Félix Buhot illustrateur

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SARAH SAUVIN

Félix Buhot Illustrateur

MMXXIII

Félix Buhot Illustrateur

Exceptionnelle et précieuse réunion de quatre recueils contenant plusieurs séries d’illustrations gravées pour trois romans de Barbey d’Aurevilly : L’Ensorcelée, Le Chevalier Des Touches, Une vieille maîtresse, et pour les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet, avec diverses épreuves d’essai, dont certaines retouchées et annotées, et une page manuscrite de Félix Buhot précisant les tirages des différentes séries.

SARAH SAUVIN
MMXXIII

Aucune œuvre de Barbey d’Aurevilly n’avait encore été illustrée lorsque le peintre et violoniste Armand Royer, ami commun de Félix Buhot et de Barbey d’Aurevilly, réunit pour la première fois les deux artistes en 1871.

« Buhot et Barbey se revoient ensuite, à Paris, comme à Valognes, et c’est l’écrivain qui introduit le jeune artiste auprès de l’éditeur des parnassiens, Alphonse Lemerre (1838-1912), en février 1877. Ce dernier lui confie la réalisation de six planches pour la réédition illustrée d’un roman historique et fantastique de Barbey d’Aurevilly publié en 1852, L’Ensorcelée, initialement intitulé La Messe de la Croix-Jugan. » (Gilles Soubigou, Félix Buhot, 2016, p. 24).

Barbey d’Aurevilly ayant beaucoup apprécié le travail de Buhot, qui, disait-il, « [rêvait] avec une tête identique à la [sienne] » (cité par Jean-Luc Dufresne, p. 112) Alphonse Lemerre lui commanda des illustrations pour ses deux autres romans : Le Chevalier Des Touches et Une vieille maîtresse, ainsi que pour les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet. Des projets d’illustration pour d’autres œuvres restèrent sans suite, notamment Un prêtre marié de Barbey d’Aurevilly, des poésies de Victor Hugo ou les Contes fantastiques d’Hoffmann. Buhot grava encore trois vignettes pour le Diable amoureux de Jacques Cazotte, édité en 1878 par Albert Quantin (voir G. Soubigou, p. 25).

Jean-Luc Dufresne observe que Buhot « choisit dans les romans [de Barbey d’Aurevilly] les scènes où s’expriment la violence et le contraste qu’il sait transposer en oppositions de clair-obscur » (J.L. Dufresne, p. 112). Buhot, dit-il, « fut profondément marqué par ce travail qui l’aida à se révéler certaines tendances profondes de son imaginaire. La rencontre des sujets aurevillyens est l’occasion pour lui de synthétiser ses croquis normands en des compositions où la marge symphonique apparaît au service des fantasmes de l’artiste. » (J.-L. Dufresne, p. 120).

Buhot ne se contenta pas des commandes de Lemerre. Il fit encore pour son compte plusieurs gravures et quelques dessins inspirés des romans de Barbey d’Aurevilly. Citons notamment La Malgaigne (BG 79) qui illustre un épisode du Prêtre marié, l’Idée du premier frontispice pour L’Ensorcelée (BG 114), l’Ex-libris pour l’Ensorcelée (BG 116), la Deuxième idée de frontispice pour L’Ensorcelée (BG 115), La Maison maudite (BG 117) inspirée de L’Ensorcelée, une Vignette pour Le Chevalier Destouches (BG 118) et trois Vignette[s] pour Une Vieille Maîtresse (BG 119 à 121). Ces dessins et ces gravures ne témoignent pas seulement de son intérêt pour les textes de Barbey d’Aurevilly mais également du rôle que l’illustration eut dans l’évolution de son œuvre. Buhot ne considérait pas en effet l’illustration comme un simple accompagnement du texte, ainsi qu’il l’avait expliqué à propos des eaux-fortes gravées par Manet en 1874 pour Le Fleuve de Charles Cros :

« Les croquis qu’un peintre sème dans un texte, quand il s’agit d’une œuvre purement poétique, ne doivent pas être des compositions, mais des transpositions. Le dessin

devient alors l’accompagnement du thème principal dont la parole rimée ou simplement rythmée se fait l’instrument… Soit que le dessinateur cherche à expliquer ou compléter la pensée du poète ; soit qu’il se borne à éveiller, par des moyens différents, une sensation analogue, pour produire un accompagnement harmonique ; soit enfin, qu’il veuille frapper l’esprit du lecteur par un contraste qui fera mieux ressortir l’effet descriptif, en vertu des lois de l’antithèse et des dissonances. Dans tous les cas, l’accompagnement ne doit pas étouffer le chant et le dessin n’arrivera qu’au second plan, pour appuyer la chose écrite et non pour en amoindrir l’effet. Le croquis jaillira naturellement du texte comme s’il sortait de la plume de l’écrivain, modifié par un autre génie créateur. Ce sera un simple complément, arrêtant certains contours, fixant certaines lignes et posant des limites entre lesquelles le poète entraîne l’imagination. » (propos cités par André Fontaine, p. 76).

Bien que les textes de Barbey d’Aurevilly ou d’Alphonse

Daudet ne soient pas des poèmes mais des fictions en prose, cespropos de Buhots’appliquent parfaitement àses propres illustrations, notamment dans leurs épreuves d’état ornées de marges symphoniques. Jean-Luc Dufresne souligne la relation particulière que les dessins dans les marges entretiennent avec le texte. Il rappelle à ce propos que le jeune Buhot écrivait lui-même des récits littéraires qu’il illustrait de dessins et attribue à cette pratique l’origine de l’invention des marges symphoniques :

« Félix Buhot avait des goûts littéraires affirmés et le goût de l’écriture le poussa dès son adolescence à composer des fantaisies littéraires souvent illustrées de croquis. C’est dans ces essais littéraires illustrés que se trouve la source de la marge symphonique […] ». (J.-L. Dufresne, p. 112).

Avec leurs croquis et leurs saynètes, leurs essais et leurs repentirs, les marges symphoniques, se référant à la fois au texte et à la scène qu’elles entourent, « accompagnent » commelevoulaitBuhotle« thèmeprincipal »,l’« expliquent », le « complètent », « éveillent » des sensations, « frappent l’esprit du lecteur ». On aurait tort par conséquent d’imaginer qu’elles n’ont qu’un rôle secondaire, anecdotique, voire ornemental : elles représentent cet espace de l’imaginaire où, en marge des créations de l’écrivain, opère « un autre génie créateur ».

L’image centrale de la première planche illustrant le Chevalier Destouches : Le bruit de deux sabots trainants, renvoie explicitement à l’incipit du texte. On y retrouve le clocher de l’église de Valognes (où est né Félix Buhot et où Barbey d’Aurevilly a passé une partie de son enfance), sa place carrée et son calvaire monumental flanqué d’un Christ grandeur nature, l’abbé de Percy luttant contre le vent et la pluie dans la nuit noire… Les marges symphoniques déclinentles éléments decetteimagecentraleà l’atmosphère lugubre : le personnage de l’abbé tenant son parapluie se voit démultiplié dans la marge supérieure en une frise de personnages également aux prises avec la pluie et le vent ; la lanterne qu’il tient à la main trouve un écho dans trois lanternes croquées dans les marges : l’une est accrochée avec un parapluie au clou d’une maison, attendant d’être utilisée ou venant de l’être, une autre est tenue par une femme vue de face, contrairement à l’abbé qui était vu de dos, une lanterne de ville, enfin, est accrochée en haut de la marge supérieure. Tous ces éléments, tel un « accompagnement harmonique », font écho à l’image centrale, faisant naître des images complémentaires. Certains éléments cependant ne se trouvent pas dans l’image centrale mais renvoient au texte : ainsi, les petits chiens de la marge inférieure évoquent les chiens qui se mettent à hurler derrière les murs de l’hôtel de Mesnilhouseau en entendant le claquement des sabots de l’abbé sur les pavés. Ces chiens se retrouvent fréquemment dans les gravures de Buhot, notamment les scènes de pluie (citons, parmi de nombreuses planches, Une rue à Valognes (BG 34) ou Les Voisins de campagne (BG 148)).

Buhot laisse souvent sa pointe s’évader ainsi du cadre étroit de la scène illustrée. Si certains détails s’accordent avec le thème de la nuit lugubre, telles les deux femmes éclairant le chemin de leur lanterne, protégées par leur large manteau et leur parapluie, les petits chiens et la frise de personnages apportent, par contre, une touche humoristique propre à Buhot, créant ainsi ce « contraste qui fera mieux ressortir l’effet descriptif, en vertu des lois de l’antithèse et des dissonances ».

Les marges symphoniques n’étant pas destinées à l’illustration du roman, seules les images centrales furent donc conservées. Les épreuves témoignant des états successifs des marges montrent cependant l’intérêt majeur que leur portait Buhot. Ces épreuves avec les marges symphoniques furent tirées à très peu d’exemplaires et des suites furent vendues à un cercle très restreint d’amateurs.

Références : André Fontaine : Félix Buhot, peintre-graveur, 1847-1898, 1982 ; Jean-Luc Dufresne, Valérie Sueur-Hermel, Alison

McQueen, Félix Buhot, peintre graveur entre Romantisme et Impressionnisme, 1998 ; Félix Buhot, 1847-1898 : peintre d’atmosphères, 2016.

Nous présentons un ensemble exceptionnel de quatre volumes reliés contenant les illustrations réalisées par Buhot pour les textes de Jules Barbey d’Aurevilly et d'Alphonse Daudet. Les 3 volumes consacrés à Barbey d'Aurevilly ont appartenu à Léon Schück (1857-1930), qui avait réuni une très importante collection autour de cet auteur. Ils figurent dans la vente de sa bibliothèque qui eut lieu en juin 193, sous les numéros 37, 42 et 57 du catalogue1. Deux de ces trois volumes ont été ultérieurement truffés d'épreuves supplémentaires d'illustrations pour ces romans. Le volume de L'Ensorcelée contient en outre une note manuscrite de Buhot qui précise le tirage des différentes séries d'illustrations. Nous transcrivons ici cette note (reproduite ci-contre) :

Les 2 premières séries (Ensorcelée - et Chevalier Destouches) - dans cet état - c’est-à-dire - état terminé avec marges symphoniques - sont de la plus grande rareté. - De la première, il n’y a eu, si je me souviens bien, que six collections ou huit au plus - y compris les 2, une à l’auteur et une à l’éditeur - parmi lesquelles trois seulement sur Japonmêmes observations pour le Chevalier Destouches.

- les 2 autres séries (Vieille maîtresse et Lettres) ont fourni avant l’effaçage des marges 35 épreuves - dont 25 à l’Editeur. ___

La présente collection avait été arrangée par l’artiste pour sa propre bibliothèque - Il n’en reste qu’une seule collection de cet état de l’Ensorcelée et du Chevalier.

1 Le volume consacré à Daudet n'apparaît pas dans le catalogue de la vente de Léon Schück. La reliure a été réalisée par un autre relieur, Alfred Farez, qui exerça son activité jusqu'en 1930.

Volume 1 : L’Ensorcelée

« Dans la cache du vuüs probytère (chemin du vieux presbytère), Jeanne LE HARDOUEY rencontre le pâtre qui va lui jeter un sort pour se venger des rudesses de son mari. Tel un fantôme, l’abbé de la Croix-Jugan, masqué et encapuchonné, traverse au galop la lande de Lessay sur son cheval noir. On voit ensuite Jeanne chez la Clotte, puis dans la lande les bergers-sorciers devant qui s’est arrêté, menaçant, Thomas LE HARDOUEY. Au riche fermier ils vont montrer, dans leur miroir magique, son propre cœur qui cuit à la broche. La dernière scène est l’enterrement de la Clotte, victime des bleus. » (Pierre Leberruyer, Le Peintre graveur aquafortiste Félix Buhot (18471898), 1979).

Dans un album in-4 (demi-maroquin grenat, tête dorée, reliure signée de Noulhac)2 portant les ex-libris de Léon Schück (1857 - 1930) et Marcel Lecomte (1914-1996). Ce volume contient :

- une note manuscrite de Buhot à la plume et à l’encre

- un portrait de Jules Barbey d’Aurevilly par Paul Adolphe Rajon

- une épreuve de l’Idéedupremierfrontispicepour l’Ensorcelée(B/G 114, état non décrit)

- une épreuve d’Ex-librispourl’Ensorcelée (B/G 116, 2e état/4 avec retouche à la mine de plomb)

- une épreuve d’Ex-librispourl’Ensorcelée (B/G 116, 4e état/4)

- une épreuve combinant l’Ex-librispourl’Ensorcelée (B/G 116, 2e état/4) et LaMaisonmaudite(B/G 117, 2e état/3), avec rehauts de gouache blanche

- une épreuve de La Maison maudite (B/G 117, 2e état/3)

- une série complète des illustrations pour L’Ensorcelée(B/G 85 à 90, en 3e état/5), de la collection de Georges Alfred Barrion (1842-1903)

- une série complète des illustrations pour L’Ensorcelée(B/G 85 à 90, en 2e ou 3e état/5)

2 Les trois volumes d’illustrations des romans de Barbey d’Aurevilly ont été reliés par Henri Noulhac (1866 -1931) qui s’établit à Paris en 1894

Détail du contenu

- Note manuscrite de Buhot à la plume et à l’encre sur feuillet de papier vergé filigrané CANSON portant dans l’angle supérieur gauche le timbre rouge de Buhot (Lugt 977). Voir ci-dessus la transcription de cette note.

- JulesBarbeyd’Aurevilly par Paul Adolphe Rajon : très belle épreuve imprimée sur papier vergé japon. Toutes marges.

- Idéedupremierfrontispicepourl’Ensorcelée(B/G 114). Impression d’un état non décrit : avec des ajouts de rayures à la pointe sèche et deux traits horizontaux autour du cartouche du titre. Très belle épreuve imprimée sur papier vergé, annotée à la mine de plomb Premier état avant la planche coupée et signée Félix Buhot. Salissures dans la marge de droite, sinon très bon état. Marque de collection non identifiée en bas à gauche (fleur à cinq pétales, Lugt non décrit). Très rare.

- Ex-librispourl’Ensorcelée(B/G 116). Impression du 2e état (sur 4 selon Bourcard), avant les rayures à la pointe sèche sur la tête de la marge de gauche et avant le texte imprimé dans le cartel. Très belle épreuve imprimée sur vélin fin, annotée à la mine de plomb dans le cartel Ex libris pour une édition à grandes marges ancienne de l’Ensorcelée et dans le bas Contre-épreuve du premier état d’un Croquis à l’Eau-forte fait comme Ex Libris d’une Edition de Bibliophile de l’Ensorcelée.

La tête d’homme apparaissant dans le haut de la marge de gauche a été retravaillée par Buhot à la mine de plomb pour lui donner les traits de l’auteur de L’Ensorcelée, Barbey d’Aurevilly.

Une épreuve conservée à la New York Public Library porte cette note de Buhot, qui précise son dessein : « J’avais désiré que l’éditeur fit une suite plus complète d’illustrations pour ce magnifique roman. J’avais formé des compositions demeurées inédites. Comme j’étais gêné, pour m’interpréter, par le format trop petit, j’ai essayé quelques illustrations un peu plus grandes pour mon propre plaisir. Dans cette composition j’ai essayé de résumer l’impression générale de ce livre romantique. »

- Ex-libris pour l’Ensorcelée (B/G 116). Impression du 4e état (sur 4) avec les croquis dans les marges symphoniques et le texte gravé dans le cartel.

Superbe épreuve imprimée sur papier vélin, couverte de barbes de pointe sèche, annotée 2e Etat avant l’ébarbement et signée Félix Buhot. Marque de collection non identifiée en bas à gauche (fleur à cinq pétales, Lugt non décrit). Très bon état.

- Ex-librispourl’Ensorcelée(B/G 116) et LaMaison maudite (B/G 117). Très curieuse et unique épreuve obtenue en imprimant successivement deux plaques sur la même feuille : Buhot a commencé par imprimer une épreuve du 2e état (sur 3) de La Maison maudite avec un cache ne laissant paraître que le haut et les bords droit et gauche de la plaque, puis a imprimé dans cet espace laissé vierge une épreuve du 2e état (sur 4) de l’Ex-libris pour l’Ensorcelée.

Superbe épreuve imprimée sur papier vélin essencé, rehaussée à la gouache blanche et annotée essais de marges sur le premier état. Très bon état.

- LaMaisonmaudite(B/G 117). Impression du 2e état (sur 3) avant réduction de la plaque. Superbe épreuve imprimée sur vélin mince, annotée Premier état avant la planche coupée et signée Félix Buhot. Marque de collection non identifiée en bas à gauche (fleur à cinq pétales, Lugt non décrit). Très bon état.

- Illustrations pour L’Ensorcelée(B/G 85 à 90). Cette suite comprend : Le Pâtre, Un Chemin de perdition, Elle venait lentement, Thomas Le Hardouay, La Vision, L’Enterrement. Eauforte et pointe sèche, environ 175 x 115 mm chaque. Série complète des six planches, du 3e état (sur 5 selon Goodfriend), en très rare tirage avec les annotations gravées : 23 Juillet 77 FB. Ces annotations équivalent selon Bourcard à une biffure des marges symphoniques avant qu’elles soient effacées au 4e état. Il indique qu’il en a vu une série des six épreuves « aux mains de Madame Buhot ». Goodfriend ne mentionne ce tirage que pour Le Pâtre (B/G 85), le décrivant ainsi comme un 4e état (sur 6). On peut considérer que nos épreuves forment un 4e état (sur 6) pour l’ensemble de la série.

Très belles épreuves imprimées sur papier japon vergé. Marque de collection de Georges Alfred Barrion (18421903) imprimée en violet dans la marge inférieure gauche (Lugt 76). Très rare.

- Illustrations pour L’Ensorcelée (B/G 85 à 90). Série complète non reliée des six planches en 2e ou 3e état (sur 5 ou 6) selon les planches. Trois planches sont annotées au crayon 2e état corrigé en 3e état, 3e état et 3e état corrigé en 4e état. Très belles épreuves imprimées sur papier vergé de différentes sortes (japon vergé, vergé, vergé ancien filigrané

PIERRE CAPERONI LPBT), quatre planches portant le timbre rouge ou rose de Buhot (Lugt 977). Petites marges à toutes les planches, parfait état de conservation. Rare.

Volume 2 : LeChevalierDesTouches

« La première illustration représente l’abbé de PERCY, en sabots et s’abritant sous un parapluie à qui apparaît, place du calvaire à Valognes, le fantôme du chevalier. Celui-ci lui dit des Bourbons : « N’est-ce pas que ce sont des ingrats ? ». On voit ensuite une troupe de chouans sur le pont à deux arches du château de Touffedelys dont ils ont fait leur repaire, puis le marché à Avranches, où les amis de des TOUCHES ont mis le feu à la prison. Les deux dernières gravures montrent Barbe de Percy déguisée en paysanne, sur sa monture, et, attaché à une aile de son moulin qui flambe, le meunier qui avait trahi des TOUCHES. » (Pierre Leberruyer, Le Peintre graveur aquafortiste Félix Buhot (1847-1898), 1979).

Dans un album in-4 (demi-maroquin grenat, tête dorée, reliure signée de Noulhac). Ce volume contient :

- JulesBarbeyd’Aurevilly par Paul Adolphe Rajon

- une sériecomplètedes illustrationspour LeChevalier DesTouches(B/G 91 à 95 en 2e ou 3e état (sur 5 ou 6) selon les planches)

- une série complète des illustrations pour Le ChevalierDesTouches(B/G 91 à 95 en 3e ou 4e état (sur 5 ou 6) selon les planches), de la collection d’Armand Royer

Détail du contenu

- JulesBarbeyd’Aurevilly par Paul Adolphe Rajon : très belle épreuve imprimée sur papier vergé japon. Toutes marges.

- Illustrations pour LeChevalierDesTouches (B/G 91 à 95). Série complète de cinq planches en 2e ou 3e état (sur 5 ou 6) selon les planches : B/G 91 en 2e état (sur 5) avant les ajouts de pointe sèche dans la marge ; B/G 92 en 3e état (sur 5) avec les grenouilles dans la marge inférieure ; B/G 93 en 3e état (sur 6), avec le casque de pompier mais avant d’autres croquis marginaux ; B/G 94 en 4e état (sur 6), avec la vieille femme assise ; B/G 95 en 3e état (sur 5) avec les nouveaux croquis. - Superbes épreuves chargées de barbes, imprimées sur papier vergé. Toutes marges non ébarbées. Très bon état de conservation.

- Illustrations pour LeChevalierDesTouches (B/G 91 à 95). Série complète non reliée de cinq planches en 3e ou 4e état (sur 5 ou 6) selon les planches : B/G 91 en 3e état (sur 5) ; B/G 92 en 3e état (sur 5) ; B/G 93 en 4e état (sur 6) ; B/G 94 en 4e état (sur 6) ; B/G 95 en 3e état (sur 5). Notons qu’il existe des différences entre les épreuves de ces deux séries et donc également entre ces épreuves et celles décrites par Bourcard et Goodfriend au catalogue raisonné. Les épreuves de ces deux séries sont certainement intermédiaires entre les 2e, 3e et 4e états (sur 5 ou 6) décrits au catalogue raisonné, mais ces descriptions ne sont pas assez complètes pour que nous puissions être plus précis. Nous avons donc choisis d’indiquer les états les plus proches parmi ceux décrits au catalogue raisonné.

Très belles épreuves imprimées sur papier vergé. La première planche annotée à la mine de plomb dans le sujet à mon ami A. Royer et signée des initiales FB. Armand Royer (1842-1910) était violoniste et peintre. C’est lui qui présenta Félix Buhot à Barbey d’Aurevilly en 1871. Les épreuves sont légendées à la mine de plomb dans la marge inférieure : n°1. L’abbé de Percy traversant la place des Capucins, 2 Les chouans déguisés traversant le pont levis du château de Touffedelys, 3. L’Incendie de la Prison d’Avranches, n°4 Le Marché de Coutances, n°5 Le Moulin Bleu - La Vengeance. Quelques petits restes de papier collé dans les angles ou sur le bord de la feuille, sinon excellent état.

Volume 3 : Unevieillemaîtresse

« La première gravure illustre un thé de douairières où la jeune et belle Hermangarde s’apprête à servir la marquise de FLERS, sa grand-mère, et la comtesse d’ARTELLES. Ryno de MARIGNY, coqueluche des salons, est ensuite représenté sous les traits de Barbey d’Aurevilly lui-même. La troisième gravure le montre tenant dans ses bras VELLINI, et la quatrième évoque une superstition des rivages du Cotentin, l’histoire du Criard. Nous voyons encore Ryno de MARIGNY chez la Malagaise assise sur un divan, puis c’est la rencontre au bois, qui sera à l’origine du duel avec sir RÉGINALD. Hermangarde, assimilée en quelque sorte à la Blanche Caroline, quitte le manoir pour aller entendre les récits effrayants et prémonitoires du père GRIFFON, un vieux marin du pays. Ryno va la ramener à cheval au Nid d’Alcyon où les époux étaient venus cacher leur bonheur.

Mais VELLINI a poursuivi jusqu’à Carteret son ancien amant qui la rejoint au village des Rivières, à Barneville, et la pauvre Hermangarde reconnaît le cheval attaché près de là. Les liens noués par quelque philtre magique n’avaient pu être brisés, et c’est dans une anfractuosité du cap, le Tombeau du Diable, que désormais Ryno et sa vieille maîtresse se rejoignent comme voués jusqu’en enfer à un amour maudit. » (Pierre Leberruyer, Le Peintre graveur aquafortiste Félix Buhot (1847-1898), 1979).

Dans un album (demi-maroquin grenat, tête dorée, reliure signée de Noulhac). Ce volume contient :

- Illustrations pour Unevieillemaîtresse (B/G 99 à 108). Série complète de 10 planches en 3e, 4e ou 5e état (sur 5, 6 ou 7) selon les planches : B/G 99 : 5e état/7, B/G 100 : 3e état/5, B/G 101 : 3e état/5, B/G 102 : 4e état/6, B/G 103 : 4e état/6, B/G 104 : 3e état/6, B/G 105 : 4e état/6, B/G 106 : 4e état/6, B/G 107 : 4e état/6, B/G 108 : 4e état/6.

Très belles épreuves imprimées sur papier japon vergé. Toutes les planches portent le timbre rouge de Buhot dans la marge inférieure (Lugt 977) ainsi qu’une marque de collection non identifiée dans l’angle inférieur gauche (fleur à cinq pétales, Lugt non décrit). La première planche est en outre signée Félix Buhot à la mine de plomb.

Volume 4 : Alphonse Daudet

Lettresdemonmoulin

Dans un album (demi-maroquin grenat, tête dorée, reliure signée d’Alfred Farez datée 1881)3. Ce volume contient :

- page de titre manuscrite, à l’encre rose et brune

- sommaire du volume manuscrit, à l’encre rose

- deux portraits d’Alphonse Daudet par Martinez

- une série complète des illustrations pour Lettresde mon moulin (B/G 109 à 113, en 2e état (sur 6))

- une série complète des illustrations pour Lettresde mon moulin (B/G 109 à 113, en 4e état (sur 6))

- une série complète des illustrations pour Lettresde monmoulin(B/G 109 à 113, en 5e état (sur 6))

Détail du contenu

- Page de titre manuscrite, à l’encre rose et brune : Lettres de Mon Moulin / Composition et Gravure / de Félix Buhot / - / Lemerre / Editeur / 1881

- Sommaire du volumemanuscrit, à l’encre rose : 1 - Portrait d’Alph. Daudet / 2 - Titre / 3 - La diligence de Beaucaire / 4 - Le secret de Maître Cornille / 5 - Le Curé de Cucugnan / 6 - Les vieux

- deux portraits d’Alphonse Daudet par Martinez, l’un sur papier japon vergé, l’autre sur papier vélin filigrané

Whatman

3 1881 est la date de la publication du volume illustré par Buhot. La reliure signée Alfred Farez est postérieure : ce relieur, qui excellait, dit-on, dans les demi-reliures, n’exerçait pas encore à cette date

- Illustrations pour Lettresdemonmoulin(B/G 109 à 113). Cette suite comprend : Titre: Lettres de mon moulin, La Diligence de Beaucaire, Le Secret du MaîtreCornille,LeCurédeCucugnan,LesVieux. Série complète de cinq planches en 2e état/6 avant tout croquis marginal pour B/G 110 à 113 et avant les croquis dans l’angle inférieur gauche pour B/G 109. Très belles épreuves imprimées sur papier vergé. Toutes marges, quelques taches claires dans les marges sinon très bon état général.

- Illustrations pour Lettresdemonmoulin(B/G 109 à 113). Série complète de cinq planches en 4e état/6 avant suppression des marges symphoniques. Superbes épreuves imprimées sur papier japon vergé. Parfait état de conservation.

- Illustrations pour Lettresdemonmoulin(B/G 109 à 113). Série complète de cinq planches en 5e état/6, les marges effacées mais avant la lettre et la réduction du cuivre. Très belles épreuves imprimées sur vélin filigrané Whatman. Parfait état de conservation.

SARAH SAUVIN sarah-sauvin.com contact@sarah-sauvin.com +33 (0) 6 24 48 33 64 Sur rendez-vous à Paris International Fine Prints Dealers association, New York Chambre Syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau, Paris Comité national de l’Estampe, Paris SLAM & LILA

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