Saint Ex N°1

PASSEPORT

DÉFORESTATION

GIRL POWER

GUADELOUPE : "À CE MOMENT LÀ, ON SE SENT IMPUISSANT FACE À LA FORCE DES OURAGANS" P.10

BRÉSIL : LA RÉSERVE RENCA A.K.A L’EL DORADO AMZONIEN AU CENTRE DE TOUTES LES CONVOITISES P.5

ARABIE SAOUDITE : LE DROIT DES FEMMES: UNE ÉPREUVE EN SOI P.9

SNTEX

3€ - N°1 - 12/10/2017

AI

ETHIOPIE

LES CONFLITS INCESSANTS ENTRE OROMOS ET SOMALIS P.6+7

A

M M O S

E DI TO

Saint-Ex, magazine international, tire son nom du célèbre Petit Prince rédigé par Antoine de Saint-Exupéry mais aussi de l’aéroport de Lyon qui est un lieu propice au voyage. « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer».

C’est là tout le sens que nous voulons donner à notre magazine ; avec quelques articles faire voyager nos lecteurs en les informant de l’actualité dans le monde mais aussi en leur faisant découvrir quelques pays, plus profondément, toutes les deux semaines.

Pour ceci, ce ne sont pas moins de 10 journalistes qui vont tenter de conjuguer informations et découvertes. Pour faire participer nos lectrices et lecteurs, une page twitter du nom de @Saint-ExMag a été créée et permet ainsi à chacun d’entre vous de voter pour une actualité concernant un pays. Cette semaine Saint-Ex se penche sur la crise entre Oromo et Somali, qui se passe en Ethiopie.

AIRE

NOÉMIE

PERRIN

CLICHÉ DU JOUR

4.

.3

CROISSANCE ILLUSOIRE RÉSERVE RENCA

6+7.

.5

OROMOS ET SOMALIS

DIANE RWIGARA

9.

.8

MILES EN VRAC

.10

PASSEPORT

11.

EXPOSITION UNIVERSELLE ZONE FRANCHE

Bonne lecture à tous en espérant éclairer vos esprits sur l’actualité internationale et que ce décollage, vers de nouveaux horizons, se déroule sans trop de turbulences.

RÉDACTRICE EN CHEF : Noémie Perrin SECRÉTAIRES DE RÉDACTION : Arthur Brenac et Adèle Simoneau GRAPHISME / MISE EN PAGE : Arthur Brenac RÉDACTEURS : Ophélie Farissier, Eva-Marie Françoise, Adèle Simoneau, Noémie Perrin, Jules Charbon, Grégoire Chapron, Thibault Dalegre, Guillaume Resin, Bastien Viennot et Arthur Brenac.

JOINDRE LA RÉDACTION : 47 rue du Sergent Michel Berthet - 69 009 Lyon.

TWITTER : @SaintEx2

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.12

28 septembre 2017, Trishna Shakya a été intronisée déesse vivante à trois ans au Népal.

Cette nouvelle « kumari » est l’incarnation de la déesse hindoue Taleju, protectrice de la vallée de Katmandou.

Depuis 300 ans, la tradition népalaise introduit dans la société des déesses vivantes. Des jeunes filles âgées entre 3 et 12 ans, possédant 32 critères spécifiques, sont proposées comme prétendantes au règne de Kumari.

Des cils comme ceux d’une vache, des pieds proportionnés ou encore les organes sexuels inclinés d’une certaine façon… Ce sont ces signes significatifs qui permettent de reconnaître l’esprit de la déesse habitant les petites filles. A la suite de ces reconnaissances physiques, les élues doivent subir des tests psychologiques ou des rituels tels que des décapitations de buffles auxquelles celles-ci ne doivent pas vaciller. Le courage, le détachement de la peur, et la capacité à rester assises sans bouger durant des heures permettent de déterminer la réelle Kumari.

DE LA DIVINTÉ À LA VIE MORTELLE

Après son intronisation, la déesse vivante doit abandonner sa vie « mortelle » et vivre dans un palais, de façon à être coupée et protégée de la société jugée impure.

Les yeux entourés de khôl noir visant à chas-

@ PRAKASH MATHEMA

ser les démons, un triangle jaune rempli de rouge représentant le troisième œil sur le front, parées des plus beaux bijoux et des habits traditionnels rouges, les jeunes filles sont apprêtées dans les moindres détails.

Les rares apparitions en public de la déesse sont scrutées par les fidèles népalais. Selon la légende, les Kumaris sont porteuses de messages, un des nombreux dons issus de l’esprit de Taleju.

Toutefois, ce culte s’arrête dès la première goutte de sang versée, qui a souvent lieu lors de la puberté mais peut aussi être provoqué lors d’un simple saignement de gencive.

Après quoi, les jeunes filles habituées aux luxes du palais se retrouvent très souvent désorientées dans le monde « réel », obligées de reprendre le cours de leur vie, abandonné 10 ans plus tôt.

OPHELIE FARISSIER

3

C L I C H d E. La

SEMAINE

IN ILLUSOIRE DE

UNE CROISSANCE

À BOMBAY, DES INFRASTRUCTURES VETUSTES… Suite à une bousculade survenue vendredi 29 septembre dernier dans une gare de Bombay, au moins 15 personnes ont perdu la vie. Un mouvement de foule qui a entraîné l’effondrement meurtrier d’une passerelle, causant la colère des passagers. Des urbains indignés quant à la vétusté de leurs infrastructures. Dans une agglomération de 20 millions d’habitants où les trains sont le leadership du transport urbain, aucune amélioration n’est apportée. Des changements de noms, certes, mais qui ne peuvent qu’être illusoires en vue des travaux qu’il reste à faire dans les stations. Une bousculade qui aurait sûrement pu être évitée si la prise de conscience avait été réalisée en amont.

sonnes ont perdu la vie dans cette tragédie. De plus, les 21 millions d’habitants de la mégapole se sont retrouvés dans l’impossibilité de se déplacer car le trafic routier, ainsi que les transports en commun, ont été paralysés. Si les locaux sont habitués à ces pluies diluviennes, la ville de la côte ouest de l’Inde n’avait pas connu un tel scénario depuis 2005, où 500 personnes avaient perdu la vie à cause d’une montée des eaux.

Et l’avenir ne semble pas de bon augure puisque Bombay pourrait voir disparaître près de 40% de son territoire d’ici un siècle, selon les calculs de Malay Kumar Pramanik, un expert en climatologie.

LES MIGRANTS ARRIVENT EN INDE Le phénomène migratoire constitue un réel problème de société. Une problématique qui se doit d’être gérée par chaque pays qui souhaite avant tout garder une sécurité optimale pour leur nation. A l’heure où 500000 Rohingyas tentent de fuir leur pays, les nationalistes Hindous à la tête du gouvernement estiment que ce peuple constitue un « danger potentiel » pour « la sécu-

UN DES NOMBREUX «SLUMS» DE BOMBAY, ICI, IL S’AGIT DE CELUI DE DHARAVI , À QUELQUES KILOMÈTRES À PEINE DE L’AÉROPORT DE LA VILLEW

SOMBRE AVENIR POUR BOMBAY En août dernier, Bombay, la capitale économique de l’Inde, a de nouveau été touchée par une forte mousson qui a provoqué une montée des eaux dans plusieurs quartiers de la ville. En définitive, le bilan est important puisque au moins cinq per-

7ème PIB de la planète, une croissance environnant les 7%, l’Inde fait partie intégrante des plus grandes nations mondiales. Malgré tout, la 2ème puissance démographique du globe (1.3 millard d’habitants) laisse entrevoir un léger re tard dans certains domaines. Plusieurs défis les attendent... rité intérieure » indienne. 40000 réfugiés vivant EN Inde veulent être déportés. Pour cause : « une désharmonie du tissu social » pour un pays réunissant 1,2 milliard d’habitants de toutes confessions. De plus, New Delhi, non signataire de la convention de 1951 relative aux réfugiés, ne dispose d’aucun cadre de protection nationale.

TOILETTES GATE

En Inde, une personne sur deux n’a pas accès aux toilettes. En août dernier, une femme est même parvenue à obtenir le divorce car cette dernière ne disposait pas de toilettes chez son mari. Si la situation peut faire sourire, les conséquences sont graves et bien réelles : pollution des sources d’eau, maladies intestinales (surtout chez les enfants) ou encore insécurité pour les femmes qui attendent la nuit pour aller se soulager à l’extérieur, les problématiques sont nombreuses.

THIBAUT DALEGRE / BASTIEN VIENNOT

@KRISTIAN BERTEL

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selon une étude de l’université de porto-rico, 1680 km2 de forêt ont été rasé à cause de l’activité minière entre 2001 et 2013

@CBMM

RÉSERVE

R

EN EL DORADO OU CERCLE VICIEUX ? : CA

Une nouvelle fois le Brésil baîllonne le poumon du globe. Août dernier, un décret polémique avait annoncé la suppression d’une réserve cyclopéenne au cœur de la forêt amazonienne. Le gouvernement brésilien est, toutefois, revenu sur sa décision suite à un outrage public.

Il s’en est fallu de peu. La réserve naturelle Renca a été au centre de toutes les polémiques le 30 août dernier. La cause ? Cette dernière a été déposédée de son statut de « zone protégée » par Brasilia, la rendant vulnérable face à la déforestation. La résolution n’a pas fait l’unanimité au sein des ONG qui crièrent à une décision « subversive ».

Au dépourvu face à une véritable psychose publique, le ministère des Mines et de l’Energie a annoncé, lundi 25 septembre, que le décret serait avorté pour être substitué par des directives conformes aux documents de 1984, ceux qui ont érigé Renca.

UN TERRITOIRE DE RESSOURCES

D’une superficie mirifique de 47 000 km2, la réserve Renca est une zone précieuse en termes de biodiversité et d’ethnies « sauvages ». Au delà du facteur écologique, l’aire de sauvegarde est avant tout un épicentre des activités noires aux yeux du gouvernement brésilien. Selon un rapport de 2010, 250 sites sont spécialisés dans l’extrac-

tion illégale d’or, une ressource abondante dans cette région. Un El Dorado qui a vu l’apparition hasardeuse de mines et villages, ubuesques pour la plupart. L’activité a grandement fortifié la volonté du gouvernement brésilien de superviser la zone et d’avoir une mainmise sur les vecteurs miniers. Michel Termer a.k.a. le Président de la république fédérative du Brésil, l’avait certifié, le décret ne viserait que le secteur minier et ne porterait nul préjudice à la faune, la flore ou les tribus indigènes.

UN REVERS A CONTRE-COEUR

Malgré la légitimité en demi-teinte du motif, une armada d’instances publiques et politiques se sont indignées face à « la pire attaque contre l’Amazonie depuis 50 ans ».

Car, outre politiser un monitoring sur Renca, le décret visait à donner un libre-accès aux compagnies privées et à promouvoir l’emploi minier quitte à endomager la réserve. Des ambitions grandement dues aux pressions du lobby agroalimentaire, pro-

moteur de la déforestation, sur Michel Termer. De plus, l’enjeu économique est, à ce même titre grandiose sur la question de l’or, cela va de soi, mais aussi du cuivre, du fer ou même du manganèse. Toutefois, le semblant de bluff n’a pas fait figure furtive. Mauricio Voidovic, directeur exécutif du WWF au Brésil a crié à « la tragédie annoncée » qui aurait des effets irréversibles sur l’écosystème de la forêt amazonienne. Cette lapidation sur long-terme a provoqué le retrait du gouvernement brésilien ce 25 septembre. Toutefois, le ministère des Mines et de l’Energie le souligne : « Le débat sur le sujet doit être repris ultérieurement ». Les bénéfices seraient trop charismatiques, pour le pays de l’éternel avenir où le minerais représente 15% des exportations et les mines, 200 000 emplois. Le déboisement de l’Amazonie, lui, est en drastique hausse depuis 2015. L’année dernière, 800 000 hectares ont été rasés ce qui équivaut à la surface totale du Porto Rico. Comme le stipule si bien l’expresion : « de l’herbe a été coupée sous le pied » ARTHUR BRENAC

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LE DOSSIER QUE VOUS AVEZ CHOISI

E

THIO

PIE UN BERCEAU MASSACRÉ

Dans l’Est de l’Ethiopie, les violences interethniques font rages et mettent à feu et à sang deux régions : Somali et Oromo. Une véritable guerre civile qui finit par coûter chair.

La terreur ne part pas en vacances. Durant tout l’été, l’Est de l’Ethiopie a tremblé face aux affrontements entre Oromos et Somalis. Le 11 septembre, deux responsables officiels de la région oromo furent arrêtés puis assassinés par les forces adverses. La crête d’une nouvelle vague de violence entre les deux ethnies, dont le déferlement automnal a forcé près de 50 000 Somalis à fuir. L’objet du conflit : l’accès aux points d’eau, aux pâturages et aux terres arables dans un pays qui souffre de la famine. Negeri Lencho, porte-parole du gouvernement, s’est contenté de constater les dégâts de conflits qui ont tué « des centaines de membres de l’ethnie oromo et somali ». Des combats qui semblent sans fin dans une région qui n’a pas connu le calme depuis 1995.

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ETHNIES RIVALES

PAS AIDÉES PAR LES AUTORITÉS

« LA POPULATION EST EFFRAYÉE À L’IDÉE DE TÉMOIGNER DE LEUR VISION DES CONFLITS ETHNIQUES, QUI DIFFÈRE DE CELLE DU GOUVERNEMENT » UN RESSORTISSANT ITALO-ETHIOPIEN

Le peuple oromo proteste en se ralliant sous un signe fort, les poings croisés

Oromia et Somali sont deux des neuf régions qui composent depuis vingt-deux ans le territoire éthiopien. Véritable kaléidoscope d’ethnies à l’identité forte, le pays a été contraint à créer un système fédéral pour conserver son unité face aux revendications nationalistes des différents peuples. Une décision peu légitime au regard de ces derniers car les Tigréens, ethnie au pouvoir, représentent seulement 6% de la population. Un semblant de paix civile s’est pourtant maintenu.

Seulement, l’agrandissement de la capitale Addis-Abeba, plaque tournante de la Corne de l’Afrique, a forcé plusieurs milliers de fermiers oromos à s’exiler vers la frontière somali. Un exil qui a transformé la frontière en zone de conflit, ravivant des tensions de longue date entre les deux peuples. Les Oromos, chrétiens et éthiopiens depuis le XVIème siècle, n’ont jamais considéré les Somalis, Musulmans et immigrés de Somalie, comme des citoyens à part entière.

Des divergences que l’Etat n’arrive pas à gérer.

@ AFRICAN MEDIA AGENCY

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«Oromos comme Somalis fuient devant face à la violence des affrontements» à la frontière.

Toute tentative de médiation au sein du pays a échoué. En avril dernier, la rencontre au sommet entre les présidents des deux régions, Lemma Megersa (Oromo) et Abdi Illey (Somali), n’a finalement rien donné.

Quant à l’Union Africaine , elle s’est passée de commentaire face aux massacres. Sur place, la population extérieure au conflit dispose de très peu d’informations. Une residente franco-américaine à Addis-Abeba (elle ne souhaite pas être citée) déclare que le sujet est très sensible dans le pays, et que très peu de médias locaux communiquent à propos du conflit. Sauf que cacher le problème ne fait que l’aggraver.

L’ENJEU ETHIOPIEN AU

Pour déterminer le nombre exact de morts, une enquête a été ouverte. Le gouvernement éthiopien a ouvert ce mois-ci une cellule d’urgence pour répondre aux besoins des déplacés tout en cherchant à améliorer les médiations avec les autorités locales. Des unités de police et de l’armée fédérales ont été déployées pour rétablir l’ordre dans la zone.

COEUR DES INTERÊTS L’Ethiopie est une capitale politique africaine. Addis-Abeba accueille le siège de l’Union Africaine et de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies. L’Etat éthiopien est considéré comme un des représentants des nations africaines lors des grands rendez-vous internationaux comme le G20. C’est pourquoi la situation préoccupante du pays alarme les dirigeants mondiaux. Avec l’état d’urgence, déclaré depuis le 8 octobre 2016, l’Ethiopie est devenue un état militaire. L’instauration de la loi martiale, la coupure du réseau internet et mobile, le musèlement de la presse et de la société civile n’ont fait qu’empirer les choses.

Le rôle de l’Ethiopie dans la corne

de l’Afrique est déterminant. Les réfugiés affluent par milliers en provenance d’Erythrée et sont aujourd’hui près de 847 000. Les troupes éthiopiennes font partie des opérations de maintien de la paix soutenues par les Etats-Unis dans deux pays voisins, le Soudan du Sud et la Somalie. Si les conflits entre Oromos et Somalis devaient s’étendre et prendre la forme d’une confrontation armée, l’Ethiopie a averti qu’elle se désengagerait des opérations régionales de maintien de la paix. Pour l’Europe, une rupture du barrage éthiopien conduirait à une arrivée massive de réfugiés venant du Soudan, du Soudan du Sud, de Somalie, d’Erythrée, ou de l’Ethiopie elle-même..

JULES CHARBON / EVA-MARIE FRANÇOISE / ADÈLE SIMONEAU

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MONDIAUX

TENTATIVES DE PAIX SOLDÉES PAR DES ÉCHECS

@AFP

DIANE RW I G A R A

AU RWANDA, L’ÉTAU SE RESSERRE

AUTOUR DE L’OPPOSANTE

L’information peut à première vue surprendre. Diane Rwigara a été inculpée « d’incitation à l’insurrection » simplement pour son opposition politique envers Paul Kagame, Président actuel du Rwanda.

D’un point de vue démocratique, on croirait rêver. Ce qui nous semble impensable de notre vision des choses occidentale est arrivé au Rwanda.

La fille d’Assinapol Rwigara, riche financeur du Front patriotique rwandais (FPR), a été mise en accusation avec sa sœur ainsi que sa mère, d’avoir appelé clairement à s’insurger contre le régime en place, avec Paul Kagame à sa tête. Cette décision fait suite à de nombreux et assez longs interrogatoires qu’ont dû subir les 3 femmes. Sa mère a également été inculpée de « pratique sectaire » et Diane Rwigara, quant à elle, pour « contrefaçon de document » en plus « d’incitation à l’insurrection».

UNE SITUATION POLITIQUE DELICATE

Pour remettre en contexte la situation, cette dernière s’était présentée aux dernières élections du pays en août dernier. Son principal adversaire n’était pas n’importe qui, puisqu’il s’agissait de Paul Kagame, président du Rwanda depuis de très nombreuses années (arrivé au pouvoir en 2000, quelques années après le génocide). Il est associé par sa population et ses observateurs à une image de quelqu’un qui arrive discrètement à bafouer les libertés et museler son opposition. Des doutes ont toujours existés dans l’opinion publique, bien que rien n’est jamais été avéré. Le résultat

des élections, lui accordant la victoire avec 99% des voix, ne l’aident sans doute que très peu pour contenter les personnes les plus soupçonneuses à son encontre. Diane Rwigara, ainsi que sa famille, ont également été inquiétées pour évasion fiscale par la justice, mais cette charge n’a finalement pas été retenue. Au mois de septembre après les élections, la veille de son arrestation, elle avait déclaré à l’AFP que ces soucis judiciaires étaient à caractère politique, et non légitime.

GUILLAUME RESIN

1994 C’EST L’ANNÉE DURANT LAQUELLE S’EST DÉROULÉ LE GÉNOCIDE RWANDAIS : 800 000 VICTIMES SELON LES CHIFFRES DE L’ONU. TRÈS RÉCEMMENT, LE PROCUREUR GÉNÉRAL DU RWANDA, JEAN BOSCO MUTANGANA, A LANCÉ UN APPEL AUPRÈS DE TOUS SES HOMOLOGUES D’AFRIQUE DE L’EST. IL VEUT QUE CES DERNIERS LANCENT DES POURSUITES JUDICIAIRES À L’ENCONTRE DE TOUS LES SUSPECTS SOUPÇONNÉS D’AVOIR PARTICIPER AU GÉNOCIDE. LEUR RAPATRIEMENT AU « PAYS DES MILLE COLLINES » EST ÉGALEMENT FORTEMENT SUGGÉRÉ.

DIANE RWIGARA, LE 20 JUIN À KIGALI PENDANT SA CAMPAGNE

@ JEAN BIZIMANA

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FEMMES & ARABIE SAOUDITE [ UN E

2009

Lentement mais sûrement, le combat des Saoudiennes se poursuit ! En quête de liberté et d’égalité, les femmes s’imposent peu à peu, dans un des pays les plus conservateurs au monde. L’obtention du droit de conduire, accordé ce 26 septembre par le roi Salmane, repose la question du statut de la femme en Arabie Saoudite. Fondé sur une interprétation rigoriste de l’Islam Sunnite, dites Wahhabites, le royaume se tient à la « La charia ». Code pénal, social et juridique, il guide les actions collectives et individuelles sur le chemin de Dieu. Wahhabite et patriarcale, la société saoudienne fonctionne grâce à un système de tutorat. Mariage, droit de travail, de voyager et d’être opérée nécessite l’accord d’un tuteur masculin.

Retour sur l’évolution de la femme dans un pays classé 141/144 au palmarès de l’égalité hommes-femmes par le Forum Economique Mondial (FEM).

Noura Al Fayez est la première femme à faire son entrée au gouvernement saoudien. Elle occupe le poste de vice-ministre de l’Education, chargée des femmes, poste le plus important alors occupé par une femme.

Un remaniement important, volonté du roi Abdullah, et sûrement conséquence de la pression internationale.

14 14 1 4

/

R É VO L U T I O N S I L E N C I E U S E ]

2013

Le 11 janvier, le roi Abdullah accorde à trente femmes l’entrée au conseil de la choura, ou conseil consultatif, composé de 150 membres et d’un président. Les femmes doivent tout de même y être voilées, en accord avec la charia. Elles ont également une entrée et des places distinctes.

p o u r l e s é l e c t i o n s m u n i c i pa l e s

En mai, il a été décidé que les femmes ne requierront plus l’autorisation d’un tuteur pour travailler ou se faire opérer

Le 26 septembre, un décret du roi Salmane autorise l’accès à la conduite pour les femmes. Alors seule nation à interdire ce droit, c’est une victoire historique, et une avancée conséquente pour la liberté et la mobilité des saoudiennes.

Un droit revendiqué, notamment par Manal Al- Sherif, militante iconique qui s’était filmée au volant en 2015

M 9

GRÉGOIRE CHAPRON

%

ILE$ €N VRAC 2017

K

@Terra Keck

Les Jeux Olympiques de Londres ont vu la première participation de femmes saoudiennes, en la présence la judoka Wojdan Shahrkhani et l’athlète Sarah Attar. Moment fort dans un pays où le sport féminin est interdit en public.

2017

2015 le droit de vote est accordé aux femmes

Le 26 août, une loi visant à protéger la femme sur son lieu de travail et à la maison est adoptée. Elle complète un assouplissement du code du travail, permettant la présence des deux sexes si nécessaire. Seul bémol et pas des moindres, la protection dédiée aux violences domestiques n’a pas grand avenir. La femme saoudienne ayant besoin de l’accord de son mari, pour porter plainte.

ON SE SENT IMPUISSANT FACE À LA FORCE DES OURAGANS"

Elise, 21 ans, est partie cette année faire son premier semestre de master en Guadeloupe. Elle est arrivée à Pointe à Pitre le 2 septembre, lorsque la progression du premier ouragan Irma, se faisait ressentir.

ETIEZ-VOUS AU COURANT QUE LES CARAÏBES ALLAIENT ÊTRE MENACÉS PAR UN OURAGAN DE CATÉGORIE 5, LORS DE VOTRE ARRIVÉE ? « J’étais plus préoccupée par mon installation et le début de cette nouvelle aventure qui s’offrait à moi. Il fallait que j’intègre mon nouvel appartement, que j’achète une voiture…

Je n’étais absolument pas au courant de ce qui nous attendait. C’est mon prof de surf qui m’a dit que j’amenais avec moi des ouragans.

Au début, j’ai cru que c’était une blague. » COMMENT VOUS ÊTES-VOUS APPRÊTÉE À CETTE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE ? « Le plus dur est que je ne connaissais personne, il a fallu que je regarde sur internet ce qu’il fallait prendre pour les jours de confinements. Au supermarché, j’ai fait des provisions pour plusieurs mois ! les étals étaient blindés, je n’ai jamais vu ça. Quand j’écoutais les conversations, ça me faisait peur, puisque certains habitants avaient vécu Hugo en 89 (particulièrement violent et meurtrier). Apparemment, Hugo avait été pris à la légère, même si on n’était pas sûr que Irma se dirigeait vers nous, tout le monde se préparait au pire. Et ce qui m’a le plus effrayé, ce sont les réseaux sociaux, on trouvait n’importe quoi et ça me tétanisait. Ma propriétaire a cloisonné mes fenêtres (elles le sont encore aujourd’hui), quelques arbres autour de mon appartement ont été coupés, la seule chose à faire était d’attendre. » APRÈS IRMA, LES AUTORITÉS RAPPORTENT QU’UN NOUVEL OURAGAN (MARIA) SE DIRIGE VERS LES ANTILLES, CELUI-CI RISQUAIT D’ETRE PLUS VIOLENT POUR LA GUADELOUPE. COMMENT CELUI-CI A-T-IL ETE APPREHENDE ? « Vu que les réseaux sociaux n’étaient pas du tout réconfortants, on ne suivait que les

P

ASSE

"ÀCE MOMENT-LÀ,

arrêtés de la préfecture. Toutes les consignes ont été respectés, que ce soit les provisions à prendre, les planches clouées aux fenêtres, personnes n’a tenté de prendre à la légère ces mesures. Par contre, on n’avait pas l’impression qu’un ouragan allait venir, on voyait que l’océan était plus agité que d’habitude mais le ciel était magnifique, sans nuages avec un soleil ardent. Je n’ai pas été aussi paniquée que pour Irma et pourtant l’œil se dirigeait droit vers nous. On a été chanceux pour le premier, les dégâts ont été superficiels comparés à Saint-Martin. Inconsciemment, on s’est tous dit que ça allait bien se passer. Le confinement à durer 36 heures, on avait interdiction de sortir, deux heures avant le couvre-feu plus personne était dehors ; j’ai été étonnée de la docilité des habitants. » QUEL A ETE VOTRE RESSENTI PENDANT ET APRES L’OURAGAN MARIA ? « L’ouragan est arrivé la nuit, on entendait le vent souffler, ça m’a fait penser aux tempêtes de neige en hiver. Il y a eu de plus en plus de rafales au cours des heures, les portes des voisins tapaient sans cesses. L’atmosphère était

RT

bizarre, on ne savait pas si c’était le jour ou la nuit. Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau.

Un arbre est tombé sur la voiture des voisins, et on ne l’a même pas entendu à cause du vent. L’immeuble entier tremblait.

L’ouragan a été très violent. Dans ma rue, des voisins ont même perdu leur toit, le quartier ressemblait à un champ de bataille. Quand je suis sortie, les panneaux étaient à terre, tordus. De nombreux arbres déracinés, des immenses pylônes électriques étaient étendus sur la route.

1 semaine après, je circulais en voiture sur l’île. On venait de subir un ouragan d’alerte violette, et c’est à ce moment-là que l’on se sent impuissant face à la force de la nature.

Cette expérience m’a secouée. J’ai vu un énorme élan de solidarité entre les habitants qui venaient de perdre leur maison. Pour ma part, je me suis douchée avec les réserves d’eaux de pluie durant 2 semaines, j’ai eu de l’électricité plus rapidement. C’est sûr que malgré tout, la Guadeloupe s’en est mieux sortis que Saint-Martin, mais les tensions et la peur étaient bien palpables. » OPHELIE FARISSIER

CE MÊME OURAGAN A DÉVASTÉ SAINT-MARTIN : PLUS DE TROIS MILLIARDS D’EUROS DE DÉGATS

@ LA CROIX

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l’héxagone n’a pas accueilli l’évènement depuis 1900. Son édition ancestrale, celle de 1889, a vu la naissance de l’égérie ferrée franÇaise : la tour eiffel

@ LUCIEN BAYLAC

E

UNIVERSELLE

DÉFI

XPO ... 1

DE TAILLE

Les Jeux Olympiques puis l’Exposition Universelle, la France se la joue ambitieuse, mais ces événements pourraient rapporter gros ! À la différence du grand concours sportif prévu dans huit ans, l’Exposition Universelle est «un projet privé qui relève d’un partenariat privé-public» a souligné Pascale Lamy, délégué interministériel du futur évènement. Le budget prévu s’élève à quatre milliard d’euros dont trois qui proviennent d’entreprises françaises comme Sofitel ou AcorHotel mais aussi aussi d’entreprises étrangères qui souhaitent s’investir. Pour les un milliard restant, les collectivités locales seront sollicitées et, plus

FUTURS GRANDS

MOMENTS DE L’EXPO

Le 22 mai 2017 a marqué la fin du dépôt des candidatures pour l’Exposition Universelle de 2025. Osaka au Japon, Lekaterinbourg en Russie et Bakou en Azerbaïdjan seront donc officiellement les adversaires de la France pour cette nouvelle édition. Après la victoire de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024, c’est un nouveau défi pour l’héxagone.

Le thème choisi pour cette édition de 2025 est « la connaissance à partager, la planète à protéger ». Un globe terrestre » à l’échelle 1/100.000ème sera installé en plein coeur du Village Global et permettra aux visiteurs de voyager dans le monde entier. 30 hectares, autour de ce globe, seront réservés à l’accueil de pavillons dédiés aux différents pays.

Ce n’est pas uniquement Paris qui sera mobilisé mais aussi une douzaine de métropoles franÇaises qui organiseront des forums thématiques. Cette initiative mêlera culture, voyage et environnement : une autre opportunité de faire briller la France sur la scène internationale.

particulièrement, le département de l’Essonne et la communauté de Paris Saclay très engagée dans le projet car elles sont les premières bénéficiaires des retombées économiques. Retombées économiques estimées à 23 milliards d’euros pour la France. Ce chiffre, quelque peu élevé, serait pour Pascale Lamy « largement réalisable car c’est un événement culturel d’une durée de six mois, qui accueille une majorité de jeunes et de touristes du monde entier». L’Exposition Universelle se révèle être un événement ambitieux puisque la France prévoit près de 40 millions de visiteurs et la création de 160 000 emplois permanents d’ici 2025.

NOÉMIE PERRIN

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LA CENSURE

POUR

A L’EST

RIEN DE NOUVEAU

Anti-migrant, xénophobe et antieuropéen, trois mots pour décrire le parti pour l’Allemagne de Frauke Petry. Arrivé deuxième des élections législatives dans les Landers de l’Est, le résultat du parti d’extrême droite (AFD) est venu ternir les 27 ans de réunification allemande, fêté le mercredi 3 octobre. Un résultat qui témoigne de la fracture persistante entre Est et Ouest. Taux de chÔmage, revenu annuel, population active, de nombreuses disparités qui font de l’Est un territoire en proie à l’extrémisme.

Le droit de conduire et une Mustang neuve, quelle semaine pour Sahar Nassif ! La militante Saoudienne de 63 ans s’est vue offrir une Mustang par la concession Ford Middle East, située à DubaÏ.

Elle avait exprimé son amour pour ce grand classique lors d’une intervieW le 26 septembre.

La marque a répondu via TWitter, avec une photo d’un modèle de couleur jaune, accompagnée du message : « votre Mustang vous attend ».

Z

NE

FRANCHE

Après Facebook, Google et TWitter, c’est désormais l’anonymat qui se voit interdit sur l’internet chinois. Le Cyberspace administration of China (CAC) à prononcer en aout l’obligation du principe du « nom réel ». Selon l’article 8, les sites doivent vérifier l’identité des utilisateurs lors de l’enregistrement du compte. Un pas en arrière qui éloigne un peu plus le peuple chinois des libertés fondamentales.

Droite, gauche, et…coup de chaise, le parlement Ougandais s’est mué en ring ce mercredi 27 septembre. A l’origine de la rixe, une proposition de changement de l’Âge légal, 35 à 75 ans, pour se présenter aux élections présidentielles. Cette volonté des députés de la majorité, Mouvement de Résistance nationale (NRM) n’a pas plu à la minorité.

Le président YoWeri Museveni, 73 ans, en poste depuis 1986 voulant se présenter en 2021, pour un potentiel sixième mandat

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PESTE A MADAGASCAR 33 morts, c’est aujourd’hui le dernier bilan connu de l’épidémie de peste à Madagascar. Habituellement recensée en campagne, elle a aujourd’hui atteint « les grandes zones urbaines, contrairement aux années précédentes », selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Particulièrement présente en Afrique, Madagascar, toujours selon l’OMS, est le pays le plus touché par la maladie GRÉGOIRE CHAPRON

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