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MARCEL MEZY
TERRIEN DE LA SUBSTANTIFIQUE MOELLE
Entretien : André Ruffo Photographie : Patrice Thébault
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Ce Bozoulais a mis au point, en autodidacte, des fertilisants naturels depuis près de 40 ans qui, aujourd’hui enfin, sont reconnus pour répondre à une agriculture saine tout en étant plus productive. Ses technologies, commercialisées par la Sobac à Lioujas, figurent aussi parmi les solutions au réchauffement climatique.
De quelle planète venez-vous ?
Je suis né à Gilhorgues, commune de Bozouls. Ma mère était de Grioudas, commune de Montrozier, où se trouve aujourd’hui mon bureau, labo et chevaux… Quand j’étais enfant, l’été, j’y gardais les troupeaux. J’étais différent de mes frères, j’étais le rêveur sous l’arbre. Je lisais sous le chêne et comme un coussin sous mes fesses, j’ai découvert et examiné la terre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à chercher au cœur de Dame nature ?
Le hasard et la nécessité. A 24 ans, j’ai tenu un commerce de production agricole à Bozouls puis je me suis mis à fabriquer, analyser, voir les évolutions et approfondir dans ma cave avec le compost. Pour moi, travailler sur le vivant paraît simple. J’ai aussi lu des livres sur l’agriculture. Le déclic s’est fait en associant différentes plantes. J’y croyais tellement que rien ne pouvait m’arrêter. Ma force est que le ridicule ne tue pas, par contre la peur du ridicule tue.
Pourtant votre méthode met du temps à être accepté ?
On a dit que je vendais du vent car mon fertilisant naturel était à contre-courant des méthodes basées sur les engrais chimiques. Or ce sont les engrais qui dérèglent le sol. Moi, je suis sidéré encore en 2020 qu’on mesure l’azote totale. Ce sont les nitrates qui tuent les gens, pas le gluten, et on fait des nitrates chimiques, c’est un poison ! On a perdu le sixième sens, on marche sur la tête. J’ai le soutien d’une éminence grise, le professeur Marcel Mazoyer, ingénieur agronome et chercheur qui a dit que c’était la troisième révolution agricole. Non seulement le produit apporte des gains économiques mais il est sain. Il éviterait les nombreux suicides que connaît le monde agricole. Ce professeur a indiqué que c’était la solution d’avenir. Cela fait plaisir, c’est une reconnaissance, tout cela avec un certificat d’études en poche ! Le laboratoire a été monté pour développer la partie recherches et développer les micro-organismes. Ce sont eux les fertilisants naturels. Pas besoin d’engrais chimique, ces technologies améliorent même les rendements, nécessitent moins l’utilisation d’eau, et sont une solution au réchauffement climatique. Elles sont aussi une solution au stockage du carbone dans le sol donc important pour la gestion des déchets.
Des avancées peuvent-elles être espérées ?
Le labo monté en 2015 permet le contrôle qualité et surtout de développer la partie recherche. Nous comparons les fruits, légumes, sols... Il y a plus de 28000 souches de micro-organismes dans le Bactériosol, le produit que j’ai élaboré. C’est sans fin ! J’ai créé de l’humus à partir des composants déjà existants, en les mélangeant. Au-delà du pouvoir fertilisant, les micro-organismes dégradent les produits chimiques comme le glyphosate. Plus il y a de l’humus, plus la terre est saine et moins on a besoin d’eau. Avec ce produit, il n’y aura pas de drainage et le Sud de la France n’aurait pas d’inondations. Actuellement un laboratoire Suisse effectue des recherches sur notre produit « le Bozoulais » pour effectuer des tests sur la flore, des rats, donc après pour servir l’humain. Je suis invité aussi par le Qatar pour fertiliser leur sol salé. Le monde entier pourrait utiliser ce produit car il est naturel.
1980, Mise au point du Bactériosol, écofertilisant,
1990, Mise au point du Bactériolit, activateur de compost, 1992, Création de la Sobac, 2009, Lancement de la gamme jardin 2015, Ouverture du laboratoire pour développer la partie recherche et contrôle qualité 125 salariés, 15 000 agriculteurs adhérents…