Daedalus 8 - été 2016

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o des Bois Les Nus - Rulian k - RDR #26 Corsair Tatoo In Maracujah Sous-Caféine

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été 2016 Gratuit


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Alban, programmateur du festival, fait le point sur la 26e édition à un mois des festivités.

Chaque année, il y a une ou deux révélations scéniques. L’an passé, Savages, a renversé les foules. En les reprogrammant dès 2016, n’as-tu pas peur qu’elles déçoivent car elles seront, pour le coup, très attendues ? Alban : Le festival a vraiment une relation particulière avec le groupe : Savages avait été programmé en tout début de soirée en 2012 alors qu’un seul titre (Husbands) était publié et le concert avait déjà été impressionnant. L’année dernière, elles sont revenues présenter leur second album sur scène et le concert a été effectivement l’un des meilleurs moments de cette édition, beaucoup ont été époustouflés par leur performance. Avec la sortie de l’album en janvier dernier, le succès toujours grandissant qui a suivi et la rareté des concerts, l’invitation de Savages nous semblait encore une évidence. Pour la petite histoire, ce n’était arrivé que deux fois à un groupe d’être programmé deux années à suivre (Placebo et Interpol). Quelles seront selon toi les «grosses claques/surprises» de 2016 ? Toujours difficiles de faire des prédictions car on attend toujours énormément de chaque concert mais je suis plutôt impatient de découvrir sur scène Minor Victories (le « supergroupe » avec des membres de Slowdive, Mogwai, …) et Exploded View (le nouveau projet d’Anika) sans parler du retour très attendu des Avalanches après quinze ans d’absence en clôture du festival.

photo : Richard Dumas DR

Trois mots pour caractériser le cru 2016 ? (l’expression «goût de banane» étant interdite) Électricité, curiosité, indépendance (toujours !). Un groupe que tu aurais aimé programmer mais que tu n’as pu obtenir ? Holy Fuck : cela fait dix ans que nous invitons le groupe canadien, avec la sortie du nouvel album en mai dernier, ça aurait pu être la bonne année mais non… Sûrement une prochaine fois !

Dernier Daedalus de la saison, le 4e sous sa forme participative. A la rentrée, on fera encore évoluer le concept et le contenu, alors n’hésitez pas à nous contacter si vous avez des idées, des envies et que, comme nous, vous souhaitez défendre les scènes alternatives, les artistes qui se bougent et tous ceux qui créent un peu de rugosité et de relief dans le monde déprimé qui nous entoure. D’ici là, dédalez bien tout l’été. Et de préférence dans le Triangle d’émeraude, bien sûr.

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Daedalus En partenariat avec :

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Ont participé à ce n° : Aurélie, Aurore, Samuel E., Matthieu Baron, Davskull, Rodolphe, Franco. Photos: Davskull, Matthieu Baron (p.7), Melayne Seitoung (p. 3 à 5 ; 16), Toniofromhell (p.12) Illustrations : Nancy Lamontagne Mise en page : M71. Logo Daedalus : Julien Bottone www.facebook.com/fanzinedaedalus Illustration de couverture : d’après Ruliano des Bois Tirage papier : 600 ex. daedalus@strandflat.fr Dépôt-légal : à parution ISSN : 2493-3678 www.strandflat.fr


La BDaedalus du mois :

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9e Art majeur

PANDORA #1 est une nouvelle revue-livre consacrée à la BD de format court. Ce format traditionnel, tombé en deshérance depuis que les journaux quotidiens ont cessé d’ouvrir leurs pages aux short stories, aux gags en une page, ou deux. Pas moins de 35 auteurs/dessinateurs internationaux sont réunis dans ce premier numéro dont la diversité graphique est certainement la première des qualités. De Katsushiro Otomo (créateur d’Akira) à l’étonnant finlandais Rapi, de JeanChristohe Menu à Art Spiegelman, en passant par Brigitte Fontaine, la palette artistique et les univers oniriques sont très étendus. C’est à la fois une force et une faiblesse puisqu’il n’y a guère de cohérence d’ensemble, mais puisque le pari était de montrer le foisonnement créatif du format court, l’objectif est clairement atteint. Un regret : la prédominance d’auteurs reconnus alors qu’une telle revue devrait davantage servir de tremplin aux talents alternatifs. Gageons que Casterman voulait limiter les risques pour ce premier opus et que les suivants, qu’on espère nombreux, seront plus aiguisés.

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On pensait Lucky Luke rangé à jamais dans l’étage « BD ados » mais voilà que Matthieu Bonhomme s’empare du cow-boy septuagénaire avec l’ambition de le refroidir. Et pour de bon si l’on s’en tient au titre. « L’homme qui tua Lucky Luke » donne un sacré coup de « vieux » au personnage de Morris à travers un album au scénario sombre mais aux couleurs éclatantes (la colorisation est une pure merveille et s’inscrit dans la tradition morrissienne des aplats monochromes). Ainsi, Luke bascule à l’âge adulte et, privé de tabac par le comité de bien-pensance depuis quelques décennies, le voici en quête de tabac tout au long de l’album, un fil rouge qui fait sourire. Il paraît que ce Lucky sauce Bonhomme est un one-shot et là, il y a un gros problème : Lucky Luke n’utilise que des six-coups. Allez, Bonhomme, au boulot. On attend la suite.

Eleanor Davis

brestois Par delà les ribines, les du gros vomissent de la bière et : ions  son depuis des générat sa réédite Coupe-Gorge speed première K7, de la oi! ntée en (6 titres en 6’43) cha ns rire français qui fait moi s qui que les Collabos mai Sinon, perpétue l’esprit Chaos. aqueux end repr ers unt ckh Du version Johnny, pour une t’aime. heavy stoner de Que je du CD C’est planqué à la fin il fallait d’Extinction Road et ine l’avoir oublié sur la plat pour l’entendre. com .bandcamp. coupegorge dpress.com or .w dp sf duckhunter t aines vos week-ends son Si depuis plusieurs sem ssants, ce n’est ince ts men tèle mar des perturbés par it les routes : The Gang pas parce que la DDE refa un nouvel album et, aux re gist Bang Therapy enre ait que de la batterie. aur n’y dernières nouvelles, il

Encore deux sorties iconoclas tes pour le label Super Apes : Bachbu llbyrd, projet abstract/breakbeat de Vania de Bie-Vernet (Archipel, Glossop) avec des boucles synthétiques qui réso nnent comme les premiers Front 242. Plus expérimental, Moli offre un album fait de collages étran ges, entre art brut et electro lofi, chanson bébète et bruitisme à la Etant Don nés qu’on pourrait croire totalement impr ovisée. Comme un Kinder, chaque mor ceau est une surprise totale.

Republik enregistre cet été 2016 un deuxième album, provisoire ment intitulé Exotica, qui sortira sur LADTK au printemps 2017. Ce deuxième album de Republik sera, comme Elem ents, riche en invités fameux. Leur s noms seront dévoilés au fur et à mesu re de l’enregistrement. Le groupe a besoi n de vous pour financer son enregistrem ent via une campagne de financeme nt par la foule qui s’achèvera fin juille t. De nombreux bonus sont possibles dont les rares test-pressings du premier album . https ://w ww.k isski ssba nkba nk.co m/ projects/71666

, intitulé «Y», s de Frakture vinyle 4 titre prenant 4 de re EP u CD ea uv Un . no 16 Le e 20 groupe punk s de septembr e oi m qu hi au yt ra m rti du so res + 1 inédit Face contre tit , ux ies Fl ea : uv no EP ces s du clus. Les titre in ra se ais renn r, d Mars. tirés en couleu een Earth an vinyle seront mer, Y, Betw . Vous pouvez emplaires du ue ex s iq ss ier cla em ir pr os Les 50 tres en no emiers numér signés. Les au ns. Les 50 pr ez numérotés et des réservatio andes. Indiqu er m tu m ec co éeff pr jà s e de la d’ores et dé acterons dès l’ordre d’arrivé nt ns co da re és us bu vo us seront attri ). sse e-mail. No els re tu ad en tre év vo oi nv votre nom et ros (+frais d’e ue. Prix : 16 eu sortie du disq n@gmail.com io kt du ro hp L’adresse : w

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Ruliano Des Bois Vous avez peut-être remarqué l’apparition il y a quelques semaines de petits personnages sur les murs de Saint-Malo : renard faisant du skate-board, navet souriant, lion guilleret. Non ? Regardez-mieux, cherchez un peu, ils sont sûrement là, toujours prêts à vous narguer ! Ils sont l’oeuvre, éphémère car en papier, de Julien Jaffré, alias Ruliano des Bois, un artiste rochelais qui fati voyager ses malicieuses créations à travers la France et par delà les océans, à l’instar du nain d’Amélie Poulain. Qui est Ruliano des bois ? Un Alter Ego/Alias à mes autres projets artistiques (Carolina et Ruliano/ Lost Beauty), une multiplication de noms d’emprunt non pas par schizophrénie galopante mais simplement pour distinguer des travaux qui évoluent dans des sphères et des sensibilités différentes. Et puis, n’est pas Fernando Pessoa qui veut.. ;-) Depuis quand mènes-tu ce projet de collages de personnages, humains ou animaux, à l’aspect naïf ? C’est relativement récent, quelques mois au plus. Par

le passé J’ai pas mal exposé mes autres travaux dans divers endroits (galeries/ espaces d’Art Contemporain, Collectifs Artistiques, restaurants aussi)... de belles rencontres et des lieux intéressants voire prestigieux mais avec toujours en perspective, cette idée un peu déprimante d’être là pour se vendre. J’ai trouvé dans le collage « sauvage » un épanouissement grisant, la sensation de retrouver une âme d’enfant, sans avoir en ligne de mire de considérations mercantiles ou autre. De fait, je ne fais pas le commerce de ses dessins, je ne les signe même pas... même si on peut les retrouver à l’occasion sur certains de mes projets (la céramique, notamment). Où peut-on les voir ? Pour l’essentiel à La Rochelle, où je colle régulièrement au gré de mes envies et insomnies, seul ou avec mes fils. Parti d’une idée légère, j’ai commencé à en envoyer à des ami(e)s à l’étranger qui se sont prêtés au jeu en collant dans leur ville, sur les murs ou sur le mobilier urbain ; par le biais des réseaux sociaux, d’autres amis se sont portés volontaires. Au final, on peut voir ces petits

A Dinard, poin te de la Malouin e, mai 2016


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Le street art et les "murals" en général sont souvent très politiques avec un message fort voire radical (Banksy, Shepard Fairey, etc.), qu’en est-il de tes personnages toujours muets ? Que veulent-ils dire aux passants qui passent ? Je ne me considère pas comme street artist, ça serait prétentieux. De fait, le terme Street art est en vogue, il est mis à toutes les sauces et dans une large mesure galvaudé. Le marché de l’Art tend à vouloir se réapproprier ses artistes et la démarche de BLU à Bologne reste un geste salutaire [ndlr : en mars dernier, l’artiste italien Blu a effacé en une nuit une vingtaine de ses fresques murales pour protester contre leur «appropriation» par le Palazzo Pepoli bolognais qui organisa, sans le consentement des artistes, une exposition sur le street art]. Pour en revenir à ta question, c’est juste une manière espiègle de poétiser la rue, à un moment où la ville devient bien souvent un enjeu visuel constant de vente/ consumérisme (encarts publicitaires, affiches, enseignes de commerce). Pour ma part, pas de revendication, ni de message (si ce n’est un petit collage contre Monsanto... ;-). Les gens en retirent ce qu’ils souhaitent. Je ne colle pas nécessairement pour être vu, les collages sont petits, souvent placés à des endroits intimes (gouttières, renfoncements, bordures ), éphémères par principe ; ils ne sont pas là pour imposer une idéologie, simplement se fondre discrètement dans l’urbanité sans en modifier le paysage. Simplement, faire de l’espace public un lieu ludique, léger. Certaines personnes aiment d’ailleurs se prêter à un jeu de piste avec mes collages à travers la ville pour se réapproprier sous un autre angle de vue, ses rues, ses immeubles.

As-tu d’autres projets artistiques ? Ça part souvent d’une envie de travailler sur un nouveau médium. En ce moment, je réappose des graphismes contemporains et naïf sur de la vaisselle ancienne chinée que je recuits ensuite dans des fours à céramique, mais aussi du graphisme pur, des détournements de pochettes de disques ces derniers temps, des idées d’éditions, des pochettes de disques pour des artistes et labels (une quinzaine à ce jour) des bas reliefs en grand format ; j’ai un métier à côté qui me permet de ne pas m’enchainer à un style en particulier et de ne pas être contraint corps et âme à vendre. Une ou des expos à venir ? On me propose des projets d’expos, je traine un peu pour remplir les dossiers de candidatures ; difficile de se départir de ce sentiment de liberté de coller quand on y a goûté .. ;-) http://rulianodesbois.blogspot.fr/ http://julienjaffre.wix.com/carolina-et-ruliano

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La Rochelle est entourée d’un grand parc qui cercle la ville ; Certains de ces petits personnages sont quelquefois juchés sur des animaux aux traits plus réalistes (écureuils, renards, blaireaux, etc.) ; j’aime l’idée de cette réappropriation de la ville par cette petite faune sauvage et imaginaire. La Rochelle compte d’ailleurs bon nombre d’artistes bien plus talentueux qui officient sur les murs, que ce soit des graphistes, des muralistes ou des colleurs, depuis Yose et toute cette jeune génération qui va des graffeurs du Gabut (voir le Springtime Delight Festival) à Noar Noarnito, MG ou rezoy. Une pensée pour Pierre Loup Auger, une jeune illustrateur, dessinateur d’un talent immense, disparu récemment ; son absence est un vide.

Tu as longtemps été impliqué dans le fanzinat avec notamment "Monotrains et Satellites", fais-tu un parallèle entre l’affichage libre du collage mural et l’expression libre du fanzine ? Que gardes-tu de cette expérience fanzinesque ? Je n’avais pas fait le rapprochement, mais j’imagine que ça participe d’une démarche similaire et personnelle, être acteur plutôt que spectateur. Mais un acteur discret de l’ombre, ça correspond davantage à mon tempérament. En toute honnêteté, la simple action de créer, matérialiser une idée en acte est enivrante en soi. J’invite qui que ce soit à tenter l’expérience... ;-). Pour ce qui est de mes années de fanzines et autres (Revue & Corrigé, Jade Web), j’ai appris à aimer l’ardeur créative, l’intégrité artistique et l’humilité des personnes que j’ai pu côtoyer au long de ces années. Des gens passionnés. Même si j’ai un peu levé le pied sur la musique (la course effrénée à la nouveauté musicale a fini par me lasser un peu), je reviens par la porte du graphisme à mes premiers amours (pochettes de vinyles, affiches).

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collages éphémères en France, à Paris, Tours, Poitiers, Dinard, Bordeaux mais aussi en Italie (Rome, Bologne, Cinque terre), à Berlin, Bali, Prague, Montréal, Tokyo, Kyoto mais ça s’étoffe avec des collages à venir à New York, Hanoï, au Népal, en Colombie, aux Pays Bas, etc. C’est une façon ludique de faire participer les gens au projet ; un collectif artistique d’amitiés et de belles rencontres.

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Le premier salon international du tatouage malouin sera inauguré cet été, les 9 et 10 juillet. Reflet d’un de société en pleine mutation et éclatant de couleurs, le tatouage se répand sur toutes les EA phénomène ALUS edalu aux plus anciennes. Des grosses pointures internationales sont attendues dans la cité peaux, des plus ajeunes corsaire. On fait le point avec le principal instigateur de cette convention, Kalil Moktar.

Peux-tu revenir sur ton parcours : d’où viens-tu et depuis combien de temps piques-tu ? Pour être bref, je vis dans le monde du tatouage depuis 1991, année où j’ai connu Micka à Vitré. C’est une rencontre qui a beaucoup compté pour moi car Micka a su m’insuffler la passion du tatouage. En 2010, voulant améliorer ma technique, j’ai eu l’immense fortune de rencontrer Stéphane Chaudesaigues qui est à ce jour un ami et un guide. Il m’a offert beaucoup plus que la technique du tatouage ; il m’a permis de faire la connaissance de personnalités importantes telles que Shane O’Neill, Nikko Hurtado, Joe Capobianco, Bop John, Bernard Soufflet, Pitou etc. L’amour et la passion du tatouage ainsi que toutes ces rencontres m’ont donné la possibilité de pouvoir organiser le Corsair Tattoo Ink. Comment t’es venue l’envie de cette convention ? Ce sont en tout premier lieu les rencontres que j’ai faites qui m’ont donné l’idée d’organiser la convention de Saint-Malo. Durant ces grandes fêtes que sont les conventions nous sommes amenés à rencontrer des personnalités de divers horizons. Il en résulte bien souvent des rencontres enrichissantes. En tous cas, en ce qui me concerne, le Festival du Tatouage dans le Cantal organisé par Stéphane et Cécile Chaudesaigues puis le Cézanne à Aixen-Provence organisé par Pitou et Thierry m’ont donné l’envie d’organiser mon propre événement. Pourquoi à Saint-Malo ? Le tatouage est principalement visuel et je voulais que l’écrin qui habille le Corsair Tattoo Ink le soit tout autant. Quoi de mieux approprié pour la vue que la cité corsaire de Saint-Malo où se marient la mer, les navires et l’architecture pour organiser un tel événement. Même la salle où aura lieu la convention est une carène de bateau retournée. Les autres points, plus pragmatiques ceux-là, sont : la proximité de l’aéroport, les nombreux hôtels, la gare T.G.V, les restaurants, la plage, le casino, etc. Peux-tu nous présenter le plateau du Corsair ? Pour élaborer le plateau des tatoueurs, j’ai privilégié deux aspects :

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la qualité du travail des tatoueurs et la relation amicale que je pouvais entretenir avec eux. Je vous donne les prénoms et noms dans l’ordre de ma pensée. Comme il se doit je commence par les dames : Barbara Rosendo, Manuella Ana, Corinne Dubosque, Nina, Rebeca Orts, Sarah, Roxanne Duquenne, Kalie. Pour les hommes je commencerai par Goran Ivic, Yannick Lemitre, Thomas Carli-Jarlier, Bop John et Greg, Bernard Soufflet, Steven et son illustre patriarche Stéphane Chaudesaigues, mes deux fistons : Kalil Jr et Calvin, Nico Mariette, Chris Duquenne, Edouard Cop, Valmyr Salt, Florinel Oprea, Antoine Jamet de Saint-Malo, Matthieu Kipic, Fab d’Onirik Tatouages, Kevin Pizorno, Geoffrey Daeghsels, Christophe Raynaud, Pitou, Pierro Zik mais j’en oublie beaucoup. Pour l’international nous avons la chance d’avoir à nos côtés : Matteo Pasqualin, Shane O’Neill, Tery Do, Nunzio Tannoia, Michele Mazzetto, David Vliers ainsi qu’un authentique maître japonais en la personne d’Honda Tsuyoshi.

En quoi cette convention tattoo peut se différencier des autres ? Quel esprit souhaites-tu insuffler au Corsair ? Le thème des corsaires et le lieu choisi pour cet événement sont naturellement liés au monde de la mer et c’est par cette voie que le tatouage est arrivé en Europe. Quel bonheur en tant que tatoueur de pouvoir exercer sa passion à une cinquantaine de mètres de la mer où est amarrée "L’étoile du Roy" , une frégate corsaire qui nous plonge tout droit dans l’univers des marins. Des animations où se mêleront, la sensualité, le charme, la musique, la pyrotechnie et de nombreuses surprises qui viendront épicer le Corsair Tattoo Ink. L’esprit que je souhaite faire naître durant cette convention est celui de la camaraderie, de la fraternité et de l’amitié. Ce sont des valeurs, qui à mes yeux sont importantes si elles sont sincèrement pratiquées. Quelles sont tes attentes pour cette 1ère édition et tes envies pour le futur du Corsair ? Il va sans dire que je souhaite un plein succès pour le Corsair tattoo Ink. Je veux inscrire cette manifestation comme un événement incontournable et pérenne dans le monde du tatouage, et le tout, baigné dans une atmosphère familiale et amicale. Je suis entouré pour cela d’une équipe qui s’investit du mieux qu’il est possible pour offrir à tous les passionnés du tatouage une convention en Bretagne qui marquera les esprits.


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#Sous-Cafeine

Artshop & Studio une date e le 14 juillet 2015, « t ouverts leur boutiqu de Paramé à ier art qu le Sandrine et Thierry on ns da t rit Sandrine. Ils son que assumée car « on facile à retenir » sou ntan. Une prise de ris Fo ge An rue d’autres 40 au Saint-Malo rces fermaient mais lancer que des comme ier « qui art qu ce de vie savait avant de nous la nt De plus ils apprécie ssante. De plus nous les ont remplacés ». mes dans une rue pa som us no e, rm cha i n’a pas fini, ce qui qu et possède son di ran iversitaire qui s’est ag un s pu cam un ». e ns qu avo la bouti nes à passer devant portraits, fait fait beaucoup de jeu nnelle, elle réalise des sio fes pro e ph gra sur Paris où es ag d’im s Sandrine est photo che s’occupe de retou et s oto ph sont donc es se ag et ort sés des rep x se sont tis nt 10 ans, des réseau ses en pages, mi des os, elle a travaillé penda log des graphiste, il réalise maintenus. Thierry est on de sites web. s’occupe de la créati et durée s ite vis de des cartes d’artistes pour une ion sit xpo aussi un lieu d’e artistes à x au uve no les Sous Caféine, c’est er aid « un lieu écrin pour d’un mois environ, s. D’un émerger ». bile à faire des selfie ter une machine mo pour tes tif pu jec a ob ipe un équ c tre ave No dans lequel se mirer r roi fait mi et un che uve affi i tro côté se z un écran qu l’autre côté vous ave Egobox, ée pel ap ne, chi photographier et de ma tte i ont été prises. Ce plait beaucoup ! ». défiler les photos qu nds événements, ça gra de s lor t érê int toutes formes d’art, de trouve « son e iqu ect y a un mélange écl la vente des dessins, à z Dans la boutique, il artistiques  ». Vous ave urs cœ de hies… p cou ts « différen t-shirts, des sérigrap des objets design, des le quartier. re viv re fai ur des photographies, po ts volonté de partenaria res du Thierry est dans une le tels que les Folklo ents annuels de la Vil nem évé ttent de faire les me per et Il apprécie ier art qu oz… qui animent le monde ou le fest-n merces de Paramé. com les ner fonction é. Ange Fontan, Param Sous Caféine 40, rue 35 09 52 15 04 m www.sous-cafeine.co ne féi Ca us So : ok Facebo afeine.com Mail : contact@sous-c

vus Quelques coups de coeur pas chers : ine -Café Sous chez sur - le coffret E2. Une série de dessins CD. d’un né mpag acco és, raphi carton, sérig . Fait main à 50 exemplaires numérotés ept - le bimestriel Wombat dont le conc un est «the box is the message» et offre de et d’art s photo de et très beau coffr à portfolio. Un assemblage manuel limité t stree le , n°17 le Dans . rotés numé 750 ex. Sid de aits portr ses et y artist Shepard Faire Vicious sont à l’honneur. Et pour un peu plus cher : arie - les toiles originales de PMH (Pierre-M le art Huet), ce redonnais adepte du dood outredont la cote ne cesse de grimper atlantique. www.pmh.bzh



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Christian Dargelos : la saga des Nus Il y a quelques semaines, je vous avais raconté l’incroyable histoire des Nus, l’un des groupes les plus marquants du début des années 80 et leur résurrection actuelle avec un album excellent ! (http://www.buzzonweb.com/2016/03/les-nus-ou-le-retour-desheros-rennais)

Suite à cet article j’ai contacté Christian Dargelos, leur chanteur. Il a accepté de raconter cette incroyable histoire : celle d’un groupe qui après un échec est devenu culte au point de voir ses titres repris par des artistes aussi importants que Noir Désir ou Dominic Sonic ! Plus de trente ans après leur séparation les Nus se sont reformés avec brio et un talent … inégalé ! Découvrez ici-même cette saga digne d’une légende dont les Nus en sont les héros ! Interview : Franco pour www.buzzonweb.com Photos :Toniofromhell (1983), Davskull (2016) et Richard Dumas (pochette)

Christian Dargelos : Je viens de Rennes. Mes parents n’avaient pas d’électrophone (on disait comme ça à l’époque !). Mais j’ai découvert le rock assez jeune parce que j’avais des copains qui eux avaient des tournes disques et qui achetaient des disques, les 45 t de l’époque, le hit-parade anglais et moi ça me plaisait bien. Mon premier grand souvenir c’est « Paranoïd » de Black Sabbath, mais aussi le double live de Steppenwolf qui a été une influence majeure pour la suite ! Tout de suite j’ai accroché à ça… Assez rapidement je suis allé souvent à Londres où j’ai découvert le punk. On a dit que j’étais le premier punk de Rennes. Je n’avais pas des épingles à nourrice dans les oreilles et tout ça … Mais j’avais une tenue … spéciale. A l’époque on m’appelait le petit Rocky (parce qu’il y avait un grand Rocky !). Il faut dire que l’on n’était pas à aimer ce genre de musique et à s’habiller comme ça à Rennes.

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Donc, le fameux Rocky qui est cité dans l’article d’Actuel sur « Les jeunes gens modernes » qui avait fait grand bruit à l’époque et qui est le co-fondateur de Marquis de Sade avec Franck Darcel en 1978, c’est toi ? Oui, je suis resté un peu plus de un an avec eux.

Tu avais conscience de l’importance du groupe ? Non, parce que le vrai Marquis de Sade, celui des deux albums, est arrivé après moi. J’ai juste fait avec eux un 45 t qui avait les bases de ce qu’allait devenir le groupe. Mais bon, cette musique ne me plaisait pas tellement en tant que membre du groupe. Par contre, j’adore le groupe : c’était vachement bien. Tu sais, j’ai vu peut-être 1 000 concerts et il y a un concert d’eux à Saint Servan qui est un des dix plus grands que j’ai vus ! C’était un groupe très novateur. Quand j’étais encore avec eux on avait joué au tremplin du Golf Drouot, on avait fini deuxième et Henri Leproux [le directeur du Golf Drouot, ndlr] nous avait dit : « c’est ça le son du futur ! » Tu quittes MDS pour divergences musicales et là tu fondes les Nus ? Non, pas tout de suite. L’expérience de MDS m’avait laissé un goût amer, j’avais trouvé le nom


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En 1981 les Nus ont commencé à tourner et là la presse musicale vous soutient ? La presse nous a beaucoup aidé ! Mais c’était à double tranchant ! Quand on a joué à Paris au Rose Bonbon ça s’est moyennement bien passé, on a joué aussi à la Mutualité avec 12.5 Degrés et les Towkoy Boys [futur Luna Parker, Ndlr], on jouait à la fin et on a joué devant 20 personnes ! T’imagine, à la Mutualité ! Mais il y a eu aussi le Palace avec Orchestre rouge et Kas Product : on s’est fait huer par le public ! En même temps, j’aimais bien des groupes parisiens comme Taxi Girl ou Ici Paris ! Il faut dire que mes textes étaient en français aussi, les gens comprenaient tout de suite ce que je disais… A Rennes, tout le monde chantait en anglais, et ça a choqué un peu, mais ça a aussi ouvert des portes !

Saint-Brieuc,Art Rock, mai 2016

et tout, et puis on m’a poussé dehors... C’est loin tout ça, hein ? J’ai essayé de remonter un truc, mais ça n’a pas marché. Je suis alors parti à l’armée. En rentrant, j’avais l’ambition de faire un 45 avec Fréderic Renaud qui venait aussi de se faire sortir de Marquis de Sade. C’est là qu’on a fondé Les Nus avec un bassiste copain de Fréderic (François Conan) et Eric Morinière, le batteur de MDS qui nous a dépanné. On a fait notre premier concert aux Transmusicales en décembre 1980, ce qui était sans doute un peu trop tôt, on n’était pas vraiment en place... Mais bon, le groupe était lancé ! Tout de suite on remarque votre son avec la guitare de Fred Renaud, extraordinaire, et ensuite tes textes qui sont très littéraires. Ouais, on parlait de Genet, on faisait référence à Oscar Wilde, on rendait hommage à James Dean dans « Un signe des temps »… Mais même votre nom était une référence ? Oui, c’est ce qu’on disait : un hommage à Norman Mailer pour « les nus et les morts » mais c’était aussi la pleine époque de la new wave arty, on pouvait parler de Nu comme un tableau… Et tout de suite on vous remarque ? D’abord on a complété le groupe : on a pris un clavier, Rémy Hubert. C’était une petite révolution pour Rennes parce qu’on n’a pas pris un deuxième guitariste : on en trouvait pas ! Et puis j’aimais les Doors et les Stranglers... Je voulais comme ça me démarquer de Marquis de Sade qui était le groupe phare de la ville. Ensuite, on a pris le batteur d’Ubik (cf. Daedalus #3), Alain Richard et là, on était au complet. Et on a commençait à donner des concerts, un peu partout en Bretagne. A l’époque Rennes était une ville en pleine ébullition musicale ? C’était une époque intéressante ! On essayait de se démarquer avec une vision très européenne que Philippe Pascal, le chanteur de MDS, avait créé. On regardait beaucoup vers Londres et les USA. On avait une vision, peut-être plus internationale, plus moderne … Mais c’est vrai qu’il y avait une vraie émulation dans la ville... On avait tous un peu les mêmes références : le rock des années 70, les Doors, le Velvet, David Bowie… Pourquoi le rock rennais a-t-il été aussi important à l’époque ? Houla… vaste question ! Tout d’abord il y a eu les concerts. Avant, c’était un concert par trimestre, ensuite c’était un concert par semaine. Beaucoup de groupe anglais passaient d’abord à Rennes avant d’aller à Paris. Les Cure par exemple ont d’abord joué ici ! Ensuite, il y a eu les Transmusicales, ce festival a donné une vraie ampleur à la ville et nous a tous beaucoup aidé. Je voudrais dire aussi que pour moi le rock rennais n’existait pas vraiment : c’était le rock Breton ! Plein d’étudiants arrivaient en sachant jouer un peu de guitare, un peu de batterie, de la basse ou des claviers et comme ça on a pu avoir des groupes intéressants. Mais quand même c’était énorme : ça a marqué les gens... Bien sûr ! Il y a un an et demi j’ai discuté avec Pascal Obispo et il me racontait comment, lorsqu’il passait devant l’Epée, le bar où on était tous à jouer au flipper, il se disait : « un jour je ferai ça et je serai comme

Bon, on attaque le sujet qui fâche : votre premier album ! En 1982, vous signez chez RCA... On avait beaucoup tourné, on faisait de bons concerts, on savait que les morceaux tenaient la route et ça nous paraissait évident que tout allait rouler. On est rentré en studio à DB à Rennes, chez nous, et on a mixé avec Blanc-Francard, au studio de la Grande Armée à Paris, si je me rappelle bien. Et là ! Ça a été un choc : c’était un vide sidéral, le disque n’avait pas de relief, il était plat… Pourtant quand je le réécoute, il sonne comme un disque de l’époque ? Un disque français de l’époque, oui ! Mais par exemple la guitare de Frédéric qui était importante, on ne l’entendait pratiquement pas. Il y a peu de temps, on m’a donné un CD avec le concert d’Angers et même si le son n’est pas terrible, il y a quand même un autre relief. Sur scène : ça sonne ! Mais je suis encore incapable de dire ce qui s’est passé. Mais des gens aiment beaucoup ce disque. Vous partez en tournée avec le Gun Club après, dont un concert au Bataclan ? Oui, la tournée s’est bien passée, on s’entendait bien avec les musiciens du Gun Club et globalement les concerts se passaient bien, mais bon le cœur n’y était plus. On était échaudé, on n’avait plus la joie de composer et de travailler. Vous vous séparez à la fin de la tournée Presque, on a assuré quelques concerts après et puis l’organiste est parti. On a fait quelques concerts à quatre et puis, après un concert à Saint-Brieuc, on s’est séparé fin 1983. On avait refait des maquettes que RCA a refusé et là, il y avait plus de pétrole dans la voiture. On en avait marre, on avait beaucoup bossé les morceaux, on répétait toutes les semaines, mais on n’avait plus la joie de jouer. Que se passe-t-il à ce moment-là ? Fred a retrouvé Frank Darcel et, ensemble, ils ont monté Senso puis il a joué avec Etienne [Daho], Alain Bashung et Dominic Sonic. Moi, j’ai commencé une carrière solo sous le nom de Dargelos. J’ai fait un 45 t solo chez Polydor avec Fred à la guitare et Pierre Corneau [ex-bassiste de Marc Seberg et bassiste actuel des Nus] qui n’a pas vraiment marché. En parallèle, j’ai commencé à faire quelques piges pour Ouest-France. On a monté un groupe aussi dans le prolongement des Nus avec Rémy, le clavier, et Fred à la guitare : Corpus Christi. C’est sous ce nom-là que l’on a enregistré des maquettes.

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Christian Dargelos : la saga des Nus

eux ! » Ça l’a marqué et ça le marque encore. Plein de gens en parlent encore : c’est bien non ?


Christian Dargelos : la saga des Nus

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Pourtant un truc énorme va vous arriver ! C’est Noir Désir ! Ah ça oui ! Quand on avait joué à Bordeaux au début des années 80, après l’album ils étaient venus nous voir à la fin du concert et ils nous avaient dit qu’ils avaient adoré nos chansons. On avait répété chez eux, enfin dans leur cave, le lendemain. Quand ils ont explosé, Cantat disait dans ses interviews que nous étions une de ces plus grandes influences.

On va faire un saut dans le temps et on arrive en 2013 : la reformation ! Depuis longtemps Rémy, le clavier, nous disait que l’on devrait se reformer pour faire un concert. A chaque fois, Fred refusait. De mon côté, je n’avais pas revu Fred depuis très longtemps. Je savais qu’il avait eu un problème de santé et, suite à cela, il a accepté. Rémy avait mis Jean-Louis Brossard dans le coup et lui acceptait de nous passer l’Ubu pour un soir.

Tu l’as bien vécu ? Très bien, surtout que la fin du groupe avec l’album nous avait laissé un goût… amer. Un soir, je l’ai croisé à l’Ubu et il me dit : « un jour on reprendra les Nus ! ». Il voulait reprendre « Les yeux » et puis un soir en rentrant chez moi je trouve un message de Bertrand Cantat sur mon répondeur téléphonique, tu sais les anciens, ceux qui avaient encore des cassettes. Ils étaient à Bath, en Angleterre, dans le studio de Peter Gabriel et ils enregistraient « Tostaky ». Il me demandait la cassette et le texte de « Johnny Colère ». Je me suis empressé de tout lui envoyer... J’étais content, c’était un groupe marquant !

Tout le monde était là ? Non, le bassiste a refusé pour des raisons personnelles. On s’est donné rendez-vous dans un restaurant asiatique un dimanche midi à Rennes, il y avait Fred, Rémy, moi et Alain Richard, le batteur, était tellement motivé qu’il avait déjà commencé à travailler.

Enorme ! Attends, c’est encore mieux parce que, à la base, ce devait être la face B du maxi de « Tostaky » [le single]. Quand le maxi est arrivé à Rennes Musiques, le disquaire emblématique de Rennes, ils jouaient tout le temps le morceau dans la boutique et puis quand l’album est arrivé, j’ai vu que la reprise était dessus ! Ce que je préférais ! C’était un bel hommage... C’était un super hommage ! Les gens me regardaient différemment en tant que musicien. Noir Désir a joué le morceau sur toutes les dates de la tournée et chaque soir Cantat disait « on reprend un titre des Nus ». Ils m’ont invité plusieurs fois sur scène avec eux, notamment à l’Olympia ! Et puis financièrement c’était bien : c’est la première fois que j’ai vraiment gagné de l’argent avec la musique ! Le groupe n’était pas oublié comme ça et puis j’aime bien dire que nous avons eu un demi succès grâce à eux. Tu l’aimes bien leur version ? C’est leur version, leur vision du morceau… Un an plus tard, c’est Dominic Sonic qui reprend « Signe des temps » Oui, j’aime bien sa version. Elle a un côté Bo Didley, un peu blues…Mais c’est un bel hommage encore, en plus à l’époque, il jouait avec Fred. Cela ne t’a pas donné envie de refaire un groupe, de remonter sur scène ? Non, j’en avais ma claque, parfois je remontais sur scène pour faire un bœuf ou un « Johnny colère » mais c’était tout. On pensait que l’album allait être réédité ? C’est un grand mystère pour moi... Je n’ai pas compris non plus. Pour tout te dire quand notre éditeur actuel a téléphoné à notre éditeur de l’époque, il ne savait même pas qu’il avait « Johnny colère » ! Pourtant ça doit générer de l’argent avec les ventes de Noir Désir. Je crois que les bandes étaient perdus, pas terrible… Mais c’est sur on aurait pu ressortir le disque ! Surtout qu’au même moment Miossec aussi a expliqué que nous étions une de ses grandes influences. Enfin c’est comme ça…

Pour le bassiste vous faites comment ? On a d’abord fait une répétition à quatre sans batteur et puis on a contacté Pierre Corneau qui tout de suite a dit oui ! C’était un choix évident, on a tout de suite pensé à lui : il avait fait partie de Marc Seberg, il avait joué avec moi et avec Fred dans le groupe de Dominic Sonic. Il reprenait lui aussi la musique après des années d’arrêt. Bon, on a répété une fois avec lui et ça collait parfaitement. Nous devions répéter en août et puis, malheureusement, Fred est décédé en juillet... Ça a dû être terrible pour toi ? Oui, c’était dur… (silence) Mes craintes étaient fondées. Surtout qu’entre temps les données avaient changé : on ne jouait plus à l’Ubu mais sur la grande scène des Trans. Je savais que cela allait être dur pour lui : c’est dur de rester une heure sur scène avec les lights, le son… Vous avez quand même voulu faire ce concert ? Oui, mais on a préféré rester à l’Ubu dans le cadre d’une soirée rennaise avec Republik, le nouveau groupe de Frank Darcel : on ouvrait les Trans ! Pour remplacer Fred, on a pris non pas un mais deux guitaristes : Dominic Sonic et Chris Georgelin. Il fallait bien ça pour le remplacer ! Et le concert s’est bien passé ? Très bien ! C’était le 4 Décembre 2013, la salle était pleine, il y avait 400 personnes ! On a dédié le concert à Fréderic, sa fille Johanna était là. Il y avait aussi Denis Barthes et Frédéric Vidalenc de Noir Désir, Richard Dumas et Etienne Daho. Vous aviez l’air très à l’aise sur scène On avait eu une résidence pendant trois jours à l’Ubu avec un professionnel du son et tout de suite je me suis senti à l’aise. Bon, ce n’était pas comme avant : il n’y avait pas Fred, les morceaux avaient évolué mais tout s’est bien passé ! Ça sonnait bien ! Qu’est ce qui avait changé musicalement depuis 1983 pour le groupe ? Pas grand-chose, les morceaux étaient déjà écrits et globalement nos influences étaient les mêmes : le rock des années 70, les Doors, le Velvet, les Who, les Flamin Groovies… On est vintage, tu sais ! A la fin du concert, Daho vient vous voir et se propose de travailler avec vous... Il m’a dit qu’il voulait faire quelque chose avec nous, mais il venait de sortir son disque et il préparait sa tournée. Il était très occupé mais il n’a jamais lâché l’affaire ! Je crois qu’il a voulu nous faire signer chez Polydor mais on lui a répondu que après 50 ans, c’est plus possible ! Finalement, il nous a proposé de produire un titre, « Les années Reagan ». Tout de suite, tu penses faire un album ? Non, mais le concert s’était très bien passé et je me suis dit : « C’est bon, on est reparti ! ». On a fait un quatre titres et nous nous sommes mis en recherche d’un nouveau guitariste. En effet, Dominic [Sonic] avait sa carrière solo à gérer et Chris avait toujours dit qu’il était là temporairement. On en a essayé deux : Vincent Sizorn et Goulven Hamel et avec lui ça l’a fait tout de suite ! Il pouvait remplacer Fréderic Renaud ! Et là on a commencé à bosser, on a répété et fait quelques concerts en Bretagne…

Saint-Malo, Centre Allende, 5 mars 1983 photo : Tonio FromHell


Saint-Brieuc,Art Rock, mai 2016

Vous vouliez faire un album ? Si tu veux jouer ou faire des trucs un peu bien, il te faut du solide : un album. On a enregistré cet été ; début septembre, Etienne est venu deux jours pour réaliser « Les années Reagan ». Il nous aussi proposé de travailler avec Jean Louis Pierrot (ex Les Valentins) pour mixer.

L’anecdote de Der Kapitan Von Oswald: En 1983, en sortant de la balance du concert au Centre Allende, Frédéric Renaud me regarde et me dit : «Le Capitaine Haddock est mort !».

Tu es content du disque ? Ah oui, il sonne vraiment ! Autre particularité, les morceaux ont été écrits dans les années 80 et trois d’entre eux, notamment le célèbre « Johnny colère », étaient même sur le premier album ? Je pense que ces morceaux méritaient d’être sur un disque. Les morceaux inédits, comme « Les années Reagan », viennent de l’époque de Corpus Christi. Quant à « Johnny colère », on voulait vraiment le refaire, qu’il sonne comme on le voulait : elle est violente, pugnace et belle à la fois. Quand je la présente sur scène, je dis : « on reprend un morceau d’un groupe bordelais » et les gens se marrent ! Mais pour en revenir à ta question je trouvais que les morceaux sonnaient vraiment bien à l’Ubu. Il n’y a que « Les rideaux rouges » que l’on a pas fait ce soir-là. Encore une fois, ces morceaux ont de la valeur ! L’album est sorti sur la label de votre tourneur Oui, chez YHP en licence chez PIAS. Tu attends quoi de cet album ? Je ne sais pas trop ! Disons que j’ai le sentiment du devoir accompli. Etienne [Daho], il dit que c’est pour refermer une blessure… Il voulait que l’on remixe ou que l’on réenregistre le premier album, je lui ai dit : « C’est bon Etienne, il existe l’album, comme ça et c’est bien ! ». Mais je voudrais dire qu’en aucun cas c’est une revanche. Tu penses que si vous aviez enregistré un album fin des années 80, il aurait ressemblé à celui-là ? Oui, je crois. On a des maquettes du deuxième album et c’est assez proche de ça. Tu peux d’ailleurs écouter ces maquettes sur youtube.

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Tes ambitions par rapport au disque ? Que les gens se souviennent de nous avec ce disque, c’est tout ! Ah si, il fallait faire notre version de « Johnny colère »... Mais les Nus aujourd’hui c’est comment ? On est un peu éclaté : deux à Rennes, deux à Nantes et un à SaintBrieuc. On répète que lorsqu’il y a un concert. Là, on joue trois fois dans le mois mais on n’a rien cet été. Remarque maintenant pour jouer cela devient compliqué : les conditions, les salaires… Mais on va jouer à la rentrée dans le Grand Ouest, c’est sûr, et j’espère que l’on aura des festivals l’été prochain, parce que l’album est super bien reçu ! C’est quoi la morale de cette histoire ? Qu’il faut savoir lâcher le morceau à un moment pour mieux revenir. Il ne faut pas jouer jusqu’à l’écœurement. Il faut reprendre des forces pour mieux repartir. Il y aura un autre album ? On va voir. On finit nos concerts et on fera le bilan. On va travailler probablement cet été pour composer des nouveaux morceaux et puis dans un an il y aura peut-être un quatre titres. Aujourd’hui, la formation est stable ? Oui, et je voudrais dire que dans ce groupe on s’aime bien et ça c’est méga important ! On s’entend vraiment bien ! Bref, on est vraiment de retour ! Franco Buzzonweb

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Le fanzine papier fait son retour en force depuis quelques années. Preuve que les médias traditionnels, dont l’objectivité AE se mesure au prix des encarts publicitaires, ne satisfont critique plus les amateurs de cultures alternatives et populaires. Les artistes plasticiens eux-mêmes fuient les galeries et leurs codes surannés. Ils DAEDALUS retrouvent leur liberté d’expression dans les graphzines ou artzines autoédités à petit tirage et diffusé de la main à la main. Photographie, peinture, sérigraphie, scènes Emusicales A ALUS alu l’espace fanzinesque. L’innovation se rencontrent aeddans est sans limite car la règle est qu’il n’y en a plus. Petit florilège deAE fanzines mois. Contactez leurs auteurs, ils ALUSglanés cesaderniers edalu n’attendent que çà. Les zines sont souvent à prix libre.

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1 RE-LIVRE, graphzine fait main, issue de prospectus recyclés, chaque exemplaire est unique. Editions Libre. chezcochenet.fr 2 LESS DRUGS MORE PILLS #6, fanzine personnel qui aborde, sous la forme de billets d’humeur, des sujets très variés : çà va du

sens de l’écriture critique (que Nox souhaite désormais positive), aux micros-politique queer (le DIY appliqué à son propre corps), des divagations sur Molloy de Beckett et puis la destruction/déméngament des Tanneries de Dijon. nox.morveux@riseup.net

3 SAIGNANTE #9, fanzine féministe de Bruxelles. saignante.blogspot.com 4 FREE HANDS #1, fanzine de tatoueurs à tatoués, 60 ex. freehandzine.fr 5 LILIPNUK #5, fanzine punk/ oi! de Paris, loupastroul@yahoo.fr 6 TÊTES, graphzine peint à la main, 60 ex. combocarre@gmail.com 7 MDC, graphzine sérigraphié, 40 ex. editionsdumonstre.blogspot.fr 8 POLLUTION CAPITALE, vidéozine punk hardcore DIY parisien, newsletterparis@gmail.com 9 TEAR-FACE, graphzine sérigraphié, 60 ex. combocarre@gmail.com 10 GUERRILLA, photozine chilien, worldgalleryproject.tumblr.com 11 sCORIE #0, graphzine sérigraphié et photocopié, 60 ex. Toutes les couvertures, issues de rebuts d’impression, sont différentes. scorie-fanzine.tumblr.com

12 sCORIE #0, quand on vous disait qu’il n’y avait pas deux couvertures identiques. 13 DES CROÛTES AUX COINS DES YEUX #10, égozine BD de Tanx, artiste parisienne qui aime le punk et les têtes de mort tanx.free-h.fr


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e n i s u ' d e i t Sor

it. nce » EP 5 titres, autoprodu près de deux ans Gad Zukes « Fight the sile après avoir essaimé depuis EP r mie pre son t sor es Zuk qui n’ont jamais x Gad de ceu r aise Pou ann ne. din nien rie La frat incursion en terre mancu ite pet une is), des Dandy me mê bou et cam le ales les scènes région che de The Hives (sans à la Jackson 5 une pop-rock enjouée, pro à ove it gro dro a Un r. on , deu upe can gro la r le vu ement pou joie s des morceaux ou de Pav lement dans la danse de Warhols pour les attaque et vous entraîne irrémédiab ») r et on it heu roc ting acc Get (« tare gné gui n’est jamais très éloi de ce EP avec un riff de lais savent » est sans conteste le hit ang ma s aro upe et gro Swe « nds es. gra Zuk les ls des Gad générale, seu ritournelles que, en règle www.gad-zukes.com entêtant supporté par des dans ces veines ! le cou qui ish brit g san du a y il leu, reb Sac . dre pon

Janis Rainer « Le côté des ombres », EP 4 titres, autopr oduction David Philippon, a.k.a Janis Rainer, est un songw riter malouin qui a choisi le chemin incertain de l’autoproduction pour faire abouti r un projet longuement mûri. Les 4 titres de ce premier EP ont cependant bénéfi cié de l’apport créatif de Sylvain Texier (Last Morning Soundtrack, Fragments) à la batterie et à l’arrangement des cordes. Ce qui frappe à la première écoute est l’ambit ion littéraire du projet : les textes sont ciselés, prenants, probablement parce qu’ils explorent le « côté des ombres ». Chanson à textes non pas engagés mais plutôt mélancoliques, soutenus dans cette voie par la langueur du violoncelle (« Le Nord »). Un timbre de voix qui flirte parfois du côté de Gaëtan Roussel soutenu de riffs de guitare à la Noir Désir (« Lula »). Une belle première pierre. www. janisr ainer .com - Parlez-nous de "Phénomène" ? Comment se sont déroulé la composition et l'enregistrement de ce deuxième album ? Et bien écoute, on a eu la chance de gagner un peu de sous l'année dernière avec les concerts donc on a investi dans du matos. Ca nous a permis de faire ça en mode « studio mobile »... Du coup on a installé notre config dans différents lieux, on a fait pas mal de tests, fait beaucoup de prises de sons et les morceaux ont évolué au fur et à mesure. Finalement, ça nous a pris vachement de temps quand j'y repense ! - Vous avez fait du cocktail rock et reggae une marque de fabrique, mais votre public il est majoritairement cuir ou dreadlocks ? Haha, ben on a un public super large, c'est ça qui est cool ! y'a pas si longtemps une dame relativement âgée est venue me voir pour me dire après un concert : « J'ai 74 ans, 4 enfants, 11 petits enfants et je me suis éclatée. Les doigts dans la prise !!! ». Y'a quelques semaines Loran des Ramoneurs de Menhirs est monté sur scène avec nous ; il aime bien ce qu'on fait alors il est venu chanter, ça a duré un bon moment, heureusement que l'orga était pas trop à cheval sur les horaires... Et pas plus tard qu'hier on a refait la même avec les gars de la Rue Ketanou. C'est bien que les gens et les genres se mélangent, ça a du bon...

lèzes de nous Merci aux balèzes des Mé cert malouin con r avoir offert le premie 30 ans pour u fall a aur Il s. agé ufr des Na ntpellier à Mo e «D er entendre résonn natales de es Saint-Malo» dans les terr dre ! tten d’a p cou le it vala çà Spi. Mais

- Quand on fait du reggae, si on ne place pas les mots "Lion" et "Dub" dans les titres, on n'est pas crédible c'est çà ? Je sais pas, je crois pas, après on n'a pas fait que des morceaux qui parlent de cette culture reggae, même si c'est quelque chose qu'on aime beaucoup. Ecoute les paroles de C'est vraiment n'importe quoi, ça parle de religion et de fanatisme, un thème d'actualité ;). Pour le Dub ça a été un gros délire de studio, on a laissé tourner l'enregistreur et le morceau est né un peu par hasard, à la base ça ne devait pas ressembler à ça du tout... c'est devenu un dub (c'est pour ça qu'il s'appelle comme ça, on n'a pas été chercher plus loin) et ça nous a bien fait kiffer, d'ailleurs, on le joue en live quand on a le temps. - La pochette est très chouette, qui l'a dessinée ? Un gars super qui s'appelle Geoffroy Rudowski, il faut absolument lire sa bd Les nouvelles aventures de Sarkozix, ça rappelle Asterix (bien sûr) dans le dessin, mais avec ce con de Sarko et du coup, pour une fois il est drôle ! - L'année 2016 s'annonce bien remplie niveau concerts, comment gérez-vous çà ? C'est notre bassiste qui gère ça, ça représente du taf c'est clair... Il faut négocier les dates, caler des tournées qui soient cohérentes, pour pas se retrouver avec 500 bornes à faire entre 2 concerts par ex., faire en sorte que ça soit rentable... Ca demande un peu d'organisation à tout le monde aussi, parce qu'on est une équipe, chacun met la main à la pâte, et on n'est pas arrivé au stade où tout le monde en vie. Cette année on est partis pour faire une cinquantaine de dates (pour l'instant dans 17 départements), on descend jusqu'à Millau, ce week-end on était en Auvergne, on va dans le Pas de Calais à la rentrée... bref, on rencontre plein de gens, on partage de bons moments avec d'autres groupes et le public, c'est un peu pour ça qu'on fait ça, quand on joue c'est pour faire la fête ! Merci Jak, pour Maracujah !

t: Father to Son en concer ; le s dai har Ric la à juin le 25 evill tain Cou n 16 juillet Ago tival sur-Mer ; le 27 août au Fes 1000 lumières à St Juvat

http://www.maracujah.org

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