[Bordeaux. Lettre de René Maran à Charles Barrailley]

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Bordeaux, le 21 novembre 1915.

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Ms 3316(15) Mon vieux Barailley, Oui. Ne t’en fais pas. C’est encore moi. Rien que moi. N’est-ce pas jour de dominical. Je te enserre mon repas hebdomadaire. Je fais œuvre pie en t’écrivant. Tu aurais tort de

demeurer pantois. Ma diarrhée graphique ne doit pas t’étonner. Du reste, l’étonnement ne peut avoir cours chez les poilus, - surtout lorsqu’ils sont glabres. Figure-toi que je suis comme un pèlerin déchaux. J’implore ton pardon. Nul doute qu’il ne sera facile de l’ob-

Tenir. Je te sais misérieurdieux. Cette idée m’anime et me

Conforte. Je n’ai plus qu’à t’avouer ma faute, ma très grande faute. La voici. D’Afrique, je t’avais offert une collaboration. J’ai

oublié de t’en parler lors de ta venue à Bordeaux. J’étais mal en train et déconfit. Et puis, la guerre intemporaine me dispensait de ces spéculations littéraires.

MANIOC.org Toutefois, le reproche voilé de ta dernière lettre m’a Bibliothèque municipale de Bordeaux


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