JOHN LUCAS EICHELSHEIM collectionneur Arts contemporains Ziguinchor - Casamance (Sénégal)
Image de couverture : Daouda Hann. Titre inconnu, 2004 ( cf p.50 )
Anthropologue hollandais arrivé à Ziguinchor il y a 35 ans et investi dans la protection de l’environnement, John Lucas Eichelsheim a commencé au début des années 90 à collecter des objets, statues, sculptures, tableaux, masques, mobilier, au gré de ses rencontres avec des artistes. Cette « accumulation» d’objets sans autre ambition que celle d’agrémenter cadres de vie et de travail de son propriétaire, regroupe aujourd’hui plus d’une centaine d’objets de Casamance et d’Afrique de l’Ouest, interrogeant les définitions d’artisanat et d’art contemporain, les notions d’auteur, d’authenticité, d’unicité… et reflétant une histoire de l’art locale. Chaque oeuvre est analysée et commentée par Audrey Boucksom, auteure d’une thèse intitulée « Arts touristiques en Afrique et consommateurs occidentaux : le cas l’artisanat d’art au Niger» (Université Paris I -PanthéonSorbonne, sous la direction du Professeur Jean Polet, 2009). Elle travaille en tant que consultante sur l’artisanat d’art en Afrique de l’Ouest et principalement au Sénégal. Dans le cadre du webdocumentaire Art+Casamance, elle revient notamment sur ce que l’on appelle « arts touristiques» qui désignent les objets destinés aux « étrangers visibles» que sont les occidentaux en Afrique, caractérisés par un pouvoir d’achat qui en fait la principale clientèle de l’artisanat d’art. Que se joue-t-il dans cette appellation? Sur quel paradigme s’appuyer pour comprendre ces créations contemporaines? Une réflexion à approfondir en ligne avec Hervé Di Rosa qui a créé le concept « d’art modeste», Ndoumbe Lô, marchand d’art africain dans la région de Ziguinchor et Djibril Goudiaby, initiateur de l’espace « Musée des arts et du patrimoine» de Ziguinchor.
Portfolio publié dans le cadre du webdocumentaire Art+Casamance www.artcasamance.net Ziguinchor, 2016
Cette belle boite est probablement une copie destinée au marché touristique, d’un Byeri qui servait auparavant à conserver les osements d’ancêtres chez les Fang. Ces objets quand ils sont considérés comme « authentiques» (c’est à dire anciens et ayant servis dans le contexte cultuel) sont très prisés des musées et des collectionneurs d’art africain. Les Byeri font partie des oeuvres les plus coûteuses du marché de l’art africain, et peuvent se vendre plusieurs millions d’euros.
Boite « Byeri» Population/style : Fang Origine : Gabon Matière : bois, perles Taille : H. 52 cm. Diam. 21 cm. Année d’acquisition : 2010
Ce tabouret a probablement été produit au Cameroun pour le marché touristique. Les tabourets sculptés et souvent recouverts de perles étaient auparavant utilisés comme sièges de prestige servant à asseoir le pouvoir du roi chez les Bamoun, les Tikar, ou les Bamiléké, populations très proches culturellement et habitant dans la zone du Grassland camerounais. De manière générale, les anciens objets d’art du Grassland, notamment les objets royaux, sont très prisés sur le marché de l’art africain.
Siège Population/style : Grassland Origine : Cameroun Matière : bois Taille : H. 48,5 cm. Diam. 45 cm. Année d’acquisition : 2010
Cette statuette masculine a probablement été réalisée au Cameroun pour le marché touristique, et a pour fonction principale d’être un objet de décoration. En revanche, dans le contexte « traditionnel» du Grassland, ces statuettes étaient utilisées comme objets de protection sur lesquels le propriétaire réalisait régulièrement des libations. Ce personnage est réalisé dans le style typique du Grassland qui se caractérise par un visage arrondi, au nez rond, aux joues gonf lées et aux yeux généralement globuleux.
Statuette Population/style : Grassland Origine : Cameroun Matière : terre cuite et rafia Taille : H. 30 cm x L. 18 cm Année d’acquisition : 2005
Cet objet en forme de globe orné de trois femmes assises dans le style du Grassland n’est autre qu’une lampe à huile. On distingue d’ailleurs la mèche entre la tête des personnages, et l’une d’elles est un bouchon amovible permettant de remplir le récipient de combustible. S’il existait auparavant des lampes à huile sphériques en terre cuite dans le Grassland, elles étaient dépourvues de représentations figurées. Il s’agit donc ici d’une très probable invention des artisans d’art camerounais pour le marché touristique.
Lampe à huile Population/style : Grassland Origine : Cameroun Matière : terre cuite Taille : H. 18 cm x L. 11 cm Année d’acquisition : NC
Cette sculpture en bois peint est soit une copie, soit un ancien masque-cimier Bansonyi accompagnant les initiations des plus jeunes chez les Baga, ou chez leurs voisins les Nalu. Ce type de masques représentant un boa constrictor aux dimensions impressionnantes (certains masques dépassent les 2m50) sont très recherchés par les collectionneurs d’art africain. Masque-cimier : masque posé sur la tête et attaché à l’aide de lanières. Le visage du porteur est caché avec du tissu, ou des fibres végétales.
Masque-cimier « Bansonyi» Population/style : Baga/Nalu Origine : Guinée Conakry Matière : bois peint Taille : H. 129 cm x L. 21 cm Année d’acquisition : 2005
Cet étonnant objet en bois aux formes atypiques et aux couleurs vives et brillantes issues de peintures industrielles (probablement acryliques) rappelle par son sujet, sa forme, et sa gamme chromatique les masques-cimiers « oiseau» portés dans le contexte initiatique par les jeunes hommes baga. Cet exemplaire pourrait être une version contemporaine de ces anciens masques « oiseau», mais le style original de cette sculpture ne permet pas de l’affirmer.
Sculpture Population/style : inconnu Origine : Archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) Matière: bois peint Taille : H. 79 cm x L. 33 cm Année d’acquisition : 2003
Le visage de cette statuette rappelle le style des masques d’épaules Nimba : une tête altière au nez arqué, une coiffe en crête incisée de chevrons ainsi que des oreilles réduites à de simples formes géométriques. Elle est probablement une représentation touristique du porteur de ce charismatique masque baga, masque très prisé des collectionneurs d’art africain. Masque d’épaules : masque imposant qui se porte sur la tête et les épaules.
Statuette Population/style : Baga Origine : Guinée Conakry Matière : bois Taille : H. 61 cm x L. 14 cm Année d’acquisition : 2005
Cet exemplaire de Gèlèdé est soit une version décorative pour le marché touristique, soit un masque utilisé dans le cadre du festival éponyme, pratiqué par les Yoruba pour marquer la fin des récoltes. De nos jours, les masques Gélèdé sont peints à l’aide de peintures industrielles (probablement acryliques) alors qu’auparavant ils étaient colorés avec des pigments naturels plus pâles à la gamme chromatique plus restreinte.
Masque-heaume « Gèlèdé» Population/style : Yoruba Origine : Nigeria Matière : bois peint Taille : H. 30 cm. x L. 24 cm Année d’acquisition : 2011
Il est tout à fait possible que ce masque ait été utilisé par les Ibo, lors de festivals en relation avec le calendrier agraire. Comme chez leurs voisins yoruba, les artistes ibo réalisent encore de nos jours d’impressionnants masques tels que les Agbogho mmuo qui représentent d’élégantes jeunes filles. Ici, la coiffure est particulièrement complexe et élevée car elle dispose à l’arrière d’une petite porte qui permet d’accéder à Masque-heaume une cavité ayant peut-être été utilisée comme réceptacle d’objets/substances « Agbogho mmuo» cultuels. Les masques-heaumes de cette population du sud du Nigeria sont Population/style : Ibo très appréciés des collectionneurs Origine : Nigeria d’art africain. Matière : bois peint, tissu, miroirs Taille : H. 83 cm. Diam. 30 cm Masque-heaume : masque qui se met comme un casque de chevalier. Année d’acquisition : 2011
Il s’agit d’une sculpture en bois simulant une défense en ivoire sculptée qui a probablement été réalisée par un artisan d’art d’un pays de la Côte Guinéenne. Cette défense de bois évoque celles conservées sur les autels royaux dans l’enceinte du palais de Benin City, ville du sud du Nigeria qui fut le centre politique et culturel d’un vaste royaume fondé vers 900 par la communauté des Edo et qui disparut avec la colonisation à la fin du XIXe siècle.
Sculpture Population/style : indéfinie Origine : Côte guinéenne Matière : bois Taille : H. 150 cm. Base : diam. 20 cm Année d’acquisition : 2011
Il s’agit d’une version stylisée et décorative du masque Kifwébé des Songye habitant la République Démocratique du Congo. Il est probable que ce masque n’ait pas été réalisé en R.D.C. mais en Côte d’Ivoire, au Nigeria ou au Cameroun où il existe d’excellents sculpteurs qui sont capables de reproduire les masques d’autres pays d’Afrique pour satisfaire la demande du marché touristique. Les masques Kifwébé font partie des classiques des collections d’art africain, et de ce fait sont très appréciés par les voyageurs occidentaux qui s’en procurent des copies. Masque facial : masque mis devant le visage.
Masque-facial « Kifwébé» Population/style : Songye Origine : Côte d’Ivoire Matière : bois peint Taille : H. 44 cm x L. 23 cm Année d’acquisition : NC
Ce beau masque à deux faces est une reproduction décorative en terre cuite destinée au marché touristique du masque en bois Nda représentant des jumeaux, très admirés chez les Baoulé. Ce type de masque est semble-t-il encore porté par des danseurs baoulé lors de festivités commémorant le bonheur d’avoir donné naissance à des jumeaux. L’art baoulé et notamment les masques, est particulièrement bien représenté dans les collections d’art africain.
Masque-facial « Nda» Population/style : Baoulé Origine : Côte d’Ivoire Matière : terre cuite, coquillages Taille : H. 29 cm x L. 18 cm Année d’acquisition : 2011
Il s’agit probablement d’une version en terre cuite d’un objet que l’on présente sur le marché touristique ivoirien comme une « boite à karité» baoulé. Cette population du centre de la Côte d’Ivoire utilisait avant l’avènement des contenants industriels, des boites en bois sculptées pour y mettre divers produits de beauté tel que le beurre de karité. Les devins baoulé possédaient également des boites en bois artisanales qu’ils utilisaient dans leurs pratiques divinatoires.
Boite Population/style : Baoulé Origine : Côte d’Ivoire Matière : terre cuite, cuir Taille : H 21,5 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : 2011
Il est possible que cette cuillère de grande taille soit une Wakemia utilisée par les femmes dan lors de cérémonies de danse et de distribution rituelle de riz. Les sculpteurs dan réalisent de nombreux objets en bois de grande qualité et comptent parmi eux des artisans d’art de grande renommée comme Uopié (vers 1890-1950), Sra (vers 1880-1955), ou Dyeponyo (vers 1880-1930).
Cuillère « Wakemia» Population/style : Dan Origine : Côte d’Ivoire Matière : bois Taille : H. 60 cm x L. 11,5 cm Année d’acquisition : 2010
Il s’agit ici soit d’une reproduction soit d’une statue original Lü me (« personnes en bois» ) représentant une femme à la coiffure tressée. Commandées par des chefs aux sculpteurs dan les plus talentueux, ces statues constituaient, le plus souvent, des portraits de l’épouse favorite, dont elles portaient le nom. Elles étaient conservées avec les autres objets précieux de la concession. Ces statues sont assez rares dans les collections d’art africain.
Statuette « Lü me» Population/style : Dan Origine : Côte d’Ivoire Matière : bois Taille : H. 82 cm x L. 23 cm Année d’acquisition : 2010
Il est probable que ce masque Ciwara représentant une antilope hippotrague ait été porté par des danseurs bambara vêtus d’un costume de fibres végétales lors de festivités en lien avec le calendrier agraire. L’art bambara et notamment ce type de masquecimier est prisé par les collectionneurs d’art africain.
Masque-cimier « Ciwara» Population/style : Bambara Origine : Mali Matière : bois Taille : H. 141 cm x L. 39 cm Année d’acquisition : NC
Cette statue à la forme caractéristique des représentations féminines liées à l’initiation (Jo) chez les Bambara, a été réalisée soit dans le but d’être un bel objet décoratif pour le marché touristique, soit pour servir dans le cadre de cérémonies initiatiques bambara. La patine semble indiquer qu’elle a pu être utilisée dans ce contexte, néanmoins il existe des techniques de vieillissement prématuré exécutées par les vendeurs d’art pour simuler l’empreinte du temps sur l’objet.
Statuette « Jonyeleni» Population/style : Bambara Origine : Mali Matière : bois Taille : H. 54 cm x L. 10 cm Année d’acquisition : 2005
Cette statuette de femme a probablement été réalisée pour le marché touristique. Sa posture avec les mains sur le ventre et sa coiffure en cimier évoquent plutôt les statues féminines bambara (comme celle vue précédemment) alors que son visage et la forme de son ventre rappellent les figures en bois que les Dogon conservent dans des sanctuaires et dans les maisons familiales. Les oeuvres des Bambara ont des similitudes stylistiques avec celles des Dogons, et vice-versa ; il n’est donc pas toujours aisé de les distinguer.
Statuette Population/style : Dogon/Bambara Origine : Mali Matière : bois Taille : H. 84 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : NC
ll s’agit probablement d’une reproduction d’un masque Mukuyi Okuyi destiné à être vendu auprès des étrangers. Ce type de masques était dans le contexte traditionnel» porté par des danseurs sur échasses lors de fêtes qui commémorent les défunts chez les Punu. Ces masques qui représenteraient des visages d’ancêtres, sont de nos jours produits en quantité par les artisans d’art gabonais principalement pour satisfaire la demande touristique.
Masque-facial « Mukuyi Okuyi» Population/style : Punu Origine : Gabon Matière : bois peint Taille : H. 20 cm X L. 21 cm Année d’acquisition : NC
Les masques « passeport» sont une invention des talentueux artisans d’art camerounais pour le marché touristique. Ils sont présentés aux clients comme des sortes de passeports portés auparavant par les « africains» pour justifier de leur identité lorsqu’ils voyageaient. En réalité, ces petits masques en terre cuite s’inspirent des masques miniatures en bois anciennement utilisés dans la région frontalière de la Côte d’Ivoire et du Liberia. Les plus populaires et les plus répandus de ces masques sont ceux des Dan qui les portaient pour attester de leur rang social et de leur filiation, tout en les protégeant contre la sorcellerie, et la malchance.
Masque « passeport» Style : « Aplats chromatiques» Origine : Cameroun Matière : terre cuite peinte Taille : H. 14 cm x L. 8,5 cm Année d’acquisition : NC
Le style des masques « passeport» camerounais s’inspire principalement des masques Mukuyi Okuyi des Punu (Gabon) : forme du visage ovoïde, douceur des traits, yeux baissés ou fermés, et coiffure caractéristique rappelant celle des Geisha japonaises. Le décor aux formes géométriques est réalisé à l’aide de grands aplats de couleur : ocre, rouge, vert, bleu, avec une dominance de noir et de blanc. Ces motifs très simples sont caractéristiques de la production d’innovations artisanales camerounaises destinées au marché touristique.
Masque « passeport» Style : « Aplats chromatiques» Origine : Cameroun Matière : terre cuite peinte Taille : H. 14 cm x L. 11 cm Année d’acquisition : NC
Ce type de longs masques est aussi une invention artisanale camerounaise destinée au marché touristique. Ils sont appelés par les vendeurs d’objets d’art : masques « Fang» en référence à une population vivant principalement au Gabon. Or s’ils possèdent une physionomie rappelant les masques Ngil des Fang, leur forme est exagérément étirée et trop étroite pour être portée devant le visage, prouvant ainsi leur fonction purement décorative. Quant au décor, il se caractérise par des motifs géométriques peints à l’aide de grands aplats de couleur, de la même manière que les masques « passeport» eux aussi produits principalement pour être vendus aux étrangers.
Masque « Fang» Style : « Aplats chromatiques» Origine : Cameroun Matière : bois peint Taille : H. 61 cm x L. 14 cm Année d’acquisition : 2004
Comme beaucoup d’objets produits pour le marché touristique, ces masques « fanguisants» se retrouvent bien au-delà des frontières du Cameroun, notamment dans les pays d’Afrique de l’Ouest où le marché touristique est (ou était) développé comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, ou au Burkina Faso. C’est pourquoi ces objets d’art touristiques produits au Cameroun sont présents dans une collection telle que celle de John Lucas Eichelsheim qui s’est pourtant principalement constituée en Casamance.
Masque « Fang» Style : « Aplats chromatiques» Origine : Cameroun Matière : bois peint Taille : H. 58 cm x L. 12 cm Année d’acquisition : 2004
Ce masque est probablement un objet d’art touristique camerounais puisque son décor à « aplats chromatiques» et sa forme allongée évoquent les masques « fanguisants» produits pour le marché touristique de ce pays. Par contre sa physionomie et les motifs peints font plutôt références aux masques décoratifs oblongs produits à Bali (Indonésie) qui s’inspirent des planches votives papous de la vallée du Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il faut bien être conscient que les arts touristiques voyagent notamment par l’intermédiaire des commerçants d’objets exotiques qui circulent dans différentes parties du monde pour se fournir en artisanat d’art.
Masque « Fang» Style : « Aplats chromatiques» Origine : Cameroun Matière : bois peint Taille : H. 83 cm x L. 13 cm Année d’acquisition : 2004
Cette sculpture d’origine sénégalaise probable, représente une tête de femme Fulani (Peul). Les représentions artistiques des populations africaines typiques sont très nombreuses dans les arts touristiques du continent. Ce sont à l’origine les artisans kamba qui travaillaient dans des coopératives artisanales de Tanzanie dans les années 1950, qui ont diffusé ce genre sculptural en reproduisant presque invariablement leurs très populaires voisins masaï. Ce genre qui consiste à réaliser des sculptures figurant des « ethnies stars» (comme les Massaï, les Peul, les Touareg, ...) s’est ensuite répandu sur les marchés touristiques africains.
Sculpture Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 31 cm x L. 19 cm Année d’acquisition : 2004
Les représentations de singes dans les arts touristiques africains (ici un singe chez le dentiste) sont très nombreuses. Cette iconographie a très probablement été popularisée par les coopératives artisanales des Kamba (Tanzanie), qui à partir des années 1950 ont produit pour le marché touristique, des sculptures de tailles variées représentant des animaux africains typiques comme la girafe, l’hippopotame, l’éléphant, ou encore le singe. Ces statuettes qui au départ étaient réalisées en ivoire, puis en bois, eurent un tel succès qu’elles finirent par être reproduites dans la plupart des pays africains pour être vendus aux Occidentaux.
Sculpture Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 52 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : NC
La particularité des représentations simiesques, comparées aux autres sculptures animalières, est qu’elles sont généralement sarcastiques. On peut évoquer à ce propos l’iconographie représentant les « trois singes de la sagesse» (l’un se cache les yeux, l’autre la bouche, et le dernier les oreilles) qui peut s’interpréter comme : « ne rien voir, ne rien entendre, et ne rien dire de mal. A celui qui suit cette maxime, il n’arrivera que du bien». Cette maxime visuelle en réalité d’origine asiatique a été tellement reproduite en Afrique, au départ par les artisans kamba et popularisés par eux, que la plupart des gens (locaux et étrangers) pensent aujourd’hui qu’elle est originaire de ce continent.
Sculpture Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 37 cm x L. 12 cm Année d’acquisition : NC
Il est très probable que cette série de trois scènes sculptées représentant des singes humanisés ait été réalisée par un artisan d’art casamançais. Au village artisanal de Ziguinchor, par exemple, on trouve plusieurs sculpteurs qui se sont spécialisés dans les reproductions animalières, dont Sadibou Dieng et Jean Paul Goudiaby.
Sculpture Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 42 cm x L. 25 cm Année d’acquisition : NC
Ces deux statues d’oiseaux réalisées en Casamance, appartiennent quant à elles au style « afro-moderniste» qui se caractérise par des formes eff ilées et stylisées à la manière des oeuvres cubistes. Ce genre artistique est né dans les années 1960-70 au sein des milieux académiques africains, à savoir l’Ecole des Beaux-Arts du Statuettes zoomorphes Sénégal, la Makerere Art School en Ouganda, ou encore la Société d’Art Style : « Afro-moderniste» Nigériane Zaria. Les artisans d’art Origine : Casamance (Sénégal) africains se sont ensuite réapproprié Matière : bois ce style pour la confection de Taille : H. 65 cm x L. 14 cm figurines zoomorphes et H. 68 x L. 16 anthropomorphes en bois. Il est de nos jours l’un des genres sculpturaux Année d’acquisition : entre 2003 et 2005 dominants sur le continent.
Ces deux élégantes porteuses d’eau réalisées en Casamance évoquent les figures de Masaï qui ont été popularisées par les coopératives artisanales kamba de Tanzanie, mais qui se sont affinées, et stylisées, sous l’influence du mouvement « afromoderniste».
Statuettes anthropomorphes Style : « Afro-moderniste» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 51 cm x L. 6 cm / H. 55 cm x L. 6 cm Année d’acquisition : entre 2003 et 2005
Ces deux personnages anthropomorphes, filiformes, sont deux beaux exemples sculptés particulièrement aboutis du genre « afromoderniste». Ils prouvent aussi le grand savoir-faire des artistes casamançais qui sont parvenus à une telle finesse d’exécution. Le personnage avec le canari est une porteuse d’eau et celui portant une colombe est un symbole de paix. Il s’agit ici de thèmes typiques de l’art touristique africain.
Statuettes anthropomorphes Style : « Afro-moderniste» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 71 cm x L. 12 cm H. 70 cm x L. 12 cm Année d’acquisition : entre 2003 et 2005
Autres thèmes typiques de l’iconographie de l’art touristique africain et plus spécifiquement dans le genre afromoderniste : le porteur de fagot et la danseuse.
Statuettes anthropomorphes Style : « Afro-moderniste» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 62 cm x L. 30 cm H. 50 cm x L. 10 cm / H. 53 cm x L. 8 cm Année d’acquisition : entre 2003 et 2005
La statuaire en bois appartenant au style afromoderniste est aujourd’hui produite en quantité dans la plupart des pays d’Afrique, entrainant une surproduction de ce type d’oeuvres qui en devient ainsi banal. Pourtant la qualité d’exécution de certaines Statuettes anthropomorphes d’entre elles est tout à fait remarquable, comme on Style : « Afro-moderniste» peut le voir en observant Origine : Casamance (Sénégal) les séries de statuettes Matière : bois casamançaises issues de la Taille : dimensions variables. collection de John Lucas H. 45 à 76 cm x L. 7 à 30 cm Eichelsheim qui sont des Année d’acquisition : entre 2003 et 2005 exemples de qualité.
Cette sculpture en bois ciré, probablement d’origine sénégalaise, est réalisée dans le style « Shaitani» qui a été créé en 1959 en Tanzanie par le sculpteur d’origine makondé Samaki Likonkoa. Ces créations de personnages fantastiques ont ensuite été reproduites en quantité par d’autres sculpteurs makondé tandis que leurs voisins kamba réalisaient des animaux et des personnages aux formes naturalistes. Si l’ampleur de la diffusion des « Shaitani» fut bien moindre que celle des productions artisanales kamba, il existe tout de même, à l’heure actuelle, quelques évocations de ce style dans les créations artisanales ouest-africaines.
Statuette Style : « Shaitani» Origine : Sénégal Matière : bois Taille : H. 62 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : 2004
Cette sculpture en bois clair et brut, probablement d’origine sénégalaise, est elle aussi réalisée dans le style « Shaitani», mot signifiant « pouvoirs surnaturels» en langue swahili. Ce style se caractérise par des sculptures en bois fortement polies et largement dépourvues de détails descriptifs, aux lignes sinueuses et anti-naturalistes. En revanche, la facture des visages de cette sculpture fait clairement référence aux masques décoratifs sénégalais, et la représentation des mains tendues portant une coupe rappelle les oeuvres sculptées béninoises appelées « symbole de l’unité nationale» qui évoquent les mains des fils et filles de la nation bouchant tous ensemble les trous d’une jarre percée.
Statuette Style : « Shaitani» Origine : Sénégal Matière : bois Taille : H. 62 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : 2004
Ce masque en bois orné de décorations en fibres végétales a certainement été produit pour le marché touristique, puisqu’il ne semble pas avoir été utilisé. Son allure générale avec cette coiffure qui remonte en chignon n’est pas sans évoquer le masque féminin Flali des Guro (Côte d’Ivoire). Néanmoins la principale spécificité des masques guro qui est leur polychromie n’est pas présente ici. Il est donc difficile d’identifier le style de ce masque qui n’en est pas moins un très bel exemplaire au style original.
Masque Style/population : inconnu Origine : inconnue Matière : bois, rafia, divers Taille : H. 56 cm x L. 15 cm Année d’acquisition : NC
Ces deux masques en bois, rapidement exécutés, reprennent des éléments stylistiques des masques guéré du centre de la Côte d’Ivoire. Les yeux fermés proéminents, et la coiffure polychrome à la forme rectangulaire gondolée rappellent les masques réalisés par les Guéré. Le bas du visage ovoïde évoque aussi certains de leurs masques d’inspiration dan. Les masques reprenant certains éléments stylistiques des sculptures du centre et de l’ouest Masques de la Côte d’Ivoire sont produits en grand nombre par les artisans Style/population : Dan/Guéré ouest-africains pour le marché Origine : inconnue touristique ; il est donc difficile Matière : bois teint de savoir d’où viennent Taille : H. 29 cm x L. 25 cm chacun ces deux exemplaires. Année d’acquisition : 2010
Ces deux masques à la facture peu aboutie réunissent diverses caractéristiques stylistiques des masques dan en particulier la forme ovoïde du visage. Les yeux ronds sont spécifiques à une catégorie de masques dan qui aurait été portée par des coureurs, et les deux tresses sculptées de part et d’autre du visage évoquent celles réalisées en fibres sur les anciens masques de cette population de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le style « Dan» est aujourd’hui un genre très répandu dans la production d’art touristique d’Afrique, il est donc difficile d’identifier l’origine de ces deux masques qui ont pu être réalisés aussi bien par des artisans sénégalais que par des ivoiriens.
Masques Style/population : Dan Origine : inconnue Matière : bois, tissu, fibres végétales ou crin Taille : H. 32 cm x L. 15 cm chacun Année d’acquisition : 2010
Cette imposante sculpture qui a été réalisée par un artisan casamançais dans le genre « panafricain» représente un chasseur diola muni de sa besace, du fruit de sa chasse, et de son arme. Il évoque la vie d’un passé révolu chez les Diola. Ces représentions à l’ancienne des populations africaines sont très nombreuses dans les arts touristiques du continent, mais pas seulement dans cette catégorie d’art. La nostalgie de la perte d’un passé généralement idéalisé constitue la source d’inspiration de beaucoup d’artistes dit « académiques». Par exemple, dans les oeuvres de « l’Ecole de Dakar» des années 1960/1970, beaucoup de sujets sont ostensiblement « traditionnels» comme La Rencontres des Masques de Boubacar Coulibaly (1976).
Sculpture anthropomorphe Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 97 cm x L. 22 cm Année d’acquisition : 2003
Cette magnifique sculpture féminine est elle aussi réalisée dans le style « panafricain» qui consiste en la représentation de personnages typiques du continent dans un style naturaliste. Ici il s’agit d’une évocation de la femme africaine telle qu’elle était vêtue dans un passé plus ou moins proche : avec un simple pagne autour de la taille, les seins nus.
Sculpture anthropomorphe Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 154 cm x L. 23 cm Année d’acquisition : 2001
Cette remarquable sculpture en bois représentant un vieux sage ou un paysan appartient elle aussi au style « panafricain». Elle est extrêmement bien exécutée. C’est au Village Artisanal de Ziguinchor que les meilleurs sculpteurs sur bois de Casamance travaillent. Parmi les grands maitres sculpteurs, citons Aliou Diémé, Diabel Dieng, Omar N’Tab et Insa Seydi. Tous les quatre réalisent avec une sensibilité propre à chacun, des statues aux formes puissantes et naturalistes qui incarnent des beautés nostalgiques de la culture casamançaise.
Sculpture anthropomorphe Style : « Panafricain» Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 157 cm x L. 29 cm Année d’acquisition : 2001
Cette canne en bois a probablement été sculptée par un artisan diola, population majoritaire en Basse-Casamance. La sculpture sur bois était pratiquée auparavant par la plupart des hommes diola qui réalisaient les objets du quotidien de manière occasionnelle. Ainsi les pilons, les tasses, les sièges, les cannes etc. pouvaient être réalisés par un ou des hommes de la famille. Ces ustensiles sont délaissés peu à peu au profit des produits industriels en plastique et métal. Il est donc de plus en plus rare de trouver des artisans diola réalisant ce type d’objets.
Canne Style/population : Diola Origine : Casamance (Sénégal) Matériaux : bois Taille : H. 79 cm x L. 6 cm Année d’acquisition : NC
Cette très belle table en bois a probablement été réalisée par un artisan diola. La technique utilisée est très caractéristique d’un savoir-faire propre aux diola. Les pieds enchevêtrés de la table sont taillés d’une seule pièce, autrement dit le sculpteur n’a utilisé aucun clou, ni colle,... mais seulement ses outils de taille comme le couteau à bois. Patrick Lambal, vivant et travaillant à Oussouye fait partie des rares personnes qui utilisent cette technique de taille longue et fastidieuse pour la confection d’objets variés.
Table basse Style/population : Diola Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 43 cm Diam. 48 cm Année d’acquisition : 2004
« Un jour en fin d’année 2003, un garçon timide entre au bureau avec une sculpture allongée représentant une femme avec une calebasse, réalisée à partir d’un morceau de bois mince récupéré en brousse. J’ai tout de suite été charmé par la forme et surtout par l’idée d’utiliser du bois ramassé dans les forêts. Il avait besoin d’argent pour aller au village de Sindone à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Ziguinchor, situé au bord d’un large bolong qui entre en GuinéeBissau et dans lequel, selon les pêcheurs locaux, habite un lamantin. Daouda s’y rend régulièrement pour y trouver la matière première pour ses oeuvres : bois, cornes et inspiration. Depuis notre première rencontre j’ai financé plusieurs fois ses séjours d’artiste autodidacte à Sindone et en retour il laisse de temps en temps un oeuvre sur mon bureau.» John Lucas Eichelsheim
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, métal, tissu Taille : H. 56 cm x L. 21 cm Année d’acquisition : NC
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, métal Taille : H. 41 cm x L. 32 cm Année d’acquisition : NC
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, fil de fer, socle en bois Taille : H. 58 cm x L. 35 cm Année d’acquisition : NC
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, fil de fer Taille : H. 42 cm x L. 35 cm Année d’acquisition : 2004
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, perles, fil de fer, divers Taille : H. 62 cm x L. 50 cm Année d’acquisition : 2004
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : corne, fil de fer, divers Taille : H. 58 cm x L. 115 cm Année d’acquisition : NC
Statue zoomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 63 cm x L. 77 cm Année d’acquisition : NC
Statuette Auteur : inconnu Origine : inconnue Matière : corne sculptée Taille : H. 23 cm x L. 6 cm Année d’acquisition : NC
Michaël Daffé est omniprésent à Ziguinchor, ses peintures ornent les murs des restaurants, ses sculptures les jardins des hôtels. Pourtant, rien ne permet de relier ses silhouettes modelées en fibre de cocotier, à ses peintures abstraites, ni aux portraits très réalistes, qui portent pourtant la même signature. Michaël Daffé expérimente diverses techniques pour traduire un univers créatif largement inspiré de la Casamance.
Statuette Auteur : Michaël Daffé Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 45 cm x L. 30 cm Année d’acquisition : NC
Statuette Auteur : Michael Daffé Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois, fibres végétales Taille : H. 93 cm x L. 20 cm Année d’acquisition : 2003
Cette sculpture aurait été acquise par John Lucas Eichelsheim à l’occasion d’une exposition de Bora Diop à l’Alliance Française de Ziguinchor.
Sculpture Auteur : Bora Diop Origine : Casamance (Sénégal) Matière : métal (bronze) Taille : H. 62 cm x L. 22 cm Année d’acquisition : 2003
Feu Malang Badji est l’un des grands plasticiens sénégalais appartenant à la première génération des artistes contemporains du pays. Son style de peinture figurative, sobre et verdoyante nous plonge dans l’univers rural casamançais, au milieu des rizières, où scènes de récoltes, de lutte, de danses masquées se déploient. A suivre prochainement sur Art+Casamance.
Peinture sur bois Auteur : Malang Badji Titre : Palmeraie Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 36 cm X L. 61 cm Année d’acquisition : 2001
Lorsque Malang Badji s’est installé à Carabane, il y a une cinquantaine d’années, il n’existait alors qu’un petit village de pêcheurs qu’il a largement qu’il a largement contribué à développer en attirant de nombreux visiteurs grâce à sa personnalité et ses créations. Il a aussi suscité des vocations artistiques auprès de la jeunesse de Carabane et insufflé un esprit de groupe au sein des plasticiens de Casamance. A suivre prochainement sur Art+Casamance.
Peinture sur papier Auteur : Malang Badji Titre : Femme avec charge Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 23,5 cm X L. 16 cm Année d’acquisition : 2001
Michael Daffé est un artiste hétéroclite qui maitrise diverses techniques artistiques. Il a commencé sa carrière au milieu des années 1990 tout d’abord comme peintre, puis il a appris à sculpter le bois, pour ensuite se consacrer à un travail sur l’étude des matières. Il a néanmoins toujours continué à s’investir dans la peinture, technique qu’il a apprise auprès de Joachim Bassène (dont trois oeuvres figurent dans la collection de John Lucas Eichelsheim). Les oeuvres peintes Peinture sur toile de Michaël Daffé sont stylistiquement très variées : réalistes comme c’est le Auteur : Michaël Daffé cas de cette peinture, abstraites, ou Titre : Sans titre expressionnistes.Michaël Daffé a à Origine : Casamance (Sénégal) son actif une vingtaine d’expositions Taille : H. 87,3 cm X L. 52,5 cm en Afrique de l’Ouest et en Europe. Année d’acquisition : 2016
« Chez les Diola du mof auri (la terre du roi) dans le Bandial (BasseCasamance), Ekoudioume (tiré du verbe Ekoudiore qui signifie « faire lutter») est le symbole des hommes lors des rites funéraires. C’est un bois garni de feuilles de rônier. Pendant les rites funéraires (« Boumeugue», la danse d’adieu, dansée aussi lors des initiations) réservés aux hommes, les grands lutteurs peuvent prendre ce bois pour danser. Si le défunt était Peinture sur toile lutteur, dansent les lutteurs de sa génération. Ils font l’éloge du défunt, Auteur : Joachim Bassène narrent ses combats dans les arènes. Titre : Ekoudioume (lutte Les lutteurs parmi le public peuvent traditionnelle) entrer dans le cercle, se saisir du bois et Origine : Casamance (Sénégal) participer au récit. La danse dure jusqu’à Taille : H. 56,5 cm X L. 46,3 cm l’enterrement» Joachim Bassène. Année d’acquisition : 2001
A l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar dont il est diplômé, les recherches plastiques de Joachim Bassène portaient sur le recyclage. Rapidement Joachim Bassène s’oriente vers les contes et légendes de sa région. Nous sommes dans les années 2000. Il en sort des tableaux très graphiques qui évoquent la bande dessinée. Joachim Bassène a été à l’initiative de divers projets artistiques mettant en action les enfants, comme le projet d’éducation à la culture de la paix et de la non-violence en Casamance bâti autour de la réalisation par les écoliers d’une fresque dans la salle des fêtes de la Mairie de Ziguinchor. A Kafountine, il a introduit des ateliers d’art plastique pour enfants.
Peinture sur toile Auteur : Joachim Bassène Titre : Sans titre (le feu) Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 70 cm X L. 100 cm Année d’acquisition : 2002
« Chez les Diola du mof auri (la terre du roi) dans le Bandial (Basse-Casamance), les symboles sont souvent liés à leur croyance animiste. Sur ce tableau, « Champ litigieux», nous voyons un bâton auquel sont attachées des cornes. Ces cornes sont celles d’un boeuf. C’est un signe d’interdit, de vie ou de mort pour toute personne qui irait contre ce symbole. Le batoghaï est planté dans un lieu qui suscite un conflit. Si c’est un champ, il ne peut plus être cultivé par les villageois qui se disputent le champ. Ce symbole est tiré d’un fétiche Peinture sur toile de grande renommé dans le mof auri : le batoghaï qui se trouve dans Auteur : Joachim Bassène un petit village nommé Etama situé Titre : Batoghaï (champ litigieux) après Séléky. Les populations d’Etama Origine : Casamance (Sénégal) continuent de nos jours de vouer un Taille : H. 56,5 cm X L. 46,3 cm culte au Batoghaï.» Joachim Bassène. Année d’acquisition : 2001
Peinture sur toile Auteur : Alphonse Sylla Fondo Titre : Sans titre Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 62 cm X L. 46,3 cm Année d’acquisition : 1999
Cet artiste d’origine casamançaise, ancien élève de l’Ecole des BeauxArts de Dakar, travaille depuis de nombreuses années sur les signes extérieurs du Bukut, initiation masculine chez les Diola. Ses peintures de grande taille sont réalisées à l’aide de larges aplats de couleurs chaudes et vibrantes et de dessins finement tracés. Elles évoquent les traditions de la Casamance que l’artiste matérialise Peinture sur toile par des signes, des chiffres, des figures abstraites, symbolisant des lieux, des Auteur : Omar Camara personnages, et des rites initiatiques. Titre : Masques mystiques Omar Camara a participé à de Origine : Casamance (Sénégal) nombreuses expositions individuelles Taille : H. 100 cm X L. 100 cm et collectives en Afrique et en Europe. Année d’acquisition : 2005
Le Bukut est l’initiation masculine diola. Avant la colonisation, le Bukut était la seule école existante en pays diola, où un enseignement à la fois généraliste et spécifique était dispensé. Le Bukut servait donc à préparer le jeune homme à prendre sa place dans la société. De nos jours le Bukut est toujours pratiqué afin de permettre à une nouvelle classe d’âge d’accéder à l’indépendance politique, économique et religieuse. Son fonctionnement a du néanmoins s’adapter à la réalité Peinture sur toile sociétale d’aujourd’hui. Ainsi, les épreuves initiatiques qui duraient Auteur : Omar Camara auparavant plusieurs mois, ont été Titre : Signes mystiques du Bukut considérablement raccourcies. Ceux Origine : Casamance (Sénégal) qui poursuivent des études peuvent Taille : H. 90 cm X L. 130 cm n’y passer que quelques jours. Année d’acquisition : 2005
Ici l’artiste fait probablement référence à la forêt sacrée, lieu à l’écart du village où se déroule à l’abri des regards les épreuves initiatiques du Bukut. Autrefois les jeunes gens y séjournaient plusieurs mois, mais aujourd’hui ils peuvent n’y rester que quelques jours.
Peinture sur toile (triptyque) Auteur : Omar Camara Titre : Forêt inexplicable Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 60 cm X L. 155 cm Année d’acquisition : 2001
Les motifs et figures à cornes présents dans plusieurs des oeuvres d’Omar Camara rappellent le très ancien masque à corne de vache Ejumba qui est toujours porté par les jeunes initiés diola à leur retour du bois sacré. La tradition des masques est d’ailleurs toujours très vivante chez les Diola de Basse-Casamance, et intimement liée aux danses. Ils sont de nos jours utilisés : lors de l’initiation (Bukut) comme le masque Kankouran ; au sein des associations de jeunesses comme le masque Kumpo ; dans le cadre de fêtes villageoises ou lors du carnaval de Kafountine comme le masque Samaï. Les troupes de danseurs telles qu’ Essamaye en inventent régulièrement des nouveaux.
Peinture sur toile Auteur : Omar Camara Titre : Anxiété Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 90 cm X L. 130 cm Année d’acquisition : 2005
« Depuis 2001, j’ai acquis une vingtaine de tableaux d’Omar Camara. Les couleurs des oeuvres reflètent la symbiose entre le naturel et le surnaturel, une réalité vécue quotidiennement. En milieu diola, il est souvent difficile de déterminer la ligne de démarcation entre le profane et le sacré, ce qui explique la présence soudaine de lignes traversant les tableaux. J’aime bien son travail, qui me fait penser à l’Afrique mystique, mythique et antique dans une version moderne.» John Lucas Eichelsheim
Peinture sur toile Auteur : Omar Camara Titre : Rentrée initiale Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 70,5 cm X L. 100 cm Année d’acquisition : 2004
Peinture sur toile Auteur : Omar Camara Titre : Trois signes non identiques Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 100 cm X L. 100 cm Année d’acquisition : 2005
Peinture sur toile (diptyque) Auteur : Omar Camara Titre : Symbiose Affiniam Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 80 cm X L. 140 cm Année d’acquisition : 2001
Peinture sur toile Auteur : Omar Camara Titre : Repas mystique Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 98 cm X L. 69 cm Année d’acquisition : 2004
Peinture sur toile Auteur : Omar Camara Titre : Point mystique Origine : Casamance (Sénégal) Taille : H. 100 cm X L. 100 cm Année d’acquisition : 2005
Michael Daffé est un artiste hétéroclite qui maitrise diverses techniques artistiques. Il a commencé sa carrière au milieu des années 1990 tout d’abord comme peintre, puis il a appris à sculpter le bois, pour ensuite se consacrer à un travail sur l’étude des matières. Il a néanmoins toujours continué à s’investir dans la peinture, technique qu’il a apprise auprès de Joachim Bassène (dont trois oeuvres figurent dans la collection de John Lucas Eichelsheim). Les oeuvres peintes de Michaël Daffé sont stylistiquement très Peinture sur toile variées : réalistes comme c’est le cas de la peinture Sans titre, Auteur : Michaël Daffé abstraites, ou encore expressionnistes. Titre : Les réfugiées de guerre Michaël Daffé a à son Origine : Casamance (Sénégal) actif une vingtaine d’expositions en Taille : H. 67 cm X L. 117 cm Afrique de l’Ouest et en Europe. Année d’acquisition : 2004
Michaël Daffé a commencé sa carrière au milieu des années 1990 tout d’abord comme peintre puis il a appris à sculpter le bois, pour ensuite se consacrer pendant deux années à un travail sur l’étude des matières. C’est ainsi qu’il a mis au point une impressionnante technique de façonnage de l’écorce (de cocotier et de rônier), pratique inédite qu’il nomme Figurine avec humour le « Dafféisme». A l’aide de cette pratique, il réalise Auteur : Michaël Daffé toutes sortes de personnages Origine : Casamance (Sénégal) principalement féminins enroulés Matériaux : écorce de cocotier, rônier dans de beaux drapés aux formes Taille : H. 53 cm x L. 12 cm ondulées et à la texture végétale. Année d’acquisition : NC
Figurine Auteur : Michaël Daffé Origine : Casamance (Sénégal) Matériaux : écorce de cocotier, rônier Taille : H. 45 cm x L. 10 cm Année d’acquisition : NC
Seyni Awa Camara est une potière diola qui a créé un monde fantasque peuplé de personnages de terre cuite aux profils surnaturels. Son art s’apparente à celui d’un Picasso, tant par la force qui en émane que par sa profonde originalité. Elle est une artiste internationalement reconnue depuis l’exposition « Magiciens de la Terre» qui a eu lieu en 1989 à Paris au Centre Georges Pompidou et qui révéla de nombreux artistes autodidactes africains. Seyni vit dans l’univers qu’elle s’est construit et elle communique bien plus à travers son art que par la parole. D’ailleurs bien qu’elle soit une figure majeure de l’art africain contemporain, elle vit toujours éloignée des grands centres artistiques en ayant choisi de rester dans sa ville natale, Bignona, entourée de sa famille.
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 34 cm x L. 11 cm Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Céramique anthropomorphe Auteur : Seyni Camara Origine : Bignona, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : NC Année d’acquisition : NC
Chez les Diola la poterie est une activité féminine qui est pratiquée dans de nombreux endroits notamment dans le village de Edioungou situé dans le Royaume d’Oussouye en BasseCasamance. La technique du façonnage utilisé par ces potières est celle du colombin consistant à superposer des boudins d’argiles façonnés à la main et lissés à l’aide d’un coquillage. Une fois cette étape terminée les poteries sont cuites dans un four, ou dans un trou creusé à même le sol.
Pots Origine : Edioungou, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 12 cm x L. 17 cm Année d’acquisition : NC
Les potières Diola sont capables de réaliser avec de l’argile toutes sortes d’ustensiles comme des gargoulettes, de grands canaris, des plats creux, des pots à encens, ou encore des Dioung, pots allongés utilisés pour boire le vin de palme à l’aide d’une louche pouvant être réalisée avec une noix de coco coupée enfoncée dans un petit bâton. Ici il s’agit d’un petit pot qui était utilisé pour y conserver divers substances. De nos jours les objets du quotidien en terre cuite sont de moins en moins utilisés par les Diola qui les délaissent au profits des récipients industriels en plastique et en métal.
Pot Origine : Edioungou, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 24 cm x L. 23 cm Année d’acquisition : NC
Il s’agit d’un canari, grand pot en terre cuite servant à conserver l’eau de boisson au frais. Ces céramiques à la forme caractéristique sont toujours répandues dans divers endroits du continent africain où elles sont encore utilisées par les personnes n’ayant pas de réfrigérateur.
Canari Origine : Edioungou, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 56 cm x L. 33 cm Année d’acquisition : NC
Il s’agit d’un brûle parfum que les femmes utilisent à l’intérieur des maisons pour diffuser une odeur agréable grace à la combustion d’encens. Ce genre de poteries est toujours très employé en Afrique de l’Ouest dans la plupart des foyers. La forme alongée que l’on retrouve aussi dans les céramiques figuratives de Thiobon, semble être assez spécifique à ce village de Casamance.
Brûle-encens Origine : Thiobon, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 32 cm x L. 16 cm Année d’acquisition : NC
Cette céramique prenant la forme d’un pot à anse, est très probablement influencée par la forme des tasses européennes. Il n’est pas rare que les potières s’inspirent d’objets étrangers pour renouveler leur stock créatif et réaliser des objets adaptés à la clientèle d’aujourd’hui qu’elle soit locale ou étrangère.
Tasse Origine : Edioungou, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 14 cm x L. 21 cm Année d’acquisition : NC
Il s’agit ici d’un bel exemple de céramique d’inspiration étrangère. Ces rafraîchisseurs de bouteilles ont à l’origine été commandés par John Lucas Eichelsheim aux potières de Aniack.
Rafraîchisseur de bouteilles Origine : Aniack, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 27 cm x L. 12 cm Année d’acquisition : NC
A Thiobon, les potières ne réalisent pas uniquement des objets utilitaires, elles créent également de grands personnages allongés dont les visages aux traits en relief ne sont pas sans rappeler d’anciennes terres cuites d’Afrique de l’Ouest en particulier « les têtes votives Akan» dont les plus anciennes sont datées du XVIe siècle. Les potières de Thiobon s’en seraient-elles inspirées ? Parmi les potières de Thiobon: citons Mme Ndiaye, Souaibou Mané ou encore Ibrahima Mané.
Céramiques anthropomorphes Origine : Thiobon, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : (de gauche à droite) H. 90 cm x L. 18 cm / H. 105 cm x L. 19 cm / H. 101 cm x L. 21 cm / H. 99 cm x L. 22 cm Année d’acquisition : NC
A Thiobon, les potières ne réalisent pas uniquement des objets utilitaires, elles créent également de grands personnages allongés dont les visages aux traits en relief ne sont pas sans rappeler d’anciennes terres cuites d’Afrique de l’Ouest en particulier « les têtes votives Akan» dont les plus anciennes sont datées du XVIe siècle. Les potières de Thiobon s’en seraient-elles inspirées ? Parmi les potières de Thiobon: citons Mme Ndiaye, Souaibou Mané ou encore Ibrahima Mané.
Céramique anthropomorphe Origine : Thiobon, Casamance (Sénégal) Matériaux : terre cuite Taille : H. 51 cm x L. 10 cm Année d’acquisition : NC
Cette statuette d’homme barbu est soit une reproduction destinée au marché touristique, soit une statue originale Blolo Bian qui aurait appartenue à une femme baoulé. Blolo désigne le monde parallèle. À la naissance, tout Baoulé y a un conjoint surnaturel attitré homme – blolo bian – ou femme – blolo bla. Ainsi, certains troubles rencontrés dans la vie sont interprétés comme la manifestation du mécontentement des conjoints de l’au-delà. Afin de les apaiser, les individus peuvent honorer ces statuettes.
Statuette « Blolo Bian» Population/style : Baoulé Origine supposée : Côte d’Ivoire Matière : bois Taille : H. 105 cm x L. 17 cm Date d’acquisition : 2011
Statuette anthropomorphe Auteur : Daouda Hann Origine : Casamance (Sénégal) Matière : bois Taille : H. 67 cm x L. 70 cm Année d’acquisition : NC
Alors que l’art contemporain africain est très médiatisé, Art+Casamance consti- tue une plateforme d’exploration alternative sur la production et la diffusion de la création contemporaine dans une ville moyenne, Ziguinchor (Sud-Ouest du Sénégal), une non-capitale d’Afrique de l’Ouest, éloignée des médias, des musées, des biennales et des galeries, mais située dans une région touristique. Magazine, site Internet, film, exposition virtuelle, Art+Casamance puise dans chacun de ces formats pour relater des rencontres avec les artistes, collectionneurs, marchands d’art, citoyens et visiteurs de la région. Art+Casamance crée un espace numérique et public de monstration et d’échange, prenant pour toile de fond des lieux possibles de vie artistique dans la ville (squat imaginaire, espace en cours de réhabilitation...), et mettant de côté le mur blanc caractéristique du « whitecube», standard de la salle d’exposition internationale. Tous les 4 mois, sur une période de deux ans, un nouveau chapitre est mis en ligne. Les artistes ouvrent la porte de leurs ateliers, dévoilant leur contexte de travail, et leurs aspirations. Conviant des critiques d’art internationaux à analyser leurs oeuvres, le projet se donne aussi pour objet de questionner les « étiquettes» de l’histoire de l’art et de chercher de nouveaux langages. En filigrane, le webdocumentaire pose également la question du « lieu culturel», du format pertinent pour accompagner les artistes, créer la rencontre entre l’art et les publics et les conditions de partage d’un patrimoine commun, qui ne concerne pas seulement les touristes. L’enjeu est de réfléchir à une ingénierie de projet spécifique, duplicable, à même de servir les artistes et de créer des outils de promotion, de réflexion, de médiation, de documentation et d’archivage, notamment numériques. Art+Casamance développe une programmation événementielle (expositions, projections, conférences) en lien avec chaque mise en ligne de nouveau chapitre.
Équipe Conception : Sabrina Daniel Calonne Coordination : Sabrina Daniel Calonne RÊalisation : Sabrina Daniel Calonne / Lulu Martorell / Toti Rovira Graphisme : Simon Lazarus (Atelier Genkidama) Communication : Christine Rosas Portage : Association ARchipel : https://agence-archipel.com Contacts Sabrina Daniel Calonne 00 221 77 848 49 68 sabrina_calonne@yahoo.fr www.facebook.com/artcasamance
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