Abdoulaye "Cysso" Mané - Art+Casamance / art contemporain en Afrique

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ABDOULAYE "CYSSO" MANÉ Artiste Couleur Casamance Ziguinchor - Casamance (Sénégal)


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Image de couverture Abdoulaye « Cysso » Mané. Alibora 1 (l’invulnérable), 2010 (cf p.57)


Retour Menu Abdoulaye « Cysso » Mané. De l’art pittoresque à l’art engagé. Abdoulaye « Cysso » Mané est un artiste diola, formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar et qui a choisi de rester à Ziguinchor où il a son atelier au Centre Culturel Régional. Culture du riz, traditions diola, sa peinture figurative peut apparaître de prime abord pittoresque, cherchant à narrer avec des couleurs charmantes ce qui serait susceptible d’attirer l’attention d’une clientèle notamment touristique. En réalité, lorsque l’on regarde de plus près, Cysso n’idéalise rien. Depuis l’obtention de son diplôme en 2000, Cysso semble engagé dans un travail d’archivage du patrimoine immatériel casamançais et de l’histoire contemporaine de la région. Là des arbres morts témoignent des changements climatiques. L’intégration omniprésente de tissu brûlé dans ses toiles rappelle que tout son travail cherche à exprimer une déchirure marquée par le conflit casamançais et la fragilité réelle et bien contemporaine du climat non seulement environnemental mais aussi social et politique. Migrations clandestines, déplacés du conflit, mines, la peinture de Cysso est au fond engagée, abordant des problématiques qui dépassent la Casamance.

Portfolio publié dans le cadre du webdocumentaire Art+Casamance www.artcasamance.net Ziguinchor, 2016


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Koussampoules Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2016

Koussampoules (ils marchent avec une poule) représente un futur initié accompagné d’une villageoise, qui déambule de maison en maison, pendant la cérémonie du boukout. La poule signifie « tu es ici chez toi ». Le futur initié peut se servir dans n’importe quelle maison. Après son initiation, et tout au long de sa vie, en retour de cette hospitalité, il devra effectuer de menus travaux gratuitement pour les familles du village. Cysso intègre dans son tableau un vrai collier et son sifflet, des morceaux de miroir, des coquillages, et du tissu.


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Les récolteuses de riz 3 Technique mixte sur toile 89 cm x 70 cm 2016

En Basse-Casamance, les femmes sont chargées de la récolte du riz. Elles sont très organisées, en communautés informelles dans les villages, ou en association. En effet, chaque concession familiale dispose d’une ou plusieurs parcelles, mais les femmes d’une famille ne pourraient à elles-seules parvenir à récolter leur(s) parcelle(s) avant que le riz ne soit trop mûr. Lorsque le riz est trop mûr, il fait ployer les tiges qui retombent au sol, à la merci des rongeurs, des termites, et des oiseaux mange-mil. Aussi, les femmes se regroupent pour récolter ensemble chaque parcelle, en procédant par ordre de maturité. Un propriétaire peut aussi s’adresser à une association de femmes. Il paiera une somme symbolique et offrira aux femmes bouillie et pain, en échange de la récolte de sa parcelle.


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Déluge de feu 8 Technique mixte sur toile 70 cm x 65 cm 2016

L’architecture témoigne d’un conflit se déroulant en ville, et non plus dans des villages.


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Déluge de feu 7 Technique mixte sur toile 70 cm x 65 cm 2016

Les toits pentus évoquent d’autres contrées dans lesquelles Cysso transpose un conflit touchant des populations civiles.


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Déluge de feu 6 Technique mixte sur toile 70 cm x 65 cm 2016

Ce sixième tableau intitulé « Déluge de feu » (les premiers datent de 2002) évoque d’autres contrées, par les immeubles à étages avec balcons, qui s’écroulent. Cysso mentionne la Syrie, car si la paix semble revenue en Casamance, il y a des conflits violents qui touchent des populations civiles partout dans le monde.


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Les déplacés 4 Technique mixte sur toile 73 cm x 65 cm 2016

Ce tableau prolonge la série des déplacés.


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La fuite 3 Technique mixte sur toile 73 cm x 65 cm 2016


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La fuite 2 Technique mixte sur toile 73 cm x 65 cm 2016

Sur le thème des déplacés, Cysso compose de nouveaux tableaux dans le même univers que des toiles plus anciennes.


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La rĂŠcolte du riz 2 Technique mixte sur toile 62 cm x 29 cm 2015


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Huinoume (les terres du Roi) Acrylique sur toile 120 cm x 105 cm 2015

Au découpage administratif de la Casamance se superposent des territoires royaux traditionnels, très respectés. Il existe plusieurs royaumes en Casamance, qui regroupent chacun plusieurs villages, des terres cultivées, des bois sacrés. Le Roi d’Oussouye par exemple est désigné parmi les hommes de quelques familles, et demeure roi jusqu’à sa mort. Il peut s’écouler plusieurs années à la mort d’un roi avant que les sages ne s’accordent sur son successeur. Le successeur désigné ne peut refuser. Il ne pourra plus quitter son royaume jusqu’à la fin de ses jours. Le Roi d’Oussouye porte un habit rouge et un sceptre végétal. Il est de coutume que les habitants ne portent pas de rouge, le rouge étant l’apanage du Roi. Ce sont les villageois qui cultivent les terres du Roi. Le riz est stocké dans les greniers de la famille royale et revient à la population. Si un père rencontre par exemple des difficultés pour nourrir sa famille, il peut déposer à la nuit tombée un panier vide devant la maison royale, de façon anonyme. Le panier sera rempli de riz dans la nuit. L’anonymat est une condition sine qua none du don.


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Jazz Acrylique sur toile 100 cm x 90 cm 2015

Cysso réalise une série de toiles sur la musique dans la perspective d’une exposition thématique à Dakar, qui n’aura finalement pas lieu.


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La balafoniste Technique mixte sur toile 90 cm x 80 cm 2015

Le balafon est un instrument originaire du Mali. En Casamance, oĂš cohabitent les peuples et les cultures, ce sont les Balante qui jouent de cet instrument.


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Le concert Technique mixte sur toile 100 cm x 90 cm 2015

La kora est un instrument originaire de la région du Gabou (Mali, Sénégal, Guinée, Gambie…). En Casamance, ce sont les Mandingues qui jouent de cet instrument. Dans ce concert, on distingue à l’arrièreplan djembé, balafon, et guitare électrique, célébrant l’alliance des instruments traditionnels et modernes.


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Le violoniste Acrylique sur toile 90 cm x 80 cm 2015

Cette peinture a été réalisée dans la perspective d’une exposition sur la musique à Dakar qui n’a finalement pas vu le jour.


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Déflagration 2 Technique mixte sur toile 84 cm x 63,5 cm 2015

Cysso compose de nouveaux tableaux dans le prolongement de sa série sur les mines, débutée en 2002.


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Déflagration 1 Technique mixte sur toile 67 cm x 60 cm 2015

Cysso compose de nouveaux tableaux dans le prolongement de sa série sur les mines, débutée en 2002.


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Déluge de feu 5 Technique mixte sur toile 110 cm x 100 cm 2015

Dans ce tableau se croisent deux thèmes chers à Cysso, les déplacés et les mines, imbriquant un traitement pictural abstrait et figuratif.


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Deuil national Acrylique sur toile 120 cm x 105 cm 2014

Le 26 septembre 2002, le Joola, bateau effectuant la liaison Dakar-Ziguinchor-Dakar, coule au large de la Gambie avec à son bord plus de 2000 passagers, alors qu’il ne pouvait en accueillir que 550. C’est un drame terrible. Beaucoup de villageois ont appris le malheur, et compris la perte d’un fils ou d’une fille, par la radio, ce que Cysso représente ici.


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Porteuse de riz 1 Technique mixte sur toile 120 cm x 105 cm 2014

En Basse-Casamance, la culture du riz sollicite hommes et femmes selon une répartition du travail bien précise. Une femme porte ici dans un panier les fagots de riz mûrs qu’elle a récolté et façonné. La récolte revient aux femmes, car lorsque le riz est mûr, en novembre / décembre, les hommes récoltent l’arachide, qui arrive à maturité à la même période. A la fin d’une journée de récolte, les femmes portent un panier de riz au propriétaire de la parcelle.


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La récolte du riz 1 Technique mixte sur toile 120 cm x 120 cm 2014

Les récoltes peuvent être irrégulières d’une année à l’autre, en raison des dérèglements climatiques (notamment pluviométriques). Les familles peuvent stocker des récoltes pendant quelques années avant d’y toucher. Cysso incorpore à sa peinture des cendres, des fibres, du tissu, des lianes pour retranscrire l’aspect rugueux du riz et les reliefs de la scène.


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Repiqueuses de riz Technique mixte sur toile 120 cm x 120 cm 2014

En Basse-Casamance, la culture du riz sollicite hommes et femmes selon une répartition du travail bien précise. Les femmes sont chargées du repiquage (au premier plan). Les hommes cultivent la terre (au second plan) à l’aide du kadiandou, outil traditionnel diola. On peut remarquer l’intégration de matière à la peinture, (terre, lianes…) lui donnant tout son relief.


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Chemin du retour Technique mixte sur toile 120 cm x 120 cm 2014

Le tableau représente des hommes de retour des rizières avec à la main le kadiandou, outil traditionnel diola. Le premier homme porte en bandoulière une outre confectionnée avec de la corde et une calebasse, contenant le vin de palme. Le second tient à la main un canari d’eau. A l’arrière-plan, les femmes, chargées du repiquage des plants, sont bien présentes. Les villageois qui travaillent dans les rizières peuvent laisser leurs affaires (vêtements, chaussures, bagages) sans aucune inquiétude sur le bord des routes ou des champs. Personne n’y touchera.


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Ataya 2 Acrylique sur toile 89 cm x 70 cm 2014

Si l’ataya, le rituel du thé, est un moment de convivialité et de repos, il devient aussi pour des jeunes une occupation alternative au travail, soit par défaut, en raison du chômage, soit par résolution, en attendant de trouver un emploi correspondant à un certain idéal.


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La tresseuse Acrylique sur toile 89 cm x 70 cm 2014

Cysso dÊbute des portraits d’hommes et de femmes du quotidien.


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Espoir de paix 2 Technique mixte sur toile 70 cm x 91 cm 2013

La palette rouge-oranger de Cysso évoque ici davantage la lumière du soleil que la morsure du feu, tandis que la composition épurée (réduite à quelques éléments) évoque un apaisement, un environnement moins complexe, plus maîtrisé. La banderole de sécurité n’est pour la première fois pas déchirée, le danger est donc localisé, circonscrit.


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Espoir de paix 1 Acrylique sur toile 91 cm x 70 cm 2013

Cysso joue d’une palette plus apaisée, mêlant aux couleurs chaudes des couleurs froides, appliquant à plusieurs reprises des touches de cyan presque pur, pour évoquer la fin possible du conflit. Le violet habituellement morbide évoque ici la teinte de la peau cicatrisant d’une brûlure.


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Porteuses de riz 1 Technique mixte sur toile 120 cm x 120 cm 2013

Au premier plan, on remarque une femme enceinte (« en état de grossesse ») portant un large collier de perles colorées. Cette silhouette se retrouve dans presque tous les tableaux de Cysso mettant en scène la culture du riz par les femmes. Il s’agit de la figure de la femme kagnalène. La kagnalène est une femme qui perd ses enfants en bas-âge, en particulier ses filles. Elle est alors placée dans un autre village. On lui donne un nouveau nom. Elle y reste tout le temps de sa nouvelle grossesse et jusqu’à ce que l’enfant dépasse l’âge auquel sont morts les précédents. Elle participe à toutes les tâches, aux côtés des autres femmes, et devient même une animatrice de la communauté féminine.


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Les récolteuses de riz 2 Technique mixte sur toile 120 cm x 120 cm 2013

Des femmes s’entraident pour récolter une parcelle de riz mûr tandis que la parcelle attenante n’est pas encore à maturité. On retrouve la figure de la femme kagnalène, à son ventre arrondi et ses larges colliers de perles colorées. Au loin, on distingue le fleuve, les rizières étant toujours proches d’un point d’eau.


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Ataya Acrylique sur toile 73 cm x 65 cm 2013

Après le travail, on boit le thé. La préparation du thé répond à un rituel bien précis (chauffer l’eau, faire bouillir le thé, puis le sucre, mouiller les verres à thé de mousse etc.) et à un moment de repos, de discussion et de convivialité. Le thé est bu en trois fois : le premier verre est « amer comme la mort », le deuxième « doux comme la vie », le troisième « sucré comme l’amour ». « Aujourd’hui, les jeunes diplômés attendent un travail bien payé dans un bureau, plutôt que de travailler la terre. Certains se lèvent le matin pour ne boire que du thé toute la journée » observe Cysso.


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Agnalèna 2 Acrylique sur toile 67 cm x 60 cm 2013

Cysso tient beaucoup à ses portraits de femmes ayant fait le kagnalène, qui le marquent profondément, par leur générosité et leur vitalité.


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Agnalèna 1 Acrylique sur toile 70 cm x 56 cm 2013

L’agnalèna est la femme qui a fait le kagnalène. On la reconnaît à ses colliers colorés, et son sourire. « Ce sont des femmes très accueillantes, très souriantes, qui sont des animatrices partout où elles vont ».


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Les déplacés 4 Technique mixte sur toile 110 cm x 100 cm 2013

Ce tableau prolonge la série des déplacés.


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Les déplacés 3 Technique mixte sur toile 107 cm x 81 cm 2013


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Les déplacés 2 Technique mixte sur toile 100 cm x 76 cm 2013

Lors du conflit en Casamance, nombreux sont les villageois à avoir dû quitter leur maison. On les appelle les déplacés. A droite du tableau on retrouve les motifs propres au traitement de la thématique des mines, qui bordent ici le chemin des villageois fuyant la guerre.


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La lourde marche 2 Technique mixte sur toile 110 cm x 100 cm 2013

Cysso dépeint la pénible marche de ces villageois qui ont dû fuir leur village pendant le conflit.


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Déluge de feu 4 Technique mixte sur toile 70 cm x 65 cm 2013

Les maisons au toit pentu évoquent ici d’autres contrées. Cysso transposent la notion de conflit à d’autres territoires.


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Raid Technique mixte sur toile 70 cm x 65 cm 2013

Cysso ĂŠvoque bombardements.

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Boutouss Acrylique sur toile 120 cm x 100 cm 2012

La danse boutouss est un moment de la cérémonie du boukout, qui fait partie des préalables à l’entrée dans le bois sacré. Les futurs initiés, aspergés de potion réalisée notamment à partir de décoction de racines, se regroupent, marchent et dansent. L’accoutrement est totalement libre. L’enjeu est d’exprimer sa force. Les foulards, tels que ceux ici attachés aux cornes dont s’est coiffé l’homme au premier plan, sont donnés par ses soeurs au futur initié. Plus il y a de foulards, plus l’homme a de soeurs, donc plus la famille est grande et puissante.


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Les sacrifices Acrylique sur toile 110 cm x 100 cm 2012

Le jour de l’entrée dans le bois sacré, on tue de nombreux boeufs dans le village, qui seront mangés par toute la communauté diola venue assister à la cérémonie du boukout.


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La pré-initiation 2 Acrylique sur toile 110 cm x 100 cm 2012

Avant d’entrer dans le bois sacré, les futurs initiés, dont le crâne a été rasé, et qui ont été dépouillés de leurs vêtements, sont regroupés pour une dernière prière. L’inquiétude se lit sur les visages. Ce qui va se passer ensuite est un grand mystère. Et les initiés n’en reparleront entre eux qu’en de très rares occasions.


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La danse boutouss 2 Technique mixte sur toile 110 cm x 100 cm 2011

On retrouvera dans le tableau « Boutouss » peint l’année d’après, le même protagoniste de face. La ressemblance de l’accoutrement est en tous les cas troublante. Cysso peint d’après des images qui lui restent en mémoire des scènes auxquelles il a assisté, mais jamais sur le motif, ni d’après photographie, à l’exception de portraits qu’on lui commande.


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La lourde marche Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2011

Lors du conflit en Casamance, pour fuir le feu des armes ou les conséquences de leurs opinions, nombreux sont les villageois à avoir dû quitter leur maison, de façon temporaire ou définitive. On les appelle les déplacés.


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Alibora 4 (l’invulnérable) Acrylique sur toile 93 cm x 70 cm 2011

Il s’agit du quatrième et dernier tableau sur la figure de l’invulnérable qui anime le boukout.


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La danse boutouss Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

La danse boutouss est un moment phare du boukout. Le boukout est une cérémonie organisée dans chaque village diola au rythme d’une cérémonie par génération. C’est une fête très importante, qui préfigure l’entrée dans le bois sacré des garçons qui vont être initiés. Il n’y a pas d’âge : même les très jeunes garçons peuvent être jugés prêts à entrer dans le bois sacré. Ils seront alors plus considérés qu’un homme qui n’a pas fait le bois sacré. Pour le boukout, les villageois même expatriés rentreront. Traditionnellement, les initiés restent environ un mois dans le bois sacré. Personne ne peut savoir ce qu’il s’y passe. Aujourd’hui, les hommes engagés auprès d’un employeur et liés par un contrat de travail à une entreprise peuvent plus difficilement s’absenter 30 jours. De plus, pendant ce mois, ils doivent s’assurer de mettre de côté assez d’argent pour que la famille puisse faire face au quotidien et aux imprévus. Ainsi, le temps de l’initiation tend à se restreindre.


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Les récolteuses de riz 1 Technique mixte sur toile 93 cm x 70 cm 2010

Comme dans « La langue salée », on remarque au premier plan une terre stérile gorgée de sel, drame qui semble guetter les récolteuses. Quelques parcelles au premier plan ne sont déjà plus assez fertiles, elles sont clairsemées, et le riz, chétif, n’a pas mûri.


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Travaux champêtres 1 Acrylique sur toile 100 cm x 75 cm 2010

En Basse-Casamance, la culture du riz sollicite hommes et femmes selon une répartition du travail bien précise. Au début de l’hivernage (la saison des pluies, qui débute en juillet), les hommes cultivent la terre à l’aide du kadiandou. Le kadiandou est un outil traditionnel diola, une sorte de lance-pelle composée d’un manche en bois avec à son extrémité un fer coupant. La culture de la terre est un travail difficile, la terre est lourde, gorgée d’eau. Les femmes sont chargées du repiquage des plants.


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Ajan Karou Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2010

Ajan signifie entendre et Karou le bois sacré. Ajan Karou désigne l’annonce de la cérémonie du boukout pour l’entrée dans le bois sacré à l’ensemble de la communauté diola. Ce sont les plus jeunes initiés, qui ont déjà fait le bois sacré, qui se chargent d’alerter les villages environnants que leur village va faire son boukout. Tout le monde se déplace alors. Les villageois même expatriés reviennent chez eux. La communauté diola s’organise pour réaliser les travaux nécessaires à l’organisation de la cérémonie, tuer les boeufs qui seront mangés. Ces jeunes qui ont déjà fait le bois sacré sont les grands animateurs de la fête, ils mangent et se couchent où ils veulent pendant tout le temps de la cérémonie.


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La pré-initiation Acrylique sur toile 120 cm x 110 cm 2010

Il s’agit de la dernière étape avant l’entrée dans le bois sacré. Les crânes des futurs initiés sont rasés, les hommes presque aussi nus qu’à leur naissance. Ils s’apprêtent à démarrer une nouvelle vie. Ils portent autour du bras, du torse, à la taille, des gri-gri rituels pour protéger leur famille pendant leur absence. Cysso est entré dans le bois sacré en 1992.


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Alibora 3 (l’invulnérable) Acrylique sur toile 93 cm x 70 cm 2010

Alibora se coupe le bras, mais le sang ne coule pas.


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Le tireur de mortier Acrylique sur toile 120 cm x 110 cm 2010

Le boutouss est autant une dĂŠmonstration de force par le bruit, la puissance, que par la magie. Les anciens peuvent tirer sans viser et faire tomber branche ou oiseau du ciel. Le tonnerre dont la poudre de mortier est la source engendre aussi des ĂŠvĂŠnements inexplicables.


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Alibora 2 (l’invulnérable) Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2010

Parfois l’alibora est accompagné d’un « assistant », qui contribue à la mise en scène, à la montée de la tension dramatique de l’action, à donner du courage à l’invulnérable. Ici, l’homme souffle dans une corne de buffle pour annoncer l’imminence de l’action. En haut à droite du tableau, on peut remarquer des gri-gri incorporés à la peinture.


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Alibora 1 (l’invulnérable) Acrylique sur toile 120 cm x 110 cm 2010

Lors du boukout, les anciens qui ont fait le bois sacré participent à la danse boutouss. Ils sont des animateurs de la cérémonie. Tandis que les jeunes déjà initiés battent le rappel dans les villages, les anciens réalisent des actes incroyables, mystiques. Le sang ne coule pas de la peau que celui-ci se coupe avec une lame affutée. Mêlant pratiques religieuses traditionnelles (potions à base de plantes…) et Islam (utilisation de versets du Coran…) ces actions marquent les esprits.


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La danse kabomène 2 Acrylique sur toile 110 cm x 100 cm 2010

Dans ce tableau figurant une danse kabomène, les hommes ont le torse couvert. Bien que la pratique soit traditionnelle, ce détail témoigne du fait que la scène se déroule dans un village à majorité musulmane, probablement dans la région de Bignona. On note l’usage de la flûte en bois au premier plan, ainsi qu’au second plan de deux bombolong, instruments de percussion en bois typiquement diola.


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La danse kabomène 1 Acrylique sur toile 110 cm x 100 cm 2010

La danse kabomène est une danse traditionnelle que l’on pratique sous l’arbre à palabre. Ici les hommes sont torses nus, probablement chrétiens. La cohabitation des religions et des traditions est une particularité de la Casamance.


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La danse bougareub Acrylique sur toile 110 cm x 100 cm 2010

Cette danse festive originaire du Fogni est dansée au son du bougarabou (ensemble de trois tambours réalisés avec une peau animale tendue sur un support en bois) dans le département de Bignona, ou au son du Ekongkong dans le département d’Oussouye. Lors de cette danse il n’est pas rare de voir la danseuse lancer son foulard à l’homme de l’assemblée qui lui plaît. Ce dernier doit alors le lui rapporter en dansant à son tour.


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Feu de mine 2 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Ici, une charrette a sauté sur une mine. On distingue encore ses roues. « Qui pose les mines ? Militaires ? Rebelles ? Bandits ? C’est tellement facile de dire que ce sont les rebelles » commente Cysso.


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Terreur Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Cysso a fait de multiples recherches pour s’approprier une façon de représenter le conflit. L’intégration de tissu brûlé, que l’on retrouve dans beaucoup de ses oeuvres, lui permet de suggérer dans son travail sur les mines le feu et la violence, la mort. Cysso souligne ici l’idée de mort avec la représentation d’un crâne, dans la partie inférieure, à droite du tableau. Il se refuse à peindre ouvertement des cadavres. Le thème des mines est le seul pour lequel Cysso verse dans l’abstraction.


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Danger de mort Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Pour traiter de la thématique des mines, Cysso utilise des motifs récurrents : la banderole de sécurité rouge et blanche déchirée, les cercles de tissu brûlé, des tâches rectangulaires de couleurs chaudes et vives, presque pures, qui semblent des fenêtres ardentes, sur des fonds violacés, morbides.


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Village rayé 2 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Cysso peint un village africain, bientôt rayé de la carte par les flammes engendrées par un bombardement ou une attaque.


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Village rayé 1 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Cysso évoque ici un village africain, reconnaissable à la forme caractéristique de ses toits de chaume, bientôt rayé de la carte par le feu de la guerre.


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Feu total Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

« Non, plus de pose de mines en Casamance », « Paix » sont autant de voeux formulés explicitement, certains cousus à même la toile.


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Cessez-le-feu Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

L’usage des couleurs froides éteignant le feu des rouges et jaunes des tableaux précédents sur les mines et les bombardements sert parfaitement le propos de Cysso, qui appelle ici la paix de ses voeux.


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Sur le chemin du retour Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2010

Le chemin du retour de ces villageois qui avaient dû fuir leur village en raison du conflit est dangereux, bordé de mines. On voit ici la cohabitation de deux recherches thématiques et picturales, l’une figurative l’autre abstraite, qui se confrontent l’une à l’autre, se répondent.


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La langue salée Acylique sur toile 84 cm x 63,5 cm 2010

Cette toile représentant une scène de riziculture est empreinte de gravité. Au premier plan figurent des racines mortes de palétuviers, une terre noire, stérile. Au second plan, les troncs sombres de palmiers décapités : les arbres sont morts. Cysso évoque ici la progression de la mangrove sur les terres cultivables, la salinisation des sols, la diminution des pluies, autant de phénomènes qui impactent la riziculture. Ces signes d’un changement climatique enserrent les femmes qui continuent de cultiver le riz de manière traditionnelle au centre du tableau : jusqu’à quand ?


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Les déplacés 1 Technique mixte sur toile 84 cm x 63,5 cm 2010

Lors du conflit en Casamance, nombreux sont les villageois à avoir dû quitter leur maison. On les appelle les déplacés. Les raisons pouvaient être les affrontements, les attaques, mais aussi les tensions internes au village en lien avec les positions des uns et des autres sur la question de l’indépendance. Ces tensions pouvaient aboutir à des règlements de compte entre familles par l’intermédiaire des rebelles et des militaires, sur dénonciation.


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Travaux champêtres 2 Technique mixte sur toile 125 cm x 75 cm 2009

Les hommes cultivent la terre à l’aide du kandiandou tandis que les femmes repiquent les plants de riz. La culture du riz en Casamance est encore essentiellement manuelle et traditionnelle. Pour retenir l’eau dans les parcelles, les hommes façonnent des digues en terre. Aucune machine ne pourrait accéder aux parcelles sans que des chemins soient spécialement aménagés, ce qui engendrerait une perte en surface cultivable.


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Les récoltes Technique mixte sur toile 125 cm x 75 cm 2009

La récolte du riz intervient à la même période que celle du vin de palme, après l’hivernage en novembre/ décembre, et l’on peut observer au second plan du tableau, à gauche, un homme portant à l’épaule deux jarres emplies de ce liquide. La sève du palmier est récoltée par des incisions dans la partie haute de l’arbre : elle s’écoule dans des récipients traditionnels ou des bouteilles en plastique relevés plusieurs fois par jour. Elle fermente rapidement et donne une boisson alcoolisée utilisée pour les fêtes traditionnelles et les événements du calendrier agraire à cette période.


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Désillusion Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2009

Des clandestins qui ont réussi à traverser sont arrêtés et placés en centre de rétention, ici dans un centre d’accueil de la Croix Rouge. Ce ne sont pas des chômeurs, mais des salariés, des étudiants (on distingue d’ailleurs des inscriptions : « tailleurs », « professeurs », « élèves », « bac+3 », « BFEM » - Brevet de Fin d’Etudes Moyennes- etc.) qui fatigués de travailler sans pouvoir épargner et construire un avenir, sont partis en quête d’un travail capable de nourrir toute la famille. Cysso commente : « Mon rêve est de pouvoir laisser quelque chose à mon enfant pour qu’il puisse démarrer dans la vie ».


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La vendeuse d’arachides Technique mixte sur toile 98 cm x 59 cm 2009

Des familles qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs filles à l’école, les exploitent pour en tirer quelques revenus. Ici une jeune fille arpente les rues pour vendre des arachides qui proviennent sans doute du champ familial.


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Le Roi Casamance Acrylique sur toile 125 cm x 75 cm 2009

Il existe plusieurs royaumes traditionnels en Casamance, qui regroupent chacun plusieurs villages, des terres cultivées, des bois sacrés. Les rois sont très respectés. Le Roi d’Oussouye par exemple est désigné parmi les hommes de quelques familles, et demeure Roi jusqu’à sa mort. Il peut s’écouler plusieurs années à la mort d’un roi avant que les sages ne s’accordent sur son successeur. Le successeur désigné ne peut refuser. Il ne pourra plus quitter son royaume jusqu’à la fin de ses jours. Le Roi d’Oussouye porte un habit rouge. Il est de coutume que les habitants du royaume ne portent pas de rouge, cette couleur étant l’apanage du Roi. Le pouvoir du Roi s’incarne notamment dans un sceptre végétal. Le lever mettra par exemple immédiatement fin à une querelle. Le Roi est traditionnellement entouré de conseillers qui prennent généralement la parole pour lui, après un échange à voix basse. A l’arrière-plan on distingue une outre de vin de palme et la tasse en rônier qui permet de le boire. Toute l’assemblée boit dans la même tasse, de cette façon, on est sûr que personne n’osera y mettre du poison.


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Le point de départ Technique mixte sur toile 110 cm x 100 cm 2008

Ce tableau traite de l’immigration clandestine. Le conflit et ses conséquences (perte de travail, impossibilité d’exploiter les terres, pauvreté…) a poussé des casamançais à fuir la région par la mer. Mais le conflit n’est pas le seul responsable de cette recherche ailleurs d’une vie meilleure. Les changements climatiques, la salinisation des sols, la diminution des pluies, symbolisés ici au premier plan par un palétuvier mort, sont aussi responsables du désespoir.


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Le naufrage Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2008

Des immigrés clandestins ont fait naufrage. « Tu traverses pour une vie meilleure, finalement c’est un suicide à bord d’une pirogue sans sécurité » commente Cysso. Des scènes qui sont toujours d’actualité, partout dans le monde.


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Voyage suicidaire Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2008

Une pirogue de migrants croise le chemin d’un mammifère marin qui souligne pour Cysso le danger de la traversée. Les animaux sont habituellement discrets dans la peinture de Cysso, aigrettes dans les rizières, silhouettes d’oiseaux indéfinissables dans le ciel, vautours, chats sauvages dans « Village déserté ».


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Retour dans le désespoir Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2008

Des déplacés (des villageois qui ont dû fuir leur maison pendant le conflit casamançais) sont de retour. Peutêtre n’ont-ils pas réussi à trouver la paix ailleurs. Comme le suggèrent les flammes à l’arrière de l’habitation, ainsi que les tâches rouges qui la transpercent, ou encore le drap brûlé séchant sur une corde, la paix n’est pas non plus revenue ici.


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Equipe de récolteuses Technique mixte sur toile 120 cm x 110 cm 2007

Les femmes sont très organisées pour la récolte du riz. Elles se regroupent de façon solidaire pour récolter ensemble les parcelles mûres et éviter ainsi toutes pertes. En effet toutes les femmes d’une famille ne pourraient récolter à elles-seules leur parcelle suffisamment rapidement avant que les rongeurs, termites et mangemil ne s’en chargent. Chacune trouve donc son intérêt dans cette entraide.


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Feu de mine 1 Acrylique sur toile 93 cm x 70 cm 2006

Cysso a intégré ici les restes d’une chaussure pour suggérer la mort causée par les explosions de mines enfouies dans les sols. Des opérations de déminage sont toujours en cours dans certaines zones très localisées de Casamance.


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Kagnalène Technique mixte 120 cm x 120 cm 2006

Lorsqu’une femme perd systématiquement ses enfants, notamment ses filles, avant qu’ils n’atteignent l’âge de trois ans, elle doit, pour rompre la fatalité, effectuer le kagnalène. Elle est placée dans un autre village. On lui donne un nouveau nom. Elle y reste tout le temps de sa nouvelle grossesse et jusqu’à ce que l’enfant dépasse l’âge auquel les précédents sont décédés. La femme kagnalène porte de larges colliers de perles colorées, une « canne » avec un miroir, dont seules les femmes qui ont fait le bois sacré connaissent la signification et le pouvoir. On voit ici une femme kagnalène portant sa fille dans les bras. On donne à l’enfant un prénom masculin, ou un surnom étrange, son véritable prénom demeure caché. A l’arrière-plan, en haut à droite du tableau, on distingue un groupe de femmes, au centre, l’esprit d’une autre femme kagnalène, et à gauche, un griot. Cysso utilise de façon récurrente dans son travail de vrais objets, colliers, miroir, qu’il intègre à la peinture.


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Je survivrai Technique mixte sur toile 91 cm x 70 cm 2006

Ce mendiant qui subit les conséquences du conflit casamançais (on remarque ici la mise en abîme de la série « Déluge de feu ») garde espoir. Le vocabulaire symbolique, avec l’anneau jaune vif de la lumière symbolisant l’espoir, répondant par ailleurs au rouge vif du talisman sur le torse du mendiant, est peu habituel dans la peinture de Cysso.


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Equipe de cultivateurs Technique mixte sur toile 93 cm x 70 cm 2006

Des hommes cultivent la terre des rizières avec l’outil traditionnel, le kadiandou, tandis qu’à l’arrière-plan on distingue les femmes en train de repiquer les plants de riz dans d’autres parcelles. La riziculture en Casamance demeure aujourd’hui manuelle et traditionnelle, avec une répartition des tâches bien précises entre hommes et femmes.


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Travail hivernal Acrylique sur toile 100 cm x 76 cm 2006

La culture des rizières débute à la saison des pluies, aussi appelée hivernage. La saison des pluies, de plus en plus courte, débute en juillet et se prolonge jusqu’en octobre. La Casamance est marquée par une alternance de deux saisons, une saison sèche, de novembre à juin, et une saison humide.


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Village déserté Technique mixte sur toile 93 cm x 70 cm 2005

Cysso dépeint ici la scène d’un village qui vient d’être abandonné par ses habitants, fuyant le conflit casamançais.


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L’impasse Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2005

Le feu est omniprésent, il s’agit du feu des bombardements mais aussi des feux de brousse déclenchés par les parties prenantes du conflit. Au centre du tableau, Cysso intègre une coupure de presse : « L’inacceptable se profile ».


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La fuite 1 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2005

Cysso dépeint la fuite de villageois qui ici n’ont pas eu le temps de faire leurs bagages. Ce tableau est en quelque sorte le premier de ce qui constituera un ensemble thématique sur les déplacés. On est frappé par la touche épaisse et rugueuse du premier plan qui accentue la précipitation, contrastant avec le contour du corps de l’enfant dans les bras de son père et avec un horizon traité en touches lisses. Les effets de texture, par l’intégration de cendres et de tissu que Cysso laisse parfois apparent et peint à d’autres endroits sont particulièrement recherchés.


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Déluge de feu 3 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2002

Après ce troisième tableau, Cysso attendra 2013 avant de peindre une nouvelle toile sous ce même titre. La série compte aujourd’hui huit tableaux, qui évoquent le drame des bombardements pour les populations civiles, bien audelà de la Casamance.


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Déluge de feu 2 Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2002

Il s’agit du deuxième tableau d’une série initiée en 2001 qui se compose aujourd’hui de huit tableaux, le dernier ayant été produit en 2016.


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Le gouffre casamançais Technique mixte sur toile 100 cm x 75 cm 2002

Dans la continuité de « Terre de cendres » ou « Décombre », Cysso poursuit ses recherches plastiques sur la façon d’exprimer la violence du conflit. Il intègre des morceaux de tissu brûlé et des coupures de journaux, preuves tangibles au centre de la composition abstraite.


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Déluge de feu 1 Technique mixte sur toile 84 cm x 65 cm 2001

Il s’agit ici de l’un des premiers tableaux de Cysso en tant qu’artiste professionnel. A l’école des Beaux-Arts de Dakar dont il sort diplômé en 2000, Cysso choisit pour ses années de spécialisation la branche « expression ». Il mène alors des recherches plastiques liées au conflit casamançais qu’il a vécu et dont il a besoin de témoigner dans son travail, sans représenter ouvertement la mort, qu’il a côtoyée. Le tissu brûlé s’impose rapidement comme un élément à part entière de sa peinture. Son mémoire de fin d’études portera sur le conflit. Cherchant des documents lui permettant de relater des faits encore sensibles, il rencontrera de nombreux obstacles, et rendra son mémoire quelques heures avant l’heure fatidique.


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Terre de cendres Technique mixte sur toile 89 cm x 70 cm 2001

Cysso figure ici une attaque marquante du conflit conduisant à la fermeture du poste frontière entre la Casamance et la Guinée Bissau et à la mise sous surveillance militaire de l’embouchure de l’estuaire de Casamance sur la façade atlantique.


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Décombre Technique mixte sur toile 93 cm x 70 cm 2001

Au début des années 80 et jusqu’au milieu des années 2000, la Casamance est le terrain d’affrontements entre des groupes armés militant pour l’indépendance de la région et les forces gouvernementales. Région dynamique, dotée d’atouts naturels (certains la désignent comme « le grenier du Sénégal »), marquée par une identité forte, notamment caractérisée par une cohabitation des religions chrétiennes et musulmanes avec des traditions diola bien vivantes, la Casamance se sent, en ce début des années 80, abandonnée par l’Etat tandis que ses ressources et ses terres sont captées par « les gens du Nord » (les habitants du Nord du Sénégal, la Casamance étant au Sud) : autant d’éléments qui alimentent la détermination des indépendantistes. Le conflit reste un traumatisme pour les casamançais qui doivent aujourd’hui reconstruire l’économie et l’image de la région. Cysso, profondément marqué par les dégâts des bombardements et des mines sur la population civile, figure ici la mort d’un homme dans un village en proie aux flammes.


Alors que l’art contemporain africain est très médiatisé, Art+Casamance Retour Menu consti- tue une plateforme d’exploration alternative sur la production et la diffusion de la création contemporaine dans une ville moyenne, Ziguinchor (Sud-Ouest du Sénégal), une non-capitale d’Afrique de l’Ouest, éloignée des médias, des musées, des biennales et des galeries, mais située dans une région touristique. Magazine, site Internet, film, exposition virtuelle, Art+Casamance puise dans chacun de ces formats pour relater des rencontres avec les artistes, collectionneurs, marchands d’art, citoyens et visiteurs de la région. Art+Casamance crée un espace numérique et public de monstration et d’échange, prenant pour toile de fond des lieux possibles de vie artistique dans la ville (squat imaginaire, espace en cours de réhabilitation...), et mettant de côté le mur blanc caractéristique du « whitecube», standard de la salle d’exposition internationale. Tous les 4 mois, sur une période de deux ans, un nouveau chapitre est mis en ligne. Les artistes ouvrent la porte de leurs ateliers, dévoilant leur contexte de travail, et leurs aspirations. Conviant des critiques d’art internationaux à analyser leurs oeuvres, le projet se donne aussi pour objet de questionner les « étiquettes» de l’histoire de l’art et de chercher de nouveaux langages. En filigrane, le webdocumentaire pose également la question du « lieu culturel», du format pertinent pour accompagner les artistes, créer la rencontre entre l’art et les publics et les conditions de partage d’un patrimoine commun, qui ne concerne pas seulement les touristes. L’enjeu est de réfléchir à une ingénierie de projet spécifique, duplicable, à même de servir les artistes et de créer des outils de promotion, de réflexion, de médiation, de documentation et d’archivage, notamment numériques. Art+Casamance développe une programmation événementielle (expositions, projections, conférences) en lien avec chaque mise en ligne de nouveau chapitre.


Équipe

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Conception : Sabrina Daniel Calonne Coordination : Sabrina Daniel Calonne RĂŠalisation : Sabrina Daniel Calonne / Lulu Martorell / Toti Rovira Graphisme : Simon Lazarus (Atelier Genkidama) Communication : Christine Rosas Portage : Association ARchipel : https://agence-archipel.com Contacts Sabrina Daniel Calonne 00 221 77 848 49 68 sabrina_calonne@yahoo.fr www.facebook.com/artcasamance

www.artcasamance.net


2014

2015

2016

2011

2013

2010

Cysso travaille simultanément sur différents thèmes : les mines, les déplacés, le boukout (cérémonie traditionnelle diola), les rizières, qui au fil des oeuvres produites constituent des séries thématiques. Ainsi, nous avons choisi de présenter les oeuvres de façon chronologique et non par série pour que le portfolio reflète la manière de produire de l’artiste.

2012

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2010

2007

2006

2002

2008

2001

2009

2005

Cysso travaille simultanément sur différents thèmes : les mines, les déplacés, le boukout (cérémonie traditionnelle diola), les rizières, qui au fil des oeuvres produites constituent des séries thématiques. Ainsi, nous avons choisi de présenter les oeuvres de façon chronologique et non par série pour que le portfolio reflète la manière de produire de l’artiste.

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