RAPPORT-PSA PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
STS
Expositions animales 2015
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITIONS ANIMALES 2015
Table des matières 23ème Exposition suisse des lapins mâles Sempach Expositions Canines Internationales Fribourg Tier & Technik St-Gall TerraExpo Frauenfeld LUGA Lucerne BEA/BEA CHEVAUX Berne Exposition féline internationale Liestal Exposition canine internationale à Kreuzlingen Bourse aux Reptiles Villeneuve VD Comptoir Suisse Lausanne OLMA Saint-Gall Bourse aux Reptiles Delémont SWISSBird Zofingue
Editeur Protection Suisse des Animaux PSA, Dornacherstrasse 101, Case postale, 4018 Bâle tél. 061 365 99 99, fax 061 365 99 90, CCP 40-33680-3 psa@protection-animaux.com, www.protection-animaux.com Auteure Sandra Dürrenberger, dipl. zoologue Martina Schybli, Dr méd. vét. Sara Wehrli, dipl. zoologue Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLaw Arlette Niederer, Dr phil. zoologue Caroline Regenass, méd. vét. Anne-Kathrin Witschi, Dr sc. nat. Isabelle Neuffer, Dr sc. nat. Valerie Zwahlen, dipl. zoologue Clichés: © Protection Suisse des Animaux PSA (sauf autre mention)
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EXPOSITIONS ANIMALES 2015
Avant-propos
Les rapports entre l’homme et l’animal se sont modifiés durant les 20 dernières années. Les animaux sont reconnus aujourd’hui, et ceci est fort compréhensible, comme des créatures capables de ressentir la souffrance. La société réagit avec sensibilité aux questions de protection animale et nombre de personnes tentent de proposer à leurs bêtes une détention aussi conforme que possible aux besoins de l’espèce en question. Mais là où les propriétaires d’animaux et la population se rencontrent traditionnellement, autrement dit lors de douzaines de foires d’importance nationale ou régionale, ces animaux ne sont fréquemment plus considérés autrement que d’attrayants objets d’exposition et de prestige. Pas trace de conditions de détention exemplaires et respectueuses des animaux! C’est un fait: dans de nombreuses expositions, ceux-ci doivent souffrir et rester, pour le spectacle, à longueur de journée, de façon absolument contraire à leur nature, dans des contenants les plus étroits. C’est ce que montre la nouvelle étude de la Protection Suisse des animaux PSA. Zoologistes, agronomes et vétérinaires ont, sur mandat de la PSA, visité les grandes expositions d’animaux nationales ainsi que quelques-unes au plan régional, et les ont examinées sous l’angle de la protection animale. Le résultat: les bêtes sont moins bien protégées dans les expositions que durant les transports, puisque même dans des foires de plusieurs jours, les conditions qui leur sont faites sont nettement au-dessous des règles minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux. En quelques lieux seulement, les visiteurs intéressés peuvent constater une détention exemplaire et conforme aux besoins des espèces présentées. Par ce rapport, la PSA entend sensibiliser les exposants à la protection des animaux. Les foires doivent prendre leurs responsabilités envers ces créatures et les présenter dans des enclos attrayants, respectueux de leurs occupants. Hansuli Huber, Dr sc. nat., directeur du domaine technique
Résumé
En 2015, nous nous sommes rendus dans treize expositions d’animaux, dont quelques grands salons d’importance nationale, une exposition régionale de lapins, trois bourses aux reptiles, deux expositions canines et une exposition féline. Il n’y a eu que peu de détentions exemplaires. Un peu partout, le bien-être animal était très limité. Malheureusement, même des foires de plusieurs jours pouvaient recourir aux «dérogations» sans devoir respecter les dimensions minimales des cages et enclos fixés dans l’ordonnance sur la protection des animaux. Rongeurs, lapins et oiseaux étaient soumis pendant des journées entières à des conditions contraires aux besoins de leur espèce, dans des cages minuscules sans aucune structure ni possibilité de retrait; quant aux reptiles, ils étaient exhibés dans des boîtes transparentes exigües. Un comportement grossier avec les animaux a été constaté avant tout dans les expositions canines et félines sans oublier le manque de respect pour la dignité de l’animal. Les chiens et les chats étaient toilettés et arrangés de façon excessive, les chiens tiraillés et étranglés dans le ring. Lors de la «Tier und Technik» en février, nous n’avons que des compliments à faire pour le vaste enclos des vaches mères Angus et la détention de deux bovins d’engraissement bio. Il en va de même pour la détention des brebis laitières qui avaient suffisamment de place et de possibilités de retrait. En revanche, la détention à l’attache des chèvres et des moutons était décevante, ainsi que les vaches attachées parfois très court et le comportement avec les animaux pendant le toilettage des vaches. La Protection Suisse des Animaux PSA condamne la pratique obsolète et contraire à la protection animale d’attacher des bovins, des chèvres ou des moutons pendant toute la durée d’expositions de plusieurs jours. Il y a longtemps que la bonne pratique de nos agriculteurs dans les fermes a dépassé les organisateurs d’exposition. A la BEA, le comportement avec les animaux était dans l’ensemble attentionné, calme et professionnel. Il est d’autant plus incompréhensible que les critiques formulées l’année passée à
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l’égard de la détention des animaux (par exemple, truie mère exposée) et du zoo câlin (insuffisamment de possibilités de retrait) n’aient pas non plus été prises en compte en 2015. A la différence de l’exposition canine de Fribourg, nous n’avons constaté que peu de toilettages excessifs à l’exposition canine de Kreuzlingen. Mais dans les deux expositions, les chiens étaient étranglés, tirés et tiraillés au moyen de colliers étrangleurs et laisses de présentation sans arrêtoir, qui pourtant sont interdits en Suisse. Les trois bourses aux reptiles visitées par la PSA poursuivaient la tradition d’exposer les animaux dans des displays, des conteneurs en plastique ou des gobelets. De nombreux conteneurs, dont certains étaient visibles par tous les côtés, étaient d’une part bien trop exigus par rapport à l’animal qu’ils abritaient et, d’autre part, n’avaient pratiquement aucune structure ni possibilité de retrait. La présentation de proies vivantes (rats et souris) est critiquable, car contraire à la protection animale. L’importance des bourses aux reptiles a incité l’Autriche à lancer une discussion sur un projet d’ordonnance; ce dernier interdirait les «bourses avec vente» et n’autoriserait plus que les «bourses d’échange» entre personnes dont les connaissances en reptiles seraient attestées. Un petit progrès a été constaté à la Swiss Bird où les petites espèces d’oiseaux pouvaient se retirer derrière une feuille d’évaluation apposée à l’avant de leur cage minuscule. Tous les oiseaux ont dû passer tout le temps de l’exposition dans des cages minuscules qui n’étaient pas conformes aux besoins des oiseaux; du reste, ils manifestaient parfois clairement leur peur et leur souffrance. Heureusement qu’il y a eu en 2015 également des améliorations et de bons exemples à signaler. L’exposition de lapins mâles (Rammlerschau) à Sempach a mis à disposition des tôles comme protection contre les regards, de même, Petits animaux Suisse a introduit de nouveaux critères d’évaluation pour les produits d’élevages à outrance. La direction de la foire Luga a été ouverte au dialogue et a tiré immédiatement les conséquences des critiques de la PSA. L’OLMA pour sa part a maintenu les améliorations introduites en 2015 suite aux critiques de la PSA. Du point de vue de la protection animale, l’exposition féline à Liestal était satisfaisante – à l’exception de la présentation des élevages extrêmes Exotic Shorthair, chats persans et Sphynx. La Protection Suisse des Animaux PSA ne s’insurge pas contre le principe d’exposer des animaux, mais exige des conditions respectueuses du bien-être des animaux, avec de bonnes structures et suffisamment de place. Ce n’est pas seulement une bonne chose pour les animaux pendant les expositions, mais joue un rôle pédagogique indéniable. Les animaux porteurs de caractéristiques d’élevage extrême ne doivent plus être primés. Les exposants doivent appliquer rigoureusement leurs règlements d’exposition et dispositions pour le bien-être des animaux. Dès lors que les expositions animales sont considérées comme des modèles de bonne détention des animaux, la PSA critique les dérogations inadéquates octroyées par la législation, permettant de détenir des animaux pendant des jours dans des conditions inférieures aux exigences minimales définies dans l’ordonnance sur la protection des animaux. La PSA réclame que les dérogations, notamment concernant le besoin d’espace, soient gérées dans les expositions animales comme dans les transports d’animaux: les dérogations ne doivent être accordées que si les animaux ne passent pas plus de six heures ou un jour exposés dans ce type de cage ou de boxe. En outre, la PSA demande une amélioration notable du bien-être animal dans les bourses aux reptiles; par conséquent, il faut introduire, faire respecter et contrôler des dispositions régissant sur le plan national la détention des animaux dans les bourses aux reptiles.
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EXPOSITION SUISSE DES LAPINS MÂLES SEMPACH
23ème Exposition suisse des lapins mâles Sempach Du 30 janvier au 1 février 2015, visité le 31 janvier 2015
Résumé
La vingt-troisième exposition suisse de lapins mâles a eu lieu du 30 janvier au 1 février 2015 à Sempach où étaient présentés et jugés plus de 4200 lapins de diverses races et robes. Les rex, les béliers anglais et les angoras constituent des formes de sélection extrême et problématique. Comme il est d’usage dans les expositions de lapins, tous les animaux étaient présentés en détention solitaire. La majeure partie des animaux était exposée dans des cages pourvues de grilles. Du point de vue de la PSA, les dimensions des cages étaient trop petites dans l’optique d’une détention de plusieurs jours. Toutes les cages étaient pourvues d’une litière de paille abondante ainsi que d’un peu de foin; en outre, les animaux avaient de quoi ronger. Dans chaque cage, les animaux disposaient d’une écuelle facile d’accès qui était remplie d’eau dans la majorité des cas. L’hygiène des cages était bonne. Les lapins exposés avaient des comportements divers. Alors que certains ne se laissaient pratiquement pas impressionner par l’agitation de l’exposition et la proximité des visiteurs, d’autres avaient nettement des réactions de crainte. Sur une table d’exposition, on expliquait aux visiteurs intéressés quels étaient les critères permettant de juger des qualités des angoras et des rex. Les animaux posés sur la table pouvaient être expertisés sous tous les aspects et l’on pouvait les toucher. La manière dont certains éleveurs les traitaient était parfois fort dépourvue de douceur. La Protection Suisse des Animaux PSA critique cette forme de présentation – il faudrait montrer aux enfants une manière de traiter les animaux plus respectueuse de leur bien-être.
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EXPOSITION SUISSE DES LAPINS MÂLES SEMPACH
La détention des volailles, des pigeons et des cochons d’Inde était acceptable dans ces conditions d’exposition même si, pour les cochons d’Inde, l’enclos extérieur avait pu être mieux structuré et si le positionnement de l’enclos avait pu être plus judicieux. En même temps que l’exposition de lapins mâles se déroulait le championnat européen de Kaninhop. Les lapins devaient accomplir un parcours comportant de nombreux obstacles qui pouvaient aller jusqu’à 40 cm de hauteur. Là encore, les animaux (et leurs propriétaires) réagissaient de manière différente à la situation de compétition. Quelques lapins maîtrisaient la course avec une certaine décontraction alors que d’autres donnaient des signes de stress. Il était frappant de constater que la plupart des lapins devaient être encouragés à sauter par leurs maîtres qui utilisaient des formes d’aide dont la fréquence et l’intensité étaient très variables.
Généralités
La vingt-troisième exposition suisse de lapins mâles a eu lieu du 30 janvier au 1 février 2015 à Sempach, dans la salle des fêtes du Seepark. Plus de 4200 lapins mâles (bouquins) de 140 races et robes différentes y étaient présentés et primés par un jury. Dans la salle de fêtes du Seepark proprement dite se tenaient le buffet ainsi que quelques stands d’exposition, les animaux quant à eux se trouvaient sous trois chapiteaux reliés les uns aux autres. Il faut saluer le fait que les animaux étaient détenus loin du buffet qui est une source de stress. Dans les tentes, la température allait de 8° à 10° C, l’odeur était agréable. Le matin, le niveau sonore était correct, l’après-midi il a cependant augmenté en fonction de l’affluence des visiteurs. Ce même week-end, parallèlement à l’exposition des lapins mâles, se déroulait dans la salle de sport d’une école voisine le quatrième championnat de Kaninhop. Soixante-treize participants provenant de différents pays s’étaient inscrits. La température de la salle où se déroulait le parcours était de 20° C. Il régnait un calme agréable. Dans les halles et sous le chapiteau, il était interdit de fumer. Les chiens n’étaient pas expressément interdits, mais nous n’avons pas observé la présence de chiens, hormis un terrier Yorkshire docile qui était porté dans les bras.
Nos observations détaillées Lapins
À la vingt-troisième exposition suisse de lapins mâles, plus de 4200 lapins étaient présentés et primés par un jury. L’attribution des prix a eu lieu avant l’ouverture de l’exposition. À l’exposition des bouquins, tous les animaux étaient présentés en détention solitaire. Pour des lapins adultes, cette forme de détention est légale.
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À la vingt-troisième exposition de lapins mâles, plus de 4200 lapins étaient présentés sur de longues rangées.
À l’exposition, les lapins étaient présentés en détention solitaire. Ces lapins rex tentaient d’entrer en contact les uns avec les autres en dépit des cloisons de séparation.
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La plupart des lapins étaient logés dans des cages métalliques alignées qui offraient une protection visuelle sur cinq côtés. Le côté face était également protégé en partie des regards par une plaque de tôle. Bien que minimal, ce retrait représente une des nouvelles mesures prises par Petits animaux Suisse pour l’amélioration du bien-être animal. Les cages pour les animaux appartenant à des races petites et moyennes mesuraient environ 60 x 60 x 50 cm. Les animaux appartenant à des races plus grandes étaient logés dans des cages d’environ 80 x 80 x 60 cm. Alors que les cages abritant les races naines étaient d’une superficie suffisante (même si elles n’étaient pas conformes au bien-être animal), les cages dévolues aux grandes races étaient trop exiguës. En particulier, les grandes races comme les tachetés suisses ou les géants des Flandres n’avaient pas assez de place pour s’étendre complètement. Du point de vue juridique, il est établi que, selon l’ordonnance sur la protection des animaux OPAn, pour une détention permanente de lapins de plus de 3,5 kg de poids corporel une surface de 7200 cm² est prescrite. Pour des animaux de plus de 5,5 kg, une surface de 9300 cm² est exigée. Pour des détentions temporaires à des fins d’exposition (même lorsque les expositions durent plusieurs jours), il n’est pas obligatoire de respecter les prescriptions minimales de l’OPAn. La PSA critique cet état de fait et exige que, de même que pour le transport d’animaux, les normes minimales soient respectées lorsque l’exposition dure plusieurs jours. On peut admettre une exception dans le cadre d’une exposition brève.
Les lapins étaient détenus dans des cages métalliques non structurées.
Pour de grandes races de lapins, l’espace était très exigu.
Les vainqueurs primés par le jury se trouvaient dans des cages hexagonales dont les côtés étaient d’environ 45 cm sur 80 cm de hauteur. Ces cages permettaient aux animaux un peu plus de liberté de mouvement. Toutefois, elles étaient plus accessibles aux regards des visiteurs, ce qui explique peut-être pourquoi certains lapins primés semblaient plus nerveux que les autres animaux de l’exposition. C’est le grand vainqueur de l’exposition qui jouissait de la plus grande liberté de mouvement – ce dernier était logé dans une cage modèle, tout spécialement fabriquée pour l’exposition, qui mesurait environ 140 x 100 x 80 cm et était équipée d’une plate-forme en hauteur ainsi que d’une cabane permettant le retrait. Ces ressources et l’espace offert étaient très largement utilisés par l’animal.
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Les vainqueurs étaient gratifiés de davantage de place, mais les cages n’étaient pas non plus structurées.
Le vainqueur de l’ensemble de la compétition (Mister Schweiz Sempach) avait une plus grande cage à disposition.
Toutes les cages étaient propres et abondamment pourvues de paille et d’un peu de foin. De nombreux lapins s’occupaient avec la paille. La plupart des animaux avaient aussi des granulés à disposition. Presque tous les lapins avaient de l’eau à disposition. Toutefois, au cours de l’après-midi, quelques animaux avaient bu le contenu de l’écuelle ou l’avaient renversée. Chaque cage était pourvue d’un morceau de bois servant de matériel à ronger. Le samedi, quelques lapins en faisaient usage. L’état de santé de la majorité des animaux était bon dans la mesure où l’on pouvait en juger. Toutefois, dans des cas particuliers, nous avons noté un écoulement oculaire, des rougeurs ou des croûtes autour des yeux.
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L’écuelle à eau de ce lapin était vide.
Ce tacheté avait renversé son écuelle d’eau.
Chez certains animaux, on a observé des rougeurs ou des croûtes dans la zone oculaire.
Cet animal présentait un écoulement oculaire blanchâtre.
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À l’exposition des lapins mâles, au moins 140 races et robes de lapins étaient représentées. Parmi celles-ci, on notait quelques sélections extrêmes et problématiques. Les béliers anglais présentent des oreilles pendantes surdimensionnées. Ces dernières restreignent la vision de l’animal et les lapins béliers n’ont souvent qu’une audition limitée. En outre, de telles oreilles peuvent constituer une gêne pour leurs mouvements. Les animaux ne cessent de poser leurs pattes sur leurs propres oreilles et se blessent ainsi avec leurs griffes. Il est effrayant de constater que de tels animaux continuent à être exposés et même à recevoir des prix en dépit de l’interdiction des sélections génétiques extrêmes, ancrée dans la législation depuis 2008. Les exemplaires qui présentent les oreilles plus courtes et sont donc moins handicapés sont même moins bien notés! Là, l’organisation des éleveurs, les exposants et les membres du jury devraient impérativement revoir leur jugement sur la question, car ils encouragent des sélections interdites par la loi! Chez Petits animaux Suisse, on est conscient de cette problématique. Avec un nouveau standard de race approuvé en mars 2015, on devra revenir à des formes de sélection moins handicapantes. En outre, de nombreux lapins angoras étaient présentés. Les lapins angoras ont une fourrure épaisse, à longs poils qui est utilisée dans la confection de vêtements. Cette laine épaisse a toutefois tendance à se feutrer et en outre, la thermorégulation est rendue difficile à des températures élevées. De plus, une pilosité trop intense de la tête peut limiter la vision de l’animal. À l’exposition des lapins mâles, de nombreux lapins rex étaient également présentés. Les lapins rex ont une fourrure rase et bouclée et des moustaches réduites. Ces dernières restent cependant un organe sensoriel important. Si elles sont réduites ou pliées ou absentes, les animaux sont limités dans leur perception (orientation dans le noir, prise de contact avec leurs congénères). Petits animaux Suisse a annoncé qu’à l’avenir seuls les lapins rex présentant des moustaches pourront être primés.
Les oreilles surdimensionnées sont un handicap pour les lapins. En buvant, les animaux trempaient souvent leurs oreilles dans l’eau, ils les traînaient souvent dans leurs excréments ou montaient dessus avec leurs pattes.
Ce lapin bélier anglais a été primé avec le nombre de points le plus bas. À propos de ses oreilles, il a été consigné que ces dernières, longues de 56 cm, étaient trop «courtes» et ne méritaient donc que sept points. Ceci montre que les sélections extrêmes continuent d’être encouragées par les jurys.
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Les moustaches réduites et frisées sont typiques des lapins rex.
Les lapins angoras présentent une laine épaisse.
Les lapins exposés avaient des comportements très différents. Quelques animaux semblaient à peine stressés par le remue-ménage de l’exposition. Quelques-uns mangeaient, d’autres dormaient sur le côté, d’autres encore jouaient avec la paille et prenaient contact avec les visiteurs. Par ailleurs, on a observé également de nombreux lapins pour lesquels l’exposition représentait manifestement un fort stress. Quelques lapins se recroquevillaient sans bouger dans un coin. Chez certains, le rythme de respiration était accéléré. D’autres animaux se comportaient de manière très nerveuse, ils sautaient d’un endroit à l’autre ou tournaient en rond. On a observé un animal qui rongeait et léchait les barreaux pendant un temps assez long.
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De nombreux animaux dormaient et ne se laissaient pas impressionner par le remue-ménage de l’exposition.
Ce lapin a rongé et léché le barreau de la grille pendant un temps assez long.
Ce Hollandais ne cessait de faire sa toilette.
Alors que le lapin du bas, à gauche, s’adonnait tranquillement à la nourriture, son voisin de droite semblait tout à fait apeuré.
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Le samedi, diverses races de lapins étaient présentées aux visiteurs. Dans ce but, on plaçait un animal de race différente sur la table d’exposition afin de pouvoir montrer les caractéristiques typiques de chaque race ainsi que les critères d’évaluation. Parfois, la table était littéralement entourée de visiteurs. Ces derniers pouvaient eux-mêmes prendre part à certaines présentations (par exemple, mesurer la longueur de l’oreille ou examiner la fourrure). Les jeunes visiteurs, qui se trouvaient en majorité parmi les spectateurs, appréciaient beaucoup la proximité de l’animal et le touchaient de tous les côtés. Le lapin, animal craintif, n’a pas dû beaucoup apprécier de se trouver ainsi exposé. Il nous a également semblé frappant que les éleveurs traitent leurs animaux sans ménagement, voire de manière brutale. Les lapins étaient saisis à la nuque ou aux oreilles et placés dans les positions souhaitées avec des gestes brusques. Par exemple, pour montrer le poitrail d’un lapin angora aux visiteurs, l’animal a été saisi par les oreilles et soulevé si bien qu’il a été placé en position verticale comme pour faire le beau. Pour le soutenir, l’éleveuse plaçait légèrement sa main sous les pattes antérieures du lapin. Pendant ce temps, une forte tension s’exerçait sur les oreilles de l’animal. Ce dernier a également été placé sur le dos. Il est fort douteux que ces manipulations soient agréables aux animaux, ces derniers restaient en général immobiles à faire le dos rond et leurs yeux étaient écarquillés. Le lapin angora qui a été mis sur le dos tremblait et ses pattes tressaillaient. Il est certain que l’effet pédagogique de cette manière brutale de traiter les animaux est fort douteux.
On laissait les enfants mesurer les oreilles de ce lapin angora.
Pour la présentation, le lapin était saisi par les oreilles pour le mettre dans la position voulue.
Cochons d’Inde
Dans le passage entre deux tentes se trouvait l’enclos des cochons d’Inde dans lequel étaient placés, pour autant que nous ayons pu le constater, deux animaux. L’enclos des cochons d‘Inde, certifié par Petits animaux Suisse, avait une superficie de 5800 cm2. L’enclos extérieur entourant la stalle disposait d’un diamètre de 2 m environ. La stalle était structurée avec des possibilités de cachettes; de la nourriture et de l’eau étaient à disposition. L’enclos extérieur, pourvu d’une litière de paille, disposait d’une seule petite cabane comme retrait. Compte tenu de la place proposée, cette détention était méritoire pour une exposition. Toutefois, pour ces animaux craintifs, le choix de cet emplacement qui était un passage très emprunté par les visiteurs n’était pas très heureux, il aurait été plus judicieux de placer ces animaux dans la dernière tente, dans un coin tranquille. Petits animaux Suisse est conscient de cette problématique. Ce lieu a été retenu, car l’enclos appartient au stand dévolu à la protection des animaux et n’aurait sans doute pas assez retenu l’attention s’il avait été placé dans un coin tranquille. Mais précisément dans l’optique de montrer une détention respectueuse des animaux, il est dommage que l’enclos extérieur, relativement grand, n’ait pas été mieux structuré. En effet, les possibilités de cachettes étant réduites, les animaux ne se risquaient pas à utiliser cet enclos.
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Volaille et pigeons de race
3 poules de race ainsi qu’un coq étaient logés dans un poulailler mesurant environ 70 x 140 x 100 cm, flanqué d’un enclos extérieur d’environ 300 x 100 x 80 cm. Le poulailler était équipé de perchoirs, ainsi que de litière, de nourriture et d’eau. L’enclos extérieur était également pourvu de litière. Le tout donnait une impression de grande propreté. Au moment de la visite, les quatre volailles se trouvaient dans le poulailler. Dans une volière mesurant environ 350 x 150 x 200 cm se trouvaient 6 pigeons suisses (pigeon biset). La volière était équipée de trois perchoirs. Dans la partie arrière, plusieurs nids étaient installés dont certains étaient protégés des regards. De l’eau et du grain étaient à disposition. Le sol était constitué de carton ondulé. L’espace mis à disposition des animaux était exemplaire pour une exposition. Il est à noter aussi comme point positif le fait que les oiseaux disposaient de nids, ce qui constitue une ressource importante négligée dans beaucoup d’expositions.
Enclos des cochons d’Inde et poulailler (au fond).
Information sur la protection des animaux
La volière des pigeons était de dimensions généreuses.
Entre l’enclos des poules et la volière des pigeons se trouvait le stand de Petits animaux Suisse qui devait dispenser des conseils sur la protection des animaux. Ceci montre que la critique permanente des spécialistes de la PSA n’est pas restée sans écho auprès des organisateurs d’expositions. Le stand était utilisé, entre autres, pour promouvoir le label créé par Petits animaux Suisse qui prône des enclos plus grands pour les petits animaux. Ainsi, l’enclos des cochons d’Inde mentionné plus haut était mis en exergue. En même temps, on renvoyait aux dimensions minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux en exposant des cages et clapiers à lapins correspondant à ces normes minimales. Il faut se féliciter du fait que Petits animaux Suisse se préoccupe de stalles plus importantes. Mais il aurait été plus exemplaire (et certainement plus convaincant) de placer réellement les lapins de l’exposition dans des stalles labellisées, de dimensions plus vastes. Pour que l’exposition des lapins mâles puisse jouer un rôle exemplaire, il serait en outre souhaitable que l’on y présente des «enclos modèles» largement dimensionnés et conformes à l’espèce (avec suffisamment de cachettes, de matériel à ronger et des aires surélevées). Grâce à de tels enclos, la différence entre la détention dans les stalles de dimensions minimales et les enclos vraiment respectueux des animaux apparaîtrait nettement, ce qui aurait un véritable impact pédagogique.
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En présentant des cages pour oiseaux d’ornement (en haut: cage trop petite, en bas une variante conforme à la loi), on indiquait les dimensions minimales prescrites par la loi. L’information est louable, mais il aurait toutefois été souhaitable qu’on ne se contente pas de présenter les dimensions minimales mais une variante de cage plus respectueuse des animaux.
Clapiers à lapins: à gauche, la détention conforme à la loi, à droite la variante un peu plus grande, certifiée par Petits animaux Suisse.
Kaninhop
Le 31 janvier et le 1er février a eu lieu le quatrième championnat de Kaninhop dans la salle de sport d’une école voisine. Les lapins devaient accomplir un parcours avec plusieurs obstacles entre 15 et 40 cm de hauteur. Pendant la course, les lapins étaient tenus en laisse par leurs maîtresses et maîtres. Parmi ces derniers se trouvaient, outre quelques adultes, de nombreux enfants et des jeunes. Pour les spectateurs, des bancs avaient été installés sur un des côtés de la halle. Ces bancs étaient placés à plusieurs mètres de la piste. Dans la salle, l’atmosphère était paisible. Lors de notre visite, le samedi matin, les applaudissements étaient discrets et le microphone des organisateurs était réglé assez bas. Pendant la manifestation, le public a été invité à plusieurs reprises à ne pas faire de photos en utilisant le flash, et à se comporter avec calme. La PSA juge positifs les efforts des organisateurs pour obtenir une atmosphère paisible pendant le championnat ainsi que pour maintenir une distance importante entre le parcours et les spectateurs.
Les lapins devaient accomplir un parcours avec plusieurs obstacles.
Exemplaire: une distance généreuse entre le parcours et les spectateurs.
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Lors de la visite de la PSA, le samedi matin ont eu lieu des parcours présentant deux degrés de difficulté. D’abord, plusieurs lapins ont concouru sur un parcours de niveau facile qui ne comprenait qu’une ligne droite comportant dix obstacles. Plus tard dans l’après-midi, plusieurs animaux ont concouru sur un parcours de difficulté moyenne. Ce parcours était constitué d’une piste en forme de U comportant douze obstacles. Le samedi matin, pendant 55 minutes, nous avons documenté le comportement envers les animaux qui accomplissaient le parcours. Pour ce faire, nous avons retenu les paramètres suivants: le maître encourage l’animal au moyen d’aides acoustiques (claquement de langue, voix), l’encourage par des gestes sans contact avec l’animal (il fait des mouvements derrière l’animal pour l’inciter à progresser, en combinant ceci avec des claquements de doigts et des mouvements de bras), le maître tire nettement sur la laisse, il force le lapin à avancer en le poussant à l’arrière-train (il donne une pichenette, il pousse l’animal), le maître soulève et replace l’animal, le remet dans le sens correct du parcours. Pendant l’épreuve facile, nous avons observé, durant cinq minutes, le comportement de cinq participants envers les animaux. Tous les cinq encourageaient les animaux à sauter par des aides acoustiques. Quatre participants avaient en outre recours à des gestes d’encouragement sans contact avec les animaux. Une personne a tiré sur la laisse pour remettre son animal dans la bonne direction car il avait fait un bond au milieu du parcours et avait changé de direction. Une personne a attiré notre attention de manière négative par son comportement dépourvu de douceur; outre qu’elle tirait sur la laisse, elle exécutait des gestes pour pousser et soulever l’animal et le replacer au bon endroit. Par deux fois, cette personne a dû retourner le lapin qui voulait rebrousser chemin. Sur les cinq animaux observés, deux seulement sautaient à peu près en continu et sans trop s’interrompre sur le parcours. Pendant l’épreuve de niveau moyen, nous avons documenté le comportement de 25 propriétaires envers leur animal durant 50 minutes. 19 propriétaires stimulaient leur animal avec des aides acoustiques, nous avons observé 14 personnes en train de faire des gestes d’encouragement sans contact avec l’animal (mouvements pour rabattre l’animal, mouvement agité des bras). Dans 7 cas, nous avons noté qu’on forçait l’animal à avancer en le touchant à l’arrière-train. De même, dans 7 cas aussi, les animaux ont été soulevés. Trois personnes tiraient plus ou moins sur la laisse et dans un cas, le propriétaire a retourné l’animal. Pour résumer, on peut dire que la plupart des lapins n’accomplissaient manifestement pas le parcours de leur plein gré et qu’il fallait les exhorter à sauter au moyen d’aides sous forme de mouvements. Un certain nombre d’animaux semblaient ne pas avoir envie de sauter ou voulaient tout simplement prendre leur temps. Quelques-uns semblaient être dépassés par la situation, car ils faisaient demi-tour sur le parcours sans crier gare. Un lapin a hésité devant deux obstacles et, à la suite de l’aide de sa propriétaire, a exécuté à chaque fois un bond frénétique. Le comportement des propriétaires avec leur animal après le parcours était correct pour autant que nous avons pu l’observer. Nous n’avons pas constaté de punitions.
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Quelques participants essayaient d’inciter leur animal à sauter en les poussant à l’arrière-train.
Ce lapin a été soulevé et replacé.
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Ce lapin refusait de sauter certains obstacles. Lorsque sa propriétaire a utilisé une aide, il a quand même sauté l’obstacle en faisant un bond (de fuite) frénétique.
Chez quelques animaux, tout se passait bien sans qu’on les aide beaucoup.
Avant et après la compétition, les animaux étaient hébergés dans une pièce séparée à laquelle seuls les propriétaires avaient accès. Cette restriction avait l’avantage de limiter l’effet stressant pour les animaux. Mais, en même temps, il était pratiquement impossible de contrôler la détention des animaux et la manière dont on se comportait avec eux. Autant que nous ayons pu le constater en jetant un regard par la porte ouverte, les animaux étaient détenus dans de petites boîtes métalliques d’environ 60 x 60 x 50 cm. On pouvait déduire du règlement que les animaux devaient se trouver en détention solitaire. Il y avait de la litière et des écuelles d’eau. Mais il n’a pas été possible d’établir si tous les animaux avaient de l’eau à disposition. Impossible également de savoir si du foin et des matériaux à ronger étaient à disposition. Pour le Kaninhop, concernant la protection des animaux, les éléments suivants doivent être notés. • Entraînement des animaux: le Kaninhop est particulièrement apprécié des enfants et des jeunes. Mais on peut se demander si tous les enfants sont à même d’entraîner un lapin, un animal qui se défend en fuyant, en le ménageant (au sens de lui éviter du stress) et de lui apprendre à aborder la situation de compétition de manière détendue. • Transport: lors du championnat européen de Kaninhop, des lapins de quatre nations (CH, D, CZ, NL) ont pris part à la compétition. Selon la durée et le mode de transport, (dimension de la cage, accès à l’eau, aménagement de pauses), ce dernier peut engendrer un stress important pour l’animal. • Détention des animaux pendant la compétition (Championnat européen): autant que l’on pouvait en juger, la détention des animaux était comparable à celle de l’exposition. Les animaux étaient en détention solitaire – ce qui était stipulé dans le règlement. Malheureusement, de cette manière, les lapins provenant d’un groupe n’avaient aucune possibilité de contacts sociaux. • Situation de compétition: l’environnement inhabituel, la proximité des spectateurs ainsi que le parcours à accomplir, peuvent générer du stress chez les animaux. En fonction de leur caractère ou de leur entraînement, les animaux affrontaient plus ou moins bien la situation de compétition. Certains lapins semblaient relativement décontractés alors que d’autres faisaient des tentatives de fuite sur le parcours ou sautaient les obstacles presque en panique. • Comportement envers les animaux pendant la compétition: le comportement des propriétaires d’animaux revêtait des formes très diverses. Pratiquement toutes les personnes observées utilisaient des signaux d’aide pour guider l’animal sur le parcours. Le recours aux aides n’est pas répréhensible – toutefois les formes qu’elles prennent sont discutables ainsi que leur intensité. Par exemple de nombreux participants se contentaient de toucher rarement et avec légèreté l’arrière-train de leur lapin alors que d’autres le poussaient nettement ou le soulevaient sans ménagement.
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Bilan et revendications de la PSA
EXPOSITION SUISSE DES LAPINS MÂLES SEMPACH
À la 23éme exposition de lapins mâles de Sempach, les lapins étaient détenus en majorité dans de petites cages à barreaux non structurées. Une détention de ce type fait gagner de la place (et donc de l’argent) et permet plus facilement de regarder et de juger les animaux. On évite aussi de cette manière les conflits entre animaux. Mais une telle détention n’est pas respectueuse des animaux. En Suisse, il existe des règlements légaux concernant l’espace proposé et l’aménagement de la cage qui sont mentionnés dans l’ordonnance sur la protection des animaux. Ces exigences minimales ne valent toutefois que pour une détention permanente. Les expositions temporaires, même si elles durent plusieurs jours, en sont exemptées. Il n’existe aucun règlement les concernant. Du point de vue de la PSA, de telles conditions sont inacceptables. Même pour une détention temporaire, on devrait concéder aux animaux un minimum de place et de ressources. La PSA exige donc que, à l’instar du transport des animaux, (par ex. concernant l’offre de place) les exigences minimales soient mises en œuvre. Elles pourront ne pas être respectées seulement dans le cas où les animaux restent exposés moins de six heures, soit une journée. Les organisateurs de la vingt-troisième exposition de lapins mâles ont fait des efforts pour respecter la protection des animaux dans la mesure où une grande partie des cages étaient équipées de possibilités de retrait (minimales) et proposaient du matériel pour ronger. En outre, ils ont fait la promotion, sur un stand d’information, de stalles de dimensions plus grandes et certifiées par Petits animaux Suisse. Malheureusement, seul un animal – le grand vainqueur de l’exposition – a pu bénéficier d’une «liberté» de mouvement plus importante. Du point de vue de la protection des animaux, il serait très souhaitable de renoncer à l’avenir à ces cages métalliques dépourvues de structures et d’exposer les lapins au moins dans des cages certifiées. En outre, on devrait, à l’aide d’enclos aménagés conformément à l’espèce, présenter une détention vraiment respectueuse de l’animal afin que le spectateur n’ait pas l’impression que ces animaux peuvent être détenus dans des cages aussi petites (caractère exemplaire d’une exposition). La PSA critique vivement le maniement sans ménagement des lapins pendant la présentation des races. Les lapins sont des animaux qui se défendent par un comportement de fuite et ne sont pas propres à être présentés comme des objets que l’on caresse. C’est précisément aux enfants que l’on doit apprendre à avoir des égards pour les animaux. En ce qui concerne le Kaninhop, la question fondamentale se pose de savoir s’il est judicieux de pratiquer un sport de compétition avec des animaux craintifs comme les lapins. Le Kaninhop ne se justifie que dans la mesure où l’entraînement et le mouvement constituent une occupation pour les animaux. Pour qu’il soit acceptable, du point de vue de la protection des animaux, l’entraînement des lapins doit être pratiqué avec respect, les animaux ne doivent pas être forcés à sauter et l’on doit se comporter correctement avec eux pendant et après la compétition. Reste à savoir si tous les participants (surtout ceux qui sont encore des enfants) sont à même d’entraîner leurs animaux sans leur infliger de stress et à les préparer à la situation de compétition. En tout cas, le comportement envers les animaux pendant la compétition était très divers. Dans la plupart des cas, il était à peu près acceptable, mais ce n’était pas le cas pour un certain nombre d’entre eux.
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3/2016
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITIONS CANINES INTERNATIONALES FRIBOURG
Expositions Canines Internationales Fribourg 14 et 15 février 2015, visité pendant les deux jours
Entrée de l’exposition, Canines Internationales Fribourg.
Résumé
Les Expositions Canines Internationales organisées en collaboration avec la Société Vaudoise de Cynologie, sous l’égide de la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et de la Société Cynologique Suisse (SCS) ont eu lieu pour la dixième fois au centre d’exposition Forum Fribourg les 14 et 15 février 2015. Pendant ces deux jours, plus de 3500 chiens de 220 races ont été exposés, présentés et primés dans 39 rings par 33 juges suisses et étrangers en présence d’environ 4000 visiteurs. En général, les chiens et les présentations disposaient d’un espace suffisant dans les deux halles. Il n’en reste pas moins que les conditions hygiéniques de l’exposition étaient critiquables et le climat intérieur de la halle du 3éme étage était littéralement suffocant et nettement trop chaud. De ce fait, l’impression négative prédomine en dépit de quelques exemples positifs de détention, d’hébergement et de présentation des chiens. Mentionnons tout d’abord les manipulations des chiens souvent abusives et interdites comme le brossage excessif, la coupe, le papillotage ou le tressage du poil ainsi que l’utilisation des moyens ou artifices interdits (spray, poudre). Apparemment, l’interdiction par la législation sur la protection des animaux d’utiliser des laisses de présentation et des colliers étrangleurs sans cran d’arrêt, n’était pas parvenue aux oreilles des exposants et des juges (malgré les nombreux panneaux signalant cette interdiction). C’était particulièrement fréquent chez les chiens robustes et chez différents chiens de compagnie. De même, la détention inappropriée dans des boxes ou des cages bien trop exigus sans possibilité de bouger, ni eau ni possibilité de retrait étaient monnaie courante. La manière de se comporter avec les chiens était particulièrement déplacée et parfois même brutale près des rings ou sur les rings: debout, assis ou en mouvement, ils étaient tiraillés, la tête
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Quelle agitation dans la halle 1 au rez-de-chaussée du Forum Fribourg. tirée vers le haut, la queue tordue vers l’avant ou tirée vers le haut et on n’hésitait pas à toucher sans ménagement leurs parties intimes pour les mettre dans la position voulue. Lorsqu’ils ne se pliaient pas immédiatement aux désirs de leurs maîtres, de nombreux chiens étaient secoués, grondés, «engueulés» ou ramenés à l’ordre à l’aide des mains et même des pieds, parfois directe ment devant les juges.
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Ici, 2 potences de toilettage ont été installées, celle de devant utilisée pendant une durée trop longue contrairement à l’interdiction.
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Ce Yorkshire Terrier soulevé au-dessus du sol par le collier et par la prise de ses parties intimes, est traité comme une marionnette.
Nous avons observé et photographié un chien attaché pour le toilettage pendant au moins une demi-heure à une potence de toilettage, objet pourtant prohibé, jusqu’à ce que la direction de l’exposition daigne intervenir suite à nos injonctions. Aucun contrôle officiel n’a été observé pendant ces deux jours pour mettre un frein aux nombreuses infractions observées contre l’ordonnance sur la protection des animaux, le règlement de l’exposition et le code d’honneur. Les juges, non seulement ne sont pas intervenus, mais ont octroyé des distinctions à des exposants qui de l’avis de la PSA ne l’auraient absolument pas mérité, au vu de leur comportement ou de leurs écarts de conduite.
Bouviers bernois haletants dans la halle au 3 éme étage.
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De nombreuses coupes attendent les meilleurs de chaque groupe dans le ring d’honneur.
Généralités
En 2015, plus de 500 expositions canines internationales ont été organisées en Europe. La grande exposition au Forum Fribourg (14 et 15 février 2015) est une des trois expositions internationales organisées en Suisse. Pendant ces deux jours, environ 3500 chiens de 220 races ont été exposés aux 33 juges provenant des pays suivants: Russie, Israël, Brésil, Roumanie, Japon, Hongrie, Finlande, Suède, Italie, France, Allemagne et Suisse.
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Rapide dernier coup de peigne pour ce Scottish Terrier. Pour qu’il ait la «bonne posture», son exposante lui tire le cou vers le haut au moyen d’une laisse de présentation serrée et lui ramène la queue vers l’avant. Comme elle n’a que deux mains, elle se sert de la bouche en plus.
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Après avoir été toiletté pendant des heures, ce terrier russe est présenté avec une laisse très serrée, le cou et la queue tirés vers le haut.
A l’intérieur des deux halles dans l’enceinte de la foire, les chiens ont été jugés et primés dans 39 rings. La majorité des rings et par conséquent des exposants avec leurs chiens se trouvaient dans la halle de plain-pied (No 1). Cette dernière était haute et spacieuse, ce qui avait un impact positif sur le climat intérieur et le niveau sonore, qui se sont maintenus à un niveau acceptable (20° C, 75–80 décibels). En revanche, la température de 22–23° C dans la halle (No 6) au 3e étage était trop élevée pour une exposition canine; quant au niveau sonore de cette halle nettement plus petite, ses 80–85 décibels dépassaient considérablement un seuil acceptable. Du reste, la chaleur et le bruit représentaient une contrainte visible pour les chiens, qui haletaient davantage, étaient moins concentrés et parfois très nerveux et agités. Les exposants réagissaient à la situation avec la même nervosité et impulsivité, parfois avec une dureté exagérée. La halle de plain-pied accueillait également le ring d’honneur dans lequel avaient lieu les examens pour identifier les meilleurs des différents groupes et les best-in-shows. Les exposants étaient placés tout autour. Sachant que régulièrement un grand nombre de spectateurs y assistent, on pourrait espérer que les exposants affichent avec leurs fidèles compagnons un comportement exemplaire et dans l’esprit du bien-être animal, et ce tout particulièrement lorsqu’il s’agit de chiots ou de jeunes chiens. Il est toujours déprimant que même sous les feux de la rampe on tienne si peu compte du bienêtre animal: trop de chiens ne sont pas bien traités, en étant tirés et tiraillés dans tous les sens, placés dans des postures artificielles et fatigantes, en étant étranglés de manière répétée, soulevés du sol, par la queue ou les parties génitales et le cou afin d’être placés au centimètre près comme l’exige l’appréciation de l’extérieur typique de la race. L’hygiène laissait à désirer dans les deux halles. L’odeur d’urine et de crotte était très pénétrante, même si les endroits les plus sales étaient régulièrement nettoyés par les équipes de nettoyage. Les chiens nerveux qui souffraient de diarrhée faisant de plus en plus fréquemment leurs déjections par terre au lieu des toilettes pour chiens, ce qui aggravait encore ces conditions d’hygiène. Les organisateurs avaient prévu un emplacement goudronné à l’extérieur d’environ 17 x 40 m. Au milieu de la place, le sol d’une surface d’environ 7 x 3 m était recouvert d’une litière de copeaux de bois.
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Un seul emplacement pour les déjections de plus de 3000 chiens … En principe, l’espace prévu pour les déjections était d’une surface généreuse, mais au vu des plus de 3000 chiens qui devaient se soulager plusieurs fois par jour et de l’ampleur du complexe des halles, on aurait dû prévoir plusieurs espaces, peut-être plus petits. Les visiteurs pouvaient venir avec leur chien sur le terrain de l’exposition. Des chiots à partir de trois mois pouvaient également être jugés, sachant que le règlement interdit expressément d’amener sur le terrain de l’exposition des chiots de moins de trois mois. Présenter des chiots âgés de 3 à 6 mois est problématique du point de vue de la protection animale, car ils sont trop jeunes pour supporter des contraintes et sont fortement marqués par les expériences réalisées à cet âge si tendre. Par rapport à des chiens plus âgés, ils se fatiguent facilement et supportent plus mal pendant toute une journée le bruit et le stress qui vont de pair avec une exposition. De surcroît, ils ont besoin de possibilités suffisantes pour se retirer, se reposer et dormir, ce qui n’était souvent pas le cas. L’exposition est soumise à un code d’honneur qui donne priorité absolue à la santé et au bien-être des chiens. Dès lors, tous les acteurs impliqués s’engagent à traiter les chiens toujours avec loyauté et respect, à renoncer à toute méthode cruelle ou non adaptée à l’animal et à ne pas employer de moyens artificiels interdits comme les potences, le spray, la poudre, les crèmes, les ciseaux, etc.
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Epuisé, ce chiot s’est endormi dans sa petite cage, sans espace pour bouger ou se retirer.
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Ce westie se défend contre l’étranglement par la laisse, qui est interdit par la loi, malheureusement sans succès, car la pression ne se relâche pas. De plus, tous les exposants souscrivent lors de l’inscription de leurs chiens à l’engagement de respecter les dispositions suisses de protection animale et le règlement de l’exposition. Par ailleurs, des panneaux d’information et d’interdiction sont apposés dans les halles et près des rings pour rappeler une fois de plus aux exposants quelles sont les instructions et les règles en vigueur, mais une grande partie de ces personnes n’en tiennent pas compte. Dans les nombreux stands installés, il était possible d’acheter des colliers étrangleurs et laisses d’exposition sans arrêtoir dans toutes les matières et couleurs imaginables. Ces derniers sont pourtant clairement interdits par le règlement de l’exposition et l’ordonnance sur la protection des animaux (art. 73, al. 2, let. b OPAn). Par conséquent, la PSA exige l’interdiction de vendre dans les expositions des moyens auxiliaires interdits, comme les colliers étrangleurs et les laisses de présentation sans arrêtoir.
Stress, peur et souffrance
Dès l’arrivée et l’entrée dans l’enceinte de la foire, les expositions canines sont associées à de fortes contraintes pour les animaux allant jusqu’à la peur et la souffrance. Se retrouver avec beaucoup de chiens inconnus, leurs propriétaires surexcités, des inconnus et le personnel de contrôle qui s’approchent (excessivement) des chiens, n’exerce pas seulement une forte pression sur les détenteurs des animaux, mais exige également des animaux eux-mêmes une considérable faculté d’adaptation dans leur comportement. Les chiens sont capables il est vrai d’affronter à court terme des situations de stress en y réagissant par un comportement adéquat, par exemple la fuite, l’interaction sociale, la communication ou encore le retrait dans un endroit protégé. Mais avec le manque de possibilités d’évitement et de liberté de mouvement qui vont de pair avec une exposition, ils ne peuvent ni s’adapter ni réagir en utilisant les stratégies conformes à leur espèce. Dans la majorité des cas, ils sont confinés pendant des heures et des heures dans des cages minuscules sans protection vis-à-vis des regards et sont entourés d’une foule de visiteurs qui se penchent sur eux et les limitent de tous côtés. La distance individuelle n’est jamais respectée, empêchant presque complètement un chien de se retirer et de se reposer ne serait-ce que quelques instants.
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Ce jeune chien d’exposition est visiblement stressé, il halète fort, il donne l’impression d’être déstabilisé, il est étranglé par la laisse de présentation. Avant d’être présentés au jury, les chiens doivent parfois rester immobiles pendant des heures pour être toilettés, souvent sans aucune délicatesse, de toutes les manières imaginables. Ils sont tirés, traînés et placés dans des postures artificielles et trop étirés. Ce comportement peu respectueux des animaux pèse clairement sur la majorité des chiens en les mettant en état de stress négatif; ils le manifestent en étant nerveux, agités, craintifs, déstabilisés, paniqués par une situation sans issue. Les chiens manifestent souvent le stress et le fait de se sentir dépassés par la situation, à travers des signes d’apaisement comme se lécher le museau, se soumettre, rentrer la queue sous le ventre, se recroqueviller. Mais les bâillements fréquents, le halètement, l’agitation, la nervosité, des réactions excessives et des agressions peuvent être des indices d’une situation qui dépasse les forces de l’animal. Ce type de réactions était courant à l’exposition de Fribourg.
On a observé que ce dogue haletait fortement et bâillait souvent, de plus il bave; le boxe bien trop exigu ne lui laisse aucune liberté de mouvement. Il aimerait se libérer de cette contrainte.
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Observations détaillées Toilettage interdit
Le catalogue de l’exposition comprenait dans la rubrique «Informations importantes à l’attention de tous les exposants», les phrases suivantes: «… Mis à part le toilettage au peigne et à la brosse, toute autre préparation ou manipulation des chiens par quelque moyen ou artifice que ce soit est interdite dans toutes les expositions. Il en va de même pour l’utilisation d’une potence destinée à immobiliser le chien. Le papillotage et le tressage du poil des chiens dans le cadre de l’exposition sont interdits». Il y avait également des affiches «No Powder, No Spray, No Problem» pour rappeler cette interdiction aux éleveurs. Néanmoins, on voyait fréquemment des caniches, des Yorkshire Cette dame a été souvent prise en flagrant délit de sprayer Terriers, des maltais, des Shih Tzus son caniche. et tant d’autres, se faire poudrer et sprayer abondamment, ainsi que se faire papilloter et tresser les poils. Des housses de protection sur les oreilles ainsi que des petits habits et des bavettes ont été enfilés aux chiens de certaines races, ce qui bafoue clairement la dignité des animaux telle qu’elle est inscrite dans la loi sur la protection des animaux.
Ce petit york a été «emmailloté et complètement emballé» de la tête aux pattes. Ses poils sont enroulés dans des papillotes en papier et il porte un costume Louis Vuitton.
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Ces deux épagneuls n’avaient même plus droit de se servir «normalement» de leurs oreilles.
Ce Cairn Terrier a dû faire preuve d’une patience infinie en étant «suspendu» à la potence dont utilisation est explicitement proscrite.
En dépit de l’assurance de la direction que des «contrôleurs en civil» patrouillaient dans les halles, nous n’avons constaté pendant toute la durée de l’exposition aucun contrôle pour rappeler les exposants à l’ordre en cas d’action interdite. Il y avait également des potences de toilettage qui sont pourtant proscrites. Un éleveur avait attaché assez longtemps son chien à une potence pendant le toilettage et pendant qu’il attendait de le présenter sur le ring. Cela obligeait le chien à attendre plus 30 minutes, le cou tiré vers le haut dans une posture pénible et artificielle. Il a fallu que nous signalions expressément ce cas à la direction de l’exposition pour que cette dernière demande à l’éleveur de libérer son chien et de démonter la potence. Nous tenons à souligner ici que pendant le toilettage, de nombreux propriétaires tenaient leurs chiens à la laisse de présentation tirée fortement vers le haut, ce qui remplaçait les potences interdites. Pour le chien, les conséquences négatives étaient les mêmes que d’être attaché à une potence.
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On y arrive également sans potence …
Panneau d’information près du ring des juges.
Panneau d’information sur l’interdiction des colliers étrangleurs sans arrêtoir.
Laisses de présentation sans arrêtoir
Dès l’entrée du bâtiment de la foire, des affiches attiraient l’attention des éleveurs sur le fait que les laisses et colliers étrangleurs sans arrêtoir n’étaient pas autorisés à l’exposition. Dans les halles mêmes et près de chaque ring, on rappelait que les colliers étrangleurs et laisses de présentation sans arrêtoir étant interdits en Suisse et donc ne pouvaient pas être utilisés. De plus, chaque exposant avait reçu un dépliant rouge rappelant expressément cette interdiction. Tout au début de l’exposition, cette restriction avait apparemment déclenché de vives discussions entre éleveurs et exposants. Certains étaient irrités, voire fâchés et ne semblaient pas comprendre le sens de cette interdiction ou étaient d’avis qu’un chien ne pouvait correctement être présenté dans le ring qu’avec une laisse de présentation sans arrêtoir.
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Même les Golden Retrievers du groupe des chiens d’assistance et chiens robustes étaient présentés et étranglés avec des colliers sans arrêtoir.
Aucune compréhension vis-à-vis de ce jeune Golden Retriever qui a été présenté durement étranglé et montrait qu’il était dépassé et stressé.
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Pendant toute la durée de l’exposition, il y avait encore bien trop de chiens avec laisses de présentation sans arrêtoir. Les exposants qui utilisaient des laisses avec arrêtoir (parfois un simple nœud dans la laisse) avaient souvent déplacé l’arrêtoir si loin qu’elles étaient bien trop étroites lorsqu’on arrivait à l’arrêtoir. Si loin même, que dans de nombreux cas, en tirant vigoureusement, l’arrêtoir n’était pas atteint; ces laisses étaient de facto sans arrêtoir. Si apparemment la direction de l’exposition s’était livrée à une véritable campagne pour informer les exposants sur l’interdiction des colliers et laisses sans arrêtoir, dans les faits elle ne faisait vraiment rien pour contrôler et garantir le respect de cette interdiction. En effet, une réelle amélioration ne pourra être obtenue que si des contrôles sérieux vont de pair avec les instructions suivantes, données aux exposants et aux juges: en raison des souffrances, de la détresse respiratoire et de la crainte causées aux chiens, aucune laisse de présentation sans arrêtoir ni laisse avec arrêtoir trop serrée, ni encore une forte traction de la laisse vers le haut ne serait tolérée. L’utilisation de laisses très fines qui, même avec une traction modérée, sont coupantes et exercent une forte pression sur la gorge du chien devrait également être revue d’un œil critique.
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Voilà certes deux carlins présentés avec colliers étrangleurs avec arrêtoir, mais la traction autour du cou est encore bien trop forte.
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Lorsque la laisse avec arrêtoir est tirée, elle écrase la gorge de ce jeune Retriever malgré l’arrêtoir.
Stockage / hébergement des chiens
Lorsqu’ils ne se trouvaient pas justement dans le ring, les chiens dans leur majorité étaient installés dans des boxes, des cages, des sacs ou conteneurs de transport ou même dans des poussettes. D’autres éleveurs gardaient leur chien dans de petits parcs, mais qui étaient trop étroits pour beaucoup de chiens. En outre, plusieurs animaux étaient tassés dans des boxes, cages ou parcs exigus. On a observé plus d’une fois que l’espace était si restreint qu’il était impossible aux chiens de s’étendre tous en même temps et qu’il fallait toujours qu’un d’entre eux soit assis. C’est justement pour les races de grande taille comme les dogues que le sac de transport a dû être ouvert pour que le chien puisse au moins s’asseoir. (cf. clichés ci-dessus). Souvent, les petits enclos n’étaient pas aménagés: les couvertures, les protège-sol, les gamelles ou les jouets brillaient par leur absence, ce qui obligeait les chiens à se coucher sur le sol nu de la halle. En dépit de ces conditions défavorables, quelques chiens restaient calmes ou dormaient, mais ils étaient nombreux à s’agiter, à tourner nerveusement en rond, à aboyer et à gémir.
Les deux chiens devaient pratiquement se coucher l’un sur l’autre, ce qui ne donne pas une impression détendue.
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Mais heureusement, il y avait également des propriétaires qui restaient constamment près de leurs chiens, les caressaient, jouaient avec eux et les laissaient se coucher à côté d’eux sur une couverture. Ces chiens étaient plus souvent détendus et calmes que les autres.
Dans ce cas, 3 chiens occupant une cage bien trop petite, un d’entre eux devait rester assis.
Un seul de ces 3 huskies pouvait se coucher et aucun d’entre eux ne donnait l’impression d’être détendu dans une cage bien trop petite.
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Ce caniche était «stocké» dans un enclos bien trop petit. A l’exception d’une mince serviette, il n’y avait pas d’autres accessoires de bien-être et ne parlons même pas des possibilités de retrait …
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Comportement avec les chiens avant et dans le ring
Devant et dans le ring, le comportement des exposants avec leurs chiens était le plus souvent critiquable. Les animaux manifestaient de la nervosité et souvent de la crainte. Leurs détenteurs ramenaient leurs chiens à l’ordre sans ménagement en leur criant des ordres et en tirant brutalement sur la laisse. Il était également frappant de constater que certains chiens ne se fixaient pas sur la personne qui les conduisait dans le ring. Cela doit souvent être dû au fait que ces personnes ne sont pas les propriétaires ou personnes de référence familiers des chiens. Dans d’autres cas, le manque de lien entre chien et exposant devait en être la cause. Le comportement brutal d’un exposant avec son chien pendant l’évaluation des boxers était particulièrement frappant. Comme il n’arrivait pas à contrôler son chien dans le ring alors qu’il le tirait violemment (nom et numéro d’exposant sont connus de la rédaction), il a déplacé l’arrêtoir et resserré fortement la laisse. Le juge lui a adres- En voilà deux qui dorment paisiblement sur sé un blâme qui l’a obligé à relâcher la laisse. Ce leur couchette; on voit que cela se passe bien fut du reste la seule fois qu’un juge a repris un aussi sans cage ni stress! détenteur de chien. Un autre détenteur de boxer (nom et numéro d’exposant sont connus de la rédaction) était particulièrement brutal pendant qu’il attendait son tour avec son chien sur le banc devant le ring. Tout d’abord, il tenait son chien à une laisse de présentation sans arrêtoir. En outre, il avait le pied sur la laisse de sorte que son boxer, couché par terre, ne pouvait pas lever la tête et a dû patienter sans bouger courbé pendant 10 à 15 minutes environ. Mais ce calme ne semblait pas suffisant à son exposant qui le frappait régulièrement avec la main et le remettait verbalement sèchement en place. Il a réagi avec agressivité et vulgarité à notre demande de cesser son manège. De plus, le mauvais état de santé du chien était frappant; il avait des granulomes aux pattes antérieures (probablement dus au léchage compulsif), des bursites et parfois des cicatrices à différents endroits. Enfin, il courbait bizarrement la queue, ce qui pourrait être un signe d’une innervation insuffisante. Curieusement, il a eu de très bons résultats sur le ring et a été nommé meilleur de son groupe! Nous avons expliqué le cas à la direction de l’exposition. Le deuxième jour de l’exposition, il a fait juger le même chien une deuxième fois. Cette fois-là, il a été interpellé par la juge sur le mauvais état de santé de son chien. Il ressortait des gestes de l’exposant que le chien posait ses pattes avant de manière bizarre lorsqu’il était couché, ce qui avait entraîné des lésions cutanées. La juge a encore discuté un moment avec lui jusqu’au moment où il a quitté le ring en proférant des jurons. Il est probable que la direction de l’exposition avait attiré l’attention de la juge sur ce qui s’était passé la veille et sur l’état de santé du chien, ce qui a entraîné sa disqualification. En revanche, nous avons de la peine à comprendre que juges et direction de l’exposition aient attendu nos remarques pour réagir et que lors des premières appréciations la veille, personne ne semble avoir découvert le mauvais état de santé du chien ou en tout cas que personne ne s’en soit soucié.
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Ce détenteur de chien a affiché plusieurs fois un comportement extrêmement brutal vis-à-vis de son chien visiblement atteint dans sa santé.
Caractéristiques et races problématiques
A plusieurs reprises, nous avons constaté des caractéristiques dues à la sélection à outrance, notamment poils trop longs qui limitent la vue et le mouvement chez les bobtails, lévriers afghans, Shih Tzus, bichons maltais, Yorkshire Terriers, Clumber Spaniels. Dans la même veine, la respiration était clairement audible chez de nombreux chiens de races brachycéphales, par exemple les carlins et les bouledogues anglais. La peau très plissée frappait avant tout chez les bouledogues anglais, du reste ces derniers n’avaient pas de queue ou juste un moignon de queue.
Ce bouledogue anglais avait des plis de peau très marqués.
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Outre les énormes plis de peau, ce bouledogue anglais avait des paupières tombantes particulièrement marquées des deux côtés.
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3/2016
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Ce basset hound marche sur ses oreilles lorsqu’il renifle.
Parmi les races problématiques, ajoutons les chiens nus (absence de poils), les Shar Pei en raison de leur peau fortement plissée, les carlins, les bouledogues et les Shih Tzus à cause d’une brachycéphalie parfois très accentuée ainsi que les plis de peau, l’absence de queue et les paupières tombantes; enfin, n’oublions pas le basset hound parce qu’il marche sur ses oreilles lorsqu’il renifle et présente également des plis excessifs et des paupières tombantes ainsi que des pattes courtes et tordues.
Conclusion
La Protection Suisse des Animaux PSA observe régulièrement les expositions canines (internationales) en Suisse et a exprimé des critiques solides pour protéger les animaux exposés. La PSA espérait ainsi supprimer de manière constructive des conditions contraires à la protection animale dans ces expositions. Pour la première fois, les organisateurs ont manifesté un certain intérêt pour l’amélioration du bien-être animal dans l’esprit de la protection des animaux. Nous avons donc reçu le numéro de mobile de la direction de l’exposition en étant priés de lui signaler immédiatement tout abus constaté. Dans les deux cas dénoncés, les responsables de l’exposition sont intervenus rapidement et conformément à ce qui avait été annoncé. Retenons toutefois que peu de chiens étaient détendus et satisfaits. Pour la majorité des chiens, une exposition est assortie d’une forte contrainte, même s’ils étaient nombreux à être habitués au déroulement d’une exposition. On ne pouvait pas ignorer les halètements, les tremblements, la queue rentrée entre les pattes, la peur et la nervosité, etc. chez de nombreux chiens. Le toilettage (spray, poudre), le brossage et le trimming excessifs ainsi que la présentation avec la tête tirée vers le haut par des colliers et des laisses trop serrés sont à rejeter absolument, pour des raisons de protection animale – mais malheureusement se produisent constamment sans que les exposants, les juges ou les autorités interviennent. L’hébergement insuffisant de nombreux chiens, incompatible avec les besoins des animaux doit lui aussi absolument changer. Il y a là encore beaucoup de pain sur la planche pour les exposants et les organisateurs.
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TIER & TECHNIK ST-GALL
Tier & Technik St-Gall 19 au 22 février 2015, visité le 20 février 2015
Résumé
La 15ème foire Tier & Technik exposait divers animaux de rente; on pouvait essentiellement y voir des vaches de races laitières ou à viande, des ovins et des caprins de races diverses, mais aussi quelques poules et poussins. Les animaux sont arrivés le mercredi 18 février. S’ils n’étaient ni mis à prix ni vendus, ils passaient probablement de quatre à cinq jours dans les boxes ou détenus à l’attache. Tous les boxes étaient propres et bien fournis en litière. Différentes présentations d’animaux avaient lieu quotidiennement, notamment de vaches laitières qui étaient primées et vendues aux enchères. Des doses de sperme étaient également proposées aux enchères en plus des animaux adultes (vaches et ovins) vendus sur place et en ligne. L’enclos aux dimensions généreuses pour les vaches mères Angus et la détention de deux génisses d’engraissement bio méritent un compliment. La détention des brebis laitières était elle aussi exemplaire: situés dans la partie calme de la foire, les moutons avaient suffisamment de place et de nombreuses possibilités de retrait. Le poulailler sur l’espace extérieur était grand, mais sans structures, notamment sans perchoir. La détention à l’attache parfois très serrée des vaches laitières et les crèches surbaissées qui sont contraires aux conditions fixées par l’ordonnance sont à blâmer. Le styling des vaches est sujet à caution en ce qui concerne le respect des animaux de même que l’élevage de vaches laitières pour obtenir des rendements très élevés, que l’on reconnaissait à leurs pis gonflés. Raser les veaux pour une exposition est aussi critiquable, vu qu’ils risquent de souffrir du froid une fois rentrés à la ferme. La Protection Suisse des Animaux PSA estime que de nos jours une exposition d’animaux devrait servir d’exemple aux visiteurs et présenter des conditions de détention modernes et respectueuses des besoins des animaux. Tier & Technik ne remplit malheureusement pas toujours ces exigences. Des veaux de quatre mois et plus étaient détenus à l’attache alors qu’ils ont un grand besoin de se dépenser. Les chèvres n’avaient aucune possibilité de retrait, celles qui étaient attachées étaient
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TIER & TECHNIK ST-GALL
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même complètement à la merci des visiteurs. Séparer des chèvres avec des cloisons de bois rend tout comportement social impossible, or c’est d’une grande importance. La présentation d’une détention en groupe dans un enclos structuré avec des surfaces en hauteur et du matériel pour s’occuper aurait été bien préférable et de plus, les visiteurs auraient eu une idée de ce qu’est une détention moderne et respectueuse des besoins des chèvres. Quelques moutons (béliers) étaient attachés si serrés qu’ils s’étranglaient en étant couchés. Là aussi, il aurait mieux valu les détenir individuellement en liberté dans de grands enclos. D’une manière générale, la Protection Suisse des Animaux PSA considère la détention à l’attache permanente des animaux de rente pendant plusieurs jours d’exposition obsolète et inappropriée aux animaux. En Suisse, la législation contient certes des règles sur la place disponible et l’installation des enclos qui sont documentées dans l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn). Ces exigences minimales ne s’appliquent toutefois pas aux expositions temporaires, même de plusieurs jours. La PSA est d’avis qu’il n’est pas acceptable de réviser à la baisse les exigences minimales de l’OPAn pendant les expositions. Et ce d’autant plus que ces exigences se contentent de fixer la limite entre détention et cruauté vis-à-vis des animaux, sans être une détention optimale. La PSA réclame que des dérogations ne soient accordées que pour de brèves durées et non pour plusieurs jours, par analogie aux transports d’animaux. Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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TERRAEXPO FRAUENFELD
TerraExpo Frauenfeld Dimanche 22 mars 2015
Résumé
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La détention des animaux à TerraExpo nous a laissé une impression mitigée. En effet, comme c’est l’usage dans les bourses aux reptiles, les animaux étaient généralement gardés dans de petits terrariums peu structurés, ou étaient présentés dans des récipients en plastique ou des gobelets. Comme la plupart des bêtes exposées étaient également mises en vente, les exposants voulaient avant tout que les intéressés puissent observer leur offres le plus en détail – c’est pourquoi, çà et là, ils retiraient des animaux de leurs récipients pour les montrer de près, ce qui peut en réalité représenter une contrainte pour les sujets. Les boîtes et récipients, de faibles dimensions et guère équipés, n’étaient le plus souvent dotées que de l’aménagement strictement nécessaire, et les reptiles n’avaient pas suffisamment de moyens de se retirer. Contrairement aux dispositions du règlement de la bourse (ci-après le règlement), certains contenants étaient par ailleurs visibles de toutes parts, ou trop exigus par rapport à l’animal qui y séjournait. Si généralement les animaux disposaient d’un substrat, celui-ci n’était pas toujours adapté aux besoins de l’espèce en question. C’est ainsi que, pour une part, des espèces des tropiques humides se trouvaient sur un substrat sec, ou alors tout substrat leur faisait défaut. De plus, il n’a jamais été constaté que les animaux avaient été vaporisés manuellement. Même le respect de la température optimale n’était généralement pas garanti, car il était impossible d’installer un éclairage adéquat, tout au moins sur les gobelets et boîtes en plastique. Il n’y avait pas de boîtes en sagex, un matériau adéquat en vertu de ses qualités isolantes pour le transport des animaux chez le nouveau propriétaire. Les inscriptions sur les récipients étaient parfois insuffisantes, et des informations importantes sur l’espèce et sa détention faisaient défaut. Dans certains cas – contrairement encore à la recommandation du règlement – des animaux capturés à l’état sauvage étaient présentés et proposés à la vente. L’état de santé des animaux exposés était bon – pour autant qu’on puisse l’évaluer – et il n’y avait que peu de bêtes montrant des signes d’une contrainte (tentative de fuite, impression d’un comportement stéréotypé). S’agissant d’un grand nombre de bêtes tapies et immobiles, on ne pouvait d’ailleurs guère déterminer si elles étaient plutôt détendues ou glacées de peur! La majorité des terrariums d’exposition (mais ce n’était pas toujours le cas des gobelets et boîtes) portaient les inscriptions exigées par le règlement concernant le nom de l’espèce (allemand/latin), l’origine, le sexe, la taille et le statut de protection. Seuls quelques rares exposants fournissaient des informations détaillées sur les espèces exposées et leur détention. Grosso modo, les renseignements donnés verbalement par les éleveurs étaient suffisants – mais il aurait été souhaitable qu’ils informent d’eux-mêmes les futurs propriétaires au sujet des exigences posées par la détention de tels animaux ou de l’éventuelle nécessité de certificats de compétences. Le règlement était généralement respecté aussi en ce qui concerne le mode de fabrication des contenants utilisés dans l’exposition. Ceux-ci étaient en principe obscurcis sur le côté; des récipients transparents étaient en quelque sorte protégés de la lumière par du papier-ménage ou un couvercle opaque. Mais à notre avis, les réceptacles où séjournaient les animaux n’étaient pas toujours suffisamment spacieux pour répondre aux exigences du règlement. Etaient aussi proposés des souris vivantes ainsi que des équipements aménagés en conséquence, pour l’élevage à titre privé d’animaux servant de nourriture. On pouvait se procurer sur place de telles bêtes ou acquérir spontanément un petit animal de compagnie. Manifestement, il n’y a guère eu de questions concernant l’utilisation des souris; celles-ci étaient régulièrement retirées de leur cachette et montrées aux intéressés; les boîtes pour animaux servant de nourriture correspondaient au type «laboratoire pharmaceutique d’essais sur animaux» et ne correspondaient généralement pas à une détention conforme aux besoins des souris. Il a été constaté aussi, principalement chez des jeunes, que des souris détenues seules étaient transportées de-ci, de-là, dans des contenants en plexiglas ouverts sur le côté. Aucune information n’apparaissait sur les aspects juridiques de la mise à mort d’animaux servant de nourriture ou sur le fait de nourrir ses reptiles avec des proies vivantes.
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TERRAEXPO FRAUENFELD
Généralités
Terraexpo Frauenfeld a eu lieu le 22 mars 2015, de 10.00 à 16.00 heures dans la Salle des fêtes Rüegerholz à Frauenfeld. Les exploitants de la bourse ont précisé les conditions de détention des animaux dans le règlement, sur (www.terraexpo.ch/ordnung.html). En Suisse, il existe certes des prescriptions régissant la détention permanente d’animaux (loi sur la protection des animaux, ordonnance sur la protection des animaux), mais l’hébergement temporaire de reptiles ou d’amphibiens – comme cela se présente dans une bourse – n’est pas réglementé. La Confédération n’a pas édicté non plus de recommandations à ce sujet. C’est la raison pour laquelle le règlement précité de Terraexpo Frauenfeld se base sur les directives en vigueur en Allemagne pour les bourses aux reptiles (directives du Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs BMELV ainsi que sur les directives de l’association «Tierärztliche Vereinigung für Tierschutz e. V. (TVT)). A propos de ces directives allemandes, il y a lieu de noter qu’elles représentent certes de bonnes approches, mais leurs critères concernant les surfaces à disposition des animaux sont très minimalistes. En conséquence, dans les bourses aux reptiles, les animaux sont majoritairement détenus dans de petites boîtes en plastique – ce qui était également le cas à Frauenfeld. Une détention conforme n’est pas possible dans de tels contenants. Non seulement la surface est trop petite, mais il manque des ressources nécessaires, telles que des moyens de se retirer et de grimper, des coins au soleil, etc. En outre, un climat optimal ne peut guère être créé dans ces conditions. Lorsque les bêtes sont présentées dans des boîtes en plastique, le visiteur peut avoir faussement l’impression qu’elles n’ont pas de grandes exigences et peuvent être gardées facilement. Les boîtes sont donc à écarter d’un point de vue pédagogique. Sous l’angle sanitaire, la détention en boîte se justifie dans une certaine mesure puisque, en cas d’achat, on évite aux animaux de vivre des moments de stress liés à leur prélèvement dans un terrarium forcément plus grand. Le danger de blessures est également moindre. Les boîtes étroites peuvent de surcroît offrir une sécurité à certaines espèces (animaux vivant dans des cavités ou fissuricoles, comme le python royal). Le gros des espèces exposées ne devraient cependant pas se sentir à l’aise dans ces petits récipients. En tout état de cause, les boîtes devraient au moins respecter le règlement; autrement dit les animaux doivent pouvoir s’y retourner sans problème! De plus, elles ne devraient pas être transparentes, et les animaux devraient disposer de moyens de se retirer. Afin que les bourses ne donnent pas une image erronée de la détention animale, chaque exposant devrait faire remarquer conséquemment que, dans cette forme de détention, il ne s’agit que de récipients temporaires et que la garde permanente exige un terrarium bien plus grand, doté d’un aménagement conforme aux besoins de l’espèce en question. En outre, il devrait y avoir dans chaque bourse quelques terrariums modèles à montrer, qui donnent aux propriétaires de reptiles une idée de ce qu’est une détention véritablement respectueuse des animaux. Il s’agit aussi de donner aux visiteurs des informations adéquates sur chaque espèce animale. Dans la halle polyvalente, les «périmètres» des exposants étaient conçus de telle manière que les divers éléments (tables) formaient un rectangle avec «cour intérieure». Il y avait aussi, le long des parois, des tables accueillant des terrariums ou des accessoires, ou encore de la publicité. A main droite de l’entrée (E) se trouvait un petit «restaurant» (R). Sur les tables, il y avait les terrariums et divers accessoires, ainsi que quelques documents d’information, çà et là. La plupart des terrariums étaient munis d’une plaquette uniforme, sur laquelle figuraient les informations minimales prescrites par le règlement (espèces animales allemand/latin, nombre et sexe des animaux, provenance: élevage ou capture dans la nature, taille, nourriture, statut de protection, prix). Certains réceptacles ne portaient cependant que des inscriptions rudimentaires inscrites au feutre indélébile, parfois exclusivement le nom latin. A l’intérieur du rectangle se trouvaient des chaises, sur lesquelles les détenteurs et éleveurs respectifs étaient assis et surveillaient leurs animaux ou renseignaient les clients intéressés.
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TERRAEXPO FRAUENFELD
Attribution des numéros de table selon l’esquisse de plan suivante:
10 1
3
6
8
2
4
7
9
R
5
11
12 E
Détail des exposants respectifs Table 1
A cette table était proposés à la vente divers varans (Varanidae), pythons royaux(Python regius), dendrobates arboricoles (Dendrobatidae) et différents arthropodes, puis des pythons tapis (Morelia spilota ssp.) et boas de Madagascar (Acrantophis dumerili) ainsi que des animaux servant de nourriture, vivants ou congelés (rats et souris domestiques). Tous les pythons royaux provenaient du même éleveur (mais aucune indication concernant l’élevage). 10 terrariums étaient disposés en deux rangées. Les animaux exposés, soit des adultes d’environ 80–120 cm de long, ont apparemment été vendus rapidement car, au moment de l’inspection, seuls quatre des terrariums étaient encore occupés. Pour l’un des individus, il s’agissait de la forme d’élevage posant problème et dite «spider» qui, en raison de sa génétique, fait que les sujets souffrent fréquemment de troubles du système nerveux central; par conséquent, du point de vue de la PSA, cette forme d’élevage devrait être signalée comme étant cruelle. Les animaux étaient hébergés dans des terrariums de verre, visibles de deux côtés, soit frontalement et (pour la rangée supérieure) depuis le dessus. Ces terrariums mesuraient approximativement 40 x 40 x 60 cm, autrement dit, ils étaient trop petits selon le règlement. La plupart des animaux nocturnes se tenaient tranquillement enroulés (?) – en dépit de la lumière vive et de l’activité régnant tout autour – sur les copeaux; toutefois, un serpent se déplaçait, agité, montant et descendant le long de la paroi de verre. Une lumière bleue éclairait les terrariums de la rangée inférieure alors que ceux de la rangée supérieure bénéficiaient de la lumière du jour. Quant au substrat, c’était de la litière pour petits animaux provenant du commerce spécialisé. Chaque terrarium était pourvu d’un bol d’eau et de quelques rares branches de feuilles artificielles – mais les animaux n’avaient aucune possibilité de se retirer. Les informations relatives aux bêtes étaient bien maigres et remplissaient seulement les prescriptions minimales du règlement Même les renseignements obtenus verbalement de l’éleveur étaient restreints. Selon le vendeur, par exemple, peu importe la façon dont les terrariums sont éclairés; et les diverses formes d’élevage n’auraient aucune influence sur la santé des animaux!
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Python royal à la table 1.
Varan agité au stand de Mountain Monitors.
Des petits de varans, iguanes et agames à la table 1.
TERRAEXPO FRAUENFELD
Hormis les pythons, l’élevage «Mountain Monitors» de Pius Feierabend à Malters (www.mountain-monitors.ch) présentait divers varans. Dans deux terrariums en hauteur visibles frontalement seulement et mesurant environ 40 x 50 x 60 cm, éclairés et dotés d’une structure inspirée de la nature, trois varans à queue épineuse (Varanus acanthurus) étaient exposés. Dans un terrarium se trouvait un animal seul, d’assez grande taille (env. 25 cm), alors que dans l’autre, on pouvait voir deux varans un peu plus petits. Les deux terrariums étaient dotés de rochers artificiels, de bouts de racines et de plantes artificielles; ils offraient plusieurs surfaces de repos surélevées, mais peu de moyens de se retirer. Il y avait de l’eau à disposition. Alors que les deux petits animaux se tenaient tranquilles sous les spots, le plus grand était très agité: il ne cessait de se tenir sur les jambes arrière et, avec les antérieures, «ramait» contre la paroi de verre, se mouvant en haut et en bas, se retournait et serpentait le long de la vitre; il donnait tous les signes d’une «tentative de fuite» – reste à savoir si c’était en raison d’une contrainte née de la situation de l’exposition, ou de l’envie de découvrir le monde de l’autre côté du verre. A côté de ces deux terrariums se trouvaient 14 petits récipients en plastique (quelques animaux étaient manifestement déjà vendus et les supports des récipients étaient vides), dans lesquels séjournaient de jeunes varans de diverses espèces ainsi que des petits d’autres lézards: varan à queue épineuse, varan de Pilbara (Varanus pilbarensis), varan nain de Storr (Varanus storri), iguane à masque Leiocephalus personatus, agame sourd (Tympanocryptis tetraporophora), agame barbu nain (Pogona henrylawsoni). Ces réceptacles mesurant env. 10 x 15 x 7cm étaient opaques sur le côté et placés côte à côte à l’intérieur d’un cadre; il n’était possible de voir les animaux que par le couvercle transparent. Au sol, il y avait du sable, la seule «structure» (plutôt une décoration) consistant en quelques minces rameaux. A part quelques individus, la plupart des reptiles étaient calmes – deux jeunes varans ne cessaient cependant de gratter le couvercle, ou d’aller et venir. A l’opposé de l’ensemble de tables rangées en carré, on pouvait voir trois terrariums de bois en hauteur (environ 30 x 30 x 50 cm) contenant une litière pour petits animaux et, en abondance, des branches et racines destinées à l’escalade.
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TERRAEXPO FRAUENFELD
Des pythons tapis subadultes y séjournaient, d’environ 60–80 cm de long (M. spilota ssp.) – soit trois individus dans le premier terrarium, cinq dans le deuxième et un dans le troisième. Les animaux se tenaient enroulés sur les branches à escalader. Il n’y avait qu’une vision frontale de ces terrariums, qui n’étaient pas éclairés. Sur ceux-ci étaient posés une grande boîte en plastique, visible de tous les côtés, dotée d’un couvercle opaque et contenant de la litière, dans laquelle se trouvait, selon inscription, un boa de Madagascar (A. dumerili) ainsi que, d’autre part, un terrarium de verre plus petit, pourvu de mousse et contenant, selon insPythons tapis à la table 1. cription, des dendrobates. Le boa était immobile et il était impossible d’évaluer sa taille; la plupart des pythons semblaient se reposer, sauf quelques rares individus qui se faufilaient à travers les branchages et exploraient les vitres. Il y avait sur la table des feuilles d’information contenant des indications sur les formes d’élevage; les terrariums portaient des inscriptions standard. Il n’y avait pas d’autres informations sur l’espèce. Les grenouilles arboricoles (dendrobates) étaient placées dans des gobelets en plastique opaque dotés de couvercles transparents et perméables à l’air. Un tapis textile humide constituait le fond. Des insectes servant de nourriture, araignées et scorpions étaient gardés dans des gobelets en plastique avec, pour couche de fond, de la terre humide, de la mousse ou du sable sec – selon le besoin de l’espèce en question. La plupart de ces bêtes restaient immobiles, certaines tentant sans cesse d’atteindre le couvercle. Les noms des espèces figuraient uniquement en latin. Enfin, il y avait encore un grand terrarium de verre, doté d’une profonde litière pour petits animaux, visible de tous les côtés (environ 80 x 50 x 50 cm) et abritait de jeunes souris domestiques proposées à la vente – aussi bien à titre d’animaux servant de nourriture que pour l’élevage. Les petits animaux se trouvaient généralement profondément enterrés dans la litière et protégés des regards, mais ils étaient dérangés à chaque fois que quelqu’un voulait les voir ou les acheter. Le cas échéant, les vendeurs plongeaient la main au fond de la litière pour les retirer. Cependant, les souris étaient en bonne santé et ne manifestaient aucune crainte.
Table 2
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Dans la moitié supérieure de cette table, divers éleveurs privés exposaient des boas arc-en-ciel (Epicrates cenchria), pythons royaux (P. regius), serpents des blés (Pantherophis guttatus), couleuvres faux–corail (Lampropeltis triangulum), boas constricteurs (Boa constrictor), geckos léopards (Eublepharius macularius), bartagames (Pogona vitticeps), anolis chevaliers (Anolis equestris), geckos à queue plate (Uroplatus lineatus), anoles à gorge rouge (Anolis carolinensis) et des grenouilles arboricoles (Dendrobatidae), phyllies géantes (Phyllium giganteum) ainsi que des achatines foulques (Achatina fulica). Les boas arc-en-ciel provenaient de l’élevage j-h-reptilien (www.j-h-reptilien.ch). Dans quatre boîtes en plastique étaient placés respectivement un à deux animaux, d’une longueur estimée à 80–100 cm, visibles de toutes parts, sous un couvercle de plastique transparent. Les couvercles étaient chacun recouverts de papier ménage servant de précaire protection visuelle vers le haut. Les boîtes mesuraient environ 50 x 30 x 20 cm, étaient remplies de litière pour petits animaux et contenaient un à deux petits récipients de plastique, retournés et servant de moyens de retrait rudimentaires. Les animaux se tenaient tranquilles à l’exception d’un seul, mais le substrat présentait des traces montrant nettement qu’ils avaient rampé. L’un des animaux se déplaçait, agité, dans un coin et a fini par laisser au sol une flaque d’urine et des excréments. Voyant cela, l’éleveuse a prétendu que c’était certainement dû au «stress» – car, souvent, les animaux ne défèquent pas pendant des jours voire des semaines! – et a décidé de ne pas ouvrir le contenant pour éviter les mauvaises odeurs.
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TERRAEXPO FRAUENFELD
A la même table, un autre éleveur exposait divers reptiles et grenouilles. Les animaux étaient placés dans de petits récipients transparents, avec substrat. Ces conteneurs mesuraient environ 20 x 10 x 5 cm. On y trouvait des geckos léopards, un jeune bartagame, divers anoles et geckos à queue plate. Même si, en l’occurrence, on avait généralement affaire à de jeunes animaux, la taille des réceptacles était à la limite, voire trop réduite pour certains individus – les geckos léopards et les jeunes bartagames. Les bêtes ne disposaient d’aucun moyen de se retirer, mais donnaient l’impression d’être en bonne santé et calmes (ou alors figées?). Juste à côté, des grenouilles arboricoles et des achatines foulques étaient présentées de la même façon; par ailleurs, des phasmes se trouvaient dans un petit terrarium en hauteur. Un autre groupe d’animaux d’un éleveur – bartagames, pythons royaux et divers petits serpents (serpent des blés, couleuvre faux-corail, jeune boa constricteur) était également exposé dans des conteneurs ou petits terrariums en plastique. Cinq bartagames adultes se trouvaient dans un petit terrarium servant au transport, visible de toutes parts, avec couvercle opaque. Du sable de quartz noir servait de substrat; les côtés des récipients étaient partiellement recouverts de papier de cuisine, protection précaire. Ces Bartagame adulte à la table 2. terrariums disposaient d’un faible éclairage d’appoint dans le couvercle. Dans deux grandes boîtes en plastique plates et transparentes, de 25 x 40 x 15 cm environ, se trouvait un python royal (adulte); et de plus petites boîtes placées à côté (15 x 25 x 5 cm) hébergeaient de jeunes animaux, dont plusieurs représentants du type d’élevage dit «blumblebee». En outre, il y avait 14 boîtes de la même taille contenant de jeunes serpents des blés, des couleuvres à nez retroussé (Heterodon nasicus), un jeune boa constricteur et trois jeunes geckos léopards. Tous les récipients étaient dotés de litière; mais leurs dimensions ne devaient pas satisfaire aux exigences du règlement. Les parois Jeunes pythons royaux, pythons constricteurs étaient partiellement recouvertes de papier méet couleuvres à nez retroussé à la table 2. nage et offraient ainsi une protection visuelle minimale. En outre, un grand éleveur de Suisse romande (dont le nom est malheureusement inconnu, car il n’y avait plus de matériel d’information, ou alors l’éleveur n’y était pas inscrit) exposait une collection presque infinie de geckos lignés (Gecko vittatus), geckos à crête (Rhacodactylus ciliatus), geckos à grosse tête de Madagascar (Paroedura picta), geckos léopards (E. macularius), geckos vipères (Hemidactylus imbricatus), geckos roborowski (Teratoscincus roborowski), geckos diurnes à poussière d’or (Phelsuma laticauda), Chondrodactylus angulifer (Chondrodactylus angulifer), geckos à queue feuillue (Uroplatus fimbriatus) et geckos bambou à queue plate (Uroplatus lineatus), scinques à flancs rouges (Riopa fernandi), Pseudemoia entrecausteaxii (Pseudemoia entrecausteaxii), Takydromus sexli-
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neatus (Takydromus sexlineatus), Anolis chevaliers (A. equestrii), anoles bruns (A. sagrei), lézards arc-en-ciel (Ameiva ameiva), dragons des montagnes (Acanthosaura capra), dragons d’eau verts (Physignathus cocincinus), bartagames (P. vitticeps), lézards caméléons à tête anguleuse (Gonocephalus chamaeleontinus), dragons des montagnes chinois (Japalura splendida), lézards malachites (Scelopurus malachiticus), lézards à queue courbée (Leiocephalus schreibersii), iguanes à queue courbée (Leiocephalus personatus), tortues léopards (Stigmochelys pardalis), tortues rayonnées de Madagascar (Astrochelys radiata), couleuvres faux-corail (Lampropeltis triangulum), serpents des blés (P. guttatus; aussi Albinos), boas constricteurs (B. constrictor), boas d’Amazonie (Corallus hortulanus), grenouilles cornues de Cranwelli (Ceratophrys cranwelli), crapauds buffles (Bufo marinus) et mygales (Theraphosidae). Nombre de ces animaux étaient déclarés capturés dans la nature alors que le règlement demandait précisément aux exposants de ne pas présenter des bêtes prélevées dans leur milieu naturel. Par ailleurs, il faut considérer problématique le fait que, avec les tortues léopards et les tortues rayonnées de Madagascar, étaient proposées des espèces dont la détention est spécialement difficile et exigeante; en effet, il faut impérativement un grand enclos à l’extérieur et un autre, tempéré, à l’intérieur. D’autre part, ces espèces sont grandes (jusqu’à 60 cm de long et un poids de 40 kg) et peuvent atteindre un fort grand âge (jusqu’à 150 ans) – leur achat doit donc être le fruit d’une très mûre réflexion! De plus, les tortues rayonnées de Madagascar sont une espèce menacée qui jouit de la protection la plus stricte, conformément à la Convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) (annexe I). Si l’on passe la frontière avec l’animal (déménagement), cela implique – en cas de reproduction – la nécessité de pouvoir prouver sans équivoque l’origine de l’animal. Cependant, les acheteurs potentiels ne savaient rien de tout cela, car les récipients ne portaient que des inscriptions rudimentaires et il n’y avait pas d’informations supplémentaires à disposition. Autre chose, le prestataire proposant les animaux sur place parlait l’anglais avec ses clients suisses alémaniques, ce qui pouvait rendre l’information encore plus difficile. Cet ensemble disparate d’animaux était hébergé dans divers conteneurs – mais en principe, il s’agissait pour la plupart de jeunes animaux séjournant dans de petits récipients; malgré cela, pour nombre d’animaux, le règlement n’était pas respecté en ce qui concerne la taille des réceptacles – avant tout lorsque ceux-ci contenaient plus d’un animal. Il y avait 28 caisses en bois (20 ou 40 x 20 x 10 cm) que l’on ne pouvait inspecter que par le dessus et qui étaient rangées dans un cadre en plastique; selon l’espèce, elles contenaient du sable, de la mousse ou de la sciure. De plus grands conteneurs (40 cm de long) hébergeaient chacun un lézard arc-en-ciel adulte, des pythons royaux adultes et des groupes de jeunes tortues léopards et tortues rayonnées de Madagascar. Ces boîtes précisément étaient trop petites pour les animaux qu’elles recueillaient. Dans de très petites boîtes en plastique transparent se trouvaient des petits d’espèces de reptiles les plus diverses et, dans des conteneurs en plastique un peu plus spacieux (30 x 20 x 10 cm), il y avait des individus adultes (geckos bambou à queue plate et geckos léopards). La majorité des récipients étaient munis de quelques branches (plutôt à titre de décoration que de moyen de se retirer). Un éclairage d’appoint
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Le scinque à flancs rouges a tenu sa tête cachée dans le substrat durant toute la journée.
Prix dérisoires pour des tortues panthères rares et difficiles à garder, dans un conteneur bien trop petit.
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existait sous forme de lampes placées au-dessus de la table. Les animaux semblaient en bonne santé et étaient calmes. Seule l’attitude d’un scinque à flancs rouges était frappante, qui pendant toute la durée de l’observation (un après-midi entier) est resté sur place et cachait sa tête dans le sable. Nous voyons de la peur dans ce comportement et une tentative de se protéger de l’agitation ambiante (mouvements au-dessus de l’animal).
Table 3
Ici étaient proposés dans différents terrariums et boîtes, en sus de divers accessoires, des couleuvres à nez retroussé (Heterodon nasicus), tortues feuilles à plastron noir (Geoemyda spengleri), serpents jarretières de San-Francisco (Thamnophis sirtalis) et serpents de lait honduriens (Lampropeltis triangulum hondurensis). Les modules en plastique mesuraient environ 50 x 30 x 10 cm et étaient, pour une part divisés en deux boîtes séparées (25 x 30 x 10 cm). Dans une boîte double se trouvait une grande couleuvre à nez retroussé (environ 1 m de long; le récipient étant donc tout juste suffisant selon Tortues feuilles à plastron noir à la table 3 règlement) et, dans une autre boîte double, il y (à 99% prélévement de la nature). avait cinq individus plus petits, de la même espèce (conteneur trop petit); dans quatre récipients partiels (25 x 15 x 10 cm), on pouvait voir de jeunes tortues feuilles à plastron noir (carapace d’environ 8 cm) sur des feuilles humides, et dans d’autres boîtes, il y avait respectivement un serpent jarretière, 2 grands et 2 petits serpents de lait honduriens (tous hébergés séparément; récipient tout juste suffisant selon règlement). De la litière pour petits animaux servait de substrat. Les boîtes contenant les serpents portaient les inscriptions exigées par le règlement, alors que celles abritant les tortues n’en avaient aucune.
Table 4
Par manque de temps, cette table n’a pu faire l’objet que d’une brève évaluation (les exposants commençaient déjà à vider le stand). L’offre consistait ici en des geckos à tête jaune (Lygodactylus pictoratus), des lézards arboricoles à queue plate (Holaspis guentheri), pythons royaux, élaphes diones (Elaphe dione) ainsi que quelques petites araignées (mygales fouisseuses noires; Ctenizidae). Les animaux séjournaient dans les usuels gobelets et barquettes de petite ou moyenne taille, en plastique opaque ou transparent (araignées). On ne pouvait voir l’intérieur des récipients – rangés l’un à côté de l’autre – que depuis le dessus. Ils contenaient un peu de litière et de feuilles. Les animaux paraissaient en bonne santé et restaient généralement immobiles.
Table 5
A cette table, seuls des accessoires de terrarium étaient exposés.
Table 6
Là, divers particuliers et de petits éleveurs présentaient leurs animaux. On y trouvait des pythons tapis (Morelia spilota), des geckos léopards, geckos diurnes de Pasteur (Phelsuma pasteuri), geckos diurnes de Robert Mertens (Phelsuma robertmertensi), geckos diurnes à quatre ocelles (Phelsuma quadriocellata), geckos diurnes à poussière d’or (Phelsuma laticauda), geckos géants de Madagascar (Phelsuma
Morelias et pythons tapis M. Peter.
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grandis) et, hormis cela, divers insectes (craniifer et blattes de Madagascar/Gromphadorhina portentosa; fourmis), araignées mygalomorphes, crabes géants et achatines foulques. L’exposant «Chondroworld» (www.chondroworld.ch) exposait des pythons tapis gardés dans des récipients mesurant 30 x 25 x 25 cm et bien dotés en substrat et branches de bois pour grimper, plus éclairage de terrarium. A côté des terrariums figuraient des indications relativement détaillées sur les animaux et l’élevage. L’éleveur de www.taggecko.ch exposait une grande diversité de petits phelsumes (geckos diurnes) dans 23 récipients en plastique de 10 x 7 x 7 cm. Un exemplaire un peu plus gros (gecko géant de Madagascar, environ 7 cm de long) séjournait dans un récipient de 15 x 10 x 7 cm. Des indications générales sur les geckos étaient disponibles, mais pas sur les animaux respectifs. Seul du papier ménage servait de fond; et les moyens de se retirer faisaient défaut. www.reptiles-park.ch présentait des geckos léopards en sus de divers animaux invertébrés. Les geckos se tenaient sur du sable, dans des récipients en plastique de 15 x 10 x 5 cm, tout juste suffisants au vu de la taille de ces sujets; on ne pouvait voir les animaux que d’en haut. Il n’y avait guère d’informations les concernant. Un autre exposant montrait diverses araignées mygalomorphes dans des gobelets en plastique transparent, dotés d’un substrat. De plus, www.antshop.ch était présent avec un module de terrariums hébergeant des fourmis.
Table 7
A cet endroit, deux grandes associations d’éleveurs et des importateurs exposaient leurs bartagames, notamment les «agames barbus» de Daniel Eugster (www.farbdrachen.com) issus de son propre élevage, et «Casa Animalia» (www.casa-animalia.com) proposant des animaux d’importation. Des animaux de diverses variétés de couleurs étaient présentés. Casa Animalia détenait les bartagames dans six récipients en tout. Dans quatre d’entre eux mesurant 20 x 25 x 30 cm se trouvaient des individus d’environ 20 cm de longueur totale (queue comprise), et dans deux récipients de 40 x 25 x 30 cm, on voyait des bêtes atteignant 25 cm de longueur totale au maximum. L’inscription sur les boîtes était suffisante mais plutôt brève. Par contre, «Farbdrachen» proposait un nombre assez important d’informations sur les bartagames, les terrariums et les animaux proposés. Des terrariums placés en deux rangées superposées, d’une grandeur de 30 x 35 x 35 cm, abritaient sept jeunes bartagames en tout (longueur totale d’environ 20 cm) de diverses variétés de couleurs (y compris un exemplaire du type «Leatherback» portant des écailles réduites). Cet élevage est un stade préliminaire du bartagame sans écailles, qui doit être considéré comme un élevage cruel pour les animaux, donc problématique. De l’accouplement de deux «Leatherbacks» naissent, pour un Bartagame Leatherback chez «Farbdrachen». quart de la progéniture, des agames sans écailles dits «Silkback». Un huitième animal mesurant environ 20 cm, queue incluse, était nettement plus long que son terrarium. Le règlement de l’exposition ne devait pas être respecté dans ce cas, ou alors à très peu de chose près. Les terrariums disposaient d’un substrat de sable, d’un morceau de bois, d’une pierre et d’un spot; on ne pouvait les observer que de face. Ils remplissaient les exigences du règlement en ce qui concerne leurs dimensions. Les animaux donnaient l’impression d’être en bonne santé et de faire l’objet de soins attentifs. Des accessoires de terrarium étaient également exposés à la table 7.
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Table 8
A cet endroit, ce sont avant tout des araignées qui étaient présentées, ainsi que quelques geckos léopards. Les geckos léopards (adultes) étaient placés dans des récipients en plastique mesurant 25 x 20 x 7 cm. Le fond était fait de sable; le contenu n’était visible qu’à travers le couvercle transparent, sur lequel étaient collées les informations nécessaires concernant les animaux, selon règlement. Il y avait de l’eau dans des coupelles; en sus d’un peu de feuillage artificiel, la partie supérieure du couvercle collée servait de «toit» garantissant une protection visuelle minime. Les animaux paraissaient en bonne santé et reposaient tranquilles dans le sable.
Table 9
Dans les petits récipients d’exposition, il n’y a pas de moyens de se retirer.
Une diversité de reptiles guère visible d’un coup d’œil.
Plusieurs éleveurs exposaient à cette table. Parmi les espèces montrées, il y avait d’abord un grand nombre d’arachnides (araignées mygalomorphes et tarentules, scorpions), d’insectes (blattes), et des lézards fouette-queue (Uromastix sp.), gecko léopard, gecko à tête jaune, gecko nocturne du Yucatan (Coleonyx elegans), Holaspis laevis/ guentheri, margouillat ou agame des colons (Agama), Mochlus sundevalli (Mochlus sundevalli), python royal, terrier de Dione (serpent des steppes), serpent des blés, tortue bordée et tortue d’Hermann (Testudo marginata resp. hermanni) ainsi que diverses grenouilles (arboricoles et rainettes de White (Litoria cearulea, Ceratophrys). La majeure partie de la surface de cette table était occupée par un seul éleveur exposant de nombreuses espèces. Hormis des blattes, araignées, scorpions, il présentait essentiellement des petits du gecko poussière d’or et de l’holaspis laevis dans des récipients en plastique de 10 x 10 x 7 cm, un agame des colons de 10 cm de long dans un grand conteneur de 25 x 15 x 7 cm et, dans des boîtes de 30 x 20 x 8 cm, séjournaient des pythons royaux, des terriers de Dione; enfin, dans des boîtes de 40 x 30 x 15 cm, on trouvait d’autres variétés de couleurs de pythons royaux. Un conteneur de 40 x 25 x 10 cm abritait huit jeunes tortues d’Hermann et tortues bordées (longueur de la carapace: environ 5 cm; soit au-dessous du règlement). Un Mochlus sundevalli se trouvait dans une unité de détention de 10 x 10 x 7 cm, et d’autres pythons royaux ainsi que des serpents des blés résidaient dans des baquets recouverts, mesurant 60 x 40 x 15 cm (règlement tout juste respecté). En outre, l’éleveur présentait divers insectes et amphibies. Un substrat répondant aux besoins de l’espèce (sable, litière d’écorce) ou tout au moins un morceau de papier ménage à titre de couche de fond était à disposition de tous les animaux de cet exposant. Les récipients étaient opaques sur le côté (sauf pour plusieurs pythons royaux et un serpent des blés). A titre d’éclairage étaient positionnées à intervalles réguliers des lampes, au-dessus de la table. Pour plusieurs pythons royaux, un serpent des blés et un agame des colons, toute possibilité de se retirer faisait défaut, et l’intérieur des récipients était visible de toutes parts. Les inscriptions concernant les animaux étaient insuffisantes (étiquettes manquantes
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inscription illisible ou manquante, informations rudimentaires). Roger Sutter & Petra Blattner exposaient des lézards fouette-queue (Uromstyx ornata). Il s’agissait de quatre terrariums mesurant 25 x 10 x 10 cm, dans lesquels se retrouvaient respectivement un lézard fouette-queue éclatant (Uromastyx ornata), puis de deux terrariums un peu plus spacieux (25 x 20 x 10 cm), dans lesquels séjournaient respectivement deux lézards fouette-queue d’Oman (Uromastyx thomasi). Ces animaux n’avaient aucun moyen de se retirer; s’agissant des lézards fouette-queue d’Oman, les récipients ne remplissaient pas les exigences du règlement. L’un des animaux était agité et ne cessait de grimper contre les parois et le couvercle. Chez www.kriechtiere.ch, des geckos léopards étaient proposés à la vente. Dans chacun des 11 récipients en plastique (25 x 15 x7 cm), il y avait un jeune gecko léopard sur un substrat de sable. Pas de possibilité de se retirer pour eux, et les informations concernant les animaux étaient très restreintes. Comme autres exposants à cette table, il y avait un éleveur privé avec trois phelsumes (geckos diurnes), www.tinctorius.ch avec des grenouilles arboricoles (dendrobates) ainsi que John Haymoz’ Swiss Tarantula Breed exposant Lézards fouette-queue à la table 9. diverses araignées-loups.
Table 10
Cette table était occupée par un éleveur de serpents (www.hw-reptilien.ch) qui exposait ses pythons tapis de Darwin et pythons tapis de la jungle (Morelia spilota variegata resp. cheynei). A côté, un terrarium en hauteur abritait des phyllies géantes (Phyllium giganteum). Par la volonté du propriétaire, deux des insectes se tenaient hors du terrarium, soit sur celui-ci lui-même, soit sur un morceau de bois appuyé au terrarium, de sorte que les visiteurs pouvaient les observer de tout près, ou même les saisir. Les 10 terrariums en tout, disposés en deux rangées, mesuraient chacun environ 50 x 30 x 30 centimètres. Ils ne contenaient plus que quatre pythons tapis de Darwin et trois pythons tapis de la jungle; le reste des animaux était déjà vendu. Les animaux mesuraient environ 70–80 cm de long, la taille des terrariums remplissait par conséquent les exigences du règlement. Les terrariums étaient munis de lampes tubulaires et d’une ventilation; du fait qu’ils ne pouvaient être vus que partiellement, de face, ils proposaient aux animaux suffisamment de moyens de se retirer. Ils étaient pourvus de litière, d’échelles en bois pour une position surélevée, ainsi que d’un peu de feuillage artificiel. Les animaux donnaient l’impression d’être en bonne santé et de faire Python tapis de HW-Reptilien. l’objet de soins attentifs.
Table 11
A cette table, seuls des accessoires de terrarium étaient exposés.
Table 12 46
A cet endroit, l’éleveur P. Mäder de Terrafisch montrait diverses espèces de geckos, des varans de Storr et diverses formes colorées de dendrobates. Il vendait des geckos diurnes à poussière d’or,
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geckos nains (Lepidodactylus lugubris), geckos diurnes à courte tête (Phelsuma breviceps), geckos diurnes à quatre ocelles, geckos néons (Phelsuma klemmeri), geckos diurnes à bandes noires (Phelsuma nigristriate), geckos diurnes lignés (Phelsuma lineata), geckos diurnes de Merten (P. robertmertensi), geckos diurnes géants de Madagascar (P. grandis) ainsi que des geckos diurnes de Standing (P. standingi). Les petites espèces de geckos ainsi que les dendrobates séjournaient dans des boîtes (opaques, munies d’un couvercle en feuille transparente) mesurant environ 10 x 10 x 7 cm. Deux récipients d’environ 20 x 15 x 7 cm contenaient chacun un varan de Storr. Huit autres (15 x 10 x 7 cm) abritaient des geckos diurnes de Standing et des geckos diurnes géants de Madagascar. Il n’y avait pas de substrat pour les geckos, et les possibilités de se retirer faisaient pratiquement défaut. Les informations concernant les animaux étaient rudimentaires. Comme la majorité des animaux exposés étaient encore jeunes ou étaient de petites espèces, ces petits récipients respectaient à peine le règlement.
Conclusions et exigences de la PSA
Par rapport à l’exposition contrôlée en 2014 à Oberglatt (ZH), Terraexpo de cette année à Frauenfeld (TG) a connu quelques améliorations. Par exemple, certains exposants se sont efforcés de protéger quelque peu leurs animaux de la vue en recouvrant les contenants. Dans l’ensemble, il semble y avoir eu moins de récipients transparents/visibles de toutes parts – mais du point de vue de la PSA, il serait urgemment nécessaire de renoncer totalement à l’avenir à de tels conteneurs visibles de tous les côtés, en particulier lorsque cette exigence figure explicitement dans le règlement. Des inobservations de ce règlement – qui de toute façon est déjà minimaliste – ont été constatées en outre dans certains contenants surpeuplés ou trop petits. La vente d’animaux capturés dans la nature est un autre point critiquable. De l’avis de la PSA, on devrait logiquement renoncer à proposer et à vendre ces bêtes pour des raisons de protection des espèces et des animaux. Si des individus issus d’élevages d’espèces protégées (CITES I & II) sont proposés, l’organisateur doit garantir que la vente est légale, autrement dit que le vendeur est en possession des papiers nécessaires (certificat d’origine), que les acheteurs sont informés du statut de protection des animaux en question, et que les papiers sont également remis aux acheteurs. La PSA considère que les bourses aux reptiles devraient jouer un certain rôle d’exemple concernant la protection des animaux et la détention conforme aux besoins de l’espèce – même si l’exposition ne dure qu’un jour. Précisément parce qu’il y a risque d’achat spontané (et des contrôles systématiques de la détention d’animaux de compagnie chez des particuliers n’ont guère lieu), les exposants devraient donner aux visiteurs et acquéreurs potentiels l’exemple d’une détention de reptiles la plus conforme possible aux besoins de ces animaux – par exemple sous la forme de quelques terrariums complets, aménagés comme il se doit – et, enfin, des informations adéquates. Les organisateurs et les éleveurs présents à la bourse n’ont pas assumé cette responsabilité. Comme il n’existe pas à ce jour en Suisse de règles généralement applicables aux bourses aux animaux, la PSA exige de l’Office fédéral des denrées alimentaires et des affaires vétérinaires OSAV d’élaborer pour ces expositions des règles garantissant le respect des animaux et applicables dans tout le pays. Les services vétérinaires cantonaux doivent par ailleurs être contraints de vérifier conséquemment la détention des animaux dans les bourses et, en cas de violation des règles, d’intervenir pour la protection des animaux. Reste ouverte la question de la protection des animaux invertébrés exposés et négociés, par ex. des mygales, dont la détention n’est pas réglée dans l’ordonnance sur la protection des animaux.
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LUGA LUCERNE
LUGA Lucerne Du 24 avril 2015 au 3 mai 2015, visité le 24 avril 2015
Résumé
La LUGA 2015 exposait des animaux de rente, des équins ainsi que des lapins et des oiseaux. Du point de vue de la protection des animaux, les conditions étaient dans l’ensemble satisfaisantes. Il y a eu quelques améliorations par rapport à l’année dernière. La pouponnière des porcelets était bien fermée, des zones de retrait ont été mieux marquées dans le zoo câlin et il n’y avait plus le toboggan comme lien entre les enclos que nous avions vigoureusement critiqué en 2014. La détention des lapins de l’Association pour la promotion des races suisses de petits animaux ARS était littéralement exemplaire. De l’avis de la PSA, la structure de nombreux enclos est susceptible d’être enrichie, notamment en rajoutant des possibilités de grimper dans l’enclos des chèvres et des possibilités de retrait pour les autres animaux de rente. Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BEA / BEA CHEVAUX BERNE
BEA/BEA CHEVAUX Berne Du 24 avril au 3 mai 2015, visité le 27 avril 2015
Résumé
A cette exposition ouverte au grand public, qui est la troisième de Suisse en importance derrière l’OLMA et la MUBA, on présentait les animaux suivants: des chevaux, des ânes, des poneys, des bovins, des ovins, des caprins, des porcs, des alpagas, des lapins, des cochons d’Inde, de la volaille, des oies, des pigeons, des oiseaux d’ornement, des cailles, des poissons et des chiens. Il y avait de plus diverses représentations avec des animaux, notamment hippothérapie, équitation avec poney et en style western, des attelages de chevaux et d’ânes, du dogdancing, des démonstrations de chiens bergers, course de cochons, tournoi de poloshow et 30 vaches d’Hérens en combats de reines. La lumière et la température étaient agréables dans la majorité des halles et nous n’avons rencontré que peu d’odeurs désagréables. Dans la plupart des cas, les portes étaient ouvertes et les ventilateurs contribuaient à un climat équilibré en dépit de la température extérieure élevée. Par ailleurs, les écuries des grands animaux étaient régulièrement nettoyées. Le niveau sonore de 75 db en moyenne était acceptable.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BEA / BEA CHEVAUX BERNE
La détention des animaux semblait correcte, notamment les détentions en groupe de vaches mères et de porcs ainsi que des oiseaux et petits animaux dans la halle de vol libre faisaient bonne impression. Par contre, la détention en groupe des vaches laitières et les zoos câlins (chèvres et porcelets) étaient du point de vue de la PSA susceptibles d’être améliorés, surtout en ce qui concerne l’absence ou l’insuffisance de possibilités de retrait. En effet, le fait d’être livrés sans protection aux nombreux attouchements des visiteurs dans le grand boxe de mise bas qui respectait certes les dimensions minimales, stressait considérablement la truie mère et ses 11 porcelets. De surcroît, il était bien trop petit pour que la truie puisse se mouvoir, boire et manger ce qui lui causait de grandes difficultés lorsqu’elle voulait se lever, se tourner et aller à l’abreuvoir. Sans possibilité de retrait, cette dernière avait un onglon blessé et souffrait d’escarres aux articulations carpiennes et aux pattes, ce qui indique que l’animal n’a souvent qu’un sol dur pour se coucher. Un autre sujet d’inquiétude pour la protection animale est l’absence d’abreuvoir automatique pour les taureaux à l’attache; en effet, pendant 10 jours ils devaient être abreuvés exclusivement à la main. Au vu des températures extérieures élevées et de la situation d’exposition qui n’est pas complètement dénuée de stress, ces colosses ont davantage besoin de s’hydrater. Voilà pourquoi nous recommandons vivement d’installer des abreuvoirs automatiques pour les taureaux. Dans l’ensemble, le comportement avec les animaux était correct, attentionné, calme et professionnel. Quel dommage que l’on n’ait pas tenu compte des critiques formulées l’année dernière par la PSA concernant les zoos câlins et la truie-mère exposée sans protection vis-à-vis du public. Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE LIESTAL
Exposition féline internationale Liestal ISTOCK
9 et 10 mai 2015, visité le 9 mai 2015
Résumé
Visité le 9 mai 2015, l’exposition a été satisfaisante à l’exception de la présentation de chats issus d’élevages extrêmes comme les Exotic Shorthair, Persans et Sphynx. Aucune odeur désagréable d’urine ou de fèces n’a été détectée dans la halle d’exposition, où l’atmosphère était calme, sans cohue de visiteurs autour des cages. Le jour de la visite, les conditions climatiques étaient agréables avec une température ambiante normale. La manière de traiter les chats pendant l’exposition et la présentation aux juges était à notre avis dans l’ensemble professionnelle et correcte; nous n’avons pas vu de chats très stressés. La majorité des animaux étaient installés à deux, au maximum à trois dans des cages doubles (140 x 70 x 70 cm) au fond couvert et munies de rideaux (aménagement obligatoire) et où ils avaient des coupelles d’eau et des toilettes (recommandées dans le règlement d’exposition). Plusieurs animaux avaient des caractéristiques typiques d’un élevage extrême. Par exemple, un Sphynx sans pelage grelottait de froid, des chats persans ne pouvaient respirer que légèrement et haletaient souvent du fait de leur museau raccourci génétiquement. La Protection des Animaux PSA exige l’interdiction générale de l’élevage extrême comme les chats nus (Sphynx) et les lignées avec forme de visage concave ou museau extrêmement court, comme on l’observe souvent chez les Persans et les Exotic Shorthair. Il apparaissait du reste clairement à l’exposition, que les chats nus ont des troubles de la thermorégulation et des limitations sensorielles (moustaches atrophiées!) et des troubles de la socialisation. Les races au museau extrêmement court souffrent fréquemment de troubles respiratoires, d’inflammations oculaires et de grosses difficultés à se nourrir. Même les
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE LIESTAL
soins corporels habituels deviennent un problème. Il ne faut pas oublier qu’ainsi on atteint à la dignité de ces animaux, qui sont des créatures à part entière et des animaux avec des caractéristiques naturelles prévues pour un comportement normal, atteinte qui du reste est prohibée par la législation sur la protection animale! Par ailleurs, la PSA réclame que les représentants de ces lignées extrêmes ne soient plus primés aux expositions et que les associations d’éleveurs leur enlèvent l’autorisation d’élevage.
Exotic Shorthair aux yeux larmoyants.
Ce cliché montre très clairement le nez raccourci à l’extrême.
Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE KREUZLINGEN
Exposition canine internationale à Kreuzlingen 16 et 17 mai 2015, Bodensee-Arena, Kreuzlingen, visité le 16 mai 2015
Réservée aux chiens pour jouer, avoir des contacts et courir en liberté, cette zone leur offrait beaucoup d’espace et de variété.
Résumé
Le terrain de l’exposition, la Bodensee Arena à Kreuzlingen, est entourée de surfaces gazonnées et de chemins bien entretenus et ne se trouve qu’à quelques mètres de la rive du lac de Constance. La configuration très naturelle des lieux offre aux chiens et à leurs détenteurs un environnement à la fois varié et approprié aux besoins des chiens que ce soit avant ou après leur présentation, et ce quelles que soient les conditions météorologiques. Malheureusement, le nombre de places de stationnement n’est suffisant ni pour les exposants ni pour les visiteurs de cette manifestation qui dure deux jours. En effet, par temps beau et chaud, les conditions d’ensoleillement peuvent rapidement transformer les emplacements sans ombre en un piège de chaleur mortel pour les chiens laissés dans la voiture. Organisée par la SCS et dotée d’un jury international, l’exposition était dans l’ensemble à taille humaine par rapport aux grandes expositions canines de Genève et Fribourg. L’exiguïté des emplacements pendant l’exposition a toutefois régulièrement entraîné des goulots d’étranglement et a donné lieu à des accrochages entre chiens ainsi qu’à des détentions assez longues dans des cages de transport souvent très petites. Dans une des halles d’exposition, le niveau sonore était trop élevé et l’aération insuffisante, avec par conséquent une mauvaise odeur de crottes et d’urine. Les «toilettes pour chiens», situées devant ce tennis couvert qui a changé d’affectation, étaient certes assez vastes, mais là aussi, l’odeur d’excréments était désagréable. La grande surface verte installée expressément pour que les chiens puissent avoir des contacts avec leurs congénères incitait à jouer et à gambader, ce qui est un élément positif.
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EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE KREUZLINGEN
Il en va de même pour l’engagement de deux contrôleurs qui patrouillaient régulièrement dans les halles. Il y a peut-être une relation de cause à effet, car les cas de toilettage excessif des chiens par les exposants étaient bien moins nombreux qu’à Genève (novembre 2014) et Fribourg (février 2015). Il est regrettable qu’en dépit de la dimension moyenne et de l’activité de contrôle, on ait observé tout autant de cas où les chiens étaient étranglés, tiraillés et traînés de force au moyen de colliers et laisses de présentation pourtant interdits en Suisse (sans cran d’arrêt). Il y avait certes des laisses et colliers avec cran d’arrêt, mais ils étaient si serrés que l’effet était le même que s’ils en étaient dénués: les chiens en souffraient manifestement. La direction de l’exposition aspire à davantage de notoriété, de visiteurs et d’exposants pour les années prochaines. Mais sous l’aspect de la protection animale, ce n’est vraiment pas une bonne chose, car les situations chaotiques et stressantes pour les chiens seraient ainsi littéralement préprogrammées, incluant un risque élevé que certains animaux soient blessés parce que les halles n’offrent quasiment aucune possibilité de retrait.
Même sur le podium des vainqueurs, l’étau se resserrait parfois autour du cou des chiens …
Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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BOURSE AUX REPTILES VILLENEUVE VD
Bourse aux Reptiles Villeneuve VD Dimanche 30 août 2015
Résumé
A l’occasion de la 1ère Bourse aux Reptiles à Villeneuve, outre les divers reptiles, des arachnides, insectes, mollusques et petits mammifères étaient proposés à la vente. La détention des animaux laisse à désirer. Comme c’est le cas dans les bourses aux reptiles, les animaux étaient détenus en majorité dans des displays ou des conteneurs ou gobelets en plastique pour les exhiber. Les dimensions de nombreuses boîtes n’étaient pas adaptées à la taille de l’animal détenu. Les petits conteneurs et boîtes pratiquement sans structures n’offraient pas ou trop peu de possibilités de retrait. Etant donné que presque tous les animaux étaient en vente, les exposants mettaient un point d’honneur à les rendre visibles sous tous les angles et ici ou là des animaux étaient sortis plusieurs fois de leur boîte pour les montrer de près, ce qui est très stressant pour les animaux. La majorité des inscriptions sur les boîtes étaient lacunaires, notamment en ce qui concerne l’espèce animale et ses conditions de détention. Seuls quelques rares exposants, avant tout des particuliers, disposaient de fiches d’information sur la détention de leurs animaux. Il y avait également des souris colorées, rats et lapins vivants. D’après les renseignements obtenus, ils étaient destinés à servir de nourriture aux reptiles. Aucune information sur les aspects juridiques de l’abattage des animaux destinés à nourrir des reptiles ou sur le fait de les donner vivants aux reptiles n’était visible. Pour autant que l’on puisse en juger, l’aspect et l’état de santé des animaux exposés ne présentaient pas de particularités. On est toutefois en droit de supposer que pour certains individus ou espèces, le fait d’être exposés représentait un stress notable. Certains animaux grattaient le couvercle de la boîte (dragons barbus, dragons d’eau) ou tentaient parfois de fuir sans succès (dragons d’eau). Un petit tenrec-hérisson paraissait complètement épuisé à la fin de l’exposition. Notons ici que l’on ne peut pas affirmer que les animaux qui restaient immobiles étaient détendus ou pétrifiés de peur.
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viduen eine erhebliche Stressbelastung darstellte. Manche Tiere kratzten an den Behälterdeckeln tagamen, Wasseragamen) oder unternahmen gelegentlich erfolglose Fluchtversuche sseragamen). Ein Igeltanrek wirkte am Ende der Ausstellung stark erschöpft. Anzumerken ist, SUISSE ANIMAUX PSA gesagt werden konnte, ob BOURSE bei vielen der rPROTECTION eglos kauernden Tiere DES nicht mit Sicherheit sie nun AUX REPTILES VILLENEUVE VD r entspannt oder starr vor Angst waren.
emeines:
Généralités
La 1 fBourse a eu lieu le 30 10 16 heures dans la Salle de la Tronche1. Bourse aux Reptiles and am 3aux 0. AReptiles ugust 2015 von 10:00 bis 1août 6:00 2015 in der Sde alle de àla Tronchenaz naz à Villeneuve. La bourse était organisée par «Reptiles Romandie» – et comme son nom donne lleneuve statt. Die Börse wurde von „Reptiles Romandie“ organisiert – wie der Name schon à penser, elle avait lieu pour la première fois. muten lässt, fand sie zum ersten Mal statt. Elle était centrée sur la présentation et la vente de reptiles, en l’occurrence également, de serentrum standen die Präsentation nd doutre, er Verkauf von Reptilien, wobei auch Giftschlangen pents venimeux.uEn il y avait des arachnides (araignées, scorpions), des insectes, des molubt waren. Auch Arachniden (Spinnen, Skorpione), Insekten, Weichtiere und verschiedene lusques et divers petits mammifères. nsäuger waren erhältlich. S’il existe en Suisse des dispositions qui réglementent la détention permanente d’animaux (loi et ordonnance sur lafür protection des animaux), ceTn’est le cas de la détention temporaire de er Schweiz bestehen zwar Vorschriften die permanente Haltung von ieren (pas Tierschutzgesetz, reptiles ou d’amphibiens lors d’une bourse. La Confédération schutzverordnung), die temporäre Unterbringung von Reptilien oder Amphibien – wie n’a sie apas n non plus formulé de recommandations. De nombreuses bourses suisses élaborent leur propre règlement en s’appuyant génér Börse vorkommt – ist hingegen nicht geregelt. Auch Empfehlungen von Seiten des Bundes ralement sur les directives du Ministère fédéral allemand de l’alimentation, de l’agriculture et de tieren nicht. Manche Schweizer Börsen stellen eigene Reglemente auf, wobei sie sich in der Regel la protection des consommateurs (Bundesministerium für Ernährung, Landwirtschaft und Verbrauen für Deutschland geltenden Richtlinien des Bundesministeriums für Ernährung, Landwirtschaft cherschutz BMELV) ainsi que celles de l’association des vétérinaires pour la protection animale Verbraucherschutz (BMELV) sowie der Tierärztlichen Vereinigung ür Tierschutz e. V. (TVT) (Tierärztliche Vereinigung für Tierschutz e. V. fTVT). Remarquons que ces directives allemandes rentieren. Zu den présentent deutschen Richtlinien i st a nzumerken, d ass d iese z war g ute A nsätze b ieten, certes une bonne approche, mais que la surface pour lesdie animaux est calculée au plus henmasse für die Tiere ber sehr minimalistisch In Villeneuve waren allerdings près. AaVilleneuve, il n’y avaitausgelegt toutefoissind. aucune directive visible en ce qui concerne la détention et lawprésentation des animaux, donc tout permis. erlei Richtlinien, elche Anforderungen an die Haltung und Psemblait räsentation der Tiere stellten, Dans la Salle de la Tronchenaz, les stands étaient répartis sur 8 tables (schéma 1). Dans la chtlich; erlaubt war wohl alles. partie antérieure ladie halle, il y avait un mobile tatouages er Salle de la Tronchenaz verteilten de sich Verkaufsstände auf studio 8 Tische (Grafik pour 1). Im vorderen et photographies. Les visiteurs pouvaient s’y faire photographier avec un serpent géant. Un petit restaurant se trouvait à der Halle befanden sich ein mobiles Tattoo-‐ und ein Fotostudio. Bei letzterem konnten sich die l’extérieur de la halle. ucher mit einer Riesenschlange fotografieren lassen. Ausserhalb der Halle befand sich ein kleines aurant. Schéma 1: plan ère
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Grafik 1: Planskizze
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Détail des exposants 1ère rangée de tables: exposant A
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A la première table, des pythons royaux (Python regius) de tailles et types colorés différents et des geckos léopards (Eublepharis macularius) étaient à vendre ainsi que certains accessoires. Les jeunes pythons royaux et les geckos léopards étaient abrités dans des displays d’environ 20 x 20 x 10 cm (illustration 1). Les boîtes étaient visibles d’en haut et de devant; pour les animaux, il n’y avait pas de possibilité de se cacher. Le sol était couvert de copeaux de bois.
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Deux boîtes en plastique dont les dimensions estimées étaient de 55 x 40 x 25 cm abritaient chacune un python royal adulte. On ne pouvait voir l’animal que de devant et la boîte était suffisamment sombre, ce qui devait être agréable pour les animaux. Toutefois, il n’y avait pas de cachette. Le sol était couvert de copeaux de bois. Les boîtes étaient étiquetées avec les indications de la variété colorée, du sexe et du prix de l’animal; en revanche, il manquait le nom de l’espèce et des informations sur la biologie de cette espèce et ses conditions de détention. Dans une boîte remplie d’eau (environ 40 x 25 x 20 cm), plusieurs Axolotl (Ambystoma mexicanum) pouvaient nager, mais il n’y avait pas de possibilité de retrait. Là aussi, il y avait des étiquettes portant le nom de l’espèce et le prix des animaux et de plus une fiche d’information sur leurs conditions de détention.
2e rangée de tables: exposant B
Des geckos léopards étaient à vendre à la table numéro 2. Un terrarium ExoTerra mesurant environ 45 x 45 x 45 cm contenait au moins 12 jeunes animaux dont la longueur cranio-caudale s’élevait à environ 4,5 cm. Le substrat au sol était du sable. L’exposant B était un des rares à donner de l’eau à boire à ses animaux qui d’ailleurs en faisaient usage. De plus, il y avait une petite gamelle remplie de mousse humide qui devait peut-être servir de wetbox. Cette structure minimale ne comportait pas une véritable possibilité de cachette et le terrarium était visible de trois côtés. D’autres geckos léopards subadultes se trouvaient dans des boîtes en plastique mesurant environ 11 x 15 x 8 cm. On ne pouvait voir les animaux que d’en haut, mais ces boîtes ne donnaient aucune possibilité de retrait. Le fond était couvert d’une feuille de papier ménage. Les animaux avaient de l’eau à disposition (illustration 2). La majorité des animaux était calme, toutefois l’un d’entre eux grattait constamment le couvercle au moment où la visite a été effectuée. Quelques animaux adultes étaient installés dans des boîtes en plastique mesurant environ 25 x 15 x 10 cm. Ces dernières étaient d’un matériau laiteux, mais tout de même visibles de tous les côtés. L’installation était identique à celle des boîtes décrites précédemment. Toutes les boîtes, terrarium compris, n’étaient munies que du nom de l’espèce et du prix ainsi que, dans certains cas, du type coloré. Des informations sur l’espèce et ses conditions de détention n’étaient pas visibles. Pendant la visite, nous avons observé comment le vendeur sortait de jeunes animaux du terrarium et les tendait aux gens. Le couvercle d’une des boîtes a été également ouvert sur la demande d’un visiteur qui souhaitait examiner l’animal de plus près.
Illustration 1: Displays avec serpents chez l’exposant A.
Illustration 2: Ce gecko léopard de l’exposant B n’avait aucune possibilité de retrait.
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3e rangée de tables: exposant C
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Cet exposant de la table trois proposait différentes espèces de serpents, de lézards et de tortues, plusieurs mygales et deux petits tenrec-hérissons (Echinops telfairi). À l’exception des mygales qui avaient des terrariums de transport structurés avec du liège et des plantes, ce qui donnait passablement de variété, tous les autres animaux étaient installés dans des boîtes en plastique de taille variable. La majorité des boîtes n’avaient que quelques trous pour l’aération et étaient entassées l’une contre l’autre dans des caisses en bois fermées par du plexiglas. Cette manière de les conserver empêchait que les visiteurs prennent les boîtes en main, voire puissent les ouvrir, ce qui est un effort méritoire, mais on peut quand même se demander si en serrant les boîtes l’une contre l’autre les animaux avaient suffisamment d’air. Il n’en reste pas moins que les boîtes n’étaient visibles que d’en haut, mais les animaux n’avaient aucune possibilité de se cacher. Divers exemplaires de pythons royaux, de serpents des blés (Pantherophis guttatus), de boas constricteurs (Boa constrictor) et de geckos léopards étaient selon les cas détenus seuls ou à plusieurs dans des boîtes mesurant 15 x 20 x 12 cm. Sur le sol, il y avait des morceaux d’écorce de pin, des copeaux de bois ou du sable. Un boa constricteur (illustration 3) a fait sa mue pendant la bourse. La PSA est d’avis qu’un animal dans cet état devrait rester à la maison. Chez la majorité des serpents, on peut voir à l’avance que la mue va se produire dans quelques jours; et dans des boîtes sans aucune structure, les animaux n’ont pratiquement pas la possibilité de se débarrasser de leur peau. Et de plus, le stress causé par le transport et l’exposition (et peut-être même un changement de détenteur!) n’a pas une influence positive sur le processus de mue. Dans des boîtes mesurant aussi environ 15 x 20 x 12 cm se trouvaient divers serpents, notamment des serpents des blés, des couleuvres à nez retroussé (Heterodon sp.), des serpents-ratiers de Taiwan (Orthriophis taeniurus friesei) et différentes espèces de tortues (notamment tortues de Hermann et tortues bordées) (Testudo hermanni et testudo marginata), des tortues charbonnières à pattes rouges (Chelonoidis carbonarius), et des tortues peintes (Chrysemys picta). Les serpents étaient détenus seuls ou par deux, les tortues, sauf les tortues charbonnières à pattes rouges, étaient détenues à plusieurs dans une boîte. Les serpents et les tortues terrestres avaient des copeaux de bois (dont certains étaient mélangés à du sable) comme substrat au sol, certaines boîtes contenaient du fourrage vert. Les tortues peintes (qui sont des tortues des marais!) n’avaient pas d’eau à disposition, leur boîte était tout simplement munie de quelques feuilles de papier ménage humidifié (illustration 4). Plusieurs boîtes en plastique mesurant environ 25 x 35 x 15 cm abritaient différentes espèces de serpents, notamment boa constricteur, serpent des blés (illustration 5), python tapis (Morelia spilota), couleuvres faux corail (Lampropeltis triangulum); en l’occurrence, les animaux étaient détenus seuls ou deux par boîte. Au vu de la longueur du corps des animaux, les boîtes étaient nettement trop petites. Une boîte d’environ 80 x 60 x 15 cm abritait deux serpents-ratiers qui étaient extrêmement à l’étroit. Sur le fond, il y avait des copeaux en bois ainsi qu’un peu de mousse. Les boîtes de différentes tailles (environ 10 x 10 x 8 cm ou environ 15 x 11 x 10 cm) étaient placées légèrement séparées les unes des autres; elles contenaient de jeunes animaux de l’espèce dragon d’eau vert (Physignathus coccincinus, illustration 6) et un basilic à plumes (Basiliscus plumifrons). Le sol était garni de copeaux de bois plus ou moins grands et de maïs moulu. Les cuvettes d’eau et les possibilités de retrait brillaient par leur absence. Quand on sait que ces animaux sont de nature déjà très sensible au stress, ce type d’installation ne leur plaisait pas, les animaux grattaient nerveusement contre le couvercle ou essayaient de fuir. D’autres boîtes en plastique (également sans cadre en bois) et munies de copeaux de bois ou de terre (taille estimée à 10 x 10 x 8 cm ou 25 x 15 x 10 cm) abritaient notamment des agames (Pogona vitticeps), des serpents des blés, des agames des colons (Agama agama) et des geckos à crête (Correlophus ciliatus). Les agames tout particulièrement étaient à l’étroit. Les boîtes n’étaient visibles que d’un côté et comme dans d’autres types d’hébergement on essayait en vain de trouver des possibilités de retrait. Un agame des colons montrait des blessures anciennes au dos. Derrière la table, un peu à l’écart vis-à-vis des visiteurs, il y avait trois terrariums mesurant environ 30 x 30 x 40 cm et abritant des pythons verts arboricoles (Morelia viridis); dans l’un, il y avait un caméléon casqué du Yémen (Chamaeleo calyptratus, espèce soumise à autorisation). Les terra-
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riums étaient équipés d’une lumière de base et on ne les voyait que de devant. Le sol était couvert de copeaux de bois et il n’y avait qu’un terrarium disposant d’une petite branche comme possibilité de grimper. Un conteneur en bois, fermé et visible uniquement d’en haut, contenait plusieurs boîtes en plastique (d’environ 10 x 10 x 8 cm à 11 x 15 x 10 cm) abritant plusieurs jeunes serpents venimeux: cobra annelé (Naja annulifera), crotale diamantin de l’Ouest ou crotale du Texas (Crotalus atrox), vipère ammodyte (Vipera ammodytes). Lors de la première visite, les boîtes n’avaient aucune étiquette; à la deuxième visite, il y avait sur certaines boîtes le nom de l’espèce, en revanche il n’y avait aucune indication sur le caractère venimeux des serpents ni sur l’obligation d’obtenir l’autorisation de détention qui en résulte. Sur le fond, il y avait quelques copeaux, mais aucune possibilité de retrait. Un cobra était très nerveux et se plaçait en position d’attaque dès qu’un visiteur bougeait la main au-dessus de sa boîte. La boîte des reptiles non venimeux était en général munie du nom de l’espèce en latin et du prix. Sur certaines boîtes, il n’y avait toutefois que le prix de l’animal. Certaines étiquettes donnaient des informations sur l’espèce, la longueur totale ainsi que l’hygrométrie à respecter, mais cela ne figurait pas sur toutes les boîtes ni pour toutes les espèces d’animaux. Il n’y avait pas d’indication sur l’obligation d’autorisation de détention de certaines espèces (caméléons casqués du Yémen, serpents venimeux) ni sur le caractère venimeux des serpents. Outre les nombreux reptiles ainsi que les tarentules précitées, il y avait également deux petits tenrec-hérissons. Les animaux avaient une boîte en plastique approximativement d’une taille de 80 x 60 x 15 cm, qui du fait du cadre en bois dans lequel elle était placée, ne pouvait être visible que d’en haut. Il n’y avait pas de possibilité de cachette pour ces animaux nocturnes ni de possibilité de grimper. Il n’y avait pas non plus d’eau ni de nourriture. La Protection Suisse des Animaux PSA critique de manière virulente ce type de détention, car il aurait fallu au moins mettre de l’eau à disposition de ces animaux! Sur le fond, il y avait des copeaux d’écorce ainsi qu’un peu de paille et de foin. La détention des petits tenrec-hérissons est soumise à autorisation en Suisse, mais ce n’était mentionné nulle part; il n’y avait qu’une mention du nom latin de l’espèce sur la boîte. Des informations sur les conditions de détention des animaux manquaient totalement. Comme ces animaux ravissaient de nombreux visiteurs, il aurait été d’autant plus important de mentionner l’obligation d’une autorisation de détention et les exigences propres à cette espèce. Étant donné qu’il y avait un fort intérêt pour ces animaux, ils étaient régulièrement sortis de leur boîte et placés dans la main des visiteurs. À la fin de la journée, un des animaux haletait, couché sur le ventre, totalement épuisé (illustration 7). Les reptiles eux aussi étaient régulièrement sortis de leur boîte et montrés aux visiteurs.
Illustration 3: un des boas constricteurs de l’exposant a mué pendant la bourse. La PSA est d’avis que cet animal aurait dû rester chez lui.
Illustration 4: les boîtes des tortues des marais ne contenaient pas d’eau, mais seulement du papier ménage humide.
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Illustration 5: Par rapport à la longueur des animaux, cette boîte était nettement trop petite.
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Illustration 6: les dragons d’eau verts souffraient de l’absence de possibilité de retrait, et tentaient toujours de fuir.
Illustration 7: Les petits tenrec-hérissons de l’exposant C étaient placés dans la main des visiteurs, ce qui représentait un grand stress pour les animaux. À la fin de la journée, un des animaux était couché, totalement épuisé.
4e rangée de tables: exposant D
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Cet exposant présentait divers reptiles: agame, pythons royaux, boas de Duméril (Acrantophis dumerili), tortues d’Hermann ou tortues des Maures (Testudo hermanni ou Testudo graeca), tortues bordées, tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata) (illustration 8), dans des boîtes qu’on ne pouvait voir que d’en haut, mesurant environ 25 x 25 x 15 cm ou environ 90 x 25 x 15 cm. Les lézards et les serpents étaient installés seuls, chacun dans une boîte, tandis que les tortues étaient toujours plusieurs dans une boîte. Le fond était couvert de copeaux de pin. Les serpents avaient une plante artificielle comme possibilité rudimentaire de se retirer, tandis que les boîtes des lézards et des tortues n’avaient aucune possibilité de se cacher. La majorité des animaux était calme, certains agames grattaient toutefois au couvercle de plexiglas ou contre les parois de la boîte (illustrations 9 et 10). Certains reptiles (boa des sables (Eryx colubrinus, couleuvre faux corail, serpents des blés) ainsi que des scorpions et des arachnides étaient placés dans des boîtes en plastique qui mesuraient approximativement de 10 x 10 x 8 cm à 15 x 25 x 12 cm. Dans les boîtes, il y avait sur le sol des copeaux de bois grossiers (pour les serpents), des morceaux d’écorce (pour les mygales) ou sans granules hydrophiles (pour les serpents et scorpions) ou du papier ménage humide (pour les scorpions). Certaines boîtes étaient complètement transparentes, il n’y avait pas de possibilité pour les animaux de se cacher (illustration 11). Les serpents de plus petite taille avaient parfois la possibilité de s’enfouir dans le sol et en profitaient. Les displays et la majorité des boîtes en plastique étaient munis d’étiquettes avec indications de l’espèce, du type d’élevage (capture à l’état sauvage ou reproduction), du prix ainsi que parfois du sexe. Sur les étiquettes, il y avait également une case concernant la catégorie CITES (malheureusement, cette information si importante n’était pas indiquée par les vendeurs, alors qu’ils proposaient également des espèces CITES). Il n’y avait pas d’indication sur les conditions de détention des différentes espèces. Certaines boîtes en plastique (pour les scorpions) ne portaient que le nom latin.
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Pendant la visite du stand, on a pu observer comment les animaux étaient placés dans la main des visiteurs intéressés. Des exposants, à la demande des personnes intéressées, ont extirpé plusieurs agames de leurs boîtes pour définir le sexe (de manière visuelle). La PSA est d’avis qu’il est tout à fait incompréhensible que le sexe n’ait pas été déterminé avant la présentation dans la bourse, ce qui aurait évité aux animaux le stress supplémentaire engendré par ces manipulations.
Illustration 8: les tortues étoilées de Madagascar figurent à l’annexe 1 de la CITES et ne peuvent être commercialisées qu’en remplissant un certain nombre de conditions. De plus, leur détention est très exigeante.
Illustration 9: cet agame barbu grattait constamment contre la paroi de son display en essayant sans succès de grimper.
Illustration 10: cet agame barbu grattait régulièrement contre le couvercle.
Illustration 11: ces boîtes aux mesures minimalistes pouvaient être vues de tous côtés, il n’y avait aucune possibilité de retrait pour les animaux.
5e rangée de tables: exposants E–I
L’exposant E présentait deux tortues musquées communes (Sternotherus odoratus) ainsi que de nombreuses mygales. Les tortues étaient installées dans un terrarium en verre mesurant environ 50 x 50 x 30 cm (profondeur de l’eau environ 10 cm avec quelque morceaux de liège flottant à la surface). Il n’y avait pas d’information sur l’espèce. Deux autres terrariums en verre (environ 30 x 30 x 30 cm ou environ 25 x 25 x 40 cm) ainsi que plusieurs boîtes en plastique de 5 et 10 cm de diamètre contenaient des mygales d’espèces les plus diverses. Tandis que les boîtes en plastique avaient un peu de terre, les terrariums des mygales avaient une légère structure. Les boîtes des araignées donnaient des informations assez complètes, par rapport à ce dont on dispose d’habitude dans les bourses, sur l’espèce et sa détention (illustration 12). En plus des tortues des marais et des araignées, cet éleveur avait divers rongeurs dans des cages qui étaient parfois bien trop peuplées: à titre d’exemple, une cage mesurant environ 80 x 40 x 60 cm
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contenait dix rats (illustration 13). Deux rats juvéniles se trouvaient dans une cage d’environ 60 x 40 x 40 cm. Dans quatre cages mesurant environ 40 x 20 x 20 cm, il y avait de nombreuses souris proies (cage 1: environ 18 animaux, cage 2: environ 15 animaux, cages restantes: impossible de calculer le nombre d’animaux). Environ 15 mastomys (Mastomys natalensis) se trouvaient dans une cage mesurant environ 30 x 20 x 20 cm et 15 autres se trouvaient dans une cage mesurant environ 40 x 20 x 40 cm. Dans toutes les cages, il y avait une litière, de la nourriture et de l’eau. Il n’y avait toutefois aucune possibilité de retrait ni de matériel pour s’occuper. Outre les rongeurs, le vendeur présentait deux lapins dans un enclos visible de tous côtés (environ 100 x 50 x 40 cm). Les animaux avaient de la paille, du foin, de la nourriture en grains et de l’eau. Il n’y avait pas de matériel à ronger ni de possibilité de retrait. Lorsque nous avons posé la question, on nous a répondu que tous ces mammifères étaient destinés à servir de proies aux reptiles. Dans le stand voisin, l’exposant F proposait des geckos léopards et des serpents des blés. Les trois geckos étaient dans un faunarium en plastique mesurant 35 x 20 x 12 cm. Sur le sol, il y avait du papier ménage et une sorte de petite grotte comme possibilités de retrait. Une boîte en plastique mesurant environ 40 x 20 x 10 cm abritait un serpent des blés juvénile. Là aussi, il y avait du papier ménage et une possibilité de retrait. L’animal avait en plus de l’eau. Les deux boîtes étaient étiquetées avec le nom de l’espèce, la date d’éclosion des animaux ainsi que le prix; en revanche, il n’y avait pas d’informations sur la détention. L’exposant G présentait quatre agames qui étaient installés séparément chacun dans des boîtes mesurant 20 x 10 x 5 cm. Il n’y avait là aussi que du papier ménage et les indications portaient sur la date d’éclosion, le sexe et le prix des animaux. À la même table, l’exposant H vendait des phyllobates juvéniles (Phyllobates vittatus). Les grenouilles étaient installées dans des boîtes en plastique visibles d’en haut mesurant environ six centimètres de diamètre. Sur le sol, il y avait de l’ouate humide et une feuille permettait aux animaux de se retirer. L’exposant I proposait un gecko léopard et un gecko à crête ainsi que des couleuvres faux corail. Les geckos se trouvaient dans des boîtes en plastique mesurant environ 20 x 10 x 6 cm, tandis que les couleuvres corail étaient dans une boîte mesurant 20 x 10 x 6 cm ou 30 x 20 x 6 cm. Toutes les boîtes étaient munies de coupelle d’eau ainsi que d’un substrat composé de papier ménage. Il n’y avait pas de possibilité de retrait, mais au moins les boîtes n’étaient visibles que d’en haut. L’étiquette portait le nom de l’espèce, le sexe et le prix.
Illustration 12: l’exposant E présentait des informations exemplaires sur les espèces d’arachnides exposées. Malheureusement, il a négligé de faire de même pour les tortues musquées communes.
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Illustration 13: les rongeurs de l’exposant E n’avaient pas assez de place; connaissant les limitations légales à donner des proies vivantes, il est extrêmement douteux de proposer des animaux proies vivants au cours d’une bourse.
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6e rangée de tables: exposants J – P
Dans cette rangée de tables, l’exposant J proposait des serpents-rois (Lampropeltis californiae), des geckos léopards ainsi qu’un lézard (espèce indéterminée). Tous les animaux pouvaient être contemplés de tous les côtés, abrités qu’ils étaient dans des boîtes en plastique mesurant environ 40 x 30 x 10 cm (illustration 14). Il n’y avait que du substrat au sol (copeaux de bois ou papier ménage), sans possibilité de retrait. Les étiquettes ne portaient que le nom de l’espèce, le prix et le sexe. À côté, l’exposant K présentait des geckos léopards juvéniles; les animaux étaient installés seuls ou par deux dans des boîtes en plastique mesurant 15 x 10 x 6 cm ou 20 x 15 x 6 cm. Une boîte seulement avait un substrat au sol (papier ménage, illustration 15)! Les boîtes portaient le nom de l’espèce, le sexe, la date d’éclosion ainsi que l’origine; mais il n’y avait pas d’indication sur la détention des animaux. L’éleveur L vendait à son stand des exemplaires colorés de boas constricteurs. Les serpents se trouvaient dans des boîtes en plastique mesurant environ 20 x 15 x 6 cm. Chacune contenait du papier ménage, une coupelle d’eau et un morceau de bois qui devait probablement servir de décoration. Il manquait là aussi toute indication sur l’espèce et ses conditions de détention et on ne mentionnait que le sexe. L’exposant M vendait différents pythons; plusieurs animaux longs de 40 centimètres au moins étaient dans des displays (environ 15 x 15 x 5 cm). D’autres pythons (mesurant au moins 100 centimètres) se trouvaient dans des boîtes en plastique visibles de tous côtés mesurant environ 50 x 30 x 15 cm et des pythons d’au moins 80 centimètres étaient dans une boîte visible d’en haut, mesurant environ 30 x 20 x 6 cm (illustration 16). Les animaux n’avaient sur le sol que des copeaux d’écorce sans aucune possibilité de retrait. À une exception près, il n’y avait pas de trous d’aération, le vendeur indiquait qu’il ouvrait régulièrement les boîtes, mais il faut se demander s’il le faisait vraiment! A la même rangée de tables, l’éleveur N vendait des serpents venimeux: fer de lance du Sri Lanka [dénomination rare en français] (Trimeresurus trigonocephalus), mocassins à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) ainsi qu’une espèce indéterminée. Les serpents étaient installés dans des boîtes mesurant environ 20 x 15 x 6 cm ou 30 x 20 x 7 cm. Ces dernières contenaient un substrat au sol et parfois aussi des branches, mais sans possibilité de retrait. Comme «sécurité» contre l’ouverture non autorisée de la boîte des serpents venimeux, il y avait une vitre en plexiglas posée au-dessus (portant la mention «venimeux»). Indépendamment des indications relatives au sexe et au nom de l’espèce, il n’y avait pas d’autres informations sur les animaux (ni sur l’obligation d’une autorisation de détention). L’exposant O avait divers serpents: python tapis, couleuvre léopard (Zamenis situla), serpent des maisons africain (Boaedon sp.). Le python avait à sa disposition un terrarium mesurant environ 30 x 30 x 40 cm décoré de plantes, de morceau de liège, doté d’une paroi arrière et d’une coupelle d’eau (illustration 17). Les autres serpents étaient dans des boîtes en plastique transparentes qui contenaient quelques feuilles ainsi que parfois des morceaux de liège comme possibilités de retrait. Sur le sol, il y avait un substrat en grains (probablement de la litière de maïs). Les boîtes étaient étiquetées du nom des espèces, du sexe et de l’âge des animaux ainsi que des indications sur la provenance et la température de détention. L’exposant P, dernier de cette rangée, vendait des pagures (espèce indéterminée), des escargots géants africains (Achatina fulica), des phasmes de Sungay (Sungaya inexpectata) et des souris naines d’Afrique (Mus minutoides). Les pagures (environ sept exemplaires) se trouvaient dans un terrarium mesurant environ 30 x 30 x 30 cm dont le sol était couvert de terre et qui était structuré avec des branches et des feuilles. Les escargots géants africains étaient dans des boîtes mesurant environ 25 x 20 x 6 cm. La majorité de ces boîtes avait de la terre ainsi que de la mousse au sol et une seule contenait du papier ménage. Plusieurs boîtes en plastique mesurant environ 15 x 10 x 10 cm abritaient une à deux souris naines africaines. On ne pouvait les voir que d’en haut et il y avait du foin. Les fiches d’information donnaient des indications sur la détention de cette espèce animale.
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Illustration 14: l’exposant J utilisait des boîtes visibles de tous côtés; les animaux n’avaient aucune possibilité de retrait.
Illustration 15: les boîtes de cet exposant n’avaient parfois même pas de substrat au sol.
Illustration 16: les boîtes étaient bien trop petites pour les serpents qui s’y trouvaient.
Illustration 17: la structuration de ce terrarium permettait aux serpents de grimper et de se retirer.
7e rangée de tables: exposants Q–T
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Dans la 7e rangée de tables, l’exposant Q proposait des serpents-ratiers mandarins, appelés également couleuvres de jade (Euprepiophis mandarinus) et des crotales du Mexique (Crotalus polystictus). Les deux espèces de serpents étaient installées dans des boîtes en plastique mesurant environ 40 x 30 x 10 cm ou 20 x 10 x 7 cm), qui n’avaient sur le sol que des copeaux d’écorce. Les serpents-ratiers mandarins pouvaient être contemplés de tous les côtés, les crotales du Mexique uniquement d’en haut. Les boîtes portaient le nom de l’espèce et le prix; mais il n’y avait pas d’autres informations sur le caractère venimeux du C. polystictus ni sur l’obligation d’une autorisation de détention (illustration 18). Les boîtes n’étaient pas suffisamment sécurisées. Dans des boîtes en plastique qu’on ne pouvait voir que d’en haut et mesurant environ de 20 x 10 x 5 cm à environ 40 x 30 x 10 cm, avec papier ménage ou substrat de grains sur le sol, l’exposant R vendait divers serpents (venimeux): mocassins à tête cuivrée, mocassins mexicains (Agkistrodon taylori), serpent-roi, serpent des blés, serpent-taureau du Cap (Pituophis vertebralis). Certaines boîtes avaient des feuilles en plastique comme possibilité de retrait rudimentaire. Les boîtes portaient le nom de l’espèce et le prix. Chez les mocassins à tête cuivrée et les mocassins mexicains, une tête de mort soulignait le caractère venimeux de ces serpents, mais il n’y avait pas d’autres informations sur l’obligation d’une autorisation de détention ni sur les conditions de détention de tous les animaux présentés (illustration 19). Comme «sécurité» contre l’ouverture non autorisée des boîtes avec les serpents venimeux, il y avait une vitre en plexiglas posée au-dessus des boîtes.
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L’exposant S présentait des reptiles: tortues d’Hermann et tortues des Maures, serpents des blés, serpents-rois et des amphibiens (Axolotl, salamandres tigrées (Ambystoma tigrinum)). Les serpents des blés et les serpents-rois étaient installés dans des boîtes visibles d’en haut uniquement (environ 10 x 10 x 8 cm ou 25 x 15 x 12 cm); les serpents des blés avaient seulement un substrat au sol tandis que les serpents-rois avaient en plus une petite branche avec des feuilles. Une caisse en plastique (d’une surface d’environ 60 x 40 cm, ouverte en haut) abritait trois tortues terrestres européennes. L’équipement consistait en des copeaux de bois sur le sol, de la nourriture fraîche et du foin. En l’absence de possibilité de retrait, les animaux s’en servaient pour se cacher. Les Axolotl étaient hébergés dans des boîtes remplies d’eau et visibles de tous les côtés (environ 30 x 25 x 15 cm). Les salamandres tigrées étaient également dans des boîtes en plastique visibles de tous les côtés (environ 20 x 15 x 5 cm) et dotées seulement d’un papier ménage humide. Aucune possibilité de retrait dans les deux boîtes. Une fiche d’information était disponible sur les Axolotl tandis que pour les autres animaux, il n’y avait que la mention du nom de l’espèce et du prix. L’exposant T vendait des insectes proies (grillons et sauterelles), qui étaient installés dans des «boîtes à insectes standard» d’environ 10 x 10 x 10 cm.
Illustration 18: les boîtes de ces serpents venimeux n’étaient ni sécurisées ni munies d’information sur le caractère venimeux ou l’obligation d’autorisation de détention.
Illustration 19: Ici aussi, l’obligation d’autorisation de détention manquait.
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8e rangée de tables: exposants U–Z
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L’éleveur U exposait des serpents. Deux serpents-ratiers se trouvaient dans une boîte en plastique transparente d’environ 40 x 25 x 15 cm (illustration 20), les pythons royaux avaient des displays d’environ 30 x 15 x 7 cm. Il n’y avait que de fins copeaux de bois au sol, sans aucune possibilité de retrait. En ce qui concerne les serpents-ratiers, l’éleveur mentionnait le nom de l’espèce, le sexe et le prix ainsi que la longueur du corps des animaux et le type d’alimentation. Dans le cas des pythons royaux, figuraient les indications sur l’âge, la provenance et le type coloré. A la demande des visiteurs, l’éleveur sortait les serpents de leur boîte et les tendait aux visiteurs (illustration 21). Le stand voisin, exposant V, vendait divers reptiles (serpents-rois, geckos à crête) et amphibiens (Axolotl). Les geckos à crête étaient dans des boîtes visibles seulement d’en haut, d’environ 20 x 10 x 6 cm. De la mousse sur le fond servait de substrat et de retrait rudimentaire. Les serpents-rois étaient installés dans une boîte visible de tous les côtés (environ 40 x 30 x 15 cm, illustration 22). Des copeaux de bois recouvraient le sol, il n’y avait aucune possibilité de retrait. Trois aquariums mesurant entre 40 x 25 x 30 cm et 50 x 30 x 35 cm abritaient des Axolotl. Les boîtes étaient munies de l’indication de l’âge et du sexe, des informations sur l’alimentation et la région d’où provenaient les animaux. L’exposant W vendait diverses araignées qui se trouvaient dans des boîtes en plastique (d’environ 7 x 7 x 5 cm à environ 15 x 10 x 6 cm) dont le sol était couvert de terre et parfois de quelques feuilles. L’éleveur X présentait des couleuvres de l’Amour (Elaphe schrenckii) dans des boîtes en plastique mesurant approximativement 40 x 30 x 10 cm. Ces dernières étaient visibles de tous les côtés et, sauf quelques morceaux d’écorce, elles ne contenaient aucune structure (illustration 23). L’éleveur donnait les animaux contre bons soins. Juste à côté, l’exposant Y avait placé plusieurs serpents des blés dans des boîtes en plastique d’environ 20 x 15 x 5 cm en majorité visibles de tous les côtés. Il y avait des copeaux de bois sur le sol, mais aucune possibilité de retrait. Les boîtes étaient étiquetées d’indications portant sur la date d’éclosion, le sexe et le prix des animaux. L’exposant offrait également des phasmes dans un terrarium muni de branches de mûrier et mesurant environ 30 x 12 x 20 cm. Au dernier stand de cette rangée de tables, l’exposant Z vendait divers serpents: un boa de Madagascar (Sanzinia madagascariensis), un boa arboricole annelé (Corallus annulatus), des boas constricteurs, des serpents des blés, des serpents-ratiers, des pythons tapis et des geckos lignés (Gekko vittatus). Il mettait à la disposition d’une partie des serpents des terrariums de verre d’environ 45 x 45 x 30 cm. Un terrarium contenait une boîte où se trouvait un autre serpent (illustration 24). Tous les terrariums étaient munis d’un substrat au sol (dans certains cas, en dose homéopathique), parfois il y avait une seule branche comme possibilité rudimentaire de grimper. Les serpents restants et les geckos lignés se trouvaient dans des boîtes en plastique (d’environ 15 x 10 x 6 cm ou 20 x 15 x 6 cm). Les boîtes des serpents des blés et des pythons tapis n’avaient strictement aucune structure, même le substrat de sol manquait (illustration 25)! En revanche, les geckos lignés avaient un peu de mousse (qui ne couvrait toutefois pas tout le sol) et une petite branche. La boîte du boa arboricole annelé, malheureusement visible de tous les côtés, était dotée de copeaux d’écorce et de quelques branches pour grimper.
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Illustration 20: la boîte était bien trop petite pour les grands serpents-ratiers.
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Illustration 21: A la demande des visiteurs, les pythons royaux étaient montrés de près. Or cette manipulation devait être une source supplémentaire de stress.
Illustration 22: Des boîtes visibles de tous les côtés sans aucune possibilité de retrait.
Illustration 23: Ces couleuvres de l’Amour étaient données contre bons soins. Il ne reste plus qu’à espérer que leur propriétaire aura vérifié que le nouveau détenteur s’occupe bien des animaux. La détention des serpents n’était en tout cas pas respectueuse des animaux. Illustration 24: L’emplacement de la petite boîte dans le terrarium était problématique; la proximité du plus gros serpent de pair avec l’absence de possibilité de se cacher, voilà une vraie cause de stress.
Illustration 25: Voici l’exemple à ne pas suivre dans une bourse: pas de substrat au sol, aucune possibilité de retrait, pas d’information sur l’espèce animale.
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Conclusions et revendications de la PSA
La première Bourse aux Reptiles à Villeneuve a eu lieu cette année dans un cadre assez petit. A Villeneuve comme dans toutes les bourses aux reptiles que nous avons visitées précédemment, tant la détention des animaux que le comportement avec eux ont donné souvent lieu à critique: • Les reptiles proposés à la 1ère bourse aux reptiles étaient presque toujours présentés dans des boîtes en plastique et sur des displays. Seuls quelques exposants montraient leurs animaux dans des terrariums. La PSA considère que la détention en terrariums doit être privilégiée, étant donné que les animaux ont davantage de liberté de mouvement. De surcroît, les terrariums offrent plus de possibilités de les structurer «de manière plus respectueuse des animaux» et de créer un climat à peu près adéquat pour leurs occupants. Les petites boîtes de plastique, sans structures, posent un problème du point de vue pédagogique, car les visiteurs peuvent en retirer l’impression erronée que ces animaux sont faciles à détenir vu qu’ils ne semblent pas être exigeants. La détention dans des boîtes a pour seule justification que les animaux ne doivent pas être déplacés lors de la vente (pas de risque de les blesser, réduction du stress vu qu’il n’est pas nécessaire de les attraper pour les sortir). Cet argument ne tient toutefois que lorsque les animaux ne sont pas sortis des boîtes «à des fins de démonstration». Or c’est justement ce que l’on a observé à plusieurs reprises à Villeneuve. Certaines espèces (animaux habitant des grottes, comme le python royal) peuvent éventuellement se sentir en sécurité dans une boîte exigüe (mais alors les boîtes devraient être probablement obscurcies). Le gros des espèces animales exposées ne devait certainement pas se sentir bien dans les petites boîtes. • Quelques exposants donnaient à leurs animaux des possibilités de se cacher sous forme de grottes ou de morceaux de liège. Souvent parqués dans des boîtes visibles de tous les côtés, la majorité des animaux n’avaient aucune possibilité de retrait. La raison en est certainement que l’aspect commercial (vente) est au premier plan d’une bourse aux reptiles et que les visiteurs doivent pouvoir contempler les animaux de façon optimale. La PSA estime que la présentation des animaux ne doit en aucun cas se faire à leurs dépens: ils devraient au moins bénéficier d’un minimum de possibilités de retrait (par exemple papier ménage froissé, bouts d’écorce, un substrat au sol leur permettant de s’y enfouir). Des boîtes visibles de tous les côtés sont donc à proscrire absolument! Le sol doit être recouvert et les espèces arboricoles doivent avoir des possibilités de grimper. • Pendant la visite, on a observé plusieurs fois comment les exposants sortaient les animaux de leurs boîtes, les manipulaient (détermination du sexe), les exhibaient à la ronde ou les mettaient entre les mains des personnes intéressées. Ces démonstrations étaient en grande partie certainement superflues n’étant pas liées directement à une vente et ne faisaient que causer un stress supplémentaire aux animaux. Par conséquent, la PSA est d’avis qu’il faudrait éviter autant que possible de manipuler les animaux. • Dans cet esprit, le stand de photos où les visiteurs pouvaient se faire photographier avec un serpent sur les épaules est à proscrire.
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A la différence des autres bourses visitées par la PSA, il n’y avait pas de règlement de la bourse à Villeneuve. La PSA estime que c’est critiquable, car les organisateurs devraient impérativement édicter des réglementations pour protéger les animaux, ce qui garantirait aux visiteurs des conditions de détention acceptables et une information adéquate, et ils ne devraient pas hésiter à intervenir en cas d’infraction. Vu l’absence de règlement, il n’y avait pas non plus de lignes directrices sur les inscriptions à apposer sur les boîtes. Ce n’est donc pas étonnant que pour certains des animaux exposés, il n’y ait pas d’informations écrites et que le niveau d’information varie fortement d’un exposant à l’autre. Seuls quelques exposants avaient muni leurs boîtes d’informations sur la détention des animaux, voire proposaient des fiches d’information. Etant donné que les bourses aux reptiles sont souvent des buts d’excursion, ce qui entraîne des achats spontanés de personnes souvent totalement novices en la matière, il faudrait, d’après la PSA, impérativement insister davantage sur les informations dispensées aux visiteurs. Les organisateurs devraient veiller à ce que les exposants fournissent des informations orales et écrites aux visiteurs sur l’espèce animale en question. Par ailleurs, les orga-
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3/2016
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nisateurs devraient obligatoirement attirer l’attention des visiteurs sur l’aspect exclusivement temporaire des types de détention visibles à la bourse et sur le fait qu’une détention permanente exige un terrarium bien plus grand aménagé conformément aux besoins de l’espèce qui l’occupe. Pour que les informations soient encore plus explicites, la PSA recommande qu’il y ait quelques «terrariums-modèles» donnant l’exemple de ce qu’est une détention véritablement respectueuse des animaux et mettant en évidence la différence entre les deux types de détention. Il n’y avait à Villeneuve aucune limitation concernant la vente de captures dans la nature ou d’animaux comme les serpents venimeux dont la détention est soumise à autorisation. La PSA critique qu’une bourse admette les animaux capturés dans la nature; pour des raisons inspirées par la sauvegarde des espèces et la protection animale, il faudrait renoncer absolument à proposer et acheter ces animaux! Dans une bourse, proposer des animaux (serpents venimeux, caméléons, petit tenrec-hérissons) dont la détention est sujette à une autorisation laisse perplexe. Dès lors que la majorité des visiteurs n’est probablement pas titulaire de cette autorisation, les animaux sont amenés pratiquement «pour des prunes» à la bourse, tout en étant soumis à un stress inutile. A Villeneuve, il y avait de nombreuses espèces protégées par la CITES (par exemple, des tortues étoilées de Madagascar, des caméléons casqués, des tortues terrestres européennes, des pythons verts arboricoles). Là aussi, la PSA estime que l’organisateur doit absolument veiller au déroulement légal de la vente, c’est-à-dire que le vendeur informe l’acheteur sur le statut de protection et fournit une attestation concernant la provenance de l’animal. Outre les reptiles, les amphibiens, les arachnides et les insectes, on trouvait à Villeneuve également des rongeurs vivants à acheter comme proies. Rappelons ici que donner des animaux vivants comme nourriture est interdit en Suisse sauf pour les reptiles qui ne peuvent pas s’habituer à de la nourriture morte. On peut maintenant se demander si les fournisseurs sont conscients de cette situation légale et s’ils en informent les éventuels acheteurs! Au vu de cette limitation légale, proposer dans une bourse des animaux vivants comme nourriture est d’un goût douteux. Forte de ces constats effectués à Villeneuve et dans d’autres bourses, la PSA est d’avis que la détention des animaux dans les bourses devrait toujours être supervisée par des vétérinaires officiels. Il faudrait également contrôler si la vente d’espèces soumises à autorisation se déroule de façon légale. Les infractions à la législation sur la protection des animaux devraient être poursuivies au lieu d’être considérées comme des manquements mineurs. Dès lors qu’en Suisse il n’existe pas de règles ayant validité générale pour les bourses d’animaux, la PSA exige que l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV élabore des règles tenant compte de la protection animale, qui s’appliquent à toutes les bourses. Une question reste ouverte: quid de la protection des invertébrés exposés et commercialisés comme les mygales, dont la détention n’est pas réglementée par l’ordonnance sur la protection des animaux.
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COMPTOIR SUISSE LAUSANNE
Comptoir Suisse Lausanne Du 12 au 21 septembre 2015, visité le 16 septembre 2015
Résumé
La détention des animaux au Comptoir Suisse était dans l’ensemble acceptable. Sur la majorité des enclos étaient indiqués le nom du propriétaire ainsi que la race des animaux exposés. Excepté un agneau qui toussait fortement, tous les animaux faisaient bonne impression et semblaient être en bon état général. Les enclos étaient propres et disposaient de litière appropriée. Tous les animaux avaient de l’eau et, hormis les veaux, de la nourriture à disposition. La taille de certains enclos était exemplaire (vaches mères, chèvres, cochons et certains oiseaux d’ornement). D’autres par contre correspondaient tout juste aux dimensions minimales prescrites par la loi, ou étaient même en dessous (poules, aras, lapins, chèvres, moutons). Le besoin de tranquillité des animaux n’était souvent pas respecté: la plupart des enclos n’offraient pas de possibilités de retrait suffisantes aux animaux (chèvres, moutons, chevaux) et la majorité des bêtes n’avaient même pas la possibilité de se mettre à l’abri des regards des visiteurs. D’autres besoins propres aux différentes espèces n’étaient pas non plus respectés: des animaux d’espèces sociables étaient détenus de manière individuelle (lapins, oiseaux), des objets à ronger n’étaient pas visibles dans plusieurs cages à lapins, du sable et des possibilités de se baigner faisaient défaut dans de nombreuses volières, et il manquait des nids dans les enclos des poules. Certains animaux étaient bien surveillés (vaches, chevaux), d’autres auraient mérité une meilleure surveillance, principalement là où les enclos étaient ouverts au public (cochons, poussins). Quelques animaux étaient à vendre. La PSA est critique vis-à-vis de ce genre d’offres lors d’une foire, car cela peut inciter les visiteurs à des achats spontanés. L’exposition de races d’élevage problématiques («élevages extrêmes») comme les Rouleur Orientaux, les Culbutants Pie, les Cravatés italiens et les canaris huppés devrait être évitée.
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Du point de vue de la PSA, une exposition d’animaux devrait servir d’exemple aux visiteurs et présenter des détentions respectueuses des besoins des animaux. Des espaces plus grands avec la possibilité de se mettre à l’abri, au moins du regard des visiteurs, devraient être aménagés et les animaux devraient avoir des possibilités d’occupation. Les espèces sociables devraient, dans la mesure du possible, être détenues en groupe.
Impression générale
Au comptoir Suisse étaient présentés cette année dans les halles 13, 15 et 17 des animaux de rente (vaches, moutons, chèvres, cochons), des chevaux, des lapins, des oiseaux, des poules, des pigeons, des oies et des canards Il régnait dans les halles une atmosphère agréable avec une température d’environ 20 degrés et il n’y avait pas de courants d’air. Il était interdit de fumer dans les halles et les chiens n’étaient pas admis dans toute l’enceinte de l’exposition. Seul point négatif, le niveau sonore était trop élevé, dû aux cris des oiseaux et des poules, aux visiteurs et au cor des Alpes.
Présentation détaillée de l’exposition Animaux de rente
Responsables: Bovins: Vache Mère Suisse, Fédération Suisse d’élevage Holstein, swissherdbook Chèvres et moutons: différents éleveurs de Suisse-Romande Conditions générales de détention Le Comptoir Suisse présentait cette année 29 vaches, un taureau, cinq vaches mères, dix veaux, 24 moutons, 14 chèvres et quatre cochons. Mise à part un agneau qui montrait des difficultés respiratoires, tous les animaux semblaient être en bon état général. Tous les animaux avaient de la litière propre et en quantité suffisante, de l’eau, et hormis les veaux, du fourrage à disposition. Précisions • La société coopérative swissherdbook présentait 29 vaches et un taureau des races Simmental, Tachetée suisse, Red Holstein et Holstein, détenus à l’attache dans des étables traditionnelles. Du foin se trouvait en grande quantité dans les crèches. Les couches étaient recouvertes de paille propre et sèche. Un abreuvoir automatique était à disposition de chaque animal. Les dispositifs d’attache laissaient peu de jeu aux animaux et leur permettait juste de se lever et de se coucher de la manière qui est propre à leur espèce. Les animaux faisaient une bonne impression générale: ils étaient propres, soignés et calmes.
Les vaches étaient détenues à l’attache dans des étables traditionnelles.
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Les dispositifs d’attache laissaient tout juste assez de jeu aux animaux pour qu’ils puissent s’abreuver. • L’association Vache Mère Suisse exposait dans cinq enclos d’environ 500 x 300 cm une vache et son veau de différentes races: Simmental, Angus, Highland Cattle, Charolais et Limousin. Le sol des box était recouvert d’une bonne couche de litière (paille), du foin était à disposition dans des râteliers et il y avait des abreuvoirs automatiques installés à une hauteur correcte. La vache Highland Cattle était gênée dans ses mouvements par ses longues cornes arquées qu’elle cognait régulièrement contre les barrières de son box.
Malgré les dimensions généreuses du box, la vache de race Highland Cattle se cognait fréquemment les cornes contre les barrières.
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• La Fédération Suisse d’élevage Holstein et swissherdbook exposaient quatre veaux âgés de quatre à dix semaines dans un enclos d’environ 400 x 200 cm. La moitié de l’enclos disposait d’un abri couvert. Il y avait de la litière (paille) et de l’eau à disposition. Il n’y avait pas de foin dans le râtelier.
Au moment de la visite, les jeunes veaux n’avaient pas de foin à disposition dans le râtelier. • Braunvieh Schweiz exposait un veau de neuf mois dans un box individuel d’environ 200 x 300 cm. Il y avait de la paille, du foin et de l’eau à disposition. • Un vaste enclos d’environ 800 x 800 cm était partagé en deux dans sa diagonale. Dans l’une des deux parties étaient détenues deux chèvres Col fauve du Valais et deux chèvres Anglo-nubienne. Dans l’autre partie se trouvaient quatre chèvres Paon. L’enclos était recouvert de litière (paille). Au milieu de chacune des deux parties se trouvait une grosse botte de paille. Les chèvres avaient du foin à disposition dans des râteliers ainsi que de l’eau.
Dans un enclos aux dimensions exemplaires étaient détenues huit chèvres de différentes races.
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• Trois aubettes d’environ 260 x 260 cm abritaient chacune des chèvres de races différentes: dans la première trois chèvres Gessenay, dans la deuxième quatre chèvres Chamoisée et dans la troisième trois chèvres Boer. Le sol des aubettes était recouvert de paille et il y avait du foin et de l’eau à disposition. • Dans neuf aubettes d’environ 260 x 260 cm étaient détenus entre deux et quatre moutons séparés par race: trois Mohair du Jorat, deux Charollais Suisse, deux Texel, trois Blanc des Alpes, trois Brun Noir du pays, deux Suffolk, deux Roux du Valais, trois Dorper et quatre Ouessant. Le sol était recouvert de litière (paille), il y avait du foin et de l’eau à disposition. L’un des agneaux souffrait de problèmes respiratoires et était pris de fortes crises de toux. Le vétérinaire devait venir l’examiner dans l’après-midi.
Les aubettes dans lesquelles étaient détenues des chèvres et des moutons étaient très exiguës. • Quatre jeunes porcs d’un poids d’environ 25 kg étaient détenus dans un enclos d’environ 350 x 350 cm. L’enclos était propre et recouvert de litière. Un maximum de trois enfants à la fois avaient le droit d’entrer dans l’enclos pour caresser les animaux. Les cochons pouvaient se retirer et se mettre à l’écart des visiteurs sous un abri couvert d’environ 250 x 250 cm dont toute la surface était recouverte de paille. Les cochons pouvaient s’abreuver à un abreuvoir pipette. Les cochons semblaient être en bonne santé, ils étaient curieux et venaient volontiers près des barrières pour se faire caresser par les visiteurs.
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Les cochons étaient curieux et se laissaient volontiers caresser par les visiteurs. Evaluation du point de vue de la PSA Mise à part un agneau, les animaux de rente semblaient être tous en bon état général. Les enclos étaient tous pourvus d’une quantité suffisante de litière propre et sèche. La détention des cochons était particulièrement exemplaire en ce qui concerne l’espace, la litière et la possibilité de se retirer. Il aurait cependant été souhaitable que l’enclos, dans lequel les enfants pouvaient pénétrer, soit surveillé en permanence par une personne responsable. La détention des vaches mères était également bonne, les animaux avaient de grands box à disposition. Seule la détention de la vache de race Highland Cattle était discutable au vu de ses longues cornes qui réduisaient nettement son espace. De manière générale, la PSA considère la détention permanente des vaches à l’attache lors d’expositions de plusieurs jours comme ni opportun, ni respectueux des animaux. Aujourd’hui, lorsque les paysans construisent ou modifient leurs étables, ils optent bien souvent pour des stabulations libres. C’est pourquoi, lors d’expositions, il faudrait montrer aux paysans et aux visiteurs plus de vaches détenues dans ce genre de détention. Le vaste enclos des chèvres faisait, lui, bonne impression. Il est cependant dommage d’avoir renoncé à l’enrichir d’une structure permettant aux chèvres de grimper, comme c’était le cas l’an dernier. Les chèvres aiment bouger en compagnie de leurs congénères, mais elles ont également besoin d’une plage de solitude. Un espace surélevé auraient été particulièrement bienvenu. De plus, les petites aubettes dans lesquelles étaient détenus les chèvres et les moutons n’offraient pas la possibilité aux animaux de se retirer loin des caresses des visiteurs. Les quatre veaux détenus ensemble dans un enclos n’avaient pas de fourrage à disposition. Les veaux âgés de plus de deux semaines devraient pouvoir consommer à volonté du foin ou autre fourrage approprié afin de couvrir leurs besoins en fibres. La paille comme seul fourrage grossier n’est pas réputée être une alimentation adéquate.
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Chevaux
Responsables: Syndicat Vaudois d’élevage chevalin: Franches-Montagnes, Haflinger, Demi-Sang Syndicat d’élevage Le Poney Romand: Poneys Indigènes CH, Poney Shetland CH Conditions générales de détention Les 14 chevaux présentés étaient détenus dans des box de taille standard pourvus de litière propre et sèche. Ils avaient de l’eau à disposition. Les chevaux n’avaient pas la possibilité de se cacher ni de se retirer loin des visiteurs. L’état général des chevaux était bon. Précisions • Dans cinq box d’environs 500 x 300 cm étaient détenus des chevaux présentés par le Syndicat Vaudois d’élevage chevalin. Dans deux box étaient détenus une jument Franche-Montagne et son poulain, deux box étaient vides et un box détenait une jument Haflinger. Les box disposaient d’une bonne couche de paille. Des abreuvoirs automatiques étaient installés dans chaque box. Ils se trouvaient à hauteur de garrot des poulains, ce qui rendait leur abreuvement difficile. Une jument et son poulain étaient à vendre.
Les abreuvoirs automatiques se trouvaient à une hauteur trop élevée pour les poulains. • Dans six box d’environ 250 x 250 cm étaient détenus des poneys suisses et shetlands. Dans trois boxes se trouvaient une jument et son poulain, dans les autres boxes se trouvait un seul poney. Les poneys avaient une hauteur maximale de 80 cm au garrot. Ils avaient de l’eau à disposition dans des seaux, les boxes étaient pourvus de paille et de foin.
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Les poneys étaient calmes et paisibles.
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Evaluation du point de vue de la PSA Les box de taille standard remplissaient seulement les conditions minimales fixées par l’Ordonnance sur la protection des animaux. Des box plus grands avec des possibilités de retrait et des aires de sortie seraient souhaitables afin que la détention puisse remplir son rôle de modèle lors d’expositions. Il faut veiller à ce que les chevaux puissent prendre suffisamment de mouvement tous les jours, que cela soit sous forme de sortie ou sous forme d’utilisation, même durant les jours d’exposition. Les juments poulinières avec leurs poulains devraient pouvoir bénéficier de sortie tous les jours pendant au minimum deux heures. Les abreuvoirs automatiques étaient placés trop haut pour permettre aux poulains de s’abreuver de manière physiologique.
Volailles domestiques et pigeons Responsables: Petits Animaux Vaud Association Gallosuisse
Conditions générales de détention Dans de nombreux enclos et volières étaient détenus au total 48 pigeons, 65 poules et coqs, 32 poussins et 32 cailleteaux. Différentes races étaient représentées. De la litière adéquate, de l’eau, de la nourriture et des perchoirs étaient présents dans tous les enclos. Les animaux n’avaient pas de cachettes à disposition pour se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Les poules ne disposaient pas de nids. Tous les animaux semblaient être en bon état général et avaient un comportement propre à leur espèce. Précisions • Dans six enclos doubles d’environ 240 x 120 x 200 cm étaient détenus, séparés par races, quatre pigeons Cauchois, quatre Modènes, huit Texans, quatre Mirthys Blancs et 12 Cravatés italiens. Dans un enclos double étaient détenus ensemble quatre Rouleur Orientaux noirs et quatre Culbutants Pie. Dans deux enclos simples d’environ 120 x 120 x 200 cm étaient détenus, séparés par races, quatre Mondaines et quatre Queue colorée du Wiggertal. Le sol de tous les enclos était recouvert d’une litière à base de copeaux de bois. Il y avait dans chaque volière 2–3 perchoirs en bois naturel, disposés à des hauteurs différentes. Les animaux avaient de l’eau et de la nourriture à disposition. Il n’y avait pas de cachettes à disposition.
Les enclos des pigeons étaient visibles de plusieurs côtés.
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• Dans de nombreux enclos étaient détenus chaque fois deux poules et un coq de différentes races: Welsumer naine, Sussex naine, Pékin, Naine allemande, Naine hollandaise, Le Merlerault, Gâtinaise, Favorelle allemande, Barbu d’Anvers, Araucana, Leghorn, Orpington, Poule de Hollande du Nord, Poule noire de Berry, Wyandotte, Appenzelloise huppée, Brahma, Dorking. Les enclos étaient tous de la même taille et mesuraient environ 120 x 120 x 160 cm. Ils étaient tous pourvus de litière sous forme de copeaux de bois, de deux perchoirs disposés à différentes hauteurs, d’eau et de nourriture. Les côtés des enclos étaient protégés par des nattes pour éviter que les volailles des enclos adjacents ne se voient. Il n’y avait pas de nids ni de cachettes à disposition.
Les enclos des poules étaient petits et ne disposaient pas de nids. • Dans un enclos d’une surface d’environ quatre mètres carrés étaient détenus 22 poussins. Au centre de l’enclos se trouvait un hexaèdre en plexiglas d’une grandeur d’environ 60 x 60 cm • dans lequel étaient détenus 32 cailleteaux (probablement âgés de moins de 14 jours). L’enclos était ouvert vers le haut, mais il était écrit de ne pas toucher les animaux. Les deux compartiments étaient recouverts de litière, et dans chacun se trouvaient de l’eau, de la nourriture et une lampe infra-rouge. Les cailleteaux avaient en plus un bain de sable à disposition.
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L’enclos des poussins était ouvert vers le haut, mais un billet «ne pas toucher» était affiché à l’attention des visiteurs.
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• Vers les oiseaux d’ornement se trouvait une volière du Garden Centre Lavaux d’une dimension d’environ 180 x 180 x 150 cm qui détenait deux poules. Le sol était recouvert en partie de gazon synthétique et en partie de gazon naturel. Il y avait un perchoir, de l’eau et de la nourriture à disposition, mais pas de nids ni de cachettes. Deux côtés de la volière étaient en partie protégés des regards par des plantes. • Dans un enclos d’environ 200 x 100 x 120 cm situé entre les volières et les cages à lapins étaient détenus quatre poules et un coq de race non déterminée. Le sol était recouvert de litière de chanvre. Dans l’enclos se trouvaient une botte de paille, de l’eau et de la nourriture. Il n’y avait pas de nids ni de cachettes à disposition. Les poules avaient la tête rentrée sous leurs ailes et semblaient dormir. • Au premier étage exposait l’association Gallosuisse, comme l’an dernier, dix jeunes poussins dans un espace composé d’une maisonnette d’environ 45 x 45 x 45 cm, d’une rampe et d’une aire extérieure d’environ 45 x 80 x 45 cm. La maisonnette en bois était éclairée, chauffée, il y avait de l’eau et de la nourriture à disposition. Le sol était partout recouvert de litière. Le toit de l’aire extérieure était composé d’un grillage que l’on pouvait facilement ouvrir, ce qui n’était pas optimal du point de vue de la tranquillité et de la sécurité des animaux. Evaluation du point de vue de la PSA Les animaux exposés semblaient tous être en bon état général. Ils se comportaient de manière propre à leur espèce, en se reposant (au sol ou sur les perchoirs), mangeant, buvant, s’appariant ou se nettoyant le plumage. Les enclos et volières étaient propres. Il manquait à notre avis des possibilités aux animaux de se cacher et de se mettre à l’abri du regard des visiteurs. Ceci était particulièrement valable pour l’enclos des cailleteaux, puisque ces animaux vivent volontiers cachés. Selon la loi, l’enclos des cailleteaux aurait dû disposer d’au moins deux dispositifs d’alimentation et d’abreuvement pour le nombre d’animaux détenus. Les poussins de l’association Gallosuisse ne disposaient pas d’un espace libre d’au moins 50 cm au-dessus d’eux et il n’y avait pas de perchoirs dans leur enclos. Les nids prescrits par la loi manquaient dans les enclos des poules. Les pigeons devraient pouvoir voler librement chaque jour ou avoir un enclos extérieur à disposition, condition qui n’est malheureusement pas remplie lors d’expositions. Il est important que les enclos disposent d’un volume suffisant et qu’il ne soit pas visible de tous les côtés. Il faut également veiller à ce que ces animaux puissent prendre un bain d’eau fraîche au moins une fois par semaine. Il n’y avait pas de baignoires à disposition dans les volières le jour de notre visite. L’exposition de races d’élevage problématiques («élevages extrêmes») comme les Rouleur Orientaux, les Culbutants Pie et les Cravatés italiens devrait être évitée.
Lapins
Responsables: Petits Animaux Vaud Conditions générales de détention Au total, 63 lapins adultes et huit lapines avec leurs lapereaux étaient détenus dans 71 cages et enclos. Toutes les cages étaient pourvues d’une bonne couche de litière (paille), de foin, de graines et d’eau. La majorité des lapins avaient des objets à ronger à disposition, mais cela semblait manquer dans certaines cages. Il n’y avait pas de zones obscurcies ou de possibilités de retrait à disposition. Hormis les lapines qui étaient détenues avec leurs petits, tous les autres lapins étaient détenus seuls.
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Précisions • Dans chacune des 54 cages d’environ 70 x 70 x 90 cm était détenu un seul lapin. Des races de différentes catégories de poids étaient représentées. L’intérieur des cages n’était visible que depuis le devant, les côtés des cages étaient protégés par des revêtements en plastique. Quelques lapins étaient à vendre. Trois lapins sautillaient en cercle toujours dans la même direction (comportement stéréotypé). Certains lapins ont reçu du fourrage frais l’après-midi.
Les lapins étaient détenus seuls dans des cages qui ne respectaient pas toujours les dimensions minimales prescrites par la loi. • Dans chacun des neuf enclos d’environ 110 x 110 x 130 cm se trouvait un seul lapin. L’intérieur des cages était visible de tous les côtés. Au milieu de la cage se trouvait une maisonnette, qui n’offrait cependant pas de réelle possibilité de retrait au lapin (elle était ouverte sur deux côtés).
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Les enclos posés au sol étaient visibles de tous les côtés et les lapins ne disposaient pas de cachette adéquate.
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• Dans chacune des huit cages d’une grandeur d’environ 220 x 110 x 130 cm étaient détenus une lapine et ses lapereaux. Evaluation du point de vue de la PSA Les lapins exposés étaient bien soignés et semblaient être en bonne santé. Les enclos étaient propres et équipés de litière adaptée, de fourrage riche en fibres et d’eau. Le matériel à ronger pourtant prescrit par la loi ne se trouvait pas à disposition dans toutes les cages. L’espace à disposition des animaux était variable. Les lapins détenus en groupe se trouvaient dans des enclos de taille acceptable, alors que certains animaux détenus tout seul dans des box en métal manquaient d’espace. En particulier les lapins de catégories de poids moyens se trouvaient dans des enclos dont la surface ne respectait même pas les dimensions minimales fixées par la loi. Ceci serait tolérable pour une détention temporaire d’une journée, mais n’est pas acceptable pour une exposition de plusieurs jours. Les lapins sont des espèces sociables qui doivent avoir des contacts sociaux appropriés avec des congénères. Dans la nature, ils vivent en famille et colonies. C’est pourquoi il serait souhaitable de présenter plus de détentions structurées en groupe. Les enclos en bois posés au sol étaient visibles par les visiteurs de tous les côtés. L’abri qui se trouvait à l’intérieur de ces enclos était lui aussi visible de tous les côtés et n’était en plus, dans le cas des lapines avec leurs petits, pas assez grand pour abriter tous les animaux en même temps. Du point de vue de la PSA, il est indispensable que lors d’expositions, tous les lapins aient des possibilités de retrait (zones obscurcies, à l’abri des regards) à disposition. Les enclos ne devraient également pas être accessibles de tous les côtés par les visiteurs.
Canards et oies
Responsables: Petits Animaux Vaud Conditions générales de détention Dans huit enclos étaient détenus des canards et oies de différentes races. Les enclos disposaient de litière adaptée (copeaux de bois), de bassins, d’eau et de nourriture. Les bassins étaient souvent trop petits pour permettre aux animaux de nager. Les possibilités de retrait étaient insuffisantes. Précisions • Dans un enclos d’environ 150 x 150 x 150 cm étaient détenus deux Dendrocygnes veufs. L’intérieur de l’enclos était visible de devant et d’un côté. De la litière (copeaux de bois), de l’eau, de la nourriture et un bassin se trouvaient dans l’enclos. Une petite cabane et quelques plantes servaient de possibilité de retrait. • Dans un enclos d’environ 150 x 150 x 150 cm étaient détenus deux canards mandarins. L’intérieur de l’enclos était visible de deux côtés. De la litière (copeaux de bois), de l’eau et un bassin se trouvaient dans l’enclos. Seules quelques plantes servaient de possibilité de retrait. • Deux enclos d’environ 500 x 500 cm abritaient trois oies de Locken, respectivement trois oies de Toulouse. Les enclos étaient ouverts vers le haut. Les visiteurs pouvaient s’approcher des enclos de deux, voire trois côtés. De la litière (copeaux de bois), de l’eau et de la nourriture se trouvaient dans les enclos. Un bassin d’environ 70x 70 x 20 cm était à disposition mais n’offrait pas de réelle possibilité de nager aux animaux.
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Les bassins qui se trouvaient dans les enclos étaient trop petits pour permettre aux animaux de nager. • Dans quatre enclos d’environ 250 x 250 cm (ouverts vers le haut) étaient détenus deux ou trois canards (canards cayuga et canards de Rouen). Les visiteurs ne pouvaient s’approcher de l’enclos que d’un côté. De la litière (copeaux de bois), de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. Un bassin d’environ 70 x 70 x 20 cm se trouvait dans l’enclos. Evaluation du point de vue de la PSA La détention des oies et des canards était dans l’ensemble acceptable et les animaux semblaient être en bon état général. Nous recommandons toutefois de veiller à ce que les animaux aient la possibilité de se retirer loin des visiteurs, ce qui demande que l’enclos soit suffisamment grand. De plus, l’enclos ne devrait être accessible que d’un ou deux côtés par les visiteurs. La profondeur du bassin devrait être suffisante et la surface assez grande pour que les animaux puissent nager correctement.
Oiseaux d’ornement / oiseaux exotiques Responsables: Amis de la Volière
Conditions générales de détention Dans 16 volières étaient détenus, seul ou en groupe de nombre variable d’individus, des oiseaux d’ornements de différentes espèces. Toutes les volières étaient pourvues de branches naturelles qui servaient de perchoirs. Il y avait de l’eau et de la nourriture dans chaque volière. Certaines volières ne disposaient pas de bassin ou de sable. La majorité des volières étaient visibles par les visiteurs d’un, voire deux côtés. A l’exception d’une volière, toutes respectaient les dimensions minimales prescrites par la loi. Dans l’une des volières, un Lori sombre était détenu tout seul, et dans une autre volière, un Ara d’Illiger était détenu sans congénère de la même espèce.
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Précisions • Dans une volière octaédrique d’environ 420 x 820 x 330 cm étaient détenus trois perroquets gris du Gabon et six Cacatoès (probablement des Cacatoès soufrés). Un côté de la volière était en partie protégé des regards par des plantes. De nombreuses branches naturelles, en partie souples, structuraient la volière. De l’eau, de la nourriture et une possibilité de se baigner étaient à disposition. • Une volière octaédrique d’environ 250 x 350 x 250 cm détenait 12 Perruches de Baraband et turquoisines. Seul un côté de la volière était en partie protégé des regards par des plantes. De nombreuses branches naturelles, en parties souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. • Dans une volière de 100 x 100 x 200 cm étaient détenus environ 17 canaris. La volière était pourvue de nombreuses branches naturelles, en partie souples, d’eau, de nourriture et de sable. • Dans une volière ronde d’un diamètre d’environ 350 cm et d’une hauteur de 300 cm étaient détenus environ 25 Conures veuves. De nombreuses branches naturelles, en partie souples, une possibilité de se baigner et de la nourriture étaient à disposition. • Une volière de 200 x 100 x 200 cm détenait 17 canaris de Posture et de couleurs. Des perchoirs souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. • Une volière heptagonale d’environ 250 x 100 x 200 cm détenait environ 25 estrildidés de différentes espèces (Diamants de Gould, Diamants mandarins, Lonchuras). La volière était visible de deux côtés. De nombreuses branches naturelles, en partie souples, de l’eau, de la nourriture et une possibilité de se baigner étaient à disposition. • Dans une volière d’environ 300 x 100 x 200 cm étaient détenus environ 30 estrildidés de différentes espèces (Diamants de Gould, Lonchuras, Diamants à longue queue), six canaris et trois Géopélies diamant. La volière n’était visible que de devant. De nombreux perchoirs, en partie souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition.
Manche Tiere zogen den Laufbereich den Liegeboxen vor.
La plupart des volières étaient adossées à une paroi, ce qui offrait un sentiment de sécurité aux oiseaux.
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COMPTOIR SUISSE LAUSANNE
• Dans une volière de 150 x 100 x 200 cm était détenu un Lori sombre tout seul. Deux branches fixes servaient de seule structure. De l’eau et de la nourriture étaient à disposition. • Une volière de 100 x 200 x 200 cm détenait 17 canaris de Posture, dont certains avaient une huppe. La volière n’était visible que de devant. Diverses branches, de l’eau, de la nourriture et du sable étaient à disposition. • Une volière de 100 x 400 x 200 cm détenait trois Etourneaux des pagodes. La volière n’était visible que de devant. De nombreuses branches, en partie souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. • Une volière ronde d’un diamètre d’environ 200 cm et d’une hauteur de 250 cm détenait huit perruches ondulées et dix inséparables. De nombreuses branches naturelles, en partie souples, de l’eau, de la nourriture et une possibilité de se baigner étaient à disposition. • Dans une volière d’environ 350 x 350 x 350 cm étaient détenus cinq aras (Aras rouges et Aras bleus). La volière était visible de trois côtés. Quelques branches naturelles, dont peu étaient souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. Il manquait une possibilité de se baigner. • Une volière de 200 x 200 x 200 cm détenait environ 22 canaris de couleurs. La volière n’était visible que d’un côté. Plusieurs branches naturelles, en partie souples, de la nourriture, de l’eau et du sable étaient à disposition. • Une volière d’environ 350 x 350 x 250 cm détenait deux Touracos de Livingstone et quatre Perruches de Sparrman. La volière était visible de deux côtés. Diverses branches naturelles, en partie souples, de l’eau, de la nourriture et une possibilité de se baigner étaient à disposition. • Une volière de 250 x 250 x 250 cm détenait douze perroquets de différentes espèces (Perruches omnicolores, Amazones à front jaune, Perroquets youyou, Piones à couronne blanche, Piones noires). La volière était visible par les visiteurs de deux côtés. Plusieurs, branches naturelles, en partie souples, de l’eau et de la nourriture étaient à disposition. Des feuilles recouvraient en partie le sol. • Dans une volière de 300 x 600 x 250 cm étaient détenus 12 perroquets de différentes espèces (Grand Éclectus, Amazones à front jaune, Loriquets à tête bleue, Pyrrhuras, Ara d’Illiger). L’Ara d’Illiger était détenu sans congénère de la même espèce. La volière n’était visible que d’un côté. Diverses branches naturelles, de l’eau et des graines étaient à disposition. Du cor des Alpes était joué plusieurs fois durant la journée juste devant la volière.
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Le besoin de tranquillité des animaux n’était pas respecté.
COMPTOIR SUISSE LAUSANNE 3/2016
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Evaluation du point de vue de la PSA La majorité des volières étaient spacieuses, propres, et comme prescrit par la loi, structurées avec des branches naturelles et des perchoirs souples. Elles étaient pour la plupart adossées à une paroi, ce qui offrait aux oiseaux une protection contre les regards et par là un sentiment de sécurité. Les oiseaux faisaient bonne impression et semblaient être en bon état général. Les points suivants devraient, du point de vue de la protection des animaux, être observés: • La détention des aras rouges (Ara chloroptera) et des aras bleus (Ara ararauna) ne respectait pas les conditions minimales prescrites par la loi. La surface de la volière était de 10,5 m² alors qu’elle aurait dû être au minimum de 13 m². Il n’y avait pas de possibilité de se baigner et il aurait été souhaitable qu’il y ait plus de branches souples ainsi que du matériel à ronger à disposition. Il serait également judicieux d’informer les visiteurs que ces animaux ont des besoins complexes et que leur détention est soumise à autorisation. • Un Lori sombre et un Ara d’Illiger étaient détenus dans congénères de la même espèce, ce qui, selon la loi, est interdit. La majorité des espèces d’oiseaux sont extrêmement sociables et souffrent en l’absence de contact avec un congénère. • Toutes les volières devraient être pourvues de possibilités de se baigner ainsi que, pour les granivores, de sable convenant à son absorption. Ces exigences, pourtant définies dans l’Ordonnance sur la protection des animaux, n’étaient pas remplies pour de nombreuses volières. • Les oiseaux sont des animaux majoritairement craintifs. Afin de leur éviter un stress important, il faut éviter d’installer des volières ouvertes sur les quatre côtés et éviter de soumettre les oiseaux à des bruits importants, comme c’était le cas lors des séances de cor des Alpes. • L’exposition de canaris huppés est discutable: nous considérons cette race comme le résultat de sélections extrêmes. La huppe de ces oiseaux restreint leur champ de vision, ce qui n’est pas rassurant pour cet animal de fuite. De plus, être porteur homozygote du gène de la huppe n’est pas viable pour un oiseau.
Bilan et revendications de la PSA
Il existe en Suisse des lois que l’on trouve dans l’Ordonnance sur la protection des animaux qui régulent l’espace et l’aménagement des enclos. Ces exigences minimales ne s’appliquent cependant qu’aux détentions permanentes; il n’existe pas de règlement pour les expositions temporaires, même si celles-ci durent plusieurs jours. Du point de vue de la PSA, cela n’est pas acceptable. Les animaux devraient disposer, même si leur détention est temporaire, de l’espace et des ressources minimales. La PSA revendique que des dérogations à l’OPAn soit appliquées par analogie au transport d’animaux: les animaux ne devraient pas être détenus dans des conditions inférieures aux conditions minimales de l’OPAn (par exemple en ce qui concerne l’espace) si l’exposition dure plus que six heures, respectivement plus d’une journée.
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OLMA SAINT-GALL
OLMA Saint-Gall Du 8 au 18 octobre 2015, visité le 9 octobre
Résumé
L’OLMA 2015 exposait des bovins, des chevaux, des moutons et des chèvres, mais aussi des poules, des oies et des canards. Les races et les enclos étaient pratiquement identiques à ceux de l’année précédente. À quelques exceptions près, la détention des animaux ne donnait pas lieu à critique. L’ensemble des enclos était maintenu propre toute la journée avec une bonne couche de litière de paille et, dans la majorité des cas, disposait d’une zone de retrait. Le comportement avec les animaux était gentil et calme. Il reste encore des améliorations à effectuer dans l’enclos des moutons. Si l’année dernière leur respiration accélérée était attribuée aux températures relativement élevées pour la saison, cet argument ne tenait pas au vu des 12° C maximum qui y régnaient. Il s’agissait bien d’une manifestation de stress. En outre, le comportement avec les porcelets est critiquable. Le personnel n’arrêtait pas de soulever des porcelets et de les tendre aux visiteurs afin que ces derniers puissent les caresser. Le couinement des porcelets et l’agitation que cela déclenchait chez la truie mère ne soulevaient aucun intérêt. Cette année également, des vaches en état de gestation très avancée étaient transportées pour être présentées à la foire; d’ailleurs, le premier jour déjà, le premier veau est né. Même si la naissance a eu lieu dans un espace séparé du public que la direction de la foire a conçu l’année dernière, une naissance dans un environnement inhabituel est toujours un événement empreint de stress et tout particulièrement après un transport en état de gestation très avancé. Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
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3/2016
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BOURSE AUX REPTILES DELÉMONT
Bourse aux Reptiles Delémont Dimanche 8 novembre 2015
Résumé
La détention des animaux dans la Bourse aux Reptiles de Delémont laisse une impression mitigée. Comme c’est le cas dans les bourses aux reptiles, presque chaque animal était détenu dans un petit terrarium peu structuré ou dans un conteneur de plastique pour y être exposé sous tous les angles. Du point de vue de la PSA, les conteneurs n’étaient pas toujours suffisamment grands. On voyait par exemple sur une table un agame (Pogona vitticeps) dont le corps mesurait environ 20 cm dans une boîte de transport ne mesurant qu’environ 15 cm x 30 cm x 20 cm! Dans un autre conteneur en plastique mesurant environ 10 cm x 25 cm x 15 cm se trouvait un serpent des blés de 50 cm. La majorité des conteneurs étaient opaques au moins sur les côtés ou empilés comme des modules dans un cadre, ce qui empêchait de voir l’intérieur de tous les côtés. Certains conteneurs pouvaient toutefois être examinés de tous les côtés. Dans la plupart des cas, il n’y avait pas la moindre possibilité de retrait. Enfin, certains conteneurs n’étaient pas étiquetés de manière exhaustive, notamment il manquait des informations importantes sur l’espèce animale et ses conditions de détention. Tout à l’honneur des exposants commerçants, la majorité de leurs terrariums et conteneurs d’exposition portaient des indications sur le nom de l’espèce (allemand/latin), l’origine, le sexe, la taille adulte, le statut de protection et la nourriture. En revanche, seuls quelques exposants mettaient à disposition des informations plus détaillées sur les espèces animales exposées et leurs conditions de détention. Ce sont tout particulièrement les exposants privés qui se distinguaient par le manque flagrant d’information sur les animaux à vendre et leurs besoins. Etant donné que la majorité des animaux exposés étaient à vendre, les exposants tenaient avant tout à permettre aux personnes intéressées de contempler les spécimens sous toutes les coutures – parfois, les animaux étaient sortis du conteneur et montrés de près, ce qui peut être un facteur de stress pour eux.
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BOURSE AUX REPTILES DELÉMONT
Dans quelques cas isolés, des animaux capturés dans la nature étaient exposés pour être vendus. Même des animaux venimeux et d’autres espèces soumises à autorisation (caméléons) étaient à vendre – seuls deux cas parmi ces derniers étaient munis de l’information que leur détention était soumise à autorisation et dans un cas (araignées venimeuses), il n’y avait pas d’indication sur la toxicité. L’ensemble des animaux venimeux se trouvait dans des conteneurs bien fermés et presque toujours munis du symbole de «poison» sur le couvercle. Pour autant qu’on puisse en juger, l’état de santé des animaux exposés était bon; mais bien sûr, il était difficile de dire avec certitude si les nombreux animaux immobiles et recroquevillés étaient détendus ou pétrifiés de peur! Quelques-uns (jeune cobra, gecko léopard) étaient dans une posture qui manifestait clairement leur mal-être. Outre les reptiles, on exposait quelques amphibiens (axolotl) et divers arthropodes (scarabées, blattes, mille-pattes, araignées) et escargots (achatines). De plus, des souris et des rats vivants faisaient également partie de l’offre. Il était donc possible de s’approvisionner en proies vivantes ou d’acheter spontanément un petit animal domestique. Aucune information sur les aspects juridiques de l’abattage des animaux destinés à nourrir des reptiles ou sur le fait de les donner vivants aux reptiles n’était visible.
Axolotl (amphibien) visible de tous les côtés dans une cuvette de plastique claire.
Généralités
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Organisée par le Jurassique Terra Club, la Bourse aux Reptiles s’est déroulée le 8 novembre 2015 de 10.00 à 16.00 heures dans la Halle des Expositions de Delémont. Au moins 538 reptiles ont été présentés dont une grande partie était à vendre. Les exposants à Delémont présentaient leurs animaux sur plusieurs rangées de tables placées dans une grande salle. L’exposition était divisée en deux locaux: dans la moitié du fond de la halle se trouvaient les éleveurs commerçants (animaleries, éleveurs en gros) et devant, se trouvait un grand nombre d’éleveurs amateurs.
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BOURSE AUX REPTILES DELÉMONT
Les organisateurs affichaient les conditions à respecter pour la détention des animaux selon le règlement de la bourse en ligne à l’adresse suivante: (http://www.jurassique-terra-club.ch/html/RegleBourse.html). S’il existe en Suisse des dispositions qui règlementent la détention permanente d’animaux (loi et ordonnance sur la protection des animaux), ce n’est pas le cas de la détention temporaire de reptiles ou d’amphibiens comme lors d’une bourse. La Confédération n’a pas non plus formulé de recommandations. Voici les recommandations internes de l’organisateur à Delémont: • Le Jurassique Terra Club met à disposition un espace isolé pour la manipulation des serpents venimeux. ➔ Néanmoins, les animaux venimeux ont été exposés dans la même salle que tous les autres animaux. • L’échange ou la vente d‘animaux venimeux ou dangereux doit se faire seulement entre des personnes compétentes (autorisation cantonale de détention). ➔ Cette restriction ne figurait pas partout. Le règlement ne mentionne pas non plus les conditions à remplir pour la vente d’autres espèces animales comme les caméléons. Des négociations de vente test n’ont pas été effectuées par la PSA sur place. • Les animaux venimeux doivent impérativement être hébergés dans des boîtes fermées à couvercle transparent et sécurisées (bandes adhésives, élastiques). ➔ Cela semblait être le cas partout. • Les boîtes contenant des animaux venimeux ne doivent pas être directement accessibles au public (elles doivent être protégées par un cadre vitré) ➔ Les conteneurs d’animaux venimeux étaient tout aussi accessibles (à part le double couvercle et parfois l’organisation modulaire) que les autres (tout particulièrement dans le cas des veuves noires et des recluses brunes qui sont pourtant des araignées venimeuses)! • L’échange ou la vente d‘animaux protégés n’est autorisé que si l’on observe les dispositions cantonales et internationales (interdiction pour les animaux à l’annexe A de la Convention sur le commerce international des espèces de faune ou de flore sauvages menacées d’extinction plus connue sous son abréviation CITES (appelée également Convention de Washington). ➔ La majorité des conteneurs étaient étiquetés de manière satisfaisante et indiquaient la catégorie CITES. • Il manquait des instructions générales concernant la détention des animaux dans les conteneurs d‘exposition.
Détail des exposants Exposant 1 (commerçant) Cet exposant détenait des espèces de reptiles très diverses dans des boîtes de taille variable encadrées et agencées en modules sur toute une rangée de tables. Il y avait deux tailles de conteneur: les plus grands mesuraient environ 50 cm x 25 cm x 15 cm et les plus petites unités standard environ 25 cm x 25 cm x 15 cm. Dans les deux cas, on ne pouvait voir l’intérieur que de haut. Des plaques de verre étaient montées sur les boxes en guise de couvercles. Chaque conteneur était muni des indications sur l’espèce animale qu’il abritait (nom en allemand et en latin), sexe, provenance (capture en liberté ou élevage) et statut de protection. Des copeaux de bois servaient de substrat au fond des conteneurs et parfois une ou deux feuilles artificielles dont la fonction était plus décorative qu’utile pour se cacher. Il n’y avait donc pas de possibilité de se cacher ni eau dans les boxes, mais ces derniers étaient au moins suffisamment grands pour que leur habitant puisse se retourner. Parmi les animaux exposés et à vendre, il y avait quelques animaux capturés en liberté (geckos à crête par exemple), des tortues (tortues étoilées de Madagascar et tortues léopards) dont la détention requiert de sérieuses connaissances spécialisées et suffisamment d’espace. S’y ajoutaient des formes problématiques d’élevage (variétés albinos). Voici les espèces hébergées dans les conteneurs plus petits: quatre jeunes teratoscincus robo-
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rowskii, longs d’environ 5 cm réunis dans une boîte; douze geckos léopards (Eublepharius macularius) dont le corps mesurait environ 12 cm, détenus seuls sauf dans un cas où ils étaient à deux (et cela même pour des variétés problématiques comme Snow); six pythons royaux (Python regius) d’environ 35 à 40 cm de long (y compris un albinos); un boa de Duméril (Acrantophis dumerili) d’environ 30 cm de long; un serpent-roi de Floride (Lampropeltis getulus floridana) d’environ 50 cm; une tortue léopard (Stigmochelys pardalis) d’une longueur d’environ 10 cm; un agame (Pogona vitticeps) d’une taille d’environ 15 cm et dans un deuxième conteneur un agame d’environ 25 cm; un lézard à collier (Crotaphytus collaris) d’environ 10 cm; un agame des montagnes (Acanthosaura capra) long d’environ 12 cm; quatre geckos à crête (Rhacodactylus ciliatus) d’environ 12 cm; deux léocéphales (Leiocephalus schreibersi) d’environ 12 cm; quatre lézards arc-en-ciel (Ameiva ameiva) dont le corps mesurait environ 15 cm. Dans quatre boxes doubles (longueur environ 50 cm) se trouvaient six jeunes tortues bordées (Testudo marginata) dont le corps mesurait environ 4 cm, six tortues d’Hermann (Testudo hermanni) dont la carapace mesurait environ 6 cm, cinq tortues grecques ou tortues mauresques (Testudo graeca) d’environ 5 à 8 cm de long ainsi que deux tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata) d’environ 10 à 15 cm. De grands conteneurs abritaient deux boas des jardins (Corallus hortulanus) qui devaient mesurer approximativement 50 cm de long et quatre boas de Duméril dont le corps mesurait 35 cm. Par ailleurs, il y avait encore des modules de bois d’une taille moyenne (environ 35 cm x 25 cm x 15 cm) et de plus petits conteneurs en plastique dans le module qui ne mesuraient qu’environ 10 m x 10 cm x 5 cm et étaient transparents de tous les côtés. L’arrangement modulaire permettait toutefois de protéger les côtés contre les regards. Dans les boxes de taille moyenne se trouvaient un couple d’élaphes climacophora (Elaphe climacophora) d’un mètre de long puis des geckos à queue plate (Uroplatus lineatus) d’environ 20 cm de longueur. Dans les conteneurs en plastique, qui étaient «aménagés» de la même manière, on pouvait voir les espèces suivantes: trois boas des sables (Eryx colubrinus) de juste 15 cm de longueur; un serpent des blés albinos et un de couleur naturelle (Pantherophis guttatus) dont le corps mesurait environ 20 cm isolé; quatre serpents-rois (Lampropeltis triangulum) dont le corps mesurait environ 20 cm isolé; ainsi qu’un gecko léopard tout seul, d’environ 8 cm de long.
Serpents-rois de variétés albinos.
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Lézard arc-en-ciel.
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Exposant 2 (privé) Cet exposant montrait des pythons royaux et des serpents-rois de différentes couleurs. Les pythons mesuraient environ 35–45 cm, les serpents-rois environ 75 cm. On pouvait également contempler de jeunes serpents des blés qui mesuraient environ 20 cm. Les conteneurs suivants étaient utilisés pour présenter les animaux: environ 25 cm x 20 cm x 10 cm pour les pythons adultes, environ 45 cm x 35 cm x 10 cm et environ 20 cm x 30 cm x 8 cm pour les serpents des blés adultes, environ 10 cm x 10 cm x 10 cm pour les jeunes. Les conteneurs étaient organisés de façon modulaire, disposaient d’un substrat de sciure de bois, les animaux n’étaient visibles que de haut, mais ne disposaient pas de possibilité de retrait. Ils n’étaient étiquetés qu’avec du feutre, les indications se limitaient au sexe et au type coloré. Dans l’ensemble, onze pythons royaux ont été montrés seuls ou à deux dans des boxes, sept adultes et seize jeunes serpents des blés.
Pythons royaux.
Jeunes serpents des blés.
Exposant 3 (privé) Ce détenteur d’animaux partageait la table de l’exposant 2, mais n’indiquait pas d’adresse de contact. Il proposait 25 jeunes agames et deux geckos léopards adultes (longueur du corps d’environ 15 cm) et deux jeunes serpents des blés d’environ 30 cm de long. Les agames mesuraient environ 8–12 cm de long et se trouvaient seuls ou à deux dans 23 conteneurs en plastique, transparents de tous côtés (environ 25 cm x 15 cm x 8 cm) sur une base de papier-ménage. Les conteneurs bénéficiaient d’une lampe de table en guise d’éclairage, peut-être de chauffage. La boîte des deux geckos léopards mesurait également environ 25 cm x 15 cm x 8 cm, mais à la différence des conteneurs des agames, ses côtés n’étaient pas transparents. Les deux serpents des blés se trouvaient également dans un conteneur de ce genre. Tous les conteneurs étaient munis de l’indication du sexe et du prix des animaux écrits au feutre. Ces derniers n’avaient aucune possibilité de retrait et vu que les boîtes étaient simplement posées sur la table, certains visiteurs les prenaient en main pour regarder les animaux de plus près. Un des deux geckos léopards était debout, tout raide sur les quatre pattes tendues et faisait un peu le «gros dos», ce qui est un signe de tension extrême chez les geckos. Quant à savoir si cette posture s’adressait aux congénères ou était la conséquence du stress engendré par l’exposition, c’était difficile à évaluer. Il n’en reste pas moins que le gecko est resté plusieurs heures dans cette attitude.
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Jeunes agames.
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Gecko léopard (à gauche) dans une posture pour impressionner ou se défendre.
Exposant 4 (privé) Dans cette même deuxième rangée, cet éleveur montrait un groupe de jeunes tortues d’Hermann et des geckos à crête. Les tortues d’Hermann étaient détenues de façon exemplaire, du moins en comparaison avec les conditions régnant dans une exposition, tandis que les geckos à crête se trouvaient dans les conteneurs en plastique habituels. Les six geckos à crête mesurant environ 8 cm (toujours en termes de longueur du corps) se trouvaient dans des conteneurs en plastique avec visibilité de haut qui mesuraient environ 10 cm x 20 cm x 10 cm et ne disposaient d’aucune cachette. Les dix tortues d’Hermann avaient une carapace d’environ 6 cm et se trouvaient dans une grande cuvette d’environ 100 cm x 75 cm x 20 cm équipée de sciure de bois, de foin et de plantes pour se nourrir (sédum). Il y avait de surcroît des feuilles de pissenlit, une coupelle d’eau et une lampe chauffante ainsi qu’une feuille d’information sur la détention de ces animaux.
Par rapport à leurs congénères dans l’exposition, voici des tortues d’Hermann dans une détention exemplaire.
Exposant 5 (commerçant)
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Son exposition occupait toute la longueur de la table, car il présentait une véritable armée de reptiles des espèces les plus diverses, notamment des serpents venimeux et une araignée venimeuse. La majorité des conteneurs portaient des informations sur provenance (capturé dans la nature ou élevage), statut de menace, taille adulte, nourriture, nom de l’espèce en allemand et en latin. Certains conteneurs étaient munis d’indications lacunaires écrites au feutre sans toute l’information de base. Au bout de la table, il y avait un terrarium vertical ExoTerra mesurant environ 25 cm x 25 cm x 50 cm recouvert par un filet aux mailles fines, muni de son propre éclairage et équipé de plantes artificielles. L’arrière du terrarium était couvert et le sol était de mousse véritable sans oublier une coupe d’eau. En haut dans le filet, éclairés par la lampe, s’accrochaient quatre caméléons casqués
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(Chamaeleo calyptratus) encore très petits (longueur du corps d’environ 4 cm). Une étiquette en bas à droite portait la mention «soumis à autorisation de détention» en français. Jouxtant ce terrarium, il y avait une boîte de plastique mesurant environ 15 cm x 15 cm x 15 cm qui contenait quelques rameaux, du substrat haché, de l’eau, des feuilles et une toile d’araignée. Les animaux – des veuves noires d’Amérique du Nord (Latrodectus mactans) – étaient installés dans des toiles sous le couvercle. Il y avait certes la mention de l’espèce animale, mais aucune information sur la grande toxicité surtout des femelles. Les 12 conteneurs en plastique agencés de façon modulaire et mesurant environ 20 cm x 30 cm x 15 cm, munis de copeaux de bois haché et de quelques feuilles artificielles; ils abritaient les animaux suivants visibles de haut: trois boas de Madagascar d’environ 30 cm de long (un animal venait de terminer sa mue, la vieille peau était à côté de lui), cinq pythons royaux de la même taille et quatre pythons tachetés (Antaresia maculosa), de la même longueur également. Une autre organisation modulaire de ces conteneurs en plastique contenait six fois des jeunes couleuvres à nez retroussé (Heterodon nasicus) d’environ 12 cm de long – cinq fois des serpents des blés d’environ 15–30 cm de long ainsi qu’un serpent des maisons du Cap (Boaedon capensis, anciennement Lamprophis capensis) d’environ 20 cm). Des conteneurs modulaires un peu plus spacieux – environ 35 cm x 25 cm x 15 cm – avec substrat de bois haché ou de sable et quelques feuilles de décoration, contenaient trois fois des couleuvres faux corail (Lampropeltis triangulum) de 60 cm de longueur, deux fois des serpents des blés, une couleuvre semi-aquatique (Nerodia fasciata) – cette dernière sur un sol couvert de papierménage mouillé. Un deuxième module avec des boxes de la même taille réunissait trois jeunes agames d’environ 8 cm (longueur du corps), contenait une fois trois et une fois deux geckos léopards de 10 cm de long, réunissait cinq jeunes tortues d’Hermann (longueur du corps d’environ 7 cm), contenait enfin un agame d’une longueur de tout juste 15 cm. Ce dernier ne cessait de gratter le sable dans un coin de son conteneur. Un petit module (estimé à 20 cm x 30 cm x 15 cm) accueillait deux tortues de Floride à ventre jaune (Trachemys scripta scripta) d’environ 10 cm de long. Le fond était composé d’une flaque d’eau et du papier de ménage mouillé. Deux autres conteneurs contenaient quatre tortues d’Hermann dont la carapace mesurait environ 5 cm. Dans un boxe de la même taille, il y avait ensemble deux serpents-ratiers (Orthriophis taeniurus) de tout juste 25 cm. Un cadre en bois contenait dans le désordre d’autres petites boîtes en plastique (environ 10 cm x 10 cm x 7 cm) qui n’étaient transparentes qu’en haut. Pour toute structure, elles ne contenaient que des copeaux de bois sur lesquels se trouvaient des juvéniles de diverses espèces, notamment des geckos tokay (Gekko gecko) d’environ 5 cm, sept basilics à plumes (Basiliscus plumifrons) d’environ 6–10 cm de long, cinq jeunes serpents-rois de Chihuahua (Lampropeltis pyrrhomelana) d’environ 10 cm de long; en outre, il y avait un gecko de Madagascar adulte (Phelsuma madagascarensis) d’environ 12 cm de long et deux geckos à crête adultes d’environ 13 cm de long (un des animaux n’avait plus de queue). Deux conteneurs en bois assez grands (environ 50 cm x 100 cm x 20 cm), visibles de haut, mais couverts d’une plaque transparente étaient dotés de copeaux de bois et d’un tas de paille. Dans l’un il y avait un boa arc-en-ciel (Epicrates cenchria) de 100 cm au moins, dans l’autre un varan du désert (Varanus griseus) encore jeune, mais long déjà d’environ 30 cm. L’animal s’était tapi dans la paille, mais ces quelques brins de paille ne suffisaient pas comme retrait. Cinq grandes cuvettes mesurant chacune environ 50 cm x 30 cm x 15 cm, visibles de haut fermaient la rangée; remplies de copeaux de bois, avec un bout d’écorce, elles n’offraient pas de possibilité de retrait. Il y avait trois fois un boa constricteur (Boa constrictor) d’une longueur estimée à 80 cm, deux serpents des blés ensemble dans une cuvette – animaux entre environ 60 et 80 cm – et le cinquième conteneur était vide. A côté, une sorte de cadre en bois contenait plusieurs petits boxes en plastique transparent d’environ 10 cm x 20 cm x 10 cm. Visible de haut, avec du sable en guise de substrat, chacun était muni de son couvercle, mais une sorte de vitre en plexiglas recouvrait l’ensemble du module comme deuxième couvercle. Si les conteneurs étaient bien munis du symbole de poison, les informations nécessaires brillaient par leur absence; dans certains cas, les couvercles portaient une mention au feutre (espèce en latin et sexe des animaux), mais rien de
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plus – notamment aucune mention de l’obligation d’une autorisation pour détenir des serpents venimeux! Voici les jeunes présentés: deux mocassins du Mexique (Agkistrodon bilineatus) d’environ 15 cm de long, un cobra (Naja sp.) d’environ 20 cm de long, quatre crotales diamantins de l’Ouest (Crotalus atrox) d’environ 15 cm et deux crotales des prairies (Crotalus viridis) d’environ 15 cm. Le cobra s’était redressé en position de défense, réagissait aux mouvements au-dessus de son conteneur et a gardé cette attitude défensive pendant toute la durée de la bourse, car même plusieurs contrôles ne nous l’ont pas montré détendu. L’exposition devait visiblement le mettre en état de stress constant! Deux conteneurs un peu plus grands (environ 30 cm x 45 cm x 20 cm) sécurisés de la même façon contenaient chacun un mocassin à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) d’environ 45 cm de long. Par ailleurs, cet exposant avait un congélateur avec de la nourriture congelée – des rats de toutes les tailles, du bébé sans poils au rat mâle adulte.
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Veuve noire – pas de symbole de poison.
Serpent fraîchement mué à la bourse.
L’agame grattait constamment dans le coin.
Gecko à crête (sans queue) et serpent-roi de Chihuahua.
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Le jeune cobra était constamment en posture de défense.
Exposant 6 (privé)
Cet exposant présentait des geckos léopards (y compris des variétés colorées problématiques), des agames (dans la forme d’élevage avec moins d’écailles appelée Leatherback) et divers serpents ainsi que des rats vivants comme nourriture. Dans les conteneurs de plastique ouverts uniquement vers le haut et mesurant environ 15 cm x 20 cm x 5 cm, il y avait chaque fois séparément: un gecko léopard de la variété Blizzard long d’environ 8 cm; sept serpents des blés mesurant environ 20 cm de long; quatre couleuvres obscures (Pantherophis obsoletus) d’environ 25 cm. Des conteneurs un peu plus vastes (estimés à 20 cm x 30 cm x 5 cm) abritaient en détention individuelle: deux boas arc-en-ciel (environ 30 cm), quatre pythons royaux (environ 30 cm), trois agames Leatherback d’environ 10 cm (longueur du corps). Par ailleurs, il y avait un boxe de transport d’environ 15 cm x 35 cm x 15 cm avec une litière pour petits animaux qui abritait trois serpents des blés (environ 30 cm). Tous les conteneurs étaient «aménagés» avec du sable et une feuille de décoration. Les rats, de taille moyenne à grande, étaient répartis une fois par cinq et une fois par sept dans deux cages mesurant 25 cm x 50 cm x 20 cm, avec de la paille, un couvercle grillagé et un abreuvoir. Dans un renfoncement du couvercle, il y avait un morceau de tresse pour s’occuper. L’espace était très exigu pour les rongeurs qui n’ayant pas de possibilité de retrait, devaient se blottir tout serrés dans un coin de la cage. Aucun animal n’a été vendu pendant la bourse aux reptiles.
Gecko léopard de la variété «Blizzard».
Rats vendus comme nourriture pour les reptiles.
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Par ailleurs, dans l’organisation modulaire sur ce stand, il y avait six conteneurs d’environ 45 cm x 45 cm x 16 cm en bois avec une litière de paille pour petits animaux hébergeant six pythons royaux (environ 60 cm). D’autres pythons de cette taille se trouvaient dans deux conteneurs d’environ 20 cm x 50 cm x 20 cm. Ensuite, dans un conteneur d’environ 25 cm x 50 cm x 20 cm se trouvait un serpent-ratier (Elaphe taeniura ridleyi) mesurant 75 cm, où seul l’avant permettait de voir, car les autres côtés et le couvercle étaient opaques. Finalement, quatre jeunes serpents des blés, d’environ 20 cm de long, étaient installés dans un boxe de plastique mesurant environ 10 cm x 10 cm x 10 cm et un autre python royal d’approximativement 30 cm de long dans une boîte d’environ 20 cm x 30 cm x 8 cm. Aucun animal n’avait de possibilité de retrait appropriée.
Exposant 7 (privé)
20 conteneurs en bois modulaires d’environ 25 cm x 25 cm x 25 cm empilés en pyramide, le sol recouvert de sciure de bois et dotés de leur propre éclairage, mais sans aucune possibilité de retrait, abritaient six pythons royaux d’une taille entre environ 35–50 cm. L’intérieur des conteneurs n’était visible que par devant. On proposait également les variétés albinos et spider. La base de la pyramide était constituée de deux conteneurs seulement, mesurant environ 50 cm x 25 cm x 25 cm, hébergeant chacun un serpent long de 50 cm. La partie frontale en verre des terrariums d’exposition portait des inscriptions au feutre mentionnant le sexe, la variété chromatique, l’âge et le prix, mais avait omis les informations sur la détention et les besoins des animaux.
Pythons royaux dans le module pyramidal.
Exposant 8 (privé)
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18 conteneurs en plastique (environ 15 cm x 20 cm x 8 cm) étaient agencés en module et couverts en haut par une feuille transparente. Du sable fin couvrait le fond des boxes avec une feuille décorative ou un rameau artificiel. Il n’y avait pas de possibilité de retrait, mais la lumière qui était installée devait probablement dispenser un peu de chaleur. Dans les conteneurs ont trouvait les animaux suivants: cinq jeunes agames barbus nains (Pogona henrilawsonii) d’environ 5 cm (longueur du corps), deux iguanes à queue courbée (Leiocephalus personatus) longs de 7 cm environ; six varans à queue épineuse (Varanus acanthurus) d’une longueur corporelle d’environ 15 cm, ainsi que deux minuscules agames sourds (Tympanocryptis tetraporophora), d’environ 3 cm. Cinq serpents des blés de 30 cm étaient répartis dans quatre conteneurs de plastique mesurant environ 15 cm x 25 cm x 12 cm et à côté dans des boxes mesurant environ 10 cm x 20 cm x 8 cm, il y avait quatre couleuvres rouges des bambous (Elaphe porphyraceus) d’une longueur d’environ 20 cm. Ces conteneurs avaient un substrat de sciure de bois et une petite lampe comme source de chaleur. Il y avait à côté deux terrariums d’exposition avec chacun deux varans à queue épineuse (couple, longueur du corps d’environ 20 cm) et cinq jeunes lézards à collier (Crotaphytus collaris) longs d’environ 4 cm. Les terrariums mesuraient environ 45 cm x 90 cm x 75 cm et disposaient de lumière et de trois côtés opaques ainsi que d’un toit. Leur aménagement (tout à fait acceptable) se composait d’un sol en sable, d’une paroi rocheuse, d’une coupe d’eau, de branches, de places de repos surélevées sous le spot et de possibilités de retrait.
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Jeunes lézards à collier dans un terrarium d’exposition assez bien équipé.
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Couple de reproducteurs varans à queue épineuse.
Divers jeunes varans et agames. Cet exposant proposait dans une boîte d’environ 60 cm x 40 cm x 40 cm au moins 26 souris comme nourriture. Le boxe était opaque sur deux côtés et avait un toit grillagé, une litière pour petits animaux de 5 cm seulement et contenait quelques feuilles à moitié pourries (mûriers probablement). Les souris essayaient de s’enterrer dans la paille, mais restaient visibles et se regroupaient en petits tas de fourrure dans les coins des boxes en «dormant».
Exposant 9 (privé)
17 pythons royaux et quatre couleuvres à nez retroussé qui mesuraient environ 20–25 cm se trouvaient dans des conteneurs en plastique d’environ 12 cm x 25 cm x 8 cm munis d’un couvercle supplémentaire (en effet, étant des représentants des opistoglyphes, ces serpents appartiennent aux rares couleuvres qui ont des crochets à venin, mais qui sont du reste presque inoffensives) et de leur propre éclairage (lampe sur pied). Le substrat était fait de copeaux de bois. Les pythons royaux mesuraient environ 30 cm et étaient placés dans douze terrariums d’exposition installés par étages et mesurant environ 25 cm x 35 cm x 20 cm. Ces derniers étaient éclairés, disposaient de différents substrats de sable ou de copeaux de bois ainsi que de quelques plantes artificielles. Etant donné qu’on ne pouvait voir que par l’avant, les animaux bénéficiaient d’un minimum de protection contre les regards. Un des animaux était un représentant d’une forme d’élevage problématique Albino Spider. Cinq autres pythons royaux mesurant tout juste 100 cm étaient détenus dans de grandes cuvettes d’environ 100 cm x 30 cm x 25 cm et de 60 cm x 80 cm x 20 cm couvertes, sur des copeaux de bois et chauffés par des lampes chauffantes. L’ensemble des conteneurs était muni d’indications détaillées (voir photo).
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Python royal Albino Spider.
Exposant 10 (probablement commerçant)
Les animaux les plus divers étaient exposés dans six conteneurs en plastique blanc avec couvercle transparent (taille environ 15 cm x 25 cm x 8 cm): un boa des jardins long d’environ 25 cm, deux fois deux jeunes caméléons casqués (environ 4 cm), trois boas de Madagascar (environ 25 cm) et dans des conteneurs estimés à 12 cm x 20 cm x 8 cm quatre boas arc-en-ciel (environ 25 cm). Le substrat était constitué de sciure de bois et dans quelques conteneurs il y avait une feuille artificielle comme décoration. Les animaux n’étaient pas protégés contre les regards; pour les boas des jardins qui sont arboricoles, il n’y avait aucune possibilité de grimper ni la place nécessaire pour eux! Les deux conteneurs avec les caméléons étaient placés sur le côté étroit, leur permettant de dépasser en hauteur; ils contenaient quelques rameaux et feuilles. Là également, les animaux étaient directement suspendus au plafond. Il n’y a avait aucune indication sur l’obligation d’autorisation de détention. Dans un boxe transparent de tous les côtés mesurant environ 15 cm x 15 cm x 25 cm, décoré de quelques feuilles artificielles et muni de sciure de bois, il y avait un autre jeune cobra des jardins (sans aucune possibilité de grimper …) et dans quatre terrariums en verre mesurant environ 50 cm x 45 cm x 30 cm, dont l’arrière et le toit était couverts, équipés de sciure de bois, de feuilles et d’une racine, il y avait des boas des arbres de Madagascar (Sanzinia madagaskarensis) d’une longueur atteignant 80 cm ainsi que, caché sous un morceau d’écorce, encore un autre boa des jardins.
Exposant 11 (privé)
Dans un conteneur de plastique mesurant environ 60 cm x 35 cm x 30 cm, il y avait deux tortues d’Hermann, dont la carapace mesurait environ 15 cm. Le sol du conteneur était recouvert de copeaux de bois. La seule information était le nom scientifique des tortues. Elles n’avaient que de l’eau à disposition, mais pas de nourriture et le conteneur n’était pas conforme aux exigences légales vu la taille des tortues. Probablement le même exposant avait un serpent-roi d’environ 1,2 m de long qui était hébergé dans un conteneur de plastique (environ 20 cm x 30 cm x 8 cm), dont le sol était couvert de papierménage. Il n’y avait aucune indication sur l’espèce. A plusieurs reprises, le serpent a été sorti de son conteneur et tendu aux visiteurs; l’exposant accompagnait ces manipulations de louanges sur le caractère particulièrement aimable de ce serpent-roi qui n’avait encore jamais mordu personne.
Exposant 12 (privé)
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Cet exposant avait dans son offre diverses sous-espèces de vipères cornues (Vipera ammodytes) et espèces de vipères de montagne (Montivipera sp.) à vendre. Tous les serpents étaient installés dans des conteneurs de plastique dont le sol était couvert de copeaux de bois. Le nom scientifique de tous les animaux était marqué, le symbole de poison informait les visiteurs du fait qu’il s’agissait de serpents venimeux. Les boîtes avaient une plaque en plexiglas comme dispositif de sécurité. Dans quatre conteneurs en plastique mesurant environ 10 cm x 20 cm x 8 cm et dans six mesurant environ 10 cm x 10 cm x 8 cm se trouvait chaque fois une vipère cornue de la sous-espèce
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Vipera ammodytes meridionalis. Les serpents dans les plus grandes boîtes mesuraient environ 30 cm, ceux dans les plus petites environ 20 cm. Trois vipères cornues de la sous-espèce Vipera ammodytes gregorwallneri d’une longueur d’environ 30 cm étaient logées chacune dans un conteneur de plastique (environ 10 cm x 20 cm x 8 cm). Mesurant environ 40 cm, toutes les vipères de montagne étaient hébergées séparément dans des conteneurs de plastique mesurant approximativement 20 cm x 30 cm x 8 cm. L’exposant avait à vendre deux vipères d’Asie Mineure (Montivipera xanthina), une vipère d’Arménie (Montivipera raddei) ainsi qu’une vipère turque de montagne (Montivipera albizona).
Exposant 13 (privé)
L’offre de cet exposant comprenait un agame dont le corps mesurait environ 20 cm, installé dans une cage de transport en plastique (environ 15 cm x 30 cm x 20 cm) au sol couvert de copeaux de bois. Dans un autre conteneur de plastique, également sur fond de copeaux de bois, mesurant environ 10 cm x 25 cm x 15 cm, il y avait un serpent des blés d’environ 50 cm.
Exposant 14 (privé)
Un conteneur en plastique mesurant approximativement 30 cm x 60 cm x 15 cm abritait un python royal du type d’élevage albino pastel d’environ 60 cm de long. Six autres pythons royaux d’une longueur d’environ 30 cm étaient détenus dans une boîte plus petite (environ 20 cm x 10 cm x 8 cm). En outre, l’exposant mettait en vente trois serpents-rois dont le corps mesurait environ 60 cm et un serpent-roi d’environ 30 cm (chacun dans un conteneur en plastique mesurant environ 20 cm x 30 cm x 10 cm), deux serpents des blés d’environ 50 cm de long (chacun dans un conteneur en plastique d’environ 15 cm x 20 cm x 10 cm) ainsi que deux boas des sables d’environ 20 cm chacun dans un conteneur en plastique (10 cm x 15 cm x 5 cm). Plusieurs couleuvres au nez retroussé étaient également à vendre: trois d’environ 20 cm (chaque animal dans un conteneur en plastique d’environ 10 cm x 15 cm x 5 cm), un spécimen d’environ 30 cm dans une boîte de 15 cm x 20 cm x 10 cm et un animal d’environ 50 cm dans un conteneur en plastique mesurant environ 20 cm x 30 cm x 10 cm. Deux geckos tokay (Gekko gecko) dont le corps mesurait approximativement 12 cm, se trouvaient dans un conteneur en plastique d’environ 20 cm x 25 cm x 10 cm. A l’exception du conteneur avec les serpents-rois dont le sol était couvert de copeaux de bois, tous les conteneurs en plastique étaient dépourvus de toute structure. Probablement le même exposant avait à vendre des souris naines d’Afrique (Mus minutoides) qui étaient détenues dans un conteneur en plastique d’environ 30 cm x 30 cm x 30 cm rempli jusqu’à la moitié de foin, apparemment sans eau ni nourriture. Or ces souris ne sont pas simples à détenir en raison de leur petite taille et de leur métabolisme rapide, elles devraient avoir un accès permanent à la nourriture. Les priver de nourriture et d’eau même pour quelques heures seulement pourrait déjà avoir des conséquences dramatiques sur leur santé. Elles réagissent rapidement à la consanguinité par des déformations physiques, de plus elles sont sensibles au stress et si elles ne sont pas manipulées avec précaution, pourraient souffrir de blessures internes. Il est donc d’autant plus regrettable que cet exposant n’ait donné aucune information sur les souris naines d’Afrique (et qu’elles soient simplement proposées comme proies vivantes)!
Souris naines d’Afrique, probablement destinées à être des proies vivantes.
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Exposant 15 (privé)
Cet exposant mettait en vente divers crotales (Crotalus spp.) qui se trouvaient tous dans des conteneurs en plastique placés dans une caisse en bois fermée munie de trous d’aération et recouverte de verre. Les symboles de poison étaient collés sur les couvercles des conteneurs en plastique, seule information avec le nom de l’espèce. Quatre crotales à queue noire (Crotalus molossus) d’environ 20 cm de long, trois crotales (Crotalus enyo furvus) (environ 20 cm de long) ainsi qu’un crotale vert de l’Ouest (Crotalus oreganus helleri) (également d’environ 20 cm de long) étaient chacun dans un conteneur mesurant environ 10 cm x 15 cm x 8 cm. De plus, dans des boîtes de 20 cm x 30 cm x 10 cm, il y avait chaque fois un crotale à queue noire et un crotale de l’Arizona noir (Crotalus cerberus). Tous les deux mesuraient environ 40 cm de long.
Exposant 16 (privé)
On ne pouvait pas savoir précisément si les serpents ci-dessous devaient être attribués à un exposant séparé ou s’ils appartenaient à l’exposant 14 ou 16. En l’occurrence, il s’agissait d’un python à tête noire (Aspidites melanocephalus) d’environ 60 cm de long, placé dans un conteneur en plastique mesurant environ 15 cm x 20 cm x 10 cm et d’un python royal de même taille dans une boîte d’environ 20 cm x 30 cm x 10 cm.
Exposant 17 (privé)
Dans six caisses en bois avec couvercle en plexiglas, mesurant environ 35 cm x 25 cm x 20 cm et couvertes d’une bonne litière de copeaux de bois, cet exposant présentait des agames. Dans deux boîtes, il y avait chaque fois un animal dont le corps mesurait environ 25 cm, dans un autre un agame long d’environ 20 cm. Par ailleurs, il exposait également des agames plus petits: quatre animaux d’environ 8 cm réunis dans un conteneur, trois agames dont le corps mesurait approximativement 10 cm (ensemble dans une boîte) et quatre agames à nouveau d’environ 8 cm (ensemble dans une boîte).
Exposant 18 (privé)
Cet exposant présentait ses animaux dans de petits conteneurs en plastique (environ 10 cm x 15 cm x 8 cm) qui étaient munis d’un substrat de petites pierres colorées. Il s’agissait de sept serpents des blés, longs d’environ 30 cm et de trois geckos léopards dont le corps mesurait environ 7 cm. Tous les animaux étaient hébergés seuls.
Exposant 19 (privé)
Dans un conteneur en plastique (environ 20 cm x 30 cm x 10 cm), dont le sol était muni de sable et d’une écorce en guise de cachette, il y avait une tortue mauresque mesurant environ 5 cm. Sa dénomination scientifique était mentionnée. Deux serpents des blés longs d’approximativement 20 cm étaient hébergés dans un conteneur en plastique mesurant environ 10 cm x 15 cm x 8 cm. L’installation consistait en du sable au sol et une petite racine. Dans trois boxes de même taille et équipement, il y avait chaque fois un crotale nain (Sistrurus miliarius barbouri) mesurant environ 20 cm. L’offre comprenait également un python nain (Antaresia sp.) d’environ 50 cm également dans un conteneur en plastique (environ 20 cm x 30 cm x 10 cm) avec sable et petite racine. Dans une boîte de même taille sans aucune structure, il y avait une Pseudelaphe flavirufa pardalina (allemand: Honduras-Nachtnatter) mesurant environ 50 cm. Dans deux conteneurs en plastique (environ 10 cm x 15 cm x 8 cm), également sans installation, il y avait en outre un serpent-ratier rhinocéros (Rhynchophis boulengeri) long d’environ 30 cm. Seule leur dénomination scientifique était mentionnée.
Exposant 20 (privé)
Cet exposant offrait avant tout des pythons royaux à vendre. Tous les serpents étaient détenus seuls dans des conteneurs en plastique sans structure – deux animaux longs d’environ 1 m occupaient 100 chacun une boîte mesurant approximativement 35 cm x 50 cm x 10 cm et huit serpents d’une
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longueur d’environ 50 cm occupaient chacun un boxe d’environ 30 cm x 20 cm x 10 cm. Par ailleurs, un serpent ratier américain (Pantherophis obsoletus) d’environ 1,2 m se trouvait dans un conteneur en plastique mesurant environ 35 cm x 50 cm x 10 cm, au sol couvert de copeaux de bois. Trois conteneurs en plastique (environ 15 cm x 20 cm x 10 cm) avec du papier-ménage et ne portant que le nom scientifique des animaux abritaient chacun un serpent-roi de Californie (Lampropeltis getula californiae) long d’environ 30–40 cm.
Exposant 21 (privé)
Dans un conteneur ouvert vers le haut mesurant environ 20 cm x 35 cm x 10 cm, il y avait quinze tortues d’Hermann, dont la carapace mesurait environ 5 cm. L’installation était composée de copeaux de bois et de mousse. Dans un autre conteneur de la même taille et équipé de la même manière, il y avait douze tortues bordées qui mesuraient environ 4–5 cm.
Exposant 22 (privé)
L’exposant vendait des souris et des rats adultes comme nourriture pour les reptiles. Les sept grands rats étaient dans une cage d’environ 80 cm x 40 cm x 40 cm, au sol couvert de paille, quelques brins de foin et de la sciure de bois. Il y avait de l’eau dans un biberon, mais aucune possibilité de retrait ni d’occupation. Les rats par conséquent se blottissaient l’un contre l’autre, certains avaient le pelage hérissé. De plus, la cage des rats sentait fortement l’urine et la crotte. Dans une cage de transport en plastique un peu plus petite, il y avait un groupe de souris, là aussi certaines avaient souvent le poil hérissé. Une souris souffrait d’une inflammation aux yeux au point qu’elle n’arrivait presque pas à les ouvrir. Deux conteneurs pour rongeurs (environ 20 cm x 30 cm x 15 cm et environ 20 cm x 40 cm x 15 cm), comme on les voit dans les laboratoires, contenaient également des souris, huit dans le plus petit et même treize dans le plus grand.
Rats paniqués qui se blottissent l’un contre l’autre, aucune possibilité de retrait, exposés pour la vente …
Exposant 23
(probablement un particulier; en raison du manque de temps, nous n’avons fait qu’une visite superficielle) Cette table présentait sept conteneurs en plastique (environ 10 cm x 20 cm x 8 cm) chacun avec un gecko léopard (longueur du corps environ 10–12 cm), installation: papier-ménage, un animal de la variété problématique Blizzard. Trois conteneurs en plastique (environ 10 cm x 15 cm x 10 cm) avec chacun un gecko aboyeur (Underwoodisaurus milii) (longueur du corps environ 5 cm), installation: copeaux de bois. Deux conteneurs en plastique (environ 10 cm x 15 cm x 10 cm) avec chacun un grand spécimen de gecko géant de Madagascar (longueur du corps environ 7 cm). En outre, il y avait au moins quatre à six très jeunes agames, des jeunes lézards épineux émeraude (Sceloporus malachitus), des geckos à tête jaune (Lygodactylus picturatus), des agames des colons et une sorte de lézards plaqués (Gerrhosauridae).
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BOURSE AUX REPTILES DELÉMONT
Conclusion et revendications
A Delémont comme dans toutes les bourses aux reptiles que nous avons visitées précédemment, tant la détention des animaux que le comportement avec eux ont donné souvent lieu à critique: • Les reptiles proposés étaient presque toujours présentés dans des boxes synthétiques et sur des présentoirs. Seuls quelques exposants montraient leurs animaux dans des terrariums. La Protection Suisse des Animaux PSA considère que la détention en terrariums doit être privilégiée, étant donné que les animaux ont davantage de liberté de mouvement. De surcroît, les terrariums offrent plus de possibilités de les structurer «de manière plus respectueuse des animaux» et de créer un climat à peu près adéquat pour leurs occupants. Les petites boîtes de plastique, sans structures, posent un problème du point de vue pédagogique, car les visiteurs peuvent en retirer l’impression erronée que ces animaux sont faciles à détenir vu qu’ils ne semblent pas être exigeants. • La détention en boxe a pour seule justification que les animaux ne doivent pas être déplacés lors de la vente (pas de risque de les blesser, réduction du stress vu qu’il n’est pas nécessaire de les attraper pour les sortir). Cet argument ne tient toutefois que lorsque les animaux ne sont pas sortis des boxes «à des fins de démonstration». Or c’est justement ce que l’on a observé à plusieurs reprises à Delémont. Certaines espèces (animaux habitant des grottes, comme le python royal) peuvent éventuellement se sentir en sécurité dans une boîte exigüe (mais alors les boxes devraient être probablement obscurcis). Le gros des espèces animales exposées ne devait certainement pas se sentir bien dans les petits conteneurs, d’où certains comportements frappants comme le fait de gratter constamment dans un coin (agame) ou l’attitude défensive adoptée en permanence (cobra, gecko léopard). • Souvent parqués dans des conteneurs visibles de tous les côtés, la grande majorité des animaux n’avaient aucune possibilité de retrait. La raison en est certainement que l’aspect commercial (vente) est au premier plan d’une bourse aux reptiles et que les visiteurs doivent pouvoir contempler les animaux de façon optimale. La PSA estime que la présentation des animaux ne doit en aucun cas se faire à leurs dépens: ils devraient au moins bénéficier d’un minimum de possibilités de retrait (par exemple papier-ménage froissé, bouts d’écorce, un substrat au sol leur permettant de s’y enfouir). Des conteneurs visibles de tous les côtés sont donc à proscrire! Le sol doit être recouvert, et les espèces arboricoles doivent avoir des possibilités de grimper. • Reptiles et amphibiens n’ont pas une température corporelle constante, cette dernière s’adapte à l’environnement. Ils devraient impérativement être transportés dans des boxes en styropore pour être protégés du froid. Malheureusement, d’après ce que nous avons constaté, aucun conteneur de ce type n’était visible à Delémont. • Pendant la visite, on a observé plusieurs fois comment les exposants sortaient les animaux de leurs conteneurs, les manipulaient (détermination du sexe) les exhibaient à la ronde ou les mettaient entre les mains des personnes intéressées. Ces démonstrations étaient en grande partie certainement superflues n’étant pas liées directement à une vente et ne faisaient que causer un stress supplémentaire aux animaux. Par conséquent, la PSA est d’avis qu’il faudrait éviter autant que possible de manipuler les animaux. • Les animaux servant de proie vivante ou morte avaient été placés après la vente dans des boîtes de transport parfois transparentes que certains visiteurs emportaient tout en continuant de visiter l’exposition – une contrainte inutile et problématique sur le plan du bien-être animal! La PSA considère le règlement de la bourse de Delémont, que l’on peut consulter sur internet, comme lacunaire vu qu’il ne contient aucune disposition sur le bien-être des animaux. Il n’y avait pas non plus de lignes directrices sur les inscriptions à apposer sur les conteneurs. Ce n’est donc pas étonnant que pour certains des animaux exposés, il n’y ait pas d’informations écrites et que le niveau d’information varie fortement d’un exposant à l’autre. Seuls quelques exposants avaient muni leurs conteneurs d’informations sur la détention des animaux, voire proposaient des feuilles d’information. Etant donné que les bourses aux reptiles sont souvent des buts d’excursion, ce qui entraîne des achats spontanés de personnes souvent totalement novices en la matière, il faudrait, 102 d’après la PSA, impérativement insister davantage sur les informations dispensées aux visiteurs.
BOURSE AUX REPTILES DELÉMONT
3/2016
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
Les organisateurs devraient veiller à ce que les exposants fournissent des informations orales et écrites aux visiteurs sur l’espèce animale en question. Par ailleurs, les organisateurs devraient obligatoirement attirer l’attention des visiteurs sur l’aspect exclusivement temporaire des types de détention visibles à la bourse et sur le fait qu’une détention permanente exige un terrarium bien plus grand aménagé conformément aux besoins de l’espèce qui l’occupe. Pour que les informations soient encore plus explicites, la PSA recommande qu’il y ait quelques «terrariums-modèles» donnant l’exemple de ce qu’est une détention véritablement respectueuse des animaux et mettant en évidence la différence entre les deux types de détention. Il n’y avait à Delémont aucune limitation concernant la vente de captures dans la nature ou d’animaux comme les serpents venimeux dont la détention est soumise à autorisation. La PSA critique qu’une bourse admette les animaux capturés dans la nature; pour des raisons inspirées par la sauvegarde des espèces et la protection animale, il faudrait renoncer absolument à proposer et acheter ces animaux! Dans une bourse, proposer des animaux (serpents venimeux, caméléons) dont la détention est sujette à une autorisation laisse perplexe. Dès lors que la majorité des visiteurs n’est probablement pas titulaire de cette autorisation, les animaux sont amenés pratiquement «pour des prunes» à la bourse, tout en étant soumis à un stress inutile. A Delémont, il y avait de nombreuses espèces protégées par la CITES (par exemple, des tortues étoilées de Madagascar, des caméléons casqués, des tortues terrestres européennes). Là aussi, la PSA estime que l’organisateur doit absolument veiller au déroulement légal de la vente, c’est-àdire que le vendeur informe l’acheteur sur le statut de protection et fournit une attestation concernant la provenance de l’animal. Outre les reptiles, les amphibiens, les arachnides et les insectes, on trouvait à Delémont également des rongeurs vivants à acheter comme proies. Rappelons ici que donner des animaux vivants comme nourriture est interdit en Suisse sauf pour les reptiles qui ne peuvent pas s’habituer à de la nourriture morte. On peut maintenant se demander si les fournisseurs sont conscients de cette situation légale et s’ils en informent les éventuels acheteurs! Au vu de cette limitation légale, proposer dans une bourse des animaux vivants comme nourriture est d’un goût douteux – sachant que ces animaux ont été présentés dans des installations presque toujours insuffisantes, sans possibilité de retrait! Forte de ces constats effectués à Delémont et dans d’autres bourses, la PSA est d’avis que la détention des animaux dans les bourses devrait toujours être supervisée par des vétérinaires officiels. Il faudrait également contrôler si la vente d’espèces soumises à autorisation se déroule de façon légale. Les infractions à la législation sur la protection des animaux devraient être poursuivies au lieu d’être considérées comme des manquements mineurs. Dès lors qu’en Suisse il n’existe pas de règles ayant validité générale pour les bourses d’animaux, la PSA exige que l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV élabore des règles tenant compte de la protection animale, qui s’appliquent à toutes les bourses. Une question reste ouverte: quid de la protection des invertébrés exposés et commercialisés comme les tarentules, dont la détention n’est pas réglementée par l’ordonnance sur la protection des animaux.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
SWISSBIRD 2015 ZOFINGUE
SWISSBird Zofingue Du 12 au 13 décembre 2015, visité le 12 décembre
Symbole de SWISSbird 2014.
Résumé
Lors de l’exposition SWISSBird, les éleveurs d’oiseaux d’ornement ont présenté leurs plus beaux spécimens d’élevage durant quatre jours et demi. Presque tous les oiseaux présentés étaient primés au cours des deux jours précédant l’exposition proprement dite. La grande majorité des oiseaux étaient détenus solitaires, dans de petites cages à grilles alignées de façon monotone. Seule une fraction des oiseaux bénéficiait d’une volière. Etant donné qu’il s’agissait d’une détention temporaire à des fins d’exposition, les dispositions conformes à l’ordonnance sur la protection des animaux (si tant est qu’elles aient été définies pour telle ou telle espèce) n’avaient donc pas besoin d’être satisfaites. Comme l’année dernière, les centaines et centaines de petites cages empilées ne contenaient malheureusement que le minimum, c’est-à-dire de l’eau, de la nourriture, deux perchoirs et des fonds de cage à changer (carton/papier). A l’exception de deux perruches de Nouvelle-Zélande, de quelques diamants mandarins et de diverses perruches hébergés dans des volières, tous les animaux exposés étaient détenus seuls. Une nouveauté réjouissante cependant, suite à la suggestion de la PSA l’année précédente, les feuilles d’évaluation étaient fixées aux cages de manière à donner aux oiseaux une relative possibilité de retrait, ce qui malheureusement ne fonctionnait que pour les espèces de petite taille. En effet, pour les oiseaux plus grands, il n’y avait pas de possibilité de retrait adaptée à leur taille. Un ruban de clôture était tendu devant la majorité des rangées de cages, notamment pour les cailles, les canaris ou encore chez quelques formes d’élevage d’oiseaux sauvages indigènes, pour 104 maintenir à une distance minimale un public par trop insistant.
SWISSBIRD 2015 ZOFINGUE
3/2016
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
Quelques spécimens d’élevage avec des caractéristiques relevant de l’ordonnance sur l’élevage extrême selon l’avis de la PSA, c’est-à-dire causant une forte gêne aux animaux, ont été présentés. Il s’agissait de canaris de posture, avec des pattes surdimensionnées et une colonne vertébrale redressée de manière non naturelle, dont les plumes de la poitrine, du dos et des épaules étaient en outre fortement bouclées («frisées»), ainsi que des canaris et des perruches ondulées avec des houppes qui parfois leur masquaient pratiquement les yeux. Toutefois, sauf dans le cas d’une perruche ondulée et d’un inséparable, tous les oiseaux donnaient l’impression d’être en bonne santé et de n’avoir aucune blessure. Toutefois, de grandes différences peuvent se manifester d’une espèce à l’autre en ce qui concerne le comportement; en effet, tous les oiseaux sont loin de maîtriser sans stress la situation d’exposition! Certains oiseaux respiraient par le bec ou tremblaient des ailes, sautillaient d’une barre à l’autre ou couraient sans arrêt d’un côté de la cage à l’autre, tout cela de façon très stéréotypée. Somme toute, reste l’impression que la plupart des oiseaux sont soumis à de fortes sollicitations dans une situation d’exposition comme celle-ci et en souffrent, au sens de la législation sur la protection des animaux. En résumé, on peut dire que les conditions de détention rencontrées à la SWISSBird étaient en majeure partie comparables à celles de ces dernières années. Depuis que la PSA dialogue avec Petits animaux Suisse, certains éléments ont pu être améliorés. La PSA salue la réaction constructive de l’association et espère que d’autres améliorations vont suivre à l’avenir. Les évaluations détaillées en allemand peuvent être consultées en ligne à l’adresse: www.protection-animaux.com/expositions_animales
psa@protection-animaux.com · www.protection-animaux.com
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