Les bois coloniaux

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H. LECOMTE

LES

BOIS COLONIAUX

BIBLIOTHEQUE ALEXANDRE FRANCONIE

20057019

COLLECTION

ARMAND

COLIN

MANIOC.org Bibliothèque Alexandre Conseil général de la Guyane

Franconie


MANIOC.org Bibliothèque

Alexandre

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Les

Bois

coloniaux

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Alexandre

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Franconie


DU Atlas des

Bois d'Indochine.

microphotographies, Les

MÊME

AUTEUR

— Ouvrage in-4°, autographié, avec

Paris, A g e n c e

économique de l'Indochine,

250 1918.

b o i t d ' A n a l a m a z a o t r a ( M a d a g a s c a r ) . — U n volume in-4°, avec 56 planches hors t e x t e . Paris, Challamel,

1922.


N ° 33. COLLECTION

ARMAND

COLIN

(Section de Génie Cloll)

Les

Bois

coloniaux par HENRI

LECOMTE

Membre de l'Institut Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle

28

LIBRAIRIE 103,

Boulevard

figures

ARMAND Saint-Michel. 1923

T o u s droite réservés.

COLIN PARIS


Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous paysCopyright 1923, by M a i Leclerc et H . B o u r r e l i e r .


PRÉFACE

La question de l'étude et de l'exploitation des bois de nos colonies n'est pas nouvelle : elle est née le jour où nous avons connu l'existence de forêts considérables à la Guyane et à la Côte occidentale d'Afrique d'abord, à Madagascar et en Indochine plus tard. Mais des circonstances récentes ont profondément modifié le problème. En effet, la destruction d'importantes forêts sur le théâtre de la guerre;une exploitation meurtrière, pratiquée loin du front et sans contrôle suffisant, pour satisfaire aux besoins multiples et variés des opérations militaires; enfin la nécessité de relever rapidement les villes et villages dévastés de nos régions du Nord et du Nord-Est, constituent un ensemble de circonstances exceptionnelles, qui nécessitent l'utilisation urgente de quantités considérables de bois d'œuvre. , 4

Aussi, depuis le jour même de Varmistice, la question des bois coloniaux s'est-elle imposée, avec une acuité spéciale, à l'attention des hommes d'affaires et à la sollicitude des Pouvoirs publics. Bien entendu, comme il arrive pour toutes les questions à l'ordre du jour, les incompétences les plus notoires se sont prodiguées en conseils aussi variés que peu judicieux, ce qui n'a pas manqué de faire éclore de toutes parts des espoirs tout à fait exagérés et, par contre-coup,


VI

PRÉFACE

de jeter sur nos bois coloniaux une sorte de discrédit qu'ils sont bien loin de mériter. Et d'abord pouvons-nous satisfaire aux nécessités actuelles sans d'importants achats de bois en dehors de la France? On va en juger par ce qui suit. Si notre dom,aine forestier métropolitain s'est accru de 440 000 hectares par larestitution de VAlsace-Lorraine à la France et se trouve ainsi porté de 9 890 000 à 10 330 000 hectares — sans faire le décompte, très difficile à établir exactement, des forêts détruites par les opérations de guerre — il est juste de remarquer qu'en raison des nécessités locales, qui ne sont pas négligeables, l'AlsaceLorraine ne nous apporte, au point de vue des bois d'œuvre, qu'un appoint peu important; de telle sorte que cette restitution ne change pas grand'chose à la situation générale de notre commerce à"importation. Or, pendant un certain nombre d'années, pour assurer la reconstruction des régions dévastées, pour remplacer les traverses de chemins de fer négligées pendant la guerre, pour les besoins de la papeterie et pour bien d'autres usages, noire commerce des bois devra nécessairement répondre à des demandes exceptionnelles. Je resterai notablement au-dessous des estimations fournies par les industriels les mieux renseignés en admettant simplement que les importations annuelles de bois d'œuvre seront au moins doublées et passeront de 2 600 000 mètres cubes (importations de l'avant-guerre) à plus de 5 000 000 de mètres cubes environ, ce qui correspond à une dépense Près élevée, tout entière au profit de l'étranger. Four faire face à une telle situation, dont personne ne méconnaîtra la gravité, l'utilisation des bois que renferment les immenses forêts de nos colonies constitue donc une nécessité de premier ordre. Bien entendu, ces forêts coloniales, développées au hasard des circonstances et essentiellement hétérogènes,


PRÉFACE

VII

ne présentent pas, pour une surface donnée, des ressources comparables à celles de la même superficie de nos forêts métropolitaines, dont la végétation paraît cependant beaucoup moins luxuriante. C'est que ces dernières sont homogènes et qu'elles sont préparées de longue main pour une exploitation périodique. Mais, du moins, les forêts coloniales sont si étendues, que leur production est presque indéfinie, si toutefois on prend soin de compenser les exploitations par des reconstitutions correspondantes. Leur étendue totale correspond en effet à neuf ou dix fois celle des forêts de France et se décomposerait approximativement de la façon suivante : Guyane Côte d'Ivoire Cameroun Gabon-Congo . . . . Madagascar Indochine . . . . . . Nouvelle-Calédonie . .

5 millions d'hectares. 12 — 12 — 30 — 7 — 25 — 200 000 hectares.

Or, je l'ai dit plus haut, la surface totale des forêts métropolitaines est actuellement de 10 330 000 hectares. Malheureusement, et comme on l'a déjà fait remarquer, en dehors de quelques rares exceptions, ces forêts sont essentiellement hétérogènes, c'est-à-dire qu'elles sont composées des essences les plus variées, vivant sans ordre, au gré de leur faculté de croissance, les arbres les plus robustes étouffant autour d'eux leurs voisins moins bien doués. Et il faut dire encore que la proportion des arbres sur l'ensemble des espèces de la flore est notablement plus élevée dans les pays chauds que dans nos régions tempérées. Alors qu'en France et en Angleterre, par exemple, la proportion des espèces arborescentes ne dépasse


VIII

PREFACE

pas 1 1 p . 100, elle s'élève à 50 et même 60 p. 100 dans les régions tropicales, c'est-à-dire que plus de la moitié des espèces constituent des arbres! Certaines familles qui ne comprennent chez nous que d'humbles herbes peuvent être principalement représentées par des arbres sous les tropiques : c'est précisément le cas pour la famille des Bubiacêes. Aussi les essences d'arbres sont-elles incomparablement plus nombreuses et plus variées dans nos colonies tropicales que dans les pays tempérés et leur étude est, partant, beaucoup plus complexe et plus ardue : il n'était pas inutile de signaler ce fait en passant, car il a son importance au point de vue du choix et de la formation spéciale des agents forestiers coloniaux. En présence de cette multiplicité de bois, il ne s'agit plus, comme on se bornait à le faire autrefois, de demander à nos forêts coloniales l'aumône de quelques bois d'ébénisterie ou de teinture. En effet, la recherche et l'exploitation de ces quelques essences de choix nécessite — en raison de la grande hétérogénéité de la forêt — des destructions inutiles et des frais de transport considérables, hors de proportion avec le volume et la valeur des bois à utiliser. La persistance de tels errements amènerait à bref délai, et sans profit appréciable, la destruction irrémédiable de nos forêts coloniales. Pour arriver à un résultat pratique, il faut, de toute nécessité, organiser l'exploitation aussi complète que possible de la forêt tropicale, en cherchant à utiliser la presque totalité des bois abattus, et suivant leurs qualités, pour tous les usages auxquels ces bois peuvent être appelés. Bien de profitable ne sera fait en dehors de cette manière de voir. Mais il ne faut pas envisager seulement le présent, il est encore sage de prévoir l'avenir; aussi j'ajoute qu'àtoute exploitation forestière doit correspondre l'aménagement


PRÉFACE

IX

d'une certaine superficie contenant, en groupes aussi ' homogènes que possible, les essences reconnues les plus utiles. On aura ainsi préparé, pour nos successeurs, des ressources précieuses. Il ne peut être question de traiter ici, ou même de résumer brièvement, tout ce qui concerne les bois de nos colonies : ce serait méconnaître le caractère de ce petit ouvrage dont le cadre restreint ne comporte pas de tels développements. Je limiterai donc volontairement le sujet à l'étude des principaux bois actuellement connus de nos colonies. Mais j'ai dû laisser de côté, au moins dans le détail, ce qui concerne l'exploitation, car sps modalités dépendent naturellement d'un ensemble de circonstances locales tels que le climat, la configuration du sol, la capacité de travail des indigènes, etc. Or ces circonstances varient d'une colonie à l'autre et leur examen, pour chacune des possessions en particulier, pouvait m'entraîner beaucoup trop loin et sur un terrain qui échappe d'ailleurs à ma compétence. J'ai donc dû, sur ce point particulier, me borner à l'énoncé d'un certain nombre de considérations générales relatives à V exploitation. Dans ce petit livre, j'entends d'ailleurs rester sur le terrain de la Botanique et ne poursuivre qu'un but : vulgariser la connaissance de nos bois coloniaux, pour en montrer les qualités et pour en suggérer l'emploi dans la Métropole . 1

1. D u m o i n s p o u r r é d u i r e a u m i n i m u m l e t r i b u t a n n u e l que nous versons a u x pays étrangers au titre d'importations de bois.



LES BOIS COLONIAUX

CHAPITRE

PREMIER

CONSTITUTION

I. —

LES

ÉLÉMENTS

DU

BOIS

CONSTITUANTS

Les é l é m e n t s . — Il e s t i n d i s p e n s a b l e d e d i r e t o u t d ' a b o r d ce q u e c o m p r e n d u n e t i g e d ' a r b r e d e nos p a y s . U n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d ' u n e t i g e d e S a p i n c o m p r e n d , d u d e h o r s v e r s le d e d a n s : 1° la p a r t i e e x t é r i e u r e f a c i l e m e n t s é p a r a b l e , ou écorce (en r é a l i t é le liber e t l'écorce); 2° la p a r t i e i n t e r n e , c o n s t i t u a n t le bois e t c o m p r e n a n t a u t a n t d e zones c o n c e n t r i q u e s q u e l ' a r b r e a v é c u d ' a n n é e s ; a u c e n t r e , se t r o u v e l a moelle. Sur c e t t e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , a u c u n é l é m e n t n e t r a n c h e s u r les a u t r e s ; ils p a r a i s s e n t t o u s d e m ê m e l'orme e t d e m ê m e n a t u r e ; m a i s les é l é m e n t s d e fin d o saison p o s s è d e n t u n e m e m b r a n e d e p l u s g r a n d e épaisseur que ceux d u début. U n e t i g e âgée do C h ê n e n o u s f o u r n i r a l a m ê m e o r g a n i s a t i o n g é n é r a l e (fig. 1); m a i s , s u r l a section t r a n s v e r s a l e , il n e s e r a rjas difficile, à la l o u p e e t m ê m e à l'oeil n u , d e d i s c e r n e r d e n o m b r e u x p o r e s p l u s g r a n d s q u e les a u t r e s é l é m e n t s e t q u i s o n t les sections t r a n s ­ versales d ' a u t a n t d e t u b e s c o n d u c t e u r s o u vaisseaux. I I . L E C O M T » : Buis c o l o n i a u x .

1


2

LES BOIS

COLONIAUX

Tous les arbres feuillus possèdent nant des vaisseaux, comme on vient Chêne. Tous les résineux analogues

un bois comprede le voir citez le au Sapin, ayant

Fig. 1 . — SKCTION TKANSVEKSAI.E l l ' U N B TIGE DE C H Ê N E f t g é o <li; t r e n t e - t r o i s a n s . — 1, l ' é c o r c e ; 2 , l ' a s s i s e g é n é r a t r i c e o u nambium; 3 , l ' a u b i e r ; 4 , l e c œ u r o u duramen; 5 , la moelle. On distinguo n e t t e m e n t les n o m b r e u x r a y o n s d u bois, qui se d é t a c h e n t en clair.


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

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des feuilles réduites à des aiguilles, ont au contraire un bois dépourvu de vaisseaux. L e bois d ' u n e tige, c o m m e t o u s les tissus des végé­ t a u x , est c o n s t i t u é p a r u n e m u l t i t u d e do p e t i t s élé­ m e n t s j u x t a p o s é s e t s o u d é s q u ' o n désigne, d ' u n e façon g é n é r a l e , sous le n o m de cellules. C h a q u e cellule v é g é t a l e c o m p r e n d u n e m e m b r a n e

Fig.

2.

A, d ' u n feuillu, existent jusqu'à

D E U X

PORTIONS

DE

TIGES

DE

QUATRE ANS.

a r b r e r é s i n e u x à b o i s s a n s v a i s s e a u x e t B, d ' u n a r b r e a v e c bois p o u r v u de v a i s s e a u x . D a n s les d e u x bois des rayons dont quelques-uns seulement s'avancent la moelle.

d ' e n v e l o p p e rigide ( m e m b r a n e cellulaire) e t u n c o n t e n u p l u s ou m o i n s v i v a n t ( p r o t o p l a s m e e t n o y a u ) . Ces cellules, i n t i m e m e n t soudées les u n e s a u x a u t r e s et d'abord toutes semblables, acquièrent peu à peu des formes t r è s v a r i é e s c o r r e s p o n d a n t a u rôle qu'elles d o i v e n t r e m p l i r , e t , d a n s les t i s s u s d u bois âgé, leur c o n t e n u a s o u v e n t d i s p a r u p l u s ou m o i n s c o m p l è t e ­ ment.


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LES

BOIS

COLONIAUX

D a n s le bois d e S a p i n , on r e n c o n t r e t r o i s formes principales d'éléments : 1° D e s cellules allongées en t u b e , m a i s fermées, p o u r v u e s d e n o m b r e u s e s plages p l u s m i n c e s ( p o n c t u a ­ t i o n s aréolées); ce s o n t les trachéides à ponctuations aréolées (fig. 4, d e t d'). 2° D e s cellules p a r a l l é l i p i p é d i q u e s dirigées s u i v a n t le r a y o n de l a t i g e e t f o r m a n t , p a r leur r é u n i o n , les rayons du bois. 3° D e s cellules sécrétrices disséminées ou r é u n i e s p a r g r o u p e s e n t r e les t r a c h é i d e s . C'est a u x d é p e n s d e ce dernier t i s s u q u e se f o r m e n t les c a n a u x r é s i n e u x , q u a n d ils e x i s t e n t (Pins). Ce bois m a n q u e d e v a i s s e a u x p r o p r e m e n t d i t s (fig. 2, A). L e bois d ' u n a r b r e feuillu c o m p r e n d : 1° D e s t u b e s c o m p l e t s ou i n c o m p l e t s , parallèles à l ' a x e de l ' o r g a n e , p l u s g r a n d s q u e les a u t r e s é l é m e n t s e t formés d e cellules p l u s ou m o i n s c y l i n d r i q u e s , assem­ blées b o u t à b o u t ; on les d i s t i n g u e s o u v e n t à l a l o u p e , s u r les sections t r a n s v e r s a l e s d e l a t i g e ou d e la r a c i n e ; ils c o n s t i t u e n t les p o r e s ou vaisseaux (fig. 2, B ) . 2° D e s élénientB fusiformes, fermés, à g r a n d e d i m e n ­ sion p a r a l l è l e à l ' a x e d e l ' o r g a n e e t a p p a r t e n a n t à d e u x catégories : a) des é l é m e n t s p l u s ou m o i n s c y l i n d r i q u e s , fermés, à n o m b r e u s e s p o n c t u a t i o n s simples e t à m e m b r a n e r e l a t i v e m e n t m i n c e , a y a n t u n rôle p r o b a b l e d a n s le t r a n s p o r t do l a sève : ce s o n t les trachéides à ponctuations simples; b) des é l é m e n t s fusiformes, à m e m b r a n e épaisse e t à p o n c t u a t i o n s nulles ou p e u n o m b r e u s e s , e t j o u a n t le rôle d ' é l é m e n t s do s o u t i e n : ce s o n t les fibres du bois.


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

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3° U n t i s s u formé d e cellules p o l y é d r i q u e s : a) s u r t o u t d é v e l o p p é e s p a r a l l è l e m e n t à l ' a x e d e l ' o r g a n e e t f o r m a n t u n t i s s u de r e m p l i s s a g e e n t r e les v a i s s e a u x , les tracliéides e t les fibres : c'est le parenchyme ligneux; b) ou bien d é v e l o p p é e s s u i v a n t le r a y o n d e l ' o r g a n e e t f o r m a n t des l a m e s v e r t i c a l e s a l l a n t d u c e n t r e do l a t i g e v e r s l ' e x t é r i e u r : on a p p e l l e ces f o r m a t i o n s spé­ ciales les rayons du bois. N o u s allons é t u d i e r ces p r i n c i p a u x é l é m e n t s c o n t e n u s d a n s le bois d ' u n a r b r e feuillu e t q u e n o u s v e n o n s d'énumérer. Vaisseaux. — Ce s o n t des c o m p l e x e s formés d e cellules p l u s o u m o i n s c y l i n d r i q u e s , assemblées b o u t à b o u t (fig. 3) : a) a v e c cloisons t r a n s v e r s a l e s p r e s q u e c o m p l è t e m e n t résorbées e t n e l a i s s a n t q u ' u n b o u r r e l e t a n n u l a i r o ( v a i s s e a u x o u v e r t s ) : b e a u c o u p d ' a r b r e s (fig. 3, A ) ; b) a v e c cloisons t r a n s v e r s a l e s p e r c é e s d e n o m b r e u x p e t i t s t r o u s (Oroxylum, do l a famille des Bignoniacées) (fig. 3, B ) ; c) a v e c cloisons f o r t e m e n t obliques e t à o u v e r t u r e s t r a n s v e r s a l e s en escalier, o u p o n c t u a t i o n s scalariformes : A u n e , Liquidambar, Styrax, Thea, otc. (fig. 3, C). J a m a i s les p a r o i s l o n g i t u d i n a l e s des v a i s s e a u x n e p r é s e n t e n t u n e é p a i s s e u r u n i f o r m e . D a n s le bois le premier formé, a v a n t l'établissement des zones a n n u e l l e s , les v a i s s e a u x o n t leurs p a r o i s d o u b l é e s d ' u n é p a i s s i s s e m e n t en spirale (vaisseaux spirales ou trachées), o u en a n n e a u x successifs (vaisseaux annelés); a u con­ t r a i r e , d a n s le bois u l t é r i e u r , le fonds est épaissi e t , do p l a c e on p l a c e , e x i s t e n t dos a m i n c i s s e m e n t s en f o r m e de p o i n t s (vaisseaux ponctués) ou de lignes t r a n s v e r ­ sales (vaisseaux rayés), e t c .


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LES BOIS COLONIAUX

L e s v a i s s e a u x o u v e r t s p e u v e n t c o n s t i t u e r des t u b e s t r è s longs. L e s s e g m e n t s successifs d e s v a i s s e a u x fermés, à cloisons scalariformes o u p o n c t u é e s , p e u v e n t a u c o n t r a i r e n ' a v o i r q u ' u n e fraction do m i l l i m è t r e . L o p l u s s o u v e n t , l a soction d e s v a i s s e a u x e s t circu­ laire e t v a r i e d e 20 à 500 [A, f r é q u e m m e n t 200-300 IJ..

B

A Fig.

3.

COUI'HS

LONUITUOINAl.HW

c 1>K V A I S S E A U X . —

A ,

f r a g m e n t d ' u n vaisseau o u v e r t a v e c c l o i s o n t r a n s v e r s a l e p r e s q u e c o m p l è t e m e n t r é s o r b é e ; B , v a i s s e a u f e r m é d'Oroxylum, avec c l o i s o n perforée; 0 , v a i s s e a u f e r m é a v e c c l o i s o n s c a l a r i f o r m e .

A u - d e s s o u s d e 100 yç, les v a i s s e a u x o u p o r e s d u bois s o n t difficilement visibles à l'œil n u s u r u n e soction t r a n s v e r s a l e ; m a i s o n les d i s t i n g u o sous f o r m e d o lignes s u r les sections l o n g i t u d i n a l e s . Chez c e r t a i n e s D i c o t y l é d o n e s , o n r e n c o n t r e s o u v e n t dos v a i s s e a u x do t r è s p o t i t d i a m è t r e , m a i s on r e v a n c h e très nombreux.


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

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L o r s q u e le b o i s p r é s e n t e des c o u c h e s a n n u e l l e s •— c o m m e c'est le cas p o u r les a r b r e s d e n o s p a y s t e m p é r é s , — les v a i s s e a u x d u d é b u t d e l ' a n n é e s o n t h a b i t u e l l e m e n t à l u m i è r e b e a u c o u p p l u s g r a n d e quo c e u x d e fin d e saison (v. fig. 2, p . 3). L e s v a i s s e a u x n ' e x i s t e n t q u e d a n s le bois dos a r b r e s feuillus. D a n s b e a u c o u p d e bois, l a c a v i t é des v a i s s e a u x se laisse e n v a h i r t a r d i v e m e n t p a r les cellules des tissus voisins, q u i p o u s s e n t des p r o l o n g e m e n t s d u d e h o r s v e r s le d e d a n s , a u t r a v e r s des p o n c t u a t i o n s d e l a p a r o i (fig. 4, a). Ces tissus i n t r a v a s c u l a i r e s , q u i o b s t r u e n t p l u s ou m o i n s les v a i s s e a u x , c o n s t i t u e n t dos thylles. Si le p l u s s o u v e n t les m e m b r a n e s de cellules des t h y l l e s r e s t o n t minces, elles p e u v e n t a u c o n t r a i r e s'épaissir c o n s i d é r a b l e m e n t (bois do l e t t r e s m o u c h e t é p a r e x o m p l o ) . Trachéides et fibres. — On t r o u v e d a n s les bois t o u s les p a s s a g e s e n t r e los vaisseaux o u v e r t s ou f e r m é s , de f o r m e p l u s o u m o i n s c y l i n d r i q u e e t les é l é m e n t s fusiformes, h a b i t u e l l e m e n t désignés sous lo n o m d e fibres. a) D a n s lo bois do P i n , d o S a p i n , e t c . , les é l é m e n t s c o n s t i t u a n t s p r i n c i p a u x s o n t des collulos t u b u l e u s o s , à cloisons t e r m i n a l e s p l u s ou m o i n s o b l i q u e s e t à p a r o i s l o n g i t u d i n a l e s p o u r v u e s do p o n c t u a t i o n s aréolées : co s o n t los trachéides à ponctuations aréolées (fig. 4, dobd'l. b) L e bois de b e a u c o u p d ' a r b r e s feuillus c o n t i e n t , s u r t o u t a u voisinage direct des v a i s s e a u x , des é l é m e n t s c y l i n d r i q u e s , allongés, à p a r o i s t e r m i n a l e s g é n é r a l e m o n t t r è s obliques, m a i s à p a r o i s l a t é r a l e s p o u r v u e s d e n o m b r e u s e s p o n c t u a t i o n s t r è s fines, n o n aréolées, disséminées. Ce s o n t dos é l é m e n t s q u ' o n p o u t c o m p a r e r à des s e g m e n t s —- r é d u i t s q u a n t a u d i a m è t r e — dos v a i s s e a u x formés e t n o u s leur d o n n e r o n s , en r a i s o n do


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LES

BOIS

COLONIAUX

leur s i m i l i t u d e d é f o r m e g é n é r a l e a v e c les fibres, le n o m d e trachéides fibreuses (fig. 4, c). c) L e s fibres p r o p r e m e n t d i t e s s o n t d e s é l é m e n t s n e t t e m e n t fusiformes disséminés e n t r e les v a i s s e a u x

Fig. 4 . —

TRACHÉIDES

E T FIBRES. —

a,

section

d'un

vais-

s e a u e n v a h i p a r l e s t h y l l e s ; b, b', p a r e n c h y m e l i g n e u x ; c, t r a c h é i d e à p o n c t u a t i o n s s i m p l e s ; d, t r a c h é i d e à p o n c t u a t i o n s a r é o l é e s ; d', u n e d e c e s p o n c t u a t i o n s v u e e n c o u p e ; e, u n e f i b r e ligneuse ; /, éléments constituant u n r a y o n d u bois, a v e c des ponct u a t i o n s plus n o m b r e u s e s sur les cloisons v e r t i c a l e s t a n g e n t i e l les.

e t x'ossédant u n o m e m b r a n e p l u s o u m o i n s épaisse e t lignifiée, s a n s p o n c t u a t i o n s visibles o u à p o n c t u a t i o n s t r è s p e t i t e s e t p e u n o m b r e u s e s . Ces é l é m e n t s , s o u v o n t


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

9

associés en faisceaux parallèles à l ' a x e d e l ' o r g a n e , p a r a i s s e n t s u r t o u t destinés à c o n s t i t u e r u n e s o r t e d e s q u e l e t t e de la* p l a n t e , alors q u e les t r a c h é i d e s , à m e m -

Pig.

5. —

P A R T I E D E LA SECTION TRANSVERSALE D ' U N E

TIGE

D E TROIS A N S , d'un arbre feuillu. — 1 , m o e l l e ; 2 , bois prim a i r e ; 3 , i, 5 , b o i s d e p r e m i è r e , d e u x i è m e e t t r o i s i è m e a n n é e ; 6, rayon complet; 7 , rayon incomplet, ne rejoignant pas la m o e l l e ; 8 , assise génératrice; 9 , 1 0 , 1 1 , liber secondaire d e première, d e u x i è m e e t troisième a n n é e ; 1 2 , liber primaire.

b r a n o assez m i n c e , p o u r v u e d e n o m b r e u s e s p o n c t u a ­ t i o n s , p a r a i s s e n t j o u e r u n rôlo c o n d u c t e u r s e c o n d a i r e


10

LES

qui v i e n t c o m p l é t e r m e n t dit.

BOIS

le

COLONIAUX

système

vasculaire

propre­

P a r e n c h y m e ligneux. — On désigne sous co n o m le tissu f o r m é d e cellules a r r o n d i e s ou p o l y é d r i q u e s , c o n s t i t u a n t u n e s o r t e d e t i s s u do r e m p l i s s a g e e n t r e les v a i s s e a u x e t les fibres. Les cellules qui c o n s t i t u e n t co parenchyme ligneux sont souvent polyédriques et par­ fois g r o u p é e s p o u r former des sortes d e fuseaux. Elles p e u v e n t g a r d e r u n e m e m b r a n e m i n c e , ou, a u c o n t r a i r e , l'épaissir c o n s i d é r a b l e m e n t ; m a i s , d a n s co dernier c a s , il s u b s i s t e t o u j o u r s des p a r t i e s m i n c e s , ou p o n c t u a t i o n s , se c o r r e s p o n d a n t d ' u n e cellule à la cellule voisine. Ce t i s s u c o m p r e n d en r é a l i t é : a) L e parenchyme ligneux (fig. 4, b e t h') p r o p r e ­ m e n t dit à cellules s u r t o u t d é v e l o p p é e s p a r a l l è l e m e n t à l'axe de l'organe; b) Les rayons du bois, d o n t il v a ê t r e p a r l é ci-après. R a y o n s du bois. — T o u t e s les tiges d'arbres feuillus ou r é s i n e u x c o n t i e n n e n t dos cellules do p a r e n ­ c h y m e (fig. 4, / ) , f o r m a n t dos files r a y o n n a n t e s q u i v o n t se t e r m i n e r à l'écorco e t q u i s o n t s o u v e n t bien visibles sur u n e section t r a n s v e r s a l e d e la t i g e (voir fig- 5). D o ces r a y o n s , los u n s n a i s s e n t a u p o u r t o u r do l a moelle p o u r a b o u t i r à l'écorco; m a i s u n g r a n d n o m b r e se d é v e l o p p e n t u l t é r i e u r e m e n t d a n s l ' i n t e r v a l l e des p r e ­ miers e t ne p é n é t r e n t p a s j u s q u ' à l a moelle (fig. 5 e t 6). C'est p o u r dette raison q u e n o u s préférons los désigner sous lo n o m do rayons du bois, p l u t ô t quo s o u s celui, g é n é r a l e m e n t e m p l o y é , de rayons médullaires. L e s r a y o n s d u bois p e u v e n t ê t r e t o u s t r è s p e t i t s (Conifères, L é g u ­ m i n e u s e s , e t c . ) ou t o u s t r è s g r a n d s (Dillenia, Car allia, etc. ) ou bien enfin, on p e u t r e n c o n t r e r à la fois los d o u x s o r t e s (Quercus, etc.).


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

1 1

L a g r a n d e u r des r a y o n s p e u t ê t r e a p p r é c i é e , p o u r leur largeur, sur les sections t r a n s v e r s a l e s d e la t i g e , o n 8

7

6

4 Fig.

6. —

QUARTIER D'UNETIGH

IIK C H Ê N E

D E TROIS

ANS.—

1 , m o e l l e ; 2 , 3 , r a y o n s d u b o i s ; i, 5 , l e u r t e r m i n a i s o n à l a s u r f a c e ; 0, 7, 8 , b o i s d e p r e m i è r e , d e u x i è m e e t t r o i s i è m e a n n é e .

b i e n , p o u r l e u r h a u t e u r , sur les sections l o n g i t u d i n a l e s tangentiolles, et p e r p e n d i c u l a i r o s à la d i r e c t i o n des r a y o n s .


12

LES BOIS

COLONIAUX

E n l a r g e u r , ils p e u v e n t n e c o m p o r t e r q u ' u n e file de cel­ lules, parfois d e u x , t r o i s ou m ê m e u n g r a n d n o m b r e . Les éléments qui constituent un r a y o n p e u v e n t être à p e u p r è s t o u s d'égales d i m e n s i o n s (la p l u p a r t des bois) ou c o m p o r t e r d e g r a n d e s e t de p e t i t e s cellules e n t r e m ê l é e s . E n f i n chez u n c e r t a i n n o m b r e d ' a r b r e s , en p a r t i c u l i e r chez b e a u c o u p do D i c o t y l é d o n e s g a m o ­ p é t a l e s , les cellules q u i f o r m e n t le corps d u r a y o n s o n t t r è s p e t i t e s , alors q u e les cellules e x t r ê m e s , en h a u t e t on b a s , s o n t n o t a b l e m e n t p l u s g r a n d e s . L e s r a y o n s d u bois s o n t d e s t i n é s à m e t t r e en c o m ­ m u n i c a t i o n les tissus i n t é r i e u r s d e la t i g e ou do la r a c i n o a v e c c e u x d e 1'oxtériour. On p e u t c o n s t a t e r f a c i l e m e n t s u r do n o m b r e u x bois, en p a r t i c u l i e r chez celui d e Coccoloba diversifolia J a c q . q u e les m e m ­ b r a n e s des cellules f o r m a n t les r a y o n s s o n t i n é g a l e m e n t p o u r v u e s d e p o n c t u a t i o n s (v. fig. 4, / ) , ces dernières é t a n t s u r t o u t bien d é v e l o p p é e s s u r les p e t i t e s cloisons dirigées p a r a l l è l e m e n t à la surface do la tige, co q u i facilite évi­ d e m m e n t lo p a s s a g e des liquidos s u i v a n t lo r a y o n . C a n a u x sécréteurs. — C e r t a i n s bois c o n t i e n n e n t des c a n a u x s é c r é t e u r s l o n g i t u d i n a u x , co q u i p e r m e t do los r e c o n n a î t r e facilement ( D i p t é r o c a r p a c é e s , P i n , e t c . ) ; d ' a u t r e s a c q u i è r e n t d a n s c e r t a i n e s régions d u bois, e t p r o b a b l e m e n t sous l'influence d o c e r t a i n e s c o n d i t i o n s e x t e r n e s , des o r g a n e s s é c r é t e u r s c o u r t s e t a n a s t o m o s é s (Liquidambar, Gopaijcra, Sindora, e t c . ) ; enfin o n r e n ­ c o n t r e e n c o r e d a n s c e r t a i n s bois des c a n a u x s é c r é t e u r s r a y o n n a n t s , c'est-à-dire c o n t e n u s d a n s les r a y o n s (Pinus, Spondias, Hwintonia, etc.). L ' e x i s t e n c o e t la n a t u r e des c a n a u x s é c r é t e u r s o u dos p o c h e s sécrétrices d a n s lo bois p e u t ê t r e do p r e ­ mière utilité pour la caractérisation de certaines essences. C'est ainsi q u e , d a n s nos p a y s , le bois d e Sapin


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

13

est c o m p l è t e m e n t d é p o u r v u des c a n a u x s é c r é t e u r s lon­ g i t u d i n a u x qui e x i s t e n t au c o n t r a i r e d a n s le bois de P i n . L e bois des D i p t é r o c a r p a c é o s d e l ' I n d o c h i n e c o n t i e n t des c a n a u x s é c r é t e u r s l o n g i t u d i n a u x . Celui des Spondias, Swintonia, Melanorrhœa, e t c . , c o n t i e n t des v a i s s e a u x r a y o n n a n t s , c o n t e n u s d a n s les r a y o n s m ê m e d u bois, e t c . L e s a p p a r e i l s s é c r é t e u r s c o m p o r t e n t u n c o n t e n u , sou­ v e n t oléo-résineux, d o n t l a p r é s e n c e est u n o b s t a c l e p o u r c e r t a i n e s u t i l i s a t i o n s spéciales d u bois. Distribution des é l é m e n t s d a n s le bois. — L e s v a i s s e a u x e t les t r a c h é i d e s , d e s t i n é s à c o n t e n i r e t à c o n d u i r e l a sève b r u t e , s o n t parallèles à l ' a x e de l a tige. L e s fibres, a y a n t p o u r rôlo m é c a n i q u e de m a i n ­ t e n i r l a v e r t i c a l i t é do l a tige, s o n t aussi parallèles à son a x e . Q u a n t a u p a r e n c h y m e ligneux, il f o r m e lo t i s s u de remplissage. B i e n e n t e n d u , les é l é m e n t s c o n d u c t e u r s s o n t les élé­ m e n t s essentiels. L e s v a i s s e a u x é t a n t dirigés p a r a l l è l e m e n t à l'axe, se m o n t r e n t sous la f o r m e de p o i n t s (pores d u bois), sur la section t r a n s v e r s a l e de la tige et, d a n s les bois à c o u c h e s saisonnières bien m a r q u é e s , le d i a m è t r e d e ces v a i s s e a u x v a en d i m i n u a n t d u c o m m e n c e m e n t à la fin d e l a saison. Chez le Chêne, p a r e x e m p l e , les v a i s s e a u x d u p r i n t e m p s p e u v e n t a v o i r u n d i a m è t r e d e 200-300 a e t c e u x d e l a fin d e la saison t o m b e r à 20 ou 30 [A. E n t r e les v a i s s e a u x e t les fibres, les é l é m e n t s d u p a r e n ­ chyme l i g n e u x ' p e u v e n t être à peu près également r é p a r t i s , c o m m e il a r r i v e p o u r Bombax malabaricumD. C, do l a famille des B o m b a c é e s . Ou b i e n le p a r e n c h y m e e t les fibres se localisent : p a r e x e m p l e , le bois d e Liem de l'Indochine a du parenchyme ligneux formant u n e s o r t e do g a i n e a u x v a i s s e a u x (voir fig. 114, p . 32), e t le l'ait se p r é s e n t e , m a i s m o i n s a c c e n t u é , chez u n e m u l -


14

LES

BOIS

COLONIAUX

t i t u d o d e v é g é t a u x (parenchyme circumvasculairé). Ailleurs, on v o i t lo p a r e n c h y m e l i g n e u x former, d a n s le bois, des zones c o n c e n t r i q u e s a u t o u r do l a moelle (parenchyme circummédullaire). Ces zones p e u v e n t ê t r e t r è s m i n c e s ( E b è n e ) ou, a u c o n t r a i r e , aussi largos q u e les zones do fibres ( F i g u i e r ) ; elles p e u v e n t , d ' a u t r e p a r t , ê t r e t r è s r a p p r o c h é e s les u n e s des a u t r e s ( P a l i s s a n d r e ) ou, a u c o n t r a i r e , assez éloignées ( S a n t a l citrin d ' I n d o ­ chine). Ces zones c i r c u m m é d u l l a i r e s de p a r e n c h y m e l i g n e u x p a r a i s s e n t c o r r e s p o n d r e à l ' a l t e r n a n c e dos sai­ sons sèches e t pluvieuses. Q u a n d les cellules d u p a r e n c h y m e l i g n e u x conser­ v e n t u n e m e m b r a n e m i n c e , ce tissu p e u t j o u e r u n rôle actif d a n s les p h é n o m è n e s de n u t r i t i o n . Si, a u c o n t r a i r e , les m e m b r a n e s d e v i e n n e n t t r è s épaisses, le p a r e n c h y m e n e j o u e p l u s q u e lo rôle passif d o s q u e l e t t e ou o r g a n e d e s o u t i e n , a u m ê m e t i t r e q u e les fibres. Structure étagée de certains bois. —• Si on v i e n t à p r a t i q u e r , d a n s le bois s e c o n d a i r e d ' u n e tige, u n e section l o n g i t u d i n a l e t a n g e n t i e l l e , p e r p e n d i c u l a i r e à la d i r e c t i o n des r a y o n s , o n c o n s t a t e le p l u s s o u v e n t q u e les sections fusiformes des r a y o n s s o n t disposées s a n s o r d r e a p p a r e n t e t p a r c o n s é q u e n t en c h i c a n e les u n e s p a r r a p p o r t a u x a u t r e s (fig. 7, A). C'est le cas le p l u s f r é q u e n t e t , p o u r ce q u i c o n c e r n e s p é c i a l e m e n t los bois d e nos p a y s t o m p é r é s , o n p e u t dire q u e c'est l a règle absolue. Mais, d a n s les p a y s t r o p i c a u x , e t p o u r c e r t a i n s a r b r e s a p p a r t e n a n t à des g r o u p e s b o t a n i q u e s d é t e r m i n é s , sous l'influence d e c o n d i t i o n s qu'il s e r a i t i n t é r e s s a n t de préciser, los é l é m e n t s d u bois s e c o n d a i r e , fournis p a r lo f o n c t i o n n e m e n t d u c a m b i u m , d u m o i n s d a n s les p a r t i e s n o n t o u r m e n t é e s p a r des n œ u d s , r e s t e n t r é g u l i è r e m e n t disposés p a r é t a g e s e t les r a y o n s m é d u l l a i r e s , t o u s do m ê m e h a u t e u r (lig. 7, B), se m o n t r e n t


ÉLÉMENTS

CONSTITUANTS

DU

BOIS

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on séries régulières c o m m e lo s o n t les étagos do fenêtres d ' u n édifice. C'est ce q u e n o u s désignerons sous le n o m de bois étage. C e t t e disposition r e m a r q u a b l e est le p l u s s o u v e n t visible à la loupe. On l ' o b s e r v e t r è s n e t t e m e n t d a n s le bois des Dalbergiées d e la famille des L é g u m i -

A Fig.

7. —

SECTIONS LONGITUDINALES

в T A N O E N T I E L L E S (per-

p e n d i c u l a i r e s a u x r a y o n s ) D E D E U X B O I S . — A, a v e c r a y o n s d e grandeur variée et disposés en chicane (beaucoup d'arbres des ii'jrfims t e m p é r é e s ) ; lî, a v e c l ' a y o n s é g a u x d i s p o s é s m C Ï i c a à e (Palissandre, Gaïaç, etc.).

nousos-Papilionées e t , on p a r t i c u l i e r , chez lo P a l i s s a n d r e . Chez les Z y g o p h y l l a c é e s , elle e x i s t e d a n s lo bois d e Quajacum sanetum L. (bois de Gaïac) e t d a n s le bois des Bulnesia e t Porliera. On p e u t e n c o r e la r e t r o u v e r d a n s lo bois do Thespesia populnea Soland. (Malvacées), d e


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L E S BOIS

COLONIAUX

JEsculus turbinala Bl. (Sapindacées) e t m ê m e d e Salix japonica T h u n b g . (Salieaeéos). Elle p e u t ê t r e utilisée p o u r l a r e c o n n a i s s a n c e do c e r t a i n s bois et, en p a r t i c u l i e r , le bois d e P a l i s s a n d r e {Dalbergia) la p r é s e n t e t o u j o u r s . L ' i m p o r t a n c e d e l ' e x a m e n des bois à co p o i n t d e v u e n'est donc pas discutable. Intérêt que présente la c o n n a i s s a n c e de la structure des bois. — Il est à p e i n e besoin d e signaler lo h a u t i n t é r ê t scientifique q u e p r é s e n t e l ' é t u d e c o m p a ­ r a t i v e d e la s t r u c t u r e des bois, car c e t t e é t u d e , o u t r e q u ' e l l e fait c o n n a î t r e les d i v e r s t y p e s d e s t r u c t u r e , p e r m e t d e s u r p r e n d r e , e n t r e diverses p l a n t e s , des affi­ nités qu'on ne soupçonnait pas. E n d e u x i è m e lieu, il est i n c o n t e s t a b l e q u e l a con­ n a i s s a n c e dos bois e x o t i q u e s e t s u r t o u t d e n o s bois coloniaux est encore actuellement très p e u avancée, a u t r e m e n t q u e p a r les n o m s , a u x q u e l s on s'accorde à faire c o r r e s p o n d r e des q u a l i t é s p h y s i q u e s t r è s m a l définies, p r i n c i p a l e m e n t des c a r a c t è r e s d e couleur, d e d u r e t é , d e d e n s i t é , e t c . Or l ' é t u d e do la s t r u c t u r e p e u t seule p e r m e t t r e d e d i s t i n g u e r los bois les u n s des a u t r e s ou do les identifier e t d e m e t t r e p a r c o n s é q u e n t en évi­ d e n c e les s u b s t i t u t i o n s possibles, d a n s t o u s los cas do c o n t e s t a t i o n e n t r e le v e n d e u r e t l ' a c h e t e u r . Enfin, j e vais p l u s loin, car p e r s o n n e n e c o n t e s t e r a q u e si u n bois est d u r , c'est q u e ses é l é m e n t s c o n s t i ­ tuants s o n t à m e m b r a n e f o r t e m e n t épaissie e t lignifiée; s'il est c a s s a n t , c'est q u e ses é l é m e n t s s o n t à l a fois d e faible l o n g u e u r e t à m e m b r a n e t r è s épaissie; s'il se m o n t r e , a u c o n t r a i r o , p o u r v u d ' u n e c e r t a i n e flexibilité, c'est q u ' i l p o s s è d e u n e s t r u c t u r e spéciale, on c o u c h e s a l t e r n a t i v e s d e d u r e t é t r è s différente e t , le F r ê n e , par e x e m p l e , si e m p l o y é riour les m a n c h e s d ' o u t i l s , d o i t m a n i f e s t e m e n t s a r é s i s t a n c e e t son élasticité à co fait


BOIS

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SPÉCIAUX

qu'il est, •— c o m m e les r e s s o r t s d e v o i t u r e s formés d e l a m e s superposées, •— c o m p o s é l u i - m ê m e d e c o u c h e s a l t e r n a t i v e s d e bois fibreux e t d e bois p a r e n c h y m a t e u x . J e p o u r r a i s m u l t i p l i e r les e x e m p l e s d e c e t t e c o r r e s p o n ­ d a n c e e n t r e les q u a l i t é s p h y s i q u e s e t la s t r u c t u r e . E l l e n e p o u v a i t p a s s e r i n a p e r ç u e des o b s e r v a t e u r s q u i o n t p r i s l a p e i n e d ' e x a m i n e r les bois, n o n p a s sous u n a s p e c t u n i q u e , m a i s , a u c o n t r a i r e , en c o m p a r a n t a t t e n ­ t i v e m e n t l e u r s q u a l i t é s ou leurs d é f a u t s a v e c l a s t r u c t u r e correspondante. C e t t e r e l a t i o n n ' a v a i t p a s é c h a p p é à la s a g a c i t é d u g é n é r a l S e b e r t q u a n d , en 1 8 7 4 , d a n s sa " r e m a r q u a b l e N o t i c e sur les bois d e l a Nouvelle-Calédonie, a p r è s a v o i r i n d i q u é les d i v e r s p o i n t s d e v u e a u x q u e l s on p e u t é t u d i e r u n b o i s , il é c r i v a i t (p. 7 9 ) : « P e u t - ê t r e p o u r r a i t - o n a r r i v e r ainsi, à t r o u v e r u n e c e r t a i n e r e l a t i o n e n t r e ces différents é l é m e n t s , d e telle s o r t e q u ' à l ' a v e n i r l ' e x a m e n m i c r o s c o p i q u e d ' u n bois p o u r r a i t p e r m e t t r e d e p r é v o i r , p a r analogie, quelles d o i v e n t ê t r e ses p r o p r i é t é s m é c a n i q u e s . » C e t t e possibilité, e n t r e v u e p a r le général S e b e r t , n o u s paraît aujourd'hui incontestable.

BOIS

SPÉCIAUX

P a l m i e r s . — Ce bois n ' a a u c u n é q u i v a l e n t d a n s nos p a y s e t on n e lui a c c o r d e p e u t - ê t r e p a s t o u t e l ' i m p o r ­ t a n c e qu'il m é r i t e . Sa s t r u c t u r e est; t o u t à fait différente d e celle d u bois des D i c o t y l é d o n e s . S u r u n e s e c t i o n t r a n s v e r s a l e d e l a t i g e ou s t i p e o n voit, d a n s u n tissu p a r e n c h y m a t e u x g é n é r a l , u n e m u l t i t u d e d e p o i n t s p l u s s o m b r e s . C h a c u n e d e ces p e t i t e s t a c h e s se c o m p o s e , a u c e n t r e , d ' u n c e r t a i n n o m b r e d e v a i s s e a u x e t d ' u n îlot d e liber, le t o u t é t a n t entouré p a r une gaine formée d'un grand n o m b r e H . L E C O M T I Î : Bois c o l o n i a u x .

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de fibres accolées (fig. 8 , A e t B ) . U n tel bois est à u n bois d e D i e o t y l é d o n o ce q u e s e r a i t u n c o r d a g e c o m p a r é à u n c y l i n d r e d e m ê m e d i a m è t r e en bois d e C h ê n e p a r e x e m p l e . Il on r é s u l t e q u e co bois do P a l m i e r p o s s è d e une, flexibilité e t u n e élasticité q u e n o c o n n a i s s e n t p a s les a u t r e s bois. L o bois de la t i g e d u Cocotier est utilisé d e p u i s l o n g t e m p s p o u r les c o n s t r u c t i o n s . Celui d u Renier

A Pig.

8. —

SECTIONS

I) D'UNE

TIGE DE PALMIER.

A,

moitié

d ' u n e l i g e (le P a l m i e r a v e c l e s f a i s c e a u x ( e n n o i r ) ; B , u n e p o r t i o n d e la s e c t i o n t r a n s v e r s a l e plus grossie; les f a i s c e a u x , p o u r v u s c h a c u n d'une gaîno fibreuse, s o n t plongés d a n s u n parenchyme de consistance variable.

(Borassus fiabellifer L.) d ' A f r i q u e e t d ' I n d o c h i n e a d é j à é t é e m p l o y é e t les collections d u M u s é u m c o m p r e n n e n t dos m o y e u x d e r o u e s e t d ' a u t r e s o b j e t s do c h a r r o n n e r i e c o n s t r u i t s en bois d e c e t t e n a t u r e . J e suis p e r s u a d é qu'il p o u r r a i t d o n n e r d e t r è s b o n s r é s u l t a t s p o u r la m â t u r e des b a t e a u x , p o u r l a m e m b r u r e des a é r o p l a n e s e t p e u t - ê t r e aussi p o u r lo p a v a g e des r u e s . L o bois d u D a t t i e r (Phoenix dactyliféra L.) p e u t ê t r e ut i l i s e aussi, de m ê m e q u e celui des Orcodoxa e t on g é n é ­ ral d e t o u s los P a l m i e r s a t t e i g n a n t u n e assez g r a n d e taille.


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C'est ainsi q u e le bois d e l ' A r é q u i e r (Arenga saccharijera Labill.) est u n o b j e t d e c o m m e r c e d a n s l ' I n d e , à Ceylan e t m ê m e on Coéhincliine. Celui d e Caryola urens L. est assez s e m b l a b l e à celui d e l ' A r é q u i e r . Enfin les iictits P a l m i e r s e u x - m ê m e s p e u v e n t fournir, par leur tige, des c a n n e s e t m a n c h e s do p a r a p l u i e d ' u n e g r a n d e solidité. N o u s c i t e r o n s en p a r t i c u l i e r lo Cocom a c a q u e (Geonoma vaga W e n d l . ) , d o n t lo stipo est e m p l o y é a u x Antilles p o u r faire des c a n n e s p a r t i c u l i è r e ­ m e n t solides. Il en est de m ê m e p o u r c e r t a i n s R o t a n g s (Galamus) d e l ' I n d e , d e l ' I n d o c h i n e , do Malacca ot do B o r n é o . Les p l u s appréciéos p a r a i s s e n t a p p a r t e n i r à l'espèce G. Scipionum L o u r . Les R o t a n g s s o n t n o n s e u l e m e n t utilisés c o m m e c a n n e s e t m a n c h e s d e p a r a p l u i e s , m a i s q u e l q u e s - u n s c o n s t i t u e n t , p a r lour flexibilité e t lour g r a n d e r é s i s t a n c e , d e v é r i t a b l e s s u c c é d a n é s des c o r d a g e s ot s o n t e m p l o y é s c o m m e h a u b a n s p o u r los petites e m b a r c a t i o n s des côtes do l ' A n n a m . Conifères. — L a famille des Conifèros, si l a r g e m e n t r e p r é s e n t é e d a n s les p a y s t e m p é r é s p a r les S a p i n s , les Cèdres, les Mélèzes, les P i n s , les É p i c é a s , les Ifs, les Genévriers, e t c . , n'a q u ' u n e i m p o r t a n c e s e c o n d a i r e d a n s la forêt t r o p i c a l e , o ù elle m a n q u e m ê m e t r è s souvent. 11 y a bien q u e l q u e s Podocarpus a u x Antilles, en p a r t i ­ culier à la M a r t i n i q u e ( L a u r i o r - r o s o - m o n t a g n e ) . Les Coni­ fèros p a r a i s s e n t m a n q u e r c o m p l è t e m e n t à l a G u y a n e e t d a n s nos colonies d e l'Afrique Occidentale. On les r e t r o u v e d a n s l'Afrique d u N o r d , où se t r o u v e n t les Cèdres d e l ' A t l a s . A Madagascar, on r e n c o n t r e q u e l q u e s Podocarpus (Hetatra), mais sans importance au point de vue de l'utilisation. D a n s n o t r e colonie d ' I n d o c h i n e , e x i s t e n t d e véri-


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t a b l e s forêts d e P i n s , en A n n a m ( d a n s le massif d u L a n g - b i a n ) , a u T o n k i n (vers l a b a i e d'Along) e t a u L a o s ( T r a n i n h ) . Ces forêts s o n t assez é t e n d u e s p o u r justifier l'espoir d ' u n e e x p l o i t a t i o n i m p o r t a n t e e t les a r b r e s a p p a r t i e n n e n t à d e u x espèces principales (Pinus insularis, E n d l . e t P. Merkhusii d e Vrioso). On r e n c o n t r e aussi, m a i s en e x e m p l a i r e s isolés, q u e l q u e s Keteleeria et Podocarpus. E n Nouvelle-Calédonie, il e x i s t e des Araucaria (A. Coolcii R. B r . e t A. Bulei E n d l . ) , qui s o n t c o n n u s sous le n o m do P i n s colonnairos. L e Dammara lanceolata L i n d l . est désigné sous le n o m d e K a o r i . C'est u n a r b r e g i g a n t e s q u e , à bois b l a n c , léger, facile à t r a v a i l l e r , r e c h e r c h é c o m m e bois d e m â t u r e e t c o m m e bois d e menuiserie. E n f i n p l u s i e u r s espèces d e Podocarpus fournissent des bois qui c o n s t i t u e n t le f a u x K a o r i b e a u c o u p m o i n s a p p r é c i é q u e le v é r i t a b l e .

II. —

COMPOSITION

CHIMIQUE

DU

BOIS

Los é l é m e n t s d o n t l ' a s s e m b l a g e c o n s t i t u e le bois a y a n t c o n s i d é r a b l e m e n t r é d u i t , ou m ê m e p e r d u l e u r c o n t e n u , e t a y a n t en m ê m e t e m p s , p o u r l a p l u p a r t , épaissi leur m e m b r a n e d ' e n v e l o p p e , l a c o m p o s i t i o n c h i m i q u e d u bois se confond p r e s q u e a v e c celle des m e m b r a n e s cellulaires. Or les m e m b r a n e s s o n t e s s e n t i e l l e m e n t c o n s t i t u é e s p a r u n e s u b s t a n c e t e r n a i r e , la cellulose ( C H O ) à laquelle, d a n s le bois, se s u p e r p o s e u n e a u t r e s u b s t a n c e t e r n a i r e , l a lignine, p l u s r i c h e on c a r b o n o q u e l a cellu­ lose e t q u i l a r e n d p l u s d u r e . Si los m e m b r a n e s cellu­ laires j e u n e s s o n t c o n s t i t u é e s p a r do la cellulose, celles des éléments d u bois p r o p r e m e n t dit, s o n t d o n c formées 8

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CHIMIQUE

d e cellulose lignifiée. Il p e u t a r r i v e r c e p e n d a n t q u e la c o u c h e la p l u s i n t e r n e d e l a m e m b r a n e r e s t e n o n lignifiée' (bois d e P i n ) . L a cellulose lignifiée n e se dissout p a s c o m m e la cellulose p u r e d a n s l ' o x y d e d e c u i v r e a m m o ­ n i a c a l e t elle se colore en j a u n e sous l ' a c t i o n d u c h l o r u r e do z i n c i o d é a u lieu do se colorer en bleu. L a cellulose lignifiée se d i s t i n g u e e n c o r e de l a cellulose d o n t elle d é r i v e p a r les r é a c t i o n s s u i v a n t e s : Elle est colorée en r o u g e p a r la fuchsine a m m o n i a c a l e , en rose p a r la p h l o r o g l u c i n e e t l'acide c h l o r h y d r i q u e , en j a u n e p a r le sulfate d ' a n i l i n e , en v e r t p a r le v e r t d'iode, etc. L a cellulose lignifiée, t r a i t é e à c h a u d p a r l'acide a z o t i q u e ou la p o t a s s e , so d é b a r r a s s e d e sa lignine e t r e d e v i e n t d e l a cellulose. L a s u b s t a n c e f o n d a m e n t a l e d u bois n ' e s t d o n c p a s c o n s t i t u é e p a r d e la cellulose p u r e . L e s cellules d u bois s o n t c i m e n t é e s les u n e s a u x autres par une substance intermédiaire qui paraît être s u r t o u t u n p e c t a t e d e calcium. Enfin le bois est e n c o r e imprégné de substances minérales qu'on retrouve dans les c e n d r e s e t il c o n t i e n t u n e p r o p o r t i o n d ' e a u q u i v a r i e a v e c l ' é t a t d e dessiccation e t enfin q u e l q u e p e u d ' a m i d o n , des s u b s t a n c e s p r o t é i q u e s , etc., p r o v e n a n t d u c o n t e n u primitif des cellules. L e bois n o u v e l l e m e n t f o r m é ou aubier p r é s e n t e u n e c o l o r a t i o n b l a n c g r i s â t r e ou j a u n â t r e q u i se fonce ou se modifie le p l u s s o u v e n t a v e c le t e m p s , d a n s le bois â g é , p o u r d o n n e r ' l e bois d e cœur ou duramen . Ce d e r n i e r s'est c h a r g é do diverses s u b s t a n c e s , c o m m e 1

1. Lo bois i l ' u n i : tige c o m p r e n d d o n c Vaubier à l'cxtériour e t le cœur ou duramen à l'intériour. Au milieu du c œ u r se t r o u v e la moelle ou région médullaire que b e a u c o u p do p e r s o n n e s s ' o b s t i n e n t à désigner sous le n o m de c œ u r , alors q u e le c œ u r n'est autro chose q u e le d u r a m e n . Il c o n v i e n t do proscrire é n e r g i q u e m e n t c e t t e terminologie défectueuse


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le t a n i n , des m a t i è r e s c o l o r a n t e s , e t c . , q u i lui com­ m u n i q u e n t u n e coloration e t des p r o p r i é t é s p a r t i c u l i è r e s . N o u s r e v i e n d r o n s p l u s loin s u r c e t t e question a u sujet des diverses p r o p r i é t é s p h y s i q u e s des bois. C e p e n d a n t , n o u s x>ouvons dire dès ce m o m e n t q u e les bois de diverses c o u l e u r s o n t leur cellulose p é n é t r é e d e s u b s t a n c e s v a r i é e s : h é m a t o x y l i n e p o u r le bois de C a m p ê c h e , m a c l u r i n e et m o r i n e p o u r les bois j a u n e s d e Maclura, résine spéciale p o u r lo bois v e r d â t r e do Gaïac, e t c . Mais, en t o u t cas, il serait illusoire do p e n s e r q u e lo bois a b a t t u se t r o u v e c o m p l è t e m e n t r é d u i t à l a s u b s t a n c e c o n s t i t u a n t l a m e m b r a n e de ses é l é m e n t s . D a n s les cellules d u p a r e n c h y m e ligneux e t d a n s celles dos r a y o n s p e r s i s t e n t des vestiges d e p r o t o p l a s m e , a v e c des s u b ­ s t a n c e s do r é s e r v e e t la p r é s e n c e de ces m a t é r i a u x , e s s e n t i e l l e m e n t a l t é r a b l e s ou formentescibles, est la c a u s e p r i n c i p a l e do t o u t e s los a l t é r a t i o n s ou modifica­ t i o n s u l t é r i e u r e s des bois. T o u t e s les o p é r a t i o n s a y a n t p o u r b u t d'annihiler, de fixer ou d ' e x t r a i r e ces diverses substances ont naturellement, pour premier résultat, d ' a s s u r e r l a c o n s e r v a t i o n des bois. L ' i m m e r s i o n dos bois d a n s l ' e a u p o n d a n t u n c e r t a i n t e m p s p e r m e t a u x m a t é r i a u x solubles d e se d i s s o u d r e

ot d e disparaître pou à pou. C'est ainsi q u e d a n s c e r t a i n e s régions de n o t r e p a y s o n a l ' h a b i t u d e d ' i m m e r g e r l o n g u e m e n t les pièces do bois d e v a n t ê t r e utilisées p l u s t a r d p o u r c o n d u i t e s d'eau souterraines. III. — C A R A C T È R E S D E D É T E R M I N A T I O N D E S BOIS L e s caractéristiques. — A c a r a c t é r i s t i q u e s égales d e d u r e t é , d e d e n s i t é , do coloration, e t c . , d e u x bois d o n n é s n e p o s s è d e n t p a s n é c e s s a i r e m e n t los m ê m e s


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q u a l i t é s d e c o n s e r v a t i o n et n ' o n t p a s l a m ê m e v a l e u r c o m m e r c i a l e . Les u n s se f e n d e n t t r o p f a c i l e m e n t ou s o n t la proie des insectes x y l o p h a g e s , alors q u e l e s a u t r e s , d a n s les m ê m e s c o n d i t i o n s , se c o n s e r v e n t p a r f a i t e m e n t . P o u r e m p l o y e r u n bois à u n u s a g e d é t e r m i n é , il f a u t d o n c c o n n a î t r e ses q u a l i t é s et ses d é f a u t s et, p o u r cela, il est d ' a b o r d i n d i s p e n s a b l e do c o n n a î t r e l'espèco d ' a r b r e q u i l'a fourni. N ' h é s i t o n s p a s à le r e c o n n a î t r e : si d e n o m b r e u x p r a t i c i e n s se refusent e n c o r e à utiliser nos bois colo­ n i a u x , c'est en g r a n d e p a r t i e p a r c e qu'il leur est i m p o s ­ sible do c o n n a î t r e la v é r i t a b l e n a t u r e do c e u x q u ' o n lour offre. L e n o m b r e ot la v a r i é t é des bois fournis p a r nos possessions t r o p i c a l e s s o n t en effet si considérables q u e le spécialiste le p l u s a v e r t i n e p e u t se flatter de les d i s t i n g u e r t o u s los u n s des a u t r e s à p r e m i è r e v u e . D a n s Ces c o n d i t i o n s , los e r r e u r s et les s u b s t i t u t i o n s s o n t toujours à craindre otlo commerçant peut, de très bonne foi, livrer, sous u n e d é n o m i n a t i o n c o m m u n e , des bois variés d o n t q u e l q u e s - u n s no r é p o n d e n t a u c u n e m e n t a u x c o n d i t i o n s requises. L e s m é t h o d e s à e m p l o y o r p o u r la r e c o n n a i s s a n c e des bois o n t d o n c , à m o n avis, u n e i m p o r t a n c e d e p r e m i e r ordre, non s e u l e m e n t a u p o i n t do v u e scientifique, m a i s encore a u p o i n t d e v u e p r a t i q u e , et si nos bois c o l o n i a u x n e s o n t p a s a d o p t é s , j e lo r é p è t e , a v e c t o u t e la faveur qu'ils m é r i t e n t , c'est en g r a n d e p a r t i e p a r c e q u e l e u r é t u d e n ' a p a s été p o u r s u i v i e a v e c assez d e m é t h o d e e t que, d a n s le cas d e c o n t e s t a t i o n , l e u r identification précise p a r a î t e n c o r e assez p r o b l é m a t i q u e p o u r r e n d r e v a i n tout; r e c o u r s c o n t r e le v e n d e u r . D ' h a b i t u d e , les p r a t i c i e n s d i s t i n g u e n t p a r f a i t e m e n t los u n s des a u t r e s los bois d e n o s p a y s qu'ils o n t à m e t t r e en œ u v r e e t u n m e n u i s i e r n e c o n f o n d r a j a m a i s d u bois d e H ê t r e a v e c d u bois de Cerisier p a r e x e m p l e .


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Mais il n e f a u d r a i t p a s c e p e n d a n t oroire q u e c o t t e faculté i n s t i n c t i v e d e r e c o n n a i s s a n c e , fondée s u r des c a r a c t è r e s aussi m u l t i p l e s q u e v a g u e s , d o n t le p r a t i c i e n s e r a i t s o u v e n t b i e n i n c a p a b l e d e définir les é l é m e n t s , n ' e s t j a m a i s en d é f a u t . Il suffit d e r a p p e l e r q u ' o n a d i s c u t é c o p i e u s e m e n t e t l o n g u e m e n t sur la n a t u r e des bois do c h a r p e n t e de c e r t a i n e s de n o s vieilles c a t h é d r a l e s , q u e les u n s a t t r i b u a i e n t a u Chêne et les a u t r e s a u C h â t a i g n i e r . Or c'est l ' e x a m e n d e la s t r u c t u r e q u i a enfin p e r m i s d e r e c o n n a î t r e le Chêne d a n s ces vieilles charpentes. Mais si le d o u t e p e u t e x i s t e r q u a n d il s ' a g i t do bois d e nos p a y s aussi c o m m u n s , on se d o m a n d e c o m m e n t les c o m m e r ç a n t s e t les p r a t i c i e n s p o u r r o n t r e c o n n a î t r e l a v é r i t a b l e n a t u r e des bois e x o t i q u e s , lo j o u r où q u e l q u e s c e n t a i n e s d e ces bois leur s e r o n t offerts sur le m a r c h é ! S a n s a u c u n d o u t e , des c o n t e s t a t i o n s i n é v i t a b l e s s'élèveront, q u a n t à l a n a t u r e des bois, e n t r e a c h e t e u r s e t v e n d e u r s e t si ces c o n t e s t a t i o n s s o n t p o r t é e s d e v a n t les t r i b u n a u x , ceux-ci n e p o u r r o n t s'en r a p p o r t e r q u ' à des e x p e r t s s p é c i a l e m e n t d o c u m e n t é s . U n e d o c u m e n t a t i o n sur l a s t r u c t u r e c o m p a r é e des bois d o i t d o n c ê t r e c o n s t i t u é e . Il f a u t dire t o u t d ' a b o r d qu'il s e r a i t i m p r u d e n t do se b o r n e r à q u e l q u e s c a r a c t è r e s do d é t e r m i n a t i o n ; il c o n v i e n t a u c o n t r a i r e d'on utiliser lo p l u s g r a n d n o m b r e possible o t c e u x q u i s o n t do l a n a t u r e l a p l u s v u l g a i r e n e s o n t p a s à r e j e t e r : la n a t u r e de l a f l a m m e d o n n é e p a r le bois en b r û l a n t , la couleur d e l a c e n d r e o b t e n u e , l ' o d e u r d u bois, e t c . , p e u v e n t fournir d ' u t i l e s i n d i c a t i o n s d ' o r d r e s e c o n d a i r e , il est v r a i , d e m ê m e d ' a i l l e u r s q u e l a d e n s i t é , q u i ost t r è s v a r i a b l e p o u r u n m ê m e bois, e t l a couleur, q u i p e u t ê t r e modifiée artificiellement. A c t u e l l e m e n t d é j à , sous les n o m s bien c o n n u s do P a l i s s a n d r e , A c a j o u , T e c k , Noyor, e t c . , o n emploie dos


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DÉTERMINATION

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bois t r è s variés e t on m ' a livré, sous le n o m de P a l i s s a n d r e , u n bois d o n t l ' a s p e c t général, l a couleur e t m ê m e l ' o d e u r r a p p e l a i e n t en effet le P a l i s s a n d r e , m a i s q u i é t a i t en r é a l i t é u n bois t r è s différent, fourni p a r u n a r b r e d e la la famille des A n a c a r d i a c é e s . Or si j ' a i p u r e c o n n a î t r e l a n a t u r e e x a c t e de ce p s e u d o - P a l i s s a n d r e , c'est u n i q u e ­ m e n t par l'étude minutieuse de sa structure, et l'expé­ rience a c q u i s e p e u à p e u m ' a u t o r i s e à affirmer q u e si ces c a r a c t è r e s de s t r u c t u r e n e p e r m e t t e n t p a s t o u j o u r s d e r e c o n n a î t r e s p é c i f i q u e m e n t e t ne varietur u n b o i s d o n n é , ils s o n t do n a t u r e à en faire r e c o n n a î t r e u n g r a n d n o m b r e et, en t o u t cas, à m e t t r e en é v i d e n c e l a p l u p a r t des s u b s t i t u t i o n s ou encore des d é n o m i n a t i o n s e r r o n é e s e t ce r é s u l t a t est déjà d ' u n e i m p o r t a n c e n o n c o n t e s t a b l e . Mais, bien e n t e n d u , t o u s los c a r a c t è r e s d e s t r u c t u r e n ' o n t p a s l a m ê m e v a l e u r , les u n s s o n t r é e l l e m e n t spécifiques, les a u t r e s s o n t susceptibles d ' ê t r e modifiés p a r le milieu, — sol, c l i m a t , a l t i t u d e , — d a n s lequel l ' a r b r e s'est d é v e l o p p é L e s c a r a c t è r e s à utiliser n e s o n t p a s les m ê m e s n o n p l u s , s u i v a n t qu'il s ' a g i t d u bois des a r b r e s r é s i n e u x ou d e celui des a r b r e s feuillus. L ' é t u d e d o l a s t r u c t u r e d o i t ê t r e faite à la fois sur des sections t r a n s v e r s a l e s (par r a p p o r t à l ' a x e d e la tige) ot sur des sections l o n g i t u d i n a l e s , s u r t o u t sur des sections l o n g i t u d i n a l e s t a n g o n t i e l l e s . L e s sections t r a n s v e r s a l e s considérées seules s e r a i e n t le p l u s s o u v e n t insuffisantes. B o l s des arbres résineux. — Co bois (fig. 9 e t 10) m a n q u e d e v a i s s e a u x ou p o r e s ; il n e c o m p r e n d q u e des t r a c h é i d e s à p o n c t u a t i o n s aréolées, a v e c d u p a r e n c h y m e e t s o u v e n t des o r g a n e s d e sécrétion. Il est u t i l e d e n o t e r : 1° L a p r é s e n c e o u l ' a b s e n c e do zones a n n u e l l e s d'accroissement;


26

LES BOIS

COLONIAUX

2° L ' e x i s t e n c e (Pinus) ou l ' a b s e n c e (Abies, Podocarpus, Cunninghamia, etc.) d e c a n a u x s é c r é t e u r s l o n g i t u d i n a u x ; la p r é s e n c e (Pinus) ou l'absonce

Fig.

0.

SECTION

TRANSVERSALE

DIO

mus

do

KeMceria

Davidiana lieissn. d'Indochine (Conifères), sans vaisseaux et avec quelques canaux sécréteurs. (Grossissement : 30 diam.)


CARACTÈRES

~Fig.

10.

SECTION

DE

DÉTERMINATION

LONGITUDINALE

d'Indochine avec rayons constitués cellules. (Grossissement : 30 diam.)

DE

par

27

DOIS do

Keldceria

une

file

seule

de


28

LES

BOIS

COLONIAUX

(Keteleeria) d e c a n a u x s é c r é t e u r s d a n s les r a y o n s ; 3° L a h a u t e u r des r a y o n s (sur des sections l o n g i t u d i ­ n a l e s t a n g e n t i e l l e s d e l ' o r g a n e ) ; l ' h o m o g é n é i t é ou l'iné­ gale h a u t e u r d o ces r a y o n s . B o i s d e s arbres feuillus. — Ce bois c o n t i e n t d e s v a i s s e a u x q u e , d a n s lo l a n g a g e v u l g a i r e , o n désigne sous

lt Fig.

11.

Bois

DES ARBRES

FEUILLUS.

A,

Portion

d'une section transversale do bois avec d e u x rayons e t d e s v a i s s e a u x d e forte taille, p e un o m b r e u x ; B , B o i s a v e c quatre rayons e t n o m b r e u x vaisseaux d e petite taille.

le n o m d o pores. Il c o m p r e n d dos v a i s s o a u x , dos fibres, d u p a r e n c h y m e l i g n e u x , dos r a y o n s e t s o u v e n t d e s c a n a u x sécréteurs. Vaisseaux. — L e s c a r a c t è r e s tirés d e ces é l é m o n t s s o n t n o m b r e u x e t d ' i m p o r t a n c e inégale.


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

29

L e n o m b r e des v a i s s e a u x sur u n e section d o n n é e , p a r e x e m p l e u n m i l l i m è t r e c a r r é , est d ' a b o r d à c o n s i d é r e r ; m a i s , c o m m e la p l u p a r t des c a r a c t è r e s d ' o r d r e q u a n ­ titatif, il n ' a q u ' u n e v a l e u r s e c o n d a i r e , s u r t o u t q u a n d los v a i s s e a u x s o n t i n é g a l e m e n t r é p a r t i s . Mais, p o u r ce q u i c o n c e r n e les bois t r o p i c a u x , s o u v e n t d é p o u r v u s d e zones d ' a c c r o i s s e m e n t , si les v a i s s e a u x s o n t à p e u p r è s r é g u l i è r e m e n t d i s t r i b u é s , leur n o m b r e p a r m i l l i m è t r e c a r r é est à c o n s i d é r e r ; il p e u t a t t e i n d r e p l u s i e u r s c e n t a i n e s chez le Liquidambar ou, a u c o n t r a i r e , se r é d u i r e à m o i n s de dix (fig. 11, A e t B ) . L e d i a m è t r e des v a i s s e a u x est à considérer d a n s le c a s d ' u n e é g a l e r é p a r t i t i o n ; s'il e x i s t e des zones a n n u e l l e s , il est b o n d e n o t e r le d i a m è t r e des p l u s g r a n d s e t des p l u s p e t i t s v a i s s e a u x (fig. 5 , p . 9 ) . Sur u n e section t r a n s v e r s a l e d u bois, les v a i s s e a u x p e u ­ v e n t ê t r e isolés (fig. 11, A e t B ) ce q u i est assez f r é q u e n t , ou g r o u p é s en séries r a d i a l e s (Sapotacées, Averrhoa, etc.), o u obliques (Psorospermum, d e l à famille des G u t t i f è r e s ) , ou e n c o r e en p a q u e t s irréguliers (Composées). Si on dispose de m o y e n s d ' é t u d e suffisants, il c o n v i e n t aussi d ' o b s e r v e r la forme e t l a r é p a r t i t i o n des p o n c t u a ­ t i o n s do l a p a r o i l o n g i t u d i n a l e . E n f i n , il n e f a u t p a s négliger d e voir si les v a i s s e a u x s o n t o u v e r t s ou fermés et, d a n s ce dernier cas, d e n o t e r si les cloisons t r a n s v e r s a l e s s o n t à p o n c t u a t i o n s a r r o n d i e s (Oroxylum) o u s c a l a r i f o r m e s (Platanus, Thea, Styrax, etc. ). Fibres. — Sous ce n o m on c o m p r e n d en r é a l i t é : a) D e s é l é m e n t s p l u s ou m o i n s allongés en fuseau, m a i s p o u r v u s de p o n c t u a t i o n s n o m b r e u s e s ; ce s o n t les t r a c h é i d e s fibreuses (fig. 4, o, p . 8). b) D e s é l é m e n t s fusiformes t r è s a t t é n u é s a u x e x t r é ­ m i t é s , p l u s ou m o i n s d é p o u r v u s d e p o n c t u a t i o n s ,et c o n s t i t u a n t p a r leur e n s e m b l e u n e s o r t e d e s q u e l e t t e d u bois (fig. 4 , e). L e s fibres p e u v e n t ê t r e é g a l o m e n t


30

LES

BOIS

COLONIAUX

\?igi — B o i s <le Bombax malabaricum DC. avec vaiss e a u x grands et peu n o m b r e u x . L e s cellules d e p a r e n c h y m e e t les fibres s o n t r é g u l i è r e m e n t d i s t r i b u é e s ; s e c t i o n t r a n s v e r s a l e (Grossissement : 30 diam.)


CARACTÈRES

Fig.

D E DÉTERMINATION

31

1 3 . — SECTION TRANSVERSALE D'UN Borsde

Wcinmannia

do Madagascar, sans zones d'accroissement e t avec vaisseaux assez nombreux e t sensiblement égaux. (Grossissement : 30 diam.)


32

LES

BOIS

COLONIAUX

d i s t r i b u é e s d a n s le bois (Bombax, fig. 12) ou en zones c i r c u m m é d u l l a i r e s ( P a l i s s a n d r e ) ou parfois on p a q u e t s disséminés. Il est b o n do n o t e r l'épaisseur r e l a t i v e d e leurs p a r o i s dans le bois b i e n f o r m é e t lour disposition e n séries r a d i a l e s ou n o n s u r los sections t r a n s v e r s a l e s .

A

B

F i g . 1 4 . — A , B o i s D E I ^ I C I U I E R a v e c parenchyme ligneux cireummédullaire, en zones concentriques; B, Bois de L I E M d ' I n d o c h i n e , a v e c parenchyme ligneux circumvasculaire.

Parenchyme ligneux. — I l p e u t se p r é s e n t e r a v e c p l u s i e u r s dispositions différentes : a) Cellules isolées e n t r e les fibres (Bombax, fig. 1 2 ) ; b) F o r m a n t u n e g a i n e a u t o u r des v a i s s e a u x ; c'est le p a r e n c h y m e c i r c u m v a s c u l a i r e , si f r é q u e n t ot si c a r a c t é -


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

33

r i s t i q u e chez les L é g u m i n e u s e s - C œ s a l p i n i é e s e t M i m o sées (fig. 14, B). Chez les S a m y d a c é e s , W i n t é r a n a c é e s e t q u e l q u e s P r o t é a c é e s (Dilobeia), lo p a r e n c h y m e n ' e n t o u r e q u ' e n p a r t i e c h a q u e v a i s s e a u e t se t r o u v e t o u j o u r s disposé d u m ê m e côté. c) E n zones c i r c u m m é d u l l a i r e s a u t o u r d e l a moelle, p a r e x e m p l e chez lo P a l i s s a n d r e , le F i g u i e r , b e a u c o u p d e Méliacées, R u t a c é e s e t G u t t i f è r e s (fig. 14, A). Rayons. — L e s r a y o n s font p a r t i e d u p a r e n c h y m e ligneux. On n o t e r a : o) L o r a p p r o c h e m e n t ou l ' é l o i g n e m e n t d e ces r a y o n s (32 p a r m i l l i m è t r e chez Nuxia coriacea Sol., e t 10-12 chez u n Sideroxylon d e M a d a g a s c a r ) . b) L e u r l a r g e u r a u milieu, m e s u r é e p a r le n o m b r e de cellules : 1 cellule ( Gerbera, Calophyllum, Trichilia, e t c . ) ; 2-4 cellules (Vernonia, Grewia, Nuxia, Dilobeia, e t c . ) ; a u m o i n s 5 cellules (Carallia, Tambourissa, Dillenia, Savia, e t c . ). c) L e u r h o m o g é n é i t é (cas t r è s f r é q u e n t ) ou leur h é t é ­ r o g é n é i t é ; b e a u c o u p do bois, s u r t o u t p a r m i c e u x des G a m o p é t a l e s p o s s è d e n t des r a y o n s à cellules inférieures e t s u p é r i e u r e s p l u s g r a n d e s q u e celles d u milieu ( r a y o n s acrohétérogènos). L ' h é t é r o g é n é i t é p e u t consister aussi d a n s l ' e x i s t e n c e d e r a y o n s do g r a n d e taille a u p r è s do r a y o n s très p e t i t s (Quercus o u C h ê n e , Tiliacéos, Pittosforum, etc.). d) L o u r h a u t e u r , a p p r é c i é e à la surface d u t r o n c , a p r è s e n l è v e m e n t do l'écorco : u n s i x i è m e à u n q u a r t d e milli­ m è t r e chez Asteropeia, Calophyllum, etc. ; s o u v e n t p l u s do 1 c e n t i m è t r e chez u n Savia d e M a d a g a s c a r . e) E n f i n l o u r disposition irréguliôre (cas lo p l u s f r é q u e n t ) ; ou en é t a g e s (Dalbergia, Dialium, Pterocarpus, Guaiacum, Vernonia, etc.). Canaux sécréteurs et poches sécrètrices. — Dos II.

LECOMTE

: Bois coloniaux.

3


34

LES BOIS COLONIAUX

c a n a u x sécréteurs p e u v e n t exister parallèlement à l ' a x e d e l ' o r g a n e ( D i p t é r o c a r p a c é e s , fig. 15), d i s s é m i n é s o u on z o n e s c i r c u m m é d u l l a i r e s . Ou en p e u t r e n c o n t r e r q u i s o n t dirigés r a d i a l e m e n t

Fig.

15.

— Bois

DE

Dvpierocarpua JJi/cri. Pierre

(Diptérocar-

pacées) a v e c vaisseaux isolés et un certain n o m b r e de c a n a u x s é c r é t e u r s , d o n t , c | u e l < | u e s - u n s .sur u n e m é m o l i g u e , e n A. ( G r o s sissement

: 30

diam.)


CARACTÈRES

Fig.

1(5.

DE

DÉTERMINATION

35

— S E C T I O N TRANSVERSALE D ' U N BOIS D E

Ravcnsara

( l . a u r a c é e s ) î l e M a d a g a s c a r , a v e c nombreuses c e l l u l e s s é c r é trices plus petites q u e les v a i s s e a u x , disséminées entre ces derniers. (Grossissement : 30 diam.)


36

LES

BOIS

COLONIAUX

e t c o n t e n u s d a n s les r a y o n s (Melanorrhœa, Swintonia e t Spondias, q u e l q u e s Burseracées). D e s c a n a u x s é c r é t e u r s en r é s e a u se r e n c o n t r e n t d a n s les bois d e Liquidambar, Sindora, Copaifera, Daniella, e t c . L e bois des L a u r a c é e s se r e c o n n a î t d ' h a b i t u d e p a r l a p r é s e n c e de grosses cellules sécrétrices a u voisinage des v a i s s e a u x : Cinnamomum, Bavensara (fig. 16), Mespilodaphne, etc. P a r u n emploi j u d i c i e u x d e ces d i v e r s c a r a c t è r e s c o m b i n é s , on a r r i v e r a à d i s t i n g u e r los u n s des a u t r e s u n assez g r a n d n o m b r e d e bois. D a n s bien des cas, u n e s i m p l e l o u p e p e u t suffire p o u r c o m p t e r lo n o m b r e des v a i s s e a u x s u r u n e surface donnée, pour apprécier l'écartement, la hauteur, la l a r g e u r ot l ' a r r a n g e m e n t relatif des r a y o n s , c'est-à-dire p o u r a p p r é c i e r les p r i n c i p a u x é l é m e n t s d ' i d e n t i f i c a t i o n . Mais, bien e n t e n d u , l'emploi d u m i c r o s c o p e e s t i n d i s p e n ­ s a b l e p o u r u n e é t u d e r i g o u r e u s e e t en p a r t i c u l i e r p o u r un travail d'expertise. Age des arbres. — D a n s nos p a y s t e m p é r é s , il se p r o d u i t c h a q u e a n n é e u n e zone d ' a c c r o i s s e m e n t t r è s d i s t i n c t e e t il suffit de c o m p t e r le n o m b r e d e ces zones sur u n e section t r a n s v e r s a l e , p r a t i q u é e à la b a s e d u t r o n c , p o u r c o n n a î t r e l'âge e x a c t de l ' a r b r e . D a n s les p a y s c h a u d s , q u e l q u e s a r b r e s q u i p e r d e n t l e u r s feuilles p o n d a n t u n e c e r t a i n e p é r i o d e d e l ' a n n é e p r é s e n t e n t d o ce fait des zones a n n u e l l e s d'accroisse­ m e n t p l u s ou m o i n s m a r q u é e s . Elles s o n t t r è s n e t t e s chez le T e c k , l'Acajou, la p l u p a r t des Conifères, lo S t y r a x , le L i e m d ' f n d o c h i n o , los Peltophorum, Oolumbia, e t c . Elles s o n t à p e i n e discernables chez los L a u r a c é e s , les Liquidambar, Schleichera, Knema d ' I n d o c h i n e , les Nuxia, Hibiscus, e t c . , d e M a d a g a s c a r . C'est d o n c e x c e p t i o n n e l l e m e n t quo chez los a r b r e s dos p a y s c h a u d s on p e u t s u p p u t e r l'âgo d ' a p r è s le


CARACTÈRES

î f g i 17. —

DE

DÉTERMINATION

SECTION TRANSVERSALE D'UN BOIS D E FRÊNE

37

[Fra-

xinun cxcclaiôr L . ) , avec zones d'accroissement très nettes indiq u a n t l ' â g é d e l ' a r b r e . ( G r o s s i s s e m e n t : 'M d i a r a . )


38

LES

BOIS

COLONIAUX

n o m b r e d e zones a n n u e l l e s d ' a c c r o i s s e m e n t . Chez l a p l u p a r t dos a r b r e s des r é g i o n s t r o p i c a l e s , le bois est h o m o g è n e ; l ' e s t i m a t i o n d e l ' â g e d e v i e n t impossible. C e p e n d a n t , chez u n c e r t a i n n o m b r e , a p p a r t e n a n t à des g r o u p e s bien d é t e r m i n é s , il se forme des zones successives e t c i r c u m m é d u l l a i r e s de p a r e n c h y m e e t do fibres cor­ r e s p o n d a n t r e s p e c t i v e m e n t a u x saisons p l u v i e u s e s e t sèches e t à u n r y t h m e d e la v é g é t a t i o n , corrélatif d e c o t t e a l t e r n a n c e des saisons. Mais, c o m m e il se p r o d u i t p l u s i e u r s a l t e r n a n c e s d e c e t t e n a t u r o d a n s le c o u r s d ' u n e seule a n n é e , il en r é s u l t e q u e le n o m b r e des zones successives d é p a s s e l a r g e m e n t celui dos a n n é e s e t l a s u p p u t a t i o n do l'âge d e v i e n t t r è s p r o b l é m a t i q u e . N o u s citerons los F i g u i e r s , la p l u p a r t des Méliacées, les Guttifôres, les Dalbergia, Pierocarpus, Mossua, Siiidora, Ixonanihes, Toddalia, e t c . Il a r r i v e parfois q u e l a p é r i o d e do c h u t e dos feuilles est t r è s c o u r t e , c o m m e il a r r i v e p o u r le Moâbi (Baiïlonella obocata P i e r r e ) d u Congo e t , d a n s ce c a s , les zones d'accrois­ s e m e n t , bien q u e réelles, s o n t à p e i n e discernables.

POUR

IV. — M A R C H E A S U I V R E D É T E R M I N E R L E S BOIS EXOTIQUES

L a Flore forestière de M a t h i e u , q u i j o u i t d ' u n e l é g i t i m e n o t o r i é t é , c o n t i e n t déjà dos t a b l e a u x p e r m e t ­ t a n t d ' a r r i v e r à l a d é t e r m i n a t i o n des bois de nos p a y s , d ' a p r è s la s t r u c t u r e e t d ' a p r è s les c a r a c t è r e s do colo­ ration. P o u r les bois feuillus, p a r e x e m p l e , l ' a u t e u r é t a b l i t d o u x g r o u p e s , s u i v a n t q u e los v a i s s e a u x s o n t isolés ou h a b i t u e l l e m e n t g r o u p é s et, d a n s c h a q u e g r o u p e , d e u x s u b d i v i s i o n s , s u i v a n t q u e les v a i s s e a u x s o n t é v i d e m m e n t é g a u x ou sonsiblemont i n é g a u x .


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

39

Ces t a b l e a u x , q u i p r é s e n t e n t u n i n t é r ê t p r a t i q u e i n c o n t e s t a b l e , n e s o n t c e p e n d a n t g u è r e c o n n u s q u e des F o r e s t i e r s ; les c o m m e r ç a n t s e t les p r a t i c i e n s , q u i les ignorent habituellement, acquièrent, par la pratique, c o m m e on l'a v u p l u s h a u t , u n e c o n n a i s s a n c e suffisante des bois do nos p a y s qu'ils o n t à utiliser, p o u r a r r i v e r à les r e c o n n a î t r e les u n s des a u t r e s , s a n s t r o p de p e i n e e t s a n s faire i n t e r v e n i r les c a r a c t è r e s d e structure. Mais, p a r c o n t r e , le p r a t i c i e n lo p l u s oxercé est i n c a ­ p a b l e d ' a r r i v e r à r e c o n n a î t r e , p a r le s i m p l e e x a m e n des c a r a c t è r e s e x t e r n e s , les bois si n o m b r e u x e t si variés q u i e x i s t e n t d a n s nos colonies e t q u e le c o m m e r c e p e u t m e t t r e dans la circulation. D a n s le cas spécial q u e n o u s e n v i s a g e o n s ici, u n e m é t h o d e a n a l o g u e à celle d e l a F l o r e forestière d e M a t h i e u s e r a i t elle-même insuffisante, car cet a u t e u r n e t e n a i t c o m p t e q u e dos c a r a c t è r e s de s t r u c t u r e p r é ­ s e n t é s p a r les sections t r a n s v e r s a l e s . Or, il p a r a î t indis­ pensable, dans une étude que la variété exceptionnelle des m a t é r i a u x à r e c o n n a î t r e r e n d p a r t i c u l i è r e m e n t c o m p l e x e , do disposer d u p l u s g r a n d n o m b r e possible d e j a l o n s d i r e c t e u r s e t , p o u r a r r i v e r à ce r é s u l t a t , d'utiliser n o n s e u l e m e n t les sections t r a n s v e r s a l e s , m a i s encore los sections l o n g i t u d i n a l e s t a n g e n t i e l l e s e t r a d i a l e s , s u r t o u t les p r e m i è r e s q u i , é t a n t p e r p e n d i ­ culaires a u x r a y o n s d u bois, p e r m e t t e n t d ' a p p r é c i e r e t l a disposition r e l a t i v e e t la s t r u c t u r e spéciale d e ces r a y o n s . B i e n e n t e n d u , la p r i o r i t é d o n n é e a u x c a r a c t è r e s d e s t r u c t u r e n ' e x c l u t en a u c u n e façon l ' u t i l i s a t i o n d o t o u s les a u t r e s c a r a c t è r e s p r é s e n t é s i>ar les bois e t d o n t il sera toujours très utile de tenir c o m p t e : couleur, dureté, odeur, densité, etc.


40

LES BOIS

COLONIAUX

BOIS

RÉSINEUX

N o u s a v o n s suffisamment i n d i q u é p l u s h a u t (p. 25) les c a r a c t è r e s différentiels des bois a p p a r t e n a n t à c e t t e c a t é g o r i e e t il est d ' a u t a n t p l u s i n u t i l e do r e v e n i r s u r c o t t e q u e s t i o n q u e nos colonies n e fournissent q u e t r è s p e u de bois r é s i n e u x . On les r e c o n n a î t r a t o u j o u r s à l ' a b s e n c e c o m p l è t e do v a i s s e a u x ; ceux-ci s o n t r e m p l a c é s p a r des t r a c h é i d e s à p o n c t u a t i o n s aréolées (fig. 4 , d ot d', p . 8 ) . L e s deux figures 9 e t 10 d o n n e n t les c a r a c t è r e s do l a section t r a n s v e r s a l e e t d e l a section l o n g i t u d i n a l e t a n g e n t i o l l o d ' u n bois de Eeteleeria de l ' I n d o c h i n e , p o u r v u de q u e l q u e s c a n a u x s é c r é t e u r s e t p r é s e n t a n t des zones d'accroisse­ m e n t b i e n m a r q u é e s , car il p r o v i e n t d ' u n p a y s élevé ( D a l a t , ait. 1 400 m.) n e p o s s é d a n t p a s le c l i m a t c h a u d des régions basses. rayons hauts de des zones ' 2 à 5 cellules, P a s de c a n a u x I d'accroisrayons hauts de s e m e n t sécréteurs 15 à 20 cellules, dans le b o i s zones d'accroissement nulles ou pou visibles D e s c a n a u x s é c r é t e u r s d a n s le bois

BOIS

DES

ARBRES

Cunninyluimiii. Fokicnia. Podocarpus. I'inus.

FEUILLUS

Co bois, p o u r v u d e v a i s s e a u x , c o m p r e n d celui des Monocotylédonos e t celui des D i c o t y l é d o n e s . Les B a m b o u s d ' u n o p a r t e t les P a l m i e r s d ' a u t r e p a r t s o n t , a v e c los Draecsna, los soûles M o n o c o t y l é d o n o s p o u v a n t p r a t i q u e m e n t fournir des bois. On a v u p r é ­ c é d e m m e n t (p. 17) les c a r a c t è r e s s p é c i a u x d u bois des P a l m i e r s ot n o u s n e n o u s y a r r ê t e r o n s p a s , p u i s q u e les


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

41

e x p o r t a t i o n s de bois de P a l m i e r s des Colonies s o n t exceptionnellement réduites. P o u r ce q u i concerne les bois des a r b r e s a p p a r t e n a n t a u x D i c o t y l é d o n e s , n o u s p r o c é d e r o n s , d a n s ce q u i v a s u i v r e , p a r des é l i m i n a t i o n s successives. A. B o i s à r a y o n s étages. — On p o u r r a d ' a b o r d r a n g e r d a n s u n e p r e m i è r e catégorie les bois à r a y o n s étages. Il suffit de faire, a v e c u n rasoir bien t r a n c h a n t , u n e section n e t t e p e r p e n d i c u l a i r e m e n t a u x r a y o n s : on h u m e c t e l é g è r e m e n t a v e c u n linge mouillé ot on e x a m i n e à l a l o u p e ; si le bois est é t a g e , on d i s t i n g u o dos lignes parallèles t r a n s v e r s a l e s ot t r è s r a p p r o c h é e s . U n bois é t a n t r e c o n n u c o m m o a p p a r t e n a n t à la c a t é g o r i e d e c e u x q u i p o s s è d e n t dos r a y o n s é t a g e s , o n e x a m i n e r a l a h a u t e u r des é t a g e s , l a l a r g e u r des r a y o n s (une o u p l u s i e u r s files de cellules), l a couleur d u bois, la d i s t r i b u t i o n des v a i s s e a u x e t on a r r i v e r a assez faci­ l e m e n t à r e c o n n a î t r e le bois é t u d i é . P o u r les Dalbergia d'Indochine, par exemple, qui sont tous à rayons é t a g e s , o n d i s t i n g u e r a lo T r a c (D. cochincMnensis Pierre) do t o u t e s les a u t r e s espèces d u m ê m e g e n r e , p a r le fait quo ses r a y o n s étages ne c o m p r e n n e n t q u ' u n e seule file d e cellules a u lieu do d o u x . A u n o m b r e dos bois e x o t i q u e s , a c t u e l l e m e n t i m p o r t é s , le P a l i s s a n d r e ot le G a ï a c r e n t r e n t d a n s la c a t é g o r i e des bois à r a y o n s é t a g e s ; m a i s le s e c o n d p r é s e n t e u n e coloration v e r d â t r e quo n e possède p a s le p r e m i e r . P a r ce m ê m e c a r a c t è r e de ooloration, le p s o u d o - G a ï a c (Dipterix odorata Willd. ) d e l a G u y a n e se d i s t i n g u e r a facilement d u v é r i t a b l o Gaïac. L e v é r i t a b l o É b è n e (Diospyros) est à r a y o n s en c h i c a n e ; le f a u x É b è n e d u Sénégal (Dalbergia) est à rayons étages. Los r a y o n s é t a g e s d u bois dos Malvacées s o n t sou-


42

Fig. BOIS

LES BOIS

18.

v'Evodia

COLONIAUX

S E C T I O N "I.ONGITIÏDINAI.K

sulchucncnsis

Dodo

TANOIONTIIOI.I.E

(Rutacéea),

avec

D'UN

rayons

a s s e z l a r g e s e t p e u é l e v é s , n o n é t a g e s . ( G r o s s i s s e m e n t : 'M d in m . )


CARACTÈRES

r

Fig.

10.

SECTION

DE

DÉTERMINATION

LONGITUDINALE

TANGENTIELI.E

l i o i s D E Dalbergia Olivcri G a m b l e ( L é g u m i n e u s e s ) , rayons nettement étages. (Grossissement : 3 0 diam.)

43

DE

avec


44

LES BOIS

COLONIAUX

v e n t h é t é r o g è n e s , a v e c t r è s p e t i t e s cellules d a n s p a r t i e c e n t r a l e (Hibiscus lasiococcus H . B n . ) .

la

B . B o i s p o u r v u s de c a n a u x sécréteurs. — Si le bois n ' a p p a r t i e n t p a s à l a c a t é g o r i e p r é c é d e n t e , on r e c h e r c h e r a s'il c o n t i e n t dos c a n a u x s é c r é t e u r s . Ceux-ci se d i s t i n g u e n t bien des v a i s s e a u x p a r leur c o n t o u r parfois irrégulior e t s u r t o u t p a r l ' a b s e n c e do m e m b r a n e propre. 1° C a n a u x s é c r é t e u r s visibles sur les sections t r a n s ­ versales d u bois : a) Parallèles à l'axo do l ' o r g a n e ot non a n a s t o m o s é s : D i p t é r o c a r p a c é c s (Dipterocarpus, Shorea, LJopea), e t c . ; /)) a n a s t o m o s é s en r é s e a u : L é g u m i n e u s e s (Copaijera, Sindora, e t c . ) ; H a m a m é l i d a c é e s (Liquidambar). 2° C a n a u x s é c r é t e u r s r a d i a u x c o n t e n u s d a n s los rayons : a) Bois r é s i n e u x ( P i n s ) ; b) Bois feuillus : A n a c a r d i a c é e s (Melanorrhaea, Swintonia, Spondias), B u r s é r a c é e s (Oanarium). k D a n s le cas d e c a n a u x c o n t e n u s d a n s les r a y o n s , on n e p e u t les voir quo p a r dos sections l o n g i t u d i n a l e s tangentiellos. A titre d ' e x e m p l e j e citerai lo fait s u i v a n t : U n bois m ' a y a n t é t é fourni p a r u n n é g o c i a n t sous le n o m do P a l i s s a n d r e , j e l'ai s o u m i s à l ' é t u d o e t j ' a i r e c o n n u qu'il ne/possédait pas les r a y o n s étages d u P a l i s s a n d r e , m a i s qu'il a v a i t des c a n a u x s é c r é t e u r s c o n t e n u s d a n s les r a y o n s ot j ' a i p u vérifier qu'il d o v a i t ê t r e fourni p a r u n a r b r e do la famille des A n a c a r d i a c é e s ot p r o b a ­ blement par un Melanorrhaea. C e r t a i n s bois p o s s è d e n t dos cellules sécrétricos d o n t le c o n t e n u no so déverso p a s d a n s dos c a n a u x s p é c i a u x . C'est lo cas des L a u r a c é e s d o n t les cellules sécrétricos, disséminées e n t r o los v a i s s e a u x ot p l u s p e t i t e s q u o ces


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

45

derniers, se d i s t i n g u e n t b i e n des cellules d e p a r e n c h y m e . On en p e u t voir u n bel e x e m p l e d a n s le bois d ' u n Bavensara d e M a d a g a s c a r r e p r é s e n t é p . 35. Chez les Bavensara, les cellules sécrétrices s o n t d i s s é m i n é e s ; chez les Cinnamomum, elles s o n t a u c o n t r a i r e r a s s e m b l é e s a u voisinage des v a i s s e a u x . On r e n c o n t r e , chez les bois r é s i n e u x , des cellules sécrétrices c o m p a r a b l e s à celles des L a u r a c é e s , p a r e x e m p l e chez le S a p i n , q u i m a n q u e d e c a n a u x sécré­ t e u r s p r o p r e m e n t dits. C. B o i s à v a i s s e a u x n o m b r e u x . — On p e u t consi­ d é r e r c o m m e bois à v a i s s e a u x n o m b r e u x c e u x q u i en p o s s è d e n t p l u s d e 20 a u m i l l i m è t r e c a r r é (sur u n e sec­ t i o n t r a n s v e r s a l e de l a tige). C e u x q u i en c o m p t e n t p l u s d e 100 a p p a r t i e n n e n t v r a i s e m b l a b l e m e n t a u x espèces d u g e n r e Liquidambar, s u r t o u t si, d e p l a c e en p l a c e , o n r e n c o n t r e des p o c h e s sécrétrices a n a s t o m o s é e s en r é s e a u . Daris ce c a s , les v a i s s e a u x s o n t n a t u r e l ­ l e m e n t t r è s p e t i t s e t p o u r v u s d e cloisons obliques, scalariformes. Si le n o m b r e v a r i e de 40 à 100, on p e u t avoir affaire à u n bois de Myrica ou à d i v e r s bois d e E u b i a c é e s telles q u e Bandia, Ganthium, Adina, e t c . Chez les WrigMia, Diospyros, Styrax, e t c . , le n o m b r e , oscille le p l u s s o u v e n t e n t r e 20 e t 40. D a n s lo bois d e Styrax, les r a y o n s s o n t largos d e p l u s i e u r s assises d e cellules a u m i l i e u e t les v a i s s e a u x s o n t à cloisons scalariformes. L o s Diospyros ou É b è n e s p r é s e n t e n b des v a i s s e a u x s o u v e n t disposés en séries r a d i a l e s , des zones t r è s é t r o i t e s e t t r è s r a p p r o c h é e s de p a r e n c h y m e c i r c u m m é d u l l a i r e ot enfin des r a y o n s d o n t les cellules c o n t i e n n e n t c h a c u n e u n cristal. Ils s e r o n t d o n c facilem o n t d i s t i n g u é s des bois artificiellement colorés, c o m m e le Poirier, q u i p o s s è d e n t dos zones d'accroissomont


46

LES BOIS

Fig.

20.

SECTION

COLONIAUX

TRANSVERSALE

D'UN

BOIS

DE

Liqul-

ilumbar fortmuutna H a n c o (11 a m a m é l i d a e é e s ) a v e c v a i s s e a u x très n o m b r e u x et, v e r s le milieu, u n e z o n e d e c a n a u x s é c r é t e u r s . ( G r o s s i s s e m e n t : 'M d i a m . )


CARACTÈRES DE DÉTERMINATION

47

m a i s q u i m a n q u e n t des fines zones c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n c h y m e q u i e x i s t e n t clans F É b è n e , D . B o i s à v a i s s e a u x p e u n o m b r e u x et à r a y o n s t o u s larges et élevés. — D a n s c e t t e c a t é g o r i e , n o u s r a n g e r o n s les bois c o n t e n a n t m o i n s de 2 0 v a i s s e a u x p a r m i l l i m è t r e carré. L e s r a y o n s s o n t t o u s larges ofc élevés chez los g e n r e s s u i v a n t s : Dillcnia (Dilléniacéos) ; Slerculia (Sterculiacées) ; J'olyaUhia(Anonn.c,éo&) ; O a r a î H a ( l l l i i z o p h o r a c é e s ) ; Savia ( E u p h o r b i a o é c s ) ; Aphloia (Bixacées), e t c . Lo bois de Slereulia so d i s t i n g u e dos a u t r e s p a r l a disposition p l u s o u m o i n s étagéo dos fibres e t dos cellules de p a r e n c h y m e l i g n e u x . Celui, des Polyallhia est c a r a c ­ térisé p a r dos r a y o n s formés de cellules d e g r a n d e u r t r è s inégale. Sur les sections t r a n s v e r s a l e s , le bois d e Garallia m o n t r e , e n t r e los r a y o n s , des c o u c h e s succes­ sives ot c i r c u m m é d u l l a i r o s do p a r e n c h y m e lignoux e t de fibies. E n f i n los bois d e Savia ot Aphloia d e M a d a ­ gascar p o s s è d e n t des r a y o n s e x c e p t i o n n e l l e m e n t élevés e t m e s u r a n t s o u v e n t p l u s do 1 c e n t i m è t r e de h a u t e u r . E . B o i s à v a i s s e a u x p e u n o m b r e u x et à r a y o n s de deux sortes, larges o u étroits. — L e s r a y o n s s o n t m a n i f e s t e m e n t do d e u x sortes, les u n s largos e t élevés, les a u t r e s , é t r o i t s e t p e u élevés, chez u n c e r t a i n n o m b r e de bois e t on p a r t i c u l i e r des familles des Sterculiacées, Malvacées e t Tiliacées. C'est ainsi q u e chez u n Columbia, de c o t t e d e r n i è r e famille, n o u s a v o n s r e n c o n t r é des r a y o n s los u n s larges e t a t t e i g n a n t 3 milli­ m è t r e s d e h a u t e u r , les a u t r e s é t r o i t s , n ' a y a n t q u ' u n e file de cellules e t m e s u r a n t à p e i n e t r o i s q u a r t s d e m i l l i m è t r e d e h a u t e u r ; ces p e t i t s r a y o n s p r é s e n t e n t u n e disposition assez n e t t e m e n t étagéo, m a i s les g r a n d s s o n t disposés on c h i c a n e .


48

LES BOIS

Fig.

21.

SECTION

B O I S D E Slerculia (Grossissement

COLONIAUX

LONGITUDINALE

TANOENTIBLLE

a v e c rayons très grands : 'M

dium.)

et

D'UN,

libres 6tagées.


49

CARACTÈRES DE DÉTERMINATION

Polyalthia

Fig. 22. — S K O T I O N LONGITUDINALE D E BOIS D E

jucunda

F.

et

G.

(Anonacées)

de l'Indochine,

avec

hi'lérbgènes très grands. (Grossissement : 30 diam.) H . Lucu.MTu : B o i s

Coloniaux.

4

rayons


50

Pig.

LES

2 3 .

SECTION

BOIS

COLONIAUX

LONGITUDINALE

TANUENTIELLE

D E

1 3 0 1 8 D E Columbia Thorclii G. ( T i l i a c é e s ) a v e c r a y o n s d o d o u x sortes, les petits, plus o u moins étages. (Grossiss

1

: 3 0 diam.)


CARACTÈRES DE DÉTERMINATION

51

P l g . 2 4 . — B o i s D'Eugenia ( M y r t a o é e s ) a v e c p e t i t s r a y o n s h o m o g è n e s e t r a y o n s plus grands hétérogènes, p o u r v u s d e cellules très petites d a n s le milieu do leur hauteur. (Grossissem o n t : 30 diam.)


52

LES

BOIS

COLONIAUX

L e bois d e Chêne est le r e p r é s e n t a n t le m i e u x c a r a c ­ térisé d e c e t t e catégorie, c a r los r a y o n s é t r o i t s s o n t s e m b l a b l e s à c e u x d e Columbia, m a i s les g r a n d s r a y o n s s o n t encore p l u s largos e t p l u s élevés. Ce c a r a c t è r e est t r è s i m p o r t a n t à n o t e r , car il p e u t ê t r e d ' u t i l i t é p r i m o r d i a l e p o u r l a r e c o n n a i s s a n c e do c e r t a i n s bois e t , en o u t r e , il est d e p e r c e p t i o n r e l a t i ­ v e m e n t facile. F . B o i s à v a i s s e a u x p e u n o m b r e u x et à r a y o n s m o y e n s . — D e t r è s n o m b r e u x bois p o s s è d e n t dos r a y o n s à p e u p r è s é g a u x , m e s u r a n t d e 2 à 7 ou 8 cellules d e largeur, s o u v e n t 2 à 4. Ce g r o u p e c o m p r e n d t r o i s s u b d i v i s i o n s principales : 1° L e s v a i s s e a u x s o n t plongés d a n s u n t i s s u à p e u p r è s h o m o g è n e d o n t lo p a r e n c h y m e l i g n e u x n ' e s t p a s localisé; n o u s c i t e r o n s les bois à'J'Jvodia (Itutacéos) Hopea ot Dipterocarpus (Diptérocarpacéos), etc., etc. 2° L e s fibres ot le p a r e n c h y m e l i g n e u x se t r o u v e n t localisés en zones c o n c e n t r i q u e s circurnmédullaires. C'est co q u ' o n p e u t r e c o n n a î t r e d a n s les bois de F i g u i e r (fig. 14, p . 32), d e Toddalia, do l a famille des R u t a c é e s (fig. 2 5 , p . 54) e t enfin d e Artabotrys, do la famille des R o n o n c u l a c é e s (fig. 26, p . 55). Il suffit d e c o m p a r e r les figures p o u r c o n s t a t e r q u e les couches do p a r e n c h y m e s o n t , s u i v a n t los bois, p l u s o u m o i n s épaisses ot p l u s ou moins rapprochées. Les bois des G u t t i f è r e s e t des Méliacées p r é s e n t e n t co c a r a c t è r e . Or les Méliacées c o m p r e n n e n t l'Acajou v é r i t a b l o do Swielenia e t les s u c c é d a n é s do l ' A c a j o u tels quo les Khaya ot Entandropliragma do l a Côte o c c i d e n t a l e d'Afrique. 3° Lo p a r e n c h y m e ligneux forme a u t o u r des v a i s s e a u x des m a n c h o n s c i r c u m v a s c u l a i r e s s o u v e n t é t e n d u s t a n gcntielloinent. C e t t e disposition est f r é q u e n t e chez les-


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

53

bois des L é g u m i n o u s e s - C œ s a l p i n i é e s ou -Mimosées p r o ­ v e n a n t des genres Xylia, Albizzia, Piptadenia (Mimo­ sées), Eryihrophleum o u L i e m d u ï o n k i n , Pahudia ou B e n g des C a m b o d g i e n s , Saraca, e t c . (Cœsalpiniées) (Voir p o u r Piptadenia, fig. 27, p . 56). Chez les bois signalés ci-dessus, lo p a r e n c h y m e l i g n e u x c o n s t i t u e u n m a n c h o n c o m p l e t a u t o u r de c h a q u e v a i s s e a u ou d ' u n g r o u p e d e v a i s s e a u x . M a i s il e x i s t e aussi des bois à m a n c h o n c i r c u m v a s c u l a i r e i n c o m p l o t , r é d u i t à u n a r c ; u n bel e x e m p l e de c e t t e disposition est fourni p a r le bois d e Dilobeia ( P r o t é a c é e s ) originaire do M a d a g a s c a r (fig. 28, p . 57) e t p a r celui des Asieropeia (Samydacéos), du môme pays. Cotte s t r u c t u r e est t o u t à fait c a r a c t é r i s t i q u e d e cortains bois. G. B o l s à v a i s s e a u x p e u n o m b r e u x et à r a y o n s t o u s d ' u n e seule file de cellules. — A c e t t e c a t é g o r i e a p p a r t i e n n e n t u n assez g r a n d n o m b r e do bois p a r m i lesquels n o u s signalerons c e u x des genres s u i v a n t s : Melanorrhaea ( A n a c a r d i a c é e s ) , Lagerstrœmia (Lythracées), Peltophorum ( L é g u m i n e u s e s ) , Calophyllum et Mesua (Guttifèros), Terminalia (Combrétacéos), e t c . P o u r ce q u i c o n c e r n e les genres Calophyllum e t Mesua p a r e x e m p l e , l a p r é s e n c e d e r a y o n s d ' u n e seule file de cellules d i s t i n g u e b i e n le bois fourni p a r diverses espèces de cos d e u x genres dos bois fournis p a r les a u t r e s G u t t i fères, car d a n s le bois dos Garcinia, d e l a m ê m e famille, les r a y o n s s o n t a u c o n t r a i r e largos e t élevés. H. Bois reconnaissables à certains caractères secondaires. — Los bois a p p a r t e n a n t a u x diverses c a t é ­ gories p r é c é d e n t e s p e u v e n t ôtro e n s u i t e e x a m i n é s à d ' a u t r e s p o i n t s do vuo, q u i p e r m e t t e n t , d a n s c h a q u e catégorie, do d i s t i n g u e r les bois los u n s dos a u t r e s :


54

LES BOIS

Fig.

25. —

polytliorpha

COLONIAUX

SECTION TRANSVERSALE D"IW BOIS D E

Toililalia

l Y D a n g . (Kutacécs) avec 8 zones principales de parenchyme ligneux circuiumédullairo. (Grossissement : 30 diam.)


CARACTÈRES

Fig.

20.

DE

DÉTERMINATION

SECTION TRANSVERSALE

D'UN DOIS D E

55

Arlaboirys

(Anonacécs), de Madagascar, avec zones nombreuses et très rapprochées de p a r e n c h y m e ligneux circummédullaire. (Grossissement : 30 diam.) /


LES

56

Wlg.

37.

BOIS

COLONIAUX

SECTION TRANSVEBSALB

D'UN

nom

DB

Piptadenia

l'rrriliri Vetjte ( L é g u m i n o u s e s - M i m o s é e s ) , a y e o p a r e n c h y m e lignaux pircumyascUlaire pien optarqué, ( d r r p B Ç i s s e m è p t : 8.0 i l i a r n . )


CARACTÈRES

DE

S ï g . 2 8 . — B o i s DE Dilobeia

DÉTERMINATION

Thouarsii

57

B . ot S. (Trotéacées)

avoc vaisseaux entourés en partio seulement parle parenchyme ligneux. (Grossissement : 30

diam.)


58

LES

BOIS

COLONIAUX

1° C'est ainsi q u e , p a r e x c e p t i o n , c e r t a i n s bois dos p a y s c h a u d s p e u v e n t p i é s e n t e r des zones d'accroisse­ m e n t , soit p a r c e q u o les a r b r e s p r o d u c t e u r s v i v e n t s u r le s o m m e t des m o n t a g n e s , soit p a r c e q u e ces a r b r e s 1 ICI d e n t leurs fouilles p e n d a n t u n e c e r t a i n e p é r i o d e . C'est u n c a r a c t è r e t r è s s e c o n d a i r e , p u i s q u ' i l p e u t ê t r e modifié p a r l ' a l t i t u d e à laquelle v i t l ' a r b r e . C'est ainsi quo los P i n s d u s o m m e t d u L a n g b i a n ( A n n a m ) , vers 1 4 0 0 - 1 5 0 0 m é t r o s d ' a l t i t u d e , p r é s e n t e n t dos couches d ' a c c r o i s s e m e n t très n e t t e s , alors qu'elles s o n t à peino i n d i q u é e s d a n s lo bois d e P i n p r o v e n a n t d ' a l t i t u d e s inférieures a 1 000 m è t r e s . L o T e c k a p p a r t i e n t à c e t t e c a t é g o r i e ; on lo r e c o n n a î t r a dos a u t r e s bois à zones d ' a c c r o i s s e m e n t , d u fait q u e los v a i s s e a u x les p l u s p e t i t s , do fin do saison, s o n t o b s t r u é s p a r un d é p ô t d ' a p a t i t e . 2° L e s v a i s s e a u x p e u v e n t ê t r e isolés e t à x'ou p r è s r é g u l i è r e m e n t r é p a r t i s s u r u n e section t r a n s v e r s a l e d u b o i s ; c'est ce q u i se voit p a r e x e m p l e chez los XanlhojihyUum. Mais s o u v e n t aussi les v a i s s e a u x s o n t groupés, e n séries r a d i a l e s t r è s n e t t e s , chez los S a p o t a c é e s p a r oxomplo e t encore p l u s m a n i f e s t e m e n t d a n s lo bois d'Averrhoa (Oxalidacéos) o u bien on p a q u e t s , chez c e r t a i n s Vernonia (Composées). On a v u p l u s h a u t q u e l ' a u t o u r d e la Flore forestière de France a déjà e u soin d e t e n i r c o m p t e do ce c a r a c t è r e spécial d e g r o u p e m e n t o u d ' i s o l e m e n t d e s v a i s s e a u x . 3° U n c e r t a i n n o m b r e d e bois, p r i n c i p a l e m e n t d u g r o u p e d e s G a m o p é t a l e s , p o s s è d e n t dos r a y o n s h é t é ­ rogènes, f o r m é s d e collules t r è s p e t i t e s a u c e n t r e e t , a u c o n t r a i r e , do cellules allongées p a r a l l è l e m e n t à l ' a x e do la tige à la p a r t i e inférieure ot à la p a r t i e s u p é r i e u r e d u r a y o n . L o s r a y o n s dos Wrighiia (Apocynacées) s o n t r e m a r q u a b l e s à co p o i n t do v u e ; on en r e n c o n t r e aussi d e t r è s d i s t i n c t e m e n t h é t é r q g è n o s d a n s Je bois d e s


CARACTÈRES

DE

DÉTERMINATION

59

S a p o t a c é e s , des Nauclea (Rubiacées) de M a d a g a s c a r , des Eugenia (Myrtacées), e t c . Bien e n t e n d u , l a m é t h o d e esquissée d a n s les p a g e s q u i p r é c è d e n t est susceptible d ' ê t r e modifiée. Mais s u r t o u t o n p e u t t e n i r c o m p t e d ' u n g r a n d n o m b r e do c a r a c t è r e s s u p p l é m e n t a i r e s d o n t le spécialiste a p p r e n d r a rapidement à reconnaître l'importance, mais que j'ai dû laisser d e c ô t é , p o u r n e p a s a p p o r t e r t r o p de c o m p l i ­ c a t i o n d a n s l'exposé succinct q u e j ' a i fait. C'est ainsi q u e c e r t a i n s bois p o s s è d e n t dos fibres à p e u p r è s d é p o u r ­ v u e s de p o n c t u a t i o n s , t a n d i s q u e d ' a u t r e s c o n t i e n n e n t s u r t o u t des é l é m e n t s allongés c o m m e les fibros, m a i s p o u r v u s de n o m b r e u s e s p o n c t u a t i o n s ; c'est co quo n o u s a v o n s a p p e l é p l u s h a u t dos t r a c h é i d e s fibreuses. N o u s on a v o n s r e c o n n u l a présence t r è s n e t t e e t t o u t à fait c a r a c t é r i s t i q u e chez Apodyles cambodiana P i e r r e (Icacinacées) d ' I n d o c h i n o ot p r é c i s é m e n t , n o u s a v o n s r e t r o u v é le m é m o c a r a c t è r e , t o u t aussi m a r q u é , chez Apodyles Thouvenoiii P . D a n g . , a u t r o espèce d u m ê m e g e n r e habitant Madagascar. U n a u t r e c a r a c t è r e p e u t oncoro i n t e r v e n i r u t i l e m o n t , c'est la n a t u r e dos cloisons q u i c o u p e n t les v a i s s e a u x chez les bois p o s s é d a n t dos v a i s s e a u x fermés. L a p r é ­ sence do cloisons scalariformes est c a r a c t é r i s t i q u e do c e r t a i n s genres : Styrax, Symplocos, Liquidambar, Michelia, Mangliclia, Anneslea, Tliea, e t c . A u c o n t r a i r e , on t r o u v e , d a n s les v a i s s e a u x , dos cloisons percées do n o m b r e u s e s p o n c t u a t i o n s a r r o n d i e s clic/, Oroxylum indicum V e u t . , d e l a famille des Bignoniacées. U n e clef a n a l y t i q u e c o m p l è t e p e r m e t t a n t d ' a r r i v e r à l'identification dos bois de t o u s les p a y s n e p e u t ê t r e é t a b l i e a c t u e l l e m e n t , c a r b e a u c o u p d e bois n ' o n t p u ê t r e é t u d i é s e t , si elle p o u v a i t ê t r e t e n t é e , son é t e n d u e d é p a s s e r a i t do b e a u c o u p lo c a d r e de cet o u v r a g e .


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LES

BOIS

COLONIAUX

J e crois qu'il c o n v i e n t p l u t ô t d ' é t a b l i r t o u t d ' a b o r d des clefs a n a l y t i q u e s d i s t i n c t e s p o u r d i v e r s p a y s p r o ­ d u c t e u r s d e bois. Mais s u r t o u t , n e l'oublions p a s : d e m ê m e q u ' u n e personne ignorante de la chimie perdrait son temps à vouloir effectuer e l l e - m ê m e d e s a n a l y s e s d e m a t i è r e s p r e m i è r e s , d e m ê m e aussi les p e r s o n n e s q u i n o s o n t p a s familiarisées a v e c les é t u d e s d o m i c r o g r a p h i e n ' o n t q u o peu d e chances d'arriver à u n e détermination satis­ f a i s a n t e d e s b o i s . L a division d u t r a v a i l s u i v a n t los c o m p é t o n c e s e s t u n e nécessité p r a t i q u e à laquelle o n no p e u t i m p u n é m e n t se s o u s t r a i r e .

V. — C A R A C T È R E S P H Y S I Q U E S ET MÉCANIQUES DÉFAUTS

ET

1

ALTÉRATIONS

D a n s les a n o m a l i e s quo s o n t s u s c e p t i b l e s d o p r é s e n t e r les bois e t q u i p e u v e n t p r o v o q u e r lo refus d ' u n e fourni­ t u r e , il f a u t d i s t i n g u e r : a) L e s défauts, q u i s o n t los a n o m a l i e s p o r t a n t s u r l a structure; b) L e s altérations,ou a n o m a l i e s p o r t a n t sur l a composi­ t i o n .chimique. D é f a u t s . — Los d é f a u t s c o n n u s s o n t assez n o m b r e u x : a) L a fibre est torse, le bois est tors q u a n d los fibres a u lion d ' ê t r e orientées p a r a l l è l e m e n t à l ' a x e (bois de droit fil) s o n t inclinées e t q u e leur e n s e m b l e dessine dos hélices a u t o u r d o l'axo. b) Q u a n d les fibres s o n t i r r é g u l i è r e m e n t e n c h e v ê t r é e s , 1. I . i - s d é f i n i t i o n s s o n t e x t r a i t e s e n g r a n d e p a r t i e d u R a p p o r t d e la s u i i s - f c . m m i s s i o M s p é c i a l e d e s b o i s f a i s a n t p a r t i e d o l a c o m m i s s i o n p e r m a n e n t e do s t a n d a r d i s a t i o n (M. Guinior, R a p p o r t e u r ) .


CARACTÈRES

PHYSIQUES

ET

MÉCANIQUES

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le bois e s t madré o u roneeux. C e t t e p a r t i c u l a r i t é e s t lo p l u s s o u v e n t localisée a u x fourches, à l a n a i s s a n c e d e s b r a n c h e s e t à l a p a t t e d e l ' a r b r e . Elle e s t c o n s t a n t e d a n s les excroissances d i t e s loupes o n encore broussins. . c) L a t r a c e , à l ' i n t é r i e u r d u t r o n c d e l ' a r b r e , d ' u n e b r a n c h e p r o g r e s s i v e m e n t englobée p a r l ' a c c r o i s s e m e n t d e ce t r o n c , c o n s t i t u e u n nœud. L e nœud vivant p r o v i e n t d ' u n e b r a n c h e v i v a n t e e t lo t i s s u q u i l a c o n s t i t u e e s t alors e n c o n t i n u i t é a v e c l a m a s s e p r i n c i p a l e d u bois. L e nœud mort p r o v i e n t d ' u n e b r a n c h e m o r t e e t il y a d i s c o n t i n u i t é e n t r e les tissus d u n œ u d e t c e u x d n t r o n c . Ce n œ u d e s t h a b i t u e l l e m e n t t r è s coloré, d ' o ù le n o m d e nœud noir. L e s nœuds sains o u nœuds secs s o n t c e u x q u i n e p r é ­ sentent p a s d'altérations. L e s nœuds vicieux, nœuds pourris o u mauvais nœuds, p r é s e n t e n t d e s a l t é r a t i o n s p l u s o u m o i n s profondes. Suivant u n e m é t h o d e de classement p a r dimensions admise a u x États-Unis, on p e u t distinguer : 1° L e s très petits nœuds, d o m o i n s d e 5 m i l l i m è t r e s do d i a m è t r e ; q u a n d ils s o n t v i v a n t s , o n les désigne s o u v e n t sous le n o m d'œils de perdrix; 2° L e s petits nœuds, d e 5 à 15 m i l l i m è t r e s d e d i a m è t r e ; 3° L o s nœuds moyens, d e 15 à 40 m i l l i m è t r e s ; 4° L e s gros nœuds, d e p l u s d o 40 m i l l i m è t r e s . d) L a gelivure consiste e n u n e f e n t e l o n g i t u d i n a l e dirigée s u i v a n t lo r a y o n d u t r o n c e t causée p a r l a gelée. e) L a roulure e s t a u c o n t r a i r e u n e f e n t e circulaire d u o a u d é c o l l e m e n t d o d e u x couches a n n u e l l e s successives . /) L o bois cadrané p r é s e n t e dos fontes r a y o n n a n t e s p a r t a n t d o l ' a x e o t se d i r i g e a n t d a n s t o u s les sens 1

1. L é s bois à p a r e n c h y m e s c i r c u m m é d u l l n i r e bien d é v e l o p p é , c o m m e le» M é l i a c é e s , le P a l i s s a n d r e , e t c . , s o n t s u r t o u t e x p o s é s à l a r o u l u r e . O n n o u s a s i g n a l é u n Dalbergia d'Indochine présentant fréquemment ce défaut.


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LES

BOIS

COLONIAUX

j u s q u ' à u n o d i s t a n c e v a r i a b l e do la circonférence. g) Los fentes ou gerces s o n t les fissures do d i r e c t i o n e t d'étendue variables provoquées p a r l e retrait qu'entraîne la dessiccation. A l t é r a t i o n s . — d) On d i t quo lo bois p r é s e n t e u n e lunure ou u n double aubier q u a n d , a u milieu d u bois d e c œ u r , se t r o u v e Une c o u c h e de m ê m e couleur q u e l'aubior ot n o n t r a n s f o r m é e . C'est u n e a n o m a l i e spéciale a u Chêne. b) Les colorations anormales s o n t disséminées irrégu­ l i è r e m e n t d a n s le bois d e c œ u r ; elles i n d i q u e n t u n c h a n g e m e n t d a n s l ' é t a t c h i m i q u e . Tel est le cas d u cœur rouge du Hêtre, d u cœur noir de Frêne ©t des panachures de certains Ébènes. c) L a pourriture consiste d a n s u n e modification p r o f o n d e do la composition c h i m i q u e d u bois p r o v o q u é e p a r la p r é s e n c e d ' u n c h a m p i g n o n v i v a n t d a n s le t i s s u lignoux. L ' a l t é r a t i o n se m a n i f e s t e p a r u n c h a n g e m e n t de c o l o r a t i o n d u bois ot p a r u n c h a n g e m e n t do c o n s i s t a n c e . d) h'échauffure ou échaujfement n ' e s t q u ' u n cas p a r t i ­ culier d e l a p o u r r i t u r e , a v e c a l t é r a t i o n m o i n s a v a n c é e . On dit aussi q u e le bois est piqué e t il p r é s e n t e d e légères modifications d a n s la c o n s i s t a n c e ot d a n s la coloration. e) L e bleuissement dos bois r é s i n e u x se m a n i f e s t e d a n s l ' a u b i e r , q u i p r e n d u n e t e i n t e bleu n o i r â t r e . L o c h a m ­ p i g n o n q u i l'occasionne n e se n o u r r i t q u ' a u x d é p e n s dos c o n t e n u s cellulaires e t n o n a u x d é p e n s des m e m b r a n e s . L a s u b s t a n c e essentielle d u bois r e s t e d o n c i n t a c t e . /) Los trous de vers ou piqûres de vers s o n t p r o d u i t s p a r los l a r v e s de d i v e r s insectes q u i se c r e u s e n t des galeries d a n s lo bois. g) Froiture. — Il a r r i v o parfois quo d a n s la s u b s t a n c e même d u bois n o r m a l on r e n c o n t r e dos p a r t i e s s p o n ­ gieuses, d o n t la s t r u c t u r e t r a n c h e sur celle d u bois e n v i -


CARACTÈRES

PHYSIQUES

ET

MÉCANIQUES

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r o n n a n t . Ces p a r t i e s spongieuses s o n t des froltures, p r o v o q u é e s , p e n d a n t l a croissance d e l ' a r b r e , p a r des chocs ou des c o n t u s i o n s locales e t e n s u i t e r e c o u v e r t e s p a r d u bois à s t r u c t u r e régulière. Q u a n d ces f r o t t u r e s s o n t d e p e u d ' é t e n d u e elles c o n s t i t u e n t u n e a l t é r a t i o n peu importante.

PROPRIÉTÉS

PHISIQUES

ET

MÉCANIQUES^

B o i s g r a s e t bois m a i g r e s . — L a r é p a r t i t i o n e t l a taille des é l é m e n t s c a r a c t é r i s t i q u e s d ' u n bois s o n t susceptibles do so modifier l a r g e m e n t s u i v a n t l a n a t u r e d u sol e t s u i v a n t les c o n d i t i o n s a t m o s p h é r i q u e s . U n a r b r e p o u s s a n t sur u n e t e r r e t r è s h u m i d e c o n t i e n t d a n s son bois b e a u c o u p de v a i s s e a u x e t p e u d e fibres. On d i t quo le bois e s t gras. D a n s ces c o n d i t i o n s , les s u b s t a n c e s n u t r i t i v e s d u sol se t r o u v a n t diluées d a n s une grande quantité d'eau, l'arbre doit absorber beau­ c o u p do l i q u i d e p o u r recevoir u n e m ê m e q u a n t i t é d e s u b s t a n c e s n u t r i t i v e s e t il so f o r m e p o u r cela d e nombreux vaisseaux très grands. S'il s ' a g i t a u c o n t r a i r e d ' a r b r e s se d é v e l o p p a n t on t e r r a i n m o d é r é m e n t h u m i d e , où l a v é g é t a t i o n se m o n t r e p a r t i c u l i è r e m e n t a c t i v e , los zones a n n u e l l e s d'accroisse­ m e n t d e v i e n n e n t t r è s épaisses e t c o m m e les v a i s s e a u x n o se d é v e l o p p e n t quo d a n s la m e s u r e nécessaire à l a c i r c u l a t i o n do l'eau, ces v a i s s e a u x s o n t p e t i t s e t p e u n o m b r e u x , alors q u e les fibres se f o r m e n t en g r a n d o q u a n t i t é . On d i t alors q u e le bois est maigre. Bien e n t e n d u , d a n s los régions t r o p i c a l e s , où se succè­ d e n t les saisons h u m i d e s e t des saisons sèches, p o u r r o n t se former des zones c i r c u m m é d u l l a i r c s a l t e r n a t i v e s d e bois c o m p o s é s u r t o u t do fibres a v e c v a i s s e a u x r a r e s e t do zones d e p a r e n c h y m e l i g n e u x a v e c v a i s s e a u x p l u s g r a n d s ot p l u s n o m b r e u x . C'est, en effet, co quo


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l'on c o n s t a t e p o u r u n c e r t a i n n o m b r e d e n o s bois coloniaux. G r a i n . —• On d i t c o u r a m m e n t d e c e r t a i n s bois qu'il s o n t à g r a i n fin o u à g r a i n lâclio. C e t t e d i s t i n c t i o n est i n t i m e m e n t liée à la taille dos é l é m e n t s d u bois e t surtout des vaisseaux. L e s bois d u r s s o n t s o u v e n t à g r a i n fin o u serré, c a r les v a i s s e a u x et les a u t r e s é l é m e n t s c o n s t i t u a n t s s o n t do petite taille. A u c o n t r a i r e , les bois t e n d r e s p o s s è d o n t g é n é r a l e m e n t d o g r o s v a i s s e a u x ot s o n t à g r a i n lâclio. L o B u i s e s t u n bois à g r a i n fin; le P e u p l i e r e s t à g r a i n lâclio o u grossier. D u r e t é . — Si le d e g r é do d u r e t é e s t u n e chose d o n t t o u t lo i n o n d e se r e n d f a c i l e m e n t c o m p t e , il e s t p e u t ê t r e p l u s ditlicile do définir e x a c t e m e n t c e t t e d u r e t é , q u ' o n a p p r é c i e d ' h a b i t u d e e t d a n s l a p r a t i q u e p a r la r é s i s t a n c e o p p o s é e à la p é n é t r a t i o n d ' u n outil. Cet o u t i l o u c e t o b j e t p e u t ê t r e u n r a b o t , u n ciseau, u n e h a c h e , u n e scie, u n e r â p e , u n clou, u n e v i s , e t c . , e t le c l a s s e m e n t d e s bois p o u r r a ê t r e t r è s différent s u i v a n t la n a t u r e do l'outil e m p l o y é . L a d u r e t é e s t d'ailleurs s u s c e p t i b l e d e v a r i e r a v e c l a p r o p o r t i o n p l u s ou m o i n s forte d e fibres, a v e c l'épais­ seur e t le d e g r é d e lignification d e s m e m b r a n e s d e ces fibres e t enfin la p r o p o r t i o n d o s u b s t a n c e s m i n é râles e t d ' e a u q u e c o n t i e n n e n t los t i s s u s , e t c . D e ce q u e n o u s v e n o n s do dire, il r é s u l t e q u e la d u r e t é n ' e s t p a s n é c e s s a i r e m e n t la m ê m e s u r t o u t e s les faces d ' u n m o r c e a u d e bois. 11 e s t d e c o n n a i s s a n c e c o u r a n t e , p a r e x e m p l e , q u o le r a b o t m o r d b e a u c o u p p l u s facilem o n t s u r lo bois en long q u e s u r le bois d e b o u t ; u n clou, a u c o n t r a i r e , p é n è t r e p l u s facilement d a n s lo bois en b o u t q u e s u r u n e section l o n g i t u d i n a l e .


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D a n s ces c o n d i t i o n s , l ' é p r e u v e d u clou e t celle d u r a b o t p o u r r o n t n e p a s d o n n e r des r é s u l t a t s i d e n t i q u e s . L e p r o c é d é J a n k a , q u i consiste à enfoncer u n e bille d e m é t a l d e 1 c e n t i m è t r e c a r r é d e surface é q u a t o r i a l e d a n s le bois j u s q u ' à son milieu e t à e x p r i m e r l a d u r e t é p a r la c h a r g e nécessaire, c o m p t é e en kilogs, fournit p l u t ô t u n e m e s u r e d e la compressibilité d u bois q u e de sa d u r e t é . L a m é t h o d e p r é c é d e n t e a é t é modifiée en e m ­ p l o y a n t t o u j o u r s la m ê m e c h a r g e , m a i s en m e s u r a n t l a flèche de p é n é t r a t i o n . J e serais disposé à a c c o r d e r plus d'importance a u x procédés qui comportent, non pas seulement une compression, mais une véritable p é n é t r a t i o n , c o m m e la m é t h o d e Biïsgen q u i consiste à c h e r c h e r le p o i d s nécessaire p o u r faire p é n é t r e r u n e aiguille, d e 2 m i l l i m è t r e s d e p r o f o n d e u r d a n s le bois. Les o u v r a g e s s p é c i a u x sur les bois fournissent h a b i ­ t u e l l e m e n t u n e échelle d e d u r e t é , a v e c des e x e m p l e s e x p r i m é s on bois c o n n u s : Bois e x c e s s i v e m e n t d u r s : E b è n e , Gaïac, Q u e b r a c h o ; — extrêmement durs : Buis, J a r r a h , K a r r i ; — t r è s d u r s : P l a q u e m i n i e r d e Virginie, É p i n e blanche ; — d u r s : C h a r m e , If, C y t i s e ; —• assez d u r s : F r ê n e , H o u x , O r m e c o m m u n ; — fermes : Teck, C h â t a i g n i e r , H ê t r e , N o y e r , C h ê n e ; — t e n d r e s : Saule, P i n s y l v e s t r e , M a r r o n n i e r d ' I n d e , Bouleau ; — t r è s t e n d r e s : P e u p l i e r , Tilleul, Séquoia, e t c . Mais, bien e n t e n d u , c e t t e échelle e x p r i m e p l u t ô t u n e a p p r é c i a t i o n v a g u e d e l a d u r e t é q u ' u n e m e s u r e rigou­ reuse. P o u r c h a q u e essence, les a u t e u r s a m é r i c a i n s a d m e t t e n t q u e la d u r e t é v a r i e c o m m e le c a r r é d u p o i d s spécifique. P o u r des bois q u i d o i v e n t s u b i r des pressions ou dos h e u r t s s a n s cesse r e n o u v e l é s , c o m m e les g a l e t s , H.

LBGOMTG :

lîois coloniaux;

«>


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•ou bien p o u r c e u x q u i d o i v e n t r e t e n i r f o r t e m e n t les vis e t les clous, u n e c e r t a i n e d u r e t é c o n s t i t u e u n e qualité recherchée. D ' u n e façon g é n é r a l e , on p e u t dire q u e los bois s o n t d ' a u t a n t p l u s d u r s qu'ils s o n t p l u s l o u r d s ; or ils s o n t d ' a u t a n t p l u s l o u r d s quo les flbros e t les a u t r e s é l é m e n t s p o s s è d e n t des m e m b r a n e s p l u s épaisses. Il en r é s u l t e quo l ' e x a m e n m i c r o s c o p i q u e d ' u n bois est s u s c e p t i b l e , à m o n avis, do renseigner t r è s u t i l e m e n t s u r sa d u r e t é e t m ê m e sur ses a u t r e s p r o p r i é t é s p h y s i q u e s . C o u l e u r . — L e s bois do c e r t a i n s a r b r e s do n o s p a y s (Tilleul, S a p i n , e t c . ) , ou des p a y s c h a u d s (Bombax, e t c . ) , r e s t e n t de la m ê m e couleur, a u c e n t r e c o m m e à la surface d e la bille; ils s o n t c o n n u s sous lo n o m do bois blancs. L e s m e m b r a n e s des é l é m e n t s q u i les consti­ t u e n t s o n t formées de cellulose lignifiée, m a i s a v e c u n m i n i m u m de s u b s t a n c e s é t r a n g è r e s . D ' a u t r e s bois c h a n g e n t de c o l o r a t i o n d a n s la p a r t i e c e n t r a l e d u t r o n c , do toile façon q u e lo bois d ' u n e fige c o m p r e n d u n e p a r t i e c e n t r a l e , cœur ou duramen, et u n e p a r t i e p é r i p h é r i q u e p l u s ou m o i n s épaisse a p p e l é e aubier. C e t t e modification de couleur d u bois c e n t r a l n e se p r o d u i t p a s s e u l e m e n t d a n s les bois d u r s c o m m e le C h ê n e , m a i s m ê m e chez des bois m o u s c o m m e le Peuplier. L ' a u b i e r p e u t , s u i v a n t les espèces, f o r m e r u n e c o u c h e m i n c e ou u n m a n c h o n d e forte épaisseur. D ' a u t r e p a r t , la l i m i t e do s é p a r a t i o n e n t r e lo c œ u r e t l ' a u b i e r p e u t ê t r e régulière ou p l u s ou moins irrégu­ lière. L o c h a n g e m e n t do c o l o r a t i o n d u bois d e c œ u r est d û à d e u x causes : 1° la f o r m a t i o n do composés orga­ niques n o u v e a u x , c o n n u e lo t a n i n , e t c . , qui i m p r è g n e n t les m e m b r a n e s ; 2° l ' é l a b o r a t i o n d e c e r t a i n e s s u b -


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s t a n c e s colorées qui r e m p l i s s e n t la c a v i t é des é l é m e n t s d u bois ( É b è n e ) . Ceux q u i p r é s e n t e n t ce dernier c a r a c ­ t è r e s o n t h a b i t u e l l e m e n t t r è s lourds. L e bois de c œ u r est considéré c o m m e le bois a r r i v é à son é t a t définitif. On le désigne sous le n o m de bois p a r f a i t ; q u a n d on d o n n e la couleur d ' u n bois, il est c o n v e n u q u ' i l s ' a g i t d u c œ u r e t n o n de l'aubier. Bien e n t e n d u , les bois ainsi modifiés a c q u i è r e n t des q u a l i t é s do couleur, de d u r e t é ot s o u v e n t d ' i m p u t r e s cibilité qui accroissent, d a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e , leur valeur industrielle. S u i v a n t la n a t u r e e t la p r o p o r t i o n des s u b s t a n c e s qpi i n c r u s t e n t les m e m b r a n e s ou qui r e m p l i s s e n t les c a v i t é s , la coloration v a r i e en q u a l i t é c o m m e en i n t e n ­ sité. C'est chez los bois des p a y s c h a u d s q u ' o n r e n c o n t r e les t e i n t e s les p l u s v i v e s , en p a r t i c u l i e r chez c e u x de l ' A m é r i q u e d u S u d e t p r i n c i p a l e m e n t de la G u y a n e . C e t t e coloration p e u t d'ailleurs ê t r e n o r m a l e ou p a t h o l o g i q u e ; n o u s n ' e x a m i n e r o n s q u e l a p r e m i è r e . On p e u t é t a b l i r los catégories s u i v a n t e s : 1° Bois b l a n c s ou à peine t e i n t é s ; 2° Bois r o u g o â t r e s , rosés, r o u g e s , v i o l e t s ot b r u n s ; 3° Bois j a u n â t r e s e t j a u n e s ; 4° Bois gris v e r d â t r e s ot v o r d â t r e s ; 5° Bois gris, gris n o i r â t r e s , noirs. E x a m i n o n s s u c c e s s i v e m e n t ces diverses catégories : 1° Les bois b l a n c s ou à p e i n e t e i n t é s s o n t r e l a t i v e ­ m e n t p e u n o m b r e u x , du m o i n s d a n s nos colonies ( E x e m p l e : Bombax). 2° Les bois r o u g e â t r e s o u q u e l q u e peu rosés s o n t t r è s n o m b r e u x e t on en t r o u v e de b e a u x e x e m p l e s chez les Méliacées, famille à laquelle a p p a r t i e n t l'Acajou. P a r m i les bois r o u g e s n o u s signalerons les Pierocarpus e t Baphia do la C ô t e o c c i d e n t a l e d'Afrique, c e r t a i n s Dalbergia de M a d a g a s c a r , lo Piratinera guyanensis


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Aubl. d e la G u y a n e , q u i e s t p a r s e m é d o t a c h e s p l u s s o m b r e s , (Rois d e l e t t r e s m o u c h e t é o u bois d ' A m o u ­ r e t t e ) . L e bois d e Melanorrhaea laccifera P i e r r e , d ' I n d o ­ chine, c o n n u d a n s le p a y s sous lo n o m do Son r e n t r e e n c o r e d a n s la catégorie des bois rouges, d u m o i n s q u a n d il e s t frais. L e r o u g e foncé t e i n t é do noir d e v i e n t le b r u n ; c'est le c a s d e n o s C h ê n e s e t C h â t a i g n i e r s . D a n s n o s colonies n o u s signalerons s p é c i a l e m e n t V An dira racemosa d e l a G u y a n e (Angelin à g r a p p e s o u W a c a p o u ) . A j o u t o n s , p o u r M a d a g a s c a r p a r e x e m p l e , les bois à'Eugenia ( l t o t r a ) , Asteropeia ( M a n o k a m e n a ) , Curallia ( P i t s i k a h i b a t a n a ) ; Calophyllum, pnrvijlorum Boj. (Vint a n i n a ) e t enfin Psorospermum androxœmijolium Bak. (Tambitsy). E n f u i d e s bois violets a p p a r t e n a n t à la m ê m e série s o n t fournis p a r des L é g u m i n e u s e s de la G u y a n e a p p a r ­ t e n a n t a u g e n r e Pellogyne (Bois violet, A m a r a n t e ) . 3° L e s bois j a u n â t r e s e t j a u n e s s o n t n o m b r e u x , s u r t o u t les p r e m i e r s . P a r m i les bois j a u n â t r e s signa­ lons : Polyalthia oolongijolia I i o x b . e t P. jucunda F . e t G., des Xanlhophyllum, les Morus indica L . , Arloearpus. hirsula L a i n k . , d ' I n d o c h i n e , Terminàlia mauritania, L a m k . , des Mjmecylon, Macarisia, Toddalia, Aphloia, Savia, e t c . , d o M a d a g a s c a r . L e bois d'Adina cordijolia d'Indochine est jaune c i t r o n ; celui d e Disoxylon Tjoureiri P i e r r e e s t j a u n e rosé. D e s bois d ' u n j a u n e m i e u x c a r a c t é r i s é s o n t fournis p a r Arloearpus incisa L . e t Arloearpus inlegrifoUa L . , Bagassa guyanensis A u b l . , d e s Faucherea, Burascia, e t c . 4° Coloration v e r d â t r e o u gris v e r d â t r e : Tecoma lcuco.njlon M a r t . ( E b è n e v e r t d e l a G u y a n e ) e t Laurus 1

1. M M l à r c i i i a n | i i ( * r ( | u c l e s ArtQCUFpua, ii|iparUoiun'lit au m ê m e groupe b o t a n i q u e .

Buycssu

cl

Morus,


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chloroxylon. L e bois d e G a ï a c , t e i n t é p a r u n e résine v e r d â t r e , v i e n t se r a n g e r au voisinage des p r é c é d e n t s . 5° Enfin les bois gris ou gris rosés f o r m e n t u n e catégorie p a r t i c u l i è r e m e n t n o m b r e u s e . T o u t le m o n d e c o n n a î t la couleur g r i s â t r e de n o t r e N o y e r . Or, à la m ê m e t e i n t e , a p p a r t i e n n e n t do n o m b r e u x bois c o l o n i a u x p a r m i lesquels n o u s citerons les bois d e Swintonia, Spondias ot Cinnamomum iners, Machilus, EngelJtardtia d ' I n d o c h i n e e t s u r t o u t Gerbera Tanghin B e n t h . d e M a d a g a s c a r . Ce dernier, a v e c ses veines t r è s n e t t e s e t sa couleur grise bien p r o n o n c é e , est s u s c e p t i b l e d e p r o d u i r e u n t r è s bel effet. L e t e r m e le p l u s élevé do c e t t e série est la colo­ r a t i o n noire, q u ' o n r e n c o n t r e chez l ' E b è n e v é r i t a b l e de Diospyros e t aussi chez les s i m i l i - É b è n e s fournis p a r c e r t a i n s a r b r e s d u g e n r e Dalbergia. L ' E b è n e a n o n s e u l e m e n t los m e m b r a n e s do ses é l é m e n t s colorées en noir, m a i s ces é l é m e n t s s o n t e u x - m ê m e s r e m p l i s p a r u n e s u b s t a n c e n o i r e e t , en o u t r e , do n o m b r e u x c r i s t a u x disséminés c o n t r i b u e n t à lui d o n n e r u n bril­ l a n t c a r a c t é r i s t i q u e , à la m a n i è r e d u jais d o n t on décore parfois les étoffes. C e r t a i n s bois modifient p e u à p e u leur c o l o r a t i o n s'ils s o n t exposés à l'air e t à la l u m i è r e . T o u t le m o n d e c o n n a î t le fait p o u r le Chêne, q u i p r e n d à la l o n g u e la t e i n t e d i t e v i e u x Chêne. L e bois j a u n e d'Arloearpus integrifolia L. se fonce t r è s n e t t e m e n t à la l u m i è r e . Celui d e Melanorrhaea laccifera P i e r r e (Son) d ' I n d o c h i n e p a s s e d u r o u g e foncé a u n o i r â t r e . Celui des Pterocarpus d'Afrique passe aussi d u r o u g e a u b r u n s o m b r e . L e bois des Chlorophora d e v i e n t n o t a b l e m e n t p l u s s o m b r e . L e bois de B a g a s s e do la G u y a n e , d ' a b o r d j a u n e , d e v i e n t b i e n t ô t j a u n e b r u n ; celui de l ' E b è n e v e r t (Tecoma leucoxylon M a r t . ) , d ' a b o r d v e r t olive d e v i e n t à l'air p r e s q u e noir. (


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Mais ces modifications, n e se m a n i f e s t e n t q u ' à l a longue. E l l e s a p p a r a i s s e n t a u c o n t r a i r e a u b o u t d e p e u do t e m p s chez le bois d e Sindora d e l ' I n d o c h i n e . Ce bois, q u i e s t d ' a b o r d u n p e u j a u n â t r e , se fonce r a p i ­ d e m e n t et p r e n d u n e t e i n t e p r o n o n c é e d'Acajou. N o u s a v o n s m ê m e p u o b t e n i r d e s positifs p h o t o g r a p h i q u e s d ' u n t r è s b e l effet e n e x p o s a n t d e s p l a q u e t t e s d o co bois a u soleil, sous u n négatif. Enfin l ' i m p r é g n a t i o n p a r l'eau p e u t p r o d u i r e aussi u n c h a n g e m e n t d e coloration. C'est ce quo l'on c o n s t a t e p o u r lo bois d e Dillenia indica L. d e l ' I n d e e t d e l ' I n d o ­ chine q u i , e m p l o y é sous l'eau, d e v i e n t noir d e jais e t acquiert u n e d u r a b i l i t é e x c e p t i o n n e l l e . D ' a u t r e p a r t l a c o l o r a t i o n des bois peut ê t r e modifiée artificiellement p a r t r a n s f o r m a t i o n d e l a m a t i è r e colo­ r a n t e s o u s l'action d e réactifs d é t e r m i n é s . C'est ainsi q u ' u n e solution d e p o t a s s e p r o d u i t les effets r é s u m é s ci-dessous : a) T e i n t e r o u g e foncé t i r a n t s u r le b r u n : Alhizzia procera l i e n t h . ; l'ahudia rhomboidea Prain; b) T e i n t e b r u n e : Pithecolobium soutiferum B e n t h . , Uniaiiicra voiijngala Merr., e t c . c ) C o l o r a t i o n j a u n e t r è s n e t t e : Alslonia macrophylla, plusieurs espèces do Vitexet la plupart des Guttifôres; d) Teinte verte ou v e r d â t r e : Hilmeus ii'.iac:us L . On s a i t q u o n o t r e bois d e Cerisier, p l o n g é d a n s d o l ' e a u d o c h a u x p e n d a n t d e u x o u trois j o u r s , o u t r a i t é p a r l'acide a z o t i q u e , p r e n d u n e t e i n t e d ' u n r o u g e assez vif rappelant l'Acajou. D a n s un t r a v a i l assez r é c e n t , M. J a u l ï r o t a t e n t é de m e t t r e à profit c e t t e a c t i o n d e s réactifs p o u r l a r e c o n n a i s s a n c e d e s bois. Odeur.

De n o m b r e u x bois d é g a g e n t u n e o d e u r q u ' o n les t r a v a i l l e .

perçoit principalement d a n s les ateliers où on


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Cotte o d e u r est d u e à la p r é s e n c e d e c e r t a i n e s s u b ­ s t a n c e s telles q u e les t a n n i n s e t huiles essentielles, q u i se f o r m e n t p r i n c i p a l e m e n t d a n s les feuilles, m a i s q u i s ' a c c u m u l e n t p l u s ou m o i n s d a n s le bois. L ' e x i s t e n c e d ' u n e o d e u r p r o p r e chez u n bois est d'ailleurs u n signe d e b o n n e c o n s e r v a t i o n , car elle d i s p a r a î t c o m p l è t e m e n t si le b o i s est a l t é r é p a r l a présence d'un Champignon. D e u x espèces d ' u n m ô m e g e n r e p e u v e n t d é g a g e r des o d e u r s t r è s différentes. C'est ainsi q u e d a n s le g e n r e Cerasus, le bois d e C. Mahaleb Mill., ou Bois d e Sainte-Lucie, dégage une odeur agréable et persistante, alors q u e chez l ' e s p è c e ' v o i s i n e G. Padus D C . ou P u t i e t , lo b o i s a u n e o d e u r d é s a g r é a b l e , q u i l u i a d'ail­ l e u r s fait d o n n e r lo n o m d e Bois p u a n t . Il en est d e m ê m e p o u r le g e n r e Juniperus (Gené­ vrier). L e s espèces J. Sabina L., J. communis L. e t J. Oxycedrus L . o n t u n bois à o d e u r a r o m a t i q u e per­ s i s t a n t e et a g r é a b l e , t a n d i s q u e lo bois do J. phoenieea L . d é g a g e u n e o d e u r d é s a g r é a b l e c a r a c t é r i s t i q u e . T o u t le m o n d e c o n n a î t l ' o d e u r a g r é a b l e d u bois a v e c lequel s o n t f a b r i q u é s .les c r a y o n s , Juniperus virginiana L., q u ' o n désigne à t o r t sous le n o m de bois d e Cèdre. L a sciure d e Cedrus Dcodora Sond., d é g a g e u n e o d e u r b a l s a m i q u e a g r é a b l e . D ' u n e façon g é n é r a l e les bois des Conifères s o n t r e c o n n a i s s a b l e s à u n e o d e u r p l u s ou m o i n s p r o n o n c é e . Celui d e Gedrela odorata L. ou A c a j o u femelle, e m p l o y é à la f a b r i c a t i o n des b o î t e s à cigares, c o n t i e n t 0,3 p . 100 d ' u n e essence j a u n e d'or, à o d e u r faible-, ment aromatique. Lo bois de S a n t a l do l ' I n d e , a u q u e l fait c o n c u r r e n c e celui d o l a Nouvelle-Calédonie, d é g a g e u n e o d e u r voisine do celle do rose. Il n e f a u t d'ailleurs p a s con­ fondre a v e c lo S a n t a l v r a i , ce q u ' o n a p p e l l e lo S a n t a l


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r o u g e d e la Côte o c c i d e n t a l e d'Afrique, à bois r o u g e p r e s q u e i n o d o r e . D ' a u t r e p a r t , en I n d o c h i n e , le Diaoxylon Loureiri P i e r r e , d e la famille des Méliacées, fournit un bois j a u n e rose q u ' o n b r û l e d a n s les t e m p l e s s o u s le n o m de S a n t a l citrin e t a v e c loquol on fabrique des m e u b l e s e t des cerceuils. Sous le n o m de Bois d e Rose, on a désigné u n c e r t a i n n o m b r e d e bois d é g a g e a n t u n e o d e u r so r a p p r o c h a n t d e colle d e rose, en p a r t i c u l i e r u n e L a u r a c é o de la G u y a n e , Licaria guyanensis A u b l e t ; m a i s on a aussi d o n n é le m ê m e n o m à d ' a u t r e s essences. Ainsi le Bois de Rose do l'Océanie est fourni p a r le Thespesia populnea Poir. de l a famille des Malvaoées, a r b r e c o m m u n sur les r i v a g e s d e la m e r d a n s les p a y s c h a u d s . Ce bois, q u a n d on v i e n t à le frotter, d é g a g e u n e o d e u r de rose. L e N o y e r des Antilles (Fagara Tragodes J a c q . ) a u n bois d ' o d e u r a g r é a b l e e t p e r s i s t a n t e . D ' u n e façon générale, lo bois dos L a u r a c é e s est odo­ r a n t . Or les bois d e c e t t e n a t u r e se c o n s e r v e n t h a b i ­ t u e l l e m e n t bien, car les s u b s t a n c e s d o n t ils s o n t i m p r é ­ gnés c o n t r i b u e n t à éloigner les a g e n t s do d e s t r u c t i o n , en p a r t i c u l i e r les C h a m p i g n o n s e t les Insectes. C'est p o u r c e t t e raison quo d a n s plusieurs p a y s t r o p i c a u x o n utilise a v a n t a g e u s e m e n t le bois dos L a u r a c é e s p o u r l a c o n s t r u c t i o n de m e u b l e s , malles, e t c . , e t les effets c o n t e n u s se t r o u v o n t e u x - m ê m e s efficacement p r o ­ t é g é s , à la c o n d i t i o n d e n e p a s e m p l o y e r l ' a u b i e r . U n e R u b i a c é e d e Nouvelle-Calédonie [Blackburnia pinnala F o r s t . ) e x h a l e u n e o d e u r d e réglisse. Si c e r t a i n s bois d é g a g e n t u n e odour agréable, d ' a u t r e s , a u c o n t r a i r e , s o n t Wen c o n n u s p o u r leur o d e u r n a u s é a ­ b o n d e . D a n s c e t t e catégorie, n o u s c i t e r o n s le bois c a c a o u bois p u a n t fourni p a r u n e R u b i a c é e o r n e m e n ­ t a l e , Guellarda parvifolia Sw. dos Antilles. Les bois de Gappuri» Breynia L. do C. jerruginea L. ot de>


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Cordia Coeloeocca L. d e la m ê m e région s o n t a p p e l é s aussi bois p u a n t s . N o u s c i t e r o n s aussi celui d ' u n e M y r t a c é e , Foetidia mauritiana L a m . de M a d a g a s c a r e t Maurice, q u i c o n s t i t u e u n b o i s d e c o n s t r u c t i o n de p r e m i e r o r d r e , p a r ses q u a l i t é s d e c o n s e r v a t i o n , m a i s qui laisse s u i n t e r u n e h u i l e p a r t i c u l i è r e m e n t fétide. L e bois d ' A c a c i a myriadena B e r t . (Failfail d e T a h i t i ) e x h a l e , s u r t o u t q u a n d il est v e r t , u n e o d e u r alliacée des p l u s désagréables. L e bois A'Acacia laurifolia Wild. dégage on b r û l a n t u n e t r è s m a u v a i s e o d e u r . Celui d e Premma sambucina L. d e l a N o u v e l l e Calédonie, q u i p r o d u i t assez d'effet q u a n d il est v e r n i , d é g a g e paraît-il u n e o d e u r n a u s é a b o n d e (Sebert). L e s bois o d o r a n t s , q u e l ' o d e u r soit a g r é a b l e ou désa­ gréable, s o n t h a b i t u e l l e m e n t c e u x q u i p o s s è d e n t le p o u v o i r le m i e u x c a r a c t é r i s é d e c o n s e r v a t i o n , car leurs é l é m e n t s s o n t i m p r é g n é s do s u b s t a n c e s c a p a b l e s d'éloi­ g n e r les I n s e c t e s ou les divers a g e n t s de p u t r é f a c t i o n . Propriétés gustatives. — Los bois d e Quassia amara L. e t d e Picrœna excelsa L i n d l . c o n t i e n n e n t u n e s u b s t a n c e a m è r e , la q u a s s i n e , r é p u t é e p o u r ses p r o ­ p r i é t é s t o n i q u e s e t s t o m a c h i q u e s . Ces bois o n t u n e s a v e u r a m è r e bien c a r a c t é r i s é e . L e s g o b e l e t s en bois d e Quassia e t d e Picrœna c o m m u n i q u e n t , à l ' e a u qu'ils c o n t i e n n e n t , l ' a m e r t u m e de la q u a s s i n e de l e u r s tissus. B e a u c o u p d ' a u t r e s bois, p a r les s u b s t a n c e s c o n t e ­ n u e s d a n s l e u r s t i s s u s , p o s s è d e n t c o m m e c e u x des S i m a r o u b a c é e s , des p r o p r i é t é s g u s t a t i v e s p l u s ou m o i n s bien caractérisées. C o n d u c t i b i l i t é . — Les bois s o n t m a u v a i s c o n d u c ­ t e u r s d e la c h a l e u r ; c'est la r a i s o n p o u r laquelle on les emploie c o m m e m a n c h e s d ' o u t i l s m é t a l l i q u e s d e s ­ t i n é s à ê t r e chauffés e t c'est g r â c e à c e t t e m a u v a i s e


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c o n d u c t i b i l i t é q u e les c h a l e t s des m o n t a g n e s p e u v e n t ê t r e c o n s t r u i t s en bois. Les bois l o u r d s s o n t p l u s con­ d u c t e u r s q u e les bois légers. Les bois s o n t encore m a u v a i s c o n d u c t e u r s d e l'élec­ tricité ot p e u v e n t servir d ' i s o l a n t s . Ils se laissent t r a v e r s e r d ' a u t a n t p l u s facilement p a r les r a y o n s X qu'ils s o n t m o i n s denses et qu'ils c o n t i e n ­ n e n t m o i n s do s u b s t a n c e s m i n é r a l e s . Enfin lo bois est u n excellent c o n d u c t e u r d u son, s u r t o u t s u i v a n t le sens d e l ' a x e do la tige, c'est-à-dire do la direction des fibres. S'il e s t a l t é r é i n t é r i e u r e m e n t p a r la p o u r r i t u r e , le son se t r a n s m e t b e a u c o u p m o i n s n e t t e m o n t e t on a fondé sur c e t t e o b s e r v a t i o n u n p r o c é d é d ' e x a m e n parfois utilisé p o u r la r é c e p t i o n des bois. H o m o g é n é i t é . —• Un bois q u i p r é s e n t e , c o m m e le Chêne p a r e x e m p l e , des v a i s s e a u x d e d i a m è t r e t r è s v a r i é e t do d i s t r i b u t i o n t r è s i n é g a l e e s t u n bois h é t é ­ rogène. L o S a p i n n ' a p a s de v é r i t a b l e s v a i s s e a u x , m a i s il a d u bois d ' a u t o m n e t r è s différent d u bois de p r i n ­ t e m p s ; c e t t e p a r t i c u l a r i t é lo fait encore r a n g e r d a n s les bois h é t é r o g è n e s . A u c o n t r a i r e , les bois c o m m e l ' E b è n e , le B u i s , e t c . , p o s s è d e n t des v a i s s e a u x do p e t i t dia­ m è t r e e t d i s t r i b u é s à p e u p r è s é g a l e m e n t , a v e c des couches d ' a c c r o i s s e m e n t à p e i n e m a r q u é e s ou a b s e n t e s : ils c o n s t i t u e n t des bois h o m o g è n e s ; c e t t e q u a l i t é d ' h o m o g é n é i t é est t r è s r e c h e r c h é e p o u r certains usages. L a g r a v u r e sur bois so faisait s u r B u i s , qui est h o m o g è n e . B e a u c o u p de bois des colonies m a n q u e n t do zones d ' a c c r o i s s e m e n t ot ils se m o n t r e n t d ' u n e façon g é n é r a l e p l u s h o m o g è n e s quo les bois d e n o s pays. Ondulations du bois. •—• L e s bois à r a y o n s t r è s é t r o i t s p r é s e n t e n t g é n é r a l e m e n t des fibres à p e u p r è s


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roctilignes. A u c o n t r a i r e , q u a n d les r a y o n s s o n t é p a i s e t p e u élevés les fibres se t r o u v e n t déviées d a n s l e u r p a r c o u r s e t les faisceaux qu'elles f o r m e n t s o n t o n d u l é s , ce qui se v o i t t r è s bien sur u n e face polie d u bois, s u r t o u t sur les faces radiales. Ces bois ondulés ou madrés s o n t t r è s recherchés p o u r c e r t a i n s t r a v a u x d'ébénisterie. E n r a i s o n d e leur s t r u c t u r e , ils se f e n d e n t difficile­ m e n t ce q u i c o n s t i t u e u n a v a n t a g e a p p r é c i a b l e p o u r los bois s e r v a n t à l'ébénisterie. A p t i t u d e à la f e n t e . — Elle d é p e n d de plusieurs facteurs, s u i v a n t les bois considérés. L e bois de Chêne se fend facilement d a n s l a direction r a d i a l e , en r a i s o n d e la g r a n d e u r des r a y o n s m é d u l l a i r e s e n l a r g e u r c o m m e en h a u t e u r , ot c'est s u i v a n t u n e série de ces r a y o n s q u e l a fonte est dirigée. L e bois do C h â t a i g n i e r , q u i c o n s t i t u e aussi u n excel­ l e n t bois de fente, p a r a î t devoir a u c o n t r a i r e sa p r o ­ p r i é t é spéciale n o n à des r a y o n s larges e t élevés qu'il n e possède p a s , m a i s à l ' o r i e n t a t i o n r a d i a l e d e séries d e v a i s s e a u x q u i c o n s t i t u e n t ainsi des surfaces r a d i a l e s do m o i n d r e r é s i s t a n c e . L e Sapin, lo P i n , le Chêne, le C h â t a i g n i e r , lo P e u p l i e r , le Saule, s o n t dos bois se f o n d a n t facilement. A u c o n t r a i r e , l'If, le F r ê n e , lo B o u l e a u , le Poirier, le H ê t r e e t b e a u c o u p de bois des p a y s c h a u d s o n t n o t a ­ b l e m e n t m o i n s d ' a p t i t u d e à la fente. Los bois so f o n d a n t facilement s o n t a p p r é c i é s p o u r c e r t a i n s u s a g e s s p é c i a u x c o m m e la boisscllorie, la tonnellerie, e t c . Ceux q u i p o s s è d e n t dos couches c o n c e n t r i q u e s d e fibros a l t e r n a t i v e m e n t inclinées v e r s la d r o i t e ot v e r s la g a u c h o , c o m m e on p e u t lo voir chez c e r t a i n s bois do L é g u m i n e u s e s , so fondent difficilement.


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Compressibilité K — L a compressibilité d ' u n bois est la p r o p r i é t é qu'il possède d e se laisser p é n é t r e r , s a n s r u p t u r e , p a r u n o b j e t solide ou do d i m i n u e r do v o l u m e sous u n e pression e x t é r i e u r e . C e t t e p r o p r i é t é est liée i n t i m e m e n t à l a s t r u c t u r e spéciale d u bois. Celui-ci est en effet l ' a s s e m b l a g o d ' u n e m u l t i t u d e d e cellules de formes d i v e r s e s ; or il est clair q u e si c h a c u n d e ces é l é m e n t s possède u n e m e m b r a n e f o r t e m e n t épaissie, sa c a v i t é r e m p l i e d ' a i r , se t r o u v e t r è s r é d u i t e e t c h a c u n des é l é m e n t s p o u v a n t à peine d i m i n u e r d e v o l u m e p a r c o m p r e s s i o n , l ' e n s e m b l e , c'est-à-dire le bois, so t r o u v e r a p r e s q u e d é p o u r v u de compressibilité. A u c o n t r a i r e si les é l é m e n t s c o n s e r v e n t u n e m e m ­ brane relativement mince, avec u n e grande cavité r e m p l i e d'air, c h a c u n d ' e u x p o u r r a se c o m p r i m e r forte­ m e n t , ce q u i d o n n e r a a u bois u n e g r a n d e compressi­ bilité. C'est p o u r c e t t e r a i s o n q u e le bois do G a ï a c p a r e x e m p l e , m a n q u e à pou p r è s d e compressibilité, t a n d i s q u e celle d u bois d e P e u p l i e r est r e l a t i v e m e n t grande. E n r é a l i t é , les essais à la bille de J a n k a m e s u r e n t la compressibilité d ' u n bois b e a u c o u p p l u s q u e l a d u r e t é (v. p . 65). Mieux que toute expérimentation et par un procédé p l u s s i m p l e e t p l u s r a p i d e , l ' é t u d e de l a s t r u c t u r e est s u s c e p t i b l e d e renseigner s u r l ' é p a i s s e u r r e l a t i v e des m e m b r a n e s cellulaires, e t p a r c o n s é q u e n t s u r le d e g r é d e c o m p r e s s i b i l i t é d ' u n bois. Flexibilité. — Il est d e c o n n a i s s a n c e c o u r a n t e quo t o u s les bois s o n t p l u s ou m o i n s flexibles. L ' e s s a i 1. Les q u e s t i o n s de c o m p r e s s i b i l i t é . flexibilité, é l a s t i c i t é , e t c . , no p e u v e n t être q u ' i n d i q u é e s ici : leur é t u d e e x p é r i m e n t a l e c o m p o r t e en eflet des d é v e l o p p e m e n t s d é p a s s a n t le cadre de ce p e t i t livre.


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c o n v e n t i o n n e l d e flexion t r a n s v e r s a l e se fait à l'aido d ' é p r o u v e t t e s d e bois r e p o s a n t l i b r e m e n t p a r leurs e x t r é m i t é s sur d e u x a p p u i s e t r e c e v a n t u n e c h a r g e a p p l i q u é e a u milieu m ê m e d e la l o n g u e u r d e l ' é p r o u vette. On n o t e s i m u l t a n é m e n t l'effort ( m e s u r é p a r u n poids) qui p r o v o q u e la r u p t u r e e t la flèche a u m o m e n t de c e t t e r u p t u r e . Si u n e é p r o u v e t t e se r o m p t a u s s i t ô t q u e la l i m i t e de flexibilité est a t t e i n t e , on d i t q u e le bois est c a s s a n t ou fragile. Si, a u c o n t r a i r e , la r u p t u r e n e se p r o d u i t p a s dès q u e la limite de flexibilité est a t t e i n t e e t bien q u e l'effort p r o d u i t d e v i e n n e d e p l u s en p l u s g r a n d , on d i t quo le bois est t e n a c e bu n o n c a s s a n t . N a t u r e l l e m e n t , q u a n d u n e é p r o u v e t t e se r o m p t sous l'effort, la surface d e c a s s u r e e s t différente s u i v a n t les bois mis en e x p é r i e n c e e t ce r é s u l t a t se p r é v o i t facilement, si o n réfléchit a u x différences d e s t r u c t u r e qu'ils p e u v e n t p r é s e n t e r . É l a s t i c i t é . — Que le bois soit d o u é d'élasticité, c'est-à-dire de la p r o p r i é t é do r e v e n i r à sa forme e t à son v o l u m e p r i m i t i f s a p r è s en a v o i r é t é é c a r t é , p e r s o n n e n e le c o n t e s t e r a ; il suffit, p o u r s'en r e n d r e c o m p t e , do considérer u n a r b r e incliné sous l ' a c t i o n du v e n t et r e v e n a n t l'instant d'après à sa position n o r m a l e ; on p e u t e n c o r e se r a p p e l e r l ' u t i l i s a t i o n d e c e r t a i n s bois p o u r la f a b r i c a t i o n dos arcs. Mais c e t t e élasticité n e d é p a s s e p a s u n e c e r t a i n e l i m i t e , d'ailleurs v a r i a b l e a v e c la n a t u r e d u bois. Elle est la p l u s g r a n d e possible q u a n d l ' a r b r e est s u r p i e d e t q u e le bois c o n t i e n t b e a u c o u p d ' e a u ; elle se r é d u i t a u c o n t r a i r e a u m i n i m u m q u a n d le bois est eu é t a t p a r f a i t d e dessiccation. L e bois n ' a p a s la c o n s t i t u t i o n s i m p l e e t p l u s ou


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moins uniforme d e s m é t a u x e t q u a n d on a p p r é c i e s a flexibilité, on n ' a p a s , d e ce fait, u n r é s u l t a t ne varielur, c a r u n e a u t r e é p r o u v e t t e p o u r r a ê t r e c o n s t i t u é e u n p e u différemment. E n o u t r e , la m e s u r e d e la flexi­ bilité n e fournit p a s n o n p l u s celle de l'élasticité. Ces d e u x p r o p r i é t é s , élasticité e t flexibilité, s o n t d'ail­ leurs essentiellement différentes; on lo voit bien p a r l e p l o m b q u i est flexible, m a i s q u i c e p e n d a n t n ' e s t p a s élas­ t i q u e . Il f a u t d o n c se g a r d e r d e confondre, c o m m e on le fait s o u v e n t , d e u x p r o p r i é t é s en r é a l i t é t r è s dis­ tinctes. R é t r a c t i b i l i t é . — L o bois, a p r è s son a b a t a g e , se r é t r a c t e n o t a b l e m e n t p l u s , s u i v a n t la circonférence q u e s u i v a n t lo r a y o n . I l en r é s u l t e q u e c h a q u e a n n e a u d e croissance e n v e l o p p e u n e m a s s e m o i n s c o n t r a c t é e q u o lui e t qu'il se t r o u v e p a r c o n s é q u e n t d a n s u n é t a t d e tension a n a l o g u e à celui q u ' a c q u i è r e n t , on se refroidis­ s a n t , des cercles m é t a l l i q u e s placés à c h a u d a u t o u r d ' u n e r o u e . C e t t e t e n s i o n s'accroît à m e s u r e q u e la dessiccation a v a n c e ot, à u n m o m e n t d o n n é , le bois e x t é r i e u r finit p a r se fendre. C e t t e r é t r a c t i b i l i t é p l u s g r a n d e d u bois s u i v a n t la circonférence q u o s u i v a n t lo r a y o n a é t é bien mise en é v i d e n c e p a r p l u s i e u r s o b s e r v a t e u r s e t , en x>articulier, p a r B o u q u e t do la Gryo. Elle p e u t ê t r e a t t r i b u é e à d e u x causes principales, d ' a b o r d la dessiccation p l u s rapide à l a surface q u ' à l ' i n t é r i e u r e t e n s u i t e l ' e x i s t e n c e dos r a y o n s d u bois, q u i , p a r leur n a t u r e , se p r ê t e n t m i e u x q u o les a u t r e s tissus à la dessiccation, et p a r c o n s é q u e n t à la d i m i n u t i o n d e v o l u m e . Lo retrait total, depuis l'état vert jusqu'à l'état c o m p l è t e m e n t sec (ou, à l'inverse, le g o n f l e m e n t t o t a l ) , r a p p o r t é à 100 u n i t é s do la d i m e n s i o n considérée, m e s u r é e à l ' é t a t complètement sec, c o n s t i t u e l a rélrac-


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tibilité t o t a l e . Ce f a c t e u r m e s u r e l ' a p t i t u d e d u bois à p r é s e n t e r des fentes p a r l'effet de l a dessiccation. L e coefficient do r é t r a c t i b i l i t é r e p r é s e n t e la v a r i a ­ t i o n d o c e t t e r é t r a c t i b i l i t é p o u r 1 p . 100 d ' h u m i d i t é . Sa faible v a l e u r c a r a c t é r i s e les b o n s bois d'ébénisterie, n u i « t r a v a i l l e n t » o u « se voilent » a u m i n i m u m . RÉTRACTIBILITÉ. CLASSES.

CATEGORIE.

I

Faible

II III

Moyenne Forte

COEFFICIENT.

0 , 3 5 à 0 , 2 0 °/„ B o i s d e m e n u i s e r i e fine d'ébénisterie; 0 , 5 5 à 0 , 3 5 °/„ B o i s d e c o n s t r u c t i o n , 1 à 0 , 5 5 °/„ B o i s s u j e t s à s e v o i l e r .

et

P o u r u n m ê m e t r o n c , le bois d e c œ u r a m o i n s do r e t r a i t q u e l'aubier, car il r e n f e r m e u n e p r o p o r t i o n p l u s faible d ' e a u . L e s bois flottés s u b i s s e n t , p a r a î t - i l , des r e t r a i t s m o i n d r e s q u e les bois n o n flottés. Enfin ce s o n t les bois de p l u s g r a n d e d e n s i t é q u i s u b i s s e n t en général les p l u s g r a n d s r e t r a i t s . U n e bille d ' E b è n e r a p p o r t é e p a r m o i - m ê m e d u Congo, en 1894, e t c o n s e r v é e en lieu ses, a é t é d é b i t é e en 1912, a p r è s d i x - h u i t a n s ; or les p l a n c h e t t e s utilisées se s o n t r é t r a c ­ tées n o t a b l e m e n t . Durabilité. — Elle d é p e n d , a v a n t t o u t e s choses, des c o n d i t i o n s d e mise on œ u v r e , d u milieu e t enfin des q u a l i t é s p r o p r e s d u bois. L e s bois n a t u r e l l e m e n t i m p r é g n é s do résine ou d'oléorésine, c o m m e les D i p t é r o c a r p a c é e s , le T e c k , le G a ï a c , e t c . , o c c u p e n t g é n é r a l e m e n t le p r e m i e r r a n g a u p o i n t do v u e de l a d u r a b i l i t é . L ' É b è n e , d o n t t o u s les é l é m e n t s s o n t r e m p l i s p a r u n o s u b s t a n c e n o i r e spéciale, est bien C O D . 1 1 U p o u r sa r é s i s t a n c e a u x a g e n t s do d e s t r u c t i o n . L e P a l i s s a n d r e e t l ' A c a j o u , q u i s o n t de g r a n d e d u r a b i l i t é , ont leurs vaisseaux généralement obstrués par uno


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s u b s t a n c e é t r a n g è r e . D ' a u t r e s bois d o i v e n t leur r é s i s t a n c e e x c e p t i o n n e l l e a u t a n n i n q u e r e n f e r m e n t leurs tissus : Chêne, Châtaignier, Aune. On a p u se d e m a n d e r si les bois d e n o s colonies p o s s è d e n t les q u a l i t é s de c o n s e r v a t i o n q u i c a r a c t é ­ r i s e n t c e r t a i n s de n o s bois i n d i g è n e s e t qui en j u s t i f i e n t l'emploi. N o u s ferons d ' a b o r d r e m a r q u e r q u e l'Acajou, lo P a l i s s a n d r e , lo T e c k e t l ' É b è n e s o n t t o u s des bois d e régions t r o p i c a l e s c o m p a r a b l e s à nos colonies, ou e n c o r e originaires de nos colonies elles-mêmes ( É b è n e ) . Or ce s o n t dos bois d e c o n s e r v a t i o n p a r f a i t e . Cotte c o n s t a t a t i o n n o u s d i s p e n s e r a i t déjà do fournir d ' a u t r e s e x e m p l e s . Mais o n p o u r r a i t n o u s o b j e c t e r qu'il s ' a g i t là d ' u n p e t i t n o m b r e de bois choisis e t quo p o u r les a u t r e s , le d o u t e s u b s i s t e . N o u s n ' h é s i t o n s p a s à déclarer quo ce d o u t e n ' e x i s t e p l u s , car b e a u c o u p d e bois c o l o n i a u x o n t subi, a v e c succès, l ' é p r e u v e d e l'expérience. L ' a d m i n i s t r a t i o n des C h e m i n s d e fer d e l ' É t a t a m a i n t e n u p o n d a n t dix a n s (1906 à 1916), d a n s u n e m ê m e fosse, 9 bois de l a Côte o c c i d e n t a l e d ' A f r i q u e e t 12 bois d ' E u r o p e ou d e l ' A m é r i q u e d u N o r d . A l ' o u v e r t u r e d e la fosse, 9 bois africains s u r 10 o n t été t r o u v é s en b o n é t a t , m ê m e l ' O k o u m é q u i est u n bois r e l a t i v e m e n t t e n d r e . A u c o n t r a i r e , les bois i n d i g è n e s ( N o y e r , F r ê n e , H ê t r e , P e u p l i e r , O r m e ) se t r o u v a i e n t en é t a t c o m p l e t do p o u r r i t u r e e t seul le Chêne a v a i t résisté, s a n s ê t r e c e p e n d a n t i n d e m n e . Q u a n t a u x bois d ' A m é ­ r i q u e ( P i n d e Colombie e t P i t c h p i n ) e t bois d u N o r d ( S u p i n ) , ils se t r o u v a i e n t en c o m p l è t e d é c o m p o s i ­ tion. C e t t e e x p é r i e n c e d i r e c t e est p a r t i c u l i è r e m e n t conclu­ a n t e p o u r les bois mis on e x p é r i e n c e e t il f a u t en con­ clure q u ' a u p o i n t de v u e d e la r é s i s t a n c e a u x a g e n t s do la p u t r é f a c t i o n e t aussi à celui do la d u r a b i l i t é , les bois


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do nos colonies p e u v e n t affronter a v e c succès t o u t e s les comparaisons. On p e u t dire, s a n s b e a u c o u p d e c r a i n t e do c o m m e t t r e u n e e r r e u r , q u e le T e c k est p a r m i les bois de n o s forêts coloniales ( C a m b o d g e e t L a o s ) celui qui possède les q u a l i t é s les p l u s p a r f a i t e s d e c o n s e r v a t i o n . Les Vitex, d o n t il e x i s t e des r e p r é s e n t a n t s d a n s l a p l u p a r t d e nos colonies a p p a r t i e n n e n t à la m ê m e famille des V e r b é n a c é e s e t se c o n s e r v e n t aussi p a r f a i t e m e n t . Il en est do m ê m e d e b e a u c o u p do bois des L é g u m i n e u s e s , des D i p t é r o c a r p a c é e s , e t c . L e s G u t t i f è r e s , les M y r t a c é c s d o n n e n t enfin des bois q u i p o s s è d e n t u n assez g r a n d p o u v o i r d e conser­ vation. Mais si b e a u c o u p de bois do nos possessions l o i n t a i n e s p a r a i s s e n t d o u é s d ' u n e g r a n d e d u r a b i l i t é , il f a u t r e c o n ­ n a î t r e quo q u e l q u e s - u n s , m a l g r é des a p p a r e n c e s t r o m ­ p e u s e s , d o i v e n t ê t r e rejetés, t e l le B l o n d c a u (Syzygium Wagapctise Vieillard) do l a Nouvelle-Calédonie, d o n t les billes so f e n d e n t si c o m p l è t e m e n t , qu'il n e r e s t e b i e n t ô t p l u s do m o r c e a u x utilisables (Sebert, p . 254). On s a i t q u e l a d u r a b i l i t é des bois est s u s c e p t i b l e d ' ê t r e n o t a m m e n t a m é l i o r é e p a r des i n j e c t i o n s d e s u b s t a n c e s a n t i s e p t i q u e s i n t r o d u i t e s artificiellement. U n g r a n d n o m b r e de bois m a i n t e n u s on c o n t a c t c o n t i n u a v e c lo sol h u n r i d e d o i v e n t , a u p r é a l a b l e , ê t r e s o u m i s à ces injections. Il est clair q u e les b o i s n a t u r e l l e m e n t i m p r é g n é s do substances antiseptiques j u s q u e dans la profondeur d e leurs t i s s u s , p r é s e n t e n t s u r les a u t r e s e t m é m o s u r les bois artificiellement injectés u n e réelle s u p é r i o r i t é . C e p e n d a n t il est parfois u t i l e do s o u m e t t r e à l'injection des bois n a t u r e l l e m e n t p o u r v u s do s u b s t a n c e s p r o t e c ­ trices, d u m o i n s p o u r former u n e n d u i t de surfaêo. D ' a i l l e u r s , il n o f a u t p a s s'illusionner sur la p r o f o n 11. L B C O M T X : J i o i s

coloniaux.

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(leur à laquelle p é n è t r e n t les l i q u i d e s injectés, m ê m e q u a n d l'injection se fait sous pression, Il est é v i d e n t q u ' u n g r a n d n o m b r e d ' é l é m e n t s s o n t rebelles à l a p é n é t r a t i o n e t c o n s e r v e n t leurs possibilités d ' a l t é r a t i o n . L ' i n j e c t i o n n ' é t a n t quo p a r t i e l l e , l a p r o t e c t i o n est évi­ d e m m e n t i n c o m p l è t e ; m a i s c e p e n d a n t on lui a r e c o n n u , d u m o i n s p o u r les t r a v e r s e s de c h e m i n s de 1er, u n effet c o n s e r v a t e u r q u i est loin d ' ê t r e négligeable. On t r o u v e r a d a n s les o u v r a g e s s p é c i a u x les i n d i c a t i o n s utiles sur les d i v e r s p r o c é d é s d'injection e t sur les s u b ­ stances employées.


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D É N O M I N A T I O N S E T CLASSIFICATIONS A PROPOSER Les bois do n o s colonies s o n t à l a fois si n o m b r e u x e t si v a r i é s , soit p a r leur origine b o t a n i q u e , soit p a r leur s t r u c t u r e e t leurs p r o p r i é t é s p h y s i q u e s , q u e , p o u r a r r i v e r à les c o n n a î t r e d a n s leur e n s e m b l e , il est nécessaire de les classer. Or le g r o u p e m e n t d'aiirès les c a r a c t è r e s d e s t r u c t u r e est, s a n s c o n t r e d i t , celui a u q u e l c o r r e s p o n d e n t lo m i e u x les q u a l i t é s p h y s i q u e s des bois e t p a r c o n s é q u e n t les divers t y p e s d ' a p p l i c a t i o n p r a t i q u e . A p r è s avoir p o u r s u i v i l ' é t u d e dos p r o p r i é t é s p h y s i q u e s des bois do l a Nouvelle-Calédonie, S e b e r t (p. 134) n ' a p a s m a n q u é de fournir q u e l q u e s e x e m p l e s d e l'uti­ lisation q u ' o n p e u t faire des r é s u l t a t s o b t e n u s ot il a p u ainsi i n d i q u e r p a r oxomplo les essences d e l à colonie, susceptibles de r e m p l a c e r u t i l e m e n t l ' O r m e p o u r les j a n t e s do r o u e s ot le C h ê n e p o u r les rais. Mais c'est u n i ­ q u e m e n t d ' a p r è s l ' e n s e m b l e des p r o p r i é t é s p h y s i q u e s do ces bois qu'il préconise leur emploi p o u r dos utilisa­ t i o n s d é t e r m i n é e s e t leur s u b s t i t u t i o n possible à q u e l q u e s u n s des bois do nos p a y s . Or n o u s a v o n s ou d é j à l'occasion do dire q u e la s t r u c -


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t u r e d ' u n bois p e u t faire p r é v o i r q u e l q u e s - u n e s de ses q u a l i t é s p h y s i q u e s . L a c o n n a i s s a n c e do c e t t e s t r u c t u r e est d o n c s u s c e p t i b l e do r e n s e i g n e r u t i l e m e n t l'industriel s u r les e m p l o i s possibles d ' u n bois e t s u r les s u b s t i t u ­ t i o n s q u ' o n est a u t o r i s é à proposer. L e s a s s i m i l a t i o n s dos bois d e nos colonies à c e r t a i n s d e n o s bois m é t r o p o l i t a i n s tels q u e le Chêne, lo N o y e r , le F r ê n e , e t c . , no p e u v e n t ê t r e faites q u ' a v e c la p l u s g r a n d e circonspection e t celles q u ' o n a proposées u n p e u h â t i v e m e n t d a n s ces dernières a n n é e s , en p a r t i c u l i e r p o u r les bois d e la Côte o c c i d e n t a l e d'Afrique, s a n s bases do c o m p a r a i s o n a u t r e s q u e l'aspect général, la couleur e t la d e n s i t é , s o n t d e n a t u r e à discréditer nos bois colo­ n i a u x , x>lutôt qu'à, en l'aire a d o p t e r l'emploi, car leur insuffisance p e u t p r o v o q u e r de n o m b r e u x mécomptes. L e s d é n o m i n a t i o n s de « N o y e r d'Afrique » ou do « T e c k do M a d a g a s c a r » p a r e x e m p l e , p o u r dos bois n ' a y a n t a u c u n r a p p o r t a v e c lo N o y e r ou le T e c k , d o i v e n t ê t r e rigoureusement bannies de la nomenclature commer­ ciale, si elles n e s o n t p a s justifiées p a r u n e g r a n d e simi­ l i t u d e de s t r u c t u r e e t de c a r a c t è r e s p h y s i q u e s . Les c a r a c t è r e s do s t r u c t u r e , qui s o n t la c a u s e d é t e r ­ m i n a n t e des p r o p r i é t é s p h y s i q u e s e t m é c a n i q u e s des bois, d e v r a i e n t servir de base à u n e n o m e n c l a t u r e nouvelle. E n ce m o m e n t , u n g r m i p c i n e n l de eel le n a t u r e s e r a i t p r é m a t u r é , car b e a u c o u p d e bois, m é m o p a r m i ceux qui e x i s t e n t d a n s le c o m m e r c e , n ' o n t p a s encore é t é l ' o b j e t d ' u n e é t u d e c o m p a r a t i v e suffisante. Il c o n v i e n d r a i t d ' ê t r e renseigné sur les p o i n t s sui­ v a n t s : p r é s e n c e ou a b s e n c e do zones annuelles d'accrois­ s e m e n t ou de zones saisonnières. D i s t r i b u t i o n régulière ou irrégulièro des v a i s s e a u x ; d a n s le p r e m i e r cas, leur nombre par m i l l i m è t r e c a r r é e t leur d i a m è t r e m o y e n ; leur m o d o d e g r o u p e m e n t s'il y a lieu. P r o p o r t i o n r e l a t i v e de p a r e n c h y m e e t de libres d a n s le bois ; a r r a n g e -


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m e n t des fibres ; épaisseur de leur m e m b r a n e . C a r a c t è r e s des r a y o n s , v u s sur u n e section t r a n s v e r s a l e e t sur des sections l o n g i t u d i n a l e s ; r a y o n s en c h i c a n e ou étages. P r é s e n c e ou a b s e n c e d ' u n a p p a r e i l s é c r é t e u r ; ses c a r a c ­ t è r e s q u a n d il e x i s t e , e t c . , e t c . U n e n s e m b l e d e . d o c u ­ m e n t s d e c e t t e n a t u r e p o u r r a i t servir de b a s e à u n o c l a s s i fication essentiellement p r a t i q u e . Mais c e t t e classification d o c u m e n t a i r e n ' e x i s t a n t p a s encore, il est c e p e n d a n t nécessaire de d o n n e r à c h a q u e bois i n t r o d u i t d a n s lo c o m m e r c e , u n e d é n o m i n a t i o n spéciale e t j e n ' h é s i t e p a s à déclarer q u e l o n o m b o t a n i q u e m e p a r a î t préférable à t o u t a u t r e , d u m o i n s p o u r les bois des colonies. Il n ' e s t p a s p l u s difficile do r e t e n i r les m o t s Eucalyptus q u e J a r r a h ou K a r r i , OMorophora q u e I r o k o , ou bien Milragync quo le n o m a d o p t é r é c e m m e n t do B a h i a ! L e s i n d u s t r i e l s q u i e m p l o i e n t le K a r r i o u le J a r r a h i g n o r e n t h a b i t u e l l e m e n t q u e ces d e u x bois s o n t fournis p a r d e u x espèces différentes d u g e n r e Eucalyptus et p a r c o n s é q u e n t ils n e p e u v e n t p r é v o i r l e u r p a r e n t é de s t r u c t u r e e t de p r o p r i é t é s . Si ces d e u x bois é t a i e n t Xirésentés sous les n o m s d e Eucalyptus 1 e t 2, ou Eucalyptus A ' e t B , l ' i n d u s t r i e l serait a u c o n t r a i r e renseigné sur la p a r e n t é e t il s a u r a i t en m ê m e t e m p s q u e ces bois s o n t fournis p a r des M y r t a c é e s e t qu'ils p o s s è d e n t les c a r a c t è r e s g é n é r a u x des bois de c o t t e famille. L e s n o m s v e r n a c u l a i r e s ou n o m s indigènes p r é s e n t e n t e n c o r e d ' a u t r e s i n c o n v é n i e n t s et, en p a r t i c u l i e r , ils v a r i e n t a v e c l a région considérée. C'est ce q u ' o n v o i t bien p o u r les bois do M a d a g a s c a r ou d ' I n d o c h i n e e t ce q u i est p e u t - ê t r e encore p l u s m a r q u é p o u r la Côte o c c i d e n t a l e d ' A f r i q u e , où les n o m s v a r i e n t a v e c c h a q u e dialecte. P a r e x e m p l e le bois fourni p a r le Chlorophofà exeelsa B c n t h . e t H o o k . , de la famille des Moracées, p o r t e , s u i v a n t les régions, d u Congo à la Côte d ' I v o i r e ,


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les n o m s d e R o k o , O d o u m , Odvrrn, E d o u m , M a n d j i , Kambala, Guento, Elui, Di, Bonzo, Iroko, Akédé, B a k a n a , e t c . Bien e n t e n d u , il n e p e u t ê t r e q u e s t i o n d ' i n t r o d u i r e t o u s ces n o m s d a n s la n o m e n c l a t u r e c o m ­ merciale. P e r s o n n e l l e m e n t , j e n ' h é s i t e r a i s p a s à p r o ­ p o s e r s i m p l e m e n t lo n o m de Ohlorophora, q u i est lo seul n o m officiel e t q u i a l ' a v a n t a g e de se t r o u v e r d a n s los o u v r a g e s de B o t a n i q u o , à c ô t é des Ficus, Arloearpus, e t c . , e t on p o u r r a i t c o n c l u r e d o leur voisinage q u e ce bois pré­ s e n t e c e r t a i n s c a r a c t è r e s c o m m u n s a v e c celui des Eiguiers, ce qu'il est facile do vérifier. Or le Service forestier colonial a choisi a r b i t r a i r e m e n t le n o m d ' I r o k o , c o n n u s e u l e m e n t dos i n d i g è n e s d ' u n e région limitée el qui, à quelques c e n t a i n e s do k i l o m è t r e s de là, p o n t servir :i désigner un bois de n a t u r e t o u t e différente. Le bois de Mitragyne macrophyïlà H i e r n , d e la l'ami Ile des Rubiacées, p o r t e , s u i v a n t les r é g i o n s d'Afrique, los n o m s de T o b o , N ' T o v o , R a l l i a et, aussi arbitrairement q u e p o u r le précédent, on lui a a t t r i b u é le nom de B a h i a ; ce q u i fait penser, bien à t o r t , à u n bois d ' o r i g i n e s u d américaine! Nous p o u r r i o n s multiplier les e x e m p l e s de c e l t e , i n c o h é r e n t e n o m e n c l a t u r e , qui a u r a pour conséquence inévitable d'engendrer dans l'avenir des contestations n o m b r e u s e s e n t r e a c h e t e u r s et vendeurs. Si les e x p l o i t a n t s , les c o m m e r ç a n t s e t les p r a t i c i e n s so refusent a b s o l u m e n t à a d o p t e r les n o m s a p p a r t e n a n t à la n o m e n c l a t u r e b o t a n i q u e , du moins p o u r r a i t - o n , à la rigueur, e n s ' i n s p i r a n t des principes de la classifica­ tion d é c i m a l e préconisée p a r q u e l q u e s - u n s , en bibliographie par e x e m p l o — a d o p t e r u n e n u m é r o t a t i o n q u i se s u b s t i t u e r a i t a v e c a v a n t a g e à u n e série do n o m s d é p o u r v u s do t o u t e signification. C h a q u e famille v é g é ­ tale, c o m p r e n a n t des r e p r é s e n t a n t s a r b o r e s c e n t s s u s c e p -


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tibles d e fournir des bois, serait r e p r é s e n t é e p a r u n n u m é r o , a u lieu d ' u n n o m . Si à la famille des Méliacées c o r r e s p o n d a i t p a r e x e m p l e le n u m é r o 32, les d i v e r s genres a r b o r e s c e n t s a p p a r t e n a n t à c e t t e famille, p o r t e r a i e n t p a r e x e m p l e , les n u m é r o s s u i v a n t s : Swietenia (acajou) Gedrela ( a c a j o u femelle) Campa. Khaya Enlundrophragma Disoxylon Ghisocheton Sandoricum, otc

321 322 323 .324 325 326 327 328

L e s d e u x p r e m i e r s chiffres é t a n t i d e n t i q u e s , on s a u r a i t d e s u i t e quo les n u m é r o s 322, 323... 328 a p p a r ­ t i e n n e n t à la m ô m e famille q u e l ' A c a j o u . U n d e u x i è m e e x e m p l e c o n t r i b u e r a à fixer n o s idées : l a f a m i l l e d o s G u t t i f ères p o r t a n t p a r e x e m p l e le n u m é r o 57, les différents genres, Garcinia, Symphonia, Calophyllum, e t c . , se v e r r a i e n t a t t r i b u e r r e s p e c t i v e m e n t les n u m é r o s 5 7 1 , 572, 573, e t c . J e n ' i g n o r e p a s les d é f a u t s d ' u n e telle n o m e n c l a t u r e , t o u t à fait é t r a n g è r e , en a p p a r e n c e d u m o i n s , à celle q u i est utilisée p a r les B o t a n i s t e s ; m a i s il f a u t recon-n a î t r o qu'elle s e r a i t b i e n s u p é r i e u r e , d a n s l a p r a t i q u e , à u n v o c a b u l a i r o h é t é r o c l i t e de n o m s e m p r u n t é s à des d i a l e c t e s m u l t i p l e s . D a n s l a r é a l i t é , elle n e s e r a i t q u ' u n e forme n o u v e l l e d o n n é e à la classification bota­ n i q u e . E t si elle é t a i t a d o p t é e p a r los p a y s é t r a n g e r s , elle p e r m e t t r a i t à l ' a c h e t e u r do bois do t o u t e p r o v e n a n c e 1

1. B i e n e n t e n d u , do m o n t e q u e d a n s l a n o m e n c l a t u r e proposée n e t w e l l e n i e n l , l ' a r b r e à c o u p e r serait, t o u j o u r s d é s i g n é a u x o u v r i e r s s o u s le n o m u s i t é d a n s le p a y s d ' e x p l o i t a t i o n .


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de c o n n a î t r e s a n s difficulté la n a t u r e do c e u x qui lui s o n t offerts. .le m e c o n t e n t e d ' i n d i q u e r ici, en q u e l q u e s m o t s , le p r i n c i p e général d e c o t t e n o m e n c l a t u r e , qui sera d é v e ­ l o p p é e , s'il y a lieu, d a n s u n e p u b l i c a t i o n spéciale. D a n s ce qui v a s u i v r e , n o u s n o u s c o n t e n t e r o n s , d e classer les bois d ' a p r è s l a n a t u r e do leur u t i l i ­ sation.

BOIS D I M P O R T A T I O N ANCIENNE ET BOIS QUI P E U V E N T L E U R Ê T R E S U B S T I T U É S Cotte p r e m i è r e c a t é g o r i e c o m p r e n d r a l'Acajou, l e P a l i s s a n d r e , le T e c k , l ' É b è n o , e t leurs similaires ou s u c c é d a n é s do p r o v e n a n c e coloniale. Cps bois s o n t t o u s destinés à l'ébénistorie ot, j u s q u ' à ces d e r n i è r e s a n n é e s , ils é t a i e n t seuls e x p l o i t é s d a n s les colonies. P o u r c e t u s a g e p a r t i c u l i e r , le p r a t i c i e n choisit les bois d ' a p r è s los c a r a c t è r e s s p é c i a u x qu'ils p r é s e n t e n t e t qui s o n t p r o v o q u é s p a r des c i r c o n s t a n c e s diverses do la végétation. L ' e x a m e n microscopique d ' u n bois p e u t i n d i q u e r s a n a t u r e ; m a i s , d a n s bien dos cas, il est impuissant à faire le d é p a r t e n t r e les bois d e m e n u i s e r i e e t les bois d ' é b é n i s t e r i e , de m ê m e d'ailleurs q u e l ' a n a l y s e c h i m i q u e , c e p e n d a n t si i n t é r e s s a n t e a u p o i n t d e v u e des indica­ t i o n s qu'elle f o u r n i t , ne p e u t g u è r e d i s t i n g u e r u n vin fin d ' u n vin o r d i n a i r e . 11 ne faut p a s demander à l'examen m i c r o s c o p i q u e des i n d i c a t i o n s qu'il est i m p u i s s a n t à donner. C'est q u ' e n s o m m e , les bois d ' é b é n i s t e r i e e t les bois do m e n u i s e r i e ne c o n s t i t u e n t q u ' u n e m ê m e c a t é ­ gorie e t quo p o u r les d i s t i n g u e r les u n s dos a u t r e s ,


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l ' a r t d u p r a t i c i e n a s o u v e n t p l u s do p a r t quo la n a t u r e m ê m e d u bois. D a n s ce. qui suit, nous ne les s é p a r e r o n s d o n c p a s complètement. ACAJOU

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A r b r e s p r o d u c t e u r s . — D e n o m b r e u x bois d'origine g é o g r a p h i q u e e t b o t a n i q u e t r è s v a r i é e s o n t offerts a c t u e l l e m e n t p a r le c o m m e r c e sur la d é s i g n a t i o n générale d'Acajou. Mais il n ' e x i s t e q u ' u n v é r i t a b l e Acajou, fourni p a r u n g r a n d a r b r e d e la famille des Méliacées, Swietmia Mahogcmy L., s u r t o u t r é p a n d u d a n s l ' A m é r i q u e t r o p i ­ cale, p r i n c i p a l e m e n t à S a i n t - D o m i n g u e e t à Cuba. On le r e n c o n t r e encore d a n s les m o n t a g n e s d u H o n d u r a s , d u M e x i q u e , d u N i c a r a g u a ot de la Colombie. Il e x i s t e ii ta G u a d e l o u p e , a u J a r d i n b o t a n i q u e ot a u v o i s i n a g e de q u e l q u e s h a b i t a t i o n s ( P . Duss). Mais, en s o m m e , on p e u t dire q u e le v é r i t a b l e A c a j o u n ' o s t q u ' u n e r a r e t é d a n s nos colonies e t qu'il n ' y est p a s e x p l o i t a b l e . il est nécessaire d e c o n n a î t r e aussi e x a c t e m e n t q u e possible les c a r a c t è r e s d u bois d ' A c a j o u p o u r s a v o i r si los bois p r é s e n t é s c o m m e s u c c é d a n é s m é r i t e n t réelle­ m e n t cette assimilation. L a famille des Méliacées, à l a q u e l l e a p p a r t i e n t le g e n r e Swielenia, n e c o m p r e n d q u e des a r b r e s o u des a r b r i s s e a u x , à fouilles s a n s s t i p u l e s , g é n é r a l e m e n t com­ posées-pennées, r a r e m e n t simples. L e s fleurs o n t u n calice à sépales p l u s ou m o i n s soudés. L a corolle, d i a l y p é t a l e , à 4-5 p é t a l e s , e n t o u r e u n e s o r t e d e t u b e formé p a r l a s o u d u r e dos é t a m i n o s ; ces d e r n i è r e s , a u n o m b r e d e 10 g é n é r a l e m e n t , o n t leurs a n t h è r e s i n s é ­ rées a u s o m m e t ou à l ' i n t é r i e u r d u t u b e s t a m i n a l . U n d i s q u e en a n n e a u est i n t e r p o s é e n t r o les é t a m i n o s e t


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lo p i s t i l ; celui-ci est c o n s t i t u é h a b i t u e l l e m e n t p a r 2-5 carpelles, f o r m a n t , p a r leur r é u n i o n , u n o v a i r e de 2-5 loges, c h a c u n e des loges c o n t e n a n t soit 2 ovules s e u l e m e n t (Campa, Sandoricum, Dysoxyium) ou d e u x r a n g é e s d ' o v u l e s (Sioiclenia, Khaya, Cedrela). Ces t r o i s d e r n i e r s genres s o n t d o n c c e u x q u i p r é s e n t e n t lo p l u s d e s i m i l i t u d e d a n s leurs c a r a c t è r e s b o t a n i q u e s . S t r u c t u r e d u bois. — Sur u n e section t r a n s v e r s a l e d u bois, on observe, à l'œil n u , des zones c o n c e n t r i q u e s de s t r u c t u r e s e n s i b l e m e n t h o m o g è n e d a n s t o u t e leur épaisseur, m a i s c e p e n d a n t bien d i s t i n c t e s les u n e s des autres, par l'interposition à intervalles variables de q u e l q u e s assises d ' u n tissu p l u s clair e t b e a u c o u p m o i n s riche en fibres. A l'œil n u , on d i s t i n g u o aussi les v a i s s e a u x t r a n c l i a n f sur le' fond. Ces v a i s s e a u x s o n t isolés ou en séries r a d i a l e s d o 2 ou 3 ; leur d i a m è t r e v a r i e d e 1 2 5 à 175 a ; ils s o n t assez uniformément réparfis d a n s le bois. L e s r a y o n s m é d u l l a i r e s s o n t bien visibles â la l o u p e e t on en c o m p t e i e n v i r o n p a r m i l l i m è t r e . Ils s o n t formés do 3 à 7 files do cellules allongées s u i v a n t le rayon et à contenu brunâtre. E n section l o n g i t u n a l e , le bois m o n t r e dos v a i s s e a u x à t r a j e t légèrement s i n u e u x , c a r ils s o n t déviés d a n s leur parcours, p a r des r a y o n s d e l a r g e u r n o t a b l e . C e t t e disposition s i n u e u s e des fibres e t des v a i s s e a u x d o n n e a u bois d ' A c a j o u la q u a l i t é , a p p r é c i a b l e on ébénisterie, d e no p a s se fondre facilement. E n r é s u m é , le bois d ' A c a j o u se d i s t i n g u e : 1° p a r sa couleur r o u g e b r u n â t r e ; 2" p a r ses zones m i n c e s do p a r e n ­ c h y m e circu m médullaire assez espacées e t enfin, 3° p a r la disposition g é n é r a l e m e n t irrégulière, d i t e en c h i c a n e , d e s r a y o n s médullaires, p o u v a n t , d a n s q u e l q u e s cas, e t on c e r t a i n s p o i n t s s e u l e m e n t , passer à la disposition é t a g é e .


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Enfin il n o u s est a r r i v é de r e n c o n t r e r , d a n s d e l'Acajou d e la G u y a n e e t de G u a t e m a l a e t sur les sections t r a n s ­ versales d u bois, des p o i n t s s o m b r e s t r è s n e t s situés d a n s les zones c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n c h y m e e t f o r m a n t des arcs p l u s ou m o i n s é t e n d u s . On c o m p r e n d facilement q u e de l'Acajou d é b i t é en p l a n c h e s se t r o u v e de ce fait p l u s t e i n t é en c e r t a i n s p o i n t s oùaffleurent ces t a c h e s s o m b r e s . D e s sections é t u d i é e s a u m i c r o s c o p e n o u s o n t m o n t r é qu'il s ' a g i t de s o r t e s d e p o c h e s sécré­ trices à c o n t o u r s irréguliers. Elles a v a i e n t été d é j à signalées p a r Moller p o u r les bois de Campa guyaneAisis A u b l . e t r a p p e l l e n t en s o m m e les p o c h e s sécré­ trices décrites p a r G u i g n a r d chez les CopaiferaetDaniella e t quo n o u s a v o n s r e t r o u v é e s n o u s - m ê m c chez Sindora cochiuchincnsis P i e r r e ot chez Liquidambar formosana l l a n c e ; m a i s elles se d i s t i n g u e n t d e ces dernières p a r u n e i r r é g u l a r i t é do c o n t o u r s t o u t à fait c a r a c t é r i s t i q u e Au p o i n t do v u e pratique, elles c o n t r i b u e n t incontestablement, e t p o u r u n e largo p a r t , à l ' i r r é g u l a r i t é d e coloration q u i c a r a c t é r i s e c e r t a i n s A c a j o u s jiartic u l i è r e m e n t appréciés e t qui leur c o m m u n i q u e u n c a c h e t spécial. D'ailleurs, les v a i s s e a u x ot les r a y o n s d u bois d o Swietenia sont très souvent remplis d'une substance g r a n u l e u s e d e couleur r o u g e b r u n â t r e . Ces s u b s t a n c e s oléorésineuses, q u i e n v a h i s s e n t c e r t a i n s é l é m e n t s d u bois d ' A c a j o u , lui d o n n e n t sa coloration spéciale eu m ê m e t e m p s qu'elles lui a s s u r e n t des p r o p r i é t é s r e m a r ­ quables de conservation. Caractères physiques et principales variétés c o m merciales. • - E n d e h o r s de la couleur, d o n t il s e r a q u e s t i o n a u sujet des v a r i é t é s , l'Acajou p r é s e n t e u n cortai n n o m b r e do c a r a c t è r e s p h y s i q u e s utiles à c o n n a î t r e ; en raison do la forme s i n u e u s e des v a i s s e a u x ot dos


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fibres, ee bois se fend m a l ; m a i s il se t r a v a i l l e facile­ m e n t e t il est s u s c e p t i b l e de p r e n d r e u n b e a u poli. Sa d e n s i t é est n a t u r e l l e m e n t t r è s v a r i a b l e s u i v a n t la p r o p o r t i o n r e l a t i v e d u p a r e n c h y m e ot des fibres; elle v a r i e de 0,56 à 1. On c o n n a î t , d a n s lo c o m m e r c e , los sortes s u i v a n t e s : a) Acajou do S a i n t - D o m i n g u e , do couleur vive ot de d e n s i t é élevée. Il n o u s v i e n t en billes do 2 à 3 m è t r e s d e longueur. b) A c a j o u d u H o n d u r a s . Il est de couleur p l u s claire t i r a n t sur lo j a u n e ; il a u n e p l u s faible d e n s i t é quo lo p r é c é d e n t , ce qui t i e n t a u d é v e l o p p e m e n t ot a u n o m b r e plus g r a n d des zones do p a r e n c h y m e c i r c u m m é d u l l a i r e ; les r a y o n s , v u s sur les sections l o n g i t u d i n a l e s t a n g e n tiellcs, s o n t p l u s élevés ot m o i n s renflés a u milieu. L e s billes q u i n o u s a r r i v e n t m e s u r e n t parfois 8 à 10 m è t r e s de long. e) A c a j o u d e C u b a , d u r , t r è s dense, de coloration p l u s clairo quo l'acajou do S a i n t - D o m i n g u o . Enfin on cite e n c o r e les Acajous d u M e x i q u e e t d e C o l o n - P a n a m a , m o i n s e s t i m é s q u e les p r é c é d e n t s . A u p o i n t de v u e des q u a l i t é s spéciales d u bois, on d i s t i n g u e VAcajou uni, veiné, moiré, flambé, chenille, roneeux, moucheté, rubané, etc. C u l t u r e . — On a v u p l u s h a u t q u e l ' A r b r e à A c a j o u est c u l t i v é , en p e u n o m b r e u x e x e m p l a i r e s d'ailleurs, à la G u a d e l o u p e . Mais il est c u l t i v é d a n s l ' I n d e anglaise d e p u i s u n siècle e t q u a r t , p u i s q u ' i l fut i n t r o d u i t a u J a r d i n r o y a l d o C a l c u t t a en 1795. U n e d e u x i è m e t e n ­ t a t i v e d ' a c c l i m a t a t i o n fut faite en 1865; A n d o r s o n r e ç u t 8 000 g r a i n e s qui furent semées a u J a r d i n r o y a l ot q u i d o n n è r e n t 460 g e r m i n a t i o n s ; les j e u n e s a r b r e s furent t r a n s p l a n t é s , les u n s d a n s la forêt do M o h u r g o n g , où ils ne p r o s p é r è r e n t p o i n t , les a u t r e s à Darjoling ot a u x


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e n v i r o n s i m m é d i a t s de C a l c u t t a , où ils se d é v e l o p p è r e n t n o r m a l e m e n t . Les expérieneos f u r e n t c o n t i n u é e s en différents p o i n t s d u B e n g a l e , de B u r m a e t d u s u d de l'Inde. A c a j o u femelle. — L ' A c a j o u femelle ou A c a j o u à p l a n c h e s est p r o d u i t p a r u n e a u t r e Méliacéo, Gedrela odorata L., originaire c o m m e le Swietenia de t o u t e l ' A m é r i q u e t r o p i c a l e . Ce bois est n o t a b l e m e n t moins l o u r d q u e l'Acajou. C o m m e co dernier e t c o m m e d'ailleurs celui de la p l u p a r t des Méliacées, il p r é s e n t e des zones a l t e r n a t i v e s de fibres e t d e p a r e n c h y m e c i r c u m m é d u l l a i r o ; m a i s ces zones s o n t t r è s irrégulières. D e p l u s , il possède des zones d ' a c c r o i s s e m e n t t r è s n e t t e s a v e c dos v a i s s e a u x p l u s g r a n d s ot n o t a b l e m e n t p l u s n o m ­ b r e u x a u d é b u t de la saison. Il est p o r e u x , r o u g e â t r e , t r è s facile à fendre e t d o u é d ' u n e forte o d e u r assez a g r é a b l e , ce qui le r e n d à p o u p r è s i n a t t a q u a b l e p a r les insectes. .On en fait dos boîtes à cigares ot a u t r e s objets a n a l o g u e s , des r e v ê t e m e n t s i n t é r i e u r s p o u r m e u b l e s de l u x e , d e la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e , e t c . On t r o u v e c e t t e espèce à la G u a d e l o u p e , d e 0 à .'i. )0 m è t r e s d ' a l t i t u d e ; n o m s i n d i g è n e s : acajou amer, acajou du pays, acajou à meubles, acajou senti. r

A u t r e s M é l i a c é e s à rapprocher de l'Acajou. — L e bois d o l a p l u p a r t des Méliacées p r é s e n t e , a v e c des v a r i a n t e s n o m b r e u s e s , d e u x des c a r a c t è r e s d u bois d ' A c a j o u , à savoir l a p r é s e n c e de zones c i r c u m m é d u l l a i r e s de p a r e n c h y m e ligneux et, d ' a u t r e p a r i , u n e coloration plus ou m o i n s rosée d u bois, a v e c u n e o d e u r prononcée ou, chez d ' a u t r e s , à peine p e r c e p t i b l e . On c o n n a î t a u N o u v e a u - M o n d e , on o u t r e de Gedrela odorata L., d o n t il a été p a r l é p l u s h a u t , los csj>èces C. Gluzioui C. D O de l ' A m é r i q u e t r o p i c a l e (le M u s é u m


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d e P a r i s possède u n e bille do 7 000 kilos, d e p r o v e n a n c e m e x i c a i n e ) , 0. guyancnais A. J u s s . do l a G u y a n e , C. bogotenais T r i a n a , d e la Nouvelle G r e n a d e , e t c . D a n s nos colonies de la Côte o c c i d e n t a l e e t de l'Afrique é q u a t o r i a l c e x i s t e n t u n assez g r a n d nombre, d e Méliacées d o n t les bois, p a r leurs c a r a c t è r e s p h y s i q u e s e t p a r lour s t r u c t u r e , r a p p e l l e n t l'Acajou v é r i t a b l o ou l'Acajou femelle e t d o n t q u e l q u e s - u n s s o n t d é j à l ' o b j e t d ' u n e e x p l o i t a t i o n s u i v i e ; n o u s n o signalerons q u e les suivants : Campasp. ( N g â n des P a h o u i n s ) , d u bassin de l ' O g o u é ; so t r a v a i l l e bien. Khaya : p l u s i e u r s espèces fournissent des bois h a b i ­ t u e l l e m e n t d é n o m m é s « A c a j o u d ' A f r i q u e » : K. aunegalensis A. J u s s . (Cailcedra ou A c a j o u d u S é n é g a l ) ; K. Klainei P i e r r e ou Z a m a n g u i l a des M ' P o n g o u é s , e x p o r t é sous lo n o m d ' A c a j o u d u G a b o n ; K. anthoiheca D C . de l ' A n g o l a ; K. ivorensis A. Chov., do la Côte d ' I v o i r e ; K. euryphylla H a r m s , d u C a m e r o u m ; E. grandijolia A. DC. d u I l a u t - O u b a n g h i . Ces bois o n t u n e s t r u c t u r e q u i so r a p p r o c h e b e a u c o u p de celle do l ' A c a j o u , a v e c c e p e n d a n t dos r a y o n s p l u s é t r o i t s . Lovoa Klaineana P i e r r e (Alone des P a h o u i n s ) , a u n t r è s b e a u bois gris rosé, d e d e n s i t é 0,5 e n v i r o n , d e g r a i n e t d ' a s p e c t r a p p e l a n t l ' O k o u m é ; on lui d o n n e parfois le n o m d e « N o y e r d ' A f r i q u e ». Entandrophragma. P l u s i e u r s espèces d e ce g e n r e fournissent des bois a n a l o g u e s a u x p r é c é d e n t s ( T i a m a T i a m a des Apolloniens). Il on est do m é m o des Turraeanthua, d o n t p l u s i e u r s espèces se r e n c o n t r e n t à la C ô t e 1

1. L e s p r i x d e v e n t e s u r p i n c e d e s b o i s d é n o m m é s « A c a j o u s d ' A f r i ­ q u e " ont s u b i d e s (luit na I ions c o n s i d é r a b l e s : J a n v i e r 1020.• 20(1 f r a n c s l a t o n n e Juillet 1020 1000 —. — D é c e m b r e 1920 500 — — (Caz. dus val. cul., 1 0 d é c e m b r e 1 1 1 2 0 ) .


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d ' I v o i r e e t p o s s è d e n t u n bois u t i l i s a b l e p o u r l'ébénisterie e t la menuiserie. L e s Wuljhorstia, à fruits p r e s q u e s e m b l a b l e s à c e u x d u g e n r e p r é c é d e n t , c o m p r e n n e n t p l u s i e u r s espèces à bois r o u g e â t r e e m p l o y é p o u r v o i t u r e s do c h e m i n s d e fer ( M ' t a k u des Caffrès), L e g e n r e Khaya p a r a i s s a i t l i m i t é à l'Afrique occiden­ t a l e , où il c o m p r e n d , c o m m e on l ' a v u p l u s h a u t , plu­ sieurs espèces. Mais M. P c r r i e r d e la B a t h i e a r e n c o n t r é à M a d a g a s c a r , d a n s l ' A m b o n g o ot le B o i n a , u n e n o u v e l l e espèce, K. madagascariensis J u m , et Perr., qui produit u n des H a z o n e m a s o u « Bois r o u g e s » des S a k a l a v e s . Co bois, q u i p r o v i e n t d ' u n bol a r b r e do 20 à 30 m è t r e s do h a u t e u r , a é t é i m p o r t é a u H a v r e o ù il est apprécié. L ' é t u d e quo n o u s a v o n s faite, d ' a p r è s u n é c h a n t i l l o n , o b l i g e a m m e n t e o m m u n i q u é p a r M. J u m e l l e , n o u s a fourni l'occasion de c o n s t a t e r q u e la s t r u c t u r e est à p e u p r è s i d e n t i q u e à celle do l'Acajou v r a i . N o u s a v o n s m ê m e r e t r o u v é , d a n s ce bois d e K. madagascariensis, la ten­ d a n c e à la disposition é t a g é e des r a y o n s , signalée p a r H o h n e l e n 1884 d a n s c e r t a i n s bois do v é r i t a b l e A c a j o u e t aussi dos zones à p o c h e s sécrétrices a n a l o g u e s à celles d o n t n o u s p a r l o n s p l u s h a u t p o u r des A c a j o u s d e l a Guyane et du Guatemala. Sans aucun doute, et p a r sa structure du moins, le bois d e K. madagascariensis est aussi voisin q u e possible d u v é r i t a b l e A c a j o u e t il n ' é t a i t p a s i n u t i l e d o signaler ce fait en p a s s a n t . D ' a i l l e u r s , n o u s a v o n s d é j à fait r e m a r q u e r p l u s h a u t q u e les genres Swietenia e t Khaya p r é s e n t e n t , d a n s leurs fleurs, des c a r a c t è r e s à p o u p r è s i d e n t i q u e s . Il e x i s t e en o u t r e , à M a d a g a s c a r , u n c e r t a i n n o m b r e do Méliacées d o n t le bois s e r a i t à é t u d i e r ot q u i consti­ t u e r a i e n t p e u t - ê t r e dos s u c c é d a n é s possibles do l'Acajou.


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N o u s c i t e r o n s différentes espèces dos genres Cipadessa, Turrœa, Trichilia e t Gedrelopsis. N o u s a p p e l o n s s p é c i a l e m e n t l ' a t t e n t i o n sur le bois de I t a m a i n d a f a (Trichilia pellostylis II. En.), que nous a v o n s e u l'occasion d ' e x a m i n e r en p r o v e n a n c e d e l a forêt d ' A n a l a m a z a o t r a ot qui p o u r r a i t • s a n s d o u t e , s'il est assez a b o n d a n t , d o n n e r d e b o n s r é s u l t a t s . , Enfin le H a z o m p o z a (Tina madagascariensis Kadlk.) do la famille voisine des Sapindaoées, a v e c sa coloration r o u g e â f r e , m é r i t e aussi d ' ê t r e e x p é r i m o n t é , c o m m e s u c c é d a n é de l'Acajou femelle d u moins. D a n s l ' I n d e Anglaise, los Méliacées s o n t bien représentées par diverses espèces des genres Melia, Oarapa, Gedrela e t Ohloroxylon. L e s forêts de n o t r e belle colonie d ' I n d o c h i n e renfer­ m e n t de n o m b r e u s e s Méliacées, d o n t q u e l q u e s - u n e s fournissent des bois d é j à utilisés d a n s lo p a y s e t d o n t l'emploi p o u r r a i t se généraliser : Melia Azeduraeh L. (soân ou x o â n ) ; Sandoricum indienm Cay. (t'a.y s a u d o , Cay sào)j Chisocheton evchvnchinensis P i e r r e (Cây goî m a t ) . L e (loi m â t fournit u n bois gris rosé, o d o r a n t , d o u x à t r a v a i l l e r , très r é s i s t a n t , i n a t t a q u a b l e p a r les t e r m i t e s , q u i c o n v i e n d r a i t p o u r l ' é b é n i s t e r i e e t la menuiserie. Il s e r t d a n s lo p a y s à la confection des cercueils d e l u x e e t des s a r n p a n g s . Bisoxylon Loureiri P i e r r e (Cay h u i n h d u o n g ) d u C a m b o d g e ot d e la C o e h i n c h i n o ; bois j a u n o rosé clair, o d o r a n t , i n c o r r u p t i b l e , m a i s se f o n d a n t facilement sous l'influence do la c h a l e u r ; il sort à la confection d e m e u b l e s do luxe e t d o cercueils. L e s i n d i g è n e s lui a t t r i ­ b u e n t La p r o p r i é t é de momifier les corps. Il p o u r r a i t 1

1 . A u x Phfljppinei Le b p i a d e c e l l e e s p è c e e s t u l i l i s é p o u r l e s c o n s t r u c l i o n s , le c l i a r i u n n a i f e . c l c .


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ê t r e utilisé p o u r l a m e n u i s e r i e e t l e t o u r . On l u i d o n n e parfois le n o m d e S a n t a l oitrin. L e s a u t r e s espèces d u m ê m e g e n r e , B. Juglans, F . Pellegr., I ) . arborescents Miq. e t B. hoaensis F . Pellegr. fournissent des bois m o i n s r é p u t é s . Il e n e s t d e m ê m e d e B. bineciarijerum H o o k . f., d e l ' A n n a m , d o n t le bois b l a n c rosé, à g r a i n assez fin, so p o l i s s a n t bien, est utilisé d a n s le p a y s , d ' a p r è s A. Chevalier, p o u r l a confection d e colonnes e t d e t a b l e s . Les espèces d u g e n r e Aglaia, t o u t e s c o n n u e s sous le n o m d e Cây gôi p r é s e n t e n t u n e i m p o r t a n c e p l u s g r a n d e . A. gigantea (Pierre) Pellegr. d o n n e u n b e a u bois r o u g e brun, sefonçant àl'air,rappelantl'Acajou,résistant,élas­ t i q u e , d e d e n s i t é m o y e n n e ( 0 , 6 5 e n v i r o n ) , se t r a v a i l l a n t bien e t p o u v a n t ê t r e e m p l o y é a v a n t a g e u s e m e n t p o u r l a m e n u i s e r i e fine e t l'ébénisterie. I l a é t é e m p l o y é a v e c succès p e n d a n t l a d u r é e d e l a g u e r r e , a u x ateliers d ' a r t i l ­ lerie d e H a n o ï p o u r l a f a b r i c a t i o n d e crosses d e fusil. D a n s les c o n t r e f o r t s do l a b a s e d u t r o n c , les i n d i g è n e s taillent d e s r o u e s d ' u n e seule pièce p o u r c h a r i o t s . L e s a u t r e s espèces d u m ê m e g e n r e fournissent u n bois m o i n s a p p r é c i é , m a i s c e p e n d a n t u t i l i s a b l e ( i l . pyramidata H a n c o , A. odorata L o u r . , A. polystachya Wall., A. cucullatu F . Pellegr., A. Baillonii P i e r r e , etc.). L e g e n r e Walsura, W. villosa W a l l . ( G a t r a y d e s A n n a m i t e s ) a u n bois d u r , à grain serré, s e r v a n t p o u r piliers d e cases e t W.elata P i e r r e , u n bois j a u n e , e s t i m é p o u r los c o n s t r u c t i o n s . E n r é s u m é , l a famille d e s Méliacées p r é s e n t e e n I n d o ­ chine d o u x bois p r i n c i p a u x , Biso.eylon Ijoareiri P i e r r e ot Aglaia gigantea P i e r r e (Pellegr.), p o s s é d a n t q u e l q u e s u n e s d e s q u a l i t é s d e l'Acajou. Il e x i s t e e n Chine u n e espèce d u g e n r e Gedrela, G. sinensisA. J u s s . , q u i c o n s t i t u e u n bel a r b r e d ' o r n e m e n t e t d o n t le bois d e c œ u r assez d u r , rose vif, p o s a n t , s u s c e p t i b l e d ' u n b e a u poli, r a p p e l l e H.

LBQ0MTE 1 llois c o l o n i a u x .

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b e a u c o u p c e r t a i n e s s o r t e s d'Acajou. Cet a r b r e q u i e s t r u s t i q u e sous n o t r e c l i m a t d e F r a n c e a u n e croissance assez r a p i d e e t p e u t fournir des bois d ' œ u v r e u t i l i s a b l e s dès l a t r e n t i è m e a n n é e . Les Méliacées s o n t a b o n d a n t e s e n Nouvelle-Calé­ d o n i e e t les indigènes les r e c o n n a i s s e n t h a b i t u e l l e m e n t à l ' o d e u r p l u s o u m o i n s alliacée d e leur écorce : Disoxylon rufescens Vieill. Bois se f e n d a n t bien, rose p â l e , r e c h e r c h é d a n s le p a y s . Garapa moluccensis A. liaun., s u r t o u t s u r les rivages. Bois gris R O S I ' , a grain (in el serré, assez, d e n s e , s e t r a ­ v a i l l a n t e t se c o n s e r v a n t bien. C'est u n t r è s b e a u bois d ' é b é n i s t e r i e p r e n a n t u n e couleur rosée e t m ê m e vio­ lacée. Il p r é s e n t e dos veines fines p l u s colorées, for­ m a n t parfois d ' é l é g a n t s dessins a u t o u r d e s n œ u d s . C'est u n d e s p l u s jolis bois d e l a colonie p o u r o u v r a g e s de luxe . •Neniedra eleagnoïdeè A. J u s s . P e t i t a r b r o t o u r m e n t é , à bois r o u g e , r e h a u s s é d e veines fines a g r é a b l e m e n t n u a n c é e s . L e s sujets n o u e u x e t sains d o n n e n t u n bois t r è s joli, s u r t o u t q u a n d il e s t v e r n i . Trichilia qninquevalvis Montz. o u « Bois m o u c h e t é ». A r b r e do 10 m i t r e s d e s c o t e a u x p r è s d e l a m e r . C œ u r rouge avec taches jaunes, semblant produites p a r u n e a l t é r a t i o n d u bois. N o u s p o s s é d o n s d o u x a u t r e s bois d e s P h i l i p p i n e s a p p a r t e n a n t à l a m ê m e famille : Melia Gandollei A. J u s s . ( B a g a l u n g a des indigènes) e t Sandoricum Koetjape (Burin, f.) Merr. ( S a n t a l d e s indigènes). Or ces bois p r é s e n t e n t s e n s i b l e m e n t les m ô m e s c a r a c t è r e s q u e l'Acajou femelle. 1

1. I . a m , ' m e e s p è r e f o u r n i l , a u x P h i l i p p i n e s , u n b o i s a p p r é c i é , parfois rapproché do L'Acajou. Sa structure paraît l e r a p p r o c h e r d u b o i s d o I>l/sj.ryl(tit

l.altrriri

d e l'INDOCHINE.


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PROVENANT FAMILLES

L!utilisation en E u r o p e des bois d'Eucalyptus (Famille dos M y r t a c é e s ) p o u r l'ébénisterie ot p o u r le p a v a g e des r u e s est assez r é c e n t e . Elle n e d a t e g u è r e q u e d e l ' E x p o s i t i o n do M e l b o u r n e (1882) ot elle é t a i t à ce m o m e n t l i m i t é e a u x t r a v e r s e s de c h e m i n s d e fer. T o u s les bois p r o d u i t s p a r les Eucalyptus contiennent des p r i n c i p e s a r o m a t i q u e s , d u t a n n i n e t des résines q u i c o n t r i b u e n t p o u r u n e l a r g e p a r t à lour d o n n e r d ' a p p r é ­ ciables p r o p r i é t é s do c o n s e r v a t i o n . Sous lo n o m de R e d M a h o g a n y ou A c a j o u r o u g e , on a i n t r o d u i t , sur le m a r c h é , dos bois de Eucalyptus resinifera Sm. q u i p o u s s e p r i n c i p a l e m e n t sur la c ô t e d e S i d n e y ot d o n t le bois r o u g e foncé r a p p e l l e l'acajou. Mais les d e u x bois d'Eucalyptus q u i o n t é t é princi­ p a l e m e n t a p p r é c i é s en E u r o p e s o n t le J a r r a h e t 1© K a r r i fournis r e s p e c t i v e m e n t , le p r e m i e r p a r E. marginala Sm. e t le d e u x i è m e p a r E. diversicolor F . v o n Muell. L e bois d e J a r r a h p r é s e n t e u n e c o l o r a t i o n b r u n c h o c o l a t t r è s foncé o u m ê m e u n e c o l o r a t i o n de s a n g desséché, a v e c des zonos p l u s s o m b r e s disséminées. L e J a r r a h est u n bois assez l o u r d (densité m o y e n n e 0,850), dur, tenace, homogène et r e m a r q u a b l e m e n t régulier; il n e se fendille p a s en se d e s s é c h a n t e t , en r a i s o n de s a couleur acajou, c o m m e d u b e a u poli qu'il est suscep­ tible do p r e n d r e , il p e u t ê t r e a v a n t a g e u s e m e n t e m p l o y é en ébénisterie. Il a é t é utilisé aussi p o u r les c o n s t r u c t i o n s et p o u r le p a v a g e en bois. A P a r i s , on r e n o o n t r e u n assez g r a n d n o m b r e d e d e v a n t u r e s de m a g a s i n s en bois de J a r r a h . Or, n o m b r e d'espèces d u g e n r e Eucalyptus ont p u ê t r e a c c l i m a t é e s on Algérie où elles se d é v e l o p p e n t


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a v e c u n e r a p i d i t é e x c e p t i o n n e l l e , d é p a s s a n t celle d e t o u s les a r b r e s indigènes ou des a u t r e s a r b r e s i m p o r t é s . Les espèces p o u v a n t fournir u n bois r o u g e similiacajou e t déjà assez r é p a n d u e s en Algérie s o n t les s u i v a n t e s : E. roslrata Schleeht., E. Trabuiii Vilm., E. terelicorni8 Sm., E. rudis E n d l . , E. diversicolor F . Muell. e t E. algcriensis, c e t t e dernière espèce p a r a i s ­ s a n t bien n a t u r a l i s é e en Algérie, oh on la t r o u v e s o u v e n t à l ' é t a t s u b s p o n t a n é a u b o r d des c o u r s d'oau. D e s m e u b l e s c o n s t r u i t s à Alger, en bois d'Eucalyptus, p a r a i s s e n t p r é s e n t e r l ' a s p e c t ot les q u a l i t é s do l'Acajou véritable. E n r a i s o n do la v o g u e d o n t j o u i s s e n t les bois d ' A c a j o u , o n a utilisé, sous c e t t e d é n o m i n a t i o n générale, n o n s e u l e m e n t les bois signalés p l u s h a u t , m a i s encore c e u x q u i , t o u t en a p p a r t e n a n t à des familles végé­ tales t r è s variées, p r é s e n t e n t q u e l q u e analogie do couleur aveo le véritablo Acajou. Au p r e m i e r r a n g nous signa­ lerons le bois do Smdora do l ' I n d o c h i n e , do la famille des L é g u m i n e u s e s (Oo'.salpiniéos). L'espèce S. cochinchinensis P . fournit l ' u n des bois d ' é b é n i s t e r i e les p l u s e s t i m é s à Saigon. A u T o n k i u , e x i s t e l'espèce S. tonkinensis A u g . Ohov. (Gu, G u n i a i , (lu l a a r b r e p o u v a n t a t t e i n d r e 2 5 - 3 0 m è t r e s , d o n t lo bois est utilisé p o u r l'ébénisterio e t la m e n u i ­ serie de luxe. A la lumière il p r e n d u n e t e i n t e foncée ot a v e c reflets d ' u n b r u n r o u g e â t r e . Autrefois a b o n d a n t a u T o n k i n e t d a n s lo N o r d do l ' A n n a m , il n e so r e n ­ c o n t r e p l u s g u è r e q u ' o n c e r t a i n e s r é g i o n s e t on t r è s p e t i t e q u a n t i t é (région de P h u - q u i ; vallée du N a m S a n e t d u K r é t r o ; d ' a p r è s M. l i o r d e n e u v e cité p a r M. Chevalier). Co bois est p a r c o u r u p a r des c a n a u x s é c r é t e u r s c o n t e n a n t u n e s u b s t a n c e oléo-résinouse. C'est l a p r é ­ sence de c e t t e s u b s t a n c e q u i lui c o m m u n i q u e les veines


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s o m b r e s qu'il p r é s o u t e e t c'est s a n s d o u t e aussi la r a i s o n p r i n c i p a l e de ses q u a l i t é s de c o n s e r v a t i o n . A u x P h i l i p p i n e s , on préconise, c o m m e s u c c é d a n é s d e l'Acajou, p l u s i e u r s bois fournis p a r des L é g u m i ­ n e u s e s dos genres Pterocarpus, Pahudia, Intsia, Albizzia, e t c . , m a i s , en r é a l i t é , ces bois s o n t n o t a b l e m e n t différents d e l'Acajou.

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Les arbres producteurs. — L e bois utilisé s o u s 10 n o m d e P a l i s s a n d r e est fourni p a r divers a r b r e s q u i p a r a i s s e n t a p p a r t e n i r t o u s à la famille des L é g u m i neusos-Papilionécs e t a u g e n r e Dalbergia de la tribu des Ualbergiées. L e s Dalbergia s o n t dos a r b r e s à feuilles ponnéeB e t à folioles a l t e r n e s s a n s stipelles. L e s fleurs p e t i t e s , sou­ v e n t n o m b r e u s e s , s o n t g é n é r a l e m e n t g r o u p é e s en p a n i cules de c y m e s . Elles s o n t p o u r v u e s d ' u n calice bilabié, à 5 lobes. Corolle à é t e n d a r d o v a l e ou orbiculairo. E t a m i n o s 9-10, soudées en 1 g a i n e ou en 2 faisceaux. O v a i r o s t i p i t é à 1-6 o v u l e s ; stylo c o u r t , on alêne. Gousse i n d é h i s c e n t e , en f o r m e d o s a m a r o , s o u v e n t m o n o s p e r m e . Co g e n r e so r e n c o n t r e d a n s los p a r t i e s t r o p i c a l e s d e l ' A m é r i q u e , d e l'Afrique e t d e l'Asio. 11 est assez a b o n d a m m e n t r e p r é s e n t é en I n d o c h i n e et à Madagascar. L e P a l i s s a n d r e lo p l u s a n c i e n n e m e n t c o n n u v e n a i t de l ' A m é r i q u e d u Sud p o u r u n e p a r t ot d e l ' I n d e p o u r u n e a u t r e . L o p l u s a p p r é c i é p r o v e n a i t do Rio de J a n e i r o e t d e B a h i a ; lo P a l i s s a n d r e d e l ' I n d e é t a i t p l u s clair d e t e i n t e e t m o i n s arjprécié. Celui d ' A m é r i q u e est fourni p a r Dalbergia nigra Allem. Il est désigné d a n s le p a y s sous lo n o m d o


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C a b i n u a ou encore d e J a c a r a n d a . U n a u t r e J a c a r a n d a ou P a l i s s a n d r e , le J a c a r a n d a t a m est fourni p a r des a r b r e s d u g e n r e Machaerium, voisin d u g e n r e Dalbergia, m a i s à a n t h è r e s versatiles a u lieu d ' ê t r e t e r m i n a l e s . P l u s i e u r s espèces de co g e n r e d o n n e n t des bois a p p r é ­ ciés : Machaerium scleroxylcm Tu). ( P a o ferro), M. firmum B e n t h . ( J a c a r a n d a r o x a ) , M. légale B o n t h . ( J a c a r a n d a p r e t o ) . L ' e s p è c e M. Schomburglcii Benth. fournit à la G u y a n e le bois do l e t t r e m a r b r é ou bois tigré. P l u s i e u r s de ces espèces o n t u n bois do la n a t u r e du Palissandre . L e P a l i s s a n d r e do l ' I n d e est s u r t o u t fourni p a r l'espèce Dalbergia latijolia R o x b . , q u i e x i s t e d a n s le S i k k i m e t les P r o v i n c e s c e n t r a l e s ; son bois est c o n n u d a n s le p a y s e t d a n s le c o m m e r c e sous los n o m s de « B l a c k w o o d » e t d e « R o s e w o o d ». Il e x i s t e d'ailleurs d a n s l ' I n d e p l u s i e u r s a u t r e s espèces à bois r e c h e r c h é : D, Sixsoo R o x b g . , D. lanceolaria L., D. paniculaia R o x b . , D. Oliveri G a m b l e , e t c . L e s espèces D. nigra Allom. p o u r le Brésil e t D. latifolia R o x b . p o u r l ' I n d e , p a r a i s s e n t les p l u s i m p o r t a n t e s ; m a i s c e p e n d a n t il f a u t r e c o n n a î t r e q u ' i l e x i s t e e n c o r e q u e l q u e i n c e r t i t u d e sur l'origine b o t a n i q u e de c e r t a i n s P a l i s s a n d r e s d ' A m é r i q u e . 2

Caractères physiques du Palissandre du Brésil. — L ' a u b i e r est d ' u n gris t r è s f a i b l e m e n t b r u n â t r e . Q u a n t a u c œ u r , il est b r u n violacé, a v e c des veines irrégulières jilus s o m b r e s d a n s la d i r e c t i o n do l ' a x e do la tige. Ces zones p l u s s o m b r e s p a r a i s s e n t 1 . C e l l e désignation en Jacaranda a été L'origine ( l ' u n grand nombre d ' a s s e r t i o n s e r r o n é e s , c a r il e x i s t e u n g e n r e Jacarumtu appartenant à l a f a m i l l e î l e s l î i g n o n i a r é e s e t d o n t l e b o i s n ' a a u c u n rapport a v e c l e Palissandre. L*. l a - b o i s a p p e l é N e g r i l l o , e n r a i s o n d e s a c o u l e u r f o n c é e , e s t p r o d u i t p a r Machaerium WHïtfotdii Macbride. U n s p é c i m e n d e c e b o i s p r o v e ­ n a n t d e la C o l o m b i e a é t é é t u d i é p a r l l . - l i . M i l l e r qui a s i g n a l é u n e s t r u c t u r e é l a g é e l i é s n e t t e {ISull. Torr. Uut. Club, 1 » 2 ( > , n ° 2 , p . 7 3 ) .


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c o r r e s p o n d r e à l a fin d ' u n e saison, d e telle s o r t e q u e les zones d ' a c c r o i s s e m e n t se m o n t r e n t ainsi p a r des v a r i a t i o n s d e c o l o r a t i o n d u bois. L a d e n s i t é est t r è s v a r i a b l e , d e 0,7 à 0 , 9 . L a p o u s s i è r e d e ce bois est acre e t i r r i t e les n a r i n e s . L e s s u b s t a n c e s résineuses e t odo­ r a n t e s qu'il c o n t i e n t lui c o m m u n i q u e n t u n e o d e u r d e v i o l e t t e s o u v e n t assez n e t t e : p o u r la m ô m e r a i s o n il b r û l e a v e c éclat. Ce bois, en r a i s o n d e sa s t r u c t u r e , s u r t o u t fibreuse, à fibres p o u r v u e s d ' u n e m e m b r a n e épaisse, se p o l i t r e m a r q u a b l e m e n t bien et les v a i s ­ s e a u x n e n u i s e n t g u è r e à ce poli, car ils s o n t h a b i t u e l ­ l e m e n t o b s t r u é s p a r u n e s u b s t a n c e résineuse d ' u n r o u g e b r u n e t leur c a v i t é n e so t r o u v e d o n c p a s l i b r e . S t r u c t u r e . — L e bois d e P a l i s s a n d r e d u Brésil p e u t ê t r e é t u d i é en section t r a n s v e r s a l e ot en section l o n g i t u d i n a l e . E n s e c t i o n t r a n s v e r s a l e , on v o i t qu'il p r é s e n t e d e s v a i s s e a u x p e u n o m b r e u x , 2 - 4 p a r milli­ m è t r e c a r r é , parfois assez g r a n d s ( j u s q u e 2 5 0 - 3 0 0 JJ. d e d i a m è t r e ) s o u v e n t isolés, m a i s parfois en séries r a d i a l e s de 2-3 et m ê m e plus, habituellement remplis par une s u b s t a n c e d ' u n r o u g o b r u n â t r e qui les o b s t r u e c o m p l è t e ­ m e n t . L e s r a y o n s , formés d e 2 files d e cellules r e m p l i e s d ' u n e s u b s t a n c e b r u n e , s o n t assez n o m b r e u x , c a r o n en c o m p t e a u m o i n s 1 0 p a r m i l l i m è t r e . E n f i n la s u b ­ s t a n c e f o n d a m e n t a l e d u bois est fournie p a r des fibres à m e m b r a n e assez f o r t e m e n t épaissie e t p a r d u p a r e n ­ c h y m e l i g n e u x . L a d i s t r i b u t i o n do ce p a r e n c h y m e est déjà assez c a r a c t é r i s t i q u e . On t r o u v e d ' a b o r d d e s cel­ lules disséminées d e p a r e n c h y m e , p u i s d e s m a n c h o n s c i r c u m v a s c u l a i r e s e t enfin des zones c i r c u m m é d u l l a i r e s ; ces d e r n i è r e s s o n t t r è s é t r o i t e s , s o u v e n t formées d ' u n e seule assise d e cellules e t h a b i t u e l l e m e n t à c o n ­ t e n u b r u n ; il on e x i s t e e n v i r o n 4 à 5 p a r m i l l i m è t r e do r a y o n .


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D e place en p l a c e , des zones c i r c u m m é d u l l a i r e s de fibres p r é s e n t e n t des é l é m e n t s à m e m b r a n e m o i n s épaisse e n t o u r a n t un c o n t e n u b r u n a b o n d a n t . Ces t a c h e s , qui jiaraissent c o r r e s p o n d r e , c o m m e on l'a d i t p l u s h a u t , à u n e c e r t a i n e p é r i o d e de la saison d'accrois­ s e m e n t , p r o v o q u e n t ainsi d a n s le bois des zones p l u s colorées t o u t à fait c a r a c t é r i s t i q u e s . Sur les sections l o n g i t u d i n a l e s t a n g o n t i e l l e s du bois, on p e u t r e c o n n a î t r e facilement q u e les r a y o n s f o r m e n t dos é t a g e s h a u t s d e 1/5 de m i l l i m è t r e e n v i r o n . Ces é t a g e s s o n t bien visibles à la l o u p e e t d o n n e n t des r a y u r e s t r a n s v e r s a l e s q u ' o n a p e r ç o i t t r è s facilement, s u r t o u t si o n p r e n d soin d ' h u m e c t e r l é g è r e m e n t le bois a v e c un linge mouillé. C e t t e structure élance est c a r a c t é r i s t i q u e dos P a l i s s a n d r e s , la h a u t e u r des é t a g e s , le n o m b r e des r a y o n s p a r milli­ m è t r e e t leur c o m p o s i t i o n de 1 à 3 files de cellules p o u v a n t c o n s t i t u e r des c a r a c t è r e s p r o p r e s à d i s t i n g u e r los u n s des a u t r e s les P a l i s s a n d r e s p r o v e n a n t do diffé­ r e n t e s espèces d u g e n r e Dalbergia. E n ce qui c o n c e r n e D. latijolia R o x b g . q u i f o u r n i t le P a l i s s a n d r e d e l ' I n d e , les zones p l u s s o m b r e s s o n t m o i n s m a r q u é e s q u e d a n s le P a l i s s a n d r e d u B r é s i l ; les v a i s s e a u x s o n t p l u s g r a n d s e t les r a y o n s t r è s n o m ­ b r e u x s o n t t r è s é t r o i t s . L e s zones c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n c h y m e ligneux sont i r r é g u l i è r e m e n t disposées. S u c c é d a n é s . — Il e x i s t e , en Afrique t r o p i c a l e , u n assez g r a n d n o m b r e d e L é g u m i n e u s e s d e la t r i b u des D a l b e r g i é e s e t en p a r t i c u l i e r des Dalbergia d o n t lo bois p r é s e n t e c e r t a i n s c a r a c t è r e s d u P a l i s s a n d r e . L ' e s p è c e l a plus i m p o r t a n t e D. melanoxylon (iuill. e t P e r r . , q u i so r e n c o n t r e d e p u i s la S é n é g a m b i e j u s ­ q u ' a u M o z a m b i q u e , d o n n e u n bois d u r , d ' u n p o u r p r e n o i r â t r e , de couleur t r o p s o m b r e pouf c o n s t i t u e r un P a l i s s a n d r e . B e a u c o u p d'espèces africaines d u g e n r e


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Dalbergia s o n t d'ailleurs des a r b u s t e s dressés ou grim­ p a n t s et n ' o n t p a r c o n s é q u e n t p a s de bois utilisable. E n r é s u m é , j u s q u ' à ce j o u r , l'Afrique n e p r o d u i t p a s d e bois a b s o l u m e n t a n a l o g u e a u P a l i s s a n d r e e t a p p a r ­ t e n a n t a u m ê m e g e n r e Dalbergia. D u g e n r e Milletia, n o u s c i t e r o n s p o u r l'Afrique : M. Laurentii do Wild. e t M. versicolor W e l w . C e t t e d e r n i è r e espèce se r e n c o n t r e d a n s le p a y s B a t é k é ; son bois, d ' u n e belle t e i n t e b r u n e , se p o l i s s a n t facile­ m e n t , serait e m p l o y é p o u r les c o n s t r u c t i o n s à B r a z z a ­ ville. Il e x i s t e à M a d a g a s c a r p l u s i e u r s espèces d u g e n r e Dalbergia, d o n t le bois se r a p p r o c h e p l u s ou m o i n s d u Palissandre vrai . D. boinensis J u m . , q u i est le M a n i p i k a des S a k a laves, se t r o u v e d a n s le B o i n a , où il croît p a r t o u t , e x c e p t é d a n s les t e r r a i n s h u m i d e s . Son t r o n c p e u t a t t e i n d r e p l u s d e 20 m. d e h a u t e t 0 , 3 0 à 0 , 4 0 de d i a m è t r e . D. Perrieri J u m . , c o n n u sous le n o m de M a n a r y . se p l a î t p r i n c i p a l e m e n t d a n s los forêts sèches d u h a u t bassin d e la B e t s i b o k a e t d e l ' I k o p a ; cet a r b r e p e u t d e v e n i r p l u s gros quo le p r é c é d e n t . On cite e n c o r e D. Baroni B a k e r ou V o a m b o a n a d e la g r a n d e forêt d ' A m p a s i m b é . Il on e x i s t e p l u s i e u r s v a r i é t é s : le V. m a i n t y q u i est l a v a r i é t é la p l u s i n l é r e s s a n t e so t r o u v e p r i n c i p a l e m e n t d a n s les p a y s do Ambohitrombo, L a k a t a et Amposinpotsy. E n f i n u n Derris ou H a z o v o l a , assez c o m m u n d a n s l a forêt d ' A n t o n g i l , s u r t o u t à u n e c e r t a i n e d i s t a n c e dos côtes, f o u r n i t aussi u n bois de la catégorie du Palis­ sandre. D ' a u t r e s essences p o r t a n t les n o m s d e N a t o H a z o l

m

m

Boni

t. Los P a l i s s a n d r e s de M a d a g a s c a r inainlenaul bien connus sur l e s m a r c h e s d u H a v r e el d e M a r s e i l l e , o ù ils des prix variant d e 5(1 les kilos.

à no francs

cent

atteignent


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riema (Weinmannia), V i v a o n a (Dilobeia), H i n t z y (Aj:elia bijuga), e t c . , o n t é t é préconisées, B a n s r a i s o n s suffisantes, c o m m e s u c c é d a n é s d u P a l i s s a n d r e ; m a i s rien no justifie c e t t e m a n i è r e d e voir. N o t r e colonie d ' I n d o c h i n e , d o n t les forêts s o n t t r è s é t e n d u e s , possède u n c e r t a i n n o m b r e d'espèces (35) d u g e n r e Dalbergia, d o n t les bois a p p a r t i e n n e n t a u g r o u p e d u P a l i s s a n d r e p a r lour coloration e t aussi p a r leur s t r u c t u r e étagée. N o u s citerons p r i n c i p a l e m e n t : Dalbergia cochinchinensis Pierre (Trac, Crah n u n g ) ; D. fusca P i e r r e (Cay t r a c , C â m l a i ) ; D. dongnaiensis P i e r r e ( N o n h n u o n , C â m l a i ) ; D. Oliveri G a m b l e (Câm lai, b e a u bois d u r , r o u g e ) ; D. eambodiana P i e r r e ( T r a c ) ; D. mammosa P i e r r e (Câm lai). Ce sont d e s espèces du g e n r e Dalbergia qui p r o d u i s e n t d a n s le sud d e n o t r e colonie les bois d ' é b é n i s t e r i e c o n n u s sous les n o m s do T r a c ot do C â m lai. M a l h e u r e u s e m e n t ces bois d e v i e n n e n t do p l u s en p l u s rares. On a, p a r a î t - i l , signalé le T r a c a u T o n k i n , mais Chevalier n e p e n s e p a s qu'il y e x i s t e e t lo M u s é u m n e possède a u c u n é c h a n ­ tillon b o t a n i q u e p r o v e n a n t d e c e t t e p a r t i e de l ' I n d o c h i n e . Celui q u ' o n t r a v a i l l e a u T o n k i n est i m p o r t é d ' A n n a r n . C'est h a b i t u e l l e m e n t s u r lo bois de T r a c (Dalbergia cochinehïnensis P i e r r e ) q u e se l'ont les i n c r u s t a t i o n s bien connues- d u T o n k i n . L e bois d e c œ u r d u D. cocMnchinennis P i e r r e est d ' u n r o u g e foncé, dense, l o u r d e t p r e n d , a v e c l'âge, u n e t e i n t e p l u s s o m b r e q u e celle d u v é r i t a b l o P a l i s s a n d r e . C o m m e ce dernier, il a des zones p l u s s o m b r e s , qui lui d o n n e n t u n c a c h e t p r o p r e e t r e l è v e n t sa b e a u t é . Q u a n t a u T r a c d u C a m b o d g e (D. eambodiana Pierre), son bois é t a i t autrefois r é s e r v é rjour les u s a g e s r o y a u x , ce qui s e m b l e souligner sa r a r e t é , en m ê m e t e m p s que la g r a n d e e s t i m e d a n s laquelle on t i e n t ses q u a l i t é s


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A r b r e s p r o d u c t e u r s . — L e T e c k est u n bois actuelle­ m e n t t r è s e m p l o y é , fourni p a r u n a r b r e d e l a famille d e s V e r l é n a c é e s , Tectona grandis L . f. Cet a r b r e p e u t a t t e i n d r e u n e g r a n d e taille, a v e c d e s feuilles opposées, s o u v e n t t r è s g r a n d e s , ovales, entières. L e s fleurs, disposées e n longues g r a p p e s t e r m i n a l e s , c o m p r e n n e n t u n calice à 5-6 lobes, u n e corolle g a m o p é t a l e à t u b e c o u r t , 5 o u 6 é t a m i n e s insérées à l a b a s e d u t u b e de l a corolle, u n pistil à o v a i r e supèro à 4 loges e t sur­ monté d ' u n style court et de deux stigmates. Dans c h a q u e logo d o l ' o v a i r e n ' e x i s t e q u ' u n seul ovule. L e fruit e s t u n e d r u p e c o n t e n a n t d e s g r a i n e s s a n s albumen. L ' a r b r e so r e n c o n t r e d a n s diverses régions d o l ' I n d e , a u S i a m , e n I n d o c h i n e e t d a n s les I n d e s n é e r l a n d a i s e s . L a g r a n d e u r d e ses fouilles e n fait u n a r b r e d ' o m b r a g o e t d a n s c e r t a i n e s villes d e l ' I n d e il e s t c o m m u n é m e n t e m p l o y é e n p l a n t a t i o n s s u r los p r o m e n a d e s . D e p u i s qu'il e s t e x p l o i t é p o u r s o n bois, c e t a r b r e a fait l ' o b j e t do p l a n t a t i o n s forestières d a n s u n c e r t a i n n o m b r e do p r o v i n c e s d o l ' I n d e , s u r t o u t à N i l a m b u r ot d a n s le M a l a b a r . Il e n e x i s t e encoro des forêts d a n s lo Bengale e t dans l'Assam. D a n s l'île d e J a v a , o n t r o u v e aussi d e magnifiques p l a n t a t i o n s d e surface c o n s i d é r a b l e e t d e g r a n d r e n d e ­ m e n t . Enfin l ' a d m i n i s t r a t i o n forestière d e l ' I n d o c h i n e a t e n t é a v e c q u e l q u e succès d e s p e u p l e m e n t s d e T e c k a u Cambodge. 1

P r o p r i é t é s p h y s i q u e s . — L'éoorce e s t assez m i n c e (un p e u p l u s d ' u n c e n t i m è t r e ) fibreuse e t entaillée 1. L e n o m d e g e n r e e s t t i r é d ' u n n o m e m p l o y é p o u r c e t a r b r e s u r l a la côte d e M a l a b a r .


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d e fentes l o n g i t u d i n a l e s e n t r e lesquelles elle s'enlève s o u v e n t en m i n c e s écailles. L ' a u b i e r est b l a n c h â t r e ou p l u t ô t b l a n c s a l e ; le c œ u r a u n e c o l o r a t i o n q u i v a r i e d u j a u n e a u gris b r u n o u m ê m e a u b r u n . Celui d u S i a m est de couleur p l u s claire q u e celui de l ' I n d e . L e bois de T e c k , q u i p e u t ê t r e o b t e n u en billes v o l u m i n e u s e s , est u n bois d e la d u r e t é d u C h ê n e ou à p e u p r è s . L a surface est l é g è r e m e n t o n c t u e u s e a u t o u c h e r en raison do l'oléorésine q u i i m p r è g n e ce bois. On d i s t i n g u e facilement à la l o u p e les zones d'accrois­ s e m e n t , qui s o n t s o u v e n t t r è s é p a i s s e s ; l ' a r b r e p e r d d'ailleurs ses feuilles t o u s les a n s , c o m m e c e u x do n o s pays tempérés. Les vaisseaux du commencement de la saison s o n t p l u s g r a n d s q u e les a u t r e s e t se d i s t i n g u e n t facilement à l'œil n u . A b a n d o n n é en m a c é r a t i o n d a n s l ' e a u , le T e c k d o n n e u n e solution b r u n e . Il en est d e m ê m e p o u r la m a c é r a ­ tion d a n s l'alcool. J e n ' a i p a s eu l'occasion d e p e r c e v o i r u n e o d e u r sen­ s i b l e ; m a i s H . S t o n e d i t q u e le T e c k a u n e o d e u r oaracr é t i s t i q u e e t t r è s forte de v i e u x cuir do soulier, qui s e r a i t s u r t o u t a c c e n t u é e q u a n d on t r a v a i l l e le bois. P o u r G a m b l e , il a u r a i t a u c o n t r a i r e u n e o d e u r a r o m a t i q u e a g r é a b l e . On v o i t quo les avis s o n t c o n t r a d i c t o i r e s . L e bois d e T e c k est r é s i s t a n t , m a i s c e p e n d a n t il se t r a v a i l l e facilement. E n r a i s o n des s u b s t a n c e s d o n t il est i m p r é g n é , il résiste d ' u n e façon r e m a r q u a b l e a u x alter­ n a t i v e s do sécheresse ot d ' h u m i d i t é ; il n ' a a u c u n e t e n d a n c e à se déjoter e t n ' o s t q u o r a r e m e n t a t t a q u é p a r les insectes. Sa d e n s i t é varie de 0,0 à 0,85 ;ellc est on m o y e n n e do 0,75. S t r u c t u r e . — S u r les sections t r a n s v e r s a l e s d u bois, on d i s t i n g u e bien les zones d ' a c c r o i s s e m e n t . A u d é b u t ,


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on voit des gros v a i s s e a u x a t t e i g n a n t u n d i a m è t r e do 250 à 300 IJ., entremêlés de v a i s s e a u x b e a u c o u p p l u s p e t i t s ; p u i s les v a i s s e a u x d e v i e n n e n t de p l u s en p l u s p e t i t s , à m e s u r e q u e l a saison a v a n c e , p o u r d i s p a r a î t r e à p e u p r è s c o m p l è t e m e n t à la fin. Les r a y o n s d u bois s o n t larges d e 2-5 fi'es des cel­ lules e t il en e x i s t e 5 e n v i r o n p o u r 1 m i l l i m è t r e . L o t i s s u f o n d a m e n t a l e»t c o n s t i t u é p a r des fibres e t d u parenchyme assez, r é g u l i è r e m e n t d i s t r i b u é s ; il e x i s t e un peu de p a r e n c h y m e l i g n e u x c i r c u m v a s c u l a i r e . Sur les sections v e r t i c a l e s t a n g e n t i e l l e s , on d i s t i n g u e des r a y o n s h o m o g è n e s , do 500 à 1 000 UL de h a u t e u r . D a n s les é l é m e n t s d u T e c k e x i s t e n t des d é p ô t s d ' a p a t i t e qui se distinguent, sous la forme d e p o i n t s b l a n c h â t r e s sur le fond p l u s s o m b r e . D a n s l a c a v i t é des fibres d u bois e t d a n s celle des cellules des r a y o n s e x i s t e n t , d ' a p r è s Wiesser, des g o u t t e l e t t e s incolores o u des g r a n u l a t i o n s d ' u n e s u b s t a n c e grasse, n o n solublo d a n s l'alcool, m a i s f a c i l e m e n t soluble d a n s l'éther. (

U s a g e s . — L a p r o p r i é t é q u e possède le bois de T e c k d e n e p a s ê t r e d é t é r i o r é p a r les a l t e r n a t i v e s d ' h u m i d i t é , e t d e sécheresse l'a fait e m p l o y e r d e p u i s l o n g t e m p s p o u r l a c o n s t r u c t i o n des b a t e a u x e t c'est p r é c i s é m e n t p a r c e q u e l ' i n d u s t r i e n a v a l e est p l u s d é v e l o p p é e en A n g l e t e r r e q u ' e n F r a n c e q u e 1© T e c k est e m p l o y é e t i m p o r t é d e p u i s p l u s l o n g t e m p s chez nos voisins q u e chez nous. D a n s l ' I n d e , il est utilisé à do n o m b r e u x o u v r a g e s de m e n u i s e r i e et Brandis r a p p o r t e qu'il a v u en excellent é t a t , d a n s la cité d o Vijiganagar, des m e u b l e s d o n t l'âge était certainement supérieur à cinq cents ans. A c t u e l l e m e n t on emploie le T e c k en Europe non seulem o n t p o u r l a c o n s t r u c t i o n dos b a t e a u x , m a i s encore p o u r la m e n u i s e r i e des v o i t u r e s de c h e m i n s do for, p o u r los


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meublée e t o n l ' a m ê m e m i s e n e x p é r i e n c e p o n t le p a v a g e en bois d e c e r t a i n e s r u e s d e P a r i s . E n I n d o c h i n e il existe s u r t o u t des a r b r e s do l'espèce Tcelona grandis L. d a n s les régions do P a k l a y e t de Ban K h n u u n , d a n s lo L a o s . M. Baux (Hall. Kcon. d'Indochine, n ° 8 8 , p . 1) d i t q u ' o n le r e n c o n t r e h a b i t u e l l e m e n t sur des m a m e l o n s argileux ou, en p l a i n e , sur des t e r r e s d'alluvions. 'l'an tôt il forme des massifs p r e s q u e exclusifs, t a n t ô t , a u c o n t r a i r e , il se t r o u v e disséminé a u milieu d ' a u t r e s a r b r e s , e n p a r t i c u l i e r d e s LHpterocarpus. L e tronc c y l i n d r i q u e m e s u r e s o u v e n t p l u s d e 2 0 m è t r e s a v a n t les p r e m i è r e s b r a n c h e s . On r e t r o u v e Tcelona grandis L., a u x P h i l i p p i n e s d a n s plusieurs districts (H. N . Whitford). 1

S u c c é d a n é s d u T e c k . — L ' u t i l i s a t i o n de p l u s en p l u s d é v e l o p p é e du b o i s de, Teck a. d é t e r m i n é les i n d u s t r i e l s à r e c h e r c h e r d a n s t o u t e s les régions tropicales d u globe les a r b r e s p o u v a n t p r é s e n t e r c e r t a i n e s d o sos q u a l i t é s e t p o u v a n t de ce fait lui ê t r e s u b s t i t u é s . N o t r e colonie d e l a G u y a n e f o u r n i t u n bois, lo W o u a oapou o u Angelin, p r o v e n a n t d ' u n e L é g u m i n o u s e , 10 Wouacapoua americana A u b l . (Andira racemosa L a m k . ) qui passe p o u r i n c o r r u p t i b l e e t , c o m m e le T e c k , p e u t ê t r e e m p l o y é p o u r les c o n s t r u c t i o n s n a v a l e s . Mais s'il a q u e l q u e r e s s e m b l a n c e a v e c lo T e c k , faisons o b s e r v e r c e p e n d a n t quo, d o m ê m e q u e les a u t r e s s u c c é d a n é s , 11 n ' a p a s , c o m m e le T e c k , l a p r o p r i é t é d e n e p a s ê t r e d é t é r i o r é p a r l'eau. L e c o m m e r c e reçoit sous les n o m s de Chêne d ' A f r i q u e ou encore de T e c k d'Afrique u n bois rougo, t r è s d e n s e , d u r , d o n t l a s t r u c t u r o r a p p e l a n t cello des bois do S a p o ( a e c ' e s e s t absolument différente d e c e l l e du bois d é 1.

L e s exportation! de T e c k s e s o n t é l e v é e s ù C U t i l t o n n e s

[L'agr.

colon.,

11122, n » 5 2 ) .

e n 1 ïlliO


TECK

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SUCCÉDANÉS

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Teck'. Ce bois de T e c k d'Afrique, fourni p a r u n g r a n d a r b r e , Oldfieldia a)'ricana H o o k . , p e u t é v i d e m m e n t avoir son u t i l i s a t i o n ; m a i s il n e n o u s p a r a î t m é r i t e r en a u c u n e façon le n o m de T e c k , car il en est t r è s différent. L e s p r e m i e r s essais p o u r l ' u t i l i s a t i o n de ce bois d a n s la c o n s t r u c t i o n m a r i t i m e a n g l a i s e d a t e n t do 1819; le b a t e a u le Nemrod é t a i t c o n s t r u i t en Oldfieldia ajrieana; sa d e n s i t é est bien s u p é r i e u r e à celle d u Teck. Il e x i s t e d'ailleurs a u Congo u n e V e r b é n a c é e , Vitex cuneata S c h u m . et T l i o n n . ( E v î n o en M ' P o n g o u é ) dont le bois e t celui des a u t r e s espèces d u m ê m e g e n r e e t do même provenance pourrait sans d o u t e être, avec plus d e v r a i s e m b l a n c e , r a p p r o c h é d u T e c k d o n t il a p r e s q u e la s t r u c t u r e . D a n s l ' I n d e , on désigne sous le n o m d e G o o m a r - t e c k , P e d d a G o m r a et G u m a l d i , le bois de Gmelina arborea L. de l a famille des V e r b é n a c é e s q u i r e s s e m b l e a u T e c k et qui est, d i t R o s b u r g h , r e m a r q u a b l e p a r son i n c o r r u p t i ­ bilité, qu'il d o i t s a n s d o u t e a u x m ê m e s r a i s o n s q u e le T e c k p r o p r e m e n t d i t , car les genres Gmelina e t Tcelona s o n t de la m ê m e famille des V e r b é n a c é e s . Or des a r b r e s a p p a r t e n a n t a u m ê m e g e n r e Gmelina se t r o u v e n t , d ' a p r è s L o u r e i r o , d a n s les forêts d e l a Cochinchine. On e x p o r t o d e M a d a g a s c a r , sous le n o m de Teck, le bois d ' u n a r b r e a p p e l é H i n t s y e t q u i a p p a r t i e n d r a i t a u g e n r e Ajzelia de la famille des L é g u m i n e u s e s . Sous les n o m s d e T e c k d ' A u s t r a l i e , o n désigne le bois d ' u n e L a u r a c é e Endiandra glauca R. Br. e t d e T e c k d e la N o u v e l l e - Z é l a n d e , celui d ' u n e V e r b é n a c é e , Vitex litloralis Ciinn. E n f i n , a u x P h i l i p p i n e s , le Service forestier préconise, c o m m e s u c c é d a n é s d u Teck, p o u r la m e n u i s e r i e i n t é rieuro des b a t e a u x , u n assez g r a n d n o m b r e de bois : 1. N o u s n ' a v o n s p a s e u l ' o c c a s i o n d e

l'examiner.


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Verbénacées : Molawo (Vitex); D i p t é r o o a r p a o é e s : Y a c a l et M a n g a c h a p u y (Ilopea), Guijo (Shorea); L é g u ­ mineuses : Ipil (Intsia), N a r r a (Pteroearpus); Guttifères : P a l o m a r i a (Calophyllum); Flacourtiacées : A r a n g a (Homalium); Chrysobolanacées : Luisin (Parinarium), e t c . Il n ' e s t p r o b a b l e m e n t p a s inutile d e faire observer, en t e r m i n a n t , q u e ces a s s i m i l a t i o n s a u bois do T e c k n e s o n t p e u t - ê t r e p a s t o u t e s justifiées. E n effet, le Teck a p o u r p r o p r i é t é principale de résister d ' u n e façon e x c e p t i o n n e l l e à l ' h u m i d i t é et c e t t e p r o p r i é t é est d u e , s a n s a u c u n d o u t e , a u x s u b s t a n c e s d o n t ses é l é m e n t s s o i 1 1 i m p r é g n é s . Il est clair quo seuls p e u v e n t ê t r e a s s i ­ milés a u T e c k , à ce p o i n t d e v u e spécial, les bois qui présentent une composition chimique identique entraî­ n a n t u n e s i m i l i t u d e do p r o p r i é t é s p h y s i q u e s . Ce n ' e s t donc- )ias sur de simples a p p a r e n c e s e x t é r i e u r e s d e colo­ r a t i o n qu'il faut faire reposer u n e assimilation do c e t t e n a t u r e . A u t r e m e n t , on s ' e x p o s e r a i t à do g r a v e s m é ­ comptes.

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SUCCÉDANÉS

A r b r e s p r o d u c t e u r s . — Sous l a d é s i g n a t i o n géné­ rale d ' É b è n o , on r é u n i t t o u s les bois à coeur noir, j o i g n a n t à une g r a n d e d e n s i t é , u n e d u r e t é e x c e p t i o n n e l l e ot u n e structure très homogène; pour cette dernière raison, ils o n t la p r o p r i é t é de so polir p a r f a i t e m e n t . L ' e n s e m b l e d e ces c a r a c t è r e s d i s t i n g u e suffisamment I' Ebène des a u t r e s bois p o u v a n l acquérir, d a n s certaines c o n d i t i o n s , la m ê m e coloration noire, p a r e x e m p l e lo Ghêne,qui par un séjour prolongé d a n s l ' e a u p o u t p r c n d r o u n e belle couleur noiro, m a i s qui c o n s e r v e t o u j o u r s sa s t r u c t u r e c a r a c t é r i s t i q u e .


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ET

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SUCCÉDANÉ*

L ' É b è n e e s t s u r t o u t fourni p a r des a r b r e s d u g e n r e Diospyros do la famille des É b é n a c é e s ( D i c o t y l é d o n e s gamopétales). Il e x i s t e u n assez g r a n d n o m b r e d'espèces de ce g e n r e ( p l u s d e 200), r é p a n d u e s d a n s t o u t e s les régions tropicales d u g l o b e ; m a i s elles n e fournissent p a s t o u t e s le bois noir c o n n u d a n s lo c o m m e r c e . U n e d e ces espèces, D. Kaki L . , originaire d u J a p o n , est c u l t i v é e en m a i n t s e n d r o i t s p o u r ses fruits c o n n u s sous le n o m d e K a k i s . A. Chevalier a t t r i b u e lo bois d ' É b è n e d u G a b o n (Bas Ogoué) à l'espèce D. Bvila P i e r r e . D ' a u t r e part, n o u s a v o n s r e ç u d e M. l ' a d m i n i s t r a t e u r L o T o s t u , des s p é ­ c i m e n s d ' u n E b é n i c r d e la N g o u n y é , désigné p a r les i n d i g è n e s sous le n o m de P i n g o e t qui f o u r n i r a i t le véri­ t a b l e E b è n e . Or c'est u n e forme à fleurs femelles d e D. incarnata G û r k e . A u C a m e r o u n e t a u L a g o s , d ' a p r è s Sadebeok, l ' a r b r e à E b è n e serait u n e a u t r e espèce, D . Dendo Welw. E n Afrique, on c o n n a î t on o u t r e D. mespiliformis I l o c h s t . , qui f o u r n i r a i t l ' E b è n e de Z a n z i b a r , D. Stuhlmannii Giïrke, D. verrucosa H i e r n , D. batocana I l i e r n , D. senensis Klotzsoh, D. squarrosa K l o t z s c h , J). Kirkii 11 ici n, I). Fischeri ( i iirko. A la Réunion e t à l'Ile Maurice, on t r o u v e les espèces D. melanida Poir. e t / ) . leucomelas Poir. L e D. melaiiidn (Bois noir des h a u t s ) , c o m m u n d a n s les forêts de l a région m o y e n n e à la R é u n i o n f o u r n i t u n bois veiné d e noir qui est utilisé p o u r la c o n s t r u c t i o n e t le c h a r r o n nago . N o t r e colonie d e M a d a g a s c a r p o s s è d e , d a n s l a région N o r d - O u o s t , u n a r b r e à, E b è n e {Diospyros Ferrie ri 1

1. D'après de Cordem. [FI. du la Réunion,

p . 4 5 5 ) l e D.

iSnundii

l ) . C. ne serait i p i e l ' i n d i v i d u mule de La même espèce. C o m p a r e r c e q u i e s t d i t p l u s h a u t p o u r l ' K b è n c d e l a Ngounyé. I l e s t p o s s i b l e q u e 1 ' K b è n o s o i t s u r t o u t f o u r n i p a r l e s i n d i v i d u s d ' u n s e x e déterminé, l e s e x e femelle p a r e x e m p l e . C ' e s t u n f a i t à v é r i f i e r . II.

I.IXOMTL: : Bois coloniaux.

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COLONIAUX

J u m . ) q u i p e u t a t t e i n d r e 15-20 m è t r e s d e h a u t e u r ; les Malgaches le d é s i g n e n t , d ' a p r è s J u m e l l e , sous le n o m d o I l a z o m a i n f y ; m a i s eo n o m s'est t r o u v é p e u à p o u r e m ­ placé d a n s la l a n g u e des S a k a l a v e s jiar celui d e L o p i n g o e m p r u n t é a u l a n g a g e c o m m e r c i a l '. Cet a r b r e affectionne les b o s q u e t s rocailleux e t le bord d e s t o r r e n t s . On l e r e n c o n t r e d a n s le cercle d e M é r a t a n a n a e t d a n s les massifs d e l a S o h a n i n a , d u M a n a m b o l a e t d e l a T s i r i b i h i n a . D a n s l a forêt d ' A n a l a m a z a o t r a (côte E s t ) , il e x i s t e d e s Diospyros; m a i s c e u x d o n t n o u s a v o n s reçu le bois n e p r é s e n t e n t p a s u n e franche c o l o r a t i o n noire. N o u s n e c o n n a i s s o n s p a B l ' a r b r e q u i f o u r n i r a i t le l l a z o m a f a u a o u E b è n e v e r t d e M a d a ­ gascar. ' Les forêts d e l ' I n d e r e n f e r m e n t plus d e c i n q u a n t e espèces d u g e n r e Diospyros. O u i aines p r o d u i s e n t un b o i s d ' u n b e a u noir o u p r é s e n t a n t s e u l e m e n t , s u r u n fond noir, d e fines r a y u r e s p l u s claires. A u n o m b r e de ces espèces nous s i g n a l e r o n s d ' a b o r d D. Ebenum Kurz des forêts d u D e c c a n e t d u C a r n a t i c . C'est u n t r è s bel a r b r e à bois noir t r è s d u r . L ' I n d e e n fait u n e e x p o r t â t ion i m p o r t a i ! le qui s'esl élevée e n cerl ai nés a n nées à, plusieurs milliers do t o n n e s . N o u s c i t e r o n s e n c o r e D. tomeniosa R o x b . , d o n t lo bois e s t parfois s t r i é o t D. mdanoxylon R o x b . , à coeur i r r é g u l i è r e m e n t noir. A u Siam, o n e x p l o i t e l ' E b è n e d a n s les p r o v i n c e s d o K a n b u r i et de l'et e.haburi, à, l ' o u e s t d e B a n g k o k . E n Coohinchihe, il e x i s t e u n c e r t a i n n o m b r e d'espèces de Diospyros e t d e s a r b r e s du genre. Maba, voisin d u Diospyros. D a n s l e s e n v i i o n s de. l ' h a n r a n g , à. la base d u L a n g - b i a n , o n r e n c o n t r e u n Diospyros, J). Mun C h e v . , q u i f o u r n i t u n bois noir. N o u s c o n n a i s s o n s e n c o r e e n 1. L ' K l i è n r d e l a r . ù t c u r i o n l a l e s e r a i t f i a i r t i i p a r u n e L é g u m i n e u s c , l)ii' >frfiia môlanoxi/lon Ci. e t I ' e r r . a p p e l é M ' p i n g o e n S o a l i e l i , e t e n partie p a r Uioxpyrus mi'vijiliformitt, Ilnchst. l


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ET

SUCCEDAMES

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I n d o c h i n e D. ehreiioides W a l l . , de Cochinchinc, D. Rorsfieldii H i e r n , d e l ' A n n a m , ! ) . lobata L o u r . , J). dccandra L o u r . Mais b e a u c o u p do ces a r b r e s n e fournissent p a s de bois noir p o u v a n t ê t r e utilisé c o m m e l ' E b è n e . A u x P h i l i p p i n e s , Mubu buxijolia P e r s . a u n bois d u r e t d ' u n b e a u noir. L e s a r b r e s d u g e n r e Diospyros, c o m m e D. philippineiisis A. D C . , ! ) . mindanensis'M.etl., D. plieaia Merr., D. nitida, M e r r . , e t c , n e d o n n e n t q u ' u n bois r o u g e â t r o ou s i m p l e m e n t noir p a r p l a g e s p l u s ou m o i n s g r a n d e s . E n f i n n o u s c i t e r o n s e n c e r c l e P l a q u c n i i n i e r do Virginie o u Diospyros virginiana L. d e l ' A m é r i q u e d u N o r d , d o n t le bois, c o n n u sous lo n o m de P o r s i i n m o n , p o s s è d e u n c œ u r noir b r u n â t r e q u i est utilisé p o u r le t o u r e t s p é c i a l e m e n t p o u r la f a b r i c a t i o n des n a v e t t e s e m p l o y é e s d a n s le tissage. Ce bois p r é s e n t e lo c a r a c t è r e p a r t i c u l i e r d ' a v o i r ses r a y o n s m é d u l l a i r e s en disposition étagéo. D a n s le s u d africain, il e x i s t e , d ' a p r è s S a d e b e c k , u n e É b é n a c é e , Euclea jweudebcnus E . Mey., s u s c e p t i b l e d e fournir u n bois c o m p a r a b l e à l ' E b è n e , m a i s e n c o r e peu connu. C o m m e o n le v o i t p a r eo q u i p r é c è d e , les a r b r e s à É b è n e s o n t assez n o m b r e u x et r é p a n d u s d a n s t o u t e s les régions t r o p i c a l e s d u V i e u x - M o n d e . C a r a c t è r e s p h y s i q u e s . — L e bol É b è n e de la Côte d u Congo est r a r e m e n t d ' u n noir h o m o g è n e ; le p l u s s o u v e n t , il p r é s e n t e do p l a c e en p l a c e , des veines p l u s claires. D a n s ces d e r n i è r e s p a r t i e s ou d i s t i n g u o à la l o u p e les vaisseaux, g é n é r a l e m e n t d è s petits. Q u a n t a u x r a y o n s d u bois, o n les a p e r ç o i t s o u v e n t sous la f o r m e de c h a p e l e t s p l u s clairs, co q u i est d û à la p r é s e n c e d e c r i s t a u x d a n s leurs cellules c o n s t i t u a n t e s . Ces n o m b r e u x c r i s t a u x c o m m u n i q u e n t à la surface des morceaux d'Ébèno u n éclat brillant comparable à


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L E S

H U I S

C O L O N I A U X .

celui q u e possède u n e c h a p e g a r n i e d e n o m b r e u x b r i l l a n t s , ou u n e étoile r e h a u s s é e d ' o r n e m e n t s d o jais. L a dureté do l'Ebène est variable, comme sa densité d'ailleurs, q u i r e s t e t o u j o u r s s u p é r i e u r e à celle d e l'eau, m a i s q u i oscille d e 1,2 à 1,3. I l so fend assez bien. C o m m e le fait p r é v o i r s a s t r u c t u r e , il e s t r e l a t i v e m e n t p e u flexible, m a i s il e s t loin d ' ê t r e facilement c a s s a n t c o m m e le c r o i e n t b e a u c o u p d e p e r s o n n e s K II e s t à p o u p r è s i n a t t a q u a b l e p a r les i n s e c t e s , e t les objets à l a f a b r i c a t i o n d e s q u e l s o n 1© fait servir p r é s e n t e n t u n e durée considérable. Structure m i c r o s c o p i q u e et caractères c h i m i q u e s . Cette structure peut être étudiée avantageusement sur des sections t r a n s v e r s a l e s d u bois e t s u r t o u t s u r d e s sections l o n g i t u d i n a l e s t a n g c n t i e l l c s , perpendiculaires à la direction des rayons. E n section t r a n s v e r s a l e , o n d i s t i n g u e s u r t o u t bien la s t r u c t u r e d a n s les régions les p l u s claires. L e s v a i s s e a u x s o n t on n o m b r e v a r i a b l e e t , p o u r u n É b è n o d u Congo, n o u s on a v o n s c o m p t é e n m o y e n n e 10-12 p a r milli­ m è t r e c a r r é , parfois isolés, m a i s s o u v e n t r é u n i s on séries r a d i a l e s do 2 o u 3. C h a c u n d e ces v a i s s e a u x e s t h a b i t u e l l e m e u t d o p e t i t d i a m è t r e ; d a n s n o t r e É b è n e d u Congo ce d i a m è t r e v a r i e d e 100 à 140 u ; m a i s d a n s u n É b è n e d e l ' I n d o c h i n o n o u s l ' a v o n s t r o u v é d o 40 à 50 [ji s e u l e m e n t . Les rayons sont nombreux ot do couleur beaucoup plus claire q u o lo r e s t e d u bois. Ils s o n t h a b i t u e l l e m e n t formés d'une iile, u n i q u e d o cellules, rarement d e u x ; c h a q u e cellule c o n t i e n t presque t o u j o u r s u n cristal d ' o x a l a t e de oaloium. L a s u b s t a n c e f o n d a m e n t a l e d u bois ost c o n s t i t u é e 2

1. V o i r pins l o i n p a g e l l ! l . 2. l i o n s u n K l i è n e d o l ' I n d o c h i n e il). lui.iiln W a l l . ) , n o u s a v o n s p l u s d o 511 v a i s s e a u x t r è s p e t i t s p a r m i l l i m è t r e c a r r é .

Irouvô


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SUCCÉDANÉS

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p a r les fibres e t p a r le p a r e n c h y m e l i g n e u x . L e s fibres o n t u n e section a r r o n d i e , d e 12 à 16 y. d e d i a m è t r e ; la m e m b r a n e est assez f o r t e m e n t épaissie e t elle e n t o u r e u n c o n t e n u p r e s q u e noir q u i p é n è t r e j u s q u e d a n s los p l u s fines p o n c t u a t i o n s . Q u a n t a u p a r e n c h y m e l i g n e u x , il est formé d e cellules à m e m b r a n e assez m i n c e , e n séries p e r p e n d i c u l a i r e s a u x r a y o n s e t espacées à p e u p r è s c o m m e ces d e r n i e r s . L e u r c o n t e n u n ' e s t p a s d e c o u l e u r n o i r e e t consiste h a b i t u e l l e m e n t e n u n cristal d ' o x a l a t e d e calcium. Il en r é s u l t e q u o s u r u n e section t r a n s v e r s a l e do la tige, les r a y o n s e t les files c i r c u m m é d u l l a i r e s do p a r e n c h y m e d e s s i n e n t , d a n s lour e n s e m b l e , u n e s o r t e d e treillis d o n t los mailles s o n t occupées p a r les fibres ot ç à e t là p a r les vaisseaux. E n section l o n g i t u d i n a l e t a n g e n t i e l l e , o n c o n s t a t e q u e les r a y o n s t r è s n o m b r e u x s o n t disposés s a n s o r d r e a p p a r e n t e t q u o leurs cellules c o n s t i t u a n t e s no s o n t p a s a r r o n d i e s , c a r elles s o n t c o m m e m o u l é e s s u r les c r i s t a u x qu'elles c o n t i e n n e n t . L e s m e m b r a n e s d e s cellules (fibres, p a r e n c h y m e l i g n e u x e t v a i s s e a u x ) s o n t assez f o r t e m e n t colorées. Ce bois b r û l e on f o u r n i s s a n t u n e c e n d r e o ù d o m i n e n t les c r i s t a u x d ' o x a l a t e do c h a u x . D ' a p r è s Wiosner, la s u b s t a n c e d e c o u l e u r t r è s foncée q u i e s t c o n t e n u e d a n s les v a i s s e a u x e t d a n s les fibres se d i s s o u t parfois d a n s l ' a l c o o l ; chez d ' a u t r e s É b è n e s elle résiste à l ' a c t i o n do l'alcool. Mais d e l'essai q u o n o u s a v o n s fait, il s e m b l e r é s u l t e r q u o l a m a t i è r e colo­ r a n t e d e l'Ebène do Diospyros ( É b è n e du Congo e t É b è n e de l ' I n d e ) résiste à l ' a c t i o n d e l'alcool à froid. A u c o n t r a i r e l ' E b è n e d e s Dalbergia ( É b è n e d u H a u t Nil) a s a m a t i è r e c o l o r a n t e q u i d o n n e , d a n s l'alcool à froid, u n e solution jaune b r u n â t r e ou b r u n e . U n e solution d e p o t a s s o c a u s t i q u e se colore e n j a u n e


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t r è s n e t en p r é s e n c e de l'Ebène b r u n , e n p r é s e n c e do l'Ebène de d o n c possible de d i s t i n g u e r , p a r l ' E b è n e d e Diospyros do celui do

do Diospyros et, on Dalbergia. Il p a r a î t des m o y e n s simples, Dalbergia.

S u c c é d a n é s de l ' E b è n e . — P o u r n o u s , le bois noir des Diospyros et dos g e n r e s voisins c o n s t i t u e seul le v é r i t a b l o É b è n o . Mais il e x i s t e des a r b r e s a p p a r t e ­ n a n t à des g e n r e s t r è s différents e t à d ' a u t r e s familles, d o n t lo bois p e u t ê t r e noir c o m m e celui de l ' E b è n e . Il 6n est ainsi p o u r c e r t a i n e s espèces d u g e n r e Dalbergia, d o n t le bois, a u lieu d e r e s t e r b r u n violacé, c o m m e celui d u P a l i s s a n d r e , d e v i e n t d ' u n b e a u noir e t r e s s e m b l e t o u t à fait à de l ' E b è n e . C'est d'ailleurs sous co n o m q u ' i l est c o m m u n é m e n t e m p l o y é . L e bois d ' É b è u e d u Sénégal est en effet fourni p a r u n e L é g u m i n e u s o - P a p i l i o n é e de 5-6 m è t r e s , Dalbergia iiirlaiioj-yloii (luill.el [ V I T . ( ( ! u é l e m b â n i ou D i a l a m b â m en volof) d o n t le c œ u r d e v i e n t t r è s noir e t aussi d u r q u o le v é r i t a b l o É b è n e . On le r e n c o n t r e d a n s les forêts do Nonos où il est assez r a r e ; m a i s il est p l u s a b o n d a n t le l o n g du fleuve Sénégal d a n s le Oualo. D ' a p r è s P e t e r s , lo bois noir des r a c i n e s d e c e t t e espèce est l u i - m é m o e m p l o y é au m é m o t i t r e q u e celui do la tige. E n f i n on c o n n a î t e n c o r e quelques a u t r e s L é g u m i n e u s e s q u i v i e n n e n t se placer p a r lour bois a u voisinage dos p r é c é d e n t e s : Dicrostaehys nutans B e n t h . , do t o u t e la r é gi on t r o p i c a l e d ' A f r i q u e , d o n t le bois b r u n e t t r è s d u r p r e n d un poli r e m a r q u a b l e ; l'iphnlenia llildebrandlii V a t k e e t /'. Hiirlianaiiii Bak. de l ' U s a m b a r a . D ' a p r è s I l o l s t . , leur bois, s a n s être a b s o l u m e n t noir, s e r a i t c e p e n d a n t l ' u n des p l u s i n t é r e s s a n t s d o l ' E s t africain. L e bois do P a n a c o c c o , Swartzia iomentosa D C . d e l a Guyane a le c œ u r d ' u n b r u n s o m b r e ot p e u t ê t r e e m p l o y é


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a u x m ê m e s u s a g e s q u e le bois d e Dalbergia le p l u s foncé d'Afrique, d o n t il p r é s e n t e d'ailleurs la s t r u c t u r e étagée. L o bois c o n n u sous le n o m d ' E b è n e b l a n c est celui d u Diospyros Malacapai A. D C . des P h i l i p p i n e s , q u i n ' e s t foncé q u ' e n c e r t a i n s p o i n t s . L ' E b è n e j a u n e est le bois d e Bignonia leucoxylon L . e t l'Ebène v e r t celui d ' u n e a u t r e B i g n o n i a c é e , le Tecoma araliacea D . C. F a i s o n s r e m a r q u e r , en t e r m i n a n t , q u e l'Ebène véri­ t a b l e p r o d u i t p a r les Diospyros possède des fibres assez longues e t des r a y o n s en c h i c a n e ; il n ' e s t p a s spéciale­ m e n t c a s s a n t . A u c o n t r a i r e , celui des Dalbergia (Kbône d u Sénégal) a dos r a y o n s c o u r t s , n e t t e m e n t é t a g e s e t des fibres do m ê m e l o n g u e u r q u e les r a y o n s ; il est, p o u r c e t t e r a i s o n d e s t r u c t u r e , n o t a b l e m e n t p l u s c a s s a n t q u e celui des Diospyros e t c'est co qui fait dire s o u v e n t q u e le bois d ' É b è n e est t r è s c a s s a n t . C e t t e o b s e r v a t i o n n e p a r a î t ê t r e m é r i t é e r é e l l e m e n t q u e p a r l'Ebène de Dalbergia. L e s e x p o r t a t i o n s d ' É b è n e d e n o t r e colonie d'Afrique É q u a t o r i a l e n ' é t a i e n t quo d e 593 t o n n e s en 1912 e t 414 en 1913.

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DE

MENUISERIE

ORDINAIRE

C a r a c t è r e s à r e t e n i r . — P o u r les t r a v a u x ordi­ n a i r e s d e grosse m e n u i s e r i e , n e c o m p o r t a n t p a s des p r i x élevés, les forêts coloniales offront a u choix- de l ' e m p l o y e u r u n e m u l t i t u d e d'essences variées e t vouloir les é n u m é r e r ici s e r a i t é v i d e m m e n t u n e e n t r e p r i s e h o r s de p r o p o r t i o n a v e c lo c a d r e do ce p e t i t livre. T o u t a u p l u s p o u r r o n s - n o u s on signaler q u e l q u e s - u n e s . U n e r o m a r q u o s ' i m p o s e t o u t d ' a b o r d . C'est q u e les


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COLONIAUX

bois des forêts t r o p i c a l e s é t a n t s o u v e n t — m a i s n o n p a s t o u j o u r s — fournis p a r des a r b r e s à fouilles persis­ t a n t e s e t à v é g é t a t i o n i n i n t e r r o m p u e , m a n q u e n t , p o u r le p l u s g r a n d n o m b r e , des zones annuelles d ' a c c r o i s s e m e n t q u e p o s s è d e n t t o u s nos bois i n d i g è n e s e t q u i d o n n e n t n a i s s a n c e a u x veines. P o u r c e t t e r a i s o n , ils p r é s e n t e n t , lo p l u s s o u v e n t , u n g r a n d c a r a c t è r e d ' h o m o g é n é i t é qui les r e n d t r è s différents des bois q u i n o u s s o n t fami­ liers. A u lieu d e c o m p o r t e r des veines d i v e r s e m e n t colorées, c o m m e c'est le cas p o u r le P i t c h p i n p a r e x e m p l e , ils s o n t p o u r la p l u p a r t u n i f o r m é m e n t colorés 11 n e f a u t d o n c p a s c h e r c h e r d a n s les bois t r o p i c a u x des r e s s e m b l a n c e s p a r f a i t e s a v e c les bois d e nos p a y s ; elles n ' e x i s t e n t p a s , p o u r u n e r a i s o n f o n d a m e n t a l e , c'est q u e les c o n d i t i o n s do la croissance sont essentielle­ m e n t différentes. Mais, d u m o i n s , ces bois p r é s e n t e n t s o u v e n t u n e colo­ r a t i o n p r o n o n c é e e t lo m a r i a g e dos essences e t p a r con­ s é q u e n t des couleurs, d a n s u n m e u b l e , est s u s c e p t i b l e do r a c h e t e r l a r g e m e n t l ' a b s e n c e dos zones a n n u e l l e s e t p a r c o n s é q u e n t des veines. A j o u t o n s q u o b e a u c o u p do bois exposés a u x i n t e m ­ péries, c o m m e c e u x dos p o r t e s ot des fenêtres, s o n t destinés à. recevoir u n e p e i n t u r e p r o t e c t r i c e e t q u e , d a n s ce c a s , l ' e x i s t e n c e ou l ' a b s e n c e d e veines r e s t e p a r f a i t e meiil

indill'érenfe.

C o m m e on l'a v u p l u s h a u t , le T e c k est t r è s r e c h e r c h é p o u r l ' a m é n a g e m e n t i n t é r i e u r des b a t e a u x . Mais ce n ' e s t p a s p o u r l ' e x i s t e n c e e x c e p t i o n n e l l e des zones d ' a c c r o i s s e m e n t e t p a r c o n s é q u e n t des veines, m a i s s u r t o u t en raison de l a r é s i s t a n c e e x c e p t i o n n e l l e qu'il 1. C e r t a i n s l m i s t r o p i c a u x , d é p o u r v u s d e z o n e s a n n u e l l e s d ' n c c r o i s seinent, présentent c e p e n d a n t des veines très visibles, par suite de l ' e x i s t e n c e ' I ' ' p l a c e en p l a c e de z o n e s d ' o r g a n e s s é c r é t e u r s d o n t Je c o n t e n u I r a n e l i e s u r la c o l o r a t i o n d u f o n d ; n o u s c i t e r o n s les Slndunt (Ou uiatj d ' I n d o c h i n e , les Co/un'/rm d'Afriipie, e t c .


BOIS

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p r é s e n t e à l ' a c t i o n d e l'iiurnidité. Or, d ' a u t r e s bois possè­ dent vraisemblablement la m ê m e propriété e t ceuxlà s e u l e m e n t m é r i t e n t d ' ê t r e p r é s e n t é s c o m m e succé­ d a n é s d u Teck. C'est l ' a n a l y s e c h i m i q u e e t l a r e c h e r c h e des s u b s t a n c e s oléo-résineuses d o n t p e u t ê t r e i m p r é g n é le bois q u i e s t seule c a p a b l e d e n o u s renseigner à ce p o i n t d e v u e . M a l h e u r e u s e m e n t c e t t e p a r t i e spéciale de l ' é t u d e d e s bois, q u i s e r a i t a p p e l é e à r e n d r e d e s ser­ vices signalés, n e p a r a î t p a s r e n c o n t r e r j u s q u ' i c i b e a u c o u p d ' e n t h o u s i a s m e d e la p a r t d e s c h i m i s t e s e t il f a u t le r e g r e t t e r . S'il n o u s e s t i m p o s s i b l e d e fournir ici l a liste d e t o u s les bois s u s c e p t i b l e s d ' u n emploi c o u r a n t d a n s les t r a v a u x de menuiserie ordinaire, d u moins pouvonsn o u s , t o u t d ' a b o r d , formuler q u e l q u e s i n d i c a t i o n s géné­ rales. Ainsi, d ' a p r è s l a c o n n a i s s a n c e a c q u i s e d e l a s t r u c t u r e des bois t r o p i c a u x , n o u s p o u v o n s dire q u e le bois d e s arbres a p p a r t e n a n t a u x Légumineuses-Cœsalpiniées e t a u x L é g u m i n e u s e s - M i m o s é e s doit p r e s q u e t o u j o u r s ê t r e é c a r t é a priori, e n r a i s o n d e l a difficulté d e r a b o t a g e , car il p r é s e n t e des c o u c h e s successives d e û b r e s , inclinées a l t e r n a t i v e m e n t d a n s d e u x d i r e c t i o n s différentes \ On lo r é s e r v e r a d ' h a b i t u d e p o u r les e m p l o i s n e c o m p o r ­ t a n t p a s le r a b o t a g e : c h a r p e n t e , t r a v e r s e s d e c h e m i n s de fer. Q u e l q u e s - u n s s e u l e m e n t d e ces bois d o n n e n t do b o n s r é s u l t a t s p o u r l a m e n u i s e r i e , en r a i s o n d e q u a l i t é s spéciales d e c o l o r a t i o n q u ' i l s p e u v e n t p o s s é d e r ( e x e m p l e le bois d e Sivdora d e l ' I n d o c h i n e ) . D ' a u t r e p a r t , e n raison d e s difficultés d e t r a v a i l qu'ils p e u v e n t p r é s e n t e r , les bois t r è s d u r s , c o m m e c e u x d e l a p l u p a r t d e s S a p o t a c é e s , n e p e u v e n t g u è r e ê t r e utilisés 1, Le b o i s ( l o Diplotropis imi/anensis B e n t h . o u C œ u r - d e h o r s , d e la G u y a n e , présente à u n h a u t degré ce coractère d'entrecroisement d e s couches de l i b r e s . A u s s i e n p r é c o n i s c - t - o n s u r t o u t l ' e m p l o i p o u r t r a ­ verses do c h e m i n s do fer.


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p o u r la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e . A u n a u t r e p o i n t de v u e , ces bois t r è s d u r s n e se dessèchent q u e difficilement e t il p e u t a r r i v e r q u ' à la s u i t e de leur utilisation, u n e perte d'eau e t u n e r é t r a c t i o n c o r r e s p o n d a n t e v i e n n e n t à s e produire, au détriment de l'intégrité du meuble. D ' u n e façon générale, on p e u t dire q u e les bois n a t u ­ r e l l e m e n t colorés ou d é p o u r v u s de coloration spéciale, m a i s a y a n t u n e d u r e t é m o y e n n e (densité 0,45 à 0,8) p a r a i s s e n t les p l u s p r o p r e s a u x t r a v a u x de grosse menuiserie. On r e m a r q u e r a enfin q u e •— l ' E b è n e e x c e p t é — les bois d'ébénisterie et d e m e n u i s e r i e c o n n u s e t i m p o r t é s depuis l o n g t e m p s , l'Acajou, le P a l i s s a n d r e , le T e c k , s o n t p r é c i s é m e n t des bois p o s s é d a n t des zones a l t e r n a t i v e ­ m e n t p l u s ou moins colorées e t se r a p p r o c h a n t p a r là de nos bois indigènes. C'est d o n c d a n s la c a t é g o r i e des bois p o s s é d a n t des zones annuelles d ' a c c r o i s s e m e n t , ou d u moins des zones saisonnières, ou encore des zones c i r c u m ­ médullaires de c a n a u x sécréteurs (Sindora d ' I n d o c h i n e ) qu'il c o n v i e n t , en p r e m i e r lieu, d e r e c h e r c h e r ceux qui p o u r r o n t ê t r e e m p l o y é s s a n s ê t r e r e c o u v e r t s d ' u n e couche de p e i n t u r e . Mais c e p e n d a n t ceux des bois q u i sont h o m o g è n e s p a r la s t r u c t u r e e t p a r la coloration no d o i v e n t p a s ê t r e é c a r t é s a priori, car, p o u r u n g r a n d n o m b r e d ' u s a g e s , ils p e u v e n t r e n d r e des services signalés. B o i s p a r c o l o n i e s . — P o u r ce q u i concerne nos co­ lonies d'Afrique Occidentale e t E q u a t o r i a l e , n o u s signa­ lerons en p r e m i e r lieu u n c e r t a i n n o m b r e do bois i n d i q u é s p l u s h a u t c o m m e s u c c é d a n é s d e l'Acajou e t qui s o n t p l u t ô t des bois de m e n u i s e r i e o r d i n a i r e : Oarapa, Khaya, Entandrophragma, e t n o u s a j o u t e r o n s les s u i v a n t s : Lovoa Klaiiieana P i e r r e (Méliacées); Alone des indi­ gènes ; s o u v e n t i m p o r t é sous le n o m de N o y e r d'Afrique ;


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DE

MENUISERIE

ORDINAIRE

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Vitex grandifolia G û r k e (Verbénacées), p o r t a n t le n o m d ' E v o n s chez les P a h o u i n s ; Chrysophyllum subnudum B a k . (Sapotacées) ou V o u n d a des G a b o n a i s ; ce bois possède à p e u p r è s la coloration d u N o y e r ; Mitragyne macrophylla H i e r n ( R u b i a c é e s ) , c o n n u sous le n o m de Tilleul d ' A f r i q u e ; Poga oleosa P i e r r e ( R h i z o p h o r a c é e s ) ; bois a b o n d a n t , c o n n u sous le n o m de M ' P o g a chez los P a h o u i n s ; rappelle l'Erable; Isolona Klaineana P i e r r e (Anonacées) ou Ogoha des Gabonais ; Spathodea campanulata P . de B . (Bignoniacées), c o n n u sous le n o m do T u l i p i e r d u G a b o n . Il f a u t encore citer q u e l q u e s L a u r a c é e s (Hernandia), M y r t a c é e s (Petersia), L é g u m i n e u s e s (Pentaclethra), qui p o s s è d e n t q u e l q u e a n a l o g i e a v e c le F r ê n e . Enfin le bois de Placodiscus ou E v a m b o des P a h o u i n s , celui de Funtumia, d'Ongokea o u O n g e k o id., qui s o n t utilisables p o u r la menuiserie légère, en p a r t i c u l i e r p o u r le r e v ê t e ­ m e n t i n t é r i e u r des m e u b l e s . L a famille des B u r s é r a c é e s m é r i t e u n e m e n t i o n spéciale, car elle c o m p r e n d , d a n s t o u s les p a y s où elle a des r e p r é ­ s e n t a n t s , des essences d o n t le bois léger, s o u v e n t r o u g e â t r e , r a p p e l l e encore, p a r ses qualités, l ' A c a j o u femelle e t q u e l q u e s - u n s d e ces bois font déjà l'objet d ' u n commerce important. C'est s u r t o u t à la Côte o c c i d e n t a l e d'Afrique e t a u Congo q u e l ' e x p l o i t a t i o n des bois fournis p a r les a r b r e s a p p a r t e n a n t à c e t t e famille a pris de l ' e x t e n s i o n e t l ' O k o u m é t i e n t de b e a u c o u p lo p r e m i e r r a n g ; 1

1. L e b o i s d ' O g o h â , q u i p a s s e p o u r r a p p e l e r l e T u l i p i e r p o s s è d e , c o m m e la p l u p a r t d e s A i i o u a c é e s , d e s c o u c h e s c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n c h y m e l i g n e u x e t p a r c e c a r a c t è r e il s e m o n t r e 1 r e s d i f f é r e n t d u T u l i p i e r d o n t il n ' a q u e l a c o l o r a t i o n e x t e r n e . C e b o i s , q u i e s t n a t u r e l l e m e n t d e c o u l e u r j a u n â t r e , p r e n d sous l'action d'une solution de potasse, u n e belle teinte j a u n e d'or.


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Aukoumea Klaineana P i e r r e , ou O k o u m é , est u n a r b r e a t t e i g n a n t de fortes d i m e n s i o n s . L e bois, d o n t l a d e n s i t é v a r i e d e 0,4 ;\ 0,55, est b l a n c rosé ou p l u s s o u v e n t gris rosé. L e s zones d ' a c c r o i s s e m e n t no s o n t q u e t r è s v a g u e ­ m e n t i n d i q u é e s . L e s v a i s s e a u x , parfois p a r g r o u p e s d e 2 ou 3, o n t u n d i a m è t r e v a r i a n t do 150 à 200 |J. ot o n en c o m p t e 8 e n v i r o n p a r m i l l i m è t r e c a r r é . L e s r a y o n s m é d u l l a i r e s p e u n o m b r o u x s o n t formés a u p l u s d e d e u x files d e cellules e t leur h a u t e u r est r e l a t i v e m e n t faible. Ce bois est u t i l i s a b l e p o u r l a m e n u i s e r i e grossière, p o u r la f a b r i c a t i o n do b o î t e s à cigares, e t c . C o m m e o n le v e r r a p l u s loin, il est e x p o r t é d u G a b o n en assez grande quantité à destination de l'Europe. L e g e n r e Pachylobus est t r è s r é p a n d u d a n s l'Afrique T r o p i c a l e e t q u e l q u e s espèces d o n n e n t u n fruit d e l a forme d ' u n e p r u n e , d o n t l a p u l p e est a p p r é c i é e des indi­ gènes. L e s bois des différentes espèces p e u v e n t ê t r e considérés c o m m e a y a n t les p r i n c i p a u x c a r a c t è r e s do l ' O k o u m é e t c o m m e p o u v a n t lui ê t r e s u b s t i t u é s p r a ­ tiquement. M a d a g a s c a r p e u t n o u s d o n n e r aussi des bois d e menuiserie ordinaire : Olax glabriflora P . D . (Maitsoririnina), des lîavensara (Tavolo), ci Mcspiladophne ( V a r o n g y ) , des Piptadenia ( S e v a l a h y ) , Weinmannia (Lalono e t I l e r i h i t s i k a ) , Trichilia pellostylis H . B n . ( R a m a i n d a f a ) , Gerbera Tanghin D u p . T h . ( T a n g e n a ) , Faguetia ( H a s y ) , Burasaia (Odiandro), Dalbergia ( V o a m b o a n a ) , Psorospermum (Tambitsy), etc., etc. En particulier, c e u x des bois de Dalbergia q u i n ' o n t p a s la coloration spéciale du P a l i s s a n d r e s e r a i e n t a v a n ­ t a g e u s e m e n t e m p l o y é s p o u r la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e . D ' a u t r e s p r é s e n t e n t des q u a l i t é s spéciales telles q u ' u n e


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D E

MENUISERIE

ORIGINAIRE

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coloration j a u n o o u rosée, q u i p e u t les faire a p p r é c i e r t o u t spécialement pour certains ouvrages de menui­ serie. L e s forêts d e l ' I n d o c h i n e r e c è l e n t u n e m u l t i t u d e d e bois susceptibles d e p r e n d r e u n e p l a c e i m p o r t a n t e d a n s la m e n u i s e r i e ot a p p a r t e n a n t a u x genres Melanorrhn ta, Dillenia, Litsea, Chisocheton, Disoxylon, Aglaia, Sandoricum, Sindora, LTopea, Shorea, Engelhurdtia, Carya, Linociera, e t c . , e t c . Q u e l q u e s - u n s d o ces bois s o n t d é j à très r e c h e r c h é s ; n o u s c i t e r o n s s p é c i a l e m e n t le Son ( Melanorrhaea) e t le G u m a t (Sindora) q u ' o n a p p r é c i e p a r t i ­ c u l i è r e m e n t e t q u i p o s s è d e n t t o u s les d e u x l a p r o p r i é t é do p r e n d r e , sous l ' a c t i o n do l a l u m i è r e , u n e t e i n t e foncée r a p p e l a n t le P a l i s s a n d r e , p o u r lo p r e m i e r , o t l'Acajou, p o u r lo second. D e n o t r e bois d o N o y e r se r a p p r o c h e q u e l q u e p e u celui d'Engelhardtia ( C à y cheo t i a ) o t ces d e u x bois s o n t fournis p a r d e s a r b r e s a p p a r t e n a n t à l a m ê m e famille d e s J u g l a n d a c é e s , . c o m m e d ' a i l l e u r s les Carya do l ' A m é r i q u e d u N o r d , d o n t le bois e s t c o n n u sous le nom de Hickory. Mais, e n r é a l i t é , si l e H i c k o r y r e s s e m b l e assez a u N o y e r p a r ses c a r a c t è r e s e x t é r i e u r s , il faut, r e c o n n a î t r e quo l a p r é s e n c e d a n s ce bois d o c o u c h e s c i r c u m m é d u l ­ laires d e p a r e n c h y m e l i g n e u x doit lui c o m m u n i q u e r d e s p r o p r i é t é s spéciales d'élasticité o t d e compressibilité qui j u s t i f i e n t l a v o g u e d o n t il e s t l ' o b j e t p o u r c e r t a i n s u s a g e s d o n t lo N o y e r e s t exclu. N o u s a v o n s r e ç u r é c e m m e n t d u T o n k i n un© a u t r e . l u g l a n d a c é e , Carya lonlcine mis I I . L e e , c o n n u e sous le n o m d o M a y C h a u e t d o n t le bois se r a p p r o c h e beau­ c o u p do celui d e H i c k o r y p a r l a taillo e t le n o m b r e d e s 1

1. J u s q u ' i c i l e s Carya é t a i e n t c o n s i d é r é s c o m m e e x i s t a n t m e n t dailS l e N o u v e a u - M o n d e .

exclusive­


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v a i s s e a u x , coin m e p a r la p r é s e n c e des zones do p a r e n ­ c h y m e c i r c t i m m é d u l l a i r e ; il m é r i t e d ' ê t r e é t u d i é . N o t r e colonie d e la G u y a n e p e u t fournir aussi u n t r è s g r a n d n o m b r e de bois do menuiserie. L e bois d ' A n g é l i q u e (l)icorynia paracnsis Benlh.), r o u g e â t r e e t d e d u r e t é m o y e n n e présenté a v e c le T e c k d ' E x t r ê m e - O r i e n t la p r o p r i é t é do n e p a s se laisser mouiller p a r l ' e a u e t p o u r r a i t do ce fait ê t r e e m p l o y é d a n s t o u s les cas où c e t t e p r o p r i é t é est r e c h e r c h é e , c o m m e p o u r l ' a m é n a g e m e n t i n t é r i e u r dos b a t e a u x . L e Cèdro b a g a s s e (Burscra), qui s e r a i t aussi le bois do rose femelle d e la G u y a n e , f o u r n i t un excellent bois d e m e n u i s e r i e de couleur r o u g e â t r o . L ' A c a j o u femelle est le bois d u (Jcdrcla odorata, d e l a famille des Méliacées. Celui à"Arloearpus incisa L . est j a u n e ot q u e l q u e peu s a t i n é . On p o u r r a i t citer u n n o m b r e c o n s i d é r a b l e de ces bois de la G u y a n e , utilisables p o u r los besoins do l a m e n u i ­ serie : A c a c i a franc, A m a r a n t e , Bois l a M o r u e , S a i n t M a r t i n r o u g e , Grignon franc, Cèdre gris, P a r k o u r i soufre, M a h o j a u n e , G o u p i , e t c . E n f i n , la Nouvelle-Calédonie elle-même recèle u n g r a n d n o m b r e d ' a r b r e s d o n t le bois est u t i l i s a b l e p o u r la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e . N o u s n o u s c o n t e n t e r o n s d e signaler : Thespesia populuea Corr. (Bois do rose de l ' O c é a n i o ) ; //crilicra lilloralis W i g h t ot A r n . ; Elu coeur pu a Heaiulimhi.ii lirongn. e t («ris; Blackwellia vitiensis B e n t h . ou Oueri dos i n d i g è n e s ; p l u s i e u r s Méliacées des genres Dysoxylum, Nemcdra, Trichilia, Flindcrsia, e t c . , Myrsine. capitellata A. G r a y ; Slcnocarpus laurijolius B r o n g u . e t Gris ( H ê t r e n o i r ) ;


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POUR

USAGES

DIVERS

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ce dernier bois, d u r , noir r o u g e â t r e , s e r a i t l'un des p l u s b o a u x des forêts d e la Nouvelle-Calédonie. N o u s a r r ê t e r o n s ici u n e é n u m é r a t i o n q u i , p o u r ê t r e c o m p l è t e , e m b r a s s e r a i t a u m o i n s la m o i t i é des espèces d ' a r b r e s qui c o n s t i t u e n t los i m m e n s e s forêts de nos colonies. E n effet, il n e s ' a g i t p a s s e u l e m e n t d e t r o u v e r des bois d e m e n u i s e r i e p r é s e n t a n t u n e c e r t a i n e r e s s e m b l a n c e a v e c c e u x do n o s p a y s ou a v e c c e u x quo le c o m m e r c e i m p o r t o d e p u i s u n c e r t a i n t e m p s . P o u r quo l ' e x p l o i t a ­ tion des forêts coloniales soit f r u c t u e u s e , il est nécessaire d'utiliser le p l u s g r a n d n o m b r e possible d e bois. Qu'ils r a p p e l l e n t ou n o n c e u x q u i s o n t utilisés a c t u e l l e m e n t p a r l ' i n d u s t r i e , il est u r g e n t d e sortir d é l i b é r é m e n t des s e n t i e r s b a t t u s , car p o u r des u s a g e s c o m m e l a m e n u i s e r i e , u n bois q u e l c o n q u e n ' a p a s u n m o n o p o l e d ' u t i l i s a t i o n e t u n m e u b l e en Sienocarpus ( H ê t r e noir d e la Nouvelle-Calédonie) p e u t ê t r e do p l u s bel offot ot d ' u n e d u r a b i l i t é s u p é r i e u r e quo lo m ê m e m e u b l e fabri­ q u é en bois d e nos p a y s .

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POUR

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C h a r p e n t e . — J u s q u ' à ce j o u r , les bois c o l o n i a u x n ' o n t r e ç u , d a n s nos p a y s , a u c u n e u t i l i s a t i o n p r a t i q u e p o u r les t r a v a u x do c h a r p e n t e . Or, il suffit do p a r c o u r i r u n e liste d e bois d ' u n e colonie p o u r t r o u v e r u n g r a n d n o m b r e d'essences i n d i q u é e s c o m m e utilisées p o u r la c h a r p e n t e d a n s les p a y s d ' o r i g i n e e t n a t u r e l l e m e n t r e c o m m a n d a b l o s p o u r lo m é m o u s a g e chez n o u s ; n o u s n o u s c o n t e n t e r o n s d ' e n citer q u o l q u e s - u n s . P o u r la G u y a n e , lo bois d e C o u r a t a r i , do B a l a t a b l a n c e t la p l u p a r t do ceux des L é g u m i n e u s e s . N o u s r é p é t o n s


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q u e les bois do c e t t o d e r n i è r e famille p a r a i s s e n t t r è s propres aux travaux de charpente et à là préparation des t r a v e r s e s d e c h e m i n s d e fer; b e a u c o u p d ' e n t r e e u x se laissent difficilement r a b o t e r , c a r ils o n t leurs c o u c h e s do fibres a l t e r n a t i v e m e n t inclinées d a n s d e s sens diffé­ rents. A u x Antilles, los bois d e Bruguiera, d e Casuarina, d e Ghrysophyllum, etc., sont particulièrement appréciés, de m ê m e q u e lo Manglier noir (Gonocarpus) e t le bois P r u n e a u (Ilex montana). A la Réunion, les bois d e Dillenia e t d e Michelin e t d ' u n c e r t a i n n o m b r e d e Burseracées. A la Nouvelle-Calédonie : M a n o u é (Flindersia), etc. Q u a n t à nos colonies les plus riches en forêts, d e la C ô t e O c c i d e n t a l e d'Afrique, d e l'Afrique É q u a t o r i a l e , d e M a d a g a s c a r et d e l'i ndochi ne, c'est p a r c e n t a i n e s qu'elles c o m p t e n t les bois utilisables p o u r la c h a r p e n t e . Mais, p o u r u n e m ê m e c o n s t r u c t i o n , il e s t clair q u ' o n d o i t e m p l o y e r u n bois d'origine unique, a u lieu do c o m b i n e r dc> L o i s possédant d e s q u a l i t é s m é c a n i q u e s différentes. A u x P h i l i p p i n e s , on a utilisé a v e c succès d e s bois d e I )i pt •'•roearpacées ( / )/ pleroca rpns, .1 nisoplera, l'eu lai-ni", llopea ot Shorea) q u ' o n p e u t d'ailleurs t r o u v e r en assez g r a n d e q u a n t i t é en I n d o c h i n e . N o u s signalerons e n c o r e l e s b o i s d e Sindora, 11 omalium, Fahudia ot Intsia, de la m ê m e colonie, q u i o n t é t é e x p é r i m e n t é s a v e c succès a u x Philippines. B o i s pour parquets, escaliers, etc. — N o u s r e c o m ­ m a n d e r o n s les bois d e s diverses D i p t é r o c a r p a e é e s , e t de c e r t a i n s Viles, Il omalium, Sindora, Fleroearpue, Intsia ot Fahudia, q u i o n t d é j à subi l ' é p r e u v o d e l'utilisation pratique. Charronnage, m a n c h e s d'outils, e t c . — L e s bois ces d i v e r s usages d o i v e n t subir, s a n s se briser, d e s

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efforts considérables e t , p a r c o n s é q u e n t , ils d o i v e n t ê t r e p o u r v u s d ' u n e c e r t a i n e élasticité. D e s bois q u i s e r a i e n t formés p r e s q u e e x c l u s i v e m e n t d e fibres à m e m b r a n e t r è s épaissie p o u r r a i e n t ê t r e t r è s d u r s , m a i s ils m a n q u e ­ r a i e n t d e l'élasticité nécessaire e t ils p o u r r a i e n t se r o m p r e b r u s q u e m e n t sous u n effort considérable. Ceux q u i c o n v i e n n e n t le m i e u x , p o u r ces u s a g e s , d a n s nos p a y s , s o n t c e u x q u i c o m p o r t e n t u n e assez forte p r o p o r t i o n d e fibres, a v e c des zones a n n u e l l e s bien m a r quécs, c'est-à-dire des c o u c h e s successives do c o n s i s t a n c e t r è s différente. Ceux des p a y s c h a u d s , q u i p r é s e n t e n t des couches a l t e r n a t i v e s e t c i r c u m m é d u l l a i r e s d e fibres e t d e p a r e n c h y m e l i g n e u x p o u r r o n t posséder les m ê m e s caractères mécaniques. L e F r ê n e , si e m p l o y é c o m m e bois de c h a r r o n n a g o , répond aux premières conditions indiquées plus haut. D a n s nos colonies, le F r ê n e n ' e x i s t e p a s , m a i s il est r e m p l a c é , d a n s ses usages, p a r des bois a y a n t des q u a l i t é s i d e n t i q u e s , duos à l ' e x i s t e n c e do zones c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n c h y m e ; n o u s c i t e r o n s les bois d e Lagerstrœmia ( B a n g l a n g ) d e la famille des L y t h r a c é e s p o u r l ' I n ­ d o c h i n e e t c e u x d e Toddalia <polijmor<pha P . D a n g . ( M a n p o d y fotsy) de la famille des R u t a c é e s p o u r Madagascar. C'est encoro p o u r les m ê m e s r a i s o n s q u ' o n e m p l o i e d a n s l ' A m é r i q u e d u N o r d les bois d e d i v e r s Garya sous le n o m d e H i c k o r y . Or n o u s a v o n s r e ç u d u T o n k i n des s p é c i m e n s d ' u n Oarya quo n o u s a v o n s a p p e l é G. tonkinensis e t q u i se t r o u v e d a n s l a r é g i o n d e l a R i v i è r e N o i r e o ù il est c o n n u sous le n o m d e « M a y c h a u » (voir p . 125). T o n n e l l e r i e . — L e s bois p o u r cet u s a g e d o i v e n t r é p o n d r e à p l u s i e u r s c o n d i t i o n s nécessaires : 1° Ê t r e d é p o u r v u s d e c a n a u x s é c r é t e u r s , d o n t le II. LBCOHtE : Bois c o l o n i a u x .

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c o n t e n u s e r a i t s u s c e p t i b l e de réagir m a l e n c o n t r e u s e ­ m e n t s u r les l i q u i d e s c o n t e n u s ; 2° Se fendre facilement s u i v a n t le r a y o n ; 3° P o s s é d e r des r a y o n s larges ot élevés c o u p a n t t r a n s v e r s a l e m e n t los zones d e fibres. L e s p l a n c h e t t e s ( m e r r a i n s ) d é b i t é e s s u r maille p r é s e n t e n t ainsi u n e s o r t e de treillis a v e c c h a î n e (fibres) e t t r a m e (rayons) a s s u r a n t la solidité des d o u v e s . L a p r e m i è r e c o n d i t i o n i n t e r d i t do so servir d u bois des D i p t é r o c a r p a c é e s p a r e x e m p l e e t si, a u x P h i l i p ­ p i n e s , le bois d e Shorea est c e p e n d a n t e m p l o y é , c'est évidemment pour tonneaux non destinés à contenir des boissons. L e bois de C h ê n e r é p o n d bien a u x c o n d i t i o n s 2 e t 3 ; celui des Conifères est aussi e m p l o y é , p a r c e qu'il se fend facilement e t qu'il a u n e g r a n d e cohésion. D ' a p r è s ces d o n n é e s , il n ' e s t d o n c p a s bien diffi­ cile de faire u n choix d e bois do n o s colonies à e x p é r i ­ m e n t e r p o u r la tonnellerie. En I n d o c h i n e , p a r e x e m p l e , n o u s signalerons u n e A n o n a c é e , Polyalthia jucunda F . ot C. (Cây duoi t u ) q u i p r é s e n t e p r é c i s é m e n t les c a r a c t è r e s signalés p l u s h a u t . Or il est r e m a r q u a b l e do c o n s t a t e r quo les i n d i ­ gènes u t i l i s e n t co bois d e p u i s l o n g t e m p s p o u r leurs o u v r a g e s d e tonnellerie, car u n long u s a g e leur a m o n t r é qu'il est s u p é r i e u r a u x a u t r e s et, p r é c i s é m e n t , l ' é t u d e de la s t r u c t u r e v i e n t d o n n e r l a r a i s o n do c e t t e supér i o r i t é spéciale. Plusieurs Vilex fournissent des bois utilisables p o u r

La tonnellerie. On a e n c o r e r e n c o n t r é on I n d o c h i n e dos b a r r i q u e s à c i m e n t o u à poisson salé on bois de Slereospermum lauccœfolium R o x b . , Elœocarpus Balansœ A . D O , Canarium, Liquidambar, Sarcocephalus, Machilus, etc. P a r m i los bois do M a d a g a s c a r , il c o n v i e n d r a i t de


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t e n t e r dos essais a v e c c e u x d e Artabotrys oligosperma P . D a n g . ( A m b a v y ) ; Garallia madagascariensis Tul. ( P i t s i k a h i b a t a n a ) ; Agauria salicijolia H o o k . f. ( A n g a v o d i a n a ) ; Savia oblongifolia H. Bu. (Hazompasika). L a s t r u c t u r e do ces bois p e r m e t d ' e s p é r e r dos r é s u l t a t s satisfaisants. E n f i n , à l a G u y a n e , on p r é c o n i s e l'emploi d ' u n Sympfionia do l a famille dos G u t t i f è r c s e t l a s t r u c t u r e d e ce bois, a v e c d e s r a y o n s bien d é v e l o p p é s , c o r r e s p o n d parfaitement à cet emploi. Aux Philippines, on e m p l o i e avoc succès les bois d e Shorea (G-uijo), d e Pahudia ( T i n d a l o ) e t do Pentacmc ( L a n a n ) . Ces bois e x i s t e n t e n I n d o c h i n e . P i l o t i s , p o t e a u x , e t c . — L e s bois à r e c o m m a n d e r p o u r ces o u v r a g e s s p é c i a u x s o n t s u r t o u t c e u x q u i p r é ­ s e n t e n t u n g r a n d p o u v o i r d e c o n s e r v a t i o n , p a r les s u b s t a n c e s d o n t ils s o n t n a t u r e l l e m e n t i n j e c t é s , c o m m e les bois r é s i n e u x , ou c o m m e u n c e r t a i n n o m b r e d ' a u t r e s bois p o u r v u s d ' u n a p p a r e i l s é c r é t e u r . N o u s s i g n a l e r o n s e n p a r t i c u l i e r u n bois do M a d a ­ g a s c a r et do l a R é u n i o n , Fœtidia mauriiiana Lanik. ou Bois p u a n t . Ce bois laisse s u i n t e r u n e h u i l e fétide e t il p a s s o p o u r ê t r e i n c o r r u p t i b l e . Il doit é v i d e m m e n t c e t t e p r o p r i é t é à la p r é s e n c e d e l a s u b s t a n c e sécrétée. On le r e c h e r c h e p o u r les pilotis, p o u r l a c h a r p e n t e e t aussi p o u r les t r a v e r s e s d e c h e m i n s do fer. L e Couratari ou Mahot Couratari, de la G u y a n e (Gouratari guyanemis Aubl.), qui appartient à la même famille d e s L é c y t h i d a c é e s , d o n n e u n bois q u i p r é s e n t e p r o b a b l e m e n t les m ê m e s a v a n t a g e s q u e celui do-7< flsiidia e t q u i p o u r r a i t ê t r e e m p l o y é d a n s les m é m o s t r a v a u x . Il en e s t d e m ê m e p o u r Epcrua falcaia A u b l . (Woapa huileux) qui convient t o u t particulièrement p o u r t r a v a u x d a n s les t e r r e s h u m i d e s ou d a n s l ' e a u . ,


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Los bois do t o u s los Eugenia do la famille des M y r t a c é e s p o s s è d e n t ( d a n s lo c œ u r d u moins) des v a i s s e a u x r e m p l i s p a r u n e s u b s t a n c e spéciale, q u i les r e n d p r o p r e s à la m ê m e u t i l i s a t i o n p o u r pilotis e t t r a v e r s e s d e che­ m i n s d e fer. C i t o n s e n c o r e c o m m e bois à m e t t r e à l'essai, c e u x des G u t t i f è r e s e t des D i p t é r o c a r p a c é e s . C e r t a i n s bois c o n v i e n n e n t s u r t o u t p o u r pilotis on e a u salée ( W h a r f s p a r e x e m p l e ) ; ce s o n t des bois d o P a l é t u v i e r , do Mimusops Elengi L., d'Avieennia, de Bassia, c e u x des M y r t a c é e s , L a u r a c é e s e t V e r b é n a c é e s . L e bois de Parinarium,, q u i e x i s t e en I n d o c h i n e , a é t é e x p é r i m e n t é a v e c succès a u x P h i l i p p i n e s . Il e x i s t e des Myrtacées d o n t le bois résiste p a r f a i t e m e n t a u x t a r o t s . L e u r u s a g o est t o u t i n d i q u é . D ' a u t r e s bois d o n n e n t s u r t o u t u n b o n r é s u l t a t e n e a u d o u c e , c o m m e les G u t t i f è r e s , Méliacés, e t c . ; cort a i n s Zanthoxylum, Z. caribaeum Gaortn. (Epineux j a u n e des Antilles), p a r a i s s e n t i n c o r r u p t i b l e s d a n s l'eau. Enfin c i t o n s e n c o r e Lumnitzera edulis Bl., u n e comb r é t a c é o d e la N o u v e l l e Calédonio, d o n t lo bois b r u ­ n â t r e , t r è s d u r , résiste fort bien e n t e r r o . P e u t - ê t r e p o u r r a i t - o n e x p é r i m e n t e r a v e c succès les bois do cer­ t a i n e s espèces d e Vitex, de B omalium, do Bassia, de Xyloearpus, do différentes D i p t é r o c a r p a c é e s e t enfin des L é g u m i n e u s e s à bois p o u r v u de c a n a u x s é c r é t e u r s (Sindora p a r e x e m p l e ) . 7

Traverses de c h e m i n s de 1er. — L o bois géné­ r a l e m e n t e m p l o y é est le Chêne. Ceux q u ' o n p o u r r a i t Utilement lui s u b s t i t u e r d o i v e n t a u t a n t quo possible r é p o n d r e aux c o n d i t i o n s suivantes : I" P r é s e n t e r assez do c o n s i s t a n c e p o u r r e t e n i r effi­ c a c e m e n t les t i r e - f o n d s ; 2° L e u r r é s i s t a n c e à l ' é c r a s e m e n t d o i t ê t r e g r a n d e ;


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3° Ils ne d o i v e n t p a s ê t r e d ' u n e d u r e t é excessive, car ils m a n q u e r a i e n t alors de l'élasticité nécessaire, e t leur p r é p a r a t i o n s e r a i t t r o p o n é r e u s e ; 4° E n f i n ils d o i v e n t p r é s e n t e r u n m a x i m u m do résistance aux agents de putréfaction. L e s c o n d i t i o n s ci-dessus p e u v e n t êtro considérées comme fondamentales. Il e s t clair q u e l ' h o m o g é n é i t é d a n s l a n a t u r e des bois e m p l o y é s est i n d i s p e n s a b l e , car la succession sur u n e m ê m e v o i e do bois p r é s e n t a n t des q u a l i t é s m é c a ­ n i q u e s n o t a b l e m e n t différentes c o m p r o m e t t r a i t la r é g u ­ l a r i t é e t l a s é c u r i t é des t r a n s p o r t s . Il en r é s u l t e d o n c que, p o u r les b o i s c o l o n i a u x en p a r t i c u l i e r , il est néces­ saire d e c h o i s i r des essences assez l a r g e m e n t r e p r é ­ s e n t é e s p o u r a s s u r e r la f o u r n i t u r e des t r a v e r s e s sur de g r a n d e s é t e n d u e s . B e a u c o u p de n o s bois des colonies p e u v e n t ê t r e p r é ­ conisés p o u r t r a v e r s e s d e c h e m i n s d e fer e t p r i n c i p a ­ l e m e n t c e u x q u i s o n t fournis p a r de n o m b r e u x a r b r e s d e l a g r a n d e famille dos L é g u m i n e u s e s . Ces bois o n t leurs fibres s o u v e n t inclinées d a n s des d i r e c t i o n s diffé­ r e n t e s p o u r d e u x c o u c h e s successives, ce q u i p a r a î t ê t r e u n e c o n d i t i o n s ' o p p o s a n t à la p r o d u c t i o n d e fentes. Côte occidentale d'Afrique : n o m b r e u x bois fournis p a r des a r b r e s d e la famille des L é g u m i n e u s e s : Erythrophleum, PentacletJira, Piptadenia, etc. Madagascar : des Weinmannia ( L a l o n a ) , d e la famille des C u n o n i a c é e s ; Asteropeia rhopaloides Bak. ( M a n o k a ) , famille des Chlsenacées; Psorospermwm androsœmifolium. B a k . ( T a m b i t s y ) , famille des G u t t i f è r e s ; d i v e r s Famherea ( N a t o ) d e la famille des S a p o t a c é e s ; Pyrostria madagascariensia H . L e c . ( P i t s i k a h i t r a ) , de la famille des R u b i a c é e s ; Vernonia Meranaliak. (Meramp a m e l o n a ) , d e la famille des Composées, e t c .


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De l'Indochine : Dipterocarpus e t Hopea d e la famille des D i p t é r o c a r p a c é e s , Mesua (Guttifères), Terminalia, (Combrétacées), divers Eugenia (Myrtacées), des Quercus o u Chênes e t aussi u n t r è s g r a n d n o m b r e d e L é g u m i n e u s e s , en p a r t i c u l i e r le bois d e L i e m o u Erythroplàeum Fordii Oliv. De la Guyane : Dicorynia paraensis B e n t h . (Angé­ lique), Andira racemosa L a m k . (Angelin à g r a p p e s ) e t Diplotropis guianensis A u b l . (Cœur dehors) d e l a famille des L é g u m i n e u s e s ; on p o u r r a i t citer e n o u t r o des L a u r a c é e s (Liearia) ot u n g r a n d n o m b r e d'essences a p p a r t e n a n t à des familles diverses. L e Service forestier des Philippines signale préci­ s é m e n t , p o u r t r a v e r s e s do c h e m i n s d e fer, d e n o m b r e u x bois d e L é g u m i n e u s e s a p p a r t e n a n t a u x genres Albizzia, Gossalpinia, Intsia, Plerocarpus, Adenanthera, etc., avec des G u t t i f è r e s (Garcinia, Kayea), des D i p t é r o c a r p a c é e s (Uopca, Shorea, Dipterocarpus, etc.), Méliacées, (Anwora, etc.), ot enfin p l u s i e u r s M y r t a c é e s , s u r t o u t des g e n r e s Eugenia e t Trislania. Or la p l u p a r t d e ces genres e x i s t e n t en I n d o c h i n e . D e s essais o n t é t é cul repris en F r a n c o p a r diverses c o m p a g n i e s d e c h e m i n s d e fer e t en p a r t i c u l i e r p a r les c h e m i n s do fer do l ' É t a t , a v e c des bois d é n o m m é s F a o n n é - K o k o l é , Azobé, B o d o a , P a l é t u v i e r d u G a b o n , N ' T o v o , Bilinga, N y o u r e , O v e n g u e , O g a n g a , Zinguezingue, N'Groué, So, A n i b é , A t t i a , P o e , Accoseka, F o h o , Baza, Sai, Orori, Mandji, Soufo, e t c . Q u e l q u e s - u n s d e ces n o m s p a r a i s s e n t c o r r e s p o n d r e ii d e s bois c o n n u s : Mandji est u n d e s n o m s i n d i g è n e s des Chloropltora; A z o b é celui des Lophira; Bilinga, d ' u n Sarcocephalus; N ' T o v o d ' u n Milrugyne, e t c . Mais 1

1. L e b o i s d e s M y r l a c é o s d o i t s o n g r a n d p o u v o i r d e d u r a b i l i t é a u x huiles essentielles et substances oléoresineuses d o n t ses élément! sont parfois t e l l e m e n t remplis (pie, s u r les sections transversales, o n uperçoit de nombreux points blanchâtres.


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on n e n o u s d i t p a s si l ' a u t h e n t i c i t é d e ces bois a é t é r e c o n n u e , c'est-à-dire si on a b i e n c o n s t a t é , p a r l ' é t u d e do l a s t r u c t u r e , qu'il s'agit r é e l l e m e n t de bois d e BMzoplwra, de Chlorophora (Mandji), etc., et si des d é n o m i ­ n a t i o n s erronées o n t p u se p r o d u i r e — ce q u i est t r è s v r a i s e m b l a b l e —• les r é s u l t a t s des essais p e r d e n t t o u t e valeur comparative. D ' a i l l e u r s , p l u s i e u r s de ces bois s o n t i n d i q u é s a v e c la m e n t i o n « Origine i n c o n n u e », ce q u i signifie q u ' o n n ' e s t m ê m e p a s a s s u r é d e les r e t r o u v e r en q u a n t i t é suffisante. On n o u s p e r m e t t r a de r e g r e t t e r u n e telle a b s e n c e d u souci do l ' a u t h e n t i c i t é d a n s des essais de cotte importance. P o t e a u x pour télégraphes, t é l é p h o n e s , etc. — T o u s les bois s u s c e p t i b l e s do fournir do belles p e r c h e s bien d r o i t e s p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s ; m a i s s u r t o u t , bien e n t e n d u , c e u x q u i p e u v e n t résister à u n séjour p r o ­ l o n g é d a n s le sol. L e s u n s p o u v e n t ê t r e e m p l o y é s a v e c leur a u b i e r , les a u t r e s d o i v e n t en ê t r e d é b a r r a s s é s a v a n t u s a g e . L e s genres qui p a r a i s s e n t le m i e u x a d a p t é s à cet e m p l o i p a r t i c u l i e r s o n t les Ajzelia, Albizzia, Casuarina, Homalium, Lagerstrœmia, des G u t t i f è r e s e t M y r t a c é e s e t enfin des F l a c o u r t i a c é e s . N o u s a v o n s v u à J a v a d e n o m b r e u x p o t e a u x do t é l é g r a p h e e t do t é l é p h o n e c o n s t i t u é s p a r des p e r c h e s de Eriodendrum anjraciuosum ou a r b r e à k a p o c k . Sculpture, tour et gravure. — L e s bois qui con­ v i e n n e n t le m i e u x p o u r ces d i v e r s u s a g e s s o n t c e u x q u i s o n t h o m o g è n e s e t à g r a i n fin, en m ê m e t e m p s q u ' a s s e z d u r s . L o s bois à v a i s s e a u x t r è s n o m b r e u x e t t r è s p e t i t s , r é g u l i è r e m e n t d i s t r i b u é s , r é p o n d e n t sou­ v e n t à ces d e s i d e r a t a e t c o m m e ou les r e n c o n t r e d a v a n -


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t a g e chez les G a m o p é t a l e s q u e chez les D i a l y p é t a l e s , il f a u t on c o n c l u r e q u e c'est chez les G a m o p é t a l e s q u e n o u s t r o u v e r o n s la p l u s forte p r o p o r t i o n d e bois sus­ c e p t i b l e s d ' ê t r e g r a v é s , s c u l p t é s ou t o u r n é s . N a t u ­ r e l l e m e n t , les bois d e s t i n é s à la g r a v u r e e t à la sculp­ ture, ne doivent pas présenter du parenchyme et des fibres r e s p e c t i v e m e n t agglomérés p a r îlots, c o m m e c'est le cas p o u r u n g r a n d n o m b r e d ' e s s e n c e s ; m a i s , p o u r q u e le bois soit h o m o g è n e , les é l é m e n t s d u j>arenc h y m o d o i v e n t ê t r e r é p a r t i s r é g u l i è r e m e n t e n t r e les fibres. D e ce q u e n o u s v e n o n s d e dire il r é s u l t e , p a r e x e m p l e , q u e les bois d e la p l u p a r t dos Méliacées e t des G u t t i f è r e s s o n t assez i m p r o p r e s a u x usages q u e n o u s considérons actuellement. L e bois d e B u i s (Buxus sempervirens L.) est s u r t o u t e m p l o y é p o u r le t o u r , la g r a v u r e e t la s c u l p t u r e . C'est u n bois lourd, d e d e n s i t é v a r i a n t do 0,9 à 1,16; il est d u r e t o c c u p e le d e u x i è m e r a n g , a p r è s l ' É b è n e e t le G a ï a c , d a n s l'échelle de d u r e t é ; son o d e u r est n u l l e ; il est h a b i t u e l l e m e n t d ' u n j a u n e p l u s ou m o i n s foncé. L ' a u b i e r e t le c œ u r no s o n t p a s d i s t i n c t s e t les zones a n n u e l l e s , bien q u e visibles, ne s o n t q u e p e u m a r q u é e s . Enfin ce bois, lorsqu'il est t r a v a i l l é , p r e n d u n b r i l l a n t d ' a u t a n t p l u s a c c e n t u é q u e la d e n s i t é est p l u s élevée. C'est u n bois à g r a i n fin e t s u r t o u t t r è s h o m o g è n e . L e s sections t r a n s v e r s a l e s m o n t r e n t q u e les vais­ s e a u x s o n t t r è s n o m b r e u x e t se c o m p t e n t p a r p l u ­ sieurs c e n t a i n e s a u m i l l i m è t r e c a r r é , a v e c u n d i a m è t r e q u i no d é p a s s e g u è r e 40 ix. L e s r a y o n s s o n t difficilement discernables. Q u a n t a u x zones a n n u e l l e s , elles n e s o n t m a r q u é e s q u e p a r la p r é d o m i n a n c e d u t i s s u fibreux sur u n e zone t r è s é t r o i t e . Les cellules do p a r e n c h y m e l i g n e u x s o n t disséminées assez r é g u l i è r e m e n t a u milieu des fibres, ce qui c o n t r i b u e e n c o r e à m a i n t e n i r l ' h o m o ­ g é n é i t é d u bois,


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E n section l o n g i t u d i n a l e t a n g e n t i e l l e , on v o i t q u e les r a y o n s , c o m p r e n a n t 2-3 files de cellules, o n t u n e h a u t e u r q u i v a r i e do 150 à 200 L o B u i s n o u s v i e n t s u r t o u t d e la région m é d i t e r ­ r a n é e n n e e t d u L e v a n t . Les B u i s d e c e t t e d e r n i è r e p r o v e n a n c e a t t e i g n e n t u n e d e n s i t é p l u s élevée q u e c e u x de F r a n c e . L e c o m m e r c e reçoit aussi u n Buis do l'Afrique d u Sud, s u r t o u t a p p r é c i é p o u r l a f a b r i c a t i o n des n a v e t t e s . N o s colonies n ' e n fournissent p a s ; m a i s elles p o s s è d e n t d i v e r s bois susceptibles d e le r e m p l a c e r d a n s c e r t a i n s de ses usages. Les bois à g r a i n fin ot h o m o g è n e c o m m e c e u x d'Evonymus, Olea, Gardénia, Viburnum, Casearia e t Gitrus p e u v e n t ê t r e préconisés c o m m e s u c c é d a n é s d u B u i s . On a signalé aussi Gonioma Komassi E . M a y (Apocynacéos) d e l'Afrique d u S u d , Tecoma pentaphylla J u s s . (Bignoniacées), Casearia prœcox G r i s e b . ( S a m y dacées) d e l ' A m é r i q u e d u Sud, Esenbeckia Ataia P i t t i o r ( R u b i a c é e s ) e t Aspidosperma Vergasii D . C. ( A p o c y n a c é e s ) , d u Venezuela, q u e l q u e s Eucalyptus, etc. P o u r ce q u i c o n c e r n e les colonies françaises, n o u s s i g n a l e r o n s c o m m e bois à m e t t r e à l ' é t u d e p o u r ê t r e s u b s t i t u é s a u B u i s , Casearia nigrescens Tul., Cinnamosma madagascariensis D u p . T h . , Ouratea anceps B a k . , Nauclea cuspidata B a k . , d e M a d a g a s c a r ; Adina cordifolia H o o k . f., Ganthium glabrum Bl., Bandia pycnaniha D r a k e , Wrightia ovata A. D.C., Dodonaea viscosa L. e t Gmelina arborea R o x b g . , de l ' I n d o c h i n e . Celui d e Ganthium glabrum Bl. est d ' a i l l e u r s d é j à c o n n u , d a n s les colonies anglaises, sous l e n o m do B u i s de Ceylan. P o u r les t r a v a u x do g r a v u r e , on p r é c o n i s e en p r e ­ m i è r e ligne, à Manille, le bois d ' u n e R u t a c é e (Murraya), q u i p o r t e le n o m i n d i g è n e d e K a m u n i n g . Ce bois se r a p p r o c h e a u t a n t quo possible d u B u i s . D a n s le m ê m e


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p a y s , d ' a u t r e s bois s o n t encore i n d i q u é s , m a i s a p r è s le p r é c é d e n t , c o m m e s u c c é d a n é s d u B u i s : Molave {Vitex), C a l a m a n s a n a y (Nauelea), B a y a b a s e t Sassalit (Psidium), A g a r u {Disosylum), A t a - a t a et Camagan (l)iospyros), etc. Or il e x i s t e en I n d o c h i n e p l u s i e u r s espèces d e Murraya d o n t l ' u n e , M. exotica L. (l'un des bois c o n n u s à Manille sous le n o m d e K a m u n i n g ) est désignée, p a r les i n d i g è n e s sous le n o m d e Cay n g u y e t . C e t t e espèce f o u r n i t u n bois d u r , j a u n e , à g r a i n serré, suscep­ tible d ' u n b e a u poli. Ce bois se t r o u v e d a n s t o u t e l ' I n d o c h i n e e t , d a n s c e r t a i n s e n d r o i t s , on lui d o n n e le n o m do Buis de Chine. N o u s le r e c o m m a n d o n s à l ' a t t e n t i o n dos i n d u s t r i e l s q u i r e c h e r c h e n t les succé­ d a n é s d u Buis. L e s bois d e Diospyros p o u r cet u s a g e d o i v e n t ê t r e p r i s d a n s l ' a u b i e r ; m a i s p e u t - ê t r e , p o u r c e u x d o n t le c œ u r n e d o v i e n t p a s noir, p e u t - o n utiliser l ' e n s e m b l e d u bois. L e s Vitex p o u r r o n t aussi ê t r e mis à l'essai. Il on e x i s t e à la côto o c c i d e n t a l e d'Afrique, en p a r t i ­ culier celui q u i e s t c o n n u p a r les i n d i g è n e s sous le n o m do E v î n o . Il faut, encore citer les bois de Myrtue emarginuta I ' a n c h . do l a Nouvelle-Calédonie, d e Oapparis grandis H e y n e , Feronia clephanium Corr. (Cay c a n t h a n g ) ot de Aglaki odorata d ' I n d o c h i n e . E n f i n n o u s signalerons t o u t s p é c i a l e m e n t u n bois d u Congo q u e n o u s a v o n s eu n o u s - m ê m o l'occasion do d i s t i n g u e r , c'est le N o v ê r o des i n d i g è n e s (Picralima, de la famille des A p o c y n a c é e s ) ; ce bois se r a p p r o c h e b e a u c o u p d u B u i s p a r sa c o l o r a t i o n e t p a r son g r a i n ; n o u s l ' a v o n s fait e x p é r i m e n t e r a v e c succès p o u r l a g r a v u r e . Il e x i s t e encoro d ' a u t r e s bois d u Congo susceptibles, par leur structure, d'ûtro utilisés comme succédanés du Unis, eu particulier une


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A n o n a c é e désignée p a r les i n d i g è n e s sous le n o m d e Atoanga. Billes, roulettes, dents d'engrenage. — L e Gaïac, fourni p a r le Guaiaeum officinale L., de la famille des Z y g o p h y l l a c é e s , p e u t ê t r e considéré c o m m e le t y p e des bois p o u v a n t servir à ces usages. Mais le v é r i t a b l e Gaïac n ' e s t p r o d u i t d a n s a u c u n e d e nos colonies, à l ' e x c e p t i o n c e p e n d a n t dos Antilles, où l ' a r b r e est d'ailleurs d e v e n u assez r a r e p o u r q u e la p r o d u c t i o n puisse ê t r e considérée c o m m e insignifiante. C'est u n bois t r è s d u r , do d e n s i t é t r è s élevée (1,2-1,3), p r é s e n t a n t u n e légère o d e u r a r o m a t i q u e . L'aubier, bien d é l i m i t é , est j a u n e ; lo c œ u r est b r u n s o m b r e ; il c o n t i e n t u n e résine v e r t e . L a poussière o b t e n u e en le r â p a n t a u n e s a v e u r acre e t a m è r e . L a c a r a c t é r i s t i q u e m i c r o g r a p b i q u e do ce bois est d e p r é s e n t e r des r a y o n s t r è s n e t t e m e n t étages c o n s t i t u é s lo p l u s s o u v e n t p a r u n e seule file do cellules. L a h a u t e u r des é t a g e s est do 100 tj. e n v i r o n , ce q u i d o n n e 10 é t a g e s p a r m i l l i m è t r e ot d a n s c h a q u e é t a g e les r a y o n s s o n t t r è s r a p p r o c h é s (environ 20 à 25 p a r millimètre). L e s v a i s s e a u x , g é n é r a l e m e n t isolés e t à m e m b r a n e f o r t e m e n t épaissie, m e s u r e n t 100-160 p. d e d i a m è t r e . L e t i s s u e n t r e les v a i s s e a u x est f o r m é p a r les r a y o n s , los fibres ot lo p a r e n c h y m e . L e s fibres o n t u n e m e m ­ b r a n e t r è s épaissie ot u n e l u m i è r o e x c e s s i v e m e n t r é d u i t e , ce q u i e x p l i q u e la d u r e t é d u bois. Q u a n t a u p a r e n c h y m e l i g n e u x , il est r é d u i t à u n t r è s p e t i t n o m b r e d e cellules isolées, disséminées do placo en p l a c e e n t r e les fibres. T o u s les d é c h e t s p r o v e n a n t d u t r a v a i l d u G a ï a c s o n t h a b i t u e l l e m e n t livrés a u x l a b o r a t o i r e s d e ohimio p o u r on e x t r a i r e la résine. Si n o s colonies no fournissent i>as do v é r i t a b l e G a ï a c , elles p o s s è d e n t c e p e n d a n t quelques bois do t r è s g r a n d e


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d u r e t é p o u v a n t le r e m p l a c e r d a n s q u e l q u e s - u n s d e ses usages. N o u s c i t e r o n s en p a r t i c u l i e r lo f a u x Gaïac de l a G u y a n e fourni p a r u n e L é g u m i n e u s e - P a p i l i o n é e , le Dipterix odorata Wild., d o n t lo fruit est b i e n c o n n u sous lo n o m d e F è v e T o n k a . L e bois d e cet a r b r e est j a u n e rosé, a v e c u n e d u r e t é t r è s g r a n d e . C o m m e le bois do G a ï a c e t c o m m e le P a l i s s a n d r e , il possède des r a y o n s é t a g e s ; il a p p a r t i e n t d'ailleurs à la m ô m e t r i b u des Dalborgiées q u e ce d e r n i e r bois. D a n s le p a y s , on l'emploie p o u r a r b r e s d e m o u l i n s ; il est i m p o r t é d e p u i s q u e l q u e t e m p s en France. C'est a u voisinage d e ce d e r n i e r bois qu'il f a u t placer celui d e Tounatea Panacoco I I . B n . (Bois d e P a n a c o c o , Bois p e r d r i x ) . T r è s d u r , il est e m p l o y é polir la fabri­ c a t i o n des p a g a i e s , p o u r l ' é b é n i s t e r i e e t p o u r gorges de poulies. D ' a u t r e p a r t , les bois d ' u n g r a n d n o m b r e d ' a r b r e s d e la famille des S a p o t a c é e s p r é s e n t e n t u n e d u r e t é se r a p p r o c h a n t d e celle d u G a ï a c , en p a r t i c u l i e r lo B a l a t a (Manilkara Balata P i e r r e ) d e la G u y a n e . N o u s c i t e r o n s e n c o r e le bois d e c œ u r d e Y Acacia spirorbis Labill., d e la Nouvelle-Calédonie, i m p r o p r e ­ m e n t n o m m é G a ï a c p a r les colons e u r o p é e n s . C'est u n bois b r u n , d e n s e (1,05-1,1), d u r , à g r a i n serré, p o u v a n t r e m p l a c e r le G a ï a c d a n s p l u s i e u r s de ses u s a g e s . E n f i n on p o u r r a i t s a n s d o u t e u t i l e m e n t e m p l o y e r le bois d e p l u s i e u r s M y r t a c é e s c o m m e Eugenia, Tristania, e t c . N a v e t t e s . — L ' i n d u s t r i e e m p l o i e , p o u r le tissage, des n a v e t t e s q u i é t a i e n t autrefois fabriquées a v e c d u Buis. Ce dernier bois d e v e n a n t r a r e , on a c h e r c h é des s u c c é d a n é s . L e bois do Cornouiller d o n n e d'assez b o n s r é s u l t a t s , m a i s c'est s u r t o u t p a r m i les bois h o m o g è n e s


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e t assez d u r s des p a y s c h a u d s q u ' o n a des c h a n c e s d e t r o u v e r des m a t é r i a u x p o u v a n t ê t r e s u b s t i t u é s a u B u i s p o u r cet u s a g e spécial. C o m m e on l'a v u p r é c é d e m m e n t (page 133) le B u i s est en effet u n bois à grain fin, à v a i s s e a u x t r è s n o m ­ b r e u x e t t r è s p e t i t s e t à zones d ' a c c r o i s s e m e n t à p e i n e m a r q u é e s , ce qu'il doit a u fait qu'il possède des feuilles p e r s i s t a n t e s . Or d e n o m b r e u x a r b r e s des p a y s c h a u d s p r é s e n t e n t lo m ê m e c a r a c t è r e d e p e r s i s t a n c e des feuilles e t fournissent des bois d o n t l a s t r u c t u r e se r a p p r o c h e do celle d u B u i s . A M a d a g a s c a r , n o u s signalerons les bois d e Weinmannia (Lalona, Herehitsika, etc.), Cinnamosma ( S a k a i h a z o ) , Gasearia ( H a z o m a l a n y ) , Ouratea ( M e n a h y ) , Nuxia ( L a m b i n a n a ) e t Nauelea ( M o l o p a n g a d y ) . E n I n d o c h i n e , des bois d e Crypteronia (Loi), Xanthophyllum (Sang d a ) , Disoxylon (Cây h u i n h d u o n g ) , Eugenia, Melaleuca, Michelia baviensis F . e t G. (Cay Oiôi), Apodyies cambodiana P i e r r e (Cay d â u ) , Homalium, Murraya, WrigMia, Bandia, Canthium, etc. U n e espèce d e ce dernier g e n r e f o u r n i t d a n s l ' I n d e e t à Ceylan u n bois désigné d a n s le c o m m e r c e sous le n o m de B u i s do Ceylan. 11 e x i s t e aussi à la Côte o c c i d e n t a l e d ' A f r i q u e des bois p o u v a n t ê t r e s u b s t i t u é s a u B u i s , en p a r t i c u l i e r relui d ' u n e A p o c y n a c é e , PioralimanitidaPierTe, connue a u Congo sous lo n o m de N o v e r o . A u x P h i l i p p i n e s , on r e c o m m a n d e p o u r n a v e t t e s e t bobines les bois de Mimusops, Diospyros (aubier), Neonauclea, Trislania e t Oeriops. Or ces bois se r e n c o n ­ t r e n t d a n s les colonies françaises, on p a r t i c u l i e r en I n d o ­ c h i n e , à M a d a g a s c a r e t à l a Côte o c c i d e n t a l e d'Afrique. B l o c s p o u r p a v a g e des r u e s . — L e p a v a g e en bois a pris u n e e x t e n s i o n r a p i d e d a n s les g r a n d e s


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villes d u m o n d e entier. Il p r é s e n t e d'ailleurs des a v a n ­ t a g e s i n c o n t e s t a b l e s : s o n o r i t é r é d u i t e , r o u l a g e facile p o u r c a m i o n s , élasticité a p p r é c i a b l e a u - d e s s u s des t r a ­ v a u x d ' a r t d u sous-sol, n e t t o i e m e n t pou o n é r e u x , e t c . L a d u r é e de ce p a v a g e est fonction d e l'inégalité d e l ' u s u r e p l u s quo do l ' i m p o r t a n c e m é m o de c e t t e u s u r e e t d a n s les voies pou fréquentées, la p u t r é f a c t i o n l'affecte à u n p l u s h a u t degré q u e l ' u s u r e elle-même. L ' e x p é r i e n c e a m o n t r é q u e le p a v a g e en bois do P i n dos L a n d e s , p o u r les voies t r è s f r é q u e n t é e s , d o n n e les meilleurs r é s u l t a t s . Il f a u t r e c o n n a î t r e q u e les bois r é s i n e u x n e r o p r é s e n t e n t q u ' u n e t r è s faible p r o p o r t i o n d u p e u p l e m e n t d e nos forêts coloniales e t c'est s e u l e m e n t en I n d o c h i n e , au Lang-bian, a u L a o s e t a u T o n k i n q u ' o n r e n c o n t r e dos forêts d e P i n s . Mais n o t r e colonie d ' E x t r ê m e - O r i e n t no p e u t g u è r e , en raison d e son é l o i g n c m e n t , fournir dos bois d e P i n s d a n s des c o n d i t i o n s avanta­ geuses. P o u r los voies à roulago r é d u i t , M. A. P o t s c h o (Le Bois, ses applications au pavage) c o n c l u t q u ' o n p o u r ­ r a i t u t i l e m e n t e m p l o y e r c e r t a i n s bois do nos colonies q u i r é s i s t e n t mieux q u e le bois do P i n a u x a g e n t s do p u t r é f a c t i o n . Des essais o n t é t é e n t r e p r i s à P a r i s e t d a n s d ' a u t r e s villes d ' E u r o p e , p o u r l ' u t i l i s a t i o n d o d i v e r s bois des p a y s c h a u d s , c o m m e c e u x des Eucalyptus ( K a r r i , J a r r a h ) , d u Tcelona (Teck), d e YErythrophleuni (Lioin), 'etc. L e s bois t r è s d u r s se polissent p o u à p e u sous los r o u e s e t n e se laissent p a s p é n é t r e r p a r los g r a v a t s , co q u i est u n e c a u s e d'infériorité. Mais ils o n t u n e d u r é e plus élevée q u e le bois d e P i n s u r t o u t d a n s les voies p e u f r é q u e n t é e s . B e a u c o u p de bois d e nos forêts coloniales p o u r r a i e n t êt re, utilisés p o u r lo p a v a g e et, d a n s l ' I n d e p a r e x e m p l e , les villes e m p l o i e n t les bois i n d i g è n e s ; c'est ainsi quo la


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ville do R a n g o o n a utilisé le bois des Xylia, de la famille des L é g u m i n e u s e s , p o u r le p a v a g e d e ses r u e s . Il est i n u t i l e de signaler ici t o u s les bois q u i p o u r ­ r a i e n t ê t r e mis e n œ u v r e p o u r le p a v a g e . L a c o n d i t i o n nécessaire est d o choisir u n bois assez r é p a n d u p o u r q u e des livraisons i m p o r t a n t e s p u i s s e n t ê t r e faites e t q u e l ' h o m o g é n é i t é d u p a v a g e soit assurée s u r de g r a n d e s surfaces. U n e inégalité d a n s la n a t u r e dos bois e m p l o y é s e t p a r c o n s é q u e n t d a n s l ' i m p o r t a n c e d o l ' u s u r e ou d a n s l a d e s t r u c t i o n p a r p u t r é f a c t i o n e n t r a î n e r a i t des réfections m u l t i p l e s e t ferait p a r c o n s é q u e n t a b a n d o n n e r l'usage do ces bois. A u p r e m i e r r a n g des bois q u ' o n p o u r r a i t e m p l o y e r n o u s s i g n a l e r o n s c e u x qui p o s s è d e n t des c a n a u x sécré­ t e u r s e t q u i s o n t n a t u r e l l e m e n t injectés d e s u b s t a n c e s assurant dans une certaine mesure leur conservation. Nous i n d i q u e r o n s , d a n s cet o r d r e d'idées, b e a u c o u p do L é g u m i n e u s e s , D i p t é r o c a r p a c é e s , M y r t a c é e s , Verbénacées, etc. D ' a u t r e p a r t , c e r t a i n s bois se r e c o m m a n d e n t p o u r leur s t r u c t u r e spécialo, q u i p e r m e t a u g r a v i e r d e p é n é t r e r en c e r t a i n s p o i n t s e t do m a i n t e n i r la surface r u g u e u s e . Ce s o n t les b o i s a c o u c h e s c i r c u m m é d u l l a i r e s d e p a r e n ­ c h y m e e t do fibres, c o m m o l a p l u p a r t des Méliacées e t des Cuttil'ères, les Oarallia, Sonneralia, etc. C e r t a i n s bois n a t u r e l l e m e n t i m p r é g n é s do s u b s t a n c e s a n t i s e p t i q u e s p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s s a n s ê t r e injectés a u p r é a l a b l e . D ' a u t r e s , c o m m e c e u x des S a p i n d a c é o s e t E u p h o r b i a c é e s , n e se c o m p o r t e n t bien q u e s'ils s o n t injectés artificiellement. A Manille, on utilise des bois do Vitex, Intsia, Homalium, Sonneralia, Uopea, Qarcinia, e t c . Or ces genres s o n t r e p r é s e n t é s p a r diverses espèces d a n s les forêts d e n o t r e I n d o c h i n e ot il s e r a i t u t i l e d e m e t t r e à l'essai les bois q u e fournissent ces a r b r e s .


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COLONIAUX

N o u s signalerons encore, les bois s u i v a n t s d ' I n d o ­ chine : Peliophorumdasyrachis K u r z ( L i e m - x i e t ) ; Sandoricum indicum C a v . (Cây s â u ) ; Linociera macrophylla W a l l . ( H o a n h ) ; Donella Boxburghii P i e r r e (Cay son x a ) ; Bandia pycnanlha D r a k o ; Calophyllum dryobulano'ides P i e r r e (Cong t r a n g ) . On r e c o m m a n d e en o u t r e los bois de diverses espèces des genres Gasuarina (Pilao), Planchonia, Psidium ( G o y a v i e r ) , Diospyros (Ébène, mais surtout l'aubier), Shorea, Intsia, e t c . C e r t a i n s bois s o n t aussi c o u r a m m e n t usités a u x Philippines, surtout ceux de Mimusops Elengi L., d ' E u p h o r i a , do Parinarium, d e Pahudia, de J'terocarpus, etc. A l l u m e t t e s . — L o bois d o i t n e p a s ê t r e t r o p d u r e t so fendre f a c i l e m e n t ; celui des E u p h o r b i a c é e s , des Araliacées, des Sterculiacées, e t c . , c o n v i e n t bien. E n I n d o c h i n e , on a o b t e n u do b o n s r é s u l t a t s a v e c le bois d e Styrax lonkinensis P i e r r e . On utilise aussi lo bois t e n d r e e t t r è s régulier (YExcœcaria Agallocha L. (Cây soi) d e la famille des E u p h o r b i a c é e s . C e u x d'Aleurites e t Eudospermum do la m é m o famille s o n t aussi recommandés. L a famille des Sterculiacées f o u r n i t des bois p r o p r e s à cet u s a g e p a r t i c u l i e r , s u r t o u t les genres Slerculia ( I n d o c h i n e ) e t Pieroeymbvum. On p e u t aussi utiliser les bois do Shorea ( I n d o c h i n e ) e t do Oroxylum (Tonkin p r o v i n c e d e P l i u t h o ) ; a u x P h i l i p p i n e s on e m p l o i e des bois do Macaranga Aleurites e t Endospermum, qui s o n t des E u p h o r b i a c é s . Il est é v i d e n t quo le bois d o i t ê t r e assez h o m o g è n e ; u n bois p o u r v u d e zones c i r c u m m é d u l l a i r e s de p a r e n ­ c h y m e ligneux, c o m m e celui d u Figuier p a r e x e m p l e , f o u r n i r a i t , à la fento.ilos a l l u m e t t e s t r è s irrégulières de composition.


BOIS

POUR

USAGES

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DIVERS

P e u t - ê t r e p o u r r a i t - o n faire u t i l e m e n t clos essais a v e c les bois d e s diverses B u r s é r a c é e s q u ' o n r e n c o n t r e e n Afrique ( O k o u m é , e t c . ) , à M a d a g a s c a r ( R a m y ) e t e n I n d o c h i n e ( C â y c h a m chiin). L e u r bois, t r è s régulier, p a r a î t p r o p r e à c e t u s a g e ; il e s t do p l u s i m p r é g n é d e substances balsamiques favorables à la combustion. P â t e à p a p i e r . — T o u s les bois n e s o n t p a s p r o p r e s à cet usago p a r t i c u l i e r e t j e crois qu'il f a u t t o u t , d ' a b o r d r e j e t e r : 1° c e u x q u i c o n t i e n n e n t dos c a n a u x s é c r é t e u r s (exemple : D i p t é r o c a r p a c é e s ) , d o n t le c o n t e n u n o p o u r ­ r a i t ê t r e éliminé q u e p a r u n e m a n i p u l a t i o n c h i m i q u e toujours onéreuse ; 2 ° les bois t r o p d u r s , à fibres p o u r v u e s d ' u n e m e m ­ b r a n e d e t r o p g r a n d e épaisseur ( e x e m p l e : l a p l u p a r t des S a p o t a c é o s ) ; 3° les bois p r e s q u e e x c l u s i v e m e n t c o n s t i t u é s p a r d u p a r e n c h y m e l i g n e u x (ex. : Herminiera, JEschynomene, Smithia, etc.); 4° les bois f o r t e m e n t colorés ( e x e m p l e : Plerocarpus). C e u x q u i c o n v i e n n e n t le m i e u x s o n t c e u x q u i con­ t i e n n e n t u n e forte p r o p o r t i o n do fibres, m a i s a v e c d e s m e m b r a n e s m o d é r é m e n t épaisses. N o u s citerons e n p a r t i c u l i e r le bois d o Bronssonetia papyrijera Vent., q u ' o n p e u t c u l t i v e r d a n s t o u s les p a y s c h a u d s e t m ê m e tempérés e t dont on n'utilisé lopins souvent quel'écorco. L e s Bois d o Morm e t d'Artocarpus c o n v i e n d r a i e n t d e l a m ê m e façon. N o u s s i g n a l e r o n s e n c o r e les bois d e l a p l u p a r t d e s Tiliacées, Sterculiacées e t Malvacées. L e s forêts d e nos colonies c o n t i e n n e n t u n g r a n d n o m b r e d ' a r b r e s a p p a r t e n a n t à ces diverses familles. Signalons, on t e r m i n a n t , le B a m b o u , d o n t l a crois1

1 . Cependant o n a é t u d i é à M a n i l l e , p o u r cet usage p a r t i c u l i e r , l e s b o i s «le d o u x g e n r e s d e c e t t e f a m i l l e , J'rittaane e t Anisoptera; mais nous nu connaissons rien s u r les résultais o b t e n u s . 11.

LKCOMTH : Itois

coloniaux.

Il)


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COLONIAUX

s a n c e ost e x c e p t i o n n e l l e m e n t r a p i d e ot d o n t l a tige f o u r n i t u n e rjâte à p a p i e r d e t r è s b o n n e q u a l i t é .

PRODUITS DE LA FORÊT

SECONDAIRES TROPICALE

L e s bois no c o n s t i t u e n t q u ' u n e p a r t i e d e ce q u e p e u t d o n n e r la forêt. A u t a n t q u e possible l ' e x p l o i t a t i o n d o i t e m b r a s s e r t o u s les p r o d u i t s utilisables, q u i a p p a r t i e n ­ n e n t d'ailleurs à des catégories variées. B o i s de feu. — D a n s t o u s los p a y s il f a u t d u feu, d u m o i n s p o u r la cuisson des a l i m e n t s e t , d ' a u t r e p a r t , il e s t nécessaire d ' a v o i r sous la m a i n u n c o m b u s t i b l e p o u r les m a c h i n e s (soies, t r a c t e u r s , etc.). L ' i m p o r t a n t e s t de n e p a s livrer a u feu les bois p o u v a n t , a v e c p l u s d e profit, servir à, d ' a u t r e s usages. A u x P h i l i p p i n e s , le bois do fou c o m p r e n d s u r t o u t celui d e s a r b r e s do la M a n g r o v e , a p r è s u t i l i s a t i o n des écorces p o u r le t a n i n qu'elles c o n t i e n n e n t . On e m p l o i e aussi le bois d e F i l a o (Gasuarina). Or les a r b r e s d e M a n g r o v e e x i s t e n t d a n s presque t o u t e s n o s colonies e t p o u r r o n t ê t r e utilisés sur le l i t t o r a l ; d ' a i l l e u r s les p e t i t e s b r a n c h e s d e s a r b r e s ot les a r b u s t e s p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s p a r t o u t c o m m e bois do feu. Il e s t b o n do r a p p e l e r q u e le j o u r où des e x p l o i t a ­ t i o n s agricoles s e r o n t établies d a n s n o s possessions t r o p i c a l e s , il sera u t i l e d e t r o u v e r s u r p l a c e lo bois do feu nécessaire p o u r l ' a l i m e n t a t i o n d e s m o t e u r s des m a c h i n e s agricoles. L a d e s t r u c t i o n t o t a l e des forêts sur d e v a s t e s régions s e r a i t d o n c u n e p r e u v e m a n i f e s t e d'imprévoyance. B o l s de t e i n t u r e . — Beaucoup d e bois do t e i n t u r e s o n t eu m ê m e t e m p s dos bois d ' é b é n i s t e r i e r e c h e r c h é s


PRODUITS

SECONDAIRES

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p o u r leurs vives couleurs. Il on est ainsi p o u r le Bois corail ou E z i g o (Pierocarpus Soyauxii T a u b . ) e t le C a m w o o d (Baphia nitida L o d d . ) do l a côte occiden­ t a l e d'Afrique. Los bois d e t e i n t u r e o n t d'ailleurs é t é s u p p l a n t é s en p a r t i e p a r l ' i n d u s t r i e c h i m i q u e des m a t i è r e s colo­ rantes. L e s d o u x genres signalés p l u s h a u t , Pterocarpus et Baphia fournissent u n e m a t i è r e c o l o r a n t e r o u g e . L ' e s ­ pèce Baphia nilida est r e m p l a c é e a u G a b o n p a r B. laurijolia I I . B n . q u i s e r t a u x m ê m e s usages. P o u r la p r é p a r a t i o n d ' u n e m a t i è r e c o l o r a n t e j a u n e n o u s signalerons a u x Antilles le bois de Chlorophora tincloria (L.) G a u d . et p e u t - ê t r e de Maelura xanthoxyloidcs E n d l . ou m û r i e r d u p a y s . A la côte o c c i d e n t a l e d'Afrique les Chlorophora excelsa B e n t h . e t H o o k . (Mandji ou K a m b a l a ) e t d e C. regia A.ug. Chev. (Ngo des B a b o u i n s ) fournissent des bois do couleur j a u n e ou j a u n e b r u n â t r e q u i n e p a r a i s s e n t p a s a v o i r servi j u s q u ' à ce j o u r à l a p r é p a r a t i o n d ' u n e teinture. L e Plccosperrnum ou S a m p o r d u C a m b o d g e a p p a r ­ t e n a n t à la m ê m e famille des U r t i c a c é e s est e m p l o y é p a r les i n d i g è n e s p o u r p r é p a r e r u n e t e i n t u r e j a u n e . A u G a b o n , YEnantia chlorantha Oliv., de l a famille des A n o n a c é e s , a u n bois j a u n e g a r a n c e d o n t les i n d i ­ gènes s a v e n t e x t r a i r e u n e m a t i è r e j a u n e e m p l o y é e p o u r la t e i n t u r e do leurs p a g n e s . Enfin, en I n d o c h i n e , l'écorce d e YEugenia tincloria G a g n o p . , q u i se r e n c o n t r e a u C a m b o d g e , a u L a o s e t en Cochinchine, sort a u x m ô m e s usages. Il en est de m ê m e d u G a o ou Adina cordijolia H o o k . f. L a L é g u m i n e u s e Cœsalpinia Sappan L. (Cay v a n g , ou Sbong) d ' I n d o c h i n e p e u t ê t r e r a p p r o c h é e d u Bois do Brésil.


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* 'cl te liste t r è s b r è v e p o u r r a i t ê t r e facilement é t e n d u e , c a r b e a u c o u p do bois dos p a y s c h a u d s s o n t n a t u r e l l e m o n t colorés e t p e u v e n t servir à l ' e x t r a c t i o n do tein­ t u r e s diverses. G o m m e s , Camphre, etc.. — N o u s n o citerons ici q u e poux m é m o i r e les g o m m e s p r o d u i t e s p a r les a r b r e s d u g e n r e Acacia d a n s l'Afrique t r o p i c a l e e t m ê m e e x t r a tropicale : g o m m e Vorek (de l'^lcacta Verek G u i l l . ) ; g o m m e Soyal (do VA. Seyal Uelilc); g o m m o Nilotica (de VA. arabica Willd. v a r . nilotica), etc. L e c a m p h r e est p r o d u i t p a r dos a r b r e s d e l a famille des Lauracées. Caoutchouc et g u t t a percha. — C'est aussi p o u r niémoire q u e n o u s s i g n a l o n s e n p a s s a n t ces d e u x i m p o r ­ t a n t e s p r o d u c t i o n s . E n Afrique o c c i d e n t a l e , en I n d o ­ c h i n e ot à M a d a g a s c a r , le c a o u t c h o u c est s u r t o u t p r o ­ d u i t p a r des lianes do la famille des A p o c y n a c é o s . Mais les a r b r e s p e u v e n t aussi e n fournir : Euphorbia Intisy de M a d a g a s c a r , Ficus d e nos diverses colonies, Alstonia, e t c . P o u r ce q u i c o n c e r n e la g u t t a , n o u s signalerons le l'ahafiiiuiii oboniituvi Engl. ( C h û y ) de C o e l i i n o h i n e , qui fournit paraît-il u n e assez b o n n e g u t t a ot Manilkara B a l a t a P i e r r e (Mimusops Balata G a o r t n . ) d e la G u y a n e , d o n t le p r o d u i t est bien c o n n u sous lo n o m do B a l a t a e t c o n s t i t u e u n o b j e t d ' e x p o r t a t i o n assez i m p o r t a n t pour n o t r e colonie d e l ' A m é r i q u e d u S u d . R é s i n e s , oléo résines, huiles. — N o m b r e u x s o n t les a r b r e s de, ln l'orêl tropicale qui produisent des résines ou des oléo-résines. Les Pins de VIndochine peuvent être e \ p l o i l é s poin­ teur résine. L e s Dipterocarpus, si a b o n d a n t s en cer­ t a i n e s régions do la m ê m e colonie s o n t entaillés régu-


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SECONDAIRES

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l i è r e m e n t p a r les i n d i g è n e s p o u r l'oléo-résine qu'ils p r o d u i s e n t . D ' a u t r e s a r b r e s c o m m e les Gopaifera, Daniella d e l a Côte d'Afrique, les Sindora d ' I n d o c h i n e , les Oanariumd' I n d o c h i n e e t d e M a d a g a s c a r , les Bursera d o l ' A f r i q u e o c c i d e n t a l e p r o d u i s e n t aussi des oléo-résines. E n f i n c e r t a i n s a r b r e s fournissent d e l'huile, soit p a r la p u l p e d e leurs fruits ( P a l m i e r à huile), soit, le p l u s s o u v e n t , p a r leurs g r a i n e s (Cocotier, Calojriiyllum, Aleurites, Carya tonlcinzmis H. Lec. ou May Chau, etc.). l

E c o r c e s à t a n i n . — Il c o n v i e n t s u r t o u t d o signaler t o u s les a r b r e s d o l a M a n g r o v e : Rhizophora, Bruguiera, Geriops, q u i e x i s t e n t clans la p l u p a r t d e n o s colonies e t d o n t l'écorco c o n t i o n t u n e forte p r o p o r t i o n do t a n i n . (Test l'écorce des Rhizophora qui est l ' u n e des plus r i c h e s ; m a i s les r é s u l t a t s a u t a n n a g e laissent à désirer. L e s écorcos d e plusieurs espèces d e Weinmannia sont Utilisées à l a R é u n i o n p o u r l a t a n n e r i e . Or ce g e n r e existe à M a d a g a s c a r , o ù les diverses espèces s o n t con­ nues sous les n o m s indigènes d e H e r o h i t s i k a , L a l o n a , e t c . L e s écorces s e r a i e n t s a n s d o u t e u t i l e m e n t e x p é r i m e n t é e s p o u r le m é m o u s a g e . E n t o u t c a s , l ' e x p l o i t a t i o n d e c e r t a i n e s écorces p o u r le t a n n a g e dos p e a u x e s t u n c o m p l é m e n t n é c e s ­ saire d o t o u t e e x p l o i t a t i o n forestière, d a n s les colonies pommé d a n s n o s p a y s . 1. L ' h u i l e de b o i s e x t r a i t e d e s Diplerocarpus est exploitée en Indo­ e l e n Chine. C e d e r n i e r p a y s e n a e x p o r t e ( 8 0 p . 1 0 0 a u x E t a t s U n i s ) 0113 0 0 0 p i c u l s e n 1 0 1 0 à 1 0 t a c t s l e p i e u l .

chine


CHAPITRE

BOIS

PAR PROVENANCES. GÉNÉRALES DE

III

CONDITIONS L'EXPLOITATION

L E S D I V E R S E S COLONIES A U POINT DE VUE DE LEURS RESSOURCES FORESTIÈRES A p r è s l ' é t u d o qui p r é c è d e , il n ' e s t p a s i n u t i l e do j e t e r u n c o u p d ' œ i l s u r les colonies s é p a r é m e n t , p o u r con­ n a î t r e d u m o i n s l ' i m p o r t a n c e r e l a t i v e de leur d o m a i n e forestier e t p o u r i n d i q u e r les ressources spéciales qu'elles possèdent; COLONIES

D'AMÉRIQUE

N o s possessions des Antilles m a n q u e n t do forêts é t e n d u e s et si on y r e n c o n t r e , q u e l q u e s p i e d s é p a r s de Swieienia Mahogany L . ( v é r i t a b l e Acajou) e t des Cedrela (Acajou femelle), ces a r b r e s no p e u v e n t faire l'objet d ' u n e e x p l o i t a t i o n bien considérable. L a G u y a n e , a u c o n t r a i r e , est c o u v e r t e d ' u n e i m m e n s e forêt v i e r g e , qui e o m m c n c o n o n loin do l a c ô t e p o u r s ' a v a n c e r d a n s l'intérieur, a v e c do n o m b r e u x c o u r s d'eau q u i c o n s t i t u e n t autant d e voies do t r a n s p o r t . 1,'ien n e p e u t d o n n e r u n e idée, do l ' e x u b é r a n c e do la v é g é t a t i o n d a n s ces i m m e n s e s forêts e t rien non plu»


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n e p e u t égaler la v a r i é t é e t l a b e a u t é des bois q u ' o n y rencontre. D a n s c e t t e forêt g u y a n a i s e , q u i est lo p r o l o n g e m e n t v e r s le n o r d de la forêt é q u a t o r i a l e do l ' A m a z o n i e , los a r b r e s a t t e i g n e n t r a r e m e n t u n g r a n d d i a m è t r e , m a i s en r e v a n c h e , ils s o n t s o u v e n t t r è s élevés. C o m m e d a n s t o u t e s les forêts é q u a t o r i a l e s , l ' h é t é r o g é ­ n é i t é est l a règle. Vouloir r e c h e r c h e r ot e x p l o i t e r sim­ p l e m e n t q u e l q u e s essences d é t e r m i n é e s , c o m m e on lo faisait autrefois, c'est s'exposer à p e r d r e , s a n s profit p o u r p e r s o n n e , la p l u s g r a n d e p a r t i e des richesses quo récèle la forêt. L ' e x p l o i t a t i o n doit s ' é t e n d r e à l ' e n s e m b l e des a r b r e s , p o u r des u t i l i s a t i o n s t r è s variées. N o u s signalerons s i m i i l c m e n t , d a n s ce q u i v a s u i v r e , u n c e r t a i n n o m b r e d'essences p a r t i c u l i è r e m e n t i n t é r e s ­ santes. L é g u m i n e u s e s . —• Enterolobium Schomburglcii Benth. (Acacia f r a n c ) ; bois j a u n e , p o u r ébénisterie, m e n u i s e r i e , traverses, charponto et constructions navales; Parkia pendilla B e n t h . (Acacia m â l e ) , p o u r c o n s t r u c ­ tions; Peltogyne s p . ( A m a r a n t e ) ; bois violet, p o u r é b é n i s t e r i e et menuiserie; Dicorynia paraensis B e n t h . (Angélique r o u g o o t g r i s ) ; 1 mis b r u n foncé, p o u r ébénisterie, m e n u i s e r i o e t c h a r p e n t e ; Pithecolobium (Bois la M o r u e e t Bois S e r p e n t ) ; menuiserie, charpente, charronnorie; Eperua kourouensis R. Bon. ot Hymenaea GourbarilL. ( C o u r b a r i l ) ; b e a u bois gris rosé, p o u r m e n u i s e r i e , c h a r ­ p e n t e , c h a r r o n n o r i e ot c o n s t r u c t i o n s n a v a l e s ; Swartzia (Forréol ot M o n t o u c h y ) ; bois b r u n r o u g e â t r e , p o u r ébénisterie ot c a n n e s ; IHpterix odorata Willd. (dit G a ï a c ) ; bois b r u n t r è s d u r , p o u r c h a r r o n n o r i o , poulies, r o u l e t t e s , e t c .


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Andira Wachenhcimii K. B e n . ( S t - M a r t i n bois rosé, m e n u i s e r i e , c h a r p e n t e e t t r a v e r s e s .

rouge);

M é l i a c é e s . — Cedrela guyanensis A u b l . (Acajou femelle); bois à c œ u r r o u g e â t r e , t r è s c o m m u n , odo­ r a n t , i n a t t a q u a b l e p a r les i n s e c t e s ; p o u r menuiserie grossière, i n t é r i e u r do m e u b l e s , boîtes, e t c . Vouacapoua americana A u b l . ( W a c a p o u ) ; bois b r u n foncé, assez d u r , riche en t a n i n ; p o u r m e n u i s e r i e e t c h a r p e n t e . Ce bois est l ' u n dos p l u s r é p a n d u s à l a Guyane. < 'arapa guyanensis A u b l . ou C u r n p a ; bois t e n d r e , léger, p o u r caisses do v o i t u r e s , e t c . Lauracées. — Ocotea rubra Mez (Grignon f r a n c ) ; bois rosé r a p p e l a n t l ' a c a j o u ; e m p l o y é p o u r m e n u i s e r i e e t c o q u e do p e t i t s b a t e a u x . A r t o c a r p a c é e s . —• Bagassa sp. (Bagasso bois j a u n e d o r é , b o n p o u r lo c h a r r o n n a g e .

jaune);

Myristicacées. — Myristica sp. ( Y a y a m a d o u ) ; bois assez r é p a n d u ; b o n p o u r m e n u i s e r i e , c h e v r o n s , e t c . B l g n o n i a c é e s . — Tecoma araliaceaT)0. (F.bène v o r l ) ; bois très l o u r d , assez r a r e ; p o u r ébénistorie e t t r a v e r s e s do c h e i n i u s d e fer. V o c h y s i a c é e s . — Qualea rosca A u b l . (Cèdre g r i s ) ; assez a b o n d a n t ; p o u r m e n u i s e r i e , c h a r p e n t e e t c h a r ­ ronnage. Sapotacées. — Microplwlis Mclinoniana Pierre (Balata b l a n c ) ; bois b r u n clair, p o u r c h a r p e n t e s . Manïlkara (Mimusops) Balata P i e r r e ( B a l a t a f r a n c ) ; bois lourd, r o u g o foncé, t r è s d u r .


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D ' a u t r e s S a p o t a c é e s p o r t a n t d a n s lo p a y s les n o m s d e B a l a t a i n d i e n , B a l a t a p o m m i e r , B a l a t a poirier, p o s s è d e n t à p e u p r è s la d u r e t é d u Chêne e t p e u v e n t ê t r e utilisées c o m m e t r a v e r s e s ou p o u r t r a v a u x de menuiserie. Guttifères. — Symphonia globulifera L. (Manil); bois à c œ u r j a u n e , p o u r m e n u i s e r i e e t c h a r p e n t e . Plaiania insignis M a r t . ( P a r k o u r i s o u f r e ) ; bois j a u n e , pour menuiserie et charpente. Célastracées. — Goupia glabra A u b l . ( G o u p i ) ; à cœur rougo; menuiserie, charpente, traverses, construc­ tions n a v a l e s ; ce bois est t r è s r é p a n d u . Chrysobalanacées. — Licania macrophylla Benth. (Gris-gris c o u m a t i ) e t L. glabra \i. Br. ; à bois j a u n e ou b r u n , assez difficile à t r a v a i l l e r . Lécythidacées. — Lecythis s p . ( M a h o j a u n e ) ; bois lourd, j a u n â t r e , paraissant susceptible de remplacer le h ê t r e . M y r t a c é e s . — Oowra&ari guyanensis A u b l . (Couralari, M a h o t c o u r a t a r i ) ; bois do d u r e t é m o y e n n e , p o u r pièces do c o n s t r u c t i o n d e g r a n d e s d i m e n s i o n s . Burséracées. — Prolium chevrons, eto., etc.

sp.

(Encens rose);

pour

L a G u y a n e , d o n t los i m m e n s e s e t belles forêts d o n n e n t do si g r a n d e s e s p é r a n c e s p o u r la p r o d u c t i o n dos bois, n ' a c e p e n d a n t e x p o r t é en 1020 quo 879 m è t r e s cubes' d e bois c o m m u n s ot 1 083 m è t r e s c u b e s do bois d'ébénis­ terie, co qui est insignifiant. N o u s a v o n s la c e r t i t u d e quo les efforts p o u r s u i v i s a c t u e l l e m e n t p o r t e r o n t p r o c h a i ­ n e m e n t leurs fruits.


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COLONIES D'AFRIQUE Congo, Camcroxm, Côte d'Ivoire. A u Congo, u n e i m m e n s e forêt ( M a y o m b o ) s ' é t e n d d u s u d a u n o r d , p r e s q u e p a r a l l è l e m e n t à la côte, a v e c u n e p r o f o n d e u r q u i v a r i e , m a i s q u i est t o u j o u r s c o n s i d é r a b l e ; sa superficie, t r è s difficile à a p p r é c i e r , est a u m o i n s d e 25 millions d ' h e c t a r e s e t elle r e n f e r m e , p a r places, des a r b r e s g i g a n t e s q u e s ; ailleurs, elle est m o i n s l u x u r i a n t e ; en c e r t a i n e s régions, elle est i n t e r r o m p u e p a r de n o m ­ breuses clairières ou p a r dos s a v a n e s . M a l h e u r e u s e m e n t , les c o u r s d ' e a u (Ogoué, N y a n g a , K o u i l o u , etc.) s o n t j u s q u ' à ce j o u r les seules voies do c o m m u n i c a t i o n a v e c la c ô t e , ce q u i r e n d l ' e x p l o i t a ­ tion forestière difficile, o n é r e u s e e t limitée. Elle a p r i s c e p e n d a n t , d e p u i s v i n g t a n s , u n e i m p o r t a n c e q u i est loin d ' ê t r e négligeable. L a forêt d u C a m e r o u n n ' e s t q u e la c o n t i n u a t i o n v e r s le n o r d do l a g r a n d e forêt d u Congo e t elle v i e n t so t e r m i n e r sur l e g r a n d p l a t e a u c e n t r a l , d o n t l a consti­ t u t i o n r o c h e u s e e t l ' a l t i t u d e se p r ê t e n t m a l a u d é v e ­ l o p p e m e n t . îles arbres. On e s t i m e à 12 millions d'Iieel a r e s la superficie do c e t t e forêt, q u i est, c o m m e celle d u Congo, t r è s i r r é g u l i è r e m e n t d i s t r i b u é e , ce q u i r o n d les é v a l u a t i o n s c o n c e r n a n t l a superficie assez aléatoires. A la Côte d ' I v o i r e , la surface d e l a forêt est m o i n s c o n s i d é r a b l e q u ' a u Congo ot no p a r a î t p a s d é p a s s e r 12 millions d ' h e c t a r e s ; m a i s , par c o n t r e , u n e ligne d e chemin do fer, q u i s ' é t e n d j u s q u ' a u p o s t e d e B o u a k é , à p l u s d e 300 k i l o m è t r e s de la côte e t q u i ' t r a v e r s e la région forestière, on facilite c o n s i d é r a b l e m e n t l'exploi­ t a t i o n , d u moins s u r u n e c e r t a i n e l a r g e u r . L a v é g é t a t i o n forestière n ' e s t p a s a b s o l u m e n t i d e n ­ t i q u e à l a Côte d ' I v o i r e ot a u Congo, c ' e s t - à - d i r e a u x


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d e u x p o i n t s e x t r ê m e s d e c e t t e g r a n d e région de l'Afrique, m a i s elle p r é s e n t e , en r é a l i t é , des différences p e u p r o ­ fondes e t o n t r o u v e s o u v e n t los m ê m e s g e n r e s , r e p r é ­ s e n t é s t o u t a u p l u s p a r des espèces différentes. C'est l a raison p o u r laquelle n o u s réunissons d a n s u n m ê m e c h a p i t r e la Côte d ' I v o i r e , le C a m e r o u n e t le Congo. B u r s é r a c é e s . — C e t t e famille est placée ici en p r e ­ m i è r e ligne, c a r elle c o m p r e n d VAucoumea Klaineana P i e r r e , ou O k o u m é , d o n t le bois est a c t u e l l e m e n t , a u Congo, l ' o b j e t d ' u n e e x p o r t a t i o n i m p o r t a n t e . Il f a u t y a j o u t e r u n Canarium (G. Schweinjurthii Engl.) et p l u s i e u r s espèces d e Pachylobus, qui p a r t a g e n t a v e c VAucoumea la d é s i g n a t i o n g é n é r a l e d ' O k o u m é . Ceci e x p l i q u e suffisamment les différences q u o l'on p e u t c o n s t a t e r e n t r e diverses s o r t e s d ' O k o u m é . A la Côte d ' I v o i r e , los B u r s é r a c é e s s o n t r e p r é s e n t é s p a r des Canarium, d o n t l ' u n C. occidentale p o r t e le n o m d'Aiélé, e t p a r Boswcllia Klaineana P i e r r e (aussi oxploité sous lo n o m d ' O k o u m é ) . D e s Pachylobus existent au C a m e r o u n d e m ê m e q u ' a u Congo. T o u s ces bois p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s u t i l e m e n t p o u r la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e . M é l i a c é e s . — L e s Méliacées e m p r u n t e n t c o m m e on le s a i t , leur i m p o r t a n c e e x c e p t i o n n e l l e a u fait q u e l'Aca­ j o u v r a i d e l ' A m é r i q u e c e n t r a l o est fourni p a r u n a r b r e d e c e t t e famille (Swietenia Mahogany L.). D a n s l'Afrique O c c i d e n t a l e e t É q u a t o r i a l o , on c o n n a î t s u r f o u t des Khaya, Lovoa, Bingeria, Trichilia, Entandrophragma ot Garapa, e m p l o y é s p o u r la menuiserie" Khaya Klainei P i e r r e ( Z a m a n g u i l a ) e t K. sp. ( O m b e g a ) a u C o n g o ; K. ivorensis A. Chcv. à l a Côte d ' I v o i r e ; Lovoa Klaineana Piorro (Alone) e t Trichilia Gilletil d e W i l d e m . a u Congo.


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Or t o u s ces genres s o n t r e p r é s e n t é s à la fois d a n s les forêts d u Congo, d u C a m e r o u n , e t d e l a Côte d ' I v o i r e . L e bois des d i v e r s Khaya est c o m m u n é m e n t désigné sous lo n o m d ' A c a j o u do la Côte d'Afrique. L é g u m i n e u s e s . — L e s bois d e c e t t e famille s o n t p l u s variés q u o c e u x des d o u x familles p r é c é d e n t e s , e t c o m m e s t r u c t u r e ot c o m m e p r o p r i é t é s p h y s i q u e s , ot, p a r c o n s é q u e n t aussi, c o m m e genres d ' u t i l i s a t i o n . N o u s c i t e r o n s p o u r lo Congo : Pterocarpus Soyauxii T a u b . (Ezigo, bois corail), Baphia laurifolia II. Bn. ( K b a r m é b è n c ) , Lonchocarpus sericeus H . B . K., Berlinia aouminala Sol. (Mpossa), Erythrophleum guinecnse (Tali), Dialium guinecnse Willd. ( P o p a ) , Sindora hlaineana (Pierre), des Pithecolobium, Telrapleura ( O g a g o u m é ) , Pentaolethra, e t c . A u C a m e r o u n : des Alblzzia, Piptadenia, Pentaolethra, Pterocarpus, Oxysligma, e t c . Enfin, à l a Côto d ' I v o i r e : Piptadenia ajricana ( D a b e n a ) , dos Erythrophleum ot dos Dalbcrgia. C e r t a i n s do ces bois p e u v e n t ê t r e e m p l o y é s p o u r l'ébénisterie, on p a r t i c u l i e r les Pterocarpus, Dialium, Dalbcrgia e t Lonchocarpus; d ' a u t r e s , p o u r la m e n u i s e r i e o r d i n a i r e e t plusieurs, c o m m e les Bcrlinia, p o u r t r a v e r s e s do che­ m i n s de fer. A n o n a c é e s . — Los bois s o n t lo p l u s s o u v e n t c a r a c ­ térisés, en section t r a n s v e r s a l e , p a r dos zones c i r c u m ­ m é d u l l a i r e s t r è s fines e t très r a p p r o c h é e s de p a r e n c h y m e ligneux e t ils a c q u i è r e n t , d e ce fait, u n e c e r t a i n e élasti­ cité. D o p l u s , les r a y o n s s o n t s o u v e n t largos ot élevés, ce q u i p e r m e t à p l u s i e u r s do ces bois do servir p o u r les t r a v a u x de tonnellerie. Citons s i m p l e m e n t , p o u r le Congo, Isolona Klaincana P i e r r o (Ogoha) e t Monodora myrislica (Zing); à la Côto d ' I v o i r o on r e n c o n t r e Pachypodanthium Siaudtii, ( A n i o u k c t i ) ; a u C a m e r o u n , Pyc-


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nanthus Kombo, e t c . T o u s ces bois p e u v e n t servir aussi p o u r l a menuiserie. Guttifères. — L e s a r b r e s d e c e t t e famille se m o n t r e n t assez n o m b r e u x e t , a u Congo p a r e x e m p l e , o n t r o u v e s o u v e n t des Symphonia lo long d e s rivières, s u r t o u t S. gabonensis P i e r r e (Osbôli); il e x i s t e aussi d a n s l a m ê m e colonie d e s Mammea, M. Klaineana Pierre ( O b o t o ) ; ce d e r n i e r g e n r e e s t r e p r é s e n t é à l a Côte d ' I v o i r e p a r M. ajricana G. D o n ( O b o t o ) , a v e c Garcinia polyanlha Oliver d e la m ê m e famille. Bombacées. — L e s bois fournis p a r les B o m b a c é e s s o n t t o u j o u r s légors e t n e p e u v e n t servir q u e p o u r l a grosso menuiserie, caisses, e t c . O n les préconise — p e u t ê t r e à t o r t , — p o u r la p a p e t e r i e , c a r s'ils s o n t riches en p a r e n c h y m e ligneux, ils c o n t i e n n e n t r e l a t i v e m e n t p e u d e fibres. N o u s c i t e r o n s p o u r le Congo, Eriodendron anfraetuosum D . C. ot p o u r la Côte d ' I v o i r o Bombax buonopenze P . do B . C'est a u voisinage do cotte d e r n i è r e famille q u ' i l f a u t placer le Triplochiton d u Cameroun. Tillacées.—Au Congo, Gistanthera Fouassieri A. Chev. fournit u n bois r o u g e clair p r o p r e à l a m e n u i s e r i e ; mais il e s t assez r a r e . Rutacées. — R e p r é s e n t é e s a u Congo p a r los a r b r e s d u g e n r e Fagara; F. maerophylla E n g l . p e u t servir p o u r la charpente.

Irvingiacées. — On los r e n c o n t r e a u Congo et a u C a m e r o u n o ù se t r o u v e n t les g e n r e s Irvingia e t Klainedoxa; m a i s leur bois e s t assez difficile à t r a v a i l l e r . Lophiracées. — L e Lophira procera A. Chev. e x i s t e d a n s les forêts d u Congo e t d u C a m e r o u n o ù il f o u r n i t


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u n bois r o u g e foncé, d e d e n s i t é s u p é r i e u r e à 1, p r o p r o à la p r é p a r a t i o n dos t r a v e r s e s do c h e m i n s d e fer. R h i z o p h o r a c é e s . — Citons les Rhizophora ou Palé­ t u v i e r s , d o n t lo bois est r e c o m m a n d é p o u r t r a v e r s e s e t l'écorce p o u r lo t a n n a g e , en r a i s o n do sa t e n e u r en tanin. Urticacées. — L e s Chlorophora so t r o u v e n t d a n s n o s t r o i s colonies de l'Afrique Occidentale e t É q u a t o rialo e t fournissent u n bois j a u n o clair, so f o n ç a n t à l a l u m i è r e , c o n n u sous los n o m s do I r o k o , Mandji e t K a m b a l a ; il est p a r t i c u l i è r e m e n t p r o p r e a u x t r a v a u x do m e n u i s e r i e e t do c h a r p e n t e . N o u s signalerons e n c o r e le P a r a s o l i e r ou Musanga Smilhii K. Br., c o m m u n d a n s los e n d r o i t s h u m i d e s do la forêt s e c o n d a i r e , e t c o n n u a u Congo sous le n o m d e C o m b o - c o m b o . Son bois, blanc, léger, n e p e u t g u è r e ê t r e utilisé q u e p o u r la p â t e à p a p i e r ; m a i s sa p a u v r e t é en fibres le r e n d p e u a v a n t a g e u x , m ô m e p o u r cet u s a g e p a r t i c u l i e r . B i g n o n i a c é e s . — L o T u l i p i e r d u G a b o n ou Hpalhodea cumpanulaia P . do B . ( N ' T o g o ) a u n bois b l a n c j a u n â t r e , léger, p r o p r o à c e r t a i n s t r a v a u x d e m e n u i s e r i o légère. Verbénacées. — C'est à c e t t e famille, q u i f o u r n i t d é j à le T e c k d ' E x t r ê m e - O r i e n t , q u ' a p p a r t i e n n e n t les Vitex d u Congo, on p a r t i c u l i e r V. paehyphylla Bak. (Kvîno), d o n t lo bois b l a n c g r i s â t r e r a p p e l l e q u e l q u e p e u le N o y o r e t p o s s è d e p e u t - ê t r e les p r o p r i é t é s p h y ­ siques e t m é c a n i q u e s bien c o n n u e s d u T e c k (voir p . 107). Olacinées. — Coula edulis H . B n . , se r e n c o n t r e a u Congo e t a u C a m e r o u n ; il p e u t servir p o u r la m e n u i ­ serie. L e s g r a i n e s do cet a r b r e , é t u d i é e s p a r M. H é b e r t


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sur n o t r e d e m a n d e , se s o n t m o n t r é e s (22 p . 100) on trioléine p r e s q u e p u r e .

assez

riclios

Sapotacées. — C e t t e famille c o m p r e n d d e g r a n d s a r b r e s à bois d u r e t l o u r d no p o u v a n t g u è r e ê t r e utilisé q u e p o u r t r a v e r s e s . N o u s c i t e r o n s les Baillonella d u Congo cl d u C a m e r o u n , B. Djave P i e r r e (Djavo) e t B. obovata P i e r r e (Moabi). Q u a n t a u x diverses ospôcos do Ghrysophyllum, à bois u n p e u m o i n s d u r q u e celui des Baillonella, elles se r e n c o n t r e n t d u Congo à l a Côte d ' I v o i r e . E b é n a c é e s . — L e s espèces d u g e n r e Diospyros fournissent l ' E b è n o . On les r e n c o n t r o a u Congo e t a u C a m e r o u n . On v e r r a p l u s loin l ' i m p o r t a n c e des e x p o r ­ t a t i o n s d e ce bois. Rubiacées. — A u Congo, les espèces à bois u t i l i s a b l e s o n t s u r t o u t , Mitragyne macropliylla Hiern (N'tovo, o u Tilleul d ' A f r i q u e ) , Morinda cilrijolia L. ( A k i a n ) e t Sanocephalus Trillesii P i e r r e (Biliuga), d o n t lo bois à g r a i n fin p e u t êtro utilisé, los p r e m i e r s p o u r la m e n u i ­ serie e t l ' é b é n i s t e r i e e t le d e r n i e r p o u r l a cliarponto e t l ' a m é n a g e m e n t i n t é r i e u r dos m a i s o n s . L e s d e u x g e n r e s Morinda e t Sarcocephalus s o n t aussi r e p r é s e n t é s a u C a m e r o u n ot à la Côto d ' I v o i r o . Exportations

d'Acajous

divers,

de

l'Afrique

Occidentale

française. 1909 1010. 1911 1912. 1913 1914 1915

3

. . . . . . . . . . .

24 007 m 21 205 —

1916 1917.

12 513 19 505

m —

30 40 65 63 27

1918 1919 1920 1921

30 34 55 69

— — — —

034 907 618 153 488

— — — — —

3

l l o i s c o m m u n s , 1 0 2 0 , 1 5 5U7 m .

361 961 742 429

3


160

LES

BOIS

COLONIAUX

.Exportations tlu Congo : 1" E b è n o : 1002 1905 1900 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1020

2 210 tonues 755 — 776 — 1 085 — 1 207 — 1 458 — .063 — 496 — 329 — 418 —1 139 —

2» O k o u m ô : 1902 1005

5 282 tonnes 0 781 —

1906 1907 1908 1900 1910 1011 1912. 1913

24 45 53 33 51 91 80 134

1920

MADAGASCA

259 648 778 003 411 540 103 22S

— — — — — — — —

19 728

I!

D a n s sa p a r t i e orientale, n o t r e colonie p o r t e u n e région forestière q u i c o m m e n c o a u n o r d , d a n s l a p r o v i n c e do D i é g o - S u a r e z , est assez largo d a n s la p r o v i n c e do Voliémar j u s q u ' a u n i v e a u do T a r n a t a v o , p u i s d e v i e n t d e plus on plus é t r o i t e j u s q u ' a u sud. L a partie occidentale comprend surfout d ' i m p o r t a n t s b o u q u e t s d ' a r b r e s p l u t ô t q u e des forêts v é r i t a b l e s ; (s'est s e u l e m e n t v e r s le n o r d quo cette région forestière spéciale de l ' O u e s t v i e n t r e j o i n d r e la zone forestière do

l'Est.


161

MADAGASCAR

L a forêt d ' A n a l a m a z a o t r a e s t l ' u n e d e s p l u s i m p o r ­ t a n t e s d e l a z o n e forestière orientale. E l l e c o m p r e n d , c o m m e t o u t e s les forêts tropicales, d e s a r b r e s d'essences t r è s variées. P a r m i les bois d ' é b é n i s t e r i e d e s forêts de M a d a g a s c a r , n o u s c i t e r o n s e n p r e m i è r e ligne : différentes espèces du g e n r e Dalbergia, q u i fournissent d e s bois a n a l o g u e s au Palissandre déjà bien connus p a r l'industrie métropo­ l i t a i n e ; d e s Diospyros ou É b è n e s ; u n Khaya (K. madagascariensis) du B o i n a et de l ' A m b o n g o , q u i f o u r n i t u n bois so r a p p r o c h a n t de l'Acajou. D© n o m b r o u x bois do m e n u i s e r i e s o n t p r o d u i t s p a r dos a r b r e s de genres d i v e r s , e n p a r t i c u l i e r 1© H a s y (Faguetia); diverses S a p o t a c ô e s le p l u s s o u v e n t c o n n u e s sous le n o m i n d i g è n e de N a t o ; les L a l o n a (diverses ospôces du g e n r e Weinmannia):, lo R o t r a (Eugenia), e t c . C e r t a i n s bois, n a t u r e l l e m e n t colorés, p e u v e n t servir p o u r d e s u s a g e s p a r t i c u l i e r s . A u p r e m i e r rang, n o u s c i t e r o n s c e u x do Burasaia, q u i s o n t j a u n e s et e n s u i t e , m a i s a v e c u n o c o l o r a t i o n m o i n s a c c e n t u é e , les bois do Faucherea, Terminalia, Macarisia, Savia, Aphloia, e t c . D e s t r a v e r s e s do c h e m i n s d© fer p e u v e n t ê t r e fournies p a r d e s Eugenia, Fœtidia, Weinmannia, e t c . L e bois dos Toddalia e s t r e c h e r c h é p a r les Malgaches p o u r m a n c h e s d'outils. P a r m i los bois de M a d a g a s c a r , q u e l q u e s - u n s p e u v e n t ê t r e r e c o m m a n d é s on r a i s o n de l e u r h o m o g é n é i t é et do la finesse do lour g r a i n , p o u r la g r a v u r e sur bois : Weinmannia, Cinnamosma, Ouratea, Casearia, Nauclea, e t c . D ' a u t r e s enfin, d é j à signalés p r é c é d e m m e n t , 'Sont susceptibles de r e n d r e dos services p o u r l a tonnellerie, la c h a r r o n n e r i e , l a c h a r p e n t e , etc. C'est l ' e x p l o i t a t i o n do ces bois do largo u t i l i s a t i o n q u i p o u t , b e a u c o u p p l u s q u o celle d e s bois d ' é b é n i s t e r i e t o u j o u r s r e s t r e i n t e , H.

LIÏCOMTË

: Bois

coloniaux.

11


162

LES

BOIS

COLONIAUX

d o n n e r lieu à dos t r a n s a c t i o n s i n t é r e s s a n t e s p o u r le b u d g e t d e l a colonie. L a liste ci-dessous g r o u p e les p r i n c i p a u x bois p a r familles : 1

Taxacées : Podocarpus madagascariensis tra) ; parquets, constructions. Protéacées : Dilobeia menuiserie.

Thouarsii

Olacacées : Olax glabrijlora menuiserie.

K. e t S. ( V i v a o n a ) ;

P . Dang. (Maitsoririnina);

Anonacées : Artabotrys ( A m b a v y ) ; menuiserie. Lauracées : Eavensara, m e n u i s e r i e ; Mespilodaplme, m e n u i s e r i e ot c h a r p e n t e .

Bak. (Heta-

oligosperma

P.

Dang.

p l u s i e u r s espèces ( T a v o l o ) ; p l u s i e u r s espèces ( V a r o n g y ) ;

Monimiacées : Tumbourissa ( A m b o r a ) ; menuiserie.

Thouvenotii \

P. Dang.

Menispermacées : Burasaia madagascariensis Dup. T h . ( O d i a n d r o ) ; l a c o u l e u r j a u n e d u bois le fait a p p r é c i e r pour certains petits ouvrages. Légumineuses : Dalbergia BaroniTSak. (Voamboana); bois violacé i m i t a n t le p a l i s s a n d r e ; ébénisterie, m e n u i ­ serie, e t c . B. Plerocarpifolia B a k . ; bois r o u g o clair, p o u r ébé­ nisterie. D ' a u t r e s espèces d o co g e n r e f o u r n i s s e n t d e s bois do m é m o n a t u r e . Piptadenia Pervillei V a t k e ( S o v a l a h y ) ; menuiserie. Loi n u n i s

1. zuotrn.

indigènes

Indiqué!

sont

c e u x d o lu r é g i o n

d'Analumu-


163

MADAGASCAR

Albizzia grossière.

fasligiala

Oliver ( V o l o m b o r o n a ) ; m e n u i s e r i e

Cunoniacées : Weinmannia, plusieurs espèces ( Heroliitsika, L a l o n a ) ; m e n u i s e r i e , c h a r p e n t e , t r a v e r s e s . Burséracées : menuiserie.

Canarium

Boivini

Engl.

(liamy);

Méliacées : Triehilia peltostylis I I . B n . ( R a m a i n d a f a ) ; menuiserie. Khaya madagascariensis Juin, et Perr., du Boina e t de l ' A m b o n g o : ébénisterie e t menuiserie. R u t a c é e s : Toddalia polymorpha P. Dang. (Manpody f o t s y ) ; p o u r m a n c h e s d ' o u t i l s ot m e n u i s e r i e . A n a c a r d i a c é e s : Fagueiia jalcata March. ( H a s y ) , l ' u n dos bois les p l u s r e c h e r c h é s . Frotorhus Thouarsii E n g l . e t P Thouvenotii II. Loc. ( D i t i m o n a ) ; bois g r i s â t r e , p o u r la menuiserie. S a p i n d a c é e s : Tina madagascariensisRadlk. p o z a j ; bois rosé, p o u r la c h a r p e n t e . E u p h o r b i a c é e s : Macaranga rana).

racemosa

(Hazom-

B a k . (Moka-

Chlaenacées : Leptolatna multiflora D u p . T h . (Anjananjana); pour charpente et traverses. O c h n a c é e s : Ouratea anccps Ctro e s s a y é p o u r l a g r a v u r e .

Bak. (Menahy); pourrait

S a m y d a c é e s : Asteropeia rhopaloides B a k . ( M a n o k o ) ; bois p a s s a n t p o u r i m p u t r e s c i b l e ; t r a v e r s e s . Guttifères : Sym,phonia, p l u s i e u r s espèces bois gris b r u n â t r e ; monuisorio e t c h a r p e n t e .

(Kijy);


164

LES

BOIS

COLONIAUX

Calophyllum parviflorum Boj. (Vintanina); rouge b r i q u e ; menuiserie. Psorospermum androsaemifolium Bak. (Tambitsy); bois r o u g e â t r e , p o u r ébénisterie, m e n u i s e r i e e t t r a v e r s e s . Myrtacées : Eugenia, charpente, traverses.

p l u s i e u r s espèces

(Itotra);

Lécythidacées : Fœtidia clusioides Bak. (Natofotsy), p a s s e p o u r i m p u t r e s c i b l e ; c h a r p e n t e , t r a v e r s e s , pilotis. Ericacées : Agauria salicifolia rougeâtre; pour charpente.

Bak. (Angavodiana);

Sapotacées : Sideroxylon belsimisaralcum II. Lec. (Nato hazontsiariana); charpente et menuiserie. ftmoherea, p l u s i e u r s espèces, p o r t a n t d ' u n e façon g é n é r a l e le n o m do N a t o ; c h a r p e n t e , m e n u i s e r i e , t r a ­ verses. E b é n a c é e s : Diospyros, n o m b r e u s e s e s p è c e s ; P É b è n e s e r a i t s u r t o u t fourni p a r D. microrlwmbus Hiern et />. haploslylis Boiv., des m o n t a g n e s do Diego Suarez. I). Perrieri J u m . ou L o p i n g o dos S a k a l a v o s , d o n n e r a i t l ' É b è n e de M a j u n g a , d ' a p r è s J u m e l l e . L o g a n i a c é e s : Nuxia coriacea Sol. ( L a m b i n a n a ) à g r a i n fin; p e u t ê t r e e s s a y é p o u r l a g r a v u r e . A p o c y n a c é e s : Carissa densiflora B a k . ( M o n t y ) , p o u r l'ébénisterio e t la m e n u i s e r i e ; Cerbera Tanghin ( T a n g e n a ) ; b e a u bois gris, veiné. R u b i a c é e s : Pyrosiria madagascariensis (Pitsikahitra); charpentes et traverses.

H.

Lec.


RÉUNION

165

C o m p o s é e s : Vernonia Merana B a k . ( M e r a m p a m e l o n a ) ; c h a r p e n t e e t menuiserie. Synehodendrum ramiflorum DC. (Hazotokana), impu­ trescible. C o m m e on le v o i t p a r c e t t e liste, c e p e n d a n t t r è s a b r é g é e , M a d a g a s c a r p e u t fournir des bois d ' é b é n i s t e r i e e t de m e n u i s e r i e , de c h a r p e n t e , d e tonnellerie, p o u r la gravure, etc., etc. P o u r l ' a n n é e 1920, les e x p o r t a t i o n s so s o n t élevées à 19 086 m è t r e s c u b e s d e bois c o m m u n s e t s e u l e m e n t 1 352 m è t r e s c u b e s d e bois d ' é b é n i s t e r i e . L e P a l i s s a n d r e (Dalbergia) et l'Ebène (Diospyros) s o n t cotés sur les m a r c h é s d e Marseille e t d u H a v r e . RÉUNION L a superficie t o t a l e d e e e t t e île n ' e s t q u e d e 260 000 h e c t a r e s e t p a r c o n s é q u e n t les forêts n e p e u v e n t y a t t e i n d r e u n e g r a n d e surface. C e p e n d a n t , la R é u n i o n p o u v a i t fournir autrefois des bois d e c h a r p e n t e e t d e m e n u i s e r i e j u s t e m e n t r é p u t é s . Mais, d a n s la d e r n i è r e m o i t i é d u siècle p r é c é d e n t , m a r q u é e p a r u n e crise agri­ cole, les h a b i t a n t s , p o u r utiliser t o u t e s les ressources d u p a y s , o n t d é v a s t é les forêts, a v e c u n e i m p r é v o y a n c e telle quo les a r b r e s e x p l o i t a b l e s s o n t d e v e n u s t r è s r a r e s , alors q u e l'île i m p o r t a i t t o u s les a n s , il y a u n e v i n g ­ t a i n e d ' a n n é e s , u n e m o y o n n e de 35 000 m a d r i e r s de P i n o u d e Sapin do N o r v è g e e t , en o u t r e , des p l a n c h e s e t billes d e bois d i v e r s p o u r les t r a v a u x de m e n u i s e r i e . L ' A d m i n i s t r a t i o n d e l'île a h e u r e u s e m e n t e n r a y é , m a i s t r o p t a r d , c o t t e fièvre d e d é b o i s e m e n t e t o n a r e c o n s t i t u é d e s forêts d e F i l a o ot d ' E u c a l y p t u s . P e u t ê t r e p o u r r a i t - o n , en c e r t a i n s p o i n t s , créer des forêts île r é s i n e u x p o u r éviter d a n s l ' a v e n i r les i m p o r t a t i o n s d e bois do N o r v è g e .


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LES

BOIS

COLONIAUX

INDOCHINE

Los régions boisées d e n o t r e g r a n d e colonie d ' E x t r ê m e Orient s o n t aussi n o m b r e u s e s q u e variées. T a n t ô t c'est la forêt t r o p i c a l e dense, c o m m e on c e r t a i n s p o i n t s do l ' A n n a m , d u L a o s e t d u C a m b o d g e ; lo p l u s s o u v e n t c'est u n e forêt m o i n s donso, ou m é m o encore ce q u ' o n a p p e l l e l a forêt clairière, où a b o n d e n t los r e p r é s e n t a n t s , parfois r a b o u g r i s , d e la famille dos D i p t é r o c a r p a c é e s , dispersés a u milieu d ' i m m e n s e s p r a i r i e s de h a u t e s herbes. On c o m p r e n d qu'il soit t r è s difficile d ' é v a l u e r l a superficie t o t a l e d e ces forêts ot n o u s a d m e t t o n s le chiffre, qui est d o n n é h a b i t u e l l e m e n t , de 25 millions d'hectares, sans attacher une grande importance à cette é v a l u a t i o n t o u t à fait approximative ot en n o u s g a r d a n t bien d ' a t t r i b u e r , à cet i m m e n s e d o m a i n e fores­ tier, u n e c a p a c i t é de r o n d e m e n t p r o p o r t i o n n e l l e à son é t e n d u e , vis-à-vis do nos forêts e u r o p é e n n e s . C o n i f è r e s . — L e s Conifères s o n t r e p r é s e n t é s a u L a n g - b i a n , a u T o n k i n ot a u L a o s , p a r des P i n s (Pinus inmlarin E n d l . e t P. Merkhusii d o Vriose) ot d e p l a c e en p l a c e p a r des Keteleeria, Podocarpus, e t c . C u p u l i f è r e s . — L e s Cupulifères c o m p r e n n e n t d e s Chênes des genres Quercus e t Pasania e t aussi dos Caslanopsis. L e s Chênes s o n t disséminés e n t r e les P i n s , a u L a n g - b i a n p a r e x e m p l e ; niais ils n'atteignent j a m a i s u n e g r a n d e taille. D i p t é r o c a r p a c é e s . — D a n s la forêt clairièro v i v e n t de n o m b r e u s e s D i p t é r o c a r p a c é e s : Diptcrocarpus (Dzoo ou D z a u o u D a u ) , Anisoptera (Vên), Hopea (Sangda, Co k y de), Shorea (Chai, S o n cho c h a i , P o p e l ) , Vatica


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INDOCHINE

(Tau), q u i fournissent d e s bois d e c o n s t r u c t i o n e s t i m é s e t m ê m e d e s bois d e m e n u i s e r i e e t d e s m a t é r i a u x r e c h e r c h é s p o u r los c o n s t r u c t i o n s n a v a l e s . T e r s n t r œ m i a c é e s . —• L e s T e r n s t r œ m i a c é e s four­ nissent les bois d e Ternstrœmia penangiana Chois. ( I l u i n h niiong) e t à'Anneslea jragrans Vall. ( L a u t ) . Ces bois, r o u g e â t r e s e t d e d u r e t é m o y e n n e , s o n t utilisés pour la fabrication des meubles indigènes. Dilléniacées. — L e s Dilléniacées h a b i t e n t les m ê m e s régions e t c o m p r e n n e n t s u r t o u t d e s Dillenia (So d o , C a y so, So b a , e t c . ) , d o n t lo bois s e r t à faire d e s p l a n c h e s r é s i s t a n t à l ' h u m i d i t é . Celui d e D . elata P i e r r o (So b a m i ) p a r a î t le p l u s e s t i m é p a r les i n d i g è n e s , m a i s il e s t p e u r é p a n d u . L é g u m i n e u s e s . — L a famille d e s L é g u m i n e u s e s e s t bien r e p r é s e n t é e : L e s Mimosées, pa,rXyliadolabriformisBonth.. (Camxo), qui f o u r n i t u n bois d e l o n g u e d u r é e , r o u g e b r u n , à g r a i n fin e t serré, c o n v e n a n t p o u r l ' é b é n i s t e r i e e t l a m e n u i ­ serie. L e s Cœsalpiniées, p a r Erythrophleum Fordii Oliv. ( L i m o u L i e m ) d u T o n k i n , de l ' A h n a m e t d u L a o s s e p t e n ­ t r i o n a l , à bois r o u g e b r u n , d u r , t r è s e s t i m é p o u r c h a r ­ p e n t e , t r a v e r s e s , e t c . , e t faisant l ' o b j e t d ' u n assez g r a n d c o m m e r c e ; Pellophorum ferrugineum Benth., de l'Ann a m ( L i m x e o u L i m xot), excellent p o u r t r a v a u x d e charronnage . L e s bois d e Sindora coehinchinensis H. Bn. (Gu ou G u m a t ) , o t lo Fahudia coehinchinensis P i e r r e (Go t o t é ) s o n t aussi t r è s e s t i m é s p o u r l ' é b é n i s t e r i e . L e G u m a t x

1. E m p l o y é d'après Chevalier pour v o i t u r e s d o c h e m i n s d e fer d u T o n k i n .

In m e n u i s e r i e -

intérieure

des


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LES

BOIS

COLONIAUX

a l a p r o p r i é t é do se foncer f o r t e m e n t à l a lumièro (voir p a g e 70). E n f i n les L é g u m i n e u s e s - P a p i l i o n é e s comprennent s u r t o u t dos Dalbergia d e diverses espèces, e n p a r t i c u l i e r B. cochinchinensis P i e r r e , do l ' A n n a m e t d e Cocliinchine, d o n t lo bois ( T r a c ) e s t t r è s e s t i m é ; il r a p p e l l e le P a l i s ­ s a n d r e e t c'est lui q u i sert à la c o n s t r u c t i o n d e s b e a u x m e u b l e s i n c r u s t é s ; il e s t m a l h e u r e u s e m e n t d e v e n u assez rare. Méliacées. — A l a famille dos Méliacées, q u i com­ p r e n d Je v é r i t a b l e A c a j o u d ' A m é r i q u e (Swictenia), a p p a r t i e n n e n t d e n o m b r e u x a r b r e s d e l a forêt i n d o c h i noisc, d u g e n r e Aglaia (Gôi, Goi n u i , So d a u , e t c . ) , Bisoxylon ( H u i n h D u o n g ) , Carapa ( X u o n g c a ) , Sandoricum (Cây s a o ) , e t c . T o u s ces a r b r e s fournissent dos bois e s t i m é s à d i v e r s t i t r e s . Celui d e Bisoxylon Loureiri P i e r r e , p a r e x e m p l e , est s o u v e n t désigné a u C a m b o d g e e t e n Cocliinchine, sous lo n o m do S a n t a l c i t r i n e t s e r t à f a b r i q u e r d e s m e u b l e s p r é c i e u x . Q u a n t a u Gôi, q u i p e u t a t t e i n d r e d e g r a n d e s d i m e n s i o n s , il e s t d ' u n b o a u r o u g e b r u n , so f o n ç a n t à l'air e t il est s u s c e p t i b l e d ' u n largo e m p l o i d a n s la m e n u i s e r i e , la carrosserie, e t c . Lauracées. — L o s forêts iridochinoises, e n p a r t i c u ­ lier celles d e l a Cochinchino, c o m p t e n t d e n o m b r e u x a r b r e s do la famille dos L a u r a c é e s , d o n t le bois, p l u s o u m o i n s o d o r a n t , e s t utilisé c o u r a m m e n t p o u r l a fabrica­ t i o n des malles. N o u s citorons los Noiaphaebe (Boi loi), Lilsca (Boi loi v a n g ) , Gryptocarya (Cou k i r p ) , e t c . t

Anacardlacées. — A u x A n a c a r d i a o é o s a p p a r t i e n n e n t les Melanorrhaea, d o n t u n e espèce M. laccifera P i e r r e a u n bois (Cay s o n ) r a p p e l a n t l'Acajou e t laisse o x u d e r u n e l a q u o j a u n e désignée en K m o r sous l e n o m d o M a i r a c . Co bois e s t assez r e c h e r c h é .


INDOCHINE

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Lythracées. — Les Lagerstrœmia (Bang Lang), de la famille des L y t h r a c é e s , a v e c leur t r o n c c a r a c t é r i s t i q u e à écorce m i n c e , q u i les fait r e c o n n a î t r e à p r e m i è r e v u e , e x i s t e n t on b e a u c o u p d e p o i n t s à u n e a l t i t u d e faible e t l e u r bois r é s i s t a n t e t flexible p a r a î t t o u t s p é c i a l e m e n t r e c h e r c h é p o u r le c h a r r o n n a g e e t p o u r les m a n c h e s d ' o u t i l s . On en fait des p i p e s à o p i u m t r è s r e c h e r c h é e s . Guttifères. — L e s G u t t i f è r e s s o n t b i e n r e p r é s e n t é e s d a n s les forêts i n d o c h i n o i s e s p a r des a r b r e s a p p a r ­ t e n a n t a u x genres Garcinia, Calophyllum, Mesua e t Kayea. L e bois des Garcinia, le p l u s s o u v e n t gris j a u ­ n â t r e , est s u r t o u t e m p l o y é d a n s les c o n s t r u c t i o n s . Celui de Mesua ferrea L . (Cây v a p ) est a p p r é c i é d a n s l'Inde pour charpentes de ponts et traverses de chemins d e fer. D ' a p r è s P i e r r e , il est d u r , p e u t p r e n d r e u n b e a u poli ot se t o u r n e f a c i l e m e n t ; il est en o u t r e d ' u n e d u r é e r e m a r q u a b l e , s a n s d o u t e en r a i s o n des oléo-résines d o n t il est i m p r é g n é . C'est u n bois d ' a v e n i r . Celui des Calophyllum (Công, Công t r a n g , e t c . ) r é s i s t e b i e n a u x I n s e c t e s , e t on l ' e m p l o i e p o u r l a c h a r p e n t e , la m â t u r e des n a v i r e s , etc. M y r t a c é e s . — L o bois des d i v e r s Eugenia (Cay doi, T r a m , C a y s a n , etc.) c o n v i e n d r a i t p o u r t r a v e r s e s d e che­ m i n s d e fer. L ' é c o r c o d e l'espèce Eugenia linctoria G. sert à préparer une matière colorante jaune. J u g l a n d a c é e s . — L a famille des J u g l a n d a c é e s f o u r n i t les bois d'Engelhardtia (Cây choo t i a ) r e s s e m b l a n t a u N o y e r d e l a m ê m e famillo e t celui do Carya tonlcinensis I I . L. (Mây c h a u ) , q u i p o u r r a i t s a n s d o u t o ê t r e s u b s t i t u é a u H i c k o r y d o n t il est t r è s voisin. H a m a m é l i d a c é e s . — L o bois d e Liquidambar (Cay s a u ) p r é s e n t e aussi q u e l q u e a n a l o g i e d o couleur a v e c le


170 Noyer; mais rente.

LES

il

a

BOIS

une

COLONIAUX

s t r u c t u r e t o u t à fait

diffé­

Rubiacées. —• L e s bois d e Bandia pycnantha Drako (Cây t h ù n g lue) e t de Canthium glabrum B l . , d e la famille des B u b i a c é e s , s o n t à g r a i n t r è s fin e t p o u r r a i e n t ê t r e s a n s d o u t e e m p l o y é s u t i l e m e n t p o u r lo t o u r , la g r a v u r e s u r bois, e t c . D ' a i l l e u r s le bois do l a d e r n i è r e espèce, en raison d e sa r e s s e m b l a n c e a v e c n o t r e Buis, est désigné d a n s l ' I n d e s o u s lo n o m d e B u i s do Ceylan. Sapotacées. — Les S a p o t a c é o s fournissent u n bois g é n é r a l e m e n t assez d u r , qui c o n v i e n d r a i t p o u r t r a v e r s e s d e c h e m i n s do fer. Cotte famille est r e p r é s e n t é e d a n s n o t r e colonie p a r los genres Donella, Bassia, Paycna, Palaqumm et Sidcroxylon. V e r b é n a c é e s . — Il e x i s t e aussi des Tectona grandis L . ( T e c k ) ; m a i s ils se t r o u v e n t confinés d a n s les r é g i o n s de Paklay et de Ban Khouan, au Laos, et ne sont pas très nombreux. P o u r los a n n é e s 1919 ot 1920, los e x p o r t a t i o n s se r é p a r t i s s e n t c o m m e il s u i t (Bail. Éeon., n ° 151) : 1010

Ouinlaux.

1920 Quintaux.

A. P o u r la France : H o i s <b; c o n s t r u c t i o n — — d'ébenisterie

bruts. sciés. — .

i n i;:tt

i :itis

15 3 1 8 2'511 8 371

H. P o u r 1rs c o l o n i e s f r a n ç a i s e s : Meubles en bois Ouvrages divers e n bois . . l i a i s d e c o n s t r u c t i o n b r u t l, sciés.

5 12 1 t i» 0 0

I

u s

il 1)112 7 !)2ll 5 501


COLONIES

DU

171

PACIFIQUE

C. P o u r l ' é t r a n g e r : B o i s tle c o n s t r u c t i o n b r u t s . . . . s c i é s . . . . — d'ébénisterie Meubles. Flanelles : bois rabotés

3 469 4 707 0 56 2 005

15 24 3 1 5

413 463 314 358 300

A u p o i n t do v u e do la v a l e u r , los e x p o r t a t i o n s t o t a l e s do bois d e la colonie o n t subi, d e p u i s 1916, la m a r c h e suivante : E x p o r t a t i o n s :.

1916 1917 1918 1019 1920

1231000 1868 000 1220 000 6 008 000 5 410 000

francs. — — — —

C o m m e on p e u t facilement le voir p a r les t a b l e a u x ci-dessus, les e x p o r t a t i o n s d e bois d e n o t r e colonie p o u r l ' é t r a n g e r o n t pris u n e i m p o r t a n c e qui no p e u t q u e s'affirmer d a n s l ' a v e n i r . COLONIES DE L'OCÉAN [NOUVELLE-CALÉDONIE

PACIFIQUE )

L'éloignemont do ces possessions p a r a î t e x c l u r e leurs bois d e t o u t e utilisation en E u r o p e , à l'exception dos bois d e g r a n d e v a l e u r p o u v a n t s u p p o r t e r dos frais do t r a n s p o r t élevés. 11 n ' e s t p a s i n u t i l e c e p e n d a n t d e faire c o n n a î t r e c e u x de ces bois qui p e u v e n t ê t r e fournis p a r ces colonies ot on p a r t i c u l i e r p a r la Nouvelle-Calédonie , . car quelques-uns d ' e n t r e e u x s o n t d e n a t u r e à intéresser t o u t s p é c i a l e m e n t le c o m m e r c e . 1

1.

Voir

Paris 187'i.

II.

Sebert,

Notice

sur

(M Boli do la

Nouvelle-Calédonie, ,


172

LES

BOIS

COLONIAUX

Conifères. — Araucaria Ooolci K. B r . ( P i n colonnaire) ; menuiserie et pirogues. Dammara lanceolata L i n d l . ( K a o r i ) ; p o u r m e n u i s e r i e et m â t u r e . Podocarpus, plusieurs espèces ( F a u x K a o r i ) , emploi v a r i a b l e s u i v a n t l'espèce. Casuarinacées. — Casuarina, ( F i l a o ) ; c h a r p e n t e e t menuiserie.

plusieurs

Lauracées. — Beilschmiedia Baillonii ( N o y r é ) ; bois n o i r â t r e i m i t a n t le n o y e r .

P.

espèces

et

S.

Santalacées. — Santalum austro-caledonicum de L a n . ; on le désigne aussi sous le n o m d e Bois d e S a n t a l ; il est t r è s r e c h e r c h é p o u r faire des c a s s e t t e s ; les d é b r i s s o n t b r û l é s d a n s les t e m p l e s ; il e s t d e v e n u r a r e . L é g u m i n e u s e s . — Acacia spirorbis Labill. ( F a u x Gaïac), à c œ u r b r u n foncé, t r è s d u r , p o u v a n t r e m p l a c e r le G a ï a c ; Albizzia granulosa B e n t h . (Acacia d e rivière, acacia d e montagne, acacia d e forêt); menuiserie, charronnage, traverses. Protéacées.— Orevillea Oillivrayi H o o k . ( H ê t r e g r i s ) ; Stenocarpus laurifolius, B r o n g n . e t Gr. ( H ê t r e n o i r ) ; bois bien m a i l l é r a p p e l a n t le H ê t r e . Malvacées. — Hibiscus tiliaceus L . ; e m b a r c a t i o n s légères. Thespesia populnea Corr. (Bois d o rose d e l ' O c é a n i e ) ; r é p a n d , q u a n d il e s t v e r t , u n e o d e u r d e rose p o i v r é e ; lo c œ u r vorni e s t noir, à reflets fauves. Anacardiacées. — Semccarpus (Nolé); pirogues.

Atra

Wieill. ot D e p l .


COLONIES

DU

PACIFIQUE

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Méliacées. — Disoxylon rufescens W i e i l l ; bois rose p â l e o d o r a n t , r e c h e r c h é p a r les i n d i g è n e s . TricMlia quinquevalvis P . e t S. (Bois m o u c h e t é ) ; bois à c œ u r r o u g e e n g l o b a n t des t a c h e s j a u n e s . Campa moluccensis A. R œ m . ; bois gris rosé se con­ s e r v a n t t r è s bien. Myrtacées. — Tristanopsis capitellata Br. e t Gr. ( N o u é p o u ) ; p o u r le t o u r . Melaleuca viridiflora L a m k . (Niaouli), e x p l o i t é sur­ t o u t p o u r son écorce feuilletée; lo bois s e r t p o u r le charronnage. Eugenia, plusiours espèces ( D u m a r i , e t c . ) ; m e n u i s e r i e , t r a v e r s e s , eto. Guttifères. — Montrouziera spheraeflom Panch. ( H o u p ) ; bois j a u n e r o u g e â t r e , p o u r t o u s t r a v a u x . Calophyllum Inophyllum L. ; ébénisterie, m e n u i s o r i e et charronnage. Garcinia, Dicostigma, e t c . ; grosse menuiserie. R u b i a c é e s . — Gardénia lucens P . e t blanc, recherché pour petits travaux.

S.; bois d u r ,

L o g a n i a c é e s . — Fagrea grandis P . e t S.; bois j a u ­ n â t r e , à g r a i n fin, r e c h e r c h é p o u r s c u l p t u r e s i n d i g è n e s . Myoporacées. — Myoporum tenuifolium Forst. ( F a u x S a n t a l des E u r o p é e n s ) ; b o i s d e t a b l e t t e r i e à o d e u r r a p p e l a n t celle d u S a n t a l , a u q u e l on le m é l a n g e frauduleusement. Sapotacées. — Ghrysophyllum Wakere P . e t S. ( W a k o r é ) ; bois j a u n o d e B u i s , u n p o u fibreux, d u r , à g r a i n fin; verni, il i m i t e lo B u i s ; m e n u i s e r i e , t o u r , d e n t s d'ongrenago.


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LES

BOIS

COLONIAUX

E b é n a c é e s . — Diospyros montana P . ot S. ( É b è n e b l a n c ) ; bois s e u l e m e n t v e i n é de noir, so c o n s e r v a n t m a l . P o u r l ' a n n é e 1920, la Colonie a u r a i t e x p o r t é s e u l e m e n t 778 m è t r e s c u b e s d e bois c o m m u n s ot 81 d e S a n t a l .

CONDITIONS G É N É R A L E S D E L'EXPLOITATION Difficultés dues à l'hétérogénéité de la forêt. — D e s diverses i n d i c a t i o n s c o n t e n u e s d a n s les c h a p i t r e s p r é c é d e n t s , il f a u t c o n c l u r e quo les forêts d e nos colonies r e c è l e n t des richesses m u l t i p l e s e t variées, e t q u ' e n p a r t i c u l i e r , elles p e u v e n t fournir à la m é t r o p o l e des bois c o m p a r a b l e s , p a r leur u t i l i s a t i o n possible, à c e u x quo n o u s importons d ' a u t r e s p a y s , e t en o u t r e , des essences n o u ­ velles n o n m o i n s i n t é r e s s a n t e s quo les p r é c é d e n t e s , m a i s qu'il i m p o r t e d e faire c o n n a î t r e . E n t o u t cas, n o s colonies p e u v e n t e t d o i v e n t se sufflro à elles-mêmes p o u r les bois qui leur s o n t nécessaires. Mais l ' e x p l o i t a ­ t i o n de ces forêts p r é s e n t e , d a n s la p r a t i q u e , q u e l q u e s difficultés qu'il i m p o r t e do signaler b r i è v e m e n t . T o u t d ' a b o r d , il f a u t r e m a r q u e r quo la forêt t r o p i c a l e , en d e h o r s d e q u e l q u e s r a r e s e x c e p t i o n s , n ' e s t p a s h o m o g è n e c o m m e le s o n t les forêts do nos p a y s ; s u r u n ospace r e l a t i v e m e n t r e s t r e i n t , on r e n c o n t r e les a r b r e s los p l u s v a r i é s , d e n a t u r e e t do v a l e u r t r è s inégales e t si on n e r e c h e r c h e q u ' u n p e t i t n o m b r e d e ces a r b r e s , p o u r leur bois p l u s s|)écialcment a p p r é c i é , on s ' e x p o s e à ne les t r o u v e r q u o do loin en loin, ce q u i o c c a s i o n n e des dé|ionses e x c e p t i o n n e l l e s d ' e x p l o i t a t i o n e t l'établisse­ m e n t o n é r e u x de p i s t e s spéciales p o u r dos t r a n s p o r t s peu i m p o r t a n t s .

Pour être productive, l'exploitation doit chercher à t i r e r p a r t i de la p l u p a r t des a r b r e s a b a t t u s e t n o n


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p a s s e u l e m e n t do q u e l q u e s - u n s . D e c e t t e façon, les frais occasionnés p a r l ' é t a b l i s s e m e n t des c h e m i n s se r é p a r ­ t i r o n t sur d e s q u a n t i t é s n o t a b l e s de bois. Si, à l a Côte d ' I v o i r e , il e x i s t e u n e ligne de c h e m i n de fer t r a v e r s a n t l a région forestière, il f a u t r e c o n n a î t r e q u e d a n s n o s diverses colonies les voies d e c o m m u n i c a ­ t i o n ot c h e m i n s do t r a n s p o r t n e c o n s i s t e n t g u è r e q u e d a n s les fleuves e t rivières p a r c o u r a n t le p a y s . Il en r é s u l t e , p a r c o n s é q u e n t , quo l ' e x p l o i t a t i o n n ' a p u ê t r e faite q u ' a u voisinage des c o u r s d ' e a u . P o u r la p o u s s e r p l u s loin, il est nécessaire d ' é t a b l i r des c h e m i n s ou d u m o i n s do so servir do véhicules s p é c i a u x , do la n a t u r e des a u t o s à chenille p a r e x e m p l e . D u fait q u e l ' e x p l o i t a t i o n n ' a p u ê t r e p o u r s u i v i e j u s q u ' à co j o u r q u ' a u voisinage des rivières, il r é s u l t e <jue, d a n s c e r t a i n s p a y s , les a r b r e s à bois c o n n u e t recher­ ché n ' e x i s t e n t p l u s q u o d a n s dos régions à pou p r è s i n a c ­ cessibles, d u m o i n s d a n s les c o n d i t i o n s actuelles. C'est p r é c i s é m e n t le cas p o u r le T r a c ou Dalbergia coehinchinensis P i e r r e , d ' I n d o c h i n e . Mais ou p o u r r a i t citer d e n o m b r e u x e x e m p l e s i d e n t i q u e s d a n s diverses colonies ot c'est u n e difficulté qu'il c o n v e n a i t do signaler en p a s s a n t , car elle v i e n t g r e v e r l ' e x p l o i t a t i o n d e frais parfois considérables. M a i n - d ' œ u v r e . -— E n o u t r e , si l a m a i n - d ' œ u v r e i n d i ­ g è n e suffit t r è s bien p o u r des a b a t a g e s r e s t r e i n t s , elle d e v i e n t n o t a m m e n t insuffisante p o u r des e x p l o i t a t i o n s i m p o r t a n t e s . Los o u v r i e r s i n d i g è n e s s o n t d'ailleurs r a r e s e n c e r t a i n e s r é g i o n s ot ils m a n q u e n t p r e s q u e t o u j o u r s de l ' e x p é r i e n c e nécessaire. E n f i n il n e f a u t p a s oublier q u e le t r a v a i l m a n u e l e s t r e n d u à pou p r è s i m p o s s i b l e , p a r les c o n d i t i o n s d é p r i m a n t e s d u c l i m a t , a u x o u v r i e r s d ' o r i g i n e e u r o p é e n n e . On n e p e u t d o n c c o m p t e r q u e s u r des chefs d e c h a n t i e r s s u r v e i l l a n t lo t r a v a i l e t s a c h a n t


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LES BOIS COLONIAUX

a c q u é r i r u n e a u t o r i t é suffisante s u r leurs o u v r i e r s i n d i g è n e s p o u r t i r e r le meilleur p a r t i d e leurs a p t i t u d e s rudimentaires. L e r e c r u t e m e n t des o u v r i e r s i n d i g è n e s d o i t ê t r e p r é p a r é d e l o n g u e m a i n , p a r des m e s u r e s diverses s'inspir a n t t o u t e s d e c e t t e i d é e , n é e do l'expérience, q u e les p o p u l a t i o n s p r i m i t i v e s so r a s s e m b l e n t t o u j o u r s d a n s les régions o ù les v i v r e s s o n t a b o n d a n t s . Procédés de protection. — E n f i n , i l e s t nécessaire, d a n s les p a y s c h a u d s , d ' a d o p t o r des m o y e n s e x c e p t i o n ­ nels d e c o n s e r v a t i o n des bois, p o u r les e m p ê c h e r , a u t a n t quo possible, d e so fondre e t d ' ê t r e a t t a q u é s p a r les insectes ou p a r les a g e n t s v a r i é s do p u t r é f a c t i o n . L e s m e s u r e s à p r e n d r e v a r i e n t n a t u r e l l e m e n t a v e c les condi­ t i o n s d e milieu e t a v e c les bois c o n s i d é r é s ; m a i s , d ' u n e façon générale, on p e u t dire quo les e x p l o i t a n t s d o i v e n t p r é v o i r l ' é t a b l i s s e m e n t d e h a n g a r s v a s t e s e t bien aérés, p o u r s o u s t r a i r e les bois a b a t t u s a u x effets des pluies d i l u v i e n n e s s u c c é d a n t à u n a r d e n t soleil. D e s p l a q u e s on tôle o n d u l é e r e n d r o n t des services signalés p o u r l ' é t a b l i s s e m e n t r a p i d e des t o i t s de ces h a n g a r s . D a n s bien des cas, il s e r a i t p r o b a b l e m e n t u t i l e d ' i n ­ staller s u r p l a c e des scieries m é c a n i q u e s d e s t i n é e s à d é b i t e r les billes, on v u e d ' u n e p l u s r a p i d e e t p l u s c o m p l è t e dessiccation. E n f i n o e r t a i n s bois se t r o u v e n t bien d ' u n e i m m e r s i o n p l u s ou m o i n s p r o l o n g é e d a n s l'eau. Périodes d'abatage. — T o u t lo m o n d e s a i t q u e d a n s nos p a y s los b û c h e r o n s n ' a b a t t e n t p a s i n d i f f é r e m m e n t les bois p o n d a n t t o u t e s les saisons. E n effet, la q u a n t i t é d e sève i n t e r v i e n t , d e m ê m e q u e s a c o m p o s i t i o n , e t l ' a b a t a g e so fait de préférence a u x é p o q u e s où la s è v e est à la fois p e u a b o n d a n t e ot p a u v r e on s u b s t a n c o s


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dissoutes. C'est la saison d ' h i v e r q u i c o r r e s p o n d le m i e u x à ces c o n d i t i o n s , d u m o i n s d a n s nos p a y s . D a n s les p a y s t r o p i c a u x , a u c o n t r a i r e , b e a u c o u p d ' a r b r e s s o n t à croissance c o n t i n u e . A p e i n e c e t t e crois­ s a n c e se m o n t r e - t - e l l e q u e l q u e p e u r a l e n t i e en c e r t a i n e s périodes, on p a r t i c u l i e r p e n d a n t l a saison sèche, a p r è s la m a t u r a t i o n des fruits e t des graines. C'est d o n c d a n s c e t t e p é r i o d e do la v i e dos a r b r e s q u ' i l c o n v i e n t d e les abattre. P o u r b e a u c o u p d e p e r s o n n e s , l ' â g e de l a l u n e i n t e r v i e n t i n d i r e c t e m e n t e t elles p r a t i q u e n t l ' a b a t a g o s u r t o u t p o n ­ d a n t le d e r n i e r q u a r t i e r . E n f i n on a r e c o m m a n d é l'écorçago des t r o n c s q u e l q u e temps avant l'abatago. Nous avons reconnu nous-même q u e cet écorçage e m p ê c h e la s è v e d e s c e n d a n t e d e se p r o p a g e r a u dessous do la région écorcée e t p a r conséq u a n t d ' y a m e n e r dos s u b s t a n c e s do r é s e r v e q u i con­ s t i t u e n t des milieux p a r t i c u l i è r e m e n t f a v o r a b l e s à l ' é v o l u t i o n des a g e n t s d e p u t r é f a c t i o n . Mais, riour q u e c e t t e m e s u r e soit efficace, n o u s r e c o m m a n d o n s d e p r a t i q u e r l'écorçago n o n p a s à l a b a s ç d u t r o n c , m a i s a u s o m m e t , s o u s los p r e m i è r e s grosses b r a n c h e s . A u t r e m e n t l ' o p é r a t i o n r i s q u e r a i t de n e p r o d u i r e a u c u n effet u t i l e . Fret. — D ' a u t r e p a r t , p o u r co q u i c o n c e r n e les bois à e x p o r t e r d e n o s colonies d a n s l a m é t r o p o l e , il est i n d i s p e n s a b l e d ' o b t e n i r des tarifs d e t r a n s p o r t n e c o n s t i t u a n t p a s , c o m m e d a n s ces d e r n i è r e s a n n é e s , des c h a r g e s p r o h i b i t i v e s . P o u r y a r r i v e r , los e x p l o i t a n t s dos forêts coloniales n e p o u r r o n t g u è r e quo c o n s t i t u e r e u x - m ê m e s dos flottes spéciales. E n effet, des "bois p o u r c h a r p e n t e , p o u r t r a v e r s e s do c h e m i n s d e fer, e t c . , n e p e u v e n t ê t r e g r e v é s do frais d e t r a n s p o r t c o n s i d é r a b l e s s a n s ê t r e e x p o s é s à p e r d r e t o u t e chance d'entrer efficac e m e n t en c o n c u r r e n c e a v e c los bois m é t r o p o l i t a i n s . H.

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: Unis coloniaux.

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Si les bois d'ôbénisterie p e u v e n t s u p p o r t e r facilement des frais do t r a n s p o r t élevés, il en est a u t r e m e n t des bois c o m m u n s , d o n t les p r i x d o i v e n t r e s t e r a b o r d a b l e s . L a crise quo t r a v e r s e d e p u i s l o n g t e m p s n o t r e m a r i n e m a r c h a n d e n ' e s t p a s é t r a n g è r e à l a s t a g n a t i o n des affaires d a n s le d o m a i n e des bois coloniaux. D é j à , p e n d a n t les a n n é e s qui p r é c é d è r e n t la G r a n d e G u e r r e , les bois d u Congo p a r e x e m p l e , é t a i e n t s u r t o u t t r a n s p o r t é s p a r les b a t e a u x a l l e m a n d s e t a r r i v a i e n t p r i n c i p a l e m e n t à H a m b o u r g . Ainsi, x>our 134 000 t o n n e s d ' O k o u m é e x p o r t é e s d u Congo françajs, en 1913, 62 000, c'est-à-diro p r è s d e l a m o i t i é , furent t r a n s p o r t é e s à Hambourg. Nécessité de faire connaître et apprécier les bois coloniaux. — P o u r e n g a g e r les a r c h i t e c t e s et e n t r e ­ p r e n e u r s à utiliser les bois c o l o n i a u x , p o u r décider le p u b l i c à les a c c e p t e r , il est nécessaire do les faire c o n n a î t r e a u t r e m e n t q u e p a r la p r o p a g a n d e p a r l é e ou écrite. Il e s t a u c o n t r a i r e i n d i s p e n s a b l e do les m e t t r e sous les y e u x d u p u b l i c à l ' é t a t d ' o b j e t s f a b r i q u é s : pièces do c h a r p e n t e , p o r t e s , fenêtres, p a r q u e t s , boiseries, m e u b l e s , e t c . ; e t si q u e l q u e s t e n t a t i v e s o n t d é j à é t é réalisées d a n s c e t t e voie p a r les Services s p é c i a u x d u Ministère d e s Colonies ou p a r d e s p a r t i c u l i e r s , recon­ naissons q u o ces t e n t a t i v e s s o n t t r o p r e s t r e i n t e s e t t r o p p e u n o m b r e u s e s . Il f a u t les m u l t i p l i e r ot c'est p a r co m o y e n s e u l e m e n t q u ' o n r é u s s i r a à faire a d o p t e r les bois coloniaux. P o u r cotto œ u v r e do p r o p a g a n d e , le c o n c o u r s d e l ' É t a t est désirable, car les ressources et les m o y e n s d ' a c t i o n dos p a r t i c u l i e r s s o n t n é c e s s a i r e m e n t limités. P a r e x e m p l e , d a n s les régions d é v a s t é e s p a r la g u e r r e , les bois nécessités p a r la r e c o n s t i t u t i o n des édi­ fiée-; publics p o u r r a i e n t ê t r e d e m a n d é s à nos forêts coloniales; ce s e r a i t i n c o n t e s t a b l e m e n t le meilleur


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moyen de les faire connaître et apprécier dans des pays susceptibles d'en employer des q u a n t i t é s notables. E n f i n les i m p o r t a t e u r s de bois coloniaux se péné­ treront utilement de cette idée quo pour être adoptés p a r les p r a t i d o n s et p a r le public, les bois n o u v e a u x doivent êtro catalogués, d'après leurs qualités, d a n s certaines catégories bien caractérisées et avoir subi l'éprouve do l'expérimentation. Vouloir introduire d a n s lo commerce sous les noms d'Acajou, de Noyer ou do Teck d'Afrique des bois fournis p a r dos essences variées ot souvent indéter­ minées nous p a r a î t le moyen le plus sûr d'aboutir à u n échec; c'est d e m a n d e r à l'acheteur d'accepter l e B yeux fermés u n bois quelconque. Tous les i m p o r t a t e u r s savent on oû'ot que les bois désignés sous le nom de « Noyer d'Afrique », p a r exemple, sont très variés e t a p p a r t i e n n e n t a u x familles les plus divers : Méliacées, Coulacées, Myrtacées, Sapotacées, etc., avec des carac­ tères de s t r u c t u r e t o u t à fait différents et p a r consé­ q u e n t avec des propriétés physiques et mécaniques très Variées. L a t e n d a n c e actuelle des exploitants ot des importateurs p a r a î t être — pour uno simple raison de colora­ tion générale p a r exemple — le groupement d'essences I rès variées sous u n e dénomination commune. J e conteste formellement lo bien fondé et aussi l'efficacité do cette manière do voir et on m'accordera p e u t être que les résultats obtenus jusqu'ici — p o u r les bois n o u v e a u x — viennent à l'appui de mon opinion, car ils ne sont pas en r a p p o r t avec les prévisions les moins optimistes. M a r c h é s m é t r o p o l i t a i n s . — Les j o u r n a u x spéciaux fournissent périodiquement les cours de certains bois sur les places du Havre, Marsoilfo et Bordeaux. Les


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p r i x s ' e n t e n d e n t g é n é r a l e m e n t p a r 50 kilos a u H a v r e , 100 kilos à Marseille e t 1 000 kilos à B o r d e a u x . J e n ' i n s i s t e r a i p a s s u r la nécessité d e d é v e l o p p e r ces m a r c h é s e t d e les d o t e r d e l'outillage e t d e s e n t r e p ô t s indispensables. Mais j e v e u x s u r t o u t m ' a r r ê t e r s u r la nécessité d ' o r g a ­ niser p r è s d e c h a q u e m a r c h é dos bois u n service d e r é c e p t i o n e t d'identification. L ' i m p o r t a t e u r en e s t r é d u i t a c t u e l l e m e n t à c a t a l o g u e r ses bois sous les n o m s qui lui s o n t d o n n é s p a r l ' e x p l o i t a n t colonial e t ce d e r n i e r a c c e p t e lui-même les d é s i g n a t i o n s , parfois fantaisistes, d e ses o u v r i e r s indigènes. Or, lo p r a t i c i e n s e refusera t o u j o u r s à utiliser les y e u x formés dos bois n o u v e a u x d é p o u r v u s d o t o u t é t a t civil. E t , p a r u n Sorvice d ' i d e n t i f i c a t i o n , j e n ' e n t e n d s p a s un personnel chargé de l'enregistrement p u r et simple des i n d i c a t i o n s fournies p a r l ' i m p o r t a t e u r , m a i s , a u c o n t r a i r e , u n p e r s o n n e l c a p a b l e do r e c o n n a î t r e u n c e r t a i n n o m b r e d e bois d o n n é s , d ' a p r è s l e s c a r a c t è r e s d e s t r u c t u r e e t aussi d e déceler à l'occasion los s u b s t i t u t i o n s possibles. T a n t q u e los a r r i v a g e s n e s o n t p a s t r o p considérables, u n a g e n t d e confiance p o u r r a i t d'ailleurs, d a n s c h a q u e p o r t , faire les p r é l è v e m e n t s nécessaires p o u r les adresser à u n L a b o r a t o i r e c e n t r a l q u i se c h a r g e r a i t d e s é t u d e s . Création de f o r ê t s de r e m p l a c e m e n t . — I l m e paraît encore utile d'attirer l'attention sur u n point p a r t i c u l i e r d e l ' e x p l o i t a t i o n d e n o s forêts. T o u t le m o n d e s a i t , on effet, q u o l ' e x p l o i t a t i o n des produits naturels d'un pays ne constitue jamais qu'une période éphémère do d é b u t . So c o n t e n t e r do recueillir ces p r o d u i t s n a t u r e l s s e r a i t o r g a n i s e r la r u i n e p r o c h a i n e d u p a y s , sous les a p p a r e n c e s t r o m p e u s e s d ' u n e p r o s p é r i t é y ^ ^ ^ ï a ï H i c o e t d e p o u do d u r é e . On l ' a bien v u , p a r - e x e m p l e , B*BLI0TT/É° \° * * ' *° *' lia-nos, à la Côto U

U

c o u o e r n o

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o c c i d e n t a l e d'Afrique, o u celui d ' I n t i s y à M a d a g a s c a r . D e m ê m e q u e le Caféier,le C a c a o y e r , l e C o t o n n i e r , e t c . , d o i v e n t faire l ' o b j e t d ' u n e c u l t u r e suivie p o u r quo la p r o d u c t i o n d e v i e n n e régulière, de m ê m e aussi la p r o d u c ' tion des bois n e p e u t , s a n s péril, ê t r e livrée a u h a s a r d e t les forêts h é t é r o g è n e s actuelles, a u fur e t à m e s u r e d e leur e x p l o i t a t i o n , d o i v e n t ê t r e r e m p l a c é e s p a r des forêts aussi h o m o g è n e s q u e possible e t a m é n a g é e s p o u r u n e e x p l o i t a t i o n u l t é r i e u r e . Q u e l q u e s m e s u r e s o n t déjà é t é prises d a n s ce s e n s ; m a i s il i m p o r t e q u e les p r e s c r i p t i o n s soient r i g o u r e u s e m e n t suivies. Il est d é s i r a b l e en effet q u e n o s successeurs soient en m e s u r e de t r o u v e r d a n s nos colonies les différents bois q u i p e u v e n t leur ê t r e utiles e t q u e c e t t e e x p l o i t a t i o n p u i s s e se p o u r s u i v r e d a n s les m ô m e s c o n d i t i o n s q u e colle des forêts d e l à m é t r o p o l e . P o u r o b t e n i r u n tel r é s u l t a t , il est nécessaire d ' a p p l i q u e r a u x forêts coloniales les règles o r d i n a i r e s d e l a Sylvi­ c u l t u r e e t p a r c o n s é q u e n t la c r é a t i o n d ' u n corps spécial d ' A g e n t s forestiers c o l o n i a u x p a r a î t i n d i s p e n s a b l e . É t a b l i s s e m e n t de « R é s e r v e s b o t a n i q u e s ». — E n t e r m i n a n t ce bref e x p o s é d e n o s richesses forestières coloniales, j e t i e n s e x p r e s s é m e n t à é m e t t r e u n v œ u . D o la façon la p l u s p r e s s a n t e , je d e m a n d e l a c r é a t i o n , d a n s n o t r e i m m e n s e d o m a i n e forestier t r o p i c a l , d e « R é s e r v e s b o t a n i q u e s » e s s e n t i e l l e m e n t différentes d'ailleurs do ce q u ' o n a p p e l l e c o m m u n é m e n t des « R é s e r v e s forestières ». Ces d e r n i è r e s s o n t s i m p l e m e n t des r é g i o n s réservées p o u r u n e e x p l o i t a t i o n différée e t m é t h o d i q u e m e n t réglée. L e s « R é s e r v e s b o t a n i q u e s », d o n t jo préconise la c r é a t i o n , s e r a i e n t a u c o n t r a i r e des d o m a i n e s d e v a n t i n d é f i n i m e n t r e s t e r vierges do t o u t e exploitation. Il est clair on effet q u e l ' e x p l o i t a t i o n , réglée o u n o n , fait d i s p a r a î t r e do la forêt p r i m i t i v e ot do façon i r r é m é -


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diable, u n e m u l t i t u d e d ' a r b r e s e t d ' a r b u s t e s q u i n e r é a p p a r a î t r o n t p l u s d a n s l a forêt secondaire. Or n o t r e c o n n a i s s a n c e do l a forêt t r o p i c a l e est encore t r è s i n c o m ­ p l è t e , aussi bien a u p o i n t d o v u e b o t a n i q u e q u ' a u p o i n t d e v u e spécial d e s a p p l i c a t i o n s possibles d o divers bois n o n e n c o r e é t u d i é s . C e t t e é t u d e d o i t d o n c p o u v o i r se p o u r s u i v r e d a n s l ' a v e n i r . D é t r u i r e l a forêt p r i m i t i v e , c'est p e u t - ê t r e s ' e x p o s e r à faire d i s p a r a î t r e à j a m a i s d e s v é g é t a u x i n t é r e s s a n t s , a y a n t j u s q u ' à ce j o u r é c h a p p é à l a s a g a c i t é des v o y a g e u r s n a t u r a l i s t e s . C'est on v u e d e m é n a g e r d e s c h a n c e s d o c o n s e r v a t i o n p o u r ces p l a n t e s , p e u t - ê t r e i n c o n n u e s a c t u e l l e m e n t , q u o j e sollicite l a c r é a t i o n d e « R é s e r v e s b o t a n i q u e s ». E n é m e t t a n t ce v œ u , j e n e fais d'ailleurs quo d e m a n d e r l ' é t a b l i s s e m e n t d a n s nos colonies do dispositions a d o p t é e s d a n s c e r t a i n e s colonies é t r a n g è r e s . J ' a i e u autrefois l'occasion d e parcourir u n e t r è s i m p o r t a n t e « R é s e r v e b o t a n i q u e » d e 300 à 4 0 0 h e c t a r e s , s u r les flancs d u G e d e h , à . J a v a . Il e n e x i s t e u n e a u t r e a u voisinago i m m é ­ d i a t du Jardin b o t a n i q u e d o S i n g a p o u r *. 11 n e s e r a i t s a n s d o u t e , ni difficile, ni p r é j u d i c i a b l e a u x i n t é r ê t s d e n o s diverses colonies, on d e s régions éloignées d e s c e n t t e s h a b i t é s el difficilement accessibles* d e créer q u e l q u e s - u n e s do ces « Réserves b o t a n i q u e s », p o u r le plus g r a n d profit des g é n é r a t i o n s q u i s u i v r o n t la nôtre. 1

CONCLUSIONS L ' u t i l i s a t i o n d e s ressources variées q u o r e c è l e n t los forêts d o n o s possessions tropicales c o n s t i t u e u n e s o u r c e de r e v e n u s q u e la F r a n c o n ' a p a s lo d r o i t d e négliger 1. ï l a n s u n e c e r t a i n e m e s u r e , l a f o r ê t v o i s i n e d u J a r d i n d e S a i n t - P i e r r e d e la M a r t i n i u m - constituait u n e s o r t e d e r é s e r v e b o t a n i q u e , a v a n t l ' é r u p t i o n d e la M o n t a g n e - P e l é e .


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CONCLUSION

p o u r lo p r é s e n t e t qui p e u t d e v e n i r u n dos facteurs d e leur p r o s p é r i t é future. E n effet, n o u s l ' a v o n s d i t p l u s h a u t , l ' e x p l o i t a t i o n des forêts coloniales actuelles d o i t avoir p o u r corollaire i n d i s p e n s a b l e la c r é a t i o n e t l ' a m é n a g e m e n t do forêts nouvelles, de c o m p o s i t i o n aussi h o m o g è n e quo possible. L ' e x p l o i t a t i o n d ' a u j o u r d ' h u i d e v i e n d r a i t ainsi l a p r e m i è r e é t a p e d ' u n e r é g é n é r a t i o n p r o g r e s s i v e d e la forêt coloniale, a u lieu d ' ê t r e le signal d e sa d e s t r u c t i o n irré­ médiable! En admettant mémo quocetterégénérationnes'oxeroe quo p o u r lo t i e r s des superficies a c t u e l l e m e n t boisées, il n o u s r e s t e r a i t e n c o r e e n v i r o n 30 millions d ' h e c t a r e s do forêts t r o p i c a l e s , alors quo les forêts m é t r o p o l i t a i n e s no r e p r é s e n t e n t q u ' e n v i r o n 10 millions d ' h e c t a r e s ! P a r ces simples chiffres, on p e u t a p p r é c i e r î ' i m p o r t a n c o q u e p o u r r a i t a t t e i n d r e l ' e x p l o i t a t i o n do ces forêts, le fret q u i se t r o u v e r a i t do ce fait a s s u r é à n o t r e m a r i n e d e c o m m o r c o ot les ressources p r o s q u o i n é p u i s a b l e s mises a u service d e nos b u d g e t s c o l o n i a u x . On c o n n a î t d ' a u t r e p a r t les g r a v e s ot m u l t i p l e s i n c o n ­ v é n i e n t s des d é b o i s e m e n t s exagérés d ' u n p a y s . Ces incon­ v é n i e n t s d e v i e n d r a i e n t b i e n t ô t l ' a p a n a g e d e n o s colonies si o n n e p r e n a i t p a s , dès a u j o u r d ' h u i , t o u t e s les m e s u r e s nécessaires. C e r t a i n e s régions do M a d a g a s c a r o n t d é j à s o u l ï e r t d ' i n o n d a t i o n s à la s u i t e do la d e s t r u c t i o n , q u ' o n a eu r i m p r u d o n c e de laisser faire, do g r a n d e s surfaces forestières. Il a p p a r t i e n t a u x P o u v o i r s p u b l i c s do p r é p a r e r e t d ' a p p l i q u e r u n e r é g l e m e n t a t i o n c o n s e r v a t r i c e , laquelle l

I. Mien e n t e n d u , il n e s ' a g i t p a s d ' i n s t i t u e r n u s e u l p r o f i t d o n o s colonies et de noire marine m a r c h a n d e une exploitation concurrente do celle d e nos forêts m é t r o p o l i t a i n e s . O n peu t se p r o p o s e r s i m p l e m e n t de combler, à l'aide do nos ressources coloniales,notre déficit a n n u e l el e n o u l r e d e f o u r n i r d e s b o i s a u x p a y s q u i e n m a n q u e n t e t q u i s o n t 'luus l ' o b l i g a t i o n d ' e n i m p o r t e r .


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no sera d'ailleurs efficace q u e le j o u r o ù il e x i s t e r a u n corps d ' A g e n t s forestiers c o l o n i a u x s p é c i a l e m e n t p r é ­ parés pour une tâche qui est notablement plus variée d a n s les colonies que d a n s l a m é t r o p o l e e t qui c o m p o r t e des connaissances s u p p l é m e n t a i r e s , p u i s q u o l a flore forestière t r o p i c a l e e s t e s s e n t i e l l e m e n t différente d e celle d e n o s p a y s . 11 n e s ' a g i t p a s d e r é f o r m e r le p r o g r a m m e d e n o t r e g r a n d e École F o r e s t i è r e d o N a n c y , q u i a fait ses preuves, mais seulement d'instituer, à la sortie, u n s t a g e spécial d a n s u n É t a b l i s s e m e n t a p p r o p r i é , p o u r los I n g é n i e u r s F o r e s t i e r s d é s i r e u x do p a r c o u r i r leur c a r r i è r e d a n s les Colonies e t d o n t lo p r e m i e r souci d o i t ô t r e d ' a c q u é r i r les c o n n a i s s a n c e s b o t a n i q u e s nécessaires p o u r d é t e r m i n e r e x a c t e m e n t les a r b r e s si v a r i é s q u i c o m p o s e n t l a forêt t r o p i c a l e .

BIBLIOGRAPHIE (Ouvrages

principaux.

)

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des bois

du

sur

les

propriétés

et leur

utilisation

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LES

186 NORDLINGER

gart.

:

BOIS

COLONIAUX

Technische Eigenschaflcn

•— Quersclmitle von 1 1 0 0 Ilolzaricn,

PERCEVAT,

New-Zealand

:

Timbers

der Hôlzcr,

Stutt-

Stuttgart.

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LISTÉ

\)KH P L A N C H E S KIOI'RKSKNTANT LA K T R l H T m Œ , D'APRÈS

DUS M I C R O - P H O T O G R A P H I E S .

( Grossissement, FIG. —

uniforme.

9 . — K e t e l e e r i a Daeidiana 10. —

: 30

Hoissn. . . . . .

1. s. T , : Section Ininsvorsnlo; 2. s . t.. -.

Section

inii^iiiiiiiiml)!

diamètres.)

tangsntielld.

(s. T . ) (s. L . ) 2

1


LISTE

FIG, — — — —— • — —' — — —

LISTE

DES

GENRES

187

12. Bombax malabaricum DC (s. T . ) 13. Weinmannia . . (s. T.) 15. Dipterocarpus Dyeri P i e r r e (s. T.) 16. Ravensara (s. T.) 17. Fraxinus exeelsior L . (s. T.) 18. Bvodia sutehuenensis Dodo (s. L.) 19. Dalbergia Oliveri G a m b l o (s. L.) 20. Liquidambar formosana H a n c e . . . (s. T.) 2 1 . Slerculia (s. L . ) 22. Folyalthia jucunda F . e t G (s. L.) 23. Columbia Thorelii G ( S . L.) 24. Eugenia (s. L.) 25. Toddalia polymorpha P. D (s. T.) 26. Arlabolrys madagascariensis P . D . . ( S . T.) 27. P i p t a d e n i a P e r v i t t è î V a t k e (s. T.) 28. Dilobeia Thouarsii R. ot S , (s. T.)

AM'IIAIIÉTIQUR

DES

Acacia, MO, 172. Afzclia, 106. Adina. 1 17. . Escliyiwmciic, 1 15. Auauriu, Mil. I l i l . Ai/luiu, 07. 125; 108. Mhi-iu, 172. Anixojilera, 100. Araucaria, 172. Artabotrye, 55, 1 3 1 , 102. Artocarpus, 120, 145. Asteropeia, 1 3 3 , 16:?. Aucoumca, 1 2 1 , L55. Avinenniq, 132. Bailloricllu, 150. Ilamlmsit, M."). Haphiu, 117. Bassia, 132, 170. /Icilseliiiiicdia, 172.

GENRES

CITÉS

DANS

L'OUVIIAGB.

Berlinia, 150. Bignonià, 110. Bombax, 30, 157. Boswcllia, 155. liroussouclin. I 15. Bruf/uiera, 128, 149. Burasaia, 121, 102. Bursera 120, 119. Buxus, 136. 'Calophi/lhim, 10 1, 1 6 9 , 1 7 3 . Canarium, 1 4 9 , 1 5 5 , 163. Canlhium, 137, 170. Carallia, 131. Cafapa, 173. Carissa, 104. CV.n/n, 1 2 5 , 1 6 9 . Casearia, 137. Caslanopsis, 100. Casuarina, 128, 172.


188

LES BOIS COLONIAUX

Cedrela, 93. Gerbera, 1 2 4 , 1 0 4 . Ceriops, 1 4 9 . Chisocheton, 9 0 , 1 2 5 . Chlorophora, 1 8 4 , 1 3 5 , 1 4 7 . Chloroxylon, 9 0 . Chrysophyllum, 1 2 3 , 1 5 9 , I 73. Cinnamosma, 1 3 7 . Columbia, 5 0 . Copaifera, 1 4 9 . Coula, 1 5 8 . Couratari, 1 3 1 . Cryplocarya, 168. JJalbergia, 4 3 , 101,' 1 0 4 , 124, 162, 168.

117,

Faguetia, 1 2 4 , 1 0 3 . Faucherea, 1 6 4 . Ficus, 1 4 8 . Flindersia, 1 2 8 . Fraxinus, 3 7 . Garciniu, 1 6 9 , 1 7 3 . Gardénia, 1 7 3 . Gmclinu, 1 1 1 . Gonioma, 1 3 7 . Goupia, 1 5 3 . Grevillea, 1 7 2 . Guaiarum, 1 3 9 . Héritier a, 1 2 0 . Herminiera, 1 1 5 . Hibiscus,

172.

Dammara, 1 7 2 . tfopea, 125, 166. Vaniella, 1 4 9 . Hymenœa, 1 5 1 . Derris, 1 0 5 . trvingia, 1 5 7 . Dicorynia, 1 2 0 , 1 5 1 . Isolona, 1 5 6 . Jiillenia, 1 2 5 , 1 6 7 . ./aearanda, 1 0 2 . JHlobeia, 5 7 , 1 0 6 , 1 6 2 . Keteleeria, 2 0 , 1 6 6 . Diospyros, 1 1 3 , 1 6 4 , 1 7 1 . A7m.iya, 9 4 , 1 5 5 , 1 6 3 , 1 6 9 . l)i pterocarpus, 1 6 6 . r.ayerslrae»iia, 1 2 0 , 1 0 9 . liipteryx, 1 4 0 . I.ecylhis, 1 5 3 . Donella, 1 7 0 . I.eplolaena, 1 6 3 . Uysoxylon, 9 6 , 9 8 , 1 2 5 , 1 0 8 , lAcania, 1 5 3 . Liearia, 1 3 4 . 173. Linoeiera, 1 2 5 . Elaocarpus, 1 2 0 . FÀquidambar, 1 6 , 1 6 0 . Endiatidra, 1 1 1 . /.rtsca, 1 2 5 , 1 6 8 . Engelhardtia, 1 2 5 , 1 6 9 . Lonchocarpus, 1 5 6 . /•.'iilimdrophragma, 1 5 5 . Lophira, 1 5 7 . Eperua, 1 3 1 . Lovoa, 9 4 , 1 5 5 . Eriodendrum, 1 5 7 . l.umnitzera, 1 3 2 . l.'ri/lhrophleum, 1 5 6 , 1 0 7 . iVafea, 1 1 4 , 1 1 5 . Eucalyptus, 9 9 . M.aehaerium, 1 0 2 . Euelea, 1 1 5 . Eugcnia, 5 1 , 1 3 2 , 1 4 7 , 1 6 1 , 1 6 9 , Maclurà, 1 4 7 . Mammea, 1 5 7 . 173. ManÛlca.ra, 1 5 2 . l-.'ii/iliorbia, 1 4 8 . Mela.leiicn. 1 7 3 . Evodia, 4 2 . Mrlaiiorrliara, 1 2 5 , Mis. Excœcaria, 1 4 4 . Mespilodalphne, 1 2 1 , 1 6 2 . Fœlidia, 1 3 1 , 1 6 1 . /•'injura,

l.">7.

F agréa, 1 7 3 .

.1/raua, Ï 8 4 , 1 6 9 .

Miiro/iholis, 1 5 2 .


LISTE

Millclia, ](>."). Mirnusops, 132, IIS. Mitmgyne, 123, 158. Montrouziera, 173. Morinda, 15!). Myoporum, 173. Murraya, 137. Musanga, 158. Nemedra, 98. Nolophaebe, 108. Nuxia, 164. Oiナ度, 124, 102. Oldfieldia, 111. Ongokea, 123. Ouralea, 163. Pachylobus, 124, 155. Pahudia, 131, 167. Palaquium, 148,-170. Parinarium, 132. Parkia, 151. Pasarda, 166. Payena, 170. Pellogyne, 151. Peltophorum, 144, 107. Peniucme, 131. Picralirna, 138.

DES

GENRES

189

Randia, 137, 170. Ravcnsara, 35, 124, 102. Rhizophora, 149, 158. Sandoricum, 96, 125, 108. Sanialum, 172. Sarcoccphalus, 1.59, Savia, 131. Scmeearpus, 172. S/iorai, 125, 166. Sideroxylon, 164, 170. Sindora, 125, 107. Smiihia, 145. Spathodea, 123. Slenocarpus, 120, 172. Slerculia, 48. Slyratf, 144. Sioielenia, 89, 155. Sicarzia, 151. Symphonia, 131, 153, 163. Synehodendrum, 165. Tambourissa, 162. Tccoma, 119. Teclona, 107. Thespcsia, 120, 172. Tina, 90, 163. Toddalia, 54, 129, 163. / ' m . M . 9 , 166. Tounatea, 140. Piptadenia, 50, 118, 124, 102. Trichilia, 96, 98, 124, 155, Plecospermum, 147. 163, 173. Podocarpus, 162, 166, 172. Triplochiton, 157. Polyalthia, 49, 130. Tristanopsis, 173. Prolium, 153. Faiica, 166. Proiorhus, 163. Vernonia, 133, 165. Psorospermum, 121, I li I. Kテッta:, 111. Pterocarpuテェ, 147. Vouacapoua, 110. Pycnanthus, 157. Walsura, 97. Pyroslria, 133, 101. Weinmannia, 31, 124, 149, Qualea, 152. 103. Qucrcus, 134, 1(!0. A'.yZia, 142, 107.


190

LES

LISTE

ALPHABÉTIQUE DES

Acacia .Varia

PLANTES

BOIS

COLONIAUX

D E S NOMS CITÉES

de montagne, 172. «le r i v i è r e , 1 7 2 .

FRANÇAIS

E T

DANS L'OUVRAGE

L

INDIGÈNES .

Bilinga, 159. Buis, 180.

Acacia f r a n c , 1 2 0 .

B u i s d e C e y l a n , 1 3 7 , 1711.

A c a j o u , 8i).

Buis d e Chine, 1 3 8 .

Acajou d'Afrique, 9 4 .

C a i l c e d r a , 118.

A i • n j o u f e m e l l e , 98, 1 2 0 .

Cam xe, 167.

Aiélé, 155.

Carapa, 1 5 2 .

Akian, 159.

Cây c b e o t i a , 1 0 9 .

Alonc, 155.

C â y (loi,

amarante, 126, 151.

Cây duoi lu, 130.

160. 169.

Ainbavy, 131, 102.

Cây san,

Ainbora, 102.

Cây sao, 108.

Angavodiana, 181.

Cây sau, 109.

Angelin, 134.

C â y sftu, M l .

Artgélicjtfo, 1 2 0 .

Cây So, 107.

A n i:111ili jî11:i. I (il!.

Cây son, 108.

Hagasse jaune, 152.

C i \ y t h ù n g lue, 1 7 0 .

Halata, 148.

Cây

B a l a t a blanc, 152.

(.'édre b a s a s s e , 1 2 0 .

va,]), 1 0 9 .

Halata franc, 152.

Côdre gris, 120, 1 5 2 .

B a m b o u , 145.

( 'leur ilcliiirs, 1 3 4 .

B a n g lang,

Co k y d e , 1 0 0 .

Bol

12!) ,IIJ!l.

loi, I 0 S .

Côug, 1 0 9 .

I ii lis c o r a i l , 1 5 6 .

Cou kirp, 108.

Bois

Couratari, 131, 158.

d e rose

d',Océani<>, 12

Oourbaril, L5J.

172. Bois la Morue, 120.

li.iii, lin;.

Hois m o u c h e t é , 1 7 3 .

.1 >it iuieii.'i, 1 0 3 .

Mois p e r d r i x ,

Djave, 159.

1 40.

Hois p r u n e a u , 1 2 8 .

Duiuari, 178.

Mois puant, 1 3 1 .

Dzau, 100.

Bois serpent, 151.

Dzoo, 100.

1 . N o u s a v o n s signalé u n r e r l a i n n o m b r e d è n o m s v e r n a e u l a i r e s o u i n d i g è n e s a r r i v é s à n o t r e c o n n a i s s a n c e ; m a i s i l c o n v i e n t î l e no p a s q u e (?es n o m s «ont d o n n é s p a r d e s p e r s o n n e s a b s o l u m e n t é t r a n g è r e s ;ï l a p r a l i q u e d e l a r e c o n n a i s s a n c e ( l e s p i a u l e s , q u ' i l s s o n t 1 r e s V & r t a b l e s d ' u n p a y s à u n a u t r e pays et q u e s o u v e n t l e m ê m e nom d é s i u n e , d a n s d e s r é g i o n s v o i s i n e s , r i e s p i a u l e s 1res différentes. Il f a u t d o n c n o l e u r a c c o r d e r ( | u ' u n e importance toul à f a i t s e c n daire.

Oubjier


191

LISTE DES NOMS VULGAIRES Ebarmébène, 156. Ebène, 112. E b è n e blanc, 119, 174. E b è n e du Sénégal, 118. E b è n e jaune, 119. E b è n e vert, 152. E n c e n s rose, 153. Evîno, 111, 158. Ezigo, 156. Ferréol, 151. Filao, 144, 172. Gaiac, 138. Gaïac (faux), 140, 172. Gao, 147, Gôi, 108. <iôi n u i , 1 6 8 . Go te, 167. Goupi, 126. Grignon, 120. Grignon franc, 52. Gu, 107. < J n m a t , 125, 107. H a s y , 124, 163. Ilazompasikii, 131. Ilu/.ompoza, 08, 103. I l.'izotok.'inn, 105. Ilnzovola, 105. Ëerèhltsika, 124. Hetatra, 102. H ê t r e gris, 172. H ê t r e noir, 126, 172. Hickory, 125. H i n t z y , 100. Houp, 173. Ifuinb d u o n g , 108. . l a r r a b , 1 12. K a m b a l a , 147. K a m u n m g , 137. Kaori, 172. Kaori (faux), 172. Karri, 142. Ki.jy, 1 6 3 . Lnlono, 124, 163. I.iuidiiimna, 164.

Liem, 142, 167. Liera x c , 1 6 7 . Liem xiet, 144. Liem, 167. Mahogany, 89. M a h o g a n y ( r e d ) , 9!). Mabo jaune, 126, 153. Maitsoririnina, 121, 162. Mandji, 135, 147. Manglier noir, 128. Manil, 153. Manipika, 105. Manoko, 133, 163. .Manoué, 128. Manpody; 163. M a n p o d y fotsy, 130. M a y c h a u , 1 2 5 , 10!). Menahy, 163. Merampamelona, Moabi, 159. Mokarana, 163. Montoucby, 151. Monty, 164.

133,

Mpossa, 156. Mun, 111. Mûrier à papier, 145. N'ato f o t s y , 1 6 4 . N a t o l i a z o n l s i r i a n a , 10 1. Niaouli, 173. Nolé, 172. Xouépou, 173. NovOro, 138. Noyrè, 172. N t o v o , 159. (Iboto, 157. Odiandro, 121, 102. Ogôba, 150. Okoumé, 124, 155. Omljega, 155. Ongeko, 123. I'alétuviera, 149, 15S. Palissandre, 101. Palmier ù huile, 119. Panacoco, 140.

165.


192

LES

BOIS

Parasolier, I 58. Parkouri, 128. P c r s i m m o n , 115. P i n colonnaire, 172. Pitsikalnbatana, 131. Pitsikahitra, 104. Popel, 100. R a m a i n d a f a , 96, 121, 163. R a m y , 163. Kotra, 164. S a i n t - M a r t i n rougi', 126, 1 5 2 . Sampor, 147, Sangda, 166. S a u t a i (faux). 173. Santal rouge, 72. Santal vrai, 71. Sbeng, 147. S e v a l a h y , 121, 162, So ba, 187. So dau, 168. So do, 167. Son, 125. ï a l i , 156.

COLONIAUX ï a m b i t s y , 1 2 1 , 1 0 1. T a n g e n a , 124, 164. Tau, 167. Tavolo, 124, 162. Teck, 107, 170. Teck d'Afrique, III. Tilleul d'Afrique, 123. Tindalo, 131. Tram, 169. Trac, 168. Tulipier d u G a b o n , 1 2 3 . Varongy, 121, 162. Vên, 166. Vintanjna, toi. Vivaona, 162. V o a m b o a n a , 105, 121, 162. Volomborona, 103. Vouaeapou, 110. Wakere, 173. Woapa, 131. Y a y a m a d o u , 152. Zamanguila, 93.


TABLE

DES

MATIÈRES

PRÉFACE

I

CHAPITRE

PREMIER

Caractères g é n é r a u x des bols. Les é l é m e n t s c o n s t i t u a n t s d u bois

1

Composition c h i m i q u e d u bois

20

Caractères de d é t e r m i n a t i o n des bois . . . . .

22

Marche à suivre exotiques

38

pour

déterminer

les

bois

Caractères physiques et mécaniques

CHAPITRE

60

II

L e s principaux bois c o l o n i a u x . Dénominations

e t classifications à p r o p o s e r . .

83

Bois d ' i m p o r t a t i o n a n c i e n n e e t l e u r s similaires ou s u c c é d a n é s

88

Acajou et similaires, 8 9 . — Palissandre et 1 0 1 . — Teck et succédanés, 1 0 7 . — Ebène et 112. — Bois de menuiserie ordinaire, 119. H.

LECOMTE

: Bois

coloniaux.

similaires, succédanés,

13


194

LES BOIS COLONIAUX

Bois p o u r usages divers

127

P r o d u i t s secondaires de la forêt coloniale.

146

CHAPITRE

III

Bois par p r o v e n a n c e s . Conditions g é n é r a l e s de l ' e x p l o i t a t i o n . Les bois p a r

colonies

150

C o n d i t i o n s générales do l ' e x p l o i t a t i o n

174

Conclusions

182

Bibliographie Liste

(ouvrages principaux)

184

des p l a n c h e s r e p r é s e n t a n t la s t r u c t u r e .

186

Liste alphabétique des g e n r e s cités d a n s l'ou­ vrage . . . . . . . . . .

187

Liste alphabétique des principaux n o m s français et i n d i g è n e s des p l a n t e s citées d a n s l ' o u v r a g e .

190

Table des m a t i è r e s

193


MENUISERIE JOURNAL

TECHNIQUE

et commercial des ¥

?

Nouvelle

Revue

industries du

Mensuelle

LES JOURNAUX ET PUBLICATIONS ¥

¥

¥

¥

36,

MAISON

FONDÉE

publiée

bois

par

°?

PROFESSIONNELLES EN

1850

¥

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¥

¥

e

R u e D e b e l l e y m e , PARIS ( 3 )

L a « MENUISERIE )) Journal technique rédige p a r n o s plus c o m p é t e n t s chefs d ' e n t r e p r i s e ci m a i t r e s ouvriers, apporte unedocumeivation essentiellement p r a t i q u e , p u i s é e n o n p a s d a n s les m a n u e l s , m a i s d a n s les ateliers. I.M «MENUISERIE» Journal économique et professionnel, e s t l ' o r g a n e d e d é f e n s e et d ' é t u d e s d e s industries françaises d u bois. Kllc établit e n t r e les différents spécialistes, u n e liaison p e r m a n e n t e ei c o o r d o n n e l e u r a c t i o n .

La « MENUISERIE », par ses renseignements, apportera la prospérité à l'usine et à l'atelier.


COULOMMIERS

Imprimerie

PAUL

BRODARD

1599-5-23.


COLLECTION ARMAND COLIN Chaque volume in-16, broché Relié

5 fr. 6 fr.

" Vulgariser sans abaisser " LE

1

0

BUT |

Fournir pratique celle

aux jeunes gens d'une

qu'ils

profession

ont choisie,

qui d é s i r e n t s'initier à la

o u se perfectionner d e s instruments

dans

commodes

d e travail, sous la forme d e livres c o u r t s , e t c e p e n d a n t c o m p l e t s , r é d i g é s par d e s s a v a n t s , par d e s spécialistes en chaque matière.

2"

M e t t r e à la p o r t é e

de

toute personne

cultivée

q u e les n é c e s s i t é s d e la v i e o n t o b l i g é e à s e spécialiser, d e s e x p o s é s clairs e t précis

d e s c o n n a i s s a n c e s jusqu'ici

a c q u i s e s d a n s les d o m a i n e s les plus v a r i é s . La

COLLECTION

A R M A N D

COLIN

ré-

p o n d ainsi à c e b e s o i n q u ' a tout h o m m e i n t e l l i g e n t d e sortir d e t e m p s e n t e m p s d e sa s p é c i a l i t é pour faire, d a n s les c h a m p s

d'action

d'auttui,

u n e excursion qui

n e p e u t être instructive q u e si elle a lieu sous la d i r e c t i o n d'un g u i d e sûr. C'est ce guide que fournit

la « C o l l e c t i o n

A r m a n d Colin ». 3 ° R é p a n d r e a u d e h o r s d e s livres e x p o s a n t les i d é e s , l e s m é t h o d e s e t l e g o û t français,

e t faire ainsi

rajonner

d a n s le m o n d e la s c i e n c e e t la culture françaises. P.

1541


— 2 —

LES

COLLECTION ARMAND

COLIN

MOYENS

La C O L L E C T I O N A R M A N D C O L I N comprendra un grand nombre de petits volumes, de 2 0 0 à 2 2 0 pages chacun, illustrés d'abondantes figures documentaires, et dont l'ensemble formera une véritable encyclopédie, sans cesse accrue et rajeunie par la publication de volumes nouveaux, maintenue, par conséquent, au niveau du progrès scientifique et toujours en harmonie avec les besoins du public. Ces ouvrages sont

actuellement

répartis en 1 4 sec-

tions.

I.Philosophie. II. - Langues et Littératures. Histoire el Sciences économiques. IV. Géographie. V . - Droit. VI. Mathématiques. VII. Physique.

Chimie. IX. Biologie. X.- Electricité industrielle. XI.-Moteurs thermiques. X I I . - G é n i e Civil. X I I I . - Arts Militaires XIV. Agriculture. VIII.-

Dans chaque section, les spécialistes les mieux qualifiés exposeront sur chaque point les faits essentiels, les résultats principaux, les principes

fondamentaux

ainsi que les méthodes qui servent à établir ces principes, à obtenir ces résultats et à contrôler ces faits.


COLLECTION ARMAND COLIN

LES

— 3—

RÉSULTATS

Composée de livres clairs et bien ordonnés, écrits « à la française », C O L I N sera,

la

COLLECTION

pour les spécialistes,

ARMAND un précieux

recueil de documents précis, où ils sont sûrs de trouver toujours le renseignement dont ils ont besoin.

Aux jeunes gens

qui, au sortir des Etudes, sont

appelés par le Commerce, l'Industrie ou l'Agriculture, et sentent la nécessité de connaître les bases théoriques de la profession qu'ils pratiquent, la ^ Collection Armand Colin » fournira, pour un prix modique, le livre le plus propre à élargir, en les précisant, les connaissances qui

leur sont

utiles

et dont ils n'ont

acquis, à l'Ecole, que les éléments.

Pour tous les hommes cultivés,

la « Col-

lection Armand Colin » constitue un fonds de bibliothèque extrêmement varié que des nouveautés viendront sans cesse

enrichir et où,

diversité des sujets ayant le désir de

étant

donné

la grande

qu'elle embrasse, tout

homme

se tenir au courant des derniers

progrès accomplis dans toutes les branches de l'activité humaine, est sûr de trouver le livre vers lequel, aux heures de repos, sa pensée s oriente. La « Collection Armand Colin » est donc indispensable a tous ceux qui désirent consacrer les loisirs que leur laisse leur profession à se cultiver en dehors d'elle.


— 4 —

COLLECTION

N° 1

ARMAND

A. Professeur

à la

COLIN

BLANC

Faculté

des

Sciences

de

Caen

RAYONNEMENT Principes

scientifiques 35

de

l'Éclairage

figures

c

E T ouvrage intéresse tous ceux qui ont à faire un choix raisonné entre les différents procédés' d'éclairage. Après avoir clairement exposé les principes sur lesquels doit reposer tout système d'éclairage qui veut être économique et satisfaisant, l*au!eur passe en revue et compare tous les appareils, même les plus modernes, et en établit le rendement avec précision. N" 2

E.

JAMMY

Ingénieur en chef aux Forges et Chantier» de la Méditerranée

LA

CONSTRUCTION

VAISSEAU

DE

183 figures, 4 planches

DU

GUERRE hors

texle

C

E T ouvrage écrit par l'un des hommes à qui nous devors la construction de puissantes unités navales, abondamment illustré, est à la fois le livre des spécialistes des constructions navales et le livre de tout homme cultivé qui veut s'orienter dans ce carrefour des sciences modernes que forme un de nos navires de guerre.

N" 3

R.

BR1CARD

Professeur nu Conservatoire des Ails et Métier»

C I N É M A T I Q U E et 79

MÉCANISMES

figures

D

U N E remarquable simplicité, l'ouvrage de M. Bricard i ermet à tous ceux qui veulent elutlier les mécanismes dans leuis rapports avec les lois du mouvement, de s'initier 6 cette science avec des connaissances mathématiques très réduites. C'est aussi le livre du praticien qui veut corn; rendre et perfectionner son travail. LIBRAIRIE

ARMAND

COLIN


COLLECTION N° 4

ARMAND

COLIN

— 5 —

A. BAILLY Professeur au Lycée Pasteur

L'ÉCOLE

CLASSIQUE

FRANÇAISE Les D o c t r i n e s et l e s H o m m e s

1660-1715

L

A U T E U R s est proposé de caractériser l'esprit français à l'époque He sa perfection, d'analyser ses qualités de logique, de clarté, de profondeur ; de montrer l'identité de doctrines et d'idéal par où se rejoignent des oeuvres aussi diverses en apparence que celles d'un Racine, d'un La Fon'ainc, d'un Bossuet. De larges extraits complètent l'ouvrage. N° 5

YVES HENRY Ingénieur Atïronome, Inspecteur général de l'Agriculture aux Colonies

ÉLÉMENTS D'AGRICULTURE COLONIALE

PLANTES 35

A

HUILE

figures

T

O U S ceux qui s'occupent de nos produits coloniaux, trouveront dans ce livre, écrit par un homme qui a longtemps vécu dans les pays dont il parle, des renseignements sûrs et indispensables. Les industriels ou commerçants qui utilisent les corps gras d'origine végétale puiseront dans cet ouvrage des indications précises. N° 6

C. G U T T O N Professeur à la Faculté des Sciences de Nancy

TÉLÉGRAPHIE ET

TÉLÉPHONIE 107

SANS

FIL

figures

A

V E C une rare simplicité de moyens, presque sans formules malhémalliiques, l'auteur, savant doublé d'un technicien, permet à tous de comprendre l'ensemble des phénomènes de la Télégraphie et de la Téléphonie sans fil, ces deux sciences appliquées qui prennent dans notre vie quotidienne une place sans cesse plus étendue. 1 0 3 , Boulevard Saint-Michel, PARIS


— 6 — N° 7

COLLECTION

ARMAND

COLIN

EUGÈNE BLOCH P r o f e s s e u r au L y c é e

Saint-Louîi

THÉORIE CINÉTIQUE

DES 7

GAZ figurct

C

E S T le premier exposé en langue française d'une théorie qui fait pariie de toute culture scientifique complète. Sobre, clair, précis, ce livre est accessible à tous ceux qui possèdent les éléments des mathématiques et veulent s'initier rapidement à une discipline élevée. N° 8

J. G E F F R O Y INGÉNIEUR d e s A i t s et M a n u f a c t u r e s . Professeur à l ' É c o l e

Centrale

TRAITÉ PRATIQUE DE

GÉOMÉTRIE

DESCRIPTIVE

24H

figura

C

E S T le livre du débutant en Géométrie Descriptive. L'exposé tre» simple et très comprehensif des méthodes est suivi d'applications pratiques à la taille des pierres et au trait de charpente. Les théoriciens peuvent y apprendre le rôle pratique de la Géométrie Descriptive, les praticiens peuvent aisément y retrouver l'explication des procédés qu'ils utilisent. N° 9

H. B É G H I N Professeur

STATIQUE

â l'Ecole Navale

ET D I N A M I Q U E (TOME I) 76

figures

G

E sont les lois essentielles de la Mécanique qui sont exposées dans ce livre. L'auteur oriente immédiatement chaque théorie vers les apphra'ions qu'elle comporte dans l'industrie. Une foule d'exercice» choisis dans le domaine de l'expérience quolidienne de la Mécanique appliquée permettent au lecteur de se familiariser avec les procédés de la Mécanique.

LIBRAIRIE ARMAND COLIN,


COLLECTION N° 10

ARMAND

H.

COLIN

— 7

-

BÉGH1N

Professeur a l'École Navale

STATIQUE

ET D Y N A M I Q U E (TOME II) 151

figures

c

E second volume complète heureusement les notions exposées dans le premier. Le sens du concret n'abandonne jamais l'auteur qui enveloppe de réalites les formules, et qui, inversement, dans chaque application pratique sait discerner et faire comprendre le jeu et le rôle des lois. C'est pourquoi cet ouvrage rendra service aux étudiants des Facultés et des grandes Écoles, ainsi qu'aux ingénieurs qui se sont, des le début, orientés vers les applications. N° 11

CH. FABRY Professeur à la Sorbonne

ÉLÉMENTS

D'ÉLECTRICITÉ 70

figures

c

E S T un livre pour les débutants dans lequel les praticiens trouveront matière a réflexion, car il résume l'expérience de longues années d'enseignement et de recherches scientifiques. Tous seront étonnés de la simplicité que revêt l'exposition d'une science donnée parfois comme mystérieuse et compliquée. N° 1 2

Colonel J. R O U E L L E

LA FONTE (ÉLABORATION ET TRAVAIL) 29 figures

C

Ï T ouvrage donne, en un style clair et précis, les principes fondamen!aux, les points essentiels et les plus importants détails du travail de la fonte. Extrêmement documenté, malgré sa concision, il sera étudié avec fruit par les jeunes gens qui désirent entrer dans l'industrie métallurgique, et il sera lu avec intérêt par tous ceux qui veulent «e tenir au courant du mouvement économique de notre pays. 1 0 3 , Boulevard Saint-Michel, PARIS


— 8 —

COLLECTION

N° 1 3

ARMANT)

COLIN

ET. R A B A U D Professeur à la Faculté des Sciences de Paria

L'HÉRÉDITÉ 34

figura

C

ET ouvrage intéresse toutes les personnes cultivées ; il est en outre précieux pour les éleveurs qui veulent obtenir des sélections raisonnées. C'est un résumé simple et clair de nos connaissances actuelles sur l'hérédité, une analyse de son mécanisme et des facteurs qui nous permette d'en modifier les conséquences au moyen de l'éducation.

N° 14

V. A U G E R Maître

de Conférences de Chimie analytique à la Surbonne

PRINCIPES

L'ANALYSE 77

DE

CHIMIQUE figures

M

A U G E R a condensé dans ce petit traité tout ce qu'une cxpé• rience de vingt années d'enseignement lui a appris à regarder comme nécessaire au chimiste qui veut connaître, comprendre et même perfeclionner les mélhodes analytiques. Aux étudiants comme aux initiés, ce livre présente les données nécessaires à la connaissance raisonnée de la chimie analytique.

N° 15

M. S O R R E Maitrc de Conférences à la Faculté des Lettres de Bordeaux

LES

PYRÉNÉES

3 cartes dans le texte — 3 cartes hors texte — 6

photographies

D

A N S cette remarquable synthèse de nos connaissances sur les Pyrénées, l'auteur s'est attaché d'abord à faire ressortir le coté pittoresque de la grande chaîne. Les explications claires et précises ne manqueront pas de satisfaire la curiosité des géographes et des géologues, amateurs ou professionnels. LIBRAIRIE

ARMAND

COLIN,


COLLECTION N ° 16

ARMAND

COLIN

— 9 —

P. V E R O L A Ingénieur en c h e f des

Poudres

CHIMIE ET FABRICATION DES

EXPLOSIFS 9

figurez

c

E livre d'une haute portée scientifique, propre à sa'.isfaire les plus exigeants des techniciens et à fournir des documents précis à ceux qui veulent le devenir, est une lecture saine et réconfortante. En étudiant cet exposé si lumineux et si précis des explosifs anciens et modernes, on ne peut qu'admirer l'énergie, l'ingéniosité qu'ont dû déployer nos ingénieurs et nos savon's pour vaincre un ennemi supérieurement outillé. N° 17

A.

MATHIEZ

Professeur à 1 Université de

LA RÉVOLUTION

Dijon

FRANÇAISE

(TOME I) La Chute de la Royauté

M

M A T H I E Z a su accomplir ce miracle de renouveler un sujet qu'on pouvait croire épuisé : admirablement documenté par ses recherches personnelles sur les hommes de la Révolution, il projette des lumières nouvelles sur une époque que tant d'historiens émincnts semblaient avoir éclairée jusque dans les coins les plus obscurs. N" 18

F. M A U R E T T E Professeur à l ' É c o l e d e s

Hautes

Ktudes

Commerciales

LES GRANDS MARCHÉS DES

MATIÈRES H caries cl 3

PREMIÈRES graphiques

UELS

sont les grands marchés de ces matières dont dépend et des nations : la houille et le pétrole, soie, le fer, le caoutchouc, le ble ? Comment fonctionnent ces marchés ? Se sont-ils déplacés durant la crise que nous venons de traverser ? Quels sont ceux qui ont le plus bel avenir ? Voilà autant de questions que traite M. F. Maurette en des chapitres clairs et brefs qu'illustrent heureusement des croquis et des diagrammes.

Q la vie des individus le colon, la laine et la

0 3 , Boulevard Saint-Michel, PARIS


— 10 N°

-

COLLECTION

19

J.

ARMAND

COLIN

LEVAINVILLE

Docteur de l'Université de

L'INDUSTRIE

Bordeaux

DU

FER

EN FRANCE 4 cartes

T

ECHNIC1EN doublé d'un économiste, mettant à profit une expérience longuement acquise d.ins les mines de France et dans celles de l'Afrique du Nord, M. J. Levainville nous documente merveilleusement sur l'Industrie sidérurgique en France. Suivant l'évolution tantôt progressive, tantôt régressive, il nous expose avec une clarté faite de logique les raisons économiques des fluctuations qu'elle a subies au cours des siècles. N° 2 0

Colonel J.

ROUELLE

L'ACIER (ÉLABORATION ET TRAVAIL) 45

figures

C

ET ouvrage qui, avec celui relatif à la Fonte, et avec le livre écrit par M. J. Levainville sur l'Industrie du Fer, forme une trilogie documentaire de tout premier ordre, sera consulté avec intérêt par tous ceux que préoccupe l'avenir de la France. N'oublions pas, en effet, que grâce aux territoires récupérés, nous occupons la seconde place sur le marché mondial du fer et que le développement de l'Industrie sidérurgique est destiné à être l'un des principaux facteurs de notre relèvement économique. N° 2 1

Georges S C E L L E P r o f e s s e u r à la F a c u l t é d e D r o i t d e D i j o n

LE DROIT Tableau

OUVRIER

de la Législation française

actuelle

L

' A U T E U R étudie successivement l'évolution historique du Droit ouvrier, dominée par le facteur parlementaire et par l'action syndicaliste ; la vie interne, c'est-à-dire le mécanisme juridique des lois ouvrières, enfin la vie de l'ouvrier qui utilise, de sa naissance à sa mort, les armes légales que ce Droit lui fournit. Le livre est alerte, vivant, prenant, comme les objets dont il traite. C'est le livre d'un juriste rompu aux doctrines les plus récentes du droit public et privé, en même temps qu'une œuvre de science sociale.

LIBRAIRIE ARMAND COLIN,


COLLECTION N° 22

D

r

Médecin

LES

ARMAND

P.

-

11

-

RAVAUT

de l'Hôpital

MALADIES

Saint-Louis

DITES 22

C

COLIN

VÉNÉRIENNES

figures

I livre écrit par un maitre incontesté, pousse un cri d alarme et nous donne en même temps une raison d'espérer.

Un cri d'alarme, car les statistiques qu'on y trouve, nous montrent quel effroyable danger menace la race française, surtout depuis que la guerre a étendu dans de si inquiétantes proportions, le domaine de ces maladies, cause de dépopulation et facteurs de dégénérescence. Une raison d'espérer, car le Docteur Ravaut nous montre qu'il est possible de lutter contre elles et même de les vaincre. Il en indique les moyens. N° 23

Henri C A V A I L L E S P r o f e s s e u r au L y c é e d e

Bordeaux

LA HOUILLE BLANCHE 8 cartes cl 4 figures

L

E T U D E géographique de la houille blanche que l'auteur nous présente est le premier ouvrage d'ensemble renseignant le public sur ce qu'est la houille blanche, et donnant, par régions, l'état actuel de l'Industrie hydroélectrique en France et à l'Etranger. Ce livre, où M. Cavaillès discute avec une rare compétence toutes les conditions du problème, est donc indispensable à tous ceux qui veulent suivre les phases de la lutte ouverte entre la Houille blanche et la Houille noire, lutte que les besoins croissants de l'Industrie rend de plus en plus ardente. N° 2 4

G.

ANDRÉ

P r o f e s s e u r à l'Institut A g r o n o m i q u e

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

DES SOLS EN

AGRICULTURE

I

U S Q U ' A ce que M M . André et Berthelol nous aient initiés à la vie souterraine des infiniments petits, les pratiques agricoles, relatives au sol, étaient restées empiriques. Elles sont, grâce à ces deux savants, en!rées dans une voie scientifique où la marche est plus ferme, surtout si l'on à soin de prendre un guide auquel on puisse en toute sûreté se confier. Ce guide c'est le livre que nous offre M. André, et où dans un'langage à la fois simple clair et précis il nous met au courant des dernières données de cette science qui lui doit presque tout.

103, Boulevard

Saint-Michel, PARIS


12 —

COLLECTION

N" 2 5

ARMAND

GEORGES

COLIN

HARDY

D i r e c t e u r g é n é r a l d e l ' E n s e i g n e m e n t au M a r o c

VUE GÉNÉRALE DE

L'HISTOIRE D'AFRIQUE

A

L ' H E U R E où les œuvres de colonisation et les partages de terres africaines passent au premier rang des préoccupations internationales nous n'avons plus le droit d'ignorer une histoire qui, jusqu'ici, n'avait pas encore été écrite, et dans laquelle l'Europe, par son intervenlirn continuelle, a sa part de responsabilité' Tout le monde voudra donc lire ce livre extrêmement attachant, dans lequel, à aucun moment, l'intérêt ne faiblit et où l'auteur pose, avec tant de clarté et de méthode, le passionnant problème africain N°

26

H.

PARISELLE

P r o f e s s e u r à la F a c u l t é d e s S c i e n c e s d e

Lille

LES

INSTRUMENTS 82

D'OPTIQUE

figures

c

E livre a été écrit par un maître pour réagir contre la défaveur dont l'étude de l'Optique géométrique était l'objet en France, ce qui nous avait rendu tributaires de l'Allemagne pour les Instruments d'optique. La création récente d'un Institut d Optique a mis fin à ce regrettable état de choses; mais M. Parisclle n'a pas voulu que seuls les Ingénieurs opticiens sortis de cet Institut fussent au courant de la théorie des instruments d'optique : c'est pourquoi il a écrit son livre. N° 2 7

P.

MART1NO

P r o f e s s e u r a la F a c u l t é d e s L e t t r e s

d'Alger

LE

N A T U R A L I S M E FRANÇAIS U E L L E est l'origine du naturalisme ? Comment et pourquoi cette s'écarta-1-elle si vile des rigides théories qui avaient constitué comme l'ossature de ses premières grandes oeuvres '? Comment sa fortune fut-elle brusquement arrêtée par des chargements survenus dans l'atmosphère politique du pays ? Que reslc-t-il de ce grand mouvement ? Tels sont quelques-uns des problèmes que nous pose el résout M. Marlino dans ce livre attachant comme un roman.

Q doctrine servi de base et

7afiJ -

Parts. -

I m p . H a m m a r U , P e t i t ot C".

(2-ÏÏJ)






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