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TGV MAGAZINE

CE MAGAZINE VOUS EST OFFERT

P H O T O G R A P H I E S

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V O YA G E S

OMAR SY LA TÊTE DANS LES ÉTOILES CITY BREAK À S A I N T- M A L O ENKI BILAL S’EXPOSE

NUMÉRO 168 - OCTOBRE 2014

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P O L A R


Le costume

185E

C'est beau un homme Boutiques Parisiennes: OPÉRA, 26 av. de l’Opéra, 1er - SAINT GERMAIN, 128 bd St Germain, 6e - POISSONNIÈRE, 14-16 Bd Poissonniere, 9e FORUM DES HALLES, 56 rue de la Boucle, niv-3, 1er - GARE SAINT LAZARE, niv. métro, 8e - VERSAILLES, 15 rue Georges Clémenceau Consultez la liste des boutiques les plus proches sur


édito Dans le film Samba, Omar Sy campe un sans-papiers dont Charlotte Gainsbourg, jeune cadre en plein burn out, va tomber amoureuse. Et le spectateur de s’émouvoir… Ah, l’amour ! On a beaucoup parlé d’histoires d’amour en cette rentrée littéraire et agitée. L’amour blessé, qui rend fou, l’amour à mort... Dans le caustique Philosopher ou faire l’amour, paru le 17 septembre chez Grasset, le philosophe Ruwen Ogien gratte et décortique bon nombre d’idées reçues sur ce sentiment surcoté. L’être aimé est irremplaçable ; on ne peut aimer sur commande ; l’amour est au-delà du bien et du mal ; l’amour qui ne dure pas n’est pas un amour véritable… « Mais d’autres points de vue sont possibles, martèle, pince-sans-rire, le philosophe. Saint Paul, dans son épître aux Corinthiens, et les Beatles, dans All you Need is Love, n’avaient pas forcément raison. » Et si l’on abordait l’amour comme n’importe quelle autre question existentielle ? Par exemple, pourquoi s’échiner à raconter que l’amour est plus important que tout ? Si vous deviez absolument choisir entre les deux, préféreriez-vous être libre ou amoureux ? à méditer, le temps de votre voyage. s a r a h le me lle

© dr / © Julien Boudet / théophile trossat

contributeurs claire lefebvre, journaliste

aurélie lefebvre, iconographe

Julien Pebrel, photographe

séverine assous, illustratrice

Quand elle n’est pas en train de vadrouiller en Afrique ou en Asie, Claire décrypte les tendances de la société pour la télévision et la presse écrite : Le Point, Elle, Paris match et… TGV magazine.

Diplômée des Arts décoratifs de Paris, férue de photo et toujours à la recherche de nouveaux talents, Aurélie travaille pour de nombreux supports, dont TGV magazine depuis sept ans.

Âgé de 30 ans, Julien travaille pour la presse et la communication. Il développe, en parallèle, un travail personnel sur des pays de l'Est (Roumanie, Caucase du Sud)…

Après avoir appris la gravure sur métal à l’ENSAD de Paris, été « DA » en agence de pub, Séverine se consacre désormais entièrement à l'illustration pour la presse, la pub ou le cinéma.

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TGV MAGAZINE OCTOBRE 2014

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INTERVIEW

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Omar Sy. 12

APRÈS-COUP par Roman Michaïloff.

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CITY BREAK

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CHRONIQUES Musique, cinéma, livres.

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INFOS SNCF

Les sorties, spectacles, expos à Paris et en régions.

Saint-Malo. 14

VERSUS Reims/Ostende.

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DOSSIER Food 2.0 : l'assiette du futur.

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ICI & LÀ Des lieux à découvrir.

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INTERVIEW Enki Bilal.

GASTRONOMIE Portrait de Yotam Ottolenghi.

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INTERVIEW Brigitte.

PORTFOLIO Tim Parchikov.

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BUZZ Ces artistes qui montent, qui montent…

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SPEAK EASY! par David Lowe.

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SHOPPING Eco-friendly.

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TOURISME Sightrunning : le jogging culturel.

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Le guide des destinations, les bons plans, les services, les infos réseau… 104

OÙ VAS-TU ? Portraits de voyageurs.

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TIME OFF Les Indégivrables, sudoku…

107

LE FIL Infos et chiffres insolites.

R E P O R TA G E Côte-d'Or ou l'alchimie du vin.

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AGENDA

TENDANCE DURABLE La slow cosmétique attitude.

ÉVÉNEMENT Passions secrètes au Tripostal de Lille.

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SHERLOCK Le cahier polar de TGV magazine.



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L’ I N T E R V I E W

LA VIE RÊVÉE D'OMAR SY

© NAJ JAMAI / CONTOUR BY GETTY IMAGES

Dans le hall du grand hôtel parisien où il donne rendez-vous, on ne voit que lui. Les touristes veulent le féliciter, les serveurs virevoltent, aux petits soins. Et Omar Sy, à l’affiche de Samba (sortie le 15 octobre), sourit. Tranquille, heureux. Simplement…

Qui est plus facile à interviewer : le Omar Sy de l’époque du SAV ou le Omar Sy célèbre d’aujourd’hui ? Omar Sy maintenant, parce que j’ai l’expérience de l’exercice et que je suis moins timide. Et puis à l’époque, avec Fred, on se cachait derrière l’humour. C’était un vrai plaisir pour nous, parce qu’on riait beaucoup, mais quel cauchemar pour les journalistes ! (Rires.) En fait, j’avais peur de m’exprimer sérieusement. Depuis, j’ai appris. Vous vous sentez enfin légitime ? Non, ce n’est pas ça. Mais, désormais, j’ai le sentiment que ce que j’ai à dire mérite un peu de sérieux. C’est venu avec Intouchables. Le sujet du film ne pouvait pas être raconté en blaguant. Et je me suis rendu compte que ce n’était finalement pas si douloureux que ça d’être sérieux… Vous voilà de nouveau à l’affiche sous la direction d’Olivier Nakache et Éric Toledano, les réalisateurs d’Intouchables. Est-il plus confortable de travailler avec des gens que l’on connaît ? Ils sont mon école de cinéma ! À chaque fois que l’on se retrouve, j’ai l'impression que l’on se réunit pour gravir une marche, pour viser plus haut. Ensemble, on est plus à l’aise pour relever les défis. Dans le film Samba, vous jouez un sanspapiers, vous êtes méconnaissable. Comment se prépare-t-on pour un tel rôle ? J’ai vu plusieurs fois La Pirogue (film franco- >

PRO P O S R E C U E I L L IS PAR SARAH LEMELLE PHO T O S : N A J J A MAI / CO N T O U R B Y G E TTY IMAGE S

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Rêvez-vous d’une interview où l’on ne parlerait ni de votre couleur de peau, ni de votre enfance à Trappes, ni du SAV ? J’aime répondre à des interviews quand il s’agit de parler de mon travail. Le SAV c’est mon travail, donc je veux bien en parler. Mais mon enfance à Trappes ou ma nouvelle vie à Los Angeles, je ne suis pas à l’aise. Ma vie et mon travail sont deux choses totalement différentes que les journalistes essaient de me faire mélanger. Mais on ne m’aura pas ! (Rires.) C’est devenu presque un jeu.

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sénégalais sorti en 2012, NDLR), j’ai observé des gens… Par mon histoire familiale, j’ai été amené à rencontrer des sans-papiers. La différence entre eux et nous, enfants d’immigrés, c’est que nous, nous sommes chez nous. On n’a pas peur. On marche la tête haute, on sourit. La différence entre Samba et Driss, mon personnage dans Intouchables, c’est que Driss est libre alors que Samba est limité. Donc il rentre les épaules, il baisse la tête, il ne peut pas montrer toutes ses dents quand il sourit. En arrivant en France, votre père était-il un sans-papiers ? Non, mon père n’a pas vécu la vie de Samba. Il a eu la chance d’arriver en 1962, c’était alors plus facile d’obtenir des papiers, de trouver du travail. Puis, dans les années 1990, il y a eu une guerre entre le Sénégal et la Mauritanie, et des gens ont fui en France. J’en ai croisé beaucoup à l’époque. Je me suis souvenu de tout ça en me préparant pour le film. Est-ce votre mère que l’on entend, dans le film, quand Samba téléphone au pays ? Oui, c’est ma vraie maman. Ils ont cherché, sans la trouver, une actrice qui parlait le français et le peul avec un bon accent. Sans quoi je trouvais la scène difficile à jouer. Olivier et Éric ont alors eu l’idée de faire venir ma mère et tout a été plus facile. C’était très émouvant d’entendre sa voix quand j’ai vu le film. Samba est une comédie sur les sans-papiers. Peut-on rire de tout ? Je le pense. La limite, c’est lorsqu’on n’est plus drôle, que l’on devient blessant ou gênant. Le génie de ces deux réalisateurs est d’arriver, grâce à l’humour, à faire passer un message fort sans tomber dans le pathos, sans être moralisateur. Samba est une comédie comme Éric et Olivier savent faire, belle et intéressante.

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sA CArrièrE En QuELQuEs dAtEs 1978. Naissance à Trappes. 1996. Rencontre Fred Testot à Radio Nova. 2005-2012. Le SAV des émissions (Canal+). 2006. Nos jours heureux, d’Olivier Nakache et Éric Toledano. 2012. César du meilleur acteur pour son rôle dans Intouchables. 2012. De l’autre côté du périph, de David Charhon. 2013. L’écume des jours, de Michel Gondry. 2014. X-Men : Days of Future Past, de Bryan Singer.

Quelles sont les causes pour lesquelles vous auriez envie de vous engager ? Je ne sais pas trop. Depuis que j’ai le micro tendu, je fais attention à ce que je dis, à ce que je fais. Avec Internet et les réseaux sociaux, tout le monde s’exprime sur tout. En théorie c’est une bonne chose, mais en pratique on finit par entendre n’importe quoi. Moi, j’ai la chance d’avoir une double culture. Dans la culture africaine, si on n’a rien d’intéressant à dire, mieux vaut se taire et laisser parler les sages. Et puis il y a aussi un côté injuste. On me demande maintenant mon avis sur la France, les banlieues... Mais pourquoi me poser la question aujourd’hui ? Pourquoi personne n’est venu me voir quand j’avais 15 ans et que j’habitais Trappes ? C’est à ce moment-là que mon avis aurait été intéressant. n’avez-vous pas quand même l’impression d’être devenu un symbole, une sorte de dérivatif ? tout va mal, mais regardez comment s’en sort quelqu’un comme Omar sy ! Comme si vous déculpabilisiez les politiques… Je n’y ai jamais réfléchi. Mais comment pourraient-ils être déculpabilisés ? Les hommes politiques ne sont absolument pour rien dans ma réussite. Quant à être une note d’espoir pour les plus jeunes et pour ceux qui n’ont pas grand-chose, c’est bien. L’espoir est puissant. Ne le sous-estimons pas. Avez-vous été malheureux dans votre vie ? J’ai grandi dans la joie. J’ai eu une enfance heureuse et une adolescence folle. Mon optimisme doit venir de là. C’est culturel. On est vivant, c’est déjà une fête. On se débrouillera pour le reste… Mais, en devenant adulte, en me confrontant à d’autres mondes, les autres se sont mis à me dire que mon enfance avait été malheureuse. Je ne l’ai pas vécue comme ça. Le regard des autres m’a obligé à me

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retourner vers mon passé, à me repasser le film, une vraie analyse. L’enfance malheureuse, je l’ai eue à retardement… Votre place vous ressemble-t-elle aujourd’hui ? Oui, maintenant je suis à l’aise avec ça. Intouchables m’a apporté beaucoup : et surtout le fait d’être acteur et de pouvoir le dire. Canal+ a été mes études, Intouchables et le César, mon diplôme. Me voilà dans la vie active ! Ma place a changé dans la société. Je n’ai pas la même vie qu’un autre Noir en France : je prends l’avion très souvent, les douanes ne sont pas un problème, mon contact avec la police est différent… Les Américains disent de vous que vous êtes « pétillant »… C’est joli. Mais surtout, aux États-Unis, je suis « Français », et ça, ça me plaît ! Quand on ne prend qu’un aspect de ce que je suis, par exemple banlieusard ou black, cela me dérange vraiment. On ne peut pas résumer quelqu’un à ça. Je suis bien plus que ça : je suis multiple, complexe… Est-il vrai que sur le plateau de X-Men, les filles s’évanouissaient à votre passage ? (Rires.) Tout est parti d’une blague de Hugh Jackman ! Au Canada, on a rencontré des spectatrices francophones contentes d’échanger avec moi sur le film. Et pour les Américains, dès qu’on parle en français, il se passe un truc hyper romantique.

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Jackman s’est mis à raconter cette histoire en interview pour me charrier. (Rires.) Vous vivez maintenant à Los Angeles. Comment va votre anglais ? Disons que je ne suis plus obligé d’être entouré de Français pour avoir une conversation, mais que cela reste quand même encore une aventure ! Jouer en anglais est un vrai exercice. Je suis jaloux de mes enfants : en six mois, ils le parlaient couramment. C’est d’ailleurs ce qui m’a motivé le plus. Voilà que je me retrouvais dans la position de mon père, quand j’étais petit, à leur demander comment on dit tel ou tel truc ! Quels sont vos premiers souvenirs de cinéma ? C’était la télé. Le cinéma c’était lointain, pas pour nous... Mon père adorait Louis de Funès et Bourvil. Je pense que la première fois que je suis allé au cinéma c’était beaucoup plus tard, avec l’école, pour voir Germinal. Le rôle de votre vie, ce serait quoi ? Il y en a deux, mais je ne le dirai pas ! C’est un secret, un but. Et puis si je le disais, ça me mettrait une pression supplémentaire. Vous aurez une seule info : il s’agit d’un rôle américain et d’un rôle français. Avez-vous eu un mentor ? Plein ! J’ai une très longue liste. De gens qui m’ont poussé, aidé. Éric et Olivier, bien sûr, Fred, Jamel, forcément. À une époque j’ai beaucoup échangé avec Mouss Diouf, nous étions proches. Et puis il y a la vie : des cousins, mon père, Mohamed Ali, Mandela… Des inconnus, aussi. Un jour, adolescent, j’ai croisé quelqu’un dans une gare qui poussait un Caddie plein de marrons. J’ai voulu l’aider, mais il m’a dit dans un français approximatif : « C’est gentil, mais je sais tout faire tout seul. C’est pour ça que je suis encore debout. » Cette phrase m’a marqué. Il avait >


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“Je me suis rendu compte que ce n’était finalement pas si douloureux que ça d’être sérieux…” >

raison : plus on sait faire de choses seul, mieux on s’en sort. Que vous a transmis votre père ? Difficile à dire, mais aujourd’hui je suis heureux ; j’ai le sentiment d’être solide et, forcément, je le lui dois. Il y a des valeurs qu’il porte comme la famille, l’amitié, l’humilité, la pudeur, et que je trouve belles. Mon père m’a dit beaucoup de choses, mais finalement ce qui reste c’est ce qu’il a fait. C’est pour cela qu’il faut prendre garde à ce qu’on fait. Et si l’un de vos enfants vous dit un jour : « Je ne veux pas passer le bac, je veux devenir acteur ! » Que ferez-vous ? Je pense que je rirais et que je me dirais que l’histoire se répète. Mais que voulezvous que je fasse ? Vous avez dit, quand le succès vous est tombé dessus, que les gagnants de l’Euro Millions, eux, avaient la chance d’être anonymes. Pensez-vous mieux le gérer désormais ? Je n’ai pas le sentiment d’avoir mal géré le succès, mais c’est comme tout, ça s’apprend. Je savais qu’il se passait quelque chose d’exceptionnel. De fragile, puisque exceptionnel. Le fait de partir aux ÉtatsUnis c’était, aussi, pour me permettre de bien analyser ce qui m’arrivait. Et de ne surtout rien gâcher. Vous arrive-t-il de regretter quelque chose de votre vie d’avant ? Mais j’ai toujours ma vie d’avant ! Je vis la même vie. Avec des trucs en plus que je n’aurais jamais pu imaginer. Pourtant j’étais un rêveur, mais là… c’est au-delà de mes rêves. Samba, d’Olivier Nakache et Éric Toledano. Avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim… Sortie le 15 octobre.

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merci! “Merci à mon avocat de m’avoir aidé à choisir le bon statut juridique de mon entreprise alors que je n’y connaissais pas grand-chose. Depuis, il m’accompagne au quotidien dans le développement de mon activité.”

Le Conseil National des Barreaux est un établissement d’utilité publique — Illustration de Philippe Petit-Roulet —

Julien, 31 ans, chef d’entreprise plein d’avenir

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AP R È S - C O U P

LA CHRONIQUE D E S T R U C S D I S PA R U S PAR R O MAN MICHA ÏL OF F ILLUSTR ATIO N : ALAIN PIL ON POU R T GV MA GA ZINE

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© ALAIN PILON POUR TGV MAGAZINE

M

a mère me téléphone. Elle vient de s'acheter une nouvelle télé. Elle ne sait pas comment l'allumer. Je suis désemparé. Je fabrique des mots avec ma bouche, j'invente des questions, des réponses, j'essaie de donner le change, mais, au fond, je ne sais pas quoi lui répondre. Je ne sais pas comment l'aider. Je ne sais plus. Je vais chez mon père. J'allume la télé. J'essaie d'allumer la télé. Cinq télécommandes me regardent avec des yeux vides. Un troupeau de hyènes. J'appuie partout. Je me bats. Je transpire. Menu. TV/Video. Source. Rien. Les hyènes me dévorent les mains. Je vais chez mon ami Antoine. J'allume la télé. J'essaie d'allumer la télé. Écran noir zébré de messages incompréhensibles. Six télécommandes. Je tapote. Même tarif. Dévoré. Croqué tout cru. Partout où je vais, je vois des télés, j'essaie de les allumer et j'échoue. Partout. Je n'ai plus le bagage technique, je n'ai plus les qualifications requises, je suis dépassé, je suis Jean Dujardin dans The Artist à l'heure du parlant. Périmé. Mon seul plaisir, ma seule revanche, c'est quand un ami déboule chez moi et essaie d'allumer la télé lui aussi. Je le vois s'échiner, soupeser les télécommandes, tenter de décrypter leurs hiéroglyphes sibyllins et échouer, lui

aussi. Voilà la rançon du progrès : l'échec de l'homme face à une télé. Je me rappelle ce temps béni où une seule télécommande gisait sur la table basse du salon, à la rigueur deux, quand on disposait d'un magnétoscope, que seuls les plus érudits savaient programmer. Il suffisait d'appuyer sur le bouton « on » et la télé, domptée, facile, coulante, s'allumait. Fiat lux. Pour atteindre TF1, il fallait tenter une manœuvre assez audacieuse : appuyer sur la touche 1. Pour Antenne 2, c'était le bouton 2. Pour FR3, le 3. Pas de câble, pas d'Internet, pas de boîtiers surnuméraires, pas de TNT. Juste de la logique, de la simplicité. Un jour, ils construiront des écrans que plus personne ne saura allumer, pas même les installateurs, pas même les ingénieux ingénieurs. On sera tous disqualifiés. On regardera nos reflets satinés de mélancolie dans les parallélépipèdes rectangles éteints, de plus en plus minces, de plus en plus froids… De l'autre côté, les gens de la télé se suicideront en se pendant aux projecteurs des plateaux vides avec leur cravate violette et leurs sourires en plastique tomberont sur le sol comme les pétales des fleurs des cerisiers du Japon à la fin du printemps. Ce sera la chute de l'ère télévisuelle et nous serons libres et nous mourrons de cette liberté de ne plus s'éteindre quand on allume une télé… Et quand le dernier homme aura enfin disparu, la Terre tout entière sera peuplée de milliards d'écrans noirs qui se demanderont comment ça s'allume, un homme. Bien fait.

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“De génération en génération, nous accompagnons les entrepreneurs vers le succès.” Alain Besse Directeur du développement

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Les chefs d’entreprises construisent leur réussite sur l’amour de leur métier et le génie qui leur est propre. Ils consacrent le meilleur de leur temps et toute leur énergie à leur activité professionnelle. Le choix du partenaire bancaire est essentiel pour assurer la pérennité de l’entreprise. La Banque Cantonale de Genève (France) SA a pour vocation de faciliter le développement et la transmission d’entreprise. Spécialisée dans les opérations de cession / transmission d’entreprise, elle dispose d’une expérience reconnue en ingénierie financière. De plus, les diverses techniques de financement permettent à la Banque Cantonale de Genève (France) SA de proposer les formules de crédit répondant au mieux et de façon individualisée à la situation de toutes les entreprises et de leurs dirigeants.

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ATMOSPHÈRE ROYALE

AIR MARIN

La plupart du temps, Reims joue les modestes malgré un patrimoine dont la richesse et la diversité vaut le déplacement. Jusqu’au 2 novembre, la capitale champenoise rappelle à ceux qui l’auraient oublié qu’elle fut le lieu du couronnement de la plupart des rois de France. L’exposition Sacres royaux, qui se déroule au Palais du Tau, là où les monarques passaient la nuit précédant le grand jour, retrace le déroulement de ces fastueuses cérémonies au travers d’œuvres et d’objets, comme le calice de saint Rémi ou le manteau du sacre de Charles X… qu'il n’eut jamais l’occasion de porter.

Le roi Léopold II, à l’initiative de la construction d’Ostende, ne reconnaîtrait sans doute pas sa petite station balnéaire, transformée au fil des ans en métropole. S’y promenant, il pourrait néanmoins retrouver sa résidence d’été, intacte, ses écuries, les galeries royales… Et, évidemment, la vue sur la mer. La mer, indissociable d’Ostende, est justement le thème d’une grande exposition du 25 octobre au 19 avril 2015 rassemblant plus de trois cents œuvres installées au Mu.ZEE et dans d’autres lieux emblématiques de la ville. Des vagues de Courbet aux vidéos de Bill Viola en passant par les paysages de Jongkind. Tout un programme…

ON AIME…

ON ADORE…

Une visite à l’exposition Bleu brut au Domaine Pommery, une nuit au Château de Rilly, une soirée à la Comédie…

Un dîner au Savarin, le décor de la brasserie de l’Hôtel du parc, une virée jusqu’au Coq-sur-Mer…

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© MARIE BARLOIS / © MAGALI DELPORTE / PICTURETANK

Deux villes, deux idées de départ : à vous de choisir !

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I C I

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L À

Bars, musées, hôtels, salles de spectacle, les nouveaux lieux se laissent découvrir en images. PAR SARA H L EMEL L E

HISTOIRE À l’angle de la Galerie du Roi et de la rue des Bouchers, à Bruxelles, à deux pas du Manneken-Pis, se trouve l’Hôtel des Galeries. Les architectes d’intérieur, Fleur Delesalle et Camille Flammarion, ont associé parquet au sol, volets en bois et les nouveaux noms du design belge pour la déco de cette nouvelle adresse.

© THE TRUSTEES OF THE WALLACE COLLECTION / © YOANN STOECKEL

Rue des Bouchers 38, 1000 Vilvoorde. Net : hoteldesgaleries.be

COLLECTIONS Welcome to London pour (re)découvrir, après deux années de rénovation, la Grande Galerie de la Wallace Collection. Une verrière remplace désormais le plafond, inondant de lumière naturelle les collections. Hertford House, Manchester Square, Londres. Net : wallacecollection.org

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Au cœur de nos céramiques, le feu devient saveur.

Le moule à pain Maîtrisant l’art délicat d’exhaler les saveurs, la céramique Emile Henry fabriquée en Bourgogne garantit la meilleure qualité de cuisson et la plus haute résistance. Conçu par nos artisans ingénieurs, le moule à pain Emile Henry vous permet de réussir chez vous un savoureux pain maison, croustillant dehors, moelleux dedans. Garanti 10 ans. HAUTE CÉRAMIQUE DE BOURGOGNE MADE IN FRANCE DEPUIS 1850

La Terre, le Feu, la Saveur


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ART CONTEMPORAIN Signée Frank Gehry, l’architecte rendu célèbre par le musée Guggenheim de Bilbao, la Fondation Louis-Vuitton pour l’art contemporain ouvre ses portes au public le 27 octobre. Constitué de douze immenses toiles de verre, ce grand vaisseau tout en courbes, qui surgit au milieu des arbres du bois de Boulogne, est destiné à promouvoir l’art contemporain. Net : fondationlouisvuitton.fr

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D É C O R AT I O N À Aix-en-Provence, la nouvelle boutique de décoration d’intérieur porte un nom très frais. Au cœur de cet Igloo, tout blanc, on trouve des marques exclusivement régionales, et un jeune couple aux commandes, Paul et Barbara. L'Igloo, 28, rue Constantin, 13100 Aix-en-Provence.

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© IWAN BAAN / © VALENTIN CHALANDON

La Fondation Louis-Vuitton : un nouveau lieu pour la création artistique contemporaine française et internationale.



g a s t ro n o m ie

C u i s i n e r e n pa i x Il aura fallu une petite quinzaine d’années à Yotam Ottolenghi pour installer la gastronomie moyen-orientale sur la planète fooding. Et renouveler discrètement l’art du livre de cuisine.

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aux cornichons…) le plus souvent issus de la street food des rues de Tel Aviv et de Jéru­ salem, sa ville de naissance. le goût du métissage

Né d’une mère italienne et d’un père alle­ mand, il est capable de dénouer le fil des différentes influences culturelles d’un plat traditionnel (perse, arabe, juif…) et de le recomposer de façon à charmer les papilles des citadins des grandes villes occidentales. On le connaît aussi en raison de sa liberté d’esprit qui lui a permis de s’associer à un autre chef, Sami Tamimi, lui­même né à Jéru­ salem, mais côté palestinien. Les deux frin­ gants quadras se sont rencontrés à Londres et forment un binôme à la fois gastrono­ mique et politique absolument unique. Les trois « delis » ouverts successivement par les deux compères se concentrent ainsi sur la noblesse de la street food, mettant en valeurs les ingrédients, la présentation et, bien sûr, les couleurs méditerranéennes des produits. Un cran au­dessus, au restaurant Nopi, dans

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Warwick Street, le duo a créé l’une des meil­ leures tables de Londres, flattant le goût du métissage de la capitale britannique, appor­ tant ses lettres de noblesse à une cuisine qui jusqu’ici n’avait pas vraiment la faveur des grands chefs. Mais si l’on excepte les heu­ reux Londoniens, la plupart des admirateurs du chef Ottolenghi le connaissent d’abord grâce à ses livres. En France, on l'a décou­ vert grâce à son Jérusalem qui a fait un tabac en librairie, sans doute parce qu’il regorge de détails sur ce qui distingue ou raccorde les traditions des uns et des autres et donne l’impression de partager un peu plus qu’une simple recette de cuisine. Sans doute aussi parce que la culture française reste impré­ gnée par la gastronomie juive et arabe, dont les points communs sont explorés, ici, avec cette touche de curiosité gourmande qui a l’avantage de mettre tout le monde d’ac­ cord. Pas si mal, non ? Pa r ant oine Cou der Le cookbook. de Yotam ottolenghi et sami tamimi (Hachette cuisine, septembre 2014).

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et été, ses fans ont pu le suivre sur Twitter alors qu’il traquait les plus belles salades de choux frisés et autres préparations à base de ces « kales » dont raffolent les Nord­Américains pour leur haute teneur en fibres et en minéraux. Les plus accros pouvaient aussi se repasser l’un de ses dVd où le chef court les marchés et explique comment utiliser les produits « près de chez soi » en retrouvant les recet­ tes ancestrales ; en y ajoutant, évidemment, une touche personnelle qui électrise sa recette. Ici, des épices, là, des herbes ou, encore, un jus de citron : des petits détails qui font, par exemple, de ses aubergines sauce blanche et grenades une surprenante réussite. Ottolenghi n’est pas un végétarien au sens strict, mais il a beaucoup fait pour remettre les légumes à l'honneur en tenant, notamment, une rubrique « veggie » désor­ mais célèbre dans le quotidien anglais The Guardian. Sa cuisine est un voyage entre le rustique et le sophistiqué autour de plats en apparence simples (kebbeh, kefta aux senteurs de zaatar, farcis à la pistache et



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T IM PA RCHIKOV

Le monde de Tim Parchikov est à la fois banal et dramatique, familier et étranger. Un monde où les tonalités de l'artiste illuminent le quotidien en soulignant son étrangeté et sa beauté souvent négligée.

> La mer Morte (2013) © Tim Parchikov

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P O RT F O L IO

> Camargue (série Suspense, 2009) © Tim Parchikov

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> Venise (2007) Tim Parchikov

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P O RT F O L IO

BIO EXPRESS Né à Moscou en 1983, Tim Parchikov vit et travaille entre Paris et la capitale russe. Diplômé de deux écoles de cinéma et de réalisation à Moscou, il est réalisateur et photographe. Dès 1998, il expose son travail dans le cadre d’expositions personnelles et collectives. Initialement créées dans son pays, ses expositions voyagent dans la plupart des capitales européennes et à l’international. Net : timparchikov.com Les photos de la série Suspense sont tirées de son livre éponyme (éditions Contrasto) et sont exposées à la Maison européenne de la photographie, à Paris (IV), jusqu'au 30 novembre. Tél. : 01 44 78 75 00. Net : mep-fr.org

> Toscane (série Suspense, 2008) © Tim Parchikov

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PARIS - NEW YORK - SAN FRANCISCO - MOSCOU - GENEVE - ANVERS - TAIWAN lilith.fr


S PEA K

CLOSE ENCOUNTERS B Y DAV I D L O WE

I once had dinner with Lord Mountbatten… and 400 other people. I once shared a lift with Wim Wenders at the Tokyo Film Festival. At the same festival, during the closing ceremony, I sat next to the director Alan Parker, who was much more interested in the attractive young lady next to him. Jeunet and Caro, whom I’d got to know during the festival, came to talk to me and Alan Parker, who was very impressed with the fact that they’d put a pig on their poster for Delicatessen. We shared a fou rire [a fit of giggles] during a performance of classical kabuki (Noh!), went to the restaurant together. I’ve not seen any of these people since. This all came back to me in a flash, when a priest told me that when he was in a lift during a recent visit to the Vatican, the lift stopped, the doors opened and the Pope walked in. The priest said hello to the Pope, which is more than I did to Wim Wenders. I didn’t exactly ignore him; I tried to pretend that he wasn’t there. It was as if Wim Wenders’ fame was a bad smell in the lift and I wanted to show by my facial expression that I wasn’t the cause of it. I was at a photographer’s house once when Madonna telephoned. And, talking of photographers, I once went to the circus with Josef Koudelka (and some other people). He spent all his time taking pictures of people that weren’t me. At the “Bal du 15 août” in Ramatuelle this year, my wife said, “Look there’s Beigbeder!” I said, “What?” The music was loud. “There’s Beigbeder!” she repeated, but by the time I turned my head, he was gone. Likewise, once at the tearoom Angelina, my wife came back from the toilets and said that Brigitte Bardot was in there arranging her hair. I couldn’t go in and check, so I took her word for it. Also at Angelina’s, not the same day, of course, I saw the conductor Seiji Ozawa. And, talking of musicians, when I was studying at the Royal Naval College, I was once practising on the college grand piano (I play

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E A S Y

!

very badly), when the door opened and Alfred Brendel popped his head into the room. “Just finished!” I said, getting up to leave. Mr Brendel was giving a concert later on in the college and wanted to limber up. Maybe I should have started a conversation and formed a lifelong friendship with a brilliant pianist whose interpretations of Beethoven and Schubert enthral me, but no, embarrassed, flustered, without the right word at the right moment, I missed the opportunity, if opportunity there was. I got to know Roland Topor quite well. We could have developed a good working and social relationship… but he died. I could add that I saw a rough-looking Serge Gainsbourg in the Rue de Beaune branch of Felix Potin one day. I didn’t speak to him either. I once had lunch with Amos Gitai and Rithy Panh. They were really nice – for once I was talking to famous people like a normal human being. The occasion was spoilt by this lady who butted in. She was a producer who knew me, but usually snubs me. The producer wanted to make contact with the two famous directors and I was the go-between. Like a groupie sleeping with a roadie to get backstage access to the band. I once met Roald Dahl. Hello, thank you, goodbye. And now for my most famous non-encounter. A very long time ago, I was walking through the Luxembourg gardens and I saw Samuel Beckett, whom I started to follow – I’d seen his film where he follows an aged Buster Keaton, filming him from behind, so my action seemed artistically justified. I watched the writer’s every movement – and, just as in his film of Buster Keaton, nothing much happened. He looked at the legs of a pretty young girl in a miniskirt. He went into the pissoir. I followed him and, so as not to arouse his suspicion, actually urinated next to the 1969 winner of the Nobel Prize for Literature. I was waiting for an opportunity to engage him in conversation – this wasn’t it. He left the gardens heading towards Montparnasse. He went into a small grocer’s shop, after having chosen a couple of wrinkly apples. He came out and I feigned surprise. I said something completely inane, like “My God, Mr Beckett.” “What an idiot!” he must have thought, walking away. “I’ve just been to the capital,” said the man to his friends, “…and the king spoke to me.” “What did he say?” asked his friends, impressed. “Get out of my way,” answered the man.

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T O U RIS ME

TOURISME À PETITES FOULÉES

«

On est plus près du sol que lors d'un tour en bus, on voit plus de choses en une heure qu'au rythme de la marche, on découvre une ville en petit comité avec un guide qui y réside : c'est une vraie façon de faire du tourisme tout en se maintenant en forme », résume Jean-Charles Sarfati. Le patron de Paris Running Tour sort de sa douche après une visite de la rive droite de la capitale au pas de course, de la Concorde aux Tuileries via la tour Eiffel, les Champs-Élysées et les quais de Seine. Ce matin, il emmenait dans sa foulée un groupe de trois touristes anglo-saxons qui avaient réservé sur Internet leur heure de sightjogging. Également appelée sightrunning – contraction de voir et courir –, cette forme de tourisme urbain est née en 2005 à Rome, lorsqu'une professeur de sport eut l'idée de profiter du jogging matinal de ses clients d'affaires aux agendas surchargés pour leur faire découvrir le patrimoine de la capitale italienne. L'initiative a, depuis, fait du chemin. On trouve aujourd'hui des sociétés proposant des footings de découverte touristique de New York à Buenos Aires, et

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de Tokyo à Sydney. En France, le phénomène a débarqué à Lyon en 2008, avant de s'étendre à Paris, Nantes, Troyes, Marseille ou encore Le Touquet. TOUR DE LA BONNE MÈRE

Simples prétextes pour se motiver à faire du sport ? Pas seulement. Car les circuits proposés, accompagnés par des guidescoureurs qui font régulièrement des pauses pour commenter à leurs clients les sites et monuments qu'ils croisent, ont une réelle dimension touristique. À Marseille, on peut ainsi enfiler ses baskets pour un tour bouillabaisse ou un tour de la Bonne Mère ; à Lyon, des prestataires proposent des visites à petite foulée de la CroixRousse et ses traboules ou de découvrir les mystères de Fourvière. Destinée à l'origine aux voyageurs d'affaires, cette pratique, en prenant son essor, a élargi son public. « Il s'adresse à toute personne qui court et a envie de découvrir une ville, commente Lena Andersson, directrice de Go ! Running Tours, plate-forme internationale regroupant des prestataires de la discipline. Il est bien sûr nécessaire d'être

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en forme, mais en aucun cas un coureur d'exception. Les adeptes sont le plus souvent des joggeurs de niveau moyen qui apprécient le côté social du sport et considèrent davantage ces sorties comme des expériences que comme un entraînement. Des voyageurs qui veulent découvrir une ville avec ceux qui y vivent, avoir un autre regard que celui des habituels tours en bus. » Et ils sont visiblement nombreux : selon Lena Andersson, le nombre d'adeptes augmente rapidement, « aussi bien dans les grandes villes touristiques que dans des cités plus modestes ». À Paris, Jean-Charles Sarfati constate une progression constante depuis 2010. « Au-delà de la course à pied, estime-t-il, cela donne un bon aperçu général d'une ville. » Son conseil : à faire toujours au début de son séjour, et de préférence le matin avant qu'il y ait trop de circulation ! Net : parisrunningtour.com ; gorunningtours.com ; joggincity.fr PA R OL IVIER CIRENDINI IL L U S T RAT ION : S ÉVERINE A S S OU S POU R T GV MA GA ZINE

© SÉVERINE ASSOUS POUR TGV MAGAZINE

Né en Italie il y a moins de dix ans, le sightrunning séduit un nombre croissant d'adeptes avec une formule aussi simple qu'originale : visiter un lieu en faisant son jogging.



T EN D A N C E

D U RA B L E

L A S L O W C O S M É T I Q U E AT T I T U D E

A

près la slow food et le slow tourisme, voici le dernier­né de la famille : la slow cosméti­ que. Un mouvement qui surfe sur la vague du consommer moins et mieux. Julien Kaibeck(1), le Jean­Pierre Coffe de la cosmétique naturelle, l'homme qui a lancé la tendance, résume cette nou­ velle pratique : « On arrête de consommer à toutva, sans réfléchir ; il faut décrypter les étiquettes de nos produits de beauté et se contenter de cinq ou six produits. » Et que les individus de sexe masculin ne fuient pas, puisque, eux aussi, se lavent les dents, les cheveux, le corps et se passent de la crème ! PÉTROLE ET PLASTIQUE SUR LA FIGURE

Que préconise donc cette slow cosmétique ? Den­ tifrice, savon, shampoing, crème, gel douche..., il s'agit de passer au crible sa salle de bains pour détec­ ter le superflu et lire les compositions des tubes et autres pots. Lesquels, par exemple, contiennent des silicones, des huiles minérales ou des perturbateurs endocriniens ? Car si les produits de beauté sont

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pleins de promesses, lire leurs étiquettes a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête… Julien Kaibeck annonce sans détour : « 85 % des femmes se mettent du pétrole et du plastique sur la figure ! » Il est, en effet, bien compliqué de décrypter les dif­ férentes compositions de ces produits. Dans son dernier livre, la journaliste Sophie Caillat(2) conseille de scanner les étiquettes avec l'application Noteo : « Grâce à elle, j'ai ainsi découvert que mon dentifrice contient du triclosan, un perturbateur endocrinien, mon shampoing est plein de toxiques, et le côté “nature” de ma crème n'est qu'une illusion marketing ! » La nature regorge pourtant de trésors que l'on peut utiliser pour hydrater sa peau et embellir ses cheveux. Alors, sans être bac + 4 en cosmétologie, que faire pour changer ses habitudes ? Julien Kaibeck prône le strict minimun. « L'important, c'est d'hydrater et de nourrir sa peau : un démaquillage à l'huile d'amande douce, une crème bio tous usages, une huile nourrissante d'abricot ou d'argan pour les femmes, préco­ nise­t­il. Pour les hommes, de l'huile de jojoba après

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© JONATHON KAMBOURIS/GALLERY STOCK

Nouveau concept, la slow cosmétique prône une beauté plus naturelle et responsable qui ne ruine pas le porte-monnaie. Alors que les blogs fleurissent sur le sujet, les produits de beauté faits maison explosent. Mais comment adopter la slow attitude dans sa salle de bains ?


Salons des Vins des Vignerons Indépendants

le rasage. » Simple, efficace et peu coûteux. Sur le site officiel de la slow cosmétique, l'utilisation de pro­ duits naturels certifiés bios est recommandée avec les chartes Écocert ou Cosmebio, qui interdisent aux fabricants l'utilisation des dérivés de la pétrochimie. SCARLETT JOHANSSON, CONVAINCUE !

L'époque de la cosmétique « faite maison » revient également en force, en faisant la part belle aux ingré­ dients naturels. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les blogs qui éclosent sur la Toile ou de se rendre dans la boutique que le leader du secteur, Aroma­Zone, vient d'ouvrir à Paris. Elle ne désemplit pas. Paola, l'une des responsables rayon, est prise d'assaut pour donner des conseils personnalisés. Léa a les cheveux secs et colorés : « Testez l'huile de baobab. » Alice ne trouve pas de crèmes efficaces contre ses boutons : « Mélangez un gel d'aloe vera avec du jojoba pour réguler le sébum de votre peau. » Et surtout ne pas croire que l'espace est exclusivement féminin. Cyrille est un habitué. Judoka de haut niveau, il fabrique lui­ même des savons adaptés à ses besoins. « Pour mes voyages, confie­t­il, j'ai mis au point un savon corpscheveux-linge. Et après le sport, j'utilise une base avec de la cannelle pour garder le muscle chaud. » Yann, lui, vient acheter de l'huile de nigelle pour cal­ mer sa peau après le rasage. Mais que penserait­il de la dernière mode baptisée le « no poo » ? Pour avoir de beaux cheveux, l'astuce serait de ne plus se laver les cheveux avec du sham­ poing. Les alternatives se multiplient sur les blogs : vinaigre, bicarbonate de soude, rassoul, poudre de ra­ cines... Pas convaincu ? Scarlett Johansson l'est, elle ! (1) Adoptez la slow cosmétique, de Julien Kaibeck (éditions Quotidien malin). Net : lessentieldejulien.com (2) Comment j'ai sauvé la planète, de Sophie Caillat (Éditions du Moment). Site officiel : slow-cosmetique.org

PA R S A N D R I N E M E RC IE R

PHOTO © D. JEREMIJEVIC

Si les produits de beauté sont pleins de promesses, lire leurs étiquettes a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête…

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CITY BREAK En ce début d’automne, Saint-Malo bouillonne. Après quatre ans d’attente, les Formules 1 des mers vont à nouveau quitter son port. La Route du rhum-Destination Guadeloupe célèbre sa dixième édition. L’occasion rêvée de mettre le cap sur la cité corsaire.

S A I N T- M A L O TE X TE E T P HO TOS : MA RIE BA RL OIS P O UR TGV MA GA ZINE

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C I T Y B RE A K S A I N T- M A L O

Modernisés par Vauban au XVIIe siècle, les remparts encerclent la vieille ville et offrent une vue panoramique sur les bassins, SaintServan et les forts qu’il fit construire en mer pour protéger la cité.

L

es bassins qui jouxtent, intra-muros, le cœur fortifié de la ville, se remplissent peu à peu. Multicoques et monocoques, certains de plus de 30 mètres de long, arrivent, poussés par un vent de liberté. Les skippers ont jusqu’au 24 octobre pour gagner le port breton et, parole de Malouin, pas de « chiens du guet » sur la grève comme au XVIIIe, mais une ambiance festive. Les voiliers, pendant toute une semaine, se pressent devant les remparts de la cité, elle qui voyait jadis se dresser les mâts des navires marchands ou des frégates en temps de guerre. Une guerre des courses, comme on la nommait aux XVIIe et XVIIIe siècles, quand les capitaines soufflaient bateaux et cargaisons aux ennemis. Des pirates ? Non, des corsaires, puisque munis d’une lettre de marque

leur donnant les pleins pouvoirs pour enrichir roi de France et armateurs d’une bonne part de leur butin. Saint-Malo fait fortune et certains, comme Surcouf, voient leur tête mise à prix par les Anglais. Ce nid de corsaires doit tomber ! Mais la cité résiste aux canonnades grâce aux fortifications érigées par Vauban. Aujourd’hui, la Route du rhum promet d’autres victoires. Tous ces marins tenteront de rallier Pointe-àPitre en trois semaines. Bob Escoffier, Malouin et fier de l’être, en sera. Sur un Sydney 60, il repart à l’assaut des flots. Après avoir franchi l’écluse qui mène à la Rance et sillonné la baie, c’est de la pointe du Grouin qu’il mettra les voiles, le 2 novembre à 14 h, devant la foule en liesse venue saluer ces valeureux « va-t-enmer » solitaires.

Le bassin Duguay-Trouin, qui jouxtera le village animation durant la Route du rhum.

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LES ROCHERS SCULPTÉS

LA MAISON DES ARMATEURS

À deux pas du bassin Vauban, où seront amarrés les bateaux des skippers, cet hôtel 4 étoiles, récemment rénové, allie le charme d’une vieille bâtisse, avec ses toits en sous-pente, à un design moderne, sobre et raffiné. Grand-Rue, intra-muros. Tél. : 02 99 40 87 70.

MUSÉE MANOLI

L’œuvre de Rodolphe Fouré, prêtre de Rothéneuf au début du XXe siècle, a de quoi surprendre. Sourd et muet suite à un AVC, il sculpte la falaise de la Haie, face à la mer, quantité de personnages nés de son imagination. À flanc de roche, ils se révèlent pendant l'ascension.

Dans l’atelier et le jardin de Manoli, on explore l’univers poétique du célèbre sculpteur aujourd’hui décédé. Cet artiste du feu s’est emparé de matériaux comme le bronze, le granit, la faïence ou le laiton pour faire jaillir des œuvres empreintes de grâce, de légèreté et de spiritualité.

Les Rochers sculptés, Rothéneuf.

Avec Steve Delamaire aux commandes, l’adresse du maître beurrier Bordier a trouvé son rythme de croisière. Des formules déjeuner attractives, où plats savamment composés rejoignent à la carte les assiettes de charcuterie et fromage. Les beurres de la maison accompagnent, bien sûr, le repas de leurs goûts colorés. 7, rue de l’Orme, intra-muros. Tél. : 02 23 18 25 81.

9, rue du Suet, La Richardais. Net : manoli.org

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AUTOUR DU BEURRE

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C I T Y B RE A K S A I N T- M A L O

LE GRAND AQUARIUM

LE MANOIR DE JACQUES CARTIER

C’est à Limoëlou, dans cette ancienne ferme, que le célèbre navigateur décida, au XVIe siècle, d’établir sa résidence secondaire. Le musée retrace la vie de cet illustre explorateur qui découvrit le Canada, et présente instruments de navigation, cartes et connaissances du monde de l’époque.

LA TOUR SOLIDOR

Mers froides, mers chaudes... La faune aquatique présentée dans les différents aquariums a de quoi piquer la curiosité. L’anneau des mers de 360° présente le ballet des requins, tortues et raies. À bord du Nautilus, on plonge dans les profondeurs obscures et mystérieuses. Hypnotique !

EXPOSITION TERRENEUVE/TERRE-NEUVAS

Pour tout apprendre de la pêche morutière qui, durant cinq siècles, lia hommes et navires aux bancs de Terre-Neuve et du golfe du Saint-Laurent. Une grande aventure relatée en images avec des films, des photographies, des témoignages audio et divers objets liés à cette activité.

Rue du Général-Patton. Net : aquarium-st-malo.com

Chapelle Saint-Sauveur, rue Saint-Sauveur, intra-muros. Tél. : 02 99 40 71 57.

Manoir de Limoëlou, rue DavidMacdonald-Stewart, Rothéneuf. Tél. : 02 99 40 97 73.

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Juché sur un rocher dominant la Rance, l’ancien donjon défensif accueille aujourd’hui le musée du Long-Cours Cap-Hornier. Modèles réduits de navires prestigieux, trésors rapportés des expéditions, peintures et estampes y sont exposés. À ne pas manquer, au sommet de la tour, la vue panoramique sur l’estuaire. Quai Sébastopol. Tél. : 02 99 40 71 58.


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La demeuRe du coRsaiRe Les épices RoeLLingeR

Pour un voyage des sens, une escale chez épicesRoellinger pour goûter aux senteurs et saveurs des poivres, vanille et autres huiles aux aromates est bienvenue. Des mélanges subtils aux notes potagères et marines pour un véritable tour du monde au cœur de la cité malouine. 12, rue Saint-Vincent, intra-muros. Net : epices-roellinger.com

La baie de saint-maLo

On prend le large ! à bord d’une navette, on navigue dans l’estuaire de la Rance et sur la Manche, en baie de Saint-Malo, tout près des plages de Dinart, des trois forts, du phare du Grand-Jardin et de l’île de Cézembre. Idéal pour découvrir la cité corsaire comme un vrai marin.

Cet hôtel particulier, construit au XVIIIe siècle par François-Auguste Magon de la Lande, un des directeurs de la Compagnie des Indes, a miraculeusement survécu aux dommages de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le propriétaire des lieux fait revivre l’époque de ce riche armateur au cours d'une visite haute en couleur. 5, rue asfeld, intra-muros. tél. : 02 99 56 09 40.

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FOOD 2.0 L'ASSIETTE DU FUTUR Elles ont pour objectif de mettre fin à l’élevage intensif – cruel et polluant –, mais aussi de résoudre les problèmes d’obésité, de malnutrition et de faim dans le monde. Issues d’un monde où les tabous n’existent pas, les start-up de la Silicon Valley entendent bien changer nos manières de « fabriquer » la nourriture. Pour le meilleur ou pour le pire ?

La nouvelle a fait les gros titres des journaux du monde entier. Il y a un an, aux Pays-Bas, des scientifiques financés par Sergueï Brin, le cofondateur de Google, concevaient le premier steak in vitro de l’histoire. Un morceau de viande 100 % animal, sans avoir eu à en tuer un seul. Quelques cellules souches ont été prélevées par biopsie sur une vache avant d'être placées dans un « milieu de culture » et stimulées électriquement pour favoriser leur multiplication. Résultat ? Une masse de tissus musculaires de 142 grammes à laquelle a été ajoutée de la graisse bovine pour le goût. Cuisiné par un chef, ce « Frankenburger » fut dégusté, face caméra, par deux spécialistes culinaires. Verdict : un goût et une texture semblables à ceux de

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la viande malgré un manque certain de jus. Coût de l’opération : 250 000 dollars. Un prix que Mark Post, le « père » de ce steak du futur, entend bien faire baisser, jusqu’à rendre cette viande de laboratoire moins chère qu’une viande d’élevage. Son objectif ? Réduire l’élevage intensif d’animaux et libérer les milliers d'hectares alloués aux pâturages et aux cultures fourragères pour cultiver des aliments directement destinés aux humains : légumes, céréales… TOUS VÉGÉTARIENS ?

Des problèmatiques soulevées depuis des années par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : d’ici à 2050, la population mondiale devrait,

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en effet, passer de 7,2 à 9,6 milliards. Avec l’amélioration du niveau de vie, la demande en viande devrait doubler. L’élevage, déjà responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre et de 8 % des consommations d’eau, pourrait devenir un problème majeur pour l’environnement. Les terres cultivables, dont 70 % sont déjà consacrés à l’élevage et à la culture fourragère, viendraient à manquer, entraînant la déforestation. Si rien ne change, le prix de la viande doublera. Et les premiers à pâtir de ces bouleversements seront les pays les plus pauvres. Quant aux questions d’ordre éthique liées à des méthodes d’élevage et d’abattage réduisant les animaux à l’état de « machines à viande », elles pourraient devenir plus critiques encore,


© PIERRE LA POLICE POUR TGV MAGAZINE

Le premier steak in vitro ? Un goût et une texture semblables à ceux de la viande malgré un certain manque de jus…

avec la nécessité de produire à grande échelle tout en réduisant les coûts. « Face à ce constat, nous avons trois options, développe dans la vidéo Sergueï Brin, le cofondateur de Google et mécène du Frankenburger. Soit nous ignorons ces questions et nous risquons une catastrophe environnementale ; soit nous devenons tous végétariens – mais je doute que cela soit possible ; soit nous créons quelque chose de nouveau. C’est ce que nous faisons ici. » PROJETS ORIGINAUX ET DÉRANGEANTS

Sergueï Brin n’est pas le seul à raisonner ainsi. Un autre géant de l’informatique s’intéresse de près aux problèmes posés par l’augmentation de la population mondiale : Bill Gates.

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Il y a un peu plus d’un an, le milliardaire et philanthrope publiait sur son blog une note présentant plusieurs start-up aux projets aussi originaux que dérangeants : parmi elles, Beyond Meat, une entreprise qui a trouvé le moyen, en jouant sur la température et la pressurisation de certaines plantes, de reproduire à la perfection le goût, l’odeur, la texture, la résistance et les qualités notionnelles de la viande. Le créateur de cette startup, Ethan Brown, affiche clairement ses ambitions sur son site : faire de sa « fausse » viande un produit de consommation courante, et réduire ainsi la production mondiale de viande de 25 % d’ici à 2020. Un projet qui a convaincu non seulement le patron de Microsoft, mais aussi les cofondateurs de >


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Twitter, Biz Stone et Evan Williams, celui de PayPal, Peter Thiel, et de nombreux autres capital-risqueurs de la Silicon Valley. L’autre chouchou de Bill Gates s’appelle Hampton Creek Foods. Fondée il y a trois ans, cette start-up vient de lancer sur le marché une mayonnaise et des cookies fabriqués sans œufs. à la place, des pois jaunes pour la mayonnaise, et une variété de sorgho pour les cookies. D’ici quelques mois, elle lancera Just Scramble, une préparation pour œufs brouillés : toujours sans œufs, toujours d’origine 100 % végétale, et toujours dénuée de cholestérol. Une façon de satisfaire le régime des consommateurs tout en leur donnant bonne conscience, car « 90 % des œufs que nous consommons proviennent de poules pondeuses qui passent leur vie en batterie, entassées pendant deux ans dans un espace pas plus grand qu’une feuille A4 », martèle à longueur d’interviews le fondateur de la start-up, Josh Tetrick. Une façon aussi d’utiliser des céréales plutôt que d’en faire de la nourriture pour animaux. Une façon, enfin, de réduire les coûts de production de 18 % par rapport à ceux de la nourriture faite à partir d’œufs traditionnels. Et peut-être un jour de 90 %. « Croyez moi, ce gars-là gagnera un jour un prix Nobel », a prédit le célèbre chef et critique gastronomique américain Andrew Zimmern. PersPectives financières

Les candidats à un tel prix sont en réalité nombreux. Lait de synthèse produit par réplication de levure génétiquement modifiée (Muufri), boisson-repas promettant de subvenir à tous nos besoins pour 50 euros par mois tout en nous affranchissant des corvées de courses, de cuisine et de vaisselle (Soylent), chips aux algues ne nécessitant ni terre, ni eau douce, ni fertilisant (Ocean’s Halo), cookies et barres hyperprotéinés réalisés à partir de poudre de grillons (Bitty Food, Exo, Chapul)… Partout, dans la vallée, les initiatives se multiplient. Et, encouragés par leurs arguments écologiques autant que les perspectives financières promises par ce marché émergeant, les investisseurs suivent. « La biologie de synthèse représente des opportunités majeures qui émergeront dans vingt ou trente ans, exactement comme l’ont fait

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les ordinateurs et les téléphones portables », exposait récemment à la presse irlandaise Sean O’Sullivan, le patron du fonds SOSventures, mécène, entre autres, de Muufri. Après avoir changé nos comportements sociaux avec Facebook, nos façons de consommer de la musique avec Spotify, de partir en vacances avec Airbnb, la Silicon Valley vat-elle changer nos manières de manger ? « C'est en tout cas l'objectif, selon Rémi Sussan, journaliste à Internet Actu, et spécialiste de ces questions. Il règne dans la Silicon Valley une volonté sincère de changer le monde, quitte à bousculer un peu les idées, les convenances et les systèmes. San Francisco n'est-elle pas la terre des hippies et du Burning Man ? » « Et puis les compétences sont là », appuie de son côté Michel Ktitareff, responsable des opérations américaines pour la start-up Be-Bound, et auteur de Révolution verte : enquête dans la Silicon

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Valley (Dunod, 2009) : « Ici, les gens savent déployer des plans marketing globaux, attirer les investisseurs plus enclins qu’ailleurs à prendre des risques importants et les avocats capables d’adapter les produits aux réglementations de chaque pays. C’est un modèle qui fonctionne. On l’a vu dans les années 2000 avec les nouvelles technologies. On le voit aujourd’hui avec les technologies vertes. Il est par conséquent probable que la même chose se passe avec nos façons de manger. » « Mais on parle là de produits qui n’arriveront pas sur le marché avant 2020 ; et à condition que les législateurs suivent, tempère Rémy Oudghiri, directeur du département tendance et prospective chez Ipsos. Il faudra ensuite convaincre le grand public. Lorsqu’il s’agit de nourriture, les gens deviennent en effet assez conservateurs. Il y a cette idée que l’on devient ce que l’on mange >


Photo : Alain Doire - Bourgogne Tourisme . Conception : agencebeaurepaire.com L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION


D OSSIE R

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qui rend méfiant vis-à-vis de l’innovation. Dans ce contexte, les Français sont les plus réfractaires. Il y a un attachement très fort aux trois repas par jour, à la cuisine comme élément de culture, à la gastronomie, à ce qui est naturel et fait selon la tradition, détaille l’enquêteur en se référant à une étude qu’il a menée en France, en Allemagne, aux États-Unis, en Russie et au Japon autour de la thématique « Plaisir et santé dans l’alimentation d’aujourd’hui à 2020 » (mai 2014). La viande fabriquée in vitro et le lait artificiel risquent d’avoir du mal à prendre en France. La nourriture à base d’algues ou d’insectes, elle, semble plus apte à séduire les CSP+, plus sensibles aux questions de santé et d’environnement. » Reste qu’en conquérant ces catégories prescriptrices, ces aliments pourraient tout de même contribuer à diffuser le débat : « Sur le papier, ces produits n’apparaissent pas mauvais pour la santé, à condition d’être intégrés dans un régime varié », concède le nutritionniste Jean-Michel Cohen. Chef du service nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, Jean-Michel Lecerf va plus loin : « La nourriture a une dimension symbolique très forte. On mange des symboles, une histoire, une culture, une éducation, des souvenirs. Et

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heureusement ! Réduire l’être humain à un tube digestif sur pattes est assez triste, et cela participe à la perte de repères alimentaires, souligne le médecin, qui plaide plutôt pour une diminution de la consommation de viande. En France, pendant des années, consommer de la viande à chaque repas était un signe extérieur de richesse. Cela continue de l’être en Chine et en Inde. Chez nous, où les gens sont de mieux en mieux informés sur les questions de santé et d’environnement, on remarque que la consommation de viande rouge diminue. De la même façon, il faudrait la produire de manière plus éclairée. » SCARABÉES, VERS DE FARINE…

C’est aussi l’avis de Paul Vantomme, expert à la FAO et coauteur d’un rapport remarqué, paru en 2013, démontrant l’intérêt de systématiser l’utilisation d’insectes dans la nourriture, notamment chez les animaux. « Les insectes présentent une teneur en protéines et en minéraux supérieure à la viande, sont peu polluants, peu coûteux à produire, et se développent sous toutes les latitudes et dans tous les milieux. En attendant d’habituer les Occidentaux à l’idée d’en manger eux-mêmes, ils pourraient servir à nourrir

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les animaux localement. Cela permettrait ainsi de réduire les importations de maïs et de soja, coûteuses et polluantes, et d’utiliser les surfaces agricoles pour produire de la nourriture destinée aux hommes. » Une des solutions pourrait venir de France avec l’entreprise Ynsect, qui peaufine, entre autres, des techniques de production de scarabées, de vers de farine et de mouches à échelle industrielle pour en faire de la nourriture pour poissons, volailles, porcs, mais aussi chiens et chats. « Les insectes ne sont pas la solution miracle, mais ils permettent de diversifier les sources d'approvisionnement en protéines, tout comme le peuvent aussi les algues ou le plancton », note Antoine Hubert, l’un des quatre cofondateurs de cette start-up aux ambitions internationales. En mars, elle levait 1,8 million d’euros au terme d’un premier round auprès d’investisseurs internationaux. « Une première en Europe pour une entreprise de notre secteur », souligne le jeune patron. Preuve que la prise de conscience commence à passer l’Atlantique. T EXT E : CL A IRE L EF EBV RE IL L U S T RAT IONS : PIERRE L A POL ICE POU R T GV MA GA ZINE

© PIERRE LA POLICE POUR TGV MAGAZINE

“On mange des symboles, une histoire, une culture, une éducation, des souvenirs. Et heureusement !”


votre journée vous la préférez

vitaminée

corsée

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douceur

N°10 N°8

La journée s’annonce longue et la to-do list bien remplie !

N°16

Pas de temps à perdre, condensez vos idées et allez à l’essentiel.

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I N T E RV IE W E N K I B IL A L

DESSINE-MOI LE MONDE Son esprit visionnaire n'a pas encore changé la face du monde, mais au moins celle de la bande dessinée. Avec l’étonnant dernier volet de sa trilogie du Coup de sang et une belle expo à Toulon*, Enki Bilal s’expose, au propre comme au figuré.

Les Enki sont, paraît-il, des êtres secrets, introvertis, observateurs, de nature méfiante… et ils aimeraient être Robinson Crusoé pour se retirer sur leur île déserte… C’est vrai, je suis un peu tout cela. J’ai d’ailleurs tendance à m’isoler, parfois même en société. Je me mets dans ma bulle, sans doute celle que je m’étais fabriquée, enfant, pour me protéger… Pour en terminer avec l’analyse de votre prénom, il signifie aussi : esprit d’avantgarde, il appréciera la science-fiction… Mais où avez-vous trouvé tout cela ? Cela paraît incroyable ! Pour l’anecdote, je connais au moins sept ou huit petits Enki, j’en ai croisés à des séances de dédicaces. C’est toujours très touchant. J’ai au moins le mérite d’avoir introduit ce prénom en France… Et quelle est l’étymologie de votre nom ? Bilal est un nom d’origine musulmane. C’est le premier muezzin qui a appelé à la prière, un compagnon de Mahomet. Il était noir. Avoir un côté dieu sumérien et

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Peut-on dire de vous que vous avez construit votre vie autour du dessin ? Oui, je me suis réfugié dans le dessin quand j’ai quitté Belgrade pour la France, à 10 ans. Le dessin est devenu ma bouée de sauvetage. Une sorte de pilier autour duquel j’ai finalement construit ma carrière et ma vie.

Et que dire de ce goût pour les citations, encore très présentes dans la trilogie du Coup de sang. Dans mon travail, cela participe davantage de l’hommage littéraire. La première fois que j’en ai utilisées, c’était dans La Foire aux immortels : un de mes personnages était submergé par les vers de Baudelaire. J’ai moi-même découvert Les Fleurs du mal à 14 ans, et j’ai été marqué à vie.

Mais il serait réducteur de ne parler de vous qu’à travers le dessin. On observe dans votre travail que vous aimez aussi beaucoup les mots… C’est vrai. Mais on ne peut pas faire grandchose contre les étiquettes : moi, j’ai celle de « dessinateur de BD »… En même temps, c’est paradoxal, mais certains me reprochent aujourd’hui d’utiliser trop de mots ! J’assume totalement. Il y a une alchimie entre les deux : ce n’est pas l’image contre le texte.

Avez-vous conscience d’avoir fait, à une époque, « basculer la bande dessinée dans la modernité », comme l’a dit un jour Télérama ? Je fais partie de la génération de Pilote, au début des années 70, et de ses dissidences : L’Écho des savanes, Métal hurlant… Il y avait Bretecher, Gotlib, Druet, Moebius, Dionnet… J’étais le petit jeune. Et nous avions, en effet, le sentiment qu’il se passait quelque chose. Comme

un autre muezzin noir quand on est comme moi, antireligieux, c’est plutôt étrange…

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© MATHIEU ZAZZO / PASCO

Savez-vous d’où vient votre prénom ? Enki est un dieu de la mythologie sumérienne : le seigneur de la terre, ou celui de l’air, selon les sources. Mais je dois avouer que ce n’est pas mon vrai prénom. C’est le diminutif affectueux d'Enes ; mes parents me l’ont donné tout bébé, comme cela se fait beaucoup dans les pays de l’Est. J’ai signé mes toutes premières histoires Enes Bilal, mais j’ai rapidement changé. Aujourd’hui, Enes n’est plus qu’un prénom sur un passeport.


Mieux vivre avec l’apnée du sommeil.

Vous souvenez-vous de la naissance de votre trait, si particulier ? Pas vraiment. Il a suivi différents traite­ ments, évolué. Le passage à la couleur dans La Foire aux immortels a, par exemple, été déterminant pour mon style. Alors qu’en bande dessinée le trait reste normalement prédominant, le mien a commencé à dis­ paraître au profit de la peinture. Ce n’était pas un choix, plutôt une nécessité. En fait, je suis venu chercher la sensualité dans la peinture. Et puis, il y a aussi mon rapport au cinéma, qui me fascine depuis tout petit. La photographie, le rapport à la focale… Tout cela a beaucoup influencé mon travail. Que vous évoque ce petit film, dévoilé dans l’exposition qui vous est consacrée à Toulon, dans lequel vous dessinez, enfant, un cow-boy sur le sol à la craie ? Cela me touche, bien sûr : ce petit T­shirt blanc, ce pantalon un peu large… C’était à Belgrade. J’avais été choisi par un peintre qui réalisait un court métrage à la Tati : une dizaine de gamins s’affrontaient à coup de dessins sur le sol. J’ai découvert le cinéma à ce moment­là. Je me souviens très bien que je n’aimais pas du tout ce que j’avais dessiné sur le sol : ce cow­boy était raté, je rougissais de honte jusqu’aux oreilles ! En conclusion, vous définissez-vous comme un optimiste ou un pessimiste ? Je suis lucide. Je ne changerai pas le monde, mais je n’hésite pas à l’affronter. Je suis un « optimiste qui a compris ». Je ne sais pas qui a dit cela, mais je me le suis approprié ! La Couleur de l’air. Troisième volet de la trilogie dite du Coup de sang (Casterman). * Oxymore and more. Exposition rétrospective et thématique. Du 18 octobre au 4 janvier 2015 à l’Hôtel des arts de Toulon. Net : hdatoulon.fr PR O P O S R E C U E I L LIS PA R O L I V I E R B O U CR E UX

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SA CARRIÈRE EN QUELQUES DATES

Du fun dans votre prochaine aventure.

1951. Naissance à Belgrade. 1960. Arrivée en France. 1971. Remporte un concours de BD organisé par le journal Pilote. 1975. Rencontre avec le scénariste Pierre Christin. 1987. Grand prix au Festival de la BD d'Angoulême. 2013. Exposition Les Fantômes du Louvre, au musée du Louvre.

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si la bande dessinée basculait dans l’âge adulte. En toute humilité, je peux donc dire que « oui, je fais partie de ceux qui ont fait bouger la BD », notamment grâce à ce rapport à la politique ou la géopolitique que nous avons introduit avec Christin.

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I N T E RV IE W B R I GITTE

Aurélie Saada (à gauche) et Sylvie Hoarau.

A C C O R D S À L’ A M I A B L E Les deux chipies qui incarnent Brigitte sont de retour pour répandre joie et sensualité dans la chanson française. Rencontre avec un duo complice.

Brigitte a toujours eu une esthétique très marquée. Votre goût pour la mode s’est-il construit en même temps que votre passion pour la musique ? A. S. : C’est plutôt l’image qui nous inté­ resse : le cinéma, la danse contemporaine, la peinture, la sculpture, la photographie… Pour ce deuxième album, vous jouez sur l’effet miroir (même pour la promo, elles

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arborent une coiffure, un maquillage et des vêtements identiques). Pourquoi vous est venue cette idée de ressemblance totale ? S. H. : Au moment du premier album, les gens nous disaient souvent que l'on était différentes. Nous répondions alors qu’on se ressemblait quand même beaucoup à l’intérieur… A. S. : Avant, c'était : « la grande blonde et la petite brune à lunettes ». Maintenant ce n'est plus possible, et ça nous amuse ! Aurélie, vous avez aussi réalisé le nouveau clip d’À bouche que veux-tu… A. S. : Au départ, je ne voulais pas. Je suis réalisatrice de pubs par ailleurs, et j’avais peur de ne pas pouvoir m’investir entière­ ment. Nous avons reçu des propositions, mais rien ne nous correspondait vraiment. J’ai donc accepté de le faire. Je rêvais d’un Scopitone. C’était la manière la plus simple de montrer qu’on était jumelles, de racon­ ter les codes de cet album : cette jungle factice et dorée, des lumières disco, une sensualité, des tigres en porcelaine, l’ima­ gerie des années 70 et 80 avec ces femmes libérées, glamour et heureuses.

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Derrière cette image conquérante, avezvous parfois des moments de doute ? A. S. : Le doute est présent, tous les jours, mais on l’assume. La force, c’est d’aller dans le sens de son désir. Certains voyages ont-ils nourri l’écriture de vos chansons ? A. S. : Oui, comme Plurielle, qui est née d’une tournée de trois semaines en Asie du Sud­Est. Cette mélodie, un peu laotienne ou vietnamienne, a été écrite sur les bords du Mékong. Et puis, finalement, c'est de­ venu… un reggae ! Dans nos textes, nous racontons des expériences de vie : parfois inventées, parfois vraiment vécues, mais on ne dit pas lesquelles…On se parle beau­ coup, tout le temps, et ça débouche sur des sujets de chansons. Elles se construisent toujours selon le même processus : à partir de nos discussions. Les seuls interdits que l'on se fixe : ne pas se répéter, ne pas bâcler. À bouche que veux-tu (B. Records/Sony). Sortie le 17 novembre. PROPOS RECU EIL L IS PA R NOÉMIE L ECOQ

© DIMITRI COSTE

Quand avez-vous ressenti votre premier déclic musical ? AURÉLIE SAADA : Avec le clip de Do You Really Want To Hurt Me, de Culture Club. J’avais 5 ans et j’étais complètement fas­ cinée par Boy George. J'ai aussi été folle de l’album Amoureuse, de Véronique Sanson. Le dimanche matin, je faisais un spectacle dans le salon en le chantant par cœur ! SYLVIE HOARAU : À 10 ans, j’ai demandé un radiocassette ; ça m’a permis de m’enre­ gistrer. Je me souviens de ce sentiment de bien­être, presque de transe, d’avoir inventé ces chansons. La première fois que je suis montée sur scène pour un concert, à 21 ans, a été un moment fort, comme une évidence… C’est là que j’ai eu envie d’être.


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Ils montent, ils montent, ils montent...

MUSICIENS NOURRI D’INFLUENCES MULTIPLES, entre folk, électro et hip-hop, ce quatuor mené par Loïc et Jules a sorti un premier album éponyme en juin dernier. Un petit bijou de pop 2.0, onirique et envoûtant, qu’ils défendront sur scène cet automne.

ELLE RÊVAIT DE DEVENIR JOURNALISTE, mais s’est finalement illustrée sur les podiums des défilés de mode. La voilà désormais actrice, incarnant impeccablement Betty Catroux dans Saint Laurent, de Bertrand Bonello.

COMÉDIENNE

AY M E L I N E VA L A D E

ISAAC DELUSION

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SIMON-PIERRE BESTION DU BAROQUE AU CONTEMPORAIN. Ce jeune chef peut tout aborder avec ses deux formations : Europa Barocca, un orchestre sur instruments anciens, Luce del Canto, un chœur. Avec ce dernier, il rend hommage à la musique de la Belle Époque (Caplet, Ravel et Boulanger) dans un disque envoûtant (NoMadMusic). Il dirigera le chœur Luce del Canto en direct, le 14 octobre, dans la matinale de France Musique.

Chaque mois, TGV magazine et France Musique vous présentent leur coup de cœur. Des musiciens jouent en direct dans la matinale de Vincent Josse (du lundi au vendredi, de 8 h à 10 h). Net : francemusique.fr

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CÉLINE MESLIN ET ÉMILIE FA B R I Z I CES DEUX AMOUREUSES DES BIJOUX viennent de fonder leur propre marque, baptisée En attendant Serge. Leur credo : des bijoux de caractère, débarrassés du superflu, réalisés dans des ateliers de haute joaillerie.

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FASCINÉ PAR LA LUMIÈRE, ce photographe japonais installé en France l’a placée au cœur de son approche artistique. Il expose en octobre à Paris, à la galerie Taka Ishii et à la Maison européenne de la photographie.


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R EPO RTA GE

TE X TE : MARINE DU MEU RGER P HO TO S : ARNAUD FIN IS T RE POU R T GV MA GA ZINE

CÔTE-D’OR O U L’ A L C H I M I E DU VIN

Sur les hauteurs de Puligny-Montrachet, Anne-Claude Leflaive inspecte ses vignes. Dans son domaine, on travaille en biodynamie depuis presque vingt-cinq ans.

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L AT. : 4 6 ° 9 5 ' N LO N G . : 4 ° 7 5 Les mains dans la terre et la tête tournée vers la lune. En Côte-d’Or, de plus en plus de vignerons choisissent de travailler aux rythmes de la nature. Reportage chez ces biodynamistes convaincus. À prononcer leurs noms, les papilles frémissent : côte de Beaune, côte de Nuits. Nous sommes au cœur de la Bourgogne, là où la Côte-d’Or étire fièrement ses précieux coteaux. Ici, on cultive le raisin depuis le Moyen Âge et ses puissants monastères. Un pays ancré dans la terre, marqué par la tradition et aussi, plus récemment, par la chimie. Et pour cause : en France, à lui seul, le vignoble consomme 20 % des pesticides. Certains ont pourtant choisi de travailler différemment. Sur les hauteurs de Beaune, lorsqu’il parle de vin, Jean-Claude Rateau évoque avant tout ce sol argilo-calcaire spécifique à la Bourgogne. « Une plante se nourrit par ses racines. C’est là qu’elle puise son énergie. Il faut donc respecter la vitalité de la terre et sa richesse microbiologique. » À ses pieds, sur sa parcelle préférée de chardonnay, le vigneron a laissé la prairie d’été pousser. Bientôt les feuilles des vignes s’y déposeront, puis les sarments et les herbes. Le cortège animal suivra : vers, insectes, qui remueront la terre. « Si le sol est riche, la plante est en bonne santé. Elle tombe moins malade. » Mais tous les terrains ne se ressemblent pas. À l’horizon, devant lui, la côte de Beaune déroule ses terres brunes, ocres, marron clair ou foncé. « Composée d’argile, de sable, de cailloux, chacune possède son identité. Il faut bien connaître sa nature pour la cultiver », argumente JeanClaude Rateau. Sur ses quinze parcelles, implantées dans douze terroirs différents, le vigneron travaille en biodynamie depuis >

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R EPO RTA G E

Le clos de Vougeot, bâti par les moines de l'abbaye de Cîteaux, est situé au cœur de la route des grands crus.

Au-delà de l’agriculture, il y a surtout une vision de la nature : un champ situé sous un ciel, sur une planète et au sein d’un univers. >

1975. « Au départ, j’étais une exception », confie-t-il en souriant derrière son épaisse moustache. CALENDRIER LUNAIRE

La plupart de ces pratiques existent pourtant depuis des lunes. À l’époque, elles se savaient et étaient – plus ou moins – utilisées. Au début du XXe siècle, elles ont été théorisées par un philosophe autrichien, Rudolf Steiner. Comme l’agriculture biologique, la biodynamie exclut l’utilisation des produits chimiques. Mais elle va plus loin. Grâce à de la matière organique – la bouse de vache, notamment –, ou à des prépa-

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À droite, en haut : la préparation à base de bouse de corne enrichit le sol.

rations à base de plantes ou de minéraux, le sol est vivifié. Enfin, au-delà de l’agriculture, il y a surtout une vision de la nature : un champ situé sous un ciel, sur une planète et au sein d’un univers. Un ensemble dont les cycles s’influencent et agissent entre eux. Critiquée pour ses aspects ésotériques, la biodynamie se décline en plusieurs tendances. Certains adeptes sont ainsi plus intransigeants. Ils travaillent strictement selon le calendrier lunaire, ne jurent que par les infusions. Pour d’autres, ces pratiques doivent être plus intuitives. Mais dans le vignoble, globalement, ces méthodes gagnent du terrain chez les jeunes produc-

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teurs ou les anciens qui se reconvertissent. Non loin de là, à Puligny-Montrachet, AnneClaude Leflaive tient le domaine Leflaive depuis presque vingt-cinq ans. Ici se composent des bouteilles de chevalier-montrachet ou de bâtard-montrachet, réputées dans le monde entier. Depuis les années 1990, elle travaille en biodynamie. Précurseur, elle continue de défendre ses idées. L’an passé, elle a inauguré sa nouvelle cave, conçue hors sol et avec des matériaux naturels : bois, paille, terre crue. Dans cet édifice au design futuriste, la vigneronne au caractère affirmé argumente : « Le monde n’est pas constitué uniquement de matière, mais >


“Le monde n'est pas constitué uniquement de matière, mais de force également…“

Le tracteur enjambeur a remplacé le cheval dans les vignes de la côte de Nuits, mais nombre de vignerons reviennent à des techniques plus respectueuses de la terre.

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R EPO RTA G E

Dans son jardin, Pierre Masson compose les infusions et préparations clés de la biodynamie.

de force également. À travers les préparations naturelles, pulvérisées sur les vignes en infime quantité, nous donnons une information aux plantes. Nous agissons de façon énergétique. » BOUSE DE CORNE

Dans le Mâconnais, Pierre Masson concocte justement ces fameuses potions. Non loin de Cluny, sur les hauteurs d’une colline boisée, il laisse pousser camomille, achillée, pissenlit, valériane. Dans son vaste potager, la nature s’épanouit avec conviction : fruits, légumes, fleurs et herbes aromatiques. Mais cet ancien agriculteur est aussi un spécialiste de la bouse de corne, une préparation phare de la biodynamie. Placée dans une corne et enterrée, la bouse se trans-

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forme au fil des mois en un humus très riche pour le sol. Parmi ses nombreuses activités, Pierre Masson édite également l’agenda lunaire et planétaire. Ainsi, selon la position de l’astre devant les constellations, il détermine les jours les plus favorables au travail de la vigne. En biodynamie, avec son fils, il est devenu une référence. Aujourd’hui, il conseille de nombreux domaines en France et appuie : « Même si peu le reconnaissent, beaucoup de vignerons pratiquent la biodynamie à différentes échelles. » L’Alsace et la Loire se distinguent particulièrement dans ce domaine. Chez le caviste, difficile pourtant d’y voir clair. Il existe bien deux labels en biodynamie, Demeter et Biodyvin, mais ils sont peu utilisés. Conseillère en viticulture, Agnès Boisson confirme : « En

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Côte-d’Or, 15 % des viticulteurs sont labellisés bio. Parmi eux, beaucoup travaillent en biodynamie, mais peu sont certifiés. » Trop de contraintes et, surtout, contrairement au bio, la biodynamie n’est pas encore un argument marketing, du moins en France. Caviste de la boutique parisienne, 18 sur vin, Alban Le Cam, lui, défend ces vins-là depuis longtemps. Même s’il insiste : « La biodynamie ne fait pas un bon vin, mais elle permet des vins plus propres, davantage sur le fruit, et où l’on retrouve mieux l’expression du terroir. » Jean-Claude Rateau - Net : jc-rateau.com Anne-Claude Leflaive : Net : leflaive.fr Pierre Masson - Net : biodynamie-services.fr 18 sur vin, 154, rue Ordener, 75018 Paris Tél. : 09 81 44 10 16.


Photo © David Renaud

Qui aurait pensé que le lien avec ce chien aiderait Lucas à apprendre à échanger ? Le projet initié par l’Institut Médico Educatif Henri Daudignon à Grenoble, a prouvé qu’un chien médiateur pouvait aider un jeune comme Lucas à stimuler son désir de communiquer, d’expérimenter, de réfléchir...et à faciliter son apprentissage du langage. La Fondation A et P Sommer, sous l’égide de la Fondation de France, a apporté en 2014 son soutien financier à ce projet. Ainsi, de nombreux autres enfants et adolescents, qui souffrent comme Lucas d’une déficience intellectuelle et de troubles envahissants du développement, pourront bénéficier de la richesse du lien avec l’animal familier, pour retrouver apaisement, estime de soi, bien-être, joie, goût à la vie... Pour partager informations et témoignages d’expériences, le site de la Fondation A et P Sommer : www.fondation-apsommer.org et sa page sur Facebook, sont libres d’accès et gratuits


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/ © COURTESY : ZENO X GALLERY, ANVERS / COURTESY : SAM DURANT ET BLUM & POE, LOS ANGELES - JOSHUA WHITE

© GAUTIER DEBLONDE / © COURTESY GALLERI NICOLAI WALLNER, COPENHAGEN / © ANDERS SUNE BERG

É VÉ N E M E N T

TE X TE : L U CIE RAYNA L

HISTOIRE BELGE


R E N D E Z - V O U S A U T R I P O S TA L , À L I L L E , POUR UN NOUVEAU GRAND RENDEZ-VOUS D E L’ A R T C O N T E M P O R A I N . PA S S I O N S SECRÈTES, COLLECTIONS PRIVÉES FLAMANDES RÉUNIT LES COLLECTIONS D E D I X - H U I T A M AT E U R S D ’ A R T.

C’est l’histoire d’un Belge, collectionneur, et de dix-sept autres réunis pour un grand rendez-vous d’art contemporain. « Avec ses 6 000 mètres carrés, le Tripostal est une machine à rêver reliant espace réel et espace imaginaire, un vrai beau lieu pour l’art contemporain », explique Caroline David, commissaire de l’exposition Passions secrètes, collections privées flamandes qui démarre le 10 octobre. À l'initiative de Lille3000 et dans la dynamique de la série d’invitations entamée au Tripostal en 2007 avec François Pinault, puis la galerie Saatchi ou, encore, Emmanuel Perrotin, entre autres, il s’agit là d’aller à la rencontre de dix-huit collectionneurs installés de l’autre côté de la frontière, dans la région de Courtrai. Pari risqué ? Pas tant que cela, décrypte Caroline David. « C’était logique et facile. Il y a, en Belgique, une grande concentration d’amateurs d’art, et

particulièrement forte dans cette région. Le Belge est collectionneur dans l’âme ! J’ai fait le tour des collectionneurs de la région, certains célèbres, d’autres inconnus, qui se retrouvent avec les murs de leur salon vides pour la première fois ! » Qui sont-ils ? « Le public ne le saura pas. Il y a un anonymat sur la propriété des œuvres. Ce sont des gens discrets, qui ne souhaitent pas être sur le devant de la scène. Mais ils ont envie de partager leurs trésors et de ne pas être les seuls à en profiter. » Et quels trésors : plus de 140 œuvres de 80 artistes internationaux, offrant un magnifique panorama de la création des années 1970 à nos jours. LA FEMME, LE MIROIR ET L’AMÉRIQUE

Sur les trois étages du Tripostal, l’exposition se dessine comme une promenade, par thématiques. Parmi celles qui se sont imposées, on trouve l’image féminine à >

Ci-dessus : We are the People (Sam Durant, 2003). Ci-contre : The Bread (Michaël Borremans, 2012). À gauche : Marriage (Elmgreen & Dragset, 2004). Page de gauche : Couple (Matthieu Ronsse, 2010).

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É VÉ N E ME N T

Y ALLER AV E C TGV • Lille-Marseille : 7 A/R par jour en 4 h 43*. • Lille-Montpellier : 4 A/R par jour en 4 h 55*. • Lille-Nantes : 4 A/R par jour en 3 h 57*. * Meilleurs temps de parcours avec TGV.

SNCF est partenaire de Lille3000.

IL Y A, EN BELGIQUE, UNE G R A N D E C O N C E N T R AT I O N D ' A M AT E U R S D ' A R T

Ci-dessus : T.Y.F.F.S.H. (Kris Martin, 2009).

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travers l’art contemporain, de la mère à l’amante, au travers de photos, de vidéos, de collages, de peintures… et des œuvres très diverses de Louise Bourgeois, Annette Messager, Anselm Kiefer, Thomas Ruff… Autre thème fort dans l’histoire de l’art développé ici, le miroir qui réunit identités et différences avec les travaux de Robert Barry, Daniel Buren, Olafur Eliasson, Michelangelo Pistoletto… Le troisième fil rouge de cette balade est une certaine vision de l’Amérique. Une vision double : l’une positive (le rêve américain, la statue de la Liberté), l’autre négative (l’hégémonie américaine, la ségrégation raciale), qui trouve ses sources dans les mouvements new-yorkais des années 1960 et 1970 entre luttes raciales et guerre du Vietnam. Elles sont traduites par des artistes comme Joseph Beuys, Matthew Day

Jackson, Sam Durant… L’exposition rend hommage aux artistes américains, toutes générations confondues (Wade Guyton & Kelley Walker, Rashid Johnson, Elizabeth Peyton, Dash Snow ) très présents dans les collections et sujets de désir d’une majorité des collectionneurs. Mais aussi aux artistes belges comme Michaël Borremans, Jan Fabre, Jacques Verduyn, convoqués au Tripostal pour réveiller les fantômes de l’ironie et de l’autodérision. Afin d’entrebâiller un peu la porte de ses collectionneurs anonymes, le photographe Gautier Deblonde a réalisé des wall papers de leurs intérieurs, livrant ainsi au public, forcément curieux, un peu d’intimité avec ces passionnés, à défaut de les leur présenter… Passions Secrètes, collections privées flamandes. Tripostal de Lille, du 10 octobre au 4 janvier 2015. Net : lille.fr

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© COURTESY : SIES + HÖKE - ACHIM KUKULIES , DÜSSELDORF/ © COURTESY : GEUKENS & DEVIL GALERY

Ci-dessous : The Trophy, dessin préparatoire (Ruben Bellinkx, 2000).


Communiqué

Les fruits de mer, une culture parisienne Du repas d’affaire au souper après le spectacle, il existe une vraie tradition des fruits de mer à Paris. Iodez vos sorties...

L’Auberge Dab

www.auberge-dab.com 161, avenue Malakoff - Paris 16ème - Tel. 01 45 00 32 22 - Ouvert 7/7 jours - Service de 12h00 à 15h30 et de 19h00 à 2h00 du matin - Voiturier

Congrès Maillot

www.congres-maillot.com 80, avenue de la Grande Armée - Paris 17ème - Tel. 01 45 74 17 24 - Ouvert 7/7 jours - Service de 7h30 à 2h00 du matin - Voiturier

Congrès Auteuil

www.congres-auteuil.com 144, boulevard Exelmans - Paris 16ème - Tel. 01 46 51 15 75 - Ouvert 7/7 jours - Service continu de 8h00 à 1h00 du matin - Voiturier

Les Grandes Marches www.grandes-marches.com

6, place de la Bastille - Paris 12ème - Tel. 01 43 42 90 32 - Ouvert 7/7 jours - Service continu de 8h00 à 1h00 du matin - Voiturier

L’Européen www.l-europeen.com

21 bis, boulevard Diderot - Paris 12ème - Tel. 01 43 43 99 70 - Ouvert 7/7 jours - Service continu de 7h30 à 1h00 du matin

Agence-pashmina.com - Crédit photo : Francis Hammond

Petite ou grosse, creuse ou plate, Fine ou Spéciale, l’huître est l’incontournable vedette des célèbres plateaux du Congrès Maillot et du Congrès Auteuil. Table traditionnelle inspirée, l’Auberge Dab se distingue par la beauté de ses tourteaux frais et langoustines. Si, Gare de Lyon, le banc d’écailler de l’Européen étonne par sa diversité, mentionnons aussi les Grandes Marches, adresse montante de la Bastille dans ce domaine. Un mot, enfin, pour vous signaler que ces établissements vous permettent également d’emporter les fruits de mer chez vous, pour une dégustation plus intime. Jean de Loÿs


P U B L I C O M M U N IQ U É

Le shopping ! Une autre façon de découvrir les hôtels particuliers, les petites places, l’ambiance des ports…

MODE IN PROVENCE Marseille, l’autre capitale de la mode ! Depuis des siècles, les plus belles étoffes ont drapé cette ville et, plus généralement la Provence, d’une aura particulière. Portées par un vent de créativité, nourries par les influences méditerranéennes, les Bouches-du-Rhône ont vu, au fil des ans, les stylistes imposer leur style.

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ans le sillage de quelques marques leaders, de nombreux créateurs puisent aujourd’hui encore leur inspiration sur ces terres de caractère. Focus sur une tendance qui, loin d’être un phénomène de mode, souligne le dynamisme d’une région et permet de découvrir les

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rues de ces villes gorgées de soleil d’une autre manière. DE FIL EN AIGUILLES

C’est l’histoire d’une aventure. Une fabuleuse épopée qui a imposé Marseille et ses environs dans l’univers de la mode.

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Ville portuaire, la cité phocéenne aurait pu se contenter de voir accoster les bateaux et de rêver d’exotisme. Mais elle est allée plus loin, transformant les cotonnades, les soies persanes et les indiennes en tissus tendance. Dès le XVIe siècle, les échanges commerciaux avec les pays orientaux


P U B L I C O M MU N IQ U É

Terre inspirée, Marseille et ses environs ont vu s’ouvrir bon nombre de concept-stores et de petites boutiques de créateurs. Certaines marques ont même acquis une renommée internationale.

LE SAVIEZ-VOUS ? Il est des vêtements qui collent à la peau d’un lieu. Marcel, jean, indiennes, collier marseillais... Les Bouches-du-Rhône comptent quelques belles signatures passées à la postérité. LE MARCEL Indémodable tricot de corps, le marcel a fait le bonheur des dockers. Dégageant les épaules pour libérer leurs mouvements, ce débardeur connaît un succès fou. En 1947, la Manufacture Saint-Théodore, l’une des bonneteries les plus performantes du coin, devient leader du marché. Jusqu’en 1965, elle fournit même l’armée. Jusqu’à quinze mille marcels sont alors produits chaque semaine. Sexy, prolo, unisexe, il reste encore aujourd’hui une valeur sûre. LE JEAN Dans les années 70, Marseille fut l'incontestée capitale du denim made in France. Si Rica Lewis, avec cinq usines, est la plus implantée, la région compte aussi Jezequel, Blue Spencer… Chahuté dans les années 80, ce marché connaît aujourd’hui un nouvel essor grâce à des marques locales comme Le Temps des Cerises et Kaporal. LES INDIENNES Marseille se spécialisa très vite dans la fabrication de ces cotonnades imprimées en provenance, à l'origine, des comptoirs des Indes. Leur succès fut tel qu’au XVIIe siècle elles étaient devenues emblématiques du costume des Marseillaises. Elles restent à la base de la confection du costume régional provençal.

© R. CINTAS-FLORES / © P. GHERDOUSSI / © S. BARBATO

LE COLLIER MARSEILLAIS Au XIXe siècle, les femmes avaient l’habitude de thésauriser en fixant sur un ruban de petites perles d’or. Fragile, ce système fut remplacé par un montage sur mailles au début du XXe siècle. Très vite adopté par la bonne société marseillaise, ce collier était offert aux jeunes filles pour leur communion ou leur majorité. Aujourd’hui encore, la tradition perdure.

La mode « made in Sud » s'écrit en lettres ensoleillées dans le ciel d'une région cousue main…

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permettent aux Provençaux d’être les premiers à recevoir les étoffes que l’Europe tout entière envie. Partout des ateliers et des manufactures voient le jour. Au XIXe puis au XXe siècle, les migrants arrivant de Grèce, d'Italie, d'Arménie et du Maghreb dotent la région d’un savoir-faire hors pair.

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Les Bouches-du-Rhône bouillonnent de créativité. Des marques locales naissent alors. Diable Noir, Casablanca, Zaza of Marseille sont parmi les pionnières, bientôt suivies par toute une génération de jeunes et entreprenants créateurs. Aujourd’hui, le Temps des Cerises, Souleiado, American >


P U B L I C O M M U N IQ U É

PORTRAIT

TROIS QUESTIONS À… ISABELLE BRÉMOND, directrice de Bouches-du-Rhône Tourisme

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Quels sont les lieux de la mode à découvrir dans la région ? Découvrir une ville, c’est partir à la rencontre de lieux, de personnes. C’est plonger dans ce qui fait la personnalité des endroits, fruit de talents qui réinventent l’identité de leurs terres. Les stylistes en font partie. Pousser leur porte permet d’autres découvertes. Bien souvent les boutiques se trouvent dans les centres historiques : rue de la Mode, rue Paradis, ou, encore, cours Julien, à Marseille. Il faut se balader dans le quartier Belsunce, le « Sentier du Sud » et humer l’atmosphère. À Aix, cap sur le

Vintage, Sessun, les P’tites Bombes, et bien d’autres encore affichent boutiques et concepts stores. La mode « made in Sud » s’écrit en lettres ensoleillées dans le ciel d’une région cousue main. S UI V EZ LE G U I D E !

Pour s’y retrouver dans l’univers de la mode, un nouveau guide vient de sortir : Mode, made in Provence : 158 pages qui foisonnent de bonnes adresses et font toute la lumière sur les créateurs. Fruit

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quartier Mazarin. Sur le boulevard des Lices, à Arles, rue des Poilus, à la Ciotat… Quel avenir pour la mode dans les Bouches-du-Rhône ? La mode est une valeur ajoutée. Ce secteur génère 19 000 emplois et 1 milliard d’euros. Chacune à leur manière, nos marques se font ambassadrices de notre histoire et de nos savoir-faire. L’avenir ? Valoriser ce vivier de talents. Comment ? Par l’édition d’un guide (voir ci-dessous), mais aussi par la mise en place d’itinéraires qui mettront en réseau notre patrimoine et nos forces vives.

d’un travail mené par Bouches-du-Rhône Tourisme et la MMMM, ce guide emmène ses lecteurs dans une découverte de la destination, de marques renommées en ateliers de petits créateurs. Pour flâner, faire du shopping, visiter et suivre le fil d’une histoire taillée sur mesure. Guide gratuit et disponible sur simple demande au 04 90 59 49 40. Net : visitprovence.com ; m-mmm.fr PAR VALÉ R IE FE RRER

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MATTHIEU GAMET, LE CULTE DE LA MODE À 39 ans, Matthieu Gamet est de ces hommes qui savent ce qu’ils veulent. Directeur de la marque Kulte, président de la MMMM, (Maison méditerranéenne des métiers de la mode), il reste très attaché à la cité phocéenne qui l’a vu naître. Après avoir vécu à Londres, où il consacre le début de sa carrière à l’édition de magazines de sports de glisse, il rejoint la société de son oncle et rachète la marque Kulte. Très vite, le businessman trouve sa ligne directrice et redore le blason de la marque. Si les collections restent classiques, Kulte développe des lignes graphiques, connectées, décalées. Les fashionistas se l’arrachent. Douze magasins et cinquante points de vente plus tard, Kulte est entrée dans la légende marseillaise. Un Café Kulte décoré comme une boutique, où les produits locaux sont à l’honneur a même été ouvert en avril dernier aux docks de la Joliette. « Marseille est riche de ses mélanges, de ses cultures. La mode en est l’illustration. Pour conforter ce monde en pleine expansion, communiquer et développer le savoir-faire de marques leaders, la MMMM a été créée. Sa mission ? Mettre en avant les entreprises et les aider à valoriser leur réseau commercial. La mode est partie intégrante de la culture provençale. Je souhaite être un chef d’orchestre et mettre en musique l’une de nos plus belles partitions. »

© R. CINTAS-FLORES / © CAROLINE DUTREY

Comment expliquezvous la place de la mode dans les Bouches-du-Rhône ? C’est historique, culturel, naturel. De la montagne SainteVictoire à la Camargue, les Bouches-du-Rhône stimulent la créativité. Le relief, la mer, les espaces naturels, le mistral, les ciels lavés par le vent impriment leur marque. Van Gogh, Cézanne et Picasso n’y sont pas restés indifférents, tout comme Christian Lacroix, l’enfant d’Arles. Deuxième place forte de la mode après Paris, la région présente une nouvelle garde de créateurs pour porter plus loin ce souffle innovant.



AGENDA D E S

E X P O S À

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V O I R P A S

F E S T I V A L S

D E S D E

P I È C E S

P A R I S

M A N Q U E R

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R É G I O N S L I E U X

I N C O N T O U R N A B L E S D E

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T H É Â T R E D E S

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C O N C E R T S

D É C O U V R I R

D E S

S O R T I E S

O P É R A S

E N V I E S

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D E S

N A T U R E I D É E S

D ’ A I L L E U R S …

8 AU 12 OCTOBRE

Fête des vendanges

8 12

du au

octobre

2014

fête les poètes

Rosé cœur de fraise à la robe splendide et aux nuan­ ces fuchsia, fruits frais, agrumes, herbes coupées pour une mise en bouche légère et délicate : à servir très frais, avec modération ! Voilà à quoi ressemble la fameuse Cuvée des poètes, vin tout nouveau, tout bon, des vignes de Montmartre, qui porte le nom de la thématique 2014 de la Fête des vendanges, 81e du nom, avec pour marraine et parrain Sandrine Bonnaire et Jacques Higelin. Il faut dire que la poésie est partout à Montmartre… Et les organisateurs en rajoutent encore un peu cette fois en convoquant les poètes et poétesses du passé, présent, futur : Vian, Gainsbourg, Aimé Césaire, Brel, Nougaro, les chan­ teuses Daphné et Clarika… Dans tous les coins du XVIIIe, des bals et des bala­ des poétiques, des visites exceptionnelles des appartements de Jacques Prévert et Boris Vian, l’immanquable parcours du goût, les fameuses « non­ demandes » en mariage, un carnaval déjanté, la grande chorale des enfants des écoles, une jour­ née graffiti et poésie, et un feu d’artifice tiré au pied du Sacré Cœur. La Fête des vendanges. Montmartre et divers lieux du XVIIIe arrondissement. Net : fetedesvendangesdemontmartre.com

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ÉGALEMENT À VOIR L’ART DE MANGER, RITES ET TRADITIONS Musée Dapper, Paris (XVI). Du 15 octobre au 12 juillet 2015. HUMAINES, TROP HUMAINES Le Bleu du ciel, Lyon (69). Jusqu’au 8 novembre. HOUSEHOLD TEMPLE YARD, DE GARETH MOORE La Criée, Rennes (35). Jusqu’au 30 novembre. LE PÉRUGIN, MAÎTRE DE RAPHAËL Musée JacquemartAndré, Paris (VIII). Jusqu’au 19 janvier 2015. LATIN LOVERS FRAC Nord – Pas-deCalais, Dunkerque (59). Jusqu’au 29 mars 2015.

© THINKSTOCK / © HOFMANN/LA MONNAIE DE MUNT / © RUDY SABOUNGHI / © DR

BACCHUS À MONTMARTRE

© AFFICHE FDVM / © MAIRIE18 / © GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE VINCENT LEPRESLE /

Collage original de Jacques Prévert réalisé pour sa fille sur un exemplaire de « Charmes de Londres », livre de Jacques Prévert (textes) et Izis (photographies), 1952. Collection privée Jacques Prévert © Fatras / Succession Jacques Prévert • Graphisme Claire Dupoizat

PA R I S ( 7 5 )


A G E N D A

5 O P É R A S À N E PA S M A N Q U E R

L’ E N L È V E M E N T AU SÉRAIL DU 16 OCTOBRE AU 8 NOVEMBRE PALAIS GARNIER, PARIS (75) L’opéra de Mozart n’a pas été à l’affiche de l’Opéra de Paris depuis des décennies. Cette nouvelle production réunit un chef de grand talent, Philippe Jordan, et une « petite nouvelle » à la mise en scène : la réalisatrice et actrice Zabou Breitman. Net : operadeparis.fr

L E VA I S S E A U FA N T Ô M E DU 11 AU 26 OCTOBRE - OPÉRA DE LYON (69) Le collectif catalan La Fura dels Baus a déjà signé plusieurs mises en scène décapantes d’œuvres lyriques. L’Opéra de Lyon lui confie celle du Vaisseau fantôme, de Richard Wagner. Une descente dans l’irréel dirigée par l’excellent chef Kazushi Ono. Net : opera-lyon.com

SHELL SHOCK, A REQUIEM OF WAR DU 24 OCTOBRE AU 2 NOVEMBRE MONNAIE DE BRUXELLES Ça va décoiffer ! Un oratorio dansé sur le thème de la Première Guerre avec une musique signée Nicholas Lens sur les textes de Nick Cave. Net : lamonnaie.be

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CASTOR ET POLLUX DU 17 AU 25 OCTOBRE À L’OPÉRA DE LILLE (59) ET DU 13 AU 21 OCTOBRE AU THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES (75). Deux versions de l'opéra de Rameau s’affrontent : celle d’Emmanuelle Haïm, à Lille, et celle d’Hervé Niquet, à Paris, deux grands chefs baroques. Net : opera-lille.fr

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O W E N W I N G R AV E DU 5 AU 11 OCTOBRE - OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE (54) La violence faite aux enfants et l’antimilitarisme : des thèmes chers au compositeur Benjamin Britten. Un opéra écrit d’après une nouvelle d’Henry James et mis en scène par Marie­Ève Signeyrole. Net : opera-national-lorraine.fr


île de france

age n d a

octobre

2 au 19 octobre

la compagnie la re-sentida.

pour changer le monde Un titre à rallonge (Tratando de hacer una obra que cambie el mundo) ou La tentative de créer une œuvre qui essaie de changer le monde (traduction littérale). Ou quand des comédiens chiliens jouent leur propre rôle avec une délicieuse autodérision. Une pièce décoiffante ! net : nouveau-theatremontreuil.com

Jeanne cherhal.

_ Pa r i s ( 7 5 ) e t s e i n e - s a i n t- d e n i s ( 9 3 ) _

l’automne en chanSonS

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi … », fredonnait Yves Montand en 1962. Faut-il déduire de ce refrain écrit par Prévert que l’automne est une période propice aux chansons ? L’actualité culturelle semble plaider en ce sens. Le théâtre du Rond-Point propose, en effet, le dernier week-end d’octobre, Touche française, un événement musical inédit dédié aux compositions tricolores. Durant deux jours (25 et 26 octobre), artistes incontournables et talents prometteurs viendront chanter, déclamer, rapper et slammer avec un seul objectif : représenter les différents styles de la variété française et mettre en valeur son renouveau. Parmi les têtes d’affiche de cette première édition : Louis Chedid, William Sheller, Jeanne Cherhal et Patricia Kaas. En programmant trois concerts exceptionnels de Manu Dibango (les 24, 25 et 26 octobre), le musée du Quai Branly sera également de la fête, puisque le jazzman viendra y célébrer ses 80 ans. Dans un autre registre, c'est une croisière à travers Paris et seize villes de Seine-SaintDenis que le festival Villes des musiques du monde proposera durant un mois (du 10 octobre au 9 novembre). Embarquement pour la Louisiane et cap sur Congo Square,

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à la découverte des racines africaines de la Nouvelle-Orléans via des concerts, fanfares, parades, balades fluviales, ateliers de cuisine et rencontres littéraires. Impossible de terminer ce tour d’horizon sans citer le concert des musiques de films de Roman Polanski donné dans le cadre du Prix France Musique de la Sacem (10 octobre), ainsi qu’une rétrospective qui n’a de musical que le titre : Duras Song. Organisée par la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, cette exposition (du 15 octobre au 12 janvier) célèbre l’œuvre de cette femme et écrivain hors normes.

19 septembre a u 1 er d é c e m b r e

Touche française. les 25 et 26.10 au théâtre du rond-point. net : theatredurondpoint.fr manu dibango. les 24, 25 et 26.10 au musée du Quai Branly. net : quaibranly.fr Festival Villes des musiques du monde. du 10.10 au 9.11 à paris et divers lieux en Seine-Saint-denis. net : villesdesmusiquesdumonde.com Prix France Musique de la Sacem. le 10.10 salle pleyel, paris (Viii). net : sallepleyel.fr Duras Song. du 15.10 au 12.1.2015 au centre pompidou. net : centrepompidou.fr

page S r é aliS é eS par Sand ra Fr a nrenet

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napoléon et Joséphine. _rueil-malmaiSon (92)_

l’hiStoire en BriQueS Et si le patrimoine architectural, culturel et artistique des monuments et lieux qui ont marqué la vie de Joséphine et Napoléon était présenté aux spectateurs en… Lego, ces petites briques en plastique venues du Danemark ? Voilà un pari audacieux relevé par la ville de Rueil-Malmaison et l’expo Histoire en briques Lego. net : jubileimperial.fr

© FRaNK LORIOU / agENCE VU / © gERaRDO CORREa OROZCO / © EPICURE StUDIO 2014 - © 2014 thE LEgO gROUP. / © BRESCIa, PINaCOtECta tOSIO MaRtINENgO / © DR

_montreuil (93)_


AG EN D A

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320€

Du 6 septembre au 25 Octobre 2014 Ange (Raphaël, 1500-1501).

_ PA R I S ( 7 5 ) _

VOYAGE EN RENAISSANCE

Les musées Jacquemart-André et Maillol organisent deux rétrospectives exceptionnelles sur la Renaissance. Tandis que Le Pérugin, maître de Raphaël propose un voyage dans les villes qui ont vu naître les chefs-d’œuvre du peintre italien connu pour ses fresques décorant la chapelle Sixtine, l'exposition Les Borgia et leur temps, de Léonard de Vinci à MichelAnge offre une lecture politique de cette époque marquée par les intrigues et le renouveau philosophique.

* Voir conditions en magasin.

Le Pérugin, maître de Raphaël. Jusqu’au 19 janvier 2015. Net : musee-jacquemart-andre.com Les Borgia et leur temps, de Léonard de Vinci à MichelAnge. Jusqu’au 15 février 2015. Net : museemaillol.com

OCTOBRE ET NOVEMBRE

_ PA R I S ( 7 5 ) E T C O U R S O N ( 9 1 ) _

MISE AU VERT Il y en aura pour tous les goûts, cet automne, entre l’installation d’Alexis Tricoire dans les grandes serres du Jardin des plantes et les Journées des plantes de Courson. D’un côté le spectateur s’émerveillera devant les scènes d’Hybridations créées à partir de pièces et matériaux recyclés ; de l’autre, le promeneur arpentera en toute liberté les allées du magnifique domaine essonnien. Hybridations, Jardin des plantes, jusqu'au 24 novembre. Net : mnhn.fr Les journées des plantes de Courson, du 17 au 19 octobre. Net : domaine-de-courson.fr

Modèle Giulia Marron, patiné à la main Disponible en 4 coloris

Nouvelles ouvertures :

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NORD OUEST

AGE N D A

8 AU 12 OCTOBRE

15 AU 20 OCTOBRE

_LA ROCHE-SUR-YON (85)_

HONORER HONORÉ C’est le réalisateur Christophe Honoré (photo) que la 5e édition du Festival international du film de La Roche-sur-Yon a décidé de célébrer. À l'affiche : une rétrospective intégrale (une dizaine de films) et une rencontre publique. Net : fif-85.com

GOD SAVE THE QUEEN

Entretien avec Hussam Hindi, directeur artistique du Festival du film britannique de Dinard. La manifestation, qui a révélé, entre autres, Ken Loach et Mike Leigh, fête cette année ses 25 ans de bons et loyaux services rendus au cinéma. Et à la reine d’Angleterre. Dinard et le cinéma britannique, c’est un mariage de raison ? C’est tout naturellement que l’idée d’un festival dédié au cinéma britannique s’est imposée dans une ville souvent décrite comme la plus « british » de la région : située face aux côtes anglaises, Dinard est un lieu de villégiature prisé par ses voisins d’outre-Manche depuis le milieu du XIXe siècle. Son architecture même en témoigne, jusqu’aux noms des rues ! 25 ans, c’est l’âge de… : faire la fête ? Innover ? Se retourner sur le passé ? De commencer une nouvelle période mettant en scène un cinéma aujourd’hui en très grande forme, et où l’on puisse révéler de nouveaux talents. Comment qualifier le cinéma britannique en trois adjectifs ? Politiquement très incorrect, percutant, militant. Si vous deviez ne retenir qu’un souvenir du festival... C'était en 1998. En voulant

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monter sur scène, Dominique Besnehard, membre du jury, a trébuché et cassé tous les trophées du palmarès, qui ont finalement été remis en morceaux sur scène à chaque lauréat ! Dinard casse les prix, titraient les journaux le lendemain... Qu’attendez-vous d’un président du jury, et plus particulièrement de Catherine Deneuve, choisie pour assurer ce rôle cette année ? Offrir au festival son aura légendaire. Net : festivaldufilm-dinard.com

T O U T E L’ A N N É E _LES LUCS-SURBOULOGNE (85)_

PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR L’Historial de la Vendée est un lieu d’exposition contemporain qui bouscule toutes les idées reçues et permet d’explorer le temps (7 000 ans d’Histoire) de manière ludique et interactive. Ici, ni poussière ni naphtaline, plutôt des bornes interactives, un hélicoptère-cinéma et des nouvelles technologies. Net : historial.vendee.fr

PAGE S R É ALISÉ ES PAR O LIVIE R BO U CREU X

JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE _CHINON (37)_

LE DERNIER DES TEMPLIERS Encore deux mois pour profiter du voyage au cœur des croisades que propose Chinon, unique forteresse médiévale du Val de Loire. Expo scientifique et interactive, parcours scénarisé avec les héros des Templiers, jeux pédagogiques, installations monumentales… Et, en ligne de mire, l'une des plus grandes énigmes de l’Histoire de France : la disparition sur le bûcher, en 1314, du grand maître de l’ordre du Temple, Jacques de Molay. Les Templiers, entre mythes et réalité. Net : forteressechinon.fr

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UN JOURNAL DU CIEL C'est en Normandie que débute l'histoire, dans un ciel sans encombre, en septembre 2007. Elle s'achève le 3 septembre 2008 sur un coucher de soleil. Les dessins se sont succédé pendant un an, comme une respiration, et ce qui devait être une étude pour un projet BD est devenu un journal du ciel. Cieux, de Renaud De Heyn (Treize Avril éditions).

SAINT PAUL DE VENCE @ ADAGP, PARIS 2014 / © LE MILLE SABORDS - V.PERRODO

_DINARD (35)_

© DR / © BAC FILMS / © DR / © CLAUDE GERMAIN, ARCHIVES FONDATION MAEGHT,

Hussam Hindi.


ag en d a

Jusqu’au 2 novembre

Omphale II (Pablo Palazuelo, 1962).

_Bignan (56)_

Beau trÉsor

alechinsky, chillida, Giacometti, soulages, tàpies, viallat… la liste est bien plus longue encore et, surtout, impressionnante. on doit la réunion de tous ces talents à un anniversaire : les 50 ans d’une fondation unique créée par deux amoureux de l’art et des artistes, aimé et marguerite maeght. une exposition hors les murs (et loin de son beau lieu d’origine, saint-paul-devence) qui rassemble une étonnante collection riche et éclectique, rend hommage à un couple de mécènes engagés qui a su tisser des relations privilégiées avec un bon nombre de génies, et raconte ainsi en filigrane l’histoire de l’art de ces cinquante dernières années. Fondation Maeght. 50 ans de collection. net : fondation-maeght.com

30 octobre au 2 novembre _Port du Crouesty (56)_

PLaIsanCe Pour tous en trente ans, le Mille sabords a réussi à démocratiser la plaisance, devenir une institution, et s’imposer comme le plus grand salon du bateau d’occasion d’europe. au début sceptiques, les navigateurs de tous bords suivent aujourd’hui de près cette manifestation. animations, conférences, visites et jeux pour petits moussaillons sont au programme. net : lemillesabords.com

TGV magazine

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AG E N D A

JUSQU’AU 11 JANVIER 2015

8 AU 18 OCTOBRE

Plaza Francia (Catherine Ringer et Müller & Makaroff).

_NANCY (54)_

GOOD PULSATIONS EN LORRAINE !

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Catherine Ringer et Müller & Makaroff… Soit une quarantaine de concerts au total et plus d’une centaine d’artistes In et Off. De quoi combler de bonheur toutes les oreilles et de régaler d’émotions tous les publics.

_B E A U VA I S ( 6 0 ) _

À LA SOURCE DU ROCK This is England, Rock’s Icons, The Disciples : trois angles et une vingtaine d’artistes pour revisiter l'histoire du rock'n roll à travers la photographie, explorer le rapport profond entre l'image, la musique et les univers du rock. Ce sont Les Photaumnales 2014. Net : phautomnales.fr

Nancy jazz pulsations. Net : nancyjazzpulsations.com

PAGE S RÉ ALISÉ ES PAR ANNE MILLIOT T E-CHA U VEA U

JUSQU’AU 29 MARS 2015 Mur de chiffons (Michelangelo Pistoletto).

T O U T E L’ A N N É E

_D U N K E R Q U E ( 5 9 ) _

_S A I N T- O M E R ( 6 2 ) _

C'EST UNE MAISON VERTE Reconnu « Man and Biosphere » en 2013 par l’Unesco, le marais audemarois est un lieu unique et enchanteur. Une nature fragile qui se découvre à pied, à vélo ou en bateau, et qui a désormais sa maison. Celle du marais de Saint-Omer, qui ouvre une nouvelle porte, originale et ludique, sur cet environnement préservé. Net : tourisme-saintomer.com

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L'ARTE POVERA ATTITUDE Les années 1960. Quelques Italiens se retrouvent dans une nouvelle « attitude » artistique et engagée contre la société de consommation. Dans leurs créations se mêlent éléments naturels (feu, pierres…) et dits « pauvres » (cordes, chiffons…) : l’Arte Povera (art pauvre) est né. L'exposition Latin Lovers-Arte Povera est à re(découvrir) au Frac Nord-Pas-de-Calais. Net : fracnpdc.fr

© MICHELANGELO PISTOLETTO/ © NEW YORK, THE METROPOLITAN MUSEUM OF ART / © ANA BLOOM

Après une édition 2013 euphorique, le festival Nancy jazz pulsations (NJP pour les initiés) ouvre une fois encore ses scènes à des courants musicaux qui signent son identité et confirment d’année en année sa formidable popularité dans le Grand Est depuis plus de deux générations. « Il n’y a pas de thématique, mais plutôt un équilibre entre des artistes confirmés, émergents, surprenants, des musiciens régionaux et locaux, et une part dédiée aux spectacles de rue et aux orchestres mobiles », souligne Patrick Kader, directeur et programmateur du rendez-vous lorrain. Lequel a donc concocté une affiche qui tient toutes ses promesses. La troublante et mutine Émilie Simon, les cuivres énergiques et détonants d’Electro Deluxe, les très rock'n roll garçons de Black Strobe, l’étonnante tessiture funk de Dirty Loops, les accents jazz et orientaux du trompettiste Ibrahim Maalouf ou, encore, les déjantées et irrévérencieuses Brigitte (voir également page 52). L'occasion aussi d'apprécier le retour du banjo d’Otis Taylor, l’envoûtant et délicat envol de Cats on Trees, l’inoxydable Paul Personne, la virtuosité de l’inclassable accordéoniste Richard Galliano, le charme sucré de Gilberto Gil, la pop et pimpante Nikki Yanofsky, la grâce de Plaza Francia, que composent

The Who (1966).

© RENAUD CORLOUER / © F. DOUCET / © COLIN JONES - COURTOISIE LUCY BELL GALERIE, LONDRES. /

NORD EST


AG E N D A

9 O C T. A U 2 5 J A N V. 2 0 1 5 Sésostris III.

TOSCA PUCCINI

_LILLE (59)_

PHARAON DE LÉGENDE

Sésostris III est l’un des souverains les plus emblématiques de l’Égypte antique. Un pharaon visionnaire venu du fond des âges (on date son règne aux environs de 1872 avant J.-C.) dont la fabuleuse histoire, Sésostris III, pharaon de légende, est contée au Palais des beaux-arts de Lille, en collaboration avec le musée du Louvre. Net : pba-lille.fr

19 AU 25 OCTOBRE Cats on Trees.

NOUVELLE PRODUCTION

BREL CÉLÉBRÉ Il a chanté Vesoul, Vierzon et Amsterdam… Mais c’est à Troyes qu’on le célèbre le plus intensément cet automne. Le 27e festival des Nuits de Champagne rend, en effet, hommage au grand Jacques. Un hommage éclectique avec des têtes d’affiche comme Yves Jamait, Renan Luce, Zaz, Maxime Le Forestier, Clarika, Julien Doré, Cats on Trees ou, encore, Barbara Hendricks. Mais aussi un tribut polyphonique, grâce à 1 550 choristes, et une invitation faite à tout le public d’entonner ensemble le répertoire de cet immense artiste. Net : nuitsdechampagne.com

LES ORÉADES, 1902, ADOLPHE WILLIAM BOUGUEREAU (1825 – 1905) COLLECTION PRIVÉE, AKG-IMAGES / ERICH LESSING – CONCEPTION : ATALANTE-PARIS

_TROYES (10)_

DANIEL OREN ⁄ EVELINO PIDÒ DIRECTION MUSICALE PIERRE AUDI MISE EN SCÈNE ORCHESTRE ET CHŒUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS MAÎTRISE DES HAUTS-DE-SEINE ⁄ CHŒUR D’ENFANTS DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS

# OPÉRA BASTILLE 10 OCT – 28 NOV 2014 08 92 89 90 90 OPERADEPARIS.FR (0,34 € ⁄ MIN)


SUD EST

AG E N D A

JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE

JUSQU’AU 11 NOVEMBRE

AVENTURE MÉDITERRANÉENNE Arman, César, Yves Klein… Tous font partie des cinquante artistes sélectionnés pour l’exposition Sculpture du Sud sise à la villa Datris, fondation pour la sculpture contemporaine inaugurée en 2011. Net : villadatris.com

Légende.

_MONTLUÇON (03)_

ANNÉES DISCO

Inauguré l’an dernier, le Mupop (Musée des musiques populaires) abrite l’une des plus grandes collections d’instruments et d’ob­ jets musicaux de France. Au départ musée de la Vielle, le lieu s’est enrichi rapidement de cornemuses puis de guitares électriques qui lui fit prendre un virage vers les mu­ siques plus contemporaines. Aujourd’hui la­ bellisé Musée de France, le Mupop affiche un fonds permanent de plus de deux mille pièces, entre instruments, objets (costumes de scène, parquets de bal…) et iconogra­ phie (publicités, affiches, pochettes de disque, photographies…) dans une scéno­ graphie vivante et évolutive, découpée entre parcours musical et parcours instru­ mental. Jusqu’à la fin de l’année, et pour fêter le premier anniversaire du Mupop, c’est l’exposition temporaire French disco qui accueille les visiteurs. Une expérience visuelle, auditive et interactive inédite qui revient sur la naissance du mouvement disco en 1975 aux États­Unis et en Europe. Dancefloor, boules à facettes, pochettes de 45 tours et autres objets mythiques, comme la canne de Patrick Hernandez ou le cos­ tume de scène de Sheila dans Spacer, sont présentés. Plus surprenante et profonde qu’elle n’en a l’air, l’exposition fait le paral­ lèle entre musique et société, entre l’appari­ tion du disco dans le monde insouciant des années 70, jusqu’à sa disparition au milieu des années 80, dans une société assombrie

TGV magazine

par un avenir économique inquiétant et l'apparition du sida. Pénétrant dans l’expo­ sition par un vestibule identique à celui de l’entrée d’une boîte de nuit, le visiteur peut ensuite écouter les plus grands tubes de l'époque grâce à un mur de pochettes de disques et une projection de clips avant d’aller s’installer dans un salon seventies où il découvrira une série de reportages sur un vieux téléviseur. Attention, le risque de sortir du Mupop avec Born to be alive dans la tête est hautement élevé ! Mupop. French disco. Net : mupop.fr

PAGE S RÉ ALISÉ ES PAR VANE SSA GARDET

20 AU 25 OCTOBRE _MARSEILLE (13)_

PHILO RIGOLOTE Les séries cultes Breaking Bad et Game of Thrones passées à la moulinette de la philosophie : voilà ce qui attend, entre autres, ceux qui se rendront à la Semaine de la pop philosophie, dans différents lieux de la cité phocéenne. Net : semainedelapopphilosophie.fr

14 AU 18 OCTOBRE Zara McFarlane.

J U S Q U ’ A U 2 N O V.

Femme étendue au bord de l’eau (Félix Vallotton, 1921). _LE CANNET (06)_

BELLES DE NUIT Bonnard, Vuillard, Vallotton, Matisse, Brancusi ou Picasso les ont peintes pendant leur sommeil. Une cinquantaine d’œuvres représentant ces Belles endormies sont réunies pour illustrer le rêve et l’abandon tels que les ont peints ces artistes entre la fin du XIXe siècle et les années 1950. Net : museebonnard.fr

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_ C L E R M O N T- F E R R A N D ( 6 3 ) _

SWING EN AUVERGNE Quatre jours de festival pour découvrir les nouveaux talents du jazz, dont Cory Henry, petit prodige qui a commencé à jouer de l’orgue à 2 ans. Hermon Mehari, Zara McFarlane et Henry Butler sont également de ce Jazz en tête. Net : jazzentete.com

© VILLE DE MONTLUÇON / MUSÉE D'ART MODERNE ET CONTEMPORAIN, STRASBOURG © ADAGP, PARIS 2014 / TIM PERCEVAL © 2014 / © CASEY MOORE / © DR / © JEAN CLAUDE CARBONNE

_ L’ I S L E - S U R - L A - S O R G U E (84)_


AG E N D A

| VOYAGES PRIVÉS SUR MESURE |

15 AU 18 OCTOBRE

ON VOUS EMMÈNE AILLEURS

Christine and the Queens.

_MARSEILLE (13)_

NUITS BLANCHES PHOCÉENNES

Défense de dormir ! Telle est l’injonction de cette 23e Fiesta des suds qui va transformer les nuits marseil­ laises en rencontres festives. Ce sont les enfants qui ouvrent le bal, avec la Fiesta des minots (réservée aux 6­14 ans) le mercredi 15 octobre. Plaza Francia vont lancer, eux, le Festival des grands. Le combo Cathe­ rine Ringer et Gotan Project investira les docks avec son tango­pop mâtiné d’électro auquel l’ex­Rita Mitsouko insuffle toute son énergie. Massilia Sound System, Selah Sue, Christine and the Queens ou les mythiques De La Soul s’invitent également dans la programmation de cet événement World Music. Fiesta des suds. Net : dock-des-suds.org

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BRUXELLES |

PARIS

| LYON |

MONTE CARLO |

www.continents-insolites.com

Direction Jacques Mailhot

Direction Jacques Mailhot

E! MPHON ! O I R T ÈME SAIS

ATTENTION, 3 MAÎTRES CHANTEURS ! OPÉRA EN FÊTE PRÉSENTE

LE SPECTACLE HILARANT OÙ LE PUBLIC DEVIENT CHORISTE !

14 AU 18 OCTOBRE

_AIX-EN-PROVENCE (13)_

ET DE TROIS ! Après Empty Moves (part 1) en 2004, et Empty Moves (part II) en 2007, Angelin Preljocaj signe le troisième volet de ce triptyque chorégraphique consacré à l’œuvre sonore de John Cage et construit à partir du texte, La désobéissance civile, d'Henry David Thoreau. Une partition savante de passes et de portés interprétée par quatre fantastiques danseurs. Net : preljocaj.org

MENT” “À VOIR ABSOLU PERBES” SU IX VO “DU RIRE, DES TO BILA IRE !” “FOLLEMENT JU MUSICALE !” E “DE LA VITAMIN Un spectacle musical de Raphaëlle FARMAN et Jacques GAY

LOCATION 01 46 06 10 26 - WWW.2ANES.COM


SUD OUEST

AGE N D A

17 AU 26 OCTOBRE

4 ET 5 OCTOBRE

Le Grand C (Compagnie XY).

LA VIE À BRAS-LE-CORPS

Depuis presque trente ans, Circa, festival du cirque actuel, pousse les portes de ces étranges laboratoires, ateliers et salles de répétitions où s’élabore un cirque différent. Ici, pas de ménagerie et très peu de paillettes, mais un regard très sensible sur la condition humaine. Peut-être est-ce dû à la prédominance de l’art de l’équilibre ; équilibre instable pratiqué dans les différents spectacles présentés à travers une dizaine de lieux dans la ville, le « porté », porté des autres corps à bout de bras et à bras-le-corps ou, encore, le salto, en avant en arrière, en haut en bas, prétexte à autant de figures où la chute n’est jamais très loin. Dans leur nouveau spectacle, Travelling Circus, les membres de la Compagnie Hors pistes évoluent sur des tapis roulants dans un mouvement perpétuel et instable. Ils s’échangent et échangent, s’embrassent et enlacent sans un instant de repos possible, semble-t-il, car s’ils s’arrêtent le tapis qui les entraîne continue sa marche en avant. La Compagnie XY travaille, elle aussi, l’équilibre au millimètre près : les corps projetés se mesurent non pas en poids de plomb, mais en plumes. Ce cirque d’aujourd’hui, parfois très proche de la chorégraphie, échange volontiers avec d’autres formes artistiques. Ainsi le plasticien Daniel Buren a-t-il conçu les « cabanons », ou petits chapiteaux de la compagnie Buren Cirque sous lesquels évoluent les circassiens. Ce

TGV magazine

festival doit également son dynamisme à la présence de très jeunes compagnies et aux liens étroits entretenus avec les écoles de cirque en France et en Europe et, plus particulièrement, avec le Centre national des arts du cirque (Cnac) de Châlons-enChampagne. Et comme chaque année, les étudiants du Cnac présenteront à Auch le spectacle de leur promotion.

T O U T E L’ A N N É E

Travelling Circus. Net : festival-circa.auch.fr

PAGE S R É ALISÉ ES PAR FRÉ D É RIC MA GNA N

T O U T E L’ A N N É E

_LORMONT (33)_

_CROZANT (23)_

VALLÉE IMPRESSIONNISTE L’hôtel Lépinat a accueilli nombre de ses artistes, notamment les impressionnistes, dans les années 1880. Le bâtiment restauré a rouvert ce printemps. Une scénographie, à grand renfort d’outils numériques et interactifs, reconstitue le parcours des Monet et autre Guillaumin, initiateur de l’école de Crozant dans la vallée de la Creuse. Net : hotel-lepinat.com

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LA SOLIDARITÉ EN HÉRITAGE Le Musée national de l'assurance maladie est sans nul doute l’un des plus originaux de la région. On y apprend que l’un des premiers signes d’entraide constitué a été, dans la Rome antique, la création des collèges funéraires destinés à garantir aux adhérents une sépulture décente et des rites funéraires appropriés. La création de la Sécurité sociale à la française, en 1945, y est, bien sûr, narrée par le menu. Net : musee-assurance-maladie.fr

© CROPPED / © CAMBO-LES-BAINS, MUSÉE EDMOND ROSTAND, VILLA ARNAGA

_AUCH (32)_

PLACE DES SCIENCES Cap sciences, la cité des sciences de Bordeaux, dresse à ses portes un village des sciences. Les labos de recherche et les associations de la région Aquitaine y présenteront l’état de leurs travaux sur le thème de la biodiversité, en écho à l’expo Et si la plante idéale existait ?, actuellement à l’affiche. Plusieurs manifestations de ce type sont organisées en région à l’occasion de la Fête de la science, qui se déroule jusqu’au 19 octobre. Net : cap-sciences.net fetedelascience.fr

© CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / © CAP SCIENCES / © COM. DU PAYS DUNOIS-CIP HÔTEL LÉPINAT. / © CPAM33-MUSÉE NATIONAL DE L'ASSURANCE MALADIE /

_BORDEAUX (33)_


AP TV Mag Vocapeople 2014 78x115_Mise en page 1 18/08/14 1 A G EN D A

Gérard Pullicino, Alain Dierckx, Gilles Mattana en accord avec Lior Kalfo, Doron Lida, Leeorna Solomons et Bernard Olivier présentent

Photo © Svend Andersen

JUSQU’AU 5 OCTOBRE

DU 3 OCTOBRE 2014 AU 22 FÉVRIER 2015

Le grand noceur (Luis Buñuel, 1949).

CHANGEMENT D’ÉPOQUE

Après des décennies de critiques acerbes, le cinéma sud-américain pose aujourd’hui un regard plus léger sur la société. Au point que la comédie est à l’heure actuelle le genre le plus apprécié au Mexique, invité d’honneur du Festival Biarritz Amérique latine. La nouvelle génération de cinéastes, et les grands anciens, comme Luis Buñuel, seront présents ou représentés à travers leurs œuvres. L'occasion, aussi, de rencontres littéraires autour d’Octavio Paz, prix Nobel de littérature, et d'expositions photographiques, notamment El Atlas de Borges, témoignage des voyages de Jorge Luis Borges et de son épouse, María Kodama, à travers le monde.

ESPACE PIERRE CARDIN

Licence 2-1041949 / 3-1041950 © Tous droits réservés

_BIARRITZ (64)_

LE SPECTACLE MUSICAL AU SUCCÈS INTERSIDÉRAL !

1, AVENUE GABRIEL 75008 PARIS – M°CONCORDE

Location : 01 42 64 49 40 – 0892 683 622

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Net : festivaldebiarritz.com

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V O YA G E S

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P O L A R

T O U T E L’ A N N É E

ROSTAND EN SA DEMEURE Edmond Rostand a fait surgir de sa terre basque d’adoption un domaine exceptionnel, la villa Arnaga, née de son imagination, avec la complicité de l’architecte Albert Tournaire. Une campagne de restauration étalée sur trois ans s’achève cette année, qui a permis de recréer à l’identique le parc du domaine. À noter également, en ce mois d’octobre, l’ouverture exceptionnelle des sous-sols de la villa. Net : arnaga.com

CE MAGAZINE VOUS EST OFFERT

_CAMBO-LES-BAINS (64)_

OMAR SY LA TÊTE DANS LES ÉTOILES CITY BREAK À S A I N T- M A L O ENKI BILAL S’EXPOSE

NUMÉRO 168 - OCTOBRE 2014

Contactez Charlotte Levesque (01 53 21 22 36) charlotte.levesque@mediasetsupports.com ou Solène Boyer (01 53 21 22 44) solene.boyer@mediasetsupports.com


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VA S H T I B U N YA N

MUSIQUE

Âme douce et voix bouleversante, la légende discrète du folk anglais fait son retour sur la pointe des pieds.

TGV magazine

une suite, Lookaftering (2005), et de sortir de l’ombre à pas feutrés. On la retrouve cet automne à l'occasion de la sortie de ce troisième opus, à la hauteur des deux précédents, émotion et délicatesse intactes. En grande partie enregistré dans son cocon d’Édimbourg, Heartleap est composé de comptines et de ballades pastorales sans autres effets spéciaux qu’une poignée de cordes et une voix à la beauté surnaturelle. Tels des murmures aériens qui continuent de hanter ceux qui les écoutent bien après la fin de la dernière chanson…

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Heartleap (FatCat/Differ-Ant), sortie le 6 octobre.

PA GES RÉA L IS ÉES PA R NOÉMIE L ECOQ, A NT OINE COU DER ET S ÉV ERINE GA RNIER.

© DR

F OLK

Découverte pendant les sixties par Andrew Loog Oldham, le manager haut en couleur des Rolling Stones, Vashti Bunyan est longtemps restée une énigme, sorte de véritable trésor caché. Injustement ignoré à sa sortie, en 1970, son premier album, Just Another Diamond Day, devint au fil des décennies un objet de culte, porté aux nues par la nouvelle vague folk des années 2000 (Joanna Newsom, Devendra Banhart…). Après trente-cinq ans d’absence, la prêtresse anglaise décida enfin d’y apporter


POP

PSY CHÉ TGV magazine

CARIBOU Avec le Canadien Dan Snaith, alias Caribou, on entre au cœur de cette machine à danser, très influencée par la deep house, qui accouche régulièrement de tubes imparables portés par une sophistication toujours un peu mystérieuse. C'est encore le cas, ici, avec le titre Our Love, qui donne son nom à l'album et va sans doute surplomber de très haut les playlists de la rentrée. Le reste est à l'avenant, à la fois hypnotique et parfaitement produit. Idéal pour le jogging et les méditations métaphysiques. Our Love (City Slang).

L A P L AY L I S T T G V M A G

CH A N S O N

sélectionnée par Bernard Lenoir

IND IE- R O CK

MINA TINDLE On l'a découverte, il y a deux ans, à l'occasion de la petite explosion folk française durant laquelle elle avait spontanément conquis les cœurs tendres avec ses mélodies simples sur chorus emportés en français et en anglais. Mina Tindle remet le couvert avec cet album qui bénéficie, cette fois, d'une production méticuleuse (Yann Arnaud et Olivier Marguerit, de Syd Matters) qui soutient sa joyeuse énergie. À suivre en concert. Parades (Believe Recordings).

INSULA ORCHESTRA/ACCENTUS Le Requiem de Mozart ? Un chef-d’œuvre nimbé de mystère. Les jeunes musiciens d’Insula Orchestra – qui jouent sur des instruments d’époque – lui donnent fougue, l’excellent chœur Accentus, délicatesse, et la chef Laurence Equilbey, une énergie bienveillante, sans oublier des solistes d’exception comme Sandrine Piau. Pour son premier disque, Insula Orchestra a choisi une partition qui touchera tous les cœurs. À voir, sur YouTube, une minisérie sur l’enregistrement du disque. Mozart : Requiem (Naïve).

PO P

CL A SSIQU E

FO L K

E L E CT RO

C H RO N IQ U E S

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FOXYGEN Plus de quarante ans après l’âge d’or de la pop psychédélique, les Californiens de Foxygen en ressuscitent l’essence avec une connaissance encyclopédique. Baroque et barré, le troisième album de ce duo est un monument de vingtquatre chansons à tiroirs qui semblent sorties de l’imagination de Lewis Carroll ou de celle, non moins excentrique, de Syd Barrett. Embarquement immédiat pour une odyssée cosmique à travers l’histoire de la pop. … And Star Power (Jagjaguwar/Pias).

JEAN-LOUIS MURAT Chansons d'amour, contes ou chroniques de la vie quotidienne à portée universelle, les vingt nouvelles chansons de « JLM l'Auvergnat » regorgent de somptueuses compositions. Pour le meilleur comme pour le pire, une splendide célébration sublimée avec brio par les voisins clermontois du Delano Orchestra (piano, guitare, trompette, violoncelle), subtil groupe de folk tout en nuances susceptible d'accélérer la cadence si nécessaire. Babel (Pias). MY BRIGHTEST DIAMOND Incarnation de My Brightest Diamond, Shara Worden est une musicienne américaine accomplie : classique, opéra, pop, qui intègre ces éléments dans des compositions de haute voltige. Un travail ambitieux resté jusque-là hermétique au grand public. La surdouée devrait changer la donne avec ce quatrième album, plus accessible, où certains morceaux aux accents R'n'B incitent irrésistiblement à remuer du popotin. This is my Hand (Differ-ant). AVI BUFFALO Alors qu'on s'étonnait déjà, il y a quatre ans, de la précocité époustouflante de ce nouveau venu à peine sorti de l'adolescence, Avi Zahner-Isenberg s'illustre à nouveau avec un deuxième album plus magistral encore. Si les comparaisons avec de prestigieux aînés restent évidentes (Beach Boys, Byrds, Grandaddy…), elles n'altèrent en rien l'expression d'un talent admirable sans complexe. De la pop ample et aérienne, mélodieuse et attachante. At Best Cuckold (Sub Pop).

CE MOIS-CI ON ÉCOUTE AUSSI ... ROBERT PLANT Lullaby and... The Ceaseless Roar (Nonesuch). FIRST AID KIT Stay Gold (Columbia).

TRICKY SINKANE Adrian Thaws (K7). Mean Love (City Slang). JAMES YORKSTON ERLAND & The Cellardyke THE CARNIVAL Recording and Closing Time Wassailing (Pias). Society (Domino).

RETROUVEZ LA PLAYLIST FNAC-TGV MAGAZINE SUR

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BANDE DE FILLES

DRAME

Sortie en salles le 22 octobre

Marieme pratique le football américain avec ardeur, joue les mères (la sienne fait des ménages de nuit) avec ses deux sœurs, subit le joug odieux du grand frère, aime discrètement un jeune gars du coin et rate son entrée en seconde. Au détour d'un pilier de la cité, elle tombe sous le charisme vénéneux de Lady, chef de bande. La timide Marieme la suit, prend du galon, devient Vic, nom de guerre pour celle qui désormais parle fort et se fiche des interdits. Pour la première fois, la dernière aussi peut-être, elle est maîtresse de sa vie. Le monde lui appartient. Céline Sciamma réalise une fois de plus un film sans fautes qui laisse sans voix. Ses fondus au noir appuyés sont comme ces mots sur lesquels les psychanalystes interrompent la séance, parce que là, il y a du sens. Comme quand Marieme trouve un Laguiole (cadeau initiateur de Lady) et le met dans sa poche. Ce geste est une page qui se tourne. Tout le film est ainsi, beau, juste et plein de sens, par delà le bien ou le mal, dans le mouvement. De Céline Sciamma. Avec Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh…

D R A M AT I Q U E

BODYBUILDER Il n'y a pas d'âge pour devenir père, ou pour devenir fils. Quand ce n'est pas la naissance, ce sont les circonstances qui font l'affaire. Roschdy Zem parle, ici, d'un homme (Yolin François Gauvin, acteur amateur, de la gueule, de la niaque) parti vivre son rêve, le body-building, abandonnant sans remords une femme et deux fils. Aujourd'hui, il a presque 60 ans, une petite amie tatouée, un régime draconien et va devoir jouer les nounous. Son boulet, c'est ce gamin (Vincent Rottiers), Madoff de banlieue qui risque sa vie pour 2 000 euros. Qui va apprendre à l'autre à être père, à être fils ? Peu importe. Un lien improbable puis solide comme de l'acier se tisse tout au long de ce film impeccable. De Roschdy Zem. Sortie en salles le 1er octobre

D O CU M ENTA IR E

HERITAGE FIGHT Une grosse compagnie s'installe sur des terres aborigènes pour y construire une usine à gaz. Mais pour les aborigènes, leur terre, c'est leur culture. Les arbres et le vent leur parlent, leur apprennent. Les esprits des ancêtres vivent là. Une vieille dame dont l'âge vénérable n'a émoussé ni la sagesse, ni la détermination, ni le courage est la gardienne de cette loi non écrite. Le combat entre les aborigènes et les autorités sera brutal. Ils ont gagné, mais pour combien de temps ? En Australie, aujourd'hui, recommence le combat entre cow-boys et Indiens, nouveaux venus contre indigènes de toujours. D'Eugénie Dumont. Sortie en salles le 8 octobre

S ÉLECTI O N R É A L I S É E PA R MO NIQUE NE UBO URG

TGV magazine

COMÉDIE

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© DR / © PRINCES PRODUCTIONS

CINÉMA

Pour elles, l'évasion consiste à prendre le RER pour aller à Paris. À quatre, elles sont tellement plus fortes. Elles sont une bande de filles. Gaffe !


LE GRAND SUD A SON TRAITEUR

C HR O N I Q U E S

AIX • AVIGNON • LYON • MARSEILLE • MONACO • MONTPELLIER • NICE

DR A M E

A NI MAT I O N

MOMMY Xavier Dolan, le jeune et surdoué cinéaste québécois, livre un nouvel opus sur une mère. Chez lui, les mamans se suivent et ne se ressemblent pas, parfois abhorrées, ici adorées. Diane Després est un personnage tellement haut en couleur qu'un arc-en-ciel en serait pâlichon. Son ado souffre de troubles du comportement, les établissements spécialisés n'en veulent plus, elle le « récupère ». Ce qui vaut des échanges en joual d'une verdeur revigorante (tout le film est sous-titré en « français » académique) et aux antipodes du registre habituel mère-fils, même à l'acmé du dysfonctionnel. Ralentis, lumière d'or, gros plans, Dolan a le chic et le choc pour trouver le bon plan, le bon angle, le bon verbe au bon moment. De Xavier Dolan.

MINOPOLSKA L'École de Lódz, en Pologne, est l'une des plus grandes écoles de cinéma du monde (Roman Polanski peut en témoigner) et l'animation n'y est pas un style mineur. Ces courts métrages des années 60, sans paroles, mais avec des bruitages et, surtout, une musique soigneusement composée pour eux, d'où un rythme parfait, sont de véritables petits bijoux bourrés d'humour. En tissu fourré de son ou en plasticine, dessinés ou découpés, depuis un cirque vers l'espace, dans un garage qui n'a rien à envier à Cars, au Far West, dans un Meccano poétique (là encore, Toy Story n'est pas loin), ils sont tous frais comme sortis de l'œuf. De Wlodzimierz Haupe, Teresa Badzian…

Sortie en salles le 8 octobre

COMÉDIE

D R A M AT I Q U E

Sortie en salles le 8 octobre

C O MÉ D I E

GERONIMO Une blonde arpente une cité du sud de la France sur ses grandes jambes d'échassier. Geronimo, c'est elle : une éducatrice qui fait de son mieux pour sauver les enfants paumés. Quand une ado turque se sauve le jour de son mariage arrangé, tout tulle dehors, pour rejoindre le gitan de son cœur, c'est la guerre. Une guerre opératique où les flamencos explosent dans des paroles de rap, une guerre avec des battles musicales superbes, mais avec de vraies armes et le sang qui coule. Tragique et beau, entre chants d'amour et paroles de haine, Geronimo est le plus beau film de Tony Gatlif. De Tony Gatlif.

MAGIC IN THE MOONLIGHT Côte d'Azur, années 20 finissantes : hot jazz, charleston, jardins provençaux... C'est dans cette ambiance que Woody Allen revient avec l'un de ses dadas, la magie, pour confronter un très caustique prestidigitateur (Colin Firth), et une jeune médium extraordinaire (Emma Stone). Bien décidé à démasquer Sophie, Stanley, déjà très désagréable au naturel, en rajoute dans l'odieux et le prétentieux. Un film charmant par son décor, gentiment aimable, si ce n'est que les monologues sarcastiques de Stanley piquent moins qu'ils ne soûlent. Mais sous la lumière bien magique de la lune, une étoile est née : Emma Stone. De Woody Allen.

Sortie en salles le 15 octobre

Sortie en salles le 22 octobre

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PHILIPPE

Philippe Cohen-Grillet était parvenu, en 2012, à inventer une farce grinçante sur la crise économique. Avec son Usage de faux, il confirme son goût du contre-pied en dévoilant sa grande érudition littéraire.

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vogue la gondole ! Jusqu'au dénouement de l'histoire, moins évident qu'il n'y paraît à première vue. L'auteur s'amuse à conter les soubresauts d'une blague opportuniste bientôt empesée de réels sentiments, tout en autorisant son personnage-narrateur – première personne aidant – à se lancer dans de passionnants exposés sur l'histoire littéraire, amitiés, amours et arrangements réels dont il sait faire le petit bois de ses doctes impostures. Au bout du compte, Cohen-Grillet propose ainsi au lecteur un double cheminement, distrayant dans son intrigue principale, fascinant de par sa connaissance des arcanes de la création.

PA GES RÉA L IS ÉES PA R F RA NÇOIS PERRIN

© DR

Dans Haut et court (Le Dilettante, 2012), Philippe CohenGrillet réinventait un fait divers sordide pour s'essayer à la comédie sociale. C'est cette fois à une improbable romance qu'il se frotte, celle entre une richissime dilettante à la main pulvérisée et un faussaire en manuscrits et courriers personnels d'écrivains réputés. Tandis que la maréchaussée s'intéresse de plus en plus aux agissements du second, sans doute trop ingénieux pour se satisfaire d'un faux gribouillé entre deux portes trois fois par an, la première passe une mystérieuse annonce afin de retrouver pour la vie une fantomatique silhouette croisée au bistrot. Victor, l'escroc joueur, répond à l'appel, semble convaincre la belle handicapée du fait qu'il est bien l'anonyme entraperçu, et R OM A N

LIVRES

COHEN-GRILLET


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AmÉnAGement Du territoire D'Aurélien Bellanger deuxième roman paru chez Gallimard après sa remarquée Théorie de l'information, Aurélien Bellanger s'est documenté au plus près de SNCF : visite d'une cabine du TGV ParisAvignon, du technicentre TGV Paris Sud-Est, d'une opération de renouvellement Voie et Ballast (rVB)... Tout pour décrire au mieux l'irruption d'une ligne à grande vitesse dans un village breton. Collection Blanche, Gallimard, 480 p.

sous les couvertures De Bertrand Guillot Une librairie, délaissée par son propriétaire pendant le week-end, à la veille de la rentrée littéraire. Bertrand Guillot met en scène une véritable guerre de positions entre livres promis au pilon, best-sellers en poste sur la table principale, classiques éteints dans un coin et jeunes frondeurs emplis de morgue. Si les personnages sont des livres, chacun a hérité de l'état d'esprit de son auteur. La bataille fait rage, tandis que les écrivains trinquent et les libraires désespèrent, tous mis en scène avec justesse et esprit. Rue Fromentin, 176 p.

lA plAce Du mort De christophe siébert Écrivain radical, Christophe Siébert propose, ici, une descente aux enfers contagieuse comme une maladie honteuse, incandescente dans tous les sens du terme, d'une crudité poétique et d'une étourdissante intransigeance. Ses personnages, cousins nihilistes de ceux de Virginie despentes, incendient sur leur route petits élans et existences mornes, et avancent sans vraiment se consulter, droit dans le mur, flambeurs marginaux sans foi ni loi. On en sort sonné, ragaillardi pourtant, consolidé de sable et abreuvé de ciment. Éditions Camion noir, 208 p.

sAuf quAnD on les Aime De frédérique martin Trois jeunes adultes vivent en colocation, un vieillard solitaire et amoureux pour voisin, et une belle nouvelle amie sur le point de débarquer dans leur vie. Un événement – une scène d'agression en train – va être à deux doigts de les engloutir tous. Le grain de sable leur fera d'abord crisser les dents, puis prendra les dimensions d'un nouveau drame susceptible de les démolir pour de bon. Heureusement, Frédérique Martin croit fermement en la vigueur inviolable de la poésie, de l'authenticité face aux catastrophes. Belfond, 222 p.

infos livres rédactrice en chef du magazine de voyage A/R, sandrine mercier signe régulièrement la rubrique « tendance durable » de TGV magazine. elle publie son deuxième livre, Ils sont partis vivre ailleurs (Éditions de la martinière), consacré aux différents visages de l'expatriation d'aujourd'hui.


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UNE JOURNÉE DE RÊVE À PETIT PRIX ? C'EST FACILE !

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Vous avez envie de changer d'air, mais les vacances sont encore loin… Offrez-vous une escapade d'une journée à prix très avantageux avec TGV et à moins de deux heures de chez vous ! Visiter une grande exposition dans la capitale, découvrir les richesses d'une ville que vous ne connaissez pas ou dont le souvenir s'est estompé, aller faire un coucou surprise à la famille ou à ses amis… Des petits plaisirs qui mettent du baume au cœur pour toute la semaine. Surtout s'ils n'ont pas été gâchés par les embouteillages du retour ! Pour profiter des prix* tout doux de TGV (à partir de 30 euros l'A/R), il suffit de prévoir l'aller-retour un samedi. Alors, on part quand ? * Offre soumise à conditions et valable sous réserve de disponibilités.

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D E S T IN AT IO N S

TOURS SANS DÉTOURS

Y ALLER AV E C TGV

Tours – SaintPierre-des-Corps : au départ de Lille, en 2 h 27(1) (1,9 kg de CO2(2)) ; Bordeaux, en 2 h 35(1) (1,2 kg de CO2(2)). Tours : au départ de Paris, en 1 h 13(1) (0,9 kg de CO2(2)). 1. Meilleurs temps de parcours avec TGV. 2. Estimation des émissions de CO2 par passager pour ce trajet (base : consommations d'énergie et fréquentations 2012). Pour en savoir plus, rendez-vous sur sncf.com.

Amboise, Azay-le-Rideau, Chinon, Langeais… Depuis la fin du XIXe siècle, les voyageurs arrivant ou transitant en gare de Tours peuvent profiter d'un avant-goût des richesses que leur réserve la Touraine, cette terre de la douceur de vivre. En effet, dixhuit tableaux en carreaux de céramique, signés pour leur plus grande part par le peintre et décorateur de théâtre Eugène Martial Simas, y illustrent avec finesse les destinations préférées de l'époque. En septembre dernier, l'association Patrimoine-Environnement a lancé une cam-

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pagne de financement participatif sur le site Ulule pour leur redonner leur éclat d'antan. À partir de cinq euros, vous pouvez, vous aussi, concourir à leur sauvegarde. Mais ne tardons plus, le Vieux-Tours, l'un des plus vastes secteurs sauvegardés d’Europe, nous attend, avec ses ruelles et ses placettes pittoresques, ses maisons médiévales, ses cafés chaleureux et animés, et son incontournable place Plumereau, vibrionnante jour et nuit… Ici, tout incite à prendre son temps et à profiter de la vie.

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Le musée des Beaux-Arts, installé, un peu plus loin, dans l'ancien palais des Archevêques, nous invite à un autre voyage dans le temps et l'espace avec la plus importante collection française de primitifs italiens après le Louvre, des peintres qui ont ouvert par leur audace la voie à la Renaissance. Trop de belles choses à voir à Tours et dans le Val de Loire ? Pour vous y retrouver, l’office de tourisme a concocté des weekends découverte clés en main. Il y en a pour tous les goûts, il n'y a qu'à se laisser guider. Net : tours-tourisme.fr et fr.ulule.com

© 2006 - STEVENS FRÈMONT - ADT TOURAINE / © PATRICK CURTET - PHOTOTHÈQUE SNCF / © SYLVAIN BARDIN / © PATRICK MESSINA / © STAATLICHE KUNSTHALLE KARLSRUHE / © DR

À environ une heure de Paris en TGV, Tours saura vous mettre en appétit pour goûter à l’art de vivre tourangeau. Une belle entrée.


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L'INFO EN TEMPS RÉEL, C'EST MAINTENANT

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Pour télécharger l’appli SNCF Direct, sur Google Play ou App Store.

Où que vous soyez, quand vous le voulez, tous les renseignements nécessaires à votre voyage sont accessibles en direct auprès des agents SNCF et en temps réel via les panneaux ou les écrans en gare, par téléphone, appli smartphone ou par Internet. Avec l'application SNCF Direct, par exemple, vous pouvez recevoir sur votre mobile une alerte dès que votre quai de départ est connu ou qu’une perturbation est

annoncée. Sur Infolignes.com, sur Internet, vous accédez en temps réel à l'état du trafic, mais également à l'historique de ponctualité de votre train. Au 36 35*, il suffit de prononcer « Mon train » pour connaître toutes ses informations circulation. Pour un voyage en toute sérénité.

En cas de nécessité, un appel au 3117 facilite l'intervention des secours dans les trains 24h/24 et 7j/7. Le contrôleur reste votre interlocuteur privilégié tout au long de votre voyage.

* Accessible tous les jours de 7 à 22 heures. 0,34 € par minute TTC hors éventuel surcoût d’un opérateur.

PROMOS, SERVICES ET PARTENARIATS Quoi de neuf ? ACCESSIBILITÉ

TRAIN + AVIS

EXPOSITION

MÉMOIRE Ravensbrück

Auschwitz-Birkenau

ACCUEIL DES CHIENS GUIDES SNCF généralise son dispositif d’accueil des chiens guides : les clients handicapés accompagnés d’un chien guide d’aveugle ou d’accompagnement peuvent être replacés à l’initiative du chef de bord en 1re classe, par exemple, afin d’améliorer leur confort de voyage.

SERVICES EN PLUS L'offre Train + Avis, qui vous permet de réserver une voiture de location en achetant votre billet de train, s'enrichit de nouveaux services et vous fait bénéficier de réductions exclusives et avantageuses (20 % sur les offres prépayées pour les clients Pro, par exemple)*.

RENDEZ-VOUS AVEC DEGAS Redécouvrez l'un des plus grands peintres du XIXe siècle du 8 novembre au 1er février à la Kunsthalle de Karlsruhe à l'occasion de l'exposition Degas. Classicisme et expérimentation. Avec le Pass TGV + Expo Degas, bénéficiez de – 50 % sur votre billet A/R direct* + entrée à tarif réduit.

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CONVOI LE DERNIERLE CONVOI À l’occasion de commémoration DUla11 AOÛT 1944 des 70 ans de L E Sla D ELibération, R N I E R S D É P O RT É Sle D E LY O N Mémorial de la prison de Montluc, à Lyon, présente jusqu'au Exposition du 24 décembre 29 juillet au 24 décembre l'exposition Le convoi du 2014 au Mémorial 11 août 1944. Les derniers déportés de la prison de Montluc de Lyon, dont SNCF est partenaire. En accès libre du mercredi au samedi. Natzweiler-Struthof

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C O U L ISSE S PO RTRA IT

« ON PREND SOIN DES V O YA G E U R S , C E N ’ E S T PA S Q U E D U C O N T R Ô L E . » Chef de bord - contrôleuse à ParisNord, Nathalie Catry suit son petit bonhomme de chemin sur TGV et bientôt sur Thalys. Toujours à l'écoute des voyageurs. Vous travaillez depuis vingt et un ans à SNCF... Pouvez-vous nous raconter votre parcours ? J'ai pu côtoyer différents environnements de travail : il y a eu d'abord les trains de banlieue parisienne, à Persan-Beaumont, environ huit ans. Toujours en tant que contrôleuse, je suis passée à Beauvais puis à ParisNord. J’ai été aussi un moment sur Corail et TER, puis j'ai évolué vers TGV dans les années 2000. Qu'est-ce qui vous plaît dans ce métier ? Le contact avec les voyageurs, l'autonomie et la variété des tâches : je suis en charge du contrôle des titres de transport, mais il m'arrive régulièrement d'aider ou de renseigner les gens. Être à l’écoute et rester disponible, c'est essentiel pour que le voyage se déroule sereinement. Je suis là aussi pour veiller à la sécurité, je dois être prête à gérer d'éventuelles situations de crise. Franchement, je ne me plais qu’à cette place, je ne me verrais pas faire autre chose.

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© JULIEN PEBREL POUR TGV MAGAZINE / © DR

Quelle est la prochaine étape ? Après quatre mois de formation intensive, c’est bientôt sur les Thalys que j’exercerai mon métier de contrôleuse. C’est un peu une remise en question de mon quotidien. Je vais devoir apprendre de nouveaux modes de contrôle, connaître des produits différents et aussi me mettre au néerlandais !

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A C TU S

SN C F

S O L ID A RIT É

S AT I S FA C T I O N

C L I E N T

V O T R E AV I S N O U S FA I T AVA N C E R Votre avis compte, c’est pour cela que nous allons tous les compter.

© DR / © PHILIPPE FRAYSSEIX / © ADRIEN TOUBIANA

LE TRICOT À GRANDE VITESSE Le 17 octobre, cinq TGV au départ de Paris accueilleront dans leur voiture-bar transformée en « café tricot » les volontaires de l'opération « Mets ton bonnet ». En serez-vous ? Votre mission : tricoter des petits bonnets qui coifferont les bouteilles de smoothies Innocent. Une partie de leur vente sera reversée aux Petits Frères des pauvres. L'an dernier, 314 627 bonnets avaient été réalisés au total et 62 925,40 euros versés à l'association. Objectif 2014 : 350 000 bonnets ! Tout le matériel est fourni. Alors, à vos aiguilles !

Depuis le mois de février, SNCF déploie un grand dispositif dans les gares (bornes avec bouton buzzer et QR code) et les trains (stickers avec QR code), sur ses sites web et ses applis. Objectif : vous permettre de vous exprimer d'une façon simple et rapide sur les nouveautés, les services, les attentions mises en place pour vous, afin de répondre au mieux à vos attentes et améliorer ce qui doit l'être. Pour la première année, plus de 150 services sont soumis à votre évaluation en continu dans toute la France. Le principe : vous appréciez tel ou tel service, optez pour « j'aime » ; vous avez des commentaires, faitesles nous connaître via les supports à disposition (QR code, module digital…). SNCF s'engage à vous répondre si vous le souhaitez. TGV magazine ne fait pas exception à la règle et est, lui aussi, à votre écoute : en page 42 de ce numéro, vous trouverez ainsi un QR code et une URL qui vous permettent d'exprimer votre sentiment.

Net : innocent.fr et sncf.com

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Net : parisgamesweek.com

Pour suivre les résultats en temps réel, rendez-vous sur sncf.com/votre-avis-compte

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TRAVA U X MODIFICATIONS D'HORAIRES En Île-de-France, des travaux situés entre Ocquerres et Chauconin nécessiteront un passage des trains à vitesse réduite. La durée de parcours des TGV Est est donc susceptible de subir un allongement de cinq à vingt minutes, pouvant occasionner des modifications des horaires des trains. Plus d’information dans votre gare, agence de voyages, sur Internet, au 36 35 ou dans votre application SNCF.


I N S TA N TA N É

AC T U S

S N C F

J U SQU 'AU M O IS D E D É CE M B R E

À VOUS DE JOUER ! Cet été, près de cent pianos en libre service ont été installés au cœur des gares de toute la France grâce à un partenariat avec Yamaha Music Europe. Au vu du succès populaire de cette opération, SNCF a décidé de poursuivre dans cette voie et a lancé, le 24 septembre dernier, le concours À vous de jouer. Son principe ? Durant trois mois, tous les pianistes, amateurs ou confirmés, petits et grands, sont invités à faire naître un moment d’émotion dans l'une des gares participantes et à se filmer. Partagées sur le site concours-en-gares.com, les vidéos seront notées par les internautes et un jury de professionnels. Les performances les plus remarquables seront récompensées par des pianos Yamaha.

UNE GARE, UN PIANO, DE LA MAGIE, DE L'ÉMOTION TGV magazine

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© DAVID PAQUIN - SNCF- GARES ET CONNEXIONS

Net : concours-en-gares.com


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LA FLOTTE TGV La flotte TGV fait peau neuve ! De nouvelles couleurs, un nouveau design et toujours plus de destinations accessibles avec TGV.

85 RAMES SUD-EST De 342 à 350 places. 2 ou 3 voitures de 1re classe, une voiture-bar, 4 ou 5 voitures de 2de classe. Longueur : 200 m. Vitesse : 300 km/h. Elles bénéficient progressivement d'un nouveau design intérieur et de la nouvelle identité extérieure.

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19 RAMES POS 361 places (dont un espace vélo). 3 voitures de 1re classe, une voiturebar et 4 voitures de 2de classe, longueur : 200 m. Design Lacroix. Vitesse : 320 km/h. Tri-courant, les rames POS (Paris Ostfrankreich Süddeutschland) circulent vers l’Est, l’Allemagne et la Suisse.

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© JOHN PACIULLO POUR TGV MAGAZINE

KM/H REMPORTÉ LE 3 AVRIL 2007 PAR LA RAME POS 4402


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105 RAMES ATLANTIQUE 459 places. 3 voitures de 1re classe, une voiture-bar et 6 voitures de 2de classe. Longueur : 238 m. Vitesse : 300 km/h. Première rame conçue pour rouler à cette vitesse.

209 RAMES DUPLEX PRÉVUES POUR 2015 169 rames circuleront à terme sur le réseau national ; 40 rames circuleront sur le réseau international en 2015. 509 places. 3 voitures de 1re classe, une voiture-bar et 4 voitures de 2de classe. Longueur : 200 m. Vitesse : 320 km/h. Les Euroduplex effectuent les liaisons internationales de TGV Rhin-Rhône, desservent la Suisse (TGV Lyria : Zurich et Bâle), l’Allemagne (Alleo : Francfort et Stuttgart) et l’Espagne. 105 rames seront équipées du système d’information ERTMS en 2015.

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C A R T E

D E S

D E S T I N AT I O N S

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F R A N C E

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Grâce à ses liaisons nationales et internationales, SNCF rend la France et l’Europe accessibles et donne ainsi une nouvelle dimension à vos voyages…

E U R O P E

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Croisés sur un quai, dans le hall d'une gare ou entre deux TGV, ils nous disent qui ils sont, d'où ils viennent et où ils vont… TE X TE S : C HRISTO P HE RIE D E L . PHOT OS : JONAT HA N PA CIU L L O

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« Je descends faire un petit coucou à mes parents qui habitent Toulouse. Ils partent dans quelques jours voir mon grand frère qui vit à Shanghai. »

EMIL STREIFF ET SOPHIANE ROSSIGNOL, 19 ANS , ÉTUDIANTS « Nous partons pour Cannes dans l’appartement de mes grands-parents. Le programme ? Plage, bronzette, Croisette ! »

MICHAËL LEMUS, 36 ANS , RESPONSABLE COMMERCIAL

VÉRONIQUE PUJOL, 58 ANS , PROFESSEUR DES ÉCOLES

« Une de mes filles habite Annecy, l’autre Lausanne, d’où j’arrive. J’ai vu deux gamines se disputer dans le TGV, comme les miennes jadis. Ça m’a fait rire… »

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« Je pars en vacances à Nice, puis à Monaco, où ma femme habite. J’ai de bons souvenirs de mes premiers voyages familiaux et scolaires en TGV : l’Auvergne, Marseille… »


Frank Gehry : Cleveland Clinic Lou Ruvo Center for Brain Health, 2005-2010, vue intérieure de l’espace principal (détail). Photo : Iwan Baan © Centre Pompidou, direction de la communication et des partenariats, conception graphique : Ch. Beneyton, imp : Print And Display, 2014

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Étonnants, stupéfiants, extravagants… Ce sont les insolites du mois. PAR BE RTR AND D UC R E UX

18 h 30

L’HEURE À LAQUELLE EST ALLUMÉE TOUS LES JOURS, DEPUIS 1923, LA FLAMME SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU.

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Sur les 53 qu’il a réalisés, c'est le nombre de longs métrages dans lesquels Alfred Hitchcock fait une apparition.

EUROS. LE PRIX D'UNE CHEMISETTE EN FILS D’OR, UN CADEAU QUE S’EST OFFERT PANKAJ PARAKH, UN MAGNAT DU TEXTILE INDIEN, POUR SON 45E ANNIVERSAIRE.

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COMME LE POURCENTAGE DE LA POPULATION MONDIALE À AVOIR LES CHEVEUX ROUX (2 % DE BLONDS).

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La moyenne d’âge de la population française au 1er janvier 2014. Elle sera de 45 ans en 2060.

159 000 350

ans. La peine de prison à laquelle a été condamné un braconnier sud-africain pour avoir abattu trois jeunes rhinocéros.

1

40,8

mètres. La distance moyenne entre deux ponts au-dessus de la Seine, à Paris, qui en compte trente-sept au total.

2

mètres,

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kilos

Les mensurations d’un manchot (le Palaeeudyptes klekowskii) dont le fossile a récemment été découvert en Antarctique.

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Rédaction : 146, rue du Fg-Poissonnière, 75010 Paris. Tél. : 01 53 21 21 00. Directrice de la rédaction : Laurence Vignon. Rédactrice en chef : Sarah Lemelle. (sarah.lemelle@textuel-lamine.com). Directeur artistique : Pascal Duval (2131). Maquette : Natacha Girth. S. R. éditing : Bertrand Ducreux. Rédactrice-réviseuse : Liliane Donval. Iconographe : Aurélie Lefebvre. Chromiste : Vanessa Marchelier. Assistante de rédaction : Cuc Vo (2146). Ont collaboré à ce numéro : Marie Barlois, Olivier Boucreux, Olivier Cirendini, Antoine Couder, Marine Dumeurger, Jean-Marc Engelhard, Valérie Ferrer, Sandra Franrenet, Vanessa Gardet, Séverine Garnier, Sandrine Gazal, Xavier Gorce, Olivier Guichard, Pamela Hargreaves, Noémie Lecoq, Claire Lefebvre, Bernard Lenoir, David Lowe, Frédéric Magnan, Roman Michaïloff, Valérie Monnier, Anne Milliotte-Chauveau, Monique Neubourg, François Perrin, Lucie Raynal, Christophe Riedel, Justine Wallaert. Diffusion : Patrick Pujol. Chef de fabrication : Olivier Blachère. Impression : Technigraphic. Comité de rédaction TGV : Olivier Reinsbach, Delphine Nathan, Marie Pawlak, Sophie Churlaud, Charlotte Caillaux, Fanny Perrais. Publicité Médias et Supports, 146, rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 Paris. Tél. : 01 53 21 22 40. Fax : 01 53 21 22 49. Directeur général adjoint : Louis Rousset (2238). Directrices de la publicité : Charlotte Levesque (2236) et Solène Boyer (2244). Marché Île-de-France. Média Marketing : Nathalie Marie (01 41 38 83 00). Responsable Trafic : Karine Philippe (2248). Bureaux en régions Lyon : Brigitte Honegger (04 37 47 35 06). Marseille : Olivier Denis (04 90 50 98 78). Toulouse : Caroline Ducamin (05 61 55 01 01). TGV magazine est une publication SAS au capital de 75 000 euros. Dépôt légal : octobre 2014. Numéro ISSN : 1287-6232. Directeur de la publication : Gilles About. Fondateur : Bernard Chevry. TGV magazine est une publication La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié, il est impératif qu’il inscrive à la main, au dos du texte, la mention « Bon pour publication ». Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution et peuvent subir des modifications en vue d’une parution. © ADAGP, Paris 2011 pour les œuvres de ses membres. Tous droits de reproduction réservés.

SOURCES : THE NEW SCIENTIST ; AFRIQUINFOS.COM ; LEPARISIEN.FR ; RETRAITE.COMPRENDRECHOISIR.COM ; FORBES ; CHALLENGES.FR ; LEFIGARO.FR ; PARIS MATCH ; VILLE DE PARIS.

TGV est une marque déposée de SNCF.


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INTERVIEW PAOLA BARBATO P R O P O S R E C U E I LLIS PA R F R A N Ç O I S P E RR IN PH O T O S : P I E R O M A RTINE LLO / P I C T U R E TA N K P O U R T G V M A G AZ INE

TEMPS DE CHIENS L'Italienne Paola Barbato voit en cette rentrée son deuxième roman, À mains nues, traduit en français. Ce dernier met en scène un jeune homme de bonne famille kidnappé puis transformé en « chien » de combat. Une réussite. TGV magazine

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Quelle a été la réception de À mains nues en Italie, en 2008 ? Il a reçu d'excellentes critiques et remporté le prix Scerbanenco. Je reçois encore des messages de personnes qui disent avoir été touchées. Même si le titre et la couverture italiennes ont peut-être induit le public en erreur, lui laissant supposer qu'il s'agissait d'un roman centré sur le combat, la violence, qui sont pourtant des facteurs tout à fait secondaires. Malgré la violence de la situation – des combats d'hommes traités comme des chiens –, vous décrivez effectivement assez peu la violence des combats. Pourquoi ? Parce que le sujet du roman n'est pas le combat. Ce dernier est essentiellement une métaphore de la violence à laquelle nous sommes tous soumis de différentes façons. Les relations humaines dans un contexte aliéné, comme elles sont décrites dans mon roman, sont exacerbées et deviennent le point central de son intrigue. Pourquoi ce choix d'appeler votre personnage, tout au long du roman, par les noms dont il s'affuble ou est affublé (Davide, Batiza, puis ses fausses identités) ? Nous sommes souvent victimes de notre surnom. Le nom qui nous qualifie peut être une version raccourcie de notre patronyme, voire une simple référence à notre aspect. Davide a l'occasion de devenir son nom. Je l'appelle différemment selon la situation, suivant ses sentiments. Les différents noms deviennent un symbole ; ils peuvent être déniés ou imposés, mais leur sens original est transformé. De la même façon, la structure des chapitres (un, deux, dix) est très originale, et semble indiquer le nombre de héros principaux de chaque partie. D'où vous est venue cette idée ? L’idée est plus liée aux niveaux de la douleur, aux jeux qu'impose son ravisseur-mentor à Davide-Batiza. La souffrance – plus morale que physique – que le protagoniste est capable d'éprouver au début ne peut pas être comparée à celle qu’il éprouve à la fin. La personne qu’il est devenu a une conscience plus grande de la valeur de la vie et de lui-même. Pourquoi avoir inséré les pensées de votre personnage (en italique) dans le corps du récit ? Je ne crois pas qu’il soit juste de séparer la pensée de l'action. Je voulais transmettre cette sensation

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INTERVIEW PAOLA BARBATO Sous cet artifice, on retrouvera des sentiments et des craintes familiers. Il s'agit d'une humanité observée d'un point de vue extrême, qui n'en demeure par moins l'humanité.

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sans la prestance forcée du narrateur. C'est une sorte d'intimité entre le personnage et le lecteur. L'extrême hiérarchie et la discipline stricte régnant dans le camp d'entraînement s'imposent-elles par opposition au bazar régnant à l'extérieur, à un monde dénué de règles comme de consistance ? Oui, il s'agit d'un aspect de l'histoire que j'aime toujours souligner. La solitude, l’éloignement et les restrictions de la vie carcérale forcent les personnages à construire un univers basé sur eux-mêmes. Les règles sont simples, claires, sous certains aspects réconfortantes. Le monde extérieur ne propose rien de tel, ce qui est horrible. Ainsi, votre personnage principal semble se résigner de plus en plus facilement à l'horreur. Est-ce un pur fantasme ? Le plus souvent, je relève partout ces signes de faiblesse : la résignation est devenue constitutive de notre ADN. Les gens contestent moins l'injustice par les faits que par les mots. Nous acceptons ce qui se passe, c’est devenu naturel. Nous nous battons seulement pour des raisons vitales. Le reste du temps, les jeunes, en particulier, se disent plutôt : c’est la crise ou c'est le destin. C'est inquiétant… Dans votre roman, la distinction entre combattants et animaux est ténue, ainsi que celle entre victimes et « choses ». Pourquoi cette radicalité ? Nous nous revendiquons souvent comme une espèce supérieure. Or il apparaît surtout que nous avons perdu cette part de noblesse propre à la nature. Aucun animal ne fait ce que les humains sont capables de faire sans sourciller.

Vous êtes romancière, mais également scénariste de bandes dessinées. Comment s'articulent ces deux métiers ? Tout au long de ma carrière, j'ai pu expérimenter différents modes de narration. Le roman, la bande dessinée, le journalisme, le scénario pour le petit écran et le cinéma, ainsi que l’écriture pour le théâtre. Je compare souvent les différents styles d’écriture avec des disciplines sportives. Écrire un roman, c'est comme effectuer une descente, un scénario, comme se risquer dans un slalom. La bande dessinée a, quant à elle, des règles strictes que tout auteur se doit de respecter, tandis que l’écriture d’un roman est totalement libre, l’équilibre devant simplement être établi par l'auteur. Que faisiez-vous avant la publication de votre premier roman, en 2006 ? J’étais déjà scénariste, depuis 1997. Mais j’ai toujours écrit ; mes premières « œuvres » d'adolescente étaient pleines d'imperfections. Je n’avais jamais eu l'intention d'en faire mon métier, mais d’autres personnes m’ont lue, puis persuadée de soumettre mon travail à des éditeurs. Sur quoi travaillez-vous actuellement ? En littérature ou dans d'autres domaines ? Je ne travaille jamais sur un projet unique. En ce moment, je finalise un album de bande dessinée, Dylan Dog, et une nouvelle série pour Sergio Bonelli Editore, appelée Ut. Je participe aussi à l'élaboration d’un projet théâtral qui sera mis en scène, en décembre prochain, au Piccolo Teatro de Milan. J'ai également commencé un nouveau roman il y a quelques mois.

À mains nues, de Paola Barbato. Collection Sueurs froides, 496 pages. Sortie prévue le 9 octobre.

Que diriez-vous à un lecteur français qui craindrait une trop grande violence dans votre livre ? Ce livre raconte une histoire de besoins. C'est une histoire universelle racontée à travers une métaphore.

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“CE LIVRE RACONTE UNE HISTOIRE DE BESOINS. C'EST UNE HISTOIRE UNIVERSELLE RACONTÉE À TRAVERS UNE MÉTAPHORE.” TGV magazine

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FRANÇOIS MURATET La nouvelle policière du mois

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LA PLANQUE

© PLAINPICTURE/AURELIA FREY

Professeur d'histoire-géographie, romancier, François Muratet est né en 1958 à Casablanca. Il a été le premier lauréat du PRIX SNCF DU POLAR, en 1999, avec Le pied-rouge. Il signe cette nouvelle inédite en exclusivité pour TGV magazine.

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Marc est réveillé par son portable, il est neuf heures et demie. Le gars au bout du fil a eu son numéro par le site où il propose ses services de garde du corps, protection de personnalités, en France et à l’étranger. Sa qualité d’ancien para, d’ancien d’Afghanistan, son expérience dans la sécurité de Nicolas Sarkozy ont plu. - Ce n’est pas exactement en rapport avec de la protection, mais j’aimerais travailler avec vous sur une affaire, on m’a dit que vous bossiez bien, que c'était du sérieux. Marc se demande bien qui peut lui avoir dit ça, mais bon, de quoi s’agit-il ? - Je suis dans le métier moi aussi, enquêtes, surveillance, protection des données, mais je ne peux pas m’occuper de cette affaire. Il faut surveiller une femme le soir, une histoire de mari jaloux. - Marc est surpris, pourquoi vous ne demandez pas à vos collègues ? - Non, je ne veux pas leur donner ça, il faudrait que ce soit très confidentiel. - Quelqu'un comme vous, ce serait parfait. Et c'est bien payé. - Combien ? - Sept cents euros la nuit. En liquide. Une semaine maximum, parce que le client part en voyage d'affaires aux États-Unis. Il veut l’identité de l’amant, s'il y en a un. Mille euros de bonus. - C'est qui, le client ? - Il vaudrait mieux ne pas chercher de ce côté-là. Marc se dit que l’identité, il ne la chopera que par la baston, c'est pour ça qu’on a fait appel à lui. - Il me faudrait une réponse rapide, ça commence dans trois jours. Marc caresse la courbure de son saxophone, posé sur son stand. Refaire les coussinets, ça ne serait pas du luxe. - Je prends. - Je vous fais porter une enveloppe avec un acompte de mille euros et l’adresse. Il n’y aura pas de nom, n’en cherchez pas s’il vous plaît. - Et vous, vous êtes qui ? Détail inutile. Marc s’allume une cigarette. Bizarre, ce taf. Un ponte de la politique ? Un patron du CAC 40 ? Il ouvre la fenêtre, s'accoude au balcon, regarde la rue pleine d’agitation. Bah, ça va être cool. Il tire une nouvelle taffe, pense à Élodie, se demande si elle va l'appeler. Le Vésinet, banlieue ouest de Paris, des baraques avec parc paysager, toits à la Mansart, vieilles pierres, Marc passe devant le numéro 12, un portail assez haut, noir, une grille sur des dizaines de mètres, quelques bagnoles >

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FRANÇOIS MURATET La nouvelle policière du mois

sont garées dans la rue, des Audi, des Mercedes, un cabriolet Peugeot. Il fait demi-tour plus loin, revient, gare sa caisse sur une place d’où il voit l’entrée. Bientôt vingt heures, il fait encore clair. La maison telle qu’on peut la deviner entre les arbres est une sorte de manoir allemand au toit d’ardoise pointu, avec une touche carpatique dans la hauteur et l’étroitesse inquiétante de l’édifice. Marc sort, ramène son bonnet au ras des yeux et relève le col de son blouson, allume une cigarette. Les interstices entre les panneaux du portail montrent une allée de graviers blancs qui mène à la maison, un escalier monumental, pas étonnant que madame ne soit pas heureuse, elle s’ennuie, son mari a vingt ans de plus qu’elle, alors elle prend un amant. Retour à la voiture, derrière les vitres teintées, il est invisible. Pour passer le temps, il a des heures de musique de jazz à écouter, un sandwich, de la bière. Il est trois heures du matin lorsque Marc retourne chez lui, il se couche direct et Élodie l'appelle quelques heures plus tard, rendez-vous dans un café près du Châtelet. Il se douche, se rase, sifflote. Élodie, il l'a rencontrée sur les quais de Seine, il y a deux semaines, il avait emmené son saxophone et il jouait des impros sur des thèmes de Charlie Parker, Archie Shepp, Steve Coleman. C'est sûr que ça fait le mec qui se la raconte, mais il y a une incroyable sonorité sur les quais de Seine, surtout près du pont de l’Archevêché, avec la vue sur l’arrière de Notre-Dame. Elle est restée à l’écouter pendant une heure, elle était ravissante, rêveuse, et ils sont allés boire un verre ensuite. Il ne sait pas grand-chose sur elle, elle est mélancolique, pas bavarde, mais si jolie, si souriante. Leurs rendez-vous se passent toujours à peu près pareil, c'est lui qui parle, de l’Afghanistan, du Liban où il a fait ses premières missions dans la FINUL, de ses activités de garde du corps pour des industriels français au Pakistan, en Chine, en Algérie. Il met ses lunettes de soleil pour bien lui faire voir à quel point il a l'air terrible pendant le service, et ça la fait rire. Ensuite, ils vont se promener, elle adore Paris, elle peint, c'est du genre abstrait, je ne sais pas si tu aimerais. Ils vont à l'hôtel, son corps est très doux, ses petits seins ravissants, elle s’abandonne totalement dans ses bras, se perd dans ses tatouages. Elle dit qu’elle habite chez ses parents, un petit appart dans le XVIIIe. Marc enchaîne sa deuxième nuit de planque, il s'ennuie, boit, fume, écoute de la musique. Côté cible, il ne se passe rien et il s'endort. Il se réveille en sursaut, un taxi est passé, il s'arrête devant la baraque. Marc hésite, se décide à sortir car un gars se dirige vers le portail, il pianote le digicode alors que Marc est encore à trente mètres. Quand il arrive au niveau de l’entrée, c'est trop tard. Il retourne vers la voiture, furieux de s'être fait surprendre. Il sort la fiasque de vodka de la boîte à gants, en prend une giclée pour se passer les nerfs, il va devoir attendre le petit matin pour choper le type. La bouteille de vodka finie, Marc sort de la voiture. L’esprit envappé, il se dit qu'ils sont au lit, il n'a

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© PHILIPPE LOPPARELLI/TENDANCE FLOUE

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MARC ENCHAÎNE SA DEUXIÈME NUIT DE PLANQUE, IL S'ENNUIE, BOIT, FUME, ÉCOUTE DE LA MUSIQUE. CÔTÉ CIBLE, IL NE SE PASSE RIEN ET IL S'ENDORT.

qu'à rentrer, prendre le manteau qui doit être accroché quelque part, et ressortir avec l’identité du mec. Facile. Le portail ? Trop haut. La grille ? Là-bas, au niveau du terrain des voisins, une branche dépasse. Une traction, un peu d’escalade, il évite les piques et retombe lourdement sur du terreau humide. Il s'approche de la maison, marche sur la pelouse, aux aguets. Soudain, de gros halogènes illuminent tout le jardin. Vite, demi-tour ! Derrière lui, un type hurle. - Les mains en l'air ! Marc fait volte-face. Du calme, mon gars, je ne suis pas un voleur, j’ai une carte professionnelle. Il met la main à sa poche, le coup de feu claque, le choc lui fait faire un pas en arrière. Un truc bizarre se passe dans son ventre. Ses jambes ne le portent plus, il tombe à genoux. Une femme sort de la maison. - Maxime, tu n'as rien? - Non, ma chérie, tout va bien. Marc roule sur le côté. - Mais pourquoi tu as tiré ? - Il a sorti un flingue. Marc a mal au ventre, respirer est devenu difficile. Non, il ne va pas mourir, c'est quoi cette idée absurde ? Pourriez-vous baisser un peu la lumière? Mais aucun son ne sort de sa bouche. La femme s'approche de lui. Elle se penche. - Il faut appeler le SAMU ! Marc s’efforce de parler. Juste un mot : - Élodie ? Elle le dévisage avec horreur, puis se relève en tenant son visage à deux mains. Le gars est là. - Qu'est-ce qu'il a dit ? Marc se sent partir. Élodie s’en va, elle crie qu’elle va appeler le SAMU. Le mec lui met un truc en métal dans la main droite. C'est lourd, un pistolet. - Ça t’apprendra à baiser une femme de commissaire divisionnaire, connard.

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PRIX SNCF DU POLAR 15e édition

Depuis quinze ans, chaque année, SNCF propose à ses voyageurs d'élire le PRIX SNCF DU POLAR dans chacune de ces trois catégories : BD, Roman, Court Métrage. Voici la sélection pour le Prix 2015. Pour en savoir plus sur ces œuvres et voter : polar.sncf.com

BANDE DESSINÉE

ROMAN

COURT MÉTRAGE

ROUGE KARMA

ENFANTS DE POUSSIÈRE

CARJACK

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CRAIG JOHNSON (GALLMEISTER)

JEREMIAH JONES, 100 TO 1 PRODUCTIONS (États-Unis)

Adélaïde, une jeune Française enceinte de huit mois, débarque en Inde pour retrouver le futur père qui ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines.

Le shérif Longmire voit son passé de vétéran du Vietnam ressurgir lorsque le corps d’une Asiatique est retrouvé. Une enquête commence alors, entre passé et présent.

Charlie excelle dans le carjacking. Lorsqu’il vole une voiture et se rend compte qu’un enfant terrifié se trouve à l’intérieur, ce n’est que le début de ses surprises…

SAFE UNE AFFAIRE DE CARACTÈRES FRANÇOIS AYROLES (DELCOURT)

ADRIAN MCKINTY, (LE LIVRE DE POCHE)

Bibelosse, cité d’écrivains, d’imprimeurs et de typographes, est victime d’un tueur en série. L’inspecteur enquête entre les cruciverbistes et les consommateurs de voyelles…

1981. En Irlande du Nord, deux homosexuels sont tués, la main gauche arrachée. Refusant la piste évidente du serial killer, le sergent Sean Duffy mène l’enquête.

QUATRE COULEURS

LES PÉCHÉS DE NOS PÈRES

BLAISE GUININ (VRAOUM)

LEWIS SHINER (POCKET)

Grégoire et Pierre, étudiants, échangent leurs identités le temps d’une matière où chacun des deux peine. Dans leur vie évoluent quatre femmes. Lorsqu’un accident mortel arrive à la fac, leur petit subterfuge prend un autre tour.

Lorsque Michael revient dans la ville de son enfance pour accompagner son père mourant, il découvre une information troublante sur sa naissance dévoilant de nombreux secrets…

DOCTEUR RADAR, TUEUR DE SAVANTS FRÉDÉRIC BÉZIAN/NOËL SIMSOLO (GLÉNAT) Paris, 1920 : Straub, ancien as de l’aviation reconverti en détective, enquête sur les décès suspects de savants travaillant sur la conquête spatiale.

L’ASTRAGALE ANNE-CAROLINE PANDOLFO/TERKEL RISBJERG (SARBACANE) Lorsque le jeune voyou qui l’a recueillie est arrêté, Anne, 19 ans, se prostitue pour mettre de l’argent de côté dans l’espoir de vivre un jour heureuse avec lui.

TGV magazine

UNE TERRE SI FROIDE

ANESTHÉSIE GÉNÉRALE JERRY STAHL (RIVAGES/NOIR) Manny Rupert, ex-flic, ex-drogué, est envoyé sous couverture dans une prison californienne afin de prouver que l’un des détenus n’est autre que le docteur nazi Mengele.

EMERGENCY 911 RYAN DAVID JAHN (BABEL NOIR) Lorsqu’il reçoit un appel de sa fille, disparue depuis sept ans, l’appelant à l’aide, Ian, adjoint du shérif dans une petite ville du Texas, grimpe dans sa Mustang et part à sa recherche.

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BYOUNG-GON MOON, VZ PICTURES (Corée du Sud) Une étudiante travaillant dans une boîte de jeux illégale cherche à détourner l’argent des gains. Mais ses plans ne vont pas se dérouler comme prévu…

À COURT NADAV SHLOMO GILADI, MICHAEL ROSEN & CÉLINE DAHAN (Israël) Eli, le moral au plus bas, décide de prendre les choses en main : direction la banque de son ex-femme pour un braquage pour le moins original.

VOS VIOLENCES ANTOINE RAIMBAULT, 24 25 FILMS (France) Un père et sa fille font les frais d’une brutale agression. Alors que la fille est hospitalisée, le père, avocat, est interrogé par la police : il ne sait rien et pourtant…

LOCKED UP BUGSY RIVERBANK STEEL, JOSHUA SMITH (Grande-Bretagne) Trois braqueurs de banque se retrouvent prisonniers dans la voiture qui devait leur permettre de s’enfuir.

DEATH BY OMELETTE GREG EMETAZ, MINORAPOCALYPSE ET POLYAMOROUS PRODUCTIONS (États-Unis) Une femme s’interroge sur la fidélité de son mari. Elle fait appel à tous ses talents culinaires pour lui offrir une omelette à la saveur particulière…


L'ÉNIGME la photo mystère

D E Q U E L F I L M S ’ A G I T- I L ? INDICES 1

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La méthode de tournage utilisée pour les scènes de voitures est celle inventée pour le film Pur Sang, la légende de Seabiscuit réalisé par Gary Ross en 2003.

Présenté en sélection officielle lors du Festival de Cannes, le film a reçu le prix de la mise en scène.

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Treize exemplaires de la veste du personnage principal ont été utilisés pour le tournage du film.

COLLECTION CHRISTOPHEL © WILD SIDE

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Le succès rencontré par le film est dû en partie à une bande sonore électronique-pop percutante.

La réponse : Drive, de Nicolas Winding Refn (2011). Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan… TGV magazine

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LES VIEUX FOURNEAUX, CEUX QUI RESTENT

© DR

Lupano et Rodguen ont reçu le PRIX FAUVE POLAR SNCF 2014 pour Ma révérence (Delcourt, collection Machination) au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

TGV magazine

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Avec Les vieux fourneaux, ceux qui restent (tome 1, Dargaud), Wilfrid Lupano (textes) et Paul Cauuet (dessins) signent une comédie sociale au parfum de lutte des classes et de choc des générations.

TGV magazine

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CULTE Antoine Duléry

LE POLAR LE PLUS ANGOISSANT QUE VOUS AYEZ LU DE VOTRE VIE ET QUI VOUS A EMPÊCHÉ DE DORMIR... Nécropolis, d’Herbert Lieberman.

Antoine Duléry fait son cinéma, mais au théâtre… Sur la scène du Grand Point Virgule, puis en tournée dans toute la France, le comédien devient Belmondo, Delon, De Niro… et explore tous les genres, le polar compris ! Par Olivier Boucreux

Mes 3 héros de polars préférés 1. Le commissaire Maigret 2. Hercule Poirot 3. Philip Marlowe LES 3 FILMS POLICIERS QUI VOUS ONT DONNÉ ENVIE DE JOUER DES RÔLES DE POLICIER

LES LIVRES NOIRS À CONSEILLER À UN JEUNE AMATEUR DE POLARS Tous les Maigret de Simenon, les livres de James Ellroy, les polars d’Harlan Coben !

L’AUTEUR DE POLAR QUE VOUS AIMERIEZ RENCONTRER POUR SAVOIR CE QU’IL A DANS LA TÊTE James Ellroy.

TGV magazine

LE DAHLIA NOIR

NE T'ÉLOIGNE PA S

MON AMI MAIGRET

De James Ellroy (1987).

De Harlan Coben (2013).

De Georges Simenon (1949).

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© ATRICK GAILLARDIN

Le Faucon maltais, Assurance sur la mort, Seven.


Piscines Carré Bleu, comme un parfum d’été... Comme le parfum aux multiples fragrances, CARRÉ BLEU vous offre différentes ambiances dans lesquelles vous pouvez vous retrouver et créer votre style. Votre piscine, un espace privilégié et une promesse de moments inoubliables, à partager avec vos proches. CARRÉ BLEU, CRÉATEUR DE BLEU Pour contacter CARRÉ BLEU ou demander la plaquette des"CRÉATEURS DE BLEU" France : 0825 16 17 18 (0,15 e/min) • Suisse : 00 41 848 848 150 • Portugal : 00 35 121 460 25 00 • www.piscines-carrebleu.fr


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* T E C H N O L OG I E TAC T I L E * * M O N T R E S S U I S S E S D E L É G E N D E D E P U I S 18 5 3


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