MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE U N I V E R S I T E DE C A R T H A G E ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME
MEMOIRE D’ARCHITECTURE
« La rue architecturale »
Présenté par : Chirchi Sami Directeur de Mémoire : Dérbel Hédi
Remerciements Cet ouvrage intitulé « La rue architecturale » est le fruit de cinq années d’études au sein de l’école nationale
d’architecture
et
d’urbanisme.
En
préambule, je tiens à remercier tous les enseignants qui ont contribué à ma formation et je leur présente mon respect et ma gratitude. J’adresse mes remerciements les plus sincères à mon directeur de mémoire Monsieur Dérbel Hédi pour le temps qu’il a consacré pour m’encadrer et m’orienter et pour la transmission du savoir-faire et le savoir être. Je serai éternellement reconnaissant pour ses efforts fournis et sa patience pendant toute la période de recherche de ce mémoire. Enfin, je remercie infiniment mes chers parents qui ont été toujours à mes côtés pour m’encourager et me soutenir.
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Introduction au sujet
Sommaire Remerciements……………………………………………………………………………………………………………..........2 Sommaire……………………………………………………………………………………………………………...................3 Chapitre 1: Introduction au sujet ….……..….………………………………………………………………………….4 I-1 Introduction générale.….…………………………….……………………………………………………………………5 I-2 Problématique………………………………………….………………………………………………………………………7 I-3 La méthodologie…………………………….………………………………………………………………………………..8 I-4 La carte mentale………………………………………….…………………………………………………………………11 Chapitre 2 : De la rue urbaine à la rue architecturale……….….…………..……………………………….12 II-1 La rue en tant qu’espace public. ……………………….……..…….…………………………………………….13 II-2 Les caractéristiques de la rue ……………………….……………………………..….……………..…………….14 II-3 Les extensions de la rue……………….……….……………………………..….…………………………………...17 II-4 La rue urbatecturale……………………….…….………………………..….………………………….……..………19 II-5 Retracer les limites intérieurs/ extérieurs……….….…………………………………………..….….……..21 II-6 L’espace public, un élément de conception architecturale.….……….……………...………………22 Chapitre 3 : Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée ………….……..29 III-1 La Médina : Une ville architecturée …..…………………….………..………………………………………30 III-2 La ville coloniale ….………………………….……..……………………………………………………….…………37 Chapitre 4 : Le lac III, Une extension urbatecturale…..…………………….……..………...…..….………47 IV-1 Le contexte général : la ville de Tunis…………………..………………….………………....…….………49 IV-2 Le contexte intermédiaire : Le lac 3…………….……………………….………….……….….…….………54 IV-3 Le contexte spécifique : Le terrain d’intervention ………..………..………………….....….………63 Chapitre 5 : La rue vécue……………………………………………………………….………………….......….………65 V-1 Introduction…………………….……………..………………………….……….…………………….......….………67 V-2 La production de l’espace ………………..……………….……….…………………………….......….………67 V-3 Les pratiques urbaines et les comportements citadins à la ville de Tunis ……....….………68 V-4 A la recherche d’une spatialité augmentée ….….……….……………….......................….………71 V-5 Un programme polyfonctionnel ….….……….………………………………..........................….………71 V-6 L’organigramme fonctionnel ……….………………………….……………..….......................….………79 V-7 Le tableau des surfaces ……….………………………….………………………..…....................….………80 Chapitre 6 : La rue conçue…………………………………......................................................…..………83 VI-1 Les éléments de réflexion du projet …………........................................................…..………84 VI-2 Le parti architectural ................................………..……………………………………….…..…..………92 VI-3 Genèse du projet ................................…….…….………………………………………….…..…..………93
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Introduction au sujet
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Introduction au sujet
I-1 Introduction générale : La rue est un élément fondateur et fondamental de la ville. C’est le lien effectué entre les différentes parcelles de la ville. Mais elle est aussi le lieu de la vie urbaine où se déroulent plusieurs activités sociales, politiques, commerciales, culturelles, etc. En tant qu’un organisme urbain indispensable pour le développement des villes, la rue se représente à différentes échelles hiérarchiques selon l’importance de ses dimensions et de ses fonctions : Boulevard, avenue, rue, ruelle, impasse… L’architecte-urbaniste Christian Portzompark a introduit la rue traditionnelle dans son projet des immeubles résidentiels « les hautes formes » à Paris en tant qu’un élément de conception de son ilot ouvert. En traversant l’ilot, la rue devient un lieu urbain intime et commun à la fois. Un espace intermédiaire s’ajoute entre la rue urbaine et l’édifice architectural en créant une hiérarchisation entre espaces publics, semi-publics et privés. C’est une conception à une échelle entre deux. (Urbanisme et architecture) A une échelle plus réduite, Le Corbusier a intégré une nouvelle forme de rue dans son immeuble « la cité radieuse » à Marseille : la rue marchande. Conçue comme un lieu d’échange commercial et d’interaction sociale entre les habitants de cet immeuble, la rue marchande est une rue semi-publique qui fait partie du système des sept voies inventé par Le Corbusier afin d’organiser les espaces de circulation dans la ville et en architecture. Théoriquement, cette rue est liée aux voies urbaines de la ville .Mais, spatialement elle est détachée de son contexte urbain vu qu’elle se situe au troisième étage de l’unité d’habitation. Cette nouvelle configuration de l’immeuble est le résultat des recherches de Le Corbusier et des architectes constructivistes russes qui ont essayé de donner des solutions face à la dégradation de la valeur de la rue. « La ville fut conçue comme une unité de l'architecture et l'urbanisme. Dès lors, un nouveau statut est trouvé à la rue et à la place. Il ( Le Corbusier) a tenté de restituer à celles-ci, et dans une meilleure expression, leur état et leur fonction de lieux de rencontre. "Les constructivistes russes" avaient, peu avant les propositions corbuséennes, puis parallèlement à celles-ci, replacé la rue, et son corollaire la place, comme lieu essentiel de la vie urbaine, lieu favorable à une socialisation. Les recherches se sont opérées dans l'organisation d'un nouveau type de logement, pensé d'une manière globale et réintroduisant la rue à l'intérieur de l'immeuble. » Marie José LEMENT, L’architecture fonctionnelle, p.84
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Introduction au sujet Alors les architectes russes et Le Corbusier cherchaient à ramener la dimension sociale de la rue urbaine dans le logement collectif. La rue devient alors une composante de conception architecturale qui favorise l’interaction sociale, l’échange et le partage.
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Introduction au sujet
I-2 Problématique : La rue est un vide urbain qui entoure les bâtiments de la ville. Donc on constate que le rapport entre le vide et le plein est un rapport de juxtaposition. Mais est-il le seul rapport que peut établir la rue avec l’édifice ? La remise en question de cette relation « rue-édifice » s’est posée lorsque j’ai été en train d’analyser les rues de la ville de Tunis dans le cadre d’une analyse urbaine au sein de notre atelier : J’ai remarqué que l’immeuble « Le colisée », situé à la croisée de trois rues dont l’avenue Habib Bourguiba est la principale, est percé au niveau du rez-de-chaussée par des passages publics qui effectuent la liaison entre les différentes rues environnantes. J’ai voulu alors comprendre la nature de cet espace : S’agit-il d’une rue qui traverse l’édifice en continuité avec les autres rues publiques environnantes ? Dans ce cas la relation entre le bâtiment et la rue n’est plus une relation de juxtaposition, mais elle devient une relation d’interpénétration entre deux espaces de nature différente : la rue urbaine et l’édifice architectural dont la fusion forme la rue architecturale. Peut-on définir la rue architecturale en tant qu’un espace urbain ou un espace architectural ? Est-ce qu’il peut y avoir des espaces qui peuvent être des espaces architecturaux et des espaces urbains en même temps ? Comment appelle-on ce concept alors ? En général, la rue est un espace public ouvert pour tout le monde limitée par les bâtiments qui protègent la sphère publique. Entre l’urbain ouvert et l’architecture cloisonnée, peut-on considérer la rue architecturale comme une rue privée ? La façade représente le seuil qui sépare l’intérieur (le bâtiment) de l’extérieur (la rue). Est-ce qu’on peut considérer la rue architecturale comme un intérieur extériorisé ? La ville de Tunis va être un laboratoire de recherche pour analyser les espaces urbains et les espaces architecturales, étudier la relation entre les deux et détecter les espaces qui fusionnent les deux doctrines. La rue architecturale constitue un espace qui permet une sorte d’ouverture de l’édifice en créant un dialogue avec son environnement urbain. Dans ce contexte, le lac III va représenter l’extension qui va ouvrir la ville de Tunis sur son lac, mais aussi le support d’application de concept de l’ouverture de l’architecture sur la ville. Quel sera alors le vécu convenable à cet espace urbain et architectural .Et quel sera le projet approprié qui matérialise et développe le concept de la rue architecturale ?
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Introduction au sujet
I-3 La méthodologie I-3.1 Un processus créatif : Afin de pouvoir répondre à la problématique posée, j’ai opté à suivre la gymnastique que fait le cerveau pour créer les idées et qui est basée sur les 3C:
I-3.1.1 La création : avec des jeux de stimulation de la subconscience, comme le brainstorming qui a pour but d’élargir le champ de recherche en collectant plusieurs mots de nos amis, de nos collègues... à propos du sujet. Et faire des connexions à partir de ces mots d’une façon aléatoire.
Le Brainstorming
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Introduction au sujet I-3.1.2 La conception :
Il s’agit d’analyser et de sélectionner d’une manière logique les connexions effectuées dans la phase de création.
I-3.1.3 La composition : C’est l’aspect technique de la méthode qui sert à organiser les connexions et les classifier pour les injecter ensuite dans le sujet afin de mieux le développer, enrichir les connaissances et créer son propre modèle de recherche adapté au sujet abordé. (L’auto-modélisation)
Exemples de connexions retenues
I-3.2 La décomposition du projet : Afin de faciliter le travail, le projet est décortiqué en des sous projets :
Projetsujet
Projetsite
PROJET
Projetprogramme
Projetobjet
Projetreprésentation
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Introduction au sujet
I-3.3 La démarche : La démarche se développe en six chapitres : Le premier chapitre représente une introduction au sujet qui comporte une introduction générale, la problématique et la méthodologie. Le deuxième chapitre est consacré pour la recherche des caractéristiques de la rue urbaine et la notion de la rue dans des différentes échelles (de l’échelle urbaine à l’échelle de l’architecture) et la notion du seuil en architecture qui se pose comme un élément de séparation et de liaison entre l’intérieur et l’extérieur. Le troisième chapitre constitue une phase de recherche action, qui est basée sur l’enquête sur terrain. Donc, j’ai choisi le cas de la ville de Tunis comme un exemple d’étude pour analyser les rues de la médina et de la ville coloniale ainsi que les relations qu’ils établissent avec le bâtiment et les limites entre la rue (urbain) et l’édifice (architectural). Le quatrième chapitre, il s’agit d’une étude sur le cadre d’intervention générale, intermédiaire et spécifique du terrain d’intervention qui est situé au lac III. Dans un premier temps, on va présenter la proposition de l’aménagement urbain du lac III proposée par l’atelier du Lyon. Dans un deuxième temps, on va présenter la proposition de l’atelier comme une alternative. Le cinquième chapitre, à partir du vécu des rues de Tunis, j’ai dégagé les activités et les comportements des citadins tunisiens afin de produire une spatialité adéquate aux différentes activités détectées. Finalement, à travers les concepts développés dans les chapitres précédents, on va dégager les éléments de réflexion du projet qui sera une concrétisation du concept principal : « la rue architecturale ».Et pour clôturer, la genèse du projet sera développée sous forme d’une succession d’idée.
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Introduction au sujet
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De la rue urbaine Ă la rue architecturale
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-1 La rue en tant qu’espace public : II-1.1 Qu’est-ce que l’espace public : C’est l’ensemble des lieux non bâtis qui appartiennent à la ville. C’est un espace ouvert et accessible pour tout le monde. Il est révélateur de fait urbain et social. Il est à la fois un espace de circulation de distribution et il constitue aussi un espace de rencontre
support
d’activités
sociales,
politiques et culturelles. « La ville, par ses espaces publics, offre le cadre et les fondements de l’urbanité, de la civilité, de la citoyenneté, de l’ouverture, de la liberté.» Yves Grafemyer. Ce terme est utilisé pour distinguer des lieux à caractère non bâti et qui correspond d’une part au réseau viaire (rues, places, avenues), et d’autre part aux espaces verts. Il est le vide qui relie le plein. Un vide plein de sens et de variétés. Figure 1 : La rue, l’espace du public II-1.2 La rue : du lien au lieu La rue est un organisme essentielle pour le développement des villes. C’est un vide urbain limité par les façades des bâtiments. Elle assure la continuité spatiale du tissu urbain et elle met en relation les différentes activités urbaines. Elle est à la fois un lien qui relie les différentes entités qui composent la ville et un lieu de vie et d’urbanité. Figure 2 : La rue, espace de transition et liaison
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-2 Les caractéristiques de la rue : II-2.1 Vide structurant : Les
façades
des
bâtiments
s’organisent
généralement perpendiculairement à la rue. C’est le vide qui structure le plein. édifices
sont
généralement
Les orientés
perpendiculairement aux tracés des rues et les formes des parcelles. A partir de cet espace non bâti on construit le bâti qui sera le plein perçu à partir de ce vide urbain qui assure l’organisation de la ville et définit les parcours. L’organisation de l’implantation des bâtiments par rapport à la rue permet de créer un ensemble
cohérent
au
niveau
Figure 3 : un vide urbain structurant
des
constructions et aussi au niveau du caractère de la parcelle. « La relation rue/parcelle structure le bâti. La parcelle n’est plus un lot à bâtir indifférent mais une unité de sol urbain orientée à partir de la rue. Les constructions peuvent être à l’alignement ou en retrait, mitoyennes ou isolées, hautes ou basses mais elles se référent toujours à la rue. Cette soumission à l’espace public a deux conséquences : -Elle permet la solidarité des bâtiments même si ceux-ci appartiennent à des époques ou à des types différents. -Elle entraine des caractères différenciés communs aux différentes parcelles bâties. Ces
deux
qualités
assurent
le
‘’fonctionnement’’ du tissu, le jeu entre la permanence et le changement, la capacité de se renouveler sans mettre en cause l’unité. »
Figure 4 : Barcelone : L’orientation de la parcelle selon les tracés véhiculaires
Philippe PANERAI, Analyse urbaine p :85
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-2.2 Transition/ distribution : Elle servit depuis l’antiquité comme un espace de circulation qui desserve le déplacement et la transition des flux véhiculaires et piétons. La rue assure aussi la distribution en donnant accès semi-direct aux logements et un accès direct aux lieux d’échanges (boutiques, restaurant…).
II-2.3 Mobile- Immobile : La rue s’articule entre le parcours et le
Figure 5 : La circulation des flux véhiculaires et piétons
séjour, entre la circulation et le bâti. Elle est le produit d’une tension-union entre le mobile et l’immobile : Parfois on se déplace dans les rues et on se déambule, on bouge pour aller d’une zone à une autre, pour effectuer un échange commercial ou pour se promener entre les éléments statiques (le bâtie) …Et parfois on s’arrête pour prendre une pause, se divertir, rencontrer, échanger, habiter et travailler.
Figure 6 : La rue en mouvement
II-2.4 Un lieu de sociabilité : « La rue est le cordon ombilical qui relie l'individu à la société. » Victor Hugo La rue est un lieu de pluriactivités qui favorise l’interaction sociale entre les différents individus de la société. Il est un espace de rencontres, de partage et d’échange commercial et socioculturel. Il représente aussi un lieu d’urbanité où la société se (re-)pesne et se (re-)découvre à travers les pratiques sociales.
Figure 7 : La rue, un lieu de vie
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-2.5 Sphère privée et espace publique : La rue est considérée souvent comme l’espace public qui entoure et délimite l’espace privé. La rue représente l’espace du collectif. Cette notion signifie l’absence d’interface entre l’univers privé et l’univers public et la négation de l’intérêt de se tempérer l’un par l’autre. Ainsi les deux univers se rapprochent pour créer une interaction et une symbiose. Par conséquent, l’univers privé peut s’étaler dans la rue à travers l’extension d’une terrasse d’un restaurant, ou d’une aire de jeux pour les enfants, l’extension d’un logement par l’investissement privé. Cette articulation privépublic enrichie alors la qualité spatiale de la rue qui améliore à son tour la vie dans la ville. Figure 8 : La rue -café II-2.6 La rue est-elle toujours horizontale ? Généralement la rue est une pièce urbaine horizontale. Mais parfois elle s’incline pour devenir
une
rue-rampe
en
suivant
la
topographie du sol. On cite comme exemple les ruelles de Sidi Bou Saïd qui forment une rampe urbaine de promenade dans la ville-montagne. On trouve aussi la rue-escalier qui est un autre type de rue inclinée qui s’est bien développée surtout en Alger.
Figure 9 : La rue -rampe
Figure 10 : La rue -escalier
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-2.7 La polyvalence : La rue est un espace polyvalent capable à s’adapter à plusieurs activités :
Espace de rencontres Espace de manifestations
Espace de loisirs
Espace de circulation
Espace de festivité
Figure 11 : La polyvalence des activités
Conclusion : La rue joue un rôle structurel du tissu urbain, et favorise le mouvement et la transition d’un espace à un autre et elle est l’espace de plusieurs activités qui dynamisent la vie urbaine. C’est un espace polymorphique et polysémique. Selon Kevin Lynch le croisement de plusieurs rues est l’une des caractéristiques de la place publique.
II-3 Les extensions de la rue : Lorsqu’ une rue s’élargit ou elle se croise avec une ou plusieurs rues, il peut y avoir la naissance
d’un
nouveau
type
d’espace
public qui est la place public et le jardin public. Ces deux espaces on peut les considérer comme une extension de la rue. Figure 12 : L’extension de la rue
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-3.1 La place publique : La place publique s’est développée à travers l’histoire en Europe depuis l’agora grecque, le forum romain et les places civiques de la ville médiévale. La place publique existe jusqu’ à nos jours dans les villes sous des différents formes et usages.
Figure 13 : Le forum romain
Figure 14 : La place médiévale
Elle constitue un élément important de l’espace public. C’est une scène urbaine pour la représentation collective de la société. Elle est le support de manifestations politiques culturelles et artistiques. Un espace de communication de rassemblement et d’échange social et commercial.
Figure 15 : Espace de promenade
Figure 16 : Espace d’interaction sociale
Figure 17 : Espace de performances artistiques
Conclusion : La place publique est un vide rempli de vie urbaine. Elle joue le rôle d’une plateforme de pratiques urbaines. Lorsque ce vide est recouvert par l’élément végétal on parle alors d’espace paysager : le jardin !
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-3.2 Le jardin public: Les espaces verts urbains représentent aujourd’hui les poumons de la ville. Les jardins publics reproduisent de l’air pur dans les villes ce qui agit positivement sur la santé des citadins et elles offrent aussi un bénéfice psychique par le confort visuel. Ils sont aussi des espaces de détente, de contemplation, de loisirs, de promenade et de rencontres qui participent à l’animation de la vie urbaine. Il y a plusieurs types de jardins publics qui varient en
Figure 18 : Le jardin, espace de détente
fonction de son échelle : square-parc-jardin. De nombreux éléments constitutifs qui participent à la composition des jardins publics tel que le mobilier urbain, bassins et jet d’eau, des kiosques de détente, des allés plantés, des parcours aménagés… Conclusion : Nos villes aujourd’hui souffrent d’un manque aux espaces verts qui sont en train de diminuer au profit de la surface bâtie. C’est pourquoi on a commencé à penser à intégrer l’espace vert dans les nouvelles constructions. Figure 19 : Parcours ombré d’un jardin public II-4 La rue urbatecturale: En 1960, Bruno ZEVI a inventé le concept de l’urbatcture dont il a mentionné dans son livre le langage moderne de l’architecture. Il s’agit d’un principe qui fusionne l’architecture et l’urbanisme qui dépasse l’édifice pour inclure son intégration dans la ville. Cette fusion estompe les limites entre l’intérieur et l’extérieur, le public et le privé et entre l’architecture et l’urbanisme. Il dit alors : « Ce principe va au-delà de l’édifice et concerne son insertion dans la ville. Quand on a fractionné le volume en différents plans, puisqu’on les a assemblés de façon quadridimensionnelle, les façades des édifices disparaissent ; toute distinction entre espace
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De la rue urbaine à la rue architecturale
intérieur et espace extérieur est annulé, de même qu’entre architecture et urbanisme. De cette fusion entre l’édifice et la ville naît l’urbatecture. » Exemple de projets urbatecturales : Les Hautes-Formes Paris, Christian de Portzamparc :
Dans le cadre de réhabilitation des parcelles insalubres d’un quartier à Paris, un concours a été lancé pour de créer plus de 16 000 logements et 150 000 m² d’activités économiques. Christian de Portzamparc a proposé huit immeubles à hauteurs variés qui s’articulent autour d’une placette centrale qui, avec la rue qui pénètre l’îlot, favorisent la marche et la circulation des piétons de l’air et la pénétration de la lumière.
Figure 20 : Hautes-formes Paris.
C’est l’un de ses premiers projets où il a essayé de concrétiser spatialement le concept de l’ilot ouvert qui découle de son interprétation de la rue. Il la considère comme une forme simple universelle qui a un avenir mais il faut la (re-)penser pour qu’elle soit plus ouverte, aérée et pour qu’elle ne soit pas un vide vide de sens pour les citadins. Il s’agit de recréer un espace urbain constitué de « lieux urbains intimes et commun à la fois »(Portzamparc). La rue, la placette, les galeries permettent aux habitants de circuler, se promener, se rencontrer, de jouer (pour les enfants) et se détendre. C’est un ensemble de vide plein de vécu d’ambiances et d’intimité contrairement aux espaces publics surdimensionnés et à la rue route où on se sent écrasé par l’espace.
Figure 21 : Démonstration de concept de l’ilot ouvert
La rue urbatecturale La placette
Figure 22 : La place et la rue un élément de composition de l’ilot ouvert.
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-5 Retracer les limites intérieurs/ extérieurs : II-5.1 La notion du seuil en architecture : Il représente le franchissement d’une limite à travers une ouverture. Il s’agit d’un élément de séparation mais il permet de créer une continuité spatiale entre deux univers. D’après Patrick Mestelan le seuil est «... est issue de la conjonction entre la limite et le parcours, l’ouverture est un seuil, qui réclame une "épaisseur». Il est un espace qui lie deux espaces différents. Il évoque et engendre des pratiques et des usages divers aux significations multiples. » L’ordre et la règle, p252.
Le seuil divise et relie l’intérieur et l’extérieur, le privé
et
le
public,
l’architecture et l’urbain. La porte de la maison constitue l’exemple parfait qui définit cette notion qui sépare radicalement
un
univers
intime (la maison) et un univers commun (la rue). Figure 23 : Le seuil entre séparation et jonction II-5.2
Intérioriser l’extérieur :
Le prolongement de la toiture à l’extérieur de mur évoque la naissance d’un espace ouvert couvert qui peut devenir un espace de refuge et dégage une certaine intimité à l’extérieur d’où la sensation d’être à l’intérieur dans un espace extérieur. Le patio est considéré comme un extérieur intériorisé qui équipe la maison médinale introvertie avec des éléments de la nature (le ciel, la lumière, l’air, la végétation, l’eau).
Figure 24 : Patio Dar Bach Hamba
Figure 25 : Sbat abritant un café
Figure 26 : Extension de la toiture
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-5.3 Extérioriser l’intérieur : la suppression du mur et l’intégration de la nature : Le mur constitue le seuil qui sépare l’intérieur de l’extérieur. La suppression de ce dernier permet de faire dialoguer l’intérieur avec son environnement extérieur. C’est le cas de Fransworth house de Mies Van Der Rohe le parallélépipède transparent dont l’intérieur se fusionne dans le paysage environnant stimulant une sensation d’extériorité dans un espace intérieur. L’homme n’est pas différent de la nature, il en fait
Figure 27 : Fransworth house
partie. Certains architectes ont utilisé la nature comme une source d’inspiration et une matière de construction pour enrichir la qualité spatiale de l’espace intérieur et créer un effet d’extériorité afin de créer une interaction entre intérieur et extérieur. Citons l’exemple de Frank Lloyd Wright qui s’inspire de la nature pour faire son architecture organique et offrir à ses espaces une sensation d’intériorité mêlé d’extériorité. Dans la maison sur la cascade par exemple, il a introduit des murs en pierre, un mobilier en bois et un rappel, à travers des plantes
Figure 28 : La maison sur la cascade d’intérieur, de la végétation qui entoure la maison aperçue par les grandes baies vitrées et il a créé des terrasses en porte à faux afin de renforcer la relation entre le bâtiment et son environnement. II-6 L’espace public, un élément de conception architecturale: C’est le fait de concevoir une architecture qui s’inspire des éléments constituants l’espace public pour créer une architecture en relation avec son contexte urbain et social. C’est une sorte de réintégration de la ville avec l’architecture. II-6.1 La rue architecturale : Le concept de la rue architecturale est né lors d’une observation de l’immeuble le colisée à Tunis dont le Rez-de-chaussée contient des couloirs qui sont à la fois des espaces de liaison et de transition entre les rues qui entourent le bâtiment.
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De la rue urbaine à la rue architecturale
Lorsqu’on accède au bâtiment par ses percées, on se demande si l’architecture s’éclate et s’ouvre sur l’urbanisme pour avoir un couloir urbain ou bien si l’urbanisme s’étale dans l’architecture pour avoir une autre forme de rue qui pénètre le bâtiment architectural. Cette ouverture de l’architecture sur l’environnement urbain a permet de ramener la dynamique et le mouvement et même les activités de la rue (Salle de cinéma, boutiques commerciales, café)
Figure 29 : Plan de l’immeuble le colisée
au sein de l’immeuble à travers ses percées en créant ainsi une continuité entre l’urbain et l’architecture, et donc le prolongement d’un élément urbain (la rue) dans le bâtiment d’où se crée un espace qui est à la fois de caractère architectural et urbain que j’ai nommé la rue architecturale. L’idée de concevoir une architecture qui s’inspire d’un élément urbain a été réalisée par Le Corbusier dans son projet l’unité d’habitation à Marseille où il a intégré la rue comme un élément qui génère une sociabilité et encourage l’interaction
sociale
dans
un
immeuble
d’habitation. Bruno ZEVI en parle dans son livre apprendre à voir l’architecture : « Les rues aussi doivent être réintégrées.
Dans
l’unité
d’habitation
de
Marseille, à mi-hauteur, Le Corbusier a établi une série de magasins et réintégré ainsi l’activité commerciale dans le lieu de résidence ; il a appelé « rues » ces couloirs, véritables rues intérieurs. »
Bruno ZEVI, le langage moderne
Figure 30 : La rue marchande de l’unité d’habitation
de l’architecture.p70.
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De la rue urbaine à la rue architecturale
La particularité de ce projet c’est qu’il regroupe à la fois des logements et des espaces en communs (des boutiques, des équipements sportifs, médicaux et scolaires, ainsi qu’un hôtel de 21 chambres). Il voulait amener l’espace public dans un immeuble d’habitation pour dynamiser le projet et créer une ville dans la ville. Le Corbusier a cherché à mettre en valeur la vie sociale au sein de son projet en créant une rue marchande ouverte au public et tout au long de laquelle se trouve des vitrines des espaces commerciaux (Pâtisserie, librairie spécialisée, restaurant, hôtel…) et il a aussi installé des bancs pour la rencontre, l’échange et le partage entre les habitants. 1-Rue marchande 2-Théâtre de plein air 3- Gymnase 4- Solarium des adultes 5- Crèche et garderie 6- Pataugeoire, solarium et jeux d’enfants Figure 31 : Façade ouest de l’unité d’habitation Le Corbusier n’était pas le seul à l’époque qui a pensé à s’inspirer de l’espace urbain pour concevoir un projet architectural, mais on trouve aussi José-Luis SERT qui a conçu une école de beaux-arts De Besançon dont le parti architectural est la rue et les patios. « Les plans offrent une lecture claire de l’organisation générale de l’école. L’agencement des quatre fonctions demandées par le programme –les fonctions pédagogiques, administratives, culturelles et l’habiter- se réalise par l’utilisation d’un système urbanistique ‘’ traditionnel‘’, dans lequel la ‘’rue’’ et ‘’la place‘’ sont les éléments de structuration de l’ensemble. Aussi toutes les fonctions ‘’administratives ‘’, ‘’culturelles’’ et ‘’l’habiter‘’ se regroupent dans la partie publique, autour d’une cour principale. Toutes les fonctions de ‘’travail’’ (enseignement et ateliers de production) s’organisent le ‘’ long‘’ d’une rue intérieure et autour de neuf courettes, dont trois sont intérieurs et six extérieurs. »
Figure 32 :Ecole de beaux-arts de Bençan
Marie José LEMENT, l’architecture fonctionnelle p76
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-6.2 Le patio : Une métaphore architecturale de la place publique Si la place publique est un vide commun public dans le tissu de la ville, le patio est un vide commun privé dans le bâtiment. On peut même le considérer comme la métaphore de la place publique en architecture parce qu’ils ont beaucoup de point en commun : Un vide autour duquel s’organise le plein, un espace générateur d’interaction sociale, espace de loisirs et de fêtes,de détente. II-6.2.1 Le rôle organisationnel : Toutes les chambres s’organisent autour du patio. Il assure la communication entre les différentes pièces de la maison qui sont bordées souvent par une galerie. Cette dernière est un espace couvert ouvert qui assure la transition entre les chambres et le patio. Figure 33 : Plan Dar Othman II-6.2.2 Le rôle social : Le patio dans la maison médinale est un lieu de rassemblement de tous les membres de famille pour discuter, papoter, partager les connaissances et développer le lien familial. Cet espace central est aussi un lieu de festivité où on célèbre les cérémonies familiales et les fêtes religieuses et on pratique les rituels de ces manifestations. Il servait aussi d’un espace de ménages et des activités artisanales pour les femmes. Le patio constituait aussi une aire de jeux pour les envants où ils peuvent jouer librement en toute sécurité sous
Figure 34 : La vie dans le patio
les yeux de leurs mères.
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-6.2.3 Le patio de la mosquée : Une place publique : La mosquée en arabe est jâmiî ( )الجامعc’està-dire qui fait réunir, donc d’après son nom la mosquée est un lieu de réunion et de communication.
Cette
appelation
est
importante pour mettre en évidence le caractère particulier qu’avait la mosquée aux premiers
temps
de
l’islam.Le
premier
mosquée dans l’islam était la demeure de prophète. Le prophète a résérvé une grande place dans sa maison de Médine afin d’avoir un espace permettant la pratique du culte pour lui et ses compagnons. Figure 35 : Plan de la demeure du prophète Cette place était aussi un espace de réunion,un centre d’accueil en exil servant d’abri pour tout le monde et même les non-musulmans et toutes sortes de conversations étaient promises. Il était souvent encombré de voyageurs, de mendiants et de sans-abri. C’était un espace où s’installaient les marchands. Il était un vrai lieu de vie publique où on mangeait, dormait et on y discutait des affaires sociales,politiques et religieuses. Donc ce patio fonctionnait comme une vrai place publique architecturée. II-6.3 Le jardin en architecture : II-6.3 L’architecture végétale iose L’architecture végétalisée reveint d’origine à l’antiquité où elle est apparue avec les jardins suspendus de Babylone. L’intégration de l’élèment végétal en architecture devient aujourd’hui une pratique très pertinente. Le manque d’espace vert dans la ville a encouragé les architectes à intégrer l’espace vert dans les bâtiments. Autre que son rôle ésthétitque, la présence de la végétation dans la ville et en architecture a beaucoup d’effets positifs sur l’environnement et sur le
Figure 36 : Naman Spa / MIA Design Studio
confort et sur la qualité spatiale.
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De la rue urbaine à la rue architecturale
II-6.3.1 Le jardin vert’ical Le jardin vert’ical est l’extension du jardin sur les murs des bâtiments. La façade végétalisée participe à l’esthétique de l’image du projet architecturale en lui donnant un aspect vivant et naturel et enrichit le paysage urbain. Le mur végétalisé protège l’intérieur des nuisances sonores de l’extérieur. Le projet Quai Branly conçu par Jean Nouvel se distingue par rapport aux bâtiments environnants par sa façade végétalisée.
Figure 37 : Musée du Quai Branly
II-6.3.2 Le jardin suspendu Le jardin suspendu sur la terrasse permet d’avoir un espace vert qui profite d’une vue panoramique sur la ville. Elle joue un rôle d’isolant thermique pour le toit. Cette idée a libéré le jardin du sol et l’a ramené sur les toitures du bâtiment ce qui a permi de créer des espaces publics en hauteur comme l’exemple des trois tours résidentielles à vietnam conçues par Vo Trong Nghia Architectes. La végétation envahit les façades
Figure 38 : Les trois tours de Ho Chi Minh City
du bâtiment du RDC à la toiture du dernier étage. L’idée c’est de créer des jardins ouverts au public sur les toitures des trois tours liées entre eux avec des parcours végétalisés offrant une promenade avec une vue panoramique sur la ville et la rivière de Saïgon. Le groupe des architectes déclare : «Alors que d’autres projets en développement accélèrent la perte de verdure dans la ville, le pont vert et la façade verte de ce projet sont considérés comme un dévouement au confort des habitants (de toute la ville)».
Figure 39 : Un parcours suspendu végétalisé des trois tours
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De la rue urbaine à la rue architecturale
Le végétal utilisé en tant que matériau de conception architecturale peut participer à créer une ambiance particulière à l'espace et intervenir sur sa perception et donc sur la stimulation de nos sens. Le jeu d'ombre et la lumière du feuilletage devient un élément d'animation spatiale en perpétuel mouvement. Entre le calme et le mouvement, l'opacité et la transparence, le temps et les saisons, le caractère évolutif et cyclique de la végétation offre de différentes spatialités dans un même espace et lui donne un caractère dynamique.
Figure 40 : L’effet d’ombre et de lumière des plans végétaux dans la construction
Conclusion : La rue est un espace polymorphique et polysémique. Vu la richesse de ses caractéristiques entre le privé et le public, le mobile et l’immobile, le lien et le lieu… les architectes ont repensé la rue urbaine à une échelle plus réduite en l’intégrant à l’intérieur de l’ilot et même dans les bâtiments. A l’échelle de l’architecture, on la considère en tant qu’un espace organisationnel mais aussi un vrai lieu de vie qui favorise l’interaction sociale. L’incorporation de la rue dans l’ilot et le bâtiment s’inscrit dans la théorie de l’urbatecture inventée par Bruno Zévi. Cette nouvelle configuration spatiale a redéfini les limites entre l’architecture et l’urbain en créant de nouveaux espaces intermédiaires qu’on peut les définir comme des espaces urbatecturaux. Synthèse : Pour mieux comprendre cette interpénétration entre l’espace public et l’architecture en général et entre la rue et l’édifice particulièrement, il faut passer à la phase de la rechercheaction basée sur l’enquête sur place en utilisant l’observation et la perception comme des outils d’analyse. Quel sera alors l’exemple adéquat à cette analyse ?
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-1 La Médina : Une ville architecturée III-1.1 Une ville à l’échelle de l’homme La médina de Tunis est une ville conçue pour le piéton qui permet la perception de l’espace à la vitesse de la marche. Lorsqu’on déambule ses ruelles étroites on se sent enveloppé par les murs des bâtiments dont la hauteur respecte l’échelle de l’homme et où la qualité de la lumière atténuée donne une ambiance intime et chaleureuse. La vitesse diminuée de la marche favorise l’interaction sociale et les rencontres entre les citadins. Elle permet aussi au piéton d’apprécier les détails architecturaux des parcours médinals où l’architecture se prolonge pour créer des espaces architecturés dans l’espace public qu’on appelle des espaces urbatecturaux. « La ville est essentiellement un espace cinétique. La vitesse de circulation détermine la séquence visuelle qui la rend lisible et significative. Une ville conçue à l’échelle du piéton doit présenter des séquences visuelles adaptées à son rythme de déplacement. De là découle un espace de mise en scène appropriée. Cette exigence de séquence visuelle a une incidence sur la façade des bâtiments. » Jeanne BRODY, La rue, p : 110
Figure 41 : L’échelle humaine à la ruelle
III-1.2 L’espace urbain : III-1.2.1 Les ruelles : Les ruelles sont considérées le seul espace urbain à la Médina où se déroulent toutes les pratiques et les activités urbaines. Figure42 : Vue aérienne de la Médina de Tunis
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-1.2.2 Les ambiances : Elles sont étroites et sinueuses et représentent des parcours avec une multitude de perspectives et des vues immédiates et instantanées. Cette étroitesse permet de réduire la pénétration du soleil et de bénéficier d’une lumière douce. Les rues de la Médina sont des rues calmes et non bruyantes grâce à l’absence des véhicules. Elles constituent donc des parcours de promenade urbaine.
Figure43 : Le jeu d’ombre et de lumière dans la ruelle.
III-1.2.3 La hiérarchie : Les ruelles sont hiérarchisées selon leur degré d’intimité: -Deux axes principaux qui se croisent au milieu avec la mosquée Zitouna (caractère public) -Les ruelles principales qui ont pour rôle de lier les quartiers (caractère public) -Les ruelles secondaires qui structurent les quartiers appelées « Derb » considérées comme des ruelle closes. Ce dernier est un espace de transit qui donne accès aux maisons. Outre d’avoir une fonction distributive au niveau du maillage urbain, il représente un prolongement de la maison, il joue le rôle d’un véritable filtre avant d’arriver à l’intérieur des lieux domestiques. (Caractère semi-public) -Les impasses sont des ruelles ouvertes d’un seul côté qui desservent les demeures médinales. (Caractère semi-privé)
Figure44 : La structure viaire de la médina
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-1.2.4 La nature à la ruelle : On remarque l’absence quasi-totale de la végétation et de l’eau dans les ruelles de la Médina. Le seul élément naturel présent est le ciel. En découvrant les parcours on observe des différents cadrages vers le ciel qui ressemblent parfois à des tableaux. Cette relation avec le ciel a un symbolique d’ordre religieux.
Figure45 : Le cadrage du ciel dans les ruelles III-1.3 L’organisation fonctionnelle : La médina est un quartier résidentiel mais il constitue aussi un secteur d’activités important, tel que : -Les bâtiments publics qui se concentrent du côté el kasba -Les lieux de prière dont la mosquée Zitouna est le plus important. -Les écoles publiques -Les souks qui représentent le lieu de travail de la médina
Figure46 : La répartition fonctionnelle
III-1.4 L’espace architectural : L’architecture médinale est une architecture introvertie qui tourne le dos à la rue et s’ouvre sur un espace central : le patio. A l’extérieur les façades sont sobres, souvent
aveugles
et
ne
contiennent
aucune
ornementation à l’exception de celle de la porte d’entrée. Nul indice du statut social des habitants.
Figure47 : L’espace central d’une maison médinale
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée III-1.4.1 La mosquée zitouna: Il occupe le centre de la médina autour duquel se développent les souks et les quartiers résidentiels. C’est un espace de réunion et symbole de l’union entre les musulmans. La cour de la mosquée est considérée un espace public de rencontres et d’interaction sociale à l’image de la place publique. Figure48 : Shan de la mosquée III-1.4.2 La relation entre la maison médinale et la ruelle : D’après une étude urbaine faite par Roberto Berardi, on distingue trois types de relations qui se manifestent entre la maison et la ruelle : 1ère relation : -La maison a un caractère très modeste, elle s’ouvre indirectement sur la rue à travers une skifa qui éloigne la vue au patio pour protéger l’intimité de l’intérieur de la maison.
ruelle
skifa
Figure49 : Maison à skifa 2ème relation : -La maison est constituée d’une driba qui s’ouvre directement sur la ruelle et elle est reliée au parcours par une skifa (un espace de transition plus ou moins long).
Figure50 : Maison à driba 3ème relation : -La maison est protégée par une série de maisons et on peut y accéder à travers un chemin fermé de l’extérieur par une porte (impasse).Dans ce type de relation on peut distinguer deux cas :
impasse skifa
1er cas : La maison s’ouvre sur l’impasse par une skifa. Figure51 : Maison à skifa qui s’ouvre sur impasse
33
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
driba
2ème cas : La maison s’ouvre sur par
une
skifa
skifa impasse
l’impasse
juxtaposée à une driba.
Figure52 : Maison à driba qui s’ouvre sur impasse On constate donc une série d’éloignement croissante réalisée à travers des éléments bien précis : 1-le mur/ 2-mur+skifa/ 3-mur+skifa+driba/ 4-mur+skifa+impasse / 5-mur+ skifa+ driba+ impasse. Ces éléments visent à séparer graduellement l’intérieur de l’extérieur, le privé du public, l’architectural de l’urbain. III-1.4.3 Le fondouk : Le fondouk est un terme d’origine grecque qui désigne un bâtiment possédant des diverses fonctions. C’est un lieu d’hébergement pour les voyageurs, une écurie, un entrepôt et un atelier pour les artisans. Le fondouk de forme carré ou rectangulaire est une disposition en série de cellules élémentaires
Figure53 : Plan schématique du Fondouk
agencées autour d’une cour centrale à ciel ouvert qui est souvent bordée de portiques. A l’image de la place dans la ville, la cour du fondouk constitue un espace organisationnel de distribution
et
de
connexion
entre
les
différentes entités. Il est aussi un lieu de rassemblement et d’échange social entre les voyageurs et les artisans.
Figure54 : La place du Fondouk
34
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée III-1.5 Relation homme-nature-architecture : Le patio de la maison constitue un dehors dans le dedans. Dans cet espace, nos sens sont stimulés par les éléments de la nature : on se trouve entouré par des plantes, on se sent la fraicheur de l’air, on écoute l’écoulement de l’eau dans la fontaine et on contemple le cadrage vers le ciel. Malgré cette ambiance intime de relaxation à l’extérieur privé, la présence de l’élément végétal et de l’eau reste très timide à la médina par rapport à sa présence dans la ville coloniale.
Figure55 : La présence du végétal, de l’eau et de la lumière naturelle dans le patio de dar ben Ammar à la médina
III-1.6 Les espaces urbatecturaux : Les ruelles sont considérés le seul espace public ouvert à la Médina. Ils représentent l’espace des hommes où ils passent toute leur journée. Donc, les ruelles ne sont pas seulement un espace de transition mais aussi un lieu de vie. Et comme le vécu se développe de la maison à la rue, l’architecture s’étale aussi dans l’espace public en formant des espaces à la fois architecturaux et urbains.
Figure56 : La vie urbaine à la ruelle
III-1.6.1 Le souk-enclos : Le « souk » est une rue commerciale constituée de cellules qui se font face sur les deux côtés tout le long d’un chemin. Il peut être couvert ou à ciel ouvert. Parfois on trouve un souk dont les rues intérieures se ferment avec des portes pendant la nuit et il se transforme ainsi à un bâtiment clos, et pendant la journée il reprend sa nature comme une rue commerçante. Comme l’exemple de Souk Chawachin.
Figure57 : La volumétrie du souk Chawachin
35
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
Cet espace est donc est un espace à la fois urbain et architectural. « Le souk contient des éléments forts de fermeture : son périmètre muré ; ses portes ; loin d’être projeté à l’infini, le souk est ouvert exclusivement à son intérieur. Nous pouvons l’assimiler à un enclos. » Mohamed Métlasi, Le signe de la Médina, p165
Figure58 : L’accès à souk Chawachin
III-1.6.2 L’extension de la cellule dans la ruelle commerciale : Les artisans s’approprient l’espace devant leurs boutiques par l’exposition de leurs produits sous une bâche de protection contre les intempéries et qui représente une délimitation immatérielle de l’espace. Cette extension des cellules commerciales dans la ruelle du souk crée un espace qui est en commun entre la rue et la boutique. Ce nouvel espace appartient alors à un espace architectural et urbain. Il est donc un espace urbatectural.
Figure59 : Un exemple l’extension de la cellule commerciale
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée III-1.6.3 Sbat : C’est un endroit couvert sous une chambre suspendue dans la rue qui appartient à une maison. Donc l’architecture s’étale dans la rue pour créer un espace urbatectural. La partie inférieure représente un passage couvert de la médina qui constitue un abri pour se protéger des intempéries et des effets nocifs du soleil. Il est aussi un espace de sociabilité où se rencontrent les habitants de la médina. C’est un dispositif qui enrichit les ruelles médinales en offrant un espace sombre bien ombré dans un parcours bien éclairé. La partie supérieure est une chambre qui bénéficie d’une ouverture où on peut voir l’extérieur sans être vu à l’intérieur à travers le moucharabieh.
Figure60 : Sbat : un espace de détente et de communication III-2 La ville coloniale : III-2.1 L’espace architectural : L’immeuble de rapport est un nouveau type de bâtiment apparu, à la naissance de la ville coloniale, suite à la confrontation entre des modèles européens empruntés et les réalités urbaines du contexte local. Il occupe la totalité de la parcelle qui est généralement rectangulaire ou carré. De 1890 à 1935, l’immeuble de rapport s’est largement développé à Tunis pour former une diversité des immeubles du plus modeste au plus prestigieux.
Figure61 : Immeuble de rapport à l’avenue Habib Bourguiba
37
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
On distingue une diversité de configuration spatiale : immeuble à passage médian et vestibule (lorsque l’ilot est profond on prévoit un passage couvert qui mène au fond), immeuble à cour et courettes, et à partir de 1930 les immeubles à garages, sans cours. Mais l’immeuble le plus dominant est l’immeuble à cours et à courettes appelées aussi des puits d’air. Il est constitué d’une cour qui sert à aérer et éclairer les chambres et les courettes servant à aérer et éclairer les pièces de service. (La cuisine- les salles d’eau). Le rez-de-chaussée est destiné aux boutiques commerciales, les cafés et les restaurants. Alors que les étages constituent ou bien de bureaux ou des appartements résidentiels. La conception des dimensions de la cour intérieure ne doit pas être inférieure au quart de la hauteur de construction, définit par son gabarit, sur la rue. Donc on trouve une mise en relation entre le contrôle de l’espace public et l’espace architectural privé.
Plan RDC Plan étages Figure62 : Plan d’un immeuble de rapport à Tunis III-2.2 La relation entre l’immeuble de rapport et la rue : L’accès se fait depuis la rue par une porte d’entrée ouverte sur un passage ou un vestibule qui fait la distribution des appartements du rez-de-chaussée et qui mène à la cage d’escalier qui se trouve en position centrale ou latérale.
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée III-2.3 L’espace urbain : III-2.3.1 Les rues : III-2.3.1.1 Les ambiances :
Les rues de la ville coloniale sont larges et forment de longues perspectives linéaires. Elles sont dominées par la voiture, le piéton se sent perturbé par l’interruption successive du trottoir par les voies véhiculaires et les lignes ferroviaires du métro. La ville est conçue donc à l’échelle de la voiture et l’échelle humaine est marginalisée.
Figure63 : L’occupation des chaussées par les piétons à cause de l’étroitesse des trottoirs III-2.3.1.2 La promenade urbaine à l’avenue Habib Bourguiba : L’avenue Habib Bourguiba présente une véritable balade pédestre avec ses larges trottoirs longeant sur les deux côtés animés par les vitrines des boutiques et les terrasses des cafés. Le terre-plein central, brodé de deux rangés d’arbres sur les deux côtés, offre aussi au piéton un parcours ombré pour se promener et marcher tranquillement dans la ville.
Figure64 : La promenade à l’avenue Tous ces éléments permettent de produire une ambiance qui favorise la marche comme l’a mentionné l’architecte Jan Gehl « La qualité du trajet entre cependant en ligne de compte. Si la surface est de bonne qualité et que le parcours est intéressant, on accepte souvent de marcher plus longtemps. Inversement, si le chemin est ennuyeux et que, de ce fait, il semble éreintant, le désir de marcher diminue considérablement. » Pour des villes à échelle humaine, Jan Gehl, p133.
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Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-2.3.2 Les places : III-2.3.2.1 Place Beb Bhar : C’est une place qui fait la liaison entre la médina et la ville coloniale. Cette place est connue par « la porte de France » qui est une porte urbaine qui appartenait à l’enceinte de la médina Elle encadre la vue sur l’avenue de France. Des jets d’eau sont placés au centre qui est mal proportionné par rapport à l’échelle de la place et de la ville.
Figure65 : Place Beb Bhar
III-2.3.2.2 Place de l’indépendance : Située entre l’avenue de France et l’avenue Habib Bourguiba, elle met en valeur deux bâtiments historiques importants : l’ambassade de France et la cathédrale saint-vincent-de-paul. La partie centrale est occupée par la statue d’Ibn Khaldoun entourée par un sol végétalisé. Cette place repousse les gens par cette occupation totale du centre et le manque d’aménagement urbain. Elle est donc une place déserte et délaissé. III-2.3.2.3 Place 14 Janvier : Au croisement de l’avenue Habib Bourguiba et
Figure66 : Place de l’indépendance
l’avenue Mohamed V se trouve la place 14 Janvier. C’est une grande fontaine surmontée d’une horloge obélisque de style moderne. La place constitue un espace de pause où on peut s’asseoir, prendre des photos et papoter entre amis. La forme circulaire et le centre occupé par la fontaine et la disposition convergente de l’assise ne favorisent pas la rencontre et l’interaction entre les différentes personnes assises qui se donnent les dos les uns aux autres.La place est totalement entourée par des voies véhiculaires ce qui donne une
Figure67 : Place 14 Janvier
ambiance très bruyante et gênante.
40
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée III-2.3.3 L’espace vert : On remarque un manque d’espace vert qui est éparpillé un peu partout sous formes des arbres qui se longent sur l’ensemble des avenues et des rues principales. Néanmoins, on trouve le jardin Habib Thameur qui représente le seul jardin présent dans la ville coloniale.
Figure68 : L’espace vert dans la ville coloniale
Le Jardin Habib Thameur C’est un jardin à la française qui est connue par sa division géométrique de l’espace vert. Le jardin est constitué de grandes allés pour se promener et le centre est occupé par une grande fontaine. Il est équipé de quelques banquettes classiques. Figure69 : Jardin Habib Thameur
III-2.4 Les espaces urbatecturaux : III-2.4.1 L’immeuble le colisée : A travers les percées ouvertes sur les trois rues
environnantes
(Avenue
Habib
Bourguiba, Avenue de Paris, Rue de Marseille) on a ramené la dynamique, le mouvement, les activités et le vécu urbain de la rue dans le bâtiment. Figure 70 : La façade principale de Le colisée
41
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
Une symbiose entre l’architecture et l’urbanisme est créé dans cet espace intérieur dans lequel se prolonge l’extérieur. La rue de prolonge dans le bâtiment pour créer la rue architecturale.
L’analyse
de
la
spatialité
du
rez-de-chaussée :
Figure 71 : L’accès au colisée par la rue de Marseille
Une rue architecturale transitionnelle : Une
fois
on
accède
à
la
rue
architecturale on sent l’envie d’avancer, de marcher et traverser l’espace. C’est ce
qui
caractérise
les
espaces
transitionnels. L’espace transitionnel favorise le déplacement et la transition. Il incite l’usager à se déplacer dans une ou plusieurs directions. Il est alors un espace dynamique qui favorise le mouvement qui peut être parfois non désiré ou indésirable.
Figure 72 : Les lignes de perspective de la rue architecturale transitionnelle
Selon Paul Henry David les espaces étroits «[…] on se hâte de [les] franchir en raison du malaise que leur étroitesse ne manque pas de susciter.» Donc l’étroitesse et les lignes parallèles qui forment la perspective accentue l’effet de profondeur et donne un aspect dynamique à l’espace qui incite l’homme à se déplacer. La hauteur de ces passages publics n’est pas très importante. Du coup, il ressemble à des simples couloirs sombres de transition.
42
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
Gradin urbain Le gradin est conçu à l’origine en tant qu’espace de transition à la salle de cinéma mais il est devenu un
espace
de
détente
pour
certaines personnes qui l’exploitent pour s’asseoir et prendre une pause. Figure 73: Le gradin : un espace de transition et de détente
Les boutiques : Les façades au rez-de-chaussée sont occupées par des boutiques commerciales qui continuent à l’intérieur de bâtiment où les percées sont animées par les vitrines.
Figure 74 : Les vitrines d’exposition
Espace de pause : L’espace central est occupé par un café bar pour les hommes. Il est éclairé par une lumière zénithale. Cet espace a été isolé visuellement des espaces de transition par des rideaux à cause de l’activité associée qui doit être discrète pour des raisons socioculturelles.
43
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-2.4.2 L’immeuble l’international : Situé à l’angle, l’immeuble l’international se fait pénétrer par la rue en créant une continuité entre les deux rues environnantes l’avenue Jamel Abdennaser, d’où on y accède par une galerie d’arcades, et l’avenue de France. Grâce à cette ouverture le bâtiment devient accessible au public. Le centre est occupé par une place à ciel ouvert avec une fontaine au milieu. La place constitue un espace architectural qui appartient au bâtiment et un espace urbain qui accueille le flux des passagers en continuité avec l’espace urbain (la rue). Donc c’est une place urbatecturale qui sert comme un espace de rencontre de pause et de détente.
La place urbatecturale
Le bâti
Figure 75 : Le plan de l’immeuble
Figure 76 : La place urbatecturale
III-2.4.3 Les galeries commerciales : Les galeries commerciales sont des espaces qui appartiennent au bâtiment mais ils sont ouvertes sur la rue et accessibles au public. Elles peuvent être considérées comme une rue commerciale couverte qui donne sur la rue d’un côté et sur les boutiques de l’autre côté. Figure 77 : L’ambiance de la lumière à la galerie commerciale
44
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée
III-2.4.4 Le gradin du théâtre : Il est conçu en tant que dispositif de transition prestigieux qui marque l’entrée du théâtre. Et il est devenu un espace de séjour et de rencontres qui participe à l’animation de la vie urbaine de l’avenue Habib Bourguiba. Donc ce dispositif architectural devient un support d’activités urbaines.
Figure 78 : Le gradin, un espace urbatectural de rencontres. III-2.4.5 Extension des cafés : Tout au long de l’axe Habib Bourguiba, les cafés de part et d’autres constituent des espaces de rencontres, de pause et de détente. L’espace des cafés ne se limite pas aux murs des bâtiments mais il se prolonge à l’extérieur et bénéficie de l’ambiance urbaine de la rue. Figure 79 : Le café de l’avenue, Une extension architecturale. III-2.4.6 Street cinéma : Street cinéma est une salle de cinéma en plein air qui a été réalisé sur le terre-plein central de l’avenue Habib Bourguiba dans le cadre des Journées Cinématographiques de Carthage. C’est une expérience particulière qui stimule nos sens lorsqu’on regardait un film dans l’ambiance de la rue avec la fraicheur de la nuit, le bruit des passagers…
Figure 80 : Salle de cinéma temporaire à l’avenue.
45
Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée Conclusion : D’après l’étude de l’espace urbain de Tunis, on constate que les rues de la médina offrent une promenade urbaine à travers des parcours calmes conçues à l’échelle de l’homme. Alors, que les rues de la ville coloniale sont conçues à l’échelle de la voiture où le piéton se sent gêné par les flux des véhicules et de leur bruit. On a remarqué aussi que les places publiques repoussent les gens au lieu de les faire réunir à cause de leur échelle maldimentionnée et le manque de mobilier urbain. Aussi, la ville de Tunis souffre d’un manque d’espace vert à l’exception de quelques arbres dans les artères principales. De public au privé, les espaces de la médina passent par plusieurs filtres afin de protéger l’intimité de la sphère privée de la rue qui représente le seul espace public. Malgré cette séparation entre l’intérieur privé et l’extérieur public, on touve des extérieurs interiorisés comme le souk enclos et le « sbat » qui forment des espaces d’interaction entre le dendans et le dehors, entre l’architecture et l’urbain. Contrairement à l’urbanisme intime de la médina, l’urbanisme de la ville coloniale tend à une ouverture de l’architecture sur l’espace public et plus spécifiquement sur la rue. Celà est reflétée par les nombreux espaces publics, les façades extraverties et l’extension de la rue dans quelques immeubles. Synthèse : L’ouverture de l’espace architectural « cloisonné » sur l’espace urbain « ouvert » a donné naissance à des espaces urbatecturaux (architecturaux et urbains à la fois) communs, ouverts et intimes qui deviennent des lieux à forte sociabilité où se déroulent plusieurs activités et des pratiques urbaines contrairement aux espaces publics surdimensionnés où le citadin se sent écrasé par l’espace.
46
Le lac III, une extension urbatecturale
47
Le lac III, une extension urbatecturale
Introduction : De la médina à la ville coloniale, Tunis s’est étalée du côté nord et du côté sud en tournant le dos à son lac. Le projet du lac 3 alors va être le lien qui fait la liaison entre la ville et son lac. C’est un terrain encore vierge et qui constitue une extension d’une ville riche en histoire d’urbanisme et d’architecture. Donc, il va être un support d’expérimentation pour le développement du concept de l’urbatecture. Et pour étudier cette nouvelle extension, et choisir le site d’intervention urbaine et architecturale, il faut tout d’abord étudier le contexte général du terrain.
48
Le lac III, une extension urbatecturale IV-1 Le contexte général : la ville de Tunis : La ville de Tunis est l’une des grandes villes en Tunisie et la plus dense et la plus peuplée. IV-1.1 La situation géographique : La ville de Tunis située au nord de la Tunisie qui est un pays méditerranéen au nord de l’Afrique. Entre les deux lacs : le lac de Tunis et Sebkhet Sijoumi, la ville est bâtie sur une colline aux pentes douces qui descendent vers le lac de Tunis.
Figure 81 : La situation géographique de Tunis
La médina
La ville coloniale
Les quartiers du lac
Figure 82 : L’ouverture de la ville sur son lac
49
Le lac III, une extension urbatecturale IV-1.2 La propagation urbaine du centre historique : La propagation de la médina à partir de son centre religieux : La grande mosquée
L’extension de la médina crée les faubourgs.
L’apparition de la ville coloniale : une ville extra-muros
Figure 83 : Schéma explicatif de la propagation urbaine du centre historique de Tunis IV-1.3 La médina : Une propagation en spirale : La médina de Tunis constitue le centre historique le plus ancien de la ville. Caractérisée par un tissu urbain organique. Elle s’est développée sous la forme d’une spirale qui prend pour un point de départ le centre religieux : la grande mosquée Ezzitouna. Au voisinage de cette dernière, s’ordonnent les souks des marchands et des artisans qui sont entourés par les quartiers résidentiels et leurs ruelles étroites. La médina est un enclos entouré d’une première enceinte constituée de sept portes. Puis les faubourgs sont apparus du côté nord et du côté sud comme des extensions de la médina entourés d’une deuxième enceinte qui comporte de dix portes.
Figure 84 : La propagation en spirale de la médina
50
Le lac III, une extension urbatecturale
IV-1.4 La ville coloniale : Une propagation axiale : Après l’instauration du protectorat française en Tunisie, le protectorat français a décidé de développer une nouvelle ville en dehors des murs de la ville traditionnelle qui va bouleverser le paysage urbain de Tunis. On a commencé alors par l’installation de deux édifices, qui sont la résidence de France et Saint-Vincent de Paul, comme symbole de pouvoir et de domination. Entre les deux, la promenade de Marine devient un axe principal autour duquel une nouvelle ville va prendre naissance. Elle est caractérisée par un plan haussmannien d’où est apparu l’urbanisme européen en Tunisie.
La médina
La cathédrale Saint-Vincent
La résidence française
La ville européenne
Le lac de Tunis
Figure 85 : La propagation axiale de la ville coloniale IV-1.4.1 L’analyse urbaine de l’axe Habib Bourguiba selon la méthode de Kevin Lynch :
L’analyse urbaine de l’axe de l’avenue Habib Bourguiba est très importante pour la conception de son extension dans le lac 3. Pour ce, j’ai opté à analyser les éléments physiques qui caractérisent cette axe à la manière de l’architecte et urbaniste Kevin Lynch. Figure 86 : Une vue générale sur l’avenue Habib Bourguiba
51
Le lac III, une extension urbatecturale IV-1.4.1.1 Les limites : IV-1.4.1.1.1 Définition : « Les limites sont les éléments linéaires que l’observateur n’emploie pas ou ne considère pas comme des voies. Ce sont les frontières entre deux phases, les solutions de continuité linéaires : rivages, tranchées de voies ferrées, limites d’extension, murs. Elles servent de références latérales plutôt que d’axes de coordonnées. De telles limites peuvent être des barrières, plus ou moins franchissables, qui isolent une région de l’autre ; ou bien elles peuvent être des coutures, lignes le long desquelles deux régions se relient et se joignent l’une à l’autre. » Kevin Lynch, l’image de la cité (p. 54) IV-1.4.1.1.2 Les limites à l’avenue :
2ème limite : le canal
1ère limite : le viaduc
Zone1
Zone2
Zone3
Zone1
Zone1
Figure 87 : Les limites à l’avenue Le viaduc constitue une limite qui sépare l’avenue Habib Bourguiba en deux parties : La première partie commence de la place de l’indépendance jusqu’au viaduc et la deuxième partie du viaduc au canal du lac qui constitue une autre limite qui sépare l’avenue de son extension dans le lac 3. Dans la deuxième partie, la hauteur des bâtiments est réduite, les fonctions changent (des fleuristes au lieu des boutiques commerciales et les cafés) et le mouvement des flux piéton et véhiculaire est moins important.
52
Le lac III, une extension urbatecturale IV-1.4.1.2 Les nœuds : IV-1.4.1.2.1 Définition : « Les nœuds sont des points, les lieux stratégiques d’une ville, pénétrables par un observateur, et points focaux intenses vers et à partir desquels il voyage. Cela peut être essentiellement des points de jonction, endroits où on change de système de transport, croisements ou points de convergence de voies, lieux de passage d’une structure à une autre. […] Certains nœuds de concentration sont le foyer et le résumé d’un quartier, sur lequel rayonne leur influence, et où ils se dressent comme un symbole : on peut les appeler centres. » Kevin Lynch, l’image de la cité (p. 55) IV-1.4.1.2.2 Les nœuds à l’avenue :
Figure 88 : Les nœuds à l’avenue IV-1.4.1.2 Les points de repère : IV-1.4.1.2.1 Définition : Dans la ville, les points de repère jouent un double rôle : le premier est fonctionnel et qui permet de se repérer dans l’espace et le deuxième est émotionnel qui permet de se rassurer et de créer une certaine sécurité émotionnelle. Le point de repère se manifeste par rapport à l’ensemble essentiellement par sa singularité. Il se détache de son contexte à travers un contraste au niveau de : Sa forme, sa texture ou sa couleur, sa fonction, son échelle, son emplacement d’une certaine dominance spatiale, sa signification historique…. Le point de repère peut devenir un élément signalétique lorsqu’il acquit une reconnaissance intersubjective chez les habitués de la ville.
53
Le lac III, une extension urbatecturale IV-1.4.1.2.2 Les points de repère de l’avenue :
Figure 89 : Les points de repère de l’avenue
IV-2 Le contexte intermédiaire : Le lac 3 :
IV-2.1 Proposition d’atelier de lion :
Figure 90 : La nouvelle extension de la ville de Tunis « Étude stratégique pour le développement intégré de la zone nord/ouest et sud/ouest des berges ainsi que du plan d’eau du lac nord de Tunis (300 ha). Le projet urbain prolonge le centre-ville jusqu’à l’eau en offrant aux Tunisois une véritable corniche autour du lac. Ce nouveau quartier accueillant un business center, et des équipements majeurs, privilégie la mixité bureaux et habitats. Des activités tournées vers le lac et sa mise en valeur ponctuent la grande promenade qui longe l’eau et font du lac le nouveau centre animé de la capitale. »
Figure 91 : Vue globale du projet
54
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.1.1 Les objectifs du projet : -Créer la continuité entre la ville ancienne, la nouvelle extension et son lac
et
faire
connecter
les
infrastructures routières entre les quartiers avoisinants. Profiter d’une corniche au bord du lac -Profiter du lac pour créer un espace
Parking Housing
urbain de qualité en favorisant son
Logements+15% activités au RDC
appropriation par la population et le
Mode bureaux-logements
développement d’activités de loisir.
Bureaux Centre commerciaux
-Une programmation fonctionnelle
Equipements
variable :
Activités
Housing, mixte bureaux-logements, Hotel
centres commerciaux, bureaux.
Figure 92 : Les enjeux urbains du projet
IV-2.1.2 Etude des typologies :
Maison Maison Lot :7071 m²
Maison Lot :7071 m²
Maison
Lot :1085 m²
Lot :2100 m²
Lot :1085 m²
Maison Lot :1085 m²
Maison
Maison
Lot :1050 m²
Lot :1050 m²
Lot :1050 m²
Maison Lot :1015 m²
Maison Lot :1015 m²
Maison Lot :1015 m²
Maison
Lot :2660 m² Lot :2400 m² Lot :1800m²
Maison Lot :7071 m² Maison Lot :7071 m²
Parcelle de bureaux ilot 90x100
Maison Lot :7071 m²
Maison Lot :7071 m²
Lot :0022 m²
Parcelle mixte de résidentiels
Parcelle de résidentiels semi-
collectifs et de bureaux
collectifs + activité
Ilot :110x100
Ilot :110x100
Figure 93 : Les diverses typologies
55
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.1.3 Les ambiances du projet :
Figure 94 : Les ambiances de la proposition de l’atelier de Lion
IV-2.1.4 La critique du projet : On remarque un manque des espaces publics et de l’espace vert dans la nouvelle extension. On trouve aussi une rupture entre l’architecture et l’urbanisme où la notion de l’urbatecture qui se trouve dans le centre historique, et qui participe à l’animation de la vie urbaine et crée une continuité entre l’urbain et l’architecture, est perdue dans la nouvelle ville. C’est pour cette raison on a essayé de faire une proposition alternative où on va mieux développer la relation entre l’urbanisme, l’architecture et la nature.
56
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2 La proposition de l’atelier : IV-2.2.1 La zone d’intervention :
Dans notre atelier on a choisi d’intervenir sur le secteur A parce
Secteur D
qu’il est situé à l’axe de l’avenue Habib Bourguiba qui est l’axe le
Secteur C
plus important et l’origine de la naissance de la ville coloniale, et
Secteur B
donc il représente l’extension directe de la ville historique sur le lac.
L’axe Habib Bourguiba
Secteur A
Figure 95 : La zone d’intervention IV-2.2.2 Les concepts développés dans la proposition : IV-2.2.2.1 Réintégration ville-édifice-territoire :
La
réintégration
ville-édifice-
territoire est un concept inventé par Bruno Zévi. Il s’agit de fusionner l’urbanisme, l’architecture et la nature. «
Dépassant
traditionnelle
la
dichotomie
ville-campagne,
l'urbatecture se dilate dans le territoire tandis que la nature pénètre dans le tissu urbain. Des villes-territoire et non plus des agglomérations surpeuplées, polluées, chaotiques et homicides d'un côté, et des campagnes désolées et abandonnées de l'autre. » (Bruno Zévi, le langage moderne de l’architecture. P :69)
Figure 96 : Réintégration verticale de la ville en intégrant des installations collectives, des habitations, des routes, des réseaux de transports et des parcs.
57
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2.2.2 L’ilot ouvert : Conception à l’échelle urbatecturale : L’ilot ouvert est un concept développé par l’architecte urbaniste Christian De Portzamparc. Ce concept vient comme une réponse aux des types d’îlot qui existaient depuis le XIX ème siècle : -L’ilot fermé du bloc haussmannien dont la façade est continue sur la rue et à l’intérieur se referme sur une cour intérieure. -Le plan libre qui représente de grands ensembles d’immeubles qui ne s’orientent plus par rapport aux rues.
Figure 97 : La différence entre l’ilot ouvert, l’ilot fermé et le plan libre L’ilot ouvert s’agit d’aligner des bâtiments autonomes, sans continuité d’une construction à l’autre, sur une rue traditionnelle et de créer des échappés visuelles à l’intérieur de l’ilot afin d’y faire pénétrer la rue. Chaque bâtiment se singularise par rapport aux autres afin de faciliter la lisibilité du quartier et de la ville par conséquence. L’objectif est d’avoir un quartier à un caractère basé sur l’alternance de hauteurs, des couleurs, de matériaux et de styles architecturaux. La conception à l’échelle de l’ilot devient alors
une
échelle
de
conception
intermédiaire entre la conception urbaine et la conception architecturale.
Figure 98 : Une conception à l’échelle de l’ilot
58
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2.3 Genèse de la proposition :
l’avenue
Propagation axiale de la trame
Intégrer la végétation entre les
Habib Bourguiba afin de lier la
véhiculaire en damier afin de
bâtiments à travers des bandes
promenade de l’avenue et celle
faciliter la circulation des
végétales qui traversent les
de la corniche.
véhicules.
ilots.
Projeter l’axe
de
Dégager une esplanade au bord du lac en continuité avec celle du lac 1 et 2 et créer une place publique à l’échelle de la vile à
Appliquer le concept de l’ilot ouvert en adoptant une morphologie organique qui s’inspire de celle de la médina.
l’aboutissement de l’avenue Habib Bourguiba Figure 99 : La genèse de l’intervention urbaine IV-2.2.4 Plan masse de L’intervention urbaine :
Figure 100 : Le plan masse de la proposition urbaine
59
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2.5 Les ambiances :
Figure 101 : Vue générale du projet
Figure 102 : L’extension de l’avenue Habib Bourguiba
Figure 103 : La rue traditionnelle à l’intérieur de l’ilot, vue encadrée par le « sbat »
Figure 104 : L’ambiance à l’avenue Habib Bourguiba
60
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2.6 Répartition des fonctions : Le programme fonctionnelle est un programme polyvalent afin d’offrir une diversité qui tend à satisfaire le citadin tunisien. Au niveau de l’extension de l’avenue Habib Bourguiba, les bâtiments sont multifonctionnels en continuité avec son origine à la ville historique. Les fonctions de loisirs et de commerces participent à l’animation de la grande place. Des habitations individuelles profitent de la vue sur le lac au niveau du canal. Les bâtiments semi-collectifs sont placés dans les ilots intérieurs.
Commerce, service et loisirs
Des bâtiments multifonctionnels
Des habitations semicollectives
Des habitations individuelles
Figure 105 : La répartition des fonctions IV-2.2.7 La hauteur des bâtiments :
Les bâtiments du côté de la place : R+2
Les bâtiments au centre : R+4
Les bâtiments sur la corniche du lac : R+1 Figure 106 : La répartition des hauteurs
61
Le lac III, une extension urbatecturale IV-2.2.8 Le quartier contemporain et le quartier médinal :
Quartier contemporain
Quartier médinal
Figure 107 : Les limites des zones piétons/véhiculaires Lorsqu’on visite le site on sent une ambiance calme de relaxation et de contemplation. Donc afin de garder cette ambiance loin des bruits des véhicules, le terrain sera divisé en deux quartiers : - Le quartier contemporain qui assure la circulation des voitures. -Le quartier médinal qui est réservé uniquement aux piétons pour valoriser la promenade urbaine.
Figure 108 : La fin du circuit véhiculaire à l’avenue Habib Bourguiba
62
Le lac III, une extension urbatecturale IV-3 Le contexte spécifique : Le terrain d’intervention : IV-3.1 Situation du terrain et les différentes vues environnantes:
Avenue Mohamed V
Le lac
Le terrain
TGM
Montagne Bougarnine
Figure 109 : Situation du terrain et les différentes vues environnantes Le site d’intervention est situé à l’aboutissement de l’avenue Habib Bourguiba et il est ouvert sur la grande place. Le projet va profiter de la promenade urbaine de l’avenue et il va être une partie intégrante de cette dernière. Il va profiter aussi de la dynamique et des flux de la grande place. Le terrain bénéficie également d’une vue panoramique sur le lac et sur la ville de Tunis. IV-3.2 La diversité de la nature des limites du terrain : Le terrain est entouré par quatre espaces
publiques
de
nature
différente : Avenue : du côté Sud Rue : du côté Nord Place : du côté Est Espace vert : du côté Ouest Figure 110 : Analyse des limites du terrain
63
Le lac III, une extension urbatecturale IV-3.3 Les dimensions du terrain :
Le terrain est un quadrilatère d’une superficie de 3800 m²
Figure 111 : Les dimensions du terrain
Conclusion : La propagation de la médina a commencé à partir d’un point (le centre religieux). Et celle de la ville coloniale a commencé à partir de l’axe Habib Bourguiba qui a été l’origine de la naissance de la nouvelle extension le lac III dans la proposition de l’atelier. La proposition a tenu compte de manque de l’espace public (places et jardins) dans l’ancienne ville et c’est pour cela qu’on a intégré des bandes vertes qui traversent les ilots et on a préservé une grande place à la fin de l’avenue Habib Bourguiba en continuité avec la promenade de la corniche au bord du lac.
Synthèse : A travers l’introduction des ruelles piétonnes à l’intérieur des ilots du lac III, le citadin trouve des lieux urbains intimes qui favorisent l’interaction sociale et donc améliorer la qualité de vie urbaine à travers une symbiose entre l’espace urbain et l’espace architectural. Mais « l’espace n’a de qualité que par son vécu ». HD
64
″L’espace n’existe dans notre sensualité que par ce qui le remplit. Il est la somme de nos expériences, de nos mouvements, de nos actes. L’art spatial qui s’adresse à la sensibilité, est expérimentation dans l’espace, découverte permanente du volume offert, espace à jouer bien plus qu’espace à voir : ce sont nos comportements exploratoires qui créent l’expérience de l’étendue.″ Psychologie de l'espace, A. Moles et E. Rohmer, (p. 107)
La rue vécue V-1 Introduction : Les rues de Tunis constituent un espace urbain riche en activités et en pratiques sociales. Donc, elles seront le point de départ d’analyse du vécu actuel pour dégager les besoins du citadin tunisien afin d’aboutir à concevoir un vécu augmenté en améliorant la qualité spatiale. V-2 La production de l’espace : La conception d’un programme exige dans une première phase l’analyse du vécu actuel pour détecter les besoins de l’usager et essayer de créer un programme qui répond aux exigences du citadin. Et pour ce faire il faut tout d’abord comprendre comment se produit l’espace. La production de l’espace chez le philosophe et le sociologue Henri Lefebvre doit tenir compte de la triplicité de l’espace en distinguant ainsi l’espace vécu, l’espace perçu et l’espace conçu.
Figure 112 : La triplicité de l’espace L’espace perçu c’est l’espace qu’on découvre à travers nos sens et le mouvement de notre corps. Lefebvre dit : « C’est à partir du corps que se perçoit et que se vit l’espace, et qu’il se produit. » La Production de l'espace, éd. Anthropos, p. 190 L’espace vécu : « l’espace des habitants n’est pas un simple cadre de vie passif mais qui est configuré socialement par les activités de ses occupants ».C’est un espace subi et dominé qu’on s’approprie et qu’on le modifie selon nos besoins. L’espace conçu: C’est l’espace des concepteurs
il s’agit de l’espace imaginé par les
concepteurs après avoir analyser le vécu pour produire un espace conçu en améliorant la spatialité pour offrir un vécu augmenté (vécu amélioré à partir d’un vécu analysé).
67
La rue vécue Donc, on conçoit l’espace pour qu’il soit perçu et découvert avec notre corps et puis à travers la pratique spatiale on agit sur l’espace, on le s’approprie et on le modifie selon nos besoins et à travers de l’analyse de ses pratiques on dégage un vécu augmenté qui sera le programme d’une conception spatiale qui sera elle-même perçu et vécu et ainsi de suite… V-3 Les pratiques urbaines et les comportements citadins à la ville de Tunis : C’est un travail de « recherche- action » qui s’agit de faire une enquête sur lieu et prélever visuellement et /ou sensuellement les comportements des citadins et de détecter les activités et les pratiques urbaines. Ensuite, pour décortiquer l’ensemble des observations effectuées j’ai classifié les activités et les comportements citadins selon les catégories suivantes : V-3.1 Les activités culturelles :
Figure 113 : Bouquiner
Figure 114 : Regarder un film triplicité de l’espace
Bouquiner un livre, lire un journal, regarder un film sont des activités qui nécessitent un espace calme. Les pratiquer dans un espace public est une expérience intéressante mais on risque d’être gêné par les bruits véhiculaires. Figure 115 : Feuilleter un journal
68
La rue vécue V-3.2 Les activités artistiques :
Figure 117 : Regarder un spectacle Figure 116 : Jouer de la musique L’art ne se limite plus à l’intérieur des murs des ateliers et des salles de spectacle encloisonnés, l’espace public tunisien devient un lieu d’exposition d’art. Le citadin devient un acteur qui participe à l’animation des rues : Il joue de la musique, il danse, il peint les murs en béton…
Figure 118 : Exposer l’art sous le viaduc
V-3.3 Les activités de loisirs :
Figure 120 : Prendre des photos
Figure 119 : Se promener La rue constitue un espace de divertissement où on trouve le plaisir de se promener, danser et prendre des photos…. Figure 121 : Danser
69
La rue vécue
V-3.4 La détente : Dans les rues plein de mouvements et de rapidité, une pause urbaine est nécessaire pour se détendre contempler le paysage urbain et briser le rythme stressant de la ville. Chacun a sa façon de faire sa pause : celui qui se repose dans un café, un autre qui s’allonge près de la fontaine de la place du 14 janvier, d’autres qui préfèrent se pencher sur un mur ou sur un lampadaire…
Figure 123 : S’asseoir
Figure 122 : Prendre une pause dans une terrasse de café
Figure 124 : Se pencher
V-3.5 Les activités sociales : L’espace public tunisien est riche par son vécu social. C’est un lieu de citoyenneté et de contact avec « l’autre » et un support d’interaction sociale. L’avenue Habib Bourguiba constitue souvent une scène de manifestation et de débat politique, le gradin de théâtre municipal représente un endroit de communication et de rencontres…
Figure 126 : Papoter, communiquer
Figure 125 : Se manifester
Figure 127 : Se réunir, se rencontrer
70
La rue vécue
V-3.6 Les activités commerciales : Les activités commerciales constituent le moteur générateur de l’animation de la vie urbaine et un centre d’attractivité de la ville. On distingue trois types différents des espaces commerciales : Les souks de la médina, les boutiques de la ville coloniale, et les marchands ambulants
Figure 129 : Vente des objets artisanaux dans les souks
Figure 128 : Faire des courses
Figure 130 : Faire du shopping .
V-4 A la recherche d’une spatialité augmentée : Après avoir analysé les différentes activités et les comportements des citadins tunisiens, on va passer à la recherche d’une qualité spatiale adéquate à un programme générateur d’un vécu urbain dans un projet architectural. V-5 Un programme polyfonctionnel : Le programme sera le reflet de différentes activités dégagées du vécu urbain à Tunis. Il sera donc un programme polyvalent afin de créer un centre d’attraction sociale et avoir un projet architecturé dynamique qui participe à l’animation de la vie sociale de son contexte urbain.
71
La rue vécue
V-5.1 La rue architecturale : Un espace urbatectural d’articulation et de liaison entre le projet d’architecture et son environnement urbain. C’est l’extension de la rue, de ses flux, de ses activités, de ses caractéristiques, dans Le bâtiment. Inspirée des ambiances des rues de la Médina, la rue architecturale est un espace qu’on peut le découvrir à travers une multitude de séquences et les perspectives immédiates et instantanés qui révèlent le sens de la curiosité et stimulent son imagination pour découvrir les séquences à venir : Elle est parfois couvet parfois découvert, parfois intérieur parfois extérieur, parfois éblouissante parfois obscure. C’est une expérience sensorielle qui stimule les sens de l’usager. Elle suit une hiérarchie d’espace et se divise en deux rues : V-5.1.1 La rue-lien :
Figure 131 : « Le bienvenu à l’Avenue » « La rue lien » ou l’Avenue, elle relie le projet à son environnement urbain donc elle joue le rôle d’un lien spatial mais aussi elle joue le rôle d’un lien social en offrant des espaces de rencontres et d’échange. Elle est divisée en trois sous espaces : Le bienvenu à l’avenue : C’est un espace d’accueil.
72
La rue vécue
Figure 132 : La place des venus « La place des venus » : Elle représente un petit séjour dans le parcours urbatebtural du projet. Son emplacement au centre du projet lui donne un caractère d’inter-visibilité. Elle est vue de plusieurs angles de vues ce qui encourage la rencontre, l’échange, le partage et l’interaction sociale.
Figure 133 : La part-venus « La part-venu » : un espace de transition de l’intérieur du projet vers l’extérieur.
73
La rue vécue V-5.1.2 Les extensions de la rue-lien
V-5.1.2.1 Le souk : C’est un espace commercial où on s’amuse à faire du shopping entre les stands de vente. L’intégration d’un tel espace renforce l’attractivité du public favorise l’interaction sociale et crée une ambiance dynamique.
Figure 134 : Le souk V-5.1.2.2 La galerie d’art urbaine : C’est un espace d’exposition artistique. Il est constitué de deux sous espace : La galerie urbaine extérieure qui est un espace couvert directement ouvert sur la rue qui a pour but d’attirer l’attention des piétons et les inviter à visiter la galerie contemporaine intérieure qui est plus vaste.
Figure 135 : La galerie d’art (intérieure)
74
La rue vécue V-5.1.3 La rue, lieu :
La rue-lieu constitue un parcours séquentiel en 3D qui commence de l’espace urbain (la rue) en passant par tous les entités qui constituent le projet pour aboutir de nouveau à l’espace urbain (la place publique). La rue-lieu est un véritable espace de vie grâce aux activités qu’il intègre : l’artistique, le social, le parcours et le séjour.
Figure 136 : Schéma de la rue promenade
V-5.1.4 Les extensions de la rue-lieu : V-5.1.4.1 La belle vue d’aire urbaine : Souvent le toit des bâtiments est inaccessible ou délaissé alors qu’il peut devenir un lieu de vie agréable. Les terrasses de la toiture du projet est un jardin public suspendu accessible par tout le monde qui invite le public à bénéficier d’une belle vue d’aire urbaine environnante. C’est une vue panoramique sur le lac, la placette et la ville historique de Tunis. Les toits sont des plateformes de hauteurs différentes reliées entre eux par des escaliers et des rampes qui participent à la promenade urbatecturale du projet.
75
La rue vécue
Figure 137 : Le jardin suspendu
V-5.1.4.2 Le gradin urbain : C’est un: La espace galeriecouvert d’art ouvert, de transition verticale qui relie la place publique au premier étage. Le gradin n’est pas seulement un espace de passage mais il intègre plusieurs fonctions grâce à un aménagement particulier. Il est équipé par : *Les chaises urbaines se sont des plateformes en longueurs qui servent à offrir une pause au citadin, regarder le spectacle urbain (la dynamique des flux des piétons ainsi que leurs activités urbaines tel que : se discuter, jouer, s’exprimer…) et contempler l’horizon au fond du lac. * La chaise verte pour donner une sensation de confort de fraicheur. *Le Hammock incliné : C’est un lit incliné en filet pour se pencher, se reposer, bénéficier des rayons de soleil ou faire une sieste. *Le fauteuil urbain : une plateforme qui permet de s’asseoir, de s’allonger, de bouquiner des livres empruntés de la bibliothèque urbaine et de passer de bons moments de discussion en groupe.
76
La rue vécue
Figure 138 : Le gradin urbain V-5.1.4.3 La scène urbaine : Aujourd’hui, le citadin tunisien apprécie les événements artistiques et culturelles qui sont présentés en plein public et gratuitement. La scène urbaine est un espace de festivité ouvert au grand public dédié aux jeunes volontaires qui s’amusent à exposer ses talents aux gens. La scène urbaine représente alors un espace architecturé qui s’étale (à travers le public présent) jusqu’à la place publique lors du déroulement des événements.
Figure 139 : La scène urbaine
77
La rue vécue
V-5.1.4.4 Bibliothèque urbaine : La bibliothèque urbaine est un espace de lecture pour se documenter et enrichir sa culture. Elle contient des espaces intimes pour ceux qui veulent lire attentivement leurs livres préférés dans le silence absolu.
.
Figure 140 : La bibliothèque urbaine
V-5.1.4.5 Le séjour urbain : Feuilleter des magazines dans une ambiance calme animée en face du lac, c’est séjourner dans le séjour urbain. C’est un espace de repos, de relaxation et de contemplation.
Figure 141 : Le séjour urbain
78
La rue vécue V-6 L’organigramme fonctionnel :
79
La rue vécue V-7 Le tableau des surfaces : Espaces
Sous espaces
Rue principale
Rue-lien
L’Avenue
Bienvenue à l’Avenue
La place des venus
La « partvenus »
Rue principale
Rues secondaires
Le Souk
Stands commerciales
La galerie d’art Galerie urbaine urbaine Galerie contemporaine
La rue promenade
Parcours
Le séjour urbain
La rue relaxante
Rues secondaires
Rue-lieu
spatialité
Belle vue d’aire urbaine Restaurant Café Extension café
-Espace accueillant Semi couvert ouvert Avec un Jeu d’ombre et lumière intéressant -Hauteur majestueuse -Semi couvert ouvert -Lumière douce -Espace d’interaction sociale -Inter-visibilité -Semi couvert ouvert -Lumière tamisée -Espace étroit de transition -Couvert ouvert - Espace à forte sociabilité -Couvert ouvert -Exposition extérieur -Couvert fermé -Exposition intérieur -Lumière douce
Unité 1
Surface unitaire (m²) 130
Surface de l’unité (m²) 400
1
190
1
80
12
45x12 = 540
1
170
1
415
-Une promenade entre le couvert et le découvert, l’intérieur l’extérieur, l’horizontale et le verticale, le parcours et le séjour
1
1600
1
240
Une superbe ambiance sur le toit du projet qui profite d’une vue panoramique de l’environnement naturel et urbain : C’est un espace calme de relaxation et de méditation
1
660
1125
1840
1495 1
430
1
115
1
290
80
La rue vécue La rue culturelle
Bibliothèque urbaine Le gradin urbain
Bureau directeur
Un espace couvert ouvert sur la place et sur la ville : Elle constitue une ouverture architecturale et culturelle.
1
1
110
Couvert/ semi-fermé
1
40
380 490
Impasse administrative
380 Secrétariat
1
25
Bureau administratif
4
25x4 =100
Salle de réunion
1
50
Salle d’honneur
1
40
Archive
1
20
Local technique
1
20
Local de maintenance
1
20
Dépôt
1
15
Sanitaires (Hommes/ Femmes)
1
50
Surface totale
5730
81
La rue vécue Conclusion : L’analyse du vécu des ruelles de la médina et des rues de la ville coloniale, et particulièrement l’avenue Habib Bourguiba, nous a permis de détecter les pratiques urbaines du citadin et de penser à ses besoins. A partir de cette étude, on a pu constater que la rue est un espace polyvalent qui peut être le support des activités qu’on est habitué de les faire dans des espaces clos (lecture, cinéma, danse, musique…) Donc cette polyvalence des activités urbaines de la rue a donné naissance à un programme polyvalent. Le projet sera donc un pôle d’attraction et d’interaction sociale dans l’intérêt de créer une continuité, harmonieuse et non autonome, entre le vécu de la rue urbaine et le vécu de la rue architecturale. Synthèse : Alors le projet vise à inviter les piétons à y accéder et continuer la promenade de l’avenue Habib Bourguiba à l’intérieur du projet. La promenade urbaine se transforme, à l’intérieur du projet, en une promenade architecturale caractérisée par la variété des espaces parcourus entre l’intérieur et l’extérieur, le privé et le public, l’horizontal et le vertical, l’ombre et la lumière, le couvert et le découvert, le fermé et l’ouvert.
82
La rue conรงue
83
La rue conçue VI-1 Les éléments de réflexion du projet : VI-1.1 L’urbanité : L’urbanité est un caractère propre à la ville dont l'espace est configuré afin de faciliter toutes les formes d'interaction sociale. Selon Jacques Lévy, l’urbanité est défini comme suit : « couplage de la densité et de la diversité des objets de société dans l'espace ». On peut considérer l’urbanité en tant qu’un « savoir-vivre » qui permet à des inconnus, tous différents, de vivre ensemble et de partager civilement le même espace. VI-1.2 L’espace public un élément de conception architecturale : VI-1.2.1 La rue architecturale : un vide structurant et organisationnel : Les différentes entités du projet seront agencées et organisées en suivant la direction de la rue architecturale. Le vide devient alors un élément structurel, de composition et d’organisation de l’ensemble, qui sculpte le plein. Exemple de référence : Institut national des sciences appliquées et de technologie (INSAT) : L’INSAT est située sur un terrain rectangulaire. L’architecte a divisé le terrain en deux grandes parties : Une partie bâtie (côté Nord-Est) et une partie végétalisée (côté Sud-Ouest). Ensuite, il a organisé les blocs d’enseignement perpendiculairement à une rue intérieure parallèle à la rue principale par laquelle on accède à l’école.
Espace vert
La rue intérieure La rue principale
Figure 142 : Schématisation du plan masse de l’INSAT
84
La rue conçue
La rue intérieure est composée par des espaces à ciel ouverts et des espaces couverts par les passerelles qui relient les blocs entre eux. L’architecte voulait créer un aspect urbain à travers l’utilisation du béton brut et des briques rouges et un aménagement donnant un clin d’œil au mobilier urbain.
VI-1.2.2 La place architecturée :
Figure 143 : L’ambiance de la rue intérieure
Une métaphore de la place publique urbaine, l’agora couverte est une place citoyenne. Elle représente un espace de rencontres, de partage et de débat social et politique. Exemple de référence : La salle de la ville / Yu. Grigoryan,, M. Mihich-Eftich, Yu. Ardabievskaya, Vlad Kapustin La City Room est une place publique architecturée qui fait 120x60 m sur une hauteur de 40 m. C'est un espace multifonctionnel où les gens peuvent passer du temps libre, organiser des concerts, des balles, des répétitions, des soirées, des conférences, des réunions. La salle de la ville est toujours
Figure 144 : L’intérieur de la salle de la ville
ouverte et accessible par tout le monde. La salle de la ville est un hybride d'un bâtiment et d'une place publique, son but
principal
est
d’architecturer
l’espace publique et créer un lieu urbain intime l’échelle de l’homme. Figure 145 : Une vue extérieure du projet
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La rue conçue
L'intérieur de « la salle de la ville » fait partie de l'espace de la ville. Un « chez-soi collectif » est l'une des idées principales de la salle de la ville. Les gens ici sont des spectateurs et, en même temps, des acteurs, et l'architecture devient une décoration. Figure 146 : L’ambiance à la salle de la ville VI-1.2.3 Les jardins suspendus : On est habitué à aménager des jardins publics sur le sol à la proximité des constructions. L’idée des jardins publics suspendus est de faire ramener des espaces verts aux étages de l’édifice et sur la toiture. Cela permet d’exploiter le terrain pour la construction de bâtiment et d’aménager en dessus des jardins publics en plein ciel qui profitent d’une vue panoramique sur l’environnement urbain.
I.
Figure 147 : Affordable Housing/
Beomki Lee and Chang Kyu Lee of Atelier L VI-1.3 La promenade urbatecturale : C’est l’étendue de la promenade urbaine à l’intérieur de l’édifice. Il s’agit d’estomper les limites entre l’intérieur et l’extérieur, l’urbain et l’architectural afin de créer une liaison spatiale et visuelle entre la rue urbaine (l’avnue Habib Bourguiba) et la rue architecturale. Les éléments de composition de la promenade urbatecturale : VI-1.3.1 Une entrée spectaculaire : La promenade urbateturale commence par une entrée totalement ouverte qui stimule la curiosité chez le piéton et l’invite à accéder à l’intériuer. A travers sa hauteur majestueuse et
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La rue conçue le jeu d’ombre et de lumière, l’entrée représente un événement architectural qui attire l’attention des piétons.
Figure 148 : L’ambiance à l’entrée du projet
VI-1.3.2 Un parcours séquentiel : « L'architecture arabe nous donne un enseignement précieux. Elle s'apprécie à la marche, avec le pied ; c'est en marchant, en se déplaçant que l'on voit se développer les ordonnances de l'architecture. C'est un principe contraire à l'architecture baroque qui est conçue sur le papier, autour d'un point fixe théorique. Je préfère l'enseignement de l'architecture arabe. » Le Corbusier, Œuvre complète, volume 2, 1929-1934.
Figure 149 : Des séquences d’un parcours spatial
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La rue conçue Le parcours est inspiré de la promenade urbaine des ruelles de la médina : Il est composé d’une succession de séquences et de perspectives qu’on les découvre graduellement à travers la marche et le déplacement de notre corps. C’est une perception dynamique de l’espace liée à l’action : Une perception cinématique. "L'architecture est jugée par les yeux qui voient, par la tête qui tourne, par les jambes qui marchent. L'architecture n'est pas un phénomène synchronique, mais successif, fait de spectacles s'ajoutant les uns aux autres et se suivant dans l'espace et dans le temps, comme d'ailleurs le fait la musique." Robert Auzelle, Réflexions sur l'architecture VI-1.3.3 La rampe : La rampe est un élément de liaison verticale entre deux espaces. Elle permet de créer une continuité spatiale entre les différents niveaux en offrant au visiteur des différents angles de vues et donc la multiplication des séquences dans le sens vertical.
Figure 150 : une promenade en spirale
Le Corbusier la décrit : « on monte insensiblement par une rampe, ce qui est une sensation totalement différente de celle donnée par un escalier formé de marches. Un escalier sépare un étage d’un autre : une rampe relie. » . Œuvre Complète, 1929-1934 volume 2, Le Corbusier, p.25
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La rue conçue
VI-1.3.4 La végétation : La prise en compte de l’élément végétal s'accentue de plus en plus dans nos villes et
à
l’intérieur
de
nos
édifices. Elle joue un rôle de régulateur en agissant sur les ambiances
physiques
de
l’espace (lumière, chaleur, vent, son, humidité), et par conséquence il agit sur la perception de l’espace. Coupe Figure 151 : Hôtel jardin de la renaissance, Jean NOUVEL
VI-1.4 L’éponge urbaine :
Figure 151 : L’éponge urbaine La définition scientifique de la porosité est l’aptitude d’un matériau à se laisser pénétrer par un fluide. Le concept de la porosité correspond à avoir un projet poreux et accueillant afin de faciliter l’accessibilité et de créer des espaces publics à l’intérieur de l’architecture. Le projet devient alors un centre d’attractivité urbaine qui aspire les flux piétons à l’image d’une éponge absorbante.
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La rue conçue Exemple de référence : Sliced Porosity Block, Steven Holl Le projet est un complexe polyfonctionnel composé de cinq tours avec des bureaux, des appartements, une vente au détail, un hôtel, des cafés et des restaurants. L’ensemble entoure une grande place publique urbaine.
Figure 152 : Vue générale du projet On y accède par trois grands vides creusés dans la masse des tours qui donnent accès à la place publique centrale qui est composée de trois terrasses de différents niveaux reliés par des escaliers. Les terrasses sont aménagées par des bancs publics, des arbres, bordés de cafés, et des plans d’eau qui éclairent l’espace commerciale en dessous. Steven Holl déclare : « La place publique est le cadeau du bâtiment pour ville. Après avoir vu les gens utiliser avec enthousiasme cet espace, c'est une vraie joie. ». La stratégie de la conception micro-urbaine
des
blocs
poreux qui communiquent avec la ville, présente une alternative à l’approche des grands « tours à podium » adoptées pour les grands projets à usage mixte qui constituent des bâtiments enclos
en
rupture
avec
l’espace urbain. Figure 153 : Intégrer l’espace public
90
La rue conçue VI-1.5 Les façades interactives : L’ouverture de l’enveloppe architecturale sur l’environnement urbain : Il s’agit de faire ouvrir le bâtiment sur la ville. Les façades ne sont plus des murs percés par des portes et des fenêtres, elles deviennent des lieux de vie qui abritent des activités. On ne parle plus d’enveloppe de séparation mais un seuil habité, en interaction avec le public, qui abrite des fonctions urbaines. « La spatialité d’un objet atteint son apogée, lorsqu’il est percé, qu’il peut être traversé et relie ainsi l’observateur à d’autres éléments à d’autres éléments de l’environnement au-delà du projet. Une sculpture d’Henry Moore en donne une image »de la forme au lieu p.121
Figure 154 : Une sculpture d’Henry Moore
La façade est un simple mur de séparation
Une façade habitée
Figure 151 : Interaction rue-façade « La façade du rez-de-chaussée est la partie d’un immeuble où se trou- vent les portes et les autres points de passage entre l’intérieur et l’extérieur. C’est par elle que les activités pratiquées à l’intérieur d’un immeuble ou directement sur son seuil peuvent entrer en contact avec la vie urbaine qui se déroule dans l’espace urbain commun. C’est cette zone qui fait la jonction entre les activités intérieures des immeubles et les activités extérieures d’une ville » Jan Gehl, pour des villes à l’échelle de l’homme, p :87.
91
La rue conçue VI-1.6 L’interpénétration spatiale : C’est la continuité créée entre deux ou plusieurs espaces à travers le prolongement d’un élément qui détermine un espace dans un autre espace. Il ne s’agit pas d’avoir une autonomie spatiale, mais il s’agit de créer une harmonie de l’ensemble et une continuité visuelle
entre
l’espace
urbain
et
l’espace
architectural, entre l’espace extérieur et l’espace intérieur, entre le fermé et l’ouvert. « L’interpénétration spatiale réalise la continuité d’un espace à l’autre à partir du moment où un élément important de définition un mur un plafond un sol, appartient visiblement à deux ou plusieurs espaces. » Pierre Von Meiss , de la frome au lieu p :139
Figure 156 : Interpénétration spatiale
VI-2 Le parti architectural :
Le projet constitue un espace entre deux. Il constitue un projet architectural qui intègre des éléments urbains. Il a donc un caractère qui varie entre l’urbain et l’architectural, le privé et le public, l’intérieur et l’extérieur. La rue architecturale, un nouveau concept qui s’inspire de la rue urbaine et plus spécifiquement des ambiances des ruelles de la médina. Elle constitue l’étalement de la promenade urbaine dans le bâtiment. Elle forme alors une expérience urbatecturale sensorielle.
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La rue conçue VI-3 Genèse du projet :
Situé
à
l’aboutissement
de
l’avenue Habib Bourguiba, le terrain d’intervention fait partie de la promenade urbaine que fournit ce grand axe historique qui commence de la Médina traverse la ville coloniale pour arriver au Lac III. Figure 157 : Situation du terrain d’intervention
Le
Site
profite
d’une
vue
naturelle sur le lac et sur un jardin public et d’une vue urbaine sur l’avenue et la rue secondaire. Vue urbaine Vue naturelle
Figure 158 : L’environnement urbain
Le site est accessible par : La grande place
-Une
entrée
principale
par
l’avenue. -Une seconde entrée principale de la grande place. -Une entrée secondaire par la rue secondaire. Figure 159 : L’accessibilité
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La rue conçue
Adapter la forme du projet à la forme du terrain è Etablir un contact physique avec les limites du terrain et profiter de la diversité
de
l’espace
public
environnant: Place, avenue, rue, jardin
Figure 160 : Idée 1
Tracer une rue qui traverse le projet pour créer une ouverture sur le lac, C’est la rue-lien qui relie l’avenue Habib Bourguiba à la place publique en traversant le projet. Il est alors un point d’articulation entre deux espaces publics Figure 161 : Idée 2
Briser l’axe de la rue pour multiplier les perspectives et avoir un parcours riche en séquences
Figure 162 : Idée 3
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La rue conçue
Faire communiquer le projet avec son environnement urbain en effectuant des ouvertures sur la place publique et le jardin public. Garder l’alignement avec les rues pour
assurer
la
continuité
urbaine
Figure 163 : Idée 4
Percer le plein pour alléger les volumes et assurer l’éclairage et la ventilation naturelle de toutes les pièces du projet.
Figure 164 : Idée 5
Faire un jeu de niveau de plateformes en rabaissant les volumes du côté du lac et en surélevant ceux qui sont derrière pour dégager la vue et créer une promenade sur les terrasses.
Figure 165 : Idée 6
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La rue conçue
Le lac Multiplier les directions
Multiplier les vues Jardin public
Enrichir la promenade
Bougarnine Figure 166 : Idée 7
Créer
un
parcours
3D
qui
représente une rue suspendue qui circule l’ensemble du projet
Figure 167 : Idée 8
Créer une richesse spatiale à travers un jeu d’interpénétration intérieur/extérieur Extérieur Intérieur Extérieur intériorisé Intérieur extériorisé
Figure 168 : Idée 9
96
La rue conçue VI-4 Les ambiances du projet :
Figure 169 : Vue générale du projet
Figure 170 : Perspective extérieure
97
La rue conçue
Figure 171 : Le jardin suspendu
Figure 172 : Interpénétration intérieur-extérieur
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La rue conçue
Figure 173 : Sbat transparent
Figure 174 : Le mobilier architecturĂŠ
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La rue conçue
Figure 175 : Le gradin urbain
Figure 176 : La galerie d’art « urbaine »
100
La rue conçue
Conclusion générale : Architecturer l’espace public est une manière de concevoir des espaces de vie qui offrent une symbiose entre l’espace urbain et l’espace architectural ce qui a engendré la redéfinition de la notion du seuil en tant qu’un élément qui sépare et relie en même temps ces deux espaces : La fusion entre l’architecture et l’urbain a estompé les limites entre eux en donnant naissance aux espaces entre deux qu’on appelle des espaces urbatecturaux qui s’inscrivent dans la théorie de l’urbatecture évoquée par Bruno Zévi. Dans ce contexte, « la rue architecturale » est une extension de la rue urbaine (de ses flux, de ses caractéristiques, de ses fonctions) à l’intérieur du bâtiment mais à l’échelle architecturale. Elle est une rue-lien qui établit, une liaison spatiale entre l’édifice et son environnement urbain, d’une part, elle fait la connexion entre les différentes entités du projet, d’autre part. Il est donc un vide structurant qui organise le plein architectural. Elle joue aussi le rôle d’un lien social entre les citadins en offrant des espaces publics architecturés générateurs de sociabilité et d’urbanité qui permettent de pratiquer des activités, inspirées du vécu des rues de la ville de Tunis, favorisant ainsi, l’échange sociale, la rencontre, la communication et le partage ; et comme l’affirme Jan Gehl : « cela améliore la vie en société, c’est bon pour le climat, et pour notre santé. Si tout le monde passait plus de temps dans les espaces publics, la ville deviendrait plus sûre, plus excitante, plus animée et plus intéressante pour tous. » Inspirée des ruelles de la médina de Tunis, la rue architecturale forme un parcours séquentiel riche en évènements qui stimulent les sens à travers le jeu des hauteurs, l’ombre et la lumière, l’intérieur et l’extérieur, l’inclinée et l’horizontal, le fermé et l’ouvert, le couvert et le découvert... Ces dualités participent à donner des différentes spatialités qui influencent la perception de l’espace mettant en relief las ambiances du vécu conçu. Ce projet a permis de donner une nouvelle vision à un espace qu’on le parcourt quotidiennement pour se déplacer, circuler ou se promener. Mais malheureusement nos rues aujourd’hui sont conçues à l’échelle des véhicules sans se rendre compte du piéton qui se trouve gêné par l’étroitesse des trottoirs et l’interruption successive de son parcours à pieds. C’est pour cela Jan Gehl propose l’aménagement des rues et des places des villes à partir des sens, la vue, le toucher, l'ouïe… et donc mettre la dimension humaine au centre des intérêts de l’aménagement des nouvelles rues pour améliorer la qualité de la vie urbaine. Dans la symbiose de l’urbain et de l’architectural, l’urbatecture développe de nouvelles spatialités, réservées auparavant uniquement à l’espace urbain. Cette richesse permet ainsi
83
La rue conçue de concevoir autrement l’espace urbatectural vécu en offrant des qualités séquentielles inédites. Donc, comment concevoir la rue dans l’espace architectural offrant un compromis entre le déplacement et la promenade, le lieu et lien entre activité urbaine et vécu architectural?
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La rue conçue Bibliographie Livres : Jeanne Brody, La rue. Edition : Presses universitaires du mirail, 2005 - 312p. Kevin Lynch l’image de la cité. Edition : Dunod, 2000 - 222p. Philippe Panerai, Analyse urbaine. Edition : Parenthèses, 1999 - 189p. Bruno Zévi, Langage moderne de l’architecture. Edition : Dunod.Paris, 1992 – 205p Bruno Zévi, Apprendre à voir l’architecture, Edition: Les éditions de minuit,1959 - 150p Jacques Sbriglio, Le Corbusier : l’unité d’habitation de Marseille. Editions parenthèses, 1992- 186p Pierre Von Meiss De la forme au lieu, Edition presses polytechniques et universitaires Roma, 1993 - 221p
Webographie : Livres Eric Charmes, La rue, village ou décor? Edition : Creaphis, 2006 - 161p. Francesca Privetera Mohamed Métlasi, Les signes de la Médina. Edition : Didapress, universite degli studi di firenze, 2016 - 225p. Jan Gehl, Pour des villes à échelle humaine. Edition : Ecosociété, 2012 - 273p. Patrick Mestelan, L’ordre et la règle. Edition : PPUR presses polytechniques, 2005 297p. Claudine Piaton et Juliette Hueber, Tunis : Architectures 1860-1960. Edition : Honoré Clair, 2011 – 195p. Mémoires : Xavier Bagiau, La rue paradis perdue ? Edition : Ecole Nationale d’Architecture et de paysage de Bordeaux ,2016
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La rue conçue Sahli Faycel, La répercussion de la politique urbaine en Algérie sur l’espace public. Edition : Université de Msila - 2009 Thèses : Marie Josée Lément, l’architecture fonctionnelle : le projet de José Luis sert pour l’école des beaux-arts de Beçanson pose la question. Edition : Les belles lettres paris 1982 – 179p. Articles : Lisa Bachir, Hautes formes de Portzamparc- 2016 (https://eclectea.fr/index.php/fr/2016/03/26/hautes-formes-portzamparcarchitecture-relation) Extérieur- Intérieur- 2009 (https://lucbrochard.wordpress.com/2009/01/25/4interieur-exterieur) Chantal Galibois Claude MH Le végétal comme composante de l'espace architectural – 2012 (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00745035/document) Jérôme Duréault, Architecture contemporaine et nature en ville -2013 (https://dumas.ccsd.cnrs.fr/file/index/docid/906453/filename/Dureault_Jerome_Arc hitecture_contemporaine_nature_ville.pdf) Paul Geerts, Un jardin suspendu entre trois immeubles à Hô Chi Minh-ville (http://cgconcept.fr/un-jardin-suspendu-entre-trois-immeubles-a-ho-chi-minh-ville) Corinne Torrekens, Publicisation de l’espace de la mosquée – 2012 (https://remmm.revues.org/6228) Leïla Ammar, Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines [En ligne], n°2, Année 2016.) – 2016 (http://www.al-sabil.tn/?p=2364) Identification du modèle de quartier méditerranéen durable (www.dicat.unige.it/la_citta_sostenibile/med-ECO-QUARTIER/WEB/INDEX4FC6.HTM) Sana Frini, Pratiques urbaines dans les quartiers populaires de la ville coloniale de Tunis _ Entre héritage .pdf 2012
86
La rue conçue Table de figures La figure
Source de la figure
Figure1 : La rue, l’espace du public Figure2 : La rue, espace de transition et liaison Figure3 : un vide urbain structurant Figure4 : Barcelone Figure5 : La circulation des flux véhiculaires et piétons Figure6 : La rue en mouvement Figure7 : La rue, un lieu de vie Figure8 : La rue -café Figure9 : La rue-rampe Figure10 : La rue – escalier Figure11 : La polyvalence des activités Figure12 : L’extension de la rue Figure13 : Le forum romain Figure14 : La place médiévale Figure15 : Espace de promenade Figure16 : Espace d’interaction sociale Figure17 : Espace de performances artistiques Figure18 : Le jardin, espace de détente Figure19 : Parcours ombré d’un jardin public Figure20 : Hautes-formes Paris Figure21 : Démonstration du concept de l’ilot ouvert Figure22 : La place et la rue un élément de composition de l’ilot ouvert. Figure23 : Le seuil entre séparation et jonction Figure24 : Patio Dar Bach Hamba Figure25 : Sbat abritant un café Figure26 : Extension de la toiture Figure27 : Fransworth house Figure28 : La maison sur la cascade Figure29 : Plan de l’immeuble le colisée Figure30 : La rue marchande de l’unité d’habitation Figure31 : Façade ouest de l’unité d’habitation Figure32 : Ecole de beaux-arts de Bençan Figure33 : Plan Dar Othman Figure34 : La vie dans le patio Figure35 : Plan de la demeure du prophète Figure36 : Naman Spa / MIA Design Studio Figure37 : Musée du Quai Branly Figure38 : Les trois tours de Ho Chi Minh City Figure39 : Un parcours suspendu végétalisé des trois tours Figure40 : L’effet d’ombre et de lumière Figure41 : L’échelle humaine à la ruelle Figure42 : Vue aérienne de la Médina de Tunis Figure43 : Le jeu d’ombre et de lumière dans la ruelle Figure44 : La structure viaire de la médina Figure45 : Le cadrage du ciel dans les ruelles
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La rue conçue
La figure
Source de la figure
Figure46 : La répartition fonctionnelle Figure47 : L’espace central d’une maison médinale Figure48 : Shan de la mosquée Figure49 : Maison à skifa Figure50 : Maison à driba Figure51 : Maison à skifa qui s’ouvre sur impasse Figure52 : Maison à driba qui s’ouvre sur impasse Figure53 : Plan schématique du Fondouk Figure54 : La place du Fondouk Figure55 : La présence du végétal, de l’eau et de la lumière naturelle dans le patio de dar ben Ammar à la médina Figure56 : La vie urbaine à la ruelle Figure57 : La volumétrie du souk Chawachin Figure58 : L’accès à souk Chawachin Figure59 : Un exemple l’extension de la cellule commerciale Figure60 : Sbat : un espace de détente et de communication Figure61 : Immeuble de rapport à l’avenue Habib Bourguiba Figure62 : Plan d’un immeuble de rapport à Tunis Figure63 : L’occupation des chaussées par les piétons à cause de l’étroitesse des trottoirs Figure64 : La promenade à l’avenue Figure65 : Place Beb Bhar Figure66 : Place de l’indépendance Figure67 : Place 14 Janvier Figure68 : L’espace vert dans la ville coloniale Figure69 : Jardin Habib Thameur Figure70 : La façade principale de Le colisée Figure71 : L’accès au colisée par la rue de Marseille Figure72 : Les lignes de perspective de la rue architecturale transitionnelle Figure73 : Le gradin : un espace de transition et de détente Figure74 : Les vitrines d’exposition Figure75 : Le plan de l’immeuble Figure76 : La place urbatecturale Figure77 : L’ambiance de la lumière à la galerie commerciale Figure78 : Le gradin, un espace urbatectural de rencontres Figure79 : Le café de l’avenue,une extension architecturale Figure80 : Salle de cinéma temporaire à l’avenue Figure81 : La situation géographique de Tunis Figure82 : L’ouverture de la ville sur son lac Figure83 : Schéma explicatif de la propagation urbaine du centre historique de Tunis Figure84 : La propagation en spirale de la médina Figure85 : La propagation axiale de la ville coloniale Figure86 : Une vue générale sur l’avenue Habib Bourguiba Figure87 : Les limites à l’avenue Figure88 : Les nœuds à l’avenue Figure89 : Les points de repère de l’avenue
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Figure90 : La nouvelle extension de la ville de Tunis Figure91 : Vue globale du projet Figure92 : Les enjeux urbains du projet Figure93 : Les diverses typologies Figure94 : Les ambiances de la proposition de l’atelier de Lion Figure95 : La zone d’intervention Figure96 : Réintégration verticale de la ville en intégrant des installations collectives, des habitations… Figure97 : La différence entre l’ilot ouvert, l’ilot fermé et le plan libre Figure98 : Une conception à l’échelle de l’ilot Figure99 : La genèse de l’intervention urbaine Figure100 : Le plan masse de la proposition urbaine Figure101 : Vue générale du projet Figure102 : L’extension de l’avenue Habib Bourguiba Figure103 : La rue traditionnelle à l’intérieur de l’ilot, vue encadrée par le « sbat » Figure104 : L’ambiance à l’avenue Habib Bourguiba Figure105 : La répartition des fonctions Figure106 : La répartition des hauteurs Figure107 : Les limites des zones piétons/véhiculaires Figure108: La fin du circuit véhiculaire Figure109 : Situation du terrain et les différentes vues Figure110 : Analyse des limites du terrain Figure111 : Les dimensions du terrain Figure112 : La triplicité de l’espace Figure113 : Bouquiner Figure114 : Regarder un film Figure115 : Feuilleter un journal Figure116 : Jouer de la musique Figure117 : Regarder un spectacle Figure118 : Exposer l’art sous le viaduc Figure119 : Prendre des photos Figure120 : Se promener Figure121 : Danser Figure122 : Prendre une pause dans une terrasse de café Figure123 : S’asseoir Figure124 : Se pencher Figure125 : Se manifester Figure126 : Papoter, communiquer Figure127 : Se réunir, se rencontrer Figure128 : Faire des courses Figure129 : Vente des objets artisanaux dans les souks Figure130 : Faire du shopping Figure131 : « Le bienvenu à l’Avenue » Figure132 : La place des venus Figure133 : La part-venus Figure134 : Le souk
atelierslion.com atelierslion.com atelierslion.com atelierslion.com atelierslion.com Google maps Google maps Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel
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Figure135 : La galerie d’art urbaine Figure136 : Schéma de la rue promenade Figure137 : Le jardin suspendu Figure138 : Le gradin urbain Figure139 : La scène urbaine Figure140 : La bibliothèque urbaine Figure141 : Le séjour urbain Figure142 : Schématisation du plan masse de l’INSAT Figure143 : L’ambiance de la rue intérieure Figure144 : L’intérieur de la salle de la ville Figure145 : Une vue extérieure du projet Figure146 : L’ambiance à la salle de la ville Figure147 : Affordable Housing/ Beomki Lee and Chang Kyu Lee of Atelier L Figure 148 : L’ambiance à l’entrée du projet Figure149 : Des séquences d’un parcours spatial Figure150 : une promenade en spirale Figure 151 : L’éponge urbaine Figure 152 : Vue générale du projet Figure150 : Hôtel jardin de la renaissance, Jean NOUVEL Figure153 : Intégrer l’espace public Figure154 : Une sculpture d’Henry Moore Figure155: Interaction rue-façade Figure 156 : Interpénétration spatiale Figure157 : Situation du terrain d’intervention Figure158 : L’environnement urbain Figure159 : L’accessibilité Figure160 : Idée 1 Figure161 : Idée 2 Figure162 : Idée 3 Figure163 : Idée 4 Figure164 : Idée 5 Figure165 : Idée 6 Figure166 : Idée 7 Figure167 : Idée 8 Figure168 : Idée 9 Figure 169 : Vue générale du projet Figure 170 : Perspective extérieure Figure 171 : Le jardin suspendu Figure 172 : Interpénétration intérieur-extérieur Figure 173 : Sbat transparent Figure 174 : Le mobilier architecturé Figure 175 : Le gradin urbain Figure 176 : La galerie d’art « urbaine »
Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Pinterest Pinterest Pinterest Archdaily Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Google image Google image Google image Google image Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel Travail personnel
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La rue conçue Table des matières Remerciements…………………………………………………………………………………………………………………………..........2 Sommaire…………………………………………………………………………………………………………………………...................3 Chapitre 1: Introduction au sujet ….……..…………………………………………………………………………………………….4 I-1 Introduction générale.….………………………………………….……………………………………………………………………5 I-2 Problématique………………………………………….……………………………………………………………………………………7 I-3 La méthodologie………………………………………….………………………………………………………………………………..8 I-3.1 Un processus créatif ………………………………………….……………………………………………………………………….8 I-3.1.1 La création ………………………………………….…………………………………………………………………………………8 I-3.1.2 La conception …………….…………………………….……………………………………………………………………………9 I-3.1.3 La composition ………………………………………….………………………………………………………………………….9 I-3.2 La décomposition du projet ………………………………………….……………………………………………………………9 I-3.3 La démarche ………………………………………….………………………………………………………………………………..10 I-4 La carte mentale………………………………………….………………………………………………………………………………11 Chapitre 2 : De la rue urbaine à la rue architecturale……………………….……………..……………………………….12 II-1 La rue en tant qu’espace public. ……………………….……………………………………………………………………….13 II-1.1 Qu’est-ce que l’espace public.……………………….……………………………………………………….……………….13 II-1.2 La rue : du lien au lieu……………………….…………………………………………………..….…………………………….13 II-2 Les caractéristiques de la rue ……………………….…………………………………………..….……………..…………….14 II-2.1 Vide structurant………………………………………..…………………………………………..….…………………………….14 II-2.2 Transition/ distribution……………………….………………………………………………...….…………………………….15 II-2.3 Mobile- Immobile……………………….………………………………………………………...….…………………………….15 II-2.4 Un lieu de sociabilité ……………………….………………….………………………………..….…………………………….15 II-2.5 Sphère privée et espace publique……………………….……………………………………….………………………….16 II-2.6 La rue est-elle toujours horizontale ? ……………………….…………………………………………………………….16 II-2.7 La polyvalence ……………………….…………………………………………..….………………………………..…………….17 II-3 Les extensions de la rue……………………….…………………………………………..….…………………………………...17 II-3.1 La place publique……………………….…………………………………………..….………………………….……………….18 II-3.2 Le jardin public……………………….…………………………………………..….……………………………..……………….19 II-4 La rue urbatecturale……………………….…………………………………………..….………………………….……..………19 II-5 Retracer les limites intérieurs/ extérieurs……………………….…………………………………………..….….……..21 II-5.1 La notion du seuil en architecture……………………….……………………………….…………………..….….……..21 II-5.2 Intérioriser l’extérieur ……………………….……………………………………….…………..….….………………….…..21 II-5.3 Extérioriser l’intérieur : la suppression du mur et l’intégration de la nature ..…..….…………………22 II-6 L’espace public, un élément de conception architecturale..….….……….……….……………...………………22 II-6.1 La rue architecturale..….….…………………………………………………………………….……….………….……………22 II-6.2 Le patio : Une métaphore architecturale de la place publique …………….….………………………………25 II-6.2.1 Le rôle organisationnel ……………………………………………………………………………………………..…………25 II-6.2.2 Le rôle social ……………..…………………………………………………………………………………………………………25
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La rue conçue II-6.2.3 Le patio de la mosquée : Une place publique ……………………………………….………………………………26 II-6.3 Le jardin en architecture …………………………………………………………………………………………………………26 II-6.3.1 Le jardin vert’ical…………………………………………………………………………………………………………………27 II-6.3.2 Le jardin suspendu ……………………………………………………..………………………………………………………27 Conclusion ……………………………………………………..………………………………………………………………..………………28 Synthèse……………………………………………………..……………………………………………………………………………………28 Chapitre 3 : Tunis : D’une ville architecturée à une architecture urbatecturée ………………………...……..29 III-1 La Médina : Une ville architecturée …..……………………………………………………………………………………30 III-1.1 Une ville à l’échelle de l’homme…..………………………………………………………………………………………30 III-1.2 L’espace urbain…..…………………………………………………………………………………………….….………………30 III-1.2.1 Les ruelles…..………………………………………………….……………………………………………….…………………30 III-1.2.2 Les ambiances.……………………………………………….………………………………………………………….………31 III-1.2.3 La hiérarchie.……………………………………………….…………………………………………………………….………31 III-1.2.4 La nature à la ruelle …………………………………….………………………………………………………….…………32 III-1.3 L’organisation fonctionnelle …………………………………….……..……………………………………………………32 III-1.4 L’espace architectural…………………………………….………………………………………………………….…………32 III-1.4.1 La mosquée zitouna…………………………………….………………………………………………………….…………33 III-1.4.2 La relation entre la maison médinale et la ruelle ………………………………………………..….…………33 III-1.4.3 Le fondouk ………………………………………………….………………………………………………………….…………34 III-1.5 Relation homme-nature-architecture …………….………………………………………………………….…………35 III-1.6 Les espaces urbatecturaux …………….………………………………………………………………………….…………35 III-1.6.1 Le souk-enclos …………….…………………………………..…………………………………………………….…………35 III-1.6.2 L’extension de la cellule dans la ruelle commerciale……………………………………………….…………36 III-1.6.3 Sbat …………….…………………………………..…………………………………………………………………….…………37 III-2 La ville coloniale ….………………………….……..…………………………………………………………………….…………37 III-2.1 L’espace architectural ….……………………….….……………………………………………………………….…………37 III-2.2 La relation entre l’immeuble de rapport et la rue ………….………………………………………….…………38 III-2.3 L’espace urbain ….………………………..…………………………………………………………….…….………….………39 III-2.3.1 Les rues ….………………………..…………….……………………………………………………….…….………….………39 III-2.3.1.1 Les ambiances ….……………………….………………….………………………………………..….………….………39 III-2.3.1.2 La promenade urbaine à l’avenue Habib Bourguiba ………..……………………..….………….………39 III-2.3.2 Les places ….…………………………..…….………………………………………….………………..….………….………40 III-2.3.2.1 Place Beb Bhar ….……………………...………………………………………….………………..….………….………40 III-2.3.2.2 Place de l’indépendance …………...……………………………………….…………………..….………….………40 III-2.3.2.3 Place 14 Janvier ….……………………...…………………………………………………………..….………...………40 III-2.3.3 L’espace vert ….……………………...…………………………………………………………………..….………...………41 III-2.4 Les espaces urbatecturaux ….……………………...………………………………………………..….………...………41 II-2.4.1 L’immeuble le colisée ….……………………...……………………………………………………...….………...………41 III-2.4.2 L’immeuble l’international ….……………………...…………………………………………...…..………...………44 III-2.4.3 Les galeries commerciales ….……………………...……………………………………………………...…….………44
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La rue conçue III-2.4.4 Le gradin du théâtre ….……………………...………………………………………….…………………...…….………45 III-2.4.5 Extension des cafés ….……………………...…………………………………………..…………………...…….………45 III-2.4.6 Street cinéma ….……………………...…………………..……………………………….…………………...…….………45 Conclusion ….……………………...…………………..………………………………………….……….…………………...…….………46 Synthèse….……………………...........................…………………..……………………………….…………………...…….………46 Chapitre 4 : Le lac III, Une extension urbatecturale…..……….……………………….…………………...…..….………47 Introduction….………………...........................…………………..……………………………….…………………...…….………48 IV-1 Le contexte général : la ville de Tunis…………………..……………………………….………………....…….………49 IV-1.1 La situation géographique …………………..……………………………….…………………...………….…….………49 IV-1.2 La propagation urbaine du centre historique ………………………….………………...………….…….………50 IV-1.3 La médina : Une propagation en spirale ………………………….…………………...………….…….……………50 IV-1.4 La ville coloniale : Une propagation axiale ………………………….…………………...…………….……………50 IV-1.4.1 L’analyse urbaine de l’axe Habib Bourguiba selon la méthode de Kevin Lynch …….…..………51 IV-1.4.1.1 Les limites…………………..……………………………….…………………...………….…….…………………………52 IV-1.4.1.1.1 Définition…………………..……………………………….…………………...……………………….….…….………52 IV-1.4.1.1.2 Les limites à l’avenue…………………..……………………………….…………………...…..…….…….………52 IV-1.4.1.2 Les nœuds …………………..……………………………….…………………......................…..……..…….………53 IV-1.4.1.2.1 Définition …………………..……………………………….…………………....................…..…….….….………53 IV-1.4.1.2.2 Les nœuds à l’avenue …………………..……………………………….………………….…..……..…….………53 IV-1.4.1.2 Les points de repère …………………..………………………………….…………………...…..……..…….………53 IV-1.4.1.2.1 Définition …………………..……………………………….…………………………………...…………..…….………53 IV-1.4.1.2.2 Les points de repère de l’avenue …………………….…………………………….....…..…….…….………54 IV-2 Le contexte intermédiaire : Le lac 3…………………..……………………………….………….……….….…….………54 IV-2.1 Proposition d’atelier de lion …………………..……………………………..…………………...…..…….…….………54 IV-2.1.1 Les objectifs du projet …………………..……………………………..…………………...…..………….…….………55 IV-2.1.2 Etude des typologies …………………..……………………………..…………………...…...…………...…….………55 IV-2.1.3 Les ambiances du projet.…………………..………………………………..…………...…..…………...…….………56 IV-2.1.4 La critique du projet …………………..……………………………..…………………...….…….……...…..….………56 IV-2.2 La proposition de l’atelier …………………..……………………………..………………….…………....…..….………57 IV-2.2.1 La zone d’intervention …………………..……………………………..…..………………..…………...…..….………57 IV-2.2.2 Les concepts développés dans la proposition …………………..………………..…………...…..…..………57 IV-2.2.2.1 Réintégration ville-édifice-territoire …………………..……………………………..…………...…..….………57 IV-2.2.2.2 L’ilot ouvert : Conception à l’échelle urbatecturale …………………..…………….…………..….………58 IV-2.2.3 Genèse de la proposition …………………..………………………………………….……….……………..….………59 IV-2.2.4 Plan masse de L’intervention urbaine ..………………………………………….…….……………....….………59 IV-2.2.5 Les ambiances ..………………………………………….………………………………………..……………...….….……60 IV-2.2.6 Répartition des fonctions ..…………………………………………………………………..……………....….………61 IV-2.2.7 La hauteur des bâtiments ..………………………………………………………………….………………..….………61 IV-2.2.8 Le quartier contemporain et le quartier médinal ………………..………..…….…………….....….………62 IV-3 Le contexte spécifique : Le terrain d’intervention ………………..………..……………………….....….………63
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La rue conçue IV-3.1 Situation du terrain et les différentes vues environnantes………………..….……..…………..….………63 IV-3.2 La diversité de la nature des limites du terrain ………………..………..………….……….…….....….………63 IV-3.3 Les dimensions du terrain ..………………………………………….… ………………….…………...………...………64 Conclusion..………………………………………….…………………………………………………………….…….….….....….………64 Synthèse..………………………………………….………………………………………………………..………………….......….………64 Chapitre 5 : La rue vécue…………………….……………………………………………………….………………….......….………65 V-1 Introduction…………………….………………………………….…………………….…………………………….......….………67 V-2 La production de l’espace ………………………………….…………………….…………………………….......….………67 V-3 Les pratiques urbaines et les comportements citadins à la ville de Tunis ……………….......….………68 V-3.1 Les activités culturelles ………………………………….…………….……….…………………………….......….………68 V-3.2 Les activités artistiques ………………………………….…………….……….…………………………….......….………69 V-3.3 Les activités de loisirs ………………………………….……………...……….…………………………….......….………69 V-3.4 La détente ………………………………….……………...……….…………………………….........................….………70 V-3.5 Les activités sociales …………………….…………….……….…………………………….........................….………70 V-3.6 Les activités commerciales …………………….….……….……………………………..........................….………71 V-4 A la recherche d’une spatialité augmentée ….….……….…………………………….......................….………71 V-5 Un programme polyfonctionnel ….….……….……………………………………………..........................….………71 V-5.1 La rue architecturale …………….….….…………………….……………………………..........................….………72 V-5.1.1 La rue-lien …………….……………..….…………………….……………………………..........................….………72 V-5.1.2 Les extensions de la rue-lien…..….…………………….……………..……………..........................….………74 V-5.1.2.1 Le souk …..….…………………….………………………………………….……………..........................….………74 V-5.1.2.2 La galerie d’art urbaine ……….………………………………………….…………..........................….………74 V-5.1.3 La rue, lieu ……….………………………………………….……………..............................................….………75 V-5.1.4 Les extensions de la rue-lieu ……….………………………………………….……………..................….………75 V-5.1.4.1 La belle vue d’aire urbaine ……….……………………………………..….……………...................….………75 V-5.1.4.2 Le gradin urbain ……….……………………………………..….………………………….....................….………76 V-5.1.4.3 La scène urbaine……….……………………………………..….…………………………......................….………77 V-5.1.4.4 Bibliothèque urbaine ……….…………………………………….………………………......................….………78 V-5.1.4.5 Le séjour urbain ……….…………………………………….…………………………..…......................….………78 V-6 L’organigramme fonctionnel ……….………………………….…………………………..….......................….………79 V-7 Le tableau des surfaces ……….…………………………………….…………………………..…....................….………80 Conclusion ……….…………………………………….…………………………..…................................................….………82 Synthèse……….…………………………………….…………………………..…....................................................….………82 Chapitre 6 : La rue conçue………………….…………………………..…....................................................…..………83 VI-1 Les éléments de réflexion du projet ……………………..…......................................................…..………84 VI-1.1 L’urbanité ……………………..…....................................................…………….………………………….………84 VI-1.2 L’espace public un élément de conception architecturale..……………….……………………….…………84 VI-1.2.1 La rue architecturale : un vide structurant et organisationnel ..…………….……………………..……84 VI-1.2.2 La place architecturée …..…..................................................……………………………………….………85 VI-1.2.3 Les jardins suspendus …..…...................................................…………………..………………….………86
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La rue conçue VI-1.3 La promenade urbatecturale ................................................…………………..………………..….………86 VI-1.3.1 Une entrée spectaculaire................................................……………….……..………………..….………86 VI-1.3.2 Un parcours séquentiel ................................................……………….……..………..………..….………87 VI-1.3.3 La rampe .................................................……………….……..………..……………………………..….………88 VI-1.3.4 La végétation ......................................……………….……..………..……………….………………..….………89 VI-1.4 L’éponge urbaine .....................................….…………….……..………..……………………………..…..………89 VI-1.5 Les façades interactives ......................................…….……..………..………………………….…..…..………91 VI-1.6 L’interpénétration spatiale ................................…….……..………..………………………….…..…...………92 VI-2 Le parti architectural ................................…….……..………..……………………………………….…..…..………92 VI-3 Genèse du projet ................................…….……..………..…………………………………………….…..…..………93 VI-4 Les ambiances du projet.................…….……..………..…………………………………………….………..…..………97 Conclusion générale................................…….……..………..………….………………………………….………..…..……101 Bibliographie................................…….……..………..……………………………………………………….……….…..………103 Table de figures ...............................…….……..………..………………………………….……….…….………..…...………105 Table des matières...............................…..……………...………………………………………….…….………..…...………109
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