MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME DE TUNIS UNIVERSITÉ DE CARTHAGE
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DIRECTEUR DE MÉMOIRE Mr MOUNIR DHOUIB CODIRECTRICE DE MÉMOIRE Mme SONIA RAFRAFI ELABORE PAR SALMA DHOUIB DÉCEMBRE 2020
2
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME DE TUNIS UNIVERSITÉ DE CARTHAGE
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LE SOUK DE BEB JEBLI L
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DIRECTEUR DE MÉMOIRE Mr MOUNIR DHOUIB CODIRECTRICE DE MÉMOIRE Mme SONIA RAFRAFI ELABORE PAR SALMA DHOUIB DÉCEMBRE 2020
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REMERCIEMENTS Au terme de ce travail, j’aimerai adresser mes remerciements les
plus sincères à mon encadrant Mr Mounir Dhouib, qui a su me tendre la main . Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour ses conseils constructifs et son intérêt à ce sujet. Je tiens également à remercier ma co-encadrante Mme Sonia Rafrafi pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses consignes fructueuses qui ont alimenté ma réflexion . Je n’oublie pas bien évidement toutes les personnes que grâce à eux ce présent mémoire a pu voir le jour . En guise de clôture, à ma famille, particulièrement à ma perle rare maman, qui a su me donner confiance en moi et croire à mes compétences, et à mon diamant papa, qui ne m’a jamais lâché tout au long de ma vie . De cette tribune, je leur exprime ma profonde gratitude et mon amour inconditionnel .
5
6
« Les passages sont des lieux dangereux peutêtre parce que ce ne sont pas des lieux mais des espaces de déplacement, des traversées. Ils ne sont repérables qu'à partir de ce qu'ils ne peuvent être, le point de départ et le point d'arrivée . » LOUIS MARIN, 1997
7
Sommaire CONTEXTE PROBLÉMATIQUE SUJET MÉTHODOLOGIE
10 12 14 15
01
02
LA TRAVERSÉE
LA TRAVERSÉE URBAINE
Introduction
8
Introduction
35
1. Traverser qu’est ce que c’est ?
18
1. Traverser l’espace.
36
2. Les phases d’une traversée
22
2. La traversée urbaine
37
3. Expérimenter la traversée
24
3. Le rythme de passage
40
4. Analogie avec le voyage
25
4. Corpus référentiel
42
5. La Traversée et la Spirale
30
6. Traversée immatérielle
32
7. Le paradigme de passage
33
LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI
03
04
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
TRAVERSER LA COMMERCE
Introduction
45
Introduction
1. La genèse d’un tissu urbain .
46
1. Le caractère commercial de la Médina .
2. Introduire le fragment traversé .
52
2. l’apparition des souks dans la ville de Sfax .
3. Passage et tissage .
64
3. Les souks en forme de rue marchande.
4. Etat des lieux .
67
112 113
74 76
4. Corpus référentiel .
78
5. Réflexion sur l’intervention .
82
6. Manipulations .
90
7. Naissance du projet . CONCLUSION GÉNÉRALE ANNEXES
57 72
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES FIGURES
117 121
92 BIBLIOGRAPHIE
125
9
LE
CONTEXTE La ville est un organisme vivant qui évolue, il n’est ni figé ni définitif. Par sa polyvalence et sa complexité, elle provoque la curiosité et voir même l’émoi. Par son riche maillage composite en perpétuel mutation tissé à la faveur des flux, des passages et des usages. Confectionnée au bout
du temps et avec l’instant tout en suivant un processus d’expansion, parfois prédéfinie, en préalable remise en question. « Le temps nous impose des mutations invisibles , de petites décadences, de légers désastres.. » 1. La ville se définit toujours par ses formes et ses structures urbaines, ses interstices, ses zones potentielles et ses lieux anodins. Des espaces intermédiaires jadis de transition, de séparation, de rupture, de seuil, d’entre-deux trahi parfois par des failles de la planification rigide et non adéquate aux besoins, aux
usages et notamment à la situation durable de passage à travers ce fragment. L’observation de cet « entre-deux », des «interstices», des «intervalles», des « espaces intermédiaires » de la ville et de la banlieue d'aujourd’hui, nous mène vers une réflexion sur le fragment urbain vue la cadence de l’expansion urbaine et sa nature de prolifération. « Tout ne serait que passage... » 2 , le caractère «traversé» du fragment urbain provient de la réalité de passage généré par le fait que ce dernier relie deux franges tout en construisant une traversée urbaine qui va être la base sur laquelle de futures greffes et transformations prendront place.
1 2
10
Reverzy, Cité, par Schapira, 1998 . Martin de la Soudière , Le paradigme du passage, page 5 .
En raison de cette réflexion sur la traversée, de nouvelles formes d’intervention immergent sur le fragment intermédiaire dans un tissu urbain afin d’apporter un regain d’intérêt du lieu et bien évidement une meilleure expérience de passage . Réconciliation pour regrouper, fluidifier densifier, agir et réagir … afin d’assurer une meilleure déambulation .
11
LA PROBLÉMATIQUE Comme toujours, quand on détient « une notion », on a tendance
de ne voir le monde qu'à travers . Celle de passage n'échappe pas à la règle. D'abord, et faute de quoi tout ne serait que passage, en cernant soigneusement ses contours et à travers l'étude de son hypercentre, la ville présente une coexistence conflictuelle de différentes typologies d'espaces souvent résultat de discontinuités considérées comme des ruptures urbaines où les transitions sont surtout « des lieux de faiblesse,…, là où le système se défait, ou n'est pas complètement constitué... » 2’. « Ces discontinuités deviennent objets d'attention, d'enjeux,…, des laboratoires des dynamiques territoriales » 2’’ . Les extensions permanentes infligées aux villes donne naissance à des interfaces de transition, des fragments urbains Intermédiaires support de traversées urbaines . Cette intermédiarité est trop souvent conçue comme un entre deux inter-facique entre un espace de départ et un espace d'arrivée, un entre-deux que les acteurs chercheraient à le vider de son sens et de sa substance en dehors des fonctions de connexion et de franchissement. La fonction de la traversée est, en effet, souvent comprise à tort comme une forme simple, voire neutre, d'intermédiarité. Traverser a-t-il donc une signification spatiale particulière ? Cette réflexion sur le fragment traversé s'impose dans le contexte urbain venant dénigrer la notion de coupure en semant plutôt des agrafes, des liens, des chemins et des traversées . Il ne s'agit donc pas d'un simple entre-deux inter-facique, mais d'une authentique interface, soit une forme avérée d'inter-spatialité. 2’ 2’’
12
Roger Brunet. (1997 Paul Claval, 2001
Ce carnet de débats nous offre l'occasion de revenir sur le contexte. En effet, on se propose de consulter le fragment urbain traversé en le confrontant à l'exemple de la ville de Sfax. En ce sens, le souk de Bab Jebli présentera un support de son application, comportant des éléments et des composantes urbanistiques spatio-temporelles .
Quel enjeux pose la notion de la traversée urbaine dans un fragment urbain ? Comment formuler alors une réponse architecturale sous l'ombre d'un fragment intermédiaire traversé ?
13
LE SUJET Le développement de la ville de Sfax a été effectué sur un fabuleux
paysage entre-deux « MER => BHAR » et « TERRE => JNENES » suivant un axe de genèse nord-sud . Cette disposition linéaire à généré une bi-accessibilité de la médina à travers deux dispositifs d’entrées, la porte «BAB JEBLI» celui du nord et «BAB DIWAN» l’autre orienté sud-est. En effet , une hiérarchie spatiale a été configurée . La grande mosquée sur la ligne d'accès , au milieu , les quartiers résidentiels disposés latéralement sur les deux ailes de la ville ou le calme et l’intimité sont garantis . Cet axe continue a se prolonger afin de donner naissance à des extensions extra- muros sur les deux franges, d’autres types d’urbanisme, d’habitation et notamment des lieux de commerce tels que les SOUKS ont pris naissance . Le passage du noyau historique aux faubourgs a mis en exergue les interfaces signalant la transition ,«les portes» en premier lieu, suivies par des fragments urbains qui longent la ville ancienne. Le marché de BAB JEBLI présente un fragment traversé dans la continuité de l’axe des portes. Ce passage constitue une traversée urbaine, créant une percée ou encore une perspective pittoresque qui s’ouvre sur la porte la plus authentique de la médina « BAB JEBLI ». Cette traversée , bien qu'elle présente un chemin de traverse, elle est aussi un espace intermédiaire illustrant une plateforme de conciliation d’atmosphères entre «La Médina » et la zone de « Sfax Jadida » grâce au rythme important de passage d’usagers origine de résonnances sur ses alentours.
14
LA MÉTHODOLOGIE L’évolution du mémoire se décompose en quatre étapes
La traversée On va décortiquer d’abord l’action de traverser, étalant par la suite les phases de la traversée afin d’expliquer le mode d’expérimentation de cette dernière . Ce chapitre va traiter par la suite le degré d’interaction entre traversant – traversé . À postériori, on se mettra à conjuguer la dimension immatérielle vécue, parallèle à l’action de déplacement physique matériel .
La traversée urbaine Le paramètre urbain dans la traversée fera l’objet de cette partie . On se met à l’étude de l’action de « traverser dans l’urbain » et l’interaction « ville – passage » . Représentatif parfois d’un raccourci dans l’urbain , on va étudier la possibilité de sa bifurcation voir même prolongation, tout en mettant la lumière sur le rythme de passage dans la traversée et ses conséquences .
Commercer Dans cette partie, il sera question d’interpellation des commerces rencontrés sur les traversées . Il s’agit d’identifier, de décrire et d’analyser les souks existant dans la Médina de Sfax en révélant en quoi consiste le concept de la typologie « rue marchande » . Ce ci est suivi d’un corpus référentiel d’exemples de marchés traversés .
Le fragment traversé Finalement, il s’agit d’études de la genèse de la ville appliquées par la suite sur l’exemple de la ville de Sfax . À posteriori, on entamera le repérage du fragment urbain traversé du centre ville de Sfax comme support d’étude et d’intervention ultérieur , raconter son palimpseste et suivre son évolution . Cela permettra de mettre l’accent sur les interfaces comme élément fédérateur dans la traversée . Pour finir, un étalage des concepts aura lieu d’après l’analyse puis la synthèse des ingrédients du site afin de garder l’authenticité et l'âme de ce fragment urbain traversé .
15
16
L A
T R A V E R S E E
CH AP I TRE
01
LA TRAVERSEE UN
PA S S A G E
INÉDIT
INTRODUCTION « On ne sort pas indemne d'une traversée. Aller vers les confins, ce n'est pas seulement se déplacer, c'est produire un changement du soi. La symbolique de la transfiguration de la vie est liée à une traversée matérielle d'espaces aux temps indéfinis, semés d'embûches particulières et de sauvageries progressives. C'est en se confrontant à un espace que chaque héros fait l'expérience de la dépossession de soi dans un premier temps, du renouvellement de soi dans un deuxième temps » Le blanc, 1998 La traversée du marché des fruits et de légumes de Bab Jebli . Source de l’image, une prise personnelle .
17
LA TRAVERSÉE
1 . Traverser qu’est ce que c’est ? Traverser n’est pas seulement FRANCHIR. Dans
pour
la parole et le langage comme dans l’analyse
composés à posteriori qui n’excluent pas des
spatiale. Il y a dans « franchir » un rapport très
chevauchements entre dedans – dehors .
claire à la ligne et à sa transgression linaire . Qu’elle que soit la couleur (jaune, blanche, rouge, bleue, verte...), de crête, un cours d’eau, une frontière matérielle… La ligne porte sur une compréhension de la traversée par la limite. Obstacle structurel, social ou politique, symbolique ou même imaginaire, la ligne peut avoir une plus ou moins grande épaisseur et relever d’une métrique euclidienne ou non. L’expression spatiale de la limite peut aussi être ponctuelle quand il s’agit, par exemple, de bornes, de seuils ou de cols, mais c’est toujours l’avant et l’après, de la démarcation qui sont pris en considération. Pour les comprendre, les très fines analyses des spatialités du franchissement de Michel
saisir
des
agencements
spatiaux
Traverser n’est pas « PARCOURIR » ou « SILLONNER », verbes volontiers présentés comme
ses
synonymes,
ne
sont
pas
« traverser » non plus. Il est plus question d’une étendue dans laquelle on circule en tous sens et toutes directions. Mais s’ils peuvent laisser des traces, s’« inscrire dans une sémiosphère
parfois
très
sophistiquée,
le
cheminement n’existe pas en dehors de ses propres coordonnées et le parcours fait d’abord référence
à une trajectoire
qui
produit
l’espace… »7 entend d’ailleurs la sémio-sphère comme l’ensemble des signes et mécanismes de traduction des rapports des sociétés avec l’extérieur ,en ce sens, elle informe ici l’espace du traverser.
Lussault4 doivent être mobilisées. Peut être PASSER ? Ou pas seulement .
L’action de traverser constitue un passage,
Rappelons encore que le passe est le moyen
tout passage peut se décomposer en phases
de s’affranchir des limites d’un lieu pour le
Triomphantes dans la littérature selon Arnold
faire sien et qu’un mot de passe est parfois
Van Gennep. Ces étapes sont au nombre de
indispensable pour passer les limites. Quand
trois :
Marc Augé5 soutient qu’une frontière n’est pas un barrage, mais un passage, il revendique
3
aussi une anthropologie des mobilités. Le
doivent, elles, être étudiées en fonction de
2 - Un pendant un entredeux, nous souffle le psychanalyste Daniel Sibony, phase liminale de limes, en latin, « marge », « limite »
multiples métriques, notamment externes. Ces
3 - Un après agrégation
passage peut donc être abordé comme un rapport du soi au lieu. Mais les traversées
« modes de mesure et de traitement de la distance » 6 constituent des outils de mesure 4 5 6 7
18
1 - Un avant période de séparation .
2
Les composantes d’une traversée . Source, un schéma de l’auteure .
Lussault, Michel, 2009, De la lutte des classes à la lutte des places, Paris, Seuil . Augé, Marc, 2009, Pour une anthropologie de la mobilité, Paris . Lévy 2003, p. 607 . Claude Raffestin. 1974, Éléments pour une problématique des régions frontalières, p12,18 .
LA TRAVERSÉE
On peut juger dépassée la définition du
spatiales propres à chaque traverser . Dans un
traverser décrite comme « Un Déplacement
système spatial, pour saisir les distances
d’une extrémité à l’autre d’une entité spatiale
parcourues,
repérable » 8
représentation relationnelle des l’espaces »
L’hypothèse est que cette lecture réduit le champ du traverser à certaines formes simples d’inter-spatialités
et
notamment
qu’elle
n’intègre pas les paramètres externes. Elle ne
il
faut
«
se
donner
une 10.
Le traverser est donc, dans ce cas, entendu comme une forme d’habiter du monde, une configuration« rapport à l’espace exprimé par les pratiques des individus » 11 .
rend pas non plus compte des expériences de
L’espace référent comme son traverser ont
l’espace .
besoin d’être orientés . En effet, la complexité
Considérons donc pour l’instant qu’il s’agit de la mise en relation de deux espaces par une action circulatoire afin de faire sens à travers
des espaces intermédiaires invitent également à l’identifier sous la forme d’inter spatialités urbaines sur une épaisseur, un entre-deux .
et en dehors d’un espace traversé . Cette
Traverser, c’est aussi prendre « place », afin
action relève d’un arrangement spatial dont sa
d’arranger une mise en relation des espaces .
forme révèle des empilements de rythmes.
Ce processus social est bien la destination
Validée
d’une
spatiale du traverser. La validation de ce
organisation post-circulatoire de mouvements.
dernier fait du traverser, une référence
socialement,
elle
résulte
Le traverser est abordé ici comme la validation
spatiale un espace référent se crée .
sociale d’une pratique qui a des ordonnances spatiale . Il suffit donc de questionner le traitement social de cette validation. En effet, si la distance est l’«
attribut
de
la
relation entre deux
ou plusieurs réalités,
caractérisant leur degré de séparation (écart), par différence avec l’état de contact » 9. Étudier « les sens du mouvement » c’est aussi un outil de compréhension du traverser. Au-delà de l’appropriation par un vocabulaire spécifique, il est nécessaire de déterminer les règles 8,11
Roger Brunet, Robert Ferras et Hervé Thery, 1992, Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, p445 et p448,
Paris . 9
Lévy et Lussault 2003, p. 267, voir aussi Lévy 2009, p176 .
10
Pumain, page 34, 2009 .
19
LA TRAVERSÉE
1.2. Entre Passer, Franchir, Parcourir où mettre TRAVERSER ? FICHE DE SYNTHÉSE
• FRANCHIR verbe de transion Aller, souvent avec effort, au-delà de quelque
Passer + facteurs externes (relation dedans dehors).
chose qui sépare. « Franchir une frontière. » • PASSER verbe de transition Un acte dans l'espace ou dans un mouvement spatial. « C'est à la fois être en un lieu et n'y être pas
» 12 . Aller
TRAVERSER
Franchir + introduction des sens.
d'un mouvement continu d'un point
à un autre. QQN/QQC passe: Passer à cheval, à pied, en voiture; passer en courant, passer sans se presser; passer sans s'arrêter .
Parcourir + la sémiotique des éléments de parcours.
• PARCOURIR verbe de transition Se déplacer en suivant une direction plus ou moins déterminée . Parcourir les rues d'une
Comparaison des verbes de transitions, traverser est la synthèse des trois. Source schéma de l’auteure.
ville; parcourir un lieu d'un bout à l'autre, en tous sens, dans toute sa longueur, lentement, rapidement, à pied, en voiture. • SILLONNER verbe de transition Parcourir, traverser d'un bout à l'autre dans de divers sens. « La place de la gare, que sillonne un Fig 1 : Reconnections .
va-et-vient de piétons et de véhicules » 13 . • Traverser verbe de trantion
Traverser dedans, c’est
Aller d'une extrémité à l'autre sur une voie de
rencontrer des signes
communication.
et
Traverser
une
un
des
symboles
boulevard, une chaussée; traverser un cours
évalués par les sens en
d'eau, une rivière. « Il traversa ainsi l'Europe, de
partant de dehors d’un
Londres à Rome, des sons qui faisaient venir les
point X de départ à un
larmes aux yeux » 14 .
autre X+1 d’arrivée .
12
Sartre, Être et Néant, 1943, p262 . Martin du G, J, Barois, 1913, p552. 14 Bloch, Dest. du S., 1931, p97. Les définitions sont fournie par le CNRTL . 13
20
allée,
LA TRAVERSÉE
Le traversant ou le passager ressemble à un wagon qui est tantôt en mouvement, tantôt en repos. En se déplaçant aux delà des limites de ce qui est possible dans sa frontière, lorsqu’il joue avec cette frontière, le wagon laisse derrière lui un sentier, sa forme semble aux motifs créés à partir d’un passage fluide de la dimension
matérielle à une autres voir même sensorielle et émotionnelle .
Fig 2 : Bab Jebli, un point de départ, un point d’arrivé .
On ne sort pas indemne d'une traversée « Aller vers les confins, ce
n'est pas seulement se déplacer, c'est produire un changement du soi. La symbolique de la transfiguration de la vie est liée à une traversée matérielle d'espaces aux temps indéfinis, semés d'embûches particulières . C'est en se confrontant à un espace que chaque héros
fait
l'expérience
de
la
dépossession de soi dans un premier temps, du renouvellement de soi dans Fig 3 : Les dimensions de la transition . 15
un deuxième temps. » 15 .
Le Blanc, 1998.
21
LA TRAVERSÉE
2 . Les phases d’une traversée Philippe Petit, un funambule français, a traversé en 1971 la corde suspendue entre les tours de la cathédrale Notre-Dame, et trois ans plus tard, il a passé 45 minutes sur la corde entre les tours du World Trade Center à New York. En effet, c’est une méta-traversée, un défit que le funambule a pris . C’est un empilement de durées et d’espaces tout au long de sa traversée.
Se préparant à vivre l’expérience « L’AVENTURE »
La tour de départ Le point de départ « L’AVANT »
PENDANT la traversée
La traversée des tours ‘’World Trade Center’’, New York, PHILIPPE PETIT Est un funambule français, né le 13 août 1949 à Nemours (Seine-etMarne). Il est connu pour ses traversées entre des monuments ou des sites mondialement célèbres.
22
LA TRAVERSÉE
Le film raconte l’histoire de Philippe Petit Projetée plusieurs années auparavant devant les plans du
bâtiment découvert dans un magazine, ça a devenu ensuite l’objet d’une démarche obsessionnelle de la part du funambule et le conduire à essayer des proto-traversées dans son jardin et d’autres en France. La traversée proprement dite aura lieu sur Affiche du film « The Walk : Rêver plus haut » ou « La Marche» Robert Zemeckis, 2015
des tours encore en chantier, World Trade Center, et donnera lieu à huit allers-retours à 417m au-dessus du sol.
Profiter de l’ENTRE-DEUX , « entre les deux tours ».
La tour d’arrivée . Le point d’arrivée . « L’APRÈS »
« PRESQUE ARRIVÉ » Le passager sera soulagé par la fameuse sensation de gloire.
PHILIPPE PETIT, 1974
CONCLUSION
La traversée s’inscrit ici dans un exploit spatial dont la réalisation fait sens dans l’espace du traverser. Inédite, elle génère une sensation de satisfaction et de fierté, donne envie de répéter cette expérience, de retraverser encore et encore, peut être même sans arrêt . L’agencement spatial de tous ces actes et de toutes ces expériences spatiales fait le traverser, lui donne un sens spatial et une valeur sociale. 23
LA TRAVERSÉE
3 . Expérimenter la traversée 3 .1. Interaction traversant-traversée selon les facteurs de passage Traverser c’est passer entre-deux qui varient. Comment réagissons-nous, notre corps,
lorsque nous sommes pris au piège dans une foule ou que nous marchons simplement à travers deux chaises placées de près, entre deux corps… ? Comment traverser l'espace d’entre deux qui mesure son épaisseur ? Nauman16 a commencé à faire son premier couloirs en 1969, conservé aujourd’hui à Guggenheim Museum, New York, il a été construit au début comme un accessoire pour une vidéo, mais il s’était exposé dans la galerie après, permettant au public de le parcourir . Le but était de manipuler le mouvement et l'expérimenter au spectateur. Cette pièce est un simple
passage aux murs de gypse, dans laquelle l'artiste introduit la lumière parfois fluorescente, colorée, intense, clignotante, des caméras vidéo, des moniteurs, des haut-parleurs, des miroirs, il variait les matériaux, afin de manipuler leurs mouvements .
Fig 4,5 : Couloir de performance, 1969, de Bruce Nauman, New York .
« Un certain nombre de ces pièces du couloir sont sorties d'un rêve. Il s'agissait d'être dans un long couloir. La lumière était d'une couleur jaunegris, faible. Il y avait un personnage à gauche. J'ai fait le rêve tant de fois et je me suis dit que ça devait être une partie de moi que je n'avais pas identifiée. Il me semblait important de m'objectiver. » 17. 16
Bruce Nauman, Né le 6 décembre 1941, est un artiste américain. Sa pratique couvre un large éventail de médias, notamment la sculpture, la photographie, le néon, la vidéo, le dessin, la gravure et la performance . 17 Nauman, Morgan, p41 .
24
LA TRAVERSÉE
Le Green Light Corridor,1970, deux panneaux se tenaient ensemble dans une étrange intimité, tandis que les lignes parallèles semblent se déformer en une intersection à l'autre extrémité du couloir. Au milieu du contraste visuel entre «l'intérieur» illuminé et «l'extérieur» sombre qui a créé une profondeur hors de la forme de l'installation, une lumière fluorescente a été plantée. Il a noyé le passage avec des sens de surveillance, de protection et de panique. Lisse mais non dépourvue de petites lignes texturées.
Bossées occasionnelles en forme de grains, la surface reflète uniquement la lumière. Il donne une couleur d'approfondissement légèrement différente de celle du sol en granit. Chaque élément est distinct mais fédérateur.
Fig 6,7 : Des vues de l'installation du 2016.
« Green Ligh t Corridor » , en 1970 , Au Contemporary Austin, Strange Pilgrims , en
Fig 8,9 : Bruce Nauman, Dream Passage with four corridor,1984, Présenté en 2018 dans le musée Rodin, Paris, France .
CONCLUSON En guise de conclusion, à la présence du contrôle exécuté sur ses participants, ses œuvres étaient supports de manipulation du
mouvement et de l'expérience du passage à travers . Il introduit la lumière, le son, les couleurs et les images . Il varie les matériaux et les textures en testant leurs propriétés afin de trouver la formule 25
LA TRAVERSÉE des contraintes corporelles engendrées par un espace traversé tout au long de la traversée. Ces expériences mettent l’accent sur l’encombrement de l’acte de passage (fixer ses limites), manipuler ses conditions, diriger la perception du passager, afin d’improviser leurs réactions, leurs interactions et leurs sensations lors du franchissement . Ces dispositifs de passages de Bruce Nauman représentaient une sorte de laboratoire scientifique dont l’un des objectifs c’est de définir le « Dream Passage» ou le « Passage de rêve ». « Je traverse les apparences, j'arrive à la couleur ou à la forme réelle, lorsque mon expérience est à son plus haut degré de netteté »18
.
3.2. Fiche de synthèse
L’ESPACE
qui contient la traversée .
LE PROCESSUS en traversant l’espace . son
lumière
texture
matériau
La traversée couleur
LE TEMPS
image
au bout duquel l’espace est traversé selon un processus . Décortication de mode de passage
Source, schéma de l’auteur .
18 Merleau-Ponty,
26
odeur
Phénoménol, Perception, 1945, page 367.
LA TRAVERSÉE
3.3. Exemple e de traitement d’une traversée DANIEL BUREN Né le 25 Mars 1938, Formé à l'Ecole des métiers d'art, Daniel Buren a l'art traditionnel en horreur. Son goût pour les rayures lui vient de l'emploi dans ses premières œuvres de tissu industriel à larges bandes verticales, Il accompagne ses installations sonores et visuelles de notes explicatives,
Daniel Buren, a greffé un gigantesque demicylindre-préau, structure en métal aux fenêtres multicolores, entre deux bâtisses historiques. Il a crée, par contraste de
Fig 10 : Le Cylindre incrusté aux couleurs,2017, travail in situ permanent, dans la Commanderie de Peyrassol, France.
matériaux et de couleurs aussi bien que du
langage architectural et artistique, un espace temporalisé ayant des atmosphères variables pendant la journée . C’est ce qu’on appelle l’art de «poser la contradiction » . L’artiste envisage son œuvre comme une porte majestueuse, qui marque clairement le passage obligé des visiteurs qui viennent découvrir
et
goûter
les
vins
de
la
Fig 11 : La nouvelle installation de Daniel Buren à la Commanderie de Peyrassol, dans le Var.
Commanderie .
CONCLUSION Le traitement de passage avec ce contraste de différentes couleurs et de matériaux génère une résonnance sur les vieux compartiments et leur offre une nouvelle vie en offrant une expérience inédite à ses visiteurs .
Fig 12 : la traversée en absence de soleil .
27
LA TRAVERSÉE
4 . Analogie avec le voyage
Fig 13,14,15,16 : Séquences intitulées Voyager autrement .
La campagne publicitaire de la Société nationale des chemins de fer français sous le titre «L’ARBRE» en 2006 pour le TGV en France montre l’image de la production d’un type d’espace que Michel Lussault définit comme «Un espace qui constitue l’ensemble des phénomènes exprimant la régulation sociale des relations de distance entre des réalités distinctes et la spatialité l’ensemble des usages de l’espace par les opérateurs sociaux.» 19 . Dans cette vidéo de publicité les infrastructures de transports sont invisibles. Un groupe d’individus perchés sur les branches d’un arbre, enracinés dans un paysage champêtre loin du chao de la ville . L’ensemble de
ces acteurs sociaux (les voyageurs) se jette dans le vide où ils s’organisent très vite dans un flux linéaire dont le mouvement les conduit, en traversant lacs et vallées, vers un monde urbain différent . ESPACE FIXE
INDIVIDUES EN MOUVEMENT
À l’arrivée, les passagers se dispersent dans la ville, ils passent d’une cohésion sociale à une autre, d’un régime de vitesse à un autre, où ils peuvent envisager d’autres traversées avec d’autres rythmes, en fréquentant d’autres acteurs sociaux et vivant de nouvelles expériences. 19
28
Michel Lussault 2009, De la lutte des classes à la lutte des places, page 20.
LA TRAVERSÉE
Fig 17,18 : Séquences intitulées se déplacer ( traverser ) sans bouger .
Dans une autre campagne de la SNCF aussi pour le TGV en France, sous le titre « PASSAGE » réalisé en 2001, c’est l’individu qui est enjoint par le slogan à « Vivre et voyager en même temps », donnant l’illusion d’une continuité de quotidienneté, où les changements de pièces se succèdent sans changement de domicile. Seuls les discordances sonores environnant et le défilé des paysages hétérogènes en succession en arrière-plan semblent rendre compte des traversées qui se produisent. À noter que le point de départ est pour le coup symboliquement marqué par des paysages urbains et que la destination est traitée de façon elliptique le tout est relatif aux référents traversés.
INDIVIDU FIXE
ESPACE MOBILE
CONCLUSION Traverser offre plusieurs alternatives quelque soit celles prises par le traversant, il y aura en effet un suivi d’un protocole adéquat au mode de passage traversant choisi. En traversant, ce défilement de paysages urbain ou même champêtre et son coexistence avec les passagers crée un échange d’actions et de rétroactions fruits d’interactions particulières entre acteurs et lieux traversés relatifs à ce dernier .
29
LA TRAVERSÉE
5 . La Traversée et la SPIRALE Le film d’Anton Corbijn, s’appuie ainsi sur un grand nombre de signes spatiaux traversants, tout est question de distances faisant appel à la notion de spirale. Au début du film, le héros, un tueur à gages, traverse l’Europe depuis la Suède (le point de départ), pour arriver à Rome (le point d’arrivée) . Le générique dont l’intégralité « se passe » dans la traversée d’un tunnel éclairé de lumière jaune. Après une traversée des Abruzzes dans laquelle l’acteur jette ses cartes routières par la fenêtre de son véhicule pour entrer dans un nouvel espace, inversé The
American,
Anton Corbijn, 2010.
en quelque sorte, ce qui est traduit par le choix du cinéaste, qui a traité l’intérieur (le tunnel) avec des couleurs chaudes, le dedans, et l’extérieur avec des couleurs froides, le dehors.
Fig
30
19,20,21,22
: Les séquences du film « The American » ,
au tunnel et à l’extérieur sur la traversée des Abruzzes .
Dans le tunnel l’éclairage est sombre
signe de mystères .
et la visibilité est ambigüe. La
La figure des spirales est alors
traversée
beaucoup
omniprésente, dans le cheminement
d’émotions , d’incertitude, de la peur
sur les routes de montagnes, dans la
du prochain , de la chaleur, de l’envie
circulation giratoire définie par les
et de l’excitation envers l’avenir, tout
rues en pente du village … elle est le
comme la spirale qui présente un
symbole de l’action circulatoire.
implicite
LA TRAVERSÉE
Son enclenchement relève d’un adjointement dynamique de multiples pièces disloquées, ce qui fait se raccorder
entre
elles
différentes
spatialités en une même aspiration. La spirale est à la fois un motif et une figure spatiale. Fig 23 : Le plaisir esthétique, Gilbert Garcin.
Du film au personnage, au réalisateur au
l'équilibre dans le déséquilibre, l'ordre
spectateur, pour lequel la visualisation
dans le changement . Elle peut découler
du film ne prend sens que dans sa
d’un
propre traversée. Libre à lui d’en faire
centripète, en perpétuel devenir ou
part de sa traversée et d’emboîter des
recommencement, un état infini, créant
spirales dans la spirale même de sa
des lignes imaginaires afin de trouver la
trajectoire… ou de les contourner.
circulation où elle peut s’inscrire.
mouvement
centrifuge
ou
La spirale, ou « speira » en grec, signifie l’enroulement. En mathématique, c’est
Conclusion
une courbe qui s’éloignant d’un point de
Aujourd'hui,
il
départ en effectuant des cercles de plus
recherches
sur
en plus éloignés de ce dernier.
l'univers, le cosmos, rejoignent l'idée
« Tous les peuples ont su d’instinct
que toutes choses se meuvent en cycles
dessiner
la
progressifs y compris l’Homme, afin de
représentation, l’image la plus simple de
profiter complètement des possibilités
la
spirale
comme
l’expansion depuis le point initial »
20
apparaît
le
que
les
dynamisme
de
.
qui lui sont offertes dans notre univers,
Ces cercles présentent les cycles de la
il est nécessaire que le traversant suit le
notion de mouvement et de l ’évolution
sentier à trois dimensions, la spirale, qui
par l'épaisseur du temps. Perçue dans
toujours, avance et s'élève vers l'idéal.
sa totalité, la spirale est donc à double nature, à la fois axiale et évolutive tout comme la traversée . Elle présente 20
Robert Roger Mougeot .
31
LA TRAVERSÉE
6 . Traversée immatérielle 6.1. La chorégraphie du passage 6.1.a. Analyse de spectacle « PASSANTS » YOANN BOURGEOIS
Une
création
habitants.
Un
escalier
tournant,
trace
dans
22
Avec
hélicoïdal,
en
territoire, Yoan Bourjois
ESPACE
son
jouant avec les rapports
IMAGE
l’air,
de
mouvement infini, une invisible spirale. Par
les
entre
habitants
de
TEMPS
avec
participative
PASSANT
une suite ininterrompue d’entrées et de sorties, des individus cheminent marche par marche, de bas en haut, de haut en bas. Les portes
inapparentes
et
les
trappes
indécelables leur permettent d’apparaître et de disparaître => un aspect éphémère .
Fig 25 : Une capture du spectacle « Passant » .
La répétition de ce passage en boucle Fig 24 : Une capture du spectacle « Passant » .
présente une « petite danse pour un
C’est une expression de l’évolution de la vie,
homme » qui est un pur moment de
de la présence éphémère, de la douleur de
bonheur et de méditation. Le moment de
l’absence, la présence profonde qui nous
chute c’est un entre-deux, un moment où
invite à vivre tout ouverts. L’espace prend la
le temps s'arrête c’est le présent absolu, la
dimension d’un monde, l’instant prend la
croisée de deux champs ouvrant une
mesure d’une génération.
fenêtre sur l’éternité => c’est un moment de passage .
Le jeu de l’éphémère Passants APPARAÎTRE
DISPARAÎTRE
Fig 26 : Une capture du spectacle « Passant » .
32
LA TRAVERSÉE
7 . Le paradigme de passage « Le purgatoire, c’est au Xlléme siècle, au
Dans le cas des cycles de vie rénovés, la
moment où, se complexifiant, la société
reconstruction
médiévale secrète des statuts sociaux
usuelles, l’évolution de leurs attributs et
« intermédiaires » entre noble et paysans,
l’apparition
Jacque Le Goff nous montre comment, par
symptomatiques de traversée vers une
l’idée d’une nécessaire purification après la
nouvelle période de vie , une mouvance
mort, et donc d’une transition entre terre et
des statuts, mouvance alors de frontières
ciel, le Purgatoire est autant un lieu qu’une
entre :
de
leurs
d’expressions
chronologies
hybrides
période de temps . Situé entre l’enfer et le paradis, il s’inscrit en effet dans une géographie de l’Au-delà, se répartissant sur cinq lieux . Moment d’attente et d’expiration des péchés, il conduit néanmoins vers un
Il existe toujours un champs limitrophe entre les deux , une rétro activité , une
cogitation permanante .
futur plus radieux, c’est l’espoir. Comment tout passage réfléchi ou surmonté, quand il engage le devenir » 22 .
Traversée immatérielle
Fig 28 : L’entre-deux .
En effet, la traversée selon les logiques d’entre autres réticulaires, interactionnistes et synchroniques, est celle dont le mode de passage repose sur des modèles pluriels et polymorphes de chemin . Selon des codes Résonnance de la traversée la traversée Fig 27 : Le propagation des ondes de la traversée . 22 Martin
de la Soudiére, Le paradigme du passage, P28 .
et des limites remettant en question ses segmentations et ses normes, le passage prend sens en proposant de nouvelles formes d’assemblage, de mixage, voir même d’entre-deux . 33
34
LA
TRAVERSÉE
URBAINE
CH AP I TRE
02
LA TRAVERSÉE URBAINE AU SEIN D’UN FRAGMENT URBAIN
INTRODUCTION « Puisqu'il est processus, tout passage est, successivement et à la fois, un avant et un après, un ici et un là-bas, séparation mais adhésion, perte mais gain, désidentification mais identification. »
À la sortie de souk El Rbaa vers Bab Jebli . Source de l’image, une prise personnelle .
Martin de la Soudière , Le paradigme du passage, page 8
35
LA TRAVERSÉE URBAINE
1 . Traverser l’espace. Un espace ,entre-deux, est
appréhendé à la fois par ses
dimensions internes (l’espace référent) et externes (les espaces de départ/d’arrivée). En effet, le traverser ne peut pas être réduit à des modes circulatoires ou à des pratiques d’un espace borné par des formes de mobilités plus ou moins complexes en liaison avec les performances de déplacement. mouvement
d‘arrivé Espace
Sens
du
de départ Espace
M i s e
e n
r e l a t i o n
Interface traversée
La traversée urbaine DUCTILITÉ DE L’ÉSPACE RÉFÉRENT Fig 29 : L’espace du traverser .
L’interaction des fonctions au niveau de l’interface.
Entre un espace de départ et un autre d’arrivée, nous chercherons à montrer comment les inter-spatialités construisent des fractions spatiales ductiles et parfois chevauchantes dans un processus spatial lui-même instable. La signification de ces dernières prend sens en référence à l’interne et l’externe, au dedans et au dehors . Michel Lussault a montré, la nécessité d’envisager la mobilité comme événement, une « expérience » de l’espace et un enjeu social qui passe dans ce cas par un défi spatial. « Le potentiel de l’exercice spatial, à la mobilité traversante, déplacement à travers et en dehors d’un espace référent, se jouent des valeurs sociales et la
mise en tension de morphologies spatio-temporelles, entre formelimite et forme-organisation »
23
. L’appellation de la « traversée »,
revendiquant ou proclamant en cela un accomplissement spatial . L’objectivisation de la distance à parcourir autant que la finalisation du parcours de l’étendue laissent des traces où les traversées s’inscrivent dans des mémoires. 23
36
Montulet ,2005, page 148 .
LA TRAVERSÉE URBAINE
2 . La traversée urbaine La traversée, peut être étudiée comme un aboutissement ,un résultat de l’action « traverser » dans un milieu urbain que procède une configuration spatiale. Au bout d’une traversée urbaine, la genèse des nœuds peut être définie comme la dynamique d’agencement des cycles de fonctionnement de l’espace traversé,
ces nœuds fonctionnels sont donc comme une structuration topologique, des réseaux de circulation. Dans la plupart des formes de croisements circulatoires, on signale des traversées . Cette approche transversale de la traversée, liée à la mise en tension d’ancrages externes, recèle un potentiel qu’il ne faut pas négliger . L’espace d’arrivée peut être différent de celui attendu et révèle ainsi une capacité à traverser quelque chose par hasard, la sérendipité, une découverte inattendue définisse ici l’art de ce traverser que le traverser . Ainsi, la traversée de Christophe Colomb vers les Indes l’emmène en ce qui deviendra l’Amérique et prend ainsi sa place dans un « front de la découverte ». On distingue 3 types de traversées, traversées singulières (qui n’ont pas lieu en dehors d’elles-mêmes), traversées exceptionnelles (dans les dimensions de leur événement) ou dont on peut envisager la réitération, voir la reproductibilité et enfin la traversée réitérée, càd, routinières .
Traversée
Les nœuds La traversée urbaine Les bifurcations
Fig 20 : Abstraction de la traversée, les possibilités de bifurcations .
37
LA TRAVERSÉE URBAINE
La découverte reste en suspension dans la traversée, prête à traverser les gens qui veulent bien se traverser .
2 . 1 . La traversée dans l’urbain
Fig 21 : Rapport entre passage et espace ?
Le passage n’est pas suspendu dans l’urbain, il est en perpétuel interaction avec les espaces qui l’entourent dans son milieu urbain. Un passage urbain peut générer une dynamique spatiale qui anime les espaces autour, mais pas seulement, il peut même créer une zone de potentiels importants suivant une optique économique ( empilement des commerces ) aussi bien que sociale ( crée des périmètres de rencontre et d’interaction entre les acteurs sociaux ). La traversée urbaine est différente de celle dans un milieu rural où tous les repères changent, elle est guidés par l’instinct du passager. En suivant les règles de la convoitise de l’accélération et de la rapidité , la traversée urbaine n'échappe pas aux règles qui présentent une grille d’évaluation suivant laquelle se fait le classement de la traversée, dont le raccourcissement des distances joue un rôle majeur .
2 . 2 . Peut être un chemin de traverse ? La stratégie, peut par ailleurs, être celle du contournement du raccourci. Pour le chemin de traverse, le short cut en anglais, la traversée coupe un espace pour en dessiner un autre. En le coupant, elle peut même raccourcir le chemin . Une traverse est alors, née .elle est plus directe que le passage habituel suivi par un traversier reliant deux bornes dans la ville . 24 Roger
Brunet, Robert Ferras et Hervé Théry, dictionnaire critique, page 445. Pumain 2009, p34, 26 Brunet, Roger, Robert Ferras et Hervé Thery. 1992. 25
38
LA TRAVERSÉE URBAINE
En effet le flux des passagers va donc augmenter à ce niveau, afin d’effacer une distance davantage perçue comme un obstacle, comme un écart pour un meilleur mode de gestion des distances
2 . 3 . Le passage à l’horizon Après son identification, la traversée peut ne pas avoir de fin, sa limite sera l’horizon. La mobilité est au cœur de la définition de l’horizon. Sans bouger « physiquement » et sans « changer » de l’intérieur, il est possible que la position se transforme totalement du fait d’un environnement d’appréciation qui évolue dans un mouvement
constant
d’informations
.
Dans
cet
espace
l’incertitude, l’horizon est la limite, sans bord d’aucune sorte, ni vers l’intérieur, ni vers l’extérieur, il ne peut être réduit par le déplacement vers l’avant que vers l’arrière.
Fig 22 : La traversée , une fenêtre vers l’horizon .
Ce qu’on peut retenir que la traversée tout comme l’horizon peut ne pas avoir de limite et peut se prolonger vers l’infini ayant une perspective ouverte et évolutive au cours du temps . 39
LA TRAVERSÉE URBAINE
3 . Le rythme de passage 3 . 1 . Un outil de réflexion sur la reconfiguration de la morphologie de l’espace • Métaphore avec les boucles et les cheveux •
Chaque cheveu est comme un sous-rythme .
•
Chaque boucle est comme un (cous) sousrythme .
•
Chaque boucles reliées comme des rythmes reliés .
•
Le système des boucles comme un système des rythmes .
•
La boucles change sa forme comme le (sous) sous-rythmes .
•
Le nouveau modèle de boucle se forme comme le nouveau modèle de (sous) sou-rythme .
•
La nouvelle boucle se formée influence les autres comme le nouveau (sous) sous-rythme .
•
Le nouveau système des boucles représente le nouveau système des rythmes .
Fig 23 : La métaphore des rythmes avec les «cheveux» .
Chaque cheveu est composé de boucles. Dans le cheveu, chaque boucle produit un rythme avec sa forme. Dans cette logique, la chaîne des boucles dans le même cheveu produit aussi un autre rythme. Sur ce modèle, nous
voyons l’interrelation entre les rythmes . Rythme 1
CHEVEUX CHEVEUX
BOUCLE
CHEVEUX
Rythme 2
BOUCLE
BOUCLE
Fig 24 : Processus de création des rythmes .
Le phénomène de l’étalement urbain modifie la forme de la mobilité et, en conséquence, les rythmes d’usage de la ville. De ce fait, la mobilité devient plus étendue dans l’espace, plus fréquente dans le temps, plus diversifiée dans les finalités et plus diffuse dans la direction.
Espace
Temps
Direction
LA MOBILITÉ Fig 25 : Facteurs qui influencent le rythme de mobilité .
40
Fig 26 : L’interaction entre les rythmes.
LA TRAVERSÉE URBAINE « Une des raisons de l’intérêt pour l’étude du rythme dans le milieu urbain vient du fait qu’un grand nombre de personnes se déplacent pour effectuer leurs activités quotidiennes, autrement dit, pour le travail, pour la consommation ou pour les loisirs » 27. En effet, c’est le rythme circadien et périodique est celui qui impose ses règles à la vie d’un être humain, de manière obligatoire, désormais nous parlerons de rythme obligatoire. Le rythme obligatoire crée un
espace structurant pour un autre rythme, qui est optionnel, désormais appelé rythme optionnel choisi par le traversier . Rythme obligatoire Imposé Un espace structurant
Rythme optionnel Choisi Cheminement secondaire
Fig 27 : Qualification des rythmes de passage .
Le rythme obligatoire, imposé à l’humain, cette obligation est à
l’origine des responsabilités et des engagements que l’homme a déjà pris afin de satisfaire des besoins précis . En ce sens, l’homme crée ses propres rythmes optionnels, avec ces mouvements .
Rythme obligatoire Rythme optionnel
Fig 28 : Tous ont le même rythme obligatoire mais chacun possède son rythme optionnel spécifique .
En guise de conclusion, on peut dire que les rythmes peuvent être manifesté d’une manière régulière mais parfois chaotique dans les quartiers, en ville et au niveau des fragments urbains de la métropole dont leurs traversées créent une forme de lecture événementielle du passage et des traversées urbaines .
3 . 2 . Le traverser, une superposition de rythmes Avec le changement du rythme de vie, du progrès technologique, du changement social, les rythmes s’accumulent, se fragmentent et se superposent . Cette composition de rythmes individuels crée un ensemble harmonieux de rythme collectif du groupe tissé d’une manière ingénieuse mais spontanée dont chaque acteur possède un impact implicite sur la totalité rythmique . 27
Kaufmann, Bergman et Joye.
41
LA TRAVERSÉE URBAINE
4 . Corpus référentiel 4. Traverser le miroir, 4.1.a. L’ombrière, Marseille Matériau inox poli jointifs de mousse rigide Dimensions 22m/48m Hauteur 6m du sol .
Fig 29 : L’OMBRIÈRE, Marseille, NORMAN FOSTER .
«Vieux Port / Hôtel de Ville»
ENTRÉE DE LA STATION DE MÉTRO
RECONQUÊTE
L’OMBRIÈRE
Le point de départ
Fig 30 : Traverser l’ombrière .
La traversée
Port de plaisance
LA MER Le point d’arrivé
Un miroir géant immobile, qui offre à chaque instant une image changeante de lui-même, des passagers et de la ville, afin de temporaliser cette traversée .Concevoir «le socle, socle unitaire, socle de la ville, seuil de la ville vers la mer» 28 Michel Desvigne appelle « le seuil » ,cette marche, allant de la pierre blanche dure du socle à l’eau si changeante qui reflète les couleurs du ciel.
Fig 31 : L’OMBRIÈRE, un écran qui estompe les seuil .
Ce jeu des reflets, place les traversiers dans un entre-deux inédit. Une dimension symbolique du regard tourné vers la splendeur du ciel, après avoir regardé devant et imaginé dessous en passant . Une traversée temporalisée faisant l’inversion de l’habituelle . La polyvalence des usages Usages nombreux
La dimension portuaire Facteur d’attraction
Fig 32 : les composantes urbaine nécessaire sur la traversée . 28
42
Michel Desvigne, paysagiste
La stratégie du temps Une représentation variable
LA TRAVERSÉE URBAINE 4.1.b. Cloud Gate, Anish Kapoor Son dessous présente, «Un nombril», une chambre concave qui offre aux spectateurs des perspectives déformées d'eux-mêmes . «L'œuvre elle-même a un cercle complet de sens et de contrepoint . Sans votre implication en tant que spectateur, il n'y a pas d'histoire. » 29. Comment Anish Kapoor a traité la traversée urbaine avec les miroirs?
Dans le livre « I have nothing to say » Anish Kapoor insiste sur le lien entre ses miroirs et leur lieu d’installation, ils offrent une nouvelle perception voir méme une nouvelle vision . Matériaux, 100 tonnes d'acier inoxydable poli Installation, 2006 Nommée, Cloud Gate , la porte des nuages +80% de sa surface refléte le ciel Hauteur, 10 mètres Dimensions, 20m/13m
Fig 33 : CLOUD GATE, Chicago .
Une sculpture monumentale et accueillante invitant le passager à traverser .
LA VILLE
CLOUD GATE
LE LAC
Gratte-Ciel
Le Millenium Park
Le lac Michigan
INTERFACE Fig 34 : Cloud Gate, une interface qui se crée .
L ’effet miroir permet à chacun de jouer avec le mouvement, créer sa propre scène de passage qui est unique et non reproductible spécifique à un traversier pendant un instant précis .
Fig 35 : Cloud Gate, un jeu de reflet, une réalité déformée . 29
Fig 36 : Cloud Gate, une continuité de la ville .
Anish Kapoor .
43
44
LE
FRAGMENT
T R AV E RS E
CH AP I TR E
03
LE FRAGMENT TRAVERSÉ « LE FRAGMENT DE BAB EL JEBLI »
INTRODUCTION
Sfax pendant les années 1998. Source, Zaher Kammoun
Face à une pensée mettant en relief les réseaux et la plus-value circulatoire, il est urgent de donner du sens à la genèse des fragments urbains et leur évolution au cours du temps. Le postulat de notre travail est que la société contemporaine est une société de la séparation et du franchissement au lieu de la continuité, de la fluidité et de la transparence prétendues. En suivant leur transformation il est possible de constater la continuité de leur développement et d’identifier les éléments d’identité ,qui construisent l’âme du lieu, ainsi que le potentiel des fonctions qu’ils contient ,notamment la commerce dans notre cas . Le fragment urbain qui porte en lui une traversée urbaine présente un seuil critique digne d’être étudié et développé par la suite afin acquérir une meilleur connectivité .
45
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
1 . La genèse d’un tissu urbain 1.1. c’est quoi une ville ?
Une ville est selon Jacques Lévy « une situation spatiale caractérisée par la concentration d’une société en un lieu en sorte d’y maximiser la densité et la diversité des interactions sociales » 31. Elle est définie dans un cadre spatio-temporel qui lui est spécifiquement propre, la ville contient une part de réalité matérielle en relation avec une part d’activité sociale et que l’ensemble se transforme dans le temps. La ville et le tissu urbain, sont constitués d’une multitude d’objets associés par des jeux de relations, c’est de surcroît présumer que ces objets et ces relations peuvent être structurés afin de former un système complexe (une structure en perpétuel changement) . Dans l’espace urbain
Dans l’espace rural
Dynamique urbaine
Fig 37 : Schéma d’une aire urbaine et ses dynamiques .
1.1.a. Pourquoi elle n’est pas statique ? La transformation de la structure spatiale des villes sélectionnées et des espaces publics ouverts est suivie au cours de trois périodes d’une importance cruciale pour la genèse de la morphologie urbaine : la période des fortifications, la période du développement spontané des matrices urbaines ( agglomération de type oriental ) et celle de régulation planifiée ( période des tendances européennes en urbanisme ). Chacune de ces périodes a laissé des empreintes sur la matrice urbaine. Les formes urbaines résultent des décisions prises par les planificateurs, accumulées au cours du temps. Parfois elles étaient en harmonie avec le cadre du site, mais souvent elles étaient prises « Ad Hoc » destinées expressément à un usage. 31
46
Lévy 1999 .
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
L’urbanisation qui a accompagné la colonisation européenne a engendré un système urbain qui s'est révélé peu favorable au développement et qui, aujourd'hui, est devenu parasitaire tout comme le tissu contemporain jouxtant des Médinas du monde arabe.
Médina
La mer
Fig 38 : Sfax avant l’établissement du Protectorat en 1881 .
1.1.b. Conclusion « Au cours des siècles les villes sont construites, détruites très souvent dans le passé les villes ont été détruites, incendiées mais toujours reconstruites au même endroit. Les villes y compris les éléments de base comme les matrices urbaines, parcelles, espaces découverts et structure physique des bâtiments se développent et se transforment selon les mêmes principes et régularisation dans la mesure où le développement se réalise dans le cadre naturel et sociopolitique semblable. »32 . In fine, on se propose d’interroger la ville et sa genèse en la confrontant à la ville de Sfax .
Fig 39 : Vue aérienne de la ville de Sfax pendant la nuit .
32 E.Lozano,
Community Designed the Culture of Cities, Cambridge, 1990.
47
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
1.2. La naissance de la ville de Sfax 1.2.a. Présentation générale La région de Sfax se situe entre le sahel et le Sud de la Tunisie, elle est limitée par la mer méditerranée
à
gouvernorat
de
l’Est
,
on
trouve
Mahdia
au
nord,
le Les
gouvernorats de Sidi Bouzid et Kairouan à l’ouest et le gouvernorat de Gabes au sud. La ville de Sfax est fondée au milieu du IXème siècle par Ali Ben Salem ElBekri, le grand père d’Ishak Jebeniani, sur ordre de l’Emir Ibrahim Ibn El Aghlab. La capitale du gouvernorat, est attirante par son patrimoine urbain de la Médina , la diversité des vues urbaines des zones de Bab Bhar et de Sfax El Jadida construites sur l’emplacement des anciens
Fig 40 : La carte de la Tunisie , localisation de la ville de Sfax .
C’était
une
petite
cimetières .
agglomération
entourée des remparts formant ainsi un rectangle d’une superficie de 24 ha et au centre
duquel
s’installe
mosquée. Deux portes
la
grande
principales
assurent la communication de la médina avec son environnement extérieur : «Beb Jebli» au nord et «Beb Diwen» ou appelé aussi « bab bhar » au sud.
Sfax ville .
Fig 41 : Gouvernerat régions .
de
Au début du XVIIème siècle la ville commence à se développer sur les plans urbain, social et économique. Des villages aux alentours sont nées tels que Jebeniana, Mahrés, Agareb, El Amra, El Hencha, Menzel Cheker, Bir Ali Ben khlifa Ghraiba, Skhira et l’ile de Kerkenna. 48
Fig 42 : La Médina de Sfax .
Sfax
et
ses
différentes
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
1.2.b. Évolution morphologique globale de la ville
T1 , Thyna , l’époque romaine .
T4 , Développement radial , les années 70.
T2, La Médina «la ville traditionnelle» , 20éme siècle.
T5 , Développement des communes, à partir des années 70.
T3 , La ville coloniale, 20éme siècle.
T6 , Développement des rocades, à partir des années 70.
La Médina Le développement urbain . Les ceintures . Les rocades .
Fig 43 : Chronologie de l’expansion de la ville, échelle de globale .
En dehors des murs de la Médina se trouvaient des terres agricoles non urbanisées «les Jnenes» où on trouve les «Borjs», pas très loin de la Médina,
représentant
l’échappatoire des sfaxiens pendant la saison estivale.
Fig 44 : Modèle primitif du Borj, une résidence sfaxienne .
49
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
1.2.c. Etalement urbain
les axes d’urbanisation de la ville se ramifient et s’étalent dans toutes les directions sous forme d’une toile d’araignée, le tissu urbain dévient donc radio-centrique à partir d’un noyau central « la Médina » en fonction de ce dernier s’organise l’étalement urbain de l’agglomération urbaine de la ville .
Voirie principale
Fig 45 : Les axes d’organisation urbaine .
Habitat Route
Fig 46 : Les grandes étapes de l'étalement urbain de l'agglomération de Sfax entre 1955 et 2006.
Chemin de fer
1.3. Évolution de la ville 1.3.a. La ville au fil du temps La médina, noyau central de la ville, a été installeé sur une colline au bord de la mer en 849. Avec la colonisation en 1881, un tissu colonial a été conçu au sud de la Médina prés de la mer. En 1983, la partie du nord a été
bâtie,
construisant ainsi Sfax- El-Jadida sur l’emplacement des anciens cimetières . Naissance de la Médina de Sfax
Naissance de la Ville coloniale
Naissance de Sfax-El-Jadida
849 Avant la colonisation
1881 Pendant la colonisation
1983 Après la colonisation
Fig 47 : Développement urbain autour de la Médina .
50
Constructions coloniales Quartier arabe, la Médina Zone de Sfax El Jadida
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
Malgré sa petite superficie, et sa planification ancienne qui
remonte au IXème siècle après J. C. , la médina de Sfax nous paraît être une illustration exemplaire d'un processus d'urbanisation original dans le contexte du développement régional. Jusqu'aux années 60 , la médina de Sfax n'a pas connu de transformations architecturales et urbaines importantes. En effet, son originalité résidait dans le juste équilibre spatial entre les différentes fonctions, habitats, commerces, artisanats et équipements publics, dotée d’un
fabuleux génie d’implantation .
Fig 48 : Vue aérienne de la ville de Sfax pendant la période coloniale en 1868.
Il existait une vaste zone, au nord de la ville arabe, très peu urbanisée pendant l’époque coloniale, dont le cimetière musulman fait partie .
Fig 49 : Vue sur la partie nord de la médina pendant les années 1860 .
Après l’indépendance , vers les années 1980, un nouveau système d’urbanisation a été implanté . Aux prémisses de cette époque, ces faubourgs subissent un changement de vocation suivant un nouveau plan d’aménagement. 51
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2 . Introduire le fragment traversé Le passage affecte le caractère « traversé » à un espace bien délimité intitulé un fragment, dit « fragment urbain » une fois inscrit dans milieu urbain . Cette traversée anime ce fragment, créant par la suite une succession de points (nœuds) marqueurs de la trajectoire du passant tout au long du fragment traversé . Ces points, désormais des points de repères, guident ces derniers au cours de leur passage. Ce chemin change avec l'alternance des passagers, la nature des activités qu’il contient, le nombre des passants … Ces nombreux facteurs créent l’originalité de la traversée et du fragment traversé par la suite .
2.1. Sur la ligne de genèse de la ville 2.1.a. Repérage Un REPÈRE en latin « reperire » c’est-à-dire « trouver ». Une marque ou un objet quelconque permettant de s'orienter dans l'espace et de localiser quelque chose voir même d'évaluer une distance 33. Un repère est un objet qui relève de la perception d’un observateur d'un ensemble urbain ou bien qui se situe dans le domaine de l'espace vécu à proximité d'un promeneur . Il marque l'itinéraire qui conduit un visiteur à une adresse grâce aux repères qui jalonnent sa trajectoire . « Un point de repère n'est pas nécessairement un grand objet : cela peut
être une poignée de porte tout aussi bien qu'un dôme. Si la porte brillante est justement la vôtre, elle devient un point de repère.»34 « Dans la perception du cadre de vie, l'Homme ressent plus souvent l'environnement sous forme de symboles que de signes. La plupart des communications humaines passent par ces symboles. La complémentarité signe/symbole est ainsi un des éléments de base de la perception. » 35
33 34 35
52
Larousse-Bordas Kevin Lynch, L’image de la Cité . A. S. Bailly, La perception de l'espace urbain .
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
NOMENCLATURE 1. Entrée du souk Kriaa . 2. Patio du souk . 3. Partie centrale . 4. Interface patio- galerie du souk . 5. Interface souk kriaa-marché . 6. La traversée du marché . 7. Interface marché-rempart. 8. Fin de la traversée face à « Bab El Jebli » . 9. Souk légumes l’intérieur rempart .
des à du
10. Souk Rbaa . 11. La grande mosquée . 12. Les boutiques d’artisanats . 13. Les boutiques des vêtements prêtà-porter . 14. « Diwen » .
Bab
Fig 50 : Les séquences sur la ligne de la traversée entre Bab Diwen-Souk Kriaa .
53
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2.2. Le palimpseste du lieu Afin de représenter les phénomènes humains, et avant tout
la mémoire des lieux sous forme d’une stratification de couches de significations inscrites dans le temps et réactualisées par l’instant . En effet, la figure du palimpseste est incarnée dans notre travail par la « sédimentation des formes architecturales » venant des différentes périodes et se côtoyant sur le fragment traversé de Bab El Jebli dans notre cas d’étude . Pour analyser le développement de l’espace urbain, il est
indispensable de raconter le palimpseste du site . C’est le fait de se pencher sur l’évolution des imaginaires de l’espace habité et construit à travers l’histoire de ses représentations dans les peintures, les maquettes, la cartographie et toute présentation idéalisée par époque tels que les cartes historiques, les gravures, les photos et tout autres documents . Les reconstitutions sont dressées pour les périodes-clés du développement urbains du fragments urbain au sein des villes.
²
Le fargment traversé de Bab Jebli La porte nord « Bab Jebli » Fig 51 : La frange nord de la médina de Sfax en 1835.
54
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2.2.a. Evolution du fragment urbain traversé de Bab Jebli •
Le palimpseste du marché de Bab Jebli Le marché de bab Jebli ,ou aussi Souk Al-Omran,
fait partie des marchés
historiques de Bab Jebli . C'était à Etat en 1935
l'origine un cimetière, devenu par la suite un entrepôt pour la fabrication de
cercueils, appelé
l'hôtel Coffins ou
aussi Foundouk des cercueils situé sur le Etat en 1960
débouché
de
la
porte
Bab
Jebli . En 1947, il s'est transformé en un marché extra muros de la frange nord de la Médina, construit grâce aux efforts
de
l’association
sauvegarde
des
de
la
cimetières
musulmans . C’est un souk spécialisé dans le commerce des céréales et des Etat en 1998
huiles,
dit
souk
El
Mahsoulette. Cependant, il a perdu son caractère ancien, devenu un méga marché couvert diversifié dans lequel une panoplie de produits et matières premières sont mis en vente jusqu’à Etat actuel
maintenant . CONCLUSION Le palimpseste se manifeste dans l’urbain, la ville ne se construit pas d’un seul coup comme un bloc homogène. Elle se transforme perpétuellement
Le marché de « Bab Jebli » La porte nord « Bab Jebli » Fig 52 : Schéma montrant les transformations du fragment traversé durant son cycle de vie.
dans le temps. Un temps conjugué au pluriel, car il y a des temps pour la fabrication, des temps pour l’usage, des temps pour les pratiques.
55
Le fragment traversé
2.2.b. Identification du fragment urbain L e
f r a g m e n t
t r a v e r s é
• Echelle globale N
N
LES ALENTOURS ZONE D’ÉTUDE
Fig 53: Plan illustrant la structure de la ville de Sfax à l’époque actuelle .
Fig 54 : Plan illustrant le fragment traversé sélectionné .
Fig 56 : Le transect urbain appliqué à la frange étudiée de Bab El Jebli .
56
Fig 55 : Schéma illustrant l’effet de la traversée sur ses alentours .
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2.2.c. Réduire Z o n e
l’échelle
d ’ é t u d e
N
LA ZONE DE SFAX JADIDA
N
LE FARGMENT T R A V E R S É
Le parc délaissé
Bab El Jebli
La traversée urbaine piétonne . L A M E D I N A TRADITIONNELLE VILLE COLONIALE
Z o o m
s u r
Fig 57: Cerner la zone d’étude .
l a
z o n e
d ’ é t u d e
Fig 58 : Zoomer sur le fragment traversé .
« L'entre- deux qu'ils incarnèrent et revendiquèrent n'était pas une pose, ou encore une cote mal taillée, mais, littéralement, un « site » dont ils ont tiré parti et profit.» 36
36 Communications,
2OO0, Martin dela Soudière , Le paradigme du passage, page 16 .
57
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
Fig 59 : Vue par satellite de la traversée étudiée .
Fig 60 : Segmenter la traversée . Souk Kriaa
Sfax El Jadida
B
Le marché
La Médina
A
A
Fig 61 : CoupeA-A sur le fragment traversé .
La mosquée de Sidi El Lakhmi La Médina Le marché Souk Kriaa Fig 62 : Coupe B-B urbaine traversant le marché de la zone de Sfax El Jadida vers la Médina .
58
B
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
Fig 63 : Plan de la traversée étudiée .
antérieures
2.3. Le repère dans l’espace urbain le repérage d’une adresse résulte d'un jeu qui coïncide avec la représentation d’un type de plan, sur lequel se greffent les repères visuels . En effet, il y a une mémorisation par
séquences aussi qu’une vérification des repères visuels sur la traversée . Le passager ne peut pas donc percevoir le fragment traversé globalement. Il le reconstruit à un niveau représentatif à l'aide des informations aquisent grâce à sa propre pratique des déplacements . C’est au niveau du sol, à l'air libre…, que le promeneur trouvera ses repères . Le Corbusier, dans L'urbanisme, propose une nouvelle ville avec comme seul repère emblématique l'entrée de la ville .
Les immeubles de Sfax El Jadida
59
LE FRAGMENT TRAVERSÉ Les entrées, avec leur symbolique, leur connotation et leur rôle d’interface entre un dehors et dedans, peuvent aussi présenter un élément qui rythme la perception de l’urbain .
Fig 64 : Façade ouest du le fragment étudié .
Station de bus
voie double
Trottoir
Station de taxis
voie simple
Souk Kriaa
Fig 65 : Coupe transversale A-A sur le fragment étudié .
2.3.a. Identification des interfaces 1 2
3
Fig 66 : Repérage des interfaces . Fig 67: Interface 1 de « Sfax El Jadida» vers « Souk Kria » .
I
N T E R F
A C E 1 60
Fig 68 : Interface 2 de « Souk Kriaa » vers le marché .
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
A A
voie simple
Station de bus et de taxis
Placette
voie double
Chaque interface présente un passage d’une atmosphère à une autre dont les caractères spatiaux, sociaux et commerciaux, notamment dans notre fragment étudié, vont être visiblement changés à chaque passage . La notion d’interface permet d’étudier les interactions entre l’analyse des actions et des rétro -actions, entre le passager et le fragment urbain traversé . I
Fig 69 : Interface 3 du Marché vers la porte de la médina « Bab Jebli » .
I
N
N
T
T
E
E
R
R
F
F
A
A
C
C
E
E
2
3 61
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2.4. Le « Junkspace » selon Rem Koolhaas Le terme «Junkspace» ,énoncé par Rem KOOLHAAS, est le résultat d’une transposition du therme “Junkfood” (“Junk” signifie le désordre, détritus) aux domaines de l’architecture et de
l’urbanisme.
C’est
donc
«l’espace
en
désordre»
incompréhensible et aberrant. KOOLHAAS le présente comme l’essence de notre époque dans l’architecture et l’urbanisme. C’est un espace ni public ni privé mais plutôt public de plus en
plus privatisé, un fragment interstitiel envahi par les marchandises. Cet espace sans cohérence est très difficile à appréhender, il nous perd, nous rend incertain qui sommes nous et d’où allons nous, un espace difficile à représenter. Il change d’allure avec le temps, en fonction de ce que les consommateurs en font. Ce chaos peut aussi être expliqué par l’organisation de ses formes. En effet, il remplace la hiérarchie par l’accumulation et la composition par l’addition. Il est souvent
décrit comme un espace de flux où chaque trajectoire est Fig 70 : la Lagos, un junkspace , Rem Koolhaas .
unique. Son anarchie est pour KOOLHAAS « la dernière expérience de liberté » spontanée
de
la
vie
urbaine
quotidienne qui semble être le chaos pour les étrangers mais c’est un organisme social complexe et très organisé .
Fig 71 : Architecture imaginaire, Filip Dujardin .
62
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
« À présent, chaque architecture incarne simultanément des
conditions opposées : ancien et nouveau, permanent et temporaire, en fleur et en danger… » 37. Plus loin, il remarque que « l’architecture est devenue une séquence qui passe en accéléré et révèle une évolution permanente. La seule certitude est la transformation continue »38 Couverture du livre JUNKSPACE, Rem Koolhaas, edité e 2011 .
CONCLUSION On peut donc
.
affirmer
que
notre
site
est
un
véritable Junspace puisqu’il est totalement imprégné de la consommation . Il est tout à fait représentatif de l’accumulation
et de l’addition . Il est donc difficile à représente. L’ensemble de ces circulations représentent une véritable toile dont les possibilités de trajets sont infinies .
2.4.a. Morphologie urbaine du fragment traversé de Bab Jebli •
Forme urbaine
Plan de la zone d’étude et ses alentours.
Le rapport plein – vide .
Les voies véhiculaires
Le fragment étudiée
La conjugaison des éléments qui construisent le tissu urbain du
Fig 72 : Les différentes strates du tissu urbain d’une partie du centre de la ville de Sfax .
centre ville de Sfax montre que le fragment urbain traversé, où se trouve le marché de Bab Jebli, est dans la continuité de la ligne de déambulation piétonne partant de Sfax Jadida passant par la Médina arrivant à la ville coloniale. Entouré d’une ceinture de voie véhiculaire, tout comme la Médina, ce fragment se présente comme une interface dans son contexte.
37
Rem Koolhaas, Junkspace, page 95 . Koolhaas, Junkspace, page 99 .
38 Rem
63
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
3 . Passage et Tissage « Une traversée couverte de tissu, une spécificité des passages dans la médina de Sfax » Faisant référence aux vêtements qui présentent les premiers intermédiaires entre le corps et l’environnement, chargés de préservation de l’intimité fortement connotés . Symboliquement, le tissu a été désigné comme un vecteur de l’émergence de la matière tissée voir même cousue déplaçant les valeurs affectives traditionnellement associées à cette dernière. Tout le soin apporté au traitement des textiles dans l’architecture contribue à la qualification des ambiances et des atmosphères, créees à travers ce tissu, relatives à ses caractéristiques ( couleur, transparence, perméabilité à la lumière, texture, matériau… ) relatives à ses ficelles… « Lorsque je me concentre sur un site ou un endroit spécifique pour lequel je vais concevoir un bâtiment, je tente de sonder ses profondeurs, à partir de son histoire et ses qualités sensuelles » 39.
Fig 73 : Sur la traversée de la Médina . Photo personnelle . 39
64
Peter Zumpthor .
Fig 74 : À la sortie de souk El Rbaa vers Bab Jebli . Photo personnelle .
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
3.1. Le textile dans le fragment urbain traversé L’attention portée dans l’architecture non seulement à la forme de l’espace, mais aussi aux problématiques constructives et à la poétique des matériaux utilisés . Des fibres souples mises en forme par enchevêtrement, engendrent une esthétique textile persistante, une enveloppe de protection, un espace sous l’abri.
L’élément textile est également mobilisé pour repenser l’étoffe matérielle des constructions selon des perspectives que l’anthropologie et l’iconologie des matériaux ouvrent à l’architecture et à l’urbanisme .
Sur la route, en traversant, les rues marchandes de la Médina de Sfax, essentiellement sur la
ligne de commerce nord-sud reliant Bab El jebli à Bab Diewen, les tissus génèrent des bouts d’ombres projetées sur le sol qui protègent tantôt les marchandises tantôt les passagers de l’agressivité du climat .
Fig 75 : En face du donjon de Bab Jebli . Photo personnelle .
Fig 76 : Sur l’interstice entre rempart - marché de Bab Jebli . Photo personnelle .
65
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
La pénombre, générée à travers les tissus, multicolores, de différentes textures et de d’opacités, accrochés au-dessus des passages des rues marchandes et des traversées urbaines de la
médina, chatouillant agréablement et délicatement la tendance voluptueuse d’embrasser parfois les fruits et les légumes dans les étalages de marchandises sur les passages.
Fig 77 : Sur la traversée du marché Bab Jebli .
Fig 78 : Le souk traditionnel de l'ancienne Adana, Turquie, 2012 .
Des rayons fins et filtrés distribués avec équité sur des surfaces projetées tout en dessinant des trajectoires poétiques variables avec la variation de la qualité d’ensoleillement . Le temps passe, la journée s’écoule, le soleil commence à partir , ces passages commencent alors à crier besoin d’un éclairage artificiel remplaçant celui du soleil . Dans notre cas , la Médina de Sfax , avec l’absence de l’éclairage pendant la nuit, ces rues marchandes présentent des facteurs d’insécurité . On peut dire alors que la lumière et sa qualité influe gravement sur la fréquentation des traversées .
66
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
4 . Etat de lieu .4.1. La traversée du marché de Bab Jebli « Les passages couverts apparaissent comme des refuges dans la ville, à l’abri des fracas de la rue .» 40 . Par le biais de cette promenade abritée, ce passage regroupe une diversité de chemins dont le flâneur pouvait profiter. Cette particularité a fait de ces passages un condensateur social et un lieu de rencontre pour les Sfaxiens .
Fig 79 : La traversée de marché de Bab Jebli pendant le jour de repos hebdomadaire.
Fig 80 : La traversée de marché de Bab Jebli pendant le reste des jours .
4.2. Les marchands spontanés sur le site C’est une production de formes fragmentées, discontinues, ne cessent de s’empiler, de s’emboîter, d’apparaître et de disparaître . Elles semblent défier la continuité des flux et du mouvement adapté à une économie en quête d’un marché jugé parfait, parce qu’il est sans barrières, inondé de commerce clandestin greffé d’une façon aléatoire cherchant à attiré un maximum de clientèle passagère.
Fig 81 : Les marchands spontanés dans la zone de Bab Jebli . Source collage personnel . 40 De
Moncan.P, Le guide Les passages couverts de Paris, édition du Mécène, 1996, p302.
67
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
4. 3 . Détecter les dépassements dans le site Avec sa morphologie urbaine et sa configuration spatiale originale, le fragment Bab El Jebli est porteur de plusieurs potentialités qui le distinguent dans le centre de la ville de Sfax .
2
1
nœud Voie principale Site d’intervention Voie secondaire Fig 82 : Repérage des voies et des perspectives au niveau de l’interstice médina-marché .
1
La rempart nord
Marché Bab Jebli
Le parc
Voie piétonne enclavée
Interstice, voie véhiculaire
Fig 83 : Coupe en perceptive sur l’interstice Médina - Marché Bab Jebli, Temps, pendant les jours d’activités du marché .
68
Voie piétonne enclavée
LE FRAGMENT TRAVERSÉ
2 Le donjon Bab Jebli
Le marchée Bab Jebli
Voie piétonne enclavée
Interstice, voie véhiculaire
Voie piétonne enclavée
Fig 84 : Coupe en perceptive sur l’interstice Médina - Marché Bab Jebli, Temps, lundi pendant le jour de repos hebdomadaires du marché .
Le culte de faire les courses est Le donjon Bab Jebli
sacré chez les sfaxiens . L’attrait des acheteurs passe les effets visuels, se manifestant au niveau
Le marchée Bab Jebli
des étalages des produits, aussi bien
sonores
qui
captent
l’attention .« Le marché est un
lieu de paroles, il a les appels des L’étalage des marchandises touche même la rue .
marchants
qui
font
leur
réclame,… des phases échangées entre marchands et clients. »
40.
La méthode de vente produit un effet irrésistible de fascination et Fig 85 : Perceptive sur l’interstice Médina – Marché de Bab El Jebi, Temps, pendant le reste de la semaine . 40
de séduction chez les passants en les poussant à acheter .
Françoise Kerleroux, « Le marché une routine commerciale transformée par le jeu .» 1981 .
69
70
TRAVERSER LA COMMERCE
CH AP I TRE
04
TRAVERSER LA COMMERCE UNE ACTIVITÉ S’IMPOSE À BAB EL
QUI JEBLI .
INTRODUCTION « Les passages doivent être réservés aux piétons, relier deux rues animées, en offrant un raccourci à qui l’emprunte, être bordé de boutiques, avoir une couverture qui protège des intempéries tout en laissant passer la lumière, être éclairé par un moyen artificiel. Enfin, le confort du passager doit faire partie de son architecture et figurer dans ses lieux de ventes comme dans les articles qui y sont vendus. »
La rue marchande, La médina de Sfax. Source, une prise de photo personnelle.
Les passages couverts de Paris, Moncan.P, Le guide,1996, Page302 .
71
TRAVERSER LA COMMERCE
1 . Le caractère commercial de la médina 1 . 1 . Implantation des souks, cas de la ville de Sfax Les activités économiques traditionnelles se distribuent autour de Bab Jebli, dans la partie nord-ouest de la médina, derrière la grande mosquée. C’etait la partie publique de la cité, là où étaient concentrés tout les anciens souks et les fondouks . A la fin du XVlléme siècle, le port se développait. Construisait à l'usage des étrangers responsables du commerce international, une cité nouvelle était installée, située au sud-est de l'ancienne médina. L'emplacement avait été choisi vue sa proximité au port, afin de servir à lutter contre une éventuelle expédition maritime agressive venue de l'Occident. Un axe urbain était créé par la suite à Sfax, reliant la porte de la mer Bab Diwen, là où se trouve l'actuel palais de la municipalité, à Bab El Jebli , en
passant par la grande mosquée . C'est de cette époque que date la soukalisation de la rue de Bey, côté sud-est . Cet axe commercial se prolongeait par une rue Centrale, l'actuelle avenue Hedi Chaker. Après les bombardements de 1943, le quartier franc fut complètement rasé et un nouvel ensemble, imaginé par Zerhfuss, reçut le nom de Quartier Commercial, l'avenue Hedi Chaker prenant à son compte une grosse activité commerciale. Bien que conçue d'une manière autonome et indépendante vis-à-vis de la médina, la ville nouvelle s'est reliée à l'ancienne. Depuis l'extrémité de l'avenue Hedi Chaker jusqu'au nouveau marché de Bab El Jebli,
traversant donc toute la médina . Un axe urbain commercial était confirmé, parcouru par un vaste flux de circulation traversant, exclusivement piéton . II est possible de représenter schématiquement la localisation des corps des souks au fil du temps qui langent cet axe de commerce .
17é siècle
18é - 19é siècle
Fig 86 : Évolution de répartition des commerces dans la ville de Sfax .
72
20é siècle Périmètre de la zone de commerce .
TRAVERSER LA COMMERCE
1 . 2 . Identification des accès à la Médina
Fig 87 : Identification des accès à la médina de Sfax .
«... On peut en effet dire que le Plan Directeur du GRAND-SFAX trace, pour cette agglomération, un ensemble de tissus urbains pratiquement européens, des immeubles au centre, des zones pavillonnaires à la périphérie, des zones industrielles et une utilisation abusive de l'automobile. Cette planification est due en grande partie aux mutations profondes que connaît actuellement notre activité qui abandonne avec regret ses valeurs traditionnelles pour les remplacer par des valeurs occidentales souvent remises en cause par les européens eux-mêmes» 30.
1 . 3 . Identification des principaux espaces de commerces dans la Médina de Sfax
Fig 88 : Identification des espaces de commerce dans la médina de Sfax . 30 Intervention
d'un responsable technique dans une réunion à Sfax, source extrait textes Mohamed Masmoudi, Sfax villes du monde arabe, page 125 .
73
TRAVERSER LA COMMERCE
2 . L’apparition des souks dans la ville de Sfax 2 . 1 . Les souks, un organisme complexe Le terme « Souk » est d’origine araméenne signifiant une foire périodique désignant par la suite tout type de marché . Selon plusieurs historiens, la formation des souks a précédé même la fondation de la ville de Sfax, la Médina à cette époque . Le premier était celui dit « souk Jomaa », un souk rural fréquenté par les habitants des villages avoisinants , qui sera
rigoureusement
structuré
par
la
suite
suivant
une
typologie
d’organisation linéaire, caractéristique des quartiers commerciaux arabomusulmans . Ce dernier était délimité au sud par la grande mosquée, à l’Est par l’actuel rue de Mongi Slim, à l’Ouest par la rue des notaires et au Nord par Bab Jebli et la rue des forgerons . Cette ligne commerciale était, depuis toujours, l’axe qui traverse la médina selon la direction fondamentale débouché maritime - arrière pays. Et c’est par rapport à cette direction que se greffent les différents corps de métiers . Les artisans sfaxiens débordent de leur cadre ancien, contrairement aux règles établies dans toute l’Afrique du Nord, et s’étalent sur deux ou trois niveaux montant sur les toits, creusant le sol (dans des caves) afin de maintenir une production maximale de leurs produits confectionnés manuellement dans leurs ateliers traditionnels . Quelques ateliers débordent du cadre réservé des souks pour s’ouvrir sur les « skiffa », « vestibules », en chicane des demeures les plus proches .
2 . 2 . Structure des souks Boutiques de la rue marchande
Entrée
Boutiques donnant sur la cours centrale
Boutiques donnant sur la cours centrale
Fig 89 : La perspective d’une bâtisse commerciale traditionnelle .
Boutiques sur rue marchande . Boutiques sur la cours . La cours centrale .
74
Boutiques de la rue marchande
Légendes
Entrée Fig 90 : Plan d’une bâtisse commerciale traditionnelle .
TRAVERSER LA COMMERCE
2 . 3 . Les fondouks Les fondouks consistent en une concentration d’activités commerciales et économiques, semblables au model de Quaysaria, mais avec des pièces destinées à l’accueil des commerçants étrangers qui venaient, autrefois, apporter leurs marchandises à la ville de Sfax .
2 . 4 . Répartition spatiale Composé généralement de 3 niveaux : le rez de chaussée ouvert au public servait d’ateliers et de magasins, l’étage, présentait l’espace résidentiel pour les commerçants de typologie « Dar » à patio ouvert sur la Skifa « le Vestibule » et un sous sol le « Dehliz » . Cet espace commercial suit une extension à la verticale .
Fig 91 : Les balcons «Chorfa» de la rue des forgerons .
Ghorfa
Balcon
Hanout
Dhliz
Fig 93 : Schéma d’une cellule de commerce . Schéma personnel .
Fig 92 : La rue Abdelkader, image montrant la Chorfa .
• La Gorfa, La chambre, cellule au 1ér étage => pour Se loger • Le balcon, lieu d’extension du Hanout => pour la production et la vente. • Le Hanout, un terme datant de l’époque médiévale, boutique=> Vendre. Fig 94 : L’extension à la verticale de la cellule de commerce . Schéma personnel .
• Le Dhliz, une pièce en sous-sol pour la confection => pour Produire.
75
TRAVERSER LA COMMERCE
3 . Les souks en forme de rue marchande 3 . 1 . Formation Nous
pouvons
affirmer
en
analysant l’organisation du souk, La boutique élémentaire
qu’une disposition en série de cellules de boutiques produit une direction
de circulation
confirmée par les portes . Sa Boutiques disposées en série
composition linéaire, chemin ou passage, le relie à d’autres secteurs liés au commerce et à l’artisanat . Chez les arabes, il y a un rituel d’achat très particulier
Série de boutiques disposées en parallèle
basé sur la communication qui va au delà de l’échange d’un produit contre l’argent . Le rituel de la négociation, la vente
Création d’une direction de déambulation
comme la discussion , parfois sans fin, avec le marchand autour de la qualité et des les différentes caractéristiques du bien à vendre . Dépasser le seuil de
Création d’un souk sous forme d’une rue commerciale
la
boutique
déclanchement
signifie
le
de l’échange
vendeur (dans la cellule) – acheteur passager . Cette disposition en série trace
ansi un parcours défini à travers ces boutiques, leurs murs et Ce souk est souvent protégé par l’addition des portes Fig 95 : Model de souk en rue marchande .
76
leurs portes .
TRAVERSER LA COMMERCE
3 .2. Les souks couverts Situés sur le côté nord de la médina . On trouve
3 .2.a. Souk El Rbaa Le plus connu des souks Sfaxiens , c’est souk El Rbaa, sous la forme d’une rue couverte de voutes en berceau . Ses boutiques étaient surélevées par rapport au sol permettant aux commerçants de se tenir assis à l’attente d’une transaction . Il est spécialisé dans le textile, c’est le plus long de la médina . Ayant une hauteur (sous plafond) importante et une toiture persée de lucarnes pour amener la lumière du jour, le tout assure une bonne aération naturelle. C’est un complexe urbanistique et architectural en forme de croix ayant deux ailes dont l’une est plus large que l’autre .
Fig 96 : Souk El Rbaa.
3 .2.b. Souk El Kamour Le 2éme souk couvert traversé est celui de « souk El Kamour » situé sur la façade nord de la grande mosquée, son plafond et aussi sous forme de voutes en berceau d’où vient son nom «Kamar = voute». Il est devenu maintenant une rue de vente des épices et des différents produits du terroir sfaxien à savoir les figues et les raisins séchés, les amandes … En raison de la soukalisation de la médina, un équilibre a été rompu. Les familles qualifiées d’aisées, ont progressivement quitté la Médina afin de Fig 97 Kamour.
:
Souk
s'installer dans les Jnenes (jardins). Leurs maisons libérées sont en partie converties en boutiques, en ateliers et en dépôts . Pour le reste elles
accueillent la population issue de l'exode rural puisque de nouvelles opportunités de travail sont créees . Ce bouleversement est traduit, d'un point de vue architectural, par un impact néfaste. Aujourd'hui on peut dire que la Médina de Sfax est une «ville-atelier». L'implantation de l'activité économique orientée vers le commerce, suite à la conversion des maisons en souk. La médina se présente comme un grand centre commercial traditionnel dont la typologie constructive très simple, un local oblong ouvrant sur la rue par une porte, rideau, constitue la seule
ouverture. Les transformations subies ces dernières décennies ont profondément changé l'aspect des boutiques. Les vitrines tapageuses et les néons ont Fig 98 : La forme de passage sous voute.
77
TRAVERSER LA COMMERCE
remplacé la sage ordonnance authentique naturelle . Mais, la structure profonde « des fondouks » a rarement été modifiée .
3 .2.c. La galerie marchande de souk Kriaa Souk Kriaa ,conçu par Zerfuss, construit en 1952 par l' entrepreneur Mouhamed kriaa. Sa conception inspirée des rues marchandes couvertes typiques de la médina traditionnelle avec une organisation spatiale similaire à celle de souk El Rbaa . Formé de galeries couvertes de voûtes en berceau munies d’ouvertures zénithales apportant la lumière naturelle et garantissant une meilleure aération pendant l’été comme l’hiver . Il comprend des boutiques des marchands, certains d'entre eux spécialisés Fig 99 : Souk Kriaa « galerie ».
dans la vente des textiles, des céréales, et des denrées alimentaires.
3 .2.d. La synthèse L’activité commerciale dans la ville de Sfax prend une multitude de formes et de configurations, dont celle des rues marchandes et des galeries commerciales, caractéristiques de la typologie architecturale des ensembles des cellules de ventes traditionnelles dans la Médina et celles revisitées aux alentours dans les nouveaux marchés . Cette notion de passage commercial protégé et l’action de faire les courses en passant , sous des abris, laissant passé la lumière du soleil mettant en valeur les marchandises .
4 . Corpus référentiel 4 .1. Marché de La Boqueria, de Las Ramblas, Barcelone . Dans la même logique de la façon de faire les couses sur le passage sous abris, la Bouqueria présente un exemple d’étude pertinent de marché constitué d’un ensemble de rues marchandes sous forme de rayons à grande échelle reliant la fameuse avenue de la Ramblas à la place de saint La Rambla , une avenue emblématique de Barcelone qui relie la place de Catalogne, centre névralgique au P ort Vell .
78
Josep de l’autre côté . En traversant , le passant profite en faisant ses courses ,et d’autres activités, dans des passages couverts et protégés . Il couvre 6000m² de surface, en acier de style art nouveau accentuant l’impression d’être dans un temple de la gastronomie catalane traversé .
TRAVERSER LA COMMERCE place de saint Josep
Marché de La Boqueria
la Ramblas
La traversée urbaine
Fig 100: La traversée du marché un lien urbain .
Un dicton dit « Ce que l’on ne trouve pas à la Boqueria, on ne le trouve nulle part ». C’est-à-dire que
ce marché est devenu une véritable
institution dans la capitale catalane.
Fig 101 : L’entrée du marché à partir de la traversée urbaine.
Une panoplie de stands de vente se présentent, dont certains sont tenus depuis plusieurs générations par les mêmes familles de commerçants. les producteurs locaux des fermes catalanes, se sont rapprochés du centre de Barcelone, s’installant aux abords de Las Ramblas afin d’y vendre leurs produits de terroir. Non seulement pour acheter, une visite d’appréciation d'atmosphère et d’admiration de l'explosion de couleurs des fruits frais dans les étalages peut être justifiée . Des pauses culinaires et des stations de dégustation à la disposition des visiteurs . Un lieu de rencontre se crée .
Fig 102 : Exemple de stand de pause culinaire .
Fig 103 : Exemple de stand de produits frais .
79
TRAVERSER LA COMMERCE
4 .2. Une nouvelle vision du marché Encants, Barcelone, « le Non Bâtiment» Le nouveau marché a élargi le type de visiteurs sans expulser
ses
clients
traditionnels,
minimisant
les
perturbations dans la ville sans changer son atmosphère informelle ouverte typique . Sa conception vise à : - Préserver l'âme du souk extérieur et de maintenir la nature du marché de la rue tout en gardant l'atmosphère de plein air .
Fig 104: La configuration initiale du marché .
Fig 105 : La configuration actuelle du marché .
- Faire un grand espace public différent des centres commerciaux.
.
- Donner une identité visuelle forte à travers le toit colossal, suspendu à près de 25 m de haut dont la finition polie miroir qui donne l'impression d'un mécanisme léger de réflexion de la ville sur le marché et vice-versa. Il est conçu non seulement pour protéger la commerce à l’intérieur mais aussi dans le but de transmettre une sensation de légèreté, tout en maximisant l’introduction de la lumière Fig 106 : L’effet de réflexion au niveau du toit .
80
naturelle .
TRAVERSER LA COMMERCE L'approche du projet d'architecture voulait maintenir l'essence du marché, un espace ouvert qui pouvait facilement être traversé . Un espace continu formé par des plans légèrement inclinés sous forme de boucle. Un parcours entre les étals de petits commerces, dans une expérience similaire à celle d’un marché le long d'une rue marchande piétonne .
Fig 107 : conceptuels .
Schémas
Des box en acier, remplaçant les boutiques ordinaires des centres commerciaux, accompagnés de périmètres conçus pour les étals organisés présentant des marchandises à la manière traditionnelle d’autre fois.
Fig 108, 109 : Les box ou armoires des marchands.
Le bâtiment a deux niveaux sous terre. Un destiné à la logistique du marché, tandis que l’autre contient un parking public alors que les deux autres supérieurs pour le marché .
Niveaux marché
Niveaux RDC
Niveau de services
Niveaux sous sol
Parking
Une stratification dans cette hiérarchie de fonctionnement Fig 110 : Coupe montrant la stratification des fonctions .
c’est présentée afin de condenser les différents espaces pour
une
meilleure
organisation
des
fonctions,
essentiellement une meilleure activité du marché. 81
TRAVERSER LA COMMERCE
5 . Réflexion sur l’intervention 5.1. Description du processus le site d’étude est situé au cœur de la frange qui sépare la partie nord de la médina traditionnelle et la nouvelle ville . Il est fait en fonction d’un cheminement principal, qui structure l’espace, accompagné d’autres qui sont secondaires, tantôt orthogonaux tantôt parallèles à ce dernier. Ces parcours s’effectuent à pieds et représentent des alternatifs pour accéder et traverser ces espaces, créant par la suite, deux directions de circulation
orthogonales entre-eux. La première commence par la nouvelle ville de Sfax El Jadida jusqu’à Bab Jebli, la porte nord-est de la médina . La deuxième, entre le parc délaissé du côté de la station des bus et des taxis allant jusqu’à la place de Bab Jebli prés de la 2éme station des bus et des taxis. Le site est entouré de moteurs créateurs de flux piétonniers, les stations de transport public . Chaque cheminement est composé de plusieurs phénomènes sensibles parcourus. Cette subdivision de ces deux sens de passages se déroule en
fonction de la diversité des cheminements menant soit à la Médina soit dans l’autre sens transversal .
5.2. Le choix des activités adéquates au fragment en question Prenons en considération • La cohérence avec la vocation d’origine du lieu, son antécédent .
• Le présent engendré par le quotidien des passagers à travers ce fragment. • Les besoins des usagers à l’échelle de la ville . • L’embellissement du présent et du vécu par la création d’un lieu de pause. .
5.3. Proposition du programme • Vision globale à l’échelle de la ville , une connexion en continuité avec les différentes ceintures de la ville . • Vision particulière à l’échelle de périmètre d’intervention . • Proposer une vision sociale et culturelle, en créant de nouveaux liens sociaux sur l’échelle piétonne . 82
TRAVERSER LA COMMERCE
5.4. La fonction, une dimension multipolaire dans l’intervention 5.4.a. La poly-fonctionnalité Les zones commerciales ne peuvent continuer à exister avec un seul espace, une seule fonction, elles doivent avoir le pouvoir d’accueillir une mixité urbaine. La préconisation d’une mixité des programmes dans le projet sera donc évidente et inévitable. Le mélange des activités va permettre non seulement de redynamiser ce fragment traversé pendant
les différentes périodes de la journée, mais aussi le revitaliser dans les deux côtés. Cependant, cette animation suit les horaires de travail des cellules de vente. Dès la fermeture des boutiques le show commence, les traversées marchandes piétonnes se transformèrent en des lieux d’art de la rue, des spectacles de chant en plein passage, des caravanes de nourriture viennent s’installer préparant des Fastfood avec les poissons venant de souk Kiaa (le marché des poissons juste à côté)
5.4.b. Les entités fonctionnelles principales Passer en faisant les courses
La pause urbaine
• Station de commerce • Garder ses enfants en même temps que faire les courses .
La pause atelier
La pause d’observation
• Station de dégustation • Station d’apprentissage • Station d’observation • Pause culinaire • Découvrir en => observatoire dans la • Repos pour passagers manipulant terrasse .
Le terme « STATION » nous renvoie vers le voyage . Chaque cellule est la métaphore d’un relais rencontré sur la route de la traversée du fragment urbain traversé de bab Jebli . C’est un arrêt pour la commerce, une pose urbaine, d’apprentissage ou de contemplation et de découverte pendant le voyage . Ces station anime ce voyage , le rend inédit .
5.4.c. La pause urbaine L’idée c’est de construire cellules de culte gastronomique de la ville de Sfax . Des prototypes de temples culinaires à petite échelle . Cette métaphore du temple décrie les ambiances suggérées par la suite des
l’espace, lumières gastronomiques, couleurs … 83
TRAVERSER LA COMMERCE
comparaison avec le temple décrit les ambiances à l’intérieur du marché, mais aussi les usages des espaces dedans . Cette construction présentera un lieu ou il est agréable de se donner rendez-vous . « Et si 90% des consommateurs retournaient directement chez eux après leurs achats dans un espace de commerce, maintenant beaucoup prolongent leurs courses hebdomadaires par d’autres achats ou par une pause. » 41 . Cette pause comprend un espace de consommation où les visiteurs peuvent déguster les produits du terroir d’origine de la ville de Sfax, offrant une expérience typiquement sfaxienne, un clin d’œil sur le mode de vie culinaire local, afin de créer un lieu de sociabilité potentielle pour l’ensemble de la ville . Des usages et des ambiances commerciales raffinées rappelant les anciens souks de la Médina .
•
DES MANIPULATIONS DE LA SPATIALITÉ DU FRAGMENT TRAVERSÉ .
La passerelle
Fig 111 : Manipulation des traversées dans l’espace ( horizontale /verticale ) . Source, croquis personnel . 41
84
Fig 112 : Traverser à travers la
Mangin D, La Ville franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, édition De la Villette, Paris, 2004 .
TRAVERSER LA COMMERCE
5.4.d. Agencement en plateformes fonctionnelles Depuis chaque palier, à partir de chaque plateforme, on peut
observer la strate suivante (en dessous ou en dessus) . Cet effet permet à l’usager d’avoir un lien toujours avec l’ensemble du projet et de ne pas se sentir enfermé ou perdu. Cet effet est conservé avec les mi-niveaux et les mezzanines . L’usager est contraint par la verticalité des escaliers ou des montes charge . Au niveau du sous sol, des puits de lumière créent des contrastes clairs obscurs . Un patio permet de faire le lien entre les niveaux . Les étages s’organisent en mezzanine, ouvrant sur patio. Cette ouverture
verticale fragmente tout en regroupant les strates. Cette scission radicale permet de révéler l’épaisseur, tout en conservant, la fluidité de passage entre les différentes plateformes .
passerelle . Source, croquis personnel .
Fig 113 : Une configuration en échafaudage géant . Source, croquis personnel .
85
TRAVERSER LA COMMERCE
5.5. Approche • Sculpter la traversée tout en la traitant comme une sorte de franchissement
d’une
épaisseur de commerce au sein du centre ville de Sfax.
• Le voile en tissu recouvre tout le passage et permet un
Fig 114 : La traversée, une expérience de franchissement .Source, croquis personnel .
apport de lumière naturelle, une rue externe semblable aux rues
commerciales
de
la
Médina traditionnelle de la ville de Sfax . La traversée vit donc
aux
rythmes
de
la
lumière du jour . Cet aspect de Sous - sol
temporalité
agit
sur
les
atmosphères vécues , elles
deviennent
vivantes,
changeantes et dynamique .
• A
l’intérieur
des
surfaces
miroitées
permettent
d’agrandir
l’espace,
Fig 115 : La traversée dans la structure en l’échafaudage géant . Source, croquis personnel .
réfléchissant la lumière filtrée à travers le tissu . Elles déforment le réel perçu faisant vivre l’espace au cours du temps .
86
Fig 116: Manipulation de enveloppe ( toit ) de la traversée . Source, croquis personnel .
TRAVERSER LA COMMERCE
5.6. La traversée construit l’urbain 5.6.a. Comment intervenir ? L’emplacement du fragment urbain étudié lui donne le caractère interface ayant son précèdent « l’avant » et son successeur « l’après » .
Fig 117 : Diagramme expliquant les enjeux du site .
Cette interface comprend des traversées urbaines, mettant en contact des fragments urbains juxtaposés ( la Médina et Sfax el Jadida ), ayant des codes de passage différents, donc des spatialités différentes . Il s’ensuit que la mise au point de dispositifs d’infrastructures de plus en plus
sophistiqués favorisant les franchissements sera nécessaire . Afin de contrôler, sécuriser et canaliser les flux piétons sur la traversée .
Fig 118 : Exprimer le lien entre différentes composantes du le site .
87
TRAVERSER LA COMMERCE
5.6.b. Les profiles d’usagers envisagés
Le passant Passager
Le passant flâneur
Le passant acheteur
Passage rapide et direct
Se balader et découvrir
Passer en faisant les courses
Chemin de traverse
Promenade La Pause
Passage commerciale
La possibilité de faire la pause urbaine . Des stations de repos .
=> ASSURER UNE MEILLEURE DÉAMBULATION 5.6.c. Relevé des textures du site
Fig 119 : Relevé des textures du site zone Bab Jebli . Source, des photos personnelles .
88
TRAVERSER LA COMMERCE
5.6.d. Relevé des fragments du site Le traversant est un Homme, l’Homme est une matière en mouvement . La lumière est invisible elle a besoin de la matière pour se manifester .
2
1
3
1
2 Le filtrage de la lumière à travers le tissu . Source, photo prise par l’auteure .
L’infiltration de la lumière entre béton-tôle. Source, photo prise par l’auteure .
3 Une muraille dégradée, usure du temps . Source, photo prise par l’auteure . Fig 120: Zoom sur des fragments existants dans le site . Source, des photos personnelles .
89
TRAVERSER LA COMMERCE
6. Manipulations de maquettes 6.1. Les surfaces miroitées créent la profondeur
2
p r o j e t L e r e f l e t S o n
1
(Sous sol)
2
(Au dessus du sol )
1
Fig 121 : Le profondeur crée par le reflet sur le miroir . Source, des photos personnelles .
Le miroir génère le reflet, qui est à l'origine de la profondeur, qui créant une épaisseur et exprime par la suite un entre deux .
Fig 122 : La profondeur créée l’entre-deux, l’épaisseur traversée . Source, des photos personnelles .
90
TRAVERSER LA COMMERCE
6.2. Expérimentation de l’ombre •
Le tissage , un jeu entre le fait et le défait
Trames 1, une trame régulière, le fait. Source, des prise personnelle.
Trames 2, une trame déformée, le défait. Source, des prise personnelle.
Superposition des deux trames. Source, des prise personnelle.
Fig 123 : Le jeu structure - lumière . => Production d’ombres chevauchants et de lumière (trame lumineux).
•
Superposition des ombres .
Fig 124 : Manipulation en maquettes, superposition des trames matérielles et lumineuses, photos de ombres . Source, des photos personnelles .
Partir en quête de lumière dans la pénombre sur le fragment traversé, c’est risquer perpétuellement de perdre pied, de se perdre,
de se heurter constamment à des zones d’incertitudes , mais c’est aussi de faire de soi-même un traversant influenceur et influencé sur cette traversée . 91
TRAVERSER LA COMMERCE
7. Naissance du projet L’exemples des souks de la Média présentent des excellents prototypes à analyser et à réinterpréter . Souk El Rbaa en fait partie avec sa rue marchande couverte de voute en berceau . De part et d’autre de cette dernière
se
trouve
morphologie
une
architecturale
particulière spécifique à cette zone de la Médina de Sfax, c’est la répartition en plateformes de niveaux variables, des volumes
Le schéma de répartition des entités fonctionnelles .
réguliers orthogonaux entre eux créant un rythme dynamique structuré horizontales
verticales
par aussi
les
lignes
bien
construisant
que
la
morphologie architecturale .
Fig 126 : Expérimenter les plateformes. Source, croquis personnel .
92
Les chemins relatifs à chaque profile
TRAVERSER LA COMMERCE
7.2. Plan d’intervention sur fragment traversé de Bab El Jebli .
le
1. Garder le schéma de circulation original . • Accentuer la percé de souk Kriaa vers Bab El Jebli ( Enlever les obstacles visuels) . Dégager Les traversées en passerelles . La traversée est alors pensée en sphère, elle n’est plus linaire .
1
Les ligne de circulation existante . L’ancien schéma de circulation
2. Avoir une meilleure connectivité . • Gain de transparence et de fluidité à travers la structure en échafaudage métallique . Gain de porosité et de légèreté .
3. Ajouter des plateformes . • Chaque plateforme possède un balcon urbain d’échange .
4. Préserver l’âme de l’activité commerciale . • Utiliser le tissu comme type d’enveloppe (caractéristique de espaces commerciaux spontanés sur le fragment étudié) . 5. Ajouter des éléments de transition verticales . • Injecter la traversée verticale .
6. Greffer de nouvelles fonctions afin d’attirer plus de passagers (La pause de culinaire, les station de dégustations, les ateliers d’apprentissage) .
2
3
4
5
Fig 127 : Plan d’intervention sur le site .
93
TRAVERSER LA COMMERCE
8. LE PROJET •
LES ÉLÉMENTS GRAPHIQUES
PLAN
B
DE
SITUATION
C
B
B
B
C P L A N
94
0
0
4
8
16 m
S O U S - S O L
B
C
B
C
12
48m
24
B
PLAN
0
4
8
16 m
REZ-DE-CHAUSSÉE
TRAVERSER LA COMMERCE
0
8
16
32 m
TRAVERSÉE COUVERTE DE TISSU.
P L A N
B
B
M A S S E
C
B
B
B
B
C
0
4
8
16 m
C
B
B
B
C 0
P L A N
1
E
R
É T A G E
P L A N
4
8
16 m
T E R R A S S E
95
TRAVERSER LA COMMERCE
•
LES SÉCTIONS
C O U PE FAÇ AD E S U D - EST
C O U P E FA Ç A D E N O R D - E S T 96
0
0
2
2
4
4
8
8
16 m
16 m
TRAVERSER LA COMMERCE
COUPE
A-A
SUR
PAT I O
COUPE B-B SUR LA TRAVERSÉE
C O U P E C - C S U R V E R S PA S S A G E S O U S - S O L
0
3
6
24 m
12
0
3
6
12
24 m
0
3
6
12
24 m
97
TRAVERSER LA COMMERCE
C O U P E 98
P E R C E P E C T I V E
TRAVERSER LA COMMERCE
0
3
6
12 m
99
TRAVERSER LA COMMERCE
•
100
LES IMAGES DE SYNTHÈSES
TRAVERSER LA COMMERCE
PATIO
UN
ES PACE
D E
CONNEXION 101
TRAVERSER LA COMMERCE
M A R C H É 102
A U X
F L E U R S
TRAVERSER LA COMMERCE
103
TRAVERSER LA COMMERCE
TERRASSE
104
R E S TAU R A N T
TRAVERSER LA COMMERCE
D E
P U I S
L ' O B S E R V A T O I R E
105
TRAVERSER LA COMMERCE
106
LA
TRAVERSÉE:
VERS
BAB
EL
JEBLI
TRAVERSER LA COMMERCE
107
TRAVERSER LA COMMERCE
108
TRAVERSER LA COMMERCE
P L A T E F O R M E
D E
V E N T E
109
TRAVERSER LA COMMERCE
L A 110
T R A V E R S É E
S E C O N D A I R E
TRAVERSER LA COMMERCE
P
A
S
S
A
G
E
S
O
U
S
-
S
O
L
111 111
CONCLUSION GÉNÉRALE En partant en quête de passage au cœur des vieux souks de la Médina de Sfax, on baigne dans une atmosphère unique : lumières, couleurs, nuances, musicalités… on est des fois bercé par la foule, des fois bousculé, des fois enveloppé d’une texture urbaine prodigieuse. Le présent mémoire creuse dans cette texture urbaine matérielle et immatérielle afin d’émerveiller et de faire rêver le fragment … le fragment traversé . … Une traversée qui se veut réconciliante entre l’ancien et le nouveau, le détail et le tout … Une traversée tissée, où la matière, la lumière et le temps s’entrelacent pour créer un fragment de vie .
MOTS CLÉS : passage, traversée, fragment, entre-deux, atmosphères, interface, mémoire .
112
LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI
ANNEXES •
BRAINSTORMING
La traverse
TRAVERSÉE Cohésion sociale et urbaine
PERCÉ
LA TRAVERSE Flâneur
Raccourci urbain SEUIL
Rythme
ENTRE-DEUX
Chemin de traverse
Fragment Voyage
FRANCHIR Passage
Fluidification
Passager Fluidification Pause urbaine
Epaisseur
Culture culinaire DENSIFICATION
COMMERCE DE PASSAGE La foule Tissu
Plateforme Voyage
Espace public
découverte
113
•
De la compagne au débouché maritime,
« La mémoire de la traversée de la médina »
Vers la nouvelle ville Sfax El Jadida « Les Jnens d’autrefois »
.. . . . . .
Vers la ville coloniale . Fig 128 : Apperçu de la Médina au XIXéme siécle .
114
« Rbat Kibli d’autrefois »
LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI
•
La traversée dans les Thneyas et les Zankas sfaxiennes La structure de de schéma de circulation sfaxienne présente une configuration particulière qui organise les composantes urbaines de tissu urbain gérant la congestion urbaine dans la Médina autre fois d'une part aussi bien qu'aux périphéries au niveau des « Jnein » ,la partie périurbaine . « Les Jneins sfaxiennes , au contraire, sont seches : la charrue sur un sable presque dur entre des arbres et des plantes qui ne font que des tache de verdure très espacées » Despois.J , La tunisie orientale , sehel et basse steppe, Presses universitaire de farnce , Paris, 1955.
Fig 129 :Le schéma de circulation dans les zones de jneines le péri-urbain de la ville de Sfax. Source , illustration dressée par l'auteur
• Ethniyas , sont les voies reliant la médina de Sfax aux principales ville de la Tunisie , elle sont organisées en radial pour former les axes principales de cette zone . De part et d’autre des Thneyas s’organisent les Jneins . • Zenkas , ensemble des chemins creux et sablonneux , bordés par les Tabiyas, d’une larguer moyenne de 4 à 5m , se situant entre les thneyas et desservent les Jneins . Ce sont une sorte de allées permettant l’accès aux parcelles C.à.d. chaque Jnein . Une hiérarchie de zan9ats s’imposait selon leur largeur .
Fig 130 : Une illustration d’une Zenka limitée par deux Tabia . Illustration dressée par l’auteure, technique utilisée, le collage.
115
• Tabia , hautts talus ,allant jusqu’au 6m , de terre planté généralement de cactus , c’est une sorte de limite à chaque propriété de terrain agricole , il protégé les biens du propriétaire et assure l’intimité pour la famille, il freine l’érosion et bloque les ruissellements des eaux de pluies , il serve au nourriture des animaux par ces raquettes de cactus et pour les humains par ses fruits « figue de barbarie »
Fig 131 : Illustration d’une coupe sur la Tabia Sfaxienne « Talus » . Illustration dressée par l’auteure, Technique collage .
La simplicité de la typologie de passage et des dispositifs authentiques et traditionnelles installées par les habitants sfaxiens, a générée une fluidité au niveau des traversées , il n’y a pas une seule alternative pour arriver à une destination , il y a toujours une traversée « Thniya » avec des multitudes de possibilités de bifurcations , seule une trace de charrette , de tracteur ou bien de troupeau d’animaux peut être indice d’une début de voie traversante « Zenka » . On n’a pas besoin de signaux de routes , de dispositifs contrôlants et filtrants la circulation voir même canalisant les flues, seul l’intuition du passager et son besoin vont le conduire vers le chemin le plus subtile à parcourir, qui lui amène vers sa direction souhaitée . La « Tabiya » comme étant une maniéré de délimitation des biens aussi bien marqueuse de limite de passage présente une interprétation locale pour un des types de frontière traditionnelle tantôt bloquant le passage tantôt figurant un épaisseur, un seuil voir même interface entre le périmètre privé et celui réservé au public. Contrairement aux « Zenka » de la médina , généralement en chicane assurant l’intimité à l’intérieur des « Dars Arbis » , celle au domaine péri-urbain au niveau des « Jneins » présente des percées toutes droites un peu plus larges étant donné que le tissu urbain est plus lâché et les « Borj » sont éloignés les uns des autres . La morphologie des passage est donc relative aux circonstances du lieu et aux besoins relatives aux activités exercés aussi bien qu’à l'idéologie et de la perception culturelle traditionnelle locale . 116
LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI
TABLE DES MATIÈRES Remerciements .……………………………………………………………………………………………………………………5 Sommaire .…………………………………………………………………………………………………………………………….8 Le contexte .………………………………………………………………………………………………………………………..10 La problématique .……………………………………………………………………………………………………………….12 La méthodologie .………………………………………………………………………………………………………………..14
Chapitre 1 : La traversée .…………………………………………………………………………………………………….16 Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………....17 1 . Traverser qu’est ce que c’est ? ………………………………………………………………..……………………..19 1.2. Entre Passer, Franchir, Parcourir où mettre TRAVERSER ? …………………………………………..20 2 . Les phases d’une traversée ………………………………………………………..………………………………….22 3 . Expérimenter la traversée ………………………………………………………..……………………………………24 3.1. Interaction traversant-traversée selon les facteurs de passage …………………………………..24 3.2. Fiche de synthèse ………………………………………………………..…………………………………….………..26 3.3. Exemple e de traitement d’une traversée ………………………………………………………..………….27 4 . Analogie avec le voyage ………………………………………………………..………….……………………………28 5 . La Traversée et la SPIRALE ………………………………………………………..………….……………………30 6 . Traversée immatérielle ………………………………………………………..………….…………………………….32 6.1. La chorégraphie du passage ………………………………………………………..………….………………….32 6.1.a. Analyse de spectacle «PASSANTS» YOANN
BOURGEOIS …………………………………………………..32
7.Le paradigme de passage ……………………………………………………..…………..……………………..……..33 Chapitre 2 : La traversée urbaine ……………………………………………………..…………..……………………34 Introduction ……………………………………………………..…………..……………………………………………………35 1 . Traverser l’espace. ………………………………………………..…………..…………………………………………..36 2 . La traversée urbaine ………………………………………………..…………..……………………………………….37 2 . 1 . La traversée dans l’urbain ………………………………………………..…………..………………………….38 2 . 2 . Peut être un chemin de traverse ? ………………………………………………..…………..……………..38 2 . 3 . Le passage à l’horizon ………………………………………………..…………..…………………………………39 3 . Le rythme de passage ………………………………………………..…………..……………………………………..40 3 . 1 . Un outil de réflexion sur la reconfiguration de la morphologie de l’espace ……………….40 3 . 2 . Le traverser une superposition de rythmes ………………………………………………..…………….41
4 . Corpus référentiel ………………………………………………..…………..……………………………………………42 4 . 1 . Traverser le miroir………………………………………………..……….…………………………………………42 4.1.a. L’ombrière, Norman Foster et Michel Desvigne …………………………42 117
4.1.b. Cloud Gate, Anish Kapoor ………………………………………………..…………..…………………………..43 Chapitre 3 : le fragment traversé ………………………………………………..…………..…………………………..44 Introduction ………………………………………………..…………..…………………………………………………………45 1 . La genèse d’un tissu urbain ………………………………………………..…………..……………………………46 1.1. c’est quoi une ville ? ………………………………………………..…………..………………………………………46 1.1.a. Pourquoi elle n’est pas statique ? ………………………………………………..…………..……………….46 1.1.b. Conclusion ………………………………………………..…………..…………………………………………………47 1.2. La naissance de la ville de Sfax ………………………………………………..…………..………………………48 1.2.a. Présentation générale ………………………………………………..…………..………………………………..48 1.2.b. Évolution morphologique globale de la ville ………………………………………………..……………49 1.2.c. Etalement urbain ………………………………………………..…………..………………………………………..50 1.3. Évolution de la ville ………………………………………………..…………..……………………………………….50 1.3.a. La ville au fil du temps ………………………………………………..…………..………………………………..50 2 . Introduire le fragment traversé ………………………………………………..…………..……………………….52 2.1. Sur la ligne de genèse de la ville ………………………………………………..…………..……………………52 2.1.a. Repérage ………………………………………………..…………..……………………………………………………52 2.2. Le palimpseste du lieu ………………………………………………..…………..…………………………………..54 2.2.a. Evolution du fragment urbain traversé de Bab Jebli ………………………………………………….55 2.2.b. Identification du fragment urbain Le fragment traversé ………………………………………....56
2.2.c. Réduire l’échelle Zone d’étude ………………………………………………..…………..………………….57 2.3. Le repère dans l’espace urbain ………………………………………………..…………..…………………….59 2.3.a. Identification des interfaces ………………………………………………..…………..……………………….60 2.4. Le « Junkspace » selon Rem Koolhaas ………………………………………………..…………..…………..62 2.4.a. Morphologie urbaine du fragment traversé de Bab Jebli ………………………………………….63 3 . Passage et Tissage ………………………………………………..…………..…………………………………………64 3.1. Le textile dans le fragment urbain traversé ………………………………………………..…………..……65 4 . Etat de lieu ………………………………………………..…………..………………………………………………………67
4.1. La traversée du marché de Bab Jebli ………………………………………………..…………..……………..67 4.2. Les marchants ambulants sur le site ………………………………………………..………………………….67 4.3. Détecter les dépassements dans le site ………………………………………………..…………..…………68 Chapitre 4 : TRAVERSER LA COMMERCE……………………….…..…………..…………………………………….70 Introduction ………………………………………………..…………..…………………………………………………………71 1. Le caractère commercial de la médina de Sfax ………………………………………………..…………….72 1 . 1 . Implantation des souks ………………………………………………..…………..………………………………72 118
LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI 1 . 2 . Identification des accès de la Médina ………………………………………………..…………..…………73 1 . 3 . Identification des espaces de commerces principaux dans la Médina ………………………73 2 . L’apparition des souks dans la ville de Sfax ………………………………………………..…………..………74 2 . 1 . Les souks, un organisme complexe ………………………………………………..…………..…………….74 2 . 2 . Structure des souks ………………………………………………..…………..……………………………………74 2 . 3 . Les fondouks ………………………………………………..…………..……………………………………………..75 2. 4 . Répartition spatiale ………………………………………………..…………..……………………………………..75 3 . Les souks en forme de rue marchande ………………………………………………..…………..……………76 3 . 1 . Sa formation ………………………………………………..…………..………………………………………………76 3 . 2 . Les souks couverts ………………………………………………..…………..…………………………………….77 3 .2.a. Souk El Rbaa ………………………………………………..…………..………………………………………………77 3 .2.b. Souk El Kamour ………………………………………………..…………..…………………………………………77 3 .2.c. La galerie marchande de souk Kriaa ………………………………………………..…………..…………..78 3 .2.d. La synthèse ………………………………………………..…………..……………………………………………….78 4 . Corpus référentiel ………………………………………………..…………..………………………………………….78 4 .1. Marché de La Boqueria, de Las Ramblas, Barcelone ………………………………………………….78 4 .2. Une nouvelle vision du marché Encants, Barcelone, « le non bâtiment» …………………..80 5 . Réflexion sur l’intervention ………………………………………………..…………..……………………………..82 5.1. Description du processus ………………………………………………..…………..………………………………82
5.2. Le choix des activités adéquates au fragment en question …………………………………………82 5.3. Proposition du programme ………………………………………………..…………..………………………….82 5.4. La fonction, une dimension multipolaire dans l’intervention ……………………………………….83 5.4.a. La poly-fonctionnalité ………………………………………………..…………..………………………………..83 5.4.b. Les entités fonctionnelles principales ………………………………………………..…………..………..83 5.4.c. La pause urbaine ………………………………………………..…………..……………………………………….83 5.4.d. Agencement en plateformes fonctionnelles ………………………………………………..…………..85 5.5. Approche ………………………………………………..…………..………………………………………………………86
5.6. La traversée construit l’urbain ………………………………………………..…………..……………………….87 5.6.a. Comment intervenir ? ………………………………………………..…………..………………………………..87 5.6.b. Les profiles d’usagers envisagés ………………………………………………..…………..…………………88 5.6.c. Relevé des textures du site ………………………………………………..…………..…………………………88 5.6.d. Relevé des fragments du site ……………………………………………..…………..………………………..89 6. Manipulations de maquettes ………………………………………………..…………..……………………………90 6.1. Les surfaces miroitées créent la profondeur …………………………….……..………………………….90 119
6.2. Expérimentation de l’ombre ………………………………………………..…………..………………………….91 7. Naissance du projet ………………………………………………..…………..………………………………………….92 7.2. Plan d’intervention sur le fragment traversé de Bab El Jebli ………………………………………..93 8. Le projet ……………………………………………………………………………….………………………………………..94 Conclusion générale ………………………………………………..…………..……………………………………….….112 Annexes ………………………………………………..…………..……………………………………..………………………113 Table des matières ………………………………………………..…………..…………………………………………..…117 Table des figures ………………………………………………..…………..…….…………………………….……….……121 BIBLIOGRAPHIE ………………………………….………………..…………..…………………………………………….…125
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Table des figures Fig 1: Reconnections, Source, Zean Macfarlane, Septembre 2019, P20 . Fig 2: L’interface traversée de Bab Jebli . Source, photo prise par l’auteure, P21 . Fig 3 : Les dimensions de la transition . Source, schéma personnel , P21 . Fig 4,5 : Couloir de performance, 1969, de Bruce Nauman, New York . Source , site du musée Guggenheim, P24 . Fig 6,7 : Source des photos, Brian Fitzsimmons , P25 . Fig 8,9 : Bruce Nauman, Dream Passage with four corridor,1984, Présenté en 2018 dans le musée Rodin, Paris, France . Source, Photographe Adagp , P245. Fig 10 : Le Cylindre incrusté aux couleurs,2017, travail in situ permanent, dans la Commanderie de Peyrassol, France . Source, Photo, Christophe Goussard , P27 . Fig 11 : La nouvelle installation de Daniel Buren à la Commanderie de Peyrassol, dans le Var . Source, C..Goussard , P27. Fig 12 : la traversée en absance de soleil. Source, Photo KATIE CALLAN,le 26 novembre, P27. Fig 13,14,15,16 : Séquences intitulées Voyager autrement . Source, images extraites de la compagne publicitaire du TGV, 2006 , P28 . Fig 17,18 : Séquences intitulées se déplacer ( traverser ) sans se bouger . Source, des images de la campagne publicitaire du TGV, 2001 , P29 . Fig 19,20,21,22: Les séquences du film « The American ». Source, des captures du film The American, Anton Corbijn, 2010 , P30. Fig 23 : Le plaisir esthétique, Gilbert Garcin . Source, l’article Gilbert Garcin, bâtisseur d’espaces , P31 . Fig 24 : Une capture du spectacle « Passant » . Source photo de vincent de portzamparc , P32 . Fig 25,26 : Une capture du spectacle « Passant » . Source photo, ACPI , P32 .
Fig 27 : La propagation des ondes de la traversée . Source, illustration de l’auteure , P33. Fig 28 : L’entre-deux . Source, illustration personnelle , P33 . Fig 29 : L’espace du traverser . Source, Illustration personnelle , P36. Fig 20 : La traversée et les possibilités de bifurcations . Source, des schémas dressés par l’auteure , P37 . Fig 21 : Rapport entre passage et espace ? Source, schéma de l’auteure , P38 . Fig 22 : La traversée , une fenêtre vers l’horizon . Source, une illustration de l’auteure , P39 . Fig 23 : La métaphore des rythmes avec les «cheveux». Source, Article, Le rythme urbain, un outil de réflexion sur la reconfiguration de la morphologie de l’espace , P40 . Fig 24 : Processus de création des rythmes . Source, schéma de l’auteure , P40. Fig 25 : Les facteurs qui influencent le rythme de mobilité . Source, schéma de l’auteure, P40 Fig 26 : L’interaction entre les rythmes. Source, Aliyev et Behramani 2017 , P40 . Fig 27 : Qualification des rythmes de passage . Source, schéma élaboré par l’auteure , P41 .
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Fig 28 : Tous ont le même rythme obligatoire mais chacun possède son rythme optionnel spécifique . Source, schéma de l’auteure , P41 . Fig 29 : l’ombrière, Marseille, Norman Foster . Source ,Dominique Milherou tourismemarseille.com , P42 . Fig 30 : Traverser l’ombrière . Source, schéma de l’auteure , P42 . Fig 31 : L’ombrière, un écran qui estompe les seuil . Source, Dominique Milherou tourismemarseille.com , P42 . Fig 32 : Une synergie . Source, schéma de l’auteure , P42 . Fig 33 : Cloud Gate, Chicago . Bert Kaufmann, prise le 1 juin 2008 , P43 . Fig 34 : Cloud Gate, une interface qui se crée . Source, un schéma de l’autere , P43 . Fig 35 : Cloud Gate, un jeu de reflet, une réalité déformé. Source, Dave Wilson/Flickr , P43 . Fig 36 : Cloud Gate, une continuité de la ville . Source, Dave Wilson/Flickr , P43 .
Fig 37 : Schéma d’une aire urbaine et ses dynamiques . Source, Olivia Sauvage, seules les traces font rêver, avec modification de l’auteure , P46 . Fig 38: Sfax avant l’établissement du Protectorat en 1881 . Source, Les origines de SFAX, Mohamed Masmoudi avec modification de l’auteure , P47 . Fig 39 : Vue aérienne de la ville de Sfax . Source, association Sfax El Mezyena , P47. Fig 40 : La carte de la Tunisie , localisation de la ville de Sfax . Source google Earth avec modification de l’auteure , P48 . Fig 41 : Gouvernera de Sfax et ses différent régions . Source google Earth avec modification de l’auteure , P48 . Fig 42 : La Médina de Sfax . Source , « Sfax Through The Ages » , modifié par l’auteure , P48 . Fig 43: Chronologie de l’expansion de la ville, échelle de la ville . Source, des schémas de l’auteure , P49 . Fig 44: Modèle primitif du Borj, une résidence sfaxienne . Source, photo de Ali Benaser avec modification de l’auteure , P49 . Fig 45: Les axes d’organisation urbaine . Source, L’étalement urbain de Sfax , Ali Bennasr, avec modification de l’auteure , P50. Fig 46: Les grandes étapes de l'étalement urbain de l'agglomération de Sfax entre 1955 et 2006 . Source Salem Dahech avec modification de l’auteure , P50 . Fig 47 : Développement urbain autour de la ville traditionnelle , Médina . Source des photos, Sfax Through The Ages , modifié par l’auteure , P50 . Fig 48: Vue aérienne de la ville de Sfax pendant la période coloniale en 1868 . Source, Sfax de 1881 à 1956 , P51 .
Fig 49: Vue sur la partie nord de la médina pendant les années 1860 . Source , livre Sfax à la carte , P51 . Fig 50: Les séquences sur la ligne de traversée entre : Bab Diwen - Bab Jebli - Souk Kriaa . Source de la carte , PAU avec modification de l’auteure . Source des photos , des prises personnelles , P53 . Fig 51: La frange nord de la médina de Sfax en 1835 . Source, Sfax la ville blanche, Ridha kallel , P54 . Fig 52: Schéma montrant les transformations du fragment traversé durant son cycle de vie
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LE FRAGMENT TRAVERSÉ : LE SOUK DE BEB JEBLI Dont les sources Source du photo 1,2, edusfax.com ; Source du photo 3, Source Zaher Kammoun ; Source photo 4, page facebook Sfax Meziyena , P55 . Fig 53: Plan illustrant la structure de la ville de Sfax à l’époque actuelle . Source, PAU de Sfax avec modification de l’auteure , P56 . Fig 54: Plan illustrant le fragment traversé sélectionné . Source, PAU de Sfax avec modification de l’auteure , P56 . Fig 55: Schéma illustrant l’effet de la traversée sur ses alentours. Source, illustration de l’auteure , P56 .
Fig 56: Transect urbain du fragment étudié . Source, analyse faite par l’auteure , P56 . Fig 57: Cerner la zone d’étude . Source, PAU de Sfax avec modification de l’auteure , P57 . Fig 58 : Zoomer sur le fragment traversé . Source, PAU de Sfax avec modification de l’auteure , P57 . Fig 59, 60: Source, Google Earth avec modification de l’auteure , P58 . Fig 61, 62 : des schémas de l’auteure , P58 . Fig 63 : Plan de notre traversée . Source, PAU actuel de la ville de Sfax , P59 . Fig 64: Façade ouest . Source, Edunet avec modification de l’auteure , P60 . Fig 65: Coupe A-A transversale sur la frange étudiée . Source, coupe faite par l’auteure , P60 Fig 66: Repérage des interfaces . Source, carte de l’auteure , P60 . Fig 67, 68, 69 : Des illustrations dressées par l’auteure , P60-61 . Fig 70: Rem Koolhaas , étudié à Lagos . Source, Edgar Cleijne , OMA , P62 . Fig 71: Architecture imaginaire, Filip Dujardin . Source, Art she hearts, Jean Bayne , P62 . Fig 72: Les différentes strates du tissu urbain d’une partie du centre ville de la ville de Sfax . Source, des schémas de l’auteure , P63 . Fig 73, 74, 75, 76 : Source desphotos, des prises personnelles , P64-65 . Fig 77: Sur la traversée du marché Bab Jebli . Source, une prise personnelle , P66 . Fig 78: Le souk traditionnel de l'ancienne Adana, Turquie, 2012 . Source, Derya GR, Trekearth , P66 . Fig 79: La traversée de marché de Bab Jebli pendant le jour de repos hebdomadaire . Source, une photo prise par l’auteure , P67 . Fig 80: La traversée de marché de Bab Jebli pendant le reste des jours . Source, une photo prise par l’auteure , P67 . Fig 81: Les marchands spontanés dans la zone de Bab Jebli . Source, illustration de l’auteure à partir de prises personnelles sur site . Technique, collage , P67 . Fig 82: Repérage des voies et des perspectives au niveau de l’interstice médina-marché . Source, une illustration de l’auteure , P68 . Fig 83: Coupe en perceptive sur l’interstice Médina - Marché Bab Jebli, Temps, pendant les jours d’activités du marché . Source, une illustration de l’auteure , P68 . Fig 84: Coupe en perceptive sur l’interstice Médina - Marché Bab Jebli . Temps, lundi pendant le jour de repos hebdomadaires du marché. Source, une illustration de l’auteure . Fig 85: Coupe en perceptive sur l’interstice Médina – Marché . Temps, pendant le reste de la semaine . Source, une illustration de l’auteure , P 96 . Fig 86 : Évolution de répartition de commerce dans la ville de Sfax . Source, illustration de l’auteure à partir d’un schéma du livre « La Médina de Sfax, Enquête préliminaire a sa régénération » , P72 . 123
. Fig 87 : Identification des accès de la médina de Sfax . Source, illustration de l’auteure selon un inventaire sur terrain , P 73 . Fig 88 : Identification des espaces de commerce dans la médina de Sfax . Source, illustration de l’auteure selon l’identification de Michel Van Der Meerschen , P 73 . Fig 89: La perspective d’une bâtisse commerciale traditionnelle . Source, un plan dressé par l’auteure , P 74 . Fig 90: Plan d’une bâtisse commerciale traditionnelle. Source, un plan de l’auteure , P74. Fig 91: Exemple de souk en typologie de fondouk, souk de la laine Médina de Sfax . Source, une carte accrochée dans le musée de El Kasbah, Médina de Sfax , P 75 .
Fig 92: Les balcon de la rue des forgerons . Source, Sfax à la carte, Samir Sellami , P75 . Fig 93: La rue Abdelkader. Source, Sfax à la carte, Samir Sellami , P 75 . Fig 94: Schéma d’une cellule de commerce . Source illustration de l’auteure , P 75 . Fig 95: Model de souk en rue marchande . Source, schéma dressé par l’auteure , 76 . Fig 96: Souk El Rbaa . Source, Sfax à la carte, Samir Sellami , P77 . Fig 97,98: Souk Kamour . Source, Sfax à la carte, Samir Sellami , P 77 . Fig 99: Souk Kriaa « galerie » . Source, prise personnelle , P 78 . Fig 100: La traversée du marché, un lien urbain . Source, illustration de l’auteure , P 79 . Fig 101: L’entrée du marché à partir de la traversée urbaine . Source, Barcelone guide touristique , P79.
Fig 102: Exemple de stand de pause culinaire . Source, Barcelone guide touristique , P 79. Fig 103: Exemple de stand de produits frais . Source, Barcelone guide touristique , P 79 . Fig 104: La configuration initiale . Source, Rafael Vargas , P 80 . Fig 105: La configuration actuelle . Source, Rafael Vargas , P 80 . Fig 106: L’aspect de réflexion du toit . Source, Rafael Vargas , P 80 . Fig 107 : Schémas conceptuels . Source, architecte B720 Fermín Vázquez Arquitectos , P 81 . Fig 108, 109 : Les box ou armoires des marchants . Source, Rafael Vargas , P 81 . Fig 110 : Coupe montrant la stratification des fonctions . Source, architecte B720 Fermín Vázquez Arquitectos avec modification del’auteur , P 81 . Fig 111,112, 113 : des croquis de l’auteure , P 84-85 . Fig 114, 115, 116 : Source, des croquis fait par l’auteure , P 86 . Fig 117 : Diagramme expliquant les enjeux du site . Source, schéma de l’auteure , P 87. Fig 118 : Exprimer le lien urbain dans le site . Source, une illustration de l’auteure , P 87 . Fig 119, 120 : Source, photo prise par l’auteure au niveau de l’interstice entre Bab Jebli - le marché , P 88-89 . Fig 121, 122, 123 : Manipulation de couverture de la cour de souk Kriaa (tester l’ombre généré de la structure) . Source, manipulation maquette faite par l’auteure , P 90-91 . Fig 124, 125 : Source, des photos prises par l’auteure , P91-92 . Fig 126: Analyse du fragment traversé de la médina, Source des illustrations personnelles. Fig 127: Plan d’intervention sur le site , P 93 . Fig 128 : Apperçu de la Médina au XIXéme siècle , P 96 . Fig 129,130,131 : des illustrations de l’auteure , P 97-98 . 124
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BIBLIOGRAPHIE •
Articles consultés en ligne
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2018 Article7, Mettre des villes pleines à craquer sur la planche à dessin, Par Nicolai Ouroussoff, 10 septembre 2006 . Article8, Une lecture de junkspace de REM KOOLHAAS, prolégomènes à une esthétique de la post-histoire, Jean-louis poitevin , TK-21 LaRevue, néméro 44 . Article9, Qu’est-que l’urbain ? Commentaire du Junkspace, Alexandre Rigal Article10, Rem KOOLHAAS, Junkspace (2001) Editions Payot & Rivages, Paris, 2011 Coralie VERNAY . Article11, Rem Koolhaas: Junkspace et métropole biopolitique, Antonio Negri , dans La philosophie radicale, n ° 154 (2009), publié le 17 septembre 2014 Article12, Rem Koolhaas: Junkspace, Will Wiles,Icon, publié en octobre 2013 Article13, Estelle Thibault, « La confection des édifices : analogies textiles en architecture aux xixe et xxe siècles », Perspective, 1 | 2016, 109-126 . Article14, Le marché, une routine commerciale transformée par le jeu, Françoise Kerleroux, Langage et Société, Année 1981.
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Ouvrages consultés
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