MiseauPoint Politique de la santé
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Baisser les marges pour rendre la pilule moins amère santésuisse soutient les assurés et le Surveillant des prix dans leurs revendications pour faire baisser les marges sur les médicaments. Selon une étude récente, les marges suisses seraient en effet 25 % supérieures aux marges européennes. le potentiel d’économie est de 300 millions de francs, ce qui équivaut à 1,5 % des primes d’assurance-maladie.
Dr Stefan Holenstein Directeur ad intérim de santésuisse
La baisse des marges sur les médicaments crée la polémique. Le Surveillant des prix et les assurés dénoncent depuis longtemps la cherté des médicaments en Suisse. Une étude de santésuisse révèle qu’un alignement des marges sur le niveau européen générerait une économie de 300 millions de francs, soit une baisse des primes de 1,5 %. Selon l’OFSP, la requête du Surveillant des prix repose sur des « valeurs extrêmes ». santésuisse réclame aussi une adaptation rapide des marges et souhaite qu’elles soient dorénavant négociées par les partenaires tarifaires. Il y va de l’intérêt des assurés.
Le 23 novembre 2011, santésuisse présentait une nouvelle étude. Celle-ci révèle que les marges suisses sont 25 % plus élevées que celles des pays de référence européens. Ce résultat confirme les conclusions du Surveillant des prix qui dénonce des marges trop élevées. Fidèle à son engagement en faveur de l’économicité, santésuisse demande que la marge actuelle soit ramenée de 37 % à 28 % du prix de fabrique pour atteindre le niveau européen. Les Suisses doublement lésés
CONTENU Editorial santésuisse exige une baisse des marges
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Assurance de base : convergence des flux financiers
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Révision du TARMED : préserver la neutralité des coûts
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En bref
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Les médicaments soumis à prescription représentent 90 % des coûts des médicaments pris en charge par l’assurance de base. En 2010, leur coût total s’élevait à 4,8 milliards de francs : 3,4 milliards ont été reversés aux producteurs, 1,3 milliard aux distributeurs et 110 millions de francs à l’Etat sous forme de TVA. L’étude de santésuisse sur les marges complète celle qui compare, depuis 2005, les prix des médicaments en Suisse avec ceux à l’étranger et qui cible le prix d’usine des médicaments, donc les producteurs. Sur ce plan aussi, la Suisse figure parmi
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les pays les plus chers. Les payeurs de primes sont donc doublement lésés : par des prix et des marges trop élevés. Les pays de référence de l’OFSP (Danemark, Allemagne, Angleterre, Hollande, France et Autriche) ont été retenus pour cette étude. Une baisse des marges s’impose
L’étude des marges tient compte des différents niveaux de prix et de taux d’intérêt ; elle révèle que la Suisse applique une marge de distribution trop élevée, l’écart peut atteindre 45 %. En moyenne, les marges européennes sont inférieures d’un quart. santésuisse demande une modification de l’art. 35a de l’OPAS. Pour atteindre la moyenne européenne, la prime par emballage devrait être réduite de 10 % et la part relative au prix ramenée à 4,53 %, comme le suggère le Surveillant des prix. Les assurés verraient leurs primes allégées de 1,5 %, soit une économie totale de 300 millions. La marge doit à l’avenir être négociée entre assureurs-maladie et fournisseurs de prestations, afin de trouver la solution la plus économique pour les assurés. (GPA)