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TITRE HUITIEME
DE L'IMMIGRATION A LA CITOYENNETE : DESTIN COLLECTIF D'UN GROUPE HUMAIN
Comme tous les grands courants migratoires de l'histoire, celui étudié ici débouche sur l'implantation d'un nouveau groupe humain dans le pays d'arrivée. Venus en principe pour quelques années seulement, avec, au terme de leur engagement, la perspective du retour au pays "fortune" faite, les Indiens sont finalement, pour plus des trois quarts d'entre eux, décédés ou restés en Guadeloupe. C'est à la fin de leur engagement que se pose le problème de leur devenir en Guadeloupe : rester ou rentrer. Soit s'enraciner et s'établir définitivement dans ce qui est devenu leur nouveau pays, au prix, sans doute, de la perte d'une part plus ou moins importante de leur identité et de leur culture d'origine, mais avec, à terme, la perspective de la créolisation et de l'assimilation juridique par accès à la nationalité française pour leurs enfants ; soit demander leur rapatriement et s'armer de patience pour attendre le temps qu'il faudra avant de retourner en Inde. Car, et c'est ce qui apparaîtra tout d'abord à travers le chapitre XVIII, il est extrêmement difficile pour les Indiens qui le désirent d'être rapatriés, et seule une minorité de ceux qui le souhaitent l'ont été effectivement. Puis s'agissant de ceux qui, volontairement ou non, sont restés en Guadeloupe, nous retracerons (Chapitre XIX) le long chemin qui les conduit à l'isolement face à la société créole à l'intégration dans celle-ci.