Daedalus #12 bis - Bobital 2017 Jour 2

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JOUR 2 : KASABIAN - VIANNEY - LORENZO - PETIT BISCUIT FISHBACH - CALYPSO ROSE - BRIEG GUEVERNO - THE SHOES

BOBITAL 2017 - GRATUIT

#12bis


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Vianney

En bon atlantico-ligérien, connait bien la Bretagne, même si c’est la première fois qu’il se produisait près de Dinan. Il est arrivé très motivé, disponible et a avoué être content de reprendre sa tournée à Bobital après un petit break. Vianney a compté les spectateurs avant de monter sur scène et, bien qu’ils soient 10 000, ce n’est pas important nous dit-il en introduction de son concert. Car il va proposer un set familial ou entre amis. Pas un seul musicien pour l’accompagner. Un sampler pour lui permettre d’enregistrer et restituer les sons en direct. C’est devenu assez courant depuis la première tournée de M en 1999. Mais difficile d’imaginer qu’il parvienne à tenir un public aussi nombreux avec sa voix, les mots et son « yukulele »… Et pourtant, si ! Le public était déjà conquis avant même qu’il monte sur scène, mais il faut bien avouer que ce gars a un talent pour mettre de l’ambiance avec deux accords et une ritournelle facile. Très jeune lui aussi, 26 ans, et pourtant déjà un grand professionnalisme pour entrainer les foules. Et un répertoire déjà bien fourni avec seulement deux albums, qui débute avec Veronica, et puis il déroule : Je te déteste, Pas là, Je m’en vais ou encore son petit dernier Moi aimer toi. Au passage une reprise de MC Solaar, Caroline, chantée à sa façon, totalement réappropriée. Respect pour la grande qualité de spectacle et une aura qui ne faiblit pas. Mike + Sam




Petit Biscuit croqué par Seitoung. Trop fier.

Le stress, Petit Biscuit, ne connait pas. Il est 18h et il aborde le set du soir avec détachement. Le seul objectif incertain de ce gamin de 17 ans c’est les résultats du bac, dans 5 jours... A partir de là, pourquoi s’en faire davantage ???? Avec une lucidité étonnante et une vraie distance par rapport à son succès actuel, «ce n’est qu’un EP, on verra sur la distance, celle d’un album», il se projette déjà très loin, et même sur un éventuel après-Petit Biscuit. «Savoir se réinventer c’est important, quitte à changer de projet artistique». Le set commence timidement, bien que l’habillage vidéo soit impeccable, carré, organique, poétique. Petit à petit la sauce prend, Petit Biscuit se lache et son électro-ambiant devient jungle. La guitare à la main la tête penchée et concentrée il cherche les accords et nous rappelle les premières heures de Robert Smith qui a commencé à peu près au même âge. Le crépuscule des amoureux rougeoit, le fauve qui sommeille se lâche et la foule saute de joie. Encore et encore. Les jeunes filles énamourées l’ont trouvé craquant et n’en ont pas laissé une miette.




Kasabian ne fera que quelques dates en festivals européens cet été : Reading, Benicassim et... Bobital. VLAN voilà qui case le festival dans la cour des grands ! Seule date française où l’on pouvait se déhancher au son de leur rockpop post-Oasis. L’amateur de rock que je suis est impatient de voir débarquer sur scène les KASABIAN qu’on aurait très bien pu retrouver à l’affiche de La Route du Rock, autre grand festival de l’été dans la région. Mais c’est Bobital qui en a obtenu l’exclusivité cette année, pour toute la France. Et bien leur en a pris. Car, si le groupe n’est pas très connu de ce coté de la Manche, il est phénoménal en Angleterre depuis plus de dix, rivalisant avec des groupes aussi prestigieux que Editors, Oasis – dont ils sont les héritiers selon pas mal de monde – ou encore Arcade Fire. Et cette réputation n’est pas usurpée. Le chanteur, véritable pile électrique débarque sur scène sur les premiers accords de III Ray (The King), le titre qui introduit leur nouvel album, sorti en mai dernier, et qui marque un retour aux affaires et aux mélodies imparables ! D’ailleurs, ce nouvel album est tellement bon que le groupe va le jouer en intégralité, je crois. Wasted, You’re In Love With A Psycho, Comeback Kid, The Party Never Ends... C’est à la fois puissant et dynamique, c’est mélodique et extrêmement

dansant. Arrivé depuis la veille, le groupe montre un professionnalisme extrême à la préparation de son set, et ça se ressent durant le concert .Les titres s’enchainent avec une facilité déconcertante. Tom Meighan, le chanteur porte une blouse blanche de médecin et une batterie de badges à la boutonnière avec des papillons dessus. Les autres musiciens ont une allure de Rocker anglais à la Manchester, surtout Sergio Pizzorno, le leader discret, bien que en réalité, ils soient originaire du Leicester, au coeur de l’Angleterre. Avide de jouer, le groupe a même demandé aux organisateurs pour rester un peu plus sur scène, de quoi nous donner un peu de rab’ de Rock dans ce monde d’électro ! Mike



FISHBACH

Dans une combinaison très année 80, la jeune chanteuse de 25 ans nous envoute immédiatement avec les chansons de son unique album à ce jour, À ta merci, qu’elle maitrise de mieux en mieux pour la scène – on l’avait déjà croisé par deux fois à La Nouvelle Vague de Saint-Malo et on n’avait pas été aussi enthousiaste – avec une orchestration plus aérée, moins oppressante. Sa voix aussi est plus assurée. Elle-même semble plus décontractée, malgré les petites phrases grivoises qui arrivent du public. Alors elle déroule son set. Et elle assure carrément. Elle nous bluffe, même, parfois, le temps de Mortel et de son refrain entêtant. Elle est belle, talentueuse, et tient le public en haleine durant tout le concert. Je ne sais pas si je vous ai dit, mais il y a tout de même 10.000 personnes sur le site à cet instant de la soirée ! (ndlr : si, si, tu l’as dit dans l’article sur Vianney). Mike



Contrepied énorme à Lorenzo avec cette mamie de 77 ans qu’on voudrait tous avoir pour grand-mère. Touchante et chaleureuse, elle a réussi pendant 1 heure de concert à mettre du soleil dans toutes les têtes. Originaire d’une petite iles des Antilles (Trinité-et-Tobago), elle a le rythme dans la peau et le sens des belles mélodies et des

CALYPSO ROSE

possède arrangements colorés. Produit par Manu Chao sur son dernier album, Far from home, un répertoire de plus de 800 chansons entre Calypso, Reggae, Biguine, Zook, Soca… Autant vous dire que si son âge n’était pas si avancé, elle aurait tenu la scène jusqu’à la nuit, voir même empêché le soleil de se coucher, elle qui nous l’a amené dans ses valises ! C’est sur Abatina, il me semble, que le concert débute, comme sur l’album, et déjà le public est emporté par cette vague de bonne humeur et une irrésistible envie de danser. Très vite, ses racines et son histoire nous sont contés, avec I am african, mais aussi No madame qu’elle introduit avec quelques phrases d’explication, d’abord avec quelques mots de français, puis en anglais, nous faisant comprendre que la vie n’a pas toujours été rose pour Calypso ! Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller découvrir le dernier disque – victoire de musique 2017 – de cette Dame, créatrice et ambassadrice du Calypso à travers le monde. Mike

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BRIEG GUERVENO débarque vers 17h00 avec ses musiciens pour

nous proposer un Rock extrêmement original et décalé pour notre époque. D’abord, la musique, c’est du Rock progressif ! Un genre que l’on croyait disparu avec les années 70, comme les guitares à deux manches ou les pantalons à patte d’éléphant ! Ensuite, Brieg en rajoute un peu, en écrivant ses textes en Breton, si, si ! Une langue que l’on ne décrirait pas comme mélodieuse ou chantante au premier abord. Cela tombe plutôt bien car la musique de Brieg Guerveno prend parfois des airs de Metal à la manière de Tool. Sur scène, devant un parterre très clairsemé, le groupe se lance décontracté dans une setlist taillée pour le live, c’est fluide, mélodieux, hypnotique. Brieg nous rapportera après le concert qu’il a rencontré des problèmes avec le sampler sur les premiers morceaux. Mais c’est à peine si le public s’en rendu compte, hypnotisé qu’il était à l’écoute de En Desped ou Fallaenn, des titres qui s’étendaient parfois sur 10 mn, comme à la grande époque de Deep Purple… On regrettera sans doute que le groupe ait joué en ouverture, insuffisamment porté par le public, et leur musique gagnerait sans doute à être jouée dans l’obscurité, appuyé par quelques jeux de lumière envoutants ou épileptiques. En tout cas, bravo pour l’originalité et le professionnalisme. On vous attend à Saint Malo Rock City ! (Tonio, si tu nous lis...). Mike

LA DEVINETTE du jour :

=

???



LORENZO

LORENZO

Le krew rennais en local de l’étape, çà va fumer sec, dans tous les sens du terme. Ouvre le rideau de fer, fais tourner la broche, le kebab sound-system a envahi la place. Côté poésie, il repasse le langage fleuri d’Audiard en version Youporn : Si t’as pas de chichon t’auras des nichons, ou un truc du genre. L’empire du sale contre-attaque ! La foule - jeune, très jeune - en redemande. çà s’évanouit à tour de bras à mesure que Mamène arrose à tout va, débite sa prose en poudre, malmène les oreilles des mifas. Gang bang marave à la sauce blanche. Ziva comme çà, j’adore çà, et si tu te demandes c’est quoi cette merde, c’est que t’es pas né pour çà. Lorenzo est encore là. Saute, saute, saute. La meilleure bande de tarbas de la soirée.

71monkey


Bowidel

Les feux sont au vert vif pour dont le festival L’Armor à sons affichait une nouvelle fois complet. Une satisfaction réelle car l’avenir du festival est assuré (la 10e édition aura lieu sur 3 jours : 6, 7 et 8 juillet en 2018), mais surtout la conviction que les choix philosophiques de ce festival à part sont bons et résonnent positivement auprès des festivaliers et des partenaires. Cette année le festival aura ouvert un jour plus tôt, en off, pour offrir des animations et des concerts uniques et gratuits pour près de 660 enfants de la région. 10 écoles de zones rurales et 4 IME ont pu profiter en exclusivité du site la veille de la première journée de concerts. Des enfants défavorisés ou fragilisés qui pour une fois trouvent une place rien que pour eux. L’an prochain, l’ambition des 3 jours imposera de gérer près de 1200 bénévoles (contre 800 aujourd’hui), un sacré défi !

A star is born


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DAEDALUS

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DAEDALUS remercie Bowidel, notamment Faustine, pour l’invitation à couvrir ce superbe festival ! Ont participé à ce n° : Davskull, Samuel E., Mike S. (La Magic Box), Philippe, Nat Ly. Photos: Davskull, Philippe Riesco Dessins : Seitoung Logo Daedalus : Julien Bottone Réalisé live à Bobital le 1er juillet 2017 Publié par Strandflat (asso loi 1901) ISSN : 2493-3678

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BOBITAL 10 6-7-8 juillet 2018

DAEDALUS

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DAEDALUS

DAE photo : Philippe Riesco


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