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É VÉ N E ME N T

TE X TE : LU CIE RAYNA L

RETOUR À L A N AT U R E

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GIUSEPPE PENONE EXPOSE JUSQU’AU 22 FÉVRIER, AU MUSÉE DE GRENOBLE, SES Œ U V R E S A N C I E N N E S C O M M E S E S C R É AT I O N S NOUVELLES. UNE RÊVERIE SUR LES ÉLÉMENTS E T L A N AT U R E , O R I G I N E S E T S O U R C E S D E S O N I N S P I R AT I O N .

Rendez-vous au musée de Grenoble pour une grande exposition Giuseppe Penone, la première depuis sa rétrospective au Centre Pompidou en 2004. « C’est un artiste que je suis depuis trente ans, et dont le travail a pris une autre dimension ces dernières années, notamment avec son exposition à Versailles, en 2013, explique Guy Tosatto, conservateur en chef et directeur du musée de Grenoble. L’idée de cette exposition est de

montrer aussi bien les œuvres anciennes que les créations nouvelles, et de s’inscrire dans une histoire. C’est un projet construit ensemble. » Une soixantaine d’œuvres sont exposées sur 1 200 mètres carrés : sculptures, réalisations murales… Certaines d’entre elles immenses et monumentales, comme cet ensemble d’arbres creusés dans une poutre (Répéter la forêt), d’autres plus intimistes. Elles sont accompagnées >

Ci-contre : Ripetere il bosco (1969-1997).

GIUSEPPE PENONE / © ADAGP, PARIS 2014

Page de gauche : Respirare l’ombra - foglie di tè (bronze, 2008).

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Pelle di foglie - sguardo incrociato, (bronze, 2005).

d’une sélection de dessins, pour la plupart inédits. C’est dans les années 1968-1969, alors qu’il a juste 20 ans, que Penone entame l’une des œuvres les plus intenses et les plus riches de ses quarante-cinq derniè­ res années. « Ses origines paysannes sont déterminantes, souligne Guy Tosatto. Il a grandi dans les champs et la forêt, c’est ce qui a forgé sa sensibilité. Dès ses

débuts, ses œuvres traitent de l’action de la nature. Il se sert de son corps, de ses sens pour mettre en évidence la relation primordiale et consubstantielle entre homme et nature par des éléments qu’on avait sous les yeux et qu’on ne voyait pas. En 1969, il creuse une poutre jusqu’à revenir à l’arbre. C’est, pour moi, l’un des gestes les plus forts de la sculpture du XXe siècle, le renversement

Scrigno, (détail cuir, bronze, or, résine végétale, 2007).

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GIUSEPPE PENONE / © ADAGP, PARIS 2014

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PENONE SE SERT DE SON CORPS, DE SES SENS POUR METTRE EN ÉVIDENCE L A R E L AT I O N PRIMORDIALE ENTRE HOMME E T N AT U R E

du sens commun qui va de la nature à la culture. Penone, lui, part de la culture pour retourner à la nature. » UN PARCOURS PLEIN DE SENS

L’exposition se déroule en cinq étapes, selon un parcours très libre et une appro­ che sensible ; ni rétrospective comme à Pompidou, ni chronologique. Les thèmes sont venus à partir des œuvres. Un travail récent, Propagation, telle la main dans les grottes préhistoriques, ouvre la première section : le toucher. La deuxième partie s’attache à la peau, frontière perméable entre extérieur et inté­ rieur. La troisième évoque le souffle, qui traverse les feuillages et anime les corps. La quatrième section explore les passages entre les différents règnes : minéral, animal, végétal. La dernière section, qui clôt la promenade, est un chant à la nature retrouvée, à la beauté des arbres. « C’est la force du travail de Pénone : il parle de façon immédiate à tout le monde. Son œuvre montre des formes de la nature que l’on connaît et reconnaît. Même un public non averti peut jouir de la beauté et de l’étrangeté de son travail », conclut Guy Tosatto. À chacun de se faire son propre voyage et de vivre des sensations différentes. Exposition Gisueppe Penone. Musée de Grenoble, jusqu’au 22 février 2015. Net : museedegrenoble.fr


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