The invisible landscape and concrete future said rais

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THE INVISIBLE LANDSCAPE AND CONCRET FUTURE












Photo 1 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm



Photo 2 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 3 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 4 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 5 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 6 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 7 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


Photo 8 : impression photo directe sur alu-dibond 180x90 cm


L’inversion des utopies… Said Rais est un artiste précoce. Débutant sa carrière concomitamment à ses études, elle est désormais assez affirmée pour qu’on puisse parler d’un style Said Rais. Il utilise tous les médias générationnels de la scène émergente marocaine : vidéo, installation, performance, photographie… Cette liste n’étant pas exhaustive. Toutefois, il se démarque d’emblée par ses thèmes, et la manière de les aborder. Son univers se rapproche de celui du mouvement de l’Arte Povera : art nomade, ascétique et minimal. Dans une scénographie pensée comme un environnement -le choix de ce mot n’est pas gratuitimmersif, il mêle vidéo, art sonore, photographie et capture de performance. Et ce n’est pas tant l’usage de matériaux pauvres qu’une attitude générale qui permet de placer Saïd dans cette filiation. Car il ne faut pas se tromper sur cet homme que cache une pierre prélevée à un lieu donné, malgré la pesanteur, la lourdeur de ce caillou, c’est un Homo Bulla qu’elle dissimule pourtant. Un homme à la bulle qui oppose à la finitude de l’homme et son monde la possibilité d’une infinitude par l’art. C’est un correctif qu’il propose, une possibilité, une alternative à la réalité déployée par la vidéo qui mêle images sonores et images en mouvement qui ne fonde pas une simple Complainte du progrès mais pousse le questionnement plus loin. Ici se lit le revers du rêve prométhéen qui enchaîne avec lui les hommes dans cette course folle du développement forcené. Ce n’est pas une critique manichéenne, mais le progrès pour le progrès qui proposait en son temps une possibilité, une aspiration à l’infini finit par piéger les utopies humaines. Si il a rêvé un jour de sciences, de techniques comme correctifs au monde, le voilà après en avoir payé le lourd tribut aspirant à retrouver un état de nature définitivement perdu. L’arganier stoïque qui regarde l’agitation des hommes et des machines en est la métaphore locale parfaite : des années d’exploitation qui aboutissent à le menacer ; puis des années de contre-recherches vaines pour le sauvegarder… Ces hommes partiront bientôt dévaster un autre paysage, il en restera les ruines, et les œuvres de Said Rais comme traces… En artiste nomade, il en célèbre la fugacité, la vanité avec ses bulles en granit et cette tradition particulière du désert qui sait en raconter la poésie… Syham Weigant, novembre 2017


The inversion of utopias ... Said Rais is a precocious artist. Beginning his career concurrently with his studies, he is now assertive enough to speak of a Said Rais style. He uses all the generational media of the emerging Moroccan scene: video, installation, performance, photography ... This list is not exhaustive. However, he stands out by his themes, and the way he approaches them. His universe is similar to that of the Arte Povera movement: nomadic, ascetic, and minimal art. In a scenography thought of as an immersive environment -the choice of this word is not free-. It mixes video, sound art, photography, and performance capture. And it is not so much the use of poor materials as a general attitude that makes it possible to place SaĂŻd in this filiation. For we must not be mistaking about this man hidden by a stone taken from a given place, despite the weight and the heaviness of this stone. It is a Homo Bulla1 it conceals. A man with a bubble who opposes to the finitude of man and his world the possibility of infinitude through art. It is a corrective that he proposes, a possibility, an alternative to the reality deployed by the video that mixes sound images and moving images that does not found a simple Complain of progress2 but pushes the questioning further. Here is the reverse of the Promethean dream which connects men with it in this mad rush of mad development. It is not a Manichean criticism, but progress for progress, which, proposed at its time a possibility and an aspiration to the infinite, ends up trapping the human utopias. If he, on day, dreamed of sciences, of techniques, as corrections to the world, here he is after having paid the heavy tribute, aspiring to find a state of nature, definitively lost. The stoic argan tree, which looks at the agitation of men and machines, is the perfect local metaphor: years of exploitation that end up threatening it; then years of vain counter-searches to back it up ... These men will soon devastate another landscape. The ruins will remain, and so will the works of Said Rais as traces ... As a nomadic artist, he celebrates its transience and vanity, with his granite bubbles and this particular tradition of the desert in telling poetry ... ___________________________________ 1 Homo Bulla Est : Latin phrase: Man is a bubble. 2 Song of Boris Vian, 1955. Syham Weigant, november 2017


Said Rais // Tiznit Maroc / +212 6 70 21 69 75 / +0033753110581 / info.saidrais@gmail.com


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