Les chasseurs de Draugar (Hel'Blar 1)

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1- Les Chasseurs de Draugar

Dessin et couleur : Alex Sierra ScĂŠnario : Sergio A. Sierra

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Nous dédions tout particulièrement cet album à nos deux merveilleuses épouses, Meri et Maria, pour leur patience et pour leur soutien inconditionnel de tous les jours. À nos parents, qui nous ont acheté nos premières bandes dessinées et qui nous ont toujours apporté leur soutien. Pour leur aide et leur collaboration, nous remercions : David Morancho, Javi Sanchez et Javi Rey, membres émérites du Conseil des Sages. Manu Ansemil et Raul Gonzalez pour leur magnifique et inestimable talent. Xavier Besse et Franck Vedere pour leurs traductions en français. Oscar Recio, David Sierra et tous ceux qui depuis le début n’ont eu que des compliments pour « Hel’blar ». Merci aussi à nos sources d’inspiration : Odin et ses Ases, Amon Amarth, Ensiferum, Wardruna, Enslaved, Basil Poledouris, The Elder Scrolls V : Skyrim et The Witcher 3. Alex et Sergio

Traduit de l’espagnol par Philippe Nihoul. Maquette : Paquet.Cleda http://www.facebook.com/sandawe http://www.sandawe.com/fr/projets/helblar © Editions Sandawe, 2017. http://www.sandawe.com contact@sandawe.com Dépôt légal : Février 2017; D/2017/12.351/2 ISBN 978-2-39014-185-3 Edition hors commerce ISBN 978-2-39014-198-3 Première édition. La première édition de cet album contient un dossier exclusif de huit pages. Un tirage de luxe de 1000 exemplaires à dos toilé, hors commerce, contenant un ex-libris, a été réalisé à destination des auteurs de Sandawe, de certains édinautes ayant contribué à son financement et de la boutique shop.sandawe.com. Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. Il est strictement interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire partiellement ou totalement le présent ouvrage, par quelque procédé que ce soit (et notamment par photocopie ou numérisation), de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public . Une copie ou reproduction constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur. Imprimé en Belgique par Lesaffre

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Avant Hel’blar Mais, nous avons décidé d’aller de l’avant et nous nous sommes remis au travail, sur un autre projet : « Hel’blar. La Mort Noire ». Alex avait reçu des offres de plusieurs éditeurs, mais il voulait réaliser et publier une histoire qu’il prendrait vraiment plaisir à raconter. Et, moi, je voulais que nous retravaillions ensemble… Nous étions restés sur notre faim et nous ne pouvions pas en rester là.

Mon frère Alex et moi avons commencé à travailler ensemble, lui comme dessinateur et, moi, comme scénariste, pour un travail qu’il devait réaliser dans le cadre de ses études d’art, à l’école Joso (Barcelone). Ce travail était, je pense, une demande de l’artiste et professeur Mike Ratera. Il s’agissait de développer un projet de six pages à soumettre à un éditeur. Alex avait déjà fait tout le travail et il m’a juste demandé de l’aider pour les dialogues. Je n’étais pas à Joso. À l’époque, je faisais des études de langues mortes à l’université et je passais mes week-ends à organiser des jeux de rôles avec mes amis et mes deux frères. J’écrivais aussi des chroniques de films asiatiques et fantastiques dans quelques magazines de cinéma et des journaux locaux. Lorsqu’Alex m’a montré ces six pages, je suis resté stupéfait ! Bien sûr, il débutait, mais on sentait déjà derrière son dessin tout ce qu’on ne pouvait pas encore voir au premier regard. Elles étaient pleines d’émotions et d’atmosphère. Mon imagination s’est mise en marche et j’ai vu tout le potentiel qu’elles offraient pour raconter une bonne histoire ! Elles narraient les aventures de soldats futuristes, genre SWAT (NDT Unités d’intervention élite de la police américaine) en armures de samouraï, prenant une maison d’assaut. Aux détours des couloirs sombres, mal éclairés par des lanternes, on y rencontrait un démon portant un masque de théâtre japonais Nô, une femme flic blonde très masculine au caractère de chien et… du sang ! Beaucoup de sang ! C’est devenu l’ébauche de « Yokai — La Conspiration Heike », le premier album qu’Alex et moi avons publié ensemble chez l’éditeur français 12bis, 7 ou 8 ans plus tard. Malheureusement, à quelques semaines de la sortie de « Yokai », notre éditeur a fait faillite. Nous n’avons pas été payés et nous nous sommes retrouvés dans l’impossibilité de conclure notre première histoire. Ce fut un coup dur et la source de beaucoup de frustration.

Alex et moi avons une bonne connexion. Pas seulement parce que nous sommes frères. Nous partageons les mêmes goûts pour les livres, bandes dessinées, films, séries, jeux vidéo, musique et nous nous comprenons bien. Alors, chacun est venu avec ses idées pour développer notre projet. Nous avons travaillé sur l’histoire, les personnages et leur apparence. Alex a commencé à réaliser des croquis des scènes que nous imaginions. Nous avons donc décidé de finaliser six pages pour les présenter à Sandawe. Nous connaissions l’éditeur par notre ami David Morancho (Sara Lone). Nous n’étions pas certains de réussir notre financement. Nous ne connaissions rien au crowdfunding, nous n’étions pas connus, nous ne parlions pas français et, de plus, le montant à réunir était assez élevé. Mais, à mesure que l’année passait et que le projet tardait à être financé, nous avons progressivement compris que nous étions sur un autre type de marché, très différent du marché espagnol, avec ses propres règles. Bénis soient les édinautes et leur passion pour la BD ! Béni soit Sandawe pour le soutien qu’il nous a offert ! C’est évidemment grâce à eux que vous tenez cet album entre vos mains. Odin et ses Valkyries vous saluent et Alex et moi promettons de vous offrir le meilleur de notre passion pour raconter des histoires. Skål, amigos !

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Personnages Pour créer l’univers d’Hel’blar, nous avons pris comme références quelques films : Le Treizième guerrier, Beowulf, Le Guerrier silencieux… les séries Vikings, Game of Thrones, Erik le Viking… des BD comme Thorgal, Conan le Barbare, Northlanders, Vinland Saga, etc. Les jeux vidéo « The Elder Scrolls V: Skyrim » ou « The Witcher 3 » nous ont aussi influencés. Tout comme les ouvrages sur l’histoire viking et l’art scandinave, divers documents et, enfin, de nombreuses sagas islandaises. Nous voulions qu’« Hel’blar » soit une bande dessinée fantastique avec des éléments de fiction et d’horreur, mais s’appuyant sur une base réaliste solide. Ce devait être une histoire de vampires et de Vikings, donc nous avons essayé de combiner ces deux éléments de la manière la plus divertissante possible. L’idée des treize personnages principaux a pu être en partie influencée par « Le Treizième guerrier » ou les treize nains de « Le Hobbit ». Nous ne voulions pas d’un groupe uni, mais d’une bande au sein de laquelle des conflits pouvaient surgir. Moins de treize nous semblait un chiffre trop faible et plus aurait été trop. Ce devait être une chasse aux monstres. Nous avons donc décidé d’appeler ce premier album « Les Chasseurs de Draugar ». Dès le début, nous savions qu’Harek, Leif et Astrid seraient les trois personnages autour desquels tournerait l’intrigue. Les Ottar père et fils ont pris de l’importance à mesure que le scénario avançait, tout comme les personnages de Hrein ou Svein. D’autres, comme Valdis, Halldora, les jumeaux Thorstein et Gudrek, Ulf, Skarphedin ou Gunther ont disparu à un moment donné, en raison du peu d’espace narratif que nous donnent les deux volumes de cette histoire. Nous avons dû faire des choix... Nous ne voulions pas de Vikings parfaits ni de machines à tuer. Mais la réalité est que nous avons dû nous résoudre à faire mourir pas mal de gens dans cette histoire. Pour pouvoir montrer toute la terrible puissance des apterganger et des draugar, nous avons dû faire des sacrifices. Ça n’a pas été facile, car même s’il nous fallait décider du fond et de la forme que prendrait la suite de l’histoire, nous nous étions pris d’une profonde affection pour tous les personnages.

Harek À l’origine, il devait être plus expérimenté et plus imposant. Mais l’idée qu’il était le « libérateur » de son peuple et qu’il avait la faveur des dieux nous a amenés à en faire quelqu’un de plus jeune, charismatique et fort, certes, mais certainement inexpérimenté et assailli par le doute quand il doit prendre des décisions.

Ottar le forgeron Père de Ottar le Jeune, c’est le vétéran du groupe et, pour Harek, une sorte de mentor fidèle. Forgeron de Lagarvik en temps de paix et guerrier endurci en temps de guerre, il apporte son expérience au parti de chasse. Mais, Alex a modifié son apparence à mesure que nous réalisions les toutes premières pages. Nous avons fini par aimer l’idée qu’il est l’ami d’enfance d’Harek, l’un de ses suivants les plus fidèles et un de ses camarades de combat. Il est la voix qui dit haut et fort ce que personne d’autre n’ose dire.

Leif Il partage le rôle principal avec Harek. Il est l’autre plateau de la balance. Il est l’opposé du Jarl de Lagarvik. Peu athlétique, très jeune, nerveux et montrant peu de confiance en lui. En partie parce que, pendant des années, il a souffert d’être considéré comme un ergi, c’est-à-dire « efféminé », selon les standards de l’époque médiévale nordique. Quelqu’un qui ne combat pas et se consacre aux activités habituellement propres aux femmes, comme la magie et la divination par les runes, la seiđ.

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Ottar LE Jeune Nous l’avons également rajeuni après avoir enlevé quelques années à son père. C’est un tout jeune homme inexpérimenté, presque un adolescent, dont l’amitié pour Leif grandit au fil des pages. Il est un peu plus jeune que le seidmadr et, contrairement aux membres plus âgés de l’expédition, il éprouve un respect certain pour le jeune sorcier et le tient en haute estime.

Astrid Un personnage féminin de convictions et de caractère. Nous ne voulions pas du cliché « comic » de la femme à la poitrine imposante, parcourant à moitié dévêtue les forêts de Vestfold. Nous étions à la recherche d’une jeune Viking crédible, athlétique, déterminée et sachant manier les armes. Une femme qui, dans sa jeunesse, avant de se marier, avait été l’une des skjaldmö les légendaires vierges guerrières des sagas, comme Hervör, Bryngjlde, Thornbjörg, etc.

Ulf C’est un fidèle d’Harek. Une présence furtive et mortelle. Nous avons donc décidé de le vêtir d’une cape faite de la peau d’un loup. On dit que les berserkers tiraient leur force de celle des ours en portant leurs peaux. Ulf n’est pas un berserker, c’est un chasseur, un pisteur, pratiquement indétectable, patient et mortel comme un loup.

Halldora Contrairement à Astrid, Halldora est encore une skjaldmö. Fiction ou non, nous avons été séduits par l’idée d’une femme mûre, une vétérane, âgée d’environ 35 ou 40 ans, ayant sacrifié sa féminité pour vivre la vie d’un homme de cette époque. Ce devait donc être une femme forte dans un monde d’hommes durs. Une Valkyrie digne de chevaucher aux côtés d’Odin lui-même et capable de clouer le bec à des gars comme Svein ou Hrein.

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Draugar Pour les draugar, nous nous sommes basés sur les descriptions mentionnées dans quelques sagas islandaises et scandinaves comme la Saga de Eirbyggja, la Saga de Grettir ou celle de Hormungar, dans lesquelles les draugar et les conflits qu’ils génèrent dans la société viking sont évoqués. Ils y sont présentés comme des guerriers ou des paysans ressuscités après avoir mené une vie mauvaise, lâche et méprisable. Ils reviennent d’entre les morts comme des sortes de vampires qui tourmentent leurs voisins et causent toutes sortes de malheurs.

Nous avons vraiment aimé leur esthétique, particulièrement celle qu’ils revêtent dans le jeu vidéo « The Elder Scrolls V : Skyrim ». Nous avions aussi en mémoire les « Êtres des Galgals », tels que décrits dans la trilogie « Le Seigneur des Anneaux » de Tolkien. Alex a commencé à donner aux draugar un aspect beaucoup plus réaliste : celui de guerriers morts, à l’apparence squelettique. Parmi ses croquis, j’ai particulièrement aimé celui qui faisait du draug une ombre, une simple silhouette complètement noire. Nous avons alors décidé de poursuivre dans cette direction, qui collait aussi avec la traduction de « Hel’blar » (« La Mort Noire »). L’idée de les affubler de cornes, alors que les Vikings n’en portaient pas, vient de l’influence esthétique d’Alex le Dévoreur d’Âmes, un personnage de la bande dessinée « Conan le Barbare », que j’ai fait découvrir à Alex. Ce personnage m’a, non seulement, toujours fasciné, mais, de plus, il a un aspect démoniaque qui incarne le mal absolu.

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Aptergangr Nous avons décidé de donner aux aptergangr la faculté de se changer en animal sauvage comme l’ours, le loup et le chat sauvage. Ce pouvoir leur est conféré par les draugar. En tant que vampires, les draugar devaient transmettre une sorte de malédiction à leurs victimes. Non seulement elles devraient revenir à la vie comme de simples mortsvivants esclaves de leur volonté, mais elles revêtiraient la forme de loups-garous ou d’hommes-loups.

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Lagarvik Le bourg de Lagarvik (l’actuel Larvik) ou celui de Tjolling font historiquement partie de l’ancien royaume de Vestfol. Bien que nous les ayons interprétées à notre façon, la conception et l’architecture des maisons correspondent à celles de l’époque. Nous voulions que Lagarvik soit une petite ville portuaire avec ses quais, ses maisons rectangulaires en bois avec leur jardin, ainsi qu’une palissade en bois simple avec des tours de guet pour prévenir toute menace, qu’elle vienne de la mer ou de la forêt.

Comme dans de nombreux villes et villages vikings, la maison du chef occupe une position centrale et est plus grande que les autres, car elle remplit à la fois les fonctions d’habitation et de lieu d’assemblée.

La ferme de Thjóf-bec-de-lièvre est une ferme scandinave ou islandaise typique. Nous y avons ajouté un mur de pierres pour en marquer les limites.

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Évolution du story-board Ci-contre, un aperçu de l’évolution du story-board de la page 8. De sa conception, telle quelle était prévue par le scénario, aux divers ajustements apportés pour injecter plus de tension et de dynamisme narratif.

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Un autre exemple de cette évolution, du scénario original à la composition finale de la page 35.

Cette illustration a été spécialement réalisée par Alex, pour les vœux de Noël 2015 à nos édinautes. Alex a toujours eu un grand sens de l’humour et, avec cette illustration, il voulait montrer nos bien-aimés Vikings sous un jour moins grave, moins dramatique et plus arrosé.

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