Rapport sur les expositions animales

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RAPPORT PSA SUR LES EXPOSITIONS ANIMALES

Table de matière Introduction

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OFFA Frühlings- und Trendmesse St. Gallen [ du 10 au 14 avril 2013 ]

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Animalia St.Gallen [ 4 et 5 mai 2013 ]

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BEA | BEA/CHEVAL [ du 3 au 12 mai 2013 ]

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Comptoir Suisse, Lausanne [ du 13 au 22 septembre 2013 ]

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Foire du Valais, Martigny [ du 27 septembre au 10 octobre 2013 ]

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OLMA St.Gallen [ du 10 au 20 octobre 2013 ]

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SWISSBird, Zofingen [ 9 et 10 novembre 2013 ]

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Exposition Canine Internationale, Genève [ 16 et 17 novembre 2013 ]

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Impressum

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Introduction Dans le sillage de la modification et du resserrement de la relation entre animal et être humain ainsi que de la dignité de l’animal qui depuis 2008 est protégée dans la législation sur la protection des animaux, les expositions animales sont de plus en plus remises en question. Ce sont avant tout les conditions de détention exiguës et peu respectueuses des animaux, la mise en exposition d’animaux porteurs des caractéristiques de l’élevage de sélection à outrance ainsi que la manipulation des animaux d’exposition qui sont dans le collimateur des critiques. Au cours de ces dernières années, la PSA a effectué des visites sporadiques des expositions animales et informé la direction de ces expositions lorsqu’elle avait constaté des cas problématiques. En 2013, elle a pris la décision d’inspecter systématiquement en Suisse différentes expositions animales d’une certaine importance pour en évaluer les conditions de détention et de présentation des animaux du point de vue de la protection animale et pour les classer. La même année, huit expositions ont été visitées: Animalia à St-Gall et le Salon du cheval (Pferdemesse OFFA), la BEA à Berne, Olma à St-Gall, le Comptoir Suisse à Lausanne, la Foire du Valais, la SwissBird à Zofingue et l’Exposition Canine Internationale à Genève. Au vu des nombreux graves problèmes de protection animale rencontrés à cette occasion, la PSA effectuera ce rapport des expositions animales chaque année. L’objectif n‘est pas en l’occurrence de supprimer des expositions, mais d’y instaurer des modalités en accord avec la vision moderne des animaux. Elles doivent se centrer rigoureusement sur le bien-être animal et pas seulement sur le plaisir des visiteurs et l’ambition des éleveurs. La PSA réclame une présentation à la fois respectueuse des animaux, habile sur le plan pédagogique et qui ménage les animaux. Les exposants et les éleveurs doivent renoncer à des manipulations qui sont une charge ou manquent de considération pour les animaux comme le Conseil fédéral l’a déjà défini pour les expositions de bétail dans l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) et renoncer aux animaux porteurs des caractéristiques de l’élevage à outrance. Une exposition place la majorité des animaux dans une situation inhabituelle: ils sont tirés de leur environnement familier, transportés sur des distances parfois très grandes et amenés dans un environnement nouveau où ils sont à proximité d’animaux inconnus et de foules d’humains sans compter des odeurs et bruits inhabituels. Cela représente un stress accru pour tous les animaux qu’ils soient de compagnie, de rente ou sauvages. Leur faculté d’adaptation normale suffit-elle pour que ce soit acceptable, cela dépend notamment de l’adéquation de la détention aux besoins et modes de comportement des animaux et de la possibilité donnée ou non d’échapper à des facteurs de stress (par ex. bruit, foule, manipulations, etc.). Les situations actuelles dans les expositions ne répondent souvent pas à ces exigences de protection des animaux. Ces derniers sont souvent enfermés dans des espaces exigus sans structures (cages, boîtes), sans possibilité de retrait appropriée et ils sont exposés sans ménagement à la curiosité et aux attouchements des curieux. L’installation des écuries ne correspond parfois même pas aux exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux (exigences qui, comme on le sait, se contentent de marquer la limite avec la maltraitance) alors que les animaux y sont installés pendant la foire qui dure souvent plusieurs jours! Or on attendrait justement d‘une exposition animale, qui est assortie de facteurs de stress supplémentaires, qu’elle offre des modes de détention exemplaires. En

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outre, la PSA estime qu’elle devrait également avoir une fonction didactique et donner l’exemple en matière de détention des animaux. Conformément à l’art. 4, al. 2 de la loi fédérale sur la protection des animaux (LPA), personne ne doit de façon injustifiée causer à des animaux des douleurs, des maux ou des dommages, les mettre dans un état d'anxiété ou porter atteinte à leur dignité d'une autre manière. Or la majorité des expositions visitées par la PSA cette année présentait des animaux terrorisés, souffrants et stressés. La dignité des animaux inscrite dans la loi a été, et tout particulièrement dans les expositions canines et félines, souvent bafouée par des préparatifs excessifs. Le comportement des fédérations d’élevage et des exposants est sujet à caution étant donné qu’ils interdisent ces pratiques dans leurs propres règlements et dans les expositions, en les inscrivant sur des affiches, mais ne les contrôlent ni ne les sanctionnent lors des expositions, mais visiblement les tolèrent. L’interdiction de l’élevage de sélection à outrance inscrite par le Parlement dans la loi est visiblement ignoré par certains éleveurs et responsables d‘exposition. Les autorités vétérinaires cantonales ne semblent pas s’en préoccuper. La «réalisation de soi» d’éleveurs aux ambitions mal placées ne justifie en aucune manière de soumettre les animaux au stress et à l’anxiété dans les expositions! Le fait est pourtant que justement cela produit dans les expositions suisses d’une manière plus ou moins marquée, comme le montre le rapport PSA des expositions. Sur les huit expositions au total que nous avons visitées, seules la BEA de Bernexpo AG et le Comptoir Suisse ont une note relativement acceptable. Sous l’angle de la protection des animaux, la SwissBird et certaines parties de l’Animalia à St-Gall et de l’Olma ont obtenu des notes nettement insuffisantes. L’OFFA, la Foire du Valais et l’Exposition Canine Internationale étaient tout juste suffisantes et leur potentiel d’amélioration en matière de protection animale est considérable. Dans le contexte des expositions inspectées, la PSA a pu dégager un certain nombre de questions fondamentales: pourquoi est-ce qu’en dépit des interdictions d’élevage de sélection à outrance des animaux porteurs de ces caractéristiques peuvent être présentés et mêmes primés comme «Best in Show» par certaines fédérations d’élevage? Pourquoi est-ce que des vaches gravides voire en train de vêler peuvent être soumises à des transports et à des expositions? Pourquoi est-ce que même pendant des expositions qui durent plusieurs jours les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux peuvent être ignorées? Pourquoi est-ce que des oiseaux chanteurs indigènes, nota bene, qui sont des animaux sauvages, peuvent être élevés en captivité pour atteindre un standard de la race et présentés dans des expositions? Pourquoi est-ce que des chiens et des chats doivent, souvent en utilisant des méthodes coercitives, être arrangés et coiffés de manière ridicule pour un effet de show totalement artificiel? La Protection Suisse des Animaux PSA estime qu’il est impératif d’améliorer la manière dont les animaux dont présentés et traités dans les expositions animales suisses. Au cœur des expositions, le bien-être, la santé et bien sûr la dignité des animaux doit remplacer une ambition mal placée des éleveurs! La finalité humaine (certains éleveurs et exposants) ne justifie pas tous les moyens et certaines espèces animales n’ont rien à faire dans une exposition! Il faudrait bien davantage mettre l’accent sur des conditions de détention qui remplissent les conditions de l’OPAn même dans des expositions et que seuls soient présentés des animaux qui sont familiers de la situation d‘exposition. Les animaux provenant d’élevages de sélection à outrance ne devraient être ni exposés ni encore moins primés et le traitement des

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animaux pendant l’exposition doit toujours avoir pour but d’éviter le stress et de respecter la dignité de chaque animal. En raison de la nécessité d’agir à ce niveau, la PSA soumettra dans les années à venir différents exposants à un examen critique pour les classer.

Bâle, février 2014

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OFFA Frühlings- und Trendmesse St. Gallen [ du 10 au 14 avril 2013; visité le 11 avril 2013 ]

Généralités, impression d’ensemble A l’OFFA de 2013 73 équidés sont exposés dont 15 juments avec leurs poulains, trois étalons et deux mini poneys. Tous les chevaux (à l’exception d’un cheval qui a un double boxe à disposition et les deux mini poneys qui sont détenus dans un seul boxe, quatre jeunes chevaux en groupe et deux fois une paire de jeunes chevaux dans des boxes doubles) sont installés dans des boxes de concours d’une surface de 9 m2 dans la halle 7. Les couloirs entre les boxes varient de 4 à 2,50 m de large. Sur les 15 juments avec leurs poulains, 14 sont installés dans des boxes l’un en face de l’autre séparés par un couloir d’écurie de 2,55 m.

Dans l’espace extérieur, on propose des chevauchées à poney sous une tente. À cette fin, trois poneys et un âne sont mis à disposition et leur présentateur se nomme «Rodolfo». Le zoo Walter propose des promenades à dos de chameau. Deux chameaux adultes, une chamelle avec son poulain d’un an et un étalon sont tenus à disposition sur un sol goudronné dans un petit enclos sans protection contre les intempéries. Apparemment ces animaux sont ramenés le soir dans leur zoo qui est à proximité. Un shire a une queue courte, mais nous n’avons pas pu vérifier si cette queue avait été raccourcie ou si la base de la queue a été effectivement coupée. Nous avons pu mesurer le volume sonore dans la halle qui s’élève de 59 à 68 dB (A). C’est donc relativement calme. De temps en temps les chevaux hennissent et se répondent. Le sol de la halle est couvert de copeaux de bois. Le toit sandwich permet d’amortir le bruit. Dans la halle règne une odeur de cheval et de bois. La température s’élève à environ 17°C. Pas de courant d’air détecté. Il n’y a que des chevaux et des poneys qui sont détenus dans la halle. La taille des boxes correspond à celle des boxes traditionnels de concours (3x3 m). Outre les deux places de concours et d’échauffement décrites ci-dessous, les chevaux n’ont pas de parcours à leur disposition. Il y a de l’eau à certains endroits, mais pas partout.

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La litière (paille ou copeaux) est appropriée, propre et abondante. Pour les chevaux, mais surtout pour les poulains, il n’existe aucune possibilité de retrait. Le fourrage grossier et disponible dans la mesure où il y a de la paille. Au moins, toutes les juments accompagnées de leurs poulains ont de la paille. Les visiteurs peuvent caresser les chevaux à travers les barreaux. Le foin est distribué par le personnel de l’OFFA à tous les chevaux entre 12 h et 12 h 15. À côté de la halle, à environ 20 m, se trouvent un restaurant et une forge. Dans la halle on entend clairement le travail dans la forge. Un terrain d’échauffement peut être atteint directement par un passage de la halle, il s’agit d’un emplacement tous temps. Un peu plus loin (à 100 m environ) se trouve une place de concours et de présentation. Cette dernière est abritée d’un toit et le sol (surface de concours) est recouvert d’un mélange de sable et de fibre.

Présentation détaillée de l’exposition Halle 7 22 boxes sont équipés d’eau. Il s’agit de seaux pleins ou à moitié pleins dans les boxes. Huit chevaux ont des seaux d’eau vides dans leur boxe. Tous les autres n’ont du moins pendant la première tournée du matin absolument pas d’eau à disposition. Il convient de mentionner tout particulièrement que seules deux juments avec leurs poulains ont de l’eau. Lors de notre deuxième passage l’après-midi, nous rencontrons la même situation en ce qui concerne l’eau. Seul un autre cheval a reçu de l’eau vers 14 h 30. 11 boxes sont couverts de copeaux, tous les autres chevaux ont de la paille. Lors de notre premier passage, nous avons pu observer des comportements stéréotypés et des symptômes de stress très net. Un des étalons avait le tic de l’ours (se balancer de manière monotone d’une jambe avant à l’autre), une jument secouait constamment la tête (vers le côté), un cheval se faisait les dents. Une jument défendait son poulain contre des visiteurs indiscrets et un étalon piaffait dans le box. Après la distribution de foin à midi, les manifestations de stress diminuent. Le tic de l’ours et le piaffement ne sont plus observés tandis que les mouvements de tête reprennent plus tard dans l’aprèsmidi et le fait de se faire les dents a encore été observé même si c’était de manière plus modérée. Un cheval dispose d’un bloc à lécher et d’un jouet. Sur 15 juments accompagnées de leurs poulains, sept ont une fréquence respiratoire élevée (50 à 60 inspirations et expirations par minute). Toutes ces juments manquent d’eau. Quatre autres chevaux ont eux aussi une fréquence respiratoire nettement élevée. On pourrait se demander ici si le manque d’eau est en corrélation avec le stress notamment chez les juments accompagnées de leurs poulains à fréquence respiratoire élevée. À l’extérieur de la halle sept, sous la tribune du terrain d’échauffement, il y a trois boxes pour chevaux qui abritent des chevaux le matin. Nous avons constaté que deux boxes ont une litière de paille et le boxe du milieu n’a aucune litière. Deux chevaux sur trois sont couverts et l’autre est encore sellé. Les seaux d’eau des trois boxes sont vides. Lors de notre deuxième passage, les boxes sont tous vides. Il est possible que ces boxes servent d’abri de courte durée pour des «externes».

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Chevauchées à poney Pendant la pause de midi, la famille Rodolfo laisse ses trois poneys et l’âne tout seuls, attachés, sellés et avec du foin, sans eau. Il n’y a du reste pas d’eau à disposition des animaux à aucun moment de nos observations. Dans la tente, du côté ouvert, il y a une piste légèrement ovale séparée des spectateurs par des éléments de manège. L’ovale est recouvert de manière «homéopathique» de copeaux et ses dimensions sont de 10x6,75 m tandis que la tente mesure 10,12x8,95 m. Il a été impossible de savoir où les poneys sont abrités pour la nuit.

Chevauchées à dos de chameau La place asphaltée disponible pour les deux chameaux adultes (un étalon, une chamelle) et un poulain d’un an mesure environ 5x9 m. Les chameaux sont trempés étant donné qu’il pleut sans arrêt. Il n’y a pas d’abri, pas de litière, pas d’eau et pas de nourriture. Il y a juste quelques brins de foin dans un coin. D’après les renseignements obtenus auprès d’une personne responsable, les animaux rentrent la nuit dans leur écurie et sont ramenés le matin sur la place. Les animaux viennent du zoo Walter qui est à proximité.

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Animalia St.Gallen [ 4 et 5 mai 2013 ]

Généralités L‘Animalia de Saint-Gall présente les espèces d’animaux les plus diverses, de l’escargot-pomme et des poissons aux chiens, chats, petits rongeurs et lamas, en passant par les reptiles et l a volaille. Pour les chiens et les chats, il s’agit d’expositions d’animaux primés. Quant aux autres animaux, ils sont simplement présentés et ne sont pas primés par un jury.

L’exposition a lieu sur le terrain des foires OLMA, à Saint-Gall. Huit halles et le terrain extérieur sont utilisés pour les détentions d’animaux. Il est interdit de fumer dans les halles. Les chiens ne sont autorisés qu’à l’extérieur et dans les halles abritant l’exposition canine (halles 2.0, 9.0, 9.1 et 9.1.2). Dans les autres halles, le personnel de sécurité veille au strict respect de l’interdiction des chiens.

Impression générale / résumé L’Animalia de Saint-Gall présente une palette très variée de détentions d’animaux et de manière de traiter les animaux. Quelques exemples de détentions excellentes sont présentés; ils expliquent de manière didactique aux visiteurs la détention conforme à l’espèce (détention de tortues CITS, détention de furets, détention de rats du club des amis du rat – voir photo! - détention de gerbilles et de hamsters nains des éleveurs de petits rongeurs, aquariums, pigeons, chèvres naines, canards, perroquets, détention de poules, de reptiles, détention de gerbilles de l’IG Rennmausfreunde (c’est une association d’amis des gerbilles). Malheureusement, on trouve aussi de nombreux exemples de détentions moins sympathiques et très pauvres (cochons d’Inde, certains lapins). On trouve en outre des exemples exécrables de détentions qui de notre point de vue sont des cas évidents pour la protection des animaux (faisans, poules dans de très petites cages, cailles, zoo câlin). En particulier, la manière de traiter les cochons d’Inde et les lapins sensibles au stress du zoo câlin relève de la protection des animaux car il n’existe aucune règle dans la manière de traiter les animaux. Les zones de repos sont misérablement installées, sans possibilité de retrait et sont ignorées des soigneurs, pour la plupart des jeunes, qui retirent les animaux de la zone de repos pour les fourrer dans les mains d’enfants qui les caressent de force pendant des heures. Paradoxalement, sur le stand d’un

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membre de la même organisation faîtière (Petits animaux Suisse), tout à côté du zoo câlin, on nous informe que les cochons d’Inde sont des animaux qui détestent les caresses! Quelques détentions d’animaux ne respectent pas les exigences légales minimales sur la détention en matière de dimensions (lamas, en partie reptiles, chats). Certes, il s’agit d’une détention temporaire de deux jours. Toutefois, de notre point de vue, une telle exposition doit avoir un caractère exemplaire. C’est pourquoi, l’année prochaine, les organisateurs et la direction de la foire devraient tout mettre en œuvre, non seulement pour que les prescriptions légales minimales soient respectées, mais aussi pour montrer aux visiteurs à quoi devrait ressembler une détention respectueuse de l’animal. Au cas où une détention ne pourrait pas même respecter les prescriptions légales, il faudrait impérativement y renoncer. La direction de la foire et les autorités vétérinaires devraient logiquement imposer ce point de vue. L’exposition des chats de l’Animalia ne se distingue pas spécialement des autres manifestations ayant lieu en Suisse cette année en ce qui concerne la détention et la préparation des animaux. Etant donné que la préparation des chats (poudrage, applications de sprays et de laque, brossage, effilage) n’est pas interdite par des associations responsables (FFH et FiFe), les animaux, même ceux qui sont présentés à l’Animalia Saint-Gall, subissent, selon les races, des toilettages excessifs avant d’être présentés au jury. Du point de vue de la protection des animaux, cette préparation exagérée est problématique car elle est en contradiction avec la loi sur la protection des animaux en ce qu’elle instrumentalise fortement les animaux et constitue une atteinte à leur dignité. Certaines caractéristiques extrêmes ciblées par les éleveurs comme la brachycéphalie (tête courte), par exemple chez les chats Exotic shorthair, sont problématiques. Leur visage donne une impression de concavité, le bout du nez se trouve au-dessus de la base des yeux. C’est une sélection extrême du point de vue de la PSA! Il est regrettable que le jury propose des chats sélectionnés d’une manière aussi extrême pour le titre de «Best of Show»! En dépit de mini-cages (70 ou 140x70x70 cm), les chats donnent l’impression d’être à peu près tranquilles, tout au plus légèrement tendus. Les chats très stressés sont l’exception. De notre point de vue, les exposants devraient proposer davantage de possibilités de retrait à leurs chats. En outre, il semble problématique d’exposer des chats pendant si longtemps dans des cages aussi petites, car les exigences légales pour la détention de chats requièrent au moins 7 m2 pour un à quatre chats! En ce qui concerne l’exposition des chiens, nous nous sommes davantage penchés sur le comportement avec les chiens et leur préparation que sur la détention elle-même. Même si la majorité des méthodes de préparation conformément au règlement de l’exposition canine étaient interdites (poudrer, sprayer, effiler, trimmer, tresser et mettre des papillotes, etc.), de nombreux chiens sont préparés de manière excessive avec ces méthodes. Un contrôleur qui pourrait veiller au respect de cette interdiction n’a pas été identifié; personne n’est disqualifié ou renvoyé en raison de types de préparation interdits. Une secrétaire de l’association organisant l’exposition canine est même vue en flagrant délit de sprayage alors que c’est défendu. Les interdictions affichées et le règlement imprimé dans le catalogue de l’exposition ne sont donc là que pour la galerie. Il est inquiétant de voir qu’une exposition internationale fixe des règles qui ne sont ensuite ni contrôlées ni respectées! Nous estimons que ces chiens excessivement toilettés sont instrumentalisés et que leur dignité de chiens est bafouée.

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Que les chiens soient tranquilles ou stressés dépend autant de la race que du lieu d’exposition. Dans la grande halle d’exposition règnent évidemment la cohue et l’agitation tandis que les halles plus petites, qui ne sont dotées que de deux rings d’exposition, sont plus calmes. Or les races nerveuses, sensibles, qui supportent mal une situation d’exposition (lévriers, bergers australiens, boxers, etc.) devraient justement être placées par les organisateurs dans des halles plus tranquilles. L’hygiène est nettement insuffisante dans toute la partie de l’exposition consacrée aux chiens; non seulement des êtres humains et des chiens sont à touche touche, mais encore il y a parfois des relents méphitiques d’urine et de crotte. Le problème de la cohue et de l’hygiène pourrait être supprimé si l’on utilisait davantage de halles et si les rings d’exposition étaient plus éloignés les uns des autres. Cela permettrait aux exposants de créer ensuite des possibilités de retrait pour leur chien, ce qui n’est pratiquement jamais le cas.

Présentation détaillée des différentes parties de l’exposition Exposition des chats (halle 3.1) Responsables Rassekatzen Vereinigung Ostschweiz RKVO (association des chats de race de la Suisse orientale), membre de la Fédération Féline Helvétique FFH. Il s’agit d’une exposition internationale de chats de race présentant 291 chats de race (la publicité indiquait que l’exposition devait présenter 400 chats) et de plus, il s’agit d’une exposition où les animaux sont primés par un jury. Les chats de diverses races et catégories sont jugés selon les standards de chaque race. Cette exposition de chats se présente d’emblée comme toutes les autres expositions de chats qui ont lieu en Suisse durant l’année. Dans la halle 3.1, seuls des chats sont présentés/détenus. A côté de quelques marchands de nourriture et d’accessoires pour chats se trouve un petit bar avec quelques petites tables dans cette même halle. Le restaurant qui se trouve à côté a peu de clients et est bien séparé par des portes en verre. Sur le côté frontal de la halle sont installées les tables du jury, quelques cages vides pour chats (avec un sol en métal) pour contenir les chats de manière temporaire avant leur présentation devant le jury et une scène équipée de microphones (qui était relativement peu bruyante lors de notre passage). Au milieu de la halle, le niveau sonore se monte au sol à 63-64 dB, et à hauteur du regard, à 59-63 dB. L’odeur qui règne dans la halle rappelle celle d’un cabinet vétérinaire, sans doute à cause des sprays de produits désinfectants utilisés pour les tables du jury et les cages temporaires. La température est de 22° C, aucun courant d’air n’est détecté.

Détention des chats Les chats sont détenus dans des cages de 70x70x70 cm ou de 70x140 x70 cm, posées sur des tables réparties dans l’espace en 5 carrés où sont disposées environ 8 à 10 cages sur chaque côté. Le côté extérieur de ces carrés est accessible aux visiteurs, l’intérieur du carré est réservé aux propriétaires de chats qui y disposent de tables sur lesquelles ils préparent les animaux, mangent, lisent, passent le temps. La dimension des cages est largement inférieure au minimum légal prescrit pour une détention de chats (7 m2 pour 1 à 4 chats), manifestement, ces cages à chats sont tolérées par les

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offices vétérinaires pour les expositions de chats en Suisse (détention temporaire de 1 à 2 jours). Mais il est de fait que la liberté de mouvement des chats est extrêmement restreinte durant ces deux jours, les possibilités de retrait par rapport aux visiteurs sont très réduites également. Dans les cages, les chats sont détenus, soit seuls, soit à plusieurs. Les cages pour chats offrent assez peu de possibilités de retrait et d’abri visuel. Le samedi, seules deux cages et le dimanche, six cages sont protégées des regards des visiteurs sur la moitié du côté accessible aux visiteurs de telle manière que les chats puissent se soustraire aux regards s’ils le désirent. Le samedi, deux tiers des quelque 128 cages (toutes ne sont pas toujours en service), le dimanche, la moitié des cages n’offrent que peu, voire aucune possibilité d’abri pour les chats. Ces derniers sont complètement livrés aux regards des visiteurs. Le samedi, un tiers des cages contient au moins un abri ou est au moins protégé des regards des visiteurs sur la moitié de sa façade. Le dimanche, au moins 50% des cages sont quand même équipées de possibilités de retrait. Il faut noter que regarder fixement un chat signifie pour lui une menace sur le plan de la biologie comportementale (il en va de même pour les chiens) et que les chats ne considèrent que des yeux à demi fermés ou un clignement d’yeux comme non menaçants. Deux tiers des cages sont tout de même soit couverts d’une gaze, soit d’un plastique transparent du côté des visiteurs si bien que ces derniers ne peuvent pas toucher les chats. Toutefois, une bâche de plastique réduit la circulation de l’air dans la cage et n’est pas une solution optimale (accumulation de chaleur). Au total, sept cages n’ont pas de coin toilettes, dans 18 cages, il n’y a aucune nourriture, dans 13 cages, pas d’eau. En moyenne, en tournant autour des cinq carrés d’exposition, on constate que sept chats sont couchés dans leur coin toilettes. Le règlement d’exposition de la FFH (art. 6) prescrit que l'exposant doit habiller ses cages d'exposition de rideaux et d'un tapis. De l'eau fraîche et des toilettes (!), doivent être mis, «au besoin» (mais au besoin seulement!) à la disposition des chats.

Réactions de stress chez les chats En dépit du peu de possibilités de retrait, les chats se montrent relativement décontractés dans leur majorité. Selon le Cat Stress Score de Miriam Gessler, 3% des chats sont complètement détendus (score 1), 50% sont légèrement détendus (score 2), 33% sont légèrement tendus (score 3), 13% sont assez tendus (score 4). Seul un chat atteint un score de 6 sur sept au total, et est donc très tendu. Ce chat, un British Shorthair, a les yeux écarquillés, les pupilles agrandies et rampe au ralenti, ventre au sol, le corps absolument raide, du coin toilettes où il se tient accroupi immobile vers l’autre côté de la cage où il cherche à se cacher derrière le rideau qui se trouve sur le côté. Son propriétaire n’aurait certainement pas dû le présenter à l’exposition. Pour tous les autres chats, on peut penser qu’ils sont dans leur majorité bien habitués aux expositions et qu’ils ne sont pas stressés outre mesure.

Comportement envers les chats, toilettage De notre point de vue, le toilettage excessif des chats avant la présentation au jury est problématique. En particulier, les races de chats à longs poils sont brossés, crêpés, poudrés, sprayés; le nez, les yeux et les oreilles sont frottés avec des tampons humides et on leur applique une substance non identifiée à l’aide de cotons-tiges, on met aussi à certains une poudre colorée sur la fourrure et sur la peau. Il est cependant difficile de mesurer l’ampleur du toilettage car il a lieu à

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l’intérieur des carrés formés par les cages. On ne peut l’observer qu’entre les cages ou par les passages étroits qui permettent de donner un coup d’œil au centre des carrés. Du côté de la FFH, il n’existe aucune restriction concernant le toilettage des chats pour une exposition. Du point de vue de la protection des animaux, le toilettage des chats est problématique si les animaux ne sont pas suffisamment habitués à ces procédures, s’ils doivent s’y soumettre sur un temps beaucoup trop long ou si leurs propriétaires utilisent des méthodes contraignantes (les retiennent prisonniers ou les appuient sur la table) afin de pouvoir accomplir ces procédures. En outre, cette instrumentalisation de l’animal est contraire à sa dignité au sens de la loi sur la protection des animaux.

Ordonnance sur la protection des animaux, art. 16 Pratiques interdites sur tous les animaux 2 Il est notamment interdit: i. de procéder à des interventions sur les animaux ou de les omettre en vue d'une exposition, si ces actions causent des douleurs ou des maux à l'animal ou si son bien-être en pâtit d'une autre manière; La manipulation des chats pour la présentation au public est souvent également problématique du point de vue de la protection des animaux. En particulier, les grands chats, Maine coons, chats norvégiens des forêts et Orientaux, sont pour ainsi dire hissés sur les mains de leur propriétaire et étirés, la personne passant une main sous les coudes des pattes antérieures et une main devant les genoux des pattes postérieures. La plupart des chats sont certes manifestement habitués à cela et ne se défendent plus, toutefois, il reste l’impression d’une mesure coercitive totalement inutile.

Animaux provenant d’élevage de sélection à outrance Dans cette exposition, au total quatre chats nus, quatre Devon Rex, six persans et sept Exotic Shorthair sont présentés. Ce sont des races qui peuvent être qualifiées de sélections extrêmes (les chats nus et les rex parce que les moustaches leur manquent totalement ou partiellement, les chats nus n’ont pas de fourrure, les persans et les Exotic Shorthair à cause de leur brachycéphalie extrême).

Non seulement certains chats de ces dernières races n’ont pratiquement plus de nez, mais leur face est concave, rentrée en dedans, le bord supérieur de la truffe est au-dessus du bord inférieur des yeux! Quelques-uns de ces chats brachycéphales à l’extrême sont proposés comme candidats pour «Best of show». C’est un exemple typique qui montre que les jurés encouragent de façon très

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problématique le soulignement abusif de caractéristiques de certaines races! Cela relève de la protection des animaux (et c’est une sélection extrême par l’élevage, interdite par la loi sur la protection des animaux). La photo ci-dessous nous en fournit un exemple:

Evaluation La détention des chats est peu différente de celle de toutes les autres expositions félines ayant lieu en Suisse, ni en ce qui concerne le nombre des chats, ni en ce qui concerne l’aménagement des cages. En outre, des chats avec des caractéristiques extrêmes sont présentés en permanence dans les expositions. Et ce, en dépit de l’interdiction par la loi sur la protection des animaux. Il y faudrait également améliorer l’aménagement des cages (davantage de possibilités de retrait) et le toilettage des animaux. Etant donné que toutes les méthodes de préparation sont autorisées, les propriétaires ne se privent pas de coiffer, de poudrer et de tirailler les fourrures des chats, surtout des races à longs poils. Il semble qu’on accorde plus d’importance aux apparences qu’à l’être et les chats en font malheureusement les frais, qui doivent se soumettre à ces procédures parfois durant des heures.

Terrariophilie et aquariophilie (halle 3.0) Dans cette halle, le niveau sonore est supportable (65 dB). Il existe des stands d’information de taille relativement petite, par exemple sur le jardinage écologique et sur les petits animaux indigènes, sur la terrariophilie, les tortues et l’aquariophilie. Tout au fond de la halle, dans un espace séparé par des tentures, ont lieu des exposés et, à l’occasion, Reto Brun, directeur de la foire OLMA et qui est également un membre actif de la CITS, posté près des enclos des tortues, présente au microphone des informations sur la détention des tortues (ce qui augmente brièvement le niveau sonore de la halle).

Reptiles sans tortue Le Schlangenzoo Eschlikon (zoo des serpents): serpents, tarentules et lézards A une exception près, les serpents sont détenus seuls, la plupart du temps dans des terrariums de 1,5x1,5 m = 2,25 m2 (petits spécimens) ou de 2,5x2,5 m = 6,25 m 2 (animaux de taille moyenne ou grande). Les espèces suivantes sont exposées: python molure (5 m), serpent ratier de Taiwan, couleuvre à quatre raies, serpent-roi, crotale diamantin, serpent indigo, python, cobra, scinque à langue bleue. Les serpents ratiers et les couleuvres à quatre raies sont détenus ensemble dans un grand terrarium. Selon leur propriétaire, on s’est aperçu que le serpent ratier était peut-être gestant. On peut observer que la manipulation des animaux est pratiquée avec un grand calme et de manière sûre. Les terrariums sont bien aménagés avec un substrat, des possibilités de grimper et de se cacher et des soucoupes d’eau. Un serpent est extrait du terrarium pour être montré aux visiteurs. Un python molure de 5 m, soumis à autorisation, est présenté sur une surface de 6,25 m 2. C’est une infraction à la loi sur la protection des animaux qui exige 12,5 m 2 (une fois et demie la longueur du corps). Il est contre-productif d’invoquer le prétexte de la détention temporaire des animaux sur des surfaces massivement inférieures au minimum exigé par la loi. En effet, cela donne aux visiteurs de l’exposition qui seraient potentiellement intéressés, une fausse image de ce qui est requis pour la détention correcte (conforme à la loi) ou même optimale, respectueuse de l’animal, d’une espèce en matière d’espace et d’aménagement. Manifestement, les offices vétérinaires tolèrent des exceptions

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pour les expositions, mais il est difficile de comprendre pourquoi c’est le cas précisément pour les chats et les reptiles alors que, pour d’autres espèces, on insiste sur le respect des exigences minimales. Manifestement, on ne mesure pas toutes les espèces à la même aune. Evaluation: Dans l’ensemble, la détention des reptiles est bonne, toutefois les terrariums des grands spécimens (python molure) sont inférieurs aux prescriptions légales minimales pour la détention de ces animaux. Cela véhicule une image faussée. Les visiteurs de la foire peuvent penser qu’on a le droit de détenir de tels serpents sur des surfaces aussi exiguës. En tout cas, il serait préférable soit de renoncer à présenter des serpents aussi longs, soit d’aménager des terrariums correspondant aux exigences minimales de la loi de façon à ce que les visiteurs puissent envisager clairement les dépenses auxquelles ils devront faire face s’ils veulent détenir des serpents.

Tortues Les enclos des tortues, présentés par la CITS, sont comme toujours exemplaires et respectueux des animaux. Ils comportent de la terre, des pierres, du bois, des plantes, des cachettes et des lampes chauffantes. Dans un enclos de 3,5x5,5 m se trouvent cinq tortues et dans un enclos de 3x3 m cinq autres spécimens plus jeunes et une petite cage, deux «bébés» de l’été 2012. Notons que cette cage fait partie d’un concept éducatif de la CITS qui veut montrer que les tortues ne peuvent pas être détenues d’une manière conforme à l’espèce dans de telles cages. Rolf Brun, directeur de la foire OLMA et membre actif de la CITS prend d’ailleurs lui-même le micro pour commenter, dans l’enclos des tortues, ce que signifie une détention de tortues conforme à l’espèce. Evaluation: Détention exemplaire de tortues, excellent concept éducatif

Insectes et araignées Les insectes sont tous détenus dans des terrariums de 30x40 cm. Il s’agit de différentes espèces de phasmes qui sont aussi présentés aux visiteurs en dehors du terrarium. Les quelque 45 tarentules sont détenues seules dans des terrariums de 50x100 cm. Pour la détention d’invertébrés comme les insectes ou les araignées, il n’existe aucune prescription légale. Les terrariums sont bien aménagés, avec un substrat, des branches et de la verdure comme nourriture (pour les phasmes).

Poissons et invertébrés aquatiques Association Aquaria Saint-Gall: Poissons d’agrément Trois bassins d’eau de mer et six bassins d’eau douce sont présentés. Un bassin d’eau de mer contient la méduse Aurelia aurita, un autre bassin d’eau salée montre des anémones et des poissons clowns. Dans les bassins d’eau douce sont détenus: - des multifasciatus (Neolamprologus multifasciatus) avec des coquilles d’escargot leur servant d’abris et de réceptacles pour leurs œufs.

- cichlides du lac Tanganyka (Julidochromis) - environ 25 poissons cardinal de Banggai, un cichlide incubateur buccal d’élevage. Bassin joliment aménagé, en vente. - différents bassins contenant des invertébrés (hydres, escargots, petites espèces de crustacés).

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Les bassins sont en général bien aménagés, avec des structures et des cachettes. Dans les bassins d’eau douce contenant des silures, il y a partout des racines (nécessaire à l’alimentation et à la digestion de certaines espèces de silures). Les poissons présentent un comportement normal, dans la mesure où il est possible d’en juger. Seul un bassin est un peu surpeuplé (poisson cardinal). Deux bassins ne portent pas d’inscription, toutefois le personnel de service est en nombre suffisant et capable de renseigner les visiteurs intéressés. Evaluation: Des aquariums bien aménagés, non surpeuplés, information et conseil présents, les aquariums pourraient être pourvus de meilleures indications!

Zone extérieure Lamas et alpagas Animaux d’Alpaka Appenzell, Markus & Nyree Bischofberger, Hinterarnig 250, 9105 Schönengrund. Tout à côté de l’arène extérieure où se déroulent les démonstrations de sport canin, on trouve l’enclos des camélidés, avec deux lamas dans un compartiment de 6x3m = 18m 2; douze alpagas occupent l’autre compartiment dont les dimensions sont de 10x6 m = 60 m 2. Ces dimensions sont largement inférieures aux prescriptions légales minimales, 500 m 2 pour la détention des lamas et 1680 m2 pour les alpagas. Environ un quart de l’enclos est couvert d’une sorte de tapis ou de dallage, le reste est asphalté. Au-dessus du tapis se trouve un chapiteau vert destiné à faire de l’ombre, des râteliers à foin sont installés dans cette aire et les animaux s’y tiennent la plupart du temps car du foin est également dispersé sur le tapis. Il existe donc une zone de repos comme le prescrit la loi. Avec environ 15 m2, la zone de repos des douze alpagas est toutefois très exiguë et inférieure aux prescriptions légales (2 m2 par animal). De l’eau et du foin propre sont disponibles en permanence.

Durant les représentations sur les espaces voisins, les camélidés du nouveau monde donnent l’impression d’être très stressés par le niveau sonore et la musique. Les lamas présentent un comportement évoquant des stéréotypes, ils courent en rond, sont agités. Quant aux alpagas, ils se regroupent la plupart du temps en formation compacte. Dans l’enclos des alpagas, le niveau sonore est de 76 à 80 dB pendant la représentation des chiens. Entre les représentations, les animaux sont certes un peu plus détendus, mais restent nerveux et manquent d’assurance.

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Evaluation: L’enclos des camélidés du nouveau monde est mal situé, sa structuration et ses dimensions laissent à désirer. Le terrain des foires OLMA est suffisamment vaste pour qu’on puisse placer les lamas et les alpagas dans un endroit plus paisible et respectueux des animaux. Déplacer l’enclos de quelques dizaines de mètres suffirait déjà à les soustraire aux nuisances sonores des deux aires de représentation des chiens. En aucun cas ces animaux ne doivent être replacés l’année prochaine entre les installations de sonorisation! Comme nous l’avons noté pour le python molure, il vaudrait mieux renoncer à présenter des animaux auxquels on ne peut offrir un enclos de dimensions conformes aux prescriptions légales. Dans un grand enclos structuré, avec des possibilités de retrait, ces animaux pourraient mettre de la distance entre eux et les visiteurs de la foire, ce qui diminuerait leur stress. Le fait que les animaux sont détenus sur de l’asphalte ne peut être évité pendant la foire étant donné qu’aucun sol naturel n’est à disposition. La zone de repos pourvue d’une litière doit correspondre également aux prescriptions légales minimales pour que les animaux puissent s’étendre confortablement.

Manège à poneys Sous un chapiteau de cirque d’environ huit mètres de diamètre, le zoo de Rodolfo propose un manège à poney. La tente des poneys se trouve entre un grand bassin d’eau où ont lieu des démonstrations de chiens de sauvetage aquatique et l’enclos des lamas et des alpagas, à côté de la grande arène extérieure où ont lieu les démonstrations de sport canin. Les commentaires des démonstrations sont tous diffusés par haut-parleur, c’est pourquoi le niveau sonore oscille entre 64 dB (en l’absence de démonstration) et 74 dB (avec des démonstrations de chaque côté). Le sol du chapiteau est couvert d’une bâche de plastique et de copeaux de bois. Les animaux ne sont pas directement sur le béton. Malgré le temps ensoleillé, la chaleur ne s’accumule pas sous ce chapiteau ouvert.

Toute la journée, les animaux tournent en rond avec des pauses. Pendant les pauses, ils sont attachés par le licol à l’aide d’une corde au bord de la tente, on leur donne du foin, mais la selle reste en place. Nous n’avons pas pu savoir si la sangle de la selle est desserrée à cette occasion. Nous sommes passés entre huit et treize fois par jour et n’avons pu observer qu’une seule fois que l’on donne à boire aux animaux. Il y a de l’eau dans de grands jerricans, mais ces derniers servent à maintenir le chapiteau – les animaux ne peuvent y accéder par eux-mêmes. En fonction de l’affluence des enfants qui désirent monter, les animaux sont soit tous utilisés, soit ils peuvent se

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reposer chacun à leur tour au centre du manège où sont entassés des conteneurs remplis de fourrage. Evaluation: Les animaux devraient pouvoir se retirer du public pendant les pauses s’ils le désirent. Ils devraient alors avoir de l’eau à disposition et la sangle de la selle devrait au moins être desserrée. Sinon, les poneys ne semblent pas être surmenés, ni non plus être trop stressés par le bruit des démonstrations.

Petits animaux et volaille (halle 7.0, sous-sol) Responsables: Petits animaux Suisse en coopération avec les associations cantonales d’éleveurs de petits animaux de Saint-Gall, de Thurgovie et des deux demi-cantons d’Appenzell. Au rez-de-chaussée de la halle 7 sont exposés diverses races de lapins et de volaille, des chèvres naines et des rats. Dans cette halle, il n’y a pas de restaurant, mais une manifestation de Kaninhop qui attire un public nombreux à trois reprises et est commentée par haut-parleur. Pendant la représentation de Kaninhop, on mesure des pics sonores de 65 à 76 dB, mais quand aucun Kaninhop n’a lieu, le niveau sonore atteint quand même une intensité de 65 à 73 dB. Des pics sont enregistrés particulièrement quand l’un des nombreux coqs chante. Lorsqu’on pénètre dans la halle, on est frappé par l’odeur de la paille fraîche, il règne une température agréable, pas trop élevée et l’on sent un petit courant d’air seulement dans l’entrée.

Lapins (6 enclos individuels) Derrière l’entrée de la halle 7, un tapis bleu est déroulé. A sa droite et à sa gauche, se trouvent 6 enclos d’1 m2 pour chacun des lapins. Ils sont posés au sol, relativement dispersés, grillagés et accessibles de tous côtés.

Cet endroit est envahi par les courants d’air car les cages se trouvent tout de suite derrière la porte d’entrée qui est ouverte. Les cages disposent d’une litière de paille. Les lapins peuvent se retirer dans un panier renversé, mais la plupart d’entre eux appartiennent à des races de tailles moyennes, voir grandes et ne peuvent pas entrer dans ce panier. Ils ne peuvent donc pas se soustraire aux visiteurs. Tous les lapins ont une écuelle d’eau et une écuelle de nourriture et certains animaux ont une branche de noisetier avec des feuilles à leur disposition. Les lapins sont plutôt inactifs, voire apathiques, sont couchés dans la cage ou se pressent contre la paroi latérale de l’enclos. Certains

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ont les yeux écarquillés. Les lapins qui se trouvent dans ces cages participent aux représentations de Kaninhop. Evaluation: Les animaux qui se trouvent dans ces cages sont présentés seuls et sans défense, avec trop peu de possibilités de retrait. Ils présentent des signes de stress (yeux écarquillés, immobilité totale, position repliée compacte). Ces cages accessibles de tous côtés ne devraient pas être utilisées dans des expositions ouvertes au public, au moins deux parois latérales devraient être obturées.

Lapins (12 enclos au sol) D’autres lapins de races diverses sont détenus dans au total douze enclos au sol, entourés de clôtures stables en bois, d’environ 70 cm de haut. Il est indiqué au public qu’il est interdit de toucher ou de caresser les animaux. Les enclos de chaque race sont pourvus d’une pancarte indiquant le nom et l’adresse de l’éleveur. Dix des enclos au sol mesurent chacun quatre m 2, deux sont un peu plus grands, entre cinq et six m2. Dans la plupart des enclos se trouve une lapine avec ses petits. Dans un seul enclos, on découvre un lapin solitaire (un sang-mêlé).

Toutes les cages comportent au moins un refuge sous forme de stalle qui se trouve au milieu de l’enclos. Les enclos disposent de bonnes litières de paille et offrent de l’eau et, pour certains, de la nourriture dans des écuelles. Il y a parfois du foin. Mais nulle part on ne peut voir de nourriture fraîche (herbes). Il n’y a pas non plus de matériaux pour ronger. Seulement dans l’un des compartiments des enclos, on trouve dans l’abri un morceau de branche de 50 cm environ pour que les lapins puissent ronger comme ils le doivent. Les animaux sont actifs et semblent manifester de l’intérêt, ils mangent ou bougent. Tous sans exception se retirent dans l’abri pour se reposer. Les enclos donnent une impression de propreté, mais ils sont très nus. Evaluation: Ces détentions de lapins sont certes généreuses sur le plan des dimensions, mais restent toutefois très modestes pour ce qui est de leur agencement. On a ici manqué une occasion de montrer à un public nombreux et intéressé ce qu’est un clapier respectueux de l’animal. Cependant, on note au moins un abri dans chaque enclos. Etant donné qu’il s’agit de lapines avec leurs petits qui aiment bien s’entasser les uns sur les autres, tous les animaux peuvent utiliser le refuge ensemble. Il y a du fourrage, mais on constate le manque total de matériaux pour ronger bien que l’OPAn les prescrive.

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La différence entre les deux types de détentions de lapins est frappante. Les enclos de 4 m2 sont relativement nus, mais sont au moins généreux pour ce qui est de l’espace et les lapins présentent un comportement normal. En revanche, les lapins détenus dans les cages d’1 m 2 qui ont des possibilités de retrait insuffisantes sont pour la plupart tendus, immobiles, pratiquement inactifs.

Enclos des chèvres naines Dans cet enclos d’environ 60 m 2 sont détenus neuf chèvres adultes et un chevreau de quelques jours. La litière est composée de copeaux de bois et de paille. Il existe des structures en hauteur pour grimper (ballots de paille, troncs d’arbre, branches et une aire surélevée tapissée de gazon) ainsi qu’un abri couvert protégé des regards dans lequel la chèvre peut se retirer avec son chevreau. Le propriétaire est présent. Il prend le chevreau dans ses bras et le montre aux visiteurs qui se tiennent autour de l’enclos. A l’occasion, il leur tend pour qu’ils le caressent. Lorsqu’il le remet sur le sol de l’enclos, la mère accourt, défend son petit contre les autres chèvres et le conduit dans l’abri. Evaluation: Bonne détention avec des possibilités de grimper et de se mettre à l’abri, du matériel pour s’occuper et assez de place pour que les chèvres puissent se soustraire à tout moment aux regards du public. Le fait d’exhiber le chevreau était sans doute plus stressant pour la mère que pour son petit.

Enclos des poules, grand (avec un seul lapin)

Dans un enclos relativement ouvert de 6x6 m environ sont détenus sept coqs et quatre poules d’une race petite. Deux poules sont entourées de leur couvée. L’enclos présente en son milieu une litière de copeaux de bois, le tout est entouré d’une bande de gazon de 50 cm. L’enclos est structuré avec un ballot de paille, une construction avec des branches naturelles et un abri. Il présente un bain de sable, de la nourriture et de l’eau. Dans cet enclos se trouve également un lapin. On ne sait pas trop si cet animal a atterri par erreur dans cet enclos, il se cache la plupart du temps sous l’abri. Dimanche en tout cas, une collaboratrice de l’aide aux lapins le sort de son enclos et cherche son propriétaire parmi les participants du Kaninhop.

Enclos au sol avec un coq en liberté Dans un enclos au sol de 120x120 cm et d’environ 50 cm de hauteur sont détenus deux poules et un coq. L’enclos est recouvert pour moitié de gazon, pour moitié de copeaux de bois. Il contient une

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écuelle d’eau et une écuelle de nourriture de même que des pommes coupées en deux comme nourriture juteuse. Le dimanche, une maigre branche de sapin est posée dans l’enclos. Sinon il n’y a aucun abri pour les animaux, on peut se pencher complètement au-dessus de la barrière. Le coq est régulièrement retiré de l’enclos et posé sur le manche d’une hache plantée dans une bûche. Sur le manche de la hache, on a posé également une moitié de pomme. Manifestement, le coq ne peut descendre du manche de la hache et reste posé là, tripoté, photographié et caressé par les visiteurs. A l’occasion, il est replacé dans l’enclos où il retrouve les poules. Evaluation: L’enclos ne comporte aucune structure d’abri et ne permet pas aux poules de se retirer en hauteur conformément à leur espèce. Les visiteurs peuvent se pencher au-dessus de l’enclos, ce qui constitue une menace pour les poules. Manifestement, le coq perché sur le manche de la hache a été coupé pour qu’il ne puisse pas voler. Mais on ne peut savoir si ses rémiges ont été rognées (autorisé) ou s’il a été coupé aux doigts (interdit).

Enclos de plexiglas avec deux poules couveuses et une couveuse Un enclos de plexiglas à huit pans de 1 m2 environ de surface au sol contient deux poules couveuses. A mi-hauteur, des trous d’aération ont été pratiqués tout autour jusqu’au couvercle, deux des huit côtés sont en plexiglas abrasé et donc non transparents. L’enclos présente une litière de copeaux de bois et est pourvu d’une écuelle de nourriture et d’une écuelle d’eau, des pommes coupées en deux fournissent une nourriture juteuse. L’enclos se trouve à une hauteur qui permet de se pencher au-dessus. Le dimanche, une maigre branche de sapin est posée sur le couvercle en guise d’abri. Evaluation: Malgré les trous d’aération, cet enclos offre une ventilation insuffisante et trop peu d’abris malgré les côtés en plexiglas abrasé. Les poules se tiennent la plupart du temps à proximité des côtés non transparents et abritent leurs poussins sous leurs ailes et leur corps. Il est particulièrement mal venu que l’enclos soit abordable de tous les côtés et que les visiteurs puissent se pencher au-dessus, ce qui est menaçant pour les poules. Les poules ne peuvent pas se retirer dans un lieu en hauteur.

Neuf cages à poules de différentes races Ces enclos mesurent environ 2 m2, comportent une aire de retrait fermée sur deux côtés avec des perchoirs en hauteur, une planche et une barre, qui sont utilisés par les animaux. Quelques poules se retirent sous la planche pour se reposer, d’autres se perchent dessus. Du fait que les enclos sont réunis entre eux par groupes de trois et forment un triangle, ils ne sont accessibles aux visiteurs que d’un côté large et d’un côté étroit. La face arrière grillagée n’est pas accessible. Le sol est jonché de copeaux de bois très grossiers, de l’eau et de la nourriture sont disponibles dans de petites écuelles accrochées au grillage, mais il manque un bain de sable. Dans chaque cage sont détenus un coq et d’une à trois poules. En ce qui concerne les races, des poules naines aux pattes emplumées sont également présentées. Chez ces dernières, on remarque que des plumes poussent également sur la partie antérieure du tarse. Dans les élevages de pigeons moines, on veille à ce que les pattes n’aient pas de plumes sur l’avant. Cela ne semble pas être le cas pour les poules. Les pattes emplumées de ces poules sont souillées de déjections et l’on peut penser que les plumes constituent une gêne quand elles fouillent le sol.

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Evaluation: Outre les grands enclos des poules, ce sont les enclos les plus spacieux. Les animaux ont des possibilités de retrait et l’accès aux visiteurs est limité. En revanche, il n’existe pas de véritable possibilité de retrait dans le sens où les animaux pourraient échapper totalement aux regards des visiteurs. Il est regrettable que les buissons de verdure qui sont là en guise de décoration se trouvent en dehors des cages. Pour les poules, il aurait été plus intéressant d’avoir des branches comestibles avec des feuilles à l’intérieur de leur cage! Il manque également un bain de sable et des possibilités de gratter dans un substrat plus meuble que ces grossiers morceaux d’écorces.

Enclos des canards Dans cet enclos sont présentés douze animaux, entre autres des canards mandarins et des fuligules morillons. L’enclos dispose d’un bassin (4 m 2) et d’une aire couverte de copeaux de bois et d’un peu de gazon. Le bassin où nagent les canards se trouve sur le côté éloigné du passage des visiteurs, près du mur et offre donc aux canards une distance de retrait suffisante. La plupart du temps, les oiseaux se tiennent dans l’eau ou au bord. On ne voit guère de signes dénotant un stress. Les animaux ont un comportement normal, on peut même observer des copulations. Dans l’enclos se trouve en outre une écuelle remplie de sable, quelques feuilles de salade sont éparpillées et des buissons de bambous constituent des structures d’abri près du bassin. Evaluation: Joli enclos, suffisamment de possibilités de retrait et surtout la distance par rapport aux visiteurs est correcte.

Enclos des cochons d’Inde (enclos certifié Petits animaux Suisse) Près d’un stand présentant la certification Petits animaux Suisse se trouve un enclos avec deux cochons d’Inde rosettes. L’enclos est composé d’une stalle dont la surface au sol est d’1m2 environ, et d’un enclos extérieur. La stalle présente une aire en hauteur (mais qui est trop élevée pour que les cochons d’Inde puissent l’atteindre) et une seule petite cabane. La stalle est située en hauteur, l’accès à l’enclos extérieur est assuré par une rampe. L’enclos extérieur est pourvu d’une épaisse couche de paille et entouré d’une clôture grillagée d’environ 40 cm de hauteur et contient un seul pont de branches de saule constituant une cachette. La stalle est pourvue d’une litière de copeaux de bois, offre du foin à volonté ainsi que deux carottes. De l’eau est proposée dans un biberon spécifique se trouvant à l’avant de la façade de la cage. Evaluation: Cette détention de cochons d’Inde n’est pas particulièrement respectueuse des animaux. Les surfaces ont beau être plus importantes que le minimum légal, l’installation n’en n’est pas pour autant conforme aux besoins des cochons d’Inde. Elle ne présente pas assez de cachettes. Il n’est donc pas étonnant que les cochons d’Inde ne se tiennent que dans la stalle située sous l’aire en hauteur et ne fréquentent pas du tout l’enclos extérieur, privé d’abris et de positions de repli! Il manque des branches comme matériau à ronger et l’eau se trouve sur la façade de la stalle, du côté des visiteurs, si bien que les animaux ne se hasardent vraisemblablement pas à utiliser la bouteille d’eau.

Pigeonnier (Petits animaux Suisse) Dans un vaste pigeonnier pourvu d’une volière extérieure (6 m2) et d’une cage intérieure (4 à 5 m2), avec un accès pour le personnel, sont présentés quatorze pigeons de diverses races, qui disposent de deux perchoirs de section carrée situés à la même hauteur – Ceci constitue une contradiction

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intéressante avec les informations fournies sur l’enclos selon lesquelles il faudrait proposer aux pigeons des perchoirs situés à des hauteurs différentes! Le pigeonnier contient de la nourriture, de l’eau et, dans la cage intérieure, des nichoirs, mais pas de granulés. Les pigeons sont actifs, mais ne se tiennent que dans la volière, en dépit de la petite porte menant à la cage intérieure. De nouveau, les buissons ou les branches sont des éléments d’ornement qui se trouvent à l’extérieur du pigeonnier, aucun ne sert de structure de protection à l’intérieur de l’enclos. Les races exposées ne sont pas problématiques. Evaluation: Un pigeonnier vaste, mais qui pourrait être aménagé de manière plus intéressante. Par exemple, les barres en bois de section carrée faisant office de perchoirs pourraient être remplacées par des branches naturelles d’épaisseurs diverses. Les perchoirs pourraient être installés à des hauteurs différentes et pourraient en partie être souples. Ils correspondraient ainsi aux informations affichées concernant les exigences d’une détention de pigeons.

Volière de perroquets jacos Trois perroquets jacos sont détenus dans une volière d’environ 80x150 cm et d’une hauteur de 100 cm. L’installation est riche ainsi que les possibilités d’occupation, avec des rameaux frais, des branches naturelles et des jouets de bois tendre à piqueter, des cordes, entre autres. Au moment de l’inspection, l’éleveur a un perroquet sur l’épaule et le montre aux enfants qui l’entourent. La volière a plutôt l’apparence d’une décoration de stand de vente proposant des jouets divers pour perroquets. Les animaux semblent détendus, ils vaquent à leur toilette. Evaluation: Une détention de perroquets sans problème, l’espace est plus important que celui qui est préconisé par la loi. Toutefois, la détention n’est pas encore optimale (trop peu de place pour voler); bon aménagement avec beaucoup d’occupations et des branches fraîches naturelles.

Volières de perroquets Dans chacune des autres volières pour perroquets (surface au sol d’environ 6 m 2), contenant chacune une espèce, quatre cacatoès, quatre perruches d’une espèce incertaine et treize perruches ondulées sont détenus. Les animaux disposent de rameaux et de branches naturelles en guise d’aménagement. Evaluation: Détention de perroquets sans problème. Espace plus important que celui qui est préconisé par la loi. Bon aménagement.

Volières de faisans Dans cinq cages de la hauteur d’un homme et d’environ 3 à 4 m 2 de surface au sol sont détenus au total sept faisans d’espèces différentes (faisan doré, lophophore resplendissant à queue jaune, faisan à collier de Formose, faisan à collier de Pellasi). Les cages contiennent un perchoir environ à hauteur de poitrine, une écuelle d’eau et une écuelle de nourriture accrochées à la porte qui ouvre du côté des visiteurs et les cages ont une litière de copeaux de bois. Les faisans se tiennent immobiles sur les perchoirs, ou marchent de manière très stéréotypée le long de la paroi arrière ou le long de la paroi latérale des cages, la plus éloignée des visiteurs. Il n’y a aucun abri dans les cages. Toutefois, de petits sapins sont disposés devant les cages, un de chaque côté droit de chaque porte.

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La Protection Suisse des Animaux PSA dispose de films qui montrent le comportement très stéréotypé des faisans à l’exposition de l’Animalia. Ces documents montrent très nettement que les animaux sont très stressés étant donné que les stéréotypes sont souvent générés par un comportement de fuite fixé dans une forme répétitive. Par ailleurs, ils indiquent que l’univers de détention actuel/ou passé de ces animaux excède leurs capacités d’adaptation et que les animaux sont en souffrance au sens de la législation sur la protection des animaux. Etant donné qu’en réalité, les stéréotypes ne surviennent pas en un laps de temps très court, on peut penser qu’ils ne sont pas apparus lors de l’exposition, mais qu’il s’agit de stéréotypes préexistants, provoqués par la détention chez leurs propriétaires, qui se trouvent renforcés par le stress et les conditions de détention insuffisantes de l’exposition (absence d’abri, profondeur insuffisante des cages). Les animaux n’osent pratiquement pas s’approcher des écuelles d’eau et de nourriture situées près de la porte de la façade de la cage. Dès qu’un visiteur approche, ils se réfugient le long de la paroi arrière de la cage et n’arrivent donc pratiquement pas à manger ni à boire. Malheureusement, il n’existe aucune exigence minimale pour les faisans. A l’exception du faisan doré, ces animaux ne sont pas soumis à une autorisation de détention. Il est étonnant que les enclos présentés à l’Animalia ne correspondent même pas aux exigences de Petits animaux Suisse pour des détentions exemplaires, certifiées, qui stipulent que:

Les volières doivent être pourvues de plantes et d’un sol naturel afin que les animaux puissent s’adonner à leur instinct de grattage (...). Un espace pour gratter sous abri ou un bain de sable sec doit être à disposition (...). Dimension des volières 18 m 2, 2 m de hauteur pour les faisans à longue queue, les eulophes koklass, les lopophores resplendissants, les faisans de Wallich, les coquards, les faisans-paons, les francolins à gorge rouge et francolins nobles ainsi que tous les tétraoninés, sauf le coq de bruyère. • Dimension des volières 15m2, 2 m de hauteur pour tous les phasianus (faisan de Colchide et faisan versicolore), ainsi que les chrisolophus (faisan doré et faisan de lady Amherst) et tous les gallus (...). Des granules de quartz et des coquilles calcaires doivent être à libre disposition. (en allemand uniquement, traduction par la traductrice du présent rapport). •

( Source: Leitfaden zur Zertifizierung der vorbildlichen Geflugelhaltung (Geflugel und Ziergeflugel), Kleintiere Schweiz (Guide pour la certification d’une détention exemplaire de volaille (volaille et volaille d’ornement), Petits animaux Suisse ). A l’Animalia, les cages sont nettement plus petites que ce qui est préconisé par Petits animaux Suisse. Les animaux n’ont aucune possibilité de retrait derrière une végétation naturelle et ne disposent pas de bain de sable. Evaluation: Les faisans sont des animaux extrêmement craintifs et ne sont donc pas appropriés pour une exposition très fréquentée, et surtout pas dans des cages qui n’offrent pratiquement pas de distance suffisante pour fuir ou se mettre en retrait par rapport aux visiteurs. Les stéréotypies de ces oiseaux présentés à l’Animalia montrent que leur faculté d’adaptation est clairement surpassée et qu’ils sont en souffrance. On présume que la problématique serait bien moins grave si les dimensions des enclos et leur aménagement correspondaient au moins aux prescriptions de Petits animaux Suisse pour la détention.

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Stand du club de rats avec Unidom

Le club des Amis des Rats est représenté par un stand situé dans un coin à côté des faisans. Dans un enclos Unidom sont présentés trois rats qu’on ne peut pas toujours voir du fait de l’abondance des abris et de la diversité des aménagements de la cage. Evaluation: La détention de ces animaux est parfaite et exemplaire, en outre, le stand propose une foule de matériels d’information et de conseils pour les détenteurs de rats.

Kaninhop (dimanche) Dans la halle 7.0, pendant toute la durée de l’exposition, on assiste à plusieurs séances de Kaninhop (saut d’obstacles avec des lapins tenus en laisse, une sorte de sport d’agilité pour lapins). Entre autres, y participent les lapins détenus dans les six cages individuelles situées à l’entrée de la halle 7. Etant donné que, dans le cadre de cette course, les représentations avec les animaux ne sont pas évaluées par le jury de l’exposition, nous nous contenterons de quelques remarques visant à indiquer que le Kaninhop n’est pas sans poser de problèmes sur le plan de la protection des animaux. -

La plupart des lapins qui prennent part au Kaninhop semblent être détenus seuls. Ceci est certes légal, mais non respectueux de ces animaux sociables.

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Les participants au Kaninhop sont essentiellement des jeunes et des enfants. On peut se demander si, en tout cas, un entraînement respectueux des lapins a été effectué (port d’un harnachement de poitrine, saut d’obstacle) et si le lapin qui est un animal peureux est adéquat pour ce «sport». Ce «sport» est pratiqué sous la direction des humains et à notre connaissance son innocuité pour le bien-être et la santé de l’animal n’a jamais été vérifiée.

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Toutefois, nous avons observé que les jeunes et les enfants se comportaient de manière correcte avec leurs lapins. Ils ne tiraient pas sur les laisses et ne les forçaient pas à sauter les obstacles.

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Le transport aller et retour vers le lieu du spectacle de Kaninhop constitue vraisemblablement un facteur de stress pour les animaux.

Comparé au sport d’agilité des chiens qui a lieu à l’extérieur de la halle 7.0, les lapins semblent montrer beaucoup moins d’initiative propre et d’enthousiasme sur le parcours d’obstacles. Il faut leur donner de petites pichenettes sur les cuisses pour les inciter à sauter.

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Petits animaux et volaille (halle 7.1, étage supérieur) A l’étage supérieur du bâtiment 7, dans la halle 7.1, on montre les animaux suivants: ailles, cochons d’Inde, gerbilles, furets, rats, hamsters nains ainsi que deux chèvres naines, huit poules et coqs, plusieurs lapins et quatre cochons d’Inde dans un zoo câlin de Petits animaux Suisse. Dans la halle 7.1, l’atmosphère est plutôt calme, sauf quand la représentation des chiens a lieu dans l’arène située devant la halle7.0, augmentant le niveau sonore de quelques décibels. Quelques mesures prises à côté du zoo câlin et réparties sur le samedi et le dimanche, ont a permis de relever des niveaux sonores de 65 à 73 dB et parfois des pics sonores de 76 dB. Dans la halle se trouve un restaurant qui n’est fréquenté qu’à l’heure du repas de midi et ne contribue donc pas de manière significative au stress engendré par le bruit.

Zoo câlin Le zoo câlin présenté par Petits animaux Suisse est très problématique sur le plan de la protection des animaux. L’enclos utilisé pour le zoo câlin est, certes, conforme car structuré comme suit: un tiers de l’enclos qui mesure environ 5x15 m est séparé du reste de l’enclos et constitue un espace de retrait que les animaux peuvent atteindre par des ouvertures pratiquées au sol dans la clôture ou en passant par-dessus des ballots de paille. D’ailleurs, les animaux se tiennent la plupart du temps dans ce compartiment séparé, du moins ceux (cochons d’Inde, lapins, quelques poules) que les soigneurs ne soustraient pas de force à l’espace de retrait pour les mettre dans les bras des enfants qui constituent la majorité des visiteurs du zoo câlin. La clôture est massive, environ 90 cm de hauteur. Elle est en partie opaque et en partie composée de lattes verticales laissant des espaces vides à travers lesquels un enfant peut passer la main sans problème. Dans l’espace accessible aux visiteurs, l’aménagement du zoo câlin est composé de plusieurs ballots de paille que les visiteurs estiment pouvoir utiliser pour s’asseoir. En outre, deux râteliers (vides le samedi) se trouvent là, ainsi qu’une écuelle vide et plusieurs branches de sapin comme matériau à ronger. L’enclos est pourvu d’une bâche en plastique et d’une litière de copeaux de bois clair. Dans l’espace de retrait, il existe également une litière de copeaux de bois. Au milieu de l’enclos, sur une bande de gazon, se trouvent des abreuvoirs et des mangeoires. Quelques carottes sont éparses sur le sol. Dans l’espace de retrait se trouve un objet rappelant un puits d’environ 60 cm de diamètre avec deux ouvertures au niveau du sol. Les lapins se retirent toujours dans cet abri où se trouvent aussi un panier avec du foin, un plat avec de la nourriture et une installation de nourrissage pour poules, posée de travers. L’abri sert donc pour partie également d’endroit de stockage. Il n’y a pas d’autres recoins dans l’aire de retrait. Le dessous des piliers de métal inclinés de la halle forme une sorte d’endroit protégé où se réfugient deux cochons d’Inde. Certes, des pauses sont annoncées (dimanche de 11h30 à 12h00, et environ de 15 à 15h30), mais sont définies par les moniteurs selon ce qui les arrange, comme nous le déduisons de leurs conversations, et sont affichées sur une feuille de papier A4, rédigée à la main et affichée à la porte d’entrée.

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La garde du zoo câlin est assurée par de jeunes éleveurs de Petits animaux Suisse; par moments, un adulte est présent. Le samedi, seuls deux adolescents assurent la garde du zoo câlin. La jeune fille surveille l’entrée, à la porte du zoo câlin, les deux garçons sont appuyés à la clôture et regardent ce qui se passe dans le zoo câlin sans y prendre part. Ils ne réagissent pas quand les enfants courent en tout sens, sautent sur les ballots de paille, se pendent aux piliers métalliques inclinés de la structure de la halle, bref, utilisent le zoo comme une aire de jeu. Pendant ce temps, des enfants tiennent des animaux sur leurs genoux, se promènent, quand ils ne courent pas en tout sens avec des animaux dans les bras. Le dimanche, une adulte assure la garde, elle s’occupe de la porte d’entrée ou veille à ce que les cochons d’Inde caressés passent dans les bras d’autres enfants au bout d’un certain temps. Le dimanche plusieurs jeunes filles se trouvent également dans le zoo câlin, elles portent des T-shirts jaunes Jeunes éleveurs. Elles attrapent les cochons d’Inde, les lapins et les poules dans l’aire de retrait du zoo câlin et les donnent à caresser aux enfants qui se trouvent dans l’aire accessible au public! Les animaux utilisés comme des jouets passent d’un enfant à l’autre comme des trophées, sont manipulés, soulevés maladroitement, remis par terre, tripotés et surtout caressés par d’innombrables mains d’enfants tout au long des heures d’ouverture du zoo câlin (huit à dix heures par jour, moins trois pauses d’une demi-heure par jour). Si les animaux se défendent, ce qui peut arriver chez les lapins, on les corrige en les attrapant par le cou et on les remet dans les mains de l’enfant suivant. S’il y a trop d’enfants, les «animateurs» attrapent d’autres animaux dans l’aire de retrait de l’enclos, cochons d’Inde, lapins ou poules, et les remettent aux enfants. Aucune règle qui pourrait rendre le zoo câlin conforme au bien-être des animaux ne régit cet endroit. Le zoo câlin dégénère le samedi en une aire de jeux pour enfants livrés à eux-mêmes et transmet le message que les lapins et les cochons d’Inde sont des jouets pouvant être attrapés à volonté, caressés, passant de main en main. Ce zoo câlin installé par Petits animaux Suisse est en totale contradiction avec le message qu’un stand de la Communauté d’intérêts pour le cochon d’Inde (IG Meerschweinchenfreunde, notons qu’il s’agit d’une association membre de Petits animaux Suisse) tente de faire passer, à savoir que les cochons d’Inde ne sont justement pas des jouets, n’aiment pas être caressés et qu’en outre, ils ont besoin de petits recoins où se réfugier! Le zoo câlin fonctionne en laissant caresser de force les cochons d’Inde, ce qui est en contradiction avec ce que Petits animaux Suisse écrit dans sa propre brochure d’information sur les cochons d’Inde: «La plupart des cochons d’Inde n’aiment pas que l’on les prenne dans la main et ne sont donc pas des animaux à câliner».

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On se représente assez la souffrance de ces cochons d’Inde qui sont des animaux peureux et extrêmement sensibles au stress. Les cochons d’Inde que l’on caresse de force se trouvent tous dans une immobilité totale liée à la peur. A trois mètres de distance, on peut voir le liséré blanc qui cerne leur globe oculaire. Une manipulation de seulement dix minutes suffit pour engendrer chez ces animaux une montée de cortisol plasmatique (hormone du stress!) cinq fois plus importante. Il faut ensuite deux heures environ pour que ce stress extrême physique et psychique revienne à son niveau de départ. Il est donc très étonnant que des membres de Petits animaux Suisse ne soient pas conscients de ce problème et agissent de manière contraire à la protection des animaux. Evaluation: Il est effrayant de constater à quel point les cochons d’Inde et les lapins de ce zoo câlin sont maltraités. Sans réelles possibilités de retrait, même dans l’aire de retrait de l’enclos, arrachés régulièrement de cette aire de retrait, soumis pendant des heures à des caresses imposées sans pouvoir s’y soustraire, ces animaux ne jouissent d’aucun repos ni d’aucune possibilité de boire ou de manger du foin. Ces conditions ont dû être un véritable cauchemar pour ces animaux! Un zoo câlin géré de cette manière est absolument indéfendable du point de vue de la protection des animaux. Au cas où ce zoo câlin devrait être géré de cette manière à l’Animalia 2014, la PSA portera plainte pour maltraitance d’animaux!

Détention de furets La Verein Frettchentreff (une association pour les furets) présente deux furets dans un enclos de 8m3. Un panneau affiché sur l’enclos annonce clairement que la détention de furets est soumise à autorisation. L’association Frettchentreff est la seule en Suisse à être reconnue comme spécialiste de la détention des furets par l’Office vétérinaire fédéral (OVF). L’enclos des furets est très bien aménagé, il comporte de nombreuses cachettes, des possibilités de grimper, des jouets, plusieurs niveaux, de l’eau et la nourriture. Les deux animaux sont actifs et s’intéressent aux visiteurs. Evaluation: Détention exemplaire, aménagement riche, bonne information et bons conseils.

Stand de Kaninchenhilfe Schweiz Le stand Kaninchenhilfe Schweiz (aide aux lapins Suisse) ne présente pas de lapins vivants, mais fournit des informations sur la détention de lapins et de cochons d’Inde respectueuse des espèces. Les informations fournies sont excellentes. Evaluation: Informations et conseils précieux. Le stand montre que l’on peut constituer un événement attrayant et substantiel lors de cette foire, sans présenter d’animaux vivants.

Stand de l’IG Rennmausfreunde L‘IG Rennmausfreunde (amis des gerbilles) présente sur son stand quatre terrariums de 50x100 cm, conformes à la législation, contenant chacun deux animaux (deux femelles, deux mâles, un couple et un couple avec des petits) que l’on ne peut pas voir car ils dorment pendant le jour. Trois des terrariums sont aménagés de manière passable (conforme à la stricte légalité) avec une litière épaisse de 20 cm environ, bien qu’il soit indiqué dans le feuillet distribué que la litière doit avoir une profondeur minimale de 25 cm. Un terrarium est pourvu d’une litière d’une profondeur nettement insuffisante (10-15 cm), en outre, sur ce terrarium se trouve un écran avec un haut-parleur qui induit pour les animaux qui y sont détenus une nuisance supplémentaire et inutile. L’un des terrariums qui

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dispose d’une couche de litière suffisante comporte une roue pour rongeurs (rodent wheel) conforme au bien-être des animaux, toutefois, pour les gerbilles, une roue n’est pas nécessaire selon Eva Waiblinger, Service spécialisé Animaux de compagnie PSA. Il serait plus important de leur fournir une couche de litière plus profonde que ce que prescrit la législation, donc au moins 40 cm, des terrariums plus grands que le minimum légal de 50x100 cm. Sur le stand, on montre également un terrarium dit de socialisation, un bac de 40x80 cm, séparé en deux par une grille, formant deux compartiments de chacun 40x40 cm. Aucun animal n’est détenu dans ce bac, mais on nous explique que ce type de bac sert à la socialisation. Toutefois, il n’existe dans la législation aucune clause supplémentaire autorisant pour la socialisation des surfaces inférieures aux dimensions minimales! Par conséquent, la détention d’animaux dans le but d’une socialisation sur des surfaces de 40x40 cm est illégale. Le matériel d’information distribué, un mémento, est bon. L’information selon laquelle la composition idéale d’un groupe de gerbilles serait de deux animaux du même sexe car ils n’en viendraient pas à se mordre, est toutefois très sujette à caution. Même dans les groupes de deux, il peut y avoir des agressions. Le livre en vente, rédigé par une détentrice allemande de gerbilles est également valable. Le stand se trouve à côté du stand de l’association pour les furets, mais à distance suffisante et séparé d’une cloison si bien que l’on peut penser que les gerbilles (= proies) ne sont pas trop stressées par l’odeur et les autres émissions des furets (= animaux de proies). Evaluation: Détention conforme à la loi, mais pas particulièrement exemplaire, information et conseil passables. Aspects négatifs: la socialisation sur des surfaces de seulement 40x40 cm par animal est interdite par la loi.

Stand des éleveurs de petits rongeurs Les deux stands du Schweizer Kleinnager Zuchtvereins SKZ (l’association suisse des éleveurs de petits rongeurs) présentent deux terrariums de dimensions très généreuses, l’un pour les hamsters nains, l’autre pour les gerbilles. Les animaux ne sont pas visibles, on suppose qu’ils dorment, étant actifs au crépuscule. Les terrariums sont bien aménagés, avec de nombreuses structures pour les hamsters et une litière profonde pour les gerbilles. Les cinq rats de l’éleveuse de rats Mirjam Spalinger sont détenus dans une cage à deux étages (vraisemblablement Furret Tower, Ferplast: 80x75x161 cm), largement équipée de structures diverses (petites cabanes, rampes, surfaces surélevées, tunnels, hamacs) mais contenant dans l’ensemble un peu trop de plastique. Les petites cabanes en plastique ne sont pas très adéquates pour la détention d’animaux à cause de la chaleur qui y règne. En outre, si les rats rongent le plastique, cette matière peut générer des arêtes vives sur lesquelles les animaux peuvent se blesser. Les informations distribuées sont en partie valables (mémento gerbilles, hamster doré). Mais certains aspects sont éludés (hamsters nains et rats: manque total de toute information importante sur le comportement social et les groupes chez ces animaux monogames ou vivant en famille. Pour les rats, il manque des indications sur le fait que ces animaux sont sujets au cancer et doivent la plupart du temps être euthanasiés de manière relativement précoce à cause de tumeurs).

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Evaluation: Belle détention dans des terrariums doubles ou triples pour les hamsters nains et les gerbilles, détention passable de rats, informations et conseils bons (hamster doré, gerbilles) ou passables (rats, hamsters nains).

Cailles Thomas et Nicole Gehringer de www.appenzellerwachteln.ch présentent deux enclos de 1,5x2,5 m contenant chacun dix cailles adultes. A côté, se trouvent un incubateur avec des œufs en très grand nombre d’où sortent durant le week-end de nombreux poussins, et une éleveuse pour poussins de 50x100 cm avec une lampe chauffante, un abreuvoir, une écuelle de nourriture et un sol en carreaux de plastique. Les enclos des cailles adultes sont des constructions surélevées, le sol couvert de litière est à environ un mètre de hauteur, au niveau des yeux des enfants. L’installation comporte en son milieu un pot avec des plantes, une petite cabane en bois avec trois entrées, dans laquelle toutes les cailles ne peuvent pas trouver place, un abreuvoir, une mangeoire et une boule à claire-voie contenant de la salade et pendue en hauteur. Etant donné que toutes les cailles ne peuvent se réfugier dans la petite cabane, la moitié de ces oiseaux doivent se reposer à l’extérieur et ce, la plupart du temps directement contre le grillage où les visiteurs approchent de très près ces animaux farouches et peuvent même les toucher à travers les mailles du grillage. Aucun des côtés n’est fermé ou disposé le long du mur si bien que les animaux sont exposés de tous côtés et n’ont pas de possibilité de se retirer dans un abri sûr. Quelques animaux halètent fortement, bec ouvert. Les cailles de l’enclos de droite (vu du milieu de la halle) sont nettement plus stressées que les cailles de l’enclos de gauche. Dans l’enclos de gauche, elles courent encore ça et là, alors que dans l’enclos de droite, quelques individus sont couchés au sol, haletants, les pattes écartées du corps. Le niveau sonore entre les deux enclos des cailles s’élève à 70 - 73 dB. Par moments, à cause des informations diffusées par haut-parleur dans l’arène extérieure où ont lieu les activités canines située directement devant la halle, le niveau sonore enregistré peut atteindre des pics de 76 dB. L’incubateur et l’éleveuse pour poussins sont constitués d’un bac avec des grilles en acier chromé dans lequel tombent les poussins dès qu’ils ont éclos (certains aussi tombent aussi entre le grillage et la porte de l’incubateur, le sol de l’éleveuse pour poussins est un quadrillage de plastique vert). Certains visiteurs sont choqués de voir des poussins fraîchement éclos qui gisent sur le ventre pendant un certain temps comme morts. En outre, des visiteurs protestent car ils trouvent que le poussin perdu entre les grilles du bac à poussins et la porte de l’incubateur devrait être sorti de là et replacé avec ses congénères. A côté, les éleveurs de cailles proposent de la liqueur à l’œuf et des œufs de cailles. Evaluation: Une détention de cailles qui n’est pas à recommander et ne devrait pas être exposée. En particulier, l’enclos manque de possibilités de retrait qui sont absolument indispensables pour les cailles adultes (au moins une des parois latérales de l’enclos devrait être obturée, il devrait y avoir plusieurs abris dans lesquels tous les oiseaux pourraient trouver place). Les enclos ne doivent pas être visibles de tous les côtés et les animaux doivent pouvoir se soustraire aux regards des visiteurs. Quelques cailles montrent donc de nets signes de stress.

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Exposition canine Chiens visiteurs Les chiens visiteurs sont admis à l’Animalia dès lors qu’ils ont plus que 6 mois et un certificat de vaccination valide. Il n’est pas explicitement obligatoire de les mettre en laisse dans l’enceinte de la foire. Dans toutes les halles, sauf celles dans lesquelles a lieu une exposition canine, les chiens sont interdits et le personnel Securitas l’applique à l’entrée. Dans les espaces extérieurs, il n’y a pas de barrières qui empêchent les chiens de s’approcher des autres animaux exposés (poneys, ânes, lamas, alpagas).

Chenil (espace extérieur) Un chenil est proposé aux chiens visiteurs pour une durée d’une heure et demie maximum. Il s’agit de huit cages dans l’espace extérieur, mesurant 2,5x2 m, d’une hauteur de 2,5 m. Une personne est en charge du chenil, c’est-à-dire qu’elle accueille le chien, mais il n’y a pas de contact direct entre cette personne et les chiens, qui ne sont pas promenés. De l’eau et un couchage mou sont proposés; il n’y a pratiquement pas de protection contre les regards entre les sections du chenil ou vis-à-vis des visiteurs. Les visiteurs ne peuvent toutefois pas s’approcher des cages fermées. Le niveau de bruit est assez élevé près du chenil étant donné qu’il se trouve juste à côté de la piscine où ont lieu l’entraînement et le sauvetage des chiens d’eau qui sont commentés par haut-parleur.

Exposition canine L’exposition canine internationale proprement dite (Internationale Hundausstellungen für alle Rassen IHA) est placée sous l’égide de la Société Cynologique Suisse (SCS). Plus de 3300 chiens de 200 races (153 le samedi, 187 le dimanche) sont présentés. Il s’agit d’une exposition canine internationale; les chiens sont jugés et primés. Il y a également des chiots de trois à six mois. Le plus jeune chien (un berger de shetland, Nr. 63) est âgé de 14 semaines. Les chiots encore dépendants de leur mère ne sont pas admis sans elle à la foire.

«Stockage» des chiens avant/après le jugement des chiens

Les détenteurs/éleveurs de chien s’installent en général autour du ring dans lequel leur race va être jugée. Il n’est pratiquement plus possible de circuler entre les rings du fait des sièges, cages, tables

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de toilettage, etc. Les chiens sont parfois attachés, parfois placés dans des boxes et cages de transport ou dans des parcs ou encore dans des chenils installés par la direction de la foire (10 boxes de 6 m2 dans la halle 9.0). Ils ont de l’eau, mais à peine de possibilité de retrait; dans la majorité des cas, les visiteurs peuvent toucher les chiens. Parfois, trop d‘animaux sont détenus dans un conteneur ou le conteneur est trop petit pour que le chien puisse adopter une posture normale pour se coucher, s’asseoir ou se tenir debout. Il est frappant de constater que ce sont surtout les grandes races de chiens qui sont dans des caisses de transport trop exiguës. Lorsqu’ils s’asseyent, la tête sort par le couvercle du boxe! Nous l’avons observé pour des dalmatiens, flat coated retrievers et golden retrievers.

Toilettes pour chiens Dans la halle 9.0 ainsi que dans l’enceinte extérieure (avant la halle 7.0 et la halle 2.0), il y a deux toilettes pour chiens d’une surface d’environ 18 m2 dont la moitié est couverte de gazon et l’autre de copeaux de bois; dans cette dernière partie il y a encore quelques rondins. Dans la halle 9 et dans l‘enceinte extérieure, il y a des poteaux qui sont recouverts d’une sorte de tissu qui est sensé pomper l’urine. Il n’en reste pas moins qu’il y a des miasmes d’excréments et d’urine avant tout dans la halle 9.0. Jugement: Les chiens sont jugés dans 27 rings, en l’occurrence entre 1 et 19 races différentes par ring. Le ring est équipé d’un tapis vert, de la table des juges dans un coin et d‘un flipchart, sur lequel est inscrite la succession des races jugées.

Comportement avec les chiens

Il est frappant de constater dans le comportement avec les chiens avant et pendant le jugement que la majorité des propriétaires ou éleveurs de chiens utilisent des colliers très fins coulissants et des laisses d’exposition, qui sont en général placés à l’arrière de la tête du chien et sont tirés fortement vers le haut. Le chien est obligé de lever la tête pour ne pas être étranglé. Le shi tzu 1056 par exemple n’est pas traité correctement, il est parfois traîné par la laisse dans le ring, soulevé plusieurs fois par la queue et par la laisse puis reposé au sol.

Préparation des chiens Conformément à la législation sur la protection des animaux, les méthodes de préparation qui sont une atteinte au bien-être des chiens sont interdites:

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Art. 16 Pratiques interdites sur tous les animaux 2 Il est notamment interdit: i. de procéder à des interventions sur les animaux ou de les omettre en vue d'une exposition, si ces actions causent des douleurs ou des maux à l'animal ou si son bien-être en pâtit d'une autre manière; La SCS et l’IHA ont élaboré elles-mêmes les règles pour la préparation des chiens:

«Mis à part le toilettage au peigne et à la brosse, toute autre préparation ou manipulation des chiens par n’importe quel moyen ou artifice est interdite dans le cadre de l’exposition. Il en va de même pour l’utilisation d’un ustensile destiné à immobiliser le chien. Le papillotage ou le tressage du poil des chiens dans le cadre de l’exposition est interdit. L’application de cette prescription fera l‘objet d’un contrôle. En cas de non-respect de cette prescription, les contrôleurs sont habilités à inciter les exposants à cesser les manipulations sous peine de se voir expulsés de l’exposition.»

En dépit des panneaux mentionnant les méthodes interdites de préparation (dans l’immense halle 9 au sous-sol, il y en a cinq au total qui toutes portent le message «No spray, no powder, no problem») et du catalogue de l’exposition expliquant quelles sont les méthodes de préparation autorisées (le toilettage au peigne et à la brosse exclusivement) et lesquelles sont interdites (tout le reste), les détenteurs de chiens de la majorité des races ont poudré, sprayé, effilé, serré les poils avec des élastiques à cheveux, des papillotes, des pinces à cheveux à gogo. Des paquets de poils et des restes de poudre sur le sol prouvent à l’envi que les règles sont totalement bafouées sans que cette infraction soit sanctionnée. Quelques observations individuelles: un lévrier afghan et un cocker américain avec un bonnet sur les oreilles et le cou. Un cocker spaniel endossait même une combinaison couvrant l’ensemble du corps ce qui a été du reste constaté environ cinq fois pendant toute l’exposition notamment chez un setter et un retriever. Un bichon maltais a les griffes couvertes de vernis à ongles. Trois West Island white terrier («Westie») de l’exposante no 483 sont préparés, trimmés, sprayés et brossés sans beaucoup de délicatesse. Au moins, on n’a pas vu de chiens attachés à une potence de toilettage (il s’agit d’un bras métallique installé sur la table de toilettage à laquelle le chien est attaché avec la laisse). Par contre, les détenteurs de chiens les tiennent par de fins colliers coulissants pour exposition qui, lorsqu’ils sont tirés vers le haut, serrent la gorge du chien et ont un effet semblable à celui d’une potence. Souvent un détenteur de chiens (sic !) maintient la tête du chien avec un de ces colliers étrangleurs pendant

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qu’un autre effile, poudre ou spraye le chien. L’impact sur le chien est donc presque le même que celui de l’utilisation (interdite) de la potence. On a observé le fait de tirer et de maintenir la tête vers le haut avec ce type de collier étrangleur notamment chez les bobtails, les pékinois, les terriers du Tibet, les shi tzu, les lévriers et les épagneuls. Un contrôleur de la PSA a demandé à des visiteurs, des exposants et au stand information de l’IHA elle-même ou il pourrait trouver la personne chargée du contrôle du respect des règles. Personne ne le savait, le secrétariat de l’IHA nous indique que pour les 3300 chiens il y a une seule personne chargée de ce contrôle du nom de Theo Rüesch, reconnaissable à son badge, mais on n’était toutefois pas certain qu’il fût vraiment présent. Les détenteurs de chiens qui utilisent du spray et des élastiques pour les poils ont été directement interpellés par le contrôleur de la PSA pour savoir si ce n’était pas interdit. On leur a répondu que bien entendu au fond c’était interdit, mais que presque tout le monde le faisait et que sinon les poils ne tiendraient pas. Il serait impossible de préparer un chien sans spray ou autres moyens auxiliaires et il suffirait simplement de ne pas se faire prendre pendant qu’on le faisait! Ce qui frappe également, c’est que les exposants avant de présenter leur chien au juge attendent jusqu’au dernier moment pour afficher leur numéro d’exposant (et par conséquent d’être identifiables). La majorité couvre, plie ou cache son numéro. Malheureusement, le règlement d’exposition ne les oblige à porter le numéro que lorsqu’ils se trouvent sur le ring, mais pas à côté du ring:

Présentation dans le ring 7.2 L’exposant est seul responsable de présenter à temps son chien dans le ring au juge concerné. Dans le ring, il portera de manière visible le numéro de catalogue du chien. Evaluation: A quoi servent des règles sur ce qui est permis ou non dans la préparation, si le respect de ces règles n’est ni contrôlé ni appliqué? Les trois personnes qui ont été chargées par la PSA de donner une évaluation de l’exposition canine n’ont trouvé aucun contrôleur de l’IHA ni ont-elles été témoins d’une situation où un détenteur de chiens commettant cette infraction ait été renvoyé ou disqualifié. Bien au contraire, ils ont même vu la secrétaire de l’IHA Doris Sgoaitamatti sprayer un bobtail tout juste en dessous du panneau «No spray, no powder, no problem». Les règles deviennent absurdes si même les responsables de l’organisation qui les ont affichées ne s’y tiennent pas.

Chiens ayant subi la coupe des oreilles et/ou de la queue Pendant l’exposition on a remarqué plusieurs chiens dont la queue avait été coupée en partie ou totalement (bouledogue français, Boston terrier, Olde English Bulldog , Welsh Corgi). Toutefois, on ne peut pas toujours savoir précisément s’il s’agit de chiens exposés ou de chiens de visiteurs et s’il s’agit de chiens qui sont nés sans queue ou avec un moignon de queue ou si effectivement on leur a coupé la queue. Selon l’art. 6.14 du règlement d’exposition, les chiens ayant subi la coupe des oreilles et/ou de la queue ne sont pas admis. Mais on est quand même en droit d’attendre qu’en raison de cette interdiction générale, tout particulièrement des chiens qui ont un fouet laissé naturellement long puissent être évalués positivement par les juges. Or c’est le contraire qui est pratiqué: par exemple, sur les quatre mâles de la race Welsh Corgi (Pembroke) trois ont été

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présentés avec une queue en partie coupée et un avec un fouet magnifique. Si les juges prenaient au sérieux l’interdiction de couper les oreilles ou la queue et qu’un chien doté de ses attributs naturels leur soit présenté, ils n’auraient dû donner une évaluation positive qu’à ce chien!

Animaux sélectionnés à outrance À l’exposition canine on découvre un certain nombre de races de chiens qui manifestent des formes d’élevage problématique :

absence de poils ou pilosité fortement réduite: chien chinois à crête, Xoloitzquintle (chien nu mexicain);

nombre de plis excessifs: shiba inu au visage plissé, différents sharpei, basset hound, clumber spaniel;

poils trop longs qui couvrent les yeux comme c’est le cas chez les afghans, les caniches royaux, les shih tzu, les bobtails (Old English Sheepdog) et Yorkshire-Terriers. C’est tout particulièrement chez les shih tzu, d’autres petites races à poils longs et les caniches que les poils trop longs sont papillotés et attachés avec des élastiques et des pinces. Dès la fin de la présentation dans le ring, les poils des bobtails sont de nouveau attachés avec des barrettes pour qu’ils puissent voir. Cela incite à remettre sérieusement en question la compréhension et l’amour envers les animaux chez les éleveurs, les exposants et les juges qui, en dépit de l’interdiction légale en Suisse, continuent de miser sur la sélection à outrance. Il est vraiment choquant et contraire à la protection animale d’élever des animaux et de les faire évaluer positivement par des juges alors que ces animaux ont des poils qui les empêchent de voir normalement sans qu’ils soient attachés!

ectropion: particulièrement visible chez les bouledogues français, un basset, de nombreux dogues et dobermans ainsi que chez des molosses.

les chiens chez qui on entend une crépitation à la respiration (c’est le cas également dans les races qui ne sont pas brachycéphales) sont les chow-chow et les terre-neuve qui halètent fortement et sont audibles de loin. En général les bruits de respiration ne sont audibles que chez une partie des races brachycéphales notamment certains bouledogues anglais, quelques boxers et bouledogues français (le samedi un animal manifestait des symptômes extrêmes!), mais aussi chez quelques dogues et saint-bernard. Un carlin exposé le samedi respirait très bruyamment, ce qui n’était pas le cas des carlins exposés le dimanche.

L’absence de queue ou une queue atrophiée a été constatée chez des bouledogues français, sur 20 animaux présentés au juge, 15 n’ont pas de queue, cinq un moignon seulement. Sans radiographie, il n’est pas possible de savoir s’ils sont atrophiés génétiquement ou si quelqu’un a donné un coup de main chirurgical. Chez les Welsh corgi (Pembroke) trois sur quatre chiens n’ont pas de queue et seul un chien a une queue.

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Réaction de stress chez les chiens (observations semi-quantitatives durant chaque fois 10 minutes par ring) X signifie que ce comportement a été observé une fois au moins, en général plusieurs fois , pour être considéré comme signe de stress.

ring race No.

nombre d’animaux observés

1

cocker spaniel

5

2

berger australien

10

3

terre-neuve

3

halètement

léchage

ébrouement

poils

pénis en érection

bâillement

autres

x

x

x

tremblement

x

x

x

x

tremblement, nervosité

4

x

x

saint-bernard

15

x

12

boxer

10

x

14

chien-loup de Saarloos

21

eurasien

7

22

basset/teckel

10

40 (?)

bouviers bernois

11

x

x

x

chiot et sa mère

x x

oreilles couchées, queue entre les pattes,

x

plutôt calmes dans l’ensemble calmes, détendus, attentifs

x

x

x

plutôt calmes

Sur les races de chiens observées selon le principe semi-quantitatif, les eurasiens, les teckels et les bouviers bernois sont tranquilles et détendus; on n’observe chez ces animaux que des réactions de stress sporadiques. En revanche, les chiens très nerveux sont les bergers australiens qui n’arrivent jamais à se calmer et à se coucher, les terre-neuve, les boxers et une chienne-loup de Saarloos et son chiot, en l’occurrence le chiot est plus calme que la mère. Des observations ponctuelles d’animaux qui sont mal à l’aise dans la situation d’exposition mettent en évidence que ce sont les chow-chow, qui halètent de manière frappante, les huskies sibériens qui sont souvent nerveux et stressés et qui ont été vus avec la queue entre les pattes. Environ la moitié des barzoïs manifeste également de la nervosité, un manque d’assurance et halètent fortement. Evaluation: Certaines races ou du moins une partie des individus de certaines races ont plus de peine que d’autres à gérer la situation d’une exposition qui est à la fois agitée et bruyante. Et là, ce serait avant tous aux propriétaires des chiens qu’il incomberait d’agir: ils ne devraient présenter leur chien que si la situation est maîtrisable. De même, les juges et les personnes chargées de la surveillance devraient manifester assez de courage citoyen pour rendre attentifs les exposants avec chiens anxieux et nerveux à la nécessité de faire une promenade à l’extérieur ou dans le cas extrême pour les disqualifier. Les organisateurs de l’exposition sont appelés à placer les races les plus

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sensibles dans des rings plus calmes et d’une manière générale d’installer moins de rings dans les halles d’exposition! Cela permettrait aux exposants d’avoir davantage de place et aux chiens d’avoir des places de retrait et parfois aussi de réduire le problème de propreté et d’odeurs posé par un trop grand nombre de chiens sur un espace trop exigu.

Présentation détaillée des différentes halles d’exposition Halle 2.0 Dans cette halle, il y a un ring pour l’exposition des chiens, un parcours de décontraction pour les chiens, et il y a des exposés qui sont présentés par haut-parleur. Le niveau sonore oscille entre 66 et 85 dB et c’est particulièrement sonore en raison des haut-parleurs et des aboiements des chiens. Dans cette halle, on peut sentir une odeur d’urine très pénétrante. Les chiens sont gardés dans des boxes de transport, et dans notre échantillonnage, deux chiens sont laissés sans surveillance attachés à une cage d’escalier. Les chiens ont de l’eau, mais en général pas de possibilité de retrait; les visiteurs peuvent les toucher même dans les boxes. Dans cette halle, il n’y a pas de possibilité pour les chiens d’uriner ou de déféquer; devant la halle il y a une surface de gazon et une surface avec des copeaux de bois et deux rondins. Halle 9.0 Cette halle a été inspectée le samedi et le dimanche matin pendant deux heures et demie et l’aprèsmidi pendant une heure et demie. Le samedi, le niveau sonore s’élève à 74 et 78 dB, le dimanche le niveau est plus élevé, de 75 à 80 dB. Un restaurant se trouve dans cette halle, mais il n’est pas très fréquenté; le bruit ne vient donc pas du restaurant. Dans cette halle, il y a une odeur terriblement forte d’urine, d’excréments et de chiens. Les deux places proposées aux chiens pour satisfaire leurs besoins sont sales dès le samedi, mouillées, puantes et couvertes de crottes; les piliers dans la halle qui sont recouverts d’une espèce de toison absorbante sont déjà imprégnés d’urine. Halle 9.1 Dans cette halle il y a tout d’abord des stands d’information qui portent sur les sujets les plus variés (aspirateurs pour les poils d’animaux, jeux devant stimuler l’intelligence des chiens sans oublier les boxes, les accessoires et la nourriture). Les stands d’information de l’OVF, de la Ligue contre la vivisection et du crématoire d’animaux de Seon se trouvent là. En outre, dans cette halle, il y a encore deux rings pour des présentations et ce qu’on appelle le ring d’honneur qui est une sorte d’arène dans laquelle les champions primés dans l’exposition peuvent être présentés. Autour de cette arène recouverte d’un tapis beige, il y a des bancs et une tribune. Pendant les présentations dans les rings, le niveau sonore augmente en raison des haut-parleurs. Parmi les halles, c’est celle qui sent le moins mauvais, même si, avant tout, autour de l’arène, il y a beaucoup de chiens dans des boxes, des parcs et des cages. Certains chiens sont attachés à des laisses. En général, les chiens ont de l’eau mais pas de possibilité de retrait et les visiteurs peuvent les toucher. Halle 9.1.2 L’atmosphère y est assez calme (64 à 70 dB), il n’y a pas de haut-parleurs et on entend seulement de temps en temps un chien aboyer. Il n’y a que deux rings dans cette halle. L’odeur est à peu près supportable, il n’y a pas d’odeur d’urine mais l’atmosphère est un peu suffocante. Les chiens sont

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détenus dans des boxes et des cages de transport, ont de l’eau, mais pas de possibilité de retrait. Les visiteurs peuvent toucher les chiens. Dans cette halle, les chiens n’ont pas de toilettes. Un chowchow observé dans cette halle respire très bruyamment. Evaluation: La plus grande halle 9.0 est déjà presque insupportable pour l’odorat humain, alors qu’est-ce que ça doit être pour des chiens qui sont beaucoup plus sensibles que nous et qui y passent la journée? Il faut impérativement élaborer un meilleur programme de nettoyage et d’aération. Il serait probablement indiqué de répartir l’exposition canine sur plusieurs halles pour qu’il y ait moins de chiens, de rings et de personnes sur un espace exigu. La charge auditive pourrait également être mieux régulée. Le terrain de l’Olma offre ces possibilités puisqu’il y a deux halles qui sont encore inutilisées pour l’Animalia.

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BEA | BEA/CHEVAL ( BernExpo ) [ du 3 au 12 mai 2013; visité le 7 mai 2013 ]

Impression d’ensemble A la BEA de cette année, 60 équidés sont réunis dans une tente, six chevaux belges (de Feldschlösschen) dans une tente séparée, ainsi que de nombreux chevaux, poneys et ânes dans des boxes à libre parcours à l’extérieur. Outre les chevaux, il y a également des bovins, des porcs, des ovins, des caprins, de la volaille, de la volaille d’ornement, des chiens, des lapins, des cochons d’Inde, des lamas et des alpagas.

Les conditions de détention des animaux observées donnent généralement une bonne impression. À la différence d’autres expositions du même type, les animaux ont plutôt beaucoup d’espace et des possibilités de retrait. Une litière épaisse, de la nourriture et de l’eau en abondance sont la norme. Certains animaux de rente peuvent même pendant l’exposition utiliser un pâturage. Les aspects problématiques en ce qui concerne la protection des animaux sont les taureaux à double attache, l’absence de structures ou d’espaces de retrait dans les enclos/boxes, mais il s’agit là d’exception. L’un dans l’autre, la BEA peut donc bénéficier d’une bonne note.

Présentation détaillée de l’exposition Bovins Les surfaces données aux bovins sont en général suffisamment vastes. Les boxes à parois pour le couchage posent problème; s’il est vrai que leurs dimensions sont conformes à l’OPAn, on constate que les animaux peuvent se lever sans faire un grand mouvement de tête pour se donner de l’élan. La surface pour les vaches attachées respecte les exigences de l’OPAn et même en tenant compte d’une durée de 10 jours à la foire, sans libre parcours, cette détention correspond aux prescriptions SRPA (sorties régulières en plein air). En revanche, les taureaux à double attache posent problème; le fait d’attacher les taureaux non seulement par un licol, mais également par un anneau dans le nez ou par les cornes doit probablement garantir plus de sécurité. Or l’OPAn, art. 17, let. f, interdit d’attacher les animaux à des anneaux dans le nez.

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Il y a en tout quatre installations pour la détention à l’attache, chacune munie de 15 places et une détention à l’attache avec 12 places. Les veaux sont détenus dans un enclos en liberté sur une bonne litière, mais ils n’ont pas accès à un parcours en plein air. Au total, il y a trois enclos dont deux ont accès à un espace à l’extérieur. Ces derniers comprennent aussi l’enclos de stabulation libre avec les places de couchage contre les parois. On y détient des vaches laitières. Dans une deuxième écurie avec libre accès permanent à l’extérieur sont abritées six vaches mères avec leur veau. Dans une troisième écurie (sans accès à l’extérieur), il y a six bovins de race vosgienne dont un mâle.

Partout, la litière, l’eau et la nourriture sont disponibles. Les taureaux sont détenus à l’attache. On n’a pas détecté de manifestations de stress ou de comportements stéréotypés. La rumination est normale, les sabots sont soignés. Le niveau sonore mesuré est d’environ 68 dB. Les températures sont chaudes, mais le jour de la visite il faisait relativement frais. Il y a une ventilation.

Chèvres/moutons Les chèvres ont suffisamment de place. Les chèvres laitières n’ont que la mangeoire comme surface surélevée. Là, les animaux auraient besoin de plus de surface en hauteur. Le jour de la visite, les chèvres sont sur le pâturage dès 14 h. Les animaux du zoo câlin (chevreaux) ont suffisamment de place avec des espaces pour se retirer et une petite cabane. Toutefois, ces animaux ne peuvent pas accéder aux pâturages. La détention des moutons correspond à l’OPAn. De plus, les moutons sont sur le pâturage à partir de 14 h le jour de la visite. Tous les caprins et ovins sont détenus en groupe avec une bonne litière de paille, de l’eau et de la nourriture (râteliers/mangeoires) en libre service. Les chèvres laitières ne disposent cependant pas des possibilités de grimper dont elles ont besoin. Mais on n’a pas pu observer de manifestations de stress ou de comportements stéréotypés. La rumination est normale et le niveau sonore se situe vers environ 73 dB (A).

Cochons Les cochons ont probablement le plus bel enclos de toute l’exposition. Il est bien structuré avec un parcours en liberté toujours accessible, une bauge, des sapins et un nid pour les porcelets. Les porcelets du zoo câlin ont un espace pour se retirer, mais il n’est pas séparé des visiteurs étant donné que l’enclos est installé au milieu de la halle. L’espace pour se retirer est toutefois marqué. Mettre l’espace de retrait d’un côté qui n’est pas tourné vers le public représenterait une amélioration notable!

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Le boxe de mise-bas où sont exposés la truie mère et ses porcelets correspond au standard CNF (7,5 m2, dont 1 m2 occupé par le nid pour porcelets). Malheureusement, ce boxe est lui aussi posé sans contact mural, ce qui ne permet aucune possibilité de retrait.

Lapins Six enclos avec lapines, de trois à cinq jeunes lapins sont dans la «volière». Il n’y a pas de surface en hauteur si ce n’est les toits des cabanes qui toutefois ne sont utilisables que dans un seul enclos. Dans quatre enclos il est difficile de les utiliser et dans un enclos c’est littéralement impossible. Les animaux manifestent des symptômes de stress. Des surfaces en hauteur permettraient de nettement améliorer la situation. La détention des lapins n’est pas conforme à l’OPAn et mérite d’être améliorée.

Chevaux

60 chevaux sont abrités dans une grande tente, dont dix étalons et neuf juments avec leurs poulains; parmi ces derniers, 7 sont par deux dans un double boxe et 1 est tout seul. D’autres chevaux, poneys, ânes et mulets sont visibles dans les six enclos extérieurs. Le groupe de détention le plus important est le groupe des ânes composé de 29 animaux. Trois tentes sont à leur disposition, chacune de 24 m2, ce qui correspond à une surface de couchage de 3,3 m²par animal. L’OPAn prescrit 4m². Cependant, le parcours est vaste et herbu. L’occupation des quatre enclos avec tentes munies d’herbe vers la sortie arrière du complexe de la BEA a changé au cours de notre visite. Une fois il n’y a pas d’animaux, et une autre, il y a trois petits chevaux ou

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poneys dans un enclos. Les tentes mesurent environ 16m 2 et sont munies de litière. Les parcours mesurent de 35 à 50 m² et sont herbeux. On peut supposer que les chevaux ne sont abrités ici que de manière temporaire. Six chevaux sont installés seuls dans des tentes avec parcours herbeux. La surface totale est généreuse; une moitié est couverte d’un toit et couverte au sol de litière pour servir de lieu de couchage. Là, on peut dire que les exigences de l’OPAn sont dépassées. À côté, il y a de petits poneys. Trois poneys et un poulain se partagent un enclos tandis que cinq poneys sont détenus dans un enclos pour des chevauchées. Là aussi il y a une surface de couchage abritée par un toit. Deux chevaux sont installés dans une écurie active. Ils ont suffisamment de place pour bouger ou pour se coucher ainsi que pour soigner le contact social. Les chevaux dans la grande tente ont quatre parcours herbeux à leur disposition. Tous les boxes sont bien couverts de litière, de l’eau et du fourrage grossier sont disponibles pour les chevaux. Trois fois par jour, le personnel de la BEA veille à abreuver les animaux et à leur donner du foin. Dans l’intervalle, d’autres distributions de foin et d’eau sont possibles. Mentionnons ici comme élément positif que sept sur neuf juments avec poulain sous la mère sont abrités dans un double boxe. Des chevaux de grande taille comme les Shire Horses ou les Belges sont dans des doubles boxes ou des boxes de plus de 12m². Là aussi les conditions de détention sont supérieures aux exigences de l’OPAn. La température est chaude, mais pas brûlante. Il y a une possibilité de faire fonctionner la ventilation et d’arroser le toit de la tente. Le soir, les chevaux peuvent être bougés dans la petite arène.

Lamas/alpagas Les lamas et alpagas sont installés dans des enclos à l’extérieur. Une tente protège les surfaces de couchage qui restent sèches même en cas de mauvais temps. Les dimensions du parcours ne correspondent pas aux 250 m² prescrits. Mais des exceptions sont admises pour les foires. Le sol d’herbe est bien adapté aux animaux. Ils ont à disposition de l’eau et du fourrage grossier.

Chiens Quatre races de bouviers suisses sont exposées ainsi que des saints-bernards. Les chiens sont détenus en groupe et peuvent se mouvoir librement dans leur parc, tous ont également accès à l’extérieur. Les chiens ne dorment cependant pas sur le terrain de la foire. Cette détention ne pose aucun problème du point de vue de la protection des animaux.

Volaille/oiseaux d’ornement/cochon d’Inde Nous n’avons pas pu visiter ces espèces par manque de temps.

Source image page 3 (poulain): www.facebook.com/pferdemesse

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Comptoir Suisse, Lausanne [ du 13 au 22 septembre 2013; visité le 19 septembre 2013 ]

Généralités

Au Comptoir Suisse à Lausanne sont présentés essentiellement des animaux de rente, et en outre des oiseaux et des reptiles. A l’origine, cette exposition animalière devait être présentée dans le cadre de «l’Animalia de Lausanne» en novembre, mais a été intégrée dans le programme du Comptoir au dernier moment. A cette occasion, l’exposition de chiens et de chats prévue pour l’Animalia a été supprimée du programme du Comptoir Suisse. C’est pourquoi ce dernier ne présente que des lapins, des volailles domestiques et d’ornement (pigeons, canards, oies), des animaux de rente et quelques animaux exotiques (oiseaux, reptiles) et seuls les lapins ainsi que les volailles domestiques et d’ornement sont primés. L’exposition animalière a lieu dans une seule halle (halle 13/15). Sont exposés des lapins, des poules, des oiseaux d’ornement, des bovins, des chevaux et des poneys, des ânes, des lamas, des cochons, des chèvres, des moutons, des reptiles, des amphibiens, des araignées et des scorpions. Il n’y a pas d’animaux problématiques sur le plan de la protection des animaux, à l’exception d’un cochon d’Inde Skinny et de grands perroquets et cacatoès (pas de sélection entraînant des malformations, pas d’animaux coupés). Les visiteurs ne peuvent pas toucher les animaux, à l’exception des animaux de rente et des oiseaux qui cherchent d’eux-mêmes le contact le long du grillage. Il est interdit de fumer dans la halle. Les chiens ne sont pas autorisés et n’y a pas non plus de chenil. Dans l’ensemble, il règne une atmosphère agréable. Le niveau sonore est assez bas (65 dB). Lors de la présentation équestre, le niveau sonore monte un peu de manière passagère (pics de 81 dB). Un seul restaurant se situe dans la halle où se trouvent les animaux, mais il est vide durant toute la journée de notre visite. Au centre de la halle se trouve la piste pour les présentations équestres. On propose également un manège de poneys, mais le jeudi (jour de notre visite) il n’était pas en service. Dans l’ensemble, on ne peut déceler aucune odeur d’urine, ni d’autres signes révélant des conditions d’hygiène douteuses. Au contraire, on sent une odeur de paille fraîche et les stalles et les

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boxes font tous une bonne impression de propreté. La température est agréable, de 19 à 21 °C; on ne perçoit aucun courant d’air. Il n’existe pas de zoo câlin. Les animaux ne sont pas non plus extraits des stalles pour être présentés au public.

Impression générale, résumé Dans cette foire, la détention des animaux est acceptable, voire bonne. Il en va de même pour l’impression générale donnée par la présentation des animaux. En ce qui concerne la détention des animaux destinés à être primés, lapins, poules, faisans, oies et canards, on constate malheureusement les restrictions habituelles propres aux expositions (détention d’animaux seuls ou détention par 2 dans des cages exiguës).

Les chevaux sont dans des boxes (12 m 2 pour un animal seul ou une jument avec son poulain), sans possibilité de retrait par rapport au public. Toutefois les boxes sont pourvus d’une bonne litière et certains chevaux s’y sentent de toute évidence tellement bien qu’ils s’y reposent couchés. Chez quelques juments avec leur poulain, on note une certaine nervosité lorsqu’on s’approche du boxe (tension de la bouche, oreilles rabattues, frappe du pied, la jument se positionne entre le poulain et les visiteurs). Malheureusement, les chevaux ne disposent d’aucun enclos à l’extérieur de la halle.

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La détention dans les stalles et/ou les enclos des bovins, moutons et ânes, peut être qualifiée de positive dans l’ensemble. Chez les chèvres, il manque en revanche des possibilités de grimper (vu la température intérieure, elles ne les utiliseraient de toute façon pratiquement pas)! L’enclos des cochons est pourvu d’une abondante litière de paille qu’ils utilisent comme matériel pour s’occuper et fouiller. L’enclos des lamas est loin de remplir les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux et il manque également un enclos extérieur. Certes, il s’agit là de détentions «seulement» temporaires, mais une foire animalière se doit d’être exemplaire et devrait, en fait, montrer aux visiteurs intéressés quelles conditions doit remplir une bonne détention d’animaux. Si on ne peut satisfaire à ces exigences, il vaudrait mieux renoncer à la présentation de ces animaux! L’année prochaine, les organisateurs et la direction de la foire devraient donc tout mettre en œuvre pour que les standards minimaux exigés pour les détentions soient respectés. La détention des animaux sauvages (perroquets, canaris et fringillidés, pigeons, reptiles, amphibiens), correspond aux exigences minimales de détention de l’ordonnance sur la protection des animaux, et les dépasse même. On ne note ici aucune détention problématique. Pour les araignées et les scorpions présentés également dans le cadre de cette foire, il n’existe aucune prescription de détention dans la législation sur la protection des animaux.

Présentation détaillée de l’exposition Animaux de rente et chevaux Détention -

2 ânes dans un enclos de 4,2x4,2 m. Pas d’enclos extérieur. Litière abondante. De l’eau est à disposition. Pas de propriétaire, ni de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Aucune information concernant les animaux, pas d’adresse du propriétaire. Les animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger.

-

34 moutons au total, répartis sur 3 enclos, contenant chacun de 3 à 5 animaux. Surface des enclos: 2,7x2,7 m. Litière abondante, râteliers pleins de foin, de l’eau à disposition. Pas de propriétaire, pas de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Présence

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d’informations sur la race, mais aucune information sur les exigences de la détention (1/2 page A4, contenu O.K.). Adresse de l’éleveur indiquée. Les animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger. -

21 au total, répartis dans 14 boxes, certains sont détenus seuls (7) (mais ils peuvent avoir des contacts avec les chevaux voisins). Des juments avec leurs poulains déjà grands dans 1 même boxe, des poneys détenus par 2. A l’extérieur de la halle, d’autres chevaux sont utilisés occasionnellement lors des présentations équestres. Ils sont également dans des boxes sans enclos extérieur. Dimensions des boxes: 3x3 m. Litière abondante, râteliers pleins de foin, eau à disposition. Aucun matériel pour s’occuper (bloc de sel, brosses, etc.). Pas de propriétaire, pas de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Aucune information sur les animaux (sauf leur race). L’adresse de l’éleveur est indiquée. Les animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger. De légers signes de stress chez certaines juments avec leur poulain. La place disponible pour les juments et leurs poulains est très limitée! Pas d’enclos extérieur, pas de possibilité de retrait.

-

14 chèvres au total réparties dans 4 enclos, chacun contenant 3 ou 4 animaux, des mères avec leurs chevreaux. Dimensions de l’enclos 3x3 m. Litière abondante, du foin (au sol, pas dans des râteliers). De l’eau est disponible. Aucun matériel pour s’occuper (possibilités de grimper, branches à peler) et pas d’endroits en hauteur pour se retirer, grimper, s’étendre. Pas de propriétaire, pas de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Des informations sur les animaux ne sont présentes que pour un groupe (chèvres mohairs). Pour ce groupe, le nom de l’éleveur est indiqué. Sinon aucune information, aucun contact indiqué. Ces animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger.

-

6 cochons (jeunes) dans un enclos avec un grand «igloo» comme possibilité de retrait et un «enclos extérieur» de 2,5x3 m. Paille abondante servant aussi de matériel pour s’occuper. De l’eau est à disposition. Pas de propriétaire, pas de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Aucune information sur les animaux. Données indiquées pour contacter l’éleveur. Les animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger. Manifestement, des courses de cochons sont organisées, mais ni les horaires, ni le lieu ne sont indiqués...

-

2 lamas dans un enclos de 3x4,5 m. Litière abondante, présence de râteliers à foin et d’eau. Aucun matériel pour s’occuper (rameaux, branches à peler). Pas d’enclos extérieur. Pas de propriétaire, pas de personnel de garde présent. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Aucune information sur les animaux. Pas d’adresse d’éleveur indiquée. Les animaux ne sont pas à vendre. Santé et comportement satisfaisants autant qu’il est possible d’en juger.

-

40 vaches et veaux dont 3 mères et au total 8 veaux (3 sont avec leur mère, 5 sont séparés et réunis dans un groupe ne comprenant que des veaux), 2 vaches adultes détenues

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séparément (highlands) et 30 simmentals et autres vaches de race tachetée (swiss fleckvieh) à l’attache (dont 9 avec des cornes). 4 enclos de chacun 4x4 m, un enclos (celui du groupe de veaux) de seulement 2,5x2 m. Litière abondante, râtelier à foin et eau à disposition. Une des simmentals détenue à l’attache n’a pas accès à l’abreuvoir et l’on note un peu de sang sur son nez. (Après que nous l’avons fait remarquer aux garçons d’étable, ce problème est réglé. Le sang proviendrait de la «parade bovine de la veille»...). Pas d’enclos extérieur. Pas d’éleveur présent, mais du personnel vacher chez les simmentals. Possibilité de caresser les animaux le long du grillage. Les nourrir serait également possible, mais cela est interdit. Pas d’information sur les animaux hormis leur race. L’adresse des éleveurs est parfois indiquée. Les animaux ne sont pas à vendre. Le matin de notre visite, les queues des simmentals sont attachées pour les maintenir en hauteur (en fin de matinée, elles ne le sont plus). Les vaches sont attachées d’assez près si bien qu’elles ne peuvent pas se gratter avec leurs cornes. Les veaux détenus en groupe se tètent mutuellement les oreilles, c’est un comportement anormal qui peut avoir plusieurs causes (élevage séparé de la mère, tarissement précoce du lait de la mère, manque de fourrage grossier, ennui, etc.). Un animal lèche en permanence les barreaux en fer. Un autre animal a la diarrhée, son pelage est hérissé, il n’a pas l’air en bonne santé.

Evaluation

Globalement, la plupart des détentions d’animaux de rente exposés font bonne impression. Les enclos sont bien pourvus de litière, propres et ne sont pas surpeuplés. La plupart des animaux sont en bonne santé et donnent l’impression d’être détendus. On ne note des signes de stress ou des comportements inhabituels que dans le groupe des veaux. Toutefois, certaines détentions peuvent donner prise à la critique, particulièrement du fait qu’une exposition animalière doit avoir une fonction pédagogique dans le cadre d’une foire. Le manque de tout enclos extérieur pour les animaux de rente, l’absence quasi générale d’espaces de retrait et de repos et l’exiguïté de certains boxes, l’absence de surveillance et d’informations de la part des éleveurs, le manque de possibilités d’occupation ou de structuration des enclos conformes à l’espèce, le non-respect flagrant des exigences minimales pour la détention des lamas (250 m 2 sont prescrits par la loi, au lieu des 12 m 2 dont ils disposent ici), l’exposition d’un animal manifestement malade ainsi que le manque d’un abreuvoir pour une vache sont autant de points critiquables. Il serait relativement facile de supprimer ces irrégularités. On ne devrait présenter que des animaux auxquels on peut offrir, pour la

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durée de l’exposition, un espace correspondant aux exigences minimales prescrites par la loi. Dans la mesure où il est impossible que les animaux aient accès à des enclos extérieurs à la halle, les enclos devraient être structurés de manière plus intéressante (par exemple avec des possibilités de grimper pour les chèvres, de la terre à fouiller pour les cochons). Le nombre des animaux exposés devrait être réduit au profit de boxes plus grands et l’on devrait renoncer à présenter des animaux manifestement malades! En outre, il serait certainement souhaitable pour les visiteurs – et pour le bien-être des animaux! - que les personnes responsables des animaux soient présentes...

Lapins et volailles domestiques Responsables Diverses associations de petits animaux de Suisse romande/canton de Vaud, organisations de protection des animaux «La colline aux lapins» et le «Club Romand des Amis des Cochons d’Inde» CRACI (cochons d’Inde).

Généralités sur les petits animaux Tous les animaux se trouvent dans des enclos ou des cages. Le contact avec les visiteurs n’est possible qu’à travers le grillage, les animaux ne sont pas extraits des cages par les responsables. Les stands d’information des associations responsables se trouvent à proximité («La colline aux lapins» et «CRACI») ou entre les enclos et les cages et, la plupart du temps, du personnel est présent. Les animaux sont donc surveillés. Il est interdit de nourrir les animaux et cette interdiction est respectée.

Détention -

63 lapins de races et de tailles diverses, détenus seuls dans des cages d’exposition de 70x70x70 cm (mêmes dimensions pour toutes les races), 3 lapines avec leurs petits (japonais: une femelle et 5 petits, lapin nain tacheté: une femelle et 2 petits, argenté de Champagne: une femelle et 3 petits) dans des enclos de 2x1x1 m, légèrement surélevés d’environ 50 cm. Pour une exposition permanente, des cages d’exposition de 4900 cm2 ne seraient autorisées que pour des lapins d’un poids inférieur à 3,5 kg (OPAn, Annexe 1, Tableau 8), toutefois dans cette exposition, d’assez grands lapins sont également détenus dans des espaces trop étroits durant dix jours. Ce qui peut être encore toléré comme détention temporaire dans des expositions d’une durée de deux jours est plus que problématique dans l’exposition du Comptoir Suisse qui dure dix jours. Les races de grands lapins devraient avoir des superficies de 7200 cm 2 (jusqu’à 5,5 kg) à 9300 cm2 (> 5,5 kg) comme il est prévu pour une détention permanente, car une exposition de dix jours ne peut pas être considérée comme «temporaire». Les lapins détenus dans les cages d’exposition de 70 cm sont primés. Les animaux sont bien soignés et en bonne santé, ce qui est la moindre des choses pour une exposition qui attribue des prix. Les cages sont séparées les unes des autres par des écrans et sont obturées à l’arrière. Du côté des visiteurs, une latte verticale d’environ 20 cm de largeur permet une obturation partielle. Sur cette planche sont affichés les résultats des attributions de prix ainsi que des informations sur la race. Elle sert également d’écran visuel partiel pour protéger les animaux. Les cages des lapins sont toutes pourvues d’une bonne litière de paille, toutes contiennent de l’eau propre dans une coupelle de plastique accrochée à la façade de la cage, des aliments concentrés sont proposés de la même manière (tablettes, pas de céréales) ainsi que du foin. Toutefois, aucun des enclos ne

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contient de matériaux à ronger qui sont pourtant obligatoires (rameaux, branches). On ne voit pas non plus de verdure. Les enclos de 2 m 2 avec les lapines et leurs petits disposent du même équipement ainsi que d’un abri d’environ 70x50 cm constitué de lattes grossières en bois avec un toit pentu, mais sur lequel les animaux ne peuvent grimper. Alors que, chez les lapins des deux petites races, tous les animaux d’une même famille peuvent se réfugier dans cet abri, chez l’argenté de Champagne, l’abri ne peut contenir qu’un seul animal et est donc trop exigu pour servir de refuge à tous les animaux. Etant donné que le stand des éleveurs de petits animaux se trouve justement entre les enclos des lapins, et qu’une personne du club s’y tient la plupart du temps, les visiteurs ont un interlocuteur à disposition. Les éleveurs vont à la rencontre des visiteurs en leur proposant des questionnaires (qui permettront de pouvoir attribuer le prix des visiteurs au plus beau lapin, au plus beau pigeon, à la plus belle poule). Un instantané à 12h30 du comportement des lapins dans les cages d’exposition montre que 5 animaux sont couchés sur le côté dans une position de détente, 26 animaux sont un peu moins détendus, couchés sur le ventre, 10 animaux sont accroupis sans bouger, et 23 autres s’adonnent à des activités comme la toilette, la nourriture, et un comportement d’exploration. Sur les 63 animaux, 10(16%) présentent donc un niveau de stress élevé (position accroupie immobile). -

40 poules et coqs de races diverses détenus seuls dont 16 animaux dans des cages de 50x50x50 cm et 24 dans des cages de 1x1x1 m. Trois groupes sont détenus dans des enclos de 2x1x1 m (dont chacun contient un coq et des poules: 6 poules-soie, 3 brahmas, et 5 autres poules d’une autre race de taille moyenne). Les animaux détenus seuls dans les cages ont chacun de la paille comme litière ainsi que de l’eau et de la nourriture dans une écuelle, mais ils ne disposent ni de bain de poussière, ni de sable ou de graviers à avaler, ni de possibilité de retrait, ni de protection par le haut, ni de possibilité de se percher à des hauteurs différentes (prescrits par la loi OPAn art. 66, al. 3, let. c). Il n’y a pas non plus de nids (OPAn art. 66, al. 3, let. b). Il manque donc non seulement les dispositifs d’aménagement prescrits par la loi, mais aussi les ressources nécessaires pour le bien-être et un comportement naturel. La disposition en alternance des coqs et des poules détenus seuls permet d’éviter que les coqs ne voisinent. Certes, quelques rares écrans de séparation provisoires en plexiglas et d’autres matériaux en plastique sont installés, mais les poules n’ont pas de possibilité de retrait par rapport aux visiteurs et par rapport à leurs congénères. Les enclos plus grands réservés aux groupes de poules ne sont pas non plus aménagés de manière plus inventive. Les animaux se tiennent, pour la plupart, sur des débris de chanvre sales et couverts de déjections, ils ont de l’eau et de la nourriture, mais pas de paille, pas de sable et aucune possibilité de retrait, pas de nids ou de structures en hauteur pour se percher et se reposer la nuit. Quelques affiches contenant des informations sont accrochées, entre autres il y est écrit: «Nous ne passons que peu de temps dans les cages d’exposition. A la maison, nous vivons avant tout en liberté». Il n’existe pas d’autres informations à part quelques noms de races.

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38 pigeons de races diverses sont détenus en groupes de 2 à 6 animaux ou en couples dans au total 9 volières de 1,5x1,5x1,5 m, ce qui constitue un volume supérieur aux prescriptions minimales légales (0,5 m2 par couple). Bien que ces animaux soient évalués ou primés, ils ne sont pas détenus seuls comme les poules et les lapins. Le sol est pourvu d’une litière de paille de chanvre, les animaux ont de l’eau et de la nourriture, mais pas de sable, ni de gravier. L’équipement des volières est plutôt pauvret, la plupart ont un perchoir en bois de section

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carrée, certaines ont également des branches assez épaisses au sol ou un tronc d’arbre, ou encore une petite cabane à disposition. Les pigeons se reposent sur le sol ou sur le perchoir. L’espace est un peu juste pour les groupes plus importants, en particulier les animaux qui ne s’entendent pas bien n’ont pas la possibilité de se percher sur un autre perchoir pour s’éviter, et pour cause: il n’y en pas d’autres. Pourtant, les possibilités de se percher à différentes hauteurs sont prescrites par la loi (OPAn art. 66, al. 3, let. c). De même, les pigeons doivent avoir un espace de vol accessible (ce qui n’est pas le cas au Comptoir Suisse durant dix jours), les animaux devraient disposer également d’eau pour se baigner (OPAn art. 66, al. 3, let. e). Il manque également des nids appropriés (OPAn art. 66, al. 3, let. a). 8 des 9 volières sont disposées de telle manière qu’au moins une face soit éloignée du public et non accessible, ce qui constitue une possibilité de retrait. Dans la seule volière accessible de tous les côtés, les pigeons sont plutôt agités et stressés, et quand ils se reposent, ils le font juste au milieu de la volière et non sur les bords. -

4 faisans, un couple de faisans argentés (Lophura nycthemera) et un couple de faisans de Colchide de Mongolie (Phasianus colchicus mongolicus) sont détenus chacun dans une volière de 1,5x1,5x1,5 m. Les volières sont pourvues d’une litière de paille de chanvre, de l’eau et de la nourriture sont à libre disposition. Chaque volière est pourvue d’une branche naturelle horizontale disposée en diagonale en guise de perchoir et offre en son milieu un abri composé de larges branches de sapin et d’autres essences (hêtre, saule, bouleau). En outre, la partie basse de la volière est protégée de la zone des visiteurs et des autres volières par des plaques de plastique non transparentes. Les oiseaux peuvent donc se mettre à l’abri des regards. Les poules faisanes des 2 couples se tiennent bien cachées derrière les branches, on observe que les mâles se tiennent également devant ou sur les branches. On ne note aucun trouble du comportement comme des courses stéréotypées bien que les volières du Comptoir Suisse soient en effet plus petites que celles de l’Animalia de Saint-Gall mais elles comportent de bien meilleurs abris pour les animaux. Malheureusement, il n’existe pas de prescriptions légales minimales pour les faisans.

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2 canards coureurs indiens et 2 canards cayugas sont détenus respectivement dans 2 volières de 1,5x1,5x1,5 m. Conformément à la législation (OPAn art. 66, al. 3, let. d), les canards ont un bac d’eau de 70x70 cm et environ 20 cm de profondeur à disposition, le sol est couvert d’une litière de paille de chanvre et de paille, de la nourriture est également à disposition, mais il n’y a pas d’autre bac d’eau pour boire. L’eau du bassin est déjà un peu sale. Comme chez les faisans, les volières sont pourvues d’un écran d’environ 70 cm de hauteur en plastique blanc du côté des visiteurs, sans doute conçu à la fois pour éviter les projections d’eau et pour protéger les animaux.

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3 oies domestiques blanches sont détenues dans une volière de 2,5x2,5x1,8 m. Elles ont à disposition un bassin d’eau de 1 m 2 et d’environ 20 cm de profondeur (conforme à l’OPAn art. 66, al. 3, let. d). L’eau potable proposée à part est tout aussi sale que l’eau où les oies se baignent avec entrain, éclaboussant tout autour d’elles. Le sol est recouvert d’une litière de chanvre haché et de paille. Sinon, la volière n’offre rien d’autre qu’une écuelle de nourriture, pas de structures supplémentaires. Les asters d’automne disposés là en guise de décoration sont à l’extérieur de la volière.

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2 oies de Toulouse sont détenues dans une volière de 4,5x1,5x1,5 m. Elles ont à disposition un bassin d’eau d’environ 20 cm de profondeur et d’une surface de 1 m 2 environ (conforme à l’OPAn art. 66, al. 3, let. d). L’eau qui s’y trouve est déjà très sale. Il n’y a pas d’autre eau à disposition dans un récipient séparé. Le sol est couvert d’une litière de chanvre haché et de paille. Les animaux disposent d’une écuelle avec de la nourriture ainsi que de pain sec, quelques petites branches de sapins sont éparses sur le sol.

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L’association de protection des animaux «La colline aux lapins» présente un enclos de 3x3 m pour 3 lapins. L’enclos est entouré d’un grillage d’1,5 m de hauteur, le sol est en plastique et n’est pas couvert de litière. L’enclos est structuré avec diverses petites cabanes, des tunnels et des plates-formes en hauteur, il contient un râtelier à foin. L’unique écuelle est vide de nourriture au moment de notre inspection, de même que les 2 écuelles pour l’eau. L’enclos est censé montrer comment aménager un logis pour les lapins, mais dans l’ensemble il n’est pas assez conforme aux besoins de ces animaux. Il manque des possibilités de ronger (sauf près des cabanes), comme des branchages frais, et les lapins n’ont pas non plus de possibilité de creuser la terre; au lieu de cela, ils se tiennent sur un sol en plastique. Sur le stand de l’association qui se trouve juste à côté de l’enclos des lapins, des interlocuteurs sont présents à tout moment et surveillent les animaux. Le matériel d’information affiché et proposé par l’association est bien conçu (ne pas détenir les lapins seuls, mais en groupe, beaucoup de place, pas de cage grillagée, beaucoup de recoins, les lapins vivent longtemps). En revanche la détention de lapins proposée ici est trop éloignée des conditions naturelles et correspond peu aux besoins de ces animaux. L’association recueille en outre de l’argent pour les lapins sans maître et propose des lapins de seconde main provenant d’un refuge qui collecte les animaux. Une pancarte intéressante: «Pour un instant de plaisir, choisissez-le en chocolat. Un vrai lapin, c’est s’engager 10 ans».

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Tout à côté des lapins, l’association CRACI présente environ 12 cochons d’Inde, dans 2 enclos au sol de 1,5x2,5x1,5 m environ. Les animaux sont détenus en 2 groupes d’environ 6 individus chacun. Un groupe comprend des animaux adultes, l’autre de jeunes animaux. Dans le groupe des jeunes animaux est présenté un cochon d’Inde nu Skinny de six mois qui a cependant un peu de duvet sur le corps, mais pas de moustaches. Il est très actif et l’on peut l’observer en train de manger, de boire et de communiquer avec les autres animaux. En outre, sont montrés des cochons d’Inde du Pérou dont les poils longs qui poussent en permanence peuvent

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rapidement se feutrer s’ils ne sont pas suffisamment brossés. Il faut noter que chez les animaux non habitués à cette procédure, le soin du pelage est très problématique et induit du stress. Comme le stand de CRACI est également situé à proximité immédiate des enclos, des interlocuteurs sont disponibles pour les visiteurs et les animaux sont surveillés.

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De même que pour «La colline aux lapins», la clôture relativement haute de l’enclos empêche les visiteurs de toucher les cochons d’Inde. L’enclos des cochons d’Inde est aménagé de manière diversifiée et simule les conditions naturelles. En particulier, l’enclos des jeunes animaux contient, outre une litière (paille de chanvre, foin, paille), de nombreux recoins, un fourré de branches naturelles avec des branchages frais à ronger, de nombreux tas de foin et des râteliers à foin de même que de la nourriture (mélange de grains et de pellets) et de l’eau. Il s’agit là d’une détention exemplaire de cochons d’Inde. L’aménagement de l’enclos des cochons d’Inde adultes est un peu plus pauvre, avec moins d’abris. On peut supposer que ces enclos ont été aménagés par des éleveurs/propriétaires différents. Du fait de la présence de nombreux abris conformes aux besoins des animaux, on ne peut pas avoir un instantané de tous les cochons d’Inde de l’enclos. Les animaux visibles ne sont pratiquement pas stressés, sans doute justement parce qu’ils ont ces nombreux abris à disposition. Les informations proposées par l’association CRACI sont comme pour celles de «La colline aux lapins», presque trop abondantes, beaucoup d’affiches couvertes d’une écriture fine que pratiquement personne ne lit. En revanche le contenu est valable et prône une détention de cochons d’Inde conforme aux besoins de l’espèce dans des enclos généreux et en groupe.

Evaluation Animaux des éleveurs de petits animaux: Les animaux exposés, qui sont également primés pour la plupart, sont tous en bonne santé et bien soignés. Les enclos sont propres dans l’ensemble (sauf les enclos des groupes de volailles), ils correspondent aux prescriptions légales minimales sur le plan de la surface et sont équipés du strict nécessaire (litière, nourriture, eau). Les enclos/volières ne sont toutefois pas conformes aux besoins des espèces et certains ne sont pas conformes à la loi pour ce qui est de leur aménagement. Il manque du matériel à ronger pour les lapins. Les cachettes et les possibilités de retrait sont insuffisantes pour la plupart des animaux. Il manque des perchoirs à des hauteurs différentes pour les poules et les pigeons, des nids pour toutes les volailles, un bain d’eau pour les pigeons. Les animaux sont littéralement exposés. Il ne s’agit pas de détentions exemplaires. Il faut prendre en compte que ces animaux ne devraient pas être détenus ainsi pendant une durée

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de dix jours au Comptoir Suisse, on ne peut plus parler ici d’une détention temporaire! Dans ces conditions, selon nous, les prescriptions minimales légales pour les aménagements devraient être du moins respectées, et même dépassées car de telles expositions animalières doivent toujours avoir un caractère exemplaire. Lapins («La colline aux lapins») et cochons d’Inde («CRACI»): Pour les cochons d’Inde, les enclos présentés sont généreux et conformes aux besoins de l’espèce. Mais, chez les lapins, il manque par exemple de l’eau, des matériaux à ronger et des possibilités de creuser. Outre le cochon d’Inde nu skinny, des cochons d’Inde du Pérou sont également montrés dont les poils qui poussent en permanence peuvent poser problème car ces animaux doivent être brossés régulièrement (une solution plus simple est de les tondre).

Oiseaux d’ornement/exotiques Responsables A part une volière, toutes les autres sont gérées par le Garden Centre de Lavaux. Une seule personne responsable appartenant au Garden Centre est sur place et répond aux questions. Une volière appartient à un éleveur privé d’oiseaux d’ornement qui est absent.

Détention Au total 6 grandes volières détiennent divers perroquets et perruches, 6 autres volières plus petites présentent divers oiseaux d’ornement (canaris, fringillidés, pigeons diamants). -

8 perroquets et amazones (2 perroquets gris du Japon, 2 amazones du Panama et 2 amazones à front bleu, 2 amazones non adultes, de race indéfinie). Dimensions de la volière 2,5x6 m, hauteur 2-3 m (toit en pente). Litière abondante, 4 grosses branches en guise de perchoir, une face est un peu protégée par des plantes en pot. Des rameaux et des feuillages flétris au sol. Présence d’eau et de nourriture. Pas d’autre matériel pour s’occuper (jouets, possibilités de grignoter, bain). Pas de sable. Il est possible de caresser et de nourrir les animaux près du grillage, mais cela est interdit (des panneaux mettent en garde contre le danger de morsure). Les animaux ne sont pas à vendre. Brèves informations sur les animaux (1/2 page A4: espèce, aire géographique, environnement, mode de vie). Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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4 grands perroquets (un ara à ailes vertes, un ara militaire, 2 aras bleus). Dimensions de la volière 5x3 m, hauteur 2,5 m. La surface minimale pour 4 animaux (12 m 2) ainsi que le volume minimal de 30 m3 prescrit par la loi sont donc observés. Litière abondante, 3 grosses branches en guise de perchoirs, deux faces de la volière sont un peu protégées par des plantes en pot. Des rameaux et du feuillage flétri sur le sol. Eau et nourriture à disposition. Aucun autre matériel pour s’occuper (jouets, possibilités de grignoter, bain). C’est pourquoi les branches qui servent de perchoir sont fortement rongées. Pas de sable. Il est possible de caresser et de nourrir les animaux près du grillage, mais cela est interdit (des panneaux mettent en garde contre le danger de morsure). Les animaux ne sont pas à vendre. Brèves informations sur les animaux (1/2 page A4: espèce, aire géographique, environnement, mode de vie). Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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Environ 20 perruches (perruche à large queue, perruche princesse de Galles, perruche de Pennant, perruche chanteuse, perruche d’Adélaïde, perruche à tête pâle, perruche à ventre jaune, perruche à collier de Bauer, perruche de Stanley, calopsitte élégante). Dimensions de la volière: ronde, 4 m de diamètre, 2,5-3 m de hauteur (toit en pente). Litière abondante, un arbre avec de nombreuses branches pour se percher, une face protégée par des plantes en pot. Des rameaux et du feuillage flétri sur le sol. Eau et nourriture à disposition. Une écuelle plate contient de l’eau et sert aussi de bain. Aucun autre matériel pour s’occuper (jouets, possibilités de grignoter). Pas de sable. Il est possible de caresser et de nourrir les animaux près du grillage, mais cela est interdit (des panneaux mettent en garde contre le danger de morsure). Les animaux sont à vendre pour CHF 200-300 par animal. Peu d’informations sur les animaux (seulement le nom, l’origine, aucun renseignement sur la détention). Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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7 cacatoès (2 cacatoès roses et 5 cacatoès à huppe). Dimensions de la volière 2,5x6 m, hauteur 2-3 m (toit en pente). Litière abondante, 3 grosses branches en guise de perchoir, une face protégée par des plantes en pot. Des rameaux et du feuillage flétri au sol. Présence d’eau et de nourriture. Aucun autre matériel pour s’occuper (jouets, possibilités de grignoter). Pas de sable. Il est possible de caresser et de nourrir les animaux le long du grillage, mais c’est interdit. Les animaux ne sont pas à vendre. Brèves informations (sur une demi-page A4: espèce, aire géographique et mode de vie). Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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Environ 26 perruches ondulées. Dimensions de la volière 2,5x3,5 m, 2 m de hauteur. Litière abondante, 2 branches pourvues de rameaux en guise de perchoir et un arbre. La volière a une face voisine de la volière des inséparables, sinon elle est accessible de tous côtés, pas de possibilité de retrait. Présence d’eau et de nourriture. Aucun matériel pour s’occuper (filets contenant des graines, bain). Il est possible de caresser et de nourrir les animaux le long du grillage, mais cela est interdit. Aucune information sur l’animal (sauf l’espèce). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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18 inséparables (rosegorges, inséparables de Fischer, inséparables masqués, inséparables d’Angola). Dimensions de la volière 2,5x3,5 m, 2 m de hauteur. Litière abondante, 2 branches pourvues de rameaux en guise de perchoir et un arbre. La volière a une face voisine de la volière des perruches ondulées, sinon elle est accessible de tous côtés, pas de possibilités de

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retrait. Présence de nourriture, l’eau n’est pas visible (on ne peut voir ce que contiennent les soucoupes qui sont fixées en hauteur). Aucun matériel pour s’occuper (filets contenant des graines, bain). Il est possible de caresser et de nourrir les animaux le long du grillage, mais cela est interdit. Aucune information sur l’animal (sauf l’espèce). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal. -

2 cacatoès huppés. Dimensions de la volière 5x2 m, 2 m de hauteur. Cette volière ne correspond donc pas aux exigences minimales prescrites par la loi, volume minimal de 30 m 3. Litière abondante, 4 grosses branches en guise de perchoir. Une face de la volière est fermée, une zone couverte d’un toit, une niche comme espace de retrait. Présence de nourriture et d’eau, mais aucun autre matériel pour s’occuper (de petits rameaux sans feuilles et feuilles flétries au sol), pas de sable, ni de bain d’eau. Il est possible de caresser et de nourrir les animaux le long du grillage, mais cela est interdit. Peu d’informations sur l’animal (espèce, origine). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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10 pigeons diamants. Dimensions de la volière 3,5x2,5 m, angles à pans coupés, 2,5 m de hauteur. Litière abondante, arbre en guise de perchoir, branchages au sol. Présence de nourriture, mais l’eau est pleine de déjections. La volière est accessible de tous côtés, aucune possibilité de retrait. Absence d’alvéoles pour les nids. Pas de bain d’eau ou de sable. Aucune information sur les animaux (sauf l’espèce). Les animaux ne sont pas à vendre. Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal, quelques-uns font la parade.

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Environ 27 canaris. Dimensions de la volière 2x2 m, en forme de croix, 3 m de hauteur au «pignon». Litière abondante, un grand arbre avec des branches en guise de perchoir. Présence de nourriture et d’eau (petits abreuvoirs). Volière accessible de tous côtés, aucune possibilité de retrait. Pas de bain de sable ni d’eau. Aucune information sur l’animal (sauf l’espèce). Les animaux ne sont pas à vendre. Les animaux sont en bonne santé et ont un comportement normal, quelques-uns chantent.

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Environ 35 canaris. Dimensions de la volière 4x1,5 m, 2 m de hauteur, 2 arbres en guise de perchoirs. Sinon, même chose que pour la volière des 27 canaris.

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Environ 20 amadines diamants de différentes espèces. Dimensions de la volière 1x2 m, hauteur 2 m. Litière abondante, arbre en guise de perchoir. Une face de la volière est protégée par un mur arrière. Présence de nourriture et d’eau. Pas de bain de sable, ni de bain d’eau. Aucune information sur l’animal (sauf l’espèce et l’origine). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal

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Environ 18 astrilds ondulés. Dimensions de la volière 3x1 m, hauteur 2 m. Litière abondante, arbre en guise de perchoir. Une face de la volière est protégée par un mur arrière. Présence de nourriture et d’eau Pas de bain de sable, ni de bain d’eau. Aucune information sur l’animal (sauf l’espèce et l’origine). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal.

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Environ 18 amadines. Dimensions de la volière 2x2 m, hauteur 2 m. Litière abondante, arbre en guise de perchoir. Une face de la volière est protégée par un mur arrière. Présence de nourriture et d’eau. Pas de bain de sable ni de bain d’eau. Aucune information sur l’animal (sauf

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l’espèce et l’origine). Les animaux ne sont pas à vendre. Ils sont en bonne santé et ont un comportement normal.

Evaluation Cette détention d’animaux fait une bonne impression générale. En particulier les volières sont assez grandes – à une exception près – même si la hauteur est à la limite inférieure, surtout pour les perroquets. Les volières sont propres. De l’eau et de la nourriture à volonté sont à la disposition des animaux. Tous les animaux sont détenus en groupe ce qui permet suffisamment de contacts sociaux. Toutefois certains perroquets et perruches ne sont pas détenus, comme il est prescrit, avec un partenaire social de la même espèce. Parfois, les partenaires sociaux appartiennent seulement à des espèces proches. Il faut aussi noter comme point positif le fait que tous les oiseaux présentés sont en bonne santé et ont un comportement conforme à leur espèce et bien équilibré (ils se reposent, font la toilette de leur plumage, ont des contacts sociaux, font la parade, cherchent de la nourriture, volent, recherchent avec curiosité le contact le long du grillage). Nous n’observons aucun problème manifeste au niveau du comportement qui pourrait indiquer une détention insuffisante et du stress (cependant il n’est pas possible de distinguer entre un repos détendu/sommeil et un retrait guidé par le stress/se cacher sous les ailes). Les points insuffisants: le fait que toutes les volières sont dépourvues des structures prescrites comme les bains de sable et d’eau et de possibilités de s’occuper. Chez les grands perroquets, il manque des perchoirs souples comme le prescrit l’ordonnance sur la protection des animaux (il n’y a que des barres de bois rigides). Parfois les oiseaux sont exposés de manière un peu brutale et n’ont pratiquement pas de possibilité de retrait à leur disposition. Il manque des informations sur les exigences de la détention, ce qui est particulièrement gênant là où les animaux sont à vendre! En outre, il serait utile de signaler que, pour les grands perroquets et les cacatoès, la détention est obligatoirement soumise à une autorisation.

Reptiles, amphibies et arthropodes

Responsables Vivarium de Lausanne. En outre, un éleveur privé expose différents scorpions et une tarentule.

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Détention Dans plusieurs terrariums aménagés de manière exemplaire, simulant des conditions naturelles, sont présentés d’assez petits reptiles dans leur environnement naturel et parfois dans des associations réalistes sur le plan biogéographique (plusieurs animaux d’un même territoire d’origine et d’un même environnement dans chaque terrarium). En outre, l’exposition aborde le sujet du commerce illégal de produits animaux et d’espèces menacées. Plusieurs responsables du vivarium sont sur place en permanence et informent les visiteurs. -

Gecko de Madagascar: Un nombre indéfini d’animaux. Dimensions du terrarium 120x50x50 cm (pour plusieurs animaux). De la végétation naturelle, des possibilités de grimper et des cachettes, des aires humides avec des chaleurs différentes, des spots, de la nourriture (insectes). Présence d’informations sur les animaux (espèce, origine, mode de vie, mais aucun renseignement sur la détention). Les animaux ne sont pas à vendre.

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Dragon d’eau chinois et géoémyde. Nombre indéfini d’animaux. Dimensions du terrarium 150x100x80 cm (dimension suffisante pour 2 animaux). Végétation naturelle, eau, possibilités de creuser, de grimper et de se cacher, aires humides de chaleurs différentes, spots. Présence de nourriture (insectes, fruits/légumes pour tortue). Présence d’informations sur les animaux (espèce, origine, mode de vie, mais aucun renseignement sur la détention). Les animaux ne sont pas à vendre.

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Python nain: Nombre indéfini d’animaux. Dimensions du terrarium 100x60x120 cm (dimensions suffisantes pour 1 ou 2 animaux). Végétation naturelle, eau, possibilités de grimper et de se cacher, aires humides de chaleurs différentes, spots. Aide pour la mue (pierres, branches). Présence d’informations sur les animaux (espèce, origine, mode de vie, mais aucun renseignement sur la détention). Les animaux ne sont pas à vendre.

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Uromastyx, tortue sillonnée (animaux jeunes), scinque berbère: Nombre indéfini d’animaux (au moins 3 jeunes tortues sillonnées, 2 uromastyx, 1 scinque). Dimensions du terrarium 2x2 m, ouvert en haut, avec un sol simulant le sol naturel du désert, assez meuble pour creuser, possibilités de cachettes. Spot, aires de chaleurs différentes. Présence de nourriture (fourrage grossier pour tortues, insectes pour lézards). Informations sur les animaux (espèce, origine, mode de vie, mais aucune information sur la détention). Il serait utile de mentionner que la détention de tortues sillonnées est soumise à autorisation! Seuls de jeunes animaux sont montrés ici – les animaux de cette espèce peuvent cependant devenir très gros et sont alors très difficiles à détenir! Les animaux ne sont pas à vendre.

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Dendrobates (grenouilles à venin): Nombre indéfini d’animaux. Dimensions du terrarium 80x40x50 cm. Végétation naturelle, sol assez meuble pour creuser, eau, possibilités de se cacher et de grimper dans les plantes, aires humides de chaleurs différentes, lumière artificielle. Présence de nourriture (insectes). Informations sur les animaux (espèce, origine, mode de vie, mais aucune information sur la détention). Les animaux ne sont pas à vendre.

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1 tarentule (Brachypelma) et 8 scorpions, assez petits pour la plupart, dans des terrariums miniatures. Certes, ces terrariums sont très petits (environ 20x30 cm, 20 cm de hauteur) mais aménagés conformément aux espèces, avec des sols spécifiques aux espèces, des cachettes,

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des aires ombragées et des aires ensoleillées, de la nourriture, de l’eau, de la végétation là où il en faut. Seuls les noms latins des animaux sont indiqués ainsi que leur origine. (De nombreuses espèces n’ont pas de nom usuel. Le sujet de la venimosité des animaux ainsi que la prévention des accidents est abordé et des conseils pour éviter les accidents lors de voyages sont dispensés. Les animaux ne sont pas à vendre et ne sont pas non plus vendus en privé selon les déclarations du propriétaire. Pour les arthropodes, il n’existe pas de prescriptions de détention.

Evaluation Détention en terrariums exemplaires. Les terrariums sont assez grands et disposent de l’ensemble des structures nécessaires, ainsi que de l’éclairage et des températures adéquates. Les animaux sont détenus dans des groupes socialement compatibles et, si nécessaire, l’animal est détenu seul. L’environnement naturel est bien simulé. Les informations sur les terrariums sont suffisantes et sont bien complétées par les renseignements volontiers fournis par les personnes responsables.

En marge, une observation Il nous est apparu que les chevaux engagés dans la parade équestre étaient traités de manière problématique après la représentation. Tout près de l’entrée de la halle de la foire, se trouve un dispositif de métal et de fer qui peut être mis en mouvement grâce à une manivelle actionnée par les visiteurs. Le mouvement des roues dentées, des pistons et des figures provoque des cliquetis d’un niveau sonore élevé (pic de 89 dB). Et bien sûr, les visiteurs ne cessent d’actionner ce monstre métallique. A l’intérieur de la halle, ce bruit ne s’entend pratiquement pas, mais il est très intense à l’entrée. Il a fallu que le van (immatriculé dans le Valais) des chevaux qui prennent part à la représentation soit garé justement à proximité de cette source de bruit. Après la représentation, un des chevaux, un frison, est amené directement dans le van et y placé dans une stalle. Dans le van se trouvent, à côté les uns des autres, en diagonale, 3 boxes pour 3 chevaux de trait massifs. Le van est accroché à une jeep dont les vitres sont légèrement ouvertes. Dans la voiture sont enfermés 2 chiens, un shar pei et un chien d’une race mêlée de terrier – sans eau et en plein soleil. Ils ont manifestement très chaud tous les deux, ils halètent fort. A chaque fois qu’un visiteur actionne le dispositif métallique, le cheval qui se trouve dans le van prend peur, il tape du pied et renâcle, frappe violemment les parois du van avec ses sabots, rabat les oreilles, et écarquille les yeux. Une bonne demi-heure s’écoule avant que les propriétaires des animaux apparaissent pour faire monter

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les 2 autres chevaux (on note qu’il manque une rampe pour monter dans le van!!!). Ils libèrent les chiens et leur donnent à boire. A cette occasion, ces propriétaires d’animaux se sont comportés avec une grande légèreté et se sont montrés irresponsables. En aucun cas des chiens ne doivent être laissés dans une voiture en plein soleil! Et laisser un cheval dans un van étroit stationné à proximité d’une source sonore aléatoire et placé dans le flux des visiteurs soumet l’animal un très fort stress qui aurait pu facilement être évité! Charger un cheval dans un van sans rampe comporte en outre un danger considérable pour l’animal.

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Foire du Valais, Martigny [ du 27 septembre au 10 octobre 2013, visité le 28 septembre 2013 ]

Généralités

En 2013 la Foire du Valais à Martigny, une manifestation cantonale agricole et de loisirs a présenté différentes espèces d’animaux de rente. On y trouve différentes races d’animaux du canton comme la chèvre à col noir du Valais, le mouton Nez-noir du Valais, les vaches d’Hérens, les chiens saint-bernard ainsi que les chèvres Nera Verzasca, une truie d’élevage avec ses porcelets, un verrat et différentes autres races de moutons, lapins et volailles. Des poneys sont utilisés pour être montés par les enfants. Le gros problème de protection animale est avant tout la taille exiguë des enclos pour les moutons et les chèvres. L’ensemble des enclos de ces animaux ne comporte aucune possibilité de retrait. Certains moutons se trouvent exposés sans être tondus à une chaleur de 25° (il fait même encore plus chaud sous tente) et parfois avec les queues coupées. Les visiteurs peuvent toucher la majorité des animaux étant donné qu’il n’y a pas de possibilité de retrait. La truie mère est exposée avec ses porcelets dans un boxe individuel, mais au moins sans être attachée. Ce qui est également très problématique c’est la détention, la vente et la manière «d’emballer» des poussins vendus vivants. Dans les halles, il est interdit de fumer et les chiens sont interdits; il n’y a pas de chenil. D’une manière générale, il y règne une atmosphère agréable, même si le niveau sonore est assez élevé étant donné que les halles sont plutôt trop petites pour le nombre de visiteurs. Dans toutes les halles avec des animaux, nous n’avons pu constater ni odeur d’urine ni autre indications d’un manque d’hygiène. Cela sentait plutôt la paille fraîche, et les stalles et boxes donnent une impression de propreté. Nous n’avons pas détecté de courants d’air. Il n’y a pas de représentations avec des animaux.

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Présentation détaillée des différentes parties de l’exposition Bovins Deux vaches d’Hérens sont abritées entre deux tentes. Leur enclos est abondamment recouvert de paille et de sciure; ses dimensions sont très généreuses (5x8 m) et en partie recouvert d’un toit. Les animaux donnent l’impression d’être calmes et satisfaits. Un râtelier de foin bien rempli et de l’eau sont à disposition des vaches. Au même endroit se trouve également une vache d’Hérens avec son veau. Là aussi l’enclos est de dimensions généreuses et il est doté de paille et de foin. De même, environ la moitié de l’enclos est sous toit. Cette détention de bovins est irréprochable.

Anes Entre les vaches d’Hérens, deux ânes sont abrités dans un enclos aux vastes dimensions généreuses (3x5 m). La moitié de l’enclos et sous toit. Là aussi il y a une généreuse litière de paille fraîche et propre ainsi que de sciure. Un atelier de foin bien rempli et de l’eau sont à disposition des ânes. Cette détention est bonne. La paroi de la tente est protégée par une barrière à croisillons en bois. Cette barrière pourrait blesser les ânes.

Chèvres/moutons Les chèvres et les moutons sont installés dans une petite tente. L’espace à leur disposition est très exigu. Deux à trois moutons ont environ 6 m2. Cette surface est rapetissée par le râtelier de foin. La litière pour tous les petits ruminants est propre et abondante avec de la paille et de la sciure. Ces espaces restreints ne permettent pas aux animaux d’avoir suffisamment de distance entre eux ou vis-à-vis des visiteurs. On y voit le mouton blanc du Valais (weisses Alpenschaf WAS), le mouton à tête noire, les moutons Neznoir du Valais et une race à corne (jaglu). Les WAS et les moutons à tête noire ont en majorité à queue coupée.

Sur 6 m2 également, quatre chèvres à col noir du Valais, deux adultes et deux jeunes, sont exposées. Là aussi la paille et propre et abondante. Les animaux ont de l’eau et du foin à disposition et même une petite possibilité de grimper pour les chèvres. Mais là aussi les animaux ne peuvent pas éviter le regard des visiteurs étant donnés que l’enclos est trop petit.

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Deux chèvres adultes Nera Verzasca sont détenues dans un enclos avec treillis ce qui comporte un risque de blessure pour cette race qui porte des cornes. La litière, propre et abondante, est composée de paille et de sciure. Les animaux ont du foin et de l’eau à disposition, l’enclos est toutefois très petit (environ 4 m2). Toutes les chèvres et tous les moutons sont détenus en groupe avec une bonne litière de paille. De l’eau et de la nourriture (râteliers/mangeoires) sont à la disposition des animaux en libre-service. Les chèvres laitières n’ont toutefois pas suffisamment de possibilité de grimper. Nous n’avons pas constaté de signes de stress ou de comportements stéréotypés. La rumination est normale et le niveau sonore s’élève à environ 73 dB (A).

Porcs Une truie allaitante avec ses porcelets est exposée dans une installation standard de 6 m2 de surface. Il y a beaucoup de litière et d’eau à disposition; les visiteurs n’y ont accès que d’un côté. Toutefois du même côté se trouve également le nid des porcelets, ce qui ne tient pas compte du besoin de retrait et de protection des porcelets.

Volaille Trois différentes races de volaille sont exposées dans la tente des petits ruminants. La litière est propre et abondante, les poules peuvent gratter, ont des perchoirs et un nichoir par enclos. Toutefois, les poules pondent leurs œufs au sol. La surface de cet enclos entouré de treillis et d’environ 2 m2, ce qui est bien trop petit pour 4 à 5 poules et leur coq. De la nourriture et de l’eau sont à disposition des volatiles.

Lapin/volaille d’ornement On y expose de nombreuses races de lapin. Les installations des lapins ont une surface de couchage en hauteur et de la litière propre. Elles sont occupées en général par un à quatre lapins. Les animaux peuvent se cacher dans la litière abondante. Au milieu de la tente, il y a un enclos d’environ 8 m 2 que se partagent les lapins et les pigeons. L’installation est bien structurée. Quelques maisonnettes, mais aussi des surfaces de repos en hauteur et des possibilités de grimper ainsi que des tuyaux donnent des possibilités de retrait aux animaux. Les pigeons ont des perchoirs. L’eau et la nourriture sont disponibles en abondance.

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Dans l’enclos, il y a une cage occupée par un lapin adulte et deux jeunes. Même si ce petit enclos disposait également de possibilité de s’asseoir en hauteur et d’une protection contre les regards du côté des visiteurs, étant donné qu’il est placé au coin de l’enclos les visiteurs ont contact par deux côtés avec la cage. À l’exception de cette cage à lapin, la détention est modèle.

Poussins En revanche, la détention des poussins à la foire est douteuse et la vente à bon marché «de l’entrepôt» est problématique ! Les poussins se pressent sur une surface de 1,5 x 1,5 m et sont tellement serrés qu’on ne voit pratiquement plus la litière. Plusieurs lampes chauffantes sont disponibles ainsi que différents points de nourriture. Toutefois les poussins sont vendus à un prix ridicule de CHF 2,50 par «pièce» et emballés sans douceur dans un carton. Les personnes qui ont acheté «sur un coup de tête» deux poussins, que vont-elles en faire lorsqu’elles en seront lassées (donnés aux enfants)

Poneys Trois poneys shetlands sont abrités sous la même tente que les lapins. L’enclos des poneys est divisé par des panneaux et sa taille et de 5x2,5 m. Il y a du foin et de la paille à manger sur la litière de sciure qui est tout à fait propre. En outre il y a de l’eau à disposition des poneys. Les poneys sont utilisés pour des chevauchées sur une place couverte de copeaux de bois qui est encadrée de quatre côtés. Les animaux donnent l’impression d’être bien soignés et détendus. En revanche, ce qui est critiquable, c’est que les poneys sont menés par les enfants sans l’accompagnement d’un adulte.

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OLMA ( Schweizer Messe für Landwirtschaft und Ernährung ), St.Gallen [ du 10 au 20 octobre 2013; visité le 17 octobre 2013 ]

Impression d’ensemble

A l’occasion de l’Olma diverses espèces animales sont exposées, dont principalement des vaches laitières de différentes races, des chevaux et des juments avec leurs poulains, des ovins et caprins adultes et jeunes. De même, il y a différents types de volaille suisse. Il y a tous les jours plusieurs représentations. Ce qui pose problème du point de vue de la protection des animaux, ce sont les installations assez exiguës des enclos pour les moutons et les chèvres: à une exception près, aucun enclos pour ces animaux n’est équipé de possibilité de retrait. Les enfants peuvent donner deux fois par jour le «biberon» à un groupe d’agneaux. Le transport et l’exposition de vaches en fin de gestation sont problématiques dans l’optique de la protection animale: l’Union Européenne interdit le transport de vaches en état de gestation avancée, mais en Suisse c’est légal. On pourrait quand même s’attendre d’une foire pour le grand public comme l’Olma que l’on s’engage davantage pour le bien-être animal et non de purement et simplement respecter les exigences minimales! Le premier soir déjà, juste après l’installation à l’écurie, une vache primipare met bas son veau. La » Télévision Suisse alemanique télévision suisse alémanique y consacre une émission. Le stress du transport et la nouveauté de l’environnement peuvent influencer la date et le déroulement de la mise-bas. Une naissance est toujours un événement douloureux et empreint de stress, et ce tout particulièrement pour les vaches primipares après le transport et l’introduction dans un environnement inhabituel. Le jour de la visite, une vache en fin de gestation manifestait les premiers signes d’une naissance prochaine vers 14 h tandis que les visiteurs se bousculaient derrière leur enclos et touchaient les vaches constamment. Les visiteurs peuvent toucher en fait la majorité des animaux étant donné qu’il n’y a pas de possibilité de retrait. C’est comme cela par exemple qu’une vache à l’attache peut être touchée à tout moment par tous les côtés. Une truie mère se trouve avec ses porcelets dans une logette mesurant seulement 3,15x2,60 m. Les vaches et les veaux dans la détention des vaches mères

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respirent parfois très fortement par la bouche lorsqu’elles sont sur le côté. Un veau sur le côté montre ces symptômes même lorsqu’il a posé la tête. Ses yeux sont dilatés. Dans les halles, il est interdit de fumer et d’amener des chiens; il n’y a pas de chenil. D’une manière générale, l’atmosphère est sonore et agitée. Les animaux qui sont arrivés uniquement pour cette journée n’ont que très peu de place à disposition ce qui fait que les ânes relativement grands doivent attendre à trois dans un boxe fait de panneaux et mesurant 16 m²! Dans toutes les halles avec animaux, on ne perçoit pas d’odeur d’urine ou d’autres indications d’une situation laissant à désirer sur le plan de l’hygiène. Cela sent la paille fraîche et les stalles et boxes donnent l’impression de propreté. Il n’y a pas de courant d’air détecté. 75 à 90 dB sont un niveau sonore élevé pour des halles où sont détenus des animaux.

Présentation de l’exposition dans le détail Bovins Deux veaux nés pendant l’Olma sont abrités dans un boxe de panneaux d’environ 9 m²; à côté se trouve une vache de la race brune dans un boxe de 10,8 m². Les deux boxes sont pourvus d’une litière généreuse de paille propre.

Une détention à l’attache abrite 23 vaches de la race brune et un taureau. Enfin se trouvent 12 vaches et une génisse d’un an. Parmi les 12 vaches l’une est à deux doigts de mettre bas et une autre vache d’un certain âge (de 1997) à des coulées de lait dans le pis. Deux autres endroits avec détention à l’attache regroupent 21 vaches de la race brune et quatre de la race jersey; en face il y a 27 vaches de la race Holstein. Deux vaches Holstein en état de gestation avancée ont une fréquence respiratoire plus élevée que la normale. Les emplacements ont une longueur de 2,10 m et correspondent donc aux exigences de l’OPAn. Six vaches mères avec leur veau déjà engraissé sont installées sur environ 60 m 2. Les animaux semblent aussi, du moins certains d’entre eux, avoir des fréquences respiratoires élevées. Un veau «pompe» couché sur le côté avec les yeux écarquillés et respire la bouche ouverte. Un autre veau roule la langue, ce qui est un signe indubitable de stress. Deux vaches ont déjà mis bas ici. Une autre

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est à deux doigts de la mise-bas et trois autres vaches au moins semblent être proches d’une misebas.

Espace extérieur A côté de l’arène de présentation qui est couverte par une tente, il y a deux zébus avec leur veau. L’enclos mesure 3,6x7,2 m et est couvert de litière propre. Un râtelier de foin plat et de l’eau sont disponibles. Malheureusement, le râtelier de foin se trouve du côté des spectateurs, ce qui fait que les animaux ne peuvent pas brouter sans être dérangés. Pendant le temps d’observation d’environ 10 minutes, un des zébus a essayé de manger du foin. Chaque fois qu’il plonge la tête dans le râtelier, un visiteur lui tapote la tête. Et chaque fois, l’animal recule jusqu’à ce qu’il renonce à se nourrir. De même, dans l’espace extérieur, deux vaches mères avec leur veau sont détenues sur 10,7x3,6 m; ici aussi les râteliers sont placés du côté accessible aux visiteurs. Mais il y a de l’eau et la litière est propre. La Société des vétérinaires suisses (SVS) présente la profession de vétérinaire dans un cabinet consacré aux animaux de rente. Outre des vidéos, un membre de la SVS fait une démonstration d’un examen clinique sur une vache. Cette dernière, peut-être s’agit-il de plusieurs vaches, nous n’avons pas pu le vérifier, est amenée dans l’ascenseur des marchandises de son écurie au stand de la SVS et retour. La vache que nous avons pu observer est visiblement stressée et meugle sans arrêt.

Anes Les ânes ne sont sur le terrain de l’Olma que cette journée pour différentes représentations. Entre les représentations, les ânes sont installés dans des boxes à panneaux d’une taille variant entre 9 et 12 m². Malheureusement, il y a trop peu de boxes pour le nombre d’ânes présents, raison pour laquelle un boxe doit parfois être occupé par trois animaux. Les boxes près de l’arène de présentation ont une litière de paille et sont protégés par un toit. Il y aurait ici beaucoup plus de place à accorder aux ânes: pour des petits chevaux et des ânes avec une hauteur au garrot < 120 cm il faut 5,5 m2 par animal soit au moins 16,5m 2 pour un groupe de trois ânes, mais ce qui serait encore mieux c’est un boxe avec parcours.

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Chèvres/moutons 26 moutons non tondus, habitués à vivre en liberté, sont détenus dans des conditions très exiguës dans l’espace extérieur sur 3,6x10,7 m (par animal, d’après l’OPAn, il faudrait 2 m 2 de surface à disposition pour se coucher; cela veut dire pour 26 animaux environ 52 m 2 au lieu des 40 m2 qui sont bien trop justes). Trois seaux d’eau pleins, dont deux sont installés du côté des visiteurs, sont disponibles pour les moutons. Ici nous pouvons observer que les visiteurs dérangent les animaux lorsqu’ils boivent au point que les animaux arrêtent de boire. D’autres moutons sont abrités dans la halle 7.1. Nous y trouvons un groupe de 11 agneaux. L’enclos est librement accessible aux visiteurs sur trois côtés. Dans l’ensemble, les animaux ont 2,6x3 m à disposition (conformément à l’ordonnance sur la protection des animaux il faudrait 0,3 m 2, par agneau, donc 3,3 m2 pour 11 animaux). Du foin, de l’eau et de la paille propre sont à disposition. Un deuxième groupe d'agneaux, là encore 11 animaux, sont abrités dans un enclos mesurant 2,3x4,2 m. L’enclos est accessible aux visiteurs de deux côtés. Les enfants peuvent nourrir ce groupe à 10 h et à 15 h en leur donnant le «biberon». Ces animaux n’ont pas de possibilité de retrait sauf sous la mangeoire.

Directement à côté du groupe d’agneaux se trouve un bel enclos de chèvres bien structuré, doté de possibilité de couchage en hauteur et d’installations pour grimper. Malheureusement, il n’y a qu’un accès au podium qui est bloqué par le bouc au caractère dominant. Dans la même halle se trouvent deux chèvres à col noir sur 2,9x2,5 m. Juste à côté, il y a cinq jeunes chèvres à col noir, elles aussi sur 2,9x2,5 m. La paille propre, le foin et l’eau sont disponibles dans les deux enclos.

Porcs Dans la halle 7, à côté des vaches laitières et des vaches mères, il y a des chevaux et des porcs. Une truie mère est dans le boxe de mise bas (3,2x2,6 m) avec ses porcelets. Un verrat est détenu dans un boxe suffisamment grand d’environ 7 m2, tandis que quatre gorets (jeunes porcs d’engrais d’environ 30 kg poids vif) sont détenus dans un boxe d’environ 7 m 2. Ces deux boxes n’ont pas d’eau fraîche (ni de biberon) mais seulement un brouet de couleur brun sale dans les mangeoires!

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Dans l’espace extérieur, 15 «cochons de course» (d’un poids d’environ 60 à 70 kg) sont détenus sur 3,2x6,8 m. De petites cabanes se trouvent dans l’enclos et au moins elles offrent à quelques cochons une possibilité de retrait. Avec ses 15 porcs, l'enclos est densément peuplé. Le sol est couvert par de paille. De l’eau est disponible pour les animaux. La longueur des abreuvoirs d'environ 3 m ne correspond pas à l’OPAn (30 cm par animal).

Volaille Différentes races de volaille menacées d’extinction sont exposées à l’Olma. L’enclos des cinq canards de Poméranie est de 6 m2 avec une cabane comme possibilité de retrait; ils ont de l’eau pour nager. De même, les canards peuvent gratter dans différents substrats au sol. L’eau et la nourriture sont disponibles et l’enclos est propre.

Par ailleurs, il y a deux oies de Diepholz dans un enclos joliment structuré avec de généreuses possibilités de baignade. Malheureusement, les deux oies ont les plumes raccourcies à l’aile droite. 12 poules et un coq sont installés dans une volière avec une excellente structure. Il y a de la nourriture, de l’eau, des possibilités de gratter et un petit poulailler.

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Chevaux

Dans la halle 7, on montre deux juments avec poulain. Les poulains sont à vendre. Tous les chevaux sont abrités dans des boxes qui sont d’une taille d’environ 15 m 2. Les boxes sont couverts d’une litière abondante (paille). Malheureusement il n’y a pas d’eau. Quatre autres chevaux sont installés dans l’espace extérieur. Deux chevaux se partagent chaque fois deux boxes dont la taille est d’environ 3,6x3,6 m. La porte entre les boxes est ouverte ce qui permet aux chevaux de choisir s’ils veulent rester près des visiteurs ou dans la partie arrière du boxe. Le sol est couvert de litière de paille propre et il y a de l’eau.

Un peu à l’écart, les six chevaux de la brasserie Feldschlösschen sont présentés. Ces grands chevaux belges Trait du Nord sont dans des boxes dans leur propre tente. Ces boxes mesurent environ 16 m² et ne sont recouverts que de peu de sciure et de quelques brins de paille. Aucun des boxes n’a de l’eau. Il y a trois parcours derrière la tente pour permettre à tous les chevaux de sortir.

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Représentations La seule chose que l’on a observée est la présentation du travail des chiens de berger avec des moutons. À cette fin, on a construit un parcours dans l’arène de présentation. Ensuite, la formation et le travail «sur le mouton» sont expliqués avec des chiens qui sont plus ou moins avancés dans leur formation. Cela représente certainement un stress pour les moutons qui sont là (des objets d’entraînement). Il serait important que les mêmes moutons ne soient utilisés pour ce type d’exercice qu'une à deux fois par jour. Dans le cadre que nous avons observé, les chiens travaillent calmement, sont très obéissants et attentifs.

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SWISSBird, Zofingen [ 9 et 10 novembre 2013; visité le 9 novembre 2013 ]

Généralités Lors de l’exposition SwissBird, les éleveurs d’oiseaux d’ornement présentent leurs plus beaux spécimens d’élevage durant deux jours et demi (du vendredi au dimanche soir). Il s’agit en fait d’une exposition d’éleveurs; presque tous les oiseaux présentés sont primés, entre autres pour «Best in Show» selon la catégorie, ou pour les vainqueurs jeunes, selon la catégorie.

Des centaines et des centaines d’oiseaux sont là, solitaires, perchés dans de petites cages à grilles alignées de façon monotone, sans la moindre possibilité de retrait. Etant donné qu’il s’agit d’une détention passagère, servant des buts d’exposition, les prescriptions de détention de l’ordonnance sur la protection des animaux (dans la mesure même où elles existent pour ces espèces) ne sont pas remplies. Mais, si l’on en croit le site d’accueil de l’exposition, tous les oiseaux sont détenus chez leurs éleveurs dans de grandes volières conformes aux besoins de l’ espèce. De grandes volières d’exposition situées au milieu du hall constituent une exception. Elles montrent ce que doit être une détention plus ou moins conforme aux besoins des oiseaux d’ornement.

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Des animaux d’élevage d’espèces indigènes sauvages (par ex. bouvreuil pivoine, chardonneret élégant, tarin des aulnes), des canaris et leurs hybrides, des perruches ondulées et d’autres perruches (par ex. perruche mélanure, conure soleil, perruche de Pennant, perruche turquoisine, conure veuve, perruche à collier, calopsitte élégante), des perroquets petits et moyens (par ex. toui céleste, gris du Japon, youyou du Sénégal, loriquet), des étourneaux (par ex. étourneau de Rotschild, gracula, différents choucadors superbes), des colombes (tourterelle, tourterelle rieuse, colombe diamant, entre autres), des galliformes sauvages du monde entier (différentes cailles, perdrix rouge) et différentes espèces de fringillidés (entre autres différentes amadines, astrilds, padda de Java, diamant de Gould, diamant à gouttelettes, diamant mandarin) de même que d’autres oiseaux comme des oiseaux chanteurs non indigènes (par ex. serin du Mozambique, chardonneret de Magellan, bulbul), des galliformes domestiqués, un grand perroquet (ara bleu) et des corbeaux pies africains. Le nombre des animaux présentés est difficile à quantifier. Selon un comptage effectué sur place, il devrait y avoir environ 50 oiseaux sauvages indigènes (dans des variétés élevées pour cibler les couleurs), 1100 canaris et leurs hybrides, 260 perruches ondulées, 412 perruches et perroquets petits et moyens, un grand perroquet, 40 étourneaux exotiques, 25 colombes, 56 galliformes sauvages, 400 fringillidés divers et 112 diamants mandarins ainsi qu’environ 60 autres oiseaux d’ornement, au total largement plus de 2500 oiseaux!

Impression d’ensemble, résumé Les oiseaux présentés dans de petites cages sont soigneusement alignés et donnent au visiteur l’impression de passer devant une «collection de timbres-poste». Les cages empilées par centaines présentent un équipement réduit au strict nécessaire, de l’eau, de la nourriture, un perchoir et un substrat absorbant. Les animaux sont tous détenus seuls et n’ont pas la moindre possibilité de retrait. Les visiteurs peuvent s’approcher tout près des cages de telle sorte que les oiseaux sont livrés sans défense à la proximité de nombreux humains qu’ils ne connaissent pas. A plusieurs reprises, une annonce diffusée au micro rappelle aux éleveurs qu’ils ne doivent pas mettre leurs oiseaux en vente pendant l’exposition et sont priés de retirer les annonces qu’ils ont affichées sur les cages.

La plupart des cages sont propres et leur hygiène est irréprochable. Dans le hall d’exposition règne une température d’intérieur (env. 20° C), il n’y a pas de courants d’air (sauf à proximité de l’entrée, vers l’enclos des gallinacés), la lumière est diurne et le niveau sonore est de 70 à 85 dB. L’espace est empli de

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gazouillis, de pépiements et de trilles d’oiseaux – un fond sonore qui peut éventuellement rassurer les oiseaux (sociables, pour la plupart à comportement grégaire). L’afflux des visiteurs restant modéré, les nuisances sonores sont très acceptables. Les nuisances olfactives liées aux déjections, à l’urine ou à la fumée sont inexistantes. Personne ne fume et le stand de restauration proche de l’exposition, équipé de bancs et de tables, ne cause aucun problème. Les chiens ne sont pas interdits. Nous n’avons repéré qu’un seul chien, un gentil bulldog français tenu en laisse dans le hall. Il n’existe pas de gardiennage pour les chiens. On ne sort aucun oiseau de sa cage pour le caresser et aucun oisillon dépendant de sa mère n’est montré. Quelques spécimens d’élevage problématiques sont présentés, entre autres, des canaris de posture «frisés», avec des pattes surdimensionnées et une colonne vertébrale redressée de manière non naturelle, dont les plumes de la poitrine, du dos et des épaules sont en outre fortement bouclées, ainsi que des perruches ondulées avec des «tignasses» et des houppes qui leur masquent pratiquement les yeux. Sur le plan technique, la détention d’un grand perroquet (ara bleu) et de deux corbeaux pies est problématique. Ce sont des animaux sauvages dont la détention est soumise à autorisation et est liée à de très fortes exigences! Toutefois, sauf dans un cas, tous les oiseaux donnent l’impression d’être en bonne santé. Nous avons tout de même constaté que les plumes de la queue de plusieurs animaux étaient très abîmées. Ceci est sans doute une conséquence du contact permanent avec les barreaux de la cage ou éventuellement aussi de troubles du comportement (arrachage, mâchonnement des plumes). Selon les indications fournies par l’exposant, les oiseaux sont plus ou moins bien «entraînés» avant l’exposition, c’est-à-dire qu’on les habitue aux cages étroites d’exposition (plusieurs jours avant l’événement, on commence à les mettre en cage d’exposition et à prolonger graduellement le temps qu’ils y passent). Toutefois, de grandes différences peuvent se manifester d’une espèce à l’autre en ce qui concerne le comportement de stress. Tous les oiseaux sont loin de maîtriser sans stress la situation d’exposition!

En particulier, nous avons dû constater que les espèces sauvages (par ex. rougequeue à front blanc, tarin des aulnes, chardonneret et perdrix rouge) montraient presque en permanence un stress important, voire extrême. Ils opéraient des mouvements évoquant des stéréotypes: soit ils se précipitaient en volant contre les barreaux (ou vers le haut) et effectuaient des allers et retours en voletant d’un perchoir à l’autre, soit (cas de la perdrix rouge) ils grimpaient sans cesse le long de la paroi latérale de la cage ou

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restaient comme pétrifiés (par exemple un rougequeue à front blanc) sur le perchoir, les plumes plaquées au corps, et tremblaient. Au sein d’une même espèce, par ex. chez différents petits perroquets et perruches, nous avons pu constater des différences massives dans le comportement de stress, selon les éleveurs. Alors que certains oiseaux étaient relativement calmes, donnaient l’impression d’être curieux et attentifs et s’adonnaient à la nourriture, au soin de leur plumage ou au sommeil, d’autres espèces voisines, quelques cages plus loin, montraient un comportement très stéréotypé (allers et venues au sol, mordillement des barreaux de la cage) ou des réactions de stress comme le retrait vers la paroi du fond de la cage, pétrification, respiration par le bec, tremblement des plumes.

Somme toute, reste l’impression que la plupart des oiseaux sont soumis à de fortes sollicitations dans une situation d’exposition comme celle-ci. Cette constatation, importante pour la protection des animaux, nous conduit à poser la question de savoir si de telles expositions justifient qu’on sollicite à ce point les animaux durant quatre jours (L’installation ayant eu lieu dès le jeudi, il est vraisemblable que les oiseaux ont été livrés dès le mercredi).

Détails des différentes installations Oiseaux évalués dans des cages d’exposition Tous les oiseaux qui sont évalués sont présentés dans des cages d’exposition standardisées, à quelques variantes près. La plupart sont ouvertes sur tous les côtés, mais pour certaines, on peut regarder dedans seulement sur le devant et par le haut. Elles sont petites, munies de barreaux, équipées de deux perchoirs, d’une mangeoire et d’un abreuvoir. Les cages mesurent environ 30x15x25 cm, elles ont donc une surface au sol d’une feuille de format A4. Le sol et les parois latérales (le cas échéant) sont en carton. Ce sont des installations jetables qui ne servent que pour une seule exposition. Des espèces de plus grande taille comme les perroquets et certaines perruches sont détenues dans des caisses en bois, plus grandes, alignées les unes contre les autres, dans lesquelles on peut regarder de manière frontale ou sur trois côtés et par le haut. Ces cages ne contiennent également que deux perchoirs, de la nourriture et de l’eau, elles présentent un substrat absorbant. Les dimensions de ces cages sont de 100x50x80 cm.

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Dans ces cages, les oiseaux n’ont aucune possibilité de retrait. C’est pourquoi des spécimens peureux se tiennent la plupart du temps tout au fond de la cage, le long de la paroi postérieure (le cas échéant). Pour les cages dans lesquelles on ne peut pas regarder par tous les côtés, seule la paroi aveugle constitue donc l’unique «protection». Quelques perruches et petits perroquets ont déchiqueté le substrat à coups de bec, l’ont soulevé et se cachent sous le carton! Beaucoup d’oiseaux sembleraient donc avoir été soumis à des sollicitations massives, regards insistants des visiteurs, silhouettes humaines menaçantes et proches qui se penchent au-dessus des cages, bruits et mouvements! Sauf dans quelques rares cas où l’eau était troublée par de la nourriture tombée dans l’abreuvoir ou lorsque la nourriture s’était déversée sur le substrat et était mêlée aux déjections, l’hygiène était suffisante, voire excellente dans les cages (quelques oiseaux comme le béo produisent de grandes quantités de déjections arrosées d’urine).

Volières d’exposition Au centre du hall d’exposition, les oiseaux sont présentés dans de grandes volières dont la structure est plus ou moins conforme aux besoins des espèces. Le Club suisse des diamants mandarins montre un ensemble de diamants mandarins dans une volière modèle, pourvue de différents buissons, d’un substrat de copeaux de bois, d’un bain d’eau, de mangeoires et d’abreuvoirs, et de différentes possibilités de retrait. La volière est assez vaste pour permettre aux oiseaux de voler.

Dans une autre grande volière, on peut voir deux vanneaux huppés ainsi que huit martins-chasseurs de Java et martins des berges. La surface au sol est de 16m2, et la hauteur est de deux mètres. Cette volière est également bien structurée, équipée d’un grand bassin d’eau, d’un sol constitué de copeaux de bois. On y trouve des branches naturelles de diverses épaisseurs, dont certaines sont souples. Des branches de sapin permettent aux oiseaux de s’abriter des regards dans la partie haute où des perchoirs sont installés. La volière est protégée sur trois côtés par des tiges de bambous et offre en outre aux oiseaux la possibilité de voler. Réparties autour de cette volière carrée, se trouvent huit petites volières, dont les dimensions sont de 1x2x2m. Elles sont également, du moins dans leur partie haute, aussi bien structurées que la grande volière. Toutefois, il n’existe au sol aucune possibilité de retrait pour les cailles qui y sont détenues. Ces dernières se tiennent presque sans exception tout à l’arrière de la volière et effectuent nerveusement des allers et retours fréquents le long de la paroi de bambou. Même l’espace de deux mètres qui les

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sépare des visiteurs constitue manifestement une distance insuffisante pour ces animaux craintifs! (On mesure assez bien la menace à laquelle sont confrontées les perdrix rouges qui sont exposées dans les petites cages d’exposition sans possibilité de cachette!). Dans ces assez petites volières d’exposition, des étourneaux exotiques sont détenus avec différentes espèces de cailles, à savoir des étourneaux des pagodes et des cailles naines de Chine, des choucadors royaux et des colins de Gambel, des choucadors superbes et des colins huppés, des choucadors pourprés, des choucadors à longue queue, des spréos améthyste et des colins écaillés bleus, des étourneaux de Bali, des cailles arlequin, des martins tristes et des martins de Java ainsi que des colins de Californie. Sur un des côtés du hall d’exposition se trouvent quatre grandes cages, à peine structurées et visibles par tous les côtés dans lesquelles sont montrés, seuls, respectivement deux corbeaux pies africains, un ara bleu (grand perroquet) et un kookaburra (martin-chasseur géant). Les cages des corbeaux et du kookaburra ont une surface au sol d’un mètre carré et une hauteur de deux mètres, celle de l’ara bleu une surface de deux mètres carrés pour une hauteur identique. Dans les cages se trouvent de l’eau et de la nourriture ainsi que trois perchoirs fixes, installés à l’horizontale. Alors que le kookaburra et l’un des corbeaux pies sont relativement calmes, le second corbeau pie et l’ara bleu présentent des symptômes de stress. L’ara bleu exécute des allers et retours monotones sur sa branche perchoir, le corbeau pie volette et saute sans cesse d’un perchoir à l’autre. Les plumes de la queue des corbeaux sont très effrangées. Pour ces espèces intelligentes et curieuses, il manque tout matériel pour s’occuper, grignoter et jouer. Il n’existe pas non plus de possibilités de retrait dans les cages. Ces grands oiseaux très sociables et intelligents ont besoin de très grandes volières, d’une vie sociale en couple ou en groupes, de bains de sable et d’eau ainsi que, pour le perroquet, de sable qui contribue à sa digestion. Par ailleurs, leur détention est délicate et ils ne peuvent être détenus que par des experts disposant des connaissances nécessaires et munis d’une autorisation. La question se pose donc de savoir quels dommages de tels oiseaux ont subi dans cette exposition. Plus encore, pourquoi sont-ils exposés seuls, dans des cages aussi étroites et peu structurées, sans la moindre information sur une détention conforme aux besoins de leur espèce! Il manque malheureusement des informations sur les oiseaux détenus dans l’ensemble des volières d’exposition/grandes volières qui présentent en général une bonne détention. Rien n’est affiché sur les cages si ce n’est l’espèce des oiseaux. Cependant, on aurait disposé de suffisamment de place pour fournir des informations sur l’origine et le type de vie de ces oiseaux ainsi que sur une détention véritablement conforme aux besoins de l’espèce.

Poule naine Appenzelloise barbue et cochons d’Inde Aux abords de l’entrée du hall d’exposition, un peu caché derrière la porte et le bâtiment des étables, se trouve un petit enclos abritant une troupe de poules naines. Ce sont des Appenzelloises barbues, avec leur coq. Il s’agit là d’une installation de détention certifiée par Petits animaux Suisse. Elle comprend une stalle (env. 2 m2) avec une rampe d’accès, des surfaces en hauteur, des perchoirs et une gouttière à déjection ainsi qu’un enclos attenant permettant aux animaux de sortir. Les poules ont ici suffisamment de possibilités de retrait et sont protégées de la foule des visiteurs. Toutefois, cet endroit est traversé par un courant d’air. Les poules donnent l’impression d’être en bonne santé et d’être peu stressées.

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Seulement de temps à autre, lorsque quelqu’un se rend vers l’arrière de l’enclos, les poules se mettent à courir en rangs serrés vers l’autre côté. Egalement dans la zone de l’entrée, on montre une installation certifiée pour cochons d’Inde. Dans une stalle en bois entourée d’un enclos se trouvent deux cochons d’Inde. La stalle est bien structurée, avec des possibilités de cachettes et d’occupation. Elle est assez grande pour deux cochons d’Inde. L’enclos extérieur n’est pourvu que de deux rondins de bois et le substrat est un tapis de gazon synthétique. Durant toute la journée d’ouverture, il n’est pas possible d’observer les cochons d’Inde dans l’enclos où ils seraient très exposés au public qui les regarde et se penche au-dessus d’eux. Les animaux donnent l’impression d’être en bonne santé et détendus, ils mangent, font leur toilette et jettent des regards curieux vers la cage.

Observations Comportements stéréotypés et stress Comportements proches de la stéréotypie Dans l’exposition Swissbird, de nombreux comportements proches de la stéréotypie sont frappants chez les oiseaux. (Nous disons proches de la stéréotypie parce qu’il s’agit de types de comportements fortement répétitifs, exécutés toujours de manière très similaire ou identique, mais il faudrait une analyse plus poussée du comportement pour pouvoir les définir comme de véritables stéréotypes). Les stéréotypes sont des troubles du comportement, ils indiquent des conditions de détention insuffisantes et une souffrance. La détention des oiseaux dans les conditions spatiales limitées impliquées par une exposition favorise a priori un comportement «réduit». Pour les animaux, les possibilités de bouger sont massivement limitées. Et cela engendre très rapidement des types de comportements répétitifs. Toutefois, le fait que les types de mouvements se déroulent de manière très rigide renvoie naturellement à la stéréotypie. Exemples typiques: •

Perruche à collier, cage d’environ 80x60x60 cm, deux perchoirs. L’oiseau sautille d’une barre à l’autre. Dès qu’il se pose sur une barre, il se tourne, mais d’une manière très figée. Lorsqu’il saute de la barre de droite sa queue se trouve toujours sous la barre, lorsqu’il quitte la barre de gauche, sa queue est toujours au-dessus de la barre. Une autre perruche à collier ne cesse de trottiner d’avant en arrière sur l’un des perchoirs, revient toujours exactement au même endroit pour repartir, après un bref arrêt, dans l’autre sens en exécutant exactement les mêmes mouvements.

Divers hybrides de canaris et d’oiseaux chanteurs indigènes comme le chardonneret ou chardonneret élégant, cage d’environ 15x30x25 cm: un oiseau s’envole du perchoir de gauche vers la grille à droite en haut vers le couvercle, de là, il se pose sur le perchoir de droite, de là il s’envole vers la grille de gauche en haut vers le couvercle, puis il revient sur le perchoir de gauche et ainsi de suite. Ce type de comportement répétitif résulte vraisemblablement de tentatives de fuite infructueuses vers le haut, en diagonale. Chez les panures à moustaches, on observe un saut vers le haut répété, du perchoir vers les barreaux de la cage.

Cailles, cages d’environ 50x25x30 cm: courses stéréotypées le long du fond de la cage, aller et retour. Elles effectuent le virage pratiquement toujours au même endroit et avec le même mouvement de la tête et du corps. Les cailles des volières du milieu du hall présentent également les

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mêmes stéréotypes de déplacement le long des parois du fond et à l’arrière des parois latérales des volières. •

Ara bleu, volière d’environ 2x1x2 m: l’oiseau parcourt sans cesse l’unique branche installée sur la longueur, repart vers la gauche en renversant brusquement la tête et, après un bref arrêt, repart vers la droite où il fait un bref arrêt. Son mouvement se déroule de manière identique et répétitive, indépendamment de la présence ou non de visiteurs devant la cage.

Perdrix et perdrix rouges, cage d’environ 40x50x45 cm: les animaux vont et viennent en sautillant dans l’angle de la cage. Le matin de l’exposition, deux perdrix rouges présentent de fortes réactions de fuite, volettent et sautillent en panique dans la cage (bien que celle-ci soit encore couverte d’un papier de dimension A4), si bien que Reto Meier, coorganisateur de l’exposition finit par les enlever de l’exposition à la demande de E. Waiblinger (PSA) afin qu’elles puissent se calmer dans un lieu plus tranquille.

On remarque que ces types de comportements répétitifs sont plus rarement observés chez des oiseaux domestiqués depuis assez longtemps et donc depuis plusieurs générations (perruches ondulées, canaris, perruches à collier) que chez des espèces détenues et élevées par des humains depuis un temps assez court. En outre, on observe très souvent des types de comportements proches de la stéréotypie chez les hybrides de canaris et d’oiseaux chanteurs indigènes (par ex. chardonneret croisé avec canari). On les remarque aussi chez les espèces sauvages (panure à moustaches) ainsi que chez les espèces de cailles vivant à terre qui sont manifestement plus menacées par la stéréotypie et chez lesquelles on observe des comportements répétitifs, même dans les grandes volières du centre du hall (en soi bien aménagées pour les étourneaux). Ceci est sans doute lié au manque de protection au niveau du sol pour ces oiseaux terriens. Selon le Dr. Sabine Gebhardt (anciennement assistante de recherche à l’université de Berne chez le Prof. Andreas Steiger, actuellement à l’OVF, centre de recherche spécialisé dans la détention convenable de la volaille, Zofingue), des types de mouvements proches de la stéréotypie peuvent se développer très rapidement, en quelques jours, chez des oiseaux en cage.

Stress Les conditions d’une exposition, cages de petites dimensions, détention solitaire d’animaux qui vivent normalement en groupes, bruits inhabituels et présence de visiteurs qui s’approchent tout près des cages (voire se penchent au-dessus des cages qui se trouvent en position basse) déclenchent fatalement des réactions de stress chez les oiseaux concernés. Dans son commentaire sur la Swissbird 2013, (Tierwelt 47/13), Lars Lepperhoff développe les arguments suivants: «Un oiseau en liberté connaît-il une vie dépourvue de stress? Nullement! Dans la

nature aussi, des situations de stress surviennent en permanence. Les oiseaux doivent prendre garde à des ennemis; des tempêtes et de fortes pluies déferlent sur le paysage et les concurrents pour les lieux de nidification doivent être éliminés. On sait aujourd’hui en biologie des parcs animaliers qu’un certain niveau de stress sain maintient en éveil les sens des animaux des zoos. Ainsi, une exposition comme la Swissbird est-elle certes une situation d’exception pour nos amis emplumés, mais ne constitue rien d’extraordinaire dans la vie des oiseaux».

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Du point de vue de la biologie du comportement comme de celui de la protection des animaux, nous nous élevons avec véhémence contre ces assertions. Les animaux sont adaptés à aborder des situations de stress en réagissant avec un comportement adéquat: fuite, recherche de la protection du groupe ou recherche de cachettes devant des prédateurs, marquage du territoire (chant), interactions sociales ou agressions directes pour contrer les concurrents de leur espèce, retrait dans des lieux abrités lors d’intempéries. Lorsqu’un oiseau peut réagir à des facteurs stressants naturels par son comportement, on nomme cela l’eustress (le stress positif). C’est le «stress sain» auquel Lepperhoff fait référence dans son article sur Swissbird. Mais, à côté, il y a le distress (le stress négatif): il s’agit d’une sollicitation soit très massive, soit n’existant jamais dans la nature qu’un animal ne peut pas aborder par un comportement propre à son espèce car il ne dispose pas de ce comportement dans son répertoire ou d’un stress qui ne peut être jugulé même si un comportement relativement adapté spécifique à son espèce est utilisé. L’animal est alors en souffrance. Les facteurs de stress auxquels un oiseau est confronté dans une exposition se différencient fondamentalement des facteurs naturels de stress. En outre, les possibilités dont dispose l’oiseau pour réagir de manière adéquate sont fortement limitées. A l’exposition, les oiseaux sont détenus seuls dans de petits contenants qui ne leur offrent ni protection du groupe, ni possibilité de retrait, ni possibilité réelle de fuite lorsqu’un «stimulus d’attaque par un prédateur» se déclenche, sous forme d’un visiteur, qui s’approche de la cage ou se penche au-dessus. Certes, les oiseaux peuvent utiliser leur comportement naturel face aux prédateurs, c’est-à-dire s’envoler vers le haut, mais ce comportement échoue et cela ne leur permet pas d’échapper au stimulus d’attaque par un prédateur. Chez de nombreux oiseaux, un comportement répétitif, proche de la stéréotypie se développe alors à partir du comportement de fuite comme nous l’avons décrit plus haut chez les hybrides et les oiseaux indigènes sauvages. D’autres animaux, frustrés en permanence par l’échec de leurs tentatives d’envol passent à une autre stratégie: ils restent perchés sans bouger, ils font le mort et se laissent aller à un comportement apathique. Ce comportement est appelé «impuissance acquise» (learned helplessness). L’animal a «compris» qu’il ne résulte rien de toutes ses tentatives de maîtriser son stress, puisées dans son répertoire comportemental. S’en suit un état de complète frustration, de résignation. Le bilan de ces observations est qu’une grande partie des oiseaux sont massivement sollicités par l’exposition et développent au bout de quelques jours des suites de mouvements répétitifs, proches de la stéréotypie et souffrent de cette situation. Seules des espèces et des races qui n’ont aucun problème avec ce type de situation devraient être exposées, comme les espèces domestiquées de perruches ondulées, de canaris, le cas échéant des calopsittes élégantes, des perruches omnicolores, des perruches de Pennant et la plupart des perruches à collier. Il faudrait renoncer totalement à exposer des espèces sensibles au stress parce qu’elles ont moins de «temps de domestication» derrière elles, et à exposer des hybrides d’oiseaux sauvages. En outre, il faut offrir aux oiseaux exposés suffisamment d’espace pour se retirer (profondeur de la cage!) et des possibilités de retrait comme des protections optiques offertes par des branches. Dans ces conditions, on pourrait envisager de présenter des espèces assez craintives comme les cailles dans des expositions. Les espèces d’étourneaux détenues dans les grandes volières avec suffisamment d’espace de retrait et des structures qui leur offrent un abri (branches) ne montrent en fait aucun signe de stress ou de comportement proches de la stéréotypie, contrairement aux espèces de cailles qui sont détenues en dessous d’eux.

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Oiseau blessé

Dans la cage d’une perruche prostrée dans un coin, d’importantes traces de sang sur le sol de carton ont attiré notre attention. Sur la paroi arrière se trouvent également des traces de sang. La répartition des taches permet de conclure que l’oiseau a bougé deci- delà avec une blessure ouverte et a volé en direction de la paroi. Vraisemblablement sous l’effet d’un stress violent, l’oiseau s’est adonné à un comportement stéréotypé, laissant derrière lui des traces de sang jusqu’au moment où, totalement épuisé, il s’est réfugié dans un coin de la cage sans plus bouger. Après que les observatrices de la PSA ont alerté le personnel de surveillance, la cage a été immédiatement évacuée sans aucun commentaire. Manifestement, l’animal est blessé à la patte. Nous ne savons pas si un vétérinaire a poussé les investigations par la suite. Ce qui est particulièrement gênant dans ce contexte, c’est que cet oiseau, au moment où nous l’avons observé, venait d’être primé et que le ruban rouge de vainqueur de l’exposition était attaché à la cage! La question se pose de savoir quand (et comment) ce saignement est survenu – avant ou après l’évaluation du jury – et pourquoi personne n’a remarqué le mauvais état de l’animal! Il a fallu la présence d’observateurs de la PSA pour que ces taches de sang largement étalées dans la cage et l’état de l’oiseau blessé soient remarqués! Quelle que soit l’origine de la blessure, il est en tout cas irresponsable d’exposer un oiseau dans cet état au stress supplémentaire causé par l’exposition! La qualité de la surveillance des animaux durant les trois jours de la durée de l’exposition est également un problème. Vu sous cet angle, le fait que la plupart des éleveurs ne sont même pas présents durant l’exposition, mais confient leurs animaux à des tiers, est plus que discutable.

Fuite d’un diamant mandarin Pendant toute la journée, nous avons pu observer un diamant mandarin qui volait librement dans le hall. Lorsqu’on leur a signalé, les surveillants ont déclaré en avoir connaissance et ont déclaré que l’animal serait attrapé le soir quand le hall aurait retrouvé son calme.

Situation juridique Oiseaux chanteurs indigènes A l’exposition Swissbird sont montrés aussi bien des hybrides de canaris et d’oiseaux chanteurs indigènes, comme le chardonneret élégant et le chardonneret, que des oiseaux chanteurs indigènes nés

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en élevage. Ces oiseaux sont même évalués. Concernant la détention et l’élevage d’oiseaux chanteurs indigènes en captivité, la situation juridique est actuellement insatisfaisante. Il n’existe pas les moindres prescriptions minimales pour la détention de ces oiseaux. Selon les articles 2 et 10 de la loi sur la chasse, tous les oiseaux indigènes sont considérés comme protégés, sauf les espèces déclarées comme gibier pouvant être chassé et une autorisation cantonale est exigée pour leur détention (dans la mesure où il s’agit de prises d’animaux sauvages). Mais s’il s’agit, pour les animaux concernés, d’animaux issus d’un élevage en captivité, l’obligation d’autorisation n’est plus appliquée, ce qui est illogique. Pourtant ces animaux conservent les mêmes besoins que leurs congénères sauvages! Le Conseil fédéral doit définir (pour les oiseaux sauvages) les conditions d’une autorisation de détention. Mais jusqu’à maintenant, des conditions clairement définies de ce type n’existent pas pour la détention d’oiseaux chanteurs indigènes (et donc pas non plus pour les oiseaux issus d’élevage en captivité) ni dans la législation sur la protection des animaux, ni ailleurs. Les autorités responsables ne sont pas l’office vétérinaire cantonal mais, selon les cas, au niveau cantonal, l’office de la chasse et l’office de la protection de l’environnement qui devraient délivrer une autorisation de détention. Il n’est pas précisé dans quelles conditions une autorisation de détention et d’élevage d’oiseaux chanteurs indigènes est finalement délivrée. Il n’existe pas non plus de prescriptions qui interdiraient des croisements de canaris domestiqués avec des espèces sauvages en captivité. (L’hybridation de loups avec des chiens ou l’hybridation de chats sauvages avec des chats est par exemple interdite!). L’hybridation d’espèces indigènes d’oiseaux par les soins de l’homme est problématique lorsqu’il existe un risque que l’oiseau s’échappe dans la nature. On ne peut exclure que de tels hybrides s’échappent de volières et se reproduisent en liberté avec des espèces indigènes proches, ce qui pourrait mettre en danger le patrimoine génétique sauvage.

Le domaine des expositions Dans la législation suisse sur la protection des animaux, il n’existe aucune prescription sur la détention d’animaux dans les expositions de courtes ou moyennes durées, allant d’un à quatre jours. Manifestement, tout est toléré, en particulier des cages et des contenants largement inférieurs aux prescriptions minimales de la loi qui elles-mêmes se contentent de définir la limite entre juste acceptable et cruauté envers les animaux. Qui ne respecte pas ces prescriptions commet un acte délictueux. Les autorités vétérinaires tolèrent donc sans broncher que des animaux soient exposés plusieurs jours et détenus dans des conditions de cruauté envers les animaux qui seraient illégales et punies par la loi pour une détention normale, afin que chaque visiteur puisse voir ce qu’on ne devrait justement pas faire (sauf qu’on ne le formule pas ainsi)! Il est temps que, dans ce domaine de détention également, des prescriptions pratiques soient édictées, permettant un minimum de possibilités de retrait pour les animaux dans les expositions.

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Exposition Canine Internationale, Genève [ 16 et 17 novembre 2013 ]

Généralités L’Exposition Canine Internationale organisée en collaboration avec la Société vaudoise de cynologie (www.chiens-expo.ch) a lieu dans la halle 5 de Palexpo à Genève (pendant l’exposition «les Automnales»). Pendant deux jours, plus de 2000 chiens sont exposés, présentés et primés dans les rings. Des chiots à partir de trois mois sont également jugés. Nous n’avons pas constaté de vente de chiens. Certains éleveurs font toutefois de la publicité en présentant des photos de chiots et en distribuant des brochures comportant un lien sur leur site et des cartes de visite. Samedi 16. 11. 13 environ 189 races/1030 animaux, dimanche 17. 11. 13 environ 152 races Il est interdit de fumer dans la halle. Les chiens visiteurs ne sont pas admis et il n’y a pas non plus de gardiennage prévu. La halle est grande et spacieuse. Le niveau sonore pendant ces deux journées reste acceptable. Le bruit de fond peut parfois augmenter considérablement en raison des messages ou exposés par haut-parleur et pendant les best in show. La température dans la halle oscille entre 20 et 22 °C (température mesurée le samedi : 21, 9 °C). L’odeur des chiens est pénétrante, pourtant l’ensemble de la halle est propre. Il y a du personnel supplémentaire qui lave régulièrement le sol. Il n’en reste pas moins que l’odeur d’excréments est perceptible surtout le samedi étant donné que de nombreux chiens font leurs crottes dans la halle. Un mastiff (no 0241) est si nerveux et agité qu’il a une crise de diarrhée dans la halle. Les principales toilettes pour chiens se trouvent à l’extérieur où du reste il est possible de fumer. Elles sont continuellement utilisées; les propriétaires de chiens ramassent les crottes avec les sachets mis à disposition. Le sol des toilettes est composé de copeaux de bois et sa surface est d’environ 25 m2. A l’extérieur, sur le terrain de la manifestation, il y a encore une deuxième toilette pour chiens plus petite, d’une surface d’environ 16 m2; elle est à l’extérieur, mais on ne peut pas y accéder directement de la halle. Elle est probablement plutôt considérée comme toilette du matin avant de s’enregistrer et de toilette de départ lorsqu’on rentre chez soi. Là aussi, le sol est couvert de copeaux de bois. Dans certains parcs pour chiens dans la halle, le sol est couvert de mouchoirs en papier qui sont pleins d’urine et qui ne sont pas changés avant la fin de l’exposition. Il y a en tout 33 rings auxquels s’ajoutent six rings pour show avec des places pour les spectateurs. Le restaurant est à côté du ring principal dans un coin; il s’agit d’un buffet ouvert. À proximité, les exposants ont leur stand (Avitex, Eukanuba, Info Chiens Cynologie Romande, Josera Katia V. Huber Trading, Plaque Off – Theozen Sarl, Royal Canin Schweiz AG, Sarl Animilo-Pro, Société Cynologique Suisse SCS, Société Vaudoise de Cynologie, Sweety Swiss Bonnaval, VDV Van de Velde). On vend également des boxes pour chiens de toutes les tailles.

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Impression d’ensemble L’Exposition Canine Internationale présente un tableau hétéroclite en ce qui concerne la manière de détenir des animaux et de se comporter avec eux. Nous avons pu observer quelques propriétaires de chiens qui s’occupaient intensément de leur chien pendant les pauses (jouer, caresser, promener). Certains propriétaires tiennent presque tout le temps compagnie à leurs animaux; quelques chiens dorment paisiblement sur leur coussin. Ce sont visiblement les animaux les moins stressés.

D’autres chiens en revanche sont «parqués» dans des parcs ou des boxes en tissu. Dans 90% des cas, ces derniers sont extrêmement exigus. Ce sont surtout les grandes races qui ne peuvent pratiquement pas se lever; se tourner relève de la gageure.

Les animaux sont parfois également deux dans une cage. D’autres éleveurs gardent leur chien dans un parc dont certains sont assez spacieux, mais la majorité bien trop exigus. La majorité des chiens n’ont aucune possibilité de retrait; les visiteurs peuvent les observer de tous les côtés y compris du haut, voire les toucher. Certains chiens protestent contre ces attouchements en aboyant ou en grondant.

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Ces deux West Island White terrier ont suffisamment de place; la moitié du parc est couverte sur un côté; l’éleveuse reste à proximité et les caresse. Malheureusement, il n’y a pas de possibilité de retrait ni de protection contre les regards venant du haut. Certaines races en général sont particulièrement stressées dans le ring: les bouledogues anglais, les carlins, les bouviers bernois, les pékinois, les boxers, les barzoïs, les chow-chow, les terre-neuve et les malamutes de l’Alaska. De nombreux chiens de ces races halètent constamment surtout dans le ring, mais aussi pendant l’attente dans leur parc et en position de repos comme c’est le cas de ce bouledogue anglais. (La déformation de leurs voies respiratoires et leur sensibilité à la chaleur les rendent encore plus vulnérables.) À l’instar des carlins, leur respiration est audible et ils tirent la langue.

Quelques chiens/races de chiens avec queue atrophiée, voire sans queue (il est difficile de voir si c’est inné ou coupé) ont été observés, en général il s’agit de bouledogues anglais, de tous les bouledogues français et de quelques Welsh Corgi (trois sur sept le samedi, aucun le dimanche). Il est frappant d’observer une si forte variation dans la longueur de la queue; chez certains chiens, on ne voit même plus la naissance de la queue.

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Il y a toutefois également des bouledogues anglais avec fouet (continental bulldog); cette race n’est toutefois pas encore reconnue par la » Fédération Canine Internationale Des Welsh Corgi sans queue (trois sur sept) sont en compétition avec des animaux qui ont une queue. De plus, ce qui devrait clairement être sanctionné comme sélection à outrance, est souvent récompensé par les juges qui leur octroient une nomination… Pendant la présentation et l’annonce des vainqueurs, de nombreux chiens sont laissés seuls pendant bien trop longtemps. Certains sont visiblement stressés par cette situation (aboyer, haleter). Un panneau avec interdiction de sprayer et de poudrer est accroché à côté de chaque ring. Pourtant, les propriétaires de Yorkshire terriers et de bichons maltais avant tout sprayent à qui mieux mieux. La trousse à sprays est visible sur les tables, les animaux sont toilettés pendant des heures.

On crêpe pendant plusieurs minutes les poils de nombreuses races (spitz nain par exemple) et on les leur attache avec des rubans et des pinces à cheveux (par exemple Yorkshire terriers, bichon frisé). Certains chiens ont les yeux cachés par leurs propres poils. Un caniche blanc est coiffé de manière tellement extravagante que visiblement c’est plutôt la coiffure que l’animal qui est l’objectif de la présentation dans le ring, un cas dans lequel on pourrait parler d’atteinte à la dignité de l’animal!

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Certain cockers spaniels ainsi que des afghans portent des bonnets, un terre-neuve porte une bavette. Un Bedlington terrier attire l’attention en raison de son look. Il n’y a aucun contrôleur visible dans toute l’exposition pour faire remarquer aux détenteurs de chiens l’interdiction de poudrer et les inciter à faire preuve d’un peu de retenue dans les coiffures.

Impressions du samedi, 16 novembre 2013 A l’exposition différentes races problématiques sont présentées. - chien nu du Pérou: absence de poils (1) - dogues de Bordeaux : peau plissée, brachycéphalie (4) - bouledogues anglais: peau plissée, brachycéphalie, surpoids, absence de queue (16) - bouledogues français: brachycéphalie, absence de queue (25) - mastiffs: brachycéphalie (4) Autre caractéristique d’élevage problématique - poils trop longs: bobtail, caniches, lévrier afghan, cocker américain, shi tzu, Yorkshire - problèmes de locomotion: cockers américains qui en raison des longs poils aux pattes («bols») ne peuvent pas marcher de manière fluide. Clumber spaniel qui en raison de leur corps massif marchent beaucoup trop lentement parce qu’ils ont trop de fourrure. Toilettage problématique: ce sont surtout les shi tzu, les caniches, les lévriers afghans, les bichons maltais, les cotons de Tuléar et les bobtail qui sont visés. Est considéré comme «interdit» : trimmer, couper et papilloter les poils, etc. Mais comme ces animaux sont toutefois apprêtés de cette manière avant d’arriver à l’exposition, on ne peut plus s’en plaindre! Les bavettes, les foulards, ne sont pas interdits non plus.

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Sur une table, on voit ce que l’on appelle une potence de toilettage qui est munie d’une laisse avec un collier; apparemment prête à l’emploi. Ce type d’équipement permet de mettre le chien dans une posture de tension avec une tête levée au maximum en attachant la laisse très court à la potence. Dans la majorité des expositions canines en Suisse, elles sont proscrites par le règlement d’exposition! Le lévrier afghan n’est certes pas attaché à la potence mais cette potence n’est certainement pas installée pour servir de porte-manteaux… Par ailleurs, de nombreux chiens aux réactions très anxieuses et à la queue rentrée jusque sous le ventre attirent l’attention, notamment de nombreux whippets, mais aussi un chien nu du Pérou et d’autres représentants de la race des lévriers. De nombreux whippets rentrent la queue sous le ventre.

De nombreuses races de chiens halètent beaucoup et ont visiblement beaucoup de peine à gérer cette situation; que ce soit parce que ils ont trop chaud dans leur fourrure ou parce qu’ils sont très grands. Parmi ces races nous avons le malamute de l’Alaska, le berger blanc suisse, le chow-chow, le terre-neuve, le dogue de Bordeaux, le mastiff, le bouledogue anglais, le labrador.

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Deux Clumber spaniel nous ont aussi fait mauvaise impression. Ils ne cessent de haleter. Que ce soit dans le ring ou en attendant d’être présenté. Leur corps massif est extrêmement frappant; les spaniels marchent lourdement et leurs poils épais les tirent littéralement au sol. En général, dès qu’ils sont dans le ring, ils veulent s’asseoir…

Les cockers américains (15) sont stressés et leurs poils spécifiques en forme de bol autour des pattes les limitent dans leurs mouvements. Lors de la présentation dans le ring, ils sont souvent soulevés par la queue et par ce collier étrangleur. C’est surtout un homme qui a attire l’attention de manière négative parce qu’il ne cesse d’empoigner son chien par la queue de le soulever. Il le fait d’ailleurs également dans le best in show devant tous les visiteurs et, comble d’absurdité, il remporte ensuite le titre…

Deux cockers américains frappent en raison de leur halètement et de leurs yeux proéminents. Ils sont littéralement étranglés par la laisse l’exposition. Une dame (no 0619) tient la laisse constamment tendue même quand elle est à côté du ring; le chien ne peut que tenir la tête vers le haut, comme s’il devait être exposé constamment.

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La masse de poils aux pattes est ici particulièrement visible et elle empêche ou limite fortement les mouvements. Ce chien a du reste des yeux terriblement proéminents, il est très stressé et halète fortement. Ce sont surtout les Yorkshire qui sont toilettés de manière extrême. Dans un cas on tresse les poils et on y met des papillotes et on tient le tout avec des rubans; il est en suite doublement langé et engoncé dans une combinaison qui couvre tout le corps. Exemple d’un autre Yorkshire où l’on voit très bien les poils trop longs de cette race. Ce sont surtout les poils près du museau et du menton qui sont papillotés ainsi que les poils sur le tronc qui sont tellement longs qu’on doit les attacher sur le dos en une sorte de «queue de cheval». La photo montre également comment les cheveux sont tirés parfois, ce qui doit certainement être désagréable voire douloureux pour le chien.

Autres observations No 0241, mastiff: avant même d’entrer sur le ring, cet énorme animal est totalement terrorisé, agité de tremblements, tire la queue entre les pattes contre son ventre et plie les pattes arrière. La pauvre bête est littéralement tirée par l’éleveuse en direction du ring ce qui stresse tellement l’animal qu’il résiste, et se recroqueville, pour être ensuite en proie à une crise de diarrhée liquide. Sur le ring dans lequel on le traîne, l’animal est totalement terrorisé et ne se laisse examiner qu’à contrecœur.

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No 0097, no 0098, chien-loup de Saarloos: l’éleveuse de ces chiens nous a déjà fait mauvaise impression à l’Animalia de Saint-Gall. En effet, pendant toute la durée de l’exposition (on les a observés pendant plusieurs heures), les deux chiens sont tendus, terrorisés et agités. Dès que c’est possible, ils rampent sous un banc ou sous une table et se plaquent au sol dans une position tendue. Ils ne dorment pas un instant pendant toute la journée. Lorsqu’ils sont emmenés en laisse dans la halle d’exposition ils se déplacent avec la queue entre les pattes, légèrement recroquevillés et les oreilles couchées. Lorsqu’ils sont sur le ring, les animaux manifestent ce comportement de manière encore plus marquée et baillent souvent ce qui est un véritable message de stress. Un des chiens recule de quelques mètres lorsque le juge lui regarde dans la gueule. Ils sont toujours peureux et retenus vis-à-vis d’autres gens. En revanche, ils sont gentils et intéressés avec leurs congénères. Ces chiens sont définitivement dépassés par les exigences d’une exposition canine, mais savoir dans quelle mesure cela tient à la race, (dans les quelques générations qui étaient encore croisées avec des loups) ne peut pas être évalué dans ce cadre. No 0980, lévrier italien: ce petit lévrier était totalement terrorisé pendant l’attente avant d’entrer sur le ring. Cela se manifeste par un dos fortement arqué même pour un lévrier, la queue coincée entre les pattes et par son agitation. Il essaye constamment de se recroqueviller au sol ce que la propriétaire bloque en le tenant très court à une laisse de présentation. Le fait que la propriétaire soit extrêmement nerveuse elle aussi contribue certainement à aggraver la nervosité de ce chien! Probablement no 0894, shi tzu: cet animal manifeste pendant la procédure de préparation (peigner, papilloter, tresser) de grands signes de stress. La respiration est rapide, la gueule ouverte et le chien se lèche régulièrement le museau. Si l’identification est juste, il s’agit pour ce shi tzu d’un jeune chien de la catégorie jeune. No 0920, grand caniche blanc: la propriétaire de cet animal effile constamment le poil de son chien (il s’agit peut-être de la même éleveuse que celle qui nous avait frappés négativement à l’Animalia de Saint-Gall). La peau rasée des pattes donne déjà l’impression d’être irritée et rougie. Cette procédure dure très longtemps et l’éleveuse n’y va pas de main morte.

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Observations dimanche, 17 novembre 2013 Voici les races problématiques que nous avons observées à l’exposition le dimanche : - sharpei: peau très plissée (3) - carlins: brachycéphalie, surpoids, absence de queue (6) - bouledogues français: brachycéphalie, absence de queue (5) - Continental bulldog: brachycéphalie - pékinois: brachycéphalie (3) - bergamasques: poils feutrés, (très marqué chez un animal, dans le deuxième cela commence d’être ces plaques feutrées typiques de la race) (2) - chihuahuas: brachycéphalie, yeux exorbités (10) - chiens chinois à crête: absence de poils (2)

Autres caractéristiques d’élevage problématique - poils trop longs: Yorkshire, bobtail, caniches, lévrier afghan - problèmes de locomotion: terre-neuve avec légère boiterie et mouvements irréguliers - entropion : chez un dogue allemand. Chihuahua avec un œil gonflé (peut-être que l’œil a été irrité pendant le toilettages ou le spray). Nous n’avons pas constaté qu’il y ait un chien attaché à la potence. Par contre, certains éleveurs relèvent sans cesse le cou de leur animal même sur la table d’exposition (et ce même quand il n’y a pas de visiteurs près de la table). Ce sont en général les Yorkshire terriers, les Westies, les bichons maltais et les fox-terriers qui en pâtissent le plus. Dans le ring il y a des éleveurs qui relèvent fortement la tête du chien, là où le nœud autour du cou est très étroit et très haut. Et c’est de cette manière que les enfants présentent aussi les chiens dans le ring principal vers la fin de la manifestation. Lors de la présentation finale, la majorité des chiens est extrêmement stressée. Cela se manifeste par des ébrouements, des halètements et des sauts nerveux après la présentation, Certaines mamans sont extrêmement énervées par leurs enfants (lorsque le chien n’a pas gagné); les enfants pleurent. Il est préoccupant que la détention et l’élevage des chiens soient vus également comme concours

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de beauté et lutte contre la concurrence et cette manière de traiter le chien sans affection est transmise également à des enfants qui sont parfois encore très jeunes… (Et dont le stress va certainement de nouveau se répercuter sur leurs animaux). Des chiots sont également jugés, toutefois derrière le rideau du ring principal où il y a davantage de calme. Le dimanche, un éleveur attire tout particulièrement l’attention (no 0454). En effet, il ne cesse de toiletter son chien. Cet éleveur est avec un groupe d’autres hommes (notamment no 0685) qui ont également une manière très critiquable de traiter leur chien. 0454 tire brutalement ses chiens. Une de ses actions a été observée longtemps et de manière répétée. Le chien est visiblement stressé et ne se sent pas bien du tout. Le détenteur spraye les poils de son animal et le brosse pendant des heures.

Vers la fin, pendant au moins une heure, il «emballe» les longs poils de son Yorkshire autour de la tête en une sorte de paquet ce qui est parfaitement interdit et l’engonce encore dans un costume pour chiens; enfin, l’animal est tassé dans un boxe de transport pour rentrer à la maison. Nous préférons ne pas savoir comment le chien est détenu chez cet éleveur. Toute la journée, les éleveurs sprayent, coiffent et papillotent les poils alors que c’est interdit par le règlement d’exposition et qu’il y a partout des panneaux indiquant No powder, No spray, No problem.

Images: Page 4 (yorkshire terriers), page 6 (shi tzu, whippet), page 9 (grand caniche blanc): (c) tdg.ch / Magali Girardin

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Auteurs: Sara Wehrli, zoologue (direction et coordination du projet) Dr méd.vét. Lydia Baumgarten - Sandra Dürrenberger, zoologue - Dr méd.vét. Julika Fitzi Corinna von Kürthy, zoologue - Dr méd.vét. Martina Schybli - Dr Eva Waiblinger, zoologue

Collaboration: Melanie Bochsler - Nina Fehlbaum, zoologue - Dipl. ing. agr. ETH Michael Hagnauer Sabine Müller - Dr Arlette Niederer, zoologue

Photos: © Protection Suisse des Animaux PSA ( si ce n’est pas indiqué autrement )

www.protection-animaux.com/expositions_animales


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