La Sauvadienne Janvier 2014 - N°2
Edito Anastasia Ici, à la Réunion, le début de l’année coïncide avec les vacances d'été austral. Une période synonyme, hélas, de recrudescence d’animaux abandonnés…
Les lieux d’abandons, on les connaît bien : les forêts et les parkings, où les meutes de chats et de chiens se forment souvent dans une entente étonnamment cordiale. Certains tentent d’attirer l’attention, suivent les gens dans l’espoir que l’on s’occupe d’eux. D’autres, traumatisés, n’apparaissent qu’à la nuit tombée, en quête de nourriture et d’un peu d’eau. D’autres encore sont des habitués, nourris par de bonnes âmes, qui s’adaptent plus ou moins à cette nouvelle vie qu’ils n’ont pas choisie. Une vie d’errance ponctuée par la maltraitance, les accidents de la route, les parasites, la maladie, la fourrière… Et il y a les sauvés, les miraculés. Ceux qui, par un habile concours de circonstances, rencontrent des personnes sensibles, qui tentent de les soulager et de leur venir en aide. C’est en essayant d’en secourir un de plus que j’ai fait la connaissance de Sauvade . Et là, épaulé par une association de sauvetage, tout change. Parce que l’on n’est plus seul et complètement désœuvré face à la souffrance et à la détresse. Quel soulagement, quel bonheur, de rencontrer enfin des personnes qui aiment les animaux et de pouvoir, tous ensemble, changer le destin de quelques uns en leur donnant la possibilité de vivre une jolie vie…
SAUVADE EN ACTION Ici, les sauvetages les plus émouvants de Sauvade. Ou pourquoi l’association ne doit jamais s’arrêter… La rencontre avec Gloups, Karine se souvient… « Comme chaque week-end, nous descendons de notre balade en montagne. En traversant un village, j’aperçois une ombre qui lèche une poubelle. Je regarde mieux et je vois effectivement l’image furtive d’un chien décharné, sans poils.... Mais la maison est déjà pleine, on ne peut se permettre d’en prendre un de plus. On se dit qu’on reviendra. Quelques jours plus tard, on y retourne avec Anastasia et tous nos chiens. On s’arrête à la station essence et le voilà qui traverse devant la voiture pour aller boire dans la bassine d’un marchand de légumes. On le voit mieux, là : il a beaucoup de mal à marcher, se tient voûté, avec un corps décharné, sous une peau très abîmée. Je m’accroupis, je l’appelle, il hésite et vient vers moi. Je le prends dans les bras, et là, je me dis GLOUPS, car des dizaines de bestioles me sautent dessus. Anastasia ouvre la porte arrière, il se glisse à coté de Doka et Fenoa qui se poussent, comme dégoûtées par son odeur. Il ne bouge plus jusqu’à la maison. Lui apprendre que la main peut caresser… Là, il dévore, se désaltère et reçoit ses premiers câlins. On sent que son corps arqué n’est que douleur. Pendant 5 jours, il va rester couché, à l’écart. Et puis, je remarque Philippe allongé sur le sol avec du pâté. C’est ainsi qu’on leur redonne confiance, en s’allongeant tout près d’eux avec quelque chose à manger. Progressivement, main = pâté = câlin = bonheur. Au début, il dort dehors toute la journée, après avoir gobé deux énormes gamelles quotidiennes pour rattraper le manque. Il faut changer son lit chaque jour, car les plaies suintent et les mouches pullulent. Et puis un jour, il est devant le salon, fait deux pas timides à l’intérieur, puis ressort et rentre à nouveau. Ai-je vraiment le droit ? semble t’il nous questionner… Mais il voit les autres avec nous, alors il se lance, et vient se coucher à mes pieds. Ca y est, c’est gagné ! Très vite tout s’enchaîne. Il vient dormir au pied du lit, se remet à gambader, à jouer avec les autres. Il se révèle un gai luron avec une voix mélodieuse, dont il nous fait profiter quand il jappe de bonheur… Un grand MERCI à Emilie qui a décidé de prendre Gloups en F.A. ET AUSSI... D‘autres Sauvadiens qu’il a fallu remettre sur pattes... Déma déposée le 6/11 chez Karine avec une démodécie très importante, adoptée, via le Refuge de Morée, le 3/1. Ivoire et Iwok, récupérées dans un jardin, atteintes de coryza sévère et de teigne. Ivoire a été adoptée le 26/10 par Aude et Iwok le 19/10 par Vanessa. Pitch, trouvé le 10 octobre par Elisabeth dans son jardin, avec de nombreuses morsures et une grave démodécie, adopté le 21/12 par Virginie. Miss Univers, souffrant à la fois de gale et de teigne, confiée à Sauvade le 15/10 et adoptée le 11/01 par Josette.
IWOK et IVOIRE DEMA
PITCH
MISS UNIVERS