Choix bibliographique des bibliothèques de l’Université des Antilles et de la Guyane
EN QUELQUES MOTS (2)
ALFRED ALEXANDRE POUR UNE LITTERATURE URBAINE Né en 1970 à Fort-de-France, Alfred Alexandre a étudié la philosophie à Paris, avant de bifurquer vers la littérature. De retour en Martinique, il exerce la profession d’enseignantformateur. Jugeant ses premiers écrits inaboutis, « trop littéraires », il trouve une impulsion nouvelle au contact des salariés qu’il forme, et notamment des travailleurs sociaux, dont les récits nourrissent son premier roman Bord de canal (Prix des Amériques insulaires et de la Guyane en 2006). L’univers qu’Alfred Alexandre décrit dans ses romans est celui de la marge, des bas-fonds de Fort-de-France où errent des personnages « borderline » : dealers paumés, clandestins, proxénètes ou putains rêvant d’amour. Ils sont les produits de la ville contemporaine. La littérature d’Alfred Alexandre est résolument politique : l’écrivain délivre son diagnostic sur l’« état de la cité », l’état d’une Martinique en errance dont les personnages en rupture de ban constituent un symbole. Ce monde d’exclus, Alfred Alexandre le porte aussi au théâtre : sa première pièce La nuit caribéenne, remarquée lors du Concours d’Ecriture Théâtrale – Caraïbe 2007 a été mise scène en 2010. Depuis, un second texte théâtral, Le patron, a été présenté en 2009 à Québec dans le cadre d’une résidence d’écriture organisé par l’association ETC-Caraïbe et le Centre des auteurs dramatiques du Québec (CEAD). GENERATION « POST-CREOLE » Sans renier ses aînés, Alfred Alexandre dresse un constat critique : les discours de la Négritude puis de la Créolité, nés comme contre-cultures, comme pensées de la dissidence, ont été selon lui « récupérés ». Aujourd’hui, les cadres qu’ils ont posés font obstacle à l’émergence d’une littérature caribéenne renouvelée, rompant avec le « questionnement identitaire dans lequel elle est enfermée depuis un demi-siècle ».
POUR MOI, le travail d’une génération ne fait que pousser un peu plus loin les ac-
quis des générations précédentes. Césaire, Glissant, Confiant et les autres ont peu à peu posé les bases d’un champ littéraire autonome à l’intérieur duquel je travaille. Mais tout écrivain, quel que soit son pays d’origine, est sommé de réinventer une langue, sa langue. (…) Pour rendre compte des mutations de la société martiniquaise actuelle, plus urbaine, plus individualiste, plus inféodée aux valeurs des classes moyennes, il faut d’autres outils littéraires que je m’efforce de forger. On ne peut pas rendre compte de la société actuelle dans une langue qui serait celle de Césaire ou de Glissant, aussi belles que soient ces langues.
Citation extraite de l’interview menée par Rodolf Etienne – France Antilles – 22 février 2011. Présentation de l’auteur extraite du site d’ Etonnants Voyageurs : www.etonnants-voyageurs.com
(3) EN QUELQUES MOTS
LES VILLES ASSASSINES Évane habite un quartier sordide où règnent la violence et la drogue, un quartier où les rêves sont écrasés sous la misère. Il est épris de Winona, une jeune dance hall queen qui donne son corps en spectacle tous les vendredis soirs chez Slack, caïd du quartier, qui fait régner la terreur avec l’accord tacite des autorités et s’est déclaré « propriétaire » des femmes qu’il exploite. Pour échapper à la rue, Winona demande à Évane de l’emmener voir la mer, « là-haut, au bout de l’île». Les voici liés par un pacte d’espoir contre la violence, la misère et la prostitution. Un jour, eux aussi habiteront les faubourgs chimériques d’Eden Ouest. Pourvu que Slack et ses milices assassines veuillent lâcher sa prise… Dans une langue en perpétuelle invention, Les Villes assassines, qui se présente comme la confession d’Évane, et peut-être son testament, raconte cette tentative d’amour au sein d’un monde âpre et corrompu. Une écriture sans détours, une véritable poésie du désespoir. Les villes qui fument le crack n’aiment pas qu’on dise qu’elles sont belles. La nuit, quand elles allument leurs chandelleries minables sous la pluie, elles ont les yeux qui se rincent le sang, en mille morceaux de miroirs, dans les flaques d’eau. Et au matin, dans le vent gris, après avoir passé les heures noires à se délaver la fièvre dans la fureur et dans le rhum, elles sont comme des filles naufragées dont la bouche lasse et solitaire se souvient à peine du prix amer et sans saveur des baisers marchandés, la veille, dans un coin avachi de l’obscurité. Là, dans l’avant-jour encore en berne, le corps a froid, plus froid encore lorsqu’il a plu, pendant des heures, à veine ouverte, sur les pare-brise. Et que la nuit n’a pas porté conseil. Et que la peur n’a pas voulu se vidanger dans le sommeil. À cause des pas, à cause des voix, à cause des rires, à cause des danses et des voitures, toutes les nuits, qui brûlent leur rage dans nos crânes. Et tout le jour aussi, en boucle et exténués, d’un bout à l’autre de la ville, on voit des litanies d’automobiles têtues et contrariées, et des motards et des piétons sauvages qui recommencent leur voukoum et battent, dans tous les sens, comme dans une sorte de labyrinthe, le macadam exaspéré. Comme ça. Pour rien. Pour se faire bouler la tête comme des giratoires. Et puis tomber, repus, shootés, finis. En attendant que la même turbine, la même migraine, une fois le soleil effacé, dégaze de nouveau ses embarras dans la rue blême. Avec la même piétaille inhumaine d’inutiles, de clandestins et de petits malfrats qui se reniflent dans le noir, fument, boissonnent, se raclent le gosier et lancent des râles enroués et poitrinaires d’injures, de mauvaise grippe et de malédictions, et puis patrouillent, sans raison véritable, dans le dos de la ville, en dévissant, comme des toupies absurdes, autour du vide. C’est comme ça la nuit, ici, et plus encore les vendredis et samedis soir. C’est comme ça, la nuit, sur l’avenue Maurice-Bishop. C’est comme ça aussi dans la rue Fièvre, juste à côté, et la Veille-aux-Morts et la rue Sans-Retour.
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (4)
La Havane w Reinaldo
Arenas. Voyage à La Havane. – Arles : Actes Sud, 2001.
w Guillermo
Cabrera Infante. La Havane pour un infante défunt. – Paris : Éd. du Seuil, 1999.
w Alejo
Carpentier. Chasse à l’homme. – Paris : Gallimard, 1993.
w Alejo
Carpentier. Le siècle des lumières. – Paris : Gallimard, 1977. Estévez. Ce royaume t’appartient. – Paris : B.Grasset : C. Bourgois, 1999.
w Abilio
Nicolás Guillén. El Son entero cantos para soldados y sones para turistas. – Buenos Aires : Losada, 1976. w
Guillén. Sóngoro cosongo ; Motivos de son ; West Indies ltd ; España : poema en cuatro angustias y una esperanza. – Buenos Aires : Losada,1963. w Nicolás
w Pedro
Juan Gutiérrez. El rey de la Habana. – Barcelona : Anagrama, 2001.
w Pedro
Juan Gutiérrez. Le roi de La Havane. – Paris : Albin Michel, impr. 2004.
w Pedro
Juan Gutiérrez. Trilogie sale de La Havane. – Paris : Albin Michel, 2001.
w Pedro
Juan Gutiérrez. Trilogía sucia de La Habana. – Barcelona : Anagrama , 1998.
w José
Lezama Lima. Paradiso. – Madrid : C.S.I.C – 1988.
w José
Lezama Lima. Paradiso. – Paris : Éd. du Seuil, 1999.
w Eduardo
Manet. Habanera. – Paris : Flammarion,1994.
w Eduardo
Manet. La Mauresque. – Paris : Gallimard, 1982.
w Mayra
Montero. La Havane, 1957. – Paris : Gallimard, 2007.
w Leonardo w Antonio w Ena
José Ponte. Las comidas profundas. – Angers : Deleatur, 1997.
Lucía Portela. Cent bouteilles sur un mur. – Paris : Ed. du Seuil, 2003.
w Pedro w Zoé
Padura. Les brumes du passé. – Paris : Métailié, 2006.
Pérez Sarduy. Les bonnes de La Havane. – Cayenne : Ibis Rouge Editions, 2007.
Valdés. La douleur du dollar. – Arles : Actes Sud ; Montréal : Leméac, 1997.
(5) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
Trilogie sale de La Havane Pedro Juan Gutiérrez
J’habitais le plus bel endroit du monde, un appartement tout en haut d’un vieil immeuble de huit étages au centre de La Havane. Quand le soir tombait, je me préparais un rhum très fort avec beaucoup de glace, j’écrivais des poèmes violents — ou des fois moitié violents, moitié mélancoliques — que j’abandonnais un peu partout autour de moi. Ou bien des lettres. C’est l’heure où tout devient doré, alors je regardais autour de moi : au nord, la mer bleue, imprévisible, comme si l’eau était de l’or et du ciel mélangés ; au sud et à l’est, la vieille ville satinée par le temps, les embruns, le vent et la négligence ; à l’ouest, la cité moderne et ses hauts bâtiments. Chaque espace avec ses propres humains, ses propres bruits, sa propre musique.
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (6)
Pointe-à-Pitre w Georges
Carraud. Tim-Tim bois sec. – Paris : Payot et Rivages,1996.
w Jypé
w Maryse w Max
Brédent. La ville carnaval. – Pointe-à-Pitre : Jasor, 2008.
Condé. La belle créole. – Paris : Mercure de France – 2001.
Diomar. Flânerie guadeloupéenne. – Paris : L’Harmattan, 2006.
w Frankito. w Lucie
Pointe-à-Pitre-Paris. – Paris : L’Harmattan, 2000.
Julia. Mélody des faubourgs. – Paris : l’Harmattan, 1989.
w Gisèle
Pineau. L’espérance-macadam. – Paris : Stock, 1995.
w Gisèle
Pineau. Morne Câpresse. – Paris : Mercure de France, 2008.
Cayenne w Mouloud
Akkouche. Cayenne, mon tombeau. – Paris : Flammarion, 2002.
w Paule
Constant. La fille du Gobernator. – Paris : Gallimard, 1999.
w L.-G.
Damas. Black-Label. – Paris : Gallimard, 1988.
w Miguel w André
Duplan. Un long silence de carnaval. – Meudon : Quidam, 2010. Paradis. L’année du fromager. – Cayenne : Ibis rouge éd, 2000.
w Timothée Schneider. Rue du soleil levant : voyage dans le territoire de la Guyane. – Paris :
L’ Harmattan, 2002. w Lyne-Marie w Denis
Stanley. Mélodie pour l’orchidée. – Cayenne : Ibis rouge éd., 2001.
Tillinac. Le Bar des palmistes. – Paris : Arléa, 1997.
w Sylviane
Vayaboury. La Crique. – Paris : L’Harmattan, 2009.
Saint-Laurent du Maroni w Anne
Vallaeys. La mémoire du papillon. – Paris : Flammarion, 1997.
(7) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
Un long silence de carnaval Miguel Duplan
Je venais d’arriver, peut-être, il y a très longtemps de cela, dans cette petite ville étrange où je passais mes après-midi à arpenter ses rues quelconques une à une, pas à pas, cri après cri. Et c’était aussi comme ça qu’elle s’était présentée à moi : elle caracolait toujours dans de grosses berlines allemandes sur des chemins tout déchirés. Elle s’organisait de manière carrée. Large et dépeuplée. Aussi, elle s’entrecroisait de partout et laissait ses maisons pourrir sur leur propre corps. Comme un grand homme alité. Elle faisait ses petites affaires à chaque coin de rue et rien ne l’intéressait. Vraiment rien. Ça se voyait quand on prenait le temps de l’observer : tout partout, les fenêtres étaient vermoulues, les murs maculés, gris et tâchés, les portes enrobées de deuil. Partout encore, dans ses moindres recoins, la misère pitoyable, celle des hommes embrumés, en sueur et cloportes de la vie, s’exposait. Comme des étrilles. Cayenne en ce début de millénaire ressemblait à toutes mes envies. Un point c’est tout.
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (8)
Port-au-Prince w Jacques
Stephen Alexis. Compère Général Soleil. – Paris : Gallimard, 1982.
w Jacques
Stephen Alexis. L’espace d’un cillement. – Paris : Gallimard, 1983.
Jacques Stephen Alexis. Le nègre masqué : tranche de vie haïtienne. – Port-au-Prince : Fardin, 1980. w
Dalembert. Le songe d’une photo d’enfance. – Paris : Le Serpent à plumes,
w Louis-Philippe
1993. w Edwidge w Gérard
Danticat. Krik ? Krak ! – Paris : Pygmalion, 1996.
Etienne. Le nègre crucifié. – Genève : Métropolis, 1989.
w Franketienne. w Dany
Ultravocal. – Port-au-Prince : Spirale, 1995.
Laferrière. Le cri des oiseaux fous. – Paris : Le Serpent à plumes, 2000.
w Lyonel
Trouillot. Rue des pas-perdus. – Arles : Actes Sud, 1998.
Jacmel w René
Depestre. Hadriana dans tous mes rêves. – Paris : Gallimard, 1990.
w Jean
Métellus. Jacmel au crépuscule. – Paris : Gallimard, 1981. - 353 p
Petit-Goâve w Dany
Laferrière. Le charme des après-midi sans fin. – Paris : le Serpent à plumes, 1999.
w Dany
Laferrière. L’odeur du café. – Paris : Le Serpent à plumes, 2001.
Kingston w H.
Orlando Patterson. The children of Sisyphus. – Longman, 1989.
(9) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
Yanvalou pour Charlie Lyonel Trouillot
L’homme est ici un étranger, loin de lui-même. Sorry. Le garçon connaît le quartier, un peu. C’est donc à lui de faire l’effort d’accommoder son compagnon. A la campagne, on pense ça aussi, c’est celui qui reçoit qui s’adapte aux coutumes de l’invité. Mais le garçon ignore les pensées des gens de la campagne. L’homme pose son pied dans une flaque et l’eau boueuse éclabousse le pantalon neuf du garçon. Sorry. Pour la deuxième fois en quelques minutes l’homme a envie de s’excuser mais ne dit rien. Il a du mal à avancer. Un passant le bouscule. Il voudrait se retourner, attraper l’inconnu par le collet, lui mettre une baffe, mais il n’a pas appris à se battre de cette façon-là, avec les poings. Les batailles qu’il gagne sont des batailles d’images, de mots, alors il laisse faire. Le garçon a envie de s’excuser d’avoir entraîné l’homme dans ce lieu. Etrange lien. Qui se resserre. S’affirme au fur et à mesure que l’un s’habitue à la présence de l’autre à ses côtés. Le même pas désormais. Le même besoin de s’excuser. Deux fois en quelques minutes, c’est nouveau pour l’un comme pour l’autre. Le chemin qu’il leur reste à accomplir n’est pas long, mais c’est le plus difficile. Il leur faudra passer la façade, les enseignes des «petits démêlés» qui vendent de tout, bière fraîche Au goût de Jésus, maison d’affaires Christ capable, le dépanneur Trois Roses en fer, dépôt de clairin La vie Vieux Nègre, aller au bout de la cité, là où les toits des maisons ne passent pas la hauteur d’un homme de taille moyenne ; là où se concentrent toutes les odeurs à cause de la décharge et des latrines qui donnent dans cette mer qui n’est plus une mer ; là où l’argent est caché, personne ne pouvant penser à venir le chercher dans un tel lieu. Non, l’homme n’a encore rien vu. Le garçon a, lui aussi, envie de s’excuser, deux fois, mais lui non plus ne dit rien. Et ils avancent en silence. Vers le fond. Le dos de la mer. Là où il n’y a plus nulle part où aller. Sauf à se jeter dans la vase.
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (10)
Fort de France w
Alfred Alexandre. Bord de Canal. – Paris : Dapper – 2004.
w
Alfred Alexandre. Les villes assassines. – Paris : Ecriture, 2011.
w
Pierre Benoit. Fort-de-France. – Paris : Albin Michel, 1933.
w
Aimé Césaire. Cahier d’un retour au pays natal. – Paris : Présence africaine, 1983.
w
Patrick Chamoiseau. Texaco. – Paris : Gallimard, 1992.
w
Patrick Chamoiseau. Texaco. – New York : Vintage International, 1997.
w
Raphaël Confiant. L’allée des soupirs. – Paris : B. Grasset, 1994.
w
Raphaël Confiant. Bitako-A. – Schoelcher : GEREC, 1985.
w
Raphaël Confiant. Chimères d’en-ville. – Paris : Ramsay, 1997.
w
Raphaël Confiant. L’hôtel du bon plaisir. – Paris : Mercure de France, 2009.
w
Raphaël Confiant. Mamzelle Libellule. – Paris : Le Serpent à plumes, 1995.
w
Raphaël Confiant. Morne- Pichevin. – Paris : Bibliophane-Daniel Radford, 2002.
w
Raphaël Confiant. Ravines du devant- jour. – Paris : Gallimard, 1993.
w Jean-Marc
Rosier. Noirs néons. - Monaco : Editions Alphée, 2008.
Le Lorrain w
Raphaël Confiant. Eau de café.– Paris : B. Grasset, 1991.
Saint-Pierre w
Michel Tauriac. La catastrophe. – Paris : La Table Ronde, 1982.
w
Raphaël Confiant. Nuée ardente. – Paris : Mercure de France, 2002.
w
Effe Géache. Une nuit d’orgie à Saint-Pierre, Martinique. – Paris : Arléa, 1992.
w
Christian Paviot. Les amants de Saint-Pierre. – Paris : L’Harmattan, 2004.
w
Jean-Marie Teyssier. Le retour à Saint-Pierre. – Paris : L’Harmattan, 1999.
(11) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
Noirs néons Jean-Marc Rosier
Rien d’autre à faire dans la nuit blême qu’attendre que des profondeurs de la ville remonte la horde des junkies, qu’il m’a dit un soir, Ricardo le dealer, sous les néons. L’un après l’autre, leur fourguer la lumière. Autrement, ils se saignent à en crever, de la fantasmer au délire, la dope. Ils s’impatientent à l’attendre, leur tour. À cause qu’ils contrôlent plus rien dans leur tête. Encore moins leur corps. Et qu’ils enragent, à force, à te l’enfoncer, la lame, bien profondément dans la viande. «Ces morts debout, que je lui ai répondu sur le même ton, toujours à cran, comme évadés d’un ciné gore et qui savent tuer, rien moins qu’une bande de cadavres errants qu’ils sont, en sursis de putréfaction, puant ferme dans l’existence du monde, les argentins comme les petits bourges, tous ces veinards en société. Férocement ! Pire qu’un scandale. D’être intolérables, tout bonnement insupportables, que les zapper, c’est du boulot...» Empaumer le regard, éviter de se prendre leur sale odeur dans la conscience, c’est tout un art. Se persuader, en repli sur soi-même, que tout va bien, que rien n’est changé dans sa vie, qu’on peut continuer son cinéma, de s’en foutre de ces crevards, de ces loques, de ces ratés...
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (12)
Morne Pichevin Raphaël Confiant
Tu ne t’attardais guère au Morne-Pichevin le matin pour voir la laideur du quartier avec son lot de cases en feuilles de tôle pareilles à des calloges à poules. Ses amas d’ordures – peaux de bananes naines, os de poissons, vieux souliers, bouteilles de rhum, hardes moult fois rapiécetées – qui décoraient leurs abords sans suciter le moindre haut-le-cœur. Tu n’y remontais qu’au sortir de ton travail, au moment où il y faisait beaucoup plus frais qu’au mitan de l’En-Ville. Tu pouvais apercevoir au loin les lumières de la Savane ce qui t’emplissait d’une joie irraisonnée. La statue de l’impératrice Joséphine Bonaparte s’en détachait, tracée de blancheur entre les palmiers royaux qui semblaient monter la garde en son honneur. Tu ne comprenais pas l’attitude d’Adelise qui ne décessait pas de grincer des dents toute la sainte journée. Parfois, elle te lançait: «Aah ! Mon cher, j’ai qu’une envie, c’est de m’envoler, de partir loin-loin-loin. D’échapper mon corps jusqu’à Miquelon».
… deux mâles-cochons se promenaient placidement au mitan d’une ruelle tout en crevasses. Une couvée de poules fourgonnait dans une boîtes à ordures et des marmailles toute nues les harcelaient au lance-pierres en criant : «Chi ! Chi ! » Tu pensais jusque-là que c’était uniquement à la campagne que se voyaient de pareilles choses. Tu ne savais pas encore que Fort-de-France, mis à part son mitan, était en fait un regroupement de minuscules campagnes ayant pour nom Volga-plage, Au Béraud, La Trénelle ou l’Ermitage. Chacune d’elle avait ses propres codes, sa propre légende que colportaient des fiers-à-bras qui montaient une garde farouche aux limites de leur territoire respectif, territoire dont les délimitations étaient souvent floues, ce qui était de matière à bien des conflits. Cependant, de nos jours, cela aussi a changé : la dernière vraie campagne existant encore ici, c’est le Morne-Pichevin, encore que selon la rumeur elle aussi serait amenée à disparaître sous les coups de crayon d’urbanistes soi-disant inspirés et les coups de boutoir de buldozers sans pitié.
(13) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
San Juan w René
Marqués. Dans une ville appelée San Juan. – Paris : Ed. Caribéennes, 1984.
Port-of-Spain w Earl
Lovelace. The Dragon can’t dance. – Harlow : Longman, 1985.
w Earl
Lovelace. La danse du dragon. – Paris : Le Serpent à plumes, 1999.
w Earl
Lovelace. The schoolmaster. – Oxford : Heinemann, 1979.
w V.
S. Naipaul. Miguel street. – New York : Vintage international – Vintage books, 2002.
w V.S.
Naipaul. Miguel Street. – Paris : Gallimard, 1967, 1982.
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... » (14)
(15) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES... »
Lucienne Nicolas. Espaces urbains dans le roman de la diaspora haïtienne. – Paris : L’Harmattan, 2002. w
La littérature de la diaspora haïtienne voit le jour avec le départ forcé de nombreux intellectuels vers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Nord à partir des années 1960. L’arrivée dans le nouveau milieu nourrit un imaginaire urbain qui prend de plus en plus de place dans l’écriture des romanciers tels que Jean Métellus, René Depestre, Jean-Claude Charles, Gérard Etienne, Dany Laferrière et Emile Ollivier. Cet essai se présente comme un parcours de lecture à travers des œuvres romanesques d’écrivains nés en Haïti, mais qui écrivent à l’extérieur de leur pays d’origine. (Extrait de http://www.editions-harmattan.fr) de Cauna. L’image des quartiers populaires dans le roman antillais. – Paris : Karthala, 2003. w Alexandra
Les lieux (…) déployant leurs propres mécanismes d’organisation, ne peuvent être compris que par des méthodes de lecture de l’espace fondées sur le vécu, c’est-à-dire de l’intérieur. L’apport de la littérature apparaît ici essentiel. Le romancier, plus que tout autre, en effet, ressent et exprime ces évolutions rapides et déstabilisantes de l’urbain, des évolutions qui fascinent et qui inquiètent. (Extrait du résumé) Christopher Winks. Symbolic cities in Caribbean literature. – New York : Palgrave Macmillan, 2009. w
This incisive comparative study analyzes Caribbean literary representations of magic and invisible cities in new and exciting ways. In a comprehensive approach, Winks’ study ranges from literary portraits of El Dorado, to the remembered holy cities in African-based New World religions, to the secret Havanas of modern Cuban literature. Grounded in the visionary poetics of Caribbean creative writers/theorists, this book explores various cross-lingual and cross-cultural strands in the Caribbean counterpoint, with particular attention to the creative exploration and reworking of the notion of the city as both instituted social space and imaginary community. It also deals with the treatment of the utopian dimension as a space of hope against heritages of enslavement, colonial oppression, and postcolonial anomie. The study will be of interest to scholars of comparative literature, Caribbean and Latin American studies, inter-American poetics, and the African diasporas. (Extrait de http://us.macmillan.com) w Corinne Duboin et Eric Tabuteau (dir). La ville plurielle dans la fiction antillaise anglophone :
images de l’interculturel. – Toulouse : Presses universitaires du Mirail, 2000. Cet ouvrage collectif a pour objet l’étude des représentations des métropoles antillaises, nordaméricaines et européennes offertes par les romanciers et nouvellistes de la Caraïbe anglophone : comment ces écrivains mettent-ils en fiction l’émergence de sociétés multiculturelles à travers la représentation d’espaces urbains ? En quoi leurs regards modifient-ils les images traditionnellement proposées dans la littérature anglophone ? L’articulation générale de l’ouvrage, qui réunit onze essais, éclaire ainsi le parcours tant artistique que géographique d’une littérature coloniale et post-coloniale qui témoigne, dans le temps et l’espace, de l’histoire de la diaspora antillaise. (Extrait de http://w3.pum.univ-tlse2.fr)
RENCONTRES LITTERAIRES ツォ VILLES Rテ右LLES... ツサ (16)
(17) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÉELLES... »
de recherche interdisciplinaire Caraïbe Plurielle. Villes de la Caraïbe : réalités sociales & productions culturelles. – Bordeaux : Pleine page, 2005. w Groupe
Cette publication est le résultat d’une réflexion collective sur les problématiques de la ville caraïbe menée dans le cadre des séminaires organisés par le groupe de recherche Caraïbe Plurielle de l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3. L’ensemble des communications réunies dans ces pages atteste que les villes de la Caraïbe sont résolument plurielles. La diversité des situations géographiques et les différences culturelles sont encore renforcées par l’accumulation en un même lieu de strates de population ayant des passés totalement différents. La richesse humaine de la région est due aux interférences entre ces populations, qui constituent autant de défis pour les édiles à la recherche d’une politique de la ville globale. Ces villes sont des cités en construction, des lieux où les nations acquièrent leur cohérence politique et trouvent leur équilibre social. (Extrait de http://editeur.pleinepage.com) Anne Perotin-Dumon. La ville aux îles, la ville dans l’île. Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, 1650-1820. Éditions Karthala, 2000. w
L’ouvrage de Anne Pérotin-Dumon, bien connue par ailleurs pour son travail sur la Guadeloupe à l’époque du directoire, pourrait être, d’après son titre, une monographie des deux principales villes de la Guadeloupe. De ce point de vue, il présenterait déjà un très grand intérêt. Mais il est beaucoup plus que cela. Méthodologiquement, l’auteur inscrit le fait urbain colonial dans le grand mouvement de développement des villes sur les deux rives de l’Atlantique entre le XVIe et le milieu du XIXe siècles. (Extrait de Nuevomundo.revues.org) w Marc
Tardieu. Les Antillais à Paris, d’hier à aujourd’hui. Ed. du Rocher, 2005.
Près de cinq cent mille Antillais ou descendants d’Antillais vivent aujourd’hui dans l’agglomération parisienne. De nombreuses associations à caractère culturel ou festif, mais aussi social ou antiraciste, témoignent de leur attachement à des racines communes en même temps que d’une lutte au présent contre des discriminations persistantes. Ce livre nous restitue toute leur histoire, y compris ses aspects les plus douloureux, depuis le temps de l’esclavage jusqu’à l’immigration massive des années 1960-1970 dans un Paris d’avant la crise, en quête d’aidessoignantes pour ses hôpitaux, de postiers, de policiers et d’employés municipaux. (Extrait de www.decitre.fr)
Audebert. « Les communautés antillaises aux États-Unis : entre métropolisation et logiques réticulaires transnationales », Espace populations sociétés, 2006/1. w Cédric
Analysant la métropolisation de l’espace migratoire international des Antillais, l’article analyse le déploiement simultané de stratégies d’insertion dans les grandes villes nord-américaines et d’élaboration de réseaux sociaux et commerciaux au-delà des frontières. (Extrait du résumé) Revues.org : http://eps.revues.org/index1411.html
RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÉELLES... » (18)
Audebert. « Les stratégies spatiales de la population haïtienne à Miami », EchoGéo [En ligne], Numéro 2, 2007, mis en ligne le 22 février 2008. w Cédric
Le schéma migratoire haïtien s’est traduit par la genèse d’un champ migratoire international entre le pays d’origine et Miami, où la population d’origine haïtienne a enregistré une croissance rapide. Dans une métropole floridienne marquée par une forte ségrégation « ethno-raciale » et socio-économique, les nouveaux venus se sont installés à l’origine dans les quartiers noirs centraux paupérisés. Les incidences de la politique migratoire fédérale sont apparues contrastées, occasionnant le repli sur soi des immigrants à Little Haiti lorsqu’elle était défavorable ou rendant possible la mobilité résidentielle dans une conjoncture d’assouplissement de la législation. Ultérieurement, la complexité croissante de l’espace de l’immigration haïtienne, caractérisé par une évolution rapide de son étendue et de ses formes, s’est manifestée par une dichotomie marquée entre l’« enclave » traditionnelle et les nouveaux espaces d’installation en banlieue […] (Extrait du résumé) Revues.org : http://echogeo.revues.org/1615 Cédric Audebert. « Immigration et insertion urbaine en Floride : le rôle de la famille transnationale haïtienne », Revue européenne des migrations internationales vol. 20 - n°3, 2004 w
« L’article analyse le rôle de la famille transnationale dans la dynamique migratoire haïtienne vers la Floride et dans l’insertion urbaine des immigrants. Dans le contexte d’une dépendance structurelle d’Haïti vis-à-vis des États-Unis, la Floride est devenue un pôle d’immigration majeur. […] . À Little Haiti, zone d’installation originelle, le regroupement familial a souvent entraîné des conversions résidentielles illégales afin de pouvoir répondre à la surpopulation des logements. Mais à partir de 1986, la concentration spatiale a laissé place à la diffusion vers les banlieues dans le cadre de stratégies familiales diversifiées. ». (Extrait du résumé) Revues.org : http://remi.revues.org/2027 Romain Cruse. « Politiques de la fragmentation urbaine et violence, l’exemple de Kingston, Jamaïque », Cybergeo : European Journal of Geography, Espace, Société, Territoire, article 511, mis en ligne le 25 novembre 2010 w
Cet article traite de la fragmentation socio-économique, ethnique, et politique de la capitale jamaïcaine, Kingston. Les acteurs et les enjeux de cette division géopolitique du territoire sont présentés. Il ressort de l’analyse des victimes de cette ségrégation (populations « noires » et pauvres concentrées dans une ville basse miséreuse) et des bénéficiaires (élites politiques et économiques, etc.). (Extrait du résumé) Revues.org : http://cybergeo.revues.org/23369 Élisabeth Cunin et Christian Rinaudo. « Visites guidées et marketing de la différence à Cartagena de Indias (Colombie) », Espaces et sociétés 4 /2008 (n° 135), p. 137-156. w
« Il s’agit de montrer comment la ville se transforme en objet de consommation, à travers lequel l’histoire et la culture locales deviennent des produits et des signes aisément appropriables globalement. Ancien port d’entrée des esclaves et incarnation d’un passé colonial espagnol, Cartagena se prête particulièrement à une réflexion sur les identités de et dans la ville, qui se réfère à la commercialisation de la culture et du corps noirs comme à l’évocation d’un métissage associé à l’Amérique latine ». (Extrait du résumé) CAIRN : www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2008-4-page-137.htm
(19) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÉELLES... »
Lorène Labrudy. Les flux de langues en milieu urbain : espaces diglossiques VS espaces ditopiques. Situation sociolinguistique de la ville de Fort-de-France. Thèse, Univ. Rennes 2, 2009. w
Nous nous attachons essentiellement aux discours : ceux des migrants, des Foyalais et ce, au sujet d’un thème central, les langues, en particulier, le créole, et la ville. Nous travaillons à la lumière des recherches effectuées dans le cadre de la sociolinguistique urbaine et des outils qu’elle propose. (Extrait du résumé de l’auteur) HAL Archives ouvertes : http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/40/47/37/PDF/TheseLabridy. pdf Moullet, Pascal Saffache et Anne-Laure Transler. « L’urbanisation caribéenne : effets et contrastes », Études caribéennes, Août 2007. w Didier
Bien que les îles de la Caraïbe présentent des caractéristiques historiques, culturelles et économiques similaires, leur urbanisation et leur évolution démographique révèlent des discontinuités majeures. De façon générale, l’urbanisation est contrastée, ce qui conforte l’idée selon laquelle ces espaces insulaires sont des objets hétérogènes, en dépit de leurs critères historiques et culturels homogènes. (Extrait du résumé de l’auteur) Revues.org : http://etudescaribeennes.revues.org/342
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RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES, VILLES RÉELLES » (20)
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(21) RENCONTRES LITTERAIRES « VILLES RÊVÉES, VILLES RÉELLES »
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VILLES RÊVÉES, VILLES RÉELLES Le Programme
Jeudi 17 mars 2011 /// Campus de Schoelcher /// BU 14h : Projection du film documentaire Trénelle-Citron de Laurent Cadoux. 2009. Scène slam au forum.
Mardi 22 mars 2011 /// Campus de Schoelcher /// BU 18h : Café littéraire avec Alfred Alexandre autour des Villes assassines. Performance « street art » du collectif Madapaint.
Les rencontres littéraires sont organisées avec la participation de l’association des amis de la bibliothèque universitaire. Soutenez notre action en adhérant à l’AABU ! Info : 05 96 72 75 33
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