Mémoire HMONP - 15 notes à moi-mêmes.

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15 notes à moi-même // Belrhaiti Sara.

Mémoire HMONP 2018-2019 Mise en situation professionnelle Du 17/ 09/ 2018 Au 03 / 05 / 2019

Structure d'accueil MSP

Agence d’architecture AALGB à Bordeaux.

Nom du tuteur d’agence

Laurent Gouyou-Beauchamps

Nom du directeur d’étude

Jean-Philippe Rouzaud



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Table des matières

Remerciements

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Introduction

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1. Premières constructions Note n°1 : Etre régulière et ordonnée dans la vie, pour être

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Note n°2 : L'architecture est le jeu savant, correct et

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Note n°3 : Less is more, seulement quand « more » est de

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Note n°4 : Ne pas renier les formes d’intelligences entre

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Note n° 5 : Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-

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violente et originale en archi.

magnifique des volumes assemblés sous la lumière. trop.

l’Homme et son Territoire. vous.

Note n°9 : Tous les mots sont des outils.

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Note n°10 : On reconnaît le vrai à son efficacité.

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Note n°11 : Le chantier est la vraie formation continue.

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3. Futures constructions Note n°12 : Le recul permet d’apprécier mieux des choses

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Note n°13 : Le régionalisme critique c'est observer et

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et de leur redonner la place qu'ils méritent.

étudier les autres cultures pour mieux comprendre la sienne.

Note n°14 : Que de fois il arrive qu'en croyant expérimenter 2. Constructions actuelles 19

Note n°7 : Les aménagements urbains sont les porteurs de

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la diversité de la ville.

Note n°8 : Je suis motivée si et seulement si, dans ton projet je grandi aussi

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Note n°15 : Etre architecte est une condition avant d’être

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une profession

Note n°6 : Il y aura toujours une structure avec une culture de travail appropriée à toi.

l’altérité nous expérimentons en réalité sur nous-mêmes.

Conclusion

Bibliographie 31

Annexes

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Remerciements

La réalisation de ce mémoire, a été possible grâce à l’aide de beaucoup de personnes que je tiens à remercier ici. Tout d’abord, je remercie Monsieur Jean-Philippe Rouzaud, d’avoir accepté d’être mon encadrant pour ce mémoire, d’avoir orienté mon travail en fonction de nombreuses lectures, et d’avoir eu les bons mots pour ressortir le meilleur en moi. Merci. Je remercie énormément Laurent aussi, pour m’avoir accueilli à l’agence et d’avoir cru en moi depuis le début. J’ai appris beaucoup. Vraiment. C’était un bonheur d’évoluer au sein de la team AALGB! Pensée à toi aussi Jany, merci pour tout ce que tu m’as appris. Et puis, je dédie ce travail.

Figure Croquis auto-portrait d’Alvaro Siza

A ma famille, A ma famille, A ma famille. Tous. Merci. A Hbibi Chakib, une âme partie très tôt, repose en paix.

A Myriame, Omar&Estelle, et à toutes les autres lumières qui m’éclairent chaque jour. Je ne suis que la somme de nos conversations. A tous ceux qui ont participé à ce travail de près ou de loin. Merci.


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Introduction

[1] Architecte Camille Ricard de Moonwalk local

L’écriture du mémoire de l’Habilitation à exercer la Maîtrise d'Œuvre en son Nom Propre est un moment particulier pour se questionner sur ce qui fait à ce jour, la singularité de notre parcours en Architecture. Toutefois, « il ne s’agit pas d’écrire un mémoire ‘égocentré’, parce qu’il s’agit d’écrire sur soi certes, mais un soi parmi les autres. Écrire sur notre propre rôle d’architecte au sein d’une société, au sein d’une profession. » [1] Ce mémoire est une occasion de mener une réflexion sur un temps passé d’apprentissage, un temps présent de mise en situation professionnelle, et un temps futur d’exercice professionnel. J’en profite aujourd’hui pour décrypter mon profil et ma personnalité d’architecte, en fonction de traits en moi que j’arrive à attribuer à chaque expérience de mon parcours. Cet exercice de déconstruction de mes expériences architecturales devient un moment charnière pour assurer le passage à l’exercice de la maitrise d’œuvre en nom propre, en pleine conscience de ma construction d’architecte, au sein de la profession. La formation HMONP, nous donne une chance d’aborder des questions très pragmatiques et techniques du métier, et de découvrir de nouveaux champs disciplinaires capables d'alimenter aussi la représentation que nous faisons de l'exercice de maitrise d'œuvre. Plus particulièrement, la formation de l’HMONP nous donne la chance de s’essayer pour identifier une manière d'exercer la maitrise d'œuvre qui nous serait propre. Cette période nous permet aussi de poser des bilans sur notre capacité d'adaptation et notre conviction à nous projeter dans le futur en ayant conscience des différentes responsabilités qui nous incombent en tant que maitre d'œuvre. Nous découvrons que l'agence d'architecture, au-delà d'un lieu de création doit être une entreprise pérenne capable de répondre de manière satisfaisante à la commande et d'entretenir le relationnel avec les maitrises d’ouvrage, l’équipe de maitrise d’œuvre, les entreprises, et les habitants.

Figure à droite Photo personnelle prise par Samia Bensaber @laparraine, à Ait Ben Haddou, région Ouarzazate, Maroc – Octobre 2017


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Figure à droite Plan à la main de la commune de La Réoile (33) Laurent Gouyou Beauchamps

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La profession d’architecte demande d’intégrer beaucoup de connaissances et d’apprendre à intégrer de nombreuses préoccupations dans un environnement cohérent, et cela peut prendre beaucoup de temps. Une fois plongé dans le monde professionnel, il est facile de se sentir dépassé par tout ce que nous ne savons toujours pas. J’ai essayé d’écrire ce mémoire sous forme de notes à moi-même pour ces moments de stress et de doutes. Ces notes sont à relire en ces moments, pour me rappeler de ce qui m’a motivé à me lancer. Au tout début. Pour tenir debout. La structure de ces « notes à mêmes » suit le canevas de la réflexion sur mon temps passé d’apprentissage, mon temps présent de mise en situation professionnelle, et mon temps futur d’exercice professionnel. De ce fait, mon texte s’ouvre sur une partie sur mes premières constructions en architecture, puis ma construction actuelle pour identifier certaines pistes d’exercice en tant que maitre d'œuvre, et d’esquisser les possibilités à la fin du mémoire. Concrètement, la première partie de mon discours suivra mon évolution au sein de ma formation initiale, de Rabat à Bordeaux. La deuxième partie abordera mon année de mise en situation professionnelle au sein de l’agence de Laurent GouyouBeauchamps à Bordeaux. Alors que la troisième partie, portera sur les réponses actuelles que j’apporte sur mon avenir, et qui reflètent mon point de vue à l’instant présent de la rédaction du mémoire, donc, qui sont sujettes à l’évolution au fil des expériences et des rencontres futures. Cher lecteur, cher « futur moi-même » à la lecture du mémoire, ce texte est l’expression d’un parcours dont la réussite repose sur vous, selon que vous ayez ressenti au fil du texte les moments de joie, de remise en question, de persévérance, d’endurance, et de passion.


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Premières constructions

Note n°1 : Etre régulière et ordonnée dans la vie, pour être violente et originale en archi. [2]

[2] Adaptation d’une citation de Gustave Flaubert « Soyez régulier et ordonné dans votre vie, afin que vous puissiez être violent et original dans votre travail.

Il est 2011. J’ai eu mon baccalauréat. L’émotion est grande, je pense que tout est fini. On m’avait toujours dit au lycée que le plus dur était d’obtenir le bac. Pourtant, assise dans ce couloir d’attente pour passer le concours d’accès de l’Ecole Nationale d’Architecture de Rabat (ENA), je n’étais pas convaincue de cela. Originaire du Maroc, j’ai grandi et j’ai été scolarisée toute ma vie à Rabat, avant d’arriver à 21 ans en France. Très tôt, j’ai voulu être architecte sans jamais réellement comprendre l’architecture. J’ai été dès mon jeune âge une élève très curieuse et je croyais qu’en grandissant mes affinités s’aiguiseront. J’ai dû me rendre à l’évidence à 16 ans, j’aimais tout. Voilà. Et il devait exister des professions où il fallait s’intéresser à tout pour exercer. L’architecture m’est venue à l’esprit à ce moment-là. A 17 ans, j’avais réussi à m’auto-convaincre que « je devais » faire l’architecture, et j’avais fini par convaincre tous les gens autour de moi de cette « vocation », sauf le jury du concours d’accès de l’ENA, la seule école d’architecture au Maroc en 2011. C’était un drame. Je ne m’en remettais pas. Les circonstances ont fait que j’ai fini par choisir de poursuivre des études de médecine après mon baccalauréat. En allant le premier jour à la faculté de médecine, le chapitre de l’architecture était fermé pour moi. Si je tiens à parler aujourd’hui de cette expérience, c’est parce qu’elle a été décisive lors de mon retour à l’architecture l’année suivante, suite au repassage du concours d’architecture d’accès de l’ENA en 2012, où j’ai été classée cette fois, 3ème nationalement en liste principale. J’avais fini par être admise, après beaucoup d’acharnement. Enfin. S’il y a une citation qui me renvoie à mon expérience en faculté de médecine, c’est bien celle d’être « régulier et ordonné » dans notre vie, afin d’être violent et original » dans notre travail. La première partie de l’extrait me renvoie toujours vers une aptitude que je réalise avoir développé en médecine : une rigueur permettant à la créativité d’atteindre d’autres niveaux. violent

Juillet 2012. Cette fois-ci, je suis acceptée au concours d’architecture de l’Ecole Nationale d’architecture de Rabat au Maroc. Personne ne croyait que je tenais autant à des études d’architecture. Moi en premier, pourtant c’est le cas. En plus de me renvoyer à mon expérience en médecine, la citation d’être « régulier et ordonné » « afin d’être violent et original », me renvoie aussi à ma première année d’architecture. A mon premier jet de plan pour un projet, mon enseignant d’atelier m’avait dit que « mon plan était tout simple et gentil, et qu’en architecture, il fallait être méchant et violent ». Cela m’a toujours amusé de penser que la première partie de la citation a été une aptitude que j’ai développée en faculté de médecine pour me préparer au passage à l’architecture. Ma première année en architecture a été un moment de ma formation où j’avais beaucoup de temps libre en comparaison avec les années suivantes. C’était une année de découverte et d’initiation à l’architecture, grâce aux nombreuses lectures que j’ai réussi à faire. Je me rappelle du premier livre d’architecture que j’avais lu, « L'espace vivant : Introduction à l'espace architectural premier » de Jean Cousin, le deuxième livre de Bruno Zévi « Apprendre à voir l’architecture », et le troisième, « Découvrir l’architecture » de Steen Eiler Rasmussen. J’avais lu aussi d’autres livres pendant cette année-là, tels que « De la forme au lieu » de Pierre Von Meiss, « Vers une nouvelle architecture » de Le Corbusier et autres. Toutefois, je me rappelle des trois premiers, comme ma réelle introduction à la notion du plein et le vide, l’espace architectural, l’échelle et la proportion, le rythme en architecture, les textures et les couleurs. Ce goût pour la lecture d’écrits sur la théorie de l’architecture et la construction d’une pensée architecturale allait me poursuivre tout au long de ma formation, et je réalise aujourd’hui que je tiens la base de cela de ma première année, la L1.


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[3] Le Corbusier – « Vers une Architecture » La cité 1924 p. 167

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Note n°2 : L'architecture est le jeu savant,

Note n°3 : Less is more, seulement quand

correct et magnifique des assemblés sous la lumière. [3]

more est de trop. [4]

volumes

J’ai 19 ans, et c’est le premier jour de la rentrée en L2. Toute la promotion est aux gradins de l’école pour rencontrer les nouveaux enseignants d’atelier. Je ne me rappelle pas de tous les jours de rentrées scolaires de ma vie, pourtant je me rappelle de cette belle journée ensoleillée de Septembre comme le jour de la déconstruction du mythe de « la vocation d’architecte » auquel j’ai tant cru à mes débuts. « On ne naît pas architecte, on le devient. Je ne crois pas aux architectes destinés à l’être. Tout est travail ». Ces premiers mots se sont révélés être mon premier contact avec l’architecte Souad Benabdellah, mon enseignante d’atelier de la deuxième année. C’est une phrase toute simple, mais c’est la première fois que je l’entends à cette phase de ma vie. La plupart des architectes pensent qu'ils ont été destinés à devenir architectes grâce à leurs expériences précoces, et qu’ils avaient montré des signes de grandeur architecturale à un très jeune âge. C'est un mythe qui renforce un complexe de héros malsain et qui doit être déconstruit. En plus de la déconstruction du mythe de « la vocation de l’architecte né » en L2, il y a un exercice particulier dont je garde le souvenir aussi : La réalisation en maquette de la maison sur la Cascade de Frank Lloyd Wright après ma lecture poignante de ses écrits « Testament » et « L’avenir de l’architecture » en L2. Le montage en pièces de la maquette de la maison de la cascade s’est révélé être un exercice d’architecture marquant. C’était la première fois que comprenais par moi-même, la logique et le génie de composition d’une architecture. Aujourd’hui encore, en dessinant mes plans et en montant mes maquettes, j’ai aux doigts le toucher de ces bouts de la maison de la cascade, de ces plateaux d’espaces intérieurs des plus élaborés, de cette œuvre qui m’a irréversiblement unie à l’architecture. Je pourrai toujours dessiner aujourd’hui les plans d’intérieur de cette maison les yeux fermés.

[4] Conversation avec l’architecte Abdelkerim Tahti

Forte de mon apprentissage architectural de deuxième année, je passe en 2014 à la troisième année d’architecture, pour clôturer la licence. J’ai eu la chance en L3 de rencontrer l’architecte Abdelkerim Tahti, mon enseignant d’atelier lors de cette année. Très passionné et investi personnellement dans l’enseignement en atelier, il m’avait « désappris » par la démonstration à m’inhiber en architecture par peur du faux pas. En contre parti, il m’avait doté de l’esprit d’exploration en projet d’architecture, et il m’avait appris qu’il n’y avait de trop en architecture que quand le trop était devenu « de trop », sinon, pas de limites pour la création. Il avait réalisé que je fonctionne par le verbe et la pensée, ainsi, avant de me faire la démonstration par le dessin, il me ramenait des extraits d’écrits d’architectes pour m’expliquer avec mes mots ce qu’il voulait me démontrer. Je me rappelle qu’il était celui à m’avoir montré les écrits de Rem Koolhas, d’Aldo Rossi et de Peter Eisenman. Il me ramenait à chaque séance d’atelier des passages à lire pour m’éclairer sur mon projet. Du côté des cours théoriques, le cours le plus marquant de cette année-là a été un cours m’introduisant la première fois à l’échelle de la ville, par la notion de l’îlot qui m’était étrangère jusqu’en troisième année. Le grand classique de « L’îlot à la barre » de Jean Castex et Philippe Panerai, a été un livre que j’ai lu avec beaucoup d’attention pour ce cours. Je me laissais baigner par cette nouvelle notion, tout en devenant fascinée par les vues aériennes de villes comme Barcelone et l’îlot de Cerda, Paris et ses tracés Haussmaniens, Amsterdam et ses tracés en anneaux, mais aussi d’autres villes marocaines comme Fez ou Marrakech dont le tracé médiéval me fascine toujours. De ce fait, mes débuts en échelle urbaine reviennent à ma troisième année en architecture, la L3.


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Note n°4 : d’intelligences Territoire. [5] [5] Conversation avec l’architecte Laurent GouyouBeauchamps

Ne pas renier les formes entre l’Homme et son

Après l’achèvement de ma licence d’architecture au Maroc, j’ai choisi de poursuivre en 2015 mon master à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux. Je ressentais à cette période-là un besoin de me relancer dans une nouvelle expérience et de sortir de la zone de confort que je commençais à former après trois ans d’études d’architecture à Rabat. Après 21 ans dans ma ville natale, j’ai atterri à Bordeaux en 2015, pour rejoindre l’ENSAPBx. Les écoles d’architecture françaises ont une sérieuse et solide réputation au Maroc. J’ai choisi l’école de Bordeaux pour la branche paysage présente à l’école, sans savoir à cette époquelà que les deux formations étaient complétement hermétiques et qu’il n’y avait pas de passerelles. Cependant, je n’ai pas été déçue, parce que j’ai finalement choisi un master « Architecture, Ville et Territoire » qui représentait un bon compromis. N’étant pas formée à l’échelle de la ville et du territoire à mon école de base, il me semblait naturel en venant à Bordeaux de choisir ce master. L’année du M1 a été l’année où j’ai développé l’insertion du projet, du travail de la grande échelle, de l’analyse des territoires en vue de proposer des stratégies d’intervention, et de la représentation du projet. C’était une année d’ouverture. J’ai exploré des territoires en atelier en apprenant à les analyser, afin de proposer des stratégies d’aménagement et des scénarios d’interventions architecturales. J’ai découvert aussi à l’ENSAPBx « la représentation en architecture », la réflexion sur un vocabulaire de représentation du projet et de la création de langages et identités visuels l‘accompagnant. A Rabat, l’école nous obligeait à travailler à la main pendant les deux premières années. De ce fait, arrivée en quatrième année à Bordeaux, je n’avais pas eu beaucoup de temps pour réfléchir sur la place de la représentation au sein des outils de recherche et de conception en architecture.

Contrairement à mes années élémentaires en licence, les années du master ont défilé très rapidement, et en 2016, je me suis retrouvée la porte du diplôme avec un temps académique imparti qui ne satisfaisait pas les ambitions que je portais pour mon travail de diplôme d’Architecte. De ce fait, j’ai choisi de prendre entièrement un semestre pour faire le mémoire et un autre pour faire entièrement le PFE, en étalant mon M2 sur un an et demi. Sur mes trois semestres du M2, le S9 -dernier semestre de projet en master 2 Habitats-, a été un semestre éclipsé dans mon esprit par les deux suivants, celui de mémoire (S9bis) et du projet de fin d’études (S10). L’écriture du mon mémoire et la recherche de mon sujet de PFE ont été deux exercices très marquants parce que j’ai travaillé sur des sujets très personnels. C’était la consécration de tout un apprentissage et un parcours que je voulais restituer et raconter à ma manière. C’était aussi un moment unique dans ma formation, pour réfléchir sur ma condition d’architecte, et particulièrement d’architecte d’origine marocaine. Mon mémoire mention recherche portait sur « Le royaume de l’exotisme : Orientalisme, kitsch et autres », et mon travail de fin d’études « Oasis 2.0 : laboratoire de construction en terre à Ait Benhaddou, Maroc ». (figures de la page suivante) Le thème de mon mémoire a été un sujet qui m’a investi intellectuellement depuis ma licence à Rabat, sur des pratiques que j’avais observées et qui allaient à l’encontre de mes conceptions d’architecture en termes de recherches architecturales « locales ». Dans ce sens, la deuxième partie du diplôme, le PFE, était un essai de démonstration de ma vision « du vrai local » et du « vernaculaire contemporain ». Le travail du diplôme constituait pour moi un passage important à réaliser, pour entériner un débat sur l’architecture marocaine que je portais par défaut. Je voulais avoir le droit d’avoir un nouveau rapport avec l’architecture, dans le monde.


L’emprise du site

Modelage de la masse en f(des contraintes du site)

Coupe du projet inséré dans le site

Vue générale du projet de fin d’études

Modelage de la masse en f(des contraintes du site)

Niveaux du site


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Note n°5 : Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. [6]

[6] Citation d’Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Parallèlement à ma formation initiale, mes premières formations professionnelles m’avaient forgé ces dernières années aussi en m’introduisant très tôt à la maitrise d’œuvre architecturale et au chantier.

Figures à droite Participation à un chantier social au Portugal – Réaménagement de la maison d’une famille à Porto (Critical Concrete)

Pour mes premières expériences en agence, j’avais déjà effectué mes premières initiations à Rabat dans deux agences locales (chez l’architecte Karim Chakor et chez l’architecte Tarik Lakhrimi) avant de travailler à Bordeaux pour me familiariser avec la pratique professionnelle en France, avec l’agence « Jean Degiacinto Architecture Composite » et l’agence des « Glacières Architecture ». Il y a eu aussi mes expériences en chantier dont je garde des souvenirs très marquants, tels que les premiers chantiers auxquels j’ai pu participer aux côtés d’ingénieurs civils dans un projet de construction d’un établissement public à Rabat où j’ai suivi toutes les phases de gros œuvres. Aux côtés d’artisans et de maçons aussi dans un chantier pour la reconstruction d’une synagogue en terre au sud du Maroc (région Ouarzazate village Ait Ben Haddou). Et aux côtés d’architectes dans un chantier social participatif à Porto où j’ai moi-même pris part à la construction pour apprendre le travail manuel, l’outillage et les techniques expérimentales d’isolation en mycélium sur ce chantier. (figures à droite et à la page suivante)

L’idée de faire une HMONP, a commencé à germer dans mon esprit à partir du mois d’Avril 2018. En visite à Rabat pendant une semaine, j’ai pu participer à une conférence d’une fondation allemande basée au Maroc (Heinrich Boll Stiftung pour le développement durable). La branche nord-africaine de la fondation basée à Rabat avait organisé une conférence sur les femmes oasiennes et le changement climatique. Ayant travaillé lors de mon diplôme de fin d’études sur l’architecture en terre et l’architecture oasienne, j’ai repéré l’évènement et j’ai demandé à être présente. Lors de cet événement, j’ai pu participer et me présenter en tant que diplômée en architecture qui s’intéresse à cette cause. Mon intervention a été très spontanée, pourtant, les

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Figures à gauche Participation à un chantier social au Portugal – Préparation du mycélium pour production de 27 panneaux (13m²) d’isolation en mycélium (Critical Concrete)

organisateurs ont retenu mes coordonnés, et m’ont contacté le mois suivant pour me parler d’un projet d’élaboration d’un prototype et d’un modèle d’habitat social en terre. Ils m’ont contacté pour me demander si j’étais intéressée de travailler avec eux en tant qu’architecte sur ce projet. A la lecture du mail de la fondation, la première question que je me suis posée a été par rapport aux droits de m’engager sur des projets avec mon titre, ainsi qu’aux limites de ce titre. Je me suis posée aussi des questions quant à l’exercice de la maitrise d’œuvre et du droit de porter le statut d’Architecte et ses implications. L’idée de considérer une HMONP a commencé à germer en moi à la lecture de ce mail. Je voulais comprendre mes responsabilités en tant qu’architecte et je ne voulais plus être en risque de recevoir de telles propositions et de devoir les mettre en suspens à cause de mon manque de visibilité sur mon statut d’Architecte DE. Décidée, je savais que la prochaine étape que je voulais entreprendre était la HMONP. J’ai commencé juste après à constituer mon dossier pour déposer ma candidature et à chercher une agence qui me correspondrait. C’est ainsi que j’ai rejoint en Septembre 2018, l’équipe AALGB-Agence d’Architecture Laurent Gouyou-Beauchamps à Bordeaux.


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[7] Conversation avec un dessinateur à l’agence Karim Chakor à Rabat Figure à droite L’équipe AALGB de Septembre 2018 à Avril 2019

Constructions actuelles

Note n°6 : Il y aura toujours une structure avec une culture de travail appropriée à toi. [7]

Laurent Gouyou-Beauchamps Diplômé d'architecture (DPLG) depuis Mai 1985, Laurent Gouyou Beauchamps a commencé à exercer à titre libéral en Octobre 1985. Il a travaillé indépendamment dans diverses agences jusqu’en 1988, année de création de l'agence ATALANTE Architecture, avec laquelle il s'est associé aux côtés de Dominique Quintanilla et Philippe Turcey pendant plus de dix ans jusqu'en Mai 1999. Au 1er juin 1999, il a créé alors en son nom l’Agence d’Architecture Laurent Gouyou-Beauchamps, Par la suite, il a multiplié les expériences tant professionnelles que personnelles au cours d'opérations de Maîtrises d'Œuvres dans les domaines de l'Architecture, de l'Urbanisme, de l'Aménagement Urbain et du Bâtiment. Depuis 2006, il est aussi enseignant vacataire à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Bordeaux en intégrant le champ disciplinaire Ville Territoire Paysage en lien avec la qualité architecturale et urbaine. La transmission des savoirs et des savoirfaire constitue une part importante de la pratique de Laurent. En plus de l’école, Laurent accueille régulièrement et forme beaucoup de stagiaires et de personnes en HMONP à l’agence. Parallèlement à l’architecture et l’enseignement, il s'adonne aussi à son autre passion : la photographie. AALGB L’Agence d’Architecture Laurent Gouyou-Beauchamps, est une petite structure avec en moyenne un effectif de 3 personnes. Lors de ma mise en situation, j’ai complété l’équipe en devenant le troisième élément de l’agence aux côtés de Laurent, et Jany Lessire, Architecte DE HMONP en CDI à l’agence. (figure à droite) Ainsi, AALGB est une structure de taille humaine où les rapports de travail sont horizontaux. Tout le monde émet son avis et les relations sont ouvertes à la collaboration, à l’entraide et au partage.

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Figure à droite Photo prise en Janvier 2019 du chantier d’une des stations de métro de la ligne B de Rennes (35), projet de l’agence d’architecture AALGB + Architecte Fabien Pédelaborde

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Le travail de l'agence recouvre plusieurs domaines : • Architecture : Avec des compétences en conception, en maîtrise d’œuvre architecturale, en programmation, en aide à la programmation, en architecture d’intérieur et en décoration • Aménagement urbain et espaces publics : Avec des compétences en études d’aménagements urbains, en maîtrise d’œuvre urbaine, et en aide à la programmation urbaine • Études urbaines et paysagères : Avec des compétences en urbanisme et en aide à la programmation urbaine Carte d’identité • Forme juridique : Travailleur Indépendant Profession Libérale • Date de création : 01/06/1999 • SIRET : 333 827 970 00059 • N° Ordre des Architectes : 0 32 753 Références Même si l’agence recouvre trois grandes compétences, en raison de ses références récentes tournées davantage vers les projets urbains, une spécialisation de l’agence au fil des projets urbains s’est pas opérée et non de manière délibérée. En effet, en raison d’opportunités pendant les cinq dernières années de réalisation de projets d’aménagements urbains, les dernières références de l’agence sont aujourd’hui par défaut urbaines, ce qui rend l’accès à la commande architecturale publique très compliqué avec des références architecturales de l’agence datant de plus de 5 ans. A moins de s’associer : Ce que Laurent fait avec l’agence d’architecture et de paysage Kaplan (devenue WArchitectures Aquitaine à mon départ) de l’architecte Yann Courrech, ou avec l’architecte Fabien Pédelaborde, ou encore la paysagiste Graziella Barsacq et son Atelier Paysages qui travaille régulièrement en équipe avec Laurent depuis trente ans. À ce jour, Laurent aimerait toujours avoir accès à davantage de projets de bâtiments, mais le fait que les candidatures soient hhhhhh


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retenues sur la base de références datant de moins de cinq ans contribue seulement à lui ouvrir le marché de l’aménagement urbain s’il ne s’associe pas avec Yann ou Fabien pour du bâtiment avec leurs références architecturales plus récentes. Parmi les références notables de l’agence, il y a le projet des stations de métro de la ligne B à Rennes en association avec Fabien Pédelaborde, l’aménagement du Cours Victor Hugo à Bordeaux en association avec Fabien Pédelaborde et Yann Courrech, le réaménagement du centre-bourg d’Eysines en association avec Graziella Barsacq, et le pôle d’échange des Quinconces à Bordeaux. (figures à droite et page suivante) Accès à la commande Au fil du temps, l’agence AALGB s’est entourée progressivement d’une équipe régulière de professionnels entre paysagistes, architectes, bureaux d’études etc. Et c’est entre ces partenaires que j’ai évolué durant mes mois de mise situation à l’agence : des partenaires qui œuvrent pour le même dessein, et qui regroupent des visions de projets cohérentes et complémentaires et non nécessairement similaires. Les mêmes équipes sont régulièrement reconduites pour les projets à l’agence, même si Laurent reste toujours ouvert à des propositions. Pour ce qui est des marchés, Laurent travaille pour le marché public parce qu’il préfère exercer dans des cadres légiférés par la loi MOP. Il préfère aussi travailler avec des maitres d’ouvrages responsables du bien commun, donc qui sont détachés personnellement de l’œuvre à réaliser. Son carnet de commandes publiques passe de Bordeaux Métropole, à Rennes Métropole et à d’autres communes. Toutefois, un marché à bons de commandes tenu avec Bordeaux Métropole depuis quatre ans a été le fond qui a assuré ces dernières années une entrée régulière de commandes, en attendant de relancer ponctuellement des nouveaux projets sur d’autres communes dans le cadre de consultations. L’agence, en raison de son ancienneté et de son ancrage ancien dans le marché public attire les maitrises d’ouvrages publics sur références construites.

Figure à droite Projet d’aménagement du cours Victor Hugo à Bordeaux (33) en 2008 – Agence d’architecture AALGB + Kaplan Projets + Architecte Fabien Pédelaborde


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Figure à gauche Projet d’aménagement du centre-bourg d’Eysines (33) en 2012 – Agence d’architecture AALGB + Atelier Paysages de la paysagiste Graziella Barsacq

Même si la communication visuelle et administrative des dossiers pour les consultations est très importante pour des agences qui candidatent pour le marché public -et Laurent en est parfaitement conscient-, il n’a pas encore opté pour une stratégie de communication comme certaines agences qui font appels à des professionnels pour leur créer des identités visuelles, des chartes graphiques, et des sites webs actifs pour l’agence. Il essaie néanmoins en fonction des sensibilités de l’équipe d’en discuter avec nous pour qu’on puisse de notre part réfléchir à intégrer comme il fait, une cohérence visuelle dans nos documents pour la lisibilité de l’ensemble. De même pour les logiciels de travail de l’agence, l’agence AALGB travaille toujours avec des logiciels de représentation 2D alors que le BIM commence à prendre progressivement le pas dans les marchés publics en devenant même un critère de participation pour certains maitres d’ouvrage. Identité L’agence a une approche en aménagement urbain et en architecture qui est très sensible. Elle est très attachée aux territoires, aux notions de patrimoine et de contemporanéité, qu’elle essaie de mettre en équilibre notamment avec la notion du « vernaculaire contemporain », dans le respect de la mémoire des lieux par la préservation et la mise en valeur des éléments identitaires, architecturaux, des paysages ou des espaces urbains. L’agence porte une attention particulière à la conception de lieux d’une grande aménité. L’agence s’intéresse aussi à la question des savoir-faire et de la matérialité, notamment en aménagement d’espaces publics et revêtements de sols. J’ai pu partager avec Laurent à l’agence son appréciation pour le matériau pierre que j’ai découvert, premièrement avec la mathériauthèque de l’agence constituée de pierres : Granit gris, calcaire beige, schiste mauve, gneiss, quartzite, ardoise... en pavés, dalles, barrettes, opus romain ou incertum... lisse, flammé ou bouchardé... issues des carrières de Dordogne, du Larzac, du Tarn, d’Espagne, du Portugal ou d’Italie. Puis deuxièmement au chantier, où j’ai pu voir la mise en œuvre de la pierre, son bouchardage, son cycle de vie.


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Note n°7 : Les aménagements urbains sont les porteurs de la diversité de la ville.

Figure à droite Plan d’aménagement en cours de travail du pôle d’échange multimodal St Germaine au Bouscat (33) aménagement de l’avenue Clémenceau et de la rue Galliéni

Dans le cadre de ma formation HMONP à l’ENSAPBx, mon contrat de travail avec l’agence d’architecture Gouyou-Beauchamps à Bordeaux a commencé le 17 Septembre 2018. Mon arrivée a coïncidé avec le lancement de beaucoup de projets Bordeaux Métropole (BoM) passés à ma charge. L’agence a tenu jusqu’à mon départ, un marché à bons de commandes avec Bordeaux Métropole pendant quatre ans. Ainsi, durant mes huit mois de mise en situation, j’ai été en charge des derniers projets de Bordeaux Métropole : des projets d’aménagements urbains et d’infrastructure. J’ai eu à gérer ces projets avec notre équipe composée en plus de notre agence pour la compétence architecture et urbanisme, du bureau VRD et de l’atelier paysage associés. Les projets dont je me suis chargée à l’agence: • AVP DEFINITIF - Ligne 24/ Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de quais de bus à Bordeaux - 1685 m2 / 202.807 € HT • AVP PROVISOIRE + AVP DEFINITIF - Quai Wilson Bègles/Bordeaux Métropole - projet d’aménagement d’une piste cyclable à Bègles - 4 750 m2 / 308.660 € HT • ETUDES PRELIMAIRES + AVP DEFINITIF - Jacques Rivière/ Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de la rue Jacques Rivière à Bordeaux - 2 600 m2 / 221.877 € HT • AVP DEFINITIF – Sainte Germaine/Bordeaux Métropole – projet d’aménagement du pôle d’échange multimodal St Germaine au Bouscat - 5 215 m2 / 666 670.00 € HT (figure à droite) • DET - Emié/Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de la rue Louis Emié à Bordeaux - 860 m2 / 155.190 € HT • Consultations – aménagement centre bourg commune Mansle + MAPA aménagement centre bourg Casteljaloux + Concours Andernos-les-bains Halle couverte + Appel d’offres projet Halle d’un lycée à Toulouse + MAPA aménagement d’un boulevard à La Teste-de-Buch – à plus d’1 million € HT


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Figure ci-dessous Vue réalisée pour l’aménagement du giratoire de la rue Ferdinand Buisson à Bègles.

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Note n°8 : Je suis motivée si et seulement si, dans ton projet je grandi aussi. [8]

[8] Adaptation de la citation de Didier Court « Je suis motivé si et seulement si, dans ton projet je gagne et grandi aussi »

Figure à droite Ma fiche de bilan total à l’agence de Septembre à Avril - bilan par projets à l’agence et par compétence de maitrise d’œuvre apprise

Durant ces mois de mise en situation, j’ai pu participer à beaucoup de tâches différentes en raison de la petite taille de la structure. J’ai pu en quelques mois gagner beaucoup en autonomie et être en charge des projets. Ceci m’a permis en faisant le bilan final de la mise en situation, de réaliser que la compétence que j’ai développé en premier à l’agence, est la méthodologie de conduite des études et du projet. La deuxième compétence que j’ai développé à l’agence est le relationnel, notamment avec le maître d’ouvrage et l’équipe collaboratrice (les ingénieurs VRD et les paysagistes dans mon cas). Alors que la troisième compétence est la gestion du chantier. (tableau à droite) J’ai été directement en contact avec les clients que j’appelais pour convenir des réunions de travail. Comme j’ai été directement en contact avec le bureau d’études VRD associé dont le représentant pour mes projets, a assuré avec moi un réel travail de binôme tout au long de ma mise en situation. Le travail en équipe avec les ingénieurs VRD a été très marquant. Avant l’agence AALGB, je n’avais jamais fait de maitrise d’œuvre urbaine et paysagiste. Mes premières expériences professionnelles m’avaient confrontées à de la maitrise d’œuvre architecturale. Cette expérience dans l’agence AALGB m’a permis d’apprendre les étapes à suivre pour mener des projets d’aménagements urbains et d’infrastructure. J’ai appris des notions sur le nivellement urbain, la composition paysagère, la conception des espaces publics et autres. Je garde des souvenirs marquants des réunions de travail à l’agence avec l’équipe des ingénieurs VRD et des paysagistes, autour d’une table pour discuter le projet et les modifications à apporter aux plans en fonction du prisme de chacun. La taille modeste des projets dont j’ai été en charge, a eu l'avantage de me confronter lors de huit mois de mise en situation à beaucoup de phases de projet, passant par les Etudes Préliminaires à la phase de Direction de l’Exécution des Travaux.


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J’ai pu suivre l’avancement des projets des premières réunions de démarrage aux réunions de fin de mission pour la remise du dossier, passant par les réunions de travail avec les collaborateurs. La taille des projets dont j’ai été en charge a rendu ma vie à l’agence très cyclique. Je me voyais confier presque chaque mois un nouveau projet que je devais intégrer à mon agenda et organiser avec les autres. Je jonglais entre mes dossiers et je réadaptais mon rythme de travail et mon planning constamment, c’était une réelle gymnastique. Pendant mes huit mois à l’agence, j’ai été en constante adaptation et ajustement de mes méthodes de travail, de mon planning, mais aussi de mes outils de travail habituels. En effet, j’ai dû apprendre aussi sur le tas les deux logiciels de dessin de l’agence que je ne maitrisais pas à mon arrivée. Mes expériences antérieures en architecture m’avaient naturellement doté d’outils de représentation d’architecture. L’agence utilise d’autres logiciels en raison de nature de ses projets d’aménagements urbains reposant sur du dessin 2D et des plans AutoCAD pour s’aligner avec les ingénieurs VRD. Ainsi, j’avais un triple enjeux d’adaptation à l’agence : L’adaptation aux logiciels de travail, l’adaptation aux échelles de projet, et l’adaptation de mes plannings avec les nouveaux projets qui passaient à ma charge presque chaque mois. Avec les projets d’intérêt public dont j’ai été en charge, j’ai naturellement évolué durant ma mise en situation dans un cadre de marchés publics très règlementé et normé. Ce cadre se basant sur les principes de la liberté d’accès à la commande publique, l’égalité de traitement des candidats, et la transparence des procédures, m’a permis de travailler avec une maitrise d’ouvrage organisée et avec des montages très élaborés. C’est le travail sur les candidatures à l’agence qui m’a permis de comprendre le déroulement des marchés et l’accession de la commande publique. AALGB étant une équipe formée que d’architectes, la partie administrative d’agence devenait une tâche répartie sur tout le monde.

Figure à droite Plan d’aménagement en cours de travail du parvis du pôle d’échange multimodal St Germaine au Bouscat (33)

Du côté de la formation HMONP à l’ENSAPBx, la session la plus formatrice pour moi a été la quatrième session HMONP portée sur l’économie du projet, les CCTP et les DPGF. Cette session sur l’économie du projet a été marquante parce que les estimatifs de tous les projets à ma charge étaient confiés au BET VRD associé, en raison de la répartition des tâches au début du marché à bons de commandes. De plus, j’ai été en charge uniquement de projets d’infrastructure alors que cette session m’a grandement aidé à saisir les enjeux estimatifs d’un projet d’architecture.


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Note n°9 : Tous les mots sont des outils.

[9] De Erik Orsenna « La grammaire est une chanson douce » Figure à droite Graphique restituant mon apprentissage en notions par mois à l’agence

[9]

Mon triple enjeux d’adaptation à l’agence comme cité auparavant, a été une des questions qui m’ont investie durant cette mise en situation. Pour ce faire, j’ai réfléchi parallèlement à mon travail sur les projets à l’agence, à la meilleure manière de quantifier mon avancement. Le premier outil dont je me suis dotée pour mesurer mon évolution, a été les Mots. J’ai toujours eu une facilité pour l’apprentissage des mots, et donc des langues. De ce fait, j’ai réalisé très tôt que je pouvais apprendre plus rapidement n’importe quelle compétence, si je la faisais passer pour une langue. J’ai décidé de faire la même chose pour l’agence : j’ai considéré qu’ils parlaient tous une langue « compétence de l’agence », et que je me donnais quelques mois pour la maitriser. Pour référence personnelle, j’ai déjà fait un exercice en 2013 et en 2014 et j’ai découvert que j’apprends en moyenne 1300 mots/notions par an, avec une moyenne de 3 mots et demi par jour. En comparaison, durant ma mise en situation à l’agence et en moins d’un an, j’ai appris 1550 mots/notions en huit mois. (figure à droite)

Pour faire une analogie sur une autre échelle avec le système d’apprentissage européen de langues, le niveau associé aux nombres de mots appris pour une langue comme l’anglais selon la linguiste Helen Doron est comme suit : Vocabulaire de 1500 à 2000 mots et plus. C’est le niveau européen B1. Ce niveau permet de prendre part à des sujets de discussions sérieux et de comprendre tout ce qui est dit et d’intéragir. Ainsi, si je devais me placer par rapport au système d’apprentissage européen de langues, à la fin de mon contrat à l’agence j’étais un niveau B1- Utilisateur indépendant dans la langue « compétence de l’agence » avec mes 1550 mots. J’ai pu grâce au vocabulaire appris tous les jours tracer mon évolution au quotidien au sein de l’agence, et avoir une visibilité sur ma structure d’accueil et son fonctionnement, sur son jargon professionnel, sur ses compétences et ses marchés.

Apprentissage de termes/notions par mois Termes/Notions appris 300

250

200

150

100

50

0 Octobre

Nov.

Décembre Janvier

Février

Mars

Avril


37

38

Ces mots imagés m’ont permis d’internaliser mes expériences professionnelles à l’agence de manière très vive. Ils m’ont permis aussi mensuellement de réaliser si j’avais appris ce mois-là, plus de notions d’aménagement urbains, de paysage, de chantier, de gestion de projet, ou d’administration et de comptabilité. (figure à gauche) Le vocabulaire appris par mois me guidait aussi par rapport à la réorientation de mes tâches à l’agence à chaque réunion de point interne, pour les informer par exemple que je n’avais pas assez fait de chantier ce mois-là parce que je n’avais pas appris assez de termes techniques, et qu’il faudrait que j’équilibre mon temps en faisant plus de chantier le mois prochain.

Apprentissage de termes/notions par mois selon les champs 140

120

100

La quantification de mon évolution par les mots me permettait aussi de comparer l’agence AALGB avec les autres agences où j’ai déjà eu des expériences professionnelles et où j’ai tenu le même processus d’évaluation. Ceci me permettait aussi de savoir si j’apprenais assez, et à quel moment je devais décider de changer d’agence si je n’avançais pas comme je l’entendais dans ma vie professionnelle, parce que j’estimais ne pas apprendre assez en comparaison à mes autres expériences.

80

60

40

20

0 Octobre

Novembre

Décembre

Aménagement urbain/Paysage

Janvier

Février

Chantier/Construction

Projet

Mars

Avril

Administration/Droit


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Figure Ă droite Une page de mon carnet de mots

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Temps passé entre

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Note n°10 : On reconnaît le vrai à son

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11%

efficacité. [10]

[10] De Robert Bresson - « Notes sur le cinématographe Figure à droite Graphique restituant ma répartition de temps en agence

En plus de quantifier mes mots sur les projets, j’ai été à l’agence très investie aussi sur la question de quantification de mes heures passées à l’agence, au chantier, entre les phases de projet, entre l’administratif et le projet, pour me créer une valeur temps. Je voulais être consciente du temps que je passais au travail pour le réexaminer, d’autant plus que je gérais cinq dossiers à l’agence qui se chevauchaient. (figure à droite)

89% Chantier

Bureau

Temps passé entre

Je devais être en capacité de donner les bons délais à la maitrise d’ouvrage, et de quantifier le temps que des modifications pouvaient prendre, sans empiéter sur le temps d’un autre projet, et sans retarder mon collègue ingénieur VRD qui devrait reprendre mon plan d’aménagement pour faire ses plans.

21%

Pour ce faire, j’ai tenu durant ma mise en situation professionnelle à l’agence, un planning qui m’a permis au fur et à mesure de calculer le nombre d’heures que je passais par tâche et par phase de projet. Ce planning s’est transformé finalement d’un simple bilan d’heures d’activité à un planning prévisionnel personnel pour faire des prévisions au début de chaque semaine.

79% Projets

C’était ma responsabilité de gérer mes deadlines qui se chevauchaient pour ne pas être en retard. Par exemple, le mois de Février a été un mois très intense à l’agence, parce que j’ai dû gérer deux dates de rendus de mes projets en une même semaine avec une session HMONP en même temps. Si je ne m’étais pas organisée à l’avance, j’aurai pu empiéter sur l’avancement général de l’agence parce que ma collègue allait devoir reprendre une partie de mon travail au détriment de l’avancement de ses projets, ce qui aurait été une perte de temps et d’argent pour l’agence.

Administratif

Temps passé entre

11% 37%

Finalement, je réalise que je me suis réellement retrouvée dans la petite taille de l’agence pour l’autonomie que j’ai eue sur la gestion de mon temps. Je réalise que c’était plus compliqué pour mon chef d’agence souvent débordé. En plus de ses tâches et des nombreux appels qu’il recevait, il devait gérer aussi les points de gestion d’agence et les points d’avancement des projets hhhhhhh

26%

26% EP

AVP provisoire

AVP définitif

DET


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avec nous. Mais dans une petite structure comme l’agence AALGB, les rythmes se construisent et s’adaptent au fur et à mesure. Cela peut sembler insurmontable mais je pense réellement qu’il y a un moyen de développer un équilibre et d’instaurer un rythme général de travail.

Temps passé en h par projet en f(phases)

Halle de Caussade

Parfois, en fonction de la culture de l’agence où nous nous trouvons, il peut être presque impossible de modifier nos heures, parce qu’il est difficile de changer la culture de travail d’une agence en tant que salarié. A l’agence AALGB, j’ai pu évoluer dans un cadre de travail où le chef d’agence déléguait assez (délibérément ou pas) pour nous permettre à l’agence en tant que salarié de nous organiser de notre côté et nous mettre à l’œuvre après avoir fait le point.

Pôle d'échange Germaine

Rue Louis Emié

Pour résumer finalement ce que j’ai appris à l’agence avec mon implication effective :

Rue Jacques Rivière

• De mes projets : La méthodologie de conduite des études et du projet, le relationnel, notamment avec le maître d’ouvrage et l’équipe collaboratrice (les ingénieurs VRD et les paysagistes dans mon cas), et la gestion du chantier.

Piste cyclable quai Wilson

Quais de bus ligne 24 0 EP

50 AVP provisoire

100 AVP définitif

150 PRO

200 DET

250

• Des mots que j’ai construits sur mes projets : La maitrise d’œuvre urbaine et paysagiste, la construction et la technicité du bâtiment, puis l’administratif et à la gestion interne d’agence. • Du temps que j’ai construit sur mes projets : L’efficacité, l’endurance, l’adaptation et la répartition du temps de travail.


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Note n°11 : Le chantier c’est la vraie formation continue. [11]

Figure à droite Photo prise en Janvier 2019 du chantier d’une des stations de métro de la ligne B de Rennes (35), projet de l’agence d’architecture AALGB + Architecte Fabien Pédelaborde

[11] Intervention de Bernard Vayssiere à la première session HMONP à l’ENSAPBx

Durant ma mise en situation à l’agence AALGB, Laurent m’a donné la possibilité d’observer et de comprendre l’univers de la maîtrise d’œuvre, mais aussi d’expérimenter par moi-même la situation du maître d’œuvre. Si l’architecte, est au cœur d’une pléthore d’acteurs, il n’est toutefois pas au cœur du projet parce que c’est le projet luimême qui relie tous les acteurs. L’architecte n’est jamais seul et ce n’est jamais seulement entre ses mains que se dessine l’équilibre d’un projet. Plutôt, il est l’acteur-chef-d ’orchestre à qui incombe la responsabilité de coordonner la négociation et l’interface avec tous les acteurs qui l’entourent : les cotraitants de l’équipe de maitrise d’œuvre, la maitrise d’ouvrage, les entreprises et les habitants. J’ai pu prendre entièrement conscience de ce rôle durant ma mise en situation à l’agence AALGB grâce aux réunions de chantier auxquelles j’ai assisté et qui ont animé mes semaines. Le chantier est réputé pour être de la vraie formation continue des architectes. L’architecte prépare la mise en œuvre du chantier et organise la participation des différentes spécialités pour s’assurer du respect des règles de l’art, des engagements de chacun et de la juste réalisation des plans. Il anime les réunions de chantiers dont il prépare et diffuse les comptes rendus à l’ensemble des parties concernées, tout en supervisant aussi le paiement des intervenants et l’accomplissement des prestations correspondantes dans les temps prévus. Les moments passés sur le chantier confortent aussi l’architecte dans ses choix, l’orientent vers de nouvelles techniques pour de nouveaux projets, le confrontent à la réalité du terrain. Il contrôle l’ensemble des travaux effectués jusqu’aux détails ultimes, et clôture alors avec le dossier des ouvrages réalisés en confirmant la conformité de l’ouvrage. Une fois l’ensemble des travaux validés par le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage, ils s’accordent ensemble de la réception finale du bâtiment, et la passation complète de la responsabilité du projet au maître d’ouvrage.


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Figure à gauche Projet de construction de la Halle de marché et de l’aménagement du centre-bourg de Caussade (82), projet de l’agence d’architecture AALGB + Kaplan Projets + Artelia + Cesma

A l’agence AALGB, j’ai été confrontée à la réalité du chantier et ce depuis mon premier jour, notamment avec le chantier de construction de la halle de la commune de Caussade, et de l’aménagement de son centre-bourg qui rencontrait beaucoup de problèmes de mise en œuvre. (figure à gauche) Ce projet dont l’agence est mandataire n’ai pas à ma charge, même si j’ai pu assister à beaucoup de réunions de chantier. J’ai participé aussi les premières semaines de mon arrivée à la partie administrative du projet (les PSE, les situations, les agréments des sous-traitants et les visas), ainsi qu’à quelques réunions avec les entreprises et les collaborateurs associés au projet (architecte+paysagiste). A mon arrivée à l’agence, le chantier est confronté à deux grands problèmes sur ses deux volets urbain et architectural. Premièrement, le volet urbain a été bloqué par un problème majeur lié à la non satisfaction des élus des échantillons proposés pour le revêtement des rues et du centre. Puis deuxièmement, le volet architectural a été freiné par un OPC défaillant qui ne coordonnait pas les tâches créant régulièrement des problèmes techniques dans la halle. Le volet architectural du projet a été freiné aussi par un bureau de contrôle qui bloquait la réalisation de la toiture en cuivre de la halle par l’entreprise artisanale, parce qu’il la considérait non assurée pour ce genre d’œuvre bien qu’elle ait des références. Pour le volet urbain, mon premier contact avec ce projet a été un déplacement à la commune de Terrasson (24) avec les élus de Caussade. L’agence leur a proposé de voir l’aménagement du centre-bourg de Terrasson qu’elle a réalisé quelques années auparavant pour montrer aux élus l’esprit de la calade proposée. (figure à la page suivante) Beaucoup de réunions de chantier suivant le déplacement à Terrasson ont continué à tourner autour du choix de la calade, malgré les nombreux échantillons réalisés sur le chantier par l’entreprise concernée. Un vrai décalage s’opérait à chaque réunion avec la maitrise d’ouvrage parce que les élus n’arrivaient pas à se projeter l’aménagement avec un bout d’échantillon. Les élus ont pris beaucoup temps avant d’être convaincus. C’est grâce au passage de l’ABF qui a approuvé le projet que le volet urbain du projet a été relancé.


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Par son devoir de conseil, le maître d’œuvre doit user de pédagogie et sensibiliser la maîtrise d’ouvrage à la durée et l’économie du chantier, aux questions liées au vieillissement des matériaux, à la nécessité de prendre du temps pour arrêter des choix, aux diverses normes et formalités administratives... Si cette sensibilisation est moins nécessaire lorsqu’il s’agit d’une maîtrise d’ouvrage "professionnelle", structurée pour le marché public, les petites communes sont souvent représentées par des élus "non sachant" qu’il faut accompagner tout au long du projet. Pour le cas du projet de Caussade, les élus de la petite commune étaient très dynamiques et réactif, mais n’avaient pas l’habitude de mener des projets d’une telle ampleur. Sur ce chantier, j’ai découvert aussi deux matériaux auxquels je n’étais pas initiée : l’acier et la pierre. En effet, j’ai été initiée à la mise en œuvre technique des structures métalliques grâce au chantier de Caussade. (figure à la page suivante) Et puis j’ai découvert aussi sur ce chantier la pierre. J’ai toujours eu un grand intérêt pour la matérialité, notamment avec mes expériences en terre au Maroc, et bientôt mes expériences en bambou en Indonésie à partir du mois d’Août. Mais la pierre étant un matériau oublié au Nord du Maroc au profit du béton, je considère qu’elle m’était culturellement étrangère. J’ai appris à reconnaître la nature des pierres, leurs noms, leur provenance, leur mise en œuvre. (figure à droite) J’ai commencé à m’intéresser aux carrières, et en discutant en chantier avec l’entreprise du revêtement de sol, le chef de l’entreprise nous avait proposé de visiter des carrières d’extraction. Le projet de construction de Caussade et de l’aménagement de son centre-bourg a été un projet si dense en huit mois de présence en chantier, que je me demande comment des architectes peuvent vouloir renoncer à une telle mission. Si les architectes aujourd’hui se voient progressivement trancher des missions de leur champs d’action, le chantier y compris, je me pose la question de savoir comment construire alors sans se rendre sur le lieu où l’Architecture prend forme ? Le chantier c’est la vraie formation continue.

Figure à droite Photo prise en Février 2019 du revêtement de sol des rues du chantier de l’aménagement du centre-bourg de Caussade (82), projet de l’agence d’architecture AALGB + Kaplan Projets


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Figure à droite Photo prise en Octobre 2018 du du montage de la charpente métallique du chantier de construction de la halle de marché de Caussade (82), projet de l’agence d’architecture AALGB + Kaplan Projets

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Figure à droite Photo prise en Janvier 2019 du schiste de la région de Rennes utilisé dans le chantier d’une des stations de métro de la ligne B de Rennes (35), projet de l’agence d’architecture AALGB + Architecte Fabien Pédelaborde


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[12] Adaptation d’une citation de Samuel Blumenfeld

[13] Source: https://lematin. ma/journal/201 3/Conseil-degouvernement_ Un-projet-decreation-de-sixnouvellesecolesnationales-darchitecture/18 3763.html

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Futures constructions

Note n°12 : Le recul permet d’apprécier mieux des choses et de leur redonner la place qu'ils méritent. [12] J’ai essayé tout au long de ce mémoire, d’esquisser mon parcours et ma construction en tant qu’architecte à ce jour, parce qu’un projet professionnel se définit à partir de motivations, de vécus, de valeurs et d’objectifs. J’ai pu lors de cette mise en situation professionnelle, questionner et comprendre l’univers de la maîtrise d’œuvre, mais également approfondir mes connaissances dans les domaines des responsabilités personnelles du maître d’œuvre, de l’économie du projet et des réglementations. Mes perspectives professionnelles aujourd’hui me conduisent à envisager dans la continuité de mon parcours et mon profil, de continuer à court terme l’exercice de la maitrise d'œuvre en tant qu'architecte collaborateur pour trois années encore en France, et de me projeter en exercice en France et au Maroc et ce, pour beaucoup de raisons. Le marché au Maroc en comparaison avec le marché en France Mes expériences de travail en agences à Rabat et à Bordeaux m’ont permis de me familiariser avec la pratique professionnelle en France et au Maroc, et de pouvoir avec du recul comparer les deux marchés avec ce qu’ils peuvent offrir en avantages et en désavantages. En France, si à la différence de leurs aînés, les jeunes architectes conjuguent leurs forces et travaillent souvent en équipe, signent des réalisations à taille humaine, je trouve qu’ils restent souvent confrontés à la rareté des commandes et confrontés aux promoteurs ou maîtres d’ouvrage misant sur la rentabilité des espaces. Au Maroc, le marché est tout autre. Avec la frénésie des pays en développement en conquête du monde pour émerger sur la scène internationale, le Maroc assiste aujourd’hui à la construction effrénée de ses territoires en raison des forces de globalisation auxquels il est exposé, et ce, depuis les années 2000. La pays entier est un chantier à ciel ouvert.

La situation du marché au Maroc est renforcée davantage par le nombre des architectes opérant sur le marché. 3000 architectes et quelques pour une population de 35 million. Le Maroc compte à peine un architecte pour 16.000 habitants, [13] en comparaison avec la France qui a un ratio d’un architecte pour 2187 habitants. (figure page suivante) Il y a 7 fois plus d’architectes en France par habitants qu’au Maroc. Ainsi, avec une commande disponible et un nombre très réduit d’architectes sur le marché, il y a une tendance au Maroc à s’installer rapidement à son propre compte, l’accès des jeunes architectes à la commande étant beaucoup plus aisée en comparaison à la France. En général, trois ans suffisent pour donner aux architectes salariés la confiance de lancer leur propre projet et se lancer dans l’exercice individuel. La majorité commence dans un premier temps par travailler une fois diplômé dans des agences. Ensuite, parallèlement au salariat, ils essaient de travailler sur des petits projets pour espérer ouvrir, dans les prochaines années une agence d’architecture et exercer en nom propre. Lors de mon passage aux agences à Rabat, j’ai pu notamment discuter avec certains architectes français y travaillant. Ils sont nombreux après la crise qui a touché le bâtiment en France ces dernières années, à avoir choisi de s’installer à Rabat, à Casablanca et à Marrakech pour travailler. Je me rappelle d’une conversation avec une des architectes françaises de l’agence. A la question sur la différence entre le marché français et le marché marocain, elle m’a répondu avec son expérience de chef de projet dans les deux pays que la principale différence réside dans l’esprit de s’associer, plus commune en France qu’au Maroc. Les architectes ne pensent pas nécessairement à s’associer au Maroc et il reste toujours une idée de prestige dans la société autour de la personnalité de l’architecte. De plus, l’idée de monter une agence avec des associés ne s’est pas généralisée systématiquement en raison du marché qui n’est


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Figure à droite Graphique classant les pays par nombre d’architectes par habitant. La France : un architecte pour 2187 d’habitants – source : https://www.arch daily.com/501477/ does-italy-haveway-too-manyarchitects-theratio-of-architectsto-inhabitantsaround-theworld/535fd1cac0 7a800ba900000adoes-italy-haveway-too-manyarchitects-theratio-of-architectsto-inhabitantsaround-the-worldimage

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pas en crise. Les architectes au Maroc ne se sont pas sentis obligés à ce jour de se grouper et de se restructurer pour pallier à une crise. Certains jeunes architectes commencent à s’associer toutefois, mais la majorité continue d’exercer individuellement, avec l’aide en plus d’architectes, de dessinateurs, graphistes, maquettistes, modélisateurs 3D, et de techniciens informaticiens permanents dans les agences. La particularité du marché accessible a conduit le modèle salarial en agences d’architecture, à être considéré par beaucoup au Maroc comme une phase transitoire post-diplôme avant de se lancer au bout de trois ou cinq ans à son compte. Evoluer en tant que salariée dans une agence type de l’axe Rabat-Casablanca concentrant la majorité des agences du pays, devient moins intéressant dans mon cas en comparaison aux agences en France : l’évolution rapide des carrières professionnelles exerçant à titre individuel au Maroc a instauré dans l’esprit de beaucoup de chefs d’agence des modèles de gestion et des choix managériaux misant sur le court terme, quitte à avoir une rotation importante de salariés. Ainsi, certains chefs d’agence ne voient pas l’intérêt d’investir dans des jeunes architectes s’ils ont le sentiment qu’ils vont se lancer bientôt. Si je devais résumer les particularités d’exercice au Maroc et en France, cela serait comme suit : si l’exercice de la profession au Maroc a l’avantage de donner aux architectes beaucoup d’opportunités en termes de commandes, l’exercice en France a l’avantage du cadre de la profession mieux structuré et protégé, qui permet d’évoluer dans un milieu d’agence plus collaboratif et plus participatif. De plus, le nombre d’agences nettement élevé en France donne plus de choix que le Maroc pour « trouver une structure avec une culture de travail appropriée à soi ». De ce fait, créer l’alternative en exerçant en nom propre devient une évidence au Maroc.


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Note n°13 : Le régionalisme critique c'est observer et étudier les autres cultures pour mieux comprendre la sienne. [14] [14] Conversation avec l’architecte Jean-Philippe Rouzaud

Création du lien Nord-Sud

Concrètement, dans un premier temps

Je pense que la proximité du Maroc et de la France, notamment géographique, avec un vol d’une heure à deux heures qui suffit pour être de l’autre côté de la méditerranée, peut favoriser réellement l’échange en travail. Combiner les avantages d’un exercice structuré en France et d’une disponibilité de commandes importantes au Maroc peut être une voie à explorer, dès lors qu’on porte réellement à concrétiser un projet, dans mon cas, la création de ponts culturels Nord-Sud en profession d’architecture, avec ma particularité culturelle que je considère une force.

Pour revenir sur mon plan d’installation, comme j’ai cité auparavant, je compte exercer en tant qu’architecte collaboratrice pour trois ans encore, parce que je me fixe une exigence telle que pour atteindre mes aspirations et mon projet, il faudrait que je puisse évoluer encore en agence pour consolider mon réseau professionnel et préparer en parallèle la transition à mon installation en prenant plus de responsabilités.

J’ai réellement découvert la France et son système de fonctionnement depuis que je suis venue en 2015. Puis paradoxalement, le fait d’y évoluer et de comprendre sa structure, me renvoyait toujours au Maroc que je commençais à regarder différemment grâce au recul que j’avais depuis la France. Je réalise qu’il s’agit d’une chance pour un architecte d'avoir une aisance à prendre du recul, une hauteur par rapport à des lieux et des contextes. Mes allers-retours m’ont fait le plus grand bien et continuent de le faire. Les explorations géographiques alimentent et enrichissent notre réflexion d’architecte. Je porte un multiculturalisme et une pratique méditerranéenne du Sud en architecture que j’assume, parce que cela m’a beaucoup apporté et je souhaite aujourd’hui partager tout cela avec d’autres personnes. Comprendre sa pratique en étudiant la pratique des autres, se poser des questions en commun et mettre en place un réseau d’entraide, travailler des deux côtés des rives de la méditerranée pour créer des liens, utiliser les particularités culturelles de chacun comme tremplin pour créer un entre-deux, où tout le monde évoluera. Continuer juste l’échange qu’il y a toujours eu entre les pays qui se sont développées le long des rivages de la méditerranée, du Nord, au Sud. Du Sud au Nord. Devenir un pont.

En effet, en plus de m’aider à approfondir mes connaissances sur certaines phases et échelles de projet, ces années me permettront de tisser davantage mon réseau professionnel pour être au courant des opportunités de carrière, pour avoir accès à une plus grande source d'information, pour me former par l'échange d'expériences et pour gagner de la visibilité. La construction du réseau professionnel peut démarrer à partir du réseau personnel déjà établi. Les gens très proches et les connaissances forment une première base intéressante dans laquelle il est possible de puiser des premiers contacts professionnels. Dans ce sens, j’envisage dans un court terme aussi de revenir un an au Maroc pour construire des réseaux et un partenariat avec des connaissances que j’ai toujours à Rabat. Je pense notamment aux premières propositions de projets que j’ai eu à la sortie du diplôme, dont le montage du prototype de logement social en terre avec la fondation allemande Henrich Boll Stiftung à Rabat avec laquelle je suis toujours en contact. Le monde de la commande au Maroc aujourd'hui est toujours accessible à des architectes de mon âge si l’on sait mettre en avant nos compétences et notre vision. Ainsi, j’aimerai faire la prospection et faire valoir mes idées auprès des maitres d’ouvrage qui valorisent en plus les parcours de marocains formés en Europe. L’idée sera de créer des collaborations, et d’être dans un aller-retour qui profite à tout le monde, et qui crée de la richesse


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Note n°14 : Que de fois il arrive qu'en croyant expérimenter l’altérité nous expérimentons en réalité sur nous-mêmes. [16] [15] Source : newsouth.fr/infos/ association.php

Richesse architecturale, professionnelle mais aussi intellectuelle. De plus, je serai très heureuse de pouvoir partager ce monde avec des gens en France intéressés de travailler sur d’autres territoires et avec d’autres pratiques et problématiques, et qui voudraient se joindre à l’aventure et l’enrichir. Il y a un moyen de créer quelque chose entre les deux rives, et je souhaite évoluer dans cet entre-deux. Pour ce qui est du montage du réseau professionnel en France, je souhaite adhérer à l’association d’architecture « New South » qui est une plateforme de recherche, créée en 2015 par un groupe d'architectes et d'urbanistes, [15] dont l'objectif est de remettre en question la transformation du Sud dans le monde. Cette structure permet, à travers des événements tels que des conférences, ateliers, publications ou expositions, de collecter et de diffuser des œuvres architecturales, urbaines et culturelles, aussi bien théoriques que pratiques, visant à remettre en question le rôle de l'architecte dans un monde globalisé. Entre Nord et Sud, entre ici et là-bas, la plate-forme agit pour créer des ponts entre les cultures, des espaces de création et de partage. Rejoindre une plateforme qui rencontre mes aspirations professionnelles, constitue une piste pour accéder à de la visibilité et pour rencontrer en France des architectes et des professionnels qui sont aussi dans cette démarche de création de passerelles Nord-Sud. C’est un moyen de retrouver en France les professionnels déjà réunis autour de cette cause commune. Rejoindre la plateforme est aussi important à mes yeux pour continuer à cultiver ma pensée architecturale et associer, pratique essai et théorie, les projets théoriques et les projets construits d’architecture offrant tous les deux des pistes pour enquêter sur les questions d’architecture. Dans ce sens, le travail avec cette association me permettra aussi d’alimenter mon travail professionnel, en plus de m’ouvrir à l’opportunité de diffuser, médiatiser et partager avec la population notre cause, grâce aux nombreux évènements de l’association auxquels pratique

[16] Adaptation d’une citation d’Oscar Wilde

j’espère prendre part. A plus long terme, j’espère dans ma pratique future, pouvoir opérer simultanément dans les mondes théoriques et pratiques de l’architecture, et pouvoir maintenir à long terme un ratio de 2/3 pour les projets construits et 1/3 pour les projets de recherche. Concrètement, dans un second temps J’espère que mon installation se fera progressivement, au fur et à mesure que mon réseau sera élargi pour avoir des relances sur des projets auxquels je pourrai prendre part. Dans un premier temps j’espère effectuer la transition à un salariat à mi-temps puis, une installation personnelle en parallèle la première année puis en temps complet l'année suivante. Pour la question de l’exercice individuellement ou avec des associés, j’espère pouvoir d’abord m’installer seule, mon projet professionnel étant très personnel, même si je reste ouverte à l’idée à de m’associer et de partager mes aspirations avec d’autres professionnels. Aujourd’hui, à l’écriture de ce mémoire, je reste attachée en priorité à l’opportunité d’une bonne commande qui peut m’interpeller, l’exercice individuel n’interdisant pas de travailler avec d’autres professionnels autour un projet commun. Je suis aussi intéressée par toutes les phases d’un projet, du premier contact avec le client à la réalisation de celui-ci passant par le chantier. Je tiens beaucoup au sens du détail et à la maitrise du projet jusqu’au bout. Ainsi, j’espère apprendre les prochaines années davantage en matière de délégation, et j’espère continuer à développer mon aptitude d’adaptation notamment en termes d’adaptation de mode exercice, s’il s’avère qu’il y a besoin de s’associer, pour le bien du projet. Le projet prévaut aux individualités. Pour la question du type des commandes qui m’intéresse, elle est directement liée à ma conviction que la réflexion sur l’architecture est indissociable de la réflexion sur la ville.


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J’aime travailler sur des commandes de projets d’architecture situés qui intègrent des dimensions urbaines et paysagères. J’ai tenu à présenter dans la deuxième partie du mémoire délibérément en détail le projet de construction de la halle et d’aménagement du centre-bourg de Caussade, parce que je considère ce projet « un morceau de ville » avec les trois maitrises architecturale, urbaine et paysagiste en jeu. C’est le genre de commandes auxquelles j’aimerai avoir accès. Concrètement, il s’agit de projets de types équipements structurants avec une partie d’aménagement urbain et paysager. Pour cette dimension de projets, je pense réellement qu’il y a un marché au Maroc qui mérite d’être exploré, parce que l’infrastructure du pays même dans les grandes villes est toujours en construction. La possibilité d’accéder progressivement à des commandes au Maroc peut être un levier qui pourra peser ultérieurement dans mon carnet de références pour décrocher progressivement des commandes en France, et peut-être aussi ailleurs au monde. Pour la question du type de marchés, la dimension des projets et des commandes d’intérêts publics vers laquelle je souhaite me diriger m’amène naturellement vers les marchés publics. Aujourd’hui, j’ai davantage de visibilité sur la pratique de maitrise d’œuvre du prisme des marchés publics que du prisme des commandes privées en raison de mes expériences. De plus, je partage avec AALGB aussi la préférence d’exercer dans des cadres légiférés par la loi MOP, et de travailler avec des maitres d’ouvrages responsables du bien commun, donc détachés personnellement de l’œuvre à réaliser. Toutefois, je réalise qu’il y a des limites au marché public notamment en termes de fréquence de commandes qui peut varier en fonction des mois de l’année (période électorale etc). Je réalise aussi que pour le bien d’une gestion équilibrée d’une agence et pour une rentrée d'argent équilibrée et permanente permanente

Figure ci-dessous Photo personnelle prise par Samia Bensaber @laparraine, à Ait Ben Haddou, région Ouarzazate, Maroc – Octobre 2017

il faudrait se diversifier en marchés entre privé et public, quand la cadence publique baisse à des moments de l’année. Mais j’aimerai surtout pouvoir essayer les marchés privés, pour découvrir une échelle de projet et une relation maitre d’œuvre maitre d’ouvrage que je n’ai pas pu expérimenter professionnellement, notamment avec des projets d’habitat pour particuliers. Dans ce sens, je reste ouverte à l’idée d’expérimenter dans le marché privé pour avoir des expériences, même si je tends aujourd’hui davantage vers le marché public.


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Note n°15 : Etre architecte est une condition avant d’être une profession. [17]

[17] Adaptation de la citation de l’écrivain Stephan Zweig « être un poète est une condition, et non une profession »

Ainsi, pour conclure A long terme, j’espère pouvoir évoluer dans un cadre professionnel m’offrant la possibilité de partager mon projet de création de ponts en pratique d’architecture entre le Maroc et la France, avec des personnes souhaitant se construire en s’ouvrant sur d’autres pratiques et sur d’autres territoires. En travaillant sur des projets au Maroc et en France, j’aimerai pouvoir partager la réflexion sur des problématiques notamment régionales avec d’autres professionnels, et travailler dans un cadre plus structuré, avec une équipe pluridisciplinaire et pluriculturelle ouverte à l’expérimentation. J’espère grâce aux commandes au Maroc dans un premier temps avoir progressivement des références qui me permettront d’avoir aussi accès à la commande en France et ailleurs. Que mon exercice soit en individuel ou en associés, je pense que nous ne sommes jamais réellement seuls face aux projets. Nous sommes constamment entourés de personnes qui nourrissent notre pratique et vis-versa. J’aimerai commencer par l’exercice individuel en faisant la transition du salariat à temps plein, au salariat à mi-temps en France. Puis me laisser la possibilité de m’associer si mes rencontres futures consolident davantage le choix d’un travail en équipe pour réaliser au mieux les projets que je souhaite entreprendre. A court terme, j’espère aujourd’hui orienter mes prochaines recherches vers des structures qui opérèrent sur différents territoires et dans des entre-deux, pour comprendre les méthodes déployées par ces agences en interne pour créer et gérer ces projets à distance tout en maintenant une qualité de conception. J’espère que le statut d’architecte DE HMONP me permettra de prendre plus de responsabilités en même temps et de mener des projets personnels en parallèle, avant d’assurer la transition complète et exercer la Maitrise d’Œuvre en Nom Propre. Dans tous les cas, j’espère évoluer au sein de cadres professionnels qui me permettront de partager des valeurs et des

professionnels qui me permettent de partager des valeurs et des intérêts communs. Ces intérêts communs sont ceux que j'ai développés tout au long de ce mémoire, notamment dans les différents aspects de l’architecture qui m'intéressent comme : •

La notion de la matérialité et de son travail lorsqu'elle questionne les compétences de sa mise en œuvre et l'évolution des pratiques constructives ;

La notion du contexte, du territoire, et du régionalisme critique, avec la sensibilité du lieu et de ses usagers, la bonne compréhension des éléments le structurant pour y intervenir contre une architecture autiste hors-sol ;

La notion de l’expérimentation avec des disciplines autre que l’architecture pour incorporer leur matière dans un projet commun ;

La notion de sens, de sa recherche et sa quête par le questionnement et l’expérimentation, et par le positionnement à chaque projet par rapport à des problématiques pour la création de pensée.

Entre les lignes de ce mémoire, j’ai essayé de présenter mon parcours, de mettre en exergue les expériences qui m’ont permis de me forger des convictions guidant à la fois ma démarche personnelle et professionnelle. Même si ces convictions, continueront à se renforcer, je pense que ce moment est très important aujourd’hui parce qu’une grande partie de notre système de valeurs en tant qu'architecte est déjà construite, et que l’écriture de ce mémoire nous permet de nous en rendre compte pour l’internaliser définitivement. Grâce à cette année de mise en situation professionnelle, j’ai pu approfondir et actualiser mes connaissances dans les domaines des responsabilités personnelles du maître d’œuvre, de l’économie du projet et des réglementations. J’ai pu aussi grâce gggggggg


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aux débats réguliers en agence avec Laurent concernant la pratique de l’architecte, acquérir le recul nécessaire pour être pleinement consciente de la lourde responsabilité que nous avons vis-à-vis de la société en tant qu’architectes. L’impact de nos projets étant durable et influant à long terme sur les lieux et sur ceux qui les côtoient, agir en pleine conscience de cette responsabilité morale devient ainsi primordial. Sur un autre registre, la mise en situation à l’agence AALGB m’a permis de développer autour de mes projets, une méthodologie de conduite des études, le relationnel avec les maîtrises d’ouvrage et les équipes collaboratrices, ainsi que la gestion du chantier. Elle m’a permis aussi de construire autour de mes projets des mots et des temporalités comme outils pour atteindre mes objectifs à l’agence. L’écriture de ce mémoire me permets aujourd’hui de vous restituer un projet que j’ai nourri en moi depuis longtemps, et qui se construit actuellement à la fois en France et au Maroc grâce à un souhait honnête de créer un entre-deux d’exercice entre les deux rives. De ce fait, il est difficile de terminer l’écriture d’un exercice rétrospectif, introspectif et prospectif, qui s’apparente davantage à un commencement et à une ouverture future sur une pratique possible de maîtrise d’œuvre qu’à une fin de chapitre. Aujourd’hui, je sors avec les apprentissages de cette année plus forte et plus déterminée pour assumer pleinement les responsabilités et les enjeux liés à notre profession. J’espère garder la curiosité qui m’anime à cette phase de ma vie, pour continuer de la cultiver vis-à-vis du monde, pour le servir un peu mieux à chaque fois. Pour le reste, je me permets de laisser mes prochaines expériences dans le grand monde d’architecture me surprendre. Demain est aventure. Note à moi-même.

Figure ci-dessous Collage personnel réalisé pour un projet à Hyderabad, en Inde – 2016.


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Bilbiographie

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Marcus Aurelius « Pensées pour moi-même ». Flammarion, 1999

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André Ravéreau « Le M'Zab, une leçon d'architecture » Actes Sud, 2003

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Hassan Fathi « Construire avec le peuple » Actes Sud ,1999

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Kenneth Frampton « Towards a Critical Regionalism: Six Points for an Architecture of Resistance », in “The Anti-Aesthetic. Essays on Postmodern Culture”, Bay Press, Port Townsen, 1983

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Jun'ichirō Tanizaki « Éloge de l'ombre » Editions Verdier, 2011

-

Frank Lloyd Wright « Testament » Parenthèses, 2003

-

Tarik Oualalou, Linna Choi « Territoires de désobéissance » Actar Publishers 2018

-

Peter Zumthor « Penser l’architecture » Birkhäuser, 2010

-

Aldo Rossi « Autobiographie scientifique », Parenthèses, 1998

-

Robert Venturi « De l'ambiguïté en architecture » Dunod, 1999

Annexes



Agence d’Architecture AALGB Laurent GOUYOU-BEAUCHAMPS Architecte DPLG

36, rue Baudrimont 33100 BORDEAUX Tram : A-Thiers-Benauge

Tél : 05 56 40 16 17 E-mail : agence.archi-lgb@aalgb.fr Bordeaux, le : 5 mai 2019 N.Réf : ENSAPB-HMO'DE-18'19S'BELRHAITIFiche'Apprec'Tuteur-19'05'05.docx

V.Réf : ENSAPB - HMONP-2018'2019 Aff : Habilitation à la Maîtrsie d'Œuvre en son Nom Propre (HMONP) : Sara BELRHAITI

Organisme :

École Nationale Supérieure d'Architecture & de Paysage de Bordeaux Architecte DE en HMO :

Sara BELRHAITI

Obj : Fiche d'Appréciation Tuteur. À la suite de la demande de Sara pour faire sa HMO au sein de mon agence, je l’ai reçue le 15 mai 2018 pour un entretien que je n’oublierai jamais ! J’ai tout de suite été conquis par la vitalité de Sara, sa curiosité, son ouverture d’esprit et son intelligence ! Ce jour là, nous avons plutôt parlé du Maroc et de nombreux voyages qu’elle et moi avons fait, ce qui nous a permis d’évoquer ce qui motive Sara depuis de nombreuses années dans le domaine de l’architecture et ce qui m’a convaincu que prendre Sara dans mon agence pour sa HMO était bien sûr intéressant pour elle, mais aussi une chance pour moi d’être accompagné pendant quelques mois par une personnalité aussi riche que Sara ! Sara a donc réalisé sa HMO entre le 17 Septembre 2018 et le 3 Mai 2019 dans mon agence. En tant que Tuteur, mon appréciation porte sur les 2 points suivants :

1. Implication de l'architecte DE – HMO dans le travail de l'agence : Sara s'est investie dès le début dans tous les dossiers, avec l’enthousiasme et la ténacité dont elle sait faire preuve, en partageant le travail avec Jany selon la répartition dont nous convenions ensemble tous les trois chaque semaine. Les différents projets à sa charge lui ont permis d’acquérir et de maîtriser diverses compétences et modes de fonctionnement : la conception d’espace publics en milieu urbain, le travail d’équipe avec les bureaux d’études VDR et les paysagistes, la participation aux réunions de présentation à la maîtrise d’ouvrage et aux différents services de Bordeaux-Métropole, la compréhension de la gestion de l’eau et du nivellement urbain,… Elle a participé, sur plusieurs projets et dossiers, aux différentes phases d'une opération de maîtrise d'œuvre. Elle a participé au montage de plusieurs dossiers de candidature. Par ailleurs, Sara est restée très curieuse de comprendre et d'apprendre le fonctionnement d'une agence d'architecture et la pratique du métier d'architecte. L'aspect administratif, comptable et organisationnel de l'agence ne l'a pas rebutée, bien au contraire. Elle aussi a participé à l’encadrement d’une étudiante en stage à l’agence, faisant preuve d’une grande capacité pédagogique, en lui expliquant le métier d’architecte et le fonctionnement de l’Agence. 2. Aptitude de l'architecte à monter et gérer sa propre structure : Lors de nos nombreux échanges, Sara a évoqué ses projets professionnels à plus ou moins long terme. Si elle envisage de monter un jour sa structure, elle veut d’abord consolider son expérience en tant qu'architecte maître d'œuvre, en France et au Maroc. Elle souhaite se nourrir et s’enrichir toujours plus des cultures et des sensibilités des pays situés de part et d’autre de la Méditerranée, où elle espère cultiver un regard neuf sur la pratique architecturale et urbaine. Par sa curiosité toujours en éveil, son “intelligence du cœur”, sa force de caractère, et avec sa capacité d'écoute et d'attention aux autres, Sara a aujourd’hui toutes les qualités et l'essentiel des connaissances nécessaires pour envisager de se lancer dans sa propre aventure. Je souhaite de tout cœur que l'Habilitation à la Maîtrise d'œuvre en son Nom Propre soit accordée à Sara, car elle le mérite grandement. Et je souhaite à Sara une belle réussite pour son avenir professionnel qu’elle saura, j’en suis certain, Agence d’Architecture construire avec discernement et passion ! Laurent GOUYOU-BEAUCHAMPS

Architecte DPLG Laurent GOUYOU-BEAUCHAMPS,

36, rue Baudrimont 33100 BORDEAUX Tram : A-Thiers-Benauge L.GOUYOU-BEAUCHAMPS . ENSAPB-HMO'DE-18'19-S'BELRHAITI-Fiche'Apprec'Tuteur-19'05'05.docx . 05.05.19 Tél : 05 56 40 16 17 E-mail :

agence.archi-lgb@orange.fr

.

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FICHE BILAN DIRECTEUR D’ETUDE Jean-Philippe ROUZAUD architecte Enseignant à l’école supérieure d ‘architecture et de paysage de Bordeaux.

Sara a suivi sa formation avec assiduité et implication comme tout ce qu’elle entreprend semble-t’il. Douée dans de nombreux domaines scientifiques et artistiques, elle excelle également dans l’écriture, les arts graphiques et la photo. J’ai découvert que SARA utilise une méthode bien particulière et bien à elle pour embrasser tous ces champs, les maîtriser et les mettre au service de l’architecture. A travers nos échanges, elle m’a expliqué des systèmes rationnels d’apprentissages, de comptages, de classements, de prises de notes qui font qu’elle apprend non pas de façon linéaire mais selon un système cyclique de révisions et de progressions dont elle peut vous expliquer les méthodes empruntées à l’enseignement des lettres supérieures et des langues. Est-ce que cette forme de cartésianisme n’est finalement pas la solution qu’a trouvée Sara pour cadrer ses envies, cadrer ses potentiels artistiques et les rationnaliser et leur donner une signification, car douée de toutes ces qualités, elle a envie de tout apprendre et d’explorer tous les champs qui peuvent la nourrir intellectuellement. L’ensemble fait un tout; elle prend autant de plaisir à mettre en œuvre ces systèmes que de maitriser le contenu. Je pense que le projet professionnel de Sara est identique à sa méthode de travail. Elle construit actuellement son projet à la fois en France et au Maroc et tels des entrelacs, elle tisse un système dont elle resserrera les mailles en temps venu. Il semble que je partage avec Sara une même difficulté à savoir déléguer et une même envie de tout maitriser depuis le premier contact d’un client jusqu’à la réalisation du projet . Ces temps d’échanges furent l’occasion d’aborder ces notions de l’exercice de la profession et de lui indiquer que l’expérience apprend qu’il faut s’adapter et qu’il est plus facile de s’unir pour réussir et que le projet prévaut aux individualités. L’ambition d’exercice sur 2 pays, son implication totale et sa méthode de travail font que son projet professionnel est trop personnel pour qu’il se construise dans un premier temps à plusieurs. Elle l’envisage actuellement seule et sait le temps nécessaire et plus long que cela peut prendre, mais tant qu’il y a de quoi nourrir le cerveau, le temps ne compte pas semble-t’il. Pour autant le projet professionnel de Sara ne débute pas avec cette habilitation à la maitrise d’œuvre. Il est entamé depuis de nombreuses années et elle le construit et le cultive à travers tous ces choix. Elle a quitté les études de médecine pour aller en architecture, elle a quitté le Maroc pour poursuivre les études d’architecture en cycle master en France, elle a retraversé la méditerranée pour maintenir un lien à travers son sujet de PFE sur la construction en terre et elle a fait des choix de salariat dans des agences dont la production témoigne d’une exigence permanente, exigence qu’elle s’impose. Cette année de formation est une ponctuation dans sa construction professionnelle en cours Evidemment travailleuse, curieuse et avec le sens des responsabilités, elle dispose des qualités et surtout de la détermination nécessaire pour exercer et promouvoir la profession. Lorsqu’on échange avec elle, plus qu’une détermination on ressent une certitude. C’est une certitude mêlée de doutes et de sympathie, celle qui est indispensable à ceux qui veulent aller vers la maitrise d’œuvre tout en ayant le recul et le sens des réalités nécessaires. Je lui conseille personnellement de continuer à écrire ou raconter l’architecture, soit par la théorie soit par la médiation dans la maitrise d’œuvre pour qu’elle exploite ses capacités peu ordinaires qui enrichiront ses projets d’architecture. Je profite de cette fiche pour lui communiquer tous mes vœux de réussite. Visa du directeur d’étude


Note de synthèse finale de l’ADE

Dans le cadre de ma formation HMONP à l’ENSAPBx, mon contrat de travail avec l’agence d’architecture GouyouBeauchamps à Bordeaux a commencé le 17 Septembre 2018. Mon arrivée a coïncidé avec le lancement de beaucoup de projets Bordeaux Métropole (BoM) passés à ma charge. L’agence a tenu jusqu’à mon départ, un marché à bons de commandes avec Bordeaux Métropole pendant quatre ans. Ainsi, durant mes huit mois de mise en situation, j’ai été en charge que des derniers projets de Bordeaux Métropole : des projets d’aménagements urbains et d’infrastructure. J’ai eu à gérer ces projets avec notre équipe composée en plus de notre agence pour la compétence architecture et urbanisme, du bureau VRD et de l’atelier paysage associés. Les projets auxquels j’ai participé : 

AVP DEFINITIF - Ligne 24/ Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de quais de bus à Bordeaux - 1685 m2 / 202.807 € HT

« Le projet de la Ligne 24 » avec Bordeaux métropole, est un projet d’aménagement de quais de bus de la ligne 24 au niveau de la rue Mouneyra, cours de la Libération et de la place République à Bordeaux. A mon arrivée à l’agence, j’ai été chargée du projet. Celui-ci était en phase AVP provisoire et il fallait que je prépare l’AVP définitif. Tâches : Actualisation des pièces graphiques de l’AVP provisoire, relation MOA et BET VRD, réunions MOA 

AVP PROVISOIRE + AVP DEFINITIF - Quai Wilson Bègles/Bordeaux Métropole - projet d’aménagement d’une piste cyclable à Bègles - 4 750 m2 / 308.660 € HT

« Le projet du Quai Wilson » avec Bordeaux Métropole, est un projet d’aménagement d’une piste cyclable tout le long du quai du « président Wilson » à Bègles. Ce projet a été lancé à mon arrivée et j’en suis devenue chargée. Une EP a déjà été conduite. Je me suis chargée durant toute ma mise en situation à l’agence AALGB de l’AVP provisoire et de l’AVP définitif de ce projet. Tâches : Visite du site, dessin des pièces graphiques pour les phases AVP provisoire et AVP définitif, relation MOA et BET VRD, réunions MOA, carnets de l’AVP provisoire et de l’AVP définitif, compilation des travaux de l’équipe et diffusion. 

ETUDES PRELIMAIRES + AVP DEFINITIF - Jacques Rivière/ Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de la rue Jacques Rivière à Bordeaux - 2 600 m2 / 221.877 € HT

Le projet de « Rivière » est un projet Bordeaux Métropole d’aménagement de la rue Jacques Rivière à Bastide rive droite. L’agence a été missionnée sur ce projet pour l’EP et l’AVP, et j’ai été chargée dès mon premier jour à l’agence de ce dossier. A la remise de l’EP, la maitrise d’ouvrage avait jugé que notre EP était poussée, on nous a demandé de passer directement à la phase d’AVP définitif. Tâches : Visite du site et relevé, dessin des pièces graphiques pour les phases EP et AVP définitif, relation MOA et BET VRD, réunions MOA, carnets de l’EP et de l’AVP définitif, compilation des travaux de l’équipe et diffusion 

AVP DEFINITIF – Sainte Germaine/Bordeaux Métropole – projet d’aménagement du pôle d’échange multimodal St Germaine au Bouscat - 5 215 m2 / 666 670.00 € HT

Le projet de « Sainte Germaine » est un projet d’aménagement de l’avenue Clémenceau et de la rue Galliéni au Bouscat, prévu dans le cadre du projet de pôle d’échange multimodal St Germaine. J’ai été en charge du projet pour apporter des modifications à l’AVP définitif avant la fin du marché à bons de commandes tenu avec Bordeaux Métropole. Tâches : Actualisation des pièces graphiques de l’AVP définitif, relation MOA et BET VRD, réunions MOA.


DET - Emié/Bordeaux Métropole - projet d’aménagement de la rue Louis Emié à Bordeaux - 860 m2 / 155.190 € HT

Le projet d’aménagement de la rue Louis Emié à Bordeaux est un projet sur lequel l’agence est missionnée par Bordeaux Métropole depuis l’AVP provisoire. Après les phases d’études, le lancement de la phase DET avait pris du retard. L’agence m’a confié la phase DET dès le relancement du projet. Tâches : Dessin de pièces graphiques pour les entreprises, comptes rendus de réunion de chantier, relation MOA BET VRD et entreprises 

Consultations – MAPA aménagement centre bourg commune Mansle + MAPA aménagement centre bourg Casteljaloux + Concours Andernos-les-bains Halle couverte + Appel d’offres projet Halle d’un lycée à Toulouse + MAPA aménagement d’un boulevard à La Teste-de-Buch – à plus d’1 million € HT

Avec la fin du marché à bons de commandes, l’agence s’est retrouvée subitement en Avril avec une partie importante de ses commandes, terminées. Ainsi, il fallait renouveler les consultations pour pouvoir reprendre à partir de Septembre 2019 avec de nouveaux projets. A la fin de ma mise en situation à l’agence, je me suis attelée à chercher et à répondre à des consultations. Tâches : Rédaction des pièces administratives (Lettre d’intention à concourir, DC1, DC2…), mise en forme des dossiers, et montage des équipes avec les futurs cotraitants. 

DET - Halle et centre ancien de Caussade /Commune de Caussade - projet de construction d’une halle de marché d’aménagement urbain du centre ancien

« Le projet de Caussade » est un projet de construction d’une halle de marché et d’aménagement de l’ancien centre de la commune de Caussade (82) dont l’agence est mandataire. Le projet est en phase DET à mon arrivée. L’agence ne m’a pas chargé du projet même si j’ai pu assister à beaucoup de réunions de chantier très formatrices pour moi. Ce projet comprend deux volets : un volet architectural de la construction de la halle, et un volet urbain de l’aménagement de la place centrale de la Halle et des rues adjacentes. Assister aux réunions de chantier de ce projet a été très important pour moi dans la mesure où je n’ai été en charge de projets d’architecture durant mes mois de mise en situation. Tâches : Visite de chantier, pièces administratives.

Le titulaire du diplôme d’Etat Le

Le tuteur Le

Signature

Signature


Sara Belrhaiti

Titulaire DE Tuteur

: :

Jean-Philippe Rouzaud

8 mois

:

Septembre à Avril

Participation aux tâches de conception de l’agence

-

Méthodologie de conduite des études et du projet

-

Recherche et utilisation de la documentation technique

-

Participation à l’esquisse de projet

-

Participation à l’avant-projet sommaire

-

Participation à l’avant-projet définitif

-

Participation au projet

2.

La gestion des entreprises d’architecture

-

Explication du statut de la structure d’accueil

-

1

3

BILAN GLOBAL (par compétence)

3

Explication du fonctionnement de la structure

1 2

5 1

20 1 2 5 7 -

1

2

1

1

2 7

3.

Cadre contractuel

-

Explication du rôle de chacun des membres d’une équipe de la maîtrise d’œuvre – rôle du mandataire

4.

Les relations avec les partenaires

-

Compte-rendu des réunions d’études et de synthèse de l’équipe de maîtrise d’œuvre

1

-

Explication des relations personnelles aux BET dans le cadre du projet

2

5.

Compte-rendu des techniques de suivi et d’encadrement du chantier au sein de l’agence

-

Suivi de chantier

-

Compte-rendu des réunions de chantier

-

Suivi des travaux par lot et situations de décomptes mensuels

-

Description des OPR

-

Compte-rendu de lecture des DOE

B

L’économie du projet

6.

La détermination de l’enveloppe budgétaire prévue

1

1 1 5

3

3

2 7

3

5

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3

1

1

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3

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1

7 3 2 -

2

-

Explicitation des contraintes économiques liées au projet (rapport)

-

Estimation du coût des travaux / choix constructif / prescription (rapport)

-

Analyse et description d’un CCTP et DPGF

-

3

Les responsabilités personnelles du maître d’œuvre

1.

-

1 1

Autres

2

Consultations (La Réole + Saint Luz + CastelJaloux + Mansle + Andernos +

2

Stations de métro/Rennes Métropole

Rue Louis Emié/BoM

4

Centre Bourg + Halle de marché / Caussade

Rue Jacques Rivières/BoM

A.

Léo Saignat + Bègles Buisson + Gradignan Malartic + Ariane / BoM

Quai Wilson Bègles/BoM

1

PROJETS

Sainte Germaine / BoM

Ligne 24/ BoM

Bilan d’objectifs : valider par un 1 en fonction des différents aspects de la maîtrise d’œuvre vus au cours du mois (renseignés par le titulaire du diplôme d’État d’architecte et validé par le tuteur).

2

1

3

1

1 -

Compte-rendu d’analyse d’un résultat d’Appel d’Offres de Travaux

7.

Les liens avec les acteurs

-

Relation avec l’économiste ou le prescripteur

-

Relation avec les entreprises

-

Relation avec le client

2

C.

Les réglementations, les normes constructives, les usages

8.

Réglementations

4

2

2 2

2 2

4 13

1

-

Explicitation des contraintes réglementaires du projet (rapport)

-

Contenu d’un dossier de Permis de Construire

-

Lecture des divers documents transmis par le Contrôleur Technique

-

9.

Normes constructives

-

Application réglementaire des normes et règles dans les éléments graphiques au stade d’avancement du projet

-

Lecture (ou participation) à la rédaction des généralités des CCTP par lots

10.

1

1

1

1

2

5

Usages

2

3

1

1

7

-

Participation à la présentation du projet au Maître d’Ouvrage

-

Participation aux études de définition ou programmation – relation à l’usage, sa médiation, son compte-rendu

-

Participation aux réunions de concertation M.OE / M. OU / usagers

-

-

BILAN GLOBAL (par projet) Architecte DE - Bilan Objectifs

9

25

Fiche'Bilan'Objectifs-TOTAL

13

17

5

7

14

3

11

9 14/04/2019 -

1/1


s a r a / / e x p é r i e n c e s/ / b e l r h a i t i

Vi l l age5r énovél ogementC0324, avenueCami l l eJul l i an–Pessac33600 sar abel r hai t i @gmai l . com +33623408186

empl oi setst ages

ar chi t ect eD. E.

Ar chi t ect eDE-8moi s Fr ance Sept embr e2018Avr i l2019 Ar chi t ect esal ar i éeàAALGB-Agenced' Ar chi t ect ur eLaur ent GouyouBeauchamps-Bor deaux .

/ / f o r ma t i o n

St agi ai r ear chi t ect e-11moi s gg

g

gg

Ar chi t ect ur e gg

4moi s-Fr ance Févr i er / mai2017 Agenced’ ar chi t ect ur eJeanDegi aci nt oar chi t ect ur ecomposi t e+ LesGl aci èr esAr chi t ect ur e( Bor deaux ) gg

3moi s-Mar oc Jui l l et2015+Jui l l et / Août2016 Agenced’ ar chi t ect ur eKar i m Chakor+Agenced’ ar chi t ect ur eTar i k Lakhmi r i( Rabat )

20182019( encour s) Ecol eNat i onal ed’ Ar chi t ect ur eetdepaysagedeBor deaux ( ENSAPBx)-Fr ance gg

Mas t erar chi t ect ur e

20152018 Ecol eNat i onal ed’ Ar chi t ect ur eetdepaysagedeBor deaux ( ENSAPBx)-Fr ance gg

Li cencear chi t ect ur e

20122015 Ecol eNat i onal ed’ Ar chi t ect ur edeRabat( ENA)-Mar oc

gg

1moi s-Por t ugal Août2018 Cr i t i cal Concr et e-Chant i ersoci al àPor t o

gg

Chant i e r gg

gg

Habi l i t at i onàex er cerennompr opr e( HMONP)

2moi s-Mar oc Jui l l et Août2014 Soci ét édeconst r uct i onSOTCOB-Chant i erdusi ègeduconsei l desOul émasàRabat

Médeci ne

20112012 Facul t édemédeci neetphar maci edeRabat( FMPR)Mar oc gg

Baccal aur éats ci ent i fique

gg

Ur bga g

1moi s-Mar oc Févr i er2018 Agenceur bai nedeTemar aSkhi r at e

20102011 Lycéesci ent i fiqueHassandeRabat-Mar oc

/ / wo r k s h o p s

/ / e x p é r i e n c e s Formationarchitecturetropicale

pr oj et s

Rel e v éetr es t i t ut i ondepl ansd’ unes y nagogueent er r e

Mar s2018 Associ at i onAi tI ssa-Ai tBenHaddou, Ouar zazat e, Mar oc.

Concept i ond’ unei ns t al l at i on

Pr i nt emps2017 Agor a2017, l aBi ennal ed’ Ar chi t ect ur edeBor deaux, Fr ance. gg

Des i gndemobi l i er

Pr i nt emps2016 Associ at i onl aHal l edesDouves-Bor deaux, Fr ance. gg

Scénogr aphi e

Hi ver2015 Met t euseenscèneCat her i neMar nas-Bor deaux, Fr ance.

/ / e x p é r i e n c e s

aut r es

Phot ogr aphi e( Pr i x )

Avr i l2018 2èmepr i xduconcour sdephot ogr aphi e«M’ di nt i »( t r .«mavi l l e » )deSnapco.-Rabat , Mar oc.

Débat s( Ar t sor at oi r es )

2013/ 2015 Gr eatDebat er sMor occo, équi pedel al anguef r ançai seetdel a l angueangl ai sedel ’ ENA-Rabat , Mar oc. gg

Ens ei gnement( I nf ogr aphi e)

2011/ 2012/ 2013 RAS, RabatAmer i canSchool -Rabat , Mar oc.

Août2019( pr évu) Sekol ahTi nggi Desai n-Bal i , I ndonési e. gg

Wor ks hopi s ol at i onenmy cél l i um

Août2018 t e-Por Cr i i cal Concr et t o, Por t ugal . gg

Wor ks hopf r ancoi ndi en

Oct obr e2016 Jawahar l al Nehr uAr chi t ect ur eandFi neAr t sUni ver si t y-Hyder abad, I nde. gg

Wor ks hopf r ancomex i cai n

Avr i l2016 Ecol eNat i onal ed’ Ar chi t ect ur eetdepaysagedeBor deauxFr ance. gg

Wor ks hopf r ancot hai l andai s

Oct obr e2015 Uni ver si t éKaset sar t-SakhonNakhon, Thai l ande.

/ / o u t i l s Ar chi CAD Aut oCAD Power CAD Ar t l ant i s Phot oshop I ndesi gn I l l ust r at or

Mar ocai n Languemat er nel l e Ar abecl assi que Couramment Fr ançai s Angl ai s Espagnol Mal t ai s

Cour amment Cour amment Ni veauA2 Not i ons



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