MiseauPoint Politique de la santé
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santésuisse soutient une meilleure compensation des risques dans l’assurance-maladie sociale, la concurrence est indispensable pour garantir des prestations efficaces au meilleur prix. elle profite directement aux assurés et aux contribuables. en revanche, la sélection des risques est à proscrire. c’est pourquoi santésuisse soutient les mesures permettant de cibler encore davantage les effets de la concurrence sur les prestations de soins.
christoph q. Meier, directeur de santésuisse
La concurrence entre les assureursmaladie les oblige à maintenir des coûts aussi bas que possible. Les payeurs de prime et le système de santé en sont les premiers bénéficiaires. Pour les fournisseurs de prestations, l’inverse est souvent vrai, puisque quantités et prix élevés améliorent leur revenu. Il ne faut toutefois pas confondre la concurrence économiquement souhaitable, visant à faire baisser les primes et à promouvoir des modèles de soins de qualité, avec la chasse aux assurés en bonne santé, une concurrence politiquement néfaste. santésuisse soutient donc la direction des initiatives parlementaires pour un affinement de la compensation des risques.
Le système actuel de l’assurancemaladie sociale a dans l’ensemble fait ses preuves : la population est très satisfaite de la qualité des soins et refuse depuis des années toute réforme d’envergure. Des améliorations ciblées, ne remettant pas en cause le système actuel, sont néanmoins possibles. Ainsi, élargir à bon escient les critères de compensation au domaine ambulatoire permettrait de diminuer la sélection des risques. Cet affinement est nécessaire car les maladies chroniques graves sont de plus en plus soignées en ambulatoire. De plus, l’élargissement début 2012 de la compensation des risques par le critère du séjour de trois jours consécutifs dans un hôpital ou un EMS ne tient pas compte du secteur ambulatoire. Nouveaux critères
contenu editorial santésuissse dit oui à une meilleure compensation des risques ! 1 la loi sur la surveillance doit profiter aux assurés
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Moins de démarchage téléphonique grâce à santésuisse 3 en bref
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La prise en compte de groupes de coûts pharmaceutiques est actuellement envisagée comme critère supplémentaire. Cela devrait permettre de renforcer l’effet compensatoire déjà obtenu par l’élargissement opéré cette année. Les groupes de coûts pharmaceutiques feraient d’une pierre deux coups. Après le secteur stationnaire, le secteur ambulatoire bénéficierait aussi d’une meil-
miseaupoint 3 | 2012
leure compensation des risques. Un indicateur de maladie direct serait ainsi introduit. Les critères actuels de l’âge et du sexe permettent certes de représenter les risques de maladie accrus de certains groupes de population mais ne reflètent pas la réalité des coûts au niveau individuel. Le contrôle des coûts reste indispensable
La gestion rigoureuse des coûts dans l’assurance de base n’incombe ni aux patients ni aux prestataires de soins mais bien aux assureurs-maladie, dont le succès dépend de coûts – et par conséquent de primes – les plus bas possible. Or ils ont aussi recours à la sélection des risques. Si l’utilisation précautionneuse des ressources profite à l’économie, la chasse aux bons risques n’est politiquement pas souhaitable dans une assurance sociale. Les assureurs-maladie s’assureront que les efforts du Conseil fédéral pour améliorer la compensation des risques se fassent de manière constructive et en étroite collaboration avec la branche. Les intérêts des assurés doivent être préservés. L’amélioration de la compensation des risques doit en outre être réalisable. (DHB)