ssm15

Page 1

santesportmag le magazine santé de tous les sportifs

Rupture du talon d’Achille Un médecin du sport, pour quoi faire ?

Triathlon

complémentarité santé

MUSCU une série suffit

offert

No 1 5 f év .

2012

santesportmag est disponible sur le site www.santesportmag.com



rendez-vous

santesportmag

Le sport,

LE MAGAZINE SANTÉ DE TOUS LES SPORTIFS

UNE ÉCOLE D’ORGANISATION

Rupture du talon d’Achille UN MÉDECIN DU SPORT, POUR QUOI FAIRE ?

TRIATHLON :

MUSCU UNE SÉRIE SUFFIT

OFFERT

NO 1 5 F ÉV .

2012

santesportmag EST DISPONIBLE SUR LE SITE WWW.SANTESPORTMAG.COM

N 15 SPM15_01_couv_OK.indd 1

© Artiga Photo/Corbis

complémentarité santé

20/02/2012 10:13:56

o

février 2012

rejoignez la communauté santésportmag sur

santesportmag Édité par : CAMÉLÉON MÉDIA, 91, rue Michel-Ange, 75016 Paris • RCS PARIS 505 092 213 au capital de 2 000 € • Tél. : 01 71 39 40 24 • Directrice de la publication et Rédactrice en chef : Muriel Hatem Sultan • Rédacteur en chef adjoint : docteur Bruno Emram • Comité de rédaction : docteur Stéphane Cascua, Raphaël Godet, Olivier Homage, docteur Jacques Le Coz, Gaëtan Lefèvre, docteur Philippe Paillard •Correction :FannyLentz•Illustrateur :MathieuPinet•RubriquesShopping etActuproduits :GaëtanLefèvre•Directricedelapublicité :MurielHatemSultan • Assistante de communication : Amandine Perdrix • Coordinateur de rédaction : Gaëtan Lefèvre • Imprimeur : évoluprint, 10, rue du parc, 31150 Bruguières • Réalisation : Notre imprimeur agit pour l’environnement avec du papier FSC. Papier 50 % fibres recyclées, 50 % FSC

3

Jean-Pierre a 37 ans. Il est papa de deux bambins de 6 et 8 ans. Il manage une équipe d’informaticiens dans une banque. Depuis quelques mois, il a repris le sport, guidé par mes « conseils santé » et mes « astuces logistiques ». Il est enthousiaste : « Docteur, je suis vraiment, plus en forme. Je me bouge 3 fois par semaine. J’alterne le vélo d’appartement à la maison, une séance piscine le midi et un footing le samedi matin. J’ajoute souvent une grande balade en famille le dimanche. Pour trouver le temps, je l’ai pris ! J’ai mis le dossier « sport » au-dessus de la pile ! Ce nouveau mode de vie a même structuré mon quotidien, je fais plus de choses… sauf la télé ! Je la regarde moins ! » Heureux qu’il prenne plaisir à assumer ses bonnes résolutions, je confirme ses impressions. « Votre réaction correspond tout à fait aux constatations du rapport de l’INSERM sur l’activité physique et aux études sociologiques de COULANGEON. De façon un peu provocatrice, on retient de ces documents que « ceux qui n’ont pas le temps de faire du sport sont ceux qui regardent plus la télévision ». À l’inverse, ceux qui font régulièrement de l’exercice participent plus volontiers à diverses activités culturelles. On parle d’« effet cumulatif ». Les sportifs bénéficient souvent d’un niveau de formation plus élevé. Leurs professions leur imposent souvent de planifier leurs agendas mais leur permettent aussi de prévoir leurs disponibilités. Les auteurs de ces textes mentionnent que les sportifs profitent d’« une autre culture du temps ». Ainsi, le sport devient une véritable « école d’organisation » ».

Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

AVERTISSEMENT LECTEUR SantéSportMag vous propose des informations médicales et des programmes d’entraînement. Bien que ceux-ci soient délivrés et conçus de façon rigoureuse par des professionnels de santé ou des experts de l’activité physique, vous devez consulter votre médecin pour bénéficier de conseils personnalisés, soigner vos blessures et confirmer votre aptitude au sport. Aucun article publié dans ce magazine ne peut être reproduit sous forme d’imprimé, photocopie, microfilm ou par tout autre procédé sans autorisation expresse des auteurs et de l’éditeur. Les articles de ce magazine sont rédigés sous la responsabilité de leurs auteurs et reflètent leurs opinions. Ils n’engagent en aucune façon la société éditrice. Les articles sont des articles de fond.

février 2012

santésportmag.com


santesportmag DIRECTEMENT CHEZ VOUS ! Oui, je souhaite recevoir SantÉ Sport Mag directement chez moi. 5 SANTé SPORT MAG AU FÉMININ, 3 numéros pour 12 € 5 SANTé SPORT MAG, 6 numéros pour 24 €

5 SANTé SPORT MAG SENIOR, 3 numéros pour 12 €

Mes coordonnées (merci d’écrire en majuscules) TOTAL : …………… € Prénom : …………………………………………………………………………………………….............…………………………………………………………………………………………………………..... NOM : ……………………………………………………………………………………………………..............…………………………………………………………………………………………………………… Adresse : ……………………………………………………………………………………………………...........……………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………....................………………………………………………………………………………………………………………………....................…………………………………………… Code postal : ………………...……………….Ville :………………………………………………...........……………..…………………………....................…………………………………………… E-mail* : ……………………………………………………@……………………………………………………...........…………………………………....................…………………………………………… PROFESSION* : …………………………………………………………………………………………………..........………………………………………....................………………………………………… Comment avez-vous découvert notre magazine ? ………………………………..…………………………….....................……………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………..........………………………………………....................…………………………………………… Date : Signature :

Règlement à renvoyer à :

Caméléon

MÉdia Pa r i s 91, rue michel-ange, 75016

(chèque à l’ordre de

Caméléon MÉdia)

*Facultatif. Offre réservée à la France métropolitaine. Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6/1/1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression de vos coordonnées auprès de Caméléon Média : 91, rue Michel-Ange, 75016 Paris. Tél. : 01 71 39 40 24. RCS Paris 505 092 213.


sommaire 6 mise au point Un médecin du sport, pour quoi faire ? 10 témoignage Aurélien DUCROZ

5

12 kiné Nadège BRAGHINI, kiné ffs

6

14 SHOPPING Affrontez l' hiver 16 podologie Puis-je courir avec mon oignon au pied ?

20

20 traitement La mésothérapie, une technique de pointe 24 triathlon Une complémentarité pour la santé 30 rencontre Frédéric BELAUBRE 32 DéCOUverte Le CrossFit®

42

34 people Tomer SISLEY 36 actu produits 38 étude Muscu, une série suffit ! 40 entreprise Le bien-être par le sport au cœur des entreprises 42 opération Rupture du talon d'Achille 46 exploit Philippe CROIZON

32 février 2012

santésportmag.com


mise au point Votre médecin du sport sait corriger les fautes techniques ou les erreurs de matériel responsables de blessures

© SHUTTERSTOCK/Ilja Mašík

6

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2


UN MéDECIN DU SPORT,

7

POUR QUOI FAIRE ? Pour prendre en charge votre blessure de sportif, pour vous guider dans vos activités physiques, rien ne vaut un médecin du sport ! Voici pourquoi.

A

près avoir suivi le cursus des généralistes, votre médecin du sport a validé une « capacité de médecine du sport ». Il sait que la « visite médicale d’aptitude » n’est pas une formalité administrative. Il réalise le bilan rigoureux et adapté à chaque pratique. Il vous donne de bons conseils afin que vous puissiez profiter de tous les bienfaits du sport tout en réduisant les risques. Il est souvent titulaire de nombreux « diplômes d’université » comme celui de « Nutrition du sport » ou de « Traumatologie du sport ». Au cours

Il est d’usage d’assener au sportif blessé : « vous n’avez qu’à vous reposer ». Vous serez heureux d’entendre : « Inutile d’arrêter le sport… »

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

de ce dernier, il apprend à diagnostiquer et à soigner des blessures dont il ignorait jusqu’à l’existence !

Votre blessure est spécifique !

Bon nombre de lésions sont exclusivement sportives. Votre médecin du sport sait les reconnaître et les prendre en charge. Exemple : vous avez mal au genou après 15 kilomètres de footing : vous êtes dans l’impossibilité de mener à bien votre projet de marathon qui vous tient tant à cœur ! Puisque cette blessure ne survient qu’en courant, elle n’est souvent connue que des thérapeutes spécialisés. Votre médecin du sport effectue un examen systématique et programmé. La procédure est aussi orientée vers les différentes hypothèses diagnostiques. Mais dans ce contexte, c’est souvent une « bursite du fascia lata ». Il ne s’agit pas d’une banale tendinite. Ce n’est pas de la « vieillerie ». Les anti-inflammatoires ne marchent pas ! Le traitement n’est pas le repos ! Votre médecin connaît la thérapeutique adaptée et vous donne des conseils pour conserver votre condition physique. Ne rayez pas ce marathon de votre agenda !

Le repos : un gros mot !

Alors qu’il est d’usage d’assener au sportif : « Vous n’avez qu’à vous reposer », vous serez heureux d’entendre : « Inutile d’arrêter le sport, je vais vous concocter un programme adapté à votre blessure. Vous allez garder la forme et le moral. Plus que d’être autorisé, le mouvement bien conçu est favorable à votre guérison ! ». Exemple : une tendinite d’Achille correspond à la présence d’un magma fibreux au sein de la cordelette reliant le mollet au talon. Pour remodeler cette cicatrice et orienter le tissu dans l’axe des contraintes, il est bon de pédaler ou de faire de l’elliptique. Vous pouvez même courir si les douleurs disparaissent après 5 à 10 minutes d’échauffement. Ces sensations initiales sont liées à la rupture de micro adhérences anarchiques et délétères constituées lors du repos. Tant que la douleur ne réapparaît pas pendant ou après l’effort, votre footing n’abîme pas votre tendon. Au contraire, il contribue à sa « mécanisation » et à sa guérison !

Des traitements originaux ! Vous entendez souvent… et parfois février 2012

santésportmag.com


mise au point VOTRE « visite médicale d’aptitude » n’est pas une formalité administrative. Il réalise un bilan rigoureux et adapté à chaque pratique complémentaires. Vous l’avez compris, les stratégies thérapeutiques originales guident la réparation des tissus lésés et accélèrent la constitution d’une cicatrice souple et solide. Enfin, le médecin du sport vous donne de bons conseils pour garder la forme. Il vous oriente vers un programme d’entretien physique évolutif compatible avec votre blessure. Musculation, piscine, vélo, cardiotraining puis course sont progressivement possibles et participent même à la mécanisation de votre cicatrice. Une fois la guérison obtenue, toujours en bonne condition physique, vous retrouvez plus vite votre niveau et la compétition.

8

© SHUTTERSTOCK/ Nuno Andre

Soulagé par des conseils techniques

même vous êtes convaincu qu’ « il faut respecter votre douleur ». Vous pensez qu’il est indispensable d’éviter tout traitement au cours de duquel vous avez mal. Ce n’est pas toujours vrai, au contraire ! Les médecins du sport savent gérer ces subtilités thérapeutiques. Exemple : après un claquage à l’arrière de la cuisse, la cicatrice fibreuse se comporte comme un maillon rigide et fragile dans une chaîne élastique. Une mise en tension brutale comme lors d’un sprint peut provoquer une récidive. Il faut

Pour le médecin du sport, l’hypocrisie n’est pas de mise. Il ne faut pas éviter le geste sollicitant mais réadapter les tissus à la contrainte. santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

masser vigoureusement la cicatrice pour l’assouplir. On parle de M.T.P. pour « massages transversaux profonds ». Ça fait mal, c’est normal ! Les scientifiques américains disent : « no pain, no gain ». Pour le médecin du sport et son patient sauteur de haies, l’hypocrisie n’est pas de mise. Pour éviter toute nouvelle lésion musculaire, inutile de proposer au hurdler de ne plus tendre la jambe ! Il est impératif de réadapter le muscle à ses contraintes, il faut l’étirer et lui réapprendre à être écartelé pour freiner le mouvement, il est indispensable de renouer peu à peu avec le geste traumatisant ! Le médecin du sport va progressivement guider son patient sur la route de la guérison.

Des délais de reprise optimisés

Blessé, vous avez peur d’être privé de sport pendant de longues semaines. Votre médecin du sport limite la durée de votre indisponibilité… sans prendre de risques pour votre santé, bien au contraire. Il comprend votre passion et votre « syndrome de manque ». Il tente de se montrer disponible pour vous consulter et, si nécessaire, il essaye de vous trouver rapidement les examens

Votre médecin du sport connaît le sport. Le plus souvent, c’est un médecin du sport qui est lui-même sportif. Il sait que certaines fautes techniques ou erreurs de matériel peuvent être responsables de blessures. On parle de « technopathie ». Exemple : pour venir à bout de votre douleur de genou à vélo, il vous suggère vivement de modifier votre hauteur de selle ou de changer l’orientation des cales de vos chaussures. Pour limiter le risque d’entorse du genou à ski, il vous parle du réglage des fixations, de position, de préparation physique et de journée de récupération. Pour vaincre votre tendinite du coude, il vous propose de modifier votre prise de raquette, la circonférence de votre grip ou la tension de votre cordage. Pour cela, il faut connaître et aimer le sport !

Risques et bénéfices du sport : la gestion d’un équilibre

Le sport est bon pour la santé car la sollicitation du corps provoque une adaptation qui favorise son entretien. Attention, mal dosée ou imposée à des organes malades, cette stimulation tourne à l’agression et est à l’origine de lésions ! Exemple : en cas d’hypertension artérielle, le sport d’endurance contribue au traitement en ralentissant le rythme du cœur au repos et en assouplissant les vaisseaux. À l’inverse, les activités intenses, en blocage respiratoire ou en position statique, écrasent les vaisseaux et accélèrent le rythme cardiaque. Elles favorisent l’hypertension artérielle. Du sport, on peut attendre le pire comme le meilleur. Pour votre santé, votre médecin vous indiquera la bonne démarche.



TéMOIGNAGE

AURÉLIEN DUCROZ

de la MONTAGNE

10

© HELLY HANSEN

A LA MER

Double champion du monde du Freeride World Tour, Aurélien DUCROZ a connu une carrière sportive faite de creux et de bosses. Son physique, ses blessures et ses rencontres lui ont fait connaître la joie mais aussi l’échec sportif. Après avoir conquis la montagne, Aurélien s’attaque à la mer.

N

é à Chamonix, Aurélien a d’abord pratiqué le ski alpin comme tous ses copains d’école. Son gabarit, petit et léger, l’a vite orienté vers le saut à ski. Alors qu’il est un grand espoir français à 15 ans, il se blesse au genou et arrête le saut. Il retrouve la joie et la passion du sport quelques années plus tard dans le freeride où il devient vite une figure incontournable. Aujourd’hui, il ajoute une nouvelle corde à son arc en prenant le large en pleine mer. Jeune, vous étiez un espoir en saut à ski avec notamment deux victoires en championnat de France junior. Comment en êtes-vous venu au freeride ? Avant les jeux Olympiques d’hiver de 2002, pendant un stage de saut à ski, je me suis fissuré le cartilage rotulien. Il s’agissait d’une petite blessure de 3 semaines mais ma carrière a basculé. Tout le monde m’a oublié, même l’entraîneur. Je n’existais plus. J’ai été rayé de la carte. Ayant très mal vécu ce moment, j’ai cherché refuge dans la nature, en montagne, où je suis revenu à ma première passion, le ski alpin. Le freeride a été une échappatoire à cette frustration. Comment se déroule vos entraînements ? Je suis une préparation physique durant les mois d’octobre et de novembre à Chamonix. Frédéric Ancey, ancien skieur de haut niveau, me guide dans ce domaine. En décembre, j’attaque

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Propos recueillis par Gaëtan LEFèVRE

le ski avec beaucoup de piste : descentes, slaloms et géants, pour récupérer les sensations. Cette étape est encore plus cruciale maintenant que je passe mes étés sur un voilier où je travaille très peu les jambes. Puis doucement, j’augmente le dénivelé. En janvier, lorsque la neige est bonne, je commence à travailler les sauts. Cette préparation est-elle différente en freeride des autres disciplines de ski ? Oui ! En descente, la vitesse demande beaucoup de volume, de muscles et de poids. La préparation comprend beaucoup de musculation et s’effectue avec des charges lourdes. Le freerider a besoin d’être léger. En salle, je travaille sans charge, uniquement avec le poids de mon corps. Je cherche à gagner en puissance sans prendre de poids. Je fais aussi beaucoup de vélo et d’autres sports cardio. Depuis 2 ans, vous vous êtes converti à la voile. Vous venez notamment de participer cet été à la Transat 6.50. Quelles sont vos sensations ? La première étape a été super. J’ai finit 14e. Avec uniquement 2 années de navigation derrière moi, le résultat est excellent. En revanche, la deuxième étape a été fatale à mon vieux bateau. Au cap Vert, j’ai été contraint d’abandonner à la suite d’une collision avec un gros poisson, une baleine ou un requin, je ne sais pas. Je suis déçu car j’étais vraiment dans le coup. Mais l’expérience a été super. Plus les jours passaient

et plus j’avais l’impression d’être performant. J’ai vraiment pris goût à la navigation. Comment êtes-vous passé de la montagne à la mer ? En 2006, j’ai parrainé le bateau du skipper Adrien Hardy. J’ai ainsi découvert le monde de la voile, qui m’a beaucoup plu. J’ai vu que tous les skippers n’étaient pas professionnels. J’ai donc décidé de trouver des partenaires pour financer mon bateau (de 50 000 €) et de me lancer dans l’aventure. As-tu un entraîneur qui te guide dans ta pratique ? Je n’ai pas d’entraîneur attitré. Je connais bien le skipper Thomas Normand qui me conseille et j’ai fait quelques sorties avec son entraîneur, Tanguy Leglatin. Comment vous-êtes vous préparé pour cette course ? Physiquement, je n’ai pas eu besoin de préparation car je suis sorti en forme de l’hiver et de ma saison de ski. J’ai donc surtout travaillé techniquement. Le bateau demande un effort différent du ski, qui est de courte durée et porte essentiellement sur le haut du corps. À l’inverse, grâce à la voile, j’ai déjà préparé le haut du corps pour ma saison de ski. Je pratique aussi d’autres sports comme le vélo, l’escalade, la rando, le squash, etc. Je touche à tous les sports excepté le footing à cause de mes problèmes de genoux.


Optimisez votre performance, 11

facilitez la récupération et protégez votre organisme En préparation Séance de fractionné, travail de VMA ou en période d’affûtage :

Isoxan Endurance Contribue : • à la production d’énergie

*

Vous avez encore des problèmes de genoux... J’ai le cartilage rotulien fissuré. Mes genoux gonflent lorsque je cours. Le médecin qui me suit nettoie au fur et à mesure que le cartilage se déchire mais le problème reste. Je suis donc condamné à faire du sport toute ma vie car mon corps a besoin d’être soutenu par des muscles puissants. Pensez-vous que ce sont les séquelles de votre blessure au saut à ski lors de votre adolescence ? Oui. J’avais 17-18 ans lorsque les douleurs sont réapparues. Depuis, j’ai vu plusieurs médecins et subi plusieurs opérations. La dernière remonte à 2004. Aujourd’hui, j’ai appris à faire avec. Je compense musculairement. Ma préparation est donc très importante. Votre pratique sportive vous empêche donc de vous rétablir correctement...

Le ski, le saut à ski et le freeride sont des sports traumatisants pour les genoux. Et puis, je skie depuis tout petit. Lors de ma dernière opération, les chirurgiens m’ont dit que je ne skierai plus. Mais je suis toujours là. Avec votre pratique de la voile et du ski, arrivez-vous à planifier une trêve sportive dans votre emploi du temps ? Pas depuis que j’ai commencé la voile. Mais là je viens de passer un mois de novembre tranquille. J’avais vraiment besoin de repos. Le ski fatigue physiquement et la voile mentalement. Avez-vous un équipement spécifique pour aller skier ? Mon équipement dépend de mes goûts du moment et des évolutions technologiques de mon équipementier, Helly Hansen®. J’aime notamment la liberté de mouvement fournie par la technologie Helly Tech® en 3 couches. Je suis aussi accro à la doudoune en Lifa Odin Noir. février 2012

santésportmag.com

MAINES CURE DE 2 SEmi néraux et

6 11 vitamines, anti-ox ydants ts, 7 oligo-élémen

• à protéger les cellules du stress oxydatif

Jour J Pendant la course et en sortie de récupération :

Isoxan Pro Boisson Active Contribue : • à prolonger les performances d’endurance • à la production d’énergie • à maintenir la contraction normale du muscle • à éviter l’accumulation d’acide lactique dans les muscles

5 vitamines, sucres rapides, sucres lents, magnésium

* Gauche E et al. Vitamin and mineral supplementation and neuromuscular recovery after a running race. Med Sci Sports Excer 2006 ; 38 : 2110-7 Hausswirth C et al. Influence d’une supplémentation en vitamines sur le rendement de la locomotion après une épreuve d’ultra-trail. Science & Sport 2006 ; 1 : 8-12

Disponible en pharmacie

Pour plus d’informations, retrouvez-nous sur :

w w w.i soxan spor t.com Les compléments alimentaires ne doivent pas être utilisés comme substituts d’un régime alimentaire varié. Isoxan PRO est un produit diététique de l’effort destiné, compte tenu d’une alimentation normale, à répondre aux besoins d’un effort musculaire immédiat effectué notamment lors d’une compétition ou dans des conditions d’environnement spéciales.

Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. www.mangerbouger.fr

2ISO02902/12 - Document établi en 02/12- zao+stratécréa

photos ©HELLY HANSEN

• au métabolisme des glucides, acides aminés, globules rouges et protéines


kiné

nadège braghini KINÉ DE LA FÉDÉRATION

12

FRANÇAISE DE SKI

Dimanche 18 décembre 2011, la station de ski de Courchevel accueillait la 3e étape de Coupe du monde féminine de ski alpin. Présent pour encourager les skieuses françaises avec le Team Caisse d’épargne, SantéSportMag a rencontré Nadège BRAGHINI, kinésithérapeute de l’équipe de France. Propos recueillis par Gaëtan LEFèVRE

N

adège BRAGHINI est kinésithérapeute du groupe Coupe du monde technique dames de l’équipe de France de ski alpin. Depuis six ans, elle suit les skieuses de la préparation d’été jusqu’à la fin de la saison hivernale. En quoi consiste le travail de kinésithérapeute de la Fédération française de ski (FFS) ?

sur mon groupe de 10 athlètes, seuls 3 n’ont pas eu de rupture du ligament croisé santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Je travaille exclusivement avec l’équipe de France féminine de ski alpin. Je m’occupe de toutes les filles, pas uniquement des blessées, et sur le long terme. Il peut s’agir, tout simplement, d’exercices de récupération ou de prévention. En revanche, si les skieuses blessées ne peuvent plus s’entraîner avec le groupe, leur rééducation va avoir lieu en centre ou avec un kiné près de leur domicile. Sur les périodes estivales, dans quel cadre suivez-vous les skieuses ? J’interviens sur les lieux de stage en adéquation avec la préparation physique et l’entraînement. J’effectue principalement un travail de fond afin de repérer d’éventuels problèmes physiques. Pour des questions de temps, il est difficile d’effectuer ce travail pendant la compétition, période durant laquelle les athlètes sont peu réceptives. Travaillez-vous en collaboration avec le médecin et le préparateur physique ? Il s’agit effectivement d’un travail

d’équipe. Je suis constamment en lien avec le préparateur physique pour m’adapter au mieux à l’athlète. Le médecin et l’entraîneur peuvent intervenir à n’importe quel moment pour émettre un avis ou demander un bilan physique de l’athlète. À quel type de blessures êtes-vous souvent confrontée ? Les skieuses, et les skieurs, sont souvent victimes de problèmes de genoux. La lésion classique est la rupture du ligament croisé. Mais on est aussi confronté à des entorses, des ruptures des ligaments latéraux ou des lésions méniscales. On trouve également des tendinopathies au tendon rotulien. À l’heure actuelle, sur le groupe de 10 athlètes que je suis, seuls 3 n’ont pas eu de rupture du ligament croisé. Cette blessure laisse des séquelles pendant plusieurs années. La rééducation ne s’arrête donc pas à la reprise de la compétition. En ce moment, plusieurs skieuses ont des blessures d’épaules


13

Promo Pack 58,30 € 39,90 €

+

Ceinture porte-dosettes + porte dossard

offerte avec le pack

photos © agence zoom/ffs

Avant

suite à des chutes. Ce sont des lésions qui reviennent régulièrement. On réalise aussi un gros travail quotidien sur le dos, pas à cause de lésions ou de blessures mais à but préventif. On effectue alors des exercices d’étirements, d’assouplissement, de mobilité du rachis associés à un travail en préparation physique pour avoir une bonne musculature et le moins de problèmes possible. De quels moyens disposez-vous lorsque vous êtes avec les athlètes ? Je suis toujours en déplacement avec les skieuses. Nous n’avons pas de camp de base ni de structure fixe pour travailler. Je dispose donc d’une table de massage, d’huile et d’autres crèmes pour masser, des strappings et du K-Taping ainsi que de mon outil clé : mes mains. J’ai aussi à ma disposition des ultrasons, du matériel de pressothérapie et d’électrothérapie. Pour ce qui est du renforcement musculaire, mon collègue en préparation physique a son propre matériel.

Pendant

Après

Blessure d’Anémone Marmottan À 23 ans, Anémone MARMOTTAN fait partie de l’équipe de France de ski alpin. Encouragée et soutenue par le Team Caisse d’épargne, Anémone se bat pour un retour à la compétition suite à une double fracture tibia-péroné survenue en mars 2011. Retrouvez l’interview de ce jeune talent dans le SantéSportMag Au Féminin n°4 de février 2012.

f é v r i er 2 0 1 2

santésportmag.com

Pack Marathon

Ce n'est pas tout d'avoir le bon matériel, les bonnes chaussures, le bon entraînement ... Il vous faut aussi les bons produits diététiques.

Fenioux Multi-Sports, à tout moment avec vous ! Laboratoires FENIOUX - Département sport 9 av. Pierre de Coubertin - 36024 CHÂTEAUROUX Cedex Tél. : 02 54 27 16 94 - Fax : 02 54 34 62 03

www.fenioux-multisports.com


shopping

affrontez l'hiver

par gaëtan lefèvre

Protection à bas prix

Kalenji® propose une panoplie à bas prix adaptée à la course en hiver. Grâce aux matières Equarrea, la gamme Deefuz Stretch protège du froid et évacue correctement la transpiration tout en conservant un style ultraféminin, à l’image de ce T-shirt ML Deefuz Stretch. Tee-shirt ML Deefuz Stretch Kalenji® : 27,95 € Numéro lecteurs : 03 20 33 50 00 www.kalenji-running.com

14

Réchauffé et looké

La doudoune Lubber’s Line Orange de Gaastra® ne vous apportera pas uniquement une protection contre le froid. Elle vous offrira aussi un look chic et coloré au quotidien. Doudoune Lubber’s Line Orange - Gaastra®: 325 € Numéro lecteurs : 01 42 86 65 00 www.gaastra.eu/fr

Une chaleur intense en un clic

D’une simple pression sur un bouton, le système Omni-Heat Thermal Electric, fonctionnant grâce à une source de courant électrique intégré et rechargeable, vous assure des heures de chaleur. Plusieurs produits Columbia® incorporent aujourd’hui cette technologie, tels ces gants Bugaglove Max Electric. Gants Bugaglove Max Electric - Columbia® : 399,95 € Numéro lecteurs : 0800 43 78 78 33 www.columbiapressroom.com

santésportmag.com F é V R I E R 2 0 1 2

Affrontez l'hiver Savoir s’adapter aux conditions

Les changements météo ne perturberont plus votre ski. Grâce aux masques Airbrake d’Oakley®, équipés de la technologie SwitchLock, vous pourrez changer d'écran en un clic, tout en conservant une performance optique incomparable et une protection optimale contre les impacts. Faites confiance à Shaun White. Masque Airbrake - Oakley® : de 249 à 259 € Numéro lecteurs : 0800 62 55 39 38 http://fr.oakley.com


Mars_2012.ai 1 15/02/2012 14:32:00

Affrontez les éléments Développée en collaboration avec des guides de montagne et des skieurs professionnels, Helly Hansen® a conçu l’ensemble Odin Mountain pour la pratique des sports extrêmes. Le textile Helly Tech PROFESSIONAL 3 couches, le plus performant de la gamme, vous offrira une respirabilité et une imperméabilité optimales. « J’aime la liberté de mouvement fournie par la technologie Helly Tech® en 3 couches ». Aurélien Ducroz, freerider (lire l’article "Aurélien Ducroz, de la montagne à la mer" page 10 de ce numéro)

Votre Spécialiste Equipement & Conseil

15

Veste de ski Odin Mountain : 499,95 € Pantalon de ski Odin Mountain : 399,95 € Helly Hansen® Numéro lecteurs : 0826 10 27 17 www.hellyhansen.com

Notre Domaine d’expertise: - Trail - Sport Loisir - Triathlon - Rando/Montagne - Fitness Notre Concept : «Portail dynamique et original apportant aux athlètes les meilleurs expertises et produits de chaque discipline. »

COACHING

C

M

À l’heure du grand froid

J

CM

Casio® a développé la montre qui vous accompagnera dans votre pratique sportive en montagne. Skieurs, randonneurs et trailers trouveront une grande utilité aux multiples fonctionnalités de cette montre : thermomètre, altimètre, résistance au froid… Casio® : 80 € Numéro lecteurs : 0825 88 44 77 www.casio.fr

MJ

CJ

Booster votre niveau de pratique grâce à un suivi par un spécialiste en préparation physique . Un conseiller est à votre disposition dès aujourd’hui.

BOUTIQUE

Le choix des meilleurs marques par activité sportive.

CMJ

N

F-LITE TRI 230

DIÉTÉTIQUE

Le suivi par un(e) nutritionniste qualifié(e) est une partie intégrante d’une préparation équilibrée et cohérente.

Visible quelles que soient les conditions

La tenue de course à pied Mythos Thermo de Gore Running Wear® permet d’évacuer au mieux la transpiration et ainsi de rester au sec pour ne pas prendre froid. Son modèle au coloris Neon vous offrira une visibilité quelles que soient les conditions climatiques, pour une meilleure sécurité en milieu urbain comme rural. Collant Mythos Thermo Neon : 89,90 € T-shirt Mythos Thermo Neon : 89,90 € Gore Running Wear® www.gorerunningwear.fr

ROAD-X TRI 233

Parmis nos Marques:

WWW.TRIFONCTION.COM contact@trifonction.com FéVRIER 2012

santésportmag.com


podologie

16

PUIS-JE COURIR AVEC

MON OIGNON AU PIED ?

Sylviane nous a envoyé cette bonne question. Elle a 42 ans. En courant, elle commence à souffrir au niveau d’une petite boule qui ressort à la base de son gros orteil. C’est un hallux valgus débutant. Elle souhaite des conseils. Profitez-en !

Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport avec la participation d’Olivier HOMAGE, podologue du sport

C

illustration : mathieu pinet

et oignon au pied, Ce n’est pas un os qui pousse ! Il s’agit en fait de l’écartement progressif du premier métatarsien, la baguette osseuse qui relie la cheville au gros orteil. Ce dernier repart en sens inverse et l’articulation se tord puis forme une bosse. Le clavier des métatarsiens s’ouvre en éventail. Le pied s’étale et paraît perdre sa tonicité propre à la bipédie. En cas d’hallux valgus, l’anatomie du pied ressemble à celle de la main. Le pouce parvient à se rapprocher des autres doigts comme à l’époque de l’arboricolisme, lorsque nos membres inférieurs nous étaient plus utiles pour saisir les branches et grimper que pour courir et marcher ! Puisque, comme Sylviane, vous avez envie de continuer à trottiner sur la terre ferme, voici des recommandations. Comme vos symptômes sont modérés, elles devraient suffire à vous soulager. Si tel n’était pas le cas, médecin du sport, podologue et parfois chirurgien vous aideraient à reprendre la course sans douleur.

Chaussures et semelles adaptées !

Quand vous déroulez votre foulée, vous écrasez votre voûte plantaire. En phase finale

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2


DES CHAUSSURES LARGES PLUTôT ANTIPRONATION CONTRIBUENT à LIMITER L’AGGRAVATION DES HALLUX VALGUS DéBUTANTS

© SHUTTERSTOCK/Poulsons Photography

17

février 2012

santésportmag.com

La gamme Sport «made in Monaco»

NOUS,C’EST LE SPORT ! EN PHARMACIE, ESPACE SANTÉ et MAGASIN SPECIALISÉ www .asepta.com


podologie

LES CHAUSSURES typiquement féminines favorisent l’hallux valgus.

18

90% de femmes

© SHUTTERSTOCK/Rosery

N’oubliez surtout pas d’optimiser votre chaussage dans la vie quotidienne. Les escarpins font rarement bon ménage avec les semelles ; vous êtes nombreuses à renoncer à cette association. En revanche, faites le deuil des bouts pointus qui aggravent franchement la déviation de votre gros orteil. Soyez raisonnable avec les talons. Plus ils sont hauts, plus votre avant-pied est en appui et se moule sur l’extrémité de votre chaussure. Si l’hallux valgus atteint 9 femmes pour 1 homme, c’est parce que les ligaments féminins sont plus souples mais surtout parce que les femmes souffrent de normes de chaussage antiphysiologiques et arbitraires ! Mesdames, vous ne vous feriez pas bander les pieds pour qu’ils se recroquevillent « joliment »… et surtout douloureusement, comme les chinoises du moyen âge ! Alors, n’adhérez plus au diktat des critères de féminité imposé par la gent masculine contemporaine ! Revendiquez l’égalité ! Comme les hommes, optez pour des chaussures confortables… et élégantes ! de propulsion, vous basculez vers votre gros orteil, vous tordez votre premier rayon, votre pouce s’oriente vers les autres orteils, votre hallux valgus s’aggrave ! Il faut soutenir votre pied ! Optez pour des chaussures antipronation dont la densité des semelles intermédiaires est plus importante à la face interne. Allez voir un médecin du sport. Il vous prescrira probablement une paire de semelles correctrices spécifiquement conçues pour la course. Votre podologue du sport prendra soin d’y placer les reliefs limitant l’effondrement de votre pied : un soutien de voûte et une convexité sous le clavier

Vous perdez la tonicité de la bipédie. Votre pied s’écarte comme pour saisir les branches des arbres ! santésportmag.com f é v r i er 2 0 1 2

des métatarsiens appelée « barre rétrocapitale ». Certains peaufinent en ajoutant une bandelette sous le premier rayon. Vos chaussures de running doivent être larges. Attention : les modèles féminins sont plus étroits. Si votre pointure vous le permet, faites vos emplettes au rayon « hommes ». Sinon, préférez les NEW BALANCE® disponibles en plusieurs largeurs.

quelques soins chez le podologue et le kiné !

Les frottements autour de l’articulation du gros orteil sont responsables de la formation de corne. Ces durillons peuvent bénéficier d’une régularisation prudente par votre podologue ou de l’application d’une crème assouplissante et apaisante. Attention, bien que ces lésions participent à votre douleur, elles ne sont pas la cause de vos désagréments ! Elles ne sont que la conséquence de la déformation de vos pieds. Ces soins locaux ne sont pas suffisants ! La déviation de votre articulation du gros orteil place les tendons dans la concavité. À la manière de la corde d’un arc, ils ont tendance à rapprocher les extrémités osseuses et à aggraver l’hallux valgus. Plus le gros orteil s’oriente vers l’intérieur, plus ils bénéficient d’un levier efficace, plus ils tirent puissamment !

Un vrai cercle vicieux ! Placés en position courte, ces tendons ont tendance à se rétracter. Il en est de même de la face interne de la membrane articulaire. Votre kinésithérapeute peut lutter contre ce processus. Il assouplit ces structures en tirant et en mobilisant l’articulation. On parle de « décoaptation » et de « rodage » articulaire. Il profite de vos séances de rééducation pour vous faire prendre conscience de l’effondrement de votre arche interne. Il vous propose de vous redonner la force, l’endurance et la coordination nécessaires pour renouer avec un déroulé du pas plus tonique. À vous de décliner ces nouvelles aptitudes à l’occasion de vos prochains footings !

L’info SantéSportMag Découvrez gratuitement le golf Du 30 mars au 4 avril prochain, le Fédération française de golf renouvelle l’opération « Tous au golf ». Pendant 6 jours, plus de 300 golfs proposeront des séances gratuites d’initiation délivrées par des professionnels. Rendez-vous sur le site www.ffgolf.org, onglet « Découvrir », pour accéder à la carte des golfs participant à l’opération.



traitement

20

LA MÉSOTHÉRAPIE, UNE TECHNIQUE DE POINTE

Trrès prisée des sportifs, la mésothérapie fait maintenant partie de l’arsenal thérapeutique en traumatologie du sport, au même titre que les médicaments, la kinésithérapie, les infiltrations, etc. Explications de notre expert.

Par le Docteur jacques le coz, médecin du sport, attaché à l’insep.

C

ette technique permet de répondre à une lésion locale par un traitement local. La séance est indolore et évite les effets secondaires des médicaments par voie générale. Le praticien doit évidemment poser un diagnostic précis et juger si cette lésion relève du domaine de la mésothérapie.

Une idée novatrice et bénéfique

La technique de la mésothérapie a été mise au point en 1952 par le Dr Michel PISTOR. Chez le sportif, cette thérapeutique permet d’éviter, dans un nombre non négligeable de cas, des infiltrations de corticoïdes, et de diminuer considérablement l’administration par voie orale des antiinflammatoires. L’adage du Dr PISTOR, « peu, rarement et au bon endroit »,

garde toute sa vérité depuis plus de 50 ans après la première publication parue dans la presse médicale en 1958. Nous pourrions y ajouter une notion de profondeur des injections variant entre 1 et 10 mm. Cette technique médicale d’injections locales consiste donc à introduire, en regard de la lésion ou de son origine, une dose faible de médicaments de la pharmacopée traditionnelle, à l’aide d’une aiguille stérile montée ou non sur un appareil mécanique ou électronique.

Un matériel adapté

Depuis très longtemps se pratiquaient les injections plus ou moins profondes dans la peau. Mais tout le mérite du Docteur PISTOR a été d’en faire une technique polyvalente tout en reconnaissant ses limites. Il paraît en effet intéressant de piquer une tendinite

L’adage du Dr PISTOR, fondateur de la mésothérapie : « Peu, rarement et au bon endroit » santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

d’Achille en regard du tendon d’Achille, une lésion musculaire en regard de la cicatrice sans passer par la voie générale. Nous utilisons un matériel stérile à usage unique. Il n’est plus question, depuis de nombreuses années, d’employer les multi-injecteurs, y compris les multi-injecteurs à usage unique. L’aiguille stérile de 4, 6 ou 13 mm permet de réaliser des injections entre 1 et 10 mm de profondeur. Ces variations de profondeur dépendent de la zone traitée, de l’épaisseur du tissu cutané : une tendinite du coude chez un tennisman se piquera à 2 mm de profondeur, alors qu’une douleur lombaire peut nécessiter des injections allant jusqu’à 10 mm de profondeur. Les interventions peuvent se faire soit manuellement – le praticien dans ce cas interviendra en tenant la seringue dans une main et en répétant ses injections –, soit à l’aide d’appareils électroniques permettant une intervention quasi indolore. Ces appareils sont très utiles, en particulier chez le sportif et permettent des interventions confortables sur des zones délicates, les doigts et la voûte plantaire par exemple.

Des produits variés et ciblés

En traumatologie sportive, il s’agit de produits classiques : les antiinflammatoires non stéroïdiens très dilués. Attention, il faut les différencier des anti-inflammatoires stéroïdiens ou corticoïdes qui eux ne sont jamais utilisés en mésothérapie, mais seulement lors des infiltrations. Votre médecin du sport peut employer


21

LE SALON DE TOUS LES COUREURS

DU 12 AU 14 AVRIL 2012 PARC DES EXPOSITIONS DE PARIS PORTE DE VERSAILLES - HALL 4

© SHUTTERSTOCK/Christopher Halloran

www.parismarathon.com

février 2012

santésportmag.com

JEUDI 12 AVRIL DE 15H À 20H VENDREDI 13 AVRIL DE 10H À 20H SAmEDI 14 AVRIL DE 9H À 20H CHAUSSURES - TEXTILES - CONSEIL - ENTRAîNEmENT - DIéTéTIqUE


traitement La mésothérapie consiste à injecter plus ou moins profondément dans la peau, en regard de la lésion, une dose faible de médicaments

© SHUTTERSTOCK/Sebastian Kaulitzki

22

également des décontracturants musculaires, des ouvreurs de vaisseaux, des anti-œdémateux ou des hormones favorisant l’entrée du calcium dans les os. Les mélanges comportent deux à trois produits. Leur compatibilité physique et chimique a été testée. La dose injectée varie de 0,5 cc à 2 cc. Plusieurs critères sont à l’origine du choix des produits : l’ancienneté de la lésion, l’acuité de la douleur, la traduction à la peau de cette souffrance sous-jacente.

Une technique précise

Comme nous l’avons indiqué précédemment, nous n’employons plus les multi-injecteurs. Nous utilisons une aiguille stérile à usage unique, et nous reproduisons les ponctures le long du trajet douloureux. Le nombre d’injections dépend de l’étendue de la lésion et de la technique utilisée. Prenons l’exemple d’une tendinite au coude d’un tennisman. Nous pouvons répéter cinq ou six ponctures à une profondeur de 2 mm en injectant 0,1 ml de produits actifs à chaque impact. Poursuivons avec le cas d’un épaississement douloureux de la peau

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

à l’arrière de l’épaule suite à l’irritation d’un nerf sortant du cou. Il est possible de faire quelques impacts en regard de la vertèbre en souffrance, et un criblage de la zone cutanée empâtée par une technique d’injections épidermiques superficielles. La dose injectée est alors très faible.

Un protocole bien rodé

En traumatologie du sport, nous proposons une séance hebdomadaire en moyenne, et pratiquerons en règle générale trois séances. Si le patient ne souffre plus, nous arrêtons la mésothérapie. Si, après la troisième séance, l’amélioration est franche, supérieure à 50 % ou 60 %, nous poursuivons les séances à ce rythme. Si en revanche, le résultat est médiocre, nous arrêtons la technique de la mésothérapie pour proposer une autre technique thérapeutique. Dans le cadre de la consultation de mésothérapie créée en 1981 à l’INSEP de Paris, nous avons constaté que cette technique thérapeutique a permis de diminuer très nettement le nombre d’infiltrations de corticoïdes et la prise d’anti-inflammatoires par voie orale,

prescrits habituellement dans différentes pathologies de traumatologie sportive. En règle générale, nous proposons une intervention isolée, sans thérapeutique par voie orale. En revanche, il est possible d’associer cette thérapeutique à des séances de physiothérapie ou de kinésithérapie.

Des injections minimes et locales

L’utilisation d’anti-inflammatoires est possible chez les porteurs d’ulcère gastrique car il n’y a pas de douleur gastrique à la suite des injections, les doses étant faibles. Il est également possible de traiter un patient sous anticoagulant et en regard de matériel prothétique ou synthétique faisant suite à une intervention chirurgicale. Certaines allergies locales peuvent être présentes, mais elles sont rares et toujours bénignes. Le seul risque est de tomber sur un praticien non rompu à cette technique qui injecterait des produits non adéquats entraînant des douleurs aux injections ou des hématomes lors de la séance.



TRIATHLON

© sportgraphic / Shutterstock.com

24

La réception des foulées met en contrainte les os, le cartilage, les disques et les tendons. Le vélo et la natation se révèlent moins agressifs

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

en partenariat avec


LE TRIATHLON

25

UNE COMPLéMENTARITé POUR LA SANTé Trois disciplines pour un sport ! Le triathlon symbolisait autrefois la multiplication de la charge de travail et le sport extrême. Désormais, cette diversité rime plutôt avec complémentarité et santé ! Arguments et explications.

Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

J

usque dans les années 1980, le concept de « spécificité de l’entraînement » a largement prévalu pour accéder à la performance. Le triathlon et les raids multisports sont venus bousculer le dogme. Ils ont mis en exergue l’intérêt de la diversité pour profiter des phénomènes de « transfert des aptitudes » d’une discipline vers une autre. Dans le domaine de la santé, cette variété devient complémentarité pour « multiplier les bénéfices et diviser les risques ».

Une complémentarité pour les os !

83 % des coureurs présentent une blessure dans l’année contre 66% des triathlètes

Alterner avec assiduité les pratiques sportives permet d’éviter le surmenage locomoteur sans altérer son adaptation. La natation réalisée en apesanteur et à l’horizontale réduit les contraintes osseuses. L’os ne subit aucun choc. Il ne risque pas de se fissurer. En contrepartie, en l’absence de microlésions, il n’est pas stimulé pour se reconstruire plus fort. Ce sport a démontré qu’il était totalement inefficace pour prévenir l’ostéoporose. Pire, il fragilise le squelette des jeunes pratiquantes. Il a été prouvé que les nageuses de haut niveau flottant 3 heures par jour avaient une densité osseuse inférieure à celle des sédentaires du même âge. Dommage, car nous n’avons que jusqu’à 25 ans pour capitaliser de l’os. Le vélo en charge partielle et sans impact ne permet pas non plus d’accroître la densité osseuse. Certaines études montrent que 60 % des cyclistes professionnels ont une densité osseuse inférieure aux sédentaires ! À l’inverse, la course à pied met les os en contraintes. À chaque réception de foulée, il se produit des microfêlures dans la trame osseuse. À l’issue d’une récupération suffisante,

elles sont à l’origine d’une reconstruction osseuse plus dense. En cas d’excès cette sollicitation tourne à l’agression, les fissures s’étendent, se rejoignent et sont responsables de fractures de fatigue. Vous comprenez qu’alterner footing et vélo ou natation constitue un cocktail favorable à la prévention de ces blessures et même à la constitution d’un os solide !

Une complémentarité pour le dos !

À intensité modérée, la piscine est souvent proposée pour réduire le mal au dos. C’est vrai, dans l’eau la colonne est rarement douloureuse. Si vous souffrez des lombaires, la natation vous permet de retrouver le goût du mouvement et de vous réconcilier avec vos vertèbres. Elle les mobilise un peu et commence à renforcer les muscles gainant les lombaires. Mais attention, cette activité se montre nettement insuffisante pour préparer le dos à la pesanteur et à la verticalité du quotidien. À vélo, la colonne vertébrale est légèrement fléchie, bien en équilibre grâce aux 5 points d’appui. Si vous n’êtes pas trop penché en avant et si vos changements de position sont fréquents, vous tolérerez bien cette attitude et vos muscles vertébraux gagneront en souplesse et en tonicité. Si vous vous inclinez trop vers le cintre, vous écrasez l’avant de vos disques intervertébraux et la gélatine contenue glisse vers l’arrière, c’est parfois douloureux. En course à pied, vous vous février 2012

santésportmag.com


TRIATHLON

en partenariat

avec

26

redressez, ce produit visqueux repasse en avant. L’alternance réception, propulsion constitue un véritable massage discal, c’est démontré ! Les muscles du dos travaillent en position courte pour maintenir le buste érigé. Ils gagnent en coordination pour stabiliser le bassin qui oscille d’une jambe sur l’autre. En triathlon, la progressivité et la diversité des sollicitations permettent un réentraînement lombaire efficace contre les douleurs de dos.

Une complémentarité pour le cartilage !

En natation, le cartilage, la substance lisse recouvrant les os au niveau des articulations, n’encaisse aucun impact. La natation, c’est vraiment le sport antiarthrose ! En brasse, l’amplitude gestuelle des membres inférieurs permet un bon polissage articulaire, notamment au sein des hanches. Au genou, la rotule est parfois un peu désaxée lorsque vous tournez fortement les pieds vers l’extérieur. En crawl, les hanches sont mobilisées sur de plus faibles amplitudes, voilà qui est moins favorable au rodage du cartilage. En revanche, la cuisse se renforce et stabilise la rotule sans l’écraser sur le fémur. Pondérons cet enthousiasme et mentionnons que ce mouvement ressemble peu aux gestes du quotidien où le pied est en appui. De fait, son efficacité pour soulager la rotule est désormais débattue. Même si le crawl est votre nage de compétition, n’hésitez à brasser souvent à l’entraînement. Vos articulations profiteront de

cette complémentarité ! À vélo, le pédalage à bonne cadence, en moulinant, favorise le rodage articulaire en minimisant les pressions sur le cartilage. N’abusez pas des « gros braquets ». Ils imposent une contraction musculaire puissante qui plaque la rotule et la fait « raboter » sur le fémur. Du coup, la surface cartilagineuse de cet os est abrasée. L’entretien de la force musculaire contribue à un mouvement articulaire plus harmonieux qui préserve le cartilage et toutes les articulations de la jambe. Le cyclisme est aussi un excellent sport pour tous ceux qui souffrent d’arthrose. En revanche, l’influence de la course sur le cartilage est controversée. Spontanément, on pense qu’à la réception de chaque foulée, le cartilage est cogné et s’abîme. La réalité est plus subtile. Le déroulement de l’appui engendre des variations de pression au sein de ce précieux revêtement articulaire. Ce dernier n’est pas traversé par des vaisseaux sanguins, il a besoin de ce processus pour se nourrir en pompant les aliments venus de l’os sous-jacent. En pratique, les études nous aident à y voir plus clair. Si vous souffrez déjà de vieilles blessures, si vos jambes sont en X ou encore si vos ligaments sont trop souples, il est possible que la course accélère la survenue de l’arthrose. Un autre article de référence dévoile qu’il ne se produit aucun dommage articulaire tant que vous ne dépassez pas 30 à 50 kilomètres par semaine. Quoi qu’il en soit, le triathlon grâce au « rodage » et au « pompage » diversifie ses actions bénéfiques

Les conférences

santesportmag

Rodés à la communication grand public, nos experts interviennent sur la pratique sportive dans votre entreprise ou votre association.

Contactez-nous : santesportmag@gmail.com santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

sur le cartilage. Il contribue à modérer le travail de course tout en préservant l’entraînement cardiovasculaire. Profitez-en !

Une complémentarité pour les muscles et les tendons !

La natation sollicite intensément les membres supérieurs. Le mouvement du crawl est rapidement à l’origine de souffrance des tendons de l’épaule. Ces derniers frottent sur les reliefs osseux de l’omoplate, tout particulièrement lors de la phase de retour. Voilà encore une bonne raison de brasser sans complexe quand on pratique le triathlon dans sa version « plaisir et santé ». Les muscles des membres inférieurs n’ont pas à assumer de travail de freinage. Les fibres musculaires ne sont pas écartelées, elles ne sont pas victimes de microdéchirures, vous ne souffrez pas de courbatures. Vos muscles bénéficient de l’effet drainant de l’horizontalité, de la pression et de la fraîcheur de l’eau. On comprend que cette discipline puisse trouver une place de choix pour récupérer activement. À vélo également, les muscles et les tendons n’ont pas à assumer de contraintes d’amortissement ou de freinage. Les jambes acquièrent de la force sans « écarteler » les tendons. Les tendinites y sont exceptionnelles. En course, il en va tout autrement. Quand le pied se pose au sol, les articulations se fléchissent alors que les fibres musculaires tirent en sens inverse pour ralentir le mouvement. Les membranes enveloppant les muscles et les tendons sont tractés à leurs deux extrémités. À dose raisonnable, ces contraintes renforcent ces structures fibreuses. En cas de pratique excessive, il en résulte parfois des courbatures perturbant la régularité de l’entraînement, voire des tendinites imposant l’arrêt des footings. Heureusement, l’alternance des trois disciplines permet d’éviter cet écueil !

Une complémentarité efficace et démontrée !

Vous l’avez perçu, la pratique de ces trois disciplines multiplie et diversifie les sollicitations de l’appareil locomoteur. La complémentarité des contraintes proposées optimise l’adaptation des différents tissus de l’organisme. De façon schématique, la natation et le vélo permettent de récupérer des microtraumatismes de la course tout en continuant à entraîner son endurance. C’est idéal et démontré ! Selon WAYNE, 83 % des coureurs présentent une blessure dans l’année contre 66 % des triathlètes pour GALERA. De surcroît, ce dernier met en évidence que les trois quarts des lésions dont sont victimes les adeptes du triple effort surviennent en course à pied. Il montre aussi que 75 % des triathlètes


blessés parviennent à poursuivre l’entraînement en utilisant au moins l’une des autres disciplines. VAN MECHELEN constate que la probabilité de blessure chez le coureur augmente en fonction du nombre de sorties hebdomadaires. Ainsi, la diversité des pratiques triathlètiques contribue-t-elle à réduire le risque de blessures tout en préservant l’assiduité bénéfique au système cardiovasculaire.

27

Le triathlon : 3 disciplines pour 3 entraînements hebdomadaires

La quantité d’activité physique favorable à la santé du cœur reste débattue. Les instituts de prévention vantent les mérites de 30 minutes de marche active quotidienne, version minimaliste, apparemment plus accessible d’un point de vue sociologique. Les cardiologues optent plutôt pour 3 entraînements hebdomadaires de 30 minutes à 1h dont au moins 20 minutes à une intensité moyenne. Cette dernière porte souvent le nom d’endurance active, elle se caractérise par une fréquence cardiaque située aux alentours de 75 % du maximum et par un rythme

LE TRIATHLON à L’ORIGINE D’UNE éVOLUTION La croissance de l’individu semble reproduire l’évolution de l’espèce. Pour briller dans les dîners en ville, sachez que les médecins disent que « l’ontogenèse récapitule la phylogenèse ». Il est étonnant de constater que le triathlon reproduit une progression voisine. Le triathlète débute son périple dans l’eau, siège de la naissance de la vie et de l’individu. Il s’y déplace à l’horizontale et en apesanteur, son appareil locomoteur y subit peu de contraintes. Sur son vélo, il doit se redresser quelque peu. Comme l’enfant découvrant le monde à quatre pattes, comme les grands singes

déambulant dans la forêt, il accède à la quadrupédie. Ses membres inférieurs sont en charge partielle et sa colonne vertébrale se stabilise aisément. À l’issue de la dernière transition, à l’image de l’enfant s’initiant à la marche et pareil à Lucy toisant la savane, il se verticalise. Comme Homo Ergaster traversant l’Afrique et partant à la conquête du monde, il se met à courir ! Ses membres inférieurs encaissent la totalité du poids de son corps. Sa colonne vertébrale assume un équilibre devenu moins précaire. Il peut même lever les bras en franchissant la ligne d’arrivée !

75 % des triathlètes blessés parviennent à poursuivre l’entraînement en utilisant au moins l’une des disciplines. février 2012

santésportmag.com


TRIATHLON

en partenariat avec

Trois disciplines, c’est l’occasion de s’entraîner trois fois par semaine, la dose conseillée pour la santé

où l’on peut même travailler les transitions (rameur, vélo, tapis), vélo d’appartement en semaine ou la belle balade du week-end. La pratique de 3 disciplines différentes, même d’endurance, est en soi à l’origine d’acquisitions techniques variées et d’un véritable épanouissement psychomoteur. Par essence, le triathlon lutte contre les méfaits de l’hyperspécialisation. De surcroît, sa pratique est la porte ouverte aux pratiques multisports. Pour décliner son plaisir et bénéficier de phénomènes de transferts physiologiques, le triathlète est volontiers adepte du V.T.T., de la course nature, du ski de fond ou du roller. Toutes ces activités améliorent son équilibre. Cette qualité bien inscrite dans le système nerveux central, se révélera probablement bien utile pour limiter le risque de chute quand viendra l’âge de l’ostéoporose. Trois entraînements par semaine de 30 minutes à 1 heure dans le but de terminer quelques « triathlons Découverte » a peu de chance d’être à l’origine d’une dépendance nuisible à la santé ou désocialisante. Dans ce contexte, il ne s’agit pas d’addiction, tout juste d’une « bonne habitude » !

© Shutterstock/ YanLev

28

respiratoire permettant de « parler mais pas chanter ». Toutes ces recommandations peuvent être rattachées à des études montrant des bénéfices variables, réduisant le risque d’infarctus de 30 à 60 %. Celle de PAFFENBARGER, menée de façon longitudinale, semble donner à ces conseils un minimum de cohérence. Il constate que les bienfaits sur la longévité apparaissent à partir d’une dépense énergétique de 500 kilocalories hebdomadaire. Ils sont optimisés pour 2 000 kilocalories avec une durée de vie accrue statistiquement de 2 ans. Les risques dépassent les bénéfices à partir de 3 500 kilocalories. Le « triathlon santé loisir » est une excellente opportunité psychologique et sociologique pour proposer 3 entraînements hebdomadaires, un dans chaque discipline. Dans ces conditions, l’activité physique quotidienne associée au programme sportif avoisine les 2 000 calories hebdomadaires. Cet entraînement est largement suffisant pour terminer avec aisance les compétitions dites « Découverte » ou « Promotion » (500 m de natation, 20 km à vélo, 5 km à pied). Vous accédez sans risque au statut motivant et valorisant de « triathlète ».

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Le programme de base pourrait être le suivant :

Mardi : COURSE A PIED, 30 minutes à 1 heure dont 20 minutes à intensité moyenne. Jeudi : NATATION, 30 minutes à 1 heure dont 20 minutes à intensité moyenne. Dimanche : VéLO ou ENCHAîNEMENT, 1 heure à 1 heure 30 minutes dont 20 minutes à intensité moyenne. … et quelques fois dans l’année : TRIATHLON « DÉCOUVERTE » à intensité moyenne !

Le triathlon est-il le sport idéal pour la santé ?

Le triathlon pratiqué sous forme de loisir compétitif paraît répondre aux recommandations des instituts de prévention ou à celles des cardiologues. La diversité des adaptations inhérentes à cette activité multisport semble préserver et même participer à l’entretien de l’appareil locomoteur. Cependant, la « pyramide d’exercice » proposée par MARTI fait référence en Suisse. Elle ajoute deux séances hebdomadaires de renforcement et d’assouplissements. Alors, pour ne pas briser son sommet, proposons à nos triathlètes une séance hebdomadaire de « gainage » et une autre d’étirements. Cette fois, c’est parfait !

Une complémentarité pour le cerveau !

Sur le plan psychologique, la variété induite par le triathlon est incontestablement un facteur de motivation et d’assiduité. Du point de vue sociologique, ce type de pratique se montre bien adapté aux contraintes du quotidien. Le temps à consacrer à cette activité reste raisonnable, loin de l’image de l’Ironman. Chacun pourra trouver l’organisation qui lui convient : piscine le midi, le footing en bas de chez lui, salle de cardiotraining

Activités sportives poussées Entraînement d’endurance 3 fois par semaine 20 à 60 minutes

Force / souplesse 2 fois par semaine

Une demi-heure quotidienne d’exercice physique soit sous forme d’activité physique intégrée à la vie de tous les jours, soit sous forme de sport d’intensité moyenne au moins



rencontre

30

FRéDéRIC BELAUBRE,

UN CHAMPION AU QUOTIDIEN Triathlète au palmarès exceptionnel, Frédéric BELAUBRE possède une rigueur et une volonté de fer. Suivant la maxime « on n’a rien sans rien », il a planifié son quotidien pour devenir un champion. Entraînement, alimentation, équipement… rien n’est laissé au hasard.

f

ils d’un triathlète directeur de la piscine de Poissy (78), Frédéric BELAUBRE suit très jeune les traces de son père. À 3 ans, il se débrouille déjà dans l’eau. Petit surdoué de la natation ? Sûrement ! À 13 ans, il débute le triathlon qui lui ouvre les portes du CREPS de Boulouris trois ans plus tard. À 20 ans, il remporte son premier titre, Champion du monde Junior en 2000, et fait le premier pas dans sa vie de champion. Pouvez-vous nous décrire votre programme d’entraînement ? Mon volume d’entraînement par semaine est de 30 h environ. Je m’entraîne dans les 3 disciplines tous les jours. Je me lève à 7h30 et attaque la journée par 1h-1h30 de course à pied suivie d’étirements et d’une collation. À 11h, je plonge dans l’eau pour l’entraînement de natation jusqu’au déjeuner de 13h. Je récupère souvent avec une sieste de 30 minutes. À 15h débute la séance de vélo pendant 2h30 et 75 kilomètres en moyenne. Je finis ma journée par des étirements, une collation et souvent une session chez le kiné. À 20h, le repas est servi et, à 22h je suis couché. Parfois en hiver, nous roulons un peu moins et faisons de la musculation en salle le soir. Voici mon programme effectif 7 jours sur 7, sans jour de repos dans la semaine, excepté le dimanche après-midi.

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Propos recueillis par Gaëtan Lefèvre

Les journées sont donc chargées mais c’est ce qu’il faut pour atteindre le plus haut niveau. Heureusement, pour varier les parcours et l’ambiance  d’entraînement, nous partons souvent en stage. J’ai des semaines un peu plus light, mais globalement on n’a pas beaucoup de temps libre. Vous n’insistez donc pas sur une discipline plus que sur une autre... Ces dix dernières années, mon entraîneur et moi avons choisi d’être fort dans les trois disciplines pour pallier toute tactique et pouvoir gagner n’importe quelle course, vallonné en vélo, rapide à pied, échappée et cassure dès la natation… Mais le triathlon évolue, et les tactiques se ressemblent de plus en plus. La vitesse en course à pied ne cesse d’augmenter au fil des années, et même si c’est aussi vrai pour le vélo, les échappées se font de plus en plus rares du fait de l’importance de la course à pied. Il faut maintenant s’économiser jusqu’à à cette dernière partie du triathlon. Aujourd’hui, je mets un peu l’accent sur la course à pied, et m’entraîne quasiment comme un coureur de 10 km. Comment travaille-t-on la transition des disciplines ? Cette particularité effraie ou impressionne

nombre de coureurs qui testent pour la première fois le triathlon. La recette est assez simple. Il suffit de refaire en amont cet enchaînement pour ne quasiment plus le sentir, par exemple aller courir après une séance de vélo, ou faire des enchaînements avec un home trainer sur la piste d’athlé : home trainer / course / home trainer / course, etc. Il est plus naturel pour l’homme de courir ou de faire du vélo que de nager. Vous pratiquiez la natation avant le triathlon. Pensez-vous que c’est un avantage par rapport aux triathlètes qui viennent du monde de la course à pied ou du vélo ? J’ai nagé pour la première fois de ma vie à 3 ans et pendant des années en club, ce qui m’a beaucoup servi pendant toute ma carrière. Comme les Kenyans qui, très jeunes, courent pieds nus tous les jours sur plusieurs kilomètres, il est indéniable que cela apporte un avantage. Mais aujourd’hui, il vaut mieux courir vite que nager vite… tant que l’on arrive à sortir de l’eau. Quels sont les entraîneurs qui vous suivent ? Le coach national de l’équipe de France est aussi celui du centre où je m’entraîne. Pierre Houseaux coordonne donc ma préparation, mon calendrier de course, et me suit chaque jour. Depuis deux ans, je côtoie aussi Jean-François Pontier, entraîneur national à la Fédération d’athlétisme en course hors stade qui s’occupe principalement de la partie course à pied. Il m’apporte beaucoup pour franchir des caps en course à pied.


© FFTRI

N°1 de la nutrition sportive en pharmacie

« Faut pas rêver ! On a rien sans rien !

31

Seul un apport nutrionnel soigneusement étudié et adapté peut garantir une efficacité optimale. Moi j’utilise le meilleur de la nutrition sportive. » Frédéric Belaubre Triple champion d’Europe de Triathlon

CRAMP

®

Comment vous préparez-vous mentalement avant une compétition ? J’ai du mal à répondre à cette question car je fais la même chose depuis mes 15 ans, sans vraiment faire attention. Je suis parfois un peu stressé mais j’essaie de relativiser pour me calmer. Je n’ai pas de préparation mentale spécifique. Vous blessez-vous régulièrement ? Oui, j’ai eu tout type de blessures : déchirures, élongations, entorses, fractures de fatigue, fractures osseuses, tendinites, etc. Aujourd’hui le sportif de haut niveau est toujours sur le fil du rasoir. Il s’entraîne énormément et joue entre surentraînement, blessure et performance extraordinaire. Grâce aux multiples disciplines du triathlon, êtes-vous parvenu à poursuivre l’entraînement lors de ces blessures ? Oui, c’est le petit plus du triathlète. Lorsqu’on ne peut plus courir à cause d’une entorse par exemple, on peut tout de même nager. Mais le piège et de vouloir nager deux fois par jour par exemple, et de ne pas assez se reposer pour guérir correctement. Vous utilisez des semelles orthopédiques. Pourquoi ? J’ai des semelles uniquement dans mes chaussures de ville et de marche pour soulager mes tendons d’Achille. Je les porte donc entre deux entraînements ou après avoir couru. Quelle discipline vous paraît la plus traumatisante ? La course à pied, à cause des chocs. Il est très

dur de courir trois fois dans la journée, alors que nous pouvons nager ou rouler plusieurs heures dans la même journée. Vous imposez-vous une alimentation stricte pendant la préparation et les compétitions ? Je me suis constitué ma propre expérience au fil des années, grâce notamment à différents nutritionnistes. Je pense que chacun est différent face à la consommation d’énergie et l’assimilation des aliments. Il vaut mieux se fier à son propre vécu plutôt qu’à des recettes préétablies. L’aide d’un nutritionniste est idéal lorsqu’on débute. Vous consommez des produits Eafit®. Que vous apportent-ils ? Les produits Eafit® m’accompagnent du réveil jusqu’au coucher et ne me quittent pas de la journée. La gamme est tellement large, et notre sport tellement consommateur d’énergie, que sincèrement je trouve une occasion à chaque moment de la journée de bénéficier des apports alimentaires des produits Eafit®. Le matin je prends des BCAA puis des protéines, Isolates, pour emmagasiner de l’énergie, maintenir mon équilibre alimentaire et préserver un confort musculaire. Je consomme aussi leurs produits lors de mes collations, que ce soit le gâteau sport Inergy Cake ou différentes barres, Protergy ou Inergy+. Le midi, je prends un gel récup juste après la natation et je complète le repas avec des protéines si besoin. L’après-midi, je pars toujours rouler avec une barre dans la poche, un gel Myocrampe ou Inergy+ et un bidon d’Inergy Pro. Le soir, après la séance de vélo, je bois Inergy Récup. février 2012

santésportmag.com

PRÉVENTIONS CRAMPES > Favorise le confort musculaire > Programme de 15 jours

INERGY

É ÉNERGIE L LONGUE D DURÉE > Anti-Oxydants > Guarana énergisant

INERGY PRO ®

EFFORTS INTENSES DE 2H À 4H

> Assure une réhydratation et un apport énergétique optimal Disponible en pharmacie Liste des points de vente sur www.ea su eafit. tt.com com co www.eafi Disponible en magasin Di Disponible ibl en liligne sur er.com www.sport-nutrition-center.com

RESPECT DU CODE MONDIAL

ANTI

DOPAGE*

*Conformément à la réglementation, les analyses ponctuelles réalisées par un laboratoire indépendant montrent que les produits ne contiennent pas les principaux stéroïdes figurant dans le Code mondial antidopage en vigueur c’est à dire, DHEA, Testostérone, 4-Androstene-3,17-dione, Nandrolone, 1,4-Androstadiene-3,17dione, 19-Nor-4-Androstene-3,17-dione, Androst-5-ene-3beta,17-beta-diol, 5-Alpha-androstane-3-beta,17-betadiol, Androstérone, Stanolone, Estrone, Boldenone, Methandienone ni octopamine ni éphédrine.


découverte

en partenariat

avec

CROSSFIT

®

32

© REEBOK

nouveau sport de fitness Peu connu en France, le CrossFit® est un sport venu des États-Unis. Pratiqué dans des salles appelées « box », les CrossFitters exécutent en groupe des exercices extrêmement variés issus de la gymnastique, l’athlétisme, l’haltérophilie, le cardio, etc. Pour Daniel CHAFFEY, Head-Coach de CrossFit®, tout le monde peut pratiquer cette discipline sans barrière d’âge, de sexe ou d’aptitudes sportives.

À

quelques semaines de l’ouverture de la première Box Reebok-CrossFit® à Paris, Daniel CHAFFEY, le Head Coach ReebokCrossFit® pour la France, nous dévoile les fondements de ce nouveau sport. Qu’est-ce que le CrossFit® ? Le CrossFit® est une série d’exercices fonctionnels exécutés à haute intensité et constamment variés. Les 3 mots clés sont « fonctionnels », « intensité » et « variés ». « Fonctionnel » est un mot à la mode mais pas toujours facile à décrire. Dans le CrossFit®, il représente un mouvement naturel, c’est-à-dire produit naturellement par le corps, tels qu’un squat, une traction ou simplement sauter, courir, tirer, pousser, porter… Ces mouvements sont exécutés depuis la nuit des temps, de l’époque de CroMagnon à nos jours. « Fonctionnel » veut aussi dire polyarticulaire. Tous les muscles sont sollicités, y compris le cerveau. L’« intensité » va définir le niveau et les aptitudes de chacun. Selon l’intensité, tout le monde peut pratiquer le CrossFit®. Chaque exercice est décidé par le coach qui en définit son intensité avec le CrossFitter. Chaque mouvement exécuté, que ce soit courir, ramer, soulever ou jeter un poids, varie selon plusieurs facteurs. En termes

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Propos recueillis par Gaëtan LEFèVRE

mathématiques, le poids est multiplié par la distance, le tout divisé par le temps pour obtenir la puissance ou l’intensité. En modifiant le poids, la distance ou le temps, l’intensité est modifiée. Cependant, avant d’effectuer ces exercices et pour ne pas se blesser, il est très important de prendre en compte la « technique ». Le crossfitter débute donc par un programme d’initiation. Il s’agit de 6 séances d’1h pendant lesquelles la technique des mouvements est enseignée. Nous en profitons pour donner des explications sur le Crossfit®, le fitness, l’alimentation, la récupération et la programmation. Par exemple, un des mouvements de base est le squat. Pendant ces séances, les novices l’exécutent avec une barre en PVC qui pèse quelques grammes afin d’orienter le travail sur la posture, le mouvement et le regard. Une fois la mécanique acquise, l’athlète peut développer un squat suffisamment fort pour ajouter de la charge ou sauter sur une jump box. Une séance dure au maximum une heure. Le CrossFit® met aussi en avant l’alimentation du sportif. En quoi cela consiste-t-il ? Concernant l’alimentation, nous faisons une présentation générique pendant les

6 premières séances. Ensuite, un séminaire est organisé par notre box une fois par mois pour les athlètes qui souhaitent en apprendre plus sur des sujets concrets tels que la qualité de l’eau, l’effet du sucre dans le corps, etc. Nous apportons des conseils et les participants prennent leur décision. L’alimentation est le premier pilier de la pyramide de la performance, donc pour s’améliorer, il faut en tenir compte. Quelles sont vos règles d’alimentation ? Nous prescrivons des protéines, des légumes pour l’énergie et des fruits secs qui sont du gras de bonne qualité. Nous conseillons de modérer la consommation de féculents et de fruits car ils sont très sucrés. Et nous essayons d’éliminer le sucre qui provoque des pics de glycémie suivis de fortes chutes, souvent compensées par du café, du coca ou autre chose. Nous encourageons nos athlètes à

LA ROUTINE EST NOTRE ENNEMI


La Suisse à l’honneur

33

tenir un agenda de leur comportement alimentaire. Il ne faut pas avoir honte de ce que l’on mange. Mais notre rôle est d’éduquer sur l’effet de l’alimentation sur le corps, l’énergie et la récupération. Comment fonctionne le partenariat entre Reebok® et le CrossFit® ? J’ai eu un peu peur que ce partenariat modifie la culture bienêtre du CrossFit®. Je me suis trompé. Non seulement Reebok® a aidé le Crossfit® à se développer et à conserver sa culture mais elle l’encourage. Avec la puissance et la visibilité de la marque, le CrossFit® peut évoluer rapidement. Personnellement, j’avais envie d’ouvrir une box depuis des années et jamais je n’aurais eu le courage et les fonds sans Reebok®. Pour Reebok®, le CrossFit® est aussi un formidable moyen de développer de nouveaux produits destinés au fitnesstraining. La marque peut maintenant s’appuyer sur les meilleurs experts du fitness de la planète pour recueillir des feedbacks; elle peut ainsi développer des produits techniques pour le CrossFit® avec toute la crédibilité requise. Parlez-nous des compétitions de CrossFit®. Il existe 2 compétitions de

© REEBOK

le CrossFit® est une série d’exercices fonctionnels constamment variés et effectués à haute intensité CrossFit®. Le Reebok CrossFit Fitness Championship, pour déterminer l’homme et la femme les plus « FIT » de France (1ère édition en juin à Paris, le recrutement est ouvert), et les Reebok CrossFit Games aux USA. Conçu en 2005, ce championnat international permet de réunir les pratiquants et de repérer les meilleurs athlètes multisports du monde. Des sportifs spécialistes en rien mais bons en tout ! La finale comprend trois épreuves par jour pendant trois jours. Cette compétition est vraiment différente des autres car les participants ne connaissent pas à l’avance les épreuves qu’ils vont devoir accomplir. Pour donner un exemple, la veille de la finale 2011, les participants ont reçu un mail de l’organisation leur demandant d’apporter un maillot de bain. Les athlètes pensaient devoir tirer un poids dans l’eau ou exécuter un exercice du style. Et ils ont appris quelques minutes avant la compétition qu’ils devraient nager 250 mètres en mer pour rejoindre la plage, puis courir pieds nus sur 1 500 mètres, enchaîner 100 tractions, 200 pompes, 300 squats et finir par une nouvelle course de 1 500 mètres. Personne ne s’attendait à la natation. Et c’est uniquement la première épreuve des neuf. Dans le CrossFit®, il faut être prêt à l’imprévu. La routine est notre ennemi. février 2012

santésportmag.com

vendredi - samedi - dimanche

3 jours pour changer de rythme www.randonnee-nature.com

Retrouvez-nous sur facebook et twitter


people

34

TOMER SISLEY UN ACTEUR EN PLEINE FORME

L’acteur Tomer SISLEY est un sportif compétiteur et discipliné. En tant que challenger, il aime s’entourer de personnes compétentes pour progresser. En revanche, concernant la prise en charge de ses blessures, l’acteur est plutôt un mauvais élève.

Propos recueillis par Gaëtan LEFèVRE

E

ntre deux tournages, Tomer SISLEY enchaîne les pratiques sportives. Boxe, parapente, chute libre, l’acteur de Largo Winch est accro au sport. SantéSportMag l’a d’ailleurs rencontré après sa journée de ski. Quel(s) sport(s) pratiquez-vous ? Je pratique de nombreux sports et je change régulièrement. Je m’investis à fond puis je pars à la découverte de nouvelles sensations. En ce moment, j’apprends la boxe et le grappling avec un très bon coach au Battling Club, dans le 10ème arrondissement de Paris. Je m’engage à fond en suivant un maximum de cours par semaine. J’ai toujours eu une pratique intensive. Lorsque je pratiquais la chute libre et le parapente, j’ai dû faire 200 sauts en 1 an et demi. J’aime le côté ludique du sport mais aussi l’aspect challenge. Cette pratique sportive vous sert-elle dans le métier d’acteur ? En fonction des rôles, évidemment ! Les derniers films que j’ai tournés comportaient de nombreuses scènes d’action. Et comme je réalise mes propres cascades, le fait d’être sportif m’a aidé.

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Le rôle de Largo Winch vous a-t-il obligé à suivre une préparation physique ? Ma condition physique a été une des raisons pour laquelle j’ai été choisi. Étant professionnel et perfectionniste, j’ai intensifié ma pratique pour être le plus performant. Pour Largo Winch 2, j’ai dû me remettre d’une grosse blessure. Je m’étais fracturé la vertèbre dorsale 12 à la suite d’un saut en ski de 20 mètres. Après cette blessure, j’ai mis 1 an à retrouver un très bon niveau sportif pour assurer les cascades.

JE ME SUIS FRACTURÉ LA 12ème VERTÈBRE DORSALE À LA SUITE D’UN SAUT À SKI DE 20 MÈTRES


© Eric Fougere/VIP Images/Corbis

35

Comment vous êtes-vous soigné et rééduqué après cette fracture ? J’ai porté un corset pendant 1 mois, au lieu de 3 comme le voulaient les médecins. Je n’ai pas eu d’opération et j’ai fait ma propre rééducation. Physiquement, je suis plutôt bien bâti et je me remets donc vite des blessures. Pour ma rééducation, j’ai enlevé le corset et tout simplement recommencé à vivre. J’ai repris tranquillement et progressivement le travail de mon dos. Je pense que lorsque l’on se connaît, que l’on écoute son corps et que l’on fait régulièrement du sport, on sait ce qu’il faut ou ne faut pas faire. Faites-vous attention à votre poids et à votre alimentation ? Oui, lorsque je veux être performant. Je peux être capable de faire des cures drastiques pour sécher, avec 8 repas par jour constitués essentiellement de protéines : blancs d’œuf, poissons non gras, etc. Mais dans la vie de

tous les jours, j’ai plutôt tendance à me laisser aller. Je fais, d’ailleurs, souvent le yoyo entre les tournages. Le Battling Club, que vous fréquentez, vient de lancer sa gamme de produits de soin pour les sportifs. Les utilisez-vous ? Oui, j’ai testé plusieurs produits et j’ai été très satisfait. La gamme de produits est très large. J’ai beaucoup aimé la crème pour protéger des frottements. Elle laisse une couche protectrice sur la peau et évite les irritations et l’abrasion. Il existe aujourd’hui de nombreux produits utiles pour les sportifs comme les crèmes à l’arnica pour la récupération et les courbatures. Auriez-vous un dernier mot à adresser à nos lecteurs ? Essayez de faire du sport à plusieurs, avec des potes cela devient plus agréable. Entourezvous aussi de bons sportifs, voire des meilleurs, pour progresser plus vite. février 2012

santésportmag.com


actu produits

par gaëtan lefèvre

36

Nouvelle ligne « Sport » En complément de sa gamme « Creative Line », la marque Venum vient de ®

décliner en version Femme une nouvelle collection plus orientée « Sport ». Un produit idéal pour accompagner ces dames à la salle de sport ou tout simplement dans leur vie quotidienne. Le résultat devrait faire des heureuses ! Veste capuche Venum® : 54,90 € Disponible en ligne via le site www.dragonbleu.fr

Sensation piedS nuS Reebok élargit sa gamme Realflex en proposant une nouvelle collection ®

comprenant des modèles pour femmes. Ces chaussures lookées, confortables et surtout incroyablement légères, s’adaptent aussi bien aux activités sportives en salle qu’au quotidien. Chaussures Realflex - Reebok® : 90 € - www.reebok.com

PARTAGEZ LA PASSION DU RUNNING AVEC LA CAISSE D’EPARGNE ! Rejoignez la communauté Esprit Running et retrouvez sur le site : - chroniques - dossiers - questions-réponses - quiz - jeu-concours - etc.

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2


Une révolution 3 endo 1lance la trilogie révolutionnaire Racing

® Pour 2012, Spee et une combinaison élaborés System. Un bonnet, des lunettes r aux nageurs un bénéfice pour fonctionner ensemble et offri dans l’eau avec un maximum er ress prog hydrodynamique afin de d’efficacité. me sens rapide. “Tout se passe en même temps. Je Je me sens forte.” aise. Rebecca Adlington, nageuse angl T SYSTEM ou Bonnet FS3 MEN AGE MAN Bonnet FS3 HAIR CAP : 30 € : 70 € Lunettes FS3 SUP ELITE MIRROR é SUP ELITE RECORDBREAKER ferm dos me fem ison bina Com binaison femme dos ouvert ® CLOSED BACK KNEESKIN ou Com ESKIN : 400 € - SPEEDO KNE SUP ELITE RECORDBREAKER 56 Numéro lecteurs : 01 46 68 16

37

Préparez votre séjour au ski ! Pour éviter les blessures dues à un manque de préparation, Compex propose ®

des séances d’électrostimulation ciblées, pour skier sans modération, avec plaisir et sécurité. Les différents programmes permettront d’adapter les séances en fonction de votre physiologie et de votre niveau sportif. Compex Energy : 449 € - Compex® Numéro lecteurs : 05 59 52 68 18 www.compex.info

février 2012

santésportmag.com


une étude

38

MUSCU

UNE SÉRIE SUFFIT ! Vous enchaînez plusieurs séries d’un même mouvement. Votre coach vous l’a conseillé. Vos copains font pareil. C’est la tradition. Pourtant, une étude, plusieurs études, toutes les études prouvent que c’est inutile !

par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

P

our étayer cette assertion provocatrice, nous allons, pour le plaisir, vous citer tous les auteurs et les dates de ces recherches : LEIGHTON 1967, BERGER 1972, OSTROWSKI 1997, LARSHUS 1997, POLLOCK 1998, CURTO 1999, HASS 2000. En parcourant ces références, vous avez constaté que les scientifiques sont intrigués depuis 1967. N’osant pas y croire, ils ont renouvelé maintes fois l’expérience… pour obtenir à chaque fois le même résultat ! En l’an 2000, ils semblent enfin convaincus !… Mais visiblement, cette évidence scientifique n’a pas atteint les salles de sport ! Dommage, car elle recèle de nombreux avantages pour votre santé et vos performances !

Des études simples et efficaces

Chacun de ces protocoles est voisin. En pratique, on réunit des sportifs amateurs, le plus souvent adeptes du renforcement musculaire. Pendant plusieurs semaines, ils réalisent un ou plusieurs mouvements de musculation : développé couché, tirage, presse, etc. Un groupe fait une seule série, l’autre en effectue 3 ou plus, séparées d’une

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

longue récupération. Les résultats sont unanimes et déstabilisant. Quel que soit le nombre de séries, les gains de force et de masse musculaire sont identiques !

Pourquoi une seule série est-elle suffisante ?

Si la dernière répétition est très difficile ou incomplète, l’organisme semble suffisamment agressé pour enclencher les processus d’adaptation. Localement, il stimule les processus de synthèse en protéines musculaires. Globalement, il est probable qu’il active autant la sécrétion des substances anabolisantes : hormones sexuelles et de croissance. Au sein du système nerveux, il affine le réseau de neurones programmant le bon geste. La coordination progresse. L’épuisement profond aurait plutôt tendance à automatiser des compensations nuisibles. En effet, une étude montre même une diminution de la force au sein du groupe réalisant 3 séries au lieu d’une seule. La réflexion est comparable à celle menée en sport d’endurance. Dans ces disciplines, il est difficile d’affirmer qu’augmenter le nombre de séries au sein des entraînements fractionnés accroît

la progression ! Parfois même, cette stratégie se révèle efficace pour basculer vers le… surentraînement.

bon pour la santé et les performances !

Profitez de cette donnée physiologique inattendue pour améliorer votre santé et vos performances ! Si vous êtes pressé, après un court échauffement, contentezvous d’une série à chaque séance. Si vous souhaitez réinvestir le temps gagné, entraînez-vous plus souvent, plus

UNE SEULE SÉRIE SUFFIT À STIMULER L’ADAPTATION MUSCULAIRE SI LA DERNIÈRE RÉPÉTITION EST TRÈS DIFFICILE


ARRÊTEZ D’ENCHAîNER LES DÉVELOPPéS COUCHÉS IDENTIQUES. VARIEZ LES CHARGES. DIVERSIFIEZ LES EXERCICES DE PECTORAUX. assidûment, au moins 3 fois par semaine. En renouvelant les sollicitations après avoir récupéré, vos performances s’améliorent plus rapidement et votre risque de blessure diminue. Mieux encore, variez les mouvements. Trouvez des exercices complémentaires. Surpris, l’organisme multiplie les adaptations et progresse. Les contraintes tissulaires sont plus réparties et l’appareil locomoteur s’abîme moins.

encore un argument pour les parcours de musculation !

Souvenez-vous SantéSportMag a fréquemment vanté les mérites du « parcours de musculation », pour le cœur mais aussi pour les muscles. Il consiste à enchaîner de nombreux exercices différents sans s’arrêter. Un groupe musculaire récupère pendant qu’un autre travaille. Les charges sont légères et sont soulevées 30 à 40 fois. Pour optimiser la performance, la dernière répétition est très difficile ou incomplète. La progression est aisée, on augmente le nombre de répétitions avant d’accroître la charge. Les instituts de prévention proposent un « programme santé »

répondant au principe de la série unique. Il suggère de 10 à 12 exercices différents incluant 10 à 12 répétitions. Ce type de séance est à réaliser en alternance avec une pratique d’endurance cardiovasculaire, 2 fois par semaine.

compatible avec la musculation traditionnelle !

Si vous êtes adepte de la musculation traditionnelle, si vous avez besoin d’une période de transition pour intégrer cette information cruciale, je me permets de vous glisser quelques petites idées bénéfiques. Changez la charge à chaque série. Ainsi, vous réalisez déjà un exercice différent qui stimule les adaptations. Pour vous rassurer, remarquez que cette astuce ressemble étrangement à l’entraînement dit « pyramidal » ou plus exactement « triangulaire ». N’hésitez pas à varier très nettement les résistances, les sollicitations sont très complémentaires et favorisent la progression. En cas de courtes séries très lourdes, le système nerveux déclenche une contraction simultanée des fibres

© SHUTTERSTOCK/Netea Mircea Valentin

39

musculaires. Lorsque vous enchaînez de nombreuses répétitions légères, vos fibres musculaires apprennent à entrer en action en alternance. Elles s’épuisent chacune leur tour. En fin de série, les fibres puissantes et « rapides » habituellement dévolues aux charges lourdes viennent suppléer les fibres endurantes dites « lentes ». Avec cette méthode, tout le muscle travaille et progresse alors que la coordination s’améliore considérablement. Un soupçon plus novateur : pour un même groupe musculaire, diversifiez les mouvements. Au lieu d’enchaîner 3 séries de développé couché, n’en conservez qu’une et poursuivez avec un « écarté » (aussi appelé « butterfly ») et un « pull-over ». Tous les faisceaux de vos pectoraux sont mis à contribution de façon suffisante, vous prenez plus de masse et plus de force ! Vous pouvez également travailler en « surfatigue » les muscles impliqués dans un mouvement global. Au lieu de 4 séries de squats, n’en gardez qu’une et enchaînez avec un exercice sur chaise à quadriceps, un sur banc à ischio-jambiers et un dernier sur presse à mollet. février 2012

santésportmag.com


entreprise

LE BIEN-ÊTRE PAR LE SPORT AU CŒUR DES ENTREPRISES

40

À l’occasion de l’EcoTrail de Paris® et en tant que partenaire du Challenge Entreprise, SantéSportMag s’est interrogé sur les nouvelles méthodes de coaching au sein des entreprises et sur la prise en charge du bien-être des employés. La société Procter & Gamble® présente son programme de bien-être, le Vibrant Living.

disposition les outils nécessaires. La thématique sportive et l’hygiène de vie prennent alors tout leur sens. La pratique d’activité physique ou sportive, regroupée dans le programme « body, mind, agility », semble permettre aux employés de se sentir bien dans leur tête et dans leur corps. Un programme Corporate Athlete d’un coût de 30 000 € par an. Mais la santé n’a pas de prix.

Par Gaëtan LEFèVRE

D

epuis plusieurs années, des entreprises ont pris le contrepied de FORD et de ses méthodes de travail pour replacer l’Homme au centre de la production. Issu des États-Unis, le programme Corporate Athlete se sert des grandes recettes du sport pour former des leaders et modifier l’environnement corporate. Entraînement, récupération, compétition, sommeil et nutrition, le quotidien du sportif est analysé pour en tirer une formation pour les athlètes des entreprises. L’activité physique et le sport deviennent des outils pour le monde professionnel permettant de rendre les employés plus performants. Et pour cela, le bien-être, la forme et la santé mentale des salariés sont

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

devenus des préoccupations au sein des entreprises. Depuis quatre ans, la société Procter & Gamble®, spécialisée dans les biens de consommation courante tels que l’hygiène et les produits de beauté, a développé son programme de formation bien-être, appelé Vibrant Living. De la simplification du travail à la prise en charge d’activités ludiques, intellectuelles et sportives pour les salariés de l’entreprise, rien n’est laissé au hasard. Hervé GENTIEU, DRH de Procter France®, y voit un moyen d’aider les individus à s’épanouir dans la vie professionnelle mais aussi dans la vie personnelle en activant leur curiosité et en mettant à leur

Afin de mettre en place cette philosophie du sport et de la forme dans l’entreprise, la société Procter & Gamble® a mis à disposition de ses salariés différents outils et une communication interne. Des structures sportives telles que des salles de sport, des terrains de football, de jorkyball, de squash… sont accessibles aux employés à certaines heures de la semaine. Une partie des inscriptions

LE CHALLENGE AU QUOTIDIEN EST MAINTENANT L’ADN DE L’ENTREPRISE


Le 18km TwinSanté 92 ®

41

© gotz goppert

5ème édition

à des clubs de sport ou des salles de sport est remboursée par la société. Des conférences sur le sommeil, la nutrition… ou l’intervention de professionnels comme la venue, il y a quelques mois, de Renaud LONGUIèVRE, entraîneur de Ladji DOUCOURé, sont organisées par le service des ressources humaines. Un programme de nutrition a aussi été mis en place au sein de la société. On trouve, par exemple, une signalétique de couleurs à la cantine afin de pouvoir équilibrer ses repas. Des campagnes d’affichage sur une bonne alimentation et la performance physique décorent de manière éphémère les murs de la cantine. Des journées sont dédiées au sport et à la forme avec des petits déjeuners énergétiques servis à l’entrée du bâtiment. Enfin, la direction aide et incite ses employés à participer à des événements sportifs. En 2002, un groupe de « Proctériens » a participé au Marathon de New York soutenu et encouragé par la société. Et depuis 2009, l’EcoTrail de Paris® avec son Challenge Entreprise est devenu un rendezvous incontournable. L’EcoTrail de Paris® est l’événement le plus corporate chez Procter & Gamble®. Tout a commencé en 2009 avec la participation à l’événement d’une petite équipe de « Proctériens ». L’engouement s’est vite installé au sein de l’entreprise. Le groupe de participants a grossi en

quelques années et l’esprit de compétition a pris place. Comme le définit Nicolas MACé, responsable RH de la division prestige, « cet événement a créé une émulsion dans l’équipe. L’objectif est maintenant de rallier le plus grand nombre et de grapiller des places dans le Challenge Entreprise ». Et comme dans toute compétition, des champions apparaissent. « L’année dernière, nous avons eu un héros qui a fini le trail 80 km. Il a gagné en reconnaissance et a eu droit à sa standing ovation pendant un de nos meetings ». Cette pratique au siège de Procter & Gamble®, a aussi influencé d’autres lieux d’activité de la société comme à l’usine de Sarreguemines où des initiatives locales se développent en reprenant une partie du programme Vibrant Living. Les résultats d’un programme tel que le Corporate Athlete ou le Vibrant Living de la société Procter & Gamble® restent flous. Mais pour Hervé GENTIEU et Nicolas MACé, ce programme a ses effets : il permet non seulement d’obtenir une population en bonne santé mais aussi de limiter les risques psychosociaux. Aujourd’hui, l’ambiance au sein de Procter & Gamble® est saine, les employés ont l’esprit de compétition. Pour Hervé GENTIEU, on peut désormais observer « une ADN de l’entreprise : le challenge au quotidien ». février 2012

santésportmag.com

Samedi 24 Mars 2012 DÉCOUVREZ L’AMBIANCE DU TRAIL EN BINÔME INSCRIVEZ-VOUS VITE !

renseignements et inscription www.traildeparis.com


opération

LA RUPTURE

42

DU TENDON D’ACHILLE En sautant, vous avez ressenti un grand clac sous le mollet. C’est une rupture du tendon d’Achille. Votre chirurgien vous a conseillé une opération mais la consultation a été un peu rapide. Reprenons sereinement.

L

par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport, avec la précieuse collaboration du Docteur PAILLARD, chirurgien du sport. www.paillard-dagher.fr

e tendon d’Achille est une cordelette fibreuse reliant le muscle du mollet au calcanéum, l’os du talon. Il est violemment mis en tension lors des impulsions. Le pied s’écrase et le muscle du mollet tire dans l’autre sens pour amortir la réception et relancer le mouvement. Le tendon d’Achille est écartelé ! Il arrive qu’il cède brusquement. Bien sûr, l’existence de

N’abusez pas des étirements en rééducation, ils risquent d’allonger le tendon réparé santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

microfissures et de tendinite favorisent la rupture mais elle peut également survenir sur un tendon totalement sain et indolore !

Le mollet se rétracte, une opération est conseillée

Afin de nous aider à conserver notre posture, le mollet, comme tous les muscles de notre corps, est légèrement contracté au repos. On parle du « tonus musculaire ». Quand le tendon d’Achille se déchire, le mollet se rétracte et emmène avec lui un bout du tendon. Les deux extrémités sont désormais séparées, la cicatrisation est impossible. Une intervention chirurgicale est vivement conseillée pour rapprocher les deux fragments et les recoudre l’un à l’autre. Afin que la suture ne se distende pas, il faut même immobiliser votre cheville le talon remonté et le pied basculé vers le bas.

Défilé de haute couture

Les techniques chirurgicales sont nombreuses. Les procédés de suture sont complexes. Retenez qu’il existe deux catégories d’intervention. La première, dite « conventionnelle », ouvre la peau en regard de la rupture. Ainsi, elle facilite le geste technique de réparation et la qualité de la suture ; les récidives sont rares, de l’ordre de 2 %. En revanche, la cicatrice abîme la peau juste à côté du tendon, à un endroit où elle est naturellement fine et fragile. Dans notre expérience, on assiste à des difficultés de cicatrisation cutanée dans 3 % des cas. Selon certaines études ces complications sont retrouvées 1 fois sur 10. La seconde technique chirurgicale est dite « percutanée ». Le chirurgien n’effectue que quatre trous à travers la peau au-dessus et en dessous de la lésion. Il n’aborde pas directement la zone de rupture. Par deux fois, il passe un fil dans le tendon de haut en bas en franchissant le secteur de la déchirure. À l’aide de harpon, il tracte le tendon et remet bien au contact les extrémités éloignées. La peau est préservée mais le tendon n’est pas directement suturé au niveau de la lésion. Les complications


Lors des accélérations et des sauts, le tendon d’Achille est brusquement mis en tension et risque de se rompre

© Shutterstock/Diego Cervo

43

Ne confondez pas avec un claquage ! Vingt à trente pour cent des ruptures du tendon d’Achille ne sont pas diagnostiquées en urgences ! Le plus souvent, elles sont confondues avec un claquage du mollet ! Le diagnostic est d’autant plus difficile que le profil des sportifs victimes de ces deux blessures est voisin. Il s’agit soit de jeunes athlètes de haut niveau mettant en forte contrainte leur organisme soit de seniors actifs dont l’appareil locomoteur est déjà fragilisé. Le claquage n’impose ni intervention ni immobilisation. Pris en charge de cette façon, une rupture du tendon d’Achille ne cicatrise jamais, il persiste un gros trou ou magma filandreux inefficace. Les opérations tardives sont bien plus complexes. Elles nécessitent souvent de greffer un autre tendon ou de la membrane musculaire ! Alors soyez vigilant ! Si vous avez été victime d’un claquage, vous parvenez à vous soulever sur la pointe du pied. Vous avez même tendance à marcher de cette manière pour rapprocher les fibres musculaires et réduire les douleurs. Si vous souffrez d’une rupture du tendon d’Achille, vous pouvez tendre la cheville quand vous êtes allongé grâce aux petits muscles. En revanche, dès que vous êtes en appui sur une jambe, il vous est strictement impossible de monter sur la pointe du pied car le gros muscle du mollet est indispensable pour ascensionner le poids de votre corps. Au moindre doute, consultez rapidement votre médecin du sport.

f é v r ie r 2 0 1 2

santésportmag.com


illustration : mathieu pinet

opération

cutanées sont quasi inexistantes mais le risque de re-ruptures est légèrement plus important et s’élève à plus de 5 %.

44

six semaines d’immobilisation

Il existe de nombreux protocole de postopératoire, nous allons vous décrire l’un des plus classiques. Au sortir de l’intervention, vous êtes immobilisé avec une botte en résine, le pied tombant pendant trois semaines. Ainsi, le tendon suturé est position courte et bien relâché, la zone suturée n’est pas en contrainte et prend le temps de cicatriser. Vous n’avez pas le droit d’appuyer car il est interdit de pousser sur votre pied ; la contraction de votre mollet mettrait en tension le tendon d’Achille. À l’issue, la « résine pied tombant » est enlevée et remplacée par une « résine pied à angle droit » pendant à nouveau trois semaines. Après avoir retiré cette deuxième botte, vous augmentez peu à peu les contraintes sur votre tendon. Vous reprenez progressivement la marche. Pendant encore trois semaines, vous utilisez des béquilles et des talonnettes. Avec les premières, vous vous propulsez de moins en moins et la contraction du mollet prend petit à petit le relais. Les secondes sont limées jour après jour et le tendon est peu à peu remis en tension.

De la kiné bien dosée !

Dès que vous êtes débarrassé de votre immobilisation vous commencez la rééducation. Au cours des trois semaines qui suivent le kinésithérapeute se contente de massage pour assouplir la cicatrice et décoller la peau. Lorsque vous marchez normalement, il attaque le renforcement du mollet. Initialement, il ne travaille que la poussée. Le freinage n’est repris que plus tard et très progressivement, en commençant par des charges très inférieures à celle du poids du corps. Il est vivement conseillé de ne pas insister sur les étirements. En effet, l’allongement du tendon d’Achille constitue la principale complication mécanique de sa rupture opérée. Cette distension se révèle particulièrement délétère pour le sportif. L’amplitude de contraction du mollet parvient à peine à tendre le tendon. La traction sur le talon est très faible, la propulsion, la course et les sauts sont sérieusement altérés ! La rééducation permet de doser progressivement l’accroissement des contraintes sur le tendon. Chaque étape validée peut être exploitée au cours des séances d’entretien physique et de sport.

Sur le chemin du sport !

Là encore, les délais de reprise du sport varient selon les chirurgiens mais les étapes sont toujours identiques. Nous vous proposons

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

Le tonus du mollet rétracte un bout du tendon. Pour rapprocher les extrémités, il est conseillé de les suturer

Vous reprenez votre sport à 100 % environ 8 mois après l’intervention une version habituelle. À 2 mois et demi de l’intervention, dès que vous marchez normalement, vous pouvez reprendre la conduite automobile et le travail. Attention dans les escaliers ! Montez et descendez lentement en posant tout le pied sur la marche, n’écrasez pas les talons. Il vous est désormais possible de pédaler en douceur sur petits braquets. À vélo, la cheville reste quasiment fixe, le mollet ne réalise aucun travail de freinage agressif pour le tendon, il se contente de pousser. Vers 3 mois, allez à la piscine. Soyez vigilant dans les vestiaires glissants. Pour vous rendre dans l’eau, descendez l’échelle prudemment, face au bassin, en posant les talons sur les échelons. Commencez par le crawl. Quelques séances plus tard, essayez la brasse. Ne poussez pas lors des demi-tours ! À 4 mois, montez sur un elliptique et intensifiez le vélo. Mettez plus de résistance et 2 semaines après, passez en danseuse. Au-delà de 5 mois, accélérez sur

l’elliptique et ajoutez du stepper. Sur cet appareil, mettez progressivement les talons dans le vide et écrasez les talons. Vous vous rapprochez peu à peu des contraintes de la course. À la piscine, sautillez sur 2 jambes puis sur une seule. Allégé de la poussée d’Archimède, votre tendon retrouve des contraintes élastiques. Il réapprend à se mettre en tension et à restituer l’énergie. Diminuez petit à petit la profondeur de l’eau. Parallèlement, dans le bassin, renouez avec les déplacements latéraux ou les frappes. À partir de 6 mois, vous reprenez tranquillement la course. Au début, il s’agit de trottiner quelques minutes et d’enchaîner avec du vélo ou du cardiotraining pour affûter sa forme. En 4 semaines vous faites de vrais footings de 45 min à la limite de l’essoufflement. Au-delà de 7 mois, la dernière étape de la réhabilitation est consacrée aux accélérations et au travail des appuis. Après 8 mois, vous sprintez et vous sautez, vous reprenez votre sport à 100 %.



exploit

46

Une vie à bras-le-corps Amputé des bras et des jambes suite à un accident, Philippe CROIZON surmonte son handicap en se lançant des défis sportifs. C’est une leçon de vie, de courage et d’humilité.

PAR RAPHAëL GODET

O

n pourrait commencer ainsi : c’est l’histoire d’un mec qui nage… sans bras, sans jambes. « J’aime bien, tiens ». Philippe CROIZON, 43 ans, n’est pas du genre à s’appesantir sur son sort. Ce jour de mars 1994, cet ouvrier de Châtellerault dans la Vienne est terrassé par plusieurs décharges électriques de 20 000 volts. Grièvement brûlé, il est amputé de son avant-bras droit, des deux tiers de son bras gauche, de la moitié de sa jambe droite et de son fémur gauche. Dix-sept ans ont passé et le bonhomme a appris à vivre avec. « Dites plutôt que j’ai appris à vivre sans. » En effet, « sans » : sans mains ni pieds mais avec un moignon et un genou pour seules terminaisons. Il fait fabriquer des prothèses équipées de palmes fixées à ses moignons de jambes. « C’est pas donné ces trucs-là ! Dix mille euros la prothèse. Ça me donne un côté Terminator ». Cette autodérision, c’est sa manière à lui d’oublier et de rebondir. Mais ce n’est pas la seule. Il s’est aussi mis au sport : « Avouez que c’est un peu con vu mon état… ».

ses proches aussi. Il lâche : « Quand je pense qu’il y a deux ans, j’étais un sportif canapé et je peinais pour nager 25 mètres, et là je viens de faire ça… wouah c’est fort ! »

Et maintenant, les cinq continents à la nage

Se lancer des défis sportifs. Voilà donc un joli contre-pied à « une société qui porte un regard souvent faux sur les handicapés qu’on résume à un fauteuil roulant... tu parles ! » C’est aussi un moyen d’oublier l’inacceptable. « Dans ma vie de tous les jours, mon handicap est un acteur, pas un frein. J’arrive à me débrouiller pour faire à peu près tout comme les autres. Repeindre mes volets, tondre la pelouse… » Depuis sa traversée de la Manche, il multiplie ses interventions dans les collèges, lycées et entreprises. « Aux écoliers et aux salariés que j’ai en face de moi, je parle de dépassement de soi.

Je leur explique que je ne suis pas qu’un type qui touche 720 € d’allocation adulte handicapé par mois. » En mai, c’est un club de foot suisse qui lui a demandé un coup de main : « Le président du FC Sion voulait que je motive son équipe à la veille de la finale de la Coupe de Suisse. J’ai parlé à chacun des joueurs. Ils ont gagné. » Entre deux interventions, Philippe CROIZON s’entraîne dans une piscine. Parce qu’il vient de mettre en place un nouveau défi : à partir de mai 2012, il va rallier les cinq continents à la nage. Sans bras ni jambes. Juste avec ses palmes en carbone. À ce tarif-là, parlons plutôt d’expédition. Pratique Pour réaliser ce nouveau défi, Philippe CROIZON sera accompagné d’un nageur valide Arnaud CHASSERY. Vous pourrez suivre l’aventure sur : www.nageraudeladesfrontieres.com

Dix-huit septembre 2010. Il est 21h13 lorsque Philippe CROIZON touche la terre ferme au Cap Gris-Nez (Pas-deCalais) : il vient de traverser à la nage les 33 kilomètres de la Manche. Son chrono : 13 heures et 30 minutes. Il est épuisé, à bout de souffle, et pourtant il a ses mots qui vous prennent les tripes : « J’avais envie de faire ça, et en même temps si je peux être un porte-flambeau pour tous ceux qui croient que la vie n’est que souffrance. Je ne veux pas être un conquérant de l’inutile. » Il est en pleurs,

santésportmag.com f é v r i e r 2 0 1 2

photos privées

« Je ne veux pas être un conquérant de l’inutile »




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.