MANAGERS Afrique N*48 by mouftaou badarou

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ertains sont-ils prédisposés à la réussite ou sont-ils simplement plus chanceux que les autres ? Les losers sont-ils condamnés à perdre et les cancres d’une classe à une future vie professionnelle médiocre ? La réussite dans les études assure-t-elle une réussite dans la vie ? Peu de questions suscitent davantage de controverses. Mais tout le monde s’accorde à dire que l’on ne réussit pas du premier coup. Regardez autour de vous. Pouvez-vous citer vingt ou trente entrepreneurs ayant réussi dès la première semaine ou au premier mois du lancement de leur business ? Il y en a très peu. Le coach américain Jeffrey J. Fox dans son excellent ouvrage Petite entreprise, gros profits exprime cette problématique en ces termes : « Ditesvous que nul ne réussit jamais du premier coup. Que les revers font partie du jeu. Et que, dans le monde des affaires, on essuie nombre de refus. Même les as de la vente se font rembarrer. Ne laissez pas tomber parce que vous êtes tombé à côté de la plaque. Ne baissez pas la tête. Ne perdez pas espoir. Reprenez courage. Préparez-vous. Réessayer, encore… et encore. Donnez-vous du temps pour réussir. Soyez patient. Il est plus difficile de rencontrer le succès lorsque l’on commence. Mais, n’oubliez pas de vous montrer réaliste… » Donc, sauf cas rare, la gloire n’est pas instantanée, la réussite est rarement soudaine, elle se construit longuement, patiemment. Ceux qui prétendent le contraire vous conduisent à une impasse. Pour réussir, nous n’avons d’autre choix que de persévérer. Pour bien faire une chose, nous n’avons d’autre alter-

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native que de nous habituer à la faire, car, en se concentrant sur une seule et même problématique à la fois, nous optimisons nos chances d’en trouver les solutions. Intéressons-nous de plus près aux gagnants. Qu’apprenons-nous en les observant ? L’honnêteté nous fait reconnaître qu’aucune personne ayant réussi n’a atteint son niveau sur un coup de dé, mais par un effort répété et constant. Ni défaitiste, ni jusqu’au-boutiste suicidaire, le gagnant ne se décourage point aux premiers échecs, mais peut changer de paradigme ou de méthode si les échecs sont trop répétés. Le gagnant ne pleurniche ni ne geint à longueur de journée sur un supposé sort chagrin ou un destin handicapant. Le gagnant n’est pas forcément un feu follet ou un boute-en-train, mais avec lui il y a quelque chose d’énergisant, un air d’optimisme et surtout la capacité de se relever plus fort à chaque trébuchement. L’entrepreneur gagnant se montre opiniâtre dans la recherche et la fidélisation de clients, même si les revers se multiplient.

Mouftaou Badarou

à mon humble avis

SI TU VEUX BIEN FAIRE UNE CHOSE, HABITUE-TOI À LA FAIRE

Donnez-vous du temps pour réussir. Soyez patient.

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Enjeux

Vous avez dit upstream et downstream ?

’upstream, qui signifie “en amont», se définit partie prenante de l’exploration pétrolière. La Gabon Oil comme l’exploitation et la production du pétrole Company a même repris le site de production pétrolière de brut ou du gaz tandis que le downstream, Mboumba à la compagnie française Total. Avec une production “en aval”, est le raffinage et la distribution des de 1000 barils/ jour, l’exploitation du gisement de Mboumba produits pétroliers. Ici, la question que l’on devra permettre à Gabon Oil Company d’être moins tributaire peut se poser, s’agissant des pays africains des subventions de l’Etat. Aussi a-t-elle engagé le cabinet producteurs de pétrole, est de savoir si ceux-ci, dont PricewaterhouseCoopers pour la réorganisation de le sous-sol recèle plus de 100 milliards de m3 ce champ pétrolier. d’or noir, maîtrisent la chaîne d’exploration, A l’inverse du Nigéria, du Gabon et de l’Angola, de production et de distribution de leur la RDC est un pays où l’exploration des blocs richesse. pétroliers échappe presqu’entièrement aux Il est intéressant de noter que quelques nationaux. S’il a été exploité dans les années pays africains sortent du lot. Comme le 60 off shore, le pétrole congolais contribue Nigéria. Où l’on retrouve des capitaux de très peu au PIB de la RDC. L’exploration nigérians en amont de la chaîne, c’est-à-dire qui s’opère aujourd’hui surtout on shore attire dans l’exploration des blocs pétroliers et dans curieusement peu d’investisseurs nationaux. la production du brut; de même qu’en aval dans D’où la quasi dépendance du pays à l’égard des le raffinage, avec la raffinerie de Kaduna au Nord majors pétroliers occidentaux qui maîtrisent ISSA NALLA et celle de Warri au Sud (dans le delta du Niger). l’upstream et le downstream. La Ces raffineries sont gérées via des sociétés en partie La RDC sortira-t-elle un question que détenues par des investisseurs nigérians privés, jour de ce schéma peu l’on peut se poser, telle que la milliadaire Folorunsho Alakija, dont la fortune enviable? Décideraévaluée à 2,5 milliards d’euros provient de l’exploration t-elle enfin de la s’agissant des pays africains pétrolière. Sa société, Famfa Oil Ltd, produit aujourd’hui près pleine maîtrise producteurs de pétrole, est de de 200 000 barils de pétrole par jour. Au Congo Brazzaville de l’exploration savoir si ceux-ci, dont le sous-sol 3 émerge l’homme d’affaires Claude Wilfrid Etoka, à la tête de ses blocs recèle plus de 100 milliards de m d’une fortune de 500 millions $ et de la société SARPD OIL pétroliers pour d’or noir, maîtrisent la chaîne impliquée dans l’exploration et la commercialisation du brut en faire bénéficier d’exploration, de production congolais. sa population ? Seul et de distribution de leur L’Etat gabonais, à travers Gabon Oil Company est également l’avenir nous le dira. richesse. MANAGERS AFRIQUE l N°48 l Mars-Avril 2018

Sommaire MANAGERS Afrique # 48 Cover

14 OLAYINKA PHILIPPE

L’AMBITIEUSE

Focus

A mon humble avis Par M. BADAROU

Laetitia Akogbéto-Menzene Représentante exclusive de Téléshopping TF1 au Gabon

Par ISSA NALLA

Carine Mpoko Directrice d’Immo Concept Agency à Kinshasa

Enjeux

8 10 11 12 13

Grand Angle Afrique de l’Ouest Les nouvelles Nanas Benz

Kaléidoscope POLITIQUE BUSINESS INNOVATIONS SHOWBIZ SPORT

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L’Afrique qui gagne en Europe 40 Tidjane Thiam 42 Bertin Nahum 44 Ismail Ahmed 46 Anne-Marie Imafidon 48 Leila Slimane 50 Laura Flessel 52 Nima Elbagir 54 Zinedine Zidane 56 Mehdi Bennani

Bon à savoir

58 Idriss Elba

31 32

Cinéma

Les acteurs noirs du cinéma français

L’art de donner

Découverte Spa Karité, ça vous relaxe

Eclqirqge Farida Akadiri ou la passion du développement personnel Création de société : Réfléchissez avant de vous porter caution

Chef d’entreprise, Attention aux faussaires !

La rémunération du chef d’entreprise

Les factures impayées

Accélérez le paiement de vos factures !

67 69

Médias La grande soeur Nicole Coumba Thioubou « La liberté d’expression est toute relative dans les médias …»

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Musique Youssou N’Dour : « … Gorée reste pour moi le symbole même de cette cicatrice indélébile qu’a été la colonisation »

Kaléïdoscope

Politique

Pages rassemblées par ROGER LEVRY

Adebayo Ogunlesi, Monsieur le conseiller

C’est l’histoire d’un financier nigérian au parcours exemplaire. Et qui est devenu en décembre 2016 le conseiller en économie du président américain. Adebayo Ogunlesi, dont le prénom yoruba signifie « né dans la joie » est originaire de la ville de Shagamu, État d’Ogun, dans le sud-ouest du Nigéria. Né d’un père professeur de médecine, Adebayo Ogunlesi a fréquenté le prestigieux King’s College of Lagos avant de s’envoler pour le Royaume-Uni pour ses études supérieures à l’université d’Oxford où il obtient brillamment une licence en économie, philosophie et en politique. Sorti major de sa promotion à Oxford, il ira compléter, aux ÉtatsUnis, son cursus universitaire à Havard dont il décroche le précieux parchemin à 26 ans. Sa brillante carrière débute alors au greffe de la Cour suprême des États-Unis à New York puis il passe au privé en devenant avocat au cabinet juridique de la

firme Cravath, Swaine & Moore. Adebayo Ogunlesi embrasse le métier de financier en 1983 au sein de Credit suisse first Boston (CSFB) dont il gravit tous les échelons avant d’en prendre la direction en 2002. Maîtrisant toutes les arcanes de la finance internationale, il fondera sa propre société d’investissement, la Global infrastructure partners en mai 2006 à New York, laquelle deviendra premier actionnaire de l’aéroport de Londres pour 1,7 milliard $, puis de l’aéroport d’Edimbourg en Ecosse en 2013. Naturellement, le financier avisé sait aussi vendre au moment opportun, comme il l’a démontré en revendant l’aéroport de Londres en 2016 pour 2,4 milliards $. La Global infrastructure partners est également actionnaire, entre autres, des ports de Brisbane et de Melbourne en Australie, de sociétés de chemins de fer et de production de gas naturel. L’appétit venant en mangeant, le financier devenu conseiller de Donald Trump briguera-t-il le fauteuil présidentiel au Nigeria en 2019 ? Nombre de ses compatriotes y croient déjà. MANAGERS AFRIQUE l N°48 l Mars-Avril 2018

Kaléïdoscope Dans le cadre de la redynamisation de la commission mixte de coopération entre les deux pays, la Guinée Equatoriale et le Burkina Faso ont signé en septembre 2017 un mémorandum d’entente définissant les modalités d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) du «pays des hommes intègres», en contrepartie de la production de pétrole et de gaz dans ce pays par Malabo d’ici à trois ans. Pour ce faire, des infrastructures et des terminaux de stockage de GNL et de produits dérivés du pétrole, devront être construites au Burkina Faso par la Guinée Equatoriale. « Nous sommes ravis d’avoir signé ce mémorandum d’entente avec le Burkina Faso qui va permettre de fournir à nos frères africains des ressources énergétiques importantes », a déclaré Gabriel Mbega Obiang Lima, le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures, à l’occasion de cette signature.

Politique

Pages rassemblées par ROGER LEVRY

Coopération sud-sud

AFRIQUE THE PLACE TO BE L’Afrique est aujourd’hui un marché prometteur en pleine mutation. • Nous accompagnons vos projets d’exportation ou de développement en Afrique, de la stratégie à la mise en œuvre. • Nous accompagnons les acteurs publics et privés Africains dans la conquète de nouveaux marchés et la mise en œuvre de partenariats

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Kaléïdoscope BUSINESS

Pages rassemblées par ROGER LEVRY

Kenya Airways sans escale jusqu’à New York

La compagnie dessert déjà l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient, le sous-continent indien et l’Asie. L’ouverture de la destination américaine complète ainsi le réseau de Kenya Airways et conforte sa position parmi les premiers transporteurs africains. « C’est un moment passionnant pour nous. Il s’inscrit dans le cadre de notre stratégie visant à attirer une clientèle d’entreprises et de touristes haut de gamme venant du monde entier vers le Kenya et l’Afrique. Pour nous, c’est un honneur de contribuer à la croissance économique du Kenya et de l’Afrique de l’Est », a déclaré Sebastian Mikosz, directeur et PDG du groupe Kenya Airways à l’inauguration des vols début janvier 2018. Avec plus de 40 multinationales américaines installées à Nairobi et bien d’autres à travers toute l’Afrique, le lancement de vols quotidiens devrait stimuler davantage les échanges commerciaux entre ce continent et l’Amérique. La compagnie aérienne exploitera son Boeing 787 Dreamliner de dernière génération pouvant accueillir 234 passagers. Le vol décollera tous les jours de Jomo Kenyatta International Airport de Nairobi à 22 h 30 et atterrira à l’aéroport JFK de New York à 6 h 35 le lendemain. Le départ de New-York aura lieu à 13 h 30 et l’arrivée à JKIA, à 10 h 40 le lendemain. Sa durée sera de 15 heures vers l’est et 14 heures vers l’ouest. Ces horaires très pratiques permettront des correspondances vers et depuis plus de 40 destinations africaines à travers le hub de Kenya Airways à Nairobi.

Guerre des roses entre l’Ethiopie et le kenyan On connaissait le Kenya, Israël, l’Equateur et la Colombie dans la production des tiges de rose. Deuxième exportateur de roses du continent africain, l’Ethiopie, 4ème producteur mondial avec 15% de parts du marché, pourra bientôt dépasser le Kenya pour devenir le leader africain de l’horticulture. La production et l’exportation des roses, chiffrées en millions de dollars, aiguise également les appétits de producteurs européens.

Peugeot-Citroën ouvre une unité en Ethiopie Fruit d’un joint-venture avec le groupe industriel local Mesfin Industrial Engineering, l’usine implantée à Wukra, une localité située à 800 km au nord de la capitale AddisAbeba, va assembler des Peugeot 301, 208 et 2008 reçues en kit. Sa capacité de production initiale est d’environ 1000 voitures par an, qui sont destinées à l’Ethiopie et aux autres pays de la Corne de l’Afrique.

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Kaléïdoscope Des tablettes et Smartphones made in Gabon Lee Patrick Ekouaguet, titulaire de deux masters, l’un en commerce international et l’autre en transport et logistique, est le premier Gabonais à se lancer dans la conception de tablettes et de Smartphones made in Gabon. Fondateur de MLR Business Com et co-fondateur de l’Ogooué Tech, Lee Patrick Ekouaguet en est arrivé à concevoir des tablettes guidé par la curiosité. «J’étais allé acheter des tablettes en France et une fois retourné chez moi, j’ai constaté qu’il y avait parmi elles, certaines qui ne s’allumaient pas. En ma qualité de bricoleur, j’ai ouvert les appareils défectueux, pour trouver l’origine des pannes». Suivant son intuition, il dessine le schéma des tablettes défaillantes après les avoir démontées puis appelle son fournisseur pour lui indiquer ses idées d’amélioration du produit. Très enthousiasmé, celui-ci lui adresse ses chaleureux encouragements. Lee Patrick Ekouanguet n’en demandait pas tant. Le bricolage, c’est sa passion, qui le conduit à concevoir des tablettes OPAD et des Smartphones OSMART, et à envisager une usine de fabrication au Gabon, avec l’aide des autorités gabonaises.

SafeMotos, l’Uber africain des motos-taxis L’application compte en 2017 plus de 5000 utilisateurs réguliers. Lancée en juin 2015 à Kigali (Rwanda), l’application créée par le Canadien Barrett Nash et le Kényan Peter Kariuki, a déjà gagné son surnom d’«Uber des motos-taxis», permettant depuis deux ans aux habitants de la capitale rwandaise de commander des conducteurs à la conduite irréprochable et éprouvée grâce à leurs portables. Depuis 2015, l’application a été téléchargée 10 000 fois et comptabilise 28 000 trajets. MANAGERS AFRIQUE l N°48 l Mars-Avril 2018

innovations

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L’administration camerounaise en lutte contre la fraude à l’identité Leader mondial de la sécurité numérique, Gemalto a équipé la Délégation générale à la Sûreté nationale au Cameroun, contribuant ainsi à la lutte contre la fraude et la contrefaçon. Le dispositif Sealys Color in Pc pour les cartes d’identité électroniques (eID) en polycarbonate est une première en Afrique. Il consiste à graver des photos couleur haute résolution au laser dans le corps de la carte Sealys Premium PC, rendant ainsi les pièces d’identité infalsifiables.

Kaléïdoscope showbiz

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La mode écolo «trashion» en vogue à Lagos

Sur les podiums comme dans les rues, des créations issues à 100% du recyclage concurrencent la haute couture et le prêt-àporter dans la capitale économique du Nigéria. Ce mouvement «trashion» est né de la fusion excentrique entre «trash» (déchet) et «fashion» (mode). Papier journal, sacs de riz, cannettes de boissons, tout y passe, les audacieux stylistes de Lagos ne manquant pas d’inventivité en la matière.

Un Franco-algérien, nouveau visage de la haute couture Usher, mauvais garçon ou victime de sa popularité ?

Le chanteur de 38 ans est accusé par plusieurs ex-conquêtes de les avoir exposées à l’herpès; maladie sexuellement transmissible qu’il aurait contractée il y a déjà plusieurs années. Si deux femmes en ont après Usher devant les tribunaux, les problèmes ne s’arrêtent pas là pour l’interprète de Yeah! puisqu’il est également pointé du doigt par un supposé examant. Contacté par TMZ, le témoin qui a requis l’anonymat assure que le chanteur l’avait exposé à l’herpès lors de rapports sexuels non protégés qui auraient eu lieu dans «un spa de Koreatown à Los Angeles». À la suite de ces nouvelles accusations, Usher (marié depuis 2015 à Grace Miguel, sa compagne depuis 9 ans) a fait savoir par l’intermédiaire de son avocat qu’il «se défendra vigoureusement au tribunal contre ces attaques opportunistes. Il ne fera plus aucun commentaire sur ces affaires juridiques privées».

Yacine Aouadi, né il y a 36 ans à Marseille de parents algériens, dernier d’une fratrie de cinq enfants, ancien élève du studio Berçot à Paris, a acquis ses premières expériences chez Balmain, après l’obtention d’un BTS en biochimie. Puis, il a fondé sa propre maison de couture en 2015 à Paris. Ses créations dans une palette de rose font la part belle à l’organza, mais aussi au cuir de python, au cuir d’agneau velours, aux broderies et aux transparences, pour des silhouettes délicates. Il reconnaît avoir opté pour la haute couture par goût pour l’artisanat et pour son rythme plus propice à la créativité que le prêt-à-porter. S’il envisage le prêt-à-porter comme une suite logique à une activité de haute couture peu rentable, Yacine Aouadi, qui cite comme modèle Azzedine Alaïa (créateur connu pour son indépendance et son peu de considération pour le marketing), ne veut pas «tomber dans le mass market de luxe». «Je n’ai pas envie d’avoir 400 boutiques et de dégoûter les gens !» clame ce couturier atypique peu intéressé par la profusion des collections de vêtements. Aujourd’hui, ses créations, sur commande et sur mesure, valent plusieurs dizaines de milliers d’euros, pour une clientèle élitiste des Emirats du Golfe et des EtatsUnis. Yacine Aouadi compte parmi ses clients des célébrités comme l’actrice Kate Blanchet. MANAGERS AFRIQUE l N°48 l Mars-Avril 2018

Kaléïdoscope Les maillots de Kobe Bryant officiellement retirés Devant une constellation de stars d’hier et d’aujourd’hui, d’Allen Iverson à Bill Russell, en passant par son plus fidèle lieutenant Derek Fisher, Kobe Bryant a écouté, parlé, puis levé les yeux au ciel. C’était dans la nuit du 19 décembre 2017, au Staples Center de Los Angeles, à la mi-temps du match Lakers-Warriors. La franchise californienne a retiré les deux maillots floqués des numéros 8 et 24 portés par Kobe Bryant, l’arrière désormais légendaire des Lakers pendant 20 saisons. Entouré d’un parterre de stars de la NBA et d’ailleurs, Bryant a eu droit à un hommage à la mesure de sa légendaire carrière. Le 8, c’est le symbole du Kobe «retro», le jeune arrière sorti du petit lycée de Lower Merion en Pennsylvanie. Coupe afro, dunks surpuissants et entente cordiale avec «Shaq» pour mener les Lakers au «three-peat» (trois titres de suite) entre 1999 et 2001. De 1996, l’année de sa draft à 2006, «Kobe 8» a martelé les arceaux et rempli les filets de la NBA. Le 24, c’est la seconde vie de Kobe, lorsqu’en conflit avec O’Neal, désormais à Miami, il entamait une seconde carrière, troquant alors son numéro 8 pour le 24. L’arrivée de Pau Gasol marquera deux nouveaux titres en 2009 et 2010 pour la franchise. Bryant en comptera donc cinq au total, autant que Magic Johnson, mais un de moins que Michael Jordan. Comme une ombre qu’il a toujours poursuivie, un fantôme insaisissable qui lui a toujours échappé.

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SPORT

Pages rassemblées par ROGER LEVRY

Giánnis Antetokoúnmpo, le Gréco-nigérian qui fait les beaux jours des Bucks de Milwaukee Giánnis Antetokoúnmpo, né le 6 décembre 1994 à Zográfou, dans la banlieue d’Athènes, en Grèce, est un joueur grec de basket-ball. Il évolue au poste d’ailier et d’ailier fort. Fils d’immigrés originaires de Nigéria, ses parents sportifs de haut niveau (son père a été footballeur professionnel, tandis que sa mère était athlète de saut en hauteur) sont arrivés de Lagos trois ans avant sa naissance, laissant derrière eux leur fils ainé Francis. Trois autres garçons du couple (dont Giánnis) sont nés en Grèce. Le 22 juin 2017, Antetokoúnmpo Giánnis a vécu son est élu Most Improved Player (Mvp), enfance dans le quartier trophée qui récompense le joueur athénien de Sepólia. ayant le plus progressé par rapport Lors de la saison 2012- à la saison précédente. 2013, Antetokoúnmpo joue au Filathlitikos B.C., en 2eme division du championnat grec. Choisi en 15e position de la draft 2013 de la Nba par les Bucks de Milwaukee- ce qui surprend, car il jouait dans un championnat peu compétitif-, la star Nba est, durant la saison 2016-2017, sélectionnée parmi les titulaires du All-Star Game 2017 qui se déroule au Smoothie King Center de La Nouvelle-Orléans. Avec 30 points, il termine meilleur marqueur de l’équipe de la conférence Est qui est défaite 192-182. Le 22 juin 2017, Antetokoúnmpo est élu Most Improved Player (Mvp), trophée qui récompense le joueur ayant le plus progressé par rapport à la saison précédente.

En vedette dans MANAGERS Afrique

OLAYINKA PHILIPPE, fondatrice de Brillance Skin Care à Cotonou

« Mon ambition est de bâtir un empire cosmétique en Afrique » La directrice fondatrice de Brillance Skin Care a un parcours atypique. Après son BAC série D et une maîtrise en sciences juridiques obtenue à l’université d’Abomey-Calavi (banlieue de Cotonou), Olayinka Philippe est entrée à la Chaire UNESCO des droits de l’Homme et de la Démocratie de la même université; étant passionnée par les questions de droits de l’Homme, de politique, de gouvernance et de gestion de la chose publique. Elle en sortira un an plus tard diplômée en Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Gouvernance et Démocratie. Son parchemin en poche, Olayinka Philippe prend le temps de se marier et de fonder sa petite famille. Quelques années plus tard, quand il s’est agi pour elle de travailler, elle postule à la fonction publique béninoise, mais sans grand succès. Elle se lance alors dans l’entrepreneuriat et crée Manam-Co Sarl, une société de distribution de produits alimentaires. Olayinka Philippe va ensuite capitaliser sur cette première expérience aboutie pour lancer en 2016 le label de cosmétiques Brillance Skin Care, qui est aujourd’hui une marque déposée de conseils beauté et de diffusion de cosmétiques. INTERVIEW BILKISS SOULE

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OLAYINKA PHILIPPE : « TOUTE BUSINESS WOMAN QUI SE RESPECTE POSE DES PAS SÛRS DANS CEUX DE SES DISTINGUÉES DEVANCIÈRES …»

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EN VEDETTE

Comment vous est venue l’idée de fonder Brillance Skin Care ?

D’abord, je dois souligner que j’aime tout ce qui touche à l’esthétique et à la beauté. Je suis passionnée par tout ce qui peut rendre la femme belle. C’est ainsi que j’ai accepté d’être la représentante d’une marque américaine de produits cosmétiques. Ma rencontre au quotidien avec des femmes dans le besoin de traitements esthétiques et cosmétiques (certaines parfois complètement désespérées) a renforcé ma conviction q ue je peux prospérer dans ce secteur. Je me suis donc employée à trouver une solution aux problèmes de peaux de certaines de mes interlocutrices. Et je devais juste conseiller d’autres sur les produits cosmétiques pouvant leur assurer un teint éclatant et une peau rayonnante de santé. Avec, l’expérience, je suis devenue incollable sur les solutions à proposer aux femmes désireuses de s’embellir et d’’entretenir leur peau et leur teint ; la plupart d’entre elles ne sachant pas quels produits correspondent à leur type de peau, ni où les obtenir et comment les utiliser. La problématique est d’autant aiguë que sont déversés sur les marchés africains des produits cosmétiques en provenance d’Europe, d’Amérique et surtout d’Asie, ne répondant pas vraiment aux besoins spécifiques de ces femmes, et leur endommageant la peau. Des produits qui ne révèlent pas souvent la beauté et les diverses nuances de la peau noire, dépigmentent au contraire dangereusement la peau, avec le risque de cancer accru pour leurs utilisatrices. C’est ainsi que m’est venue l’idée de travailler sur une marque de produits mieux adaptés aux problèmes de peau des femmes noires et métisses, et que j’ai fondé Brillance Skin Care, qui est un label à double visée : d’abord diffuseur de produits cosmétiques à travers le monde et ensuite spécialiste en conseils beauté. Accessible à tous les portefeuilles et répondant aux attentes des femmes (éclaircissement, diminution du sébum,

réduction de l’hyper-pigmentation sans dommages pour la peau, homogénéité du teint), la gamme de produits Brillance Skin Care est conçue pour sublimer la beauté noire. Nos produits conviennent aux climat chaud et tempéré. Quelles ont été vos premières difficultés d’implantation ? Aux difficultés habituelles inhérentes à toute activité humaine, s’ajoutent des difficultés d’ordre logistique liées à l’acheminement des produits et à leur vente via la plateforme numérique de Brillance Skin Care. Sachant que les moyens de paiement électroniques ne sont pas encore assez développés dans les pays africains, la difficulté majeure pour mon entreprise est : comment le client peut payer ses achats en toute sécurité sur le site de ma marque et comment lui acheminer rapidement les produits, et à moindre coût ? D’où l’idée d’avoir des représentations dans les pays à forte demande. Mais là encore, la relation avec mes représentants n’est pas chose aisée et il faut s’armer de patience et de persévérance. En business, la qualité du service doit être en constante amélioration. Comme assurez-vous la relation-clients de votre société ? La première qualité que j’essaie de cultiver au quotidien est l’écoute de mes clientes. A Brillance Skin Care, nous faisons tout pour être à l’écoute de nos clientes afin de décoder ce qu’elles désirent exactement. Vous savez que nous avons une clientèle à 90% féminine. Et les femmes ne sont souvent pas faciles à satisfaire. Elles ne sont surtout pas très ouvertes sur ce qu’elles désirent en matière de cosmétiques. Exemple : toutes les femmes ne disent pas ouvertement qu’elles ont envie d’éclaircir leur teint. Elles disent juste qu’elles aimeraient l’arranger. Dans ce cas, il faut être attentif à toutes leurs paroles et savoir décrypter leurs désirs. Leurs besoins esthétiques ne sont pas faciles à débriefer, mais nous nous y efforçons.

« La gamme de produits Brillance Skin Care est conçue pour sublimer la beauté noire. Nos produits conviennent aux climat chaud et tempéré. » 16

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des femmes d’affaires africaines comme Grace Amey-Obeng, fondatrice du groupe Forever Clair au Ghana, ou encore Olubunmi Agbeni, fondatrice de Bismid Cosmetics, l’une des marques de cosmétiques les plus en vogue au Nigéria.

En effet les Yorubas sont mondialement reconnus pour leur fibre commerciale. Fiers et ambitieux de nature, ils ont développé l’esprit d’entreprendre, de génération en génération. Le Yoruba n’aime pas exécuter des ordres, ni travailler longtemps pour autrui. Cela apparait à ses yeux comme une perte de temps. Il aime monter son propre business et avancer à son rythme. Cependant, il faut que le Yoruba voie plus grand et ne se contente pas du petit commerce. Il lui faut également s’adapter aux mutations technologiques dans le monde. Comme disait l’essayiste américain Mark Twain «... Dans 20 ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n’auras pas faites que par celles que tu auras accomplies. Alors, largue les amarres, sors du port, attrape les alizés par les voiles. Explore. Rêve. Découvre. »

Comment vous voyez-vous dans 10 ans ? Quels sont vos projets futurs ? Ambitionnez-vous de briguer un suffrage politique ? Je n’ai pas pour habitude de dévoiler mes plans. Mais je peux juste vous dire que Brillance Skin Care souhaite se développer dans toute l’Afrique et aussi toucher la diaspora noire en Europe et en Amérique. Nous aspirons à être un label de qualité incontournable. Et pour y arriver, il faut s’acharner au travail. J’aime le travail bien fait et j’aspire à davantage de réussite. Et si l’on me sollicite pour un poste de responsabilité ou politique de mon pays un jour, et que je me sens en capacité de le faire, en ce moment-là je pourrais ou non accepter. Mais, nous n’en sommes pas là et, pour le moment, je n’ai pas ce type d’ambition. Je préfère me concentrer sur mon entreprise et l’amener le plus loin possible sur le chemin de la réussite. Que Brillance Skin Care figure parmi les premières grandes marques de cosmétiques en Afrique et dans le monde. C’est ça aussi parti-

La première génération des Nanas Benz béninoises avait prospéré grâce au commerce des tissus dentelle d’Autriche et des wax hollandais. A quoi la nouvelle génération de NanaBenz doit-elle sa prospérité ? Il faut reconnaitre que le concept a bien évolué. La nouvelle génération de femmes prospères a investi tous les secteurs d’activités : l’alimentation, le textile, la mode, l’artisanat, les services etc. Aujourd’hui, le monde évolue très très vite, les choses changent rapidement. Rien n’est figé, surtout dans le monde des affaires où il faut savoir saisir les opportunités et en tirer le maximum de profits.

« Bien souvent en Afrique, nous confondons réussite intellectuelle, professionnelle et pouvoir politique. Nous devons plutôt apprendre à les séparer... »

En général, quels sont les hommes et femmes d’affaires qui vous inspirent ? Toute business woman qui se respecte pose des pas sûrs dans ceux de ses distinguées devancières. Moi je m’inspire beaucoup d’Oprah Winfrey, qui n’est pas que présentatrice télé, mais également une redoutable femme d’affaires. Et je regarde souvent ses speeches et vidéos car j’apprécie sa sérénité, son courage et sa combativité. Je suis également inspirée par

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EN VEDETTE

Vous appartenez à l’une des ethnies les plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest, que l’on retrouve au Nigéria, au Bénin, au Togo, au Ghana, en Côte d’Ivoire, sans parler de la diaspora en Europe, en Amérique, au Brésil et aux Antilles. A quoi est due cette fibre commerciale si caractéristique des Yorubas ?

ciper au développement de mon pays et de l’Afrique : créer de la richesse et de l’emploi. Bien souvent en Afrique, nous confondons réussite intellectuelle, professionnelle et pouvoir politique. Nous devons plutôt apprendre à les séparer... Je voudrais dire un dernier mot à l’endroit de la jeunesse africaine : Oui, il est possible de rêver à une meilleure Afrique; tout y est encore vierge et tout reste à y construire.