MiseauPoint Politique de la santé
1/15
CAISSE UNIQUE : PAR LA PETITE PORTE ? Le 28 septembre 2014, le peuple et les cantons ont exprimé leur attachement au système de santé actuel. La caisse unique risque à présent de faire son entrée par la petite porte.
Heinz Brand Président de santésuissse
Après la votation sur la caisse unique, notre objectif devrait être d’améliorer encore davantage la qualité de notre système de santé et de maîtriser la croissance des coûts. Or le DFI et de nombreux cantons agissent exactement dans le sens contraire : vers encore plus de planification, moins de concurrence et moins de responsabilité individuelle.
Bien que le peuple et les cantons aient clairement rejeté la caisse unique, certains tentent manifestement de l’introduire par la petite porte. En ce qui concerne le centre pour la qualité, l’Etat veut également avoir la mainmise. Au niveau des hôpitaux, l’interventionnisme de certains cantons entraîne des situations grotesques. Bref, les efforts en faveur d’un système de santé libéral, guidé par le marché, menacent de s’enliser comme vous le lirez dans notre nouveau Mise au point.
Moins de responsabilité individuelle, plus d’Etat ?
CONTENU Éditorial Caisse unique : par la petite porte ?
1
Coopération et échanges plutôt qu’étatisation
2
Qui paie les surcapacités coûteuses des hôpitaux ?
3
En bref
4
Il est ainsi question de dresser des barrières entre l’assurance de base et l’assurance complémentaire, ce qui reviendrait à instaurer une « caisse unique light ». Personne ne dit en revanche qu’il en coûterait chaque année 400 millions de francs supplémentaires aux assurés qui perdraient aussi leur « service par un seul prestataire » très apprécié. L’annonce d’une suppression éventuelle de la franchise maximale et des rabais correspondants va dans le même sens. Les payeurs de primes feraient tôt ou tard les frais de ces coups de canif à la responsabilité individuelle. Standards de gestion imposés par l’Etat ?
La diversité actuelle des caisses-maladie est le résultat d’une évolution historique : des entreprises à vocation régionale comme la Schwyzer Krankenkasse
miseaupoint 1 | 2015
Institut Ingenbohl ou la Krankenkasse Turbenthal œuvrent en parallèle à des entreprises d’envergure nationale comptant des centaines de milliers d’assurés. La pluralité offre un vrai libre choix aux assurés, mais celui-ci est menacé par la nouvelle loi sur la surveillance, entre autres parce que les exigences en matière de gestion, radicalement différentes et incomparables, ne sont pas prises en compte. Si le Conseil fédéral ne tempère pas les possibilités d’intervention de l’administration sur les organes des caisses-maladie, il en résultera un amalgame entre les compétences de l’autorité de surveillance et des entreprises, mais aussi une paupérisation de notre système de caisses-maladie, fruit d’une longue évolution historique. « Bashing » systématique depuis la Romandie
Notre système qui a fait ses preuves est actuellement en butte à de nombreuses attaques depuis la Romandie où certains politiciens mènent une campagne systématique de dénigrement à l’encontre des assureurs-maladie pour justifier l’introduction de caisses uniques cantonales. « Caisse unique light » ou par la petite porte : toutes ces mesures ne permettront pas au final d’améliorer la qualité et l’efficacité de l’assurance-maladie sociale. (DHA)