PFE - Les Réservoirs de Passy - Salma Berrada & Sidonie Courtois

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Mémoire de PFE

École nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette

Les réservoirs de Passy

UN CENTRE CULTUEL ET THERMAL À TRAVERS L’ÎLOT

Salma Berrada Sidonie Courtois

Juillet 2019

sous

la

direction

de

Pietro

Cremonini

et

Philippe

Lauzanne


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« La reconversion n’est pas un art mineur, [...] c’est bien de création qu’il s’agit. Car intervenir sur un édifice existant, c’est composer avec lui, c’est jouer avec des contraintes qui s’ajoutent à celles du programme et des règlements. Ces contraintes sont des supports à l’imaginaire, elles permettent de développer des solutions architecturales qui n’auraient pas été inventées ex nihilo. » -Bernard Reichen et Philippe Robert.

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Nous tenons tout d’abord à remercier nos encadrants : M. Pietro CREMONINI et Philippe LAUZANNE, pour leur accompagnement, leur patience et leurs valeureux conseils. Nous tenons à les remercier aussi d’avoir fait des séances de PFE un moment profitable et instructif. Un grand merci aussi à tous ceux qui nous ont aidé dans nos démarches de projet, ceux qui ont aidé dans la recherche de documents impossibles à se procurer, et ceux qui ont tout fait pour faciliter nos visites. Merci à : M. Bertrand GRANAT, intendant général de l’ULIF à Copernic, pour nous avoir accueilli au sein de la synagogue et nous avoir permis de découvrir la vue magnifique sur les réservoirs. M. Serge SERROR et sa sœur, habitants de la rue Copernic, pour nous avoir accueilli chez eux et expliqué leur rapport ainsi que celui des voisins à ces grands bassins d’eau. Béatrice JULLIEN, architecte et enseignante à l’école d’architecture de Belleville, pour avoir répondu à nos nombreuses questions avec beaucoup de patience et d’enthousiasme.

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Elodie FABRE, et ses camarades de l’école d’architecture de Belleville pour avoir accepté de partager leurs expériences et leurs analyses des cycles d’eau à Paris. Julien MAIRE, technicien supérieur géomètre, et Mikaël CAMIUL, chargé d’opérations à « Eau de Paris », pour avoir accepté et pris le temps de nous faire visiter ce lieu inédit et qui était, jusque-là, interdit au public. Merci surtout à toutes les personnes qui ont suivi de près ou de loin ce travail de fin d’études et qui nous soutenu et encouragé dans les moments difficiles. Ces cinq dernières années d’études n’étaient certes pas de tout repos, mais elles ont été les plus enrichissantes de toute notre vie : riches en rencontres, en apprentissages et en rebondissements. Enfin, et surtout, merci à nos parents ! Les mots ne sauraient exprimer notre gratitude. Votre amour a toujours été présent et nous a armées de force à travers la distance, pour concrétiser tous les projets que nous avions entrepris. A vous, ainsi qu’à tous ceux qui lisent ces mots, C’est avec beaucoup d’enthousiasme et d’émotion que nous vous invitons à parcourir notre mémoire de Projet de Fin d’Etudes. - Salma Berrada & Sidonie Courtois.

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Sommaire Remerciements Avant-Propos

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Introduction La reconversion Les réservoirs La monumentalité

10 10 11 11

PARTIE I. Recherche

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Présentation du site Visite Approche sensible

13 14 16

Analyse Urbaine Tissu Urbain Bâti et Occupation du Sol Infrastructures Urbaines et Déplacements Espaces Verts Equipements Sportifs et Scolaires Equipements Cultuels

17 18 20 22 24 25 26

Analyse Historique Histoire du 16ème Arrondissement de Paris Histoire des Réservoirs de Passy L’îlot Haussmannien

29 30 32 34

Diagnostic Architectural Diagnostic Structurel & Patrimonial Analyse de l’existant

37 38 42

PARTIE II. Projet

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Piste projet et choix Programme Axes d’intervention Projet Références

51 57 60 70 88

PARTIE III. Retour sur expérience

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La reconversion comme projet Le projet de fin d’études Le travail en binôme Et Après ?

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Bibliographie Annexes

97 98

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Avant propos

Construire dans le construit

Depuis le début des années 2000, en Europe occidentale, l’intervention sur le patrimoine existant, représente une part de 50 % du marché de la construction, part qui ne cesse d’augmenter. Une étude de l’American Institute of Architects, menée en 1997, fait apparaître qu’au 21ème siècle, 80 à 90% des interventions architecturales dans les villes des sociétés développées concerneront la réhabilitation ou la reconversion d’édifices existants1. Les raisons de ce phénomène tiennent d’une part à la conjoncture économique qui réduit considérablement le marché de la construction neuve (raréfaction des fonciers disponibles suite à l’urbanisation globale), et d’autre part aux nouvelles pré-occupations environnementales et à la prise de conscience écologique². Depuis les années 2000 on assiste progressivement à une ré-orientation des politiques urbaines des collectivités qui prônent désormais le renouvellement et les principes de développement durable. Il s’agit désormais « de faire la ville sur la ville » et de réhabiliter le patrimoine. Face à cette évolution, des formations se mettent en place et notamment les écoles d’architecture qui développent des enseignements axés sur la problématique du patrimoine et ses mutations. Faire dialoguer architecture existante et architecture nouvelle a toujours constitué un véritable défi pour les architectes et bâtisseurs à travers l’histoire.

Cependant la conjoncture socio-économique actuelle et la pression environnementale rabattent les cartes et il est clair que c’est dans le construit que le futur de l’architecture réside. Par ailleurs ce perpétuel mouvement de reconstruction est un processus qui sera toujours à l’œuvre dans le futur et qui ne doit pas s’interrompre. Ainsi le paysage construit d’aujourd’hui sera également notre terrain de jeux de demain. C’est en tout cas notre conviction. Nous sommes Salma Berrada et Sidonie Courtois, et nous avons choisi pour notre projet de fin d’études de construire dans le construit. Après un semestre en cours de « Patrimoines et Mutations » sous la direction de Philippe Dehan et Lionel Penisson, nous avons approché la thématique du construit et avons abordé les différents types des interventions sur celui-ci : réhabilitation, restauration, ou encore rénovation... Les transformations de l’existant varient en fonction de l’objet sur lequel nous intervenons. La question de la « reconversion » (définie dans les pages qui suivent) est celle qui a constitué pour nous une problématique complexe, car au-delà de la préservation, elle propose une évolution du bâti, une deuxième vie à l’édifice qui n’écarte pas la possibilité d’une troisième. Cela implique également une réflexion poussée sur le programme, car dans une reconversion c’est la fonction qui suit la forme et non la forme qui suit la fonction comme était la devise de Louis Sullivan3.

1- REAL Emmanuelle. Reconversions. L’architecture industrielle réinventée. Haute-Normandie, In Situ, 2015. 2-The Limits To Growth, également connu sous le nom de « Rapport Meadows » publié en 1972 est la première étude importante soulignant les dangers pour la planète Terre et l’humanité de la croissance économique et démographique que connaît le monde.

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Les réservoirs de Passy

Nous nous sommes intéressées à ce que l’on peut considérer comme le patrimoine servant au fonctionnement de la ville, voire monuments de part leur histoire forte (cf. Introduction). Notre volonté est de dévoiler ces édifices, les comprendre, célébrer leurs qualités et leur redonner une nouvelle vie. Nous avons donc décidé de travailler sur la reconversion des réservoirs de Passy, au sud de la place de l’Étoile dans le 16ème arrondissement de Paris. Un bâtiment « organe » de la ville, qui n’est pas du tout conçu pour une occupation humaine mais pour stocker et contenir les poussées latérales de l’eau. Il s’agit donc d’un bâtiment particulier, dans une situation particulière ainsi que d’un bâtiment à vocation de stockage au travers de l’îlot. Les réservoirs de Passy ont une histoire riche : un circuit de l’eau précisément réglé depuis plus de 150 ans qui constitue la base de la conception et de l’utilisation de ce site inédit. Ils ont été conçus par Eugène Belgrand et construits de 1858 à 1866 puis 1898 pour le dernier bassin. L’ingénieur hydraulique engagé par le baron Haussmann était en charge de la modernisation des réseaux dans le cadre du projet de transformation de la ville de Paris sous le Second Empire. Cet édifice de la ville moderne a pour but de stocker de grandes quantités d’eau potable et non potable provenant de la Seine et du canal de l’Ourcq.

L’eau pompée et préalablement filtrée à l’usine d’Auteuil et l’usine de la Villette, est acheminée jusqu’à ce point haut de la colline de Chaillot avant d’être mise sous pression puis redistribuée dans le réseau de l’ouest parisien. L’histoire de l’eau à Paris, la construction en pierre, les formes de voûtes testées pour la première fois à Paris par Eugène Belgrand, un bâti émergent qui fonctionne comme un souterrain, une poche bleue et verte dans un quartier dense... Voici quelques unes des thématiques que nous avons souhaité explorer en vue d’une seconde vie des réservoirs de Passy. La première partie de ce mémoire est un assemblage des travaux de recherche visant une compréhension approfondie du site, une analyse du bâti et son insertion urbaine jusqu’au diagnostic de ses caractéristiques architecturales et de son identité historique, afin de répondre dans une deuxième partie – celle du projet de reconversion – à la question de notre philosophie d’intervention : A quelle nouvelle fonction les réservoirs de Passy sont-ils étonnement adaptés ?

3-Au début du xxe siècle, l’architecte de Chicago Louis Sullivan se rendit célèbre en résumant en une phrase le mot principe du fonctionnalisme, form follows function , résumant sa pensée suivant laquelle la taille d’un bâtiment, sa masse, sa grammaire spatiale et toutes les autres caractéristiques de son apparence doivent dériver uniquement de sa fonction

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Introduction

La reconversion

L’architecture utile et les réservoirs d’eau

La reconversion diffère significativement des autres types d’interventions sur l’existant (restauration, réhabilitation, réutilisation, rénovation, restructuration, requalification, régénération). En effet, elle implique non seulement une préservation mais surtout une évolution qui s’appuie sur quelques principes de base énoncés par Emmanuelle Real dans Reconversions. L’architecture industrielle réinventée :

L’architecture utile désigne l’ensemble des édifices et bâtiments qui participent au fonctionnement matériel de la ville. C’est le cas des centrales d’énergie et des relais de distribution d’électricité, des centrales de chauffage urbain, des réservoirs et châteaux d’eau, des canaux, des stations d’assainissement, des centres de maintenance et dépôts de transport, des entrepôts de vivres et de marchandises, des hôtels d’activité, des plateformes de transbordement, des gares de triage, des centres de traitement des déchets et de recyclage…. Ce sont les représentants construits de leurs multiples services nécessaires à la ville. Ce sont les « architectures du système ville »6.

• Function Follows Form! La reconversion s’appuie sur une logique inversée, c’est l’espace qui est la donnée première et le programme une variablequi doit s’y ajuster. • Comprendre le bâti, sa structure et préserver l’authenticité de son histoire. • Permettre la lisibilité des interventions4 et les distinguer de l’état antérieur. A l’opposé de ce que faisait Viollet-le-Duc, il ne s’agit pas de faire du pastiche ou de monumentaliser l’existant mais de montrer les strates temporelles de celui-ci. • Respecter l’édifice et l’esprit du lieu avec humilité et n’intervenir que quand cela est nécessaire et célébrer l’existant par sa révélation. • Préserver la mutabilité et donc permettre l’éventualité d’un changement d’usage futur. • Innover et créer : intervenir sur un édifice existant, c’est composer avec lui, jouer avec des contraintes qui s’ajoutent qui sont supports à l’imaginaire. Cette créativité concerne le plan technique à savoir comment s’adapter à la logique constructive de l’existant, mais aussi le plan fonctionnel à savoir comment pratiquer ce lieu différemment5.

Reconnaître l’existence de ces architectures en tant que telles invite à les comprendre. Souvent mal perçues, elles sont pourtant indispensables au fonctionnement de la ville. Dès lors qu’elles sont identifiées pour ce qu’elles sont, les architectures du système ville laissent entrevoir ce qu’elles pourraient être. En plus de leur caractère utile, des édifices tels les réservoirs d’eau sont aussi riches de l’histoire forte qui a mené à leur édification et s’inscrivent souvent dans des moments clé de la réinvention de la ville. Ainsi, les réservoirs de Passy sont marqueurs de l’histoire moderne de Paris, non seulement sur le plan urbain mais aussi de par la prouesse technique qu’ils représentent.

4- Charte Internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites (1964) 5- Bernard Reichen et Philippe Robert.

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Une monumentalité à célébrer

A l’échelle du paysage parisien les infrastructures du réseau et les réservoirs d’eau se fondent dans une hauteur de bâti identifiable composée d’éléments forts. La topographie contribue à ce jeu, car les réservoirs d’eau qui sont situés aux points hauts de la ville permettant des vues privilégiées. Si l’eau potable est un bien commun utilisée et consommée tous les jours, paradoxalement, elle est invisible aux yeux du public : seule la noblesse de l’architecture de ses infrastructures de stockage témoigne de l’importance de l’eau dans la ville. Pourtant, elles dissimulent volontairement sa présence.

Les organes productifs et distributifs de la ville, comme les réservoirs d’eau, ont une emprise si grande par leur taille qu’ils acquièrent de fait le statut de monument7. Ce sont des monuments productifs en activité. Des édifices dotés d’une architecture remarquable qui s’insèrent mystérieusement dans le territoire. Ceux-ci se distinguent des monuments courants (patrimoine noble) par leur caractère vivant ou vital pour le territoire. C’est cette identité inédite et l’envergure de ces bâtiments qui méritent d’être redécouvertes, mises à nu et célébrées. Le cas des réservoirs de Passy est d’autant plus marquant que la respiration « verte et bleue » qu’ils constituent en cœur d’îlot les rendent désirables dans leur environnement. Les processus de réhabilitation des anciens monuments industriels en monuments culturels au tournant du 21ème siècle ont ouvert la sensibilité du public à ces bâtiments qui ont gagné depuis le 20ème siècle une valeur esthétique incontestable, mais en substituant un usage unique (industriel) à un autre (culturel). Ces types de monuments pourraient dès lors se charger d’une double fonction productive et culturelle - à la manière des stepwells indiens - à la fois temples et réservoirs d’eau.

6-ANTONI Damien, Le système ville. 7- Ibid

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PARTIE I

12 Eugène

BELGRAND, Les Travaux souterrains de Paris, IV, Paris, Dunod, 1882.


Présentation du site

Construits au milieu du 19ème siècle par l’ingénieur Eugène Belgrand, ces quatre bassins d’eau nonpotable se situent entre la place Victor-Hugo et l’Arc de Triomphe. Partie intégrante du réseau d’eau de la Ville de Paris et propriété de cette dernière, deux de ces quatre bassins (Villejust, Bel-air, Copernic et la réserve d’incendie) sont désormais inutilisés. Le premier, le réservoir Villejust, sur une emprise de 2500 m², est formé de deux niveaux superposés et fermés par une dalle engazonnée. La structure porteuse est organisée en compartiments voûtés en pierre meulière et maçonnerie. Le second dit « la réserve incendie » est un bassin à ciel ouvert d’un seul niveau de 1 000 m² de superficie.

Conforme à une trame de 3 mètres par 3, ce site présente des contraintes particulières liées à l’inscription dans une véritable infrastructure : plus de 180 colonnes, un mur d’enceinte de 9 m x 2,5 m, et aucune ouverture vers l’extérieur. Toutefois, ce site si particulier offre des qualités remarquables. La présence de l’eau et le rapport avec le ciel si spécifique proposent un paysage insolite en cœur de Paris. La rencontre entre les deux éléments (l’eau et l’air) confère également au lieu un « caractère sacré ». En choisissant ce site, l’idée principale est bien d’ouvrir ce lieu, aujourd’hui fermé au public, de redonner une seconde vie aux réservoirs de Passy et de transformer cet espace caché en un lieu de partage, qui, tout en étant un espace servant de la ville, profite de sa vitalité.

Source: Archives de Paris

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Visite du site

Cachés derrière un mur d’enceinte en pierre meulière d’une hauteur de 10 mètres et d’une longueur continue sur les rues Copernic, Lauriston et Paul Valéry, les réservoirs de Passy ne laissent rien transparaître depuis la rue. Malgré une construction en plusieurs étapes (cf. « Analyse Historique »), ils constituent un bel ensemble homogène. L’enceinte aveugle contraste par sa massivité avec les façades percées de fenêtres des immeubles haussmanniens. Bien plus bas que la majorité des immeubles de l’îlot des réservoirs, ce mur reste cependant trop haut pour que l’on puisse imaginer ce qu’il cache, à savoir une quantité d’eau non-potable impressionnante servant à nettoyer les rues de Paris et à approvisionner tous les bois de Boulogne. Les réservoirs de Passy sont des témoins de l’histoire moderne de la ville de Paris et des grands travaux pour assurer son approvisionnement en eau et en énergie. Il s’agit du Paris de la Révolution Industrielle, des édifices aux structures robustes et des exploits constructifs. En plus de cette histoire technique riche, c’est un autre niveau de lecture que l’on peut effectuer en réinterprétant cet espace monumental qui nous est légué, une lecture qui célèbre l’édifice, le commémore et redonne un nouveau sens à ses voûtes magistrales. En effet, les grands volumes nécessaires pour la construction de cet organe de la ville nous apparaissent aujourd’hui remarquables et dignes de la qualification de monument.

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1. Horizon surrélevée sur le bassin de Bel Air 2. Niveau bas du reservoir de Villejust 3. Niveau haut du reservoir de Villejust 4. Mur d’enceinte depuis la rue 5. Angle de la rue Paul Valery et la rue Copernic 6. Maison de garde des réservoirs

L’architecture fonctionnelle alors pensée pour le stockage de l’eau s’incarne aujourd’hui telle le témoignage grandiose d’une époque révolue. C’est le travail de mémoire et de célébration du progrès qui transforme ici l’infrastructure en monument, faisant de ses éléments de composition des codes de reconnaissance d’un bâtiment remarquable. Un bâti émergent se comportant comme un souterrain, un lieu hermétique depuis la rue et offrant pourtant un panorama remarquable et une respiration en cœur d’îlot, un édifice alliant la masse d’une grotte et l’élégance d’une voûte, la puissance de l’eau et la sérénité d’un paysage préservé … Il est clair que les réservoirs de Passy représentent une prouesse architecturale et constituent une toile qui n’est pas tout à fait vierge pour cet exercice de reconversion. Ce lieu énigmatique, niché en plein cœur du 16ème arrondissement, révèle ainsi des potentialités inédites. Le caractère mystérieux et méconnu, même par les habitants du quartier, la grande muraille aveugle au niveau de la rue, les pignons encadrant le site… tous ces éléments accentuent la qualité introspective de cette édifice qui semble, malgré sa situation en plein cœur de la ville, fonctionner en total détachement de celle-ci. Quelle occupation pourrait-on donc projeter dans un tel bâtiment? Comment rendre accessibles ces espaces secrets tout en préservant leurs qualités fondamentales, leurs forces et leur mystère?


1.

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Approche Sensible L’horizon bas

Depuis la rue, la grande muraille en pierre meulière dissimule complètement l’usage des réservoirs et ne laisse rien deviner quant à l’espace grandiose se cachant derrière celle-ci.

Le réservoir de Villejust articule deux compartiments. Au niveau supérieur, l’espace est très étendu, tramé de poteaux de petite section et la hauteur sous plafond est d’échelle domestique. Quant au réservoir inférieur, la hauteur sous voûte et la section des piliers confèrent une dimension magistrale à l’espace.

Bien que les réservoirs soient émergeants, leur bâti se comporte comme un souterrain, n’étant absolument pas ouvert sur la ville et ayant une atmosphère singulière, sans véritable apport de lumière au milieu d’une centaine de piliers et de voûtes constituant un paysage majestueux.

L’horizon surélevé

En haut des réservoirs, c’est un magnifique panorama qui s’offre à nous. Une respiration inattendue en coeur d’îlot, autour de grandes surfaces d’eau reflétant les facades parisiennes avoisinantes. 16


ANALYSE URBAINE

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Tissu urbain

Entre relief et tracés réguliers

Malgré un renouvellement du bâti considérable, le tissu urbain du 16ème arrondissement est remarquablement continu et régulier. L’urbanisation de l’arrondissement qui date essentiellement de la seconde moitié et surtout de la fin du 19ème siècle, lui donne une grande homogénéité architecturale8. Le 16ème arrondissement présente un relief que l’urbanisation a fortement accentué, avec de nombreux escaliers monumentaux et des soubassements d’immeubles de grande hauteur, habités ou non. Les grands tracés et les compositions monumentales sont principalement situés dans le nord de l’arrondissement et plus précisément sous la forme de voies rayonnantes, à partir d’espaces majeurs comme les places de l’Étoile, Victor-Hugo et du Trocadéro. Les édifices monumentaux sont nombreux et profitent du relief. Dans cet ensemble les réservoirs de Passy se situent au niveau le plus haut et le parcours du mur d’enceinte témoignent d’un dénivelé fort. Le tissu est continu et pour l’essentiel régulier. À l’exception de certains cas isolés, les tissus composites sont peu nombreux. Ils se situent au sud, dans les villages d’Auteuil, Passy et Chaillot, ainsi que sur un petit linéaire de la rue Lauriston. C’est autour de cet espace singulier, au seuil de la muraille robuste, qu’on considérera dans notre intervention sur cet édifice qui surplombe la ville. Espaces singuliers Monuments Tissu ordonnancé 8-APUR. 2001 « Paris et ses quartiers : 16ème arrondissement». page 65.

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Tissu ordonné Tissu irrégulier


RDC

R+9

Plan des hauteurs des bâtis Source : APUR

1800 1850 1870 1890 1915 1940 1968 1980 2000 2019

Plan des époques de construction des bâtis Source : APUR

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Bâti et occupation du sol

Densité résidentielle (habitants/hectare)

Densité bâtie, densité habitée

Le 16ème arrondissement présente des densités bâties élevées sensiblement supérieures à la moyenne parisienne mais des densités habitées très faibles. Le site des réservoirs de Passy vient aussi créer une poche de faible densité bâtie et une densité habitée nulle en cœur d’îlot. Le dimensionnement en général très généreux de la voirie, la présence d’importants jardins, l’omniprésence d’espaces libres intérieurs plantés, les longues façades de l’arrondissement ouvertes sur le fleuve et sur le bois de Boulogne contribuent à atténuer l’impact de constructions particulièrement denses le long de la très grande majorité des voies de l’arrondissement9. Au niveau des logements, le 16ème arrondissement présente un très faible nombre de logements sociaux. La structure de l’habitat assez homogène est caractérisée par une forte dominante de logements non aidés construits avant 1949. Ainsi, la proportion de logements appartenant à des bailleurs sociaux (6,8 %), est très inférieure à la moyenne parisienne (14,3 %). Il est question d’apporter plus de mixité dans l’arrondissement par le biais de logements sociaux, mais la densité bâtie déjà très forte ainsi que la protection patrimoniale d’un large ensemble de bâtiments n’aident pas à concrétiser ce projet.

9-APUR. 2001 «Paris et ses quartiers : 16ème arrondissement ». pages 68-71. 10-APUR. 2005 « Paris, Données Statistiques : Population, logement, emploi». page 53.

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Les alentours des réservoirs de Passy disposent d’un parc de grands logements de 4 pièces et plus, ce qui est très au-dessus de la moyenne parisienne (36 % au lieu de 21 % à Paris). En particulier, les logements de 5 pièces et plus sont nettement sur-représentés dans l’arrondissement (21 % au lieu de 8% à Paris). Les petits logements sont en conséquence sousreprésentés10. Toutefois, si les logements de deux et trois pièces sont peu présents, les studios figurent en proportion équivalente à celle de Paris, autour de 23%. La structure de taille des logements n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire. Le quartier de la porte Dauphine et surtout le quartier de Chaillot comportent localement de fortes proportions de petits logements. Elles résultent probablement de la présence d’un nombre important de chambres ou de studios situés dans les derniers étages des immeubles anciens de type haussmanniens ou posthaussmanniens.


Logements de 1 ou 2 pièces

Logements de 5 pièces ou plus

Densité à la parcelle

Densité résidentielle (habitants/hectare)

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Infrastructures urbaines

Transports et déplacements

Aux extrémités nord et au sud de l’arrondissement, les réseaux de voirie sont largement dimensionnés (l’avenue Foch, avec une largeur de 160 mètres, détient le record parisien), alors que dans la partie centrale, le réseau emprunte des voies plus étroites, caractéristiques d’un ancien tissu villageois (villages d’Auteuil, de Passy). Le fort taux de motorisation des ménages du 16ème ( lié au cumul des fonctions de circulation et d’animation qu’assurent ces voies étroites ) expliquent les dysfonctionnements auxquels elles sont exposées. En ce qui concernent les transports en commun, globalement, l’ensemble du 16ème arrondissement est desservi par des stations de métro situées à moins de 400 mètres des habitations11. Cependant, quelques secteurs restent mal desservis. L’ensemble du Bois de Boulogne et ses équipements sportifs sont peu irrigués par les transports en commun. L’arrondissement compte seulement un pôle de transports en commun, l’Etoile, qui se situe à sa périphérie nord et n’est pas relié à la ligne 9 qui irrigue tout le quartier du nord au sud. La colonne vertébrale du réseau est en effet constituée par la ligne 9. S’y rattachent les lignes est-ouest 1 et 10, le RER C et les lignes 2 et 6 en rocade.

11-APUR. 2001 « Paris et ses quartiers : 16ème arrondissement». pages 79-80.

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Le 16ème arrondissement est presque entièrement entouré de pistes cyclables. A l’intérieur de l’arrondissement, la piste cyclable de l’avenue George Mandel prolonge l’axe est-ouest traversant Paris depuis le bois de Vincennes pour rejoindre le bois de Boulogne. A ces itinéraires urbains, destinés aux déplacements quotidiens, il faut ajouter l’ensemble du réseau cyclable du bois de Boulogne. Ces pistes destinées aux loisirs sont en train d’être renforcées afin de fournir des itinéraires plus directs et adaptés aux migrations quotidiennes. Notre site se situe à proximité du pôle de l’Etoile et se trouve bien desservi par le réseau métropolitain avec la station Victor Hugo d’une part et la station Kléber d’autre part. Entouré de petites rues aménagées de pistes cyclable, la marchabilité et l’accessibilité des reservoirs est propice à ouvrir son enceinte au public.


Part des dĂŠplacements en transports en commun

Part des dÊplacements en voiture particulière

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Espaces verts

L’arrondissement vert

Les espaces verts publics et surtout privés, auxquels s’ajoutent le bois de Boulogne, font du 16ème l’arrondissement l’un des plus « verts » de la capitale. La présence végétale est encore renforcée par les plantations d’alignements qui bordent de très nombreuses voies et par une particularité propre aux arrondissements de l’ouest parisien : le jardin privatif en pied d’immeuble protégé par une grille. Néanmoins, la desserte en espaces verts reste inégale12. Le 16e arrondissement dispose de 477550 m2 d’espaces verts (hors bois de Boulogne) soit 2,9 m2 d’espaces verts par habitant (Paris: 2,3 m2/hab. hors bois). Sauf que l’essentiel de cette superficie (65%) est recouverte par cinq grands jardins: les jardins du Trocadéro (97000 m2), les jardins du Ranelagh (60500 m2), le parc de Sainte-Périne, (30000 m2), les serres d’Auteuil au sud du bois de Boulogne (plus de 60000 m2) et les terre-pleins de l’avenue Foch (66200 m2). De nombreux squares ponctuent l’espace périphérique de la porte de Saint-Cloud à la porte Maillot et plusieurs jardins complémentaires sont disséminés au cœur de l’arrondissement. Par ailleurs, il faut noter que les habitants de l’ouest du 16e bénéficient de la proximité du bois de Boulogne. Les réservoirs de Passy, eux, constituent un aplat vert et bleu considérable en cœur d’îlot et vient constituer un espace vert commun inédit au milieu de la dualité entre grands jardins publics et petits jardins privés. Jardins publics Jardins privés Alignement d’arbres 12-APUR. 2001 « Paris et ses quartiers : 16ème arrondissement». page 77.

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Equipements sportifs et scolaires

Une répartition inégale

Le 16ème arrondissement dispose de nombreux équipements sportifs mais ceux-ci sont assez mal répartis. On relève un fort contraste entre la quasitotalité du territoire intérieur de l’arrondissement (où on ne dénombre que deux gymnases et une salle de sport) et la périphérie ouest et sud de l’arrondissement qui possède une gamme complète d’équipements sportifs. Par ailleurs, le 16ème arrondissement est le siège de grands équipements de rayonnement national et international comme le Parc des Princes, le stade Pierre de Coubertin et le stade Roland Garros. Les habitants du 16ème arrondissement disposent de sept crèches collectives, de trois haltes-garderies et de deux crèches familiales. Ces équipements sont situés au nord de l’arrondissement laissant de larges parts des habitants éloignés des équipements existants. On compte aussi quinze écoles maternelles et quinze écoles primaires, dont plusieurs regroupées au sein de groupes scolaires. Au nord, les écoles maternelles et élémentaires sont souvent situées à proximité des équipements pour la petite enfance : les crèches Longchamp et Lauriston forment avec les quatre groupes scolaires alentours des regroupements facilitant la vie des familles. Toutefois, la demande en équipements du primaire reste soutenue notamment pour faire face au renouvellement de la population. Pour répondre à ces besoins, la création ou l’aménagement d’équipements scolaires ou liés à l’enseignement devrait être examinés.

Equipements sportifs

Equipement petite enfance

Etablissements scolaires Collège/Lycée Ecole

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Equipements cultuels

Un indice de projet - Une invitation à la mixité

Les qualités spatiales et volumétriques créés par les voûtes des réservoirs, l’épaisseur des murs, l’ambiance générale du lieu à savoir au niveau de la rue et encore plus au niveau des bassins… tous ces éléments nous inspirent un programme spirituel. En faisant des recherches, nous avons vu que nous n’étions pas les seules inspirées dans ce sens et que l’histoire a vu par le passé certains réservoirs d’eau évidés transformés en lieu de culte, en temples ou encore en basiliques. Nous avons décidé d’enquêter dans cette direction, afin de le confronter notre intuition à la réalité urbaine et aussi actuelle. Au début de l’année 2019, l’association Aurore connue pour héberger les migrants et personnes en situation de précarité, installe temporairement un de ses centres d’accueil dans la caserne Exelmans du 16ème arrondissement de Paris, en attendant la construction de logements sociaux. Cette occupation temporaire a pour double ambition d’accueillir des personnes précaires ou exilées, et de proposer des locaux à des acteurs associatifs, culturels et du secteur de l’économie sociale et solidaire. Malgré la controverse créée par ce projet du fait de son insertion dans un environnement qui ne le souhaite pas, nous reconnaissons par ailleurs qu’il répond à un besoin réel et vient constituer un premier pas innovant dans la diversité et mixité sociale qui n’est pas très realisée dans le 16ème arrondissement.

Cette diversité s’accompagne de nouveaux besoins en termes d’équipements publics et d’espace de rencontre. Une étude de Insite France rappelle que 46% des Français ne réalisent pas d’activités avec des personnes différentes par manque d’occasions et que 53% des Français affirment que les échanges entre les personnes différentes sont importants dans la société française d’aujourd’hui13. Nous voyons donc ici l’opportunité de créer ces espaces « occasion » qui viennent compléter notre ressenti sensible du site. Le recensement des différents lieux de cultes parisiens et dans le 16ème vient témoigner d’une répartition non représentative de la population concernée14. De plus, au flanc de notre site, la synagogue Copernic ainsi que les bureaux de l’ULIF (Union Libérale Israélite de France) feront l’objet d’une déconstruction prochaine. Nous voyons là plusieurs éléments qui viennent soutenir l’hypothèse d’un programme spirituel mixte au cœur de l’espace solennel des réservoirs de Passy. Un programme qui vise à décloisonner les mondes dans un enrichissement mutuel et qui permet d’entrevoir les synergies humaines et culturelles nécessaire dans le climat interculturel français et parisien. Une réflexion ciblée commence à se concrétiser…

13-Insite France est une association à but non lucratif qui oeuvre pour la mise en valeur du patrimoine local, la création du lien social et la dynamisation des territoires. 14-Sondage du «Pew Research Center» en 2010, centre de recherche qui fournit des statistiques et des informations sociales sous forme de démographie, sondage d’opinion...

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Répartition des confessions en France en 2010 ( Sondage Répartition des Peu research Center, confessions2010) en France en 2010 ( Sondage Répartition des Peu research Center, confessions en France 2010) en 2010 ( Sondage Peu research Center, 2010)

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31,0 % Répartition 31,0 % des confessions en France en 2010 ( Sondage Peu research Center, 2010)

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60,0 %

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Athés Juifs

Chrétiens Bouddhistes

Chrétiens Bouddhistes

Chrétiens Bouddhistes

Musulmans Autres

Musulmans Autres

Musulmans Autres

Répartition des confessions en France en 2010 (Source: Pew Research Center) Athés Juifs

Chrétiens Bouddhistes

Musulmans Autres

Synagogue Eglise Mosquée

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Synthèse

Les réservoirs de Passy s’inscrivent dans l’environnement « à part » du 16ème arrondissement. A part par sa situation géographique et ses limites qui l’isolent des communes et des arrondissements voisins : le fleuve à l’est, le boulevard périphérique et les grands équipements sportifs au sud, à l’ouest, le bois de Boulogne, et au nord l’axe automobile majeur de l’avenue de la Grande Armée. Il est aussi à part car, à l’exception des personnes qui y travaillent, au nord, et de celles qui visitent les grands musées de la colline de Chaillot, le 16e « appartient » à ses habitants. Toujours construits aux points les plus hauts, les réservoirs d’eau viennent en surplomb sur la ville, marquant la limite d’un relief remarquable. Les réservoirs de Passy, s’encastrent dans ce relief du 16ème arrondissement de Paris et constitue un élément remarquable de par l’interruption du tissu ordonnancé qu’ils viennent créer sur le linéaire de façades qui les entourent. L’arrondissement est avant tout résidentiel, comme l’est l’ensemble du bâti entourant les bassins d’eau. La respiration créée par les réservoirs de Passy vient constituer un espace vert et un îlot de fraîcheur commun aux résidences des alentours, non-accessibles certes mais offrant un panorama et accueillant une

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biodiversité remarquable. L’arrondissement est particulièrement pauvre en équipements culturels de loisirs et d’une envergure non touristique. Le site étudié constitue donc un potentiel d’équipements publics à l’échelle du quartier. Le 16ème arrondissement a peu de possibilité d’évolution en termes d’espaces bâtis. En effet, les terrains en friches, les lieux fermés et les linéaires commerciaux en difficulté sont quasiment inexistants. La marge d’évolution se trouve dans la reconversion du bâti et c’est là que réside l’importance du choix du programme. Une considération des actualités de l’arrondissement, en plus de la conclusion de notre approche sensible, nous oriente vers un espace de rencontre autour de la religion, favorisant la diversité et l’échange. L’histoire de l’eau est aussi un élément fort que nous souhaitons réinvestir dans notre reconversion. L’eau a une forte symbolique dans la religion, les réservoirs de Passy forment un terrain parfait à mi-chemin entre la symbolique spirituelle que leurs espaces voûtés suggèrent et la deuxième vie des volumes d’eau incroyables présents sur le site. Le positionnement en surplomb de la ville, la monumentalité de la structure, l’élégance des voûtes, le mystère de l’horizon surélevé en retrait du reste de la ville… Ces éléments participent à la force, voire la sacralité de l’espace caché des réservoirs de Passy.


ANALYSE HISTORIQUE

29 Plan d’haussmann datant de1863 Source : https://gallica.bnf.fr


Carte de l’Abbé de la Grive , 1740 Source :https://www.iau-idf.fr

Carte d’Andriveau et Goujon, 1846 Source : https://gallica.bnf.fr

À la fin du 18ème siècle, Passy est un bourg situé à l’extérieur de Paris. Il n’y a pas de bâtiments sur la colline de Chaillot. L’avenue des Champs Elysées relie le palais du Louvre au bois de Boulogne. L’actuelle place Charles de Gaulle est déjà dessinée.

Le mur de l’octroi sépare le village de Passy de Paris. L’urbanisation a gagné la colline de Chaillot. En 1846, l’enceinte de Thiers est déjà construite.

1720

1778

Création des thermes Eau de Passy par l’abbé le Rageois

Construction du mur des Fermiers généraux

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1781

Création de la Compagnie des Eaux de Paris par les frères Pérrier

1784 - 1790

Paris

Les réservoirs de Passy

Cartes historiques du 16ème arrondissement de Paris

Création de la pompe à feu de Chaillot

1836 Achèvement de la construction de l’Arc de Triomphe sur la place de l’Etoile

1841 - 1844 Construction de l’enceinte de Thiers

1828

1858

Création de la pompe à feu d’Auteuil

1853 Haussmann devient préfet de la Seine

Première phase de construction des réservoirs de Passy

1859 Rattachement des communes d’Auteuil et de Passy à Paris


Carte Hachette, 1894 Source : https://gallica.bnf.fr

Plan cadastral, 1898 Source : https://gallica.bnf.fr

Les travaux Hausmanien ont permis la création de l’Avenue Foch et du boulevard Kléber qui relie le palais du Trocadéro à l’Arc de Triomphe. Les réservoirs sont construits en 1858. Le bâti hausmannien caractéristique du site de projet apparaît.

Une nouvelle cuve est crée au coeur de l’ilôt afin d’augmenter la capacité du réservoir. L’exposition universelle présente les dernieres évolutions techniques, notamment en matière de réseaux d’eau et égouts.

1898

1900

1925

2ème phase de construction du réservoir avec l’ajout d’une cuve (Copernic) par Georges Benchmann

Construction de l’usine de pompage d’Auteuil

Construction d’une seconde usine de pompage à Auteuil aux capacités améliorées.

1860 Destruction du mur des fermiers généraux

1950 Fermeture de la première usine de pompage

1889

1940-1945

Exposition universelle à Paris Construction de la Tour Eiffel

Le tunnel sous le reservoir rue Copernic est utilisé par la Gestapo comme salle de torture

2007 Réhabilitation de l’usine de pompage en pavillon dédié à l’histoire de l’eau

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Histoire des réservoirs de Passy Bassin de réserve

Bassin de Copernic

Bassin de Villejust

Bassin de Bel Air

Les différents réservoirs de Passy

L’eau à Paris

À l’Antiquité, les habitants de Lutèce puisent l’eau directement dans la Seine pour leurs besoins quotidiens. L’eau est également utilisée pour le soin du corps, dans des thermes construits sur le modèle des Romains, dont ceux de Cluny, encore visibles aujourd’hui dans le quartier Latin de Paris. À la fin du 12ème siècle, Philippe Auguste fait construire les premiers aqueducs sur les collines de Belleville et du Pré-Saint-Gervais afin d’alimenter des fontaines publiques. Les religieux de plusieurs communautés (Saint-Martin-des-Champs,SaintAntoine-des Champs ...) créent leurs réseaux d’alimentation propre. L’ensemble de ces réseaux sont appelés « Sources du Nord ». Leur présence est une des raisons pour laquelle Paris s’est développé à cette époque principalement sur la rive droite. Elles ont été l’unique alimentation des fontaines de la rive droite de Paris jusqu’au début du 17ème siècle. Au 17ème siècle apparaissent les premières pompes installées sur la Seine. La production à la fin du siècle est de 4 000m3 par jour pour une population d’environ 500 000 habitants. En s’inspirant du modèle londonien, les frères Perrier créent en 1778 la Compagnie des Eaux de Paris et installent les premières pompes à feu le long de la Seine. Au 18ème siècle, le réseau d’eau parisien est en retard par rapport aux autres capitales européennes comme Londres, qui s’est dotée d’un réseau de conduites en bois acheminant l’eau à chaque maison, alimentées par des pompes à feu. La pompe à feu de Chaillot, est installée en 1781, puis celle du Gros Caillou (aujourd’hui Champ de Mars). À elles deux,

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elles puisent 5 400m3 d’eau qui est stockée dans des réservoirs sur l’actuelle place des Etats-Unis. Cette eau est impropre, notamment car la pompe se trouve proche et en aval de la sortie du Grand Egout. Au début du 19ème siècle, Napoléon Bonaparte finance la construction du canal de l’Ourcq qui apporte 70 000m2 d’eau impure aux Parisiens. En 1832, l’épidémie de choléra fait 19 000 victimes à Paris en six mois et atteste que l’état sanitaire des réseaux d’eau parisiens est loin d’être exemplaire. Les travaux conduits par le baron Haussman et l’ingénieur Eugène Belgrand dès 1850 permettent à Paris de se doter d’un réseau moderne. Ils créent un réseau d’eau potable en allant capter des sources extérieures à l’agglomération et en les transportant par des aqueducs, un réseau d’eau de service, pompée dans la Seine, dédiée à l’entretien des voiries et du réseau d’assainissement et un réseau d’assainissement. Les réservoirs de Passy ont la particularité de contenir de l’eau de service comme de l’eau potable. Construits en 1858, ils sont alimentés par la pompe d’Auteuil jusqu’en 1900, puis par l’usine de pompage d’Auteuil pour l’eau non-potable, et par les eaux potables de la Dhuys. Un réservoir est ajouté en cœur de parcelle en 1898 afin d’augmenter les capacités du réservoir de Passy. De nos jours, deux des quatre bassins ne sont plus exploités par Eaux de Paris. Les eaux du bassin Copernic et du bassin de Bel Air sont toujours utilisées pour alimenter les fontaines du bois de Boulogne.


Schéma de synthèse

1800 - 1850

1850 - 1900

Chronologie des grands aménagements urbains du 16ème arrondissement de Paris Bois de Boulogne Mur de l’octroi 1784 - 1860 Enceinte de Thiers 1841 - 1919 Pompe à feu d’Auteuil 1828 Pompe à feu de Chaillot 1781 Réservoirs de Chaillot 1781 Usine de pompage d’Auteuil 1900 Réseau d’eau Grands aménagements urbains avant 1850 Grands aménagements urbains 1850 - 1900

1900 - 1950

Réservoirs de Passy

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L’Îlot haussmannien

De l’efficacité d’une forme urbaine

Au milieu du 19ème siècle, la commune de Passy se voit annexée à la ville de Paris, et un réservoir d’eau est construit à son point le plus haut. Si le tissu qui compose le quartier des réservoirs est majoritairement haussmannien, c’est que le site est entouré de plusieurs avenues majeures réalisées par le préfet , comme l’avenue Foch (1854) ou encore l’avenue Kéber (1863). Les réservoirs de Villejust et Bel air ainsi que la réserve à incendie sont construits en 1858. Le cœur d’îlot est utilisé comme dépôt communal jusqu’en 1898, date à laquelle le grand réservoir de Copernic est ajouté. Comme l’explique Jacques Lucan dans son ouvrage Où va la ville aujourd’hui (2012); « Le découpage du parcellaire [haussmannien] est déterminé par la configuration future du bâti et non l’inverse»15. C’est pourquoi une voie est tracée au travers des terrains appartenant à M. Georgeville afin de libérer une bande bâtie le long des réservoirs et un îlot carré, peu courant dans le tissu urbain parisien.

1. Tissu urbain en 1875 Source : archives de Paris, 108ème feuille, quartier de Chaillot, PP 11781/B/C

2. Evolution des tracés : Ouverture en 1900 d’une voie nouvelle

Comme pour la majorité des îlots haussmanniens, l’îlot des réservoirs est percé de nombreuses cours intérieures de dimension réduite qui permettent une grande densité bâtie tout en éclairant une grande partie des intérieurs16. Cependant, toute sa particularité réside dans le fait que le réservoir est à la fois de la surface bâtie et un espace libre. La deuxième façade des édifices est tournée sur cet espace ouvert au regard. Est-ce un îlot compact avec seulement 15% de surface non bâtie, ou de faible densité avec 63% d’espace libre? Sans vouloir le caractériser, notre projet s’articulera donc dans cette situation particulière d’un cœur d’îlot bâti et non bâti. 34

3. Etat actuel


0

20

40

100 m

Surface bâtie 16 800 m2 Surface bâtie avec réservoirs 28 500 m2

Espace libre 5 150 m2 Espace libre avec réservoirs 21 950 m2

Parcelles 42 34 400 m2 15-LUCAN, Jacques, Où va la ville aujourd’hui? Formes urbaine et densité, Paris, Editions de la Villette, 2012. 16-BOUTTÉ Franck, JALLON Benoît, NAPOLITANO Umberto, Paris Haussmann Modèle de ville. Pavillon de l’Arsenal, 2017, 250p

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Synthèse

Les réservoirs du réseau d’eau non-potable

Le système actuel d’adduction d’eau à Paris repose sur un réseau créé sous le Second Empire par la Direction du Service des Eaux et de l’Assainissement du département de la Seine, dirigé par Eugène Belgrand, sous le contrôle du préfet Haussmann. Ce nouveau réseau a complété un système resté désuet malgré les modernisations effectuées sous le Premier Empire et la Monarchie de Juillet. La spécificité du réseau haussmannien consiste en son double service, l’un « privé » (eau potable) et l’autre « public » (eau non-potable) de manière tant à améliorer la qualité de l’eau destinée au particulier – de l’eau de source – qu’à assurer une vaste disponibilité pour l’entretien d’une ville en pleine expansion. En effet, sous la Monarchie de Juillet, le surpeuplement des quartiers centraux engendre une situation sanitaire catastrophique, qui pose la question de l’hygiène de Paris. C’est pour y répondre en partie qu’est prise la décision de mettre en œuvre ce nouveau réseau, qui était à l’époque tout à fait inédit : « Paris est la seule ville du monde qui ait adopté, pour sa distribution d’eau, une double canalisation, destinée à séparer le service public du service privé » écrit Belgrand en introduction du chapitre qu’il consacre aux « eaux nouvelles » dans son ouvrage-mémoire17 Les travaux souterrains de Paris, 1887.

Les travaux entrepris par Belgrand sont considérables et, associés à ceux de la rénovation du réseau des égouts, forment un gigantesque maillage souterrain dont les réservoirs et les châteaux d’eau sont les parties émergées, au même titre que les fontaines. Toutefois, à la différence de ces dernières destinées à l’embellissement de la ville, les réservoirs appartiennent au domaine de l’architecture utilitaire, voire industrielle18. Par nature, ils sont construits sur les éminences périphériques, et ne participent pas au décor urbain de la ville du Second Empire. Pourtant, ce sont des éléments indispensables, nécessaires au bon fonctionnement du Paris haussmannien, tant public que privé. Sur la base des exemples construits dans les années 1830-40, Belgrand met au point un modèle type de réservoirs tant d’un point de vue architectural, constructif que technique, qui a ensuite été adapté par son successeur, Couche, sous la IIIe République. Au 20ème siècle, de nouvelles techniques ont permis de nouvelles extensions ou reconstructions, mais la majorité des réservoirs en fonctionnement aujourd’hui datent de la seconde moitié du 19ème siècle.

17-BELGRAND Eugène. Les travaux souterrains de Paris, V. Paris, Dunod. 1887. 18-Mairie de Paris - Fiche d’expertise patrimoniale - Direction des Affaires Culturelles - Sous-Direction du Patrimoine et de l’Histoire Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris

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DIAGNOSTIC

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Diagnostic structurel

Les réservoirs Belgrand

Pour répondre aux exigences du double service public et privé, le Service des Eaux mit au point un modèle architectural modulaire inauguré par les premiers bassins du grand réservoir de Passy en 1858. Le cahier des charges de ces nouvelles constructions était multiple : elles devaient être situées le plus haut possible, être de grande capacité (les précédentes n’excédaient pas 10.000 m3), être protégées et «d’une construction à la fois hardie, économique et irréprochable sur le plan de la sécurité ». La réponse du service de Eugène Belgrand a pris la forme d’un vocabulaire constructif et architectural spécifique, où un système d’enceinte qui cantonne l’ouvrage et participe à sa sécurité se combine à un principe structurel permettant d’étager les réservoirs, et donc d’en augmenter le volume de stockage. La structure La rareté des emplacements disponibles a motivé la construction de réservoirs multiples, associant les deux services, grâce à la juxtaposition ou la superposition de plusieurs bassins. Les bassins d’eau potable, lorsqu’ils sont dans un réservoir mixte, seront placés au-dessus des bassins d’eau non-potable afin que leur trop-plein se déverse vers ces derniers et non l’inverse. Par ailleurs, les réservoirs peuvent recevoir une couverture végétale leur permettant de maintenir une fraicheur constante. Les bassins d’eau non-potable, lorsqu’ils sont surmontés d’un bassin d’eau potable, présentent alors une impressionnante architecture de voûtes d’arêtes

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maçonnées, supportées par de hauts piliers carrés fuselés. Dans le cas inverse, ils sont habituellement découverts. Eugène Belgrand définit très tôt la trame architecturale des bassins, fondée sur des supports espacés de 6 mètres « d’axe en axe ». Tous les bassins sont construits en maçonnerie de meulière, les parties en contact avec l’eau sont enduites de ciment de Vassy, puis de Portland. Les bassins d’eau potable sont en outre couverts de voûtes d’arêtes très plates et très fines, réalisées en briques légères, et recouvertes d’une « couche de terre gazonnée » de 40 cm d’épaisseur. Ce type de voûte, inspiré des modèles romains mais jamais développé à une telle échelle jusqu’à l’époque moderne, est une innovation structurelle inventée par Eugène Belgrand qui l’expérimenta pour la première fois au bassin supérieur de Villejust (réservoirs de Passy, environ 250 m²) : « la couverture en briquettes (…) a été le prototype de toutes celles des nouveaux réservoirs de Paris » (Lucien Bechmann, 1900). Selon ces principes, cinq réservoirs sont construits entre 1858 et 1867, quatre en périphérie (Passy, Belleville, Ménilmontant et les Buttes-Chaumont) et un hors les murs (Gentilly). Chacun propose des variations sur les principes constructifs exposés, selon les sites et les besoins. Dans ce programme, les grands réservoirs de Passy sont les premiers entrepris, mais aussi les plus complexes, acar ils comportent cinq bassins, totalisant plus de 37.000 m3, destinés aux deux services, associant bassins couverts et découverts, partiellement sur deux niveaux.


Source: Archives de Paris

Couche de terre engazonnée Voûte en briques légères Poteau en pierres Voûte en briques légères

Poteau en maçonnerie de pierre meulière Enduit avec ciment de Vassy puis ciment de Portland

Socle Poteau en pierre

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L’enceinte Pour répondre aux exigences techniques des implantations géographiques et des contraintes des sous-sols, les réservoirs sont majoritairement des constructions de surface qui permettent de surhausser les bassins sur des éminences au sous-sol souvent fragile. Le recours à un type architectural d’inspiration militaire a introduit dans les quartiers périphériques de la ville des édifices bas, clos et massif. Dès les premiers réservoirs de Passy (1858), le système des épais glacis en meulière chainés de pierre de taille, identique au mur d’enceinte de Thiers, est mis en place. Un « chemin de ronde » isole les bassins des constructions avoisinantes, pour l’entretien et la surveillance. Par ailleurs, chaque réservoir est accompagné d’une maison de garde, construite pour l’occasion17. Ces réservoirs représentent la partie visible du grand chantier conduit par Belgrand pour adapter le réseau souterrain d’adduction de l’eau aux ambitions du Paris haussmannien. Aujourd’hui, les réservoirs forment des « poches » urbaines où les surfaces gazonnées des bassins couverts et les plans d’eau des bassins découverts constituent des respirations marquantes autour desquelles les immeubles se sont élevés. Quel que soit leur type (enterré ou en surface, couvert ou découvert), leur monumentalité réelle ou celle de leur espace intérieur, leur relation avec l’espace souterrain, et la disparition des réservoirs plus anciens, font de ce chantier municipal exemplaire un ensemble cohérent à forte valeur patrimoniale. 19-Mairie de Paris - Fiche d’expertise patrimoniale - Direction des Affaires Culturelles - Sous-Direction du Patrimoine et de l’Histoire Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris

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Source: Archives de Paris

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Analyse de l’existant

Le travail en maquette

En combinant les éléments du diagnostic structurel ainsi que les informations reçues lors de la visite de site, nous avons effectué plusieurs tests de maquettes afin de mieux comprendre le principe constructif des piliers des réservoirs ainsi que l’étagement des deux échelles des voûtes dans les bassins destinés à l’eau potable et l’eau non-potable (poteaux évasés de grande section dans le réservoir inférieur et poteaux carrés à échelle domestique dans le réservoir supérieur). L’exercice de la maquette nous a permis aussi de mieux comprendre les différents éléments qui composent le paysage intérieur des bassins et mieux situer les limites structurelles entre le poteau, la voûte et le plancher supérieur. Ces expérimentations nous ont aussi permis de nous préparer en amont aux réalisations de maquettes de rendus et nous ont poussées à essayer différentes façons de représenter le module poteau/voûte pour arriver à une réelle illustration de la structure magistrale des réservoirs de Passy. Le module final se constitue donc d’un poteau évasé que l’on a pu réaliser en patron en papier, d’une fine couche de voûte, le tout suivant une disposition d’arêtes diagonales correspondant au tracé des voûtes croisées.

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Les éléments graphiques

Les documents des archives ainsi que les informations recueillies auprès de la mairie de Paris ont constitué un point de départ essentiel pour réaliser nos fonds de travail et nos bases graphiques. En nous aidant de différents outils de conception, nous avons repris et complété l’ensemble des documents graphiques et relevé toutes les façades qui contournent les réservoirs de Passy. Cet édifice très vaste et très plat est un espace unique qui vient se distinguer de la skyline d’un tissu haussmannien très dense et vient créer (comme on peut le voir sur les façade) une réelle respiration au-dessus de la ville. Nous vous invitons à parcourir dans les pages qui suivent l’ensemble des documents nécessaires à la compréhension de l’existant et l’environnement proche dans lequel il s’inscrit.

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Elévations

Rue Copernic

Elévation rue Lauriston

Elévation rue Copernic

Rue Lauriston

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Rue Lauriston

Avenue Kleber

Elévation rue Paul Valéry


Rue Paul Valé ry

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Réservoir de Villejust

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Rue Lauriston

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Bassin de réserve

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Rue Paul Valéry

Rue Georges ville

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ElĂŠvations intĂŠrieures

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N

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20

50 m


PARTIE II

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Pistes de projet

Function follows form

L’ensemble des éléments qui ressortent des analyses précédentes nous évoque un programme monumental, une fonction inédite et un édifice sacré. En mettant en relation les caractéristiques urbaines, architecturales et sensibles des réservoirs de Passy, une symbolique spirituelle ressort au côté de l’histoire forte de ce bâti utilitaire. La particularité de ce site (ses qualités patrimoniales et paysagères) ainsi que la thématique des réseaux d’eau dans le projet sont d’autant d’éléments que l'on souhaite traduire dans le choix du programme: un programme public, invitant les gens à explorer l’horizon qui se cache derrière l’enceinte, tout en préservant son mystère et sa sacralité.

Nous avons donc choisi comme réponse à la question « à quelle nouvelle fonction les réservoirs de Passy sontils étonnement adaptés ? », un centre inter-religieux, voué à la rencontre, l'enseignement et aussi la prière pour les trois religions monothéistes ; accompagné d’un programme thermal permettant de redonner une seconde vie aux eaux de Paris et retrouver la mémoire des poteaux immergés. Nous avons choisi de concentrer notre programme autour des religions chrétienne, juive et musulmane, car ce sont trois religions monothéistes, bâties autour du Livre. Contrairement au bouddhisme, au shintoïsme ou encore à l’hindouisme, le culte est pratiqué à travers la lecture et l’interprétation des textes sacrés lors d’offices hebdomadaires. Les trois religions du Livre ont donc un fonctionnement et un rythme semblable que nous pouvons exploiter dans notre travail. La chapelle réservée au culte chrétien sera œcuménique, un choix qui se retrouve par exemple dans le monastère de Taizé en Bourgogne qui réunit par exemple des moines comme des fidèles orthodoxes, chrétiens et protestants. La religion a toujours été un moteur de projets architecturaux et un exercice de conception des plus intéressants. En effet, la traduction de la symbolique abstraite de la religion par la force concrète de l'architecture et de la construction nous pousse à croire que cela représentera un vrai travail sur l'apport de lumière dans ce bâtiment hermétique, sur les façons de franchir et parcourir cet édifice robuste, sur les différentes ambiances que l’on souhaiterait créer en fonction des symboles relatifs aux différents cultes et puis surtout, un réel plaisir pour notre projet de fin d’études. 53


Trois religions, un centre

Le judaïsme, le christianisme et l’islam sont trois religions monothéistes que l’on nomme religions du Livre. Elles se retrouvent en effet autour des mêmes récits : la création du monde en six jours, l’histoire d’Adam et Eve, le Déluge. Dans les trois textes sacrés (respectivement, la Torah, la Bible et le Coran) sont cités plusieurs mêmes personnages marquants : Jésus, l’Ange Gabriel, David, Salomon, Moise, Noé, … et Abraham (Ibrahim chez les musulmans), le père des croyants, le premier qui s’est soumis à un seul dieu. Les religions se côtoient par exemple en Terre sainte, à Jérusalem où trois lieux sacrés sont érigés : le Dôme du Rocher, le Mur des Lamentations (vestige du temple de Salomon), et l’église du Saint-Sépulcre. Il s’agira, dans nos démarches de projet, de traduire les symboliques propres à chacune des trois religions, dans des salles de prière distinctes certes, mais ayant la même donnée spatiale de départ (à savoir un volume ponctué de poteaux voûtés de grandes sections). Notre projet répond par l’exercice architectural brut (par le biais de la lumière, l’orientation, ce qui est vu, ce qui est éclairé et ce qui est dans la pénombre), aux besoins de chaque religion tout en préservant leurs identités. Les salles de prière auront des formes différentes, des lumières différentes, mais les trois espaces se retrouve dans un même centre et autour d’espaces de rencontre, d’échange, de méditation communs. Nous ne cherchons pas la superposition, mais plutôt la coexistence des trois lieux de cultes (cf. schéma). Dans cette partie, nous nous attacherons plus à déterminer ce qui rapproche les différents lieux de cultes que leurs réelles spécificités. À ce sujet, nous renvoyons le lecteur à la série télévisée « Monuments Sacrés » (Arte, 2018). 54

Et on a fait de vous des peuples et des tribus pour vous connaître les uns les autres « Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé». Jean 13:34


Forme architecturale

La forme architecturale des églises chrétiennes a évolué au fil des temps, mais on retrouve en général une nef dans laquelle les fidèles se réunissent, un chœur où se trouve l’autel et un déambulatoire autour du choeur. Selon la taille de l’édifice, une ou plusieurs tours abritant des cloches signalent l’édifice et les célébrations. Les mosquées quant à elles sont composées généralement d’une cour dans laquelle se pratiquent les ablutions, d’une salle de prière et d’un mihrab, niche indiquant la direction de la Mecque. Parfois, un minaret permet au muezzin d’appeler à la prière et signale l’édifice dans la ville. Si les églises et les mosquées ont des formes architecturales reconnaissables, les synagogues n’ont pas de type architectural. Comme le dit Dominique Jarassé dans sa Revue de l’histoire des religions (2005)20, les synagogues sont une fonction et non une forme. Ce peuple, qui dans l’histoire a souvent été stigmatisé, n’a pas pu exprimer au travers d’une architecture monumentale sa foi. Dans le ghetto de Venise, les synagogues sont même dissimulées dans des édifices banals, il est impossible de déceler qu’il s’agit d’un lieu de culte. Seuls deux éléments de mobiliers sont sacrés et usuels : la Teva et l’Arche Sainte, dans laquelle sont rangés les rouleaux de la Torah. Les lieux de cultes sont pourtant plus malléables que l’on ne pense. Au fil du temps et des guerres de religions des mosquées sont devenu églises et inversement, comme par exemple la mosquée de Cordoue, bâtie en 840 sous la dynastie des Oméiades. Après la Reconquista au 13ème siècle et 200 ans d’utilisation

de l’édifice pour le culte catholique, une cathédrale est érigée dans la mosquée. Plus récemment, l’édifice abritant la mosquée Jamme Masjid de Brick Lane à Londres fut construit au 18ème siècle comme temple protestant, puis a été transformée en synagogue au début du 20ème siècle pour devenir une mosquée dans les années 70. On voit également naître des projets de lieux de culte multiconfessionnel comme le projet « House of One » à Berlin sous l’impulsion d’un rabbin, d’un prêtre et d’un imam ou encore « Friday, Saturday, Sunday» des architectes britanniques Leon, Lloyd et Saleem. La nécessité de proposer la rencontre entre les différentes communautés religieuses, comme avec les rencontres d’Assises, est toujours d’actualité dans un pays fracturé par les débats identitaires. Les similarités que l’on décèle dans les architectures de leurs lieux de culte nous permettent de les réunir dans un projet commun.

Mosquée et cathédrale de Cordoue

20-Dominique Jarrassé, « Fonctions et formes de la synagogue : refus et tentation de la sacralisation », Revue de l’histoire des religions, 4 | 2005, 393-409.

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Les religions du Livre

Les lieux de cultes sont l’interface entre la terre et le ciel, entre les hommes et le sacré. De plus, les églises et les synagogues sont orientées vers Jérusalem, terre sainte des Juifs et des chrétiens. L’orientation des mosquées, nommée qibla est en direction de la Mecque. Les lieux de cultes se dirigent tous vers les lieux de spiritualité. Notons que la trame des poteaux des réservoirs de Passy est orientée Est-ouest et suit donc également cette orientation.

1. Exemple d’un plan d’église

Le livre est également à l’est du lieu de culte : dans les églises, la lecture de la Bible se fait sur l’autel, espace surélevé qui fait face aux fidèles. Les rouleaux de la Torah sont conservés dans l’arche sainte et leur lecture se déroule sur la Teva, un espace surélevé et éclairé au centre de la pièce. Quant à la mosquée, la lecture se fait dans le mihrab, mais les fidèles et l’imam se tournent vers le qibla pour la prière. Les trois lieux de culte ont également en commun la mise en scène du parcours dans l’édifice. Avant la prière musulmane, le fidèle entre dans l’enceinte de l’édifice, traverse la cour et se purifie par les ablutions, pour enfin arriver dans la salle de prière. Dans les églises, la nef puis le déambulatoire sont autant d’espaces réservés au cheminement et à la méditation. Enfin, dans la synagogue, le mouvement accompagne les célébrations durant lesquelles les fidèles tournent autour de la Teva et de la Torah. Enfin, ce sont tous des lieux de transmission du savoir, de langues et de cultures pour les jeunes, mais aussi au long du parcours spirituel des fidèles. Par le catéchisme, l’apprentissage de l’hébreu, de l’arabe classique ou de la calligraphie, les trois religions du livre ont toujours trouvé dans l’écrit le moyen de transmettre leur foi. 56

2. Exemple d’un plan de synagogue

3. Exemple d’un plan de mosquée

Est


1. Mosquée à Sancaklar, Turquie. Emre Arolat Architects. (2012) 2. Church of Light, Ibaraki, Japon.Tadao Ando. (1989) 3. Riola Vergato, Bologne, Alvar Aalto (1980)

Lumière sacrée

Chaque lieux de culte construit une relation particulière à la lumière qui tient un rôle symbolique de contact avec le divin. Dans les écrits bibliques, c’est Dieu qui crée la lumière : « Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut » (Genèse I,3). Dans le culte musulman, « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. » (verset de la Lumière, Coran, XXIV, 35). La Torah annonce quant à elle que « Dieu sera pour toi une lumière éternelle. » (Isaïe, 60.). La lumière dans les lieux de culte est aussi artificielle, avec le cierge pascal, allumé lors de la nuit de Pâques, célébration durant laquelle les chrétiens célèbrent la réssurection du Christ et qui symbolise la présence de Dieu dans sa maison. Dans le verset de la Lumière il est dit : « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ». Enfin, dans la religion juive, la Menora, le chandelier à sept branches est un symbole et un emblème de l’identité juive. De plus, tous les vendredis soirs, c’est Shabbat. La maison doit être éclairée de deux lumières supplémentaires afin de créer une ambiance plus chaleureuse. Ces lumières artificielles et naturelles mettent en valeur le lieu du prêche dans tous les lieux de culte. Si dans certaines églises et cathédrales l’assemblée baigne de lumière comme l’église Riola Vergato d’Alvar Aalto, elle peut également prier dans la pénombre comme dans la Church of Light de Tadao Ando. Le mirhab et l’arche Sainte sont aussi généralement mises en lumière. La lumière est donc un matériau que l’architecte doit modeler dans son projet.

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1. Stepwell ( temple et citerne d’eau) Nagar Kund Rajasthan, Inde. 2. Citerne portugaise, El Jadida, Maroc.

Le rapport à l’eau

Pour finir, nous décelons dans les trois religions du abrahamiques un rapport à l’eau particulier. Dans la religion juive, il est d’usage avant d’aller à la prière de pratiquer des ablutions. Avant de toucher la Torah, les juifs croayants se lavent les mains et il est aussi de tradition de se baigner dans le Mikvé, qui est un bain rituel, lors de rites familliaux comme les mariages. Les musulmans réalisent également des ablutions avant la prière. Ils se lavent les mains, les pieds et la bouche avant de rentrer déchaussés dans la mosquée. Les chrétiens catholiques se marquent du signe de la croix avec l’eau bénite avant d’entrer dans le lieu de culte. Le rituel du baptême consiste également à signer le fidèle avec l’eau bénite. Les personnes de confession protestante ne croient pas en l’eau bénite, mais pratiquent parfois le lavement de pieds, comme les catholiques. Ce rituel, exercé le jeudi saint, est accompli en mémoire du lavement des pieds de Jésus effectué par ses disciples. Les chrétiens ont pratiquement abandonné les pratiques des ablutions alors qu’elles restent très présentes dans la religion juive et musulmane. Les autres religions comme l’hindouisme ou encore le shintoïsme considèrent également l’eau comme purificatrice et lui donne une forte symbolique dans les temples ou rituels.

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CONSTRUIRE DANS LE CONSTRUIT

CONSTRUIRE UN CENTRE CULTUEL ET THERMAL DANS LES RÉSERVOIRS DE PASSY

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Programme

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Après avoir pris connaissance des différents éléments caractérisant l’architecture religieuse et thermale, nous établissons une ébauche de programme et décelons les différents axes de nos interventions sur l’existant. Le centre cultuel aura en plus des 3 salles de prières, une salle commune, des espaces de rencontre et d’échange de savoir, une bibliothèque, des salles de cours et salles d’études. Le parcours constitue une part importante dans le projet, ainsi nous retrouvons des espaces de déambulation, de méditations et des promenades surélevées. Le centre thermal aura des bains de différentes températures, un bassin extérieur et des espaces de bien-être et massages. Le programme est aussi complété par un espace d’exposition autour des religions, des langues, mais aussi l’histoire de l’eau et les réservoirs de Passy.

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Axes d’intervention

Entrer dans le site

L’un de nos premiers axes d’intervention s’articule autour de l’accès aux réservoirs de Passy. Protégés par un mur d’enceinte de plus de 2,5 m en pierre meulière, les bassins semblent avoir un caractère déporté de la ville, l’épaisseur du mur symbolisant la limite entre le monde profane et le monde sacré. Dans une démarche très respectueuse de la monumentalité de ce mur, nous souhaitons préserver sa continuité et inviter à entrer dans le site en traversant l’îlot qui aujourd’hui n’est accessible que pour des entrées de contrôle technique. En effet, les réservoirs de Passy ont deux « portes » : au niveau de la rue Paul Valéry, la maison de garde des bassins constitue un lieu d’accès, et au niveau de la rue Copernic, au flanc d’une synagogue destinée à être démolie, se trouve l’actuel accès de Eau de Paris. Nous voyons là un potentiel de liaison entre les rues Copernic et Paul Valéry, permettant une traversée de l’îlot en parcourant l’étage bas du réservoir Copernic (Cf. schéma).

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Notre intervention se traduit par deux édifices «signal» qui permettent 3 liaisons : une liaison au niveau de l’horizon bas et intérieur en permettant une continuité de parcours qui dévoile le bas des bassins, une liaison au niveau de l’horizon haut et extérieur (cf. schéma) en créant un deuxième sol au niveau haut des réservoirs et une dernière liaison visuelle au deux points hauts de ces deux nouveaux bâtiments. Dans cette démarche, le bassin de réserve se retrouve au carrefour des circulations et constitue donc un noyau pour la traversée intérieure et le point de départ pour le parcours du programme du centre cultuel.


Accès rue Paul Valéry

Parcours haut

Coupe sur accès rue Copernic

Parcours bas

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Eclairer un édifice hermétique

La question de la lumière prend tout son sens dans les réservoirs de Passy : comment éclairer un bâtiment pensé pour être complétement hermétique ? La lumière ayant une symbolique importante dans la religion, la question devient d’autant plus importante. Pour cela, nous avons étudié différents percements et puits qui viendraient apporter cette lumière au niveau du compartiment inférieur en voûtes croisées, en éclairant ou pas -en fonction des espaces créésle compartiment supérieur. Ces puits éclairant les espaces de prière et les espaces de déambulation pourraient se prolonger en espace habité à l’étage et même fabriquer des éléments architecturaux au niveau de la toiture. En se détachant du mur d’enceinte, il est possible d’offrir une lumière particulière en cour anglaise, qui vient se refléter dans une lame recueillant l’eau de pluie. Apporter de la lumière dans ce projet, c’est aussi traduire la symbolique du rapport entre une orientation, une vue et une lumière. Ces percements font non seulement l’objet de l’éclairement mais permettent aussi la jonction entre le haut et le bas des réservoirs et surtout l’imbrication des programmes (par exemple, lier les thermes et le centre cultuel par leur lumière commune).

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Lumière naturelle

Lumière artificielle

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Exprimer les différentes ambiances spirituelles

Comme expliqué dans les chapitres précédents, les 3 religions monothéistes ont beaucoup de similitudes dans les éléments caractérisant la spatialité de leurs salles de prière (mêmes orientation, mêmes séquences d’entrée, importance accordée à la symbolique divine de la lumière, lieux de rencontre et d’enseignement…). Cependant leur rapport à la lumière et ce qu’elle éclaire s’exprime différemment. En effet, dans une synagogue, c’est l’Arche Sainte où la Torah est rangée qui est éclairée, ainsi que la table de lecture appelée «Teva». Dans une chapelle, on baigne dans la lumière, non seulement au niveau de l’autel mais dans l’ensemble de l’espace de prière. Dans une mosquée, c’est le mihrab, espace où l’imam prêche qui est éclairé. Il est donc question de saisir la différence des lieux de cultes, non pas dans leur configuration spatiale, car le volume de base est le même (espace en voûtes croisées) mais plus dans les ambiances lumineuses créées.

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Travailler en site occupé et conserver l’eau

Parmi les quatre bassins des réservoirs de Passy, seuls le bassin Villejust et le bassin de réserve incendie sont désaffectés. Les bassins de Bel-Air et Copernic, eux, restent en usage et le magnifique paysage de trame bleu en horizon surélevé est préservé. Nous souhaitons conserver cette histoire de l’eau dans notre démarche de projet et mettre en scène la contemplation du reflet des pignons. L’eau participe aussi au vocabulaire spirituel et s’inscrit dans le discours religieux de purification de l’âme. Comme expliqué dans les chapitres précédents, on retrouve l’eau dans les ablutions chez les juifs et les musulmans ou encore dans le baptême chrétien. Plusieurs mosquées sont accompagnées d’un programme de bains, dans la religion juive il y a le mikvé (un bain rituel utilisé pour l’ablution), et par le passé, des thermes gallo-romaines accompagnaient les programmes d’églises et dans certains cas, des thermes étaient reconverties en église. Le programme de centre thermal vient donc donner une deuxième vie à l’eau des réservoirs et nous permet de retrouver les poteaux immergés (cf. pages suivantes). Des lames d’eau viennent, elles, participer au reflet de la lumière au niveau de l’espace de déambulation et de méditation, et un bassin extérieur des thermes vient refléter la poésie des pignons.

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Composer avec les poteaux

Le compartiment inférieur du réservoir Villejust présente une impressionnante architecture de voûtes d’arêtes maçonnées, supportées par de hauts piliers carrés fuselés. Le diagnostic patrimonial (cf. page 39) nous dévoile la composition de cet ensemble de grands poteaux en pierre meulière et de voûtes qui viennent soutenir le compartiment supérieur qui contenait de l’eau potable. Les voûtes en briquette entre chaque paire de poteaux représentent notre marge de manœuvre et d’intervention. En effet, dans notre démarche respectueuse et célébrant l’exploit technique des piliers des réservoirs, nous choisissons de préserver l’ensemble des poteaux et de permettre la traversée verticale de cet édifice relativement plat dans l’entraxe des poteaux en retirant ponctuellement les voûtes en briquettes. Cette contrainte technique vient rejoindre notre idée de projet et nous permet de composer avec l’existant à tous les endroits du site. Au côté de la traversée verticale qui nous permet de parcourir le poteau du bas vers le haut, nous choisissons de jouer avec la position des cloisons neuves et avoir différentes ambiances autour des piliers existants. L’échelle des poteaux des réservoirs permet de les habiter, ainsi, en plaçant une cloison à l’axe du milieu, une assise se crée dans l’épaisseur. Une cloison placée à l’arête permet, elle, de garder la vue de la voûte entière et d’apprécier la profondeur des différentes trames. Au niveau des thermes, des cloisons aux deux entraxes permettent de dessiner les assises des vestiaires. Et finalement, dans les bains, nous retrouvons l’histoire de l’eau des réservoirs avec les poteaux immergés autour desquels on peut nager.

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Le toit comme plateau de scène

De par leur hauteur de 10 mètres sur rue, les réservoirs de Passy constituent une vraie poche et respiration urbaine dans l’environnement dense dans lequel ils s’inscrivent. Si la muraille paraît austère au niveau de la rue, au niveau des bassins c’est un magnifique panorama qui s’offre aux habitants des immeubles haussmanniens avoisinant le site. Le toit constitue un réel plateau de scène, fort apprécié aujourd’hui par les riverains mais qui demeure inaccessible. Nous cherchons donc à mettre en valeur cette toiture engazonnée, la relier à la ville basse et la transformer en un réel jardin qui peut être habité, traversé et contemplé. Notre démarche s’appuie sur la continuité de la lecture de nos interventions à l’intérieur des réservoirs qui se prolongent vers le ciel en créant une émergence renforçant le caractère de jardin de sculptures. Le rapport sol/ciel ponctué de « folies », de belvédères et de lames d’eau vient participer à rentre cette façade horizontale des bassins de Passy praticable et aussi, de par ces éléments verticaux émergents du sol, rappeler les pignons aveugles qui entourent le site. C’est un nouveau sol et donc une ville haute qui se crée sur l’horizon élevé.

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Liaison neuf/existant

L’ensemble des interventions sur l’existant s’inscrivent dans une démarche de mise en valeur du patrimoine structurel des réservoirs de Passy. Ainsi, notre travail a consisté en une logique de distribution spatiale autour de l’existant en minimisant la démolition de celui-ci aux cas seulement où celle-ci est vraiment nécessaire. (cf. schéma démolitions ponctuelles). Nous cherchons à préserver l’authenticité de l’histoire de l’architecture d’Eugène Belgrand en permettant la lisibilité claire de nos interventions. En effet, face à la masse indéniable de la matérialité de l’existant, et de son usage porteur, notre travail se caractérise par la finesse des parois et leur caractère non-porteur voire autoportant : un contraste qui permet de renforcer les deux langages ancien/neuf mais qui permet aussi de préserver la mutabilité du bâti. Ainsi, nous n’écartons pas une reconversion future ce qui renforce le caractère durable de cet édifice phare de l’histoire du Paris Haussmannien.

Nous vous invitons dans les pages qui suivent à parcourir notre projet de reconversion des réservoirs de Passy en un centre cultuel et thermal à travers l’îlot, un exercice de traduction d’une symbolique sacrée au cœur d’un édifice riche d’une histoire forte de la ville de Paris. Vous trouverez ainsi dans les planches qui suivent, plus de détails sur l’ensemble des interventions citées précédemment.

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Plan de situation


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Elévation rue Copernic

Elévation rue Lauriston

Elévation rue Paul Valéry

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Plan du demi-niveau

Plan RDC

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Plan R+2

Plan R+1

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Coupe Traversée

Coupe Traversée

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Coupes longitudinales

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Coupes transversales

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DĂŠtails coupes transversales

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Coupe longitudinale sur les 3 salles de prière

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Vue du toit

Vue dans l’espace de déambulation

Vue dans la synagogue

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Vue dans la chapelle


Vue dans les thermes

Vue dans les thermes

Vue dans la mosquée

Vue dans l’espace méditation

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Références

1. Cathédrale Sainte Sophie, Istanbul 2. Bibliothèque Dipòsit de les aigües, Barcelone 3. Stepwell (Rajasthan, Inde) 4. Musée Franco-américain, Blérancourt, Yves Lion 5. Nouveau centre des visiteurs, Chateau de Pombale, Comoco Architectes. 6. Musée Kolumba, Peter Zumthor, Cologne. 7. Musée Can Framis, Barcelone, Jordi Badia.

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8. Maison Dalton, Kenya, Alberto Morell Sixto 9. Salt Lake Institute, Louis Kahn 10. Cimetière de Brion, Carlo Scarpa 11. Palazzo Querini Stampalia, Carlo Scapa 12. Cité radieuse, Marseille, Le Corbusier 13. Chichui Art Museum, Japon, Tadao Ando 14. Jardin d’astrologie, Jaipur, Inde

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Retour sur expérience

La reconversion comme projet

Cette année en Master 2 « Patrimoine et Mutations» et surtout ce projet de fin d’études autour de la thématique « Constuire dans le construit » ont été l’opportunité pour nous de découvrir l’exercice de la reconversion et tout son potentiel écologique. En effet, le réemploi des bâtiments existants demeure la solution la plus durable dans le domaine de la construction - une construction écologique neuve présentant tout de même une empreinte carbone supérieure. La reconversion est aussi l’occasion pour l’architecte de changer de rôle, car avant le travail de conception, il y a tout un travail d’analyste, de programmiste, de recherche et de compréhension de la toile. Il n’y a pas de programme ni de page blanche. L’exercice premier de la reconversion est de trouver la nouvelle fonction qui va redonner usage aux caractéristiques de l’existant. Ainsi, ce sont les qualités et les contraintes du site qui transcendent le projet.

Plus particulièrement, le choix du site des réservoirs de Passy nous a fait pencher considérer avec attention le patrimoine du système ville, souvent méconnu. Indispensables au fonctionnement complexe de l’urbain, les architectures utiles ont souvent été mal perçues. Rejetés à l’extérieur de la ville, ces édifices fonctionnels sont aujourd’hui réinvités dans celle-ci après l’expansion de ses limites. Dissimulé ou encore oublié, ce patrimoine pratique mérite d’être célébré. Dès lors que ces architectures du système ville sont identifiées comme les monument actifs qu’elles sont et non de simples reliques, un éventail de potentialité de ce qu’elles pourraient être s’offre à nous. Sans avoir à répandre la ville toujours plus loin, réinvestir l’existant fort de sa robustesse et riche de son histoire constitue une alternative durable et un réel défi architectural.

La reconversion est surtout un exercice d’humilité. Il ne s’agit pas d’imposer un dessein propre sur un bâti existant mais de reconnaître la grandeur de l’ancien, de ce qui est fait, comprendre sa logique constructive et conceptuelle, célébrer son histoire et composer avec lui dans le respect et l’hommage. Tel est le rôle de l’architecte d’aujourd’hui comme on le voit, humble, reconnaissant la force des éléments existants et venant, par ses interventions, répondre à un service, tout en considérant le besoin à l’échelle environnementale, de reconvertir, réinvestir et requalifier.

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Le projet de fin d’étude, la consécration

Tout au long du semestre nous nous sommes interrogées sur le temps accordée au projet de fin d’études à l’école de Paris La Villette. Nous notons qu’il y a une vraie diversité dans l’approche du PFE des différents groupes d’étudiants. Certains groupes ont un projet qui s’inscrit sur l’ensemble de l’année scolaire et d’autres (comme notre cas) sur la période d’un semestre, ou plus exactement quatre mois. Si l’on ne considère que cela, il est certain que quatre mois de PFE signifient un rythme intense, acharné et continu tout au long du semestre. Mais ce n’est pas pour autant que l’on considère que cela n’a pas joué en notre faveur.

Il est certain que tout projet réalisé dans le cadre académique conserve des limites en termes de production et d’exécution. Nous aurions souhaité par exemple avoir plus de retour quant à nos choix techniques et pouvoir pousser cela encore plus loin.

En effet, pour l’ensemble des projets annualisés, le travail d’analyse est approfondi sur la durée du premier semestre et pour certains, il est difficile de se lancer dans le projet. Dans notre cas, nous étions ravies d’avoir découvert la thématique patrimoniale au premier semestre autour d’un projet entièrement différent et qui était commun pour l’ensemble de la classe. Commencer un projet au sujet et site libre au deuxième semestre avec une échéance proche nous a poussées à nous impliquer entièrement depuis les premières étapes du projet. En ce qui concerne le travail d’analyse, celui-ci a en effet pris la majeure partie du temps, puisque notre projet consistait en une reconversion qui nécessite un diagnostic poussé.

Le choix personnel du sujet nous a poussées aussi à nous impliquer entièrement. Il s’agissait là d’un exercice de réflexion globale depuis le site, jusqu’au plus petit détail et non pas une application d’un programme prédéfini. Cela nous a permis de questionner les manières de faire l’architecture actuelles, et surtout comment choisir la matérialité de nos interventions sur l’environnement existant et de faire la part des choses entre volonté personnelle et nécessité du projet.

En somme, nous avons pu effectuer l’ensemble des travaux préalables au choix de notre programme, en nous organisant en avance depuis la fin du semestre précédent mais aussi en restant très rigoureuses vis-àvis de notre emploi du temps et de nos objectifs de projet. Ainsi nous avons pu pousser notre projet au détail des matérialités et questionner l’ensemble de nos interventions conceptuelles et de leurs solutions concrètes. 98

Dans tous les cas, le PFE représente surtout une réflexion poussée, une vision fort développée. Pour nous, ce dernier exercice en école était l’opportunité de composer avec l’essence de l’architecture, de jouer de lumière, de spatialité, de superpositions, d’imbrications et d’ambiances. Ce projet a été un réel plaisir, exténuant certes, mais jouissif !

Le PFE est aussi l’occasion de simuler un concours ou un projet réel. En un temps court, il faut savoir être proactif et efficace, ferme dans les décisions et rapide dans leurs exécutions. Nous avons donc très vite travaillé à plusieurs échelles avec des allersretours continus. En effet le processus du projet n’est jamais linéaire. Comme c’est le cas des projets professionnels, on revient toujours sur les différentes phases du projet. Il y a un perpétuel questionnement, telle est la richesse du métier : rester jeune et avide de savoir, il y a toujours une solution, on peut toujours aller plus loin… C’est ce que nous retenons de cette expérience.


Le travail en binôme

Riches de parcours différents, nos discussions et réflexions de projet ont été nourries de nos points de vue divers mais toujours avec un seul objectif commun : pousser notre travail le plus loin, au service de notre PFE. Ayant suivi des enseignements différents en licence et travaillé avec différents professeurs, nous avons, chacune de notre côté, forgé une vision de l’architecture. C’est une expérience inédite que de découvrir une autre personne en travaillant ensemble. Nous ne nous connaissions pas et avons relevé le défi de faire ce projet ensemble. Après une année de stages de césure à l’étranger (Pays-Bas pour Salma et Allemagne pour Sidonie), nous sommes revenues aux rangs de la Villette avec un bagage d’expériences professionnelles qui nous rassérénait dans nos choix de projet, nos manières de travailler et surtout, nous sommes toutes les deux revenues avec la même détermination immuable d’entreprendre nos derniers projets académiques avant de rejoindre la vie professionnelle. Le respect mutuel fut le mot d’ordre et notre rigueur et note endurance nous ont permis de garder un bon rythme tout au long du semestre. Travailler en binôme signifie aussi deux cerveaux et deux perceptions différentes au service du projet. Cela nous a permis de nous autocorriger, de toujours garder un regard critique sur nos propos, de nous retenir de faire des choses qui ne correspondent pas à l’esprit du projet ou encore d’aller au bout de idées qui conviennent à celui-ci. Il est aussi important de s’organiser logistiquement quand on travaille à plusieurs. Cela paraît évident mais en tant qu’étudiants, nous avons tendance à sous-estimer l’importance que cela a et tout le temps que cela nécessite. Nos expériences en agence nous ont permis

d’être assidues dans notre organisation (que ce soit au niveau de l’emploi du temps, de la classification des fichiers, de la répartition des tâches …) et surtout patientes dans la mise en place de notre système. Ce qui est sûr c’est que cet exercice de PFE a bien renforcé notre envie d’ouvrir notre propre agence un jour. Il est aussi indéniable que travailler en binôme permet d’aller au bout de nos ambitions de production ce qui nous a permis d’approfondir le travail en maquette qu’on apprécie beaucoup. Le discours sur la complémentarité qui ressort de nos différences est inévitable certes, mais dans notre cas cette complémentarité s’est sincèrement manifestée. Nous accordions chacune de notre côté énormément d’importance à différentes échelles et étapes du projet et là aussi il y avait un réel aller-retour perpétuel entre ce que l’on dessinait et la portée que cela avait par rapport au reste du projet… chose qui a rendu cet exercice un moment très profitable et instructif nous permettons d’apprendre beaucoup l’une de l’autre. Nous nous sommes rencontrées en camarades, nous nous sommes connues en binôme et aujourd’hui nous aboutissons ce PFE en amies.

99


Et après ?

En ce qui concerne la suite de notre parcours, cette année nous a permis de découvrir un champ jusqu’ici non-traité lors de notre scolarité, celui de la mutation du patrimoine, la réhabilitation et la reconversion… Nous souhaiterions continuer dans ce sens dans le cadre professionnel aussi et espérons que dans les années qui suivent, plus de cours soient dispensés autour de ces thématiques. Nous avons ressenti ce besoin lors du choix des encadrants de PFE et il n’y a malheureusement pas assez de groupes s’attelant à la question de la transformation de l’existant. Nous saisissons l’opportunité de ce dernier chapitre pour effectuer aussi un regard rétrospectif sur notre parcours en école d’architecture. L’Ecole de la Villette nous a formées et forgées, et par la multiplicité des enseignements qu’elle propose et aussi la pluridisciplinarité des encadrants de projet, nous a donné à tous l’opportunité de créer notre propre vision de l’architecture. Nous souhaitons ainsi conclure notre chapitre de scolarité au sein de l’Ecole de la Villette par une année d’habilitation à la maîtrise d’œuvre au cours de laquelle nous souhaitons nous imprégner des différentes étapes de projet nécessitant l’exercice professionnel et pouvoir, enfin, vivre pleinement notre métier, tenter du mieux que nous pouvons de contribuer à l’action durable dans le monde de la construction et continuer d’apprendre et d’évoluer en parallèle aux exigences du monde. A l’issue de notre parcours, nous sommes encore plus sensibles que quand nous venions d’arriver : sensibles à notre environnement, sensibles à l’impact de notre métier sur celui-ci et sensibles au fait que, par le choix de notre vocation, nous nous engageons à agir. 100


Bibliographie

APUR. 2001 « Paris et ses quartiers : 16ème arrondissement». BELGRAND Eugène, Les Travaux souterrains de Paris, 1882. BOUTTÉ Franck, JALLON Benoît, NAPOLITANO Umberto, Paris Haussmann, Modèle de ville. Pavillon de l’Arsenal, 2017, 250p. LUCAN, Jacques, Où va la ville aujourd’hui? Formes urbaine et densité, Paris, Editions de la Villette, 2012. REAL Emmanuelle. Reconversions. L’architecture industrielle réinventée. Haute-Normandie, In Situ, 2015.

101


ANNEXES

102


Annexe 1 : cartes historiques sur l’ilôt des réservoirs de Passy

Plan parcellaire de l’ilôt étudié, 1846 Source : archives de Paris, section de la Plaine CN/173

Plan parcellaire de l’ilôt étudié, 1875 Source : archives de Paris, 108ème feuille, quartier de Chaillot, PP 11781/B et C

Plan cadastral de l’ilôt étudié, 2019 Source : cadastre.gouv.fr

103


Annexe 2 : Archives Plans, Coupes et Elevations des rĂŠservoirs de Passy

104


105


Annexe 3 : Analyse Urbaine - Population & ActivitĂŠs Paris 16e

Structure de la population active Habitat Emploi Mixte

106


XIX

La-Courneuve Le-PrÈSt-Gervais

XVII

plus de 250

Drancy La-Courneuve

1

IX VIII

AsniËressur-Seine

1

Clichy

I

LevalloisPerret

III

La-Garenne Puteaux Colombes

Aubervilliers

XXXVIII

IV

XI

Bois-dePuteaux Boulogne

Denis

XVII

VI

II

XVII

XIX

XV

XVI

BoulogneBillancourt

Issy-lesMoulineaux

XIV St-Ouen II I

Vanves

Clichy

Montrouge

Malakoff

3

XVII

Ch‚tillon

V

AsniËressur-Seine

Colombes

I

XV

VIII

I

Les-Lilas

XIX

II

Montreuil

VII Vincennes

Joinvi le-Po

St-Maurice Bois-de-Vincennes

VIII

niËres- sur-Seine r-Seine Ivry-

I

Montrouge g

Drancy

XV

VI

Romainville Montreuil

BoulogneBillancourt

Arcueil

VI

Charenton

Joinvillele-Pont

St-Maurice Bois-de-Vincennes

Ivrysur-Seine

XV

Bagneux

Charenton

Ivry-

ntenay-sur-Seine -Roses Vitry-sur-Seine

VanvesVitry-sur-Seine

VIII

X

Maisons Alfort

BoulogneBillancourt

Maisons Alfort

Alfortville

XIV I

XII

Villejuif

Montrouge

Clamart

III

Fontenayaux-Roses

XIII KremlinBicÍtre

KremlinBicÍtre Villejuif

Cachan

Ivry-

Romainville

Arcueil

Charenton Alfortville

Bagneux Montrouge

Cachan

Gentilly

Villejuif

Cachan

Maisons Alfort

Villejuif

Vitry-sur-Seine

3 – TAUX DE 3% CHÔMAGE – 1999 moins de 2 à de 3 dans 4 – PERSONNES DEla18 À 24 ANS Part des chômeurs population active F Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE s de 1 de à 220% – 1999 2 – TAUX D'EMPLOI – 1999 SANS DIPLÔME plus Joinville de 25 à 50 de 10 000 habitants moins de 25

Source : Recensement Général de la Population 1999 – INSEE Moyenne Paris = 214,6 Moyenne région IDF = 7,7

de 10 000 habitants Nombre d'emplois au lieu de travail

Source : Recensement Général de la Population 1999 – INSEE le-Pon par rapport au nombre résidents Part d'actifs desde 18-24 0,5 àans 1

non élèves ou étudiants de 15% à 20% sans dipôme moins deà0,5 de 10% 15% plus de 12% plus0,5 deà31 de Moyenne de Paris5% = 2,3à 10% de 2 à de 3 0,5 moins Moyenne de région IDFà=12% 0,6 9% de 1 à 2 moins de Général 5% de la Population 1999-INSEE de 0,5 à Source 1 : Recensement de 6% à 9% moins de 0,5

2 à 3 au lieu de travail Nombrede d'emplois par rapport de 1au à 2nombre d'actifs résidents

Moyenne Paris = 2,3 Moyenne région IDF = 0,6

moins de 3%

4 – PERSONNES DE 18 À 24 ANS SANS DIPLÔME – 1999

Personnes sans diplôme 1de 15% 2 à 20% 3 km

de 5% à 10%

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

ATELIER

PARISIEN D'URBANISME

10%ans à 15% Part desde 18-24 non élèves ou étudiants sans dipôme de 5% à 10%

Paris = 11,2 4Moyenne – PERSONNES DE 18 À 24 ANS Moyenne région IDF = 8,8 SANS DIPLÔME – 1999 Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

Part des 18-24 ans non élèves ou étudiants sans dipôme

plus dede 12% moins 5% 9% àans 12% Part desde 18-24 non élèves ou étudiants de 9% à 12% Moyenne Paris = 11,2

4 – PERSONNES DE 18 À 24 ANS plus de 12% SANS DIPLÔME – 1999

Montreuil Montreuil Vincennes

St-MandÈ

sans dipôme de 6% à 9%

Moyenne plus3% de à12% de 6% de 9%de à 12% moins 3%

F s

Noisy-le-SecF s

Romainville

Maisons Alfort St-Maurice

moins de 3% 4 – PERSONNES DE 18 À 24 ANS Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE SANS 0 1DIPLÔME 2 3– km1999

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

F s

ATELIER

PARISIEN D'URBANISME

Part des 18-24 ans non élèves ou étudiants sans dipôme

Joinvi le-Po

0

1

2

3 km

1

2

3 km

Joinvi le-Po

0

plus de 12% ATELIER

PARISIEN D'URBANISME

de 9% Annexes à 12% ATELIER

PARISIEN D'URBANISME

Annexes • 6/5

6/5

de 6% à 9%

Bois-de-Vincennes Alfortville Montreuil

Vitry-sur-Seine

Annexes

6/5 de 3% •à 6%

Villejuif Vitry-sur-Seine

St-Maurice

de 3% à 6%

moins de 3%

Alfortville Maisons Alfort

région IDF = 8,8 de 6% à 9%

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE de 6% à 9%

Maisons St-MandÈ Bois-de-Vincennes Alfort Vincennes St-Maurice Bois-de-Vincennes

Annexes • 6/5

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

Joinvi le-Po de 3% à 6%

Joinvi F le-Po s

moins de 3% Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

0

Joinvi le-Po

St-Maurice

Ivrysur-Seine

de 15% 20% moins deà5%

Montreuil

Source

Maisons Bois-de-Vincennes Alfort

Moyenne de Paris10% = 11,2à 15% Moyenne région IDF0 = 8,8

Noisy-le-Sec

F s

Joinvi le-Po

St-Maurice

KremlinXIII BicÍtre

de 15% àCHÔMAGE 20% des chômeurs Joinvi 3 – TAUX DEPart – 1999 dans la population active le-Po Part des dans la population active 10% à 15% F dechômeurs Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE plus5% de à20% s de 10% plus de 20%

RomainvilleNoisy-le-Sec

Charenton

Charenton

Ivrysur-Seine

Gentilly

XIV

Vanves

Malakoff Fontenay-

Charenton

Bagneux

XI

Les-Lilas

XX

Bagnolet

Montrouge

moins de 5%

St-Maurice

Ivrysur-Seine

Bois-de-Vincennes Vincennes

St-MandÈ Charenton

Malakoff

plus de 20%

Bagnolet

Les-Lilas St-MandÈ Ivrysur-Seine Alfortville

XIV

Vanves

Moyenne Paris = 11,2 3%IDFà=6% Moyenne de région 8,8

Drancy

Les-Lilas

XII

XX Vitry-sur-Seine

Arcueil Cachan

IV Gentilly

XIII

Gentilly

Bagneux

FontenayCh‚tillon aux-Roses

XIII

Gentilly

Arcueil

Ch‚tillon Malakoff

VII Montrouge

Montrouge XIV

Malakoff Vanves

Clamart

II

V

Moyenne Paris = 11,2

XIII Nombre d'emplois au lieu de travail VI Moyenne région IDF = 8,8 de 25 ànombre 50 V par rapport au d'actifs résidents XII 3Source – TAUX DE CHÔMAGE – 1999 XV : Recensement Général de la Population 1999-INSEE Part desmoins chômeurs plus dede 3 25dans la population active

Issy-lesMoulineaux Clamart

Vincennes

Le-PrÈSt-Gervais

XII

IV

3Source – TAUX DE CHÔMAGE – 1999 : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

XI

XII

XI

Source

Montreuil

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

XIX

IV

I

: Recensement Général de la–Population 2Source – TAUX D'EMPLOI 1999 1999-INSEE de 50 à 100

F s Vincennes

St-MandÈ

Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE

Les-Lilas AlfortvilleLe-PrÈ- Romainville

XX

XVI 100 à 250 de XV de 5% moins VII

V III

Part d sans d

Romainville

Paris = DE 2,3 CHÔMAGE – 1999 3Moyenne – TAUX Moyenne région IDF = 0,6

Pantin

XIX

Les-Lilas

Part des chômeurs dans la population active

Bobigny

XI

VI

XV

Joinville le-Pon

Noisy-le-Sec Drancy Vincennes Bobigny Maisons Drancy Alfort

Aubervilliers

St-MandÈ

Charenton IV Pantin III V

IvryXIV

X

I

XIXsur-Seine

XV

Issy-lesMoulineaux

don

VI

Joinville le-Pon

Bagnolet Le-PrÈ- Bois-de-Vincennes Bobigny Bagnolet St-Gervais

XX

II

XI

Vanves

La-Courneuve Aubervilliers

Montreuil

XX

II

VI

Moyenne région IDF = 0,6

4–P SAN

Noisy-le-Sec

Bagnolet

XX

Le-PrÈSt-Gervais

plus de 3 2 – TAUX D'EMPLOI – 1999

Alfortville

Vitry-sur-Seine St-Maurice

X

IIIX IX Vitry-sur-Seine I

VIII VII

VII

V

don

Cachan

II

Fo so

La-Courneuve

Pantin St-Gervais

XVIII

IX

XVII

XVI

Issy-lesMoulineaux

IX

Le-PrÈ-

XIISt-Gervais XVIII

St-Ouen

VIII

IV

St-Maurice

St-Ouen

XVI

Joinvillele-Pont

St-Maurice Alfortville

IvryLa-Courneuve

LevalloisPerret

KremlinBicÍtre

Vincennes

St-MandÈ Bois-de-Vincennes

Charenton

Vitry-sur-Seine Villejuif Pantin

XIII

XVIII Gentilly Fon sou

XVII

Montreuil

Alfortville Bois-de-Vincennes Bobigny Maisons Alfort Montreuil

Vitry-sur-Seine

XIX

III

Moyenne région IDF = 7,7

Noisy-le-SecFoso Vincennes

sur-Seine

XVII Aubervilliers

Neuillysur-Seine

Bois-deBoulogne

St-MandÈ

XII

Montreuil

Alfortville Ivry-

XIXsur-Seine

III

I

XII

Arcueil Bagneux

Neuilly-

Fon sou

Montrouge VIIVincennes Montreuil

XI

AsniËresLevalloissur-Seine Perret

Bois-deBoulogne

snes

Bagnolet

XX

Montreuil

Bagnolet

KremlinBicÍtre Villejuif

Cachan

Ch‚tillon Fontenayaux-Roses

sur-Seine Villejuif

Puteaux

II

XX

Gentilly

Clichy

Puteaux Courbevoie

snes

Arcueil

Clichy

V

XIVSt-Ouen

Bagnolet

Clichy Les-Lilas

Montrouge

AsniËressur-Seine

Courbevoie

Noisy-le-Sec

Cachan

Le-PrÈSt-Gervais

XX

Noisy-le-Sec

Romainville

XX

III

Bagneux

BoisColombes

La-Garenne Colombes

IX

Romainville

Les-Lilas

XVIII

II

XVII

Fontenayaux-Roses

Bois-de-Vincennes

Cachan

KremlinBoisBicÍtre Colombes

Noisy-le-Sec

VIII

Les-Lilas

VI

Romainville

Bagnolet

XX XI

Vitry-sur-Seine I

Le-PrÈSt-Gervais

CharentonXI St-MandÈ V IV La-Courneuve XII Vincennes Le-PrÈSt-Maurice Vincennes VI St-Gervais Drancy IvryXIV St-MandÈ Bois-de-Vincennes XIII V St-MandÈ Les-Lilas XII sur-Seine Romainville XV Vanves XII Charenton Maisons Alfort St-Maurice Montrouge XIV Bois-de-Vincennes XIII IvryGentilly sur-Seine Malakoff Aubervilliers Maisons KremlinVanves Bagnolet Alfort Charenton BicÍtre

Fontenayaux-Roses

Colombes La-Garenne Colombes

Arcueil

Bobigny

XIX Alfortville

IV

II

XIX

Malakoff

Villejuif

4

Bagneux

Pantin IIIX

IX

Ch‚tillon

XIII

IV

Colombes

XVIII Gentilly

Bobigny

I VIII VII

Clamart

4

Pantin

Le-PrÈSt-Gervais Pantin

Malakoff

III

Meudon

Créteil

Drancy

XVII

Clamart

Cachan

VII g

valloisPerret XI Malakoff

Issy-lesMoulineaux

Meudon Arcueil

Créteil

Aubervilliers La-Courneuve

X Moulineaux KremlinBicÍtre Issy-les-

XIVSt-Ouen II

Alfortville

Vitry-sur-Seine FontenayLa-Courneuve aux-Roses valloisPerret Malakoff

Vanves XI

BoulogneBillancourt

Maisons Alfort

Clichy

niËresr-Seine XIX ntenay-Roses

IX

Joinvi le-Po

Bagneux

Vitry-sur-Seine

XIX

GentillyV

Maisons Alfort

St-Maurice Alfortville

X

XV

BoulogneBillancourt

Charenton

Charenton

XVI

Les-Lilas

XVIII XX

Levallois-

Neuillysur-Seine

Moyen

Part d Moyen sans Sourced

Romainville

de 5%de à 10% moins 0,5 1 –EMPLOI DENSITÉ D'EMPLOI – 1999 L’ Taux d’emploi plus de 12% Nombre d'emplois à l'hectare moins de 5% Moyenne Paris =D'EMPLOI 2,3 plus de 2 250 – TAUX – 1999 9% région IDFà=12% 0,6 de 100 àMoyenne 250 1 – DENSITÉ D'EMPLOIde – 1999 Moyenne Paris = 11,2 Nombrede d'emplois 50 à Nombre 100à l'hectare d'emplois au lieu de travail Source : Recensement Général de la Population 1999-INSEE Moyenne région IDF =9% 8,8 de 6% plus25deà 250 de 50 par rapport au ànombre d'actifs résidents de 100de àSource 250 moins 25 : Recensement Général de la Population 1999-INSEE de Moyennede Paris 50 =à214,6 100 plus3% de à3 6%

Noisy-le-Sec

VII

VI

Montrouge

St-Mandé Bois-de-Vincennes

XV

IV

Alfortville Romainville Vincennes Maisons Bobigny Alfort Vitry-sur-Seine XIX St-MandÈ Le-PrÈPantin Bagnolet St-Gervais Bobigny Pantin

II

XI

XVI

Vincennes

XII

Ivrysur-Seine

XVII VIII

F s

XVII

Vanves

XVIII Bois-deBoulogne

XII

XII

LevalloisPerret

XIII Villejuif

XVIII

Bobigny

Les-Lilas

Bobigny Les-Lilas

aux-Roses KremlinVitry-sur-Seine Joinville BicÍtre Arcueil non élèves ou étudiants donEMPLOIPart des 18-24 le-Pon 10%àans à1 15% L’ deCh‚tillon0,5 Fo Alfortville Sourcedipôme : Recensement Général de la Population 1999 – INSEE so sans Bagneux Clamart

Maisons Drancy Alfort

St-Maurice

Aubervilliers

Villejuif

Clichy

XVII

III

Bois-deBoulogne

St-Mandé

Ch‚tillon

Fontenay-

Neuillysur-Seine

Puteaux

F uresnes Cachan s

Montreuil

Cachan

IX

I

XIV

Ivry- Arcueil Clichy sur-Seine Bagneux Aubervilliers St-Ouen

LevalloisAsniËresPerret sur-Seine

V

uresnes

Bagnolet

Malakoff

X

Arcueil Bagnolet Romainville Bagneux

Le-PrÈKremlinBicÍtre St-Gervais

St-Ouen

St-Maurice

Source

4–P SAN

Noisy-le-Sec

Pantin

de 0,5 1 – DENSITÉ – 1999 15%à à1D'EMPLOI 20%

Moyen Moyen

Pantin

Le-PrÈSt-Gervais

Clichy

Moyenne Paris = 214,6 Ch‚tillon

Joinvillele-Pont

Drancy

Part d

Drancy

XIX

St-Ouen

XVII

Source

Bobigny

Aubervilliers

XVIII

AsniËressur-Seine

Moyen Moyen

Drancy

Vitry-sur-Seine

plus2 de de à 320% DE 18 À 24 ANS 4Moyenne – PERSONNES région IDF = 7,7 15% 20% SANS de DIPLÔME – 1999 de 1 2 à habitants 10à000

don

Drancy

CharentonAlfortville Ivrysur-Seine Aubervilliers La-Courneuve Vitry-sur-Seine

Neuillysur-Seine

Issy-lesMoulineaux

BoulogneBillancourt

Joinvillele-Pont

Noisy-le-Sec Montreuil

Charenton Villejuif

Fon sou

Bois-de-Vincennes Alfort

La-Courneuve

Aubervilliers

La-Courneuve

LevalloisPerret

Part d

3–T

Bagnolet

BoulogneBillancourt

Bois-de-Vincennes Maisons

Arcueil

Denis

Cachan Gentilly

Ch‚tillon

Neuillysur-Seine Courbevoie

Puteaux

XIXIX

Montreuil

St-Maurice

KremlinBicÍtreXIII

Denis

La-Courneuve

Montrouge

KremlinLa-Garenne Colombes BicÍtre

St-Ouen

XX

Villejuif

XVI 10 000 habitants I XI Nombrede d'emplois à l'hectare moins deàVII0,5 de 10% 15% IX X VIII IV Source : Recensement Général de la Population 1999 – INSEE 250 Moyenne plus Paris5% =de 2,3à de 10%

Fo snes so

Charenton St-MandÈ

Ivrysur-Seine

Gentilly

Bagneux

IV

XII Bagnolet

Alfortville

St-Ouen

Perret Moyenne région IDF = 7,7

Bois-deBoulogne

Bois-de-Vincennes Vincennes

Pantin Vitry-sur-Seine

Montrouge

Malakoff FontenayAsniËressur-Seine

BoisColombes Clamart Courbevoie

Noisy-le-Sec

Les-Lilas

XX

XIII

XIV Ch‚tillon Vanves

La-Garenne Colombes

Gentilly

VI IX

XI

valloisPerret FontenayXI aux-Roses Vanves

IV

Malakoff

Issy-lesMoulineaux Clamart BoisColombes

Colombes on

Noisy-le-Sec

Romainville

Colombes

2

XV

Le-PréSt-Gervais

Clichy

XX

St-MandÈ

Romainville Bobigny

BoisColombes

Courbevoie

Bois-dePuteaux Boulogne

Fon sou

Bagnolet Vincennes Vincennes

XII Les-Lilas XISt-MandÈ Alfortville

V XV

XIII

ns

VIII

Le-PréSt-Gervais Pantin

XII

Vanves

III

on

2

Montrouge Bobigny

XIX

Romainville Maisons Alfort

XX V III

XIV

Issy-lesVillejuif Moulineaux BoulogneBillancourt

XVIII

ns

Drancy

Malakoff

niËresr-Seine Ch‚tillon

VI

II

VII

Pantin

VII

X

Cachan

Drancy

XVII

XV

Noisy-le-Sec

Les-Lilas

IV X Le-PrÈSt-Gervais

I

XVI

V

II

Fontenayaux-Roses AsniËressur-Seine

3–T

La-Courneuve

de 2 à de 3 25dans la population active Part desmoins chômeurs IX X Moyennede Paris = 1 à plus de2214,6 20% VIII

Montreuil

XI

VI

Bobigny Aubervilliers

Bois-deBoulogne BoulogneBillancourt

XIV

Vanves Aubervilliers La-Courneuve

VIII Aubervilliers

Joinville snes le-Pon

Noisy-le-Sec

St-Gervais

III IX

VI

Arcueil St-Ouen IX

Courbevoie

Montreuil

XXLe-PrÈ-

Cachan

Moyen Moyen

Maisons Alfort

BicÍtre

Arcueil

Nomb par ra

Source

St-Maurice

Clichy

La-Garenne Puteaux Colombes

St-Maurice Bagnolet Drancy

XIX

de 0,5 Nombremoins d'emplois à l'hectare

Source

Joinville le-Pon

Ivrysur-Seine

Villejuif

Colombes

Romainville

Pantin

XVIII

II

XIXVII

KremlinBicÍtre

Bagneux

Ivrysur-SeineI

Les-Lilas

– 1999

Source : Recensement Général de la Population 1999 – INSEE Vitry-sur-Seine KremlinCachan Gentilly

Taux de chômage plus25de de à 350CHÔMAGE – 1999 3 TAUX DE L’–EMPLOI

4

Bobigny

CharentonAlfortville

de 100 à 250 Nombre d'emplois au lieu dePopulation travail 1999-INSEE Source : Recensement Général de la par rapport auànombre d'actifs résidents de 50 100

Noisy-le-Sec

Bobigny Le-PrÈSt-Gervais

Charenton La-Courneuve IX Pantin X

VIII

XVI

VI

Clichy

Ch‚tillon

XI XVII

Neuillysur-Seine

XVIII IV

Puteaux Boulogne

Fontenayaux-Roses valloisLa-Courneuve Perret

VI

Gentilly Bois-de-

XVII

Aubervilliers Ch‚tillon

LevalloisPerret

XIX

Arcueil

Montrouge

La-Garenne Colombes

Joinville le-Pon

Maisons Bois-de-Vincennes Alfort

KremlinBicÍtreXIII

Bagneux

Malakoff Fontenayaux-Roses

Nomb par ra

Fo so

2–T

St-Maurice

Ch‚tillon Vanves

Moyen

Ivrysur-Seine

Gentilly

Source

2Moyen –T

Montreuil

Charenton St-MandÈ

XII

Montrouge

de 1 à 2 de 10 000 habitants de 0,5 à 1D'EMPLOI DENSITÉ

Colombes

Bobigny Drancy

Bagnolet

XX

V

2 – TAUX D'EMPLOI – 1999

g Romainville

Aubervilliers

XVIII Vitry-sur-Seine St-Ouen XVII

VI

Bagneux Clamart plus Moyenne Paris =de 2,3250 Colombes Moyenne région IDF = 0,6 Bois-

4

Drancy

La-Courneuve

1–

Fo so Vincennes

Bois-de-Vincennes Vincennes

Ch‚tillon

Créteil

Alfortville Les-Lilas Aubervilliers

L'Ile-St St-Ouen Denis

Clichy

III

Malakoff

St-MandÈ Vitry-sur-Seine

XV

Romainville

St-MandÈ

XIII

Vanves

Issy-lesMoulineaux Clamart

Meudon

Pantin

AsniËressur-Seine

Courbevoie

Joinville le-Pon Maisons Fo Alfort Créteil so Noisy-le-Sec

Bois-de-Vincennes

Montrouge

VII

La-Courneuve

LevalloisPerret

Neuillysur-Seine

Meudon

Joinvi le-Po

g Maisons Vincennes Alfort Drancy

Clichy

Villejuif XIII Bois-

Bagnolet

XX

Moyen Moyen

Montreuil

Les-Lilas

II

Malakoff Moyenne région IDF = 7,7 XIV

Alfortville

Aubervilliers

Courbevoie

La-Garenne Puteaux Colombes

XII

Bourg-laGennev ers AsniËressur-Seine

X

La-Garenne Colombes Colombes

II

Ch‚tillon niËresr-Seine

VI

3

St-Ouen XIVCachan

Clichy

LevalloisPerret

II

BoisColombes

IX

VIII

Fontenayaux-Roses Vanves

II

Fontenayaux-Roses

Arcueil Bagneux

Vitry-sur-Seine

Villejuif Le-PrÈSt-Gervais

Cachan

Colombes

XV

VI

Gennev

Clamart KremlinBicÍtre

St-Maurice

Kremlin-

Issy-lesMoulineaux

BoulogneBillancourt

CharentonAlfortville St-Maurice

moins plus dede 3 25

L’ EMPLOI Moyenne Paris de 2 à=3214,6

Joinvi le-Po

Montreuil

Ivrysur-Seine

Bicêtre Ivrysur-SeineArcueil Bourg-laers Bagneux L'Ile-St La-Courneuve Denis XIX

Châtillon

XVIII

VI

XI

IV X

XIV

Nomb

XXLe-PrÈ-

de 50 à 100 I III XII NombreXVId'emplois au lieu deVtravail XI XV de 25 50VII par rapport auànombre d'actifsIV résidents

BoulogneBillancourt

Maisons Bois-de-Vincennes Alfort

Bobigny

Pantin Villejuif

Cachan Gentilly

F s

St-Maurice Bois-de-Vincennes

Charenton

Arcueil Montrouge

III

IX

VI

Charenton St-Mandé

XII

Ivrysur-Seine KremlinBicêtreXIII

Bagneux

Denisudon Gentilly

Bagnolet

V

XI

plus de 250 XVI

VIII de 100 à 250

1–D

Noisy-le-Sec

XIX

2 – TAUX D'EMPLOI – 1999

uresnes Montreuil

Bois-de-Vincennes Vincennes

Romainville

Bagnolet

Bois-deBoulogne

Gentilly

Malakoff Fontenayaux-Roses

Bois-dePuteaux Boulogne

Nomb

L’EM

Bobigny Les-Lilas

Pantin

X

II

VII

Vincennes

Le-PrÈSt-Gervais

XVII Général de la Population 1999 – St-Gervais Source : Recensement INSEE I Neuillysur-Seine

F s

Drancy St-Mandé Romainville

XX

XII

XI

XX

Montrouge

XIV

IV

Romainville

Bagnolet

XIII

Châtillon Vanves

Issy-lesMoulineaux Clamart

VII

Les-Lilas

IV

Malakoff

III

udon

LevalloisPerret

XV

Fo so

Vincennes St-MandÈ Les-Lilas

uresnes

Montreuil

VI

Aubervilliers

XIII

BoulogneBillancourt

XI

V III

XIV Vanves

St-Gervais

II

I

XII

VII

X

VIII

AsniËressur-Seine

XV

XXLe-Pré-

XIX

IX

LevalloisPerret

1–D

Noisy-le-Sec

Aubervilliers

XVIII

de 10 000 habitants Nombre d'emploisVIIIà l'hectare XVIII Courbevoie

Noisy-le-Sec

Bagnolet

XIX III

VI

V

Bois-deBoulogne

IX

Clichy

IX Le-PrÈIV X St-Gervais La-Courneuve

VII VIII

nes

LevalloisPerret

1 – DENSITÉ D'EMPLOI – 1999

Noisy-le-Sec

I

BoisColombes

Pantin

Densité de l’emploi

Romainville

Pantin

XVIII

Bobigny Drancy

La-Courneuve

Clichy

Courbevoie

Montreuil

L’EM

St-Ouen Denis

Moyenne Paris AsniËres- = 214,6 St-Ouen sur-Seine NeuillyXVII sur-Seine Moyenne région IDF = 7,7 La-Garenne Puteaux Colombes

Bobigny Les-Lilas

X

VIII

XVI

Le-PréSt-Gervais

Pantin

IX

LevalloisPerret

Neuillysur-Seine

XIX

L’EMPLOI moins de 25

La-Garenne Colombes Colombes

Noisy-le-Sec

Drancy

Aubervilliers

de 25 à 50 AsniËressur-Seine

ns

2

Bobigny

Aubervilliers

St-Ouen

XVII Clichy

nes

XVIII

Bobigny Drancy Pantin

Bagnolet

Asnièressur-Seine

Neuillysur-Seine

La-Courneuve

de 50 à 100

BoisColombes

La-Courneuve

LevalloisPerret

BoisColombes

Courbevoie

VII

Colombes

St-Ouen

Clichy

Courbevoie

II

Asnièressur-Seine

Denis

de 100 à 250

2

Romainville

Aubervilliers

X

La-Garenne Colombes Colombes

St-Ouen

Les-Lilas

BoisColombes

ns

Drancy

Colombes

107

0


Juillet 2019

École nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette 108


109


A quelle nouvelle fonction les réservoirs de Passy sont-ils étonnament adaptés ? Les réservoirs de Passy sont des témoins de l’histoire moderne de la ville de Paris et des grands travaux pour assurer son approvisionnement en eau et en énergie. Il s’agit de Paris de la Révolution Industrielle, des édifices aux structures robustes et des exploits constructifs. En effet, les grands volumes nécessaires pour la construction de cet organe de la ville nous apparaissent aujourd’hui remarquables et dignes de la qualification de monument. L’architecture fonctionnelle alors pensée pour le stockage de l’eau s’incarne aujourd’hui tel le témoignage grandiose d’une époque révolue. C’est le travail de mémoire et de célébration du progrès qui transforme ici l’infrastructure en monument, faisant de ses éléments de composition des codes de reconnaissance d’un bâtiment remarquable. Un bâti émergent se comportant comme un souterrain, un lieu hermétique depuis la rue et offrant pourtant un panorama remarquable et une respiration en coeur d’îlot, un édifice alliant la masse d’une grotte et l’élégance d’une voûte, la puissance de l’eau et la sérénité d’un paysage préservé….Il est clair que les Réservoirs de Passy représentent une prouesse architecturale et constituent une toile pas tellement vierge pour cette exercice de reconversion. Ce lieu énigmatique, niché en plein cœur du 16e arrondissement, révèle ainsi des potentialités inédites. Ce mémoire de PFE retranscrit le travail de reconversion des réservoirs de Passy en un centre cultuel et thermal au travers de l’îlot.

Juillet 2019

110

École nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette


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