désespérée émeut toujours les peuples de la région. Et puis, il n’y aura pas de projet démocratique sans que les femmes y soient pleinement associées. Or, la suppression des acquis qu’elles avaient pu obtenir sous les précédents régimes a commencé. L’heure est donc à la résistance. Ainsi, en Tunisie, le nouveau gouvernement, 10

L'épicentre historique de la Révolution égyptienne en marche : Place Tahrir, Le Caire, égypte, février 2011. ©Alain Buu.

issu du parti islamiste En-Nahda, pourtant qualifié généralement de «modéré», a cherché à remplacer l’égalité qu’elles avaient obtenue depuis des décennies par la notion très vague de complémentarité avant d’y renoncer face à la montée des protestations. Partout, le taux de chômage des jeunes femmes est supérieur à celui des jeunes gens, ce qui freine là encore leur émancipation. Cependant, comme en témoigne ce catalogue, un grand printemps a eu lieu et, même s’il a été vite razzié par les bourrasques de l’automne, possibles annonciatrices de frimas islamistes, il aura laissé un germe d’espoir dans bien des esprits. Il y aura un avant et un après. Et il aura permis aux pays arabes de revenir dans le giron de l’Histoire dont ils s’étaient exclus depuis bien longtemps. Avant qui se souciait sincèrement des élections en Tunisie ou en égypte ? Qui se préoccupait vraiment de la situation des femmes ? Qui s’intéressait à la Libye au-delà des bouffonneries sanglantes de son triste pitre en chef ? Le monde arabe a bel et bien retrouvé l’Histoire. Ce genre de retrouvailles est souvent tragique, comme le prouve la Syrie aujourd’hui, où la descente aux enfers n’en finit pas. Bachar El-Assad était pourtant celui des dictateurs qui promettait le plus au moment de son accession au pouvoir en 2000. A présent, il est celui qui embastille, tue et torture le plus. à sa manière, la Syrie est le miroir du monde arabe. Si la démocratie ne l’emporte pas, il est peu probable qu’elle s’impose durablement dans les pays voisins. 11


Chroniques du Printemps arabe

Pourquoi-comment ? Causes et effets des révolutions

17 décembre 2010 Mohamed Bouazizi, 26 ans, s’immole par le feu à Sidi Bouzid (Tunisie)

17 mars 2011 L’ONU autorise un recours à la force en Libye. L’opération sera dirigée par l’OTAN

1er janvier 2011 : Attentat contre une église copte d’Alexandrie. 23 morts, des dizaines de blessés

23 mars 2011 Une centaine de morts dans la ville de Deraa, foyer de la contestation syrienne

5 janvier 2011 Un suspect de l’attentat, Sayyed Bilal, est torturé à mort par la police d’Alexandrie

3 juin 2011 Le président Ali Abdallah Saleh est grièvement blessé par une explosion dans un palais de Sanaa

8-9 janvier 2011 Les manifestations à Kasserine (centre de la Tunisie) tournent à l’émeute. 21 morts

23 août 2011 Tripoli est prise par les insurgés libyens

14 janvier 2011 Fuite de Zine Al-Abidine Ben Ali de Tunisie 25 janvier 2011 Les contestataires prennent le contrôle de la place Tahrir du Caire 11 février 2011 Hosni Moubarak se retire du pouvoir 15-19 février 2011 Benghazi manifeste contre le régime de Mouammar Kadhafi 18 février 2011 Cinq manifestants tués par la police à Bahreïn où la contestation a commencé quelques jours plus tôt 21 février 2011 Occupation de la place de l’Université à Sanaa (Yémen) par les manifestants qui réclament le départ d’Ali Abdallah Saleh 23-25 février 2011 L’est de la Libye tombe entre les mains des insurgés libyens 14 mars 2011 Entrée des troupes saoudiennes et des émirats Arabes Unis à Bahreïn pour aider à la répression 15 mars 2011 Premières manifestations en Syrie

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2 octobre 2011 Lancement du Conseil national syrien à Istanbul dans le but de fédérer l’opposition 20 octobre 2011 Capturé dans son fief de Syrte, Kadhafi est lynché, violé et assassiné par des insurgés 23 novembre 2011 La Commission d’enquête indépendante bahreïnie publie un rapport accablant sur « la torture systématique » des prisonniers politiques 8 février 2012 La ville de Homs bombardée sans discontinuer par l’armée syrienne. 22 février 2012 Des dizaines de milliers de Bahreïnis manifestent pour saluer la mémoire des dissidents tués par le régime 27 février 2012 Ali Abdallah Saleh quitte définitivement Sanaa 29 février 2012 Répression impitoyable dans la ville soulevée de Homs (Syrie) reprise par les forces de Bachar El-Assad

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Les hĂŠros anonymes par

Peter Hapak Johann Rousselot Alfred Yaghobzadeh

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Militante des droits de la femme. Tunis, mars 2011. © Johann Rousselot.

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« Assez de massacres. Guérison pour nos blessés ». Benghazi, Libye, mars 2011. © Johann Rousselot.

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« Libye, pays de la liberté ». Benghazi, Libye, mars 2011. © Johann Rousselot.

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« Prière pour les martyrs, l’histoire par notre sang versé sur nos poitrines nues ». Benghazi, Libye, mars 2011. © Johann Rousselot.

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« Nous ne voulons pas de Khadafi. J’ai compris, je pars ». Benghazi, Libye, mars 2011. © Johann Rousselot.

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Bassam, assistant Internet dans le camp de réfugiés N°2 de la Croix Rouge turque dans la province de Hatay en Turquie. Son frère a été tué par les forces de sécurité de Bachar El-Assad. © Johann Rousselot.

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Manoubia Bouazizi, mère du vendeur de rue Mohamed Bouazizi, rappelle : « Mohamed souffrait beaucoup. Il travaillait dur. Quand il s’est immolé par le feu, ce n’était pas l’effet de la confiscation de son échoppe roulante par la police. Ce n’était qu’une question de dignité ». Tunisie. © Peter Hapak pour Time.

Lina Ben Mhenni, jeune tunisienne de 27 ans, professeur d’anglais militante reconnue sur son blog « Une fille tunisienne » durant la Révolution du Jasmin, souligne : « La dictature ne pouvait pas durer ». Tunisie. © Peter Hapak pour Time.

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Um Trekayuri, manifestante égyptienne. égypte. © Peter Hapak pour Time.

Dalenda Largueche, militante féministe, est professeur d'histoire moderne et d'études de genre à l'Université Manouba de Tunis, Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités. Tunisie. © Peter Hapak pour Time.

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Mona Eltahawy, journaliste américano-égyptienne arrêtée et frappée par la police au Caire disait sur Tweeter : « Les dernières douze heures ont été très pénibles et surréalistes, mais ce que j’ai eu à supporter fut beaucoup plus facile à supporter que pour beaucoup d’autres égyptiens ». égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Nehal Mare, manifestante égyptienne. égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Hanan Gamal, Abdallah Shaheen, Mahmoud Youssef et Engy Khirfan, jeunes manifestants et bloggers ayant participé aux manifestations de la place Tahrir. Le Caire, égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Soeur de Mohamed Bouazizi et sa mère. Tunisie. © Peter Hapak pour Time.

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Manifestant égyptien, anonyme et qui veut le rester. Le Caire, égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Abdelmoatey Elsayd Kassem, manifestant de la place Tahrir. Le Caire, égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Saleh Mohamed, manifestant égyptien de la 1re heure sur la place Tahrir au Caire, utilise une préparation au Maalox étalée sur ses yeux pour contrer les effets terribles des gaz lacrymogènes. égypte. © Peter Hapak pour Time.

Bombe lacrymogène, grenailles et balles en caoutchouc, utilisées par les forces de police pour réprimer les manifestants. Le Caire, égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Ahmed Harara, dentiste cairote, qui a perdu un œil atteint par une balle de caoutchouc lors des heurts de janvier sur la place Tahrir. En novembre, l’autre œil fut visé. Il est maintenant complètement aveugle. « Comme il est souvent dit en Amérique, le pouvoir du peuple va tout changer » atteste Harara. égypte. © Peter Hapak pour Time.

Hamada Ben Amor, connu sous le nom de El Général, rappeur tunisien dont la chanson « Rais Lebled » devint l’hymne de la « Révolution du Jasmin ». « Nous ne devons rien céder de nos droits acquis par la Révolution et participer à l’élimination de ce que nous appelons dans le monde arabe : un état de dictature ». Tunisie. © Peter Hapak pour Time.

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Yahi Abdel Shafy, salafiste et médecin, travaille dans les ambulances de la place Tahrir. Le Caire, égypte. © Peter Hapak pour Time.

Ahmed Maher, co-fondateur du Mouvement du 6 Avril en égypte. Durant ses années d’activisme, avant la révolution égyptienne, Maher fut arrêté cinq fois. Il confirme avoir passé un total de 4 mois en prison. « C’est un proverbe, confie-t-il : au cours de toutes les manifestations, il n’y a ni amis ou ennemis permanents, seul l’intérêt de protester est permanent ». égypte. © Peter Hapak pour Time.

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Héros anonymes : soldats, ouvriers, étudiants et étudiantes, retraités… nostalgiques du Rais Nasser (1952-1970), place Tahrir, Le Caire, février 2011, photographiés par Alfred Yaghobzadeh, blessé par des jets de pierres entre opposants et manifestants pro-Moubarak, en autoportrait à la page 47. Le Caire, égypte.

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© Alfred Yaghobzadeh.

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Š Alfred Yaghobzadeh.

Š Alfred Yaghobzadeh.

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Š Alfred Yaghobzadeh.

Š Alfred Yaghobzadeh.

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Š Alfred Yaghobzadeh.

Š Alfred Yaghobzadeh.

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© Alfred Yaghobzadeh.

Autoportrait par Alfred Yaghobzadeh, blessé sur la place Tahrir, Le Caire, égypte.

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Les femmes par Senna Abdelhak/AFP Fethi Belaid/AFP Hamideddine Bouali Alain Buu Khaled Elfoqi/Epa/Maxppp Corentin Fohlen/Fedephoto Bureau Martin/AFP Rémi Ochlik/IP3 Francesca Oggiano/Invision-REA Mustapha Ozer/AFP

31 janvier 2011 égypte - Jeune femme brandissant un drapeau égyptien sur la place Tahrir. Le Caire, égypte. © Alain Buu. 48

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Les femmes Sans les femmes, les rassemblements qui ont fait le printemps seraient restés bien ternes. Balayant les clichés, elles en font ressortir les couleurs. Celles des drapeaux de leur pays qu’elles agitent ou peignent sur leurs visages ou celles des foulards turquoise, fuchsia ou imprimés couvrant leur tête. Révolution dans la révolution, les femmes arabes ont manifesté, distribué des tracts, dormi sous des tentes, harangué les foules, hurlé contre leurs dirigeants, affronté les gaz lacrymogènes et subi la répression. Plus étonnante que pour les Tunisiennes ou les égyptiennes, la « sortie » des Libyennes ou des Yéménites, auparavant cloîtrées chez elles, confirmait le bouleversement dans leurs pays. Quant aux Syriennes, elles ont commencé par manifester en portant des fleurs et de l’eau parfumée au nom d’une révolution qu’elles voulaient pacifique. Mais la sauvage répression ne les a pas épargnées. Arrêtées, torturées, violées ou au mieux exilées, elles ont accédé à l’égalité sous les bombes qui les atteignent sans discrimination. L’implication des femmes dans les révolutions arabes devrait logiquement faire avancer leurs droits. Or, comme avant elles les Algériennes qui avaient participé à la guerre d’indépendance ou les Iraniennes à leur révolution, certains veulent leur signifier que leur tour de scène est terminé, qu’elles doivent rentrer à la maison ou se cacher derrière des voiles. Quand une manifestante au Caire a été tabassée puis trainée dévêtue par des hommes casqués, des dizaines de milliers de femmes sont redescendues avec un carton rouge : « La femme d’égypte : une ligne à ne pas franchir ! » Solidaires dans leur diversité, cheveux au vent, têtes couvertes ou même visages voilés, elles se sont donné la main, illustrant le pluralisme politique et social qu’elles revendiquent. Maintenant qu’elles connaissent le chemin de la contestation et le goût de la liberté, les femmes arabes ne devraient plus subir sans redire. Comme tous les autres révolutionnaires, elles savent qu’il faudra encore plusieurs printemps et des saisons rudes avant que ne mûrissent les fruits de leurs combats. Révolution, liberté, égalité, dignité ou justice, en arabe comme en français, sont des noms féminins. Hala Kodmani Journaliste franco-syrienne

Militantes anti-Moubarak sur la place Tahrir. Le Caire, 6 février 2011. © Alain Buu. 50

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Au lendemain d’une manifestation au Caire, suivie de heurts ayant provoqué la mort de 9 personnes et blessé plus de 300, la police arrête des manifestants frappés au sol à coups de bâton, avec une violence inouïe. Une femme, dévêtue de son hijab, fait l’objet de coups de pied et deviendra mondialement connue, comme symbole d’une atteinte intolérable au statut de la femme égyptienne. Elle sera ainsi appelée « la femme au soutien-gorge bleu » supportée par tous les partis à l’occasion de manifestations de soutien, appelés « ligne rouge ». Le Caire, égypte, 17 décembre 2011. © Reuters.

Manifestation d’avocats devant le siège de la Cour de justice. Tunis, Tunisie, 26 mai 2011. © Francesca Oggiano/Invision-REA.

Manifestants tenant un poster, dénonçant le scandale causé par les forces militaires égyptiennes sur la place Tahrir le 27 décembre 2011, pour avoir dénudé et frappé la « femme au soutien-gorge bleu », désormais célèbre à travers le monde. à l’occasion d’une manifestation de soutien regroupant tous les partis religieux et laïques pour protester contre le franchissement de la ligne rouge à l’égard du statut des femmes. Le Caire, égypte. © Khaled Elfoqi/Epa/Maxppp. 52

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Après les prières du vendredi, des manifestants scandent des slogans contre le Président syrien Bachar El-Assad devant la mosquée Fatih. Istanbul, Turquie, 12 août 2011. © Mustapha Ozer/AFP.

Femmes musulmanes montrant un drapeau tunisien avec l’inscription « Il n’y a qu’Allah ». Car, à la veille des élections législatives, la tension reste vive en Tunisie entre les deux partis d’obédience islamiste, interdits sous le régime de Ben Ali, Al Nhadda (salafiste) et Ennahdha (modéré). Le statut de la femme est l’objet de vives critiques de la part de l’association de défense des droits de la femme, acquis depuis la mandature du Président Bourguiba. Tunis, Tunisie, 24 juillet 2011. © Francesca Oggiano/Invision-REA.

Les femmes égyptiennes, députés et membres du parti des Frères musulmans, appartenant au parti de la Liberté et de la Justice (FJP), participent à la première session du Parlement élu au Caire le 23 janvier 2012 après la chute du Président Moubarak pendant qu’à l’extérieur, leurs supporters célèbrent l’évènement historique. © Pool/Khaled Elfiqi/AFP Photo. 54

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Dans l’avenue Bourguiba de Tunis, des graffitis célébrent la contestation de milliers de manifestants venus demander la démission du gouvernement mis en place par le Président Zine El Abidine Ben Ali. © Bureau Martin/AFP

Les Tunisiennes et Tunisiens crient des slogans lors d’une manifestation devant le ministère de l’Intérieur, après l’intervention télévisée du Président Ben Ali à l’intention de la nation tunisienne le 14 janvier 2011. Ils sont des milliers de Tunisiennes et de Tunisiens à réclamer dans tout le pays le départ du Président Zine El Abidine Ben Ali après l’avoir entendu promettre qu’il ne renouvellerait pas sa candidature à un nouveau mandat. © Fethi Belaid/AFP Photo. Manifestantes et manifestants tunisiens rassemblés par milliers devant le ministère de l’Intérieur, pour appeler au départ du Président Zine El Abidine Ben Ali, après la démission de son gouvernement, réclamé par la foule, suite à 23 ans de régime dictatorial. Tunis, Tunisie, 14 janvier 2011 © Rémi Ochlik/IP3. 56

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Militantes anti-Moubarak sur la place Tahrir. Le Caire, 6 fÊvrier 2011. Š Alain Buu.

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Militantes anti-Moubarak sur la place Tahrir. Le Caire, 6 février 2011.© Alain Buu. Manifestation pour maintenir les droits acquis des femmes. Tunis, 2 novembre 2011. © Hamideddine Bouali.

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Portrait de Samira Ibrahim Mohammed, 25 ans, qui a gagné son procès contre l’armée égyptienne, pour avoir subi avec violence des tests de virginité pratiqués en mars 2011. Ces tests avaient pour but de décrédibiliser le mouvement en faisant passer les manifestantes pour des traînées. Le Caire, égypte, 30 novembre 2011. © Corentin Fohlen/Fedephoto.

De jeunes Marocaines se tiennent derrière un drapeau géant, lors d’une manifestation à Rabat organisée par le « Mouvement du 20 février », pour demander, lors de ce jour dit « Journée de la dignité », des changements politiques et sociaux. Rabat, Maroc, 11 septembre 2011. © Senna Abdelhak/AFP.

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Les jeunes par

Farouk Batiche/AFP Patrick Baz/AFP Hamideddine Bouali Alain Buu Khaled Desouki/AFP Augustin Le Gall Rémi Ochlik/IP3 Caroline Poiron/Fedephoto Johann Rousselot

Jeune manifestant anti-Moubarak, portant sur son visage les couleurs du drapeau égyptien, sur la place Tahrir. Le Caire, 6 février 2011. © Alain Buu. 64

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Les chebabs Sans eux, pas de manifestations, pas de soulèvement et pas de révolution. C’est pourquoi les chebab, tantôt gamins des rues, tantôt étudiants mais toujours en première ligne, ont payé au prix lourd leur engagement dans la contestation démocratique. C’est d’ailleurs le sacrifice de l’un d’eux, Mohamed Bouazizi, qui, le 4 janvier 2011, s’est s’immolé par le feu à Sidi Bouzid, qui a provoqué les premières émeutes en Tunisie, enclenchant le processus qui allait conduire au départ du président Ben Ali. Auparavant, en égypte, à Alexandrie, le lynchage à mort, en juin 2010, par la police du jeune blogueur Khaled Saïd avait déjà réveillé les consciences. Ces gavroches seront aussi le fer de lance de la révolution libyenne allant s’offrir à Benghazi aux balles de l’armée de Kadhafi avant de constituer les premières brigades armées rebelles. à Bahreïn et au Yémen, aussi, ils payeront un lourd tribut à la répression. Mais le pire demeure la Syrie où le régime de Bachar El-Assad s’emploie à les briser par des emprisonnements dans des conditions terribles et des tortures systématiques. Leur modèle ? Les chebab palestiniens qui, lors de deux intifada, avaient osé défier la puissante armée israélienne. Puis ceux d’Algérie qui, en octobre 1988, avaient ébranlé la dictature algérienne. Jean-Pierre Perrin

Jeunes manifestants anti-Moubarak sur la place Tahrir. Le Caire, 6 février 2011. © Alain Buu.

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Portraits d’une jeunesse qui s’exprime. La Kasba, Tunis, Tunisie, février 2011. © Augustin Le Gall.

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Jeunesse révolutionnaire, manifestation en la mémoire de Mohamed Bouazizi qui s’est immolé par le feu la 17 décembre 2010, provoquant le mouvement de révolte et la chute du président Ben Ali. Sidi Bouzid, Tunisie, 17 décembre 2011. © Hamideddine Bouali.

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Des manifestants portent tout haut le slogan « Système dégage », à l’occasion d’un rassemblement organisé par le parti de la « Coordination nationale pour le changement et la démocratie ». Alger a été secouée par des révoltes à tous les niveaux de la société, médecins, étudiants et auxilliaires de police. Le gouvernement a répondu par des promesses de financement de nouveaux projets en réponse à la pression de la rue. Alger, Algérie, 26 mars 2011. © Farouk Batiche/AFP.

De jeunes manifestants égyptiens portent des pancartes appelant à l’exécution du Président déchu Hosni Moubarak, lors de son procès devant l’Académie de police dans les environs du Caire. Le procès pour crime et corruption fut ajourné par le Président du tribunal en reportant l’audition au lendemain pour entendre les mises en accusation du Ministère public. Le Caire, égypte, 2 janvier 2012. © Khaled Desouki/AFP.

Des milliers de manifestants à travers le Maroc réclament du Roi Mohammed V un véritable changement : par la démission du gouvernement pour mettre un terme à la corruption, « Pas d’argent et de pouvoir en même temps », dit la banderole. Casablanca, Maroc, 20 février 2011. © Rémi Ochlik/IP3. 72

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En ce 11 novembre 2011, plus de 50 000 égyptiens, libéraux et islamistes ont rejoint la désormais célèbre Place Tahrir au centre du Caire pour demander le transfert du pouvoir de l’armée vers les civils. A la veille des élections du 28 novembre les heurts sont très violents entre police et manifestants et témoignent d’une pression grandissante sur la Commission qui sera chargée de la nouvelle Constitution. Le Caire égypte. 11 novembre 2011© Alfred Yaghobzadeh.

Scène de liesse à Tunis pour le retour de Rached Gannouchi, secrétaire général du parti islamiste Ennahdha. Tunis, Tunisie, 30 janvier 2011. © Hamideddine Bouali.

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Les réseaux sociaux par

Patrick Baz/AFP Hamideddine Bouali Alain Buu

Tunis, Tunisie, janvier 2011. © Hamideddine Bouali.

Rémi Ochlik/IP3 Caroline Poiron/Fedephoto Johann Rousselot

Ils ont accompagné les jeunesses arabes dans leurs révoltes, permettant tantôt de dénoncer les mensonges et les intrigues des régimes, tantôt de partager des aspirations et des valeurs communes. Ils ont aussi relayé les appels à manifester, en Tunisie, en Libye, à Bahreïn, en égypte, où ils ont joué un rôle déterminant dans la mobilisation des premiers jours, et en Syrie, où les mots d’ordre des grands rassemblements du vendredi sont discutés chaque semaine sur Facebook. La disparition ou l’emprisonnement de cybermilitants ont aussi parfois servi d’étincelle à la contestation comme le lynchage à mort dans une rue d’Alexandrie, le 6 juin 2010, de Khaled Saïd qui venait de mettre en ligne une vidéo montrant deux policiers se partageant le butin d’un trafic. En Tunisie, les images des brutalités policières à Kasserine, qui seront diffusées aussitôt sur la Toile, ont contribué à la dynamique de la révolution. En Syrie, les vidéos sur le martyre de la ville de Homs transmises via Internet ont ému le monde entier. Mais si les réseaux sociaux ont permis d’ébranler le mur de la peur, c’est le militantisme et l’organisation, moins visibles, moins dans l’air du temps, qui sont les vrais moteurs des soulèvements arabes.

Jean-Pierre Perrin Amin, 23 ans, bac mathématiques et algèbre, co-administrateur d’une page Facebook, qui diffuse en permanence des informations sur la révolution. Tunis, Tunisie, 29 janvier 2011. © Johann Rousselot/Signatures.

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« Facebook » est écrit avec des pierres à même la rue par des manifestants égyptiens anti-Moubarak au moment où l’armée égyptienne renforce sa présence autour de la place Tahrir, épicentre de l’opposition au régime, dans l’espoir d’un retour à une vie normale dans la capitale. Le Caire, février 2011. © Patrick Baz/AFP.

Manifestants anti Moubarak sur la place Tahrir. L’usage du portable de Twitter, Facebook et Youtube contribuent à l’échange d’informations entre les jeunes bloggers pour mieux se coordonner, se regrouper et échapper à la répression policière. Il est indispensable d’avoir toujours les appareils rechargés grâce à des branchements de fortune. Le Caire, 6 février 2011. © Alain Buu.

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Manifestants anti-Moubarak sur la place Tahrir. L’usage du portable, de Twitter, Facebook et Youtube contribue à l’échange d’informations entre les jeunes blogueurs pour mieux se coordonner, se regrouper et échapper à la répression policière. Le Caire, 6 février 2011. © Alain Buu.

Sur la place Tahrir, nombre de manifestants utilisent leur portable pour transmettre tous les moments forts d’une opposition solidaire et vigilante contre le régime du président Hosni Moubarak. Le Caire, égypte. Février 2011. © Alain Buu.

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Saisie sur écran de Youtube de photos et vidéos amateur adressées par Internet à l’opinion publique internationale par des Syriens, témoins et victimes des répressions en cours à travers leur pays en résistance au régime de Bachar El-Assad. © M.Y.O.P.

élections de l’Assemblée constituante. Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha tient un meeting à Sidi Bousaid, un quartier chic de la capitale. Le pays se prépare au premier scrutin libre de son histoire qui se tiendra le 23 octobre 2011. Les représentants élus devront rédiger une nouvelle constitution après la chute du régime dictatorial de Ben Ali. Tunis, Tunisie le 14 octobre 2011. © Johann Rousselot/Signatures pour Stern.

Du 15 décembre au 23 décembre 2011, la photographe Caroline Poiron a suivi avec la journaliste Sofia Amara, le premier déserteur de l'Armée Syrienne libre (ASL), aussi connu pour être le neveu de Mohamed Tlass, l'ancien ministre de la défense de Bachar El-Assad. Lieutenant âgé de 25 ans, il participe à l’organisation de la résistance au sein de l'Armée Syrienne Libre avec les habitants de la ville de Homs de plus en plus armés et utilisent l’arme d’Internet pour communiquer sur leur combat. Homs, Libye. © Caroline Poiron/Fedephoto.

La dépouille de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi est photographiée sur portable dans la chambre froide où son corps a été déposé, à même le sol, sur un matelas, près d’une mosquée dans les environs de Misrata. Les commandants militaires de la ville de Misrata disaient ne pas prévoir de service mortuaire ni d’enquête sur la mort du dictateur, en dépit des nombreuses requêtes sur les conditions de sa mort. Misrata, Libye, 23 octobre 2011. © Rémi Ochlik/IP3.

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Scène de la vie quotidienne attenante à la place Tahrir, cœur de la révolution égyptienne, réclamant le départ du Président Hosni Moubarak. Le Caire, égypte. © Alain Buu. 82

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Les immigrés par

Hamideddine Bouali Olivier Jobard Emilio Morenatti/AP

Fuyant les troubles qui sévicent en Libye, plus de 250 000 travailleurs immigrés ont rejoint en priorité la Tunisie et l’égypte pendant les 3 semaines écoulées. Tunisie, mardi 15 mars 2011. © Emilio Morenatti/AP Photo.

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Pas de printemps pour les migrants

Le chalutier « Oum El Khir » (femmes du bonheur) quitte le port de Zarzis avec 120 passagers à son bord. Il y a la crainte de voir la marine tunisienne intervenir et réduire à néant les espoirs de ceux qui ont versé 1 000 € à leur passeur, une fortune. Zarzis-Lampedusa, Tunisie, 17 mars 2012. © Olivier Jobard.

Victimes collatérales du printemps arabe ou misérables opportunistes, des dizaines de milliers de réfugiés ou de migrants se sont retrouvés sur les routes désertiques ou maritimes à la suite des révolutions et des conflits en Afrique du nord, notamment. Des rafiots remplis en majorité de Tunisiens ont emprunté en février 2011 une Méditerranée démontée, parcourant les 60 milles nautiques depuis la ville de Sfax jusqu’à l’île italienne de Lampedusa. « Certains sont parvenus à toucher terre : ils ont fait sécher leurs vêtements, ont remis leurs chaussures et se sont dirigés vers le premier bar venu pour y manger quelque chose de chaud », décrivait le reporter du quotidien La Stampa. Mais dans certains de ces bars, le café devait être servi dans des gobelets en carton « parce que les clients d’ici refusent de boire dans les tasses dans lesquelles ils ont bu », ont rapporté des témoins. Car beaucoup en Europe, obnubilés par les fantasmes et habitués à ne voir dans les évènements du monde arabe que les dangers pour leur sécurité, ont paniqué devant cet afflux de « clandestins ». La distinction entre un immigré et un réfugié fuyant la féroce répression de Kadhafi n’a pas toujours été faite. C’est un tout autre accueil qui a été réservé au sud de la Tunisie aux dizaines de milliers de travailleurs de diverses origines affluant aux frontières de la Libye où les combats faisaient rage. Africains, Arabes ou Asiatiques, tous ces hommes partis chercher fortune très loin de chez eux se sont retrouvés, avec ou sans bagage, sous des tentes dressées dans le désert par les organisations humanitaires, faisant la queue tantôt pour une bouteille d’eau, tantôt pour un casse-croûte badigeonné de Harissa. Une hiérarchie fondée sur les moyens de chacun de leurs pays s’est révélée déterminante pour le sort de ces déplacés. Alors que les ressortissants chinois ou coréens ont été rapatriés rapidement par leurs gouvernements, les Bengalis, eux, ont dû attendre longtemps et compter sur les secours internationaux. Quant aux Libyens, ils ont été accueillis en frères par leurs voisins tunisiens qui leur ont ouvert les portes de leurs maisons et de leurs écoles.

Après avoir fui les troubles qui sévissent en Libye, les travailleurs migrants portant toutes leurs affaires arrivent sous une tempête de sable dans le camp de réfugiés de Ras Ajdir. Plus de 250 000 travailleurs immigrés ont quitté la Libye pour les pays voisins, dont en priorité la Tunisie et l’Egypte pendant les 3 semaines écoulées. Tunisie, mardi 15 mars 2011. © Emilio Morenatti/AP Photo. 88

Hala Kodmani Journaliste franco-syrienne 89


Vue du camp de Ras Jédir, Tunisie, 5 mars 2011. © Hamideddine Bouali.

Vue du camp de Ras Jédir, Tunisie, 5 mars 2011. © Hamideddine Bouali.

Plus de 60 000 réfugiés, de toutes nationalités, ont été amenés à séjourner dans le camp de Ras Jédir. Des tentes ont été mises à leur disposition par la Croix Rouge et l’armée tunisienne, sous l’égide de l’UNHCR (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés). Tunisie, 5 mars 2011. © Hamideddine Bouali.

Réfugiés dans le camp de Ras Jédir, Tunisie, 12 mars 2011. © Hamideddine Bouali.

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Les immigrants égyptiens, qui avaient pour habitude de travailler en Tunisie, ont fui les troubles du moment en embarquant à bord d’un bateau mis à leur disposition par leur gouvernement dans le port de Zarzis, au sud de la Tunisie. © Emilio Morenatti/AP Photo.

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Venus du Bangladesh travailler en Libye, qu’ils ont dû quitter en raison de la guerre civile, ces immigrés essaient d’atteindre à pied, avec tout ce qu’ils possèdent, le camp de réfugiés de Ras Ajdir, à la frontière tunisio-libyenne. Ils se considéraient souvent comme abandonnés par leur gouvernement et manquaient de moyens parce qu’ils n’avaient pas été payés par leur employeur libyen ou bien parce qu’ils avaient été rançonnés sur le chemin de la survie. 4 mars 2011. © Emilio Morenatti/AP Photo. 94

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Après vingt-deux heures de traversée, escorté par les gardes-côtes italiens, le chalutier entre dans le port de Lampedusa. L’« Oum El Khir » doit accoster dans un emplacement réservé afin de pouvoir compter et parquer ses passagers. Zarzis (Tunisie)-Lampedusa (Italie), 17mars 2012. © Olivier Jobard.

Première nuit sur le sol européen. L’accueil n’est pas à la hauteur de leurs attentes. Les Tunisiens sont obligés de camper jusque sur le port. Lampedusa, Italie, 18 mars 2012. © Olivier Jobard.

Plus de 6 000 Tunisiens séjournent à Lampedusa alors que le centre de rétention est prévu pour 850 personnes. Chacun attend un frère, un ami, un voisin... Pour limiter les tensions, les migrants seront transférés sur la péninsule. Lampedusa, Italie, 18 mars 2012. © Olivier Jobard.

Venus du Bangladesh, après avoir fui la Libye en raison des troubles, les travailleurs immigrés s’alimentent dans le camp de Ras Ajdir à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Tunisie, lundi 14 mars 2011. © Emilio Morenatti/AP Photo.

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Le chalutier « Oum El Khir » (femmes du bonheur) quitte le port de Zarzis avec 120 passagers à son bord. Il y a la crainte de voir la marine tunisienne intervenir et réduire à néant les espoirs de ceux qui ont versé 1 000 € à leur passeur, une fortune. Zarzis-Lampedusa, Tunisie, 17mars 2012. © Olivier Jobard.

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Tunisie par Hamideddine Bouali Lucas Dolega von Zabiensky Mebrouk Antoine Gyori

Dans une rue de Tunis, Tunisie, dÊcembre 2011. Š Hamideddine Bouali.

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Tunisie

1. Le corps de Sauhi Wajdi repose dans sa maison natale avant la cérémonie de ses obsèques prévue le lendemain matin. Âgé de 28 ans, il a été abattu d’une rafale dans le dos tirée par un membre des « Escadrons de la terreur », le 12 janvier 2011 dans une rue de Thala. Sauhi est mort à 13 h 20 pour avoir réclamé, à mains nues, le droit de vivre et de travailler dans cette petite ville Thala, où 80 % des jeunes sont privés de tout espoir. Thala, Tunisie, 13 janvier 2011. © Antoine Gyori/AGP.

Une quinzaine de pays, quelque 300 millions d’hommes et de femmes, un continent, ou presque, réveillés brusquement par le vent chaud de l’Histoire qui va souffler jusqu’à Damas et jusqu’au lointain sultanat d’Oman. Tout commence à Sidi Bouzid, bourg tunisien poussiéreux, pourtant sans histoire, par le sacrifice de Mohamed Bouazizi, un petit vendeur ambulant de 26 ans, luimême sans histoire mais désespéré par la confiscation de sa marchandise par des policiers municipaux. Son immolation par le feu, en plein hiver 2010, va réveiller les consciences. La protestation commence. Quelques jours plus tard, c’est Houcine Neji qui se suicide à son tour devant la foule à Menzel Bouzaiane en s’accrochant à une ligne à haute tension. Fin décembre, le président Ben Ali accuse à la télévision les « médias étrangers » d’être à l’origine des troubles. C’est à ce moment qu’il perd la main. Les 8 et 9 janvier, des révoltes éclatent à Kasserine et dégénèrent en affrontements sanglants. Quelques jours plus tard, le mouvement s’étend à Tunis où la foule reprend bientôt le désormais célèbre slogan « Dégage » adressé à Ben Ali et à son clan. Le 14 janvier, les manifestations tournent à l’émeute dans la capitale, l’état d’urgence est décrété et le dictateur quitte le pays. Il était président depuis 24 ans. Depuis, la Tunisie a connu ses premières élections législatives libres. Le mouvement islamiste Ennahdha (Renaissance), fondé en 1969 et légalisé en mars 2011, en fut le grand triomphateur. Il n’avait pourtant joué qu’un rôle insignifiant pendant la révolution. Plus inquiétante est la percée des salafistes qui, déjà, jouent la carte de la tension dans les universités et ont attaqué la télévision qui voulait diffuser le film « Persépolis » de l’Iranienne Marjane Satrapi.

Jean-Pierre Perrin

Lors d'une manifestation rassemblant des milliers d'opposants au régime en place, Maya Jeridi, Secrétaire général du Parti démocratique d'opposition (PDP), appelle au départ du Président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, après son discours télévisé au peuple tunisien. Tunis le 28 Janvier 2011. © Fehti Belaid /AFP" 102

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Suite à l’immolation par le feu le 17 décembre 2010 de Mohamed Bouazizi, protestant contre la saisie de sa marchandise par les autorités, le régime est fortement contesté. Les manifestants prennent la rue pour dénoncer la politique que leur Président El Abidine Ben Ali mène depuis 24 ans. Le 14 janvier 2011, Ben Ali quitte le pouvoir. Tunis, Tunisie, janvier 2011. © Lucas Dolega.

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Manifestation pour maintenir les droits acquis pour les femmes. Tunis, la Kasba, Tunisie, 2 novembre 2011. © Hamideddine Bouali.

élections. Triple file d’attente, bureau de vote de l’école rue de Marseille. Tunis, Tunisie, 23 octobre 2011. © Hamideddine Bouali.

Amour de la révolution, la Kasba. Tunis, Tunisie, 24 janvier 2011. © Hamideddine Bouali.

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Jeunesse de Sidi Bouzid, 17 décembre 2011. Tunisie. © Hamideddine Bouali.

Le géant, en face de l’Assemblée nationale de la Constituante. Le Bardo, Tunis, Tunisie, 3 décembre 2011. © Hamideddine Bouali. 108

Rached Gannouchi, secrétaire général du parti Ennahdha, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale de la Constituante, lors de la prestation de serment du nouveau Président de la République tunisienne, Moncef Marzouki. Le Bardo, Tunis, Tunisie, 13 décembre 2011. © Hamideddine Bouali.

Prestation de serment du nouveau Président de la République tunisienne, Moncef Marzouki à l’Assemblée nationale de la Constituante. Tunis, Le Bardo, Tunisie, 13 décembre 2011. © Hamideddine Bouali.

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égypte par Yuri Kozyrev/NOOR

Lors des discours de Hosni Moubarak à la télévision le 10 février, les manifestants crient leur colère. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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égypte

Des milliers de gens convergent vers la place Tahrir à l’annonce la possible démission du président Mubarak. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Qui n’a entendu parler de la place Tahrir dans le centre du Caire, épicentre d’un soulèvement pacifique qui aura duré 18 jours. Organisées avec l’aide de Facebook et de Twitter, les premières manifestations commencent le 25 janvier 2011. Les participants sont jeunes, voire très jeunes. Sur les pancartes, les slogans sont déjà sans ambigüité : « Game over Moubarak ». Fin janvier, en six jours de manifestations, on compte déjà au moins cent morts et des centaines d’arrestations. Le 2 février, de violents heurts opposent des policiers en civils et des voyous pro-régime aux manifestants. Mais ceux-ci se voient encouragés par l’armée qui fait savoir, quelques jours plus tard, qu’elle ne tirerait pas sur les contestataires. Les manifestations enflent. Toutes les classes se mélangent, les opinions aussi. Le 11 février, le président Hosni Moubarak est contraint à la démission et remet son pouvoir à l’armée. Il était au pouvoir depuis 30 ans. Le 19 mars, les égyptiens approuvent à 77,3 % la révision de la Constitution, proposée par l’armée, qui ouvre la voie à des élections législatives d’ici la fin de l’année. Le 13 avril, Moubarak et ses deux fils sont placés sous la surveillance de l’armée. La révolution a gagné. Oui ? Non ? Car, depuis, la situation s’est brouillée en égypte. Les affrontements entre musulmans et coptes ont repris et n’ont jamais été aussi violents. L’armée a tiré et fait écraser par ses blindés des chrétiens qui protestaient contre l’incendie de leur église. Fin novembre, les Frères musulmans ont laminé leurs adversaires aux élections où, plus inquiétant encore, les salafistes (extrémistes religieux) ont raflé plus de 20 % des suffrages. L’armée reste bien campée sur les hautes marches du pouvoir et n’entend en rien renoncer à ses immenses privilèges. Et le maréchal Tantaoui demeure le chef de l’état par intérim. Aussi, les manifestants ont-ils repris le chemin de la place Tahrir. Mais ils sont moins nombreux. Signe de la menace de chaos qui pèse sur le pays, les affrontements lors d’un match de foot à Port-Saïd, le 1er février, qui font près de 80 morts et des centaines de blessés.

Jean-Pierre Perrin Les manifestants anti-Moubarak se battent pour tenir la place Tahrir. Tôt le matin, les violences entre pro et anti-Moubarak ont causé la mort de cinq personnes et un nombre important de blessés. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 112

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L’armée égyptienne sépare les anti- et pro-Moubarak sur la place Tahrir. Les manifestations ont commencé le 25 janvier, jour de congé national, pour commémorer la police, mais requalifié « jour de colère » par les égyptiens descendus nombreux dans les rues. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des manifestants anti-Moubarak se protègent sous une bâche de plastique pendant que des milliers arrivent en masse avec des approvisionnements en eau et nourriture. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des milliers de gens rassemblés sur la place centrale du Caire, agitant des drapeaux et chantant l’hymne national, réclament la démission du président Hosni Moubarak. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un manifestant anti-Moubarak est évacué de la place Tharir. Des jets de pierre, cocktail Molotov et tirs de fusil ponctuels ont continué toute la journée. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Vendredi, jour de prière sur la place Tahrir, plus de 300 000 manifestants sont estimés occuper la place centrale du Caire. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Les manifestants anti-Moubarak se battent pour tenir la place Tahrir. Tôt le matin, les violences entre proet anti-Moubarak ont causé la mort de cinq personnes et un nombre important de blessés. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Le repos d’un opposant au gouvernement à même le sol sur la place Tahrir. Tous ont appelé « Au jour du départ » pour le président Moubarak appelé à quitter le pouvoir. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

La marche des blessés anti-Moubarak sur la place Tahrir. Plus de 384 morts ainsi que 6 467 blessés durant les 17 jours de manifestation. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Réactions de colère après l’ordre donné par l’armée de défaire les campements de la place Tahrir. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Levée de bougies en hommage à toutes les victimes sur la place Tahrir du soulèvement populaire. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Dans la rue Mohamed Mahmoud, près de la place Tahrir, heurts violents entre manifestants et forces de sécurité égyptienne. Le Caire, égypte, novembre 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 118

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Un manifestant, étouffé par un tir de bombe lacrymogène, est évacué de la rue Mohamed Mahmoud prés de la Place Tahrir. Le Caire © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des manifestants appellent à la fin du régime Moubarak. Hosni Moubarak est venu au pouvoir en succédant au président Anouar El-Sadat assassiné en 1981. Le Caire, égypte, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des soldats retiennent des électeurs et électrices venus voter pour les élections parlementaires du 28 novembre 2011 Le Caire, égypte. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 120

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Libye par Yuri Kozyrev/NOOR

Une jeune fille agite le drapeau de la rébellion devant un graffiti anti-Kadhafi dans une rue de Tripoli. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Libye

Des rebelles se réchauffent la nuit. En arrière plan, Ra’s Lanuf, une cité sur la Méditerranée située sur le golfe de Sirte. C’est le siège du complexe pétro-chimique de Ra’s Lanuf, un terminal pétrolier accueillant 3 major compagnies de forage. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

étrange révolution, la seule à avoir survécu, puis triomphé grâce à l’intervention de puissances occidentales, essentiellement la France et la Grande-Bretagne. Elle commence, le 17 février 2011, par un « jour de colère », décidé par l’opposition libyenne, qui fait, bientôt descendre des milliers de Libyens dans les rues, surtout à Benghazi et dans l’est du pays. D’emblée, les manifestants demandent le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. La mauvaise distribution de la rente pétrolière, le ressentiment des puissantes tribus de l’est en raison de leur marginalisation croissante, la fragilité des structures étatiques, la folie ubuesque du dictateur, la férocité policière font enfler la colère. La répression est terrible : des dizaines de tués. Mais l’opposition tient bon, s’empare de l’est du pays, crée un Conseil national de transition, puis progresse en direction de la capitale Tripoli. Mais chaotique, mal commandée, l’armée rebelle perd bientôt les villes conquises. Le 15 mars, les troupes loyalistes s’approchent de Benghazi, l’épicentre de la révolte. Deux jours plus tard, la résolution 1973 du Conseil de sécurité sauve la ville en instaurant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et en autorisant le recours à la force pour protéger les populations. Elle exclut cependant tout déploiement au sol. Le 25 mars, l’OTAN prend le commandement des opérations aériennes. Le 3 juin, elle fait même donner ses hélicoptères de combat. Le tournant de la guerre sera la chute de Tripoli, le 23 août. Le 17 octobre, les insurgés s’emparent des derniers bastions du régime, les villes de Syrte et Bani Walid. Le 20 octobre, Kadhafi est capturé, lynché et exécuté par les rebelles. Depuis, la situation n’est pas complètement stabilisée. Et des tensions sont apparues entre Benghazi, la frondeuse capitale de la Cyrénaïque, et Tripoli.

Jean-Pierre Perrin

Quelques opposants ont peint leur visage aux couleurs du drapeau libyen. Bengahzi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 124

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Sur la ligne de front, tirs de roquettes Katyusha par les rebelles libyens contre les forces gouvernementales. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

La révolution libyenne à Benghazi, à 940 km environ à l’est de Tripoli, a commencé par des manifestations dans des parcs et squares dominant la Méditerranée. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

L’avance des rebelles libyens pendant une bataille contre les troupes gouvernementales, près d’une raffinerie de pétrole. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Pendant la bataille dans les abords de Ra’s Lanuf. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Près d’une batterie anti-aérienne, les rebelles essaient d’échapper aux bombardements de l’armée libyenne. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Les rebelles élèvent une statue pour célébrer la chute du casernement du colonel Kadhafi. Bab Al-Aziziya, Tripoli, Libye, août 2011.© Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Stupéfaction et colère des rebelles libyens devant la découverte d’un charnier de plus de 50 victimes d’un massacre perpétré par les loyalistes de Kadhafi dans un hangar d’une base militaire dans Tripoli. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Bataille violente entre les rebelles libyens et les loyalistes de Kadhafi dans les environs d’Abu Slim. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 130

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Un soldat rebelle blessé à l’extérieur de Bab Al-Aziziya, casernement de Kadhafi dans Tripoli. Tripoli, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des manifestants fouillent une prison pour chercher des prisonniers détenus dans une caserne appartenant aux forces de sécurité du colonel Kadhafi. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Dès la fin des prières du vendredi, les Libyens sortent dans la rue pour participer aux manifestations anti-Kadhafi. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 132

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à l’abri derrière un mur sur la route de l’aéroport, des rebelles en pleine bataille avec les forces du colonel Kadhafi, dans les environs d’Abu Slim et de Ghargour. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Les rebelles combattent pour « nettoyer » la ville de Tripoli, encore occupée par des dizaines d’habitants encore fidèles au régime. Non loin du casernement fortifié du colonel Kadhafi, le quartier d’Abu Slim a longtemps été fortement défendu et habité par les officiels du gouvernement, les officiers de l’armée et les supporters du régime. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Deux cadavres boursouflés, en bordure du Bab Al-Aziziya Square, où les rebelles et les forces de Kadhafi se sont livrés une féroce bataille. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Dans le Parc vert de Tripoli, des soldats rebelles célèbrent leur entrée pour la première fois dans la résidence fortifiée du colonel Kadhafi à Bab Al-Aziziya. Tripoli, Libye, août 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Un rebelle blessé est soigné à l’hôpital de Ra’s Lanuf. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un nouveau centre de médias, dans le bâtiment de l’ancienne cour d’appel de Benghazi, qui fut le théâtre de violents combats entre les derniers fidèles des forces de sécurité pro-Kadhafi et les opposants. à l’intérieur, de jeunes hommes ont installé une batterie d’ordinateurs pour procurer des accréditations de presse à n’importe qui se présentant avec un passeport étranger. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un rebelle libyen dans les environs de Bin Jawad. Bin Jawad, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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La perspective des combats a amené les travailleurs immigrés à évacuer le pays. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Une ambulance brûle pendant la bataille de Brega. Brega, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Prière des rebelles près des terminaux pétroliers. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

L’avance des rebelles libyens durant une bataille contre les forces gouvernementales de Kadhafi, près d’une raffinerie en feu. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Prière d’un rebelle près de la ligne de front. Les loyalistes pro-Kadhafi bloquent à Bin Jawad les forces d’opposition, obligeant celles-ci à se replier vers Ra’s Lanuf. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un résistant parcourt un album des photos de famille du colonel Kahdafi dans sa résidence de Bab Al-Aziziya . Tripoli, Libya. August 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un rebelle libyen en retrait pour chercher un abri durant une bataille contre les forces gouvernementales de Kadhafi, près d’une raffinerie en feu. Ra’s Lanuf, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

La détresse des membres de la famille d’Emad Al-Giryani, le lendemain de sa mort intervenue dans les combats sur la ligne de front avec les forces gouvernementales. Ajdajyia, Libye, mars 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Bahreïn par Yuri Kozyrev/NOOR

Des manifestants montés sur le monument de « Pearl Square » et agitant des drapeaux du Bahreïn. Manama, Bahreïn. Février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Bahreïn

Des femmes se rendent à la morgue pour identifier le corps d’un manifestant tué durant les heurts très violents après l’application de l’état d’urgence avec loi martiale élaborée par le roi de Bahreïn. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

C’est le paradoxe de Bahreïn : c’est le plus petit état du Golfe persique, le plus pauvre, le plus prompt aussi à se soulever mais chaque révolte de ses habitants entraîne des complications régionales avec des implications dans tout le monde arabe. Monarchie dirigée par une impitoyable dynastie sunnite, celle des Al-Khalifa, le pays, en revanche, est très largement chiite. D’où un conflit persistant entre les deux communautés religieuses, les chiites, qui sont aussi les plus pauvres, se plaignant de discriminations au profit de la minorité sunnite. C’est là que la géopolitique intervient : les sunnites sont sous la haute protection de l’Arabie Saoudite, les chiites se tournant, eux, vers l’Iran, leur parrain naturel. En février 2011, l’archipel s’est lancé à son tour dans la contestation démocratique, notamment à Manama, la capitale. L’épicentre en a été la place de la Perle, l’équivalent de la place Tahrir du Caire. La répression, là aussi, a été sanglante : tirs meurtriers de l’armée, arrestation des figures de l’opposition chiite et sunnite de gauche. De son côté, l’opposition a échoué à fédérer les contestataires chiites et sunnites. Puis, le 14 mars, l’Arabie saoudite a donné le coup de grâce à la contestation, déployant dans la petite monarchie un millier de ses meilleurs soldats, secondés par des policiers des émirats arabes unis. Téhéran n’a rien pu faire pour venir au secours de ses protégés chiites. Depuis, la répression s’est abattue sur les protestataires. Les pays occidentaux, eux, ferment les yeux ou protestent pour la forme. Bahreïn abrite une immense base américaine, relais terrestre de la Ve flotte américaine. Malgré la sévère répression, les manifestations continuent.

Jean-Pierre Perrin

Deux manifestantes blessées, en traitement à l’hôpital de Manama. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 144

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Rassemblement de manifestants devant l’hôpital Salmaniya où sont amenés les morts et les blessés. Quelques policiers ont rejoint les manifestants venus donner leur sang ou soutenir les blessés. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Pendant les funérailles d’un homme tué par la police lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Les manifestants anti-gouvernement fuient un nuage de gaz lacrymogène provoqué par les tirs des forces de sécurité contre une marche de protestation en provenance du Pearl Square. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor 146

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Des milliers de chiites sont descendus dans les rues le 17 février pour enterrer leurs morts, victimes des raids de la police contre les manifestations. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des milliers de Barheïnis se sont rassemblés à l’occasion des funérailles d’un manifestant de 29 ans Amhed Fahran. Le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa a déclaré l’état d’urgence, avec autorisation de recourir à tous les moyens pour rétablir l’ordre. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Un manifestant est envoyé à l’hôpital. Impossible de dire le nombre exact de tués durant la confrontation. Les blessés se comptent par centaines. Manama, Bahreïn, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 148

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Des médecins se réconfortent après s’être occupé en vain du manifestant Abdul Riha. Février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des milliers de Chiites sont descendus dans les rues le 17 février pour enterrer leurs morts, victimes des raids de la police contre les manifestations. Février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Chaussures perdues par les manifestants lors des marches et défilés anti-gouvernement. Février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Face à la menace des combats, les ouvriers emportent avec eux tout ce qui leur appartient, empruntent la route de la côte à Benghazi pour quitter le pays. Benghazi, Libye, février 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Yémen par Yuri Kozyrev/NOOR

Un aveugle participant aux manifestations sur le « Square du Changement » à Sanaa. Sanaa, Yémen, mai 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

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Yémen

Marché d’Aden, un pêcheur transporte un poisson. La population du Yémen est estimée à 24 millions d’habitants au plus bas. Avec 46 % de jeunes de moins de 15 ans et le plus fort taux de naissance, dont une moyenne de 5 enfants par femme. Aden, Yémen, décembre 2010. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Si les premières manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh ont commencé dès la fin janvier, c’est la chute d’Hosni Moubarak, le 11 février 2011, qui jette dans les rues des milliers de jeunes contestataires. Le 21 février, ils occupent la place de l’Université à Sanaa. D’emblée, ils demandent le départ inconditionnel d’Ali Abdallah Saleh, un vieux politicien issu de l’armée et équilibriste madré grâce à sa connaissance des arcanes tribales, ce qui, lui permet d’occuper le pouvoir depuis 33 ans. Et ils tendent la main aux différents mouvements sécessionnistes qui opèrent au sud et au nord du pays. L’opposition, socialiste et islamiste, regarde avec méfiance les jeunes protestataires avant de leur tendre la main. Persiste une différence d’approche : les jeunes exigent que Saleh quitte immédiatement le pouvoir. Les politiciens d’opposition misent sur un retrait graduel. Ces divergences aideront le président à se maintenir au pouvoir. Le 5 mars, il annonce qu’il n’a pas l’intention de se retirer avant la fin de son mandat, en 2013. Le 12 mars, la police attaque la place de l’Université. Le 18 mars, des snipers tuent une cinquantaine de personnes à Sanaa. Quelques jours plus tard, le général Mohsen Al-Ahmar, le militaire le plus puissant du pays, se range du côté des manifestants. Mais la majorité de ses unités ne le suivent pas. Le 1er mai, Saleh refuse de signer le plan de sortie de crise des monarchies arabes du Golfe qui, craignant l’implosion du pays, se sont impliquées dans la crise. Le 3 juin, il est blessé, soit par un obus de mortier, soit par une bombe placée par son entourage, qui explose dans la mosquée de son palais. Soigné en Arabie saoudite, on le croit sorti du jeu. Il revient trois mois plus tard. Les manifestations reprennent, violemment réprimées. Le 23 novembre, il finit par signer à Riyad le plan de sortie de crise qui prévoit son départ, effectif en février. Mais l’appareil d’état, les services secrets, l’armée, la radiotélévision sont encore largement contrôlés par ses proches.

Jean-Pierre Perrin Nabel Ali Mohamed, 28 ans, en traitement aux urgences d’un hôpital à Sanaa. Détenu et torturé par les forces de sécurité après avoir été arrêté lors d’une manifestation. Son corps était leur cendrier. Sanaa, Yémen, mai 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 154

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Manifestation sur le « Square du Changement » devant l’Université de Sanaa. Sanaa, Yémen, mai 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Des manifestants loyalistes au président Saleh sous une tente dans un parking près d’un stade de la banlieue de Sana’a. Sana’a, Yémen, mai 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor.

Une marche à la bougie en hommage aux manifestants décédés dont les portraits font figure de martyrs. Sanaa, Yémen, mai 2011. © Yuri Kozyrev/Agence Noor. 156

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Portraits des manifestants, martyrs tués pendant les manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh. Sana’a, Yémen, mai 2011.

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Syrie par Khaled Al Hariri/Reuters Pedro Brito Da Fonseca Khaled Desouki/AFP Bulent Kilic/AFP Ho New/Reuters Sana/Reuters AP Photo/Local Coordination Committees in Syria Mani/Zeppelinnetwork AP Photo/Rodrigo Abd AP Photo/SANA AP Photo Rémi Ochlik/IP3 Caroline Poiron/Fedephoto Reuters/Handout

Des manifestants pour la démocratie brûlent le portrait de Bachar El-Assad, Durant une manifestation devant le siège de la Ligue arabe au Caire, à l’occasion d’une session d’urgence du Conseil ministériel sur la situation en Syrie. Le Caire, égypte, 12 novembre 2011. © Khaled Desouki/AFP. 160

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Syrie

Des manifestants brûlent le portrait du président Bachar El-Assad, lors d’un défilé dans les environs d’Idlib au nord de la Syrie. Idlid, Syrie, 26 février 2012. © AP Photo/Rodrigo Abd.

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C’est la dernière, à ce jour, des révolutions arabes. Elle est née, mimars, à Deraa, petite ville proche de la frontière jordanienne. Au début, une simple révolte provoquée par l’arrestation d’une douzaine d’adolescents qui ont écrit sur les murs des slogans hostiles au régime. Les gamins sont torturés. La bourgade se mobilise. Les manifestations commencent. L’armée intervient. C’est bientôt le carnage. Quand Deraa sera matée, d’autres villes ont déjà pris le relais. Pendant plusieurs mois, le pivot de cette intifada syrienne sera la grande ville de Homs, en particulier le quartier pauvre de Bab Amr qui sera assiégé, affamé, systématiquement bombardé avant d’être pris par l’armée syrienne fin février. Au départ, l’intifada syrienne se veut non-violente, multiconfessionnelle et opposée à toute forme d’intervention étrangère. Toute la stratégie du régime de Bachar El-Assad sera de briser ce consensus en cherchant, via les manipulations des services secrets et des chabbiha, des gangs de voyous liés au régime, à faire dériver la confrontation vers la lutte armée et les affrontements intercommunautaires. Il a partiellement réussi puisque la contestation a pris une tournure de plus en plus violente avec la création d’une armée syrienne libre formée de déserteurs et des tensions de plus en plus vives entre la majorité sunnite et la minorité alaouite à laquelle appartient le pouvoir. Après un an de révolte et l’échec de la médiation de la Ligue arabe, l’opposition demande le soutien de la communauté internationale, qu’elle rejetait au début, avec la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention militaire. Plusieurs pays arabes préconisent d’armer la rébellion. Le nombre des victimes est difficile à estimer, les journalistes se voyant interdire d’entrer en Syrie. Sans doute le nombre des tués s’élève-t-il à plus de 10 000. Dans les prisons, la torture est systématique. Dans son rapport « Nous n’avons jamais vu de telles horreurs », l’ONG américaine Human Watch indique que des « crimes contre l’humanité » sont commis par les autorités. Mais le pire est sans doute à venir. Jean-Pierre Perrin

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Des supporters du président Bachar El-Assad participent à une manifestation dans le square Al-Uomawien à Damas. Damas, Syrie, 26 octobre 2011. © Khaled Al Hariri/Reuters. Des manifestants posent durant une marche dans les rues d’Idlib après la prière du vendredi. Sur les tee-shirts, il est écrit : “ le peuple souhaite l’exécution du président ”. Idlid, Syrie, 23 septembre 2011. © Ho New/Reuters.

8 novembre 2011. Dans un village de la région de Jabal El-Zaouia, les soldats de l'ALS font une démonstration de force durant quelques heures. Ce sont les premières apparitions publiques de l'ALS. Les jeunes manifestent auprès des soldats déserteurs. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

Le président Bachar El-Assad se tient, entouré des chefs de l’armée, devant la tombe du soldat inconnu lors d’une cérémonie en hommage au 38e anniversaire de la guerre d’octobre 1973 contre Israël. Damas, Syrie, 6 octobre 2011. © Sana/Reuters. 164

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L’armée libre défile à visage découvert dans une ville de Jabal El-Zaouia, Syrie, novembre 2011. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

11 novembre 2011, dans les faubourgs de Jisr El-Shaour de nombreux garçons accompagnent leurs pères dans les rassemblements contre le pouvoir. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

8 novembre 2011, dans le village de Kuria, un père de famille de 35 ans a été tué à un check-point dans une ville de Jabal El-Zaouia, Syrie, novembre 2011.© Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

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Des soldats syriens qui ont déserté pour rejoindre l’Armée Syrienne Libre (ASL) participent à une manifestation de civils pour protester contre le régime du président Bachar El-Assad à Kafranbel près de Idlid. Syrie, 29 janvier 2012. © Reuters.

Image donnée par un citoyen journaliste via le Comité local de coordination contre le régime de Bachar El-Assad lors d’une manifestation à Kafranbel, près d’Idlid. Sur la bannière, cette interpellation : « à vous tous, dans le monde, votre honteuse et lâche indifférence va créer des milliers de Ben Laden dans Kafranbel occupée ». Kafranbel, Syrie, 24 févier 2012. © AP Photo/Local Coordination Committees in Syria.

Des soldats de l’armée régulière, qui ont déserté, rejoignent le camp des manifestants dans les environs de Al-Khaldiya dans la cité en rébellion de Homs. Le délégué britannique de l’Observatoire syrien des droits de l’homme témoignait du lancement d’une offensive, jeudi soir, dans le quartier de Karm AlZeitoun, ayant provoqué la mort de 26 civils dont 9 enfants et des multiples blessés. Homs, Syrie, 26 janvier 2012. © AFP Photo/STR.

Lors d’un rassemblement contre le président Bachar El-Assad et la Russie, des manifestants affichent la caricature sur laquelle est écrit : « Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, expose ses tanks, ses avions, ses bombes et son veto pour mieux les vendre ». Kafranbel, Syrie, 29 janvier 2012. © Reuters.

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11 novembre 2011. Manifestation dans un village de la région de Jabal El-Zaouia, dans le nord de la Syrie. De nombreux enfants manifestent à côté de leurs pères © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

Fumée noire sur la ville de Homs, dans les environs de Baba Amr. Pipe-line en feu selon les rebelles accusant les forces du régime d’avoir procédé durant les 12 deniers jours aux bombardements du quartier de Baba Amr. L’Agence officielle Sana accuse les terroristes, d’avoir eux-mêmes visé ce pipeline approvisionnant la ville industrielle d’Adra, la capitale Damas et le sud du pays. Homs, Syrie, 15 février 2012. © AP Photo/SANA.

Une femme et sa fille sur le balcon d’un immeuble touché par les bombardements de l’armée syrienne dans le centre d’Idlid dans le nord du pays. Consterné par la brutalité de la répression du régime contre les civils, le conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européennne a imposé de nouvelles sanctions pour faire pression sur le régime et inverser le cours des évènements. Idlid, Syrie, 27 février 2012. © AP Photo/Rodrigo Abd.

Entraînement militaire des rebelles aux environs d’Idlid. Les forces armées syriennes ont renouvelé leur assaut contre la cité rebelle de Homs soumise, selon les activistes, à de très lourds bombardements, faisant craindre, selon le représentant de l’ONU une véritable guerre civile. Homs, Syrie, 14 février 2012. © AP Photo.

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Homs, Décembre 2011. Chaque jour ont lieu des manifestations pacifiques, sous les tirs de l'armée régulière. Les chants appellent l'esprit de la nation arabe au secours. Les manifestations crient au peuple arabe de s'unir contre le régime de Bachar El-Assad. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Janvier 2011. Portrait réalisé par Caroline Poiron lors de la révolution arabe en égypte en janvier 2011 Place Tahrir au Caire. Un convoi de 12 journalistes se rendait à l'hôpital de Homs lorsque les bombardements ont ciblé le groupe officiel des médias occidentaux. Gilles Jaquier, reporter pour Envoyé Spécial France 2 a été tué. Homs, le 11 janvier 2012 New Akrama. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Des fumées de combats en cours dans les environs de Erbeen à Damas. Près de 2 000 soldats de l’armée régulière syrienne, appuyés par des tanks, lançaient un assaut pour essayer de reprendre le contrôle de la banlieue aux rebelles, au lendemain de la suspension par la Ligue arabe de sa mission de contrôle, en raison d’une violence aggravée. © Reuters. 172

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11 novembre 2011. Manifestation dans un village de la région de Jabal El-Zaouia, dans le nord de la Syrie. De nombreux enfants manifestent à côté de leurs pères. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

10 novembre 2011. Un groupe armé de l'ASL dans la région de Jabal El-Zaouia. Ils ne disposent que d'armes légères. Ces hommes préfèrent cacher leur identité pour protéger leur famille. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

10 novembre 2011. Manifestation contre le président syrien dans la région de Jabal Al-Zaouia. Syrie © Pedro Brito Da Fonseca/Premières lignes.

8 novembre 2011, dans une maison sécurisée par la rébellion. Mahmoud Abdel Moati Habib, exofficier, a fait défection quand la marine a bombardé la ville portuaire de Lattaquié, en août. © Pedro Brito Da Fonseca/Premières Lignes.

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Homs, Bab Amr. Décembre 2011. La ligne de front. Les insurgés tirent sur une cargaison de munitions qui doit ravitailler un sniper en haut d'un immeuble. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Caroline Poiron à Homs : « Du 15 au 23 décembre 2011, j'ai suivi avec la journaliste Sofia Amara le premier déserteur de l'armée libre, aussi connu pour être le neveu de Mohamed Tlass (2008), l'ancien ministre de la Défense de Bachar El-Assad. Lieutenant, il fédère la résistance, l'opposition et l'Armée Syrienne Libre avec des civils, de plus en plus armés, de Homs. Agé de 25 ans, le « Che » syrien mène de front les combats, les arrestations et incarne l'espoir du peuple des quartiers. J'ai suivi les déserteurs pendant 5 jours dans la bataille de Homs. Les insurgés que je suivais ont capturé des soldats iraniens qui essaient de rejoindre l'armée syrienne et les services de Maer Al-Assad. J'ai la preuve par l'image du soutien militaire iranien au régime syrien. Les déserteurs essayent par tous les moyens d'échanger des prisonniers moukabarrat contre des déserteurs menacés d'être fusillés. Finalement, 70 sont morts exécutés. pendant cette semaine. Les enfants subissent les tirs et les bombardements de l'armée régulière. Photos insoutenables mais assez claires pour dire qu’il y a massacre. » © Caroline Poiron.

Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Les insurgés, les civils armés quadrillent le quartier maison par maison. © Caroline Poiron. 176

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Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Les rebelles de l'armée libre syrienne n'ont pas de mortier. Ils ripostent aux bombardements réguliers et quotidiens du régime avec des mitraillettes et quelques RPG. Ils ne peuvent pas atteindre une cible plus loin que 400 mètres. © Caroline Poiron/Fedephoto

Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Tous les jours, des blessés sont soignés dans les hôpitaux de fortune. Démunis, les médecins tentent de soigner les civils et soldats déserteurs. Traqués par le régime, les docteurs gardent l'anonymat. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Le quartier vit aux rythme des snipers et des bombardements. Les rues sont quadrillées par des tireurs d'élites du régime. Les habitants se protègent comme ils peuvent. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Le lieutenant Abdel Razzak Tlass de la Brigade El Farouk arrête des iraniens dans les alentours du quartier de Bab Amr. 5 mercenaires iraniens soupçonnés d'être des tireurs d'élite envoyés par Téhéran pour prêter main forte à Bachar El-Assad. © Caroline Poiron/Fedephoto.

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Les pro Assad manifestent en toute quiétude sans subir des tirs de l'armée libre syrienne ou des milices affiliées au régime de Bachar El-Assad. Il tient le pouvoir depuis Avril 2011. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Homs, Bab Amr. Décembre 2011. Une petite filles blessée par un sniper. Les maisons deviennent des cliniques clandestines. Démunis, les médecins tentent de soigner les civils et soldats déserteurs. Traqués par le régime, les docteurs gardent l'anonymat. © Caroline Poiron/Fedephoto.

Homs, le 11 janvier 2012 New Akrama. Un convoi de 12 journalistes se rendait à l'hôpital de Homs lorsque les bombardements ont ciblés le groupe officiel des médias occidentaux. Gilles Jaquier, reporter pour Envoyé Spécial France 2 a été tué.un milicien du régime est stationné au rond - point du Gouverneur © Caroline Poiron/Fedephoto. 180

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Un habitant inspecte les dommages causés par les bombardements de l’armée régulière de Bachar El–Assad au centre de la ville d’Idlib au nord –ouest de la Syrie. A la date du 24 Février 2012 plus de 7600 personnes on été tués à travers toute la Syrie, selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme. © Bulent Kilic/AFP.

Des manifestants participent aux obsèques de victimes des bombardements de l’armée syrienne dans les environs de Khalidiya près de Homs. Selon les rebelles, les forces armées syriennes ont tué plus de 200 personnes lors de l’assaut donné en ce jour, le plus sanglant des 11 derniers mois de combats contre le régime du président Bachar El-Assad. Dans l’attente d’un vote d’une résolution de l’ONU, l’appelant à céder le pouvoir. Homs, Syrie, 4 février 2012. © Reuters/Handout.

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Près de Baba Amr, des rebelles de l’Armée Syrienne Libre et un Cheikh, après une prière, avant une attaque dans les faubourgs de Baba Amr. Homs, Syrie, 22 février 2012. © Rémi Ochlik/IP3.

Des habitants du village de Bouyada prient et participent aux funérailles clandestines de 4 jeunes manifestants tués par les bombes de l’armée de Bachar El-Assad. Très souvent, pour des raisons de sécurité, ces obsèques ont lieu la nuit pour éviter des attaques de l’armée régulière. Ce sont là les dernières photos de Rémi Ochlik, quelques heures avant de mourir sous le feu d’un bombardement à Homs avec sa consœur Marie Colvin du Sunday Times. Bouyada, Syrie, 22 février 2012, 3 heures du matin. © Rémi Ochlik/IP3. 183


Des habitants du village de Bouyada prient et participent aux funérailles clandestines de 4 jeunes manifestants tués par les bombes de l’armée de Bachar El-Assad. Très souvent, pour des raisons de sécurité, ces obsèques ont lieu la nuit pour éviter des attaques de l’armée régulière. Ce sont là les dernières photos de Rémi Ochlik, quelques heures avant de mourir sous le feu d’un bombardement à Homs avec sa consœur Marie Colvin du Sunday Times. Bouyada, Syrie, 22 février 2012, 3 heures du matin. © Rémi Ochlik/IP3.

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Hommage à Rémi Ochlik Rémi Ochlik avait 28 ans. L’âge de beaucoup de ces civils ou révolutionnaires qu’il avait accompagnés dans leur quête de liberté depuis la Libye. Comme ces milliers d’autres, près de 8 000 aujourd’hui, dont la mort sous les bombes d’un régime assassin insupportait tant le jeune photojournaliste. Souvent « en commande » pour de grands magazines, dont « Paris Match » qui lui avait retiré par prudence le renouvellement de sa mission en Syrie, il avait décidé de revenir dans l’enfer de Homs, ville martyr qui lui fut fatal. Rémi Ochlik avait fait de ses appareils la seule armure de sa passion : témoigner dans le silence de ses convictions avec l’acuité de son regard pour mieux laisser parler ses images magistrales. Vivre à Haïti les conflits larvés après la démission du Président Aristide, fut l’appel d’air et la reconnaissance professionnelle qu’il attendait et méritait tant pour passer du rêve à la réalité. Lauréat de nombreux prix (Visa pour l’image, Prix Paris Match et Grand Scoop de Lille dont le dernier en date, le plus prestigieux, le World Press Photo 2011, l’homme ne semblait jamais oublier ses origines modestes et ses premiers reportages tels les « manifs » des sans-papiers, anti-G20 ou CPE. Venu de Thionville, ce dur pays dévasté par le chômage, il aimait être et rester au contact des gens, soulignent ses amis Christophe Berlotin et Grégory Boissy, associés avec Rémi dans la création de l’agence « Ip3 Presse » en 2005. Très pudique, voire secret, il était plus préoccupé par la force authentique de ses clichés, le plus près possible, sans téléobjectif, des acteurs des révolutions en cours. Toujours au bon moment, au bon endroit, selon l’adage professionnel. Une image parmi tant d’autres : sur la place Tahrir au Caire comme à Tunis, dès les manifestations qui embaument plus le gaz lacrymogène que le jasmin, il saisit ce portrait d’un homme éploré de douleur, le visage tuméfié par les larmes et la rage devant le ministère de l’Intérieur où son frère est décédé sous la torture. Et Rémi y devient le témoin direct de l'assassinat de son confrère et ami Lucas Dolega. Avec autres amis et photographes, il créera l'Association Lucas Dolega destinée à soutenir les photo-reporteurs. L'édition 2012 du Prix de l'Association lui est dédiée. C’est nous tous qui aujourd’hui exprimons notre colère devant un chef d’état qui assassine son peuple, consœurs et confrères pour garder le permis de tuer à huis-clos. « Rémi Ochlik, son ami Lucas Dolega,vont terriblement manquer comme Gilles Jacquier à notre monde en permanente révolution ». Alain Mingam

Commissaire de l’exposition, administrateur de « Reporters sans frontières. » 15 mars 2012 186

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Photographes Hamiddedine Bouali

Alain Buu

Né le 12 janvier 1961 à Tunis. Père de deux enfants. Baccalauréat français, avec mention assez bien, en Philosophie-LettresLangues. Certificat de l'enseignement supérieur en maîtrise de Français. Photographe au service photo du ministère de la Culture de 1983 à 1998. Responsable de la salle Internet de la Bibliothèque Régionale de Zaghouan de 1998 à 2000.

Né à Paris en 1960, d’origine vietnamienne, Alain Buu passe son enfance entre le Vietnam et la France. En 1975, il fait partie des boat-people qui fuient les bouleversements secouant alors l’Asie du sud-est, et avec sa famille, il trouve asile en France. Après des études supérieures d’ingénierie, il travaille comme technicien de calcul pendant quelques années avant de franchir le pas et de se lancer dans l’aventure du photojournalisme en 1986. Intégrant la prestigieuse agence Gamma en 1989, il acquiert ses galons de grand reporter sur le terrain de l’actualité. Depuis 2004, c’est en photographe indépendant qu’il choisit de s’exprimer afin de mener à bien un travail plus personnel et plus approfondi sur des

Chargé de la PAO à la municipalité de Tunis depuis août 2000. EXPOSITIONS INDIVIDUELLES 1985 « Le Bolchoï en 800 Asa » : Galerie Cberif Fine Art. Sidi-Bou-Saîd. 1997 « Troisième Regard » : Mois de la Photo de Tunis. Galerie de la Bibliothèque Charles De Gaulle puis Maison ibn Rachick. Tunis. 2002 « Examen de conscience », Centre culturelle Bir Lahjar, Tunis.

sujets qui lui tiennent à cœur. Parmi les reportages les plus importants figurent : La bataille de Tora Bora en Afghanistan, La deuxième intifada en Palestine, Les conséquences de la politique de l’enfant unique en Chine, « Sur les pas des Cavaliers » livre de photographies sur l’Afghanistan de Joseph Kessel, publié chez Gallimard, et la récente révolution égyptienne.

PRIX ET DIPLÔMES 1996 Médaille d'or à l’exposition internationale de photographie de Bagdad. 2008 Prix National des Arts et des Lettres en Photographie. 2012 Prix Lucien Clergue. 1er Prix du Fonds pour les femmes en Méditerranée.

éric Bouvet Né le 16 mai 1961 à Paris. Marié, deux enfants. 1990-2012 : Reporter-photographe indépendant. 1983-1990 : Reporter-photographe à l’agence Gamma. 1983 : Laborantin noir et blanc à l’agence Gamma. 1982 : Reporter-photographe à l’agence Keystone. 1980-1981 : Service militaire à l’établissement Cinématographique et Photographique des Armées. 1978-1980 : études à l’école Estienne. PRIX 2000 : Prix Paris Match - Grozny, Tchéchénie. 2000 : Prix du Public - Bayeux - Grozny, Tchéchénie. 2000 : Prix du Correspondant de Guerre - Bayeux - Grozny, Tchéchénie. 2000 : Visa d’Or du Festival du Photojournalisme - Perpignan - Grozny, Tchéchénie. 1995 : World Press Photo. 3e prix news stories - Commandos Russes, Tchéchénie. 1992 : Prix du Press Club de France. Kurdistan, 1 an après. 1991 : World Press Photo - 2e prix spot news - La guerre du Golfe. 1990 : World Press Photo. 1er prix news features - Les funérailles de Khomeini - 3e prix news features stories - Les funérailles de Khomeini. 1988 : 150e Anniversaire International de la Photographie. Médaille d’or - Omeyra, Colombie. 1987 : World press photo. 2e prix natures séries – Gaz toxiques, Cameroun. 2012 : Visa d’or magazine. Visa pour l’image Libye.

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Patrick Chauvel Réalisateur de documentaires et reportages, écrivain, photo-journaliste comédien, rapporteur de guerre 1996 - 2008 : Sud Thaïlande (L’insurrection musulmane) ; Pakistan ; Israël/ Palestine ; Afghanistan ; Irak ; Indonésie ; Kosovo ; Tchétchénie, (Prix : World press. Prix du Photo-journalisme d’Anger) 1967 - 1995 : Tchétchénie ; Yougoslavie ; Irak/Iran ; Yémen ; Somalie ; Panama ; Salvador (Prix Missouri, U.S.A) ; Nicaragua ; Surinam ; Révolution irananienne ; Haïti ; Erythrée ; Liban ; Kolweizi (la légion au Zaïr) ; Colombie (guerres de la drogue, FARC) ; Pérou (Sentier lumineux, guérillas) ; Afghanistan (La guerre contre les russes, Massoud) ; guerre du Kippour Israël ; guerre du Cambodge ; Angola ; Mozambique ; guerre du Vietnam ; Irlande du Nord ; Israël (guerre des six jours) RéALISATION DE DOCUMENTAIRES ET REPORTAGES 2008 : Thaïlande – 26’ (TAC Press) – Envoyé Spécial, France 2 2008 : Gurkhas, l’épreuve – 52’ (Scherkhan Production) 2008 : Voyage au Talibanistan – 52’ (TAC Press) – Envoyé spécial, France 2 2007 : Pakistan, la poudrière – 52’ (Tac Press) – Jeudi Investigation, Canal + 2007 : les Yeux de Sarah – 90’ (Film et Marguerite, Tac Presse) 2004 : I.R.A.K. – 52’ (Films & Marguerite) – Sélectionné au FIPA 2005

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Photographes Pedro Brito da Fonseca

Peter Hapak

Pedro Brito Da Fonseca est journaliste reporter d’images et photographe. Diplômé en sciences politiques, il s'est formé à l'image sur le terrain. Enthousiasmé par les frémissements du Printemps Arabe, il part en Tunisie photographier l'Histoire en marche puis en Egypte, en Libye et en Syrie pour les chaînes de télévision françaises. Entré clandestinement en Syrie, en novembre 2011, il a été le premier journaliste français à filmer l’Armée Syrienne Libre, dans un documentaire co-réalisé avec Paul Moreira pour Canal+. Lors de ce voyage en Syrie, il réalise un reportage photo publié dans Paris Match, Sunday Time et Vanity Fair.

Peter Hapak, est né en Hongrie ou il a passé toute sa jeunesse. Aujourd’hui basé à New-York, il est en contrat pour le magazine TIME, pour lequel il a réalisé fin 2011, à travers le monde, une série de portraits de « protesters » (ou indignés) pour faire la couverture mythique de fin d’année et de nombreuses pages dans le célèbre magazine. Peter Hapak travaille beaucoup en commercial et à la commande mais sa passion reste le portrait et le corps en mouvement. Il est l’auteur d’une série de portraits de stars dont Marion Cotillard, George Clooney, Steven Spielberg, Sylvester Stallone, parmi d’illustres inconnus tout aussi remarquables.

Antoine Gyori

Olivier Jobard

Né le 28 Mars 1964 à Neuilly-sur-Seine. Diplôme de CAP et BT en photographie et cinématographie de l’école Vaugirard à Paris. Antoine Gyori a débuté sa carrière par une série de reportages en Amérique Latine avant de rejoindre le staff de France -Soir en 1986 puis le Figaro. En 1990 il couvre pour l’agence Sygma les élections et la montée du fondamentalisme en Algérie, la guerre du Golf et l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, le conflit Israélo-palestinien durant les 2 premières intifada. Il sera très présent sur les deux guerres de Tchétchénie, la seconde guerre du Golf et ses conséquences en Irak. Il fera deux séjours en Afghanistan en opération avec l’armée américaine durant le déploiement d’« Enduring Freedom » en 2001. Aujourd’hui domicilié à Paris, Antoine Gyori est distribué par l’agence Corbis. - Parmi ses nombreux prix « Le World Press Photo » pour ses images à Saravejo en 1994

Né en 1970, Olivier Jobard intègre l’école Louis Lumière en 1990 et, en 1992, rejoint l’agence Sipa Press qu’il quittera en 2011. Il a couvert de nombreux conflits : Croatie, Bosnie, Tchétchénie, Afghanistan, Soudan, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Colombie, Irak puis s’est surtout consacré aux problématiques d’immigration en Europe et dans le monde. Après avoir suivi d‘Afrique en France l’odyssée du Camerounais Kingsley, Olivier Jobard concentre son travail sur la «forteresse Europe» en documentant les routes migratoires clandestines. Aujourd’hui, l’intégration des immigrés dans leur pays d’accueil est au centre de son travail. Il a obtenu de nombreux prix (Visa d’or Magazine 2011 ; Emmy Award for documentary with Media Storm’s Kingsley Crossing 2007 ; World Press Photo, 1er Prix, contemporary issues 2005 …)

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Photographes Yuri Kozyrev En tant que photojournaliste, au cours des vingt dernières années, Yuri Kozyrev couvre tous les grands conflits dans l'ex-Union soviétique, y compris les deux guerres de Tchétchénie. Immédiatement après le 11 septembre 2001, il va en Afghanistan, où il rend compte de la chute des talibans. Yuri Kozyrev a vécu à Bagdad entre 2003 et 2009 en tant que photographe pour Time Magazine, pour photographier les différentes zones du conflit. Depuis le début de l’année 2011, il a couvert les événements du printemps arabe voyageant en égypte, au Bahreïn, en Libye et au Yémen. Il a reçu de nombreuses distinctions pour ses photographies, parmi lesquelles : - le World Press Photo Award : sur la Tchétchénie, l'Irak et la prise d'otage à Beslan en Russie. - Overseas Press Club Oliver Rebbot Award en 2004 pour son reportage sur l'Irak. - Le prix de l'ICP Infinity Award for Photojournalism en 2006 et remporte l'édition 2008 du Frontline Club Award pour ses reportages sur la guerre en Irak. - le Visa d'or News en 2011 pour l'ensemble de son travail : « On Revolution Road ». Depuis février 2011, il s’est rendu en égypte, au Bahreïn, au Yémen et en Libye afin de couvrir les révolutions arabes pour le magazine Time. - Le Prix Visa pour l'Image, du meilleur reportage réalisé entre septembre 2010 et août 2011. - Le double prix Trophée et Public du Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de guerre pour son travail Dispatch from Libya. - le World Press Photo et le Pictures of the Year International en 2012. - Il est co-fondateur et membre de l’agence photographique NOOR. http://noorimages.com/photographer/kozyrev/

Augustin Le Gall

Emilio Morenatti En 1992, il rejoint l' agence EFE, leader des agences de presse espagnoles et s'établit à Séville. Dès cette époque, il commence à couvrir les principaux évènements et conflits qui entre les Jeux olympiques et la guerre en 2002 font l'actualité internationale . Fin 2003 il se rend en Afghanistan comme correspondant de l'agence Associated Press à Kabul. Emilio Morenatti suit le processus démocratique mis en place à travers le pays après la chute du régime Taliban. En 2005, AP l'envoye couvrir le conflit Israëlo-palestinien et le Moyen-Orient. En 2006, il est kidnappé par des milices en arme dans la ville de Gaza et est rapidement relâché le jour suivant. Il s'établit alors au Pakistan d'où il couvre toute l'Asie centrale pour l'agence AP. Emilio Morenatti a reçu en 2008 le Prix « Newspaper Photographer of the Year » par le jury du « Picture of the Year International » En 2009, Emilio Morenatti fut grièvement blessé avec 2 soldats américains lorsque leur véhicule a sauté sur une mine en plein désert d'Afghanistan. Il a perdu son pied gauche et fut hospitalisé à Dubaï. Il est aujourd'hui établi à Barcelone. Les nombreuses récompenses d'Emilio Morenatti incluent le " Fuji European Press Awards 1996 " et le " National Headliner Awards 2005 and 2006 ". Il a gagné un des Prix les plus importants en 2010 dans la catégorie du " Meilleur du photojournalisme " créé par l'Association des photographes de la presse nationale " et le Grand Prix de la Fondation Lucas Dolega 2011.

Rémi Ochlik

Né le 30 mars 1980 aux Sables d’Olonne en France. Portant un vif intérêt pour l’aire méditerranéenne, l’Homme et ses pratiques sont au coeur de son travail. Son approche s’oriente vers une photographie documentaire, narrative, poétique, où la fiction se mêle à la réalité. De 2006 à 2010, il a travaillé sur différents projets liées aux musiques et patrimoines de la Méditerranée avec notamment le projet Gnawa tradition et création et la vie en oc musique ! Début 2011, il couvre la révolution tunisienne et s’intalle à Tunis pour suivre la période de la transition démocratique et les enjeux auxquels doit faire face la société tunisienne. Il porte une attention particulière aux enjeux de société contemporains liés notamment au monde arabe et à la Méditerranée, au patrimoine immatériel, aux minorités et aux droits de l’Homme. C’est dans ce cadre qu’il développe un travail documentaire de fond sur les espaces en mutation, les sociétés traditionnelles et les lieux de création dans lequel le portrait occupe un axe central. Il fait parti du collectif Dekadrage (Marseille) qui travaille sur des projets lié notamment à l’espace méditerranéen et et actuellement basé entre Tunis et Marseille.

Rémi Ochlik né dans l'est de la France en 1983 a étudié la photographie à « L'école d'ICART Photo » après des études secondaires. à l'âge de 20 ans, il se rend en Haïti pour couvrir les émeutes provoquées par la démission du Président Jean-Bertrand Aristide. Ses reportages seront primés à « Visa pour l'image ». En 2005, il fonde l'agence de presse IP3 PRESS pour documenter l'actualité sociale et les conflits à travers le monde. En 2011, il se rend en Tunisie, en égypte, en Libye pour être au cœur des révolutions arabes en marche. Le 22 février 2012 Rémi est tué à Homs, en Syrie lors des premières confrontations sanglantes entre l'Armée régulière et « l'Armée syrienne libre » en opposition au régime de Bachar El-Assad.

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Photographes Caroline Poiron Née en 1973 en France. Habite Paris, photoreporter 2000-2012, Liban, Afghanistan, Somalie, La révolution tunisienne, égyptienne, en Libye et en Syrie. Notamment à Homs lors des premiers combats de L'armée syrienne Libre contre l'armée régulière de Bachar-El-Assad. Prix de la Parole Libre. Diffusée par l'agence Fedephoto sur l'actualité et sur des sujets magazines pour la presse française et internationale. Paris Match, Le Monde, Libération, VSD, Stein, Der Spiegel.

Johann Rousselot Né en 1971 à Bruxelles, où il a étudié la photographie à l’ESI – école Supérieure de l’Image, de 1992 à 1995. Il devient membre de l’agence œil Public en juin 2001, jusqu’à sa fermeture en 2010. Il est ensuite représenté par la Maison de Photographes, Signatures en France et Laif pour le reste du monde. Exposé à trois reprises au festival international de photojournalisme Visa pour l’Image à Perpignan (France), 2003, 2005 et 2012. Nominé finaliste au Sony World Photography Awards 2012, au PhotoEspanã Ojodepez Volkswagen Award 2008, à la Fondation HSBC pour la Photographie 2007. Lauréat du Prix Kodak de la Critique Photographique 2003. Bénéficiaire d’une bourse du ministère de la Culture, délégation aux Arts plastiques, en 2005 et en 2012. Tirages du travail « India Shining India Crying » et de « Nuit Indienne » acquis dans les collections du Fonds national d’art contemporain. Autres expositions au festival Chroniques Nomades à Honfleur, à la galerie Seven Star à Berlin, au Snite Museum of Art aux états-Unis, à la mairie de Paris, dans les galeries Bose Pacia à Calcutta et Romain Rolland à New Delhi, Inde, au festival Images Singulières à Sète, au Koldo Mitxelena Cultural Centre, Donostia San Sebastian, Espagne.

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Alfred Yaghobzadeh Issu d’une famille multiculturelle, à la fois d'origine arménienne et assyrienne, Alfred Yaghobzadeh se lance dans la photographie à l’occasion de la révolution iranienne en 1979 qui le pousse dans la rue. Il devient reporter et couvre de nombreux conflits comme la guerre civile au Liban, le conflit israélo-palestinien, les guerres, la famine, les événements politiques, les crises humanitaires un peu partout dans le monde. Blessé en Tchéchénie et pris en otage lors de la guerre du Liban, il n’a cependant pas cessé depuis 13 ans de couvrir le conflit israélo-palestinien et les crises humanitaires de la planète. Primé lors de nombreux festivals, le travail d’Alfred Yaghobzadeh est reconnu et salué en France comme à l’international par de nombreux prix des plus prestigieux dont le World Press Photo.

Rafael Yaghobzadeh Rafael Yaghobzadeh né en 1991 à Paris. Dès ses vingt ans, il s'est rendu en Tunisie et en égypte pour couvrir les débuts des révolutions arabes. étudiant en histoire à la Sorbonne et travaillant sur les crises sociales notamment en France et en Espagne sur les traces de son père, reporter réputé de l'agence Sipa Press, il a déjà documenté l'Amérique du nord, le Moyen-Orient, le Rajasthan... Ses reportages sont distribués par l'agence Sipa -Press, Associated Press et News Pictures. Site: http://rafaelyaghobzadeh.photoshelter.com/ Blog: http://rafael-yaghobzadeh.tumblr.com/

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Photographes Lucas von Zabiensky Mebrouk Dolega 19 août 1978 -17 janvier 2011. Né à Paris Lucas pour le prénom, Mebrouk Von Zabiensky pour le nom, Dolega pour la signature. En 2008, il intègre les agences EPA et EFE. Les années de galère à courir après les commandes sont révolues. à présent il est enfin photo reporter à plein temps. Il suit l’actualité, couvre le news. Pour sûr, à la cour de l’élysée, il préfère les nuits d’affrontements du CPE ; aux rencontres diplomatiques du Quai d’Orsay, il préfère la couverture des émeutes du sommet de l’Otan à Strasbourg. La passion des débuts pour l’aventure, les limites sans cesse repoussées et le goût du danger se sont rapidement mués en combat. Un combat permanent. Il veut immortaliser les conflits. Il doit raconter. En 2008, il est au Nord Kivu, province du Congo ravagée par une guerre civile et une épidémie de choléra. En 2010, c’est à Bangkok que sa passion l’amène, pour la rébellion des chemises rouges. Toujours en lui cette volonté de témoigner, de dénoncer. Aussi, est-ce tout naturellement qu’en janvier 2011, il s’envole pour la Tunisie, où le président Ben Ali vit ses dernières heures de dictateur. Lucas n’a jamais eu l’intention de mourir, et pourtant, il a vécu intensément chaque moment de sa vie, comme si c’était le dernier. Pour Lucas Dolega, la photographie de reportage n’était pas un métier, c’était sa vie. Le 17 janvier 2011, émeutes dans les rue de Tunis : Lucas succombe à sa passion. C’est ce qu’on appellera quelques jours plus tard la Révolution du Jasmin. Il avait 32 ans. « Vouée à sa mémoire, pour soutenir les photo-reporters, l'Association Lucas Dolega a dédié son Prix 2012, à feu son ami Rémi Ochlik, qui fût témoin direct de son assassinat lors d'une manifestation à Tunis ».

Journalistes-écrivains Hala Kodmani Hala Kodmani, passionnée tout naturellement par le Printemps arabe elle s'investit en journaliste free lance pour plusieurs titres dont "Libération, L’Express, Rue 89, Pèlerin magazine , L’actualité de Montré" et radios dont France Culture, France Inter . Née à Damas, elle travaille depuis trente ans à Paris sur l’actualité du monde arabe et voyage souvent dans cespays, leurs mentalités, leurs humeurs et leurs drames et histoires au cœur d'une actualité en permanent devenir.

Jean-Pierre Perrin Jean-Pierre Perrin est grand reporter et co-chef du service international de Libération, collaborateur des revues Politique internationale, XXI et Polka. Il suit tout particulièrement le Proche et le Moyen-Orient depuis environ 25 ans et est plus particulièrement spécialiste de l'Iran, de l'Afghanistan, du Liban et la Syrie. En février 2012, il est l'un des rares journalistes à avoir pu entrer clandestinement dans la ville de Homs, alors épicentre de la révolte syrienne, quelque jours avant la reprise de la ville par l'armée syrienne. écrivain, il est l'auteur de plusieurs récits de guerre et de voyage, dont l'Iran sous le voile (éditions de l'Aube - 1996) ; Jours de poussière (La Table Ronde - 2002) sur l'Afghanistan - qui a obtenu le grand Prix des lectrices de Elle ; les Rolling Stones sont à Bagdad (Flammarion - 2003), sur la chute de Saddam Hussein. Il est également romancier : Chiens et Louves (Gallimard - la Série noire, 1999), Le paradis des perdantes (Le Livre de poche - 2009)… Il a coordonné une anthologie sur les bouts du monde - Nouvelles des bouts du monde (Hoëbecke - 2011).

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RĂŠvolutions en mouvement

Š Human Rights Watch

ÂŤ Anticiper l'Avenir Âť avait pour but d'entretenir au niveau de la RĂŠgion une interconnection entre des photojournalistes et des activistes mĂŠdiatiques numĂŠriques pour partager les leçons d'expĂŠriences diffĂŠrentes apprises pendant ÂŤ l'Arabe Spring Âť ou ÂŤ Printemps arabe Âť. Une mise en question du poids et du rĂ´le des images dans la traduction des mouvements rĂŠvolutionnaires de la rĂŠgion arabe. Les participants sont venus de l'AlgĂŠrie, d'Égypte, de la Jordanie, du Kurdistan irakien, du Maroc, de la Tunisie et du YĂŠmen.Tous ĂŠtaient photojournalistes professionnels et experts en numĂŠrique. Le projet se composait de deux ateliers parallèles de quatre jours pour des photo-journalistes d'un cĂ´tĂŠ et des spĂŠcialistes de la transmission de l'autre. La rencontre fut l'objet d'une confĂŠrence de clĂ´ture pendant 2 jours afin de confronter les avis d´experts et de professionnels de l'image comme des mĂŠdias.

Š Fadi Ezzat/Noor

Š Goran Tomasevic/Reuters

Anticiper l’avenir par Noorimages

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« Printemps arabe » http://printempsarabe.regionpaca.fr Exposition produite par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Commissaire de l’exposition, Alain Mingam Maddalena Giovaninni, architecte scénographe Jean-Pierre Perrin, grand reporter à Libération Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne Manon Loiseau, Capa Sofia Amara et Marc Berdugo, Magneto presse Jean-Michel Rodrigo et Amal Ramsis, Mecanos production Hamiddedine Bouali, photographe tunisien Claudia Hinterer et Sonia Jeunet, agence Noor Francisco Zizola et Valentina Tordoni, 10b Photography Estelle Veret, Jérôme Pelet, Fabrice Bessière, agence Reuters Laurent Rebours, AP Vaclav Neumann, AFP Marie-Pierre Lannuzel, iconographe Pierre Moutet, Central Color et toute son équipe Guilaine Chenu et Françoise Joly – Envoyé Spécial, France 2 Steeve Baumann et Pascal Manoukian, Capa Paul Moreira et Pedro Da Fonseca, Premières lignes Julien Pain, Nathalie Lenfant, France 24 Jacques Peron, éditions du Layeur – Alif « Dégage, La révolution Tunisienne » Nicolas Mathias, Radio France Mireille Le Maresquier, Romain Beignon, France Info Nicolas Demorand, François Sergent, Libération Sophie Duflau, Mediapart Jean-Marie Fardeau et Valérie Lombard « Human Rights Watch »

Conception et réalisation du catalogue : Direction de l’Information de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec la collaboration d'Alain Mingam

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Conception-réalisation : Direction de l’Information de la Région. Imprimé sur du papier PEFC issu de forêts gérées durablement.


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