Oeil pour oeil (Le Chevalier mécanique) - le scénario et le storyboard

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Scénario complet du Chevalier Mécanique. Tome 3 : « Œil pour œil… »

1. La Bastille Légende : « Forteresse de la Bastille – 28 janvier 1662 – 10H02 » D’Artagnan arrive à bride abattue dans la cour de la prison de la Bastille. Le corps ensanglanté du roi est en chien de fusil sur le devant de l’encolure de son cheval. Il stoppe brutalement sa monture et saute à terre. Des soldats accourent vers lui. « Par ordre du roi Louis XIV, ici présent, cette prison est dorénavant sous mon commandement. Que personne ne rentre ou ne sorte sans mon autorisation ! »

Alors qu’il transporte, à bout de bras, le corps ensanglanté du roi vers le corps de logis, les soldats semblent interdits devant le corps sans vie du souverain. D’Artagnan : « Allez, allez, remuez-vous ! Et faites-moi quérir au plus vite le marquis de Saint Mars ! » Un des soldats : « À vos ordres, monseigneur D’Artagnan ! »

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2. Cellule de la Bastille D’artagnan dépose le corps agonisant du roi sur une table en bois dans la cellule richement agencée du prisonnier portant un loup de velours noir. À la vue du corps supplicié du roi, ce mystérieux prisonnier a un regard où l’horreur se confond avec de la joie. D’Artagnan, tout en épongeant le front du roi avec compassion, s’adresse à l’énigmatique homme masqué : « Cette fois-ci le destin semble pencher en votre faveur ! » Soudain, le marquis de Saint-Mars entre dans la pièce : « Que se passe-t-il Chevalier? Pourquoi un tel empressement ? » D’Artagnan lui montre l’air sombre le corps du roi : « Voyez par vous-même ! » Le marquis de Saint-Mars, l’air horrifié : « Oh ! mon dieu ! »

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3. Route de Quiberon – Paris Légende : « Route reliant Quiberon à Paris – 11H 41 » Sur un chemin boueux. Ulysse d’Astarac et De La Reynie, le visage encore tuméfié, chevauchent, l’air harassé, deux chevaux. Apercevant une auberge au détour d’un virage, ils décident de s’y arrêter. Ulysse : « Faisons halte ici quelques instants. Cela nous reposera. Et par la même occasion, nos montures aussi. » De la Reynie : « Je partage votre avis, M. d’Astarac. Je commençais à en avoir plein les bottes ! » Après avoir attaché leurs destriers, ils entrent en toute discrétion dans la caverne. Ulysse entre en se découvrant. Suivi et imité par De la Reynie : « Messieurs, dames ! » Les deux hommes s’installent au fond de la pièce principale. Alors que l’aubergiste s’apprête à prendre la commande, la porte de l’estaminet s’ouvre brusquement. Un rémouleur ambulant fait une entrée tonitruante en criant : « Un attentat ! Il y a eu un attentat contre le roi ! » *

* Voir tome 2

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Aussitôt un attroupement se crée autour de l’homme : « Quand ça ? » « Il n’y a pas plus tard que deux heures ! » « Est-il blessé ? » « J’sais pas ! Personne ne sait où il est ! » Dehors, Ulysse et De La Reynie ont enfourché de nouveau leur monture et filent à vive allure vers Paris. Légende : « Au même moment ! » Dans la crypte qui renferme la salle de réunion du St Sacrement. Tous les sièges sont occupés par les membres masqués de la confrérie secrète. Tous, sauf deux ! L’âme damnée du St Sacrement, le borgne, se tient debout en retrait derrière le fauteuil du chef de la confrérie. Il chuchote à l’oreille de l’homme masqué. De face, le chef du St Sacrement manipule la moitié de la deuxième table d’émeraude, tout en écoutant le borgne.

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4. Crypte du St Sacrement À côté, posés sur la table, les deux morceaux de la première table d’émeraude trônent en évidence. Soudain, le chef du St Sacrement se lève : « Mes amis ! Notre heure semble arrivée ! On vient de m’apprendre que Louis XIV se meurt. » Exultant, il brandit la moitié de la table d’émeraude : « Notre attentat a fonctionné ! » Tous les participants masqués se lèvent à leur tour et s’applaudissent : « Clap ! Clap ! Clap ! » Un des conjurés : « La mort du chevalier de Guémené n’aura pas été vaine ! » * Une autre : « Tout comme le sacrifice de madame Mancini ! » * « Clap ! Clap ! Clap ! » Le chef masqué du St Sacrement reprend : « Sitôt la confirmation de la mort du roi officialisée, nous pourrons sortir de l’ombre et nous emparer des leviers du pouvoir. »

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D’un geste de la main, il invite les participants à quitter la crypte : « Allez, mes amis, reprenez vos rôles, et attendez mon signal ! » Puis il brandit devant lui son sceptre en forme de serpent : « Una ! » ** En réponse, les autres membres brandissent leurs épées au-dessus d’eux. Puis ils crient tous ensemble la même phrase : « Semper Paratus ! »*** Le chef du St Sacrement contemple la première table d’émeraude complète et la deuxième à moitié : « Maintenant que le sort du roi est réglé, il nous faut compléter au plus vite la deuxième table d’émeraude et mettre enfin la main sur la dernière partie manquante que possède ce mystérieux chevalier d’Astarac ! » L’homme masqué tourne sa tête vers le borgne resté debout derrière lui: « Au fait, sait-il que nous possédons déjà la première tablette ? » « Non ! Tout comme l’antiquaire Thévenost. Il ignore l’existence de deux tables d’émeraude ! » Souriant derrière son masque d’argent, le chef du St Sacrement regarde avidement les tables : « Parfait ! L’immortalité nous tend les bras ! À nous bientôt le pouvoir absolu ! »

*Voir tome 1 & 2. **Traduction : Ensemble. ***Traduction : Toujours prêt.

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5. Palais du Louvre Légende : « Palais du Louvre – 16H 27 » Dans le bureau d’angle du roi situé dans le pavillon de Flore du palais du Louvre, la reine mère observe par une fenêtre le pont où a eu lieu l’attentat. Il est toujours dévasté et coupé en deux. Derrière elle, Colbert, Louvois, la reine en pleurs, Hugues de Lionnes, le cardinal de Retz et trois autres personnes l’observent. La reine mère, scrutant le pont en contrebas : « Monsieur Louvois, comment se fait-il que nous n’ayons toujours pas retrouvé le corps de mon fils ? » Derrière elle, Louvois droit comme un « i » : « D’après de nombreux témoignages, majesté, D’Artagnan l’aurait monté sur son cheval et emmené avec lui. » La reine mère se tourne vers lui et les autres personnages présents dans la pièce : « Était-il vivant ? » « À l’heure actuelle, je ne puis l’affirmer ni l’infirmer… Mais il paraissait plutôt mourant. » Soucieuse, la reine mère s’approche du bureau de son fils. Et y laisse glisser son index gauche : « Et sait-on où D’Artagnan l’a conduit ? » Louvois toujours droit immobile : « Non plus madame. Mes services font depuis ce matin tout leur possible pour les retrouver ! » Colbert en profite pour s’avancer vers la reine mère : « La vox populi commence à gronder, majesté. Bien que l’instant ne s’y prête guère. Il me semblerait judicieux de se préparer au pire… Et envisager très rapidement la réorganisation temporaire de la régence. » La reine mère s’est assise dans le fauteuil qu’occupait son fils : « Que proposez-vous Colbert ? »

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Au même moment, un banal carrosse escorté par trois cavaliers s’immobilise devant l’entrée du palais du Louvre. Un laquais se précipite et ouvre l’une des portes du carrosse. Louis XIV, en grande tenue, en sort. Il ne porte aucun stigmate de l’attentat, juste un bandeau blanc lui ceinture le front sous son grand chapeau. Et lui donne un faux air de pirate. Ses trois accompagnateurs, que sont D’Artagnan,

Ulysse et De La Reynie, sont descendus de cheval et le suivent. Le visage fermé, tout en regardant droit devant lui, le roi s’adresse à eux : « Messieurs, la partie se joue maintenant ! » Dans le bureau d’angle, Colbert se tient debout devant la reine mère, qui est assise derrière le bureau du roi. Colbert : « Dans un premier temps, nous pourrions réunir le conseil des ministres afin de gérer les affaires courantes. Et dans la foulée, désigner un protecteur honoraire du royaume. » Colbert s’assoit dans l’un des deux fauteuils qui font face à la reine mère. Colbert : « Ce qui nous… Heuu !… Vous permettrait de gagner du temps afin de trouver une solution plus pérenne ! » « Pourquoi pas ? Mais il y a une……. » La reine mère n’a pas le temps de finir sa phrase que, soudain, le roi accompagné de D’Artagnan, d’Ulysse et de De La Reynie, fait irruption dans le bureau : « Eh bien, mes amis, regardez-vous dans un miroir. Quelle mine de conspirateur avez-vous tous ! »

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Toutes les personnes présentes le regardent stupéfaites. Le plus démonstratif étant le cardinal de Retz qui se prosterne devant lui : « C’est un miracle ! Grâce à Dieu, vous êtes en vie ! » Le roi regarde De Retz à genoux devant lui : « Relevez-vous cardinal ! Dieu n’y est pour rien. Remerciez plutôt mon ami D’Artagnan et ses compagnons qui m’ont sauvé la vie ! » De Retz se relève : « Eh oui, mon bon cardinal de Retz. Ce n’est pas encore aujourd’hui que vous ferez mon oraison funèbre. » Admiratif, Hugues de Lionnes s’approche du roi : « Comment est-ce possible? Comment ont-ils fait ? » Tout sourire, le roi ne le regarde pas, mais tourne son regard vers De la Reynie : « Il faudra leur demander… J’ai surtout la chance d’avoir une peau aussi dure que de l’acier et d’être né sous une bonne étoile ! » Puis se tournant vers l’assistance : « Mais assez bavassé ! J’ai à m’entretenir avec la reine mère au sujet des derniers évènements. Qui bien qu’ils ne m’aient pas meurtri dans ma chair, ont marqué mon esprit à tout jamais… Et ne resteront pas impunis. J’en fais le serment ! » Encore sous le choc de cette apparition, les personnes présentes quittent le bureau : « C’est incroyable ! » « Pratiquement pas d’égratignures ! » « Il peut remercier le Bon Dieu et D’Artagnan ! » Alors que la reine reste immobile, le roi l’invite, elle aussi, à quitter la pièce : « Vous aussi madame ! Il ne saurait y avoir d’exception ! » À contrecœur, elle s’exécute. Et tourne les talons rageusement.

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6. Flash-back — Prison de la Bastille Légende : « La forteresse de la Bastille, 5 heures plus tôt ! » Retour dans la cellule richement agencée du prisonnier portant un loup de velours noir. Le corps agonisant du roi gît toujours sur une des tables en bois de la cellule. D’Artagnan et le marquis de Saint Mars s’affairent autour du corps du monarque. En retrait, l’homme masqué observe la scène. Le marquis de Saint Mars : « Je ne vois pas quoi faire, à part commencer à prier pour son salut ! » Soudain, la porte de la cellule s’ouvre et Ulysse et De la Reynie rentrent : « Ah, messieurs, vous tombez bien ! Nous ne serons pas trop de quatre pour accompagner le roi dans sa dernière demeure ! » Dans un dernier râle, le corps de Louis XIV se cambre. Pour retomber ensuite définitivement : « Heinnn ! » D’Artagnan referme les paupières du défunt restées ouvertes. Puis il se tourne vers l’homme masqué : « Vous voilà enfin roi, Richard ! Ou devrais-je plutôt dire, majesté ! » Le mystérieux personnage enlève son masque. On découvre le sosie de Louis XIV. Certes moins bien rasé et le cheveu un peu filasse. Mais sinon, c’est en tout point la réplique du roi défunt. Alors qu’Ulysse et de la Reynie sont surpris de la révélation, D’Artagnan poursuit : « Dorénavant, vous n’êtes plus le frère jumeau maudit que l’on cache aux yeux de tous. Mais Louis XIV, en charge du royaume de France. Et en danger, tout comme votre frère assassiné ! »

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Tenant le masque noir, le nouveau roi s’adresse à Saint Mars : « Et de ceci, j’en fais quoi, monsieur de Saint Mars ? » Saint Mars : « N’ayez crainte, sire. Votre voisin de cellule, Nicolas Fouquet, va en hériter de suite. Les ennemis de la couronne ne doivent jamais savoir ce qui vient de se dérouler ici même ! » On revient dans le bureau d’angle du roi situé dans le pavillon de Flore du palais du Louvre. Assis sur l’un des rebords de son bureau, le visage sévère, le « nouveau » roi Louis XIV fait face à sa mère qui blêmit au fur et à mesure que son fils lui raconte sa « résurrection ». « Voilà, chère mère, que j’ai appris à haïr depuis mon enfance. Vous savez dorénavant tout de ma miraculeuse résurrection. Moi, le fils maudit à la vie confisquée par votre cruauté ! » Hilare, le roi se lève : « Et surtout quelle ironie du sort, de me voir monter sur le trône de France grâce à la mort inespérée de mon frère jumeau. Votre fils préféré, cause de mes tourments depuis ma naissance !... Je jubile ! ... JE suis le nouveau roi Louis XIV ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! »

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7. Chambre à coucher de d’Aubigné De profil, assise en plein milieu de son lit, madame D’Aubigné, nue, se fait butiner la fleur par un mystérieux personnage dont on ne voit pas la tête, car cachée par les jambes repliées de la dame. Le masque d’argent du chef du St Sacrement traîne nonchalamment sur le lit. Madame D’Aubigné : « Savez-vous que j’ai eu de nouveau la visite de mon demi-frère, le Chevalier d’Astarac ? » De dos et à quatre pattes devant madame d’Aubigné, l’homme relève la tête : « Ah bon ? » Madame d’Aubigné appuie avec conviction sur la tête de l’homme afin qu’il continue son travail entre ses cuisses : « Ne vous arrêtez pas, cela commençait à devenir agréable ! » D’Aubigné regarde l’homme s’affairer : « Il m’a parlé de notre père, un horloger de génie d’après ses dires… » L’homme excité, empoigne les cuisses de la femme et redouble d’ardeur : « Continuez, je suis pendu à vos lèvres ! » De plaisir, d’Aubigné se cambre : « Ouuh !... C’est ce que je vois ! » Puis, elle s’allonge et appuie des deux mains sur la tête de l’homme afin qu’il redouble d’effort : « Il m’a surtout fait part de sa lassitude quant à l’éloignement de celui-ci. Rendez-vous compte, notre père a été mis au secret dans un phare ? » « Ah, et… et lequel ? » La femme au bord de la jouissance, s’accroche à l’une des tentures de son lit à baldaquin : « Cor… Cordouan ! Je crois… Oui ! Oh Ouiiii ! »

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8. Parc du Château de Versailles En milieu d’après-midi sous un soleil hivernal, nous retrouvons à l’arrêt, le chevalier d’Astarac et madame De La Vallière à l’intérieur d’un carrosse. Ils se font face. Tandis que les chevaux tentent de trouver des touffes d’herbe à brouter, le cocher, emmitouflé dans un épais manteau, essaye de se réchauffer comme il peut les mains en soufflant dedans. Le carrosse est arrêté devant deux enclos où sangliers et animaux de la basse-cour se mélangent et picorent, grattent de concert.En arrière-plan, on aperçoit un chemin qui partage en son centre ces deux enclos et qui mène à une ferme d’aspect ancien. Madame De La Vallière, à l’intérieur du carrosse, observe les enclos : « Quelle merveilleuse et romantique idée de nous avoir conduits jusqu’ici Chevalier ! » Ulysse regardant dans la même direction qu’elle : « C’est l’endroit du château de Versailles que je préfère. Loin de ses ragots et de ses courtisans ! » Par la vitre du carrosse, on aperçoit deux sangliers en train de copuler. Madame de la Valière espiègle, saisit le bras d’Ulysse tout en montrant de son autre main les sangliers : « Oh mon ami ! Regardez ce couple de sanglier en train de se donner du bon temps malgré le froid ! » Le visage maussade, Ulysse retire son bras de la main de De La Vallière : « Effectivement, ils n’ont pas l’air de s’en préoccuper ! » De La Vallière, le regard brillant : « Cela ne vous donne-t-il pas des idées Chevalier ? Surtout que lors de notre dernière entrevue, après m’avoir allumé la mèche, vous m’avez laissée me consumer seule ! » * En réaction, Ulysse a un mouvement de recul et se raidit : « Arrêtez de me tenter, Madame ! Je ne le sais que trop bien ! » De La Vallière vient s’asseoir à côté de lui: « Quel est votre problème Ulysse ? Ne suis-je pas à votre goût ? Pourtant, tout me laisse à penser du contraire ! » Ulysse hésitant : « N’insistez pas !.... Je ne puis, hélas, toujours pas vous en dire plus. Et encore moins agir comme vous le souhaiteriez. » 28


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De La Vallière devient de plus en plus entreprenante et essaye de délacer la chemise d’Ulysse : « Allons ! Allons ! Un grand et fort garçon comme vous, face à une frêle et désarmée jeune femme comme moi. Qu’avez-vous à craindre ? » Ulysse se ressaisit et repousse violemment De La Vallière : « ARRÊTEZ! ! … Arrêtez de me tourmenter ! » La tête entre ses mains : « S’il vous plaît ! » Au même moment, le carrosse royal de Louis XIV, accompagné de deux autres carrosses et de cavaliers, s’arrête à quelques mètres derrière eux. En sortent le roi et Le Vau. Suivi immédiatement par une partie de la cour. Le roi accompagné de Le Vau regarde en direction de la vieille ferme. Le roi : « Le Vau ! Je compte sur vous pour faire de cette ancienne ferme une ménagerie royale digne de mes ambitions ! » « Comptez sur moi, majesté ! J’ai justement préparé des plans que j’aimerais vous présenter. » Soudain, la porte du carrosse d’Ulysse s’ouvre énergiquement. Le roi et sa cour tournent leurs têtes vers elle. De La Vallière en sort, furibarde, légèrement décoiffée : « Quand vous aurez retrouvé vos esprits, monsieur d’Astarac. Et plus encore, votre virilité ! Faites-moi signe ! » Le roi semble ravi de cette apparition : « Quelle splendide et énergique apparition que voilà ! À qui ai-je l’honneur ? » À la vue du roi De La Vallière a un mouvement de surprise : «?!» Puis elle reprend ses esprits. Et esquisse une révérence : « Louise De La Vallière, majesté ! Pour vous servir ! » Alors que le roi lui prend la main pour la relever, De La Vallière relève la tête et regarde mutinement le roi. Le roi : « Voilà un nom qui ne manque pas de charme… » Louis XIV sous le charme : «… Je saurai m’en rappeler ! » * Voir tome 2.

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9. Tavernes parisiennes Légende : « Ce soir-là, de retour sur Paris, le chevalier d’Astarac décida de laisser au vestiaire la bienséance, en noyant son chagrin et sa rancœur dans l’alcool et les plaisirs futiles. » Dans une taverne parisienne, grouillante de monde, Ulysse, soudain, se lève de son tabouret, une chopine de bière à la main. Il a l’air déjà passablement éméché : « Ah ! Il est beau, le chevalier d’Astarac. Ou plutôt devrais-je dire le chevalier châtré ! » Il prend à témoin, par le bras, une jeune femme à la poitrine généreuse qui se trouve à côté de lui. Et qu’un homme costaud entreprenait : « Eh oui ma, ma petite dame ! Le beauuu jeune homme qui se présente à vous n’a pas de sexe. Rieeen ! Nada !...Juste un petit robinet pour vidanger tout ce qu’il boit ! » La jeune femme et l’assistance se mettent à rire : « Ah ! Ah ! A ! », « T’es, drôle toi ! », « Ou plutôt complètement saoul ! », « Ah ! Ah ! Ah ! » Ulysse finit cul sec sa chopine de bière. L’homme costaud ne rit absolument pas. Il se lève, prêt à en découdre avec Ulysse : « Robinet ou pas, tu vas laisser la dame tranquille, sinon….!» Ulysse vaporeux, toise du regard l’impétrant : « Sinon quoi homme enclume !... J’ai beau être sans couille, je ne suis pas sans force ! » Ulysse se rassoit à sa table et positionne son bras droit de façon à proposer à l’homme un bras de fer. Ulysse : « Et vous ne me faites pas peur ! » Rouge de colère, l’homme s’assoit en face d’Ulysse : « C’est ce qu’on va voir, mon gaillard ! »

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Il relève sa manche droite et positionne sa main dans celle d’Ulysse. Toute la taverne entoure maintenant les deux pugilistes. Ulysse, l’air sérieux et les yeux rougis par l’alcool regarde son adversaire : « Le gagnant repart avec la jolie demoiselle ! » Un sourire en coin, le regard noir, l’homme regarde fixement Ulysse : « Tu peux déjà lui dire adieu ! »

Dans l’assistance, un vieux tenant un petit gong tape dessus pour indiquer le début des hostilités. Autour de lui, les commentaires vont bon train : « 10 contre 1 que c’est Jacqui qui gagne ! », « Paris tenu ! », « Encore un qui va se faire ratatiner ! » Aussitôt, l’homme attaque le bras de fer. Mais malgré toute la force qu’il met, le bras d’Ulysse ne fléchit pas d’un millimètre. Même mieux ! Ulysse ne semble pas faire d’effort pour contrer l’homme. L’homme : « Uhmmmm ! » « Vas-y Jacqui ! Montre-lui qui c’est le chef ici ! », « Allez Jacqui ! »

Alors que l’homme est cramoisi par l’effort. Ulysse l’interpelle : « Ça y est ! Vous avez terminé ? » « Uhmmmm ! » Et d’un coup, Ulysse tord le bras de l’homme. D’abord incrédule, l’assistance explose de joie : « Bravo mon gars ! » « Incroyable, il a gagné ! », « Je vous l’avais bien dit ! », « Par ici la monnaie ! » On retrouve la jeune femme à la forte poitrine sur les genoux d’Ulysse. Ce dernier l’embrasse goulûment. Tandis qu’une serveuse lui remplit sa chopine de bière qu’il tient de l’autre main.

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10. Appartement parisien Légende : « Le lendemain matin. » Le lieutenant de police De La Reynie monte lentement un petit escalier, grinçant, en colimaçon dans une bâtisse défraîchie comportant deux étages «criic!», «criic!». Arrivé en haut de l’escalier, il aperçoit sur le pas de la porte d’une des deux chambres de bonne qui donnent sur ce dernier étage, une femme avec un enfant, observer la porte d’en face. Il pousse justement cette porte et tombe sur un homme en train de regarder par l’unique fenêtre crasseuse de la seule pièce qui constituait le studio. L’enquêteur se retourne vers De la Reynie : « Ah, monsieur le lieutenant de police De la Reynie, vous tombez bien ! Justement je vous attendais pour continuer les constatations. » De la Reynie rentre dans la pièce exiguë et chichement meublée. Au pied de la seule table en bois, gît le corps blême et à moitié dévêtu d’une femme (la même que dans la scène précédente). L’enquêteur : « D’après mes premières observations, elle aurait été étranglée. Mais chose étrange, son ou ses assassins l’auraient complètement vidée de son sang. » De la Reynie, accroupi et observant une marque bien visible sur la carotide de la femme : « Décidément c’est une épidémie ! * » Pendant que l’homme continue son rapport, De la Reynie fouille le corps de la victime. Voix de l’enquêteur hors cadre : « La voisine n’a rien vu ni entendu… » Alors que De la Reynie inspecte le corps de la morte, il constate qu’un des poings de la jeune femme est resté fermé. Voix de l’enquêteur hors cadre : «… L’enquête s’annonce difficile » Malgré la rigidité cadavérique de sa main, De La Reynie arrive progressivement à desserrer le poing fermé de la victime. Voix off de De la reynie : « Qu’avait-elle de si précieux à cacher la bougresse ? » * Voir tome 2

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Lorsqu’il arrive enfin à ses fins, il reste abasourdi devant ce qu’il trouve, mais que le lecteur ne voit pas. Voix off de De la reynie : « Non !... !? » * Voir tome 2

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FAQ

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Catalogue

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