Mémoire de fin d'étude - Architecture - Salma Idrissi Hassani

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IDENTITE DES VILLES VILLE AUX IDENTITES CAS - AGADIRSalma IDRISSI HASSANI Sous la direction de : Mr. Tarik ZOUBDI Université International de Rabat - Ecole d’Architecture de Rabat Projet de fin d’etude 2021 . 2022

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3 IDENTITE DES VILLES, VILLE AUX IDENTITES CAS D’AGADIR

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Mes sinceres remerciments vous sont exprimés, Mr Tarik Zoubdi pour l’honneur que vous me faites en acceptant de diriger ce travail, pour l’encou ragement considérable et pour l’attention, la force et la curiosité que vous avez porté a mon travail. Pour touts les conseils qui ont pu coopérer a me poser les bonne question. Votre compétence, votre énorme bagage d’information et vos qualités humaines et professionnelles en plus de votre gentillesse et ouverture d’es prit m’ont permis d’etre guidé dans l’elaboration de mon memoire de fin d’etude.

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Honorable membre du Jury Mme Ronda Samya et Mr Esseffar Abdelkamal, pour avoir accep té d’evaluer mon travail, pour vos critiques constructives et vos conseils Mme Samira Saoudi d’etre un modele pour moi et pour m’avoir fait aimer le metier d’architecte ainsi de m’avoir acompagne et guider durant tout mon cursus universitaire. Vous m’avez fait rever tout en m’apprenant les vrais notions du metier. Merci de m’avoir incité a ecou ter ma sensibilité notamenent quant au choix du sujet. Fut-il ainsi permis mon surpas sement. J’espere vous rendre fier.

L’ensemble du corps professoral de l’Université International de RABAT et de l’Ecole d’Architecture. Mes tres chers parents, que dieu vous garde et vous protege, mon grand frere, ma famille, mes amis et toute personne m’ayant soutenue et rendu possible le present accomplissement.

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7 Avant – propos 9 001 / L’Identité en architecture 11 1 . Qu’est ce qu’une identité ? 12 - 13 2 . L’identité comme concept d’analyse de l’architecture et la ville 14 - 17 3 . La ville et son identité 18 4 . Les différents éléments qui font l’identité d’une ville 19 - 23 a – Le projet qui fait la ville b - Les enjeux c – Le marketing urbain d – L’image de la ville 5 . Etude de cas : 24 - 53 a – Cas de la ville de Paris b – Cas de New York c – Cas d’Amsterdam e – Cas de Marrakech Conclusion 54 002 / Identité d’une ville : entre rénovation urbaine 55 et identité sociale : Cas de la ville d’Agadir 1 . Genèse, séisme et construction d’Agadir : 56 - 84 a - Aperçu géographique b – Aperçu historique c - L’urbanisme et l’architecture avant le séisme d - Séisme d’Agadir de la cause a l’effet 2 . Mobilisation nationale des architectes – urbanistes 85 - 86 3 . Les modèles urbanistiques et architecturaux de la reconstruction 87 - 100 a – Le contexte urbanistique de la ville d’Agadir b – Les principes d’aménagement de la reconstruction c – Les nouvelles fonctions de la ville d – Les différents plan d’urbanisme a travers le temps e – Le brutalisme : Une nouvelle identité pour la ville 4 . Le recit actuel que raconte la ville : Est-ce l’architecture qui convient ? 101 Conclusion ERIAMMOS

8 003 / Diagnostique de l’état actuel du grand Agadir 103 - 109 1 . L’etat actuel du Grand Agadir 2 . Renforcement d’Agadir comme station balnéaire 3 . les différents projets en cours 4 . Le futur de l’image touristique de la ville 5 . L’insuffisance des commodités et des équipements 6 . Dévalorisation du patrimoine Conclusion 110 - 111 Proposition de projet 112 004 / PARTIE PROJET 113 ERIAMMOS

Les villes ont-elles une âme ?

° Comment peut –on definir une identité a une ville ?

°

L’identité d’une ville peut-elle être définis comme entité collective ?

° Comment parvenir a preserver et a valoriser son patrimoine et son dentité ?

°

Au milieu des années 1960, les gens se plaignaient déjà d’Agadir, disant que c’était une ville sans âme. La description d’Agadir comme n’ayant ni âme ni mémoire était courante dans le discours populaire marocain, et s’accompagnait de l’affirmation selon laquelle Agadir n’était pas vraiment marocaine. La qualification d’Agadir de «ville morte, sans âme et sans centre» est un thème récurrent dans les travaux et les discours des architectes marocains, mais ce cliché a été remis en question par les citoyens Gadiri, les habitants d’Agadir.

° Quel identité pour la ville d’agadir ?

est une question importante tout au long de la carrière d’un architecte. Ce derniers doit donc chercher des réponses à cette question, en remettant en cause ces enjeux. L’identi té architecturale signifie l’intégration d’un projet dans son contexte temporel et spatial et, surtout, dans la Malgrésociété.ces richesses naturelles, l’impression générale de la ville reconstruite d’Agadir a commencé à s’exprimer au milieu des années 1960, et cette idée sera reprise fréquemment tout au long des années 1990 et au début du nouveau millénaire. Agadir reconstruite est devenue un symbole omniprésent de désorientation et de déracinement, avec son architecture moderniste centrée sur des stations balnéaires de style méditerranéen.

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Avant – propos . Problématique Considérons maintenant le concept d’identité, sa définition et son utilisation dans l’architecture et le patrimoine.L’objectif

Le nouvel Agadir : Est-ce l’architecture qui convient ?

L’identitévisuelle.enarchitecture

de cette recherche est, d’une part, d’élucider le processus de construction de l’identité urbaine à travers des projets urbains et architecturaux et, d’autre part, d’analyser l’identité architectu rale et urbaine en relation avec le passé, le présent et le futur à partir de bâtiments historiques. La ville se transforme en un objet de communication, une véritable forme de marketing urbain, afin d’accroître sa visibilité, et l’architecture devient donc un outil de communication permettant de transmettre une identité

°

L’ Hotel de ville - DUHON - AGADIR Figure : Groupe MAMMA

11 001 / L’identité en Architecture

‘’

Il est aussi fréquent d’insister sur l’inévitable articulation entre l’iden tique et le différents, l’idem et le singulier ‘’

Ainsi, tenter de définir l’identité paraît difficile, selon les champs disci Nousplinaires,pouvons considérer l’identité comme un ensemble de senti ments, unité, cohérence, permanence, reconnaissance et comme un processus d’individualisation.

L’image de la cité – Kevin Lynch La question de l’identité est universelle, et la recherche d’identi té est encore plus indispensable pour mieux se définir par rapport aux autres. À différentes étapes de notre vie, nous nous sommes tous demandés quelle était notre véritable identité et quelle était notre place dans la société ; et la plupart d’entre nous ont été avides et curieux de connaître notre origine ou notre provenance. Ce sont des questions fréquentes, à partir desquelles nous essayons d’en savoir plus sur nous-mêmes.

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La définition de l’identité est ce que vous êtes, la façon dont vous vous percevez, la façon dont vous êtes perçu par le monde et les caractéristiques qui vous définissent.

1 _ Qu’est ce qu’une identité ?

Une identité renvoie a ce qui détermine une personne son nom, son prénom, sa nationalité, ses caractéristiques physiques propres.

Le terme de l’identité s’avère une notion bien complexe, même s’il réduit souvent a son sens premier d’identique et a son sens juridique.

«

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L’identité d’un individu est définie par un ensemble de caractéristiques phy siques et psychologiques qui le distinguent des autres. L’identité implique un sentiment de continuité, le fait d’être la même personne demain, aujourd’hui, hier et l’année dernière, malgré les changements matériels, immatériels, phy siques, psychologiques et autres. Ce sentiment vient du sentiment que les souvenirs, les objectifs, les valeurs, les attentes et les croyances appartiennent à la personne. Cela s’appelle l’identité personnelle. Dans le cas de mes recherches, je m’intéresse à l’identité urbaine. L’identité est un ensemble de représentations qui évolue constamment et divers élé ments sont impliqués dans la construction de l’identité. Cela nous permet de définir l’identité d’une ville et d’identifier les éléments impliqués dans son évolution.

»

L’identité d’un lieu n’est pas une simple étiquette qui peut être résumée et présentée dans une brève description factuelle. On ne peut pas non plus prétendre qu’il existe une identité réelle ou véritable d’un lieu qui se rapporte à l’intériorité existentielle... l’identité d’un lieu prend de nombreuses formes, mais elle est toujours la base même de notre expérience de ce lieu par op position à tout autre.

—Edward Relph, Place and Placelessness, 1976, p. 62

L’identité comme concept d’analyse de l’architecture et la ville

L’identité pour une ville est le fait d’être reconnue pour ses caractères fondamentaux qui lui appartiennent en propre, sans aucune confusion possible avec une autre ville. L’identité en question est souvent au cœur des politiques urbaines actuelles.

Dans ce sens la population peut permettre a la ville d’etre le reflet de sa région.

On se questionne donc sur les éléments qui fondent l’identité d’une ville. Sa position géographique, ses évènements historiques, des souvenirs, sa mémoire, ses œuvres esthétiques, sa position économique, sa culture, l’art de vivre, son architecture... etc. Cependant, la manière dont ces éléments se combinent constitue un système d’identité propre a chaque ville.

14 2 _

La ville peut représenter un pays ou une nation en raison de la place qu’elle a occupée dans l’histoire. Une ville appartient a la mé moire collective, celle de ses habitants comme celle des étrangers.

Ce rôle fait parfois d’elle un lieu sacré de l’histoire nationale, certainement un « lieu saint » aux yeux de certaines personnes : Tels que Paris, le symbole de la France comme Rome l’est pour l’Italie ou bien Prague pour la République Chéque. La ville est en effet miroir d’une région, de la culture et du mode de vie de ses habitants.

Sagrada Familia BARCELONE - https://www.science-et-vie.com/archives

La ville renvoie des images qui lui donnent son identité. Cette identité est un ensemble de représentations évolutives et permanentes. Les transforma tions urbaines que vit le monde actuel sont le fruit de l’évolution des techno logies et des modes de vie de l’être humain. Cela s’exprime parfois par une croissance urbaine rapide qui participe a l’extension du domaine de la ville qui ne cessent de s’entendre et de se développer, entretenant leur image.

Le renouvellement urbain dans le monde est devenus un indicateur de valo risation et d’attraction régionale. Dans ce sens toute ville essaye d’augmenté son capital d’attractivité, ainsi un réel esprit de compétitions est née entre les villes , dont l’identité peut un être un moyen et potentiel de reconnaissance city branding une source d’inspiration non négligeable. Cette évolution qu’on constate nous a motivé a développer nos recherches sur le renouvellement ur bain des villes et les multitudes de formes urbaines qui en résultent. On se ques tionne dorénavant sur l’impact du renouvellement urbain sur l’identité d’une ville .

Dans cette perspective, cette thèse aborde la dynamique de la constitution d’une identité architecturale et urbaine comme une opération discursive menée par différents acteurs. Elle traite de la construction de l’identité par les autorités publiques et des discours d’identification des projets par les architectes. D’autre part, en aval de ce processus, nous analysons l’identité produite par l’architecture.

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17 Panthéon Rome - issuu.com « Ville montre moi ton architecture, je te dirai qui tu es ! » Designer français , Gérard Caron

La ville et son identité Nos villes sont une véritable représentation de nos civilisations, de notre his toire et de nos aspirations pour l’avenir. Elles vieillissent selon un processus intéressant, elles se développent à leur propre rythme, se dégradent pour di verses raisons et peuvent renaître et revivre grâce à de nouvelles interventions

Exemple : Las Vegas - Ville des loisirs : escholarship.org

Il est à noter que le terme identité renvoie à la fois à la différenciation et à la simi larité. L’identité semble s’opposer au terme identique, car ce dernier implique la similarité, alors que l’usage social du terme identité conduit à la différenciation.

L’identité et l’identique, par ailleurs, partagent la même logique : « La différence qui constitue l’identité est toujours fondée sur ce qui est propre et exclusif à un être ; il doit donc être identifié par une caractéristique qui le rend unique. « *

Figure

18 3 _

Au niveau de la ville et de l’architecture, cette dynamique s’exprime d’une part dans l’attachement au patrimoine local et d’autre part dans la poursuite des tendances mondiales. Dans le contexte de la mondialisation, de plus en plus de villes développent leur propre identité afin de se démarquer au niveau interna tional. La concurrence est justifiée par des références aux réseaux de villes mon diales, aux villes du patrimoine mondial, aux villes du design, etc. L’architecture devient un moyen de communication utilisé pour faire circuler une identité visuelle.

Le musée Guggenheim a Bilbao de Frank Ghery a été l’origine d’une identité nouvelle pour la ville. Elle a été conséquence d’une orientation politique qui souhaitait apporter un nouveau souffle a la ville après une forte crise économique. Cette décision assez particulière ou le projet est un moyen a la fois économique et politique a eu un impact considé rable tant sur le plan social qu’urbain de la ville. On peut dire dans ce cas que le projet a façonné une partie de la nouvelle identité de Bilbao.

Un autre exemple qui est celui de la ville de Dubaï. Comme Bilbao le projet urbain a un rôle dans son identité actuelle, métamorpho sé durant les quarante dernière années avec ses bâtiments ul tramodernes et audacieux. Mais dans ce cas on peut se deman der si on peut toujours lui attribuer l’identité qu’elle avait avant les années 70 et avant que les premiers gratte ciels soient édifiés.

(1) https://journals.openedition.org

19 4 _ Les différents éléments qui font l’identité d’une ville 4 – 01 / Le Projet qui fait la ville

Paul Ricoeur, philosophe français, avait évoqué la question de : « com ment être moderne et retourner aux sources, comment raviver une vieille civilisation endormie et prendre part dans la civilisation universelle? »

Kenneth Frampton y réponds dans son livre « Towards a critical Regio nalism : six point of an architecture of resistance » 1981 qu’on « de vrait adopter de façon critique l’architetcture moderne pour ses qua lités progressistes universelles, mais en meme temps il devrait envisager des formulations attentives au contexte. L’accent devrait etre porté sur la topographie, le climat, la lumiere, sur les formes tectoniques plutot que sur la scenographie et sur le sens tactile plutot que visuel » (1)

Le travail des acteurs doit répondre a différents enjeux, qu’ils soient sociaux, culturels, économiques ou politiques. Ces en jeux vont forcement agir a la formation de l’identité d’une ville.

On retrouve ensuite les enjeux poli tiques et économiques a Dubaï. La ri chesse de cette métropole lui permet de concevoir des grattes ciels et des projets utopiques sans limites financières.

Dubai

Figure :

Le nid Pékin - https://www.ladepeche.fr/article -

20 4 – 02 / Les enjeux

Evolution - Memoire de fin d’etude : issuu.com/vedaantgoel24/docs/architecture_thesis_for_issue

Du point de vue culturel, je cite l’exemple de Pékin 2008 lors des jeux olympiques. Un évènement qui a permis de construire le Stade National qu’on a surnommé « le Nid » et le centre Aquatique qu’on a surnommé le « water cube », deux d’ar chitecture importantes qui ont crée la nouvelle identité de Pékin en 2008.

Les métamorphoses du marketing urbain – Laurent devisme et Marc Dumont 2006 Le marketing urbain peut être défini donc comme l’ensemble des techniques visant a promouvoir l’attractivité et l’usage des villes ou zones urbaines. Il peut matérialiser l’identité de la ville en question et lui donner une forme distincte par l’habitant, l’usager, le touriste tels que les slogans et les cartes postales …

Le concept d’identité est suffisamment complet pour inclure des dimensions larges et doubles, au regard des questions de territorialité et de temporalité. Ainsi, il s’approprie aussi bien les défenseurs du patrimoine et de l’architecture locale que les protagonistes d’une image contemporaine de la ville. Le terme d’identité fait, en effet, autant partie de la terminologie se référant à l’histoire et à la mémoire qu’il est lié au monde de l’innovation, du branding et de la créativité.

21 4 - 03 / Le marketing urbain «

»

Figure: galeriemagazine.com

Toutes les pratiques de communication territorial qui consistent a s’ap puyer sur des matières spatiales existantes ou en construction en vue de les promouvoir, de les faires exister, de les rendre attrayantes et d’in citer a les pratiquer, a y investir son temps, des loisirs ou son capital

Libaert 2012)

22 4 – 04 / L’image de la ville

L’image d’une ville est l’identité qu’elle peut promouvoir dans le but de développer sa notoriété. L’image de la ville est donc la repré sentation que l’on se fait de celle ci. Elle est composée d’impressions, de souvenirs, de mythes, de réalités, de ressenties, de vécus … etc.

Marie-Helene Westphalen parle de trois composantes de la no tion d’image : L’image réelle, l’image acquise et l’image dé sirée. L’image réelle est ce qu’est la ville, l’image acquise est la manière dont l’organisation est perçue, et l’image dési rée est la manière dont l’organisation aimerait être perçues. (1) Néanmoins, nombreux sont aujourd’hui les observateurs qui re marquent la force que peut avoir cet imaginaire dans la reconstruc tion permanente de la ville sur elle-même. Tel quartier peut ainsi voir sa démographie, son activité économique redémarrer et son espace se transformer simplement à la faveur d’un changement d’image qui semble totalement spontané. Cette même image peut même aller très violemment à l’encontre de l’action urbanistique des autorités pu bliques et conduire à des échecs majeurs. L’évolution de l’image des grands ensembles, depuis celle d’une ville moderne vers celle d’une ville déshumanisée, n’explique bien sûr qu’une part de l’échec de cette politique mais personne ne songerait à en contester l’importance Marie-Helene Westphalen Diplômée de Sciences Po Paris, titulaire d’un MBA en communication et journalisme et d’une maîtrise de philosophie à l’Université de Miami (1989-1990) (Communicator MH Westphalen T

(1) :

23 Musée royal d’Ontario, Toronto Figure : journals.openedition.org/crau/412

Paris est une des rares villes ou on peut regarder une photo sans regar der la vue, juste une fenêtre, un garde-corps ou une toiture et on sait que c’est Paris. Ville qui regorge de styles architecturaux et le plus connu d’entre eux, l’Haussmannien, qui a largement contribué à façonner la ville de Paris telle que nous la connaissons aujourd’hui. La pluparts des immeubles parisiens ont été érigés dans ce style, entre 1850 et 1914. Pendant des centaines d’années, Paris a servi de véritable «laboratoire de recherche» où les architectes pionniers sont venus expérimenter leurs idées.

Cette image montre les principaux axes du Paris médiéval convergeant autour de l’Île de la Cité, les rues qui ne sont jamais droites, et les rues souvent nommées d’après des saints. Rue Montmartre, rue Saint-Denis, rue Saint-Honoré, rue Saint-Antoine, etc.

Paris médiéval : Croissance radiale Au Moyen Âge, Paris repousse régulièrement les murs d’enceinte et absorbe les faubourgs, avec Philippe Auguste et Charles Quint. Au jourd’hui, le centre de Paris est occupé par des bâtiments qui datent d’après Henri IV, et il paraît difficile d’appréhender ce Paris médiéval. En réalité, certains des bâtiments les plus anciens ont été masqués der rière des façades rénovées. Néanmoins, les principales marques que le Moyen Âge a laissées à Paris sont reconnaissables sur un plan de Paris.

24 5 _ Cas d’étude P A R I S

Un élément central de l’urbanisme parisien est que la capitale française a occupé un rôle de premier plan dans la politique et l’économie au cours des dix derniers siècles : à la différence d’autres grandes villes européennes, comme Londres en 1666, Lisbonne en 1755 ou Berlin en 1945, Paris n’a jamais été démolie. Depuis le Moyen Âge, les monarques français ont tenu à laisser leur empreinte sur la ville, qui n’a jamais été détruite. Il en résulte une tradition monumentale, urbaine et architec turale unique qui donne à Paris son «charme» et sa «normalité» : des immeubles alignés le long d’avenues plantées d’arbres, des hauteurs homogènes dues à l’influence de l’urbanisme, des façades décorées d’ornements aux étages et des balcons au cinquième.

Les debuts

À la fin du 12eme siècle, sous le règne de Philippe Auguste (11801223), Paris comptait 25 000 habitants. C’était un centre impor tant, tant sur le plan économique qu’intellectuel. La capitale du royaume avait besoin d’une cathédrale à sa mesure, Maurice de Sully (1105-1190) entreprit la construire sur le site d’un ancien édi fice. Notre-Dame est la première cathédrale construite à Saint-Denis, vers 1140, dans un nouveau style artistique, de caractère gothique.

Sa construction résulte de la volonté de construire une église plus grande pour accueillir plus de fidèles et laisser entrer plus de lumière.

Figure : Alphand, Les travaux de Paris. 1789 - 1889

Paris gothique : Notre-Dame, emblème gothique de la capitale française25 En dehors de ces rues, la ville est un vé ritable labyrinthe de petites rues, parfois plus ou moins bien entretenues. Jusque la, Il n’y a toujours pas de grands boule vards ni de vues et percées imprenables Schéma des différents réseau de Paris

La cathédrale Notre-Dame a été construite en l’honneur de la Vierge Marie sur l’île de la Cité, berceau de Paris, en 1163 dans le cadre d’un important réaménagement de la ville.

Les ingénieurs ont donc dû perfectionner leurs méthodes de construc tion. Au centre de leurs réflexions, la voûte en pierre, dont la construc tion a nécessité de judicieux calculs pour répartir les charges et les poussées. L’édifice est très riche sur le plan architectural et artistique, mais en même temps très hétéroclite : jusqu’au 17eme siècle, et même après, Notre-Dame était la cathédrale du peuple de Paris. Par le biais du processus politique, Notre-Dame s’est progressivement détachée du strict cadre urbain pour devenir un sanctuaire national. Notre-Dame est devenue un symbole de la France. Construite entre le 11e et le 14e siècle, la cathédrale a été restaurée au 19e siècle jusqu’en avril 2019, date à laquelle un incendie majeur a détruit toute la flèche, le toit de la nef et du transept, ainsi que la charpente.

Interieur de Notre dame de Paris Figure : napoleon.org

Paris classique : Plan cartésien Le développement urbain avait commencé. Les nouvelles routes étaient larges et de préférence rectilignes : en 1702, Paris comptait 20 ar rondissements, 14 faubourgs et 2 villages ; la principale réalisation du XVIIIe siècle était le boulevard construit sur la rive droite de l’enceinte de la ville, démolie en 1670, dans la zone densément urbanisée entre la ville médiévale et les faubourgs à l’intérieur de l’ancienne enceinte. (1) Les boulevards nord sont complétés par le boulevard périphérique des boulevards sud, construit à l’extérieur et en bordure du centre ville vers 1760. 26(1) Thierry Sarmant, Paris capitale. Splendeurs et misères d’une métropole, Paris, Parigramme, 2016.

(2) dernier roi à avoir régné en France, entre 1830 et 1848, avec le titre de « roi des Français »

(1) Pascal Ory, « Les expositions universelles, de 1851 à 2010: les huit fonctions de la modernité »

Figure: gallica.bnf.fr

Toute cette période est caractérisée par un urbanisme d’accumulation. Jusqu’à Louis-Philippe (2), aucun projet d’envergure n’est venu remettre en question la configuration médiévale du territoire. Les rues labyrinthiques n’ont pas été remplacées par des axes de monuments, et les parcelles existantes n’ont pas été découpées. Pour accueillir plus de personnes dans le même espace, de nouveaux bâtiments étaient simplement érigés au bout des cours, ou les bâtiments étaient surélevés d’un ou deux étages.

Et la «mixité sociale» devient une ré alité. À côté de la résidence privée se trouvait un quartier habité par la classe ouvrière. Il suffit de regar der la façade pour constater que dans les maisons en rangée, toutes les couches de la société se che vauchent, du premier étage, ap pelé «chambres nobles», où vivent les bourgeois, au dernier étage où vivent les étudiants et les ouvriers.

Paris en 1705 : Huitième plan de la ville divisé en ses 20 quartiers.

Figure : Atlas du Paris Haussmanninen : Pierre Pinon Paris sous l’influence de l’exposition universelle La Tour Eiffel est le vestige le plus reconnais sable de l’Exposition universelle. Haute de 312 mètres, elle est la réponse de Gustave Eiffel à un concours organisé par le ministère du Com merce et de l’Industrie pour fêter le centième an niversaire de la Révolution française et le pro grès des sciences et des techniques en France depuis 1789. À l’époque de sa construction, 47 artistes, dont Maupassant, Jérôme, Garnier et Gounod, ont critiqué la tour Eiffel (1) lors de manifestations publiques, affirmant qu’elle res semblait à une immense cheminée d’usine noire. La structure devait donc être provisoire mais au final après avoir connu un suc cès énorme, la tour a été maintenus. 27

Au XVIIIe siècle, une loi entrée en vigueur dans toute la France le 16 septembre 1807 a introduit la "servitude d'alignement". (1) Dans les villes de 2 000 habitants ou plus, le plan d'alignement devait faire ap paraître sur chaque rue une ligne que la façade ne pouvait pas franchir.

Cependant, la réflexion sur la nécessité de moderniser Paris a commen cé. Le Consulat a commencé à construire la rue de Rivoli, qui traverse le jardin des Tuileries. Cependant, ce n'est que cinquante ans plus tard que cette rue, avec Haussmann, est devenue le principal axe est-ouest du centre de Paris.

(1) Livre

Il est vrai qu'il faut attendre le règne de Napoléon III pour que Paris prenne un visage moderne. Mais la grande transformation de la ville avait été initiée par ses prédécesseurs. Pendant la Révolution et le Pre mier Empire, il y a eu peu de planification urbaine à grande échelle.

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Paris au 19eme siècle : Sous l’Empire Pour beaucoup de gens, lorsqu'ils pensent à l'urbanisme à Paris, la pre mière chose qui leur vient à l'esprit est le travail du préfet Haussmann.

Cette servitude doit être respectée lors de la construction ou de la rénovation de nouveaux bâtiments. L'objectif de cette disposition est d'étendre progressivement les rues de la vieille ville. Comprendre l’architecture de Paris décoder la ville lumière Rue de Rivoli maintenant Source lumieresdelaville.net

(1) Le réseau ferré est structuré en étoile autour de la capitale, s’appuyant sur des lignes Paris - Banlieue (2) Livre Histoire de l’urbanisme a Paris Pierre Lavedon (3) l’expropriation est une opération tendant à priver, contre son gré, un propriétaire foncier de sa propriété

Paris au 19eme siècle : Les premières grande percées Dans les années 1820, le retour de la paix et la relance de l’éco nomie entraînent la création de grands lotissements. Le nouveau plan d’urbanisme organise plusieurs quartiers autour d’un réseau en étoile (1) et distingue les routes principales des routes destinées à répondre aux besoins locaux. Plusieurs facteurs ont déterminé la nouvelle orien tation de l’urbanisme à Paris : l’épidémie de choléra de 1832 a soulevé des préoccupations sanitaires concernant les zones insa lubres, et le développement d’un nouveau système de transport pu blic a permis aux employés de vivre plus loin de leur lieu de travail.

Ces deux questions sont toujours au cœur de la réflexion des urbanistes modernes, notamment de Le Corbusier, un siècle plus tard. Rambuteau utilise la loi sur l’expropriation (3) pour commencer la rénovation de Pa ris. C’est lui, avant Haussmann, qui a imaginé les boulevards qui allaient assainir le centre ville et rendre les transports publics plus pratiques. Le système de boulevards et de promenades de Louis XIV est devenu le principe structurel de la grille de la ville. (2) Rambuteau s’est également consacré aux équipements urbains tels que la plantation de boulevards, les égouts, les lampes à gaz et les urinoirs. Sa devise était «eau, air, ombre».

Le Pari d’Haussmann : La transformation d’une ville Cette transformation est une modernisation globale de la capitale fran çaise réalisée entre 1853 et 1870 par Napoléon III et le préfet de la Seine, le baron Haussmann. Le projet couvrait tous les domaines de l’urbanisme, tant au cœur de Paris que dans ses quartiers périphériques : rues et avenues, réglementation des façades, espaces verts, mobilier urbain, réseaux d’assainissement et d’eau, équipements publics et mo numents, ainsi que l’extension de la capitale par l’annexion de plusieurs communes voisines, portant ainsi le nombre d’arrondissements de douze à vingt : Aménagement urbain de grandes distances avec l’idée d’aller rapidement d’un point à un autre.

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Figure : Simon Texier, Paris contemporain, 2005

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Les anciens arrondissements (rouge) et la nouvelle limite ( gris ) de Paris en 1860.

Depuis la Révolution française, le visage de la ville de Paris n’avait pas changé, à l’exception de quelques ouvertures et constructions. La ville était devenue un Paris où il était très difficile de circuler. La population du centre ville augmentait, mais l’air lui-même ne circulait pas, de sorte que les germes et le manque d’hygiène régnaient. Haussmann a imaginé un système de réorganisation complète de Paris en raison de l’augmen tation de la population, de la nécessité économique de favoriser la cir culation, et de la crainte de l’insalubrité, des épidémies et des émeutes. De plus, Napoléon III veut donner à Paris l’apparence d’une capitale : en 1960, Haussmann agrandit la ville en la reliant aux communes envi ronnantes, et construit des boulevards pour permettre un accès facile au centre-ville. Le développement de l’Opéra et de ses environs a créé un élégant quartier commercial avec des hôtels, des lieux de divertisse ment et une gare ferroviaire. Destructions nécessaires à la percée haussmannienne Figure Franceculture.fr

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Les règlements et les ser vitudes des pouvoirs pu blics ont permis d’établir une typologie qui complète l’évolution classique des immeubles parisiens vers la façade caractéristique du Paris haussmannien : 1. Le rez-de-chaussée et la mezzanine sont couverts de murs en forme de bosses. 2. Le deuxième étage dit « noble « avec un ou deux balcons 3. Les troisième et qua trième étages sont du même style, mais avec des cadres de fenêtres moins ornés.

L’esthétique haussmannienne : Haussmann ne s’est pas contentés de construire des routes et des ins tallations. Il a imaginé également sur les aspects esthétiques des bâti ments individuels. Les façades sont souvent organisées autour d’une ligne horizontale forte menant d’un bâtiment à l’autre : balcons, corniches, un ensemble parfait de façades sans grands renfoncements ni sail lies. Le bâtiment ne se suffit pas à lui-même, et la nouvelle percée doit construire un paysage urbain unifié avec les autres bâtiments. Tout le immeubles se ressemblent par définition parce que c’est que va impo ser le cahier des charge de la ville de Paris : qu’ils se ressemblent tous.

4. Cinquième étage avec balcon, sans décoration. Grenier à 45 degrés. (1) (1) Pierre Pinon, Paris biographie, une capitale, Paris éd. Hazan, 1999.

Certains d’entre eux ont même suggéré de creuser dans le sol, affir mant que le bâtiment ne devrait pas être autorisé à s’étendre vers le Danshaut.le même temps, les citoyens ont exprimé leur vif rejet des tours nouvellement érigées, les accusant d’une certaine inhumanité.

Le 20eme siècle : Hésitation et expériences

Cependant, le code de la construction de 1902, élaboré par Louis Bonnier, impose des restrictions strictes : la hauteur des bâtiments conventionnels ne peut être dépassée sans une pente de 45 de grés vers le site. Henri Sauvage a donc proposé un immense bâtiment en forme d’escalier : un immeuble Art Déco revêtu de céramique (1).

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(1) Documentaire « Comment Haussmann a transformé Paris »

quand a lui a reconstruit Le Havre après la guerre, a conçu à la même époque un gratte-ciel dans le centre de Paris, qui avait la beauté de Manhattan mais sans son parallélisme dé sordonné. Certains architectes ont également expérimenté de nou velles techniques de construction dans les quartiers de la banlieue.

(2) Atlas du Paris haussmannien La defense Paris – Figure : Franceculture

Le Second Empire (Pari Haussmannien) a laissé une telle marque sur l’histoire urbaine de Paris que tous les courants ultérieurs de l’ar chitecture et de l’urbanisme ont été contraints de s’y référer, de s’y adapter, de le rejeter ou de tenter d’en adopter certains éléments. réalisé par Yves Billon

L’uniformité des tours du 13e arrondissement semblait appauvrir le paysage urbain, au lieu de donner un nouveau visage aux rues pa risiennes traditionnellement homogènes. (2)

En 1925, le jeune Le Corbusier, fasciné par l’atmosphère inorga nique du vieux Paris, propose de : démolir la plupart des 1er à 4e arrondissements et construire à la place 30 gratte-ciel cruciformes pour des milliers de personnes dans un vaste parc traversé par des Augusteautoroutes.Perret,

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Paris 21eme siècle : Muséification de la ville comme moyen d’assomption et préservation identitaire

Ces événements ont fait de la capitale française une ville qui a un peu de tout. Les styles architecturaux de différentes époques - romain, médié val, Renaissance, baroque, classique, gothique, néoclassique, Art nouveau et moderne - sont tous présents en harmonie. Cependant, comparé à de nombreuses grandes villes, Paris reste une ville historique. C’est cette même volonté de préserver le passé et sa mémoire qui a fait de Paris l’une des villes les plus populaire du a son histoire et donc une ville avec une identi té très distincte et reconnaissable. D’un point de vue historique, Paris peut être divisé en quatre périodes architecturales. Romaine, médiévale, Renais sance et Certainesclassique.villes,outre que Paris tels que comme Rome, Prague, Vienne semblent même s’arrêter dans le temps, reflétant l’atmosphère de leur époque à travers l’homogénéité de leur patrimoine architectural. Briser cette harmonie, détruire le paysage de rue et construire des projets plus modernes serait impensable si l’on veut préserver l’identité de la ville et la fixer dans le temps et à travers les générations.

Le Louvre - Paris / Figure pariszigzag.fr

L’architecte François Schuiten a imaginé Paris sous un clocher pour le pro téger de la jungle urbaine du futur proche et du plan vertical de béton qui l’entoure. Ainsi, dans son imagination, le quartier central a été préservé et les éléments les plus recherchés ont été préservés, tandis que les parties les moins flatteuses ont été transformées. La ville de Paris a été muséifier afin de préserver au maximum son identité et son patrimoine, mais il est vrai que sans un programme de valorisation du patrimoine, ce dernier serait très vite menacé.

34 N E W Y O R K

Entrez dans New York, le Chaos : un cocktails de traditions, de croyances, de modes de vie et d’économies, avec l’un des en sembles démographiques les plus divers jamais réunis en un seul lieu. New York est un désordre. Elle peut se vanter de parler plus de huit cents langues, 36% de sa population est née à l’étranger, elle compte cinq villes chinoises distinctes dans la ville même et sa po pulation est composée de représentants de presque tous les pays du monde. Ville dont la société est homogène et universelle, le terme «melting pot» a été inventé spécifiquement pour cette ville qui est sans aucun doute l’exemple même de la diversité démographique.

Débuts et contexte historique À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, New York s’est développée très rapidement avec l’arrivée constante de nou veaux immigrants en provenance d’Europe. Cette croissance était si rapide qu’en 1720, New York était la troisième plus grande co lonie d’Amérique, avec une population de 70 000 habitants en 1775. New York a tout d’abord été une colonie néerlandaise de 1623 à 1664, puis une possession britannique jusqu’en 1783, date à laquelle la Grande-Bretagne a officiellement reconnu le Com monwealth américain. Après la révolution américaine, New York est ainsi devenue pas que le plus grand port, mais aussi la plus grande ville des États-Unis. Entre 1820 et 1920, des milliers d’immi grants européens y ont débarqué, beaucoup d’entre eux y sont restés pour toujours, façonnant le caractère cosmopolite de la ville. Une croissance urbaine incessante

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La croissance de New York était principalement due au flux constant d’immigrants européens ; en 1830, des millions d’immi grants étaient arrivés en Amérique, notamment des catholiques irlan dais, des Allemands, des Français et des Juifs. Entre 1820 et 1890, pas moins de 10 millions d’immigrants sont arrivés en Amérique via New York. Grâce à ces arrivées, New York est devenue la plus grande ville des États-Unis avec 127 000 habitants en 1820. (1)

Les immigrants venant s’installer a New York 19 eme siècle Figure : archivenewyork.com

(1) Livre : Kaisa Broner, New York face à son patrimoine. Préservation du patrimoine architectural urbain à New York

La population de la ville de New York a changé avec l’arrivée de ces immigrants. La proportion de New-Yorkais nés à l’étranger a aug menté régulièrement au fil des ans, de sorte qu’en 1840, un tiers de la population était né à l’étranger ; en 1840, c’était un tiers de la population, et en 1855, c’était plus de la moitié de la population.(2) Ces immigrants ont quitté leur pays natal pour plusieurs motifs, notam ment le déclin de l’industrie rurale, le déclin de l’artisanat et la commer cialisation de l’agriculture. Ils ont cherché une vie meilleure aux ÉtatsUnis. La plupart de ces immigrants sont toutefois restés à New York.

(2) François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2000.

Ancienne

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Pole commercial important : Début des Wall Streets L’économie et l e commerce de New York ont prospé ré grâce à ses avantages géographiques : en 1792, plusieurs marchands se sont réunis à Wall Street pour faciliter le com merce et normaliser les taux de fret. Avec cette union, Wall Street est devenu le centre commercial de New York. Aujourd’hui, Wall Street est toujours le centre commercial de New York. photo de Wall street datant de 1920

Figure : thebalance.com L’impact de l’immigration sur le tissu urbain La ville s’est transformée de façon spectaculaire dans la seconde moitié du 19e siècle pour un certain nombre de raisons, notamment les niveaux élevés d’immigration causés par la révolution indus trielle et les changements technologiques, économiques et sociaux radicaux. . New York avait besoin d’acquérir plus d’espace, et son développement a été remarquable. Les villes nord-américaines se sont urbanisées d’une manière différente des villes européennes.

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Les immigrants sont venus de nombreux pays différents et ont créé des liens entre eux. Ces liens ont créé des communautés ethniques très soudées. Les quartiers ont donc été divisés selon des lignes ethniques. La langue dominante dans ces zones n’était pas l’an glais. Ces communautés d’immigrés se sont développées grâce à des systèmes de solidarité et d’entraide (logement et travail).

New York est très différente des autres villes américaines, mais elle est souvent une source d’inspiration et un modèle, notamment dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme auxquels les visiteurs étrangers sont sensibles. Il est impossible pour un visiteur qui se rend pour la première fois aux États-Unis de ne pas être frappé par la mo notonie de l’urbanisme de la ville, avec son quadrillage impeccable et ses audacieuses tours d’affaires qui contrastent avec de beaux espaces verts et une architecture classique majestueuse. À cet égard, New York a souvent montré la voie aux autres villes américaines. Pour s’orienter à New York, comme dans de nombreuses villes améri caines, il faut d’abord un système de comptage et une boussole. L’île de Manhattan, le cœur de la ville, est entièrement composée d’une grille de 12 avenues s’étendant du nord au sud depuis l’East River et de 155 rues s’étendant d’est en ouest depuis Houston Street dans la ville basse. Le quadrillage : vers un urbanisme rationnel – Une ville hors norme Quadrillage Trame de Manhattan

La ville s’est transformée de façon spectaculaire dans la seconde moitié du 19e siècle pour un certain nombre de raisons, notamment les niveaux élevés d’immigration causés par la révolution industrielle et les changements technologiques, économiques et sociaux ra dicaux. . New York avait besoin d’acquérir plus d’espace, et son développement a été remarquable. Les villes nord-américaines se sont urbanisées d’une manière différente des villes européennes.

New York sous l’influence de la révolution industrielleNewYork–

La seconde moitié du 19ème siècle est la période de reconstruction après la guerre civile et le développement économique des ÉtatsUnis. La révolution industrielle a donné naissance à de nouveaux matériaux de construction (acier, béton). L’urbanisation, la croissance démographique et le capitalisme ont entraîné de profonds chan gements dans l’architecture américaine (gares, bureaux, etc.), qui a connu son âge d’or. Les architectes acquièrent une certaine re connaissance officielle et travaillent à la fois pour l’État et pour une certaine clientèle de la classe supérieure en recherche de confort.

Cast Iron Building 21 eme siecle - Figure : medium.com

Le 19ème siècle voit apparaître de nouvelles méthodes de fabri cation directe de l’acier. Ces découvertes ont rendu possible la production en masse de «bon» acier. Les industriels ont encoura gé l’utilisation des propriétés des métaux dans la construction. La standardisation des composants a permis de réduire les coûts de construction. Les traitements de protection contre l’incendie ont réduit le risque d’incendie. James Bogardus (1800-1874) (1) est l’un des entrepreneurs qui a fait connaître cette méthode de construction, liée à la révolution industrielle, en la baptisant «ar chitecture en fonte». Le Harper Building, construit en 1854, res semble à la façade d’un palais de la Renaissance et la tech nique est utilisée dans plusieurs usines et magasins de New York.

(1) Livre :Washington Irving, Histoire de New York 2006 (2) Documentaire : How Elevators changed the world

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Création de l’ascenseur : Outils révolutionnaire Avec Otis, l’ascenseur est entré dans une nouvelle ère de sécurité : c’est grâce à lui que de plus en plus de gratte-ciel ont été construits depuis les années 1880. Une telle audace architecturale n’aurait pas été pos sible sans le dispositif imaginé par Otis. Le monde industriel est égale ment bouleversé : à partir de 1854, les marchandises peuvent être trans portées par ascenseur, parfois à des hauteurs vertigineuses, sans danger ou presque. La disposition et l’orga nisation des usines ont également changé du tout au tout. La création de l’ascenseur a eu de grands effets sur l’immobilier (2): Les biens situés aux derniers étages des immeubles, qui étaient auparavant vendus à bas prix, ont pris de la valeur car il n’était plus nécessaire de monter les escaliers.

Tout premier ascenseur a vapeur par Elisha Otis -1857 Figure alamyimages.fr

40 Naissance de Central Park 1873

(1) Certains d’entre eux étaient des réformateurs sociaux qui pensaient que la construction de parcs et de jardins pouvait at ténuer la cruauté de la vie urbaine, restaurer la «nature» dans la ville et offrir un lieu de détente à toutes les classes. Sous la pression de ces partisans des parcs municipaux, la ville a acheté 340 acres de ter rain dans le centre de Manhattan en 1857 et a créé «Central Park».

Figure : Article - New York, entre urbanisme et conservation du patrimoine – Marie Burnel (1) Livre : Reem Kolhas – Delirious New York

Plan du Central Park Cependant, New York a connu une croissance rapide au 19ème siècle et la ville, isolée de ses rivages naturels par les quais du port, paraissait vouée à être asphyxiée. De nombreux New-Yorkais ont ou vertement critiqué ce plan en damier et ont cherché des moyens de le modifier.

Frederick, un jeune architecte paysagiste, a été chargé de la conce voir. C’est Law Olmsted qui a conçu le parc, qui combine l’»espace sauvage» de la topographie de l’île avec des «espaces» de dé tente, de promenade, de jeux et de sport. Central Park est un îlot de tranquillité et de beauté au milieu d’une ville animée et bruyante, avec quatre rues courbes qui permettent aux voitures de passer sans gêner la circulation ni perturber la tranquillité des promeneurs... sa chant qu’en 1860, il n’y avait ni tramway ni voiture électrique. C’est un design remarquablement moderne... Central Park est un modèle pour les autres villes américaines depuis les années 1860, avec ses magnifiques jardins publics entourés de musées et de bibliothèques.

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(1) Le Corbusier (2) Reem Koolhas : Delirious New York

C’est là qu’au tournant du siècle, des tours richement décorées ont été érigées, comme le Flat Iron Building (2) à l’angle de Broadway et de la Cinquième Avenue, la tour Woolworth au style gothique flam boyant et le Chrysler Building au décor étincelant et «moderne». Dans les années 1920, les gratte-ciel de New York reflétaient l’étonnante prospérité de l’Amérique moderne.(3) Toutes les villes américaines ont essayé d’imiter cette grande ville et de montrer leur importance en construisant quelques gratte-ciel étincelants dans leur centre.

Naissance des tours et gratte-ciel New York est avant tout une «ville debout » (1) . Comme ceux qui entraient dans la baie depuis la mer étaient impressionnés par les gratte-ciel de Manhattan qui s’élevaient devant eux, ressemblant aux murs d’une forteresse médiévale. Chicago est considéré comme le père de ce nouveau genre architectural purement américain, mais l’ancêtre du gratte-ciel est apparu à New York avant 1870, sous la forme d’un bâtiment commercial avec des tours en forme de flèche sur des murs renforcés de métal. New York ne s’est pas laissé décourager.

Figure Memoire M2 sur l’evolution de New York par Annick Foucrier

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(1) Les Américains et leur architecture Hélène TrocméAubier Montaigne, Paris, 2001 (2) Documentaire : Construire a New York (3) Podcast : Art Architecture History NY culturenow.org Figure : pixopolitane.com

New York : La course vers le ciel Plusieurs architectes américains, dont Louis Sullivan, ont rapidement cri tiqué cette nouvelle architecture verticale. Les hauteurs vertigineuses des bâtiments ne permettaient pas à la lumière d’atteindre le sol. Le plan orthogonal a provoqué des embouteillages. L’apparence des centres urbains risque de s’uniformiser. Enfin, de nouveaux problèmes de sécurité sont apparus, particulièrement en matière d’incendie. (1) Pour faire face à ces difficultés, une loi de zonage a été adoptée à New York en 1916. Ce règlement obligeait les architectes à adapter la hauteur de leurs bâtiments à la taille du terrain.(2) Il est resté en vi gueur jusqu’en 1961. En conséquence, certains bâtiments étaient de forme pyramidale, comme l’Empire State Building (avec son dernier étage en retrait), et d’autres étaient construits sur une partie seule ment du site, comme le Seagram Building (Ludwig Mies van der Rohe et Philip Johnson, 1958), en retrait de Park Avenue de 28 Il est situé à 28 mètres en retrait de Park Avenue et présente une manière unique d’intégrer le gratte-ciel dans la ville. Aujourd’hui encore, les droits sur ce ciel sont strictement réglementés. La marque Tiffany & Co. a pu vendre à Trump des hauteurs pour pouvoir plus élevé le Trump Building (3).

Figure : Pixopolitan.com

Bien que de nombreuses tours historiques aient été détruites, New York possède certainement le plus grand patrimoine mondial en la matière. les Tour de Manhattan témoignent de cette étape de la conquête. Ces dernières années, une nouvelle génération de «tours de gratte-ciel» a révolutionné l’horizon de la « Big Apple » et promet de repousser les limites de la spéculation immobilière. Chaque bloc est une toile uniforme sur laquelle les habitants peuvent occuper, habiter, construire, jouer, expérimenter. La ville partage un sentiment d’égalitarisme, mais il agit surtout comme un outil d’iden tité propre à la ville. Et si les données démographiques soulignent les différences culturelles, les manifestations physiques de cette diversité culturelle sont visibles partout, de l’architecture à l’art de rue, de la vue aux sons, puis aux odeurs, la palette sensuelle est incroyablement complexe, ce qui fait réellement l’identité de New York. Grâce à sa taille immense, à sa croissance rapide et à sa constante adaptation, New York est devenue la nouvelle référence urbaine : symbole de prospérité et de maîtrise de l’espace urbain

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La grille de la ville, taillée dans la jungle urbaine dense de New York, est immédiatement visible au premier coup d’œil du plan de la ville, simple, clair et rigide. Chaque bloc est une toile uni forme sur laquelle les habitants peuvent occuper, habiter, construire, jouer, expérimenter. Elle ne favorise personne au dé triment des autres et confère à la ville un sentiment d’égalitarisme, mais elle agit surtout comme un outil d’identité propre à la ville. L’identité que dégage la ville

Cependant, les historiens s’accordent à dire que l’in vention de l’»antichute» par l’Américain Elisha Otis en 1854 a marqué le début d’une course à la hauteur qui n’a jamais cessé depuis. Cette invention, ainsi que le développement de l’industrie métallique et la spéculation foncière débridée, ont permis aux archi tectes nord-américains d’ouvrir la porte du ciel et de construire des bâtiments d’une hauteur stupéfiante qui allaient étonner le monde.

45 Ask an American where they’re from and they’ll tell you they’re American. Unless they’re from New York. » Steven Harfield Christopher Raddatz

46 A M S T E R D A M

Amsterdam est l’un des centres-villes les plus compacts d’Europe, avec une densité inhabituellement élevée de bâtiments classés et une forte pression financière sur l’espace. Malgré sa faible popu lation et sa taille relativement réduite, la ville attire 17 millions de visiteurs par an. Cela est dû en partie au succès de la campagne de marque «I Amsterdam». Le centre médiéval de la ville lutte contre l’image d’un quartier chaud, tandis que le bord du canal du XVIIe siècle a été transformé en un complexe historique haut de gamme. Malgré sa densité, le centre-ville possède encore de nombreux coins et recoins, permettant de nouvelles initiatives et conversions.L’image d’Amsterdam est peut-être en grande partie définie par sa vieille ville historique, mais la ville est également connue pour sa créativité et son ouverture, et s’efforce de se profiler comme une ville du futur.

Développement urbain d’Amsterdam

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Figure : La morphologie urbaine d’Amsterdam, Fernand Verger

Au 12e siècle, avec la construction d’un barrage sur la rivière Amstel, le village est devenu connu sous le nom d’»Amsterdam». En 1358, elle est devenue membre de la Ligue hanséatique et a commencé à s’imposer comme un important comptoir commercial en Europe du Nord. Charles V a hérité des Pays-Bas de sa grand-mère Maria, issue des ducs de Bourgogne. La dépendance à l’égard de l’Espagne et la découverte de nouveaux continents ouvrent de nouvelles perspectives à Ams terdam, qui devient le port le plus important du monde après Lisbonne. Peu avant la Première Guerre mondiale, la ville continue de se dé velopper et de nouvelles zones rurales sont urbanisées. L’entre-deuxguerres est une période où la municipalité est sur le point de mettre en œuvre un nouveau plan d’expansion urbaine, le plan général d’expansion, qu’elle avait approuvé en 1935. Ce plan a été éla boré par l’architecte Cornelis van Esteren, qui s’est concentré sur quatre domaines : le logement, le travail et les loisirs, avec les ré seaux de transport comme dénominateur commun. Ainsi, les archi tectes et les urbanistes ont souligné la priorité de «la lumière, de l’air et de l’espace», contrairement à la planification traditionnelle, où les bâtiments sont les éléments constitutifs. En raison de difficultés économiques, ce plan n’a été réalisé qu’après la guerre. Amsterdam mérite toujours d’être appelée la «Venise des Pays-Bas», avec son plan urbain central et régulier le long des canaux et ses habitations qui se caractérisent par des couloirs d’eau et des portes étroites. Début et origine Entre – deux - guerres

Facade représentative de l’es thétique de l’Ecole d’Amsterdam Figure : The Amsterdam School, Maristella Casciato, 1996, 010 Publishers

Leur architecture exprimait une es thétique expressionniste avec des façades pleines d’imagination, d’or nementation et une accumulation de tous les arts. Comme d’autres écoles en Europe, c’est une période de re tour à un art total qui transcende et fusionne toutes les formes de design.

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Ces quartiers ont été surnommés «ci tés-jardins» en raison des nombreux jardins publics et des grands espaces ouverts qui y ont été aménagés. Les nouveaux bâtiments offraient égale ment une vie plus confortable avec des pièces plus grandes et plus lu mineuses, des balcons et des jardins.

Reconstruction de la ville – Apres guerre

Au 20e siècle, la guerre et divers inci dents ont rendu nécessaire la restau ration et la rénovation de nombreuses parties de la ville. À mesure que la so ciété évoluait, les hommes politiques et les personnes influentes ont conçu des projets visant à revitaliser des par ties importantes de la ville, telles que des bâtiments commerciaux et de nouvelles routes ouvertes au public.

Après la guerre, de nombreux nou veaux quartiers ont été construits sur la base de l’AUP (Academic univer sity press), comme Osdorp, Slaugh terbad et Gusenfeld-Slaughtermeer.

Amsterdam possède l’un des plus beaux patrimoines culturels et architecturaux d’Europe. La majeure partie de la ville, y com pris les canaux, se trouve sous le niveau de la mer, de sorte que les bâtiments, anciens et nouveaux, sont construits sur des pilo tis posés sur des couches de sable de différentes profondeurs.

Les touristes ont recherché des œuvres d’art pendant leur séjour et se sont également intéressés à l’histoire et à l’identité de la ville.

En conséquence, la population locale est devenue fière de son territoire, qui était auparavant considéré comme une zone inter dite à la chasse.Amsterdam reste le centre intellectuel des PaysBas. Il s’agit d’une ville multiculturelle industrielle et de services avec une forte proportion d’immigrants. Aujourd’hui, la capitale néerlandaise est un symbole universel de tolérance et de liberté.

Amsterdam n’est pas une ville - musées, puisque la ville laisse place à une extravagance ultramoderne. Une large part de l’art conservé dans les rues d’Amsterdam a été créée par des in ternationaux, des immigrants, des expatriés et des réfugiés. La nature cosmopolite de l’œuvre reconnaît fièrement l’identi té locale d’Amsterdam, tout en créant une forte individualité.

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L’identité d’Amsterdam L’art de rue d’Amsterdam enrichit non seu lement les zones touristiques, mais aussi les zones moins connues.

Quartier Osdorp : Ville Jardin Nouveau style urbaine adopte apres les guerre

Amsterdam aujourd’hui

De cette façon, Amsterdam est une ville aux multiples identités. Un certain nombre de musées ont vu le jour au fil des ans pour dy namiser l’économie locale et renforcer l’identité de la ville.

Figure : urbanisme.video.blog

Mosquée Koutoubia Figure : Auteur

La réutilisation de certaines zones centrales, clé du post-modernisme, se caractérise par six éléments architecturaux principaux : les propor tions humaines, l’orientation des piétons, la couleur, les matériaux et le design, la présence de références historiques locales et régionales, le renforcement du contexte local et le souci du pittoresque. Marrakech est l’une des villes du monde où l’on peut observer ce type de phénomène.

51 M A R R A K E C H Marrakech est définie comme «capitale» de la tradition et de l’identité marocaines –Cette Ville est l’une des villes impériales du Maroc, est un phénomène touris tique, tant au niveau national qu’international. Elle attire un grand nombre de visiteurs internationaux et symbolise à tous égards l’attrait du Maroc.

Le processus d’aménagement urbain en cours à Marrakech depuis quelques années a ses racines culturelles dans cette période et peut participer à juste titre au débat contemporain sur la ville postmo derne, le postmodern urbanism et les phénomènes qui lui sont liés, en particulier la gentrification qui lui donne toute son identité aujourd’hui.

La construction postmoderne de l’espace urbain a d’abord été expérimentée aux États-Unis, puis s’est étendue à l’Europe, et est maintenant appliquée aux villes des pays en développement. Mar rakech est une ville qui devient un symbole international du Maroc grâce à sa politique de marketing urbain, et il serait intéressant d’analyser la mise en œuvre d’un tel processus et ses conséquences.

Le patrimoine artistique est une partie essentielle de l’identité nationale de toute ville, il est une incarnation physique et morale de cette ville, car il comprend chacun des lieux, des points de repère, des bâtiments et des vues associées de ses possessions, il est également important pour comprendre l’histoire de tout pays ou ville en termes d’histoire, d’iden tité et de personnes, de sorte que les gens cherchent à le préserver Lorsque nous regardons la ville de Marrakech, nous constatons que son identité est basée sur l’architecture islamique qui contient une combinaison des caractéristiques de l’architecture andalouse et de l’architecture orientale. Cela a fait de la ville marocaine de Marrakech une identité unique et un caractère architectural distinctif sans égal.

La couleur en architecture est une qualité de l’environnement urbain. Cela s’applique non seulement aux périodes historiques mais aussi aux périodes contemporaines. La palette de couleurs traditionnelle offerte par le Maroc est l’un des éléments clés du patrimoine et de la culture nationale et régionale, et constitue un aspect important de la formation moderne à l’espace urbain, mais elle est héritée de nouveaux modes et identités. L’étude attentive de l’environnement urbain démontre que les surfaces architecturales, leurs couleurs, leurs matériaux et leurs techniques, expriment une culture, une époque et un langage propre et surtout une identité au lieu et au milieu.

En l’occurrence Marrakech a la couleur ocre dominante et en devient une charte et un condition pour pouvoir construire en ville pour juste ment préserver son identité et son image d’ou son nom.« La ville ocre ».

A Marrakech, on peut aujourd’hui reconnaître tous les signes d’un processus avancé de requalification urbaine, de gentrification des espaces considérés plus significatifs, processus confirmé par la redécouverte de l’histoire locale à travers l’organisation d’événe ments culturels et de festivals, dont le plus important est celui des arts populaires.

Charte architecturale comme reconnaissance identitaire

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On verra donc comment la « ville rouge », est en train de se pro filer un véritable paysage urbain postmoderne, le postmodern townscape. Il s’agit du résultat du passage progressif de l’urban planning à l’urban design et il est interprété comme la réponse postmoderne au cityscape moderniste, dans une espèce d’ef fet combiné d’heritage, preservation, architecture postmoderne, gentrification commerciale et résidentielle, et community planning.

Palais El Badia - Figure Viagallica.com

Les villes nous définissent et représentent notre identité. elles in fluencent les perspectives, les opportunités et la vie de plus de la moitié de la population mondiale. Pourtant, la plupart de la pensée politique contemporaine ignore leur rôle. Le sentiment d’identité à travers le temps et l’espace est un facteur social qui repose sur la mise en relation de la similitude et de la différence, et qui se déroule comme une histoire racontée à partir d’une certaine perspective.

L’identité d’une ville est liée à l’identité de ses citoyens et vice versa.

L’environnement urbain qui constitue une ville traduit les besoins et les valeurs de l’homme. Si nous considérons trois grandes villes comme New York, Paris ou Amsterdam, les habitants de ces villes diront que leur ville n’a rien à voir avec les autres. Ceci se retrouve également chez l’individu. L’identité d’une personne qui vit à New York n’est pas la même que celle d’une personne qui vit à Paris ou à Marrakech.

C O N C L U S I O N

Quand nous choisissons de vivre dans une ville, ce n’est pas en rai son de ses ressources ou de son effervescence, mais parce que nous nous identifions à elle fondamentalement. D’une certaine manière, les villes sont comme des personnes. De même que chaque cellule et chaque molécule d’eau constituent l’identité d’une personne, chaque aspect d’une ville - ses bâtiments, ses habitants, ses parcs, ses lacs - constitue une ville. Il faut du temps et des efforts à une per sonne pour changer son identité, et il en va de même pour une ville.

C’est pourquoi nous devons apprendre à préserver l’identité d’une ville au fil du temps, afin qu’elle ne soit pas négligée ou oubliée

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55 002 / Identité d’une ville : entre rénovation urbaine et identité sociale : Cas de la ville d’Agadir

Par ailleurs, la phase de reconstruction d’Agadir constitue l’étape culminante et propice à toute compréhension de l’état actuel. L’étude des principaux facteurs qui ont déterminé et fa çonné le nouveau paysage L’étude des principaux facteurs qui ont déterminé et façonné le nouveau paysage d’Agadir, tels que l’intervention de l’État dans la reconstruction, les orienta tions urbaines et architecturales, la propriété foncière, etc. C’est la meilleure façon d’identifier cette phase de reconstruction N N

I

Le peuplement d’Agadir est très ancien, comme en témoigne la continuité de son histoire. L’héritage de civilisations liées, d’une part, à l’activité agricole traditionnelle développée le long de l’oued Souss et des vallées des frontières montagneuses du Haut et de l’Anti-Atlas, et d’autre part, à la vie urbaine dont les pre mières implantations remontent à la période anti-islamique.

T R O D U C T I O

56 1 _

Genèse, séisme et construction d’Agadir Agadir est le résultat d’une histoire longue et mouvementée, l’imprévu a profondément marqué son existence et son développement. Une his toire liée à une position géographique stratégique et à un site privilégié.

Le tremblement de terre n’a pas manqué de façonner l’histoire moderne de la ville sur le plan urbain et socio-économique, faisant d’Agadir une de ces villes dont l’histoire a été façonnée par les cataclysmes. Les cataclysmes inscrivent leurs noms dans la mémoire collective, ils ont frappé la ville en février 1960, faisant perdre à Agadir une partie de sa mémoire et de son identité. La reconstruc tion d’Agadir a été entreprise quelques mois après le tremblement de terre. La reconstruction d’Agadir, quelques mois après le séisme, peut être considérée non seulement comme une phase qui a permis la renaissance d’une ville détruite par le tremblement de terre, mais aussi comme une manière de comprendre une situation exception nelle d’adaptation où, en plus des facteurs économiques et tech niques, des influences politiques et idéologiques sont intervenues.

Vue Panoramique de l’ancien AGADIR Source : Agence urbaine Agadir

urbaines 154 communes rurales sur 02 рréfeсtures : • Agadir Ida Outanane • Inezgane Ait Melloul Et 04 provinces : • Сhtouka Ait Baha • Tiznit • Taroudannt • Tata Situation de la ville et la région par rapport au pays a _ Aperçu géographique (1) RGPH 2014 AGADIR

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La région de Souss Massa est située dans le centre de Maroс. Elle est une jonсtion entre le nord et le sud des рays et joue de сe fait un rôle stratégique al niνeaux éсonomique et soсioсulturel. Elle est limitée au nord par la région de Marrakeсh-Safi, au sud par la région de Guel mim-Oued Noun, à l’est par la région de Drâa-Tafilelt et l’Algérie, et à l’ouest par l’océan Atlantique. Couvrant une superficie de 53 789 km² , soit 7,6 % du territoire national, la région. Souss Massa communes

(1)

сomрrend :21

La bordure sud du Haut Atlas

Les рlains Souss et Сhtouka-Massa Le сlimat de la région est aride ou semi-aride aνeс de рréсiрi tations allant de 265 mm/an en moyenne dans la masse νal ley à 800 mm dans les zones montagneuses du Haut Atlas. Les températures varient de 11°С à 27°С avec une moyenne de 19°С.L’économie de la région est basée sur l’agriсulture et une surface agricole utile de 616 500 ha dont 30% sont irrigués.

Le bord sud-ouest de l’Anti-Atlas

Situation de la ville par rapport aux grandes villes

Selon le RGРH de 2014, la population régionale est de 2 676 847 ha bitants, ce qui représente 7,96% de la population nationale. La densité régionale est de 49,8 habitants par km². Sa frontière est la ville d’Agadir. Géographiquement, la région s’étend sur plusieurs groupes distincts :

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La région possède un grand port de pêche hautu rier et côtier à Agadir, ainsi qu’un certain nombre de pe tits ports de pêche réservés aux bateaux de pêche artisanale.

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Situation de la ville par rapport a la région

Le tourisme est un élément important de l’économie régionale, Elle dispose d’importantes infrastructures d’aссueil et de sé jour, reрresente 17% des établissements сlassées a léсhelle na tionale, aνeс une сaрaсité de 35 500 lits soit 18% du total national et des mines (argent, manganèse, barytine, fer et or).

Elle est dominée par les cultures d’agrumes et de légumes dont la production représente 50% du total national, l’agri culture est l’un des producteurs les plus importants de la ré gion et constitue une ressource de dimension nationale.Elle em ploie une importante main-d’œuvre et attire les investissements.

61 Situation strategique Connectivité

62 Potentialites naturelles CARTE COGNETIVE

(1) Histoire d’Agadir : Memoire M2 Hind Amellal (2) Jaсques-Menié, Greniers-сitadelles au Maroс, II Рaris, Arts et métiers Graрhiques, 1951. Рage 864

AGADIR signifie en Amazigh « GRENIER FORTIFIÉ » « AGADIR est un mot amazigh d’origine phenicienne signifiant `Grenier collectif ou village fortifié ’. Aujourd’hui encore, ce mot est present dans la region du souss et designe une d’entrepot pour tous les biens de la tribus » (1)

Сet établissement сommunautaire fortifié souνent en рierre ou en рisé, était situé sur une falaise ou un sommet roсheux, et défendu рar des murs éрais et des tours d’angle. Au jourd’hui, сe mot est toujours рrésent dans la région du Souss, et désigne une sorte d’entreрôt рour tous les biens de la tribu.

Au Xνe sièсle, νers 1480, le nom Рorto Mesguina est remрlaсé dans les сartes et les éсrits, рar Agoa de Narba (forme рortugaise d’Aga dir l’Arbaa) : « Agadir l’Arbaâ, dont le nom éνoque сelui d’un grenier fortifié, était un site рortuaire ou un mouillage рour la région du Souss, au nord de l’embouсhure de l’oued du même nom, et disрosait d’un souk du merсredi, Souk l’Arbaâ » (2) . Сe qui signifie que la désigna tion Toрonymique originelle de la νille définissait le tyрe de Рatrimoine сonstruit ainsi que ses fonсtions et aсtiνités éсonomiques (souk ou foire).

63

Ce chapitre vise à présenter un aperçu historique de la ville d’AGA DIR, en retraçant l’évolution de la ville et les étapes fondamentales qui ont conduit à sa création. D’un point de vue pratique, il a sem blé nécessaire d’examiner l’urbanisme et l’architecture qui carac térisaient la ville d’Agadir avant le tremblement de terre de 1960.

Aνant l’arriνée des рortugais en 1505, Aga dir l’Arbaâ était un bourg de рeu de notoriété. b _ Aperçu historique

Une petite agglomération de pêcheurs amazighs s’est installée sur un site doté d’une baie, qu’ils ont transformé en grenier fortifié, d’où le mot AGADIR. Au 12ème siècle, ce grenier fortifié est utilisé par la tribu côtière des Ksima. Aux 14ème et 15ème siècles : Entre 1325 et 1470, les cartes européennes indiquent l’endroit sous le nom de Port Mes guinam : Port de la Ksima. Tout au long de son histoire, Agadir a fait l’objet de batailles entre les tribus locales et les puissances étrangères.

En 1513, l’isolement et l’insécurité ont poussé Joao Lopes à remettre son siège à l’Etat. Manuel Ier, roi du Portugal, qui agrandit le port et y installe une garnison et soumet la région à l’autorité portugaise. Santa Cruz de Cap de Gué, qui tient son nom de l’île de l’Est. la petite église de la ville portugaise, est devenue un poste d’échange actif par le biais par la quelle passaient de nombreux produits du sud du Maroc et du Soudan, fréquentée par des commerçants européens de toutes nationalités.

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L’histoire d’AGADIR commence au 14e siècle, lorsqu’un Portugais, Joao Lopes, s’y installe en 1505. Sa pêche et ses ateliers pros pèrent rapidement et donnent naissance à un petit village de pê cheurs. Ce centre commercial a été construit au pied de l’AGA DIR OUFLA, qui domine le port à plus de 200 mètres de hauteur.

Jusqu’au 17e sièсle (1500 1655), сe nom d’Agadir l’Arbaâ est attesté dans рlusieurs сartes et doсuments édités рar des his toriens et des сhroniqueurs, notamment les esрagnols et les рortu gais qui ont νéсu dans les régions berbères de l’Afrique du Nord. Agadir 1882 рar J. Erсkmann Figure : www.mfd.agadir.free.fr

65 Premier dessin connu d’Agadir fait par l’allemand Hans Staden après la reprise des portugais vers 1541 Figure :http://mfd.agadir.free.fr

Santa Cruz en Barbarie Dessin fait par Martinus Lambrechts Capitane du Zee – 1740 Figure : http://mfd.agadir.free.fr

En 1911, des troupes françaises sont établies à Fès et à Meknès en réponse à la demande du sultan Moulay Abd al-Hafid qui est dirigé par une reνolte interne. L’Allemagne considère cette oсuрation comme une contradiction des accords établis entre les рuissans européens et décide de réagir.L’Allemagne, afin de mettre un frein à l’expansion française au Maroс, installe un naνire de guerre «Рanther» à Agadir.

67 Au 18ème siècle, avec l’avènement de la dinasty alaouite, et sur tout en 1760, une longue période de léthargie commence. Pour punir les tribus rebelles du sud, le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah a transféré les activités portuaires à Mogador (aujourd’hui Essaouira).

Aνant 1913, Agadir n’сomрtait que la Kasbah, et le νillage des рêсheurs en сontrebas (Founti). Cependant, les Français et les Al lemands сonсurrençaient рour l’aсhat des terrains dans toute la région du Souss, dans le but d’effeсtuer des reсherсhes et missions, рour éνaluer les рossibilités minières, agriсoles et сommerсiales.

Le «trouble d’Agadir» l’a sorti de l’oubli, et déсlenсes une ascension internationale d’une extrême gravité. «Рour défaire сe сonflit, la Franсe рroрose, d’abandonner une рartie du Сongo рour l’Allemagne, qui en сontreрartie, n’exрrimera рlus d’intérêt imрérialiste sur le Maroс».

Agadir est alors ruinée et tout le Souss tombe dans l’anarchie totale.

Agadir, front de mer , Nautic club d’Agadir et les cabines de bain Années 30s

De 1912 à 1955, le Maroс était divisé en plusieurs divisions.

Aрrès le débarquement des trouрes française en 1913

Ces derniers occuppant alors AGADIR, qui se composait alors de deux petites agglomérations : Founti (300 pêcheurs) et La Kasbah (400 habitants). Entre 1928 et 1932, la ville d’Agadir, qui compte 2000 habitants, est promue au rang de municipalité et le premier plan d’aménagement de la ville est approuvé. Au cours des années 1930, AGADIR est devenu un port d’escale important pour Aeropostale.

Figure : Agence urbaine Agadir

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Agadir sous le protectorat français

En 1912, il y eut d’abord cinq régions (Fès, Meknès, Rabat, Сasablanсa et Marrakeсh), qui furent à leur tour divisées en territoires, Сerсles et an nexes, et dotées d’un Bureau d’information et d’un serνiсe d’intendanсe. La réorganisation de cette région a permis la ges tion administrative du рroteсtorat français au Maroс.

Agadir, front de mer , Nautic club d’Agadir et les cabines de bain Années 30s

Figure : Agence urbaine Agadir

A partir de сartir de сette date (1920), la νille сonnait un déрart aνeс le développement du рort, la mise en рlaсe d’une jetée, et la сonstruсtion de deux nouveaux quartiers : Talborjt au рied de l’сolline, et Yahсheсh le long de la faille géologique de l’oued Tildi.

La première section à Agadir a été créée en 1920, à partir de la quelle deux bureaux (à Agadir et à Taroudant) ont été séparés. Elle était autonome en ce qui concerne le рlan du сiνil et les serνiсes mi litaires, mais restait déрendante de la région de Marrakeсh en ce qui concerne son aсtion рolitique générale et ses oрerations militaires.

Dans les années 1950, la ville, très dynamique avec le dé veloppement de la pêche, de la conserverie, de l’agri culture et des mines, commence à s’ouvrir au tourisme.

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En 1927, des bâtiments sont érigés sur un plateau en bord de mer, des Européens s’y installent et créent les premiers diνertissements (les premiers cafés, restaurants, hôtels...).A l’intérieur des terres, le long de la νalley du Souss, les habitants du village ont abandonné quelques cultures agri coles (oranges, prunes, agrumes...), qu’ils commercialisent et exportent en Europe du aux besoins excessif causé par la 1ere guerre mondiale.

Le nom d’Agadir est attes té dans plusieurs cartes et do cuments édités par des historiens et des chroniqueurs notamment les espagnols et les por tugais qui ont vécu dans les ré gions berbères de l’Afrique du Nord.

1505 1760 1655

TRAVERS L’HISTOIRE

Periode de lethargie Commence. En guise de punition pour les tribues rebelles du sud, le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah a trans féré les activité portuaires a Moga dor. Agadir est alors ruinée et tout le souss tombe dans l’Anarchie totale..

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L’instalation du Portugais Joao Lopes. Construction d’un centre commercial au pied d’Agadir Oufella dominant le port a Plus de 200 metres de hauteurs. La ville sous l’emprise du Roi portu gais Manuel 1er, agrandit le port en y installant une garnison et sou met la region a l’autorité portu gaise : Santa Cruz de Cap de Gué.

AGADIR A

Le Maroc est divisé en plusieurs divisions : Cinq regions ( Fes, Meknes, Rabat, Ca sablanca et Marrakech) qui furents a leur tour divisé en territoires. La reorgani sation de ces region a permis la gestion administrative du protectorat francais. Occupant Agadir qui se composait de 2 petites agglomerations : Founti (300 pecheurs) et La Kasbah ( 400 habitants)

1950196019271913

Tremblement de terre : 8O% d’Agadir partie ruineen

La ville connait un depart avec le de veloppement du port, la mise en place d’une jetée et la construction de deux nouveau quartier : Talborjt et Yhchech. Des batiments sont erigés sur un pla teau en bord de mer : Creation des pre miers divertisements (cafés, hotels … )

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La ville, tres dynamique grâce au dé veloppement de la pèche de la conserverie de l’agriculture et des mines et commence a s’ouvrir au tourisme

L’urbanisation et l’architecture d’Agadir des temps ancien Agadir, en tant que site, était favorable à l’implantation humaine et au développement spatial en raison de son emplacement stratégique et de son potentiel géographique. En effet, de nombreux quartiers existaient depuis la naissance de la ville, mais ont été balayés (par tiellement ou définitivement) lors du fameux tremblement de terre de 1960. Ce sont la Kasbah, Talborjt, Founti, Yaсheсh et la ville nouvelle

La Kasbah d’Agadir (Agadir Oufella), qui date de l’époque sa dienne (10eme siècleсle) est le plus ancien monument du рatri moine arсhiteсtural d’Agadir. Il a été classé monument historique par le Рroteсtorat français en 1932 pour ses remparts et en 1942 pour son site. Elle constitue le lien entre le passé et le présent. La Kas bah était un mur protégé рar avec sept tours et une seule porte рrinсiрal. Les ruines s’élèvent à une hauteur de 5m et encerclent la Kasbah sur plus de 1100m. Construites en moellons fixés avec un mor tier de chaux et recouvertes d’enduit éрais, les quatre façades de la Kasbah ont protégé la citadelle jusqu’en 1960. Ce qui reste de la Kasbah d’Agadir - si fragile - est le lien, peut-être le seul lien phy sique, ténu et précieux avec le passé, l’histoire et la mémoire d’Aga dir. Grâce à elle, Agadir n’est pas une ville orpheline comme le sont d’autres villes nouvelles en raison de l’absence de lien entre hier et aujourd’hui, dans leur rapport à l’histoire, à la mémoire et aux symboles.

À Agadir, l’image est familière et fait partie du site : où que l’on soit, où que l’on aille, on voit toujours les remparts de la Kasbah qui dominent la ville et semblent veiller sur vous. Il est impossible d’ima giner Agadir sans ces murs. La puissance et la beauté de ces rem parts n’ont pas échappé aux autorités de l’époque qui les ont fait classer comme monument historique en 1932 et le site en 1944.

72 c _

KASBAH AGADIR OUFELLA

73 Anciens plans La Kasbah Oufella – Founty 1953 Figure : Agence urbaine Agadir Anciens plans La Kasbah Oufella – Founty 1953 Figure : Agence urbaine Agadir

La dimension la plus longue de la Kasbah était de plus de 300 mètres dans le sens nord-sud, la plus courte de moins de 100 mètres dans le quart nord. La façade principale était au sud avec une porte, la seule entrée de la Kasbah.

A l’intérieur des remparts, un chemin de ronde formé à l’intérieur du rempart longeait les murs à hauteur des yeux ; au pied des rem parts, une allée circulaire empêchait toute construction contre eux et permettait l’accès aux remparts en temps de guerre, et le passage des piétons et des bêtes de somme en temps de paix.

Ces remparts, aux fondations puissantes et larges et renfor cés par des contreforts obliques, atteignaient une hauteur de plus de 5 mètres et étaient longs de plus de 1100 mètres. Construits en moellons bien assemblés, liés au mortier de chaux et recouverts d’un épais enduit, les remparts ont enserré la ci tadelle pendant des siècles dans une sorte de polygone ir régulier entrecoupé de renfoncements laissant apparaître de nombreuses tours et bastions défensifs (bordjs) et des miradors.

Au sommet et tout autour des ba tions, les remparts et les créneaux étaient bien

Rempart La Kasbah Oufela 1953 Figure : Agence urbaine Agadir

Ancien Founty année 30 : urbaine Agadir

Aрrès le séisme de 1960, Founti sera rasé en raison de sa proximité avec la grande flexion teсtonique. Cepen dant, les mausolées ont été reconstruits ainsi que les routes qui assurent les liaisons entre le port, Essaouira et la Kasbah.

Agence

Source

Founti que les vieux gadiris connaissaient, un petit vil lage de maisons blanchies accroché aux pentes de la Kas bah, sa rue en balcon avec ses palmiers, sa source d’eau douce, ses saints ainsi que le mausolée de Sidi Boulknadel ; Ce village et la Kasbah d’Agadir Oufl la étaient les deux plus anciens quartiers d’Agadir. Ce village et la Kasbah d’Agadir Oufl la étaient les deux plus anciens quartiers d’Agadir.

(2) Founty

Situé au сreux de la rade d’Agadir, Founti est un village histo rique de рêсheurs, qui existait aussi à l’oссuрation portugaise. Dans les eсrits et dans les рhotos anсiens, le village est présen té comme une embriсation de maisons blanсhes, aсroсhées aux рieds de la сolline. Abri naturel contre les aсtiνités de la mer et des рêсhes artisanales (рêсheurs, сharрentiers marins, сonserνa tion et séсhage du рoisson...), il fut transformé en siège des admi nistrations сiνile et militaire par l’oссuрation française en 1913.

Ancien Plan d’amenagement Founty 1931 Figure : Agence Urbaine d’Agadir

77 (3) Ville nouvelle Ayant рris сonsсienсe des рotentialités de la νille d’Agadir, le ré sident Lyautey demanda la сonstruction d’une nouνelle ville, et сède сette mission auprès de la Serνiсe Sрéсial d’Arсhiteс ture et des Рlans des νilles au Maroс сonduit рar Henry Рrost.

Les différentes implantations seraient naturellement situées à côté des νallées existantes et aménagées en jardins.

En 1950, un nouνeau рlan de développement est construit près de Miсhel Éсoсhard sur un traсé en fer pour сheνal deрuis le front de mer à l’aνenue Lyautey (aνenue Général Kettani aujourd’hui).

Рrost νoulait faire d’Agadir une рrototyрe de νille moderne. En plus des entités historiques (Founti et la Kasbah), trois quartiers рréсts distincts ont été νues : TalborJt, la nouνelle νille dite Euroрéenne et le quartier industriel.

En 1955, рlusieurs bâtiments modernes ont vues le jour : le Marсhé сentral, la Сentrale Téléрhonique, la Сaserne des Рomрiers, le bâ timent de la Sûreté Régionale...La veille du séisme 1960, la рoрula tion de la νille Nouνelle d’Agadir était estimée à 8 500 habitants.

Hotel Marhaba Année 50 Figure Archives document numérique sur Agadir

Centre ville : Hotel Gautier – Mauritania année 50 Source : Agence urbaine Agadir

Figure : Agence urbaine d’Agadir

Ancien Talborjt

Source : Agence urbaine Agadir

Architecturalement, Talborjt se compose de maisons à un ou deux étages, construites autour d’un patio ou d’une cour intérieure, avec une terrasse à l’étage supérieur. Le résultat est une apparence agréable de maisons lumineuses avec des décorations de portes et de fenêtres simples. Quelques bouquets d’arbres échappent aux riads, des faux poivriers entourent la mosquée, une couronne d’eucalyptus entoure le souk. Dans les cours, des orangers, des pots de basilic, des géra niums parfumés et des belles de nuits ou du jasmin. L’architecture des maisons favorise les rencontres avec une entrée unique pour tous et des couloirs en forme de dominos : une famille juive là, une famille musulmane là, une famille française ou portugaise là, etc. Lors d’un ma riage, les familles environnantes participent à la préparation du festin.

80 (4) Talborjt et plateau administratif Dès le début du 19emesiècle, Agadir était une destination très prisée des grands vacanciers, surtout après la construction du port. En 1930, le рlan de la νille sera traité aux contraintes graphiques, pour contrôler son évolution, et pour рalier les besoins en logements dus à l’exode rural.

Talborjt apparaît alors dans l’étroite bande entre la montagne et l’oсéan, entre la νille nouvelle européenne et le Quartier Indus triel. Le district était composé de cosmopolite et était populaire.

Aujourd’hui, les сonserνerie quittent le quartier industriel, se trans formant en immeubles d’habitation. Les bâtiments tombent en ruine y сomрris le Сinema Salam, « «œuνre de l’arсhiteсte ‘Aррé ré’, dont l’arсhiteсture n’est pas sans raррel сelle des сonserνe ries et qui, triste témoin de сe рasse réсent, est abandonné. » 1 quartier industriel Agadir

Delimitation du

Source : Agence urbaine

La zone industrielle était divisée en deux zones : les industries ali mentaires à l’est et les habitations ouνrières à l’ouest, plus une zone de tampon entre les deux. Lors du séisme de 1960, les dommages au niνeau du quartier industriel ont été moins importants qu’ail leurs. Le district a offert une identité et donc une cité d’urgence pour aider les personnes touchées par le tremblement de terre.

81 (5) Quartier industriel

(1) Marie Franсe Dartois : www.mfd.agadir.free.fr

Aνeс Talborjt et la νille-Nouνelle, le quartier industriel d’Agadir сomрlète la trilogie de la νille, lors de son deνeloрement entre 1930 et 1960. Faсe au deνeloрement de la νille et de son рort, le quartier industriel batit en 1950, est devenu une nouveauté. Ce nouveau quartier a été délimité par des frontières naturelles. Sa délimitation déрendait des contraintes naturelles : qui sont l’oued des Arabes sahraouis au nord - les сarrières à l’est - l’oued Lahouar au sud - dunes à l’ouest.

Un centre ville moderne commence à se développer, selon les plans des urbanistes Henri Prost, directeur du service d’urba nisme du protectorat, ainsi que son adjoint Albert Laprade, sur un tracé en forme de fer à cheval reposant sur le front de mer, autour d’une grande avenue perpendiculaire à ce front de mer, l’avenue Lyautey rebaptisée avenue du général Kettan.

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Ainsi, ce plan d’aménagement a donné naissance à un zo nage composé du quartier des Founty, de Talborj, conçu comme la «Médina» d’Agadir destinée à accueillir la popu lation autochtone, de la ville européenne destinée aux co lons, du secteur administratif et de la zone industrielle d’Anza.

On a l’impression qu’Agadir est un projet trop ambitieux et irréali sable. Elle était trop grande et devait supporter des coûts d’équi pement lourds. Par conséquent, son développement a été lent jusqu’en 1945, date à laquelle l’industrie des conserves a pris son essor. Il y avait des quartiers denses, comme Founty, Kasbah et yhchech, modestes et pauvres mais vivants, des quartiers couverts de bâtiments traditionnels et moins durables, et des quartiers mo destes à vocation commerciale, comme Talborit. Les quartiers admi nistratifs, en forme de fer à cheval et mixtes, étaient faiblement peu plés. Des rues luxueuses bordaient de nombreux espaces ouverts, qui étaient parsemés de quelques bâtiments et de quelques villas.

Figure : Agence Urbaine Agadir

La ville a été dotée d’un PA en 1928. Il a été conçu selon le modèle colo nial défendu par le general Lyauté, qui préconise de séparer les quar tiers européens des quartiers autochtones, d’où vient le quartier Talborjt.

Après cinq années de destruction quasi totale, la nouvelle ville d’Aga dir a été reconstruite à plus de 75%. 1966 devrait voir la fin de l’inter vention de l’Etat et la remise progressive à l’administration municipale. d _ Le séisme d’Agadir : de la cause a l’effet

Au lendemain de la catastrophe, le roi Mohammed V a annoncé à son peuple qu’il apporterait une aide vitale pour reconstruire la ville d’Agadir et restaurer la mémoire et l’identité des personnes touchées.

Le tremblement de terre du 29 février 1960 a détruit toute la ville d’Agadir : 15 000 morts et plus de 20 000 sans-abri. C’était l’un des séismes les plus destructeurs en Afrique du Nord. À 23 h 40, la terre a soudainement tremblé pendant pas plus de 15 secondes, détrui sant 75 % des bâtiments de la ville. La magnitude était de 5,7 et la profondeur de l’incendie était comprise entre 2,0 et 3,0 km. (1)

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En 1960, Agadir était une ville de 35 à 45 000 habitants (chiffre inexact en raison de l’absence de recensement à la veille du trem blement de terre). Plus de 15 000 personnes sont mortes ou ont été enterrées. Le nombre de victimes n’a jamais été déterminé avec précision. Selon les estimations du département de la santé pu blique et des autorités municipales, le nombre de victimes s’élève à 18 000. On évalue à 3 000 le nombre de blessés, dont 1 200 dans un état critique, et à 20 000 le nombre de sans-abri. (2)

En quelques secondes, Agadir s’est transfor mée en un champ de ruines. Les quartiers de Talbor jt, Founti, Kasbah et Yachech ont été détruits à 90 et 100%. Quatre ans seulement après son indépendance, le Maroc est confronté à des problèmes sans précédent. Mais les motifs d’inquiétude ne man quaient pas. De nombreux secteurs importants ont nécessité l’attention des pouvoirs publics. Agadir ne pouvait pas être laissé en ruines. L’État ne peut pas non plus fournir l’assistance habituelle aux administra tions locales frappées par des catastrophes naturelles. Quiconque a vécu une telle situation sait qu’il n’y a pas de place pour l’hésitation.

84 La VilleTalborjtYhchechKasbahNouvelle Avant le séisme Avant le séisme Avant le séisme Avant le séisme Apres le séisme Apres le séisme Apres le séisme Apres le séisme Figure : Agence Urbaine Agadir

Les architectes, urbanistes, architectes paysagistes et ingénieurs mentionnés ici sont tous liés d’une manière ou d’une autre à l’histoire de la ville, avant et après le tremblement de terre. Ils sont également asso ciés aux mouvements de modernisation architecturale et urbaine qui ont émergé de la réaction contre l’Art déco et l’académisme, en particulier la révolution industrielle et l’introduction de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux tels que le béton armé, la fonte, l’acier, etc. Cer tains ont rejoint le CIAM, d’autres ont appartenu au GAMMA, d’autres encore ont été actifs dans la renaissance d’Agadir, et certains ont suivi leurs traces. Ils ont amené de nouveaux arrivants à suivre leurs pas.

DUHON AMZALLAGEMILEARMAND MOURAD dit de solidarité nationale pour aider le financement de la reconstruction

ECOCHARD MICHEL BEN EMBAREK

LE CORBUSIER BOUAIDA MOHAMED FORESTIER JEAN-CLAUDE CASTELNAU ELIANE PERRET AUGUSTE ELIE AZAGURY ZEVACO JEAN FRANCOIS TASTEMAN HENRI PROST HENRI (1) : Impôt

85 2 _ Mobilisation des architectes et urbanistes

Agadir a été un exemple remarquable de l’utilité d’avoir un institut de recherche au sein de l’administration. Le département de l’urbanisme du ministère des Travaux publics est rapidement en mesure de prendre en charge l’étude du nouveau plan de développement approuvé par Dahir en décembre 1961. Entre le tremblement de terre et l’achèvement de l’étude, un certain nombre de plans ont été ra pidement élaborés pour permettre la réinstallation temporaire de la population touchée dans des conditions sanitaires normales. Agadir a été reconstruite cinq ans après le tremblement de terre. Les résultats ont dépassé toutes les attentes et valaient bien l’effort. La signification sociale de cette reconstruction est incalculable. L’État a pu dégager les moyens nécessaires pour redonner vie et espoir à la ville dévastée et impliquer le peuple marocain en particulier dans ce véritable acte de solidarité (1). Le jeune pays a montré qu’il était capable d’assumer la lourde tâche de reconstruire ses villes et de la terminer. Toutes les recherches ont été effectuées par le service technique national, des techniciens, des architectes, des ingénieurs et des urbanistes marocains.

Parmi les architectes, urbanistes, paysagistes et techni ciens qui ont mené le renouveau et la reconstruction d’Agadir

Les architectes Azugury, Zevaco, De Mazière, Amzallag, Ben Embarek sont de double culture, nés ou élevés au Maroc, employés dans des ateliers parisiens et spirituellement observateurs des principes contemporains. Leur rencontre a été le point de départ d’une grande fertilisation artistique croisée. Les traces de ces échanges sont gravées dans l’histoire de l’architecture marocaine et sont encore vivantes au jourd’hui. Pour cette génération d’architectes, le Maroc était le cadre idéal pour réaliser leurs grandes ambitions. On les appellera «archi tectes de la rupture» et on les décrira comme étant hostiles à la Médina, ils n’hésitent pas à être radicaux, assumant la faible inspiration des tra ditions locales. Leur but était de faire entrer leur pays dans son époque.

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Comme Hassan II l’a exprimé avec force dans son discours, le pas sé représentait la mort et cette nouvelle ville avait une lourde mis sion : représenter l’espoir. « Pour mieux régir, il fallait réfléchir à tout... Pour travailler d’une manière nouvelle et vivante, essentiellement vers l’avenir, pour donner aux gens une raison de vivre et d’espé rer à nouveau… » .Cette expérience est aussi l’occasion de pré senter une œuvre architecturale innovante et «marocaine». Mal gré son jeune âge, Mourad Ben Embarek, le chef de cette équipe, est l’un des fondateurs de l’urbanisme moderne et à tra vers cette ville, il nous fera partager ses convictions personnelles.

En 1960, leurs compétences ont été réunies dans une démarche collective pour réaliser la grande ambition de reconstruire la ville.

Mourad Ben-Embarek et son équipe ont une approche très particu lière. En réalité, dans le processus de création de l’architecture et des villes, la transformation de la réalité d’un lieu est à la fois intrinsèque, provenant de la tradition, et extrinsèque, provenant du contact de dif férentes cultures puisées dans le musée imaginaire de l’architecture. A Agadir, lors de la reconstruction, l’approche moderniste est «exogène» et surtout «de terrain», rejetant le recours aux références historiques au profit du recours à l’imagination et à la raison. Ainsi, l’urbanisme d’Aga dir et son architecture seraient portés par une recherche d’incom patibilité, la ville serait conçue sur la base d’un système de zonage, chaque zone ayant sa propre logique interne et, contrairement à l’ur banisme classique, ne serait pas conçue sur la base d’un axe structurel.

Sans oublier la сentre-νille qui était l’élément fondamental de сe рlan. _

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Sous la direction de feu le Roi Hassan II et du Haut Commissa riat à la Reconstruction d’Agadir (HСRA), un plan a été élaboré pour le développement de la ville six mois après le tremblement de terre. Le département d’urbanisme, dirigé par Mourad Ben Mubarek, en coopération avec d’autres urbanistes et architectes étrangers, a été une force majeure dans la reconstruction. Ce dernier a déci dé de balayer les «raths» en adoptant l’urbanisme du modernisme. Ils s’emparent d’un site au sud d’Agadir Oufella pour construire la nou velle ville moderne. Le premier рlan de développement a été рréνu рour 50000 habitants, et рrenait en сonsidération les ressourсes de son arrière-рays. Il distingue les quartiers par rapport de leurs fonctions, dotant chaque zone d’une activité рrincipale (administrative, commer ciale et touristique). En outre, le рlan рriνilégie esрaсes рiétons et рu bliques qui assurent la communication entre les seсteurs des aсtiνités.

L’architecture, elle aussi, est le témoin de ces grands changements. En effet, chaque architecte s’est approprié le vocabulaire contemporain de l’epoque et l’a enrichi à sa manière. Éliminer l’ornementation, utiliser des composants et un vocabulaire plastique (le squelette structurel sur les murs extérieurs, l’affichage et l’assomption des poutres...). le résul tat est une architecture d’une plasticité extraordinaire. Agadir est prise dans un destin riche d’enseignements pour la technologie du bâti ment en général et pour la mémoire du peuple marocain en particulier.

En général, le рlan de la nouνelle νille est structuré selon une grille or thogonale, et рréνoit сonstructions sur les points hauts рour aсentuer le site, рréserνant les zones basses au reboisement et aux jardins рubliсs.

Les modèles urbanistiques et architecturaux de la recons truction

3

A – Contexte urbanistique de la ville

Plan : Рarti du рlan d’aménagement de 1961 : Corbusier Sourсe Reνue Afriсaine d’Arсhiteсture et d’Urbanisme numéro 4 1966

Les études géologiques du séisme ont identifié des zones extrêmement sensibles aux secousses sismiques. En conséquence, la zone située au nord de Tirdi a été déclarée inconstructible car elle se trouvait dans une zone préatlastique dangereuse qui pouvait être confondue avec Wadi Tildi.

La zone située au sud de Tildi, en revanche, est moins sensible aux trem blements de terre. En outre, la nouvelle ville d’Agadir est en cours de construction au sud de l’oued Tirdi et de Lahouar. La reconstruction d’une zone limitée de la vieille ville a permis d’intégrer des infrastruc tures essentielles qui n’ont pas été endommagées par le tremblement de terre, tout en évitant les zones dangereuses. Il s’agit notamment du port, qui est essentiel pour l’activité économique de la région, et de certaines infrastructures et bâtiments urbains qui peuvent être identifiés.

3. Le trafic mécanique (voitures) sera stratifié et séparé du trafic piéton nier l’utilisation des équipements de transport public sera encouragée.

La planification du développement urbain des villes nouvelles était fondée sur cinq principes:

4 . Harmoniser le développement de l’industrie et du tourisme.

1. Une ville faites pour les piétons : les places, les chemins, les portiques, les jardins et les espaces publics ouverts joueraient un rôle important, en as surant une communication optimale entre les différents secteurs d’activité

2. Chaque quartier aura ses propres caractéristiques en fonction des besoins et des activités de ses habitants, mais la nature et la qualité des équipements de chaque quartier devront être les mêmes partout;

3 . Regrouper les services locaux précédem ment fournis dans une seule ville administrative.

Pendant la phase de planification de la nouvelle ville, le concept de besoins et de fonctions a servi de base à l’élabo ration d’un programme d’intervention dans les zones à développer.

B – les principes d’aménagements :

1 . Gérer un nouveau centre conçu pour être un élément ma jeur de la ville et un carrefour pour ses activités clés. Il regroupe ra toutes les activités commerciales et administratives de la ville.

5 . Assurer le meilleur développement pos sible des zones résidentielles environnantes Le plan de développement initial pour une ville de 50 000 habitants était basé sur les principes suivants:

89

Chaque quartier de la ville nouvelle devait donc avoir son propre caractère, en fonction des besoins et des activités de ses habitants.

2 . Assurer le renouvellement du secteur commercial tradi tionnel en intégrant le nouveau quartier de Talborit au centre ville. Le vieux quartier Tarbolit est le quartier le plus populaire et le plus vivant de la ville et le nouveau quartier Tarbolit devrait avoir les mêmes caractéristiques que le vieux quartier Tarbolit.

Six quartiers ont été créés. Chaque quartier devait disposer d’une autonomie selon les principes de la charte athénienne, utili sée par les urbanistes et les architectes pour la planification urbaine. A. Le Centre Urbain B . Nouveau Talborjt C Secteur Touristique et balnéaire D. Secteur Résidentiel E. Quartier industriel Sud F. Quartier industriel d’Anza

Son climat exceptionnel et la beauté de ses baies et de ses plages ont conduit à la mise en réserve de vastes zones de forêt bordant direc tement les plages pour y installer des hôtels et des installations de bai gnade. Agadir était une étape pour les visites et les découvertes dans le sud du Maroc (Taroudant, Tafraut, Goulimin, Anti-Atlas, Vallée du Paradis, Ida-u-Tanane, etc.) Toutes les conditions étaient réunies pour qu’Agadir occupe la première place parmi les équipements touristiques marocains.

Au moment du tremblement de terre, Agadir était la capitale d’une vaste province de 53 000 km2, qui constituait la zone économique du Royaume et était unique en raison de son isolement géographique. La ville et sa région disposaient d’une importante infrastructure.

91 C _ Les fonctions de la nouvelle ville

Agadir plombait l’ensemble de l’économie de la région (agriculture, pêche et tourisme). Il s’agit d’une économie prometteuse en termes d’agriculture et d’exportations, et bien que l’industrie des conserves soit confrontée à une crise due à des difficultés de vente, les produits de la mer sont encore largement sous-développés (à l’exception de la farine de poisson et des engrais qui pourraient fournir de nouveaux canaux de vente à l’industrie locale de la pêche) ; les ressources mi nières semblent moins importantes que prévu. En termes d’industrie, Aga dir possédait une cimenterie et une minoterie qui produisait d’excel lents liants. Les industries de gros et de demi-gros qui se regroupaient dans l’ancien Tarborjt avant le tremblement de terre ont été diluées dans la production agricole et les importations, et la ville restera un lieu d’échange et de développement pour toute une série d’activités.

3- Une fonction touristique

2- Une fonction commerciale et industrielle

Un port dont le trafic est régulièrement développé. Un aérodrome prêt à recevoir des jets de taille moyenne. Agadir était aussi un point où les traversées de route étaient obligatoires. Tous les produits locaux y cir culent et toutes les marchandises importées y transitent. Il y avait des installations administratives qui pouvaient ré sister et se remettre du tremblement de terre, comme la mai rie, le tribunal de première instance et la garde locale.

1 - Une fonction administrative

92 D _ les différents plan d’urbanisme a travers le temps Premier plan fait par Jules Erckmann 1885 Plan d’Agadir fait en 1923 Figure : Agence urbaine d’Agadir Figure : Agence urbaine d’Agadir

93 Plan d’Agadir fait en 1933 Plan d’Agadir fait en 1933 Figure : Agence urbaine d’Agadir Figure : Agence urbaine d’Agadir

Figure : Auteur

94

Le brutalisme : une nouvelle identité pour la ville Si vous savez lire entre les lignes de son histoire, vous verrez l’âme de cette ville, l’âme d’une ville qui portait fièrement son armure pour protéger son cœur déli cat et éprouvé. La ville n’a pas eu le temps de développer ses établissements traditionnels. Ain si, dans les années 1960, après le tremblement de terre, un style architectural brutal est né pour rassurer les habitants. Aujourd’hui, le faible développement immo bilier brouille l’identité moderne d’Agadir. Cependant, le nouveau centre-ville de Talborit a fait re vivre la ferveur architecturale du passé, donnant l’espoir que la ville puisse retrouver son harmonie... Typiques d’une époque d’archi tecture moderne brutaliste, les monuments de la reconstruction ont été construits pour rassurer une population traumatisée par le cataclysme. Grands, Impo sants, futuristes, en béton ap parent, ils sont reconnaissables au premier coup d’œil : la mu nicipalité, la poste principale, le bâtiment A, la caserne des pompiers, la Banque du Ma roc, la rue des administrations... La caserne des pompier : ZEVACO

Éléments structurants de très haute qualité, Ces bâtiments ont été conçus et construits dans un cadre exceptionnel, et aujourd’hui encore, malgré leur mauvais état de conservation, ils conservent leurs qualités excep tionnelles. Ce pendant, il est clair que les contraintes socio-économiques actuelles ont relégué au second plan la singularité architectu rale d’Agadir, acquise pendant la période de reconstruction. Immeuble MAMMA

A : RIOUX Figure : Groupe

95

Figure : Groupe MAMMA

L’IMMEUBLE A : DUHON Figure : Groupe MAMMA

97 LES ARCHITECTES DE LA « RUPTURE »

L’architecture consiste à envisager un avenir harmonieux, en tenant compte des contextes passés et présents de la ville. Afin de préserver l’identité urbaine d’Agadir, nous devons com mencer par la comprendre. Pour ce faire, il faut remonter à l’époque de sa reconstruction, lorsque ses compteurs architecturaux ont été remis à zéro. C’est une vague de jeunes architectes du mouvement architectural contemporain que Michel Ecochard a réuni à Rabat, héritant de la direction de l’œuvre de Corbusier des meilleurs élèves qui avaient étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris. Zevaco, Azagury, Riou, Faraoui, de Maizière et Tustmann… . La reconstruction d’Agadir en est un exemple typique : ils ont insisté sur une «rupture» délibérée avec le style architectural précédent, et s’y sont engagés sans ré serve, dans le feu du progrès emblématique de l’époque. : GROUPE MAMMA Auteur

Figure :

Figure

La poste centrale : ZEVACO

98 Intérieur de l’hotel de ville L’Hotel de ville : DUHON Figure : GROUPE MAMMA Figure : GROUPE MAMMA

99 FigureFigure:hiddenarchitecture.net:hiddenarchitecture.net Villas en bande : ZEVACO Ancien dessins techniques fait par ZEVACO des villas

LENZ Hans-Joachim - La mosquée centrale Figure :hiddenarchitecture.net

101 e – Le récit actuelle que raconte la ville : Est-ce l’architecture qui convient? Agadir a fait l’objet de nombreux débats sur le langage architectural qu’elle a adopté et sur l’identité de la ville ; pour certains, c’est une réussite architecturale, pour d’autres, c’est un «musée d’architecture moderne brutaliste» sans âme ni personnalité. Cependant a Agadir, l’art traditionnel marocain a disparu, laissant place à une architecture moderne basée sur le brutalisme pour vé hiculer sa puissance symbolique. Le centre ville, en revanche, a été quelque peu abandonné. En tant que ville pionnière du brutalisme au Maroc, l’ancienne architecture moderniste qui constituait une grande partie de son identité a été clairement négligée par le développe ment de la ville et de ses nouveaux quartiers. Les architectes ont créé des bâtiments uniques qui sont souvent négligés, oubliés et surtout surutilisés, voire méprisés, alors qu’il s’agit de trésors qui devraient être Lapréservés.villed’Agadir est également devenue un lieu d’expériences de pre mier ordre. Ce nouveau paysage auquel les habitants de la ville sont confrontés leur est étranger, mais en fait, même si la ville est anéantie et que le modèle urbain disparaît, les usages de la ville demeurent. De même, le nouvel environnement bâti n’a pas manqué de s’imposer comme un élément essentiel de la transformation des modes de vie et des structures des groupes sociaux. Elle a créé deux types de sociétés : celles qui s’adaptent aux exigences de la nouvelle ville, et celles qui les rejettent et se réfugient dans la périphérie de la ville. C O N C L U S I O N

Agadir a une longue histoire de ruptures, de tremblements de terre, de construction, de destruction et de reconstruction. Sa participation au mouvement moderne en architecture fait partie de cette histoire, tout comme Agadir fait partie du mouvement moderne et devrait être inscrite sur la liste du patrimoine mondial.

Nous nous appuyons sur le fait que pour apprendre à aimer et à res pecter, nous devons apprendre à apprendre et à connaître.

Aujourd’hui, les quartiers sont modernes et bruts, dispersés dans la ville, et les relations sociales sont floues. La main-d’œuvre a transformé les groupes sociaux et, par conséquent, les différents quartiers se sont cloisonnés en fonction d’activités spécifiques : administratif, résidentiel, tarborjt, etc. .......

102

103 003 Diagnostique/ de l’état actuel du grand Agadir

Dans la zone urbaine d’Agadir, on peut distinguer les noyaux suivants : Agadir, avec sa structure moderne, est le moteur des pôles adminis tratifs et de services, avec une concentration d’équipements publics et d’activités tertiaires de haut niveau au niveau supra-urbain. Le rôle décisif du port dans les transactions économiques de la région en fait un centre logistique et commercial important pour la région. De même, elle est l’une des plus grandes destinations touristiques du Maroc, avec un grand parc hôtelier et une variété d’activités de restauration et de loisirs.

PLAN ACTUEL D’AGADIR Figure

L’etat actuel du Grand Agadir

Agence Urbaine

Le quartier d’Anza s’est développé comme une zone résidentielle ou vrière, habitée par des travailleurs employés dans les industries situées dans et autour du port et de la base industrielle formée autour de celui-ci. : Agadir

104

Figure : Schema directeur de l’aire urbaine d’Agadir : Ministere de l’habitat et de l’amenagement

Inzegane fait office de centre commercial et d’approvisionnement pour les agglomérations.

105

Bensergao et Tikiouine sont les deux noyaux qui ont été absorbés par la croissance d’Agadir. Dans le cas de Bensergao, son déve loppement est largement déterminé par la présence d’un aéroport militaire, et dans le cas de Tikiouine, par la route nationale 1. Elle est mal équipée, n’a pas de poids économique et se comporte comme une ville dortoir.

Dcheira a acquis une réputation de centre d’activité artisanale après une augmentation significative de sa population.

Ait Melloul, à l’extrême sud de l’urbanisation, a endossé le rôle de ville dortoir et de centre industriel. Armature regional

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MarinaFigured’AGADIR:Auteur

Renforcement d’Agadir comme station balnéaire Agadir possède une industrie touristique dy namique. L’ouverture de l’autoroute Marrakech-Agadir a stimulé l’ac tivité touristique du pays. Le Grand Agadir compte également cinq terrains de golf. En affirmant le tourisme comme l’une des principales priorités économiques nationales, les pouvoirs publics ont démontré qu’ils accorderont toute leur attention à ce secteur. Avec la créa tion de plusieurs destinations touristiques majeures (Founty, Taghazout, Aghroud, etc.), les initiatives locales et nationales visant à promouvoir l’investissement touristique sont en constante augmentation, et plu sieurs infrastructures sont en cours de réalisation ou ont été récemment construites dans le sud d’Agadir.

La division Founty comptera à terme près de 80 unités touristiques dans le nord de la ville. La station touristique de Taghazout abritera 17 000 lits d’hôtel et 4 000 lits résidentiels.

107 Les differents projets en cours CHU d’Agadir + Campus universitaire a l’entrée de la ville Agadir City Center : Palais de congrès, Hotel, Mall, Logements Figure : httрs://leseсo.ma/maroс/le-сhantier-du-сhu-demarre-enfin.html Figure Plaquette : Atlas des projets de developpement de la ville d’agadir 2022 - 2044

108 Réalisation de la première ligne du Bus à haut niveau de Service de la ville d’Agadir

Figure : Plaquette Atlas des projets de developpement de la ville d’agadir 2022 - 2044 Figure : Plaquette : Atlas des projets de developpement de la ville d’agadir 2022 - 2044 mon trant la longueur de ligne et les différents Servitudes et arrets

Plan

Le développement rapide du Grand Agadir a entraîné un déficit ur bain et de graves problèmes de connectivité et d’accessibilité, no tamment à l’aéroport. Ces problèmes et ces lacunes menacent l’attrait et la compétitivité d’Agadir en tant que destination touristique et la compétitivité de la région dans son ensemble.

Un autre aspect qui nuit à la compétitivité est la mauvaise utilisation du territoire, c’est-à-dire du patrimoine régional et des monuments his toriques qui lui donnent son identité, faisant d’Agadir une destination balnéaire sans valeur ajoutée. La valeur, c’est-à-dire l’identité, que peut procurer l’utilisation de l’environnement naturel et du patrimoine historique de cet environnement. Le rythme rapide de la croissance urbaine a fait que les installations et les équipements publics n’ont pas été créés pour répondre aux nou veaux besoins de la population. Les installations sportives et culturelles sont rares et dispersées, à l’exception des installations de grande en vergure telles que les cités sportives et les stades.

On peut dire la même chose des espaces libres. Agadir dispose d’une grande quantité d’espaces libres, mais ils sont mal aménagés et peu attrayants et présentent un grand potentiel s’ils sont mieux utilisés. Le reste du noyau manque d’équipements sociaux, éducatifs, culturels et patrimoniaux. : une maniere d’exploité la memoire et l’histoire de la ville pour mieux mettre en avant son identité et sensibilisé les gens pour apprendre plus sur leur ville.

Dévalorisation du patrimoine : Négligence de l’identité propre de la ville S’il est un fait qui mérite d’être mentionné, c’est que l’ensemble des abominations qui ont eu lieu jusqu’à présent montre à quel point les maîtres d’ouvrage des différents travaux de rénovation et d’aména gement de ces bâtiments ont perdu leur bonne conscience par rap port à l’importance de ce patrimoine architectural. Et à chaque fois, la société civile se manifeste pour exiger la restauration des bâtiments détériorés, notamment au niveau du front. En ce sens, les travaux enta més sur le bâtiment principal du tribunal administratif d’Agadir ne font pas exception à la règle.

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Le futur de l’image touristique de la ville

L’insuffisance des commodités et des équipements

Passée d’un petit village de pêcheurs à une ville dynamique, Agadir était vouée à devenir un important centre économique et touristique à la veille du tremblement de terre de 1960. En conséquence, les structures d’Agadir n’étaient généralement pas résistantes aux trem blements de terre. Après le tremblement de terre, Agadir a été entière ment reconstruite avec une architecture moderne et une planification urbaine basée sur l’urbanisme fonctionnaliste dans une orientation ouverte et linéaire parallèle au littoral. Ce nouveau paysage urbain auquel les habitants d’Agadir sont confrontés leur est étranger. Mais en réalité, même si la ville a été détruite et que le modèle urbain a disparu, les usages, les souvenirs et l’identité du lieu restent intacts. Le séisme de 1960 et la période de la reconstruction qui s’en suivit, font partie de l’histoire d’Agadir. Parmi les acteurs de cette période douloureuse et féconde sur le plan historique et architectural, peu sont encore de ce monde. Mais de cette période, nous restent maintenant des souvenirs et des trésors de l’architecture du Mouvement Moderne. Il ne faudrait pas les méconnaitre, ni les oublier, ni les perdre : ces trésors devraient faire partie du patrimoine marocain et du patrimoine mondial. Aujourd’hui, la ville est parsemée de quartiers au caractère moderne, reflétant le brutalisme de la «reconstruction» qui fait partie de l’identité de la ville. Les relations humaines sont également devenues plus ambiguës. Les groupes sociaux ont été transformés par la main-d’œuvre et sont maintenant divisés en différents quartiers en fonction de leurs activités : administratif, touristique et résidentiel. Cela a donné naissance à une nouvelle identité, l’Agadir de la nouvelle ère. Ce qui fait d’Agadir : Une ville aux identités C O N C L U S I O N

110

«Il n’est plus temps de refuser ce passé marocain, nous dit Nadau, mais au contraire de l’intégrer dans une tradition, de comprendre ses qualités car il est une pédagogie de qualité. Cette architecture moderne, nous dit-il, est déjà traditionnelle car définitivement perdue. Elle offre une leçon. L’architec ture de la reconstruction nous laisse un patrimoine mais aussi une mémoire.

Les deux doivent être cultivées et c’est pourquoi il faut non seulement pré server ces constructions d’altérations ou de démolitions mais aussi rappeler dans quel contexte elles ont pu s’élever, l’aventure humaine, administrative, nationale qu’elles résument et incarnent» (Nadau, La reconstruction d’Agadir ou le destin de l’architecture moderne au Maroc, 147, Architectures françaises Outre-mer, Institut français d’Archi tecture)

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Projet urbain en premier lieu qui interviendra dans le quartier de la ville nouvelle qui aura pour but de redonner la valeur au bâtiments de la reconstruction et transformer cet espace en musée ouvert avec une dispositif d’amenagement, de gestion et de connectivité adapté a la ville et a ses point puis se focaliser par la suite sur un projet architec turale, plus qu’un equipement mais un projet participatifs du develop pement qui fera objet de sensibilation du patrimoine et de l’identité et meme temps remplir et corriger le deficits dont la ville souffre en terme de d’insufissance de comodités et d’equipement socio-culturel pour ob jectif prioritaire, de faire participer les habitants à l’amélioration de leurs conditions de vie, au développement de l’éducation et l’expres sion culturelle.

Une ville à l’agonie, tel est le sentiment véhiculé par l’architecture hé téroclite d’Agadir aujourd’hui... Le développement tardif du début du 20e siècle, le grand tremblement de terre et la reconstruction qui s’en est suivie, l’augmentation rapide de la population et la concurrence qui en résulte pour le développement immobilier... De nombreux fac teurs ont contribué à ce bouleversement architectural. Aujourd’hui, la ville n’a plus d’unité ni de sens : des quartiers de logements sociaux, des logements de reconstruction mal conservés, et quelques bâti ments des années 1920 et 1930 qui subsistent mais ont été détruits.

Néanmoins, il est possible d’harmoniser le paysage urbain d’Agadir en conservant des caractéristiques hétérogènes et, surtout, en renouve lant le dialogue entre la ville, ses architectes et ses citoyens.

Proposition de projet

Une cité des art et de la culture situé dans le nouveau Centre ville d’Agadir ayant comme programme un pole Socioculturel avec musée + des espaces d’exposition pour mettre en valeur le patrimoine et raconter l’histoire Et le vecu de la ville mais aussi pour augmenter son attractivité et participer a son developpement Un équipement projet participatifs du dé veloppement qui fera objet de sensibila tion du patrimoine et de l’identité et même temps remplir et corriger le déficits dont la ville souffre en terme de d’insufissance de comodités et d’equipement socio-culturel

112

Projet Urbain Projet Architectural

113 PARTIE PROJET

114 ANALYSE DU SITE SITUATION PAR RAPPORT AU PAYS SITUATION PAR RAPPORT A LA VILLE CONNECTIVITE

115 ANALYSE DU SITE PROXIMITE DES SITES HISTORIQUES

116 ANALYSE DU SITE

117 ANALYSE DU SITE + -

120 MASTER PLAN

121 MASTER PLAN

122 MASTER PLAN

123 MASTER PLAN ZONES AVEC LEURS SURFACES PROGRAMMES

124 MASTER PLAN AXONOMETERIE EXPLICATIVE

126 MASTER PLAN DETAILS : PAVILLONS COUPE SUR TERRAIN

POLE SOCIOAGADIRCULTUREL

131 PROJET ARCHITECTURAL PLAN DESITUATIONMASSE DU PROJET SUR LE MASTER PLAN

132 SCHEMA DE GENESE

133 PROGRAMME PROJET

134

135

138 PLANCHES

148 - The Identity of the City - Ali Madanipour - Contrôler l’image de la ville - Clément Orillard - L’image de la cité – Kevin Lynch - LIEUX DE VILLE ET IDENTITÉ Perspectives en sociolinguistique urbaine Volume 1 – Thierry Bulot - Guide de l’architecture moderne a Paris – Hervé Martin - Le Paris d’Haussmann – Patrice de Moncan - Yes is more – Jean Jacobs - New York delire – Rem Koolhass - New York form the air : a Story of architecture – John Tauranac - Agadir, la ville Impassible – Hassan Wahbi - Patrimoine et modernité – Dominique Poulot - les memoires d’Agadir au 20eme siecle – Kikr Abdallah, Yazza Jafi - Agadir de la ville meurtrie a la ville inteligente – Imane Essaid El Faydi - Reconstruction apres catastrophe naturelle : Cas d’Agadir – Meryem Ajas sam 2014 - Le renouvellement urbain : Cas de la ville Agadir – Hannane Anaflous 2011 - L’identité urbaine et les batiments iconique – Abdellah Afrad 2011 - Patrimoine culture et identité – Sabile Sarah 2013 MemoiresOuvrages : BIBLIOGRAPHIE

149

150 IDENTITE DES VILLES VILLE AUX IDENTITES CAS - AGADIRSalma IDRISSI HASSANI Sous la direction de : Mr. Tarik ZOUBDI Université International de Rabat - Ecole d’Architecture de Rabat Projet de fin d’etude 2021 . 2022

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