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e bonheur c’est maintenant, et pas après. Vous voulez être heureux, eh bien ! soyez-le ! Tout de suite ! Ca ne vous démange pas un peu ? Soyez heureux en conversant avec un ami, votre enfant, en aidant un parent, en écoutant la musique que vous aimez, en dégustant votre plat préféré ! Pourquoi attendre un futur hypothétique ? Pourquoi attendre d’être riche, d’avoir une nouvelle maison, un meilleur poste, un prince charmant, une femme parfaite ou des enfants adorables ? D’ailleurs, sommes-nous sûrs d’atteindre la plénitude après avoir attendu si longtemps ? Voici à ce propos une belle légende japonaise, rapportée par le gourou indien Osho, disparu à 58 ans, dans son livre Célébrité, richesse, ambition : « Il était une fois un tailleur de pierre dont le travail était très dur. Il travaillait beaucoup, mais ses gages étaient minces et il n’était pas satisfait… Il poussa un soupir et il gémit : « Oh ! Si seulement j’étais riche, je pourrais me reposer sur un divan, couvert d’un châle en soie. » Un ange descendit du paradis pour lui dire : « Si tel est ton souhait ! » Et le voici devenu riche, se reposant sur un divan, couvert d’un châle en soie. Puis le roi de la région passa, entouré de cavaliers des deux côtés de sa calèche, un parasol doré maintenu au-dessus de sa tête. Quand l’homme riche vit cela, il fut vexé qu’aucun parasol doré ne soit tenu au-dessus de sa tête ; il n’était donc pas satisfait. Il soupira en déclarant : « J’aimerais être roi ! » Et l’ange revint et lui dit : « Si tel est ton souhait ! » Le voilà devenu roi avec de nombreux cavaliers entourant sa calèche et un parasol doré tenu au-dessus de sa tête. Et le soleil, aux rayons ardents, brûlait la terre, de telle sorte que toutes les plantes se flétrissaient. Le roi se plaignit que le soleil brûlait son visage, qu’il avait donc un pouvoir supérieur au sien et qu’il n’en était pas satisfait. Il soupira et déclara : « J’aimerais être le soleil. » Et l’ange revint et lui dit : « Si tel est ton souhait ! » Et voilà qu’il devint le soleil, dirigeant ses rayons de haut en bas et de gauche à droite – partout – il flétrit les plantes et déstabilisa la contenance des rois. C’est alors qu’un nuage vint se placer entre la terre et lui, et les rayons du soleil rebondirent sur celui-ci ; cette résistance à son pouvoir le rendit furieux. Il se plaignit que le nuage soit plus puissant que lui et qu’il n’était pas satisfait. Il souhaita devenir ce puissant nuage, et l’ange revint et lui dit : « Si tel est ton souhait ! » Voilà qu’il devient un nuage et qu’il se plaça entre le soleil et la terre, qu’il attrapa les rayons du soleil et que l’herbe se mit à reverdir. Le
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nuage se mit à pleuvoir à grosses gouttes, tant et si bien que les rivières débordèrent et que les inondations emportèrent des maisons et détruisirent les cultures. Cependant, l’eau tomba sur un rocher qui ne céda pas ; elle rejaillit en de nombreux torrents, mais le rocher ne céda pas et le fait que le rocher ne capitule pas devant son pouvoir la mit très en colère, son pouvoir était vain, elle n’était pas satisfaite. Elle déclara : « Ce rocher a un pouvoir supérieur au mien ; je veux devenir ce rocher ! » L’ange revint et la transforma en rocher, immuable, sous le soleil comme sous la pluie. Puis un homme arriva avec une pioche, un burin et un gros marteau, il tailla des pierres dans le rocher et le rocher se plaignit : « Comment se faitil que cet homme ait plus de pouvoir que moi et qu’il taille des pierres dans mon flanc ? » Il n’était pas satisfait ! Il pensa : « Je suis plus faible que lui, je veux être cet homme. » L’ange descendit du paradis, disant : « Si tel est ton souhait ! » Il redevint tailleur des pierres. Et par un travail ardu, il taillait des pierres dans le rocher et travaillait très dur pour son maigre salaire – mais il fut satisfait. » La fin de la légende est peu vraisemblable, il est peu probable que cet homme se soit contenté d’être redevenu tailleur de pierre. Mais retenons la leçon : l’être humain est, par essence, un éternel insatisfait. Aussitôt qu’un besoin est satisfait, un autre se pointe déjà, qui le rend malheureux. Donc, affranchissons-nous de notre futur ; le bonheur c’est maintenant !
Mouftaou Badarou
à mon humble avis
MIEUX VAUT LA PRECIPITATION QUE L’INACTION
Vous voulez être heureux, eh bien ! soyezle ! Tout de suite !
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Sommaire A mon humble avis 3
Kaléïdoscope POLITIQUE 7 BUSINESS 8-9 SHOWBIZ 10 MUSIQUE 11 SPORT 12
EN VEDETTE
Faria Ichola, fondatrice de Glutathione Cosmetics à New-York 14-16
VOS DROITS Familles, Lucie Guchet vous conseille 20-21
FOCUS
Algérie : Qu’est-ce qui fait courir Chakib Khelil ? 23
GRAND ANGLE
Péan le pyromane 24-27 Péan, le rancunier 28 Péan, le partisan 29
ECLAIRAGE
Le diktat des agences de notation 17 Les fonds souverains, quelle utilité ? 18 Comment les libyens se sont fait gruger 19
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SPéCIAL GABON ALI BONGO ONDIMBA : “Dire moins, agir plus…” 31 La question de la stabilité politique au Gabon 32 L’activiste Lanlaire, naïf ou manipulé ? 33 Le PDG chasse ses dissidents 34-35 Le Plan stratégique Gabon émergent 36 Les mesures phares pour la création d’emplois 37-38 La Couverture Maladie Universelle 39 Le pari de la renovation 40-41 Le développement des infrastructures routières 42 Port-Gentil fait peau neuve 43 Jean-Fidèle Otandault : un homme à poigne à la tête de la direction du Budget
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Le programme graine : Le Gabon vers l’autosuffisance alimentaire ? 48-49 La zone économique de Nkok 50 La Couverture Maladie Universelle s’étend aux provinces 51 MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
Le port minéralier de Libreville 52 L’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda 53 Le Grand Prix de l’Excellence 54 La station piscicole de la Peyrie à Libreville 56 Les manœuvres médico-militaires 57 Du matériel neuf pour le ministère de l’Intérieur 58 La Journée citoyenne à Libreville 59 La culture gabonaise à l’honneur 61 Les sportifs gabonais à l’honneur 62 Les préparatifs de la CAN 2017 63 La Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille 64 Une institution religieuse impliquée dans le social 65 Quel avenir pour AFRICA N°I ? 66
CULTURE
Le musée du quai Branly célèbre ses 10 ans 68
bon à SAVOIR
Comment cultiver la confiance en soi 70
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Kaléïdoscope Plusieurs soldats accusés de rébellion contre Museveni, en Ouganda La question de la révision de la constitution ivoirienne Elu en octobre 2015 pour un second mandat, le chef de
Politique
Pages rassemblées par ROGER LEVRY
L’armée a annoncé, en Ouganda, le vendredi 10 juin dernier, avoir mis aux arrêts au moins 30 personnes pour complot contre le gouvernement du président Yoweri Museveni, dont un député de l’opposition (Michael Kabaziguruka) et des militaires. Les prévenus sont accusés d’être liés à un groupe rebelle et de vouloir mener une rébellion armée pour déstabiliser le pouvoir en place depuis 30 ans. Le leader de l’opposition, Kizza Besigye, pour sa part, est inculpé de trahison après avoir organisé avec son parti, après le scrutin, une prestation de serment alternative où il a été intronisé président. Pour cet affront fait au président ougandais, l’opposant en chef est en prison depuis le 11 mai.
l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a décidé de faire réviser la Constitution. Après avoir installé, le mardi 31 mai 2016, un comité d’experts avec à sa tête le juriste Ouraga Obou, chargé de faire des propositions dans un délai d’un mois en vue de la révision de la Constitution, le Président ivoirien a, courant juin, rencontré toutes les couches socio professionnelles (l’opposition, la Chambre des rois et chefs traditionnels, les chefs religieux et les représentants de la Société civile), pour recueillir leurs contributions. L’opposition, avec en tête le FPI dirigé par Pascal Affi N’Guessan, a émis des réserves quant à la composition dudit comité et a demandé la participation de représentants de toutes les couches de la société ivoirienne. Le Président Ouattara, quant à lui, entend faire introduire un poste de vice-président dans la nouvelle Constitution, lequel poste pourra échoir à Amadou Gon Coulibaly, l’actuel secrétaire général de la Présidence, dans sa mise en orbite pour la présidence d’octobre 2020. Le referendum pour la révision de la loi fondamentale ivoirienne devra se tenir en septembre-octobre, avant les législatives de novembre-décembre 2016. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
Eto’o, trouble-fête politique en 2018 au Cameroun ? Samuel Eto’o, déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun, suscite toujours des commentaires controversés de ses compatriotes depuis sa conférence de presse, le jeudi 31 mars dernier. Le footballeur a motivé sa candidature par le fait que son pays a besoin d’une nouvelle gouvernance pour sortir le peuple camerounais de plusieurs années de souffrances, mais beaucoup ne donnent pas cher de son ambition, la succession au Président Paul Biya étant peu probable en dehors du sérail présidentiel. D’ailleurs, au sein du RDPC (parti présidentiel), les violons ne sont guère accordés sur la pertinence d’organiser une élection présidentielle anticipée en 2018.
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Kaléïdoscope BUSINESS
Pages rassemblées par ROGER LEVRY
Le Maroc investit en masse en Côte d’Ivoire
Le Maroc est désormais le principal investisseur étranger en Côte d’Ivoire à bénéficier des allégements du code des investissements, avec ses 22% d‘investissements agréés en 2015. Le royaume chérifien réalise ainsi un prodigieux bond en avant, après avoir représenté seulement 2% de ces investissements en Côte d’Ivoire en 2014, une année au cours de laquelle l’Ile Maurice et la France avaient été les principaux bénéficiaires, avec respectivement 26% et 12% d’investissements réalisés. Le royaume chérifien a donc injecté environ 147 milliards de FCFA, soit 224 millions d’euros, dans l’économie ivoirienne qui a ainsi recueilli un total de 670 milliards de FCFA, soit 1,02 milliards d’euros d’investissements agréés au cours de l’année 2015. Le reste du tableau est complété par les investissements provenant de la France et du Burkina Faso, de l’ordre de 16% et de 11%. Le nouveau poids du Maroc dans l’économie ivoirienne reflète l’état des relations économiques entre la Côte d’Ivoire et le royaume chérifien, marquées par trois visites successives du Roi Mohamed VI depuis 2013, dont la dernière date de début juin 2015. Ces relations sont portées par plus d’une soixantaine d’accords de coopération dans des domaines aussi variés que les finances, le Tic, les Btp, les mines, le tourisme, l’agriculture et le commerce.
Reprise officielle de l’exportation du diamant en RCA
Un stock de 3703 carats (un kilo) de diamants centrafricains sera bientôt exporté, ce qui marque la reprise officielle des exportations en République centrafricaine, un an après la levée partielle de l’embargo. Cette première expédition de 3703 carats, contre une moyenne annuelle d’environ 300.000 carats, avant la crise, s’opérera après vérification par les services du gouvernement. Ces diamants proviennent de la zone de la Mambéré-Kadéi, à l’ouest du pays, à 400 km de Bangui. L’annonce a été faite le lundi 6 juin dernier par Mboli Fatrane, ministre centrafricain des Mines, presqu’un an après la levée partielle de l’embargo décrétée le 26 juin 2015, lors de la clôture de l’intercession du processus de Kimberley à Luanda (Angola). La Centrafrique avait ainsi été autorisée à exporter son diamant en provenance ds régions de l’ouest et du sud-ouest.
Corsair reprend ses dessertes Abidjan-Paris La compagnie aérienne française Corsair International a repris ses vols Abidjan-Paris depuis le lundi 13 juin dernier, après les avoir suspendus en fin 2015. Cette fois-ci, la direction générale de cette compagnie a décidé de 4 vols par semaine, contre trois avant la suspension de ses activités, soit lundi, jeudi, vendredi et dimanche. Principal concurrent d’Air France, Corsair propose, à l’occasion de son retour dans le ciel ivoirien, une «promotion au départ de Paris à 559 euros aller-retour» pour des voyages entre le 18 août et le 12 décembre 2016.
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Kaléïdoscope Le forum Discop Dubaï, du 29 au 31 janvier 2017
L’événement, qui aura lieu du 29 au 31 janvier 2017, a été présenté en marge de Discop Afrique (Côte d’Ivoire) le 31 mai dernier en fin d’après-midi, au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. Le Discop Dubaï réunira à l’hôtel Madinat Jumeirah Resort toutes les structures opérant dans l’industrie du divertissement et en quête de nouveaux marchés et de partenaires. Lancé en 2008, Discop Africa s’est imposé comme le rendez-vous incontournable et le plus attendu d’Afrique pour les industries de la création et de la vente de contenus télévisuels où, pendant trois jours, se rassemblent acheteurs, vendeurs, distributeurs et producteurs de films, de programmes Tv, de droits d’adaptation et de chaînes packagées. Discop Africa se tient deux fois par an : à Johannesburg (en fin d’année) et à Abidjan (en milieu d’année). L’événement se déporte vers le Moyen Orient, précisément à Dubaï, en début d’année désormais.
Dr. Dre, un redoutable homme d’affaires
BUSINESS
Pages rassemblées par ROGER LEVRY
Pionnier du rap américain, «élu» musicien le mieux payé de la planète par le magazine américain Forbes, Dr Dre a vendu des millions de disques en tant que rappeur, mais a aussi aidé à produire des albums qui ont marqué la musique hip hop. Il a été, notamment, le producteur d’Eminem ou encore de 50 Cent. Redoutable homme d’affaires, il a cofondé avec son ami Jimmy Lovine la société de production de casques audio «Beats by Dre», grâce à laquelle il détient 40 % des parts de marché des écouteurs aux Etats-Unis. Il a ainsi porté le marché des casques audio de 1,8 milliards de dollars, en 2011, à 2,4 milliards, en 2012.
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Vous envisagez d’investir au Congo ? Vous souhaitez en savoir davantage sur l’environnement et les opportunités à saisir sur le marché congolais ? L’Agence pour la Promotion des Investissements vous accompagne à chaque étape 5e et 6e étages Immeuble Bernard Yoka - Rond-point La Coupole Centre ville, Brazzaville Tél : 242 04 475 08 73 Email : apicongo.bzv@gmail.com www.apicongo.com
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Kaléïdoscope showbiz
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VoxAfrica s’adjuge les droits télé de The Voice Afrique francophone
La salle Balafon du Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan (Côte d’Ivoire) a abrité, le vendredi 27 mai dernier, la cérémonie de lancement officiel de The Voice Afrique francophone. C’est la chaîne panafricaine VoxAfrica qui a obtenu les droits télé de la franchise The Voice. Le grand show télévisé international diffusé dans plus de 165 pays arrive maintenant en Afrique francophone. Il s’était déjà installé en Angola, en Afrique du sud et au Nigeria. 17 pays (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, République centrafricaine, Cameroun, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Tchad, Togo, Sénégal, Rwanda, République du Congo) sont concernés par cette capsule qui va comprendre 17 épisodes déclinés sur 17 semaines, pour découvrir la plus belle voix d’Afrique francophone. Tout commence par les auditions tous azimuts à partir du 15 octobre et jusqu’au 19 novembre, avant d’arriver aux battles, du 26 novembre au 17 décembre, et aux Knock out, à partir du 24 décembre jusqu’au 31 décembre. Après, ce sera au tour des lives dès le 7 janvier 2017 et jusqu’au 28 du même mois. La grande finale aura lieu le 4 février avec le 5e live. Les castings en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale ont eu lieu, respectivement, les 18 et 19 juillet 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire et les 22 et 23 juillet 2016 à Douala au Cameroun.
L’Ivoirien Jean-Louis Koula dépoussière «Les frasques d’Ebinto» Basé aux Usa depuis 2011, Jean-Louis Koula a pris sur lui d’adapter au cinéma le roman à succès «Les frasques d’Ebinto», de son compatriote Amadou Koné, lui aussi installé aux Etats-Unis où il assure des cours de littérature à l’université de Georgetown à Washington D.C. Le premier clap de ce film éponyme a été donné, en mai dernier, à Njem, un village près de Jacqueville (Côte d’Ivoire), par la Grande Chancelière de l’Ordre national Henriette Dagri Diabaté, parraine de l’événement. Le film sera tourné dans les villes de Jacqueville, Grand-Bassam et Abidjan, avec en casting les actrices Isabella Maya, Aurélie Eliam et Jeanne Tessia.
L’acteur Denzel Washington, réalisateur de … «Grey’s Anatomy» L’acteur américain Denzel Washington s’est fait coacher par son épouse, grande fan de la série«Grey’s Anatomy», avant d’en mettre en scène un épisode. Ainsi a-t-il réalisé l’épisode 9 de la saison 12. Par ailleurs, il a rejoint son réalisateur fétiche, Antoine Fuqua, pour «Les 7 mercenaires» dont la sortie est prévue pour le 28 septembre prochain.
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Kaléïdoscope MHD, la nouvelle star des ados, nominé aux BET Awards De son vrai nom Mohamed Sylla, le prince de l’Afrotrap, a été nominé aux BET Awards dans la catégorie BET new International Act. Cette nomination est due aux nombreux votes du public sur les réseaux, qui témoigne du grand engouement du public pour son concept d’Afrotrap. Cette grande soirée de distinction s’est tenue le dimanche 26 juin dernier, aux EtatsUnis. Phénomène de l’«afro trap» MHD, né le 28 novembre 1994 à La Roche-sur-Yon, en Vendée (France), est un rappeur français d’origine sénégalo-guinéenne. Précurseur de l’«afro trap», ce mélange de musiques aux sonorités africaines et de trap, le jeune homme de 21 ans faisait partie du groupe «19 Réseaux», formé avec des amis de quartier. Son premier album éponyme est sorti le 15 avril 2016 et regroupe six titres afro trap et deux autres en featuring avec Fally Ipupa et Angélique Kidjo. Cette œuvre, qui cartonne en ce moment s’est écoulée à 12 695 exemplaires lors de sa première semaine d’exploitation.
Le grand retour de Marcus Miller
MUSIQUE
Pages rassemblées par ROGER LEVRY
Selon le magazine économique américain «People with money» et sa très attendue liste des «musiciens les mieux payés du monde» publiée le 9 juin dernier, le jazzman Marcus Miller aurait amassé entre les mois de mai 2015 et mai 2016 la prodigieuse somme de 75 millions d’euros, soit une hausse d’environ 40 millions par rapport à l’année précédente. Pour établir son classement, le magazine se réfère aux gains directs, mais également aux revenus issus des partenariats publicitaires, des royalties et de tout autre investissement. D’après les calculs, le musicien-entrepreneur pèserait près de 215 millions d’euros. Outre ses gains professionnels, il doit son immense fortune à de judicieux placements boursiers, à un patrimoine immobilier conséquent et au très lucratif contrat publicitaire avec les cosmétiques Cover-girl. Il possède également plusieurs restaurants à Washington (dont la chaîne « Chez l’gros Marcus »), un club de football à New York, et est également impliqué dans la mode adolescente avec une ligne de vêtements «Miller Séduction». Il a de même lancé sa propre fragrance de parfum «L’eau de Marcus».
Pour son management, Tiwa Savage signe chez Roc Nation de Jay-Z C’est maintenant officiel. Pour son management, la star nigériane Tiwa Savage fait désormais partie, depuis début juin, de l’écurie Roc Nation, label de l’Américain Jay-Z. C’est à New York qu’accompagnée de son producteur Don Jazzy, elle a paraphé son contrat, donnant ainsi une nouvelle orientation à sa carrière prometteuse.
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Kaléïdoscope SPORT
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Stephen Curry des Golden States Warriors, des statistiques hors du commun
Élu le 10 mai dernier, Mvp (Most valuable player) de la saison régulière après un sacre historique, le meneur de Golden State obtient, pour la première fois, l’unanimité des 131 votants qui le hissent à la première place. Derrière lui, Leonard Kawhi (San Antonio Spurs) deuxième, et LeBron James (Cleveland Cavaliers) troisième. Encore plus que l’an passé, où ses Warriors et lui bénéficiaient d’un certain effet de surprise, Stephen Curry a donné l’impression de survoler la concurrence et parfois même de révolutionner le jeu cette saison, avec son style ultra spectaculaire.
Bailly, première recrue de l’ère Mourinho !
Comme pressenti depuis plusieurs jours, Éric Bailly s’est officiellement engagé pour 4 ans (plus 2 années en option) en faveur de Manchester United le mercredi 8 juin dernier. Le défenseur central ivoirien débarque avec l’étiquette de première recrue de l’ère Mourinho. Club de l’international ivoirien depuis janvier 2015, Villarreal devrait percevoir entre 30 et 40 millions d’euros dans la transaction, réalisant une importante plus-value puisque Bailly avait rejoint le Sous-Marin jaune en provenance de l’Espanyol Barcelone en janvier 2015 pour « seulement » 5,7 millions d’euros.
La Chambre Internationale pour le Conseil et la Promotion (CICP) « RSE et Commerce Extérieur » om « RSE et internationalisation des PME : Comment les PME peuvent elles se roup.c w.cicpg w servir de la RSE pour pénétrer de nouveaux marchés » w / / http: Consultant Développement des Entreprises, Président de la CICP
Les offres du cabinet BASYCA s’étendent du conseil à l’intégration des systèmes d’information en passant par : � une maîtrise parfaite du modèle économique du business ou du projet de ses clients ; � des démarches méthodologiques adaptées au client ; � l’assistance dans l’exécution des tâches du client ; � la formation et l’éxécution du changement de stratégie. Ces points nous permettent d’être en parfaite adéquation avec les offres de nos clients, dans un environnnement de mutations, au travers de trois gammes de services : � BASYCA Consulting � BASYCA Solutions � BASYCA Financement Le Cabinet BASYCA est basé à Cotonou au Bénin Directeur général : Anzize Badarou Tél 00 229 96 96 29 29 00 229 96 86 58 58 anzize.badarou@basyca-group.com www.basyca-group.com
En vedette dans MANAGERS Afrique
FARIA ICHOLA, Fondatrice de Glutathione Cosmetics à New-York
« Pour moi, l’espace anglophone offre plus d’opportunités d’affaires que l’espace francophone… » Elle a toujours rêvé de cosmétique depuis son enfance. Après avoir côtoyé des célébrités mondiales sept ans durant, elle est aujourd’hui à la tête de Glutathione cosmetics, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 500 000 euros. Par MOUFTAOU BADAROU
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EN VEDETTE
De Cotonou à New-York, pouvez-vous retracer votre parcours pour nos lecteurs ? J’ai fait mes études primaires et secondaires à Cotonou, puis étudié l’anglais pendant un an à Accra au Ghana. Ensuite, après trois années d’études universitaires au Canada, sanctionnées par un bachelor en Ressources humaines et Business and administration, la tête pleine de rêves, j’ai préféré m’établir à New york en 2008, parce que c’est juste à côté du Canada et aussi parce que l’espace anglophone offre plus d’opportunités que l’espace francophone. C’est une aire géographique beaucoup plus développée et plus riche. Le bunsiness ici porte l’empreinte évidente du dynamisme. Aussi, je ne regrette point de m’être établie à New York. Quoiqu’ayant déjà voyagé dans plus de 46 pays à travers le monde, je reviens toujours à mon port d’attache, car New York est la ville que j’aime le plus au monde. Ici, la réussite est vraiment à la portée de tous, il n’y a pas de frein ou de barrières, on peut gravir tous les échelons pour arriver au sommet. Ici, comme on dit « The sky is the limit ». Moi, j’ai en plus eu la chance d’avoir bénéficé de la Greencard américaine avant de faire une formation pour occuper un poste d’office manager dans une agence de tourisme. Ensuite j’ai travaillé ave Madonna pendant sept ans au poste d’assistante familiale puis assistante personnelle, personal assistant. Les sept plus belles années de ma vie professionnelle... J’ai beaucoup appris de cette star mondiale, de son entourage et de son milieu artistique. Côtoyer ce milieu m’a été très formateur et enrichissant. Quel lien gardez-vous avec le Bénin ? Vous savez, ma nationalité américaine et mon immersion dans la société américaine ne remettent pas en cause mon authenticité. Je suis avant tout Béninoise. Tenez, je mets un point d’honneur à rentrer au Bénin une ou deux fois par an pour voir ma famille.
Quel est votre objet fétiche ? Smartphone ou Tablette numérique ? Mon objet préféré, tous ceux qui me fréquentent le savent, c’est mon Smartphone. J’en ai deux, un Iphone pour le travail et un Samsung pour les communications personnelles. Quel est le meilleur film que vous ayez vu et le meilleur morceau de musique que vous ayez entendu ? Mon film préféré, c’est Le diable s’habille en Prada. Je peux le regarder cent fois. Ce film relate un peu ma vie. Quand j’ai commencé à travailler avec Madonna, j’étais la petite cendrillon africaine au milieu des Blancs. C’est progressivement que je me suis imposée, au point de devenir incontournable. A tel point qu’elle m’appelle et m’envoie des cadeaux à mon anniversaire. Un priviliège rarement accordé à un collaborateur. Quel est votre plat favori ? J’adore la nourriture africaine. Mon plat préféré est d’abord le gombo, ensuite l’attiéké-poisson. Moi-même, j’aime cuisiner, et je peux même me vanter d’être bonne cuisinière. Vous êtes plutôt dépensière ou économe ? Je suis très économe. Ça, je le tiens de mon père. Quand je veux acheter quelque chose, je regarde d’abord le meilleur prix. Je préfère investir mes gains que de les gaspiller dans des dépenses inconsidérées. Quelles sont les trois qualités que vous exigez de votre partenaire ? La première, c’est qu’il soit protecteur. Il doit penser à sa famille, non pas superficiellement mais au point de faire passer les besoins de sa famille avant les siens. Ensuite, il doit être battant et ambitieux. Pas forcément riche, mais il doit avoir soif de réussir. Enfin, il doit être généreux. Etre généreux, ce n’est pas forcément donner de l’argent, mais c’est être serviable et penser aux autres.
«J’ai travaillé avec Madonna pendant sept ans au poste d’assistante familiale puis assistante personnelle. Les sept plus belles années de ma vie professionnelle...»
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Le diktat des agences de notation L es agences de notation imposent leurs analyses financières aux gouvernements et aux entreprises car leurs appréciations sur la santé financière des uns et des autres influencent les marchés financiers. La Grèce en sait quelque chose, qui a vu sa note abaissée de trois crans par Standard & Poor’s avant d’être plongée dans la crise de sa dette souveraine. La panique qui s’est emparée des marchés a failli compromettre son plan de sauvetage. Quels sont ces donneurs de mauvaises notes ? Aujourd’hui, trois grandes agences s’octroient 94% du chiffre d’affaires mondial de la profession. Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch. Leur vocation est de vérifier qu’un pays, une société ou un produit financier est capable de rembourser l’argent avancé par les investisseurs. Leurs équipes collectent d’abord des informations, en tenant compte de plusieurs paramètres pour les pays : le produit intérieur brut par habitant, l’inflation, l’endettement et la qualité du management et la stratégie de celui-ci. Pour les produits financiers, ces équipes décortiquent leur composition, la qualité de la banque qui les a conçus ou qui les commercialise. Tout ceci permet aux agences de notation d’attribuer une note à un pays ou à un produit financier. Cette note varie de
AAA, pour les placements les plus sûrs (par exemple la dette de la France) jusqu’à la note DDD, pour les placements jugés irrécupérables (une entreprise au bord de a faillite, par exemple). La note permet ainsi aux investisseurs de savoir à qui prêter leur argent. Mais elle est également précieuse pour les emprunteurs, pays ou entreprises, car une bonne note leur permet de payer un taux d’intérêt peu élevé. Deux critiques sont souvent adressées à ces agences de notation donneuses de leçons : la première est qu’elles se trompent souvent : 90% des produits financiers notés AAA avant 2008 sont aujourd’hui considérés comme des titres toxiques.
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La seconde critique –plus grave- est que, pour préserver leurs juteuses rémunérations, elles ont dissimulé la vérité sur les entités ou les produits qu’elles étaient chargées d’apprécier. En effet, depuis 1970, ce ne sont plus les investisseurs en manque de certitudes qui paient les informations qu’elles leurs donnent, mais les pays et les entreprises qu’elles notent. En avril 2010, un rapport de 580 pages d’une commission d’enquête du Sénat américain a mis en lumière les manipulations de chiffres par ces agences de notation dans le but d’«adoucir leurs notes sur leurs bons clients ». Ceci, évidemment, au détriment des investisseurs et des épargnants. BACHIROU NALLA
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ECLAIRAGE
Les fonds souverains, quelle utilité ? Les fonds souverains sont des sociétés de placement financiers détenus par les Etats. Egalement appelés Sovereign wealth funds, ils gèrent l’épargne nationale et l’investissement dans des placements variés (actions, obligations, immobilier, etc.) Il en existe aujourd’hui une quarantaine. Certains s’appuient sur les réserves de leurs banques centrales, comme China Investment Corporation, ou sur les retraites de leurs citoyens, à l’instar du Government Pension Fund Global norvégien, mais près des 2/3 tirent leurs richesses de l’exploitation de certaines matières premières, en particulier des richesses pétrolières et gazières. Par ROLAND DANA
L
e premier fonds souverain a été créé par le Koweït en 1953. Puis, le mouvement est devenu planétaire. Même la France dispose depuis 2008 d’un Fonds Stratégique d’Investissement, doté de 20 milliards $. En 2015, les fonds souverains ont accumulé 3 500 milliards $ de réserves, un chiffre en hausse de 24% par an au cours des trois dernières années, d’après le cabinet d’analyse américain Global Insight. Les plus puissants sont la Chine (1200 milliards $), la Russie et le Koweït et ceux ayant connu le plus fort taux de développement ont été le Nigéria (+291%) et Oman (+256%). Au mois de janvier 2016, le montant des acquisitions réalisées par des fonds souverains s’est élevé à 20,6 milliards, soit près du tiers des
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opérations de fusion-acquisition faites par de tels fonds en 2015. Enjeux Ces abondantes ressources financières ne sont pas investies localement. Par l’intermédiaire de leurs fonds souverains, les Etats injectent ces sommes à l’étranger. Or, en raison de l’origine des ressources investies, la puissance financière des fonds souverains effraie certains Etats d’accueil (essentiellement les pays occidentaux). En effet, les liquidités ainsi placées à l’étranger proviennent des Etats eux-mêmes : certains fonds souverains pourraient se désintéresser de la seule recherche de profits économiques pour satisfaire les intérêts politiques et géostratégiques des Etats
dont ils émanent. C’est pourquoi différents textes législatifs, tant au niveau national qu’au niveau communautaire, sont en projet afin de limiter les possibilités d’investissement de ces fonds. Mais de tels textes sont susceptibles de heurter les accords internationaux relatifs à la liberté d’investissement, comme le Code de l’OCDE ou les nombreux traités bilatéraux de protection des investissements. Steffen Kern, ancien responsable de la politique des marchés financiers internationaux à la Deutsche Bank, considère que « trop de responsables occidentaux voient ces fonds comme des menaces alors qu’ils peuvent représenter un afflux important de capitaux frais ». Ainsi, les fonds souverains ont naguère joué un grand rôle dans le secteur de la finance internationale en investissant dans plusieurs banques de premier plan affaiblies par la crise des subprimes. Fin 2007, par exemple, China Investment Corporation avait pris 9,9% du capital de Morgan Stanley.
Une solution au sous-développement ? Selon Robert Zoellick, directeur général de la Banque Mondiale de 2007 à 2012, les fonds souverains constituent une solution au sous-développement de l’Afrique. Ce continent (dont 17 pays non pétroliers ont réalisé une croissance de 5,5 % en moyenne entre 2010 et 2015 et 8 pays exportateurs d’or noir, une croissance de 8%) présente de réelles perspectives économiques. Ainsi, il encourage les fonds souverains à investir 1% de leurs actifs dans des prises de participation en Afrique subsaharienne afin de mettre les liquidités mondiales à long terme au service du développement et de la promotion des investissements.
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ECLAIRAGE
Comment les libyens se sont fait gruger La déroute financière de la Libyan Investment Authority (LIA) sous l’ère Kadhafi fait penser à la parabole de l’homme riche, mais naïf, assis à une table de poker en compagnie de joueurs très avisés. Par BACHIROU NALLA
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réée en juin 2007 avec un fonds initial de 40 milliards de dollars, la LIA avait ensuite été alimentée à hauteur de 70 milliards $, mais avait multiplié des spéculations risquées dans des institutions financières occidentales, croyant pouvoir réaliser des plus-values substantielles. Par exemple, sur 1,8 milliard $ confiés à la Société Générale pour être investis, 900 millions avaient été perdus dans des produits financiers « structurés ». Ce sont des produits résultant d’une combinaison d’actions, d’obligations et de dérivés. Goldman Sachs avait, quant à lui, reçu 1,3 milliard $ de la Libyan Investment Authority. Deux ans plus tard, il n’en restait que … 25 millions $. Une paille ! Les investissements hasardeux de Goldman Sachs avaient ainsi fait perdre 98% de leurs avoirs aux Libyens. Ces investissements se déclinaient comme suit: neuf fonds de titres à haut risque, une spéculation sur les devises de pays émergents et des actions achetées à Citi Group, Banco
Santander, l’assureur Allianz ainsi qu’à EDF. Ces pertes avaient logiquement mis Mustafa Zarti, le patron de la LIA, hors de lui. Ne voulant rien entendre, il avait exigé le remboursement de la totalité des avoirs de son institution dans les livres de la Goldman Sachs. En mai 2009 donc, M. Zarti repoussa l’offre à lui faite par Goldman Sachs d’acquérir 5 millions d’actions préférentielles au prix de 3,7 milliards $. En juin 2010, nouvelle offre «généreuse», et nouveau refus de M. Zarti. Le dialogue débuté en mai 2010 avec la direction de Goldman Sachs fut brutalement suspendu par M. Zarti au mois de juillet 2010. Face à la furie du patron Libyen, le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Craig Blankfein, a dû faire rapatrier ses représentants en Libye sous escorte d’agents de sécurité. La Libya Investment Authority n’aura finalement aucun remboursement, avant qu’une insurrection armée n’éclate opportunément en Libye, et que l’Administration américaine ne décide du gel des avoirs libyens aux Etats-Unis ; 37 mil-
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Mustafa Zarti était également membre du conseil d’administration de la National Oil Corporation basée au Pays-Bas, et vice-président de la First Energy Bank à Barhein. Il est aujourd’hui chef de projet à Mancon Investment Ltd aux Emirats Arabes Unis.
liards $ d’avoirs libyens sont ainsi restés bloqués jusqu’à ce jour dans les banques américaines ; dont 1,7 milliard engloutis dans les tonneaux des Danaïdes de la banque Goldman Sachs. 37 milliards $ ! Combien d’entreprises performantes auraient été fondées, combien de routes et d’hôpitaux construites, ainsi que d’autres infrastructures profitables aux populations ? Moralité de l’histoire : les dirigeants africains feraient mieux de réinvestir « leur » argent en Afrique au lieu de le planquer dans les banques occidentales.
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ECLAIRAGE
Vos droits Familles, Lucie Guchet vous conseille
A quelles conditions peut-on obtenir le congé maternité ? maladie et maternité des travailleurs non salariés ont également droit aux indemnités journalières. Pour en bénéficier, il est nécessaire de déclarer la grossesse avant la fin de la 14e semaine. Cette déclaration est attestée par le document médical constatant la passation du 1er examen prénatal et la date de celui-ci. Un guide de surveillance de la grossesse lui est alors envoyé. Il est indispensable de suivre les différents examens médicaux obligatoires pendant et après la grossesse. Le premier examen doit avoir lieu avant la fin du 3e mois de grossesse. Les examens suivants doivent ensuite avoir une périodicité mensuelle, à partir du 4e mois de grossesse. Pour une grossesse normale de neuf mois, le nombre total d’examens est de 7. En outre, la maman devra subir un examen médical dans les 8 semaines qui suivent l’accouchement. Les salariées bénéficient d’une autorisation d’absence sur leur temps de travail pour passer leurs examens prénataux, sans retenue de salaire. Avant le congé maternité, il faut avertir l’employeur par lettre recommandée avec avis de réception et joindre un certificat médical, puis adresser à la caisse de sécurité sociale l’attestation fournie par l’employeur, qui est utilisée dans le cas aussi bien de la maternité que de l’assurance maladie. On peut alors être remboursée à 100% des frais médicaux et pharmaceutiques relatifs à la grossesse (exceptés les médicaments à vignette bleue, remboursés à 35%) à partir du 6e mois de grossesse… Les femmes enceintes ont droit au remboursement des soins de grossesse et d’accouchement. Celles qui sont personnellement assurées ont droit au congé maternité et aux indemnités journalières, si elles comptabilisent au moins 10 mois d’immatriculation à la sécurité sociale. Les femmes relevant à titre personnel du régime d’assurance
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ECLAIRAGE Qui obtient l’autorité parentale à la suite d’un divorce ? L’autorité parentale peut être définie comme étant un ensemble de droits et d’obligations ayant pour but ultime et primordial l’intérêt de l’enfant. Cette autorité incombe aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant, afin de le protéger en matière de sécurité, santé et moralité, et d’assurer son éducation. Les parents doivent associer l’enfant aux décisions le concernant, selon son âge et son degré de maturité. Chaque parent a l’obligation de contribuer à l’entretien et à l’éducation de ses enfants à proportion de ses ressources et de celles de l’autre parent, ainsi que d’assurer les besoins de l’enfant. Cette obligation peut se poursuivre même lorsque l’enfant est majeur. Les père et mère exercent généralement en commun l’autorité parentale, quel que soit leur statut, qu’ils soient mariés ou non, séparés ou divorcés. Si les père et mère ne sont pas mariés, et qu’ils ont reconnu leur enfant dans l’année de sa naissance, ils exercent en commun l’autorité parentale. Si l’un des parents décède ou est privé de l’exercice de l’autorité parentale, l’autre parent exerce seul cette autorité. Dans certaines circonstances, le Juge aux affaires familiales peut confier l’exercice de l’autorité parentale à l’un des deux parents. A défaut d’accord entre les parents, le juge accorde au parent qui n’a pas l’exercice de l’autorité parentale, un droit de visite et d’hébergement. Mais le parent qui n’exerce pas l’autorité parentale conserve le droit et le devoir de surveiller l’entretien et l’éducation de l’enfant et doit être informé des choix importants pour la vie de son enfant.
Qu’est-ce que l’allocation de soutien familial ? Peuvent bénéficier de cette allocation, les personnes qui assument la charge d’un enfant orphelin de père et ou (et) ou de mère, d’un enfant dont la filiation n’est établie que d’un côté, d’un enfant dont le(s) parent(s) ne fait (font) pas face à l’obligation d’entretien ou de versement d’une pension alimentaire.
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L’importance du livret de famille Le livret de famille avec filiation complète peut être demandé comme pièce justificative lors de l’établissement de certains papiers (carte nationale d’identité, passeport). Il indique les nom, date et lieu de naissance des parents. Il comporte, en général : - l’extrait de l’acte de mariage des époux (ou parents) - les extraits des actes de naissance des enfants - les actes de décès des enfants morts avant leur majorité - les extraits des actes de décès des époux (ou parents) Sachez qu’il existe 5 types de livrets de famille : - le livret de famille des époux - le livret de famille de la mère d’un enfant naturel - le livret de famille du père d’un enfant naturel - le livret de famille commun du père et de la mère d’un enfant naturel - le livret de famille du père ou de la mère d’un enfant adopté.
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FOCUS algérie
Qu’est-ce qui fait courir
Chakib Khelil ?
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epuis son retour au bercail, l’ancien ministre de l’Energie et des mines a entrepris une tournée stratégique dans les Zaouïas, les fameux cercles religieux musulmans. L’homme semble être engagé dans la course à la magistrature suprême, suscitant la peur des opposants de le voir à la tête de l’Algérie. De source bien informée, le mandat d’arrêt international délivré contre cet ancien ministre serait une machination de la classe politique pour ternir son image. Mais l’homme reste impertubable, convaincu de sa bonne étoile et de sa légitimité, galvanisé par l’accueil chaleureux des Algérois le 17 mars dernier, lors de son retour au pays. Ainsi, ses visites publiques et médiatiques dans les zaouïas participent de sa stratégie bien huilée de conquête du pouvoir. Ce rapprochement avec la religion rappelle celui d’Abdelaziz Bouteflika dans les années 1990, peu avant son accession à la présidence de la République. De retour en Algérie après une longue « traversée du désert » entamée après son retrait du pouvoir en 1981, Bouteflika avait assidûment fréquenté les zaouïas. Mais ses visites dans ces lieux de prière, de recueillement et de mysticisme vénérés par les populations locales se faisaient alors dans la discrétion. Mais les temps ont changé. Toutefois, Chakib Khelil n’a pas légalement le droit de se présenter à l’élection présidentielle. L’article 87 de la Constitu-
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tion algérienne, amendée en février 2016, dispose en effet que « pour être éligible à la présidence de la République, le candidat doit attester de la nationalité algérienne d’origine unique du conjoint [et] il doit justifier d’une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de dix années précédant le dépôt de candidature. » Or l’épouse de Chakib Khelil, Najat Arafat Khelil, également inculpée dans le cadre de l’affaire Sonatrach 2, est américano-palestinienne. Surtout, Chakib Khelil, qui a quitté l’Algérie en mars 2013, a séjourné trois ans ininterrompus aux États-Unis où il a d’ailleurs acquis le titre de résident, ce qui rend sa candidature improbable, sauf à contourner la loi ou à faire modifier la Constitution. LEONCE HOUESSOU
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Péan le pyromane Voudrait-il inciter à une révolte populaire au Gabon qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! En remettant une couche sur la filiation du Président gabonais, Pierre Péan ne joue-t-il pas sciemment au pyromane ? Retour sur la biographie à controverse d’un écrivain iconoclaste. Par YOUCEF ZIREM & ARNAUD VALETTE
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n cas, celui-là. Qui s’en donne à cœur joie à dénigrer le président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Un écrivain atypique, ce Pierre Péan, qui a trouvé un filon en or de livres à scandale, et qui ne se lasse pas d’exploiter ce filon nauséabond. Les sujets de Pierre Péan sont variés, il virevolte d’une thématique à l’autre, d’un continent à l’autre, avec une facilité déconcertante. Le sensationnel rapporte toujours en littérature, surtout lorsqu’il il est mâtiné de politique nationale ou internationale. L’homme ne paie pas de mine. Il est pourtant chargé de mystère, de coups d’éclats littéraires et de retentissants procès. Avec le temps, le journaliste Pierre Péan s’est tissé un réseau impressionnant, ici et là. Il est désormais bien loin, ce temps où il étudiait le droit à Angers. Réussissant à éviter le service militaire en Algérie, alors française, Pierre Péan poursuit ses études à Sciences-Po. De 1962 à 1964, il est coopérant au Gabon. De retour en France, il est journaliste à l’AFP, puis à l’Express et ensuite au Nouvel économiste. L’un de ses premiers livres, sorti en 1974 aux éditions Calmann Levy, est intitulé Pétrole, la troisième guerre mondiale. Tout un programme. C’était l’ère du choc pétrolier où L’OPEP réussissait à tenir tête aux puissances mondiales. En 1977, Pierre Péan publie un autre essai, chez Alain Moreau : Bokassa 1er. Chez Fayard, il fait sortir, cinq ans plus tard, Affaires africaines. Ce livre lui offre une certaine célébrité ; il est vrai que peu de journalistes en France connaissent vraiment l’Afrique. Peu de journalistes, toujours en France, la décrivent également telle qu’elle est, même quand ils la connaissent réellement. Depuis que le roi berbère Massinissa lui a donné son nom, deux siècles avant Jésus, l’Afrique demeure pour de nombreux intellectuels européens une
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énigme. Une énigme qu’ils n’arrivent pas toujours à déchiffrer. Le ridicule ne tue pas Dans les années 1980, Pierre Péan écrit en tant que pigiste dans plusieurs journaux : Libération, Le Canard Enchaîné ou encore Actuel, ce magazine qui voulait révolutionner le journalisme en France. Dans son livre, Une Jeunesse française, François Mitterrand, 1934-1947, paru également chez Fayard en 1994, Pierre Péan va sur les sentiers empruntés par l’ancien chef de l’Etat français durant une certaine époque, pleine de zones d’ombre. Ce livre a eu beaucoup de succès. Le sujet était sensible, surtout la période de l’occupation allemande qui, à bien des égards, reste assez taboue en France jusqu’à aujourd’hui. Il s’est passé tellement de choses bizarres du-
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rant ces premières années de l’occupation. C’est à cette période que Jacques Foccart l’attaque en justice pour une biographie le concernant. Mais le journaliste s’en sort bien, il gagne son procès contre celui qui coordonne les réseaux français de l’ombre en Afrique. Avec Christophe Nick, Pierre Péan consacre un livre à la plus grande chaîne de télévision française de l’époque. Dans TF1, un pouvoir, il est question du fonctionnement de cette télévision, issue de la privatisation d’une chaîne publique. Jusqu’à aujourd’hui, TF1 reste un pouvoir, même si de nombreuses chaînes ont, entre-temps, vu le jour. En 1999, Pierre Péan consacre un livre à Jean Moulin. Ainsi le résistant trahi continuera à hanter la mémoire collective. Avec Richard Labévière, il écrit un livre intitulé Bethléem en Palestine, encore en 1999. Toujours la même année, l’incroyable M. Péan publie un troisième livre, chez le même éditeur, Fayard, qui porte le titre, La Diabolique de Caluire. Le journaliste est déjà, ainsi, dans une fabrique presque
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industrielle de livres. Trois livres en une seule année, peu d’essayistes peuvent tenir un tel rythme. En 2001, il fait sortir, Manipulations africaines, chez Plon. Là, il signe un certain retour en Afrique, un continent dont on peut dire tout et son contraire, sans courir le risque d’être ridicule. Quand on lit dans plusieurs médias occidentaux les chroniques africaines des soi-disant spécialistes du continent, ces spécialistes en spécialisation spécialisante, on se pose souvent des questions. Avec Guy Vadepied, Pierre Péan s’intéresse à un grand industriel français ; il publie alors l’ouvrage polémique Marcel Dassault ou les ailes du pouvoir, aux éditions Fayard, en 2003. C’est la même année qu’il publie, avec Philippe Cohen, un volumineux livre sur le quotidien de référence, Le Monde. La Face cachée du Monde, du contre-pouvoir aux abus du pouvoir est un livre qui fit beaucoup de bruit au sein du microcosme parisien. C’est l’un des tout premiers livres qui osent s’attaquer à cette institution journalistique. Le livre fourmille d’informations croustillantes sur la pratique
journalistique dans ce journal cité toujours comme incontournable par la classe politique. Le quotidien du soir trouve de la peine à réagir aux informations contenues dans le livre ; Pierre Péan et Philippe Cohen y détaillent les méthodes de travail de l’équipe du Monde de cette époque. Toujours des livres à polémique Aux éditions Plon, Pierre Péan fait sortir en 2004 Main basse sur Alger, enquête sur un pillage, juillet 1830. A vrai dire, le pillage en question ne s’était pas limité au mois de juillet 1830. La France colonialiste est restée en Algérie de ce mois de juillet 1830 jusqu’au mois de juillet 1962. Ce qui fait 132 ans d’occupation. Peut-être 132 ans de pillage. En 2005, aux éditions Mille et une nuits, Pierre Péan s’intéresse à la tragédie rwandaise ; il publie Noirs fureurs, blancs menteurs : Rwanda 19901994. En 2009, le journaliste consacre un livre à Bernard Kouchner : Le monde selon K., un essai qui soulève une tempête médiatique. L’ancien ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy conteste de
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nombreux faits rapportés par l’incroyable M. Péan. Bernard Kouchner connaît lui aussi le fonctionnement de la machine médiatique parisienne, il sait donc contrecarrer. Cela donna un affrontement intellectuel sans retenue. En 2010, l’auteur à polémiques publie chez Fayard Carnages, les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique. Encore une fois, c’est un livre qui est contesté. Ainsi les associations SOS Racisme et Ibuka l’attaquent pour provocation à la haine raciale. Ce qui est bien sûr assez grave comme reproche. Mais au final, ces associations seront déboutées au mois de novembre 2011 par la Cour de cassation. L’incroyable M. Péan a cependant été accusé d’avoir écrit ce livre-là sur commande pour atténuer la responsabilité française dans le génocide rwandais. Décidément la tragédie rwandaise continuera à susciter des polémiques durant des années. Toujours en 2011, l’incroyable M. Péan fait sortir un autre essai, La République des mallettes, enquête sur la principauté française de non droit aux éditions Fayard. L’année d’après, il s’intéresse au Front national en publiant, avec Philippe Cohen, aux éditions Laffont Le Pen, une histoire française. Au moment où les repères sont faussés pour de nombreux citoyens français, la tentation de l’extrême prend corps,
le pays des lumières se cherche. Quand la crise économique impose sa loi, on se met à penser que tous les problèmes viennent des étrangers; c’est un réflexe classique. En 2013, Pierre Péan revient sur le drame kosovar en publiant Kosovo, une guerre « juste » pour un état mafieux, toujours aux éditions Fayard. Avec Vanessa Ratignier, il se met dans l’air du temps en racontant ce que tout le monde sait à propos du Qatar. Il publie ainsi chez fayard Une France sous influence, quand le Qatar fait de notre pays son terrain de jeu. Le Qatar, ce tout petit pays qui a, dans bien des cas, aidé la France et les puissances occidentales, ce tout petit pays qui s’intéresse à tout ce qui bouge aux quatre coins du monde, ce tout petit pays qui finance l’intégrisme islamiste et participe à la guerre contre cet intégrisme islamiste qu’il a largement créé. Concurrent de l’Arabie Saoudite, le Qatar accueille également les bases militaires américaines sur son sol. Dans Nouvelles affaires africaines, Mensonges et pillages au Gabon, sorti en novembre dernier aux éditions Fayard, Pierre Péan s’invite, comme un éléphant dans une boutique de porcelaines, dans la politique intérieure du Gabon; un pays qu’il connaît bien, un pays avec lequel sa relation n’est pas neutre. Producteur intensif d’essais politiques,
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Pierre Péan gère adroitement une carrière en ramassant, ici et là, des informations qu’il donne à ses lecteurs en leur insufflant une orientation bien choisie. Depuis toutes ces années, cette méthode de travail est bien rodée ; comme de nombreux essayistes, l’incroyable M. Péan vient répondre aux besoins de lecture d’un public formaté par les nombreux médias épris de sensationnel. Oui, le sensationnel attirera toujours de nombreux lecteurs.
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Péan, le rancunier Nombre de ses lecteurs louent son « indépendance d’esprit ». Mais à y regarder de près, celle-ci n’est que de façade. Car, plusieurs de ses ouvrages pourraient avoir été écrits sur commande. Par ARNOLD ONANG
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our nombre d’obser vateurs politiques, Pierre Péan pourrait être un fantassin de la plume, un franc-tireur prêt à faire fi de certains principes pour rendre service à des amis ou servir sa propre cause. C’est le cas en 2005 où, selon lui, pour mettre un terme aux accusations formulées contre les agissements des autorités françaises au Rwanda entre 1990 et 1994, il publie Noires fureurs, blancs menteurs. Un pavé de 544 pages qui, aux yeux de ses détracteurs, se révèle n’être que finalement un livre commis sur commande pour minimiser les responsabilités françaises dans le génocide rwandais’’. Quelques années plus tard, rebelote avec La République des mallettes, un ouvrage publié au plus fort de l’affaire Clearstream, dans lequel il prétend mettre à nu les pratiques occultes du pouvoir, à travers une enquête objective. Mais au final, il n’en est
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rien. Car, d’aucuns n’y ont vu qu’un livre de plus commis sur commande pour exonérer le locataire d’alors du palais de l’Élysée, Nicolas Sarkozy, de certaines pratiques au détriment des personnalités proches des cercles villepinistes. De cet opus, son ami
Pascal Boniface dira qu’il «s’agit d’un livre bâtissant des scenarii à la James Bond autour de personnages secondaires de la farce élyséenne». Il faut dire que le livre La République des mallettes reprend tous les clichés du style Péan, fait d’insinuations et d’approximations mais aussi d’omissions, avec en filigrane la volonté délibérée de nuire, de régler des comptes avec ceux qui, un jour, se sont opposés à ses ambitions. Comme en 1968 où, au lendemain de la crise qui secoua la France, il caressa le rêve d’intégrer la rédaction du journal Le Monde. Un rêve demeuré au stade de simples intentions. Car la lettre qu’il adressa au responsable du Monde n’obtiendra jamais de réponse, une frustration qu’il n’a jamais digérée. D’où la publication, en 2003, de La Face cachée du Monde : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir, un véritable brûlot s’inscrivant dans la logique des précédentes publications de l’auteur et destiné, en réalité, à descendre en règle un journal qui, quelques années auparavant, n’avait pas jugé utile de le recruter. Les lecteurs se rendirent compte à cette occasion à quel point Pierre Péan avait la rancune tenace lorsqu’il déversa des contre-vérités et des propos haineux sur le fonctionnement du journal et sur plusieurs membres de la rédaction du Monde. Une absence d’objectivité dont Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, fut victime dans l’ouvrage intitulé Le monde selon K. La polémique médiatique qui s’en est suivie fut telle que Pierre Péan fut accusé d’antisémitisme. Depuis 2014, ses détracteurs accusent cet habitué des prétoires de s’être à nouveau mis au service de certains groupes d’intérêts hostiles aux réformes engagées au Gabon depuis 2009, d’où ses attaques répétées contre le président Ali Bongo Ondimba.
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Péan, le partisan Sa partialité dans le débat politique gabonais, ainsi que sa proximité avec certains hommes politiques gabonais montrent combien l’écrivain-journaliste prend des libertés avec les principes régissant la profession. Par ARCAD ISSEMBE
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our qui roule le journaliste français Pierre Péan ? Comment ne pas s’interroger puisqu’en parcourant son ouvrage, Nouvelles Affaires Africaines, on est édifié sur ses relations d’amitié avec Jean-Marc Ekoh et Paul Mba Abessole, deux hommes politiques gabonais ayant la particularité commune d’avoir été des opposants déclarés au régime du président Omar Bongo Ondimba avant, pour le second, de le rallier avec armes et bagages et d’en devenir l’un des principaux laudateurs. La relation de Pierre Péan avec Jean-Marc Ekoh, ministre de l’Éducation nationale sous Léon Mba, est si particulière que, lors du procès du coup d’État de 1964 au cours duquel l’ancien membre du gouvernement fut jugé, Pierre Péan écrivit pour le compte du procureur de la Républiqueun de ses amis- le réquisitoire afin de charger les militaires et de protéger ses copains (Jean-Hilaire Aubame, Jean-
Marc Ekoh, François Méyé) qui, au final, n’avaient été condamnés qu’à des peines légères. C’est une constance chez ce journaliste d’investigation qui s’embarrasse rarement de scrupules pour «rendre service à ses amis », lesquels, selon lui, se retrouvent des deux côtés de l’échiquier politique national. Même si, à l’évidence, ils sont plus nombreux du côté de l’opposition gabonaise. Tant Pierre Péan s’est mis à dos plusieurs barons de la majorité présidentielle en dénonçant, à travers ses différents ouvrages, les dérives du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba et de son successeur. Cela lui a valu, sous le magistère du premier nommé, d’être à plusieurs reprises déclaré persona non grata en terre gabonaise. En réalité, comme il l’a affirmé lui-même, Pierre Péan entretenait avec le deuxième président de la République gabonaise «des rapports houleux et passionnels de-
puis 1964». Et, comme le lui reprochait celui-ci, ses passions ne lui ont guère épargné de faire montre de subjectivité dans ses critiques contre le régime du défunt président du Gabon, pays qu’il découvrit à 24 ans, en 1962, à la suite de l’invitation de Jean-Marc Ekoh et de François Méyé. Avant de revenir quelques années plus tard occuper, au titre de la coopération, un poste au ministère gabonais des Affaires étrangères où il s’occupa des boursiers gabonais et de mettre sur pied une « association de solidarité franco-gabonaise ». Cela lui aura permis de se constituer un vaste réseau parmi les élites gabonaises, et ainsi de s’immiscer dans le débat partisan et de soutenir certains hommes politiques gabonais, un trait de caractère affiché dès 1958, alors qu’âgé de vingt ans, il participa à la campagne électorale du député indépendant et paysan Jean Thulle, maire de la ville d’Angers, qui demeurera son ami. Il sera au cours de la même année aux côtés de Joël Le Theule, maire de Sablé-sur-Sarthe, qui deviendra député et ministre gaulliste. Puis il votera à la présidentielle de 1965 pour François Mitterrand. Pas étonnant, dès lors, que plusieurs de ses détracteurs voient derrière Nouvelles affaires africaines l’ombre de certains opposants à Ali Bongo Ondimba, d’autant que les thèmes qui y sont abordés peuvent déclencher une vague de xénophobie largement perceptible dans le pays.
Péan, le « Gabonais »
Bien qu’il affirme ne pas mettre sa plume au service de certains intérêts, on ne peut s’empêcher d’être dubitatif lorsqu’il s’agit du Gabon et de ses dirigeants. Pierre Péan reconnaît lui-même dans Nouvelles affaires africaines que ‘’ sa relation avec le Gabon est un important fil rouge de sa vie’’ au point de jouer , en 1993, lors des élections présidentielles multipartites, le rôle de conseiller auprès de Paul Mba Abessole, alors principal adversaire d’Omar Bongo.
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SPéCIAL GABON
ALI BONGO
ONDIMBA “Dire moins, agir plus…”
DOSSIER RÉALISÉ PAR MOUFTAOU BADAROU ET CHARTRIN ONDAMBA
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uy Rossatanga-Rignault, dans son ouvrage Les partis politiques gabonais : un essai d’analyse, disait “qu’au-delà des antagonismes idéologiques et ethniques, l’observation du théâtre politique gabonais laisse percevoir un référent fondamental : l’intérêt”. En tout cas, c’est la perception qu’a la population de gouvernants. En effet, les promesses de fée de certains hommes politiques, suivies de peu d’action ont fait naître le désenchantement chez nombre de citoyens gabonais convaincus que l’on perd à tous les coups à croire aux hommes politiques. Le sachant pertinemment, Ali Bongo Ondimba, et c’est la première de ses singularités, privilégie davantage l’action que les déclarations en fanfarre. Sa volonté de faire reculer la pauvreté au Gabon
par une politique “d’égalité des chances“ est réelle. Mais comble-t-elle suffisamment les attentes des Gabonais? Au dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) publié le 14 décembre 2015, le Gabon pointe à la 110e place à l’indice du développement humain (IDH). Une place satisfaisante pour le pouvoir, quand les opposants s’indignent de la persistance de la pauvreté au Gabon. L’écrivaine malgache disparue Charlotte-Amsoa Rafenomanjato, citée dans l’ouvrage Halte à la mondialisation de la pauvreté de l’association Terre des hommes, martelait que “ la pauvreté est la forme la plus inhumaine de la violation des droits de l’homme, car elle en fait des êtres accablés et diminués par la lutte pour la survie, réveille les instincts les plus bas et les plus primitifs…”.
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Aussi, pour les opposants au président Ali Bongo Ondimba, “avec toutes les richesses dont dispose le Gabon, Libreville devait ressembler à Dubaï !”. Droit dans ses bottes, l’opposition relègue donc le gouvernement de l’Émergence au rôle de vendeur d’illusions, et le pouvoir en place conteste vigoureusement cette assignation péjorative. Certes, tant de chemin reste à parcourir pour faire du Gabon un pays véritablement émergent, mais les réalisations du Président Ali Bongo Ondimba ne sontelles pas prometteuses ? Et les effets bénéfiques de son Plan stratégique Gabon émergent ne sont-ils pas palpables ? Voici, dans les pages qui suivent, des éléments d’appréciation. M.B
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SPéCIAL GABON LA QUESTION DE LA STABILITÉ POLITIQUE AU GABON Fait peu courant dans son histoire, le Gabon organisera deux scrutins majeurs au cours d’une même année : une élection présidentielle, le 27 août 2016, et des élections législatives en décembre avec, en toile de fond, quelques inquiétudes chez la population et la communauté internationale, au fur et à mesure que ce cycle d’élections approche. Par FLORE DIGOBE
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l est à noter une forme de surenchère verbale de la part de la nouvelle opposition, composée en partie d’anciens du régime PDG désireux de reconquérir le pouvoir, et de la part de la majorité, principalement du Parti démocratique gabonais (PDG), soucieuse de conserver un pouvoir acquis il y a quarante-huit ans déjà. En dehors des cas d’attaques extérieures ou de calamités naturelles, en général, la stabilité est nécessaire au bon déroulement de la vie politique. Et l’initiative est au chef du bureau régional des Nations Unies en Afrique centrale (Unoca), Abdoulaye Bathily qui, conformément à sa mission de prévention des conflits, rencontre régulièrement les acteurs politiques de tous bords. Abdoulaye Bathily est par ailleurs conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies. A deux reprises, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est penchée sur la situation politique gabonaise en cette année électorale. La première fois, la mission de l’OIF était conduite par sa secrétaire générale, Michaëlle Jean. L’Union Européenne également a manifesté sa disponibilité pour aider le Gabon à demeurer un havre de paix. Des chancelleries africaines et occidentales y travaillent plus ou moins discrètement. Le dernier partenaire en date à s’être signalé est l’organisation non gouvernementale américaine National Democratic Institute. Quant à la Médiatrice de la République, Laure Olga Gondjout, elle a appelé tous les camps à la retenue et à l’apaisement. Organe de régulation de la vie politique gabonaise, le Conseil national de la démocratie a proposé aux acteurs politiques un code de bonne conduite. Lors d’un culte œcuménique auquel étaient conviés le président de la République et le reste de la classe politique, les confessions religieuses ont rappelé la nécessité de préserver la paix. La société civile non plus n’est pas restée silencieuse.
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Pourvu d’innombrables richesses du sol et du sous-sol, le Gabon a tout intérêt à préserver son statut enviable de pays stable, nécessaire notamment pour relever le défi de l’incontournable diversification de son économie, trop dépendante du cours des matières premières sur le marché international. Car aucun investisseur, qu’il soit sur le territoire national ou à l’extérieur, n’aime entreprendre si la situation politique présente des risques au-delà du raisonnable. Or, les investissements créent la richesse par le paiement des impôts et des taxes, en même temps qu’ils contribuent à lutter contre le chômage et la pauvreté.
Pas de menaces d’instabilité Le caractère inédit du cycle d’élections de cette année, le désir légitime des uns de conquérir ou de reconquérir le pouvoir et celui, non moins légitime, des autres de le conserver ne sauraient justifier des menaces d’instabilité. En cinquante-six ans d’indépendance, le 17 août 2016, soit dix jours avant la présidentielle, le Gabon doit être capable d’organiser des scrutins démocratiques et crédibles. Le parcours de la majorité des acteurs politiques devrait y concourir. Étant presque tous imprégnés des rouages de l’État, ils mesurent l’importance de la stabilité pour le progrès d’un pays. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
SPéCIAL GABON L’ACTIVISTE LANLAIRE, NAÏF OU MANIPULÉ ? Pourfendeur zélé du président Ali Bongo Ondimba, l’exilé gabonais devenu militant sur les réseaux sociaux, le nommé Ange Landry Mbeng alias Lanlaire, n’en finit plus avec l’outrance. Mais, pense-t-il vraiment abattre le pouvoir PDG simplement par des diatribes sur You tube ou se laisse-t-il sciemment manipuler par les opposants ? Par FREDDY NDONG
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e marquage au fer de Landry Mbeng alias Lanlaire a commencé en 2008 quand il fut, selon ses dires, dépouillé en pleine rue dans le 18e arrondissement de Paris, de 350 000 euros et 150 millions de FCFA en liquide par le rappeur franco-malien Mokobé et des complices. Ceux-ci auraient agi « sur ordre » de Frédéric Bongo, le chef des services secrets gabonais, que Lanlaire aurait trahi en n’exécutant pas « un contrat de manipulation » payé 150 000 euros, lequel Fredéric Bongo aurait été rendu furieux par les indiscritions d’une certaine Marie Akendengué, une amie de Lanlaire auprès de qui celui-ci se serait vanté d’avoir reçu de l’argent « cadeau » de Fredéric Bongo. L’histoire n’est pas simple. Toujours est-il que le nommé Ange Landry Mbeng alias Lanlaire risque l’arrestation immédiate et l’incarcération s’il rentre au Gabon. Après une plainte déposée contre Mokobé au Tribunal de Première Instance de Paris où celui-ci sera condamné à rembourser une partie de la somme volée, l’exilé devenu activiste politique n’aura plus de cesse, depuis le 19 novembre 2014, d’enchaîner conférences de presse et posts sur You tube pour dénoncer pêle-mêle « le manque d’infrastructures au Gabon », « l’homosexualité pratiquée au sommet de l’Etat gabonais », l’espionnage des politiques et entrepreneurs par les services secrets gabonais par l’entremise de « jeunes prostitué(e)s métis(ses) », la duplicité de certains opposants gabonais, les crimes rituels jamais élucidés, le pillage des derniers publics par une prétendue légion étrangère. Il en arrivera à annoncer la création de son parti politique, le Paraliga, avant de jeter son dévolu sur l’opposant Jean Ping…. de se raviser puis d’appeler à voter pour l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba au scrutin présidentiel
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du 27 août. Ses diatribes et imprécations sont tantôt dirigées contre le président Ali Bongo Ondimba, sa fille Malika, sa sœur Pascaline et le pouvoir PDG, tantôt contre les opposants, parfois même contre … l’ex-président français Nicolas Sarkozy, le vice-président de le Guinée Equatoriale Teodorino Nguema Obiang ou encore contre le président congolais Denis Sassou Nguesso, selon une logique dont lui, Lanlaire, détient seul le secret. Dans un langage approximatif et d’une vulgarité écoeurante, il peut aujourd’hui vilipender la famille de l’opposant Zacharie Myboto et se confondre en excuses à son égard quelques mois après, et une autre fois tresser des laurriers à l’«homme d’Etat » Jean Ping pour le vouer aux gémonies quelques semaines plus tard. Pour qualifier l’homme d’affaires Seydou Kane, Malien naturalisé Gabonais, ainsi que le directeur de cabinet du président gabonais, Maixent Accrombessi Nkani, Ange Landry Mbeng alias Lanlaire n’a pas assez d’amabilités. Et, il n’y a qu’à écouter ses diatribes postées sur You tube pour l’entendre luimême confesser sa manipulation par le mouvement d’opposition CDG (Convention de la Diaspora Gabonaise) et par certains opposants. Un manipulé consentant. Sa posture laisse songeur. Et ses appels à l’insurrection contre le pouvoir du président Ali Bongo Ondimba prêtent à sourire.
Persona non grata au Gabon Il existe en ce bas-monde des êtres tâtonnant dans des impasses, comme dans l’obscurité. Ange Landry Mbeng, alias Lanlaire, semble être de ceux-là. Lorsqu’il déballe ses malles à vulgarités en conférence de presse, il déclenche plus l’hilarité que l’enthousiasme. Exilé forcé en Europe, persona non grata chez lui au Gabon, jusqu’à quand jouera-t-il un rôle qui n’est pas le sien ?
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SPéCIAL GABON LE PDG CHASSE SES DISSIDENTS Les choses sont redevenues claires à l’issue du congrès national extraordinaire d’investiture tenu le 12 mars 2016, le jour du 48e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG). Ali Bongo Ondimba tient fermement les rênes du PDG et en est le seul candidat pour l’élection présidentielle du 27 août. C’est l’épilogue d’une crise dont les origines remontent au 10e congrès ordinaire qui s’est déroulé du 5 au 7 avril 2013 à Libreville. Par FREDDY LENDOYE
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ne des résolutions de ce congrès, l’instauration du conseil consultatif des sages n’avait pas trouvé grâce aux yeux de certains. Ce sentiment était renforcé par les propos de jeunes pour qui « on ne fait pas du neuf avec du vieux ». La naissance en mai 2015 du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo) aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ce courant réunissait la quasi-totalité des jeunes proches du Président et se proposait de magnifier son bilan à la tête du Gabon. Ses promoteurs reprochaient aux instances du parti une sorte d’asthénie. La crise éclate au grand jour un mois plus tard avec la naissance d’un autre courant, Héritage et Modernité, qui se plaint des « profito-situationnistes » qui ont pris en otage le distingué camarade et président de la République. Pour eux, la convocation d’un « congrès extraordinaire de clarification » représente la meilleure manière d’y remédier. Héritage et Modernité Prenant la mesure de la situation, le distingué camarade dissout les deux courants, mais il reçoit les « frondeurs » de Héritage et Modernité à la mi-août 2015. A l’issue de la rencontre, les membres du comité permanent du bureau politique du PDG,
Michel Essonghé et Paul Biyoghe Mba sont nommés à la tête d’un comité technique chargé de préparer le congrès de clarification réclamé par les membres du courant Héritage et Modernité. Alors que la tension semble s’être apaisée, une figure de proue de ce courant, Serge Maurice Mabiala, est arrêté à son domicile à la mi-septembre, sur la base d’une plainte du directeur général des impôts auprès du parquet de la République près le tribunal spécial de lutte contre la délinquance économique et financière. Cette juridiction a été créée entre-temps par une ordonnance du président de la République. Elle accuse l’ancien ministre de la Fonction publique d’avoir détourné des fonds publics lorsqu’il était directeur des grandes entreprises à la Direction générale des impôts. Les autres membres du courant réclament sa libération immédiate et menacent de se radicaliser s’il ne recouvre pas la liberté dans les plus brefs délais. Serge Maurice Mabiala ne sera libéré qu’après cinq mois de détention préventive. Entretemps, le président de la République a nommé un nouveau gouvernement, le 11 septembre 2015. Le débat a fait rage sur la nécessité pour le Premier ministre, le même depuis janvier 2014, d’aller faire une nouvelle déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale où les députés l’attendaient avec une motion de défiance. Relations conflictuelles Dans le dessein de rassurer l’exécutif, il se constitue un groupe de députés soutenant l’action du président Ali Bongo Ondimba. Ces parlementaires font une déclaration dans un hôtel à Libreville. Des rumeurs de dissolution de l’Assemblée nationale commençaient à circuler. Une proposition de loi faite par un opposant a réussi à obtenir le vote en commission alors que, par essence,
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SPéCIAL GABON l’opposition est minoritaire. L’initiative de Narcisse Massala Tsamba vise à supprimer la disposition du Code électoral qui oblige tout membre d’un parti politique exclu ou démissionnaire à observer un délai de quatre mois avant de pouvoir prendre part à une élection. De tractation en tractation, le PDG parvient à bloquer en plénière la proposition de loi. Reste le vote de la loi des finances. Des rumeurs laissent entendre que les frondeurs seraient devenus majoritaires à l’Assemblée nationale et qu’ils rejetteraient le projet de budget national, ce qui équivaudrait à une motion de censure. A la fin de la session, en décembre 2015, la loi des finances passe. Mais la tension n’a pour autant pas baissé dans cette chambre du Parlement jadis considérée comme une simple chambre d’enregistrement. La commission des lois a refusé de faire ratifier une ordonnance du président de la République. Le répit dans les relations, devenues conflictuelles, entre l’exécutif et l’Assemblée nationale n’interviendra qu’avec l’intersession parlementaire. Le silence du comité technique n’est pas pour arranger la situation. Il ne parle plus du congrès de clarification. Il se susurre que le courant Héritage et Modernité réclame ce congrès en vue de s’emparer du parti, l’objectif final étant d’investir un candidat autre que Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle. Cela passe par la modification des textes, car l’article 29 du règlement intérieur dispose que « le distingué camarade est le candidat naturel s’il est président de la République », ce qui est le cas d’Ali Bongo Ondimba. Scission Le refus d’organiser le congrès de clarification pousse Héritage et Modernité à se radicaliser. Pour la plupart des députés, ses membres attendront la rentrée parlementaire pour prendre leurs distances avec le PDG. Le 10 mars 2016, ils organisent un congrès de scission à Libreville. De courant, Héritage et Modernité devient un parti politique, le Rassemblement Héritage et Modernité (RHM). Il annonce qu’il présentera son candidat à la présidentielle. La veille, informé des tractations sécessionnistes, le directoire du PDG va exclure les députés Michel Menga, Alexandre Barro Chambrier et Jonathan Ignoumba, considérés comme les meneurs.
Alexandre Barro Chambrier
Michel Menga
Héritage et modernité persiste et signe Conformément à la promesse faite le jour de sa création, le Rassemblement Héritage et Modernité a investi son candidat le 1er mai 2016 à l’issue d’un concret tenu à Libreville. Il s’agit de Guy Nzouba Ndama, président de l’Assemblée nationale de 1997 jusqu’à sa démission le 31 mars dernier. Le 5 avril, il avait annoncé son départ du PDG et fait sa déclaration de candidature à la présidentielle. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
Jonathan Ignoumba
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SPéCIAL GABON LE PLAN STRATÉGIQUE GABON ÉMERGENT Après 7 ans d’application, les résultats du Plan stratégique Gabon émergent sont plus qu’éloquents. Par ALAIN SERGE ABEDANG
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n taux de croissance en hausse ces cinq dernières années, avec une moyenne annuelle de 5,7 % contre 1,3 % entre 2005 et 2009, fruit de la politique de diversification de l’économie. 60 000 emplois supplémentaires ont ainsi été créés entre 2010 et 2014, soit quatre fois plus qu’entre 2005 et 2009, avec 4 000 créations d’emploi liés au lancement du projet agricole GRAINE et 8 000, aux plantations de palmiers à huile et d’hévéa de Mouila (province de la Ngounié), Kango (province de l’Estuaire) et Bitam (province du Woleu Ntem). L’économie gabonaise a en effet pris le chemin d’une économie basée sur la transformation locale de ses ressources naturelles. Les recettes générées par le secteur minier ont ainsi fait un bond en avant avec la construction d’un nouveau complexe industriel permettant de transformer le manganèse minerai en manganèse métal à Moanda (province du Haut-Ogooué) et la Zone économique spéciale de Nkok, installée à une trentaine de kilomètres de Libreville, qui contribue elle aussi à donner l’élan voulu avec l’arrivée d’investisseurs et l’implantation de nouvelles usines de transformation, notamment de la ressource bois.
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Avec le Plan stratégique Gabin émergent, on assiste à l’amélioration des infrastructures sur tout le territoire national, pour une plus grande égalité des chances des citoyens. S’agissant du réseau routier urbain et interurbain, le nombre de kilomètres de routes bitumées a quasi doublé depuis 2009, passant de 900 à 1 572 kilomètres. 64 000 foyers ont désormais accès à l’électricité et 34 000 nouveaux foyers de Libreville ont aujourd’hui accès à l’eau potable, grâce à un renforcement des infrastructures de production et de transport de l’énergie.
Le travail ne s’arrête pas Des efforts notoires ont également été fournis dans le secteur de l’habitat qui enregistre la construction de 3 762 logements pour les sept dernières années, un chiffre sept fois plus élevé que le nombre de logements construits, au Gabon, entre 2004 et 2009. Même constat dans le secteur de l’éducation, avec la construction de 300 nouvelles salles de classe au bénéfice de 13 500 élèves du primaire et du secondaire et la réhabilitation de 23 collèges et lycées afin d’améliorer les conditions d’apprentissage de quelque 23 000 élèves. Enfin, des efforts plus qu’éloquents ont été entrepris dans le secteur de la santé pour mettre en place un système de prise en charge de plus d’un million de Gabonais, leur permettant d’avoir accès à des soins de qualité, au moindre coût. A cela s’ajoute le nouveau système de rémunération, instauré en 2015, pour la Fonction publique, et qui a permis d’augmenter d’un tiers environ le traitement de agents de l’Etat. Même progrès notoire s’agissant des bourses de l’Etat, qui ont enregistré une hausse du nombre de leurs bénéficiaires, 48 000 pour les années 20102016 contre 42 000 entre 2000 et 2009 : 95 % des bacheliers sont également boursiers aujourd’hui, contre 20 à 35 % en 2009.
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SPéCIAL GABON LES MESURES PHARES POUR LA CRÉATION D’EMPLOIS Porté véritablement sur les fonts baptismaux en 2012, le Plan stratégique Gabon émergent vise à l’émergence du pays à ’horizon 2025. Célébré par les uns et décrié par les autres, IL est particulièrement orienté vers la création d’emplois au Gabon, et fait entrer le pays dans un processus irréversible de développement. Par ALAIN SERGE ABEDANG
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e visiteur de retour au Gabon après 7 ans d’absence sent que quelque chose a irrémédiablement changé. La ville de Libreville a changé de visage, elle est plus propre, s’est dotée de nouvelles infrastructures, mais surtout, les esprits ont changé. Les Gabonais sont plus entrepreneurs et plus entreprenants dans la création de richesses. La nouvelle dynamique est là. Elle est palpable. Le président Ali Bongo Ondimba déclarait déjà, en préambule du document de présentation de son plan : « Le Gabon émergent que je vous propose sera un pays bien gouverné, respectueux des droits de tous. Un pays pleinement inséré dans les réseaux mondiaux d’échanges d’idées, de biens et de capitaux. Enfin, un pays où chaque Gabonais, chaque Gabonaise disposera de revenus lui permettant de se prendre dignement en charge, d’un habitat décent, et d’une bonne couverture sanitaire et sociale». Or, parvenir à cet idéal de vie suppose que l’on bénéficie d’un travail bien rémunéré. Ce qui était difficile au Gabon, jusqu’à une date récente, surtout pour les jeunes. Un travail donne l’indépendance, de l’espoir et le respect de soi, et un travail bien rémunéré permet de vivre une vie meilleure, de gérer une famille et de contribuer au développement et au mieux-être de sa communauté. C’est pourquoi le Plan Stratégique Gabon Émergent a mis en place de nombreux projets d’infrastructures, notamment le programme d’amélioration des routes et des ponts, et bien d’autres encore, qui ont donné lieu à la création de dizaines de milliers de postes. Le Gabon a également démontré sa volonté de réduire significativement sa dépendance économique de l’industrie pétrolière, avec la mise en place du Programme GRAINE, qui encourage pleinement les Gabonais à cultiver leur terre et à développer l’industrie à partir de l’agriculture nationale.
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Pour un grand nombre de Gabonais - les jeunes en particulier l’accès à l’emploi reste un défi. C’est pourquoi le Programme pour l’Égalité des Chances adoptera de nouvelles mesures porteuses d’opportunités professionnelles, l’objectif étant de créer d’ici 2020 un grand nombre d’emplois dans divers secteurs, et notamment, 20 000 nouveaux emplois dans le cadre du Programme GRAINE. Pour que chacun bénéficie de l’égalité des chances dans l’emploi, le Gabon doit créer de nouveaux emplois dans divers secteurs. Il est
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SPéCIAL GABON impératif de trouver une place dans le marché du travail pour les Gabonais ayant des compétences en agriculture, dans les services, dans la foresterie ou dans le bâtiment. La dépréciation des cours du pétrole démontre l’urgence de s’éloigner de la forte dépendance budgétaire envers les revenus tirés des hydrocarbures. La création d’emplois au Gabon impose de diversifier l’économie du pays par le lancement de plusieurs nouveaux projets, notamment dans l’agriculture et les mines. Une infrastructure de qualité est essentielle pour accroitre l’attractivité du marché domestique. Ainsi, aux grands travaux d’amélioration de certains axes routiers, comme la Nationale 1 et le nouveau pont de Port-Gentil, succédera la construction de plus de 700 kilomètres de nouvelles routes et le développement de ports à Libreville et Port-Gentil. Depuis cinq ans, le prix du pétrole a chuté de 70%, ce qui a gravement agi sur les pays producteurs, qui ont vu baisser leurs revenus nationaux. Une part importante des populations de ces pays a été affectée par les suppressions d’emplois. Le Gabon a beaucoup souffert de cette crise; cependant, grâce à la politique de diversification économique lancée par le Programme Stratégique du Gabon Émergent, les effets néfastes ont
été contenus et restent limités. Ce programme a conduit à la réalisation de projets tels que GRAINE et à l’interdiction des exportation du bois en grumes – deux initiatives qui ont amélioré le secteur agricole et la transformation locale au Gabon. Par ailleurs, le gouvernement gabonais est résolument engagé dans un processus de diversification de l’économie du Gabon afin de la rendre moins dépendante du secteur pétrolier.
Le programme phare de l’égalité des chances
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e Président de la République a lancé le 23 février 2016, le Programme pour l’Egalité des Chances qui consiste à passer d’un système de privilèges à un système d’Egalité des chances pour le bien-être de tous les Gabonais. « Il n’est pas tolérable que dans notre pays l’accès aux emplois, aux logements, aux soins de santé, aux richesses et aux opportunités d’affaires repose le plus souvent sur les privilèges d’ordre familiaux ou politiques. Cela signifie que certains individus non-qualifiés sont placés à des postes importants, alors que d’autres plus qualifiés, sont exclus. Cette injustice est immorale pour les exclus et pénalise notre économie », a déclaré le Président Ali Bongo Ondimba, dans un discours prononcé lors de la cérémonie officielle du Programme Egalité des Chances. Le président Gabonais, qui a fait référence aux progrès accomplis dans la santé, notamment par la CNAMGS ainsi que dans le secteur des routes, n’a pas manqué de rappeler qu’il avait ressenti un besoin de grands changements au Gabon, des changements qu’il avait fermement l’intention d’apporter aux Gabonais. Le
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nouveau Programme de l’Egalité des chances se concentre sur de l’éducation et la formation, l’emploi, l’accès aux soins de santé de qualité, l’égalité des chances pour les femmes et le combat contre les privilèges. Le président Ali Bongo Ondimba a également précisé, à la même occasion, que l’offre de soins médicaux serait renforcée et améliorée tandis que la prise en charge des médicaments par la CNAMGS serait augmentée. S’agissant des femmes, le Programme pour l’Egalité des Chances leur offrira des politiques spécifiques d’appui dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, du micro-crédit mais aussi de la protection contre la discrimination ou les violences conjugales. Ayant pour objectif de « combattre l’injustice et les privilèges», le Programme pour l’Egalité des Chances exigera également plus de transparence avec la publication, sur une plateforme numérique, des offres et des décisions de nominations et d’emplois, et renforcera également l’indépendance de la justice, ainsi que les peines et sanctions à l’encontre des contrevenants. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
SPéCIAL GABON LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE Une offre de santé de qualité est essentielle pour une société fondée sur l’égalité des chances. C’est le but visé par le gouvernement gabonais par la mise en place de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, la CNAMGS. Par FREDDY NDONG « Nous avons fait beaucoup : nous avons lancé un programme d’Égalité des chances, nous avons diversifié notre économie mais il y a encore beaucoup à faire et les efforts, nous allons les continuer. Mais la chose la plus importante c’est la santé. Je me réjouis de voir le succès de la CNAMGS car, lorsque nous avons commencé, nous n’espérions pas que ça puisse se développer aussi vite et aussi bien », a déclaré le Président Ali Bongo Ondimba en visitant, fin juin 2016, la grande pharmacie des Forestiers du centre commercial Mbolo à Libreville. Accueilli par le président–directeur général de la pharmacie, Roger Lopez, et par le directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS), le professeur Michel Mboussou, le président gabonais a tenu à réaliser le parcours classique d’un client assuré à la CNAMGS et à marquer son soutien à celles et ceux qui « apportent leur concours dans cette question importante qu’est la santé ». Modèle d’assurance maladie en Afrique, la CNAMGS a pour mission de garantir une couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise et d’assurer la prise en charge des Gabonais économiquement faibles, à travers plusieurs prestations sociales. Élément moteur de la politique sociale du chef de l’État, la CNAMGS prend aujourd’hui en charge près d’un million de compatriotes, soit 60 % de la population gabonaise. L’institution a vu ses dépenses en termes de santé passer de 40 à 10 %. « Nous allons faire plus », a affirmé le président de la République, avant d’annoncer que 95 nouveaux médicaments feront désormais partie de la liste des médicaments remboursés par la CNAMGS. Le Gabon a ainsi réalisé de grands progrès ces dernières années en facilitant l’accès aux services de santé de base aux populations et figure parmi les pays pionniers du continent. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
Aujourd’hui, le plus grand défi du gouvernement gabonais est d’étendre davantage cette couverture santé pour permettre à un plus grand nombre de Gabonais de recevoir une couverture médicale complète. Le Programme pour l’Égalité des Chances entend donc élargir la couverture maladie en prenant en charge encore plus de médicaments et prestations, et envisage de doter les hôpitaux d’équipements modernes et de personnel qualifié pour améliorer l’offre de santé, réduire les temps d’attente et accroitre la couverture au secteur dit informel. Depuis 2011, les dépenses en soins de santé ont plus que doublé, ce qui est la preuve d’une avancée considérable en matière de santé et l’indicateur d’une priorité gouvernementale. Dans cette perspective, le Nouveau Plan National de Développement des Soins de Santé mettra en place de nouveaux dispositifs pour améliorer la formation des personnels de santé, et pour assurer qu’ils aient les connaissances et les compétences requises. Il est toutefois important que les populations rurales se fassent enregistrer, pour permettre l’augmentation du nombre des centres d’enrôlement, car l’offre de soins de santé doit être présente partout où elle est souhaitée.
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LE PARI DE LA RENOVATION Tout au long du septennat qui s’achève, le Président Ali Bongo Ondimba s’est employé à relever le défi de la rénovation des infrastructures sanitaires. Par OLIVIER MADUNGU
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our se convaincre de l’ampleur de la rénovation des infrastructures sanitaires, il suffit de se rendre par exemple dans la commune d’Owendo, à l’autre bout de Libreville ou encore sur le front de mer, au quartier Louis. S’y trouvent désormais des hôpitaux modernes sans commune mesure avec les anciens bâtiments décatis de l’Hôpital pédiatrique d’Owendo (HPO), du Centre hospitalier de Libreville (CHL) et de la Fondation Jeanne Ebori (FJE). Croulant sous le poids des années, ces trois structures sanitaires n’étaient visiblement plus adaptées aux attentes des populations, à telle enseigne que dans la première et la dernière citées, les patients n’étaient plus admis depuis de nombreuses années. Les nantis se dirigeaient vers les cliniques privées, quand les moins aisés affluaient vers les centres de santé gérés par des religieux, à l’exemple de l’hôpital américain de Bongolo, dans la province de la Ngounié (sud du Gabon), géré par des missionnaires protestants.
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Sitôt élu en 2009, Ali Bongo Ondimba avait fait procéder au lancement d’une vaste opération d’agrandissement des trois structures sanitaires citées plus haut. Et ce ne fut pas chose aisée. Une partie de l’opinion qualifia l’opération « d’œuvre de démolition », tout en assimilant le chef de l’État à « un casseur résolu à détruire les hôpitaux bâtis et laissés par son prédécesseur ». Sept ans plus tard, l’Hôpital pédiatrique d’Owendo et le Centre hospitalier de Libreville ont cédé la place au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) et au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). La Fondation Jeanne Ebori, en voie d’achèvement de reconstruction, deviendra la Fondation pour la mère et l’enfant Jeanne Ebori. Ces trois bâtiments ultra-modernes sont dotés du matériel médical de dernière génération et érigés aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Principal établissement sanitaire public du Gabon, le CHUL est au niveau 3 des soins, suivant la classification de l’OMS. Construit sur 4 niveaux sur une superficie totale de 22 000 m², il comprend MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
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trois unités modernes de chirurgie, neuf d’hospitalisation et une de radiographie, avec une capacité d’accueil de 696 places, contre 240 auparavant. La rénovation de ces structures de Libreville et d’Owendo s’intègre dans une politique sanitaire bien définie, avec pour axe principal l’accès des Gabonais aux soins de santé de qualité, au moindre coût, et la formation permanente des personnels. Cette politique sanitaire s’appuie sur la mise en place de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). A travers la gamme de ses prestations, tous les Gabonais devraient bénéficier de soins qui leur étaient difficilement accessibles, ou inaccessibles, par le passé, en raison de leur coût prohibitif. Les experts sont unanimes pour affirmer que plus de la moitié de la population du pays bénéficie de la couverture médicale, ce qui fait du Gabon un des pionniers sur le continent africain, en la matière. Dans le cadre du programme «Égalité des chances» conçu par le chef de l’État, la CNAMGS entend élargir la couverture médicale au secteur informel, tout en rehaussant la liste des médicaments et des prestations pris en charge.
Le centre de cancérologie de Libreville
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’ambition du Gabon est de disposer de centres de référence dans la sous-région de l’Afrique centrale. Au-delà de la rénovation des hôpitaux, il y a l’érection de nouvelles structures sanitaires. Ainsi est né le Centre hospitalier universitaire d’Angondjé (CHUA), au nord de Libreville, spécialisé, entre autres, en cancérologie. Dans la formation des personnels soignants, l’École d’Etat-Major de santé militaire a vu le jour en 2011. Basée au PK 9, en banlieue sud de la capitale, en face de l’Hôpital d’instruction des armées, tenue par des formateurs hautement qualifiés, elle accueille des stagiaires venant de divers horizons du continent.
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SPéCIAL GABON LE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES Le gouvernement gabonais a mis un accent particulier sur le développement des infrastructures routières dont dépend en partie l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. Par ARNOD MBANANGOYE
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a première des routes, la RN1 PK12-Ntoum est déjà réhabilitée à 35 %. Ce projet intègre le réaménagement du tronçon PK12-Ntoum, d’une longueur de 28,3 km, la réalisation d’un rond-point au PK12, l’aménagement de ronds-points aux PK15, 19 et 25, ainsi que des travaux de voiries dans les quartiers jouxtant la RN1, pour faciliter l’accès des riverains, et la construction de trois passerelles pour piétons avec rampes pour handicapés. La RN2 Ndjolé-Medoumane est réaliséeà 75 %. Elle est destinée à relier cinq provinces du pays à Libreville : le MoyenOgooué, l’Ogooué-Lolo, le Haut-Ogooué, l’Ogooué Ivindo et le Woleu-Ntem. Cette route mène également aux frontières du Cameroun et de la Guinée équatoriale. Longue de 47 km et située dans le corridor 2 (Nord), la route Ndjolé – Medoumane est un axe essentiel du réseau routier national. Les travaux comprennent la réhabilitation, la construction et le bitumage d’une route de 1x2 voies entre Ndjolé et Medoumane, la construction de quatre ponts, dont celui sur la rivière Missanga en vue d’un léger évitement du centre– ville de Ndjolé, ainsi que la construction de 78 dalots, 90 buses de 800 et 1000 mm de diamètre, d’une gare routière aux environs de l’hôtel Kevazingo, d’une station de pesage des camions et de cinq stations
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de stationnement des grumiers. Ce projet comprend également la réhabilitation de la route de la Gare de Ndjolé. La route Mouila–Ndendé, dans le sud du pays, est réalisée à 92%. Bitumée jusqu’au PK 12, sur un total d’un peu plus de 70 kilomètres, elle devra être achevée d’ici la fin de l’année 2016. La construction de cette route a pour objectif de désenclaver le sud du Gabon jusqu’au futur port de Mayumba. Elle s’inscrit également dans la perspective du projet de voie routière transafricaine devant relier le Gabon à d’autres pays, tels que le Congo-Brazzaville, le Cameroun et la Guinée Equatoriale, et va permettre de pouvoir circuler de Bitam à Mayumba et de Libreville à Franceville sur des axes entièrement bitumés d’ici à l’année 2017. Prévue dans le cadre du Programme d’aménagement du réseau routier (PARR), la réalisation de la route nationale 4 Lalara-Koumameyong-Makokou s’insère dans
les projets routiers d’intégration sous-régionale et fait partie des quatre projets financés par la Banque islamique de développement (BID) dans notre pays. Les travaux de cet axe, long de 65 km et situé dans le corridor 1 (Belinga), consistent en la construction et le bitumage d’une route de 1x2 voies entre le Carrefour Lalara et le Carrefour Koumameyong. Ces travaux ont été confiés à l’entreprise chinoise China First Highway Engineering Company (CFHEC), qui avait déjà effectué les travaux de réhabilitation du tronçon Fougamou-Mouila en 2011. Les travaux sont achevés, et la particularité de ce tronçon est qu’il dispose d’un centre de pesage et d’une aire de repos pour les camions. L’entreprise a réalisé une oeuvre sociale, en construisant des salles de classe et des logements pour les directeurs des écoles situées sur le linéaire. Les clôtures des écoles ont également été construites.
La province maritime n’est pas oubliée Longue de 93 km, la voie de désenclavement de la province maritime, composée de deux ponts de 5 et 7 kilomètres a été lancée il y a bientôt deux ans à Ozouri. La concrétisation de ce projet présidentiel témoigne de la ferme résolution du Chef de l’Etat à offrir aux Gabonais des neuf provinces les mêmes chances de développement par des infrastructures performantes. Prévu pour être livré en 2019, ce nouvel ouvrage, qui mobilise en permanence 2000 ouvriers nationaux, permettra le développement de l’activité économique de cette province maritime gabonaise.
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SPéCIAL GABON PORT-GENTIL FAIT PEAU NEUVE Ville pétrolière, mais longtemps demeurée sans travaux d’envergure, Port-Gentil renaît enfin. Par SERGE NDZAMBA
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e nouvel aéroport de Port-Gentil est le troisième aéroport international du Gabon, après ceux de Libreville et de Franceville. Il pourrait connaître un pic de trafic en janvier 2017 lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la cité pétrolière accueillant une poule de cette compétition. Dans cette perspective, un grand stade de 25 000 places, entièrement financé par l’État, est en voie d’achèvement dans la cité pétrolière. Le nouveau siège de la compagnie pétrolière Perenco, présente au Gabon depuis un quart de siècle, est le dernier édifice en date qui entre dans l’embellissement de la ville. Il a été inauguré le 22 juin dernier par le président Ali Bongo Ondimba en personne. A côté de ces infrastructures, l’Etat s’est lancé dans une vaste entreprise de réhabilitation des voies de communication, comme la voie du front de mer et la route pavée du quartier « Matitis ». Ville côtière construite sur une presqu’île, Port-Gentil s’est ensablée et est souvent victime d’inondations. Des édifices publics sont également réhabilités et d’autres projets d’édification ou de réhabilitation sont en cours. C’est le cas du gymnase couvert de 1 000 places, en prévision d’une compétition internationale de handball que le Gabon abritera en 2018. Tous ces travaux ont été confiés à des petites Le nouveau visage de l’aéroport de Port-Gentil et moyennes entreprises locales. La route, en cours de construction, qui reliera Port-Gentil à la gaz naturel), la distribution des produits finis, l’agriculture, commune de Gamba, contribuera à redonner à la capitale éco- l’élevage et le conditionnement des produits halieutiques. nomique son visage avenant d’antan, en attendant la zone éco- La construction de la zone franche de l’île Mandji nécessitera nomique spéciale de l’île Mandji. Celle-ci est censée, grâce aux d’autres infrastructures routières, un port en eaux profondes avantages qu’elle leur offrira (exonération d’impôts et de droits pour les exportations ainsi qu’une centrale électrique et une de douanes sur une durée de dix ans), attirer les investisseurs station de production d’eau douce par le dessalement de l’eau pour la transformation des matières premières (bois, pétrole et de mer.
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SPéCIAL GABON L’ASSAINISSEMENT DES FINANCES PUBLIQUES GABONAISES
Jean-Fidèle Otandault
un homme à poigne à la tête de la direction du Budget Le choix d’une personne inconnue dans la haute administration économique et financière locale ne pouvait que susciter la curiosité de ses futurs collaborateurs et interlocuteurs. Le promu en était conscient et savait qu’il devait convaincre. Après un temps d’observation relativement court, l’expert-comptable, par ailleurs commissaire aux comptes immatriculé à la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), a conclu que le Contrôle financier avait besoin d’une réforme en profondeur au Gabon. Il en a convaincu les plus hautes autorités et le service s’est mué en Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP). Sachant que les réformes ne seraient pas toujours bien accueillies, surtout dans une administration où certaines habitudes étaient devenues la règle, Jean-Fidèle Otandault a d’abord privilégié la communication. Premièrement, en direction de ses collaborateurs, à travers des sessions de formation aux nouvelles procédures de traitement de dossiers. Ensuite, en direction des prestataires de services et du grand public, à travers des campagnes de sensibilisation et des sketches diffusés à la télévision, dans lesquels ont joué des figures montantes du cinéma gabonais. Le directeur général se réjouit du résultat : « Désormais, tout le monde sait que l’Etat ne paie plus qu’après avoir constaté que le service a été correctement fait. » En contrepartie, les délais de paiement des prestations aux opérateurs économiques ont été considérablement raccourcis. Pour le personnel de la DGCRCP, le traitement est devenu plus humain. Lui-même, Jean-Fidèle Otandault, descend en permanence sur le terrain, afin de vérifier l’exécution des travaux. Non pas qu’il ne fasse pas confiance à ses collaborateurs, mais parce que « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Il sait qu’aucun reproche ne lui sera épargné en cas de défaillance de sa part. Hormis les chantiers en cours, le directeur général s’intéresse aux anciens dossiers. C’est ainsi qu’il a exhumé celui des fêtes tournantes. Sous le président Omar Bongo Ondimba, ce système de célébration rotative de la Fête nationale (17août) dans chacun des neuf chefs-lieux de province a nécessité la sortie d’énormes sommes d’argent affectées à la réalisation de plusieurs projets d’utilité publique. Mais beaucoup d’entre eux n’ont jamais vu le jour. D’autres ont été exécutés sans que les cahiers des charges aient été vraiment respectés. Les conclusions d’Otandault ont été transmises aux autorités compétentes pour les suites nécessaires. Jean-Fidèle Otandault n’en finit pas de remercier le président de la République de lui avoir donné l’occasion de servir son pays à un niveau aussi élevé. Avant sa nomination, il n’avait travaillé que dans le privé. A la fin de ses études supérieures, il a été cadre de banque à Paris, avant de passer dans le secteur pétrolier au sein du groupe Total au Gabon, en Mauritanie et en Suisse. En 2006, il a créé un cabinet d’expertise-comptable à Evry, en région parisienne. Devenu directeur du Budget et des Finances Publiques, Jean-Fidèle Otandault envisage de prendre une part active à la création d’un Ordre des experts-comptables au Gabon. « Les experts-comptables peuvent contribuer au développement de l’économie de notre pays. Pour la pérennité des entreprises qui se créent, ils sont d’un apport incontestable par leurs conseils. Un code de déontologie et un règlement intérieur garantissent la qualité et la crédibilité des prestations des experts-comptables », affirme-t-il. Son cabinet est disposé à former ses jeunes compatriotes désireux d’embrasser cette carrière. MARTIAL IDOUNDOU
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SPéCIAL GABON
Jean-Fidèle Otandault Directeur du budget et des Finances publiques :
« Nous veillons rigoureusement au respect des exigences du code des marchés publics … » PROPOS RECUEILLIS PAR MOUFTAOU BADAROU MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
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SPéCIAL GABON Monsieur le Directeur Général, quelles sont aujourd’hui les avancées significatives enregistrées en matière d’amélioration des finances publiques gabonaises ? A mon sens, les avancées enregistrées ces dernières années en matière de gestion des finances publiques concernent, d’une part ,le changement du cadre de gestion et d’exécution budgétaire induit par la mise en place de la budgétisation par objectifs de programme (BOP) et, d’autre part, la réorganisation des services pour un fonctionnement plus efficient de la chaîne de la dépense. En ce qui concerne la BOP, son entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2015 a marqué une étape majeure dans la réforme des finances publiques engagée depuis 2010 au Gabon. La BOP est une réforme conçue et mise en œuvre sous l’impulsion du Président Ali Bongo Ondimba, afin de transformer en profondeur la façon dont est préparé, voté et exécuté le budget de l’Etat. C’est sous l’autorité du Chef de l’Etat qu’une première loi organique, relative aux lois de finances et à l’exécution du budget, est prise en 2010, pour préparer les outils qui permettront un basculement effectif en 2015. Au plan technique, la BOP est une réforme lourde et exigeante qui implique des aménagements profonds, qu’il s’agisse du système d’information, des méthodes de management, des mentalités ; elle requiert, par conséquent, de nombreux outils de mesure et de contrôle dans tous les domaines de la gestion des finances publiques. Au plan de la réorganisation administrative, vous aurez probablement noté depuis quelques années des changements, toujours dans un souci d’efficacité dans l’action des services et d’optimisation dans la gestion des deniers publics. Ainsi, en 2014 il y a eu la création de l’Agence Judicaire de l’Etat (AJE) dans l’objectif de défendre les intérêts de l’Etat dans les procédures engagées, et de faire baisser le coût du contentieux impliquant l’Etat. Puis il y a eu la création de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) qui parachève la déconcentration de la fonction de comptable principal de l’Etat et met fin à un modèle organisationnel qui datait de 1965. Elle consacre le partage de la fonction comptable avec l’ordonnateur et une nouvelle organisation du réseau comptable. En 2015 la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales des Agents de l’Etat voit le jour, pour permettre une gestion plus dynamique des pensions des agents de l’Etat. Enfin, 2015 est également l’année de création de la Direction Générale du Budget et des Finances Publiques par la fusion des trois anciennes directions générales qui intervenaient principalement dans la phase administrative de la dépense (Budget, Contrôle des Ressources et des Charges Publiques et Marchés Publics). L’idée
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était de proposer un guichet unique et de répondre aux préoccupations des usagers qui étaient confrontés à un circuit de la dépense trop complexe, lent et source de beaucoup d’incompréhensions, autant de faiblesses qui entravaient la bonne exécution des programmes d’investissement et le bon fonctionnement des services publics. Mais quelle est réellement la pertinence du passage à la Budgétisation par Objectifs de Programme ? Il importe de rappeler que les administrations gabonaises avaient pris l’habitude de dépenser sans compter, mais surtout sans toujours donner du sens à la dépense, dans la mesure où la gestion budgétaire en mode « moyens » n’obligeait pas les administrateurs de crédits à rendre des comptes en termes de résultat. De plus, en 2010, l’important projet d’investissement du Chef de l’Etat, matérialisé dans le PSGE, nécessitait d’importants moyens financiers. Il était vital de rationnaliser la dépense pour dégager des poches substantielles d’économies en faveur des projets structurants. Par ailleurs, une des conséquences notables de la BOP est la déconcentration de la fonction d’ordonnancement (le Directeur Général du budget et des finances publiques n’engage plus l’ensemble du budget de l’Etat comme le faisait le Directeur Général du Budget), la déconcentration de la fonction comptable - Le partage de la fonction comptable entre l’ordonnateur et le comptable - L’adoption d’une nouvelle architecture budgétaire en Mission – Programme – Action - L’apparition de nouveaux acteurs d’exécution du budget (RPROG, RBOP, RUO) - La nécessité d’un dialogue de gestion entre l’ordonnateur et le comptable, l’introduction d’une plus grande liberté de gestion et le développement de la culture du « rendre compte ». La discipline budgétaire est restaurée par ces réformes, la crédibilité est l’objectif avec, désormais, un seul interlocuteur (DGBFiP) dédié au traitement de la dépense publique dans sa phase administrative : approbation des conventions et marchés, certification du service fait et contrôle de la dépense. Un audit a été commandité en 2013 sur la gestion des Fêtes Tournantes. Les Gabonais attendent toujours que les coupables soient sanctionnés ! Que se passe-t-il ? En effet, il avait été décidé un vaste programme d’investissement dans le cadre des « fêtes tournantes » durant les années 2000. L’objectif était de débloquer chaque année, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, une enveloppe budgétaire de plusieurs dizaines de milliards de francs cfa en faveur de projets d’investissement dans des localités bien identifiées, dans le but de permettre leur développement. A l’heure du bilan, il est MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
SPéCIAL GABON apparu que les sommes considérables investies n’ont pas atteint les objectifs. A la demande des plus Hautes Autorités, un audit a été diligenté. En revanche, j’aimerais préciser que le travail d’audit vise à faire une photographie précise d’une situation donnée. Il ne m’appartient pas de me prononcer en lieu et place des instances juridictionnelles. Je crois cependant qu’il faut savoir laisser la justice faire son travail sereinement, et cela demande du temps. L’audit des instances du Trésor que vous avez piloté a fait économiser 650 milliards FCFA à l’Etat gabonais. A quoi a servi l’argent économisé ? Sur instruction du Chef de l’Etat, une autre mission d’audit des instances du Trésor public, réalisée par l’ancienne Direction Générale du Contrôle des Ressources et des Charges Publiques (DGCRCP), avait été diligentée. Cette mission, qui a porté sur l’examen de plus de 2000 milliards de FCFA d’instances au Trésor, s’est notamment matérialisée par une économie de plus de 650 milliards de F CFA pour l’Etat. Les économies dégagées ont ainsi permis de soulager notre trésorerie et d’orienter nos ressources vers la mise en œuvre de projets structurants, notamment en ce qui concerne les investissements lourds. Mais vous comprendrez également que la politique sociale très ambitieuse du Chef de l’Etat à l’endroit de ses compatriotes a un coût, même si d’ordinaire on dit que « lorsqu’on aime on ne compte pas ». J’imagine donc que les marges dégagées ont également permis de financer les projets sociaux destinés à nos compatriotes. Les techniques de fraude que vous avez détectées sont, entre autres, la surfacturation, les marchés publics fictifs, les créances fictives détenues par des entreprises sur l’Etat. Quels sont les mécanismes de prévention de ces dérives ? Lors de l’audit des instances au Trésor, nous avons auditionné près de 400 entreprises et, à l’issue de ces séances de travail, des indices concordants ont permis de déceler de nombreux cas de surfacturation. Cela a conduit les services à établir une liste d’entreprises à surveiller particulièrement. Par ailleurs, nous veillons rigoureusement au respect des exigences du
Code des marchés publics, en ce qui concerne les procédures de passation ainsi qu’en matière de contrôle des prix. Il faut également savoir que des travaux sont actuellement en cours pour permettre une plus grande synergie entre les applications métiers de la DGBFiP, du Trésor et des Impôts, pour maintenir la pression sur les potentiels fraudeurs. Le Gabonais lambda ne comprend pas pourquoi l’Etat n’honore pas à temps ses engagements vis-à-vis de ses prestataires. Nous payons principalement aujourd’hui certaines erreurs du passé qui, malheureusement, ont eu des conséquences durables sur notre trésorerie. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont pas nés aujourd’hui. En principe, les marchés doivent être passés dans le strict respect des dispositions du Code des marchés publics. Pourtant, nous observons aujourd’hui qu’un grand nombre de prestations litigieuses n’avaient pas fait l’objet d’un engagement régulier et n’avaient même pas été régulièrement approuvées, et, même lorsque tel était le cas, de nombreuses prestations n’avaient pas été réalisées. Certains de ces prestataires, après avoir agi en toute illégalité, viennent ensuite se prévaloir d’une dette de l’Etat à leur égard. Cette expérience rallonge les délais d’examen et de traitement des dossiers. Nous devons faire attention ! Du fait des mécanismes de fraudes et de surfacturation que vous avez-vous-même évoqués, la trésorerie a été en grande partie absorbée par le paiement de la mauvaise dépense. Il y a eu un effet d’éviction de la mauvaise dépense sur la bonne dépense. Mais dans le même temps, j’aimerais vous faire remarquer que, pour ce qui est des prestations récentes, ce dont vos confrères ne parlent pas assez, l’Etat respecte ses engagements. Pour preuve, à la mi-mai 2016, l’Etat a consacré près de 32 milliards au règlement des entreprises pour les prestations qui étaient à régler au 30 décembre 2015. Cela va continuer.
« Nous payons principalement aujourd’hui certaines erreurs du passé qui malheureusement ont eu des conséquences durables sur notre trésorerie. »
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SPéCIAL GABON le programme graine
LE GABON VERS L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE ? Chaque année, le Gabon importe des produits alimentaires pour près de 350 milliards de francs CFA. Ce montant représente 75 % de la demande nationale. Pour inverser la tendance, le président Ali Bongo Ondimba a lancé, le 22 décembre 2014 à Makokou (Ogooué-Ivindo), un programme dénommé la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine). L’objectif de cette ambitieuse initiative est de réduire les importations de denrées alimentaires, de doter le pays d’une classe d’agriculteurs, de favoriser le développement économique du milieu rural et d’améliorer la sécurité alimentaire par la culture industrielle locale des denrées de première nécessité.
Par FREDDY NDONG « Je vous rappelle que le programme Graine a été pensé et décidé pour résoudre un grave problème dont souffre le Gabon. Faut-il dépenser hors du pays chaque année 350 milliards de nos francs ou réorienter de si fortes sommes au bénéfice de nos populations si celles-ci se mettent désormais à produire la nourriture pour le Gabon ? », déclarait le président Ali Bongo Ondimba le 1er sep-
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tembre 2015, lors du lancement du programme à Oyem, dans la partie septentrionale du pays. Et pour matérialiser ce projet, le Gabon a signé un partenariat public-privé avec le singapourien Olam International. Cette alliance a donné naissance à la Société gabonaise de transformation agricole et développement rural (Sotrader). L’entreprise a vocation à développer, promou-
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SPéCIAL GABON voir et mettre en œuvre le programme Graine dans le cadre de la création de plantations de banane, manioc, tomate et piment. Ainsi, elle créera les installations nécessaires, apportera les moyens destinés à la récolte, la conservation et la production des denrées agricoles, tout en accompagnant les coopératives dans la commercialisation de leurs produits. Ce qui signifie que Sotrader sera le principal acheteur des produits livrés par les agriculteurs. Et pour motiver davantage ces derniers, le président Ali Bongo Ondimba a décidé, en décembre 2015, de l’octroi à chaque coopérateur, dès le mois de février 2016, d’une prime mensuel à la performance d’un montant de 100 000 francs CFA. Mais le chemin est encore long. Les activités du programme Graine ont véritablement débuté au mois de janvier 2015. Pour la phase de démarrage, sur les neuf provinces que compte le Gabon, cinq ont été retenues : l’Ogooué-Ivindo (Nord-Est), le Woleu-Ntem (Nord), l’Ogooué-Lolo (Sud-Est), la Ngounié (Sud) et le Haut-Ogooué (Sud-Est). Après la sélection des coopératives à travers les cinq régions, les machines achetées par Sotrader à Caterpillar ont commencé les travaux de terrassement en vue de conditionner les terres aux différents plants. Dans le Woleu-Ntem, dès le lancement du projet, 400 millions de francs CFA ont été investis dans le cadre de la vulgarisation et de la promotion du programme dans la province. A Abang-Medoumou, Sougoudzapville, des champs de manioc, de banane, de tomate et de piment s’étendent à perte de vue. A terme, l’objectif est de créer 400 emplois directs et indirects. Dix-sept mois après les premiers planting, les premières récoltes sont toujours attendues. « La pluviométrie nous a véritablement fait défaut. En effet, depuis plusieurs mois, il ne pleut presque plus dans le Nord. Conséquence, les pousses ont du mal à croître. Mais nous ne perdons pas espoir. Nous pensons que nous aurons des pluies abondantes à partir des mois de novembre et décembre 2016, et bien au-delà », affirme Jérôme Ndong Ebang, agriculteur à Oyem. Même constat dans les provinces de la Ngounié, de l’Ogooué-Ivindo et du Haut-Ogooué. Dans ces régions, de vastes étendues de champs
« Je vous rappelle que le programme Graine a été pensé et décidé pour résoudre un grave problème dont souffre le Gabon.
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sont visibles, mais faute d’une pluviométrie abondante, les premières récoltes se font toujours attendre. Toutefois, dans le Haut-Ogooué, les responsables provinciaux de Graine étudient la possibilité de recourir aux camions-citernes des services du génie militaire pour procéder à l’arrosage des champs. Dans l’Ogooué-Lolo, le lancement officiel a eu lieu le 15 décembre 2015. Six mois plus tard, le constat effectué dans le département de Mulundu, à Lastoursville, fait ressortir que le projet est bien engagé avec les surfaces plantées qui s’étendent sur des centaines d’hectares, comparativement au département voisin de la Lolo-Bouenguidi, à Koula-Moutou, où la visite de terrain effectuée en mai dernier par Léandre Bouloubou, coordinateur général de Graine, a permis de constater des lenteurs au niveau de la mise en route du projet. « Le projet Graine à Koula-Moutou est à l’arrêt. La faute aux sous-traitants chargés d’aménager les différents sites. Ils ont tous arrêté les travaux pour diverses raisons. Du coup, faute d’espaces aménagés, le planting ne peut s’effectuer », affirme le responsable régional du programme Graine, Mitch-Calvin Ndemby. La série de visites des experts de Graine, pour faire le point de l’avancement du projet dans les différentes régions, a permis de constater que le chemin était encore long.
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SPéCIAL GABON LA ZONE ÉCONOMIQUE DE NKOK Chaque mois, de nouvelles entreprises s’installent dans la Zone économique spéciale de Nkok, confirmant la pertinence de l’implantation de cette zone franche initiée par le président Ali Bongo Ondimba. Par FRANCK OYIBA
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one multisectorielle à vocation internationale, Nkok est une victoire sur la nature et le symbole même de l’accomplissement d’une volonté politique. Au fil de plus de 1000 hectares, dont 500 déjà viabilisés, dans le lacis routier reliant hangars, chaines et ateliers, se révèle peu à peu, dès aujourd’hui, le Gabon industriel de demain. Sur les cinq sites, il y a notamment Wood Tech, au Pôle national ‘Bois’ où sont façonnés pour la première fois des éléments d’ameublement de toute beauté, puis le site sidérurgique (fonderie, laminage) des Aciéries du Gabon (Gabon, investissement privé de 26 milliards FCFA) employant 229 personnes. Près de cinq ans après le lancement des travaux d’aménagement, la zone de Nkok est donc un pari gagné, distingué lors des trophées 2015 de l’Intelligence/Financial Times. Grâce à la mobilisation d’investissements à hauteur de 347 milliards de FCFA, l’engagement de 81 investisseurs en provenance d’une vingtaine de pays, un flux d’investissements directs étrangers sans cesse grandissant (50 milliards aujourd’hui), la chimie, la sidérurgie, le bois, les matériaux de construction, les produits agro-industriels, les composants électroniques sont les facteurs clés d’un Gabon industriel désormais sur les rails. Et c’est aussi un atout maître qui engage une révolution dans le secteur de l’emploi et de la formation professionnelle, avec 1148 emplois directs créés, pour une majorité de Gabonais (63%).
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L’usine de transformation d’huile de palme de Kango Inaugurée le 13 août 2015, l’usine de transformation d’huile de palme du site d’Awala près de Kango (province de l’Estuaire) emploie 803 salariés, dont 764 nationaux. La construction de ce site lancée en décembre 2013 a permis de concrétiser la stratégie de mise en place d’une filière agro-alimentaire gabonaise à vocation exportatrice. La plantation et l’usine sont développées dans le cadre de la Table ronde pour le développement durable de la culture du palmier à huile. Ainsi, l’huile produite est certifiée RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil). Opérée par Olam Palm Gabon SA, dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la République Gabonaise et Olam International Ltd, cette usine dispose d’une capacité de traitement de 45 tonnes de fruits par heure. La production totale d’huile brute prévue à 36,5 millions de tonnes est exportée vers les pays de la zone de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) ainsi que vers d’autres marchés africains.
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SPéCIAL GABON DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES
LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE S’ÉTEND AUX PROVINCES
L
’inauguration le 8 août de la nouvelle délégation provinciale de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie, à Makokou, dans l’Ogoué-Ivindo, par le chef de l’Etat gabonais, accompagné des membres du gouvernement et du directeur général de la CNAMGS, le professeur Michel Mboussou, est une traduction du programme d’Égalité des chances prôné par le président Ali Bongo Ondimba. En effet, le président de la République qui n’a de cesse de marteler son leitmotiv : « Tout le monde, et pas seulement des privilégiés, devrait avoir accès à une médecine de qualité. Beaucoup d’efforts restent à faire car la chose la plus importante c’est la santé. Maintenant le plus grand défi est d’étendre cette couverture santé pour permettre à un plus grand nombre de gabonais, de recevoir une couverture médicale complète». Cette extension des services de la CNAMGS est donc l’expression de la volonté du Président d’offrir les mêmes chances d’accès aux soins de qualité aux Gabonaises et aux Gabonais. En effet, après Port-Gentil, Makokou est la deuxième ville à se doter d’une délégation provinciale de la CNAMGS. Cette opération a pour but d’implémenter une assurance maladie de proximité via un programme de réhabilitation et de construction des délégations provinciales, afin de permettre l’effectivité d’une déconcentration optimale. De sorte que la double exigence de service public et de bonne gouvernance soit invariable. Outil essentiel de la politique sociale du chef de l’État, la CNAMGS prend aujourd’hui en charge près d’un million de
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Gabonais, soit 60 % de la population gabonaise. En 7 ans d’activité dans la province de l’Ogooué-Ivindo, la CNAMGS a immatriculé 121.023 personnes, dont 95.819 Gabonais économiquement faibles et 19.921 agents publics. Pour ce qui est des prestations familiales, la délégation provinciale a payé, depuis 2011, la bagatelle de 2.566.486.000 F CFA. Au compte des dépenses techniques entre 2014 et 2016, plus de 913.218.278 F CFA ont été payés aux structures sanitaires et aux dépôts pharmaceutiques de l’Ogooué Ivindo. Dans la capitale provinciale, Oyem, c’est l’ouverture d’un nouveau centre d’action sociale et sanitaire par la Caisse nationale de la solidarité sociale (CNSS) qui retient l’attention. Un centre de santé proche des populations et qui permet de faciliter l’accès des Oyemois aux soins de santé et améliore également la protection sociale des personnes. FREDDY NDONG
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SPéCIAL GABON DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES
LE PORT MINÉRALIER DE LIBREVILLE
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nauguré le 10 août 2016 par le président gabonais, le Port minéralier d’Owendo, dans la banlieue de Libreville, a été construit par la société Gabon Special Economic Zone Ports, dans le cadre d’un partenariat public-privé évalué à 88 milliards FCFA, entre la République gabonaise et le groupe Olam International, avec à la clé la création de 300 emplois directs et 1000 emplois indirects au bénéfice des Gabonais. « Nous disposons désormais d’un outil de compétitivité unique sur la façade atlantique du continent. Diversifier, transformer localement, c’est plus de travail pour nos compatriotes » s’est réjoui le Chef de l’Etat gabonais, à l’inauguration de cette infrastructure d’envergure. Projet intégré de transport multimodal par barges puis par empileurs-récupérateurs, ce port -qui s’imposera comme un acteur majeur du secteur primaire -offre une solution logistique pour les exploitants miniers. Réparties sur 45 ha gagnés sur l’eau, les installations intègreront un terminal minéralier d’une capacité finale de 10 millions de tonnes et un terminal polyvalent d’agrégats. Achevée dans le temps record de douze mois, la phase de remblais (2 millions de m3), autorise déjà l’installation d’un quai de 170 m et la pose d’1,5 km de rails reliés au réseau ferroviaire national. Locomotives, wagons, grues de déchargement, fibre optique, tout est prêt pour la mise en exploitation, avec déjà des premiers clients comme Colas et Nouvelle Gabon Mining. ALEXIS AMVANE
« Nous disposons désormais d’un outil de compétitivité unique sur la façade atlantique du continent.»
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Le travail ne s’arrête pas Le changement est donc en marche au niveau des Ports et rades du Gabon, lancés dans une course concurrentielle qui leur permet d’afficher un bonus de productivité de 75% et une réduction du temps d’attente des navires de 7 à 2 jours. Ce projet industriel majeur est facilité par une convention de prêt de 33 milliards signée en janvier 2016 entre la République gabonaise et la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) -dont 8,48 % du capital est détenu par le Gabon – mais aussi par BGFIBank.
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SPéCIAL GABON DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES
L’ÉCOLE DES MINES ET DE LA MÉTALLURGIE DE MOANDA
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naugurée en juin 2016, dans la province du Haut-Ogooué, par le Président Ali Bongo Ondimba, en compagnie du Premier ministre de Sao Tomé-et-Principe, Patrice Trovoada, l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda (E3M) répond au souci d’une plus grande diversification de l’économie gabonaise et à la nécessité de bâtir des structures formatrices d’ingénieurs et de techniciens supérieurs pour soutenir cette politique du gouvernement gabonais. Fruit d’un partenariat public-privé entre l’Etat gabonais, la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) et l’Universi-
té de Nancy, l’E3M est construite sur 40 hectares, et se compose de bâtiments administratifs et d’enseignement au design futuriste, d’un dortoir, d’une bibliothèque, d’un laboratoire de langues, d’une salle informatique, d’un amphithéâtre de 150 places mais aussi de deux halls techniques, d’un restaurant et d’installations sportives. Cet établissement devra permettre, à terme, de former plusieurs ingénieurs gabonais, mais aussi du continent, afin de répondre aux besoins croissants de l’industrie minière. La construction de l’E3M s’inscrit également dans le projet global d’industrialisation des différentes filières économiques
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telles que les mines, le pétrole ou le bois, qui s’accompagne à chaque fois de la construction d’une école spécialisée dédiée à la formation des futurs ingénieurs, tels que l’Institut du pétrole et du gaz de Port- Gentil ou l’école des métiers du bois en cours de construction à Booué. Chaque cluster industriel est organisé autour de centres de transformation, à l’instar du Complexe Métallurgique de Moanda pour le manganèse ou de la Zone économique spéciale de Nkok pour le bois. Des milliers d’emplois durables ont déjà ainsi été créés depuis quatre ans. AMOS ABAGHA
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LE GRAND PRIX DE L’EXCELLENCE
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a cérémonie de clôture du Grand Prix de l’Excellence 2016 qui distingue les meilleurs projets des jeunes créateurs d’entreprise du Gabon, présidée le 30 juin par le chef de l’Etat gabonais, a une fois encore tenu ses promesses par la qualité des impétrants porteurs de projets. Première action financée par la Fondation Ali Bongo Ondimba, le Grand Prix de l’Excellence 2016 a été attribué -30 millions de FCFA -à Danielle Ghislaine Effa Ndong pour la start’up Or Vert Gabon qui vise à produire et à commercialiser du matériel végétal (boutures, vivo plants et plants greffés). « La diversification économique, amplifiée par une transformation locale plus poussée des matières premières et par le nouvel essor de l’agro-industrie, offre aux Gabonaises et aux Gabonais des perspectives d’emploi comme jamais auparavant », a indiqué le Chef de l’Etat après l’annonce des résultats complets. Décerné aux meilleurs projets sur la base du mérite, de la force
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de conviction et de l’adéquation avec les attentes du marché, le Grand Prix de l’Excellence façonne peu à peu les mentalités autour du slogan mobilisateur « En avant, la jeunesse qui entreprend !». Favoriser l’employabilité des jeunes par « la mise en oeuvre de mécanismes qui permettront d’offrir à chacun la possibilité de se réaliser, en fonction de ses seules capacités et de son seul mérite» constitue, comme Ali Bongo Ondimba l’a indiqué dans son discours devant le Parlement réuni en Congrès, le coeur de son ambition pour un Gabon qui change et avance. Ce Grand Prix de l’Excellence, initié par le Président de la République en 2014 et annoncé sur la scène internationale par le Chef de l’Etat lors du Sommet global de l’entrepreneuriat (GESMaroc) la même année, est organisé par l’association gabonaise JA Gabon, membre du réseau américain Junior Achievement Worldwide. ALEXIS AMVANE
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LA STATION PISCICOLE DE LA PEYRIE À LIBREVILLE
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e projet pilote initié par le ministère de la Pêche s’inscrit dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire et la lutte contre la vie chère. La station comprend plusieurs bassins et étangs d’élevage, une unité de production d’aliments pour poisson ainsi qu’une écloserie. Chaque mois, entre 700 kilos et 1 tonne de poisson frais sortent des bassins de la station de la Peyrie pour être revendu aux populations locales. « L’idée est de permettre aux Gabonais d’avoir une consommation de produits variés mais aussi de rendre le poisson abordable pour tous. C’est pour cela que ce genre d’expérience est très importante. Nous allons soutenir cette activité de pisciculture en milieu urbain et voir comment l’étendre. J’ai été très content de voir que des compatriotes sur place sont experts en matière d’élevage de poisson », a déclaré le président Ali Bongo Ondimba lors de sa visite à la station au début du mois d’août 2016. Une cinquantaine d’employés locaux, formés à l’Ecole Nationale
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des Eaux et Forêts pour l’essentiel, travaillent à élever tilapias et silures depuis janvier 2016, date à laquelle la station a de nouveau pu entrer en fonctionnement après avoir été réhabilité par le ministère de la Pêche et l’Agence nationale des pêches et de l’Aquaculture (ANPA). L’ANPA a pour mission d’assister le gouvernement dans la mise en oeuvre des politiques en matière de pêche et d’aquaculture. La station piscicole de la Peyrie estt la station mère d’un projet de développement de la pisciculture au Gabon. Quatre autres pôles de production vont ainsi être développés afin que chaque Gabonais ait accès au poisson frais partout dans le pays. Plusieurs opportunités de se former à la pisciculture vont également être offertes au centre de formation aux métiers de la pêche et de l’aquaculture de la Peyrie, débouchant ainsi sur la création de dizaines d’emplois. AMOS ABAGHA
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LES MANŒUVRES MÉDICO-MILITAIRES
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n juillet 2016, à Tchibanga et à Mayumba dans la Nyanga, les manoeuvres médico-militaires sont l’occasion pour le président Ali Bongo Ondimba de tester la fiabilité d’une médecine itinérante de proximité, gage de l’égalité des populations dans l’accès aux soins, sous la houlette du directeur général du Service de santé militaire (SSM), le médecin-général des armées Jean-Raymond Nzenze. Adossé à une école d’application (EASSML), devenue un centre d’excellence dans la sous-région de l’Afrique centrale dans les domaines de la médecine d’urgence, de la médecine de catastrophe et de la médecine tropicale, le Service de santé militaire mène ses opérations dans les zones périurbaines et rurales où de nombreux compatriotes n’accèdent pas encore. Durant plusieurs jours, l’armée déploie ses personnels (médecins, dentistes, paramédicaux) et ses équipements dans la Nyanga, allant à la rencontre de populations souvent installées et à distance d’une offre complète de soins. Ainsi, quelque 3500 consultations ont déjà été effectuées en 48 heures, assorties d’actions préventives (4000 lots kits dentaires, 600 moustiquaires). Deux mois après l’Estuaire et un mois après l’Ogooué-Lolo, le septentrion gabonais bénéficie à son tour de
l’engagement des blouses blanches du SSM pour réaffirmer la validité du lien entre les armées et la Nation. Comme en 2013 à Oyem et Lambaréné, en 2014 à Makokou et en 2016, encore dans l’Ogooué-Maritime, cet exercice en situation installe des postes avancés pour des soins en médecine générale ou spécialisée ainsi que des actes de chirurgie.
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DU MATÉRIEL NEUF POUR LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
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e 27 juin 2016, le président Ali Bongo Ondimba, a procédé à la remise officielle de véhicules et de matériel informatique à l’ensemble des personnels de commandement et d’encadrement des neuf provinces du Gabon. Ce don s’inscrit dans le cadre de la politique de décentralisation souhaitée et mise en oeuvre par le chef de l’Etat, gage d’un service public plus efficace dans l’intérêt commun des agents de l’administration et des citoyens bénéficiaires. « Ma principale préoccupation est d’améliorer les conditions de travail du personnel gabonais. L’amélioration de la qualité de vie au travail est génératrice d’une meilleure performance et d’une plus grande productivité au service de tous », a déclaré le Chef de l’Etat. La cérémonie de réception de ce matériel s’est déroulée en présence de Pacôme Moubelet Boubeya, ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation, de la Sécurité et de l’Hygiène publique, Léonard Diderot Moutshinga Kebila, gouverneur de la province de l’Estuaire et doyen des gouverneurs, des préfets et sous-préfets, ainsi que des secrétaires généraux de province et de préfecture. Le numéro un gabonais a remis en main propre aux neuf gouverneurs de province du pays un important lot de matériel roulant et de navigation composé de 100 véhicules du type pick-up double cabine, de 15 bateaux et de 500 ordinateurs de bureau. Ces équipements permettront de renforcer l’action du service public partout sur le territoire gabonais en favorisant les déplacements des agents de l’administration territoriale, particulièrement ceux des zones lacustre reculées et renforçera
« L’amélioration de la qualité de vie au travail est génératrice d’une meilleure performance et d’une plus grande productivité au service de tous.»
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ainsi la performance de l’administration de proximité. La dotation d’ordinateurs vise à interconnecter les différentes administrations provinciales pour faciliter l’échange d’information et ainsi mieux répondre aux besoins des usagers du service public. Ali Bongo Ondimba a ensuite visité la nouvelle enceinte de l’immeuble du Delta Postal qui abrite désormais les services du ministère de l’Intérieur. Ce bâtiment de six étages améliore les conditions de travail des services du ministère. Sur le chemin de cette visite, le chef de l’État s’est rendu à l’aéroport international Léon Mba pour visiter les nouvelles installations e-gate, qui servent à contrôlent automatiquement l’authenticité des documents d’identité en procédant notamment à une reconnaissance faciale. FREDDY NDONG MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
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LA JOURNÉE CITOYENNE À LIBREVILLE
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e 8 mai 2016, le Président Ali Bongo Odimba a activement pris part à une opération de grand nettoyage organisée dans un quartier du 3e arrondissement de Libreville, à l’occasion de la Journée Citoyenne à laquelle le Chef de l’Etat entend donner un nouvel élan, dans l’intérêt de tous les Gabonais. « La propreté n’a rien à voir avec la richesse mais avec l’attitude, le comportement. L’insalubrité est le lit des maladies. Nous voulons un environnement propre et sain pour que chacun vive correctement et sainement. C’est ça aussi, l’égalité des chances », a déclaré le Président de la République, invité par la maire de Libreville, Rose Christiane Ossouka Raponda, à participer à une action ‘coup de poing’ au quartier Pont d’Akébé. La Journée Citoyenne a été créée il y a six ans pour inciter la population à lutter contre l’insalubrité grandissante de l’espace public. Mais jusqu’ici, l’initiative n’a pas suscité l’engouement souhaité par les autorités. Le 8 mai 2016, étaient rassemblés autour du Chef de l’Etat le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Pacôme Moubelet Boubeya, la première magistrate de la ville de Libreville ainsi que des techniciens de la société de collecte d’ordures Averda, en contrat de sous-traitance avec la société Clean Africa. Déterminé à montrer que la propreté est d’abord une question de civisme et que la lutte contre l’insalubrité concerne tous les Gabonais sans exception, le Chef de l’Etat, bottes aux piedset outil à la main, a tenu à montrer l’exemple en participant, avec Madame le Maire, au nettoyage des abords d’un caniveau. Ali Bongo Ondimba a ensuite appelé les citoyens à changer de comportement pour le bien-être de tous les Gabonais : « Il ne doit pas y avoir de beaux ou de vilains quartiers à Libreville car notre capitale est la première vitrine de notre pays. Une ville propre et accueillante attire les
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investisseurs, et nous avons besoin de ces investisseurs si nous voulons créer des emplois. Jeter des ordures n’importe où n’est pas le bon comportement à avoir. » Faisons tous ensemble des efforts pour faire de Libreville une ville propre et accueillante » a dit le chef de l’Etat. Le Président de la République a, au terme de son intervention, fait un don d’outils de nettoyage à la mairie de Libreville pour soutenir la propreté des six arrondissements de la capitale. Un total de 3600 outils parmi lesquels des brouettes, des pelles, des râteaux et des machettes seront ainsi distribués aux chefs de quartier et aux associations pour faire de Libreville une ville plus propre. L’implantation, il y a 18 mois, d’Averda, que le Président de la République a personnellement appuyée, a permis d’entamer un processus d’assainissement et donc de transformation de la ville de Libreville. Chaque mois, quelque 700 Gabonais s’emploient à collecter 500 tonnes d’ordures en moyenne, à balayer les rues, à curer les caniveaux ainsi qu’à nettoyer les plages qui bordent la capitale. AMOS ABAGHA
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SPéCIAL GABON LA CULTURE GABONAISE À L’HONNEUR
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u même titre que les albums des chanteurs et musiciens Pierre-Claver Akendengué, primé par les Nations Unies en 2015, Annie-Flore Batchiellilys, lauréate des Kora en 2002 en Afrique du Sud, et Naneth Nkoghé, finaliste en 2007 du Prix RFI Musiques du monde, on peut citer Lord Ekomy Ndong, leader du groupe hip-hop Movaizhaleine, meilleur artiste d’Afrique centrale à l’édition 2013 du Kora Awards, au palmarès de le culture gabonaise. L’écrivain prolifique Jean Divassa Nyama assure la présence gabonaise sur la scène littéraire continentale. Il a été lauréat, en 2008, du Grand Prix littéraire de l’Afrique noire, tout comme sa consoeur Justine Mintsa, qui figure au rayon africain de la maison d’édition française Gallimard. L’écrivaine est, par ailleurs, membre du Haut Conseil de la francophonie. Le Gabon n’est pas inconnu au bataillon des peintres. En 2005, lors de l’Exposition Aichi au Japon, Georges Moubou fut le seul représentant africain à être primé. Dans son domaine, l’humoriste Omar Defunzu a reçu la consécration de ses pairs en 2013 à Kinshasa. Le cinéma n’est pas en reste. Grâce à son premier long métrage « Dolè », Imunga Ivanga décrocha le Grand Prix Tanit d’or à Carthage en 2000. Des années avant lui, toujours au Festival de Carthage, Henri Joseph Koumba Bididi avait obtenu le Prix de la première œuvre avec son court métrage « Le Singe fou ». Outre ces artistes ayant été sacrés lors de compétitions internationales, d’autres font entendre la voix du Gabon à diverses occasions. C’est le cas de Patience Dabany qui a littéralement embrasé la mythique salle parisienne de l’Olympia en 2000, ou le Zénith en 2012, après une mémorable prestation au Stade de France un an plus tôt, au cours de la « Grande Nuit africaine ». ARNOLD ONANG
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SPéCIAL GABON LES SPORTIFS GABONAIS À L’HONNEUR Tant de porte-étendards du vert-jaune-bleu se sont distingués ces dernières années. Revue d’effectifs. Par MIREILLE GONDJOUT
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ertains ont fait retentir « La Concorde » et d’autres, aidé à situer le Gabon sur la carte de l’Afrique ou du monde. De par leur don naturel parfait par un travail continu, pour résister au temps et à la concurrence, ces fiertés gabonaises sont des références aussi bien pour leurs compatriotes que pour la jeunesse du continent africain. Footballeur africain de l’année 2015, Pierre-Emerick Aubameyang, l’attaquant et capitaine des Panthères du Gabon, a emprunté la voie appropriée pour rejoindre à terme, au panthéon des gloires africaines, les illustres Salif Keita, Roger Milla, Abedi Pelé, George Weah, Samuel Eto’o et Didier Drogba. Autant de joueurs qui, par leur talent et longévité au plus haut niveau, leur dévotion pour la défense des couleurs de leur patrie, restent des exemples à suivre pour le fils de Pierre Aubame dit Aubame Yaya, ancien footballeur international gabonais. Dans le monde du football toujours, depuis trois ans, l’arbitre Eric Otogo Castane redore l’image du Gabon, en se montrant digne successeur de ses prestigieux aînés que sont Jean-Fidèle Diramba et Pierre-Alain Mounguengui, l’actuel président de la Fédération gabonaise de football. En basket-ball, Stéphane Lasme vient d’imiter Géraldine Robert (meilleure scoreuse et rebondeuse de l’Afro-basket 2015) en remportant l’Eurocoupe 2016. MVP (meilleur joueur) de la finale contre le club français de Strasbourg, le pilier du Galatassaray Istanbul (Turquie) a fait aussi bien que la joueuse de l’Entente Sportive Basket-ball Villeneuve-d’Ascq, couronnée dans la même compétition européenne l’année écoulée. 2016 est une année olympique où les attentes sont grandes au cours du mois d’août autour d’Anthony Obame, lors des Jeux de Rio de Janeiro (Brésil). Médaillé d’argent à Londres en 2012 et champion du monde l’année suivante à Puebla (Mexique), le taekwondoïste gabonais, passé notamment par l’Insep de Paris, n’a qu’une obsession : terminer sur la plus haute marche du podium et laisser son nom, et par ricochet celui du Gabon, à la postérité de la discipline martiale originaire de Corée. Au rayon des sportifs gabonais reconnus, on ajoutera la sprin-
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teuse Ruddy Zang Milama qui, après une longue période d’inactivité suite à une grave blessure, est sur le remonte-pente, alors que le boxeur Taylor Mabicka continue, quant à lui, de se frayer un chemin vers les sommets de sa discipline.
Une expertise avérée dans l’organisation des compétitions sportives La vitalité du sport gabonais c’est aussi l’organisation à venir de la Coupe d’Afrique des nations de football 2017, cinq ans après avoir co-organisé la même compétition avec la Guinée Equatoriale, du premier Championnat africain de kick-boxing et du Championnat d’Afrique des nations de handball 2018. Preuve que l’expertise gabonaise en matière d’organisation de compétitions internationales a convaincu les instances continentales. Et même mondiales, si l’on s’en tient à la Tropicale Amissa Bongo qui accueille depuis 2005, sous la supervision de l’Union cycliste internationale (UCI), les coureurs des écuries professionnelles européennes de prestige et les équipes africaines de premier rang.
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SPéCIAL GABON LES PRÉPARATIFS DE LA CAN 2017 La finalisation des travaux des stades constitue l’ultime défi dans la préparation de la grande fête du football africain que le Gabon accueille du 14 janvier au 5 février 2017, fort des acquis de l’édition 2012 organisée conjointement avec la Guinée Équatoriale. Par AMOS ABAGHA
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ontrairement à 2012 où il avait organisé une « demi-Can », l’autre partie relevant de la Guinée Équatoriale, le Gabon sera, en 2017, l’unique nation à accueillir le plus grand événement continental du ballon rond. Depuis la décision de la Confédération africaine de football (Caf), le 9 avril 2015 au Caire (Égypte), de confier l’organisation de la 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations au Gabon, les différentes parties concernées ont le cœur à l’ouvrage, pour répondre au cahier des charges dicté par l’instance continentale. Le Cocan (le comité d’organisation de la Can) s’est rapidement appuyé sur les acquis de 2012 pour remettre la machine en route et redynamiser ses différentes commissions. Du côté de l’État gabonais, sous la conduite du président de la République, Ali Bongo Ondimba, des moyens ont été dégagés et les entreprises adjudicataires des différentes travaux poussées à livrer leurs chantiers dans les délais requis.
d’Angondje (périphérie nord de Libreville) et ses 40 000 places vont notamment accueillir la finale, après quelques travaux de remise aux normes. Pendant ce temps, les aficionados du ballon rond souhaitent voir enfin livrer le stade omnisports Omar Bongo, surnommé « le stade du peuple », situé en plein cœur de la capitale ; après des travaux de modernisation entamés en 2010 pour aboutir à une enceinte moderne de 45 000 places, la plus grande du pays. Ce stade devra redevenir l’antre des Panthères du Gabon. Dans le Sud-Est, après une petite cure de jouvence, le stade de Franceville (20 000 places) sera opérationnel. Tout comme les sites d’entraînement et les hôtels du chef-lieu de la province du Haut-Ogooué, mais aussi les gîtes de Bongoville, Moanda et Ngouoni, qui avaient accueilli des équipes qualifiées en 2012.
Stades L’organisation de la Can exclusivement par le Gabon a logiquement amené l’extension de la compétition à deux autres villes, en plus de Libreville et Franceville retenues en 2012. C’est Port-Gentil (Ouest), la capitale économique du pays, et Oyem (Nord), proche de la frontière avec le Cameroun et la Guinée Équatoriale, qui ont été choisies. Deux stades neufs, le premier de 25 000 places et le second de 20 000 sièges, sont en train d’être érigés. Avec la promesse d’une livraison définitive au cours du dernier trimestre de 2016. Ils s’ajouteront aux infrastructures (stades, terrains d’entraînement et hôtels) utilisées en 2012. Au Nord, à Oyem et à Bitam, deux villes distantes de 70 kilomètres où seront basés une poule et quatre pays, le stade provincial d’Akoakam et le stade Gaston Peyrille serviront à l’entraînement. Comme lors de la précédente édition, le stade de l’Amitié
Côté animation, le Cocan, qui a présenté la mascotte de la compétition, une panthère noire baptisée « Samba », le 25 mars 2016 à Franceville, se chargera de faire monter la pression, à mesure qu’approchera le jour J. Avec des animations, des campagnes de sensibilisation et la vente de produits dérivés. Il restera enfin aux Panthères à présenter une équipe répondant aux aspirations du peuple qui est resté sur un douloureux quart de finale perdu aux tirs au but devant le Mali en 2012. Mais aussi sur une dernière campagne africaine ratée (élimination au premier tour) lors de la dernière édition en Guinée Équatoriale, en 2015. La pression sera donc grande sur les épaules de Pierre-Emerick Aubameyang, meilleur footballeur africain de l’année 2015, et ses coéquipiers, qui devront mieux faire pour que la fête soit belle et totale lors du rendez-vous qui marquera par ailleurs le 60e anniversaire de la compétition créée par la Caf. Le Gabon occupe la 88e place du dernier classement Fifa, publié le 2 juin 2016.
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Hors des stades
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SPéCIAL GABON LA FONDATION SYLVIA BONGO ONDIMBA POUR LA FAMILLE Engagée depuis plusieurs années en faveur des populations vulnérables, la structure humanitaire créée par l’épouse du chef de l’Etat gabonais a acquis sa réputation. Et les actions accomplies parlent d’elles-mêmes. Par FREDDY NDONG
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vec des partenariats tissés avec les entreprises privées, des associations et des organisations publiques et internationales, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille (FSBO) a franchi en cinq ans de nombreuses étapes dans l’assistance aux jeunes, aux femmes, aux veuves, aux enfants ainsi qu’aux personnes vivant avec un handicap. L’action « Solidarité envers les veuves », par exemple, consiste en la mise en place d’une ligne téléphonique gratuite d’écoute, le 1455, et d’une cellule d’accueil, d’écoute et de conseil pour informer, orienter et accompagner les conjointes survivantes dans l’appropriation de leurs droits. Le « Microcrédit Akassi » est destiné à renforcer l’autonomisation des femmes par l’octroi de crédits à taux préférentiels leur permettant de développer des activités génératrices de revenus. Le plan « Développement des filières » participe également du sacerdoce de Sylvia Bongo Ondimba : C’est un soutien technique et pédagogique apporté à des groupes de femmes par le savoir-faire traditionnel des produits de la forêt tels le moabi ou l’okoumé. «Agir contre le cancer» est un autre maillon fort de cette chaîne de solidarité à l’initiative de la première dame. En cinq ans, ce que beaucoup considéraient encore comme une maladie exotique est aujourd’hui évoquée sous le regard d’experts pour libérer,
Des actions au bénéfice des handicapés Depuis 2012, la FSBO met également des fauteuils électriques et manuels à disposition des adultes gabonais handicapés. De même qu’elle mène des actions sociales envers des enfants de la rue, des pensionnaires de centres d’accueil et des mineurs en détention dans les maisons d’arrêt, et bien d’autres actions telles que « La Gabonaise», épreuve physique lors du marathon du Gabon en faveur de la lutte contre les cancers féminins, et « Safety first » pour la prévention du VIH en milieu jeune.
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soulager et soigner celles qui en étaient prisonnières jusqu’ici. Au Gabon, les cancers féminins ont une prévalence de 88% gynéco-mammaire et 36% pour le col de l’utérus. Comme toutes les maladies, plus vite on les détecte, mieux on les prend en charge. Grâce au partenariat de la FSBO avec la Fondation Lalla Salma Prévention et Traitement des cancers du Maroc, la Fondation Gauff et le ministère gabonais de la Santé, le dépistage précoce n’est plus une vue de l’esprit. Des centres sont installés sur tout le territoire national à cet effet. A la faveur de la campagne « Octobre rose » organisée pour sensibiliser à cette question, des milliers de femmes ont pu éviter le pire. GRATUITÉ DE SOINS Dans un futur proche, la « Maison d’Alice », près du Centre hospitalier universitaire d’Angondjé, au nord de Libreville, prodiguera des soins gratuits à des malades démunis en provenance de l’intérieur du pays. Dans la continuité du programme de réduction de la mortalité maternelle et infantile, la campagne « Toutes les mamans comptent » a permis à la FSBO, en 2014, d’établir un diagnostic précis de la situation des maternités dans les neuf provinces du Gabon pour disposer de données actualisées sur les facteurs de mortalité maternelle et infantile. Les « bourses Ozavino » (« honneur » en myènè) permettent aux élèves et étudiants performants d’intégrer les grandes écoles ou universités de renom. Le programme « Ischool » est conçu pour amener les élèves à apprendre autrement, en mobilisant les multiples facilités offertes par les tablettes numériques et les applications pédagogiques. Le « Livre des métiers » est venu tout récemment rehausser ce programme qui avait déjà permis à plusieurs jeunes gabonais de (re)trouver leurs marques. Ce manuel offre à la jeunesse l’accès à un panorama exhaustif des métiers porteurs répertoriés au Gabon et utiles au développement de l’économie. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
SPéCIAL GABON le conseil supérieur des affaires islamiques du gabon
UNE INSTITUTION RELIGIEUSE IMPLIQUÉE DANS LE SOCIAL Par AMOS ABAGHA
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e CSAIG a été fondé avant tout pour développer, promouvoir et vulgariser l’islam au Gabon par tous moyens licites, mais également instaurer le dialogue communautaire en vue de consolider l’entente avec la communauté nationale et veiller au maintien des relations fraternelles et séculaires unissant les musulmans et les autres confessions religieuses au Gabon. Placé sous l’autorité morale du Raïs Ali Bongo Ondimba, chef de la communauté musulmane gabonaise et, par ailleurs, président de la République, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) est l’instance religieuse reconnue pour la représentation des cultes. Il a ainsi pour mission de préserver, défendre et valoriser l’islam et les musulmans auprès de l’opinion publique. Unique interlocuteur officiel des pouvoirs publics et des organisations internationales islamiques, il coopère et traite avec eux des sujets en rapport avec l’Islam au Gabon. “Les musulmans sont appelés à s’exprimer librement et à évaluer de manière objective le fonctionnement de tous les organes de notre communauté et de notre institution commune qu’est le Conseil Supérieur des affaires Islamiques du Gabon.», avait, à l’occasion du congrès ordi-
Le CSAIG : toujours plus d’actions sociales Au nombre des autres actions du CSAIG, on note la dotation d’un véhicule de fonction au directeur général de la DNEPI, la réhabilitation de la clôture du lycée Mohamed Arissani ou la construction d’un bâtiment R+3 abritant l’école primaire Moapa Beotsa I dont une partie est réservée à Nour Radio et télévision, ainsi que le démarrage en 2013 des travaux de construction d’un nouveau lycée Islamique dénommé El Hadj Omar Bongo Ondimba.
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Le président du CSAIG, l’imam Ismaël Oceni Ossa, et le Conseiller Spécial Ali Akbar Onanga Y’Obegue
naire de l’institution en 2010, déclaré son président, Ismaël Oceni Ossa, indiquant par la même occasion son rôle et ses objectifs. Selon l’imam Oceni Ossa, par ailleurs éminent islamologue, « … dans ses missions de vulgarisation idéologique, le CSAIG veille à adapter le corpus islamique au contexte sociologique actuel, ainsi qu’à susciter et à pérenniser le développement communautaire et national. » C’est ainsi qu’au nombre de ses œuvres sociales, le CSAIG enregistre à ce jour plusieurs types d’actions menées sur le terrain, touchant à la fois le secteur de l’éducation et le dialogue inter-religieux, en passant par la santé, la promotion de la femme musulmane aux postes de responsabilité, le développement infrastructurel, etc. Au plan éducatif, par exemple, l’institution veille au renforcement des capacités opérationnelles des structures religieuses et à la formation par la mobilisation des partenariats et du sponsoring, ainsi qu’à la communication pour porter la voix de l’Islam et des musulmans du Gabon. Pour ce faire, sa méthode est la déconcentration de ses activités, la reprise des activités de la Direction nationale de l’enseignement privé islamique (DNEPI) ainsi que la redynamisation des relations avec les organisations islamiques internationales. Sur le plan de la solidarité, le CSAIG fait des dons de corbillards et de bus de transport, procède à des distributions de vivres sur toute l’étendue du territoire national pendant le mois de ramadan, organise des repas communautaires pendant la période de jeûne dans les mosquées de Libreville, distribue des fauteuils roulants aux personnes handicapées, fait don de vêtements et de colis alimentaires aux détenus de la prison de Libreville, distribue des médicaments aux drépanocytaires, assiste les veuves et les orphelins de Libreville et enfin, supervise des consultations médicales et la distribution de médicaments par des médecins saoudiens.
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SPéCIAL GABON
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QUEL AVENIR POUR AFRICA N°I ?
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Par CHARTRIN ONDAMBA
réée le 7 février 1981, rachetée par la Libye en 2008, et devenue de facto une radio privée, Africa N°1 connait depuis 2011 des difficultés, tant structurelles qu’organisationnelles, et a besoin d’un second souffle. La question est de savoir comment ses actionnaires vont s’y prendre pour redonner au « Tam-tam africain » son lustre d’antan. Il se dit que des solutions sont envisagées mais pour l’heure les problèmes sont à tous les niveaux : management, finances, qualité des programmes et des outils de diffusion. En clair, la seule dotation financière ne suffira pas. Il faudra aussi réfléchir à une nouvelle ligne éditoriale et à de nouveaux programmes en phase avec les aspirations des Africains. Le repreneur, si repreneur il y a, devra doter la radio d’instruments de diffusion répondant aux formats actuellement requis. Aujourd’hui, l’Etat gabonais, deuxième actionnaire de la radio, après la Libye, se contente de mesurettes : prise en charge des salaires, frais de fonctionnement octroyés au petit bonheur la chance, Africa n°I ne disposant pas de ligne budgétaire au Trésor Public gabonais. Au surplus, les hésitations des pouvoirs publics à nommer de nouveaux dirigeants étonnent plus d’un observateur. Le prochain conseil d’administration devra entériner ces nominations ainsi qu’une nouvelle orientation de la radio dont le nouvel acquéreur devra être connu à l’issue d’un dernier tour de table, la Libye ayant déjà signifié son retrait. Pendant ce temps, le personnel démotivé, et sans direction générale, assure une sorte de service minimum. Nombre d’entre les agents pensent déjà à un départ négocié ou à une reconversion, la perspec-
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tive d’une fin de carrière à Africa N°1 étant plus qu’incertaine. Chose désespérante : leur non prise en charge par la sécurité sociale, faute de paiement de leurs cotisations, alors que la plupart sont proches de la retraite. D’autres, parmi les devanciers, se sont vus refuser le versement de leur pension. Ce qui fait dire à la majorité du personnel que la radio s’achemine vers une fermeture, même si les autorités gabonaises, qui avancent des raisons de souveraineté, continuent d’être rassurantes. MANAGERS AFRIQUE l N°47 l Septembre-Octobre 2016
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CULTURE
Le musée du quai Branly célèbre ses 10 ans Né de la volonté du président Jacques Chirac de créer un lieu qui rende justice aux arts et civilisations non européens, le musée du quai Branly fête cette année ses 10 ans. Cet anniversaire offre l’occasion d’un premier retour sur dix années d’expositions, de recherches et de coopération entre la jeune institution et l’Afrique. Par ARNAUD VALETTE
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n 2006, le musée du quai Branly ouvre au public avec l’ambition de présenter les arts non occidentaux, et notamment ceux d’Afrique, pour eux-mêmes dans un bâtiment de Jean Nouvel qui leur est spécialement dédié. Pari gagnant, puisque plus de 14 millions de visiteurs ont déjà admiré ses collections permanentes dont la section Afrique regroupe, par roulement, près de 800 sculptures, peintures, armes, textiles… Avec 92 000 œuvres, le musée du quai Branly abrite l’un des plus importants fonds d’art africain au monde. Son parcours permanent mène du Maroc à l’Afrique du Sud, à la découverte de chefs-d’œuvre qui constituent autant de références pou l’appréciation des civilisations africaines. Mais c’est aussi au travers d’expositions temporaires que le musée du quai Branly a rendu honneur aux arts africains. BENIN, Cinq siècles d’art royal, DOGON ou MAITRES DE LA SCULPTURE DE COTE D’IVOIRE ont rassemblé des chefs-d’œuvre jamais réunis auparavant. Chacune de ces expositions apportait un regard neuf sur des questions peu ou jamais traitées. Une programmation qui n’élude d’ailleurs pas la question postcoloniale au cœur des expositions PRESENCE AFRICAINE, ou DAKAR 66. Soucieux de promouvoir les arts d’Afrique au-delà de ses murs, le musée du quai Branly organise la tournée de ses expositions. Avec le soutien de la Fondation Total, le musée s’est ainsi associé à l’Institut français et aux Editions Présence Africaine pour que l’exposition PRESENCE AFRICAINE tenue à Paris en 2009, puisse être accueillie au Sénégal (Institut français de Saint-Louis, Alliances Françaises de Kaolack et Ziguinchor) et à la villa des arts de Rabat au Maroc entre 2012 et 2014. L’expo-
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sition a également été présentée à Kinshasa, en République démocratique du Congo, et dans les Instituts français de Brazzaville et Pointe-Noire au Congo, ainsi qu’à Douala, au Cameroun, en 2015. Dans cette logique de collaboration entre le musée du quai Branly et les institutions muséales africaines, le programme « Les musées au service du développement » a permis de belles réalisations. Résultat d’un partenariat avec le Fonds de Solidarité Prioritaire du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et l’École du Patrimoine Africain de Porto-Novo au Bénin, ce programme contribue à la mise en œuvre d’une politique des publics pour soutenir la fréquentation de 26 musées africains, tout en les aidant à développer leurs ressources propres et à renouveler leurs modes de gestion. Une coopération avec le Musée National du Mali a permis la présentation à Bamako en 2011 de l’exposition CIWARA. Pour la première fois, une exposition d’art africain réalisée par le musée du quai Branly était proposée dans le pays d’origine des œuvres qu’elle présentait. Le musée est aussi partenaire de la fondation Zinsou à Cotonou, avec laquelle il a réalisé des expositions de grande qualité depuis 2006.
Une coopération tous azimuts Appui à la création de musées, constitutions de bases de données, actions de formation, aide à la valorisation du patrimoine, le musée du quai Branly multiplie les échanges sous forme de coopérations scientifiques, culturelles et techniques. Il accueille ainsi régulièrement des professionnels venus des musées africains pour des stages de formation dans ses services scientifiques et administratifs. Et, chaque année, le musée du quai Branly soutient de jeunes chercheurs africains en anthropologie grâce aux bourses de la Fondation Martine Aublet. Aujourd’hui, la jeune et déjà expérimentée institution entend renforcer ses liens avec l’Afrique et développer de nouvelles coopérations, notamment avec le Maroc et, pourquoi pas, le Sénégal avec son futur Musée des civilisations de Dakar.
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bon à SAVOIR Comment cultiver la confiance en soi
MANAGERS Afrique BIMESTRIEL INTERNATIONAL Des parcours, des ambitions et des réussites
Par ISIS JASMINE Je crois beaucoup à la vertu thérapeutique de la confiance en soi. Donc, affirmez-vous ! Ne vous laissez plus manipuler par certaines personnes. Affirmez-vous et vous gagnerez en liberté et ferez naître votre véritable personnalité. Posez-vous la question : qui vous empêche d’être libre et de réussir votre vie, et d’avoir plus confiance en vous ? Vous êtes responsable de votre vie et de vous-même. Décidez dès maintenant d’avoir confiance, de changer et d’être heureux, et une nouvelle vie commencera pour vous. Dites ce que vous pensez Que ce soit au travail ou dans les dîners entre amis, exprimez votre opinion. Une caissière désagréable, un repas de mauvaise qualité dans un restaurant. Au lieu de râler dans votre coin et de jurer que vous ne remettrez plus jamais les pieds dans ce supermarché, exprimez poliment votre mécontentement. Vous êtes un(e) client(e) comme les autres. Vous avez payé pour un service et vous avez le droit d’émettre des critiques. Cela vous soulagera et développera votre confiance. Ne fuyez pas les regards En salle de réunion ou simplement dans le bus, ne baissez jamais les yeux chaque fois qu’un regard se pose sur vous. Rien ne sert de vous dissimuler, vous ne serez jamais invisible. Vous existez et vous agissez près des gens. C’est normal qu’ils vous portent de l’intérêt et qu’ils vous regardent. Lorsque des yeux se posent sur vous, prenez l’habitude de répondre par un sourire. Cette réponse amicale vous fera paraître plus confiant(e) et sûr(e) de vous. Elle engendrera aussi des réactions positives qui vous mettront peu à peu en confiance vis-à-vis du regard des autres. Fixez-vous des objectifs raisonnables Vous êtes désappointé(e) parce que vous ne réussissez pas à atteindre les objectifs que vous vous étiez fixés. Mais vous êtes-vous interrogé(e) sur la sévérité du jugement que vous portez sur vous–même ? D’ordinaire, vous êtes indulgent(e) avec vos proches. Essayez de l’être aussi envers vousmêmes ! Ne vous accablez pas de reproches Acceptez vos failles et revoyez vos objectifs Pour vous aider à prendre du recul visà-vis de vos objectifs, mettez-les sur une liste. Il est plus facile de démasquer les buts inatteignables lorsqu’ils sont écrits noir sur blanc. Chaque jour, vous pouvez aussi lister l’ensemble des tâches que vous aimeriez accomplir avant le soir. Chaque fois que vous vous débarrassez de l’une d’elles, rayez-la de la liste. Cette méthode est excellente pour retrouver confiance en soi. Elle a surtout l’avantage de vous faire prendre conscience de vos réussites.
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FONDATEUR Mouftaou Badarou, le 13 mai 2007 à Paris 10e année Enregistrement au Parquet du Tribunal de Grande Instance de Paris Récépissé N° 10 068 du 29 août 2010 MANAGERS Afrique est édité par B MEDIA INTERNATIONAL SAS 4 rue du Temple 91130 Ris-Orangis Nous joindre au 01 77 05 26 40 06 40 81 95 47 magazinemanagers@yahoo.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Mouftaou Badarou Chargés de mission Christian Levry, Chartrin Ondamba REDACTION Chef d’enquête Oussouf Diagola Ont contribué à ce numéro Youcef Zirem, Isis Mafouta , Vanessa Adandé, Yves Martial Idoundou, Evelyn Waintraub, Robert Dana, Lucie Guchet, Serge Ndzamba, Léonce Houessou, Freddy Ndong, Alexis Amvane, Arnaud Valette Olivier Madungu, Arcad Issembé, Amos Abagha , Roger Levry Flore Digobe EDITION Direction artistique Romain Ahouadi Révision Gabriel Yandjou ABONNEMENTS Écrire à : magazinemanagers@yahoo.fr DIFFUSION INTERNATIONALE Messageries Lyonnaises de Presse IMPRIME EN FRANCE
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