Au Fil du Blanc Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Au Fil du Blanc Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Au Fil du Blanc Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Commissariat de l’exposition : Eric Morin et Nade Favreau
Attachée de presse : Véronique Bonnet
Auteurs des textes du catalogue : - Nade Favreau - Marie-Christine Delaigue - Ángel M. Arqueros - Cayetano Romero - Ana Santos Payán - Pedro J. Miguel - Una Flett
Régie des œuvres : Claudie Guerry
Administration : Elisabeth Hamzaoui, Hélène Besnard, Cathy Dixneuf, Véronique Herlan Médiation Culturelle : Bérengère Fall Promotion et suivi graphique : Sophie Bochereau
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Accueil, billetterie : Nathalie Georget, Panny Lay
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e x pos i t i on du 8 mai au 19 septembre 2010
Régie technique : Jérôme Baumard, Denis Dauzon, Claude Picot, Jackie Gautier, Pascal Guillon Scénographie et mise en lumière : Equipe technique des Musées de Cholet Ambiance sonore : Myriam Dixneuf Association des Amis du Musée du Textile : - Président : Jean Dumont - Vice-présidents : Michel Jeanneau et Jean Martineau - Agent de développement associatif : Bérengère Fall
Cette exposition a été réalisée grâce à la contribution de : - la Direction de la Culture - la Direction de la Communication de la Ville de Cholet Edition du catalogue : - Ville de Cholet - Direction de la Culture - Direction de la Communication Sous la direction d’Eric Morin Conception graphique du catalogue, de l’affiche, de l’invitation et des panneaux : -A deline Murier, Direction de la Communication, Ville de Cholet -S abine Godineau, Studio Arengo Photographies : -T outes les photographies sont de Vicente del Amo -S auf p.2, p.6, p.10, p.18-19, p.26-27, p.42-43, p.56, p.60 : Etienne Lizambard, Mathilde Richard
Organisée par la Ville de Cholet, cette exposition a bénéficié du soutien financier de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région des Pays-de-la-Loire et de l’aide de l’Association des Amis du Musée du Textile Choletais.
Remerciements
A ma famille, à mes frères et sœurs qui ont bien voulu me confier leur part de trousseaux pour un ultime rassemblement. A Myriam Dixneuf, ma nièce qui m’a accompagnée dès le début de cette aventure en une précieuse collaboration. A José, mon mari qui m’a portée et… parfois supportée. A toute l’équipe du Musée du Textile pour leur savoir-faire et leur aide pour la mise en œuvre de cet « événement de la blancheur ». Aux auteurs des textes du catalogue : - Ana Santos Payán pour ses Haikus. - Ángel M. Arqueros pour les « reliques profanes ». - Cayetano Romero pour son évocation du silence des espaces blancs. - Marie-Christine Delaigue pour son regard délicat sur le monde des femmes. - Pedro J. Miguel pour « la tendresse qui demeure, toujours ». - Una Flett pour son regard attentif sur ma trajectoire. A Aude Le Guennec qui en a tout de suite capté l’essence. A Alessandra Laneve pour ses conseils si opportuns et fructueux. A Vicente del Amo pour la lumière de ses clichés. A la Ville de Cholet pour avoir offert un toit à cet hommage. A vous tous qui m’accompagnez dans ce parcours…
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Préface Gilles Bourdouleix
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Hommage Nade Favreau
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Au Fil du Blanc Nade Favreau
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Les femmes et leur « Blanc » Marie-Christine Delaigue
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Le Blanc de Nade Ángel M. Arqueros
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Blanc Cayetano Romero
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Trousseau de vers ou Haikus pour une dote Ana Santos Payán
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Dix pièces Pedro J. Miguel
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Le Blanc Una Flett
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Parcours artistique de Nade Favreau
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Biographie de Myriam Dixneuf
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Auteurs espagnols
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ersión española V de los textos de autores y de las biografías
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S o m m a i r e Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Préface Le Blanc est une création de l’industrie choletaise et mérite d’être perçue comme l’un des temps forts de l’épopée textile de notre cité. Ce même Blanc a connu un succès fulgurant auprès des ménages y compris les plus modestes d’entre eux. Quelle femme, autrefois, n’aurait-elle pas mis un point d’honneur, en effet, à posséder un trousseau bien garni ? Ces temps sont aujourd’hui révolus. Cependant le Blanc est parvenu à acquérir une force incomparable, celle de faire vivre en chacun d’entre nous, de manière sensible, une mémoire toute entière tournée vers l’évocation du passé familial. « Au Fil du Blanc » est une exposition qui s’inscrit avec originalité dans un tel mouvement. L’artiste Nade Favreau, accompagnée de sa nièce Myriam Dixneuf, met en scène l’intimité de son propre noyau familial et réalise pourtant cette prouesse de s’adresser, avec succès, à chaque individu, convaincu d’y retrouver des fragments de son histoire personnelle. L’artiste perçoit les éléments du trousseau comme autant de témoignages transmis de génération en génération et les incidents relevés sur chaque pièce (usure, déchirure, salissure ou bien encore plis trop prononcés) permettent d’écrire une saga familiale. Le travail à l’aiguille, avec du fil d’or ou du coton rouge, est là pour souligner les plus importants de ces événements. L’installation de Nade Favreau et Myriam Dixneuf, conçue dans le cadre du Musée du Textile, est une création inédite que la Ville de Cholet est heureuse d’accueillir. Outre ses qualités esthétiques, elle offre à chaque visiteur la possibilité de revisiter son propre patrimoine, tel que le Blanc est en mesure de le transmettre.
Gilles BOURDOULEIX Maire de Cholet Député Président de la Communauté d’Agglomération du Choletais
Au Fil du Blanc
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Hommage Nade Favreau En hommage à nos ancêtres, Célestine, Mélanie, Clémentine, Jeanne, Victorine, Charlotte, Rose, Valentine, Marie-Louise et Marthe, qui nous ont transmis le sens du beau et surtout à Georgette, ma mère qui avait si bien saisi la nature de ce projet et y croyait avec moi.
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
110 x 194 cm | DĂŠtail
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Au Fil du Blanc de Nade Favreau
La genèse de cette installation remonte en premier lieu à des souvenirs d´enfance : à ces jours où l´on ouvrait devant moi ces immenses armoires dans lesquelles reposaient les trousseaux de plusieurs générations. « Un événement de la blancheur » dit Bachelard*. Tout était d’un blanc immaculé, une odeur de propre s’exhalait de ces piles de linge dont l’alignement parfait créait des rythmes variés et séducteurs. Ma mère les manipulait avec un soin chargé de respect, voire de vénération… Tout ce rituel n’était que fascination pour mes yeux de petite fille… Et déjà, je prenais conscience de ce que signifiait la conservation de ces trousseaux, leur rangement déterminé et précis dans les armoires au rythme des lessives systématiques et méthodiques qui en assuraient la fraîcheur…. Mais que de secrets et d´intimités contenus dans ces trousseaux : les naissances, décès, alliances, désirs, rêves et jouissances ! … J’ai le souvenir précis du soir où, bien plus tard, j’en pris conscience… J’étais là, assise dans mon lit, caressant ces initiales majestueuses que ma grand-
mère avait brodées sur son drap de nuit de noce. Elles étaient enfermées dans un mutisme d’autant plus intrigant que les lettres elles-mêmes m’en révélaient l’auteur. Et dans l’entrelacement de la chaîne et de la trame de lin allaient aussi s’abriter mon sommeil et mes rêves, en harmonie avec ceux de mon aïeule. Intriguée par ces traces de vies dissimulées, j’ai donc repris de vieux draps, torchons, essuie-mains... et j’ai d´abord « lu » leur histoire, soulignant à l’aiguille les ruissellements de l’eau des lessives, les traces d’usure et celles du pliage si particulier à certaines pièces, j´ai entouré les initiales… Le recours au fil doré magnifie les bons et loyaux services rendus à la famille par ces tissages robustes, et rend ainsi hommage à ces générations de femmes soucieuses d’en prolonger le bon état et la durée par toutes les sessions de lessive, sans oublier celles de raccommodage voire de rapiéçage... Puis, les armoires ont délivré d’autres secrets comme les chemises enroulées des ancêtres qui sont en elles-mêmes toute une énigme de la blancheur.
montées sur des présentoirs, elle assurent dans cette installation, la présence de mes aïeules telles de bonnes fées... Par cet hommage aux femmes, de ma famille en particulier, mais aussi à toutes celles qui, par leurs bons soins, ont assuré la conservation de tout ce linge dit « de maison », « Au Fil du Blanc » devient culte à la mémoire. Non seulement le textile a été l’un de nos premiers contacts avec le monde extérieur lors de notre naissance mais encore son pouvoir émotionnel nous accompagne t-il toute la vie et même au-delà. En effet, la transmission par héritage de ces trésors familiaux teintés par le secret participe à un dépassement du temps, en une sorte de transcendance soulignée dans cette installation par un montage audio réalisé par Myriam Dixneuf à partir des sons de mon atelier de tissage. Il n’y a finalement pas si loin du tic-tac du temps qui passe, au clic-clac de la navette, tous deux évocateurs du rythme apaisant d’un mantra, en une invitation à nous laisser porter par le pouvoir émotionnel du Textile, dans une promenade « Au Fil du Blanc ».
Quant aux coiffes, sous-coiffes et bonnettes, une fois amidonnées et
* Bachelard : La poétique de l’espace Paris, Presses Universitaires de France, 1957.
VERSIÓN espaÑola p.48
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
77 x 50 cm
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76 x 52 cm
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
47 x 51 cm
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Les femmes et leur « Blanc » de Marie-Christine Delaigue
L’exposition de Nade évoque à travers les piles bien rangées de linge blanc, les coiffes aériennes de dentelles, le monde des femmes, leur labeur et la mémoire de ces familles nombreuses qui se transmettent, de génération en génération, ce blanc et l’art de le plier soigneusement. L’abondance de ce linge renvoie à ces grandes lessives, travail de femmes, qui, au début du siècle dernier, n’avaient lieu qu’une ou deux fois par an. Il fallait alors posséder suffisamment de textile pour « tenir » jusque-là... Le blanc renvoie aussi à tous les événements importants du cycle de la vie : la naissance dans des linges immaculés, les mariages célébrés avec les longues nappes de fête et leurs serviettes brodées, la mort et le linceul blanc. Mais ce qui paraît particulièrement intéresser Nade, ce sont toutes les traces de notre quotidien, ces pratiques anodines
dont sont fabriquées nos journées, ces petites usures liées à l’usage des tissus. Nade entoure de fils dorés, répare, relie la trame de ces petites égratignures produites par les gestes répétés qui finissent par avoir raison de ces biens que l’on a tenté de faire durer le plus possible, comme l’attestent leurs reprises. L’or sublime aussi les taches indélébiles que des mains de femmes n’ont pas réussi à effacer. Nade utilise également le fil blanc pour surligner, nervurer d’autres marques d’usage auxquelles son travail donne un sens... au propre comme au figuré : en orientant les reprises qui composent ainsi un réseau, elle nous propose peut-être une réflexion sur la richesse du quotidien, depuis les tâches les plus humbles… Tous ces petits signes dorés ou blancs ressemblent à un codage de pratiques oubliées et font écho aux fils rouges des initiales que les jeunes filles brodaient autrefois sur leur trousseau comme pour marquer dans le linge leur identité et la
nouvelle étape de leur vie avec l’apparition des menstruations (rouges elles aussi) et l’apprentissage du rôle de femme (têtes courbées sur les travaux d’aiguilles comme le remarquait Yvonne Verdier* dans le contexte de la région de Dijon). Ces initiales, les pliures du tissu les respectent et les mettent en valeur comme pour en assurer l’appartenance. Elles servent à remémorer l’identité de celles qui les ont brodées ou symbolisent les alliances entre familles et composent, de génération en génération, le grand arbre généalogique. Elles s’inscrivent dans le cycle de la vie qui permettra de tisser de nouveaux liens, de broder de nouvelles vies.
* Y. Verdier, Façons de dire, façons de faire : la laveuse, la couturière, la cuisinière, Paris, Gallimard, 1991.
VERSIÓN espaÑola p.49
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
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"… Aïeules, mes bonnes fées"
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
55 x 50 cm | DĂŠtail
Le Blanc de Nade de Ángel M. Arqueros
« Nous sommes faits de la matière de nos rêves et notre propre vie n’est autre qu’un rêve. » Prospère dans « La tempête ». William Shakespeare
Dans « L’invention de la couleur » son livre magnifique et incontournable, Philipp Ball décrit le processus lent, long et méticuleux au fil de cultures et de civilisations variées qu’il a fallu suivre dans la fabrication du plomb blanc, à l’origine du pigment connu comme le « blanc perdurable ». Jusqu’à l’obtention de la couleur désirée, j’imagine une tâche complexe, parfois frustrante, empreinte de patience et inévitablement réalisée avec amour. Elle m’apparaît ici comme une métaphore heureuse et brillante. Dans la contemplation de l’uniformité chromatique du Blanc et la multiplicité paradoxale de sensations provoquées par les matériaux utilisés, Nade Favreau invite à une « re-visitation » du passé familial. Sur la blancheur nue de ces tissages, elle porte un regard évocateur, puissant et révélateur, chargé de signifiants, d’une information quasi génétique.
VERSIÓN espaÑola p.50
Comme en un dernier acte de service et sans pour autant renoncer à leur fonction, la valeur finale de ces tissages est de se transcender eux-mêmes, dans leur quotidienneté irrévocable et leur humble fonctionnalité domestique, pour entrer dans les territoires et les domaines de la rêverie et de l’art. Aucune couleur - ou absence de couleur comme on l’a parfois défini - n’est comme le blanc : si risqué, si vulnérable à ce qui n’est pas l’essentiel, si dangereux pour l’artifice facile, si tentant pour un artiste, le blanc considéré comme un vide inquiétant derrière sa supposée innocuité. Et c’est dans ce fragile espace de l’équilibre sensoriel - où il n’y a rien mais où tout peut être - que les interventions de Nade Favreau prennent un caractère d’audace magique.
Agissant comme d’authentiques « illuminations », les minces fils d’or élèvent à la catégorie de reliques profanes, les traces qui furent déposées sur chacun de ces tissages par le passage du temps et les services rendus à ceux qu’ils ont vêtus, bercés, séchés après les ablutions, à ceux dont ils ont été le doux refuge du repos, des inquiétudes et des passions intimes. Des traces qui, en définitive, sont comme des sédiments de vécu, des empreintes pour autant vivantes, suspendues dans un temps de mémoire active et permanente qui soulignent l’actualité émotionnelle et affective d’une récupération du passé à la fois délicate et précieuse. Amour et beauté au fil du blanc, du Blanc de Nade.
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
48 x 38 cm
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54 x 93 cm | DĂŠtail
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
97 x 61 cm | DĂŠtail
Blanc de Cayetano Romero
« Les hommes ne sont pas des êtres humains, Pas seulement humains Ils sont aussi autre chose : Des taches dans le silence. » Samuel Beckett
Dans les vieilles armoires, le temps se confond avec ces « espaces blancs » des trousseaux ; lieux magiques où l’on peut retourner vers des moments pas nécessairement liés à notre vécu, mais encore vers le temps de ces autres, aux circonstances desquels nous nous devons, d’où nous venons. Dans ces espaces blancs, nous naviguons en cherchant des traces comme des lumières, des signes qui nous rendent à la certitude que nous sommes quelqu’un, que nous ne sommes ni un rêve, ni des bêtes, sinon
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une conséquence de vies, le projet de quelqu’un. Ce sont des espaces blancs, sans besoin de lumière, là où passer les doigts sur les reliefs brodés, en sentant l’air dans des silences de soie. Les blancs des trousseaux sont donc les espaces voisins de ces signes que nous arrachons à la mémoire, à l’histoire des nôtres. Dans l’œuvre de Nade Favreau, il y a un fil d’or qui délimite cet espace, qui entoure le signe en le magnifiant, le
soulignant comme le ferait un moine autour des initiales d’un manuscrit sacré. Avec chaque point, elle évoque les vies de ceux qui furent avant, et tout en cousant, elle s’abrite sous le toit de la beauté volée à sa propre armoire. Elle s’approprie ainsi l’ouvrage de ses ancêtres pour l´exposer ici comme une transmission parfaite entre elle-même et celles qui eurent le temps d’écrire leur nom sur le lin blanc.
Au Fil du Blanc
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Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
84 x 56 cm | DĂŠtail
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Trousseau de vers ou Haikus pour une dote de Ana Santos Payán
Dans l´armoire l´innocence et le deuil sentent le propre. Comme le tic-tac de l’horloge, les coutures labourent le temps. Des chemins d’or surfilent les limites de la blancheur. Pour les hommes les Moires tissent les linceuls de sanglots. Les coiffes amidonnées creusent des sillons dans l’alcôve : parfums de fées. Sous les draps la mémoire du geste faufile les rêves. Absence ? Somme ? Nivéen. Silence : Blanc. Origine ou fin ?
VERSIÓN espaÑola p.53
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
58 x 63 cm | DĂŠtail
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98 x 34 cm | DĂŠtail
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
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"Secrets d'alc么ve" | 45 x 31 x 10 cm
Dix pièces de Pedro J. Miguel
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Comme j’ai pleuré le jour de son mariage ! Plus que pour elle, pourtant si jolie, pour son père qui aurait aimé la voir ainsi. « Arrête de coudre et de repasser, quelle envie de perdre du temps ! », disait-il quand il me voyait préparer les draps, nappes et serviettes. Mais moi, je voulais que ma fille emporte un morceau de famille, une caresse permanente, une étreinte blanche pour illuminer le puits de ses cauchemars. Les gens me regardaient et murmuraient sur mes larmes. Personne ne pouvait imaginer qu’en réalité, tu me manquais, toi, que cela me brûlait en dedans parce que tu ne verrais plus de tes propres yeux que la tendresse demeure, toujours.
2
Une ferme de Champagne. Boue, fumier, foins : un moulin délabré sur les bords de la Marne. Calvities entre l’orge ondulante et les marguerites. Un couteau sur le point de décapiter une oie. Un murmure lointain : la colonne d’uniformes gris et de casques pointus s’approche. L´oie est sauvée. Le vent agite d’énormes drapeaux blancs tendus entre deux pieux.
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Les couverts d’argent avec leurs initiales A.M. et L.I. se sont assombris un siècle plus tard. En revanche, le mouchoir L.I. montre un blanc immaculé, bien que en toussant pour la dernière fois, elle l’a marqué d’un stigmate sanguinolent.
VERSIÓN espaÑola p.54
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Envers et endroit. Les nerfs de la feuille. Les veines de la main. Les dentelles de l’oreiller et du drap. Les taches et les cicatrices : notre histoire.
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BRODER signifie orner, embellir, et dans le cas du trousseau, personnaliser. Cette histoire de « customiser » n’a rien de nouveau. Colorer l’asepsie, relever le lisse. Humaniser.
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rousseau juré T Trousseau usé Trousseau déchiré
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Laura Esquivel raconte, à propos des draps, qu’ils servaient à ensevelir l’épouse en vie. Tout le corps restait caché sauf la vulve. Ainsi, le mari n’avait pas de pensées obscènes durant la première nuit.
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La grand-mère de Nade laisse tomber le couteau. Effrayée, derrière la porte de l’étable, elle observe. Les soldats s’éloignent. Les marguerites brisées, les draps sur la boue et la saleté.
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La mère de Nade laisse à sa fille le trousseau hérité de sa mère. Quatre générations, deux guerres, des taches et des cicatrices durant un siècle. Pourquoi maman ?
10 Nade dit que broder c’est comme aimer. La tendresse demeure, toujours.
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
55 x 53 cm
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55 x 25 cm | DĂŠtail
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
90 x 54 cm
Le Blanc de Una Flett
Les pièces présentées dans cette exposition sont les survivants d’un mode de vie oú l’on prenait tout son temps. Leur élaboration du début à la fin doit tout aux mains laborieuses des femmes qui ont travaillé et lavé le lin et à celles aussi qui ont fait des bons soins apportés à leur conservation, une question d’orgueil. Nade Favreau appartient à la dernière génération de sa famille qui l’expérimente encore directement, non pas dans leur élaboration même mais dans le cycle de soins et des attentions qui les maintiennent en usage dans le quotidien. De fait, c’est la dernière génération qui les connaît, les sent, et les utilise dans leur contexte original, le foyer. Comme linge de maison, ces objets quotidiens - draps, torchons, chemises etc.- sont aussi dotés d’un écho, d’une histoire en filigrane. « Au Fil du Blanc » est, entre autres, le tribut rendu par l’artiste aux générations de femmes dont l´habileté et le sens esthétique dans la création et les soins de conservation étaient considérés comme allant de soi, par elles et par tout le monde.
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De fait, par son travail, Nade Favreau connaît bien ces deux aspects du monde du tissage : le savoir-faire qui conduit à la réalisation de beaux objets d’ordre pratique et par ailleurs, l’aventure artistique qui transpose une idée nébuleuse en formes et couleurs. Ses tapisseries s’inspirent souvent de la nature mais le résultat révèle que cette inspiration a été dépurée pour devenir une abstraction élégante aux couleurs harmonieuses, réalisée point par point. Dans « le Blanc », elle a conjugué ses connaissances de ces deux mondes. Par son intervention voire son intrusion sur les pièces originales de lin tissé à la main, celles-ci sont devenues de subtiles tapisseries dont le contenu, délicatement accentué, est continuité, la continuité d’une tradition baignée des indices de la vie dure et hors du temps d´une famille paysanne. Avec tous ces petits ajouts, l’artiste conduit le spectateur dans la vie des tissages. Isolant les taches, les pliures et les rapiéçages, çà et là, par des lignes de points de couture réalisées à la main, on se rappelle les vies contenues dans ces étoffes, leur rôle dans une chronique humaine.
Les bouts de fils flottants des aiguillées de fils insinuent-ils que l´histoire n’est pas finie, une métaphore peut-être, de la façon dont chaque génération réinterprète son histoire familiale ? On regarde de plus près. On pense à ces vies sans luxe, même si elles offrent les fines broderies des initiales, les dentelles exquises des coiffes amidonnées, témoins de l’excellence et de la patience, eux-mêmes depuis longtemps disparus de nos vies à cause de la hâte et de la commodité. Peut-être les touches de fil d’or sur un torchon grossièrement tissé en sontelles un souvenir ? Il faut du courage et de l’imagination pour redonner la vie à ces tissages et en faire un ensemble élégant et agréable à la vue. Mais le « Blanc » n’est pas seulement pour le plaisir des yeux : c’est aussi une invitation à rendre hommage à l’habileté féminine, à l’amour et aux soins portés qui ont préservé ces tissages. La présentation de Nade en est l’écho. Le passé ne peut être répété, mais parfois, la magie peut se mettre en œuvre pour nous rappeler que le temps passé ne s’est pas évaporé. Il peut encore nous parler.
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
54 x 107 cm | Détail
50 x 110 cm | Détail
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71 x 52 cm
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Parcours artistique de Nade Favreau Née en 1951 à Mouzeuil-Saint-Martin (Vendée), elle réalise ses études supérieures d´Histoire de l´Art à l´Université d´Aix-en-Provence. 1975 : Elle obtient une bourse du Ministère des Affaires Etrangères d´Espagne pour réaliser sa Maîtrise d´Histoire de l´Art (Sémiologie) sur l´œuvre de Joan Miró à la Fondation Miró de Barcelone. Dès lors, elle décide de s´installer en Espagne pour se dédier au « Textile ». 1976-1978 : Elle vit à Majorque oú elle s´initie à la technique de la tapisserie (haute lice) à l´Ecole des Beaux-Arts de Palma de Majorque.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
1979 : Elle s´installe à Bubión (Las Alpujarras, province de Grenade) oú elle ouvre un atelier de tissage « El Taller del Telar », récupérant la tradition textile de cette région qui avait disparu, tout en poursuivant ses recherches dans le monde du Textile.
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1979-2010 : Elle poursuit son activité dans son atelier qui est ouvert au public et connu pour la qualité des matières premières employées et l´exclusivité de ses créations. Elle amplifie ses connaissances en participant à différentes formations au sein de l´Association des Créateurs Textiles de Madrid (Shibori, Rotzu-Kozume, Papier fait à la main etc) et les applique notamment dans la réalisation de mini-textiles. Au cours de ces années, elle assiste et intervient dans différents colloques et congrès sur les métiers d´art et l´art textile : elle réalise aussi de nombreuses expositions nationales et internationales ayant été gratifiées par des prix à deux reprises. 2004 : Elle est sélectionnée pour participer au Symposium « VII Encuentro del Valle del Genal » à Genualguacil (province de Málaga) oú elle réalise une œuvre désormais exposée dans le musée de cette localité. En 2004, 2005 et 2007, elle collabore avec la maison d´édition « Salamandria » par l´inclusion de mini-textiles originaux dans 3 revues littéraires monographiques.
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PRINCIPALES EXPOSITIONS COLLECTIVES
1993
- ”Ecritures Textiles” MADRID. Galerie Espacio D´. BUBIÓN (Grenade).
1994
- “Textile-Tactile” Musée de la ONCE MADRID. - Ecole d´Arts Appliqués. MÁLAGA
1995
- ” Textile et Musique” (Textiel-Plus) Musée National de UTRECHT (Hollande). - Maison de la Culture de MAJADAHONDA (Madrid). - Prix Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo. JAÉN.
1996
- El Dornajo, Sierra Nevada (Grenade). - Prix Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo. JAÉN. - Espace Création, Artisa GRENOBLE (France).
EXPOSITIONS ET INSTALLATIONS INDIVIDUELLES
1996
- Galerie “Trío Galería” ALMUÑECAR (Grenade).
1997
- Ecole d´Arts Appliqués, GRENADE. -C hapelle Vaugelas, CHAMBERY (France).
1997
- Galerie Belobelo , BRAGA (Portugal). - Prix Caja de Jaén, Palais de Villadompardo, JAÉN.
1998
- “Réseaux et Points de Rencontre”. Congrès E.T.N. MADRID.
1999
- Textile interface. Congrès E.T.N. ROVANIEMI (Finlande). - 99 Miniartextil COMO (Italie).
2001
- Palais des Cordova, GRENADE. - “Textiles d´aujourd´hui et de toujours”. Centre Julián Beistero y A. Machado. LEGANES (Madrid). - Premier Concours “ Création-Tradition dans la Alpujarra”, BUBIÓN (Grenade).
- VIIème Rencontre de la Vallée du Genal, GENALGUACIL (Málaga).
2005
- Deuxième Concours “Création-Tradition dans la Alpujarra” BUBIÓN (Grenade).
2006
- Institut Cervantes. UTRECHT (Hollande).
2009
- ”Doux 3”. Musée Textile de TERRASSA. - “L´arbre”. International Fiber collaborative. HUNTSVILLE (Alabama USA). - “Comme un poisson dans l´eau” UkaMa, TORREMOLINOS (Málaga). - Prix Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo, JAÉN.
PRIX
COLLABORATIONS*
1998
2004
- Accessit du XIème concours del “PRIX CAJA DE JAÉN 1998”.
2005
- Prix “Artisanat de Création” 2ème CONCOURS D´ARTISANAT DANS LA ALPUJARRA.
2007
- Galerie Debla, BUBIÓN (Grenade).
* La collaboration a consisté en l´inclusion de mini-textiles originaux dans ces revues-objets.
VERSIÓN espaÑola p.57
2004
- “SAL/AZUCAR” (“ Salé/Sucré”) Revue Littéraire de ce Sud N° 16/17 (Edition Salamandría)
2005
- “MEDITERRÁNEO” (“Méditerranée”) Revue Littéraire de ce Sud Nº 18 (Edition Salamandría)
2007
- “EL CÍRCULO” ("Le cercle”) Revue Littéraire de ce Sud Nº 20 (Edition Salamandría)
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Myriam Dixneuf Plasticienne, diplômée des beaux-arts, de l´Ecole Nationale des Beaux-Arts de Bourges, initiée à la musique électroacoustique au GMEB, Groupe de Musique Electroacoustique de Bourges.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Elle a travaillé comme animatrice/ conférencière dans des musées parisiens, (l’Atelier des enfants du Centre Georges Pompidou, l’Institut du Monde Arabe…), est intervenue dans le milieu scolaire et auprès de personnes handicapées. Elle a suivi une formation à l’Institut National d’Expression, de Création, d’Art et Transformation, cycle « Médiation artistique » et « Art – Thérapie ». Elle collabore à la création de visuels pour des performances et des spectacles musicaux, a participé comme artiste invitée aux « VIIe Encuentro de Arte de Genalguacil », (Espagne).
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Sa pratique artistique comprend des techniques mixtes : dessin, collage, installation, audio, modelage et elle s´est initiée à la calligraphie japonaise.
"Bleu, le lin est bleu" | 16 x 16 x 9 cm
VERSIÓN espaÑola p.58
Biographies Auteurs espagnols Una Leonie Flett est née en Inde mais a passé une grande partie de sa vie en Ecosse. Sa vie professionnelle a commencé par la danse classique. Elle l’a abandonnée pour des études de sociologie et s’est ensuite consacrée au journalisme et à l’écriture. Elle a publié un roman et une œuvre biographique sur son expérience dans le monde de la danse, en plus de courts récits et d’œuvres de théâtre. Elle a toujours eu un intérêt profond pour les arts platiques. En 1985, elle a quitté l´Ecosse et vit depuis lors dans le sud de l´Espagne.
Ángel M. Arqueros (Almería, Espagne) licencié en philologie anglaise : Professeur de lycée et Professeur - tuteur de la UNED (Université à distance). Parallèlement à son travail d´enseignant, il a exercé comme directeur de théâtre pour des œuvres de Federico García Lorca, Miguel de Cervantes et Jack Richardson entre autres. Il a également dirigé un spectacle audiovisuel sur le poète Jose Ángel Valente (« Transparence de la mémoire ») et plusieurs performances pour la revue littéraire « Salamandría ».
Pedro J. Miguel (Madrid 1969) est licencié en philologie hispanique. Il réside à Almería où il exerce comme professeur de langue et littérature. Il a dirigé les revues littéraires « Pliegos de la Insula Barataria » et « Salamandría ». Actuellement, il partage son temps entre l’enseignement, la gestion de projets culturels, le travail d’éditeur chez « Gaviero Ediciones » et des recherches comme détective « sauvage ».
Publications
Cayetano Romero, né en Andalousie, est artiste et professeur d´Arts Plastiques. Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Séville, il exerce actuellement son activité d’enseignant à l’Ecole d’Art « San Telmo » de Málaga. Dans cette ville située face à la Méditerranée dont il se sent naufragé, il a exploré des univers aussi variés que la peinture, le design ou la sculpture. Heureusement perdu dans ce sud de l’Europe, entre tableaux et sculptures qui remplissent son espace vital et celui de sa famille, ce qu’il continue véritablement à y chercher entre autres choses, c’est la raison mystérieuse qui le conduit jour après jour à la tentative de « créer » d’avoir toujours quelque chose à faire. Le pourquoi, on ne peut rester tranquille face à la mer… dans un sentiment comblé de vie et de jouissance. Simplement.
• Livres :
Marie-Christine Delaigue est née à Lyon où elle a fait ses études d´ethnologie et d´archéologie médiévale. Elle est actuellement enseignante en anthropologie sociale à l’université de Grenade. Après l’obtention de sa thèse d’ethnoarchéologie, elle a passé une année en Syrie, à l’Institut Français d’Etudes Arabes, et trois ans à la Casa de Velázquez (Madrid). Ses recherches actuelles portent sur divers aspects de la culture matérielle comme l’habitat vernaculaire, la gestion des réserves, les problèmes liés à l’eau et à l’irrigation, thèmes sur lesquels elle a publié de nombreux articles.
VERSIÓN espaÑola p.59
Mariana Pineda : del texto al escenario (du texte à la scène). Una rosa en el páramo.
•E ssais : - D.H.Lawrence, una primavera en Mallorca. - Pœtas ingleses en la Guerra Civil Española. - La U.N.E.D. a traves de la novela y el cine.
•N ombreux articles sur le cinéma, le théâtre et la littérature.
Ana Santos Payán (Guadalajara 1972) réside à Almería. Elle est licenciée en Histoire et Géographie. Elle a dirigé la publication de recherches historiques « Indagación » et la revue d’art et création littéraire « Salamandría ». Elle gère actuellement différents projets culturels pour des institutions publiques et privées et dirige la maison d’édition littéraire « El Gaviero Ediciones » qui offre une ligne d´édition subversive. www.elgaviero.com
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
60 x 72 cm
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50 x 52 cm
Au Fil du Blanc
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Al Hilo del Blanco de Nade Favreau La génesis de esta instalación remonta en primer lugar a unos recuerdos de infancia, en aquellos días cuando abrían ante mí ojos estos armarios inmensos donde descansaban los ajuares de varias generaciones. « Un acontecimiento de la blancura » dijó Bachelard.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Todo era de un blanco inmaculado, estas pilas de ropa cuya perfecta colocación creaba unos ritmos variados y seductores, exhalaban un olor a limpio.
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Mi madre las manipulaba con esmero, respecto e incluso veneración... Todo este ritual era fascinante para mis ojos de niña... Entonces, ya me daba cuenta de lo que significaba la conservación de los ajuares, su colocación determinada y precisa en los armarios, al ritmo de unas coladas sistemáticas y metódicas que aseguraban su frescor. Pero cuántos secretos e intimidades estaban contenidas en estos ajuares : los nacimientos, fallecimientos, alianzas, deseos, sueños y gozos !... Tengo el recuerdo concreto de la noche cuando, mucho más tarde tomé conciencia de aquello. Estaba sentada en la cama, acariciando las iniciales
majestuosas que mi abuela había bordado en su sábana de noche de bodas. Estaban encerradas en un mutismo de lo más intrigante puesto que ellas mismas me revelaban su autora. Y en el cruce de la urdimbre con la trama iban a cobijarse mis sueños, en harmonía con los de mi abuela. Intrigada por estas huellas de vidas disimuladas, escojí unas sábanas viejas, unos trapos de cocina etc... y con una aguja he « leido » su historia, subrayando con puntadas las huellas de la colada, las del desgaste de las telas, las de los pliegues tan específicos de algunas piezas, he rodeado las iniciales... El uso del hilo de oro magnifica los buenos servicios prestados a la familia por estos tejidos robustos y rinde así homenaje a estas generaciones de mujeres preocupadas por conservar su buen estado y prolongar su duración por las coladas, sin olvidar las sesiones de costura y remiendos... Luego, los armarios han revelado otros secretos como las camisas enrolladas de los ancestros que se presentan ellas mismas como toda una enigma de la blancura.
En cuanto a las cofias y gorritos varios, una vez almidonados y colocados en unos soportes, significan en esta instalación, la presencia de mis abuelas, tales como unas hadas buenas …
A través de este homenaje a las mujeres de mi familia en particular y también a todas las amas de casa que, con su esmero, han asegurado la conservación de toda la ropa de hogar, « Al Hilo del Blanco » se vuelve culto a la memoria. No sólo el textil es uno de nuestros primeros contactos con el mundo exterior al nacer, sino que su poder emocional nos acompaña a lo largo de la vida e incluso màs allà... De hecho, la transmisión por herencia de estos tesoros de familia teñidos por el secreto participa de una transcendencia del tiempo subrayada en esta instalación por un montaje audio realizado por Myriam Dixneuf, a partir de los sonidos de mis telares manuales. Al fin al cabo, el « tic-tac » del tiempo que pasa no está tan alejado del « clac-clac » de la lanzadera, ambos evocadores del ritmo apaciguante de un mantra, en una invitación a dejarnos llevar por la emoción en un paseo « Al Hilo del Blanco ».
VERSION FRANçAISE p.13
Versión española de los textos de los autores Las mujeres y el « Blanco » de Marie-Christine Delaigue A través de los montones de ropa blanca bien colocados, de las cofias aéreas de encajes, la exposición de Nade evoca el mundo de las mujeres, su tarea y la memoria de estas familias numerosas que, de generación en generación, se transmiten este blanco y el arte de doblarlo con esmero. La abundancia de esta ropa remite a estas grandes coladas, trabajo de mujeres que, al principio del siglo pasado sólo tenían lugar una o dos veces al año. En aquellos tiempos había que poseer bastante piezas textiles para « aguantar » hasta entonces… el Blanco remite también a todos los acontecimientos importantes del ciclo de la vida: el nacimiento en unas telas immaculadas, las bodas celebradas con unos largos manteles de fiesta y sus servilletas bordadas, la muerte y el sudario blanco. Pero, lo que parece provocar el interés particular de Nade, son todas estas huellas de nuestro cotidiano, estas prácticas anodinas que discurren durante nuestras jornadas, estos pequeños desgastes procedentes
del uso de los tejidos. Nade rodea con hilos dorados, repara, enlaza la trame de estos pequeños rasguños producidos por los gestos repetidos que acaban por tener razón de estos bienes que se intentaron hacer durar lo más posible, como atestiguan los zurcidos. El oro sublima también las manchas indelebles que unas manos de mujeres no lograron borrar. Nade utiliza igualmente el hilo blanco para subrayar, para crear nervaduras en otras marcas de uso a las que su trabajo da un sentido tanto propio como figurado..: al orientar los zurcidos que forman así una red, nos propone tal vez una reflexión sobre la riqueza del cotidiano, desde las tareas las más humildes…
papel de mujer (cabezas inclinadas sobre los trabajos de aguja como lo notaba Yvonne Verdier en el contexto de la zona de Dijon). Estas iniciales, los pliegues de las telas las respetan y las ponen de relieve como para asegurar su pertenencia. Sirven para recordar la identidad de aquellas que las han bordado o simbolizan las alianzas entre familias y componen, de generación en generación, el gran arbol genealógico. Se inscriben en el ciclo de la vida que permitirá tejer nuevos lazos, bordar nuevas vidas.
Todos esto pequeños signos dorados o blancos se parecen a la codificación de prácticas olvidadas y hacen eco a los hilos rojos de las iniciales que las mozas bordaban antiguamente en sus ajuares, como para marcar en las telas su identidad y la nueva etapa de su vida con la aparición de la menstruación (roja también ella) y el aprendisaje del
* Y. Verdier, Façons de dire, façons de faire : la laveuse, la couturière, la cuisinière (Maneras de decir, maneras de hacer: la lavandera, la costurera, la cocinera.).Paris, Gallimard, 1991.
62 x 105 cm | Détail
VERSION FRANçAISE p.17
Au Fil du Blanc
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Blanco de Nade de Ángel Arqueros
« Estamos hechos de la materia de nuestros sueños y nuestra propia vida no es sino un sueño. » Prospero en « La tempestad ». William Shakespeare
En su magnifico e imprescindible libro « La invención del color », Philip Ball describe el lento y cuidadoso proceso que, alargado en el tiempo a través de culturas y civilizaciones varias, hubo que seguir en la fabricación del plomo blanco, origen del pigmento conocido como « blanco perdurable ».
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Imagino esa tarea compleja, paciente, frustrante en ocasiones y casi siempre necesariamente amorosa, hasta conseguir el ansiado color.Se me presenta como afortunada y brillante metáfora al contemplar la uniformidad cromática y la paradójica multiplicidad de evocadoras sensaciones de los materiales que Nade Favreau integra en una revisitación del pasado familiar potente y reveladora, cargada de significados, de una información casi
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genética desplegada sobre la desnuda blancura de unos tejidos cuyo valor final, como un ultimo acto de servicio, es trascenderse a si mismos, a su irrenunciable cotidianeidad, a su humilde funcionalidad doméstica para entrar, sin renunciar a todo ello, en territorios y dominios de la ensoñación y el arte. Ningún color, ausencia de color se le ha llamado en alguna ocasión, como el blanco. Tan arriesgado, tan vulnerable a lo que no sea esencial, tan peligroso para el fácil artificio. Tan tentador para un artista. El blanco considerado como un vacío inquietante tras su presunta inocuidad. Y es en ese frágil espacio del equilibrio sensorial, donde no hay nada pero
todo puede estar, en el que cobran un carácter de mágica osadía, las intervenciones, las « iluminaciones » de finísimos hilos dorados que elevan a categoría de reliquias profanas las huellas que el paso del tiempo y el servicio que prestaron a aquellos a quienes vistieron, acunaron, secaron en sus abluciones ,para cuyo descanso, inquietudes e intimas pasiones fueron suave arropamiento, fueron depositando sobre cada una de las telas. Huellas en definitiva que son como sedimentos vivénciales. Huellas vivas por tanto, suspendidas en un tiempo de memoria activa y permanente, marcando la vigencia emocional y afectiva de una delicada y preciosista recuperación del pasado. Amor y belleza al hilo del blanco. Del « blanco de Nade ».
54 x 70 cm | Détail
VERSION FRANçAISE p.21
Versión española de los textos de los autores
Blanco de Cayetano Romero
« Los hombres no son seres humanos, No únicamente humanos También son otra cosa: Manchas en el silencio. » Samuel Beckett
En los antiguos armarios, el tiempo se confunde con esos « espacios blancos » de los ajuares; mágicos lugares donde se puede regresar a momentos no necesariamente vividos, sino también a los tiempos de aquellos otros a cuyas circunstancias nos debemos, de quienes venimos. En estos espacios blancos navegamos buscando huellas como luces, signos que nos devuelvan a la certeza de que somos alguien, de que no somos un sueño, ni unas bestias, sino una consecuencia de vidas, el proyecto de alguien. Espacios blancos sin necesidad de luz, espacios por donde pasar los dedos entre los relieves bordados, sintiendo el aire en los silencios de la seda.
Los blancos en los ajuares son pues, los espacios circundantes de aquellos signos que arrancamos de la memoria, de la historia de los nuestros. En la obra de Nade Favreau hay un hilo de oro que acota dicho espacio, rodea un signo magnificándolo, resaltándolo como un monje lo hiciera con las iniciales de un manuscrito sagrado. Con cada puntada evoca las vidas de los que estuvieron antes y al coser se cobija al calor de la belleza que roba en su propio armario, se apropia así de la labor de sus abuelas, para exponerlas en este lugar como una transmisión perfecta entre ella y las que tuvieron tiempo de escribir sus nombres en el lino blanco.
106 x 150 cm | Détail
VERSION FRANçAISE p.25
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau & Myriam Dixneuf
53 x 51 cm | DĂŠtail
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Versión española de los textos de los autores Ajuar de versos o Haikus para una dote de Ana Santos Payán
En el armario la inocencia y el luto huelen a limpio. Como el tic-tac del reloj, los pespuntes labran el tiempo. Caminos de oro sobrehilan los límites de la blancura. Para los hombres sudarios de sollozos tejen las Moiras. Surcan la alcoba cofias almidonadas : fragancia de hadas. Bajo las sábanas la memoria del gesto hilvana sueños. Ausencia? Suma? Níveo. Silencio. Blanco. Principio o fin?
VERSION FRANçAISE p.29
Au Fil du Blanc
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Diez piezas de Pedro J. Miguel
1 Y cuánto lloré el día de su boda! Más
que por ella, que bien guapa iba, por lo que le hubiera gustado a su padre verla así. « Deja ya de coser y de planchar, qué ganas de perder el tiempo ! », decía cuando me veía preparar sábanas, manteles, toallas y servilletas. Pero yo quería que mi niña se llevara un trozo de familia, una caricia permanente, un abrazo blanco para iluminar el pozo de sus pesadillas. La gente me miraba y cuchicheaba sobre mis lágrimas. Nadie podía imaginar que en realidad te echaba de menos a ti, que me quemaba por dentro porque ya no verías con tus propios ojos que el cariño siempre queda.
5 BORDAR significa adornar, embelle-
cer, y en el caso del ajuar, personalizar. Así que eso de customizar no es nada nuevo. Colorear la asepsia. Relevar lo liso. Humanizar.
6 A juar jurado Ajuar ajado Ajuar rajado
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Laura Esquivel cuenta algo sobre sábanas que servían para amortajar a la esposa en vida. Todo el cuerpo quedaba oculto salvo la vagina. Así el marido no tenía pensamientos obscenos la primera noche.
8
La abuela de Nade deja caer la navaja. Observa asustada tras el portón del establo. Los soldados se alejan. Las margaritas tronchadas, las sábanas sobre el barro y la mierda.
9
La madre de Nade deja a su hija el ajuar que heredó de su madre. Cuatro generaciones, dos guerras, manchas y cicatrices durante un siglo. ¿ Por qué madre ?
10
Nade dice que bordar es como amar. El cariño siempre queda.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
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Una granja de Champaña. Barro, estiércol, heno. Un molino destartalado a orillas del Marne. Calvas entre la cebada ondulante y las margaritas. Una navaja a punto de rebanar el pescuezo de la oca. Un murmullo lejano: la columna de uniformes grises y cascos puntiagudos se acerca. La oca se salva. El viento agita enormes banderas blancas tendidas entre dos estacas.
3
Los cubiertos de plata grabados con sus iniciales, A.M. y L.I., se han oscurecido un siglo después. En cambio el pañuelo de L.I. muestra un blanco impoluto, a pesar de que al toser ella por última vez recibió un estigma sanguinolento.
4
Haz y envés. Los nervios de la hoja. Las venas de la mano. Los encajes en la almohada y la cama. Las manchas y las cicatrices: nuestra historia.
52 x 60 cm
VERSION FRANçAISE p.33
Versión española de los textos de los autores El blanco de Una Flett Las obras presentadas en esta exposición son supervivientes de un modo de vida, cuando uno se tomaba todo el tiempo. Su elaboración, de principio a fín lo debe todo a las manos laboriosas de las mujeres que han trabajado y lavado el lino y también a las que hicieron de los cuidados esmerados para su conservación, una cuestión de orgullo. Nade Favreau pertenece a la última generación de su familia que lo experimenta aún directamente, no en su elaboración misma sino en el ciclo de los cuidados y de la atención que los mantienen en uso día tras día. De hecho es la última generación que los conoce, los siente y los utiliza en su contexto original, la casa. Como ropa de hogar, estos objetos cotidianos sábanas, trapos de cocina, camisas etc - están también dotados de un eco, de una historia en filigrana. « Al Hilo del Blanco » es, entre otras cosas, el tributo que la artista entrega a las generaciones de mujeres cuya habilidad y sentido estético en la creación y los cuidados de conservación eran considerados como evidentes, para ellas y para todo su entorno.
VERSION FRANçAISE p.37
De hecho, por su trabajo, Nade Favreau conoce muy bien estos dos aspectos del mundo de la tejeduría: el saber hacer que conduce a la realización de unos bellos objetos funcionales y por otra parte, la aventura artística que desde una idea nebulosa lleva a formas y colores. Sus tapices se inspiran a menudo de la naturaleza pero el resultado revela que esta inspiración ha sido depurada para llegar a una elegante abstracción de colores harmoniosos, realizada punto por punto. En « El Blanco », ha conjugado sus conocimientos de estos dos mundos. Por su intervención, por no decir intrusión en las piezas originales de lino tejido a mano, estas se transforman en sutiles tapices cuyo contenido, delicadamente accentuado, es continuidad - la continuidad de una tradición bañada por los indicios de la vida dura e intemporal de una familia campesina. Con todos estos pequeños añadidos, la artista lleva el espectador por la vida de las telas. Aislando las manchas, los pliegues, los remiendos por aquí y por allá, con unas lineas de puntadas realizadas a mano, uno se acuerda de las vidas contenidas en estos tejidos, su papel en una crónica humana.
¿ Los trozos de hilos flotando insinuan que la historia no está acabada – tal vez sea una metáfora de la manera en la cual cada generación reinterpreta su historia familiar ? Se mira de más cerca. Se piensa en estas vidas sin lujos, incluso si ofrecen unos finos bordados en las inicales, unos encajes exquisitos en las cofias almidonadas, testigos ellos de la excelencia de la paciencia, testigos desparecidos desde hace tiempo de nuestras vidas, a causa de las prisas y de la comodidad, Quizás sean estos toques de hilo dorado en un trapo de cocina burdamente tejido una rememoración ? Hace falta valor e imaginación para volver a dar vida a estos tejidos y deleitar la vista con un conjunto elegante. Pero « el Blanco » no está sólo para el placer de los ojos: Es también una invitación a rendir homenaje a la destreza femenina, al amor y a los cuidados que han preservado estas tejidos. La presentación de Nade se hace eco de ello. El pasado no puede repetirse, pero, a veces, la magia puede brotar para recordarnos que el tiempo pasado no se ha evaporado. Puede hablarnos todavía.
Au Fil du Blanc
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Nade Favreau Nacida en 1951 en el sur de la Vendée en Francia, cursó sus estudios superiores de Historia del Arte en la Universidad de Aix-en-Provence. En 1975, consiguió una beca de Intercambio Cultural del Ministerio de Asuntos Exteriores Español para realizar su tesina de Semiología del Arte sobre la obra de Joan Miró en la Fundación Joan Miró de Barcelona. Desde entonces se quedó en España, dedicándose al Textil. En 1976-78 reside en Palma de Mallorca donde se inicia en la técnica del alto lizo en la Escuela de Bellas Artes.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
En 1979, abre su taller textil « El Taller del Telar » en Bubión, (Alpujarra granadina), donde, además de recuperar la tradición textil de la zona, sigue con sus investigaciones.
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Del 1979 al 2010, prosigue con su actividad en su taller-estudio abierto al público y conocido por la calidad de las materias primas y el diseño exclusivo de sus creaciones. Amplia sus conocimientos del mundo Textil asistiendo a los cursos organizados por la Asociación de Creadores Textiles de Madrid (Shibori, Rotzu-Kozume, Papel hecho a mano, etc.). Durante estos años, acude e interviene en distintos coloquios y congresos sobre oficios de arte y arte textil. Realiza también numerosas exposiciones nacionales e internacionales recibiendo premios en dos ocasiones. En 2004, está seleccionada para participar en el Symposium « VII Encuentro del Valle del Genal » en Genalguacil (Provincia de Málaga) donde realiza una obra desde entonces expuesta en el museo de esta localidad. En 2004, 2005 y 2007, colabora con la editorial « Salamandria » con la inclusión de mini-textiles originales en tres revistas literarias monográficas.
VERSION FRANçAISE p.40
Versión española de las biografías
PRINCIPALES EXPOSICIONES COLECTIVAS
1993
- ”Ecrituras Textiles” MADRID. Galerie Espacio D´. BUBIÓN (Granada).
1994
- “Textil-Tactil” Museo de la ONCE, MADRID. - Escuela de Artes Aplicadas. MÁLAGA.
1995
- ”Textil y Música” (Textiel-Plus) Museo Nacional de UTRECHT (Holanda). - Casa de la Cultura de MAJADAHONDA (Madrid). - Premio Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo, JAÉN.
1996
- El Dornajo, Sierra Nevada (Granada). - Premio Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo, JAÉN. - Espacio Creación, Artisa GRENOBLE (Francia).
EXPOSICIONES E INSTALACIONES INDIVIDUALES
1996
- Galería “Trío Galería”, ALMUÑECAR (Granada).
1997
- Escuela de Artes Applicadas, GRANADA. -C hapelle Vaugelas, CHAMBERY (Francia).
1997
- Galeria Belobelo, BRAGA (Portugal). - Premio Caja de Jaén, Palais de Villadompardo, JAÉN.
1998
- “Redes y Puntos de Encuentro”. Congreso E.T.N, MADRID.
1999
- Textile interface. Congreso E.T.N, ROVANIEMI (Finlandia). - 99 Miniartextil COMO (Italie).
2001
- Palacio de los Cordova, GRANADA. - “Textiles de hoy y siempre”. Centro Julián Beistero y A. Machado LEGANES (Madrid). - Primer Certamen “Creación y Tradición en la Alpujarra”, BUBIÓN (Granada).
2004
- VII Encuentro del Valle del Genal, GENALGUACIL (Málaga).
2005
- II Certamen “Creación y Tradición en la Alpujarra”, BUBIÓN (Granada).
2006
- Instituto Cervantes, UTRECHT (Hollanda).
2009
- ”Suave 3”. Museo Textil de TERRASSA. - ” The tree” . International Fiber collaborative. HUNTSVILLE (Alabama USA). - “Como un pez en el agua” UkaMa, TORREMOLINOS (Málaga). - Premio Caja de Jaén, Palacio de Villadompardo, JAÉN.
PREMIOS
COLABORACIONES*
1998
2004
2005
2005
- Accesit du XIº concurso del “PREMIO CAJA DE JAÉN 1998”.
- Premio “Artisanía de Creación” II CERTAMEN DE ARTESANÍA EN LA ALPUJARRA”.
2007
- “SAL/AZUCAR” Revista Litéraria de este Sur Nª 16/17 (Edición Salamandria)
- “MEDITERRÁNEO” Revista Litéraria de este Sur Nª 18 (Edición Salamandria)
2007
- “EL CÍRCULO” Revista Litéraria de este Sur Nª 20 (Edición Salamandria)
- Galeria Debla, BUBIÓN (Granada). * La collaboración consistó en la inclusión de mini-textiles originales en estas revistas-objetos.
VERSION FRANçAISE p.41
Au Fil du Blanc
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Myriam Dixneuf Artista plàstica, diplomada de la escuela de Bellas Artes de Bourges, se inició en la música electoacústica en el GMEB, Grupo de música electroacústica de Bourges.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Ha trabajado como animadora/ conferenciante en unos museos parisinos (« El Taller de los niños » del Centro Georges Pompidou, el Instituto del Mundo Árabe...). Ha intervenido en medios escolares y con descapacitados. Ha seguido una formación en el Instituto Nacional de Expresión, de Creación y Transformación, ciclo « Mediación artística » y « Arteterapia ». Colabora en la creación de visuales para performances y espectáculos musicales y ha participado como artísta invitada en el VII Encuentro de Arte de Genalguacil » en España. Su actividad artística abarca técnicas mixtas : dibujo, collage, instalaciones, audios, modelado y se ha iniciado en la caligrafía japonesa.
93 x 56 cm | Détail
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VERSION FRANçAISE p.44
Versión española de las biografías Autores españoles Una Leonie Flett nació en la India
Angel M. Arqueros (Almería, España)
pero ha pasado gran parte de su vida en Escocia. Empezó su vida profesional en el ballet clásico. Lo abandonó para estudiar sociología y luego se dedicó al periodismo y la escritura. Ha publicado una novela y una memoria de sus experiencias en el ballet, además de relatos cortos y obras de teatro. Siempre ha tenido un interés profundo en las artes plásticas. En 1985 se mudó de Escocia y desde entonces vive en el sur de España
Ldo. en Filología Inglésa. Catedrático de Enseñanza Secundaria y ProfesorTutor de la UNED. En paralelo con su labor docente ha ejercido como director teatral en obras de Federico García Lorca, Miguel de Cervantes y Jack Richardson entre otros autores. Asimismo ha dirigido un espectaculo audiovisual sobre el pœta José Ángel Valente (Transparencia de la memoria) y varias performances para la revista literaria «Salamandria».
Pedro J. Miguel (Madrid 1969) es licenciado en Filología Hispánica. Reside en Almería, donde desarrolla su labor profesional como profesor de Lengua y Literatura. Ha dirigido las revistas literarias Pliegos de la Insula Barataria y Salamandria. En la actualidad reparte su tiempo entre la educación, la gestión de proyectos culturales, el trabajo como editor literario en El Gaviero Ediciones, y como detective salvaje.
Publicaciones
Marie-Christine Delaigue nació en Lyon (Francia) donde estudió la etnología y la arqueología medieval. En la actualidad, es profesora en el Departamento de Antropología de la Universidad de Granada. Después de realizar su tesis en etnoarqueología, estuvo un año en Syria en el Instituto Francés de Estudios Árabes y tres años en la Casa Velázquez de Madrid. Sus investigaciones se centran sobre varios aspectos de la cultura material como el habitat vernáculo, la gestión de las reservas y los problemas relacionados con el agua y la irrigación, temas sobre los cuales ha publicado numerosos artículos.
VERSION FRANçAISE p.45
• Libros : Mariana Pineda : del texto al escenario. Una rosa en el páramo.
• Ensayos : - D.H.Lawrence, una primavera en Mallorca. - Pœtas ingleses en la Guerra Civil Española. - La U.N.E.D. a traves de la novela y el cine.
•M últiples artículos sobre cine, teatro y literatura.
Ana Santos Payán (Guadalajara 1972) reside en Almería. Es licenciada en Geografía e Historia. Ha dirigido la publicación de investigación histórica Indagación y la revista de arte y creación literaria Salamandria. Actualmente, combina la gestión de proyectos culturales para instituciones públicas y privadas, con la dirección de la editorial literaria El Gaviero Ediciones : una empresa independiente, que plantea una línea editorial subversiva. www.elgaviero.com
Cayetano
Romero nacido en Andalucía, es artista y profesor de Artes Plásticas. Formado en la Facultad de Bellas Artes de Sevilla, actualmente desarrolla sus actividades docentes en la Escuela de Artes “San Telmo” de Málaga; en esta ciudad, situada frente a un Mediterráneo del que se siente náufrago, ha explorado en campos tan diversos cómo la pintura, el diseño o la escultura. Dichosamente perdido en este sur de Europa, entre cuadros y esculturas que van llenando su espacio vital y el de su familia, lo que en realidad sigue buscando aquí entre tantas cosas, es la misteriosa razón que le lleva día a día al intento de “crear”, de tener siempre que hacer algo. El porqué no puede uno quedarse quieto mirando el mar… viviendo y disfrutando. Simplemente.
Au Fil du Blanc
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"La valse des cabanières"
Ouvrage réalisé sous la direction des Musées de Cholet Fabrication : AMD Imprimerie ISBN : 978-2-918274-04-9 Imprimé en France Dépôt légal : Mai 2010 Prix public : 10,50 e
Ville de Cholet
« Au Fil du Blanc » est une installation inédite, conçue par les artistes Nade Favreau et Myriam Dixneuf dans le cadre du Musée du Textile de Cholet.
Ville de Cholet ISBN : 978-2-918274-04-9 | 10,50
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Au Fil du Blanc |
C’est ainsi toute une mémoire familiale qui refait surface.
Nade Favreau & Myriam Dixneuf
Nade Favreau s’empare du trousseau familial et repère sur les pièces transmises de génération en génération, des incidents qu’elle met en valeur par un travail à l’aiguille utilisant des fils d’or ou de coton.