RAPPORT-PSA PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
STS
Expositions animales 2016
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITIONS ANIMALES 2016
Table de matière Swiss Expo Lausanne Exposition Féline Internationale de Genève Tier & Technik St-Gall Exposition féline internationale Uzwil EXPO Bulle, Espace Gruyère Bulle OFFA Foire de printemps et tendances St. Gall LUGA Lucerne BEA / BEA Chevaux Berne Exposition canine internationale de Kreuzlingen Bourse aux reptiles Etoy Confrontation européenne de la race Holstein à Colmar, France Comptoir Suisse Lausanne Exposition d’oiseaux Sursee Olma St-Gall Exposition Canine Internationale Genève Kleintierschau Frauenfeld Exposition nationale de pigeons et exposition nationale de pigeons voyageurs, Sumiswald
Editeur Protection Suisse des Animaux PSA, Dornacherstrasse 101, Case postale, 4018 Bâle tél. 061 365 99 99, fax 061 365 99 90, CCP 40-33680-3 psa@protection-animaux.com, www.protection-animaux.com Auteure Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLaw Isabelle Neuffer, Dr sc. nat. Arlette Niederer, Dr ès lettres, zoologue Caroline Regenass, méd. vét. Sandra Schaefler, dipl. zoologue Martina Schybli, Dr méd. vét. Sara Wehrli, dipl. zoologue Anne-Kathrin Witschi, Dr ing. agr. EPF
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Clichés: © Protection Suisse des Animaux PSA (sauf autre mention)
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Avant-propos Exposer des animaux dans les foires nationales et régionales, qu’elles soient ouvertes au grand public ou réservées au public spécialisé est très tendance. Il suffit de voir le nombre toujours très élevé de visiteurs, qui peut atteindre des centaines de milliers de personnes dans les foires de plusieurs jours. Les expositions sont souvent ciblées sur diverses espèces animales et tout «ne se concentre que» sur eux, toutefois pas toujours de manière aussi exemplaire que cela devrait se passer du point de vue de la protection des animaux. De nombreux visiteurs ne se rendent certainement pas compte ni de la souffrance qu’impose la situation d’exposition aux animaux ni du comportement humain ni de l’installation, peu respectueux des animaux. Depuis des années, on constate, et ce n’est pas nouveau, que les chiens et les chats doivent subir d’être pomponnés et mis en valeur de manière complètement artificielle non seulement comme objets d’exposition désirés, mais avant tout comme facteurs de prestige. La Protection Suisse des Animaux PSA n’a pas ménagé ses critiques dès que ce type d’expositions et de présentations d’animaux est devenu à la mode et s’est étendu à d’autres espèces indigènes et exotiques. Malgré les règlements d’exposition spécifiques apparus de façon ponctuelle et les adaptations des dispositions de la protection animale, la Protection Suisse des Animaux PSA a dû malheureusement une fois de plus dans ses rapports 2016 pointer du doigt de nombreuses infractions et violations aux règlements. Tout particulièrement, les grandes expositions de bétail ont affiché des conditions extrêmement douteuses. La Protection Suisse des Animaux PSA n’est pas opposée aux expositions animales; bien au contraire, elle les considère comme un point de rencontre et d’échanges entre les détenteurs d’animaux et le public. En l’occurrence, les expositions animales doivent faire figure de modèle en matière de détention respectueuse des animaux et montrer un comportement humain digne. C’est ce que les exposants et les organisateurs doivent aux animaux qui leur sont confiés et c’est précisément ce à quoi le rapport de la Protection Suisse des Animaux PSA souhaite les sensibiliser. Julika Fitzi-Rathgen, Dr méd. vét., MLaw
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EXPOSITIONS ANIMALES 2016
Résumé
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En 2016, les professionnels de la Protection Suisse des Animaux PSA ont visité dix-sept expositions animales d’importance internationale et nationale, dont cinq grandes foires destinées au grand public (OFFA, LUGA, BEA, Comptoir Suisse, OLMA), quatre expositions de vaches, deux expositions canines et deux expositions félines ainsi qu’une bourse aux reptiles, une exposition d’oiseaux chanteurs et d’oiseaux d’ornement, une exposition de petits animaux et une exposition de pigeons voyageurs. La comparaison avec notre étude et nos critiques de l’année précédente a montré des améliorations dans certaines expositions allant jusqu’à, et c’est nouveau, des détentions animales parfois exemplaires. L’OLMA, par exemple, présentait une détention moderne et respectueuse de bétail laitier en stabulation libre dotée d’un robot de traite; à la LUGA et à la BEA, les visiteurs ont pu vivre ce que sont des détentions exemplaires d’oiseaux et de cochons d’Inde. A notre point de vue, dans les foires pour grand public, méritent une mention positive les enclos de moutons, chèvres et ceux offrant un libre parcours avec structures variées qui sont de plus en plus fréquents, donnent aux animaux davantage d’espace et des possibilités de retrait et d’occupation. De même à la BEA, la détention des cochons en libre parcours, presque parfaitement conforme aux besoins des animaux, nous a également convaincus; c’était un véritable bonheur d’observer à l’intérieur et à l’extérieur les activités ou la sieste du groupe vivant en bonne harmonie. En revanche, dans cette même exposition, le contre-exemple de la détention de la truie mère avec ses porcelets est incompréhensible aux yeux de la Protection Suisse des Animaux PSA. Les animaux étaient tassés sur un emplacement aux dimensions tellement réduites qu’ils étaient contraints à l’immobilité, étaient livrés presque sur tous les côtés aux attouchements des nombreux visiteurs, et n’avaient aucune possibilité de retrait ni d’occupation. La truie a dû ainsi subir cette situation pendant plusieurs jours, comme c’était déjà le cas en 2015 et 2014. Certes, ce type de détention est encore malheureusement courant dans les porcheries des agriculteurs. Par contre, on peut attendre d’une foire attirant presque 300 000 visiteurs qu’elle soit à la hauteur de son rôle de modèle en montrant des animaux détenus dans le respect de leurs besoins, avec de bonnes structures et suffisamment d’espace pour les animaux et des possibilités de retrait. Cette année encore, les zoos câlins n’échappent pas aux critiques de la protection animale. Il manque régulièrement les structures appropriées au comportement des animaux ainsi que les possibilités d’occupation et de retrait. Les animaux sont fréquemment dépassés et stressés par la situation d’exposition et le nombreux public qui les touche. Les exigences minimales doivent donc comprendre des zones de retrait et de repos hors de portée du public ainsi qu’un personnel de surveillance dûment formé qui garantisse le respect des périodes de repos et canalise le flux des visiteurs. De plus, là aussi, les enclos et structures doivent être conçus individuellement, en tenant compte des particularités et besoins des animaux exposés, comme des possibilités de grimper pour les chèvres et du matériel à ronger pour les petits ruminants, les ânes et les poneys. Les plus fortes critiques émises en 2016 concernent le manque de possibilités de retrait et d’occupation ainsi que l’espace trop restreint, parfois au point de contrevenir à l’ordonnance sur la protection des animaux et aussi l’absence de libre parcours ou de possibilités de se mouvoir lors de manifestations de plusieurs jours pour les animaux détenus constamment à l’attache comme les taureaux, les vaches, les veaux et les jeunes bovins ainsi que les chevaux détenus en boxe et les poulinières avec leur poulain. Mentionnons également pour l’OLMA le transport et la mise en stabulation de vaches proches de la mise-bas (prévue) pendant l’exposition qui sont, sous l’angle de la protection animale, des conditions inacceptables en raison de l’énorme contrainte que cela représente pour les animaux. A la bourse aux reptiles à Etoy, de nombreux animaux étaient installés dans des conteneurs ou des gobelets en plastique plus ou moins nus et souvent bien trop petits, sans avoir aucune possi-
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bilité de retrait. Le règlement de la bourse a été enfreint à de nombreuses reprises, notamment par des inscriptions lacunaires, l’exposition et la vente de captures sauvages, des conteneurs trop petits et le non-respect des prescriptions de sécurité. Souris et rats pouvaient être achetés en même temps comme animaux de proie vivants. Outre le stress causé par la proximité immédiate de leurs ennemis et les nombreux visiteurs, les animaux étaient en grande majorité présentés de manière non conforme à leur espèce et leurs conditions de détention ne remplissaient pas les dispositions de l’ordonnance sur la protection des animaux. Les expositions canines et félines offrent chaque année le même tableau contraire à la protection animale: des animaux fatigués et fortement limités dans leur comportement naturel en raison du toilettage excessif, de la traction de la tête vers le haut et de l’étranglement par des laisses et des colliers, une détention en cage ou boxe insuffisante, une présentation anthropomorphe qui rabaisse les animaux et leur cause des niveaux élevés de stress. Les responsables de la manifestation et de l’organisation ainsi que les exposants semblent ici particulièrement réticents pour améliorer les choses dans le sens de la protection animale. Les critiques portent tout particulièrement sur les quatre expositions de vaches visitées en 2016. Les éleveurs et les exposants ont essayé de se dépasser mutuellement dans les concours, et ce aux dépens de leurs braves animaux. Le mot d’ordre est: plus le pis est gros et plein, plus la victoire est assurée. Pratiquement aucune vache n’a bénéficié des 12 heures habituelles d’intervalle entre les traites, presque toutes les vaches avaient les trayons collés pour bloquer le flux de lait et leurs pis étaient enflés, durs et pleins à éclater; la majorité d’entre elles ne pouvaient par conséquent plus marcher normalement. Le ticket d’entrée pour la grande arène comprenait le toilettage excessif avec du vernis, du gel, du spray et de la poudre ainsi que le rasage total des poils tactiles au mufle et aux sourcils. Du point de vue de la Protection Suisse des Animaux PSA, ces manipulations non seulement enfreignent les dispositions légales et les règlements, mais encore sont l’expression la plus poussée d’un élevage et d’une détention axés sur le profit, sans tenir compte le moins du monde du bien-être et de la santé des animaux. Par ailleurs, un comportement brutal et sans égard avec les animaux exposés et présentés nous a frappés dans quelques expositions. Nous appelons par conséquent à veiller à une présentation des animaux qui soit correcte et suffisamment patiente. En effet, on ne doit pas oublier que le public nombreux qui assiste aux présentations est souvent composé de profanes qui risqueraient de copier ce qui leur est présenté, sans aucun esprit critique. Il faut donc impérativement renoncer à toute dérive vers la cruauté vis-à-vis des animaux – non seulement pour des raisons légales, mais aussi pour faire preuve de respect et de sens des responsabilités vis-à-vis de l’animal qui nous est confié et pour l’aspect de modèle, qui ensemble vont fondamentalement de pair avec les présentations d’animaux en public.
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SWISS EXPO LAUSANNE
Swiss Expo Lausanne Du 14 au 17 janvier 2016, visité le 14 janvier 2016
Résumé
A la Swiss Expo à Lausanne, environ 1000 vaches de très nombreuses catégories ont été présentées dans un cadre bien organisé. S’il est vrai que le comportement avec les animaux et la détention des vaches sur place méritent dans l’ensemble une évaluation positive, il reste encore quelques questions ouvertes en ce qui concerne la préparation et la présentation des vaches dans les différents shows.
Généralités
Dans cette exposition qui compte parmi les plus grandes de Suisse, il y avait 1000 vaches et 150 exposants. Dans l’ensemble, cette exposition fait bonne impression; les infrastructures nécessaires pour les boxes, la préparation et la présentation étaient mises à disposition par l’organisation de la foire. Le comportement des éleveurs ou des propriétaires avec les vaches au sein de l’exposition et en dehors d’elle était en très grande majorité calme et empreint de ménagement. Tant à l’écurie que sur l’arène, la majorité des animaux paraissaient détendus, du reste une vache a même été vue en train de ruminer dans l’arène.
Observations
La température dans l’arène et dans les écuries était le jour de la visite relativement fraîche et donc idéale pour les vaches (estimée entre 14 et 18° C). La qualité de l’air dans l’arène et dans les écuries était très bonne.
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Observations dans l’arène Tout bien considéré, tous les participants ainsi qu’une grande majorité des vaches dans le ring de
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présentation donnaient l’impression d’être calmes et habitués à la situation, en dépit de la musique parfois extrêmement bruyante sur les lieux. Dans l’arène, on pouvait effectivement enregistrer entre 75 et 90 décibels. Il y avait même des pointes qui atteignaient 100 décibels, mais apparemment les vaches ne semblaient pas être dérangées par ce niveau sonore. La majorité des animaux étaient visiblement habitués à être conduits et ne se laissaient pas beaucoup impressionner par tout ce qui se passait autour d’eux. Seul un juge qui donnait sa décision au moyen d’un petit sprint et d’une claque sur l’arrière-train de chaque vache qu’il primait, causait par la rapidité de ses mouvements certaines réactions de crainte. Même si son comportement était très apprécié par le public, parce que cela ajoutait un élément au show, pour des raisons de respect des animaux, il aurait été positif qu’il s’approche un peu plus lentement des vaches. Un jeune homme qui conduisait différentes vaches dans l’arène se comportait de manière visiblement brutale avec les animaux; il a essayé notamment de contrôler un animal nerveux en lui pinçant le nez (d’ailleurs la vache a meuglé très fort, Illustration 1). En outre, il a corrigé une vache en lui tapant sur le nez avec le bout en cuir de la laisse de conduite.
Illustration 1: Pince-nez inutile et douloureux d’une vache dans l’arène. Un autre jeune homme engagé par l’organisation de la foire pour faire avancer les vaches dans le ring, a tordu la queue de plusieurs vaches qui ne voulaient plus avancer. Tordre la queue d’une vache est expressément interdit dans l’ordonnance sur la protection des animaux. Quelques présentateurs utilisaient aussi un licol muni d’une chaîne sans arrêtoir (Illustration 2 et 3) pour conduire les vaches dans l’arène. Serrer la chaîne paraissait visiblement très désagréable aux vaches voire leur causait des souffrances, au vu de leur réaction de défense.
Illustration 2: le licol de présentation avec chaîne sans arrêtoir est désagréable lorsque l’on conduit ou que l’on tient les vaches et lorsqu’il est serré, ce licol leur cause même des souffrances.
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Illustration 3: Licol de présentation avec chaîne sans arrêtoir. Dans l’arène, on a pu observer plusieurs vaches qui perdaient des gouttes voire des jets de lait. D’autres vaches avaient le pis tellement gonflé et tendu qu’elles marchaient d’une manière bizarre (membres postérieurs en abduction) parce qu’elles n’avaient pas été traites depuis longtemps (enregistrement vidéo disponible). Chez certaines vaches, on pouvait voir de petits couvercles transparents sur les pis, d’autres avaient des fibres qui ressortaient du canal du trayon, probablement des sticks qui sont normalement utilisés lorsqu’il y a une blessure au pis. En dépit de cela, les animaux n’ont pas été interdits d’évaluation. Dans ce contexte, on ne sait effectivement pas très bien si on a commis ici une infraction contre le «code d’honneur» de la communauté d’intérêts des éleveurs suisses de bovins (Arbeitsgemeinschaft Schweizerischer Rinderzüchter), voir à ce propos les observations faites à l’écurie, code assez flou et insuffisant du point de vue de la protection animale. En effet, «Le scellement extérieur des trayons pour autant que le bien-être de la vache ne soit pas influencé négativement» fait partie des moyens d’aide permis dans le code d’honneur. En revanche, figure comme manipulation interdite «Toute utilisation de colle ou de moyens mécaniques pour modifier la position et la forme des trayons» ainsi que «Toute intervention sur le pis à l’aide de substances et d’autres moyens, mécaniques, physiques ou électriques, qui en modifient la forme naturelle ou entravent le bien-être de l’animal». Or l’ordonnance sur la protection des animaux interdit à l’art. 17, al. h «d’agir par des moyens mécaniques, physiques ou électriques sur la mamelle et prolonger les intervalles entre les traites afin de modifier la forme naturelle de la mamelle ou de la laisser se remplir au-delà des limites physiologiques». Lorsqu’on primait ces animaux, il était positif du point de vue de la protection des animaux que les juges placent au tout premier rang des vaches qui n’avaient pas les pis surpleins, et ce non seulement dans les catégories très ordinaires, mais aussi lors de l’élection de Miss beau pis (Miss Schöneuter). A l’entrée derrière l’arène, tout se passait calmement et dans l’ordre pendant la visite. Une partie du domaine de l’entrée était également couverte de litière. Quelques animaux devaient attendre en dehors de la section de l’entrée mais pouvaient être attachés à différents endroits et il y avait toujours quelques personnes sur place qui s’en occupaient.
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Observations dans l’écurie Les vaches étaient installées sur deux étages dans une halle très spacieuse. Les couloirs des écuries étaient accessibles sans limite aux visiteurs à qui il était par conséquent possible de toucher voire de chicaner les animaux. Les gardiens d’animaux qui s’occupaient attentivement du bien-être de leurs vaches avaient toutefois une vue d’ensemble suffisamment bonne de la situation. Toutefois, d’une manière générale du point de vue de la protection des animaux, il est recommandé d’installer des séparations entre le public et les animaux pour qu’ils ne puissent pas être constamment
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touchés. Le niveau sonore était assez calme dans ces écuries même s’il y avait beaucoup de monde. Chaque vache avait à sa disposition pour se coucher un emplacement couvert d’une litière abondante de paille et d’une taille suffisante. Toutefois, on peut critiquer qu’en raison de l’organisation des rangées de couchage (parois verticales devant les vaches), seules les vaches qui étaient attachées assez long pouvaient se donner de l’élan avec la tête pour se lever. Le manuel de contrôle de la protection animale de l’OSAV exige que les installations d’attache des animaux laissent suffisamment de marge de manœuvre dans la longueur et dans la verticale pour que les animaux puissent se lever, se coucher, se lécher et reculer conformément aux besoins de leur espèce. Les attaches très courtes que nous avons pu constater dans une partie des écuries ne remplissent pas ces conditions. (Illustration 4).
Illustration 4: vaches attachées trop court. A chaque emplacement, les animaux avaient un abreuvoir automatique disponible pour deux vaches. Dans la partie supérieure, il y avait de grandes fenêtres, ce qui permettait aux vaches de profiter également de la lumière du jour. Les couloirs étaient secs et ne glissaient pas. Les vaches étaient toutes constamment surveillées, ce qui permettait au moyen d‘un seau placé au bon moment sous la vache d’enlever rapidement et directement l’urine et les bouses, pour éviter qu’elles se salissent. Pour préparer les vaches, il y avait de nombreuses installations pour les attacher afin de procéder au clippage. Dans ces instants, les vaches étaient presque toujours attachées court avec la tête tirée fortement vers le haut. Nous n’avons pas pu vraiment noter le temps que chaque vache passait dans cette posture artificielle et probablement aussi pénible. À l’occasion d’une tournée dans l’écurie, on a observé un jeune homme qui sortait de sous une vache avec un tube de colle instantanée et un papier à la main. On ne peut que supposer que cet animal avait les pis fermés par cette colle. Même si sceller extérieurement les pis est autorisé sans toucher au bien-être de la vache, on ne peut imaginer que l’on entend par là dans le code d’honneur précité l’utilisation d’une colle instantanée. L’utilisation de ce type de colle près du canal du trayon ou dans celui-ci, est du point de vue de la PSA problématique pour le bien-être animal étant donné qu’à la différence du collodion utilisé d’habitude, il durcit et colle rapidement. Si cette colle devait entrer dans le canal du trayon et le boucher, on est en droit de se demander comment on pourra l’enlever sans nuire au bien-être animal lorsqu’on l’enlève (Illustration 5).
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Illustration 5: utilisation d’une colle instantanée pour fermer le pis, ce qui est contraire à la protection des animaux. Pour traire les animaux, il y avait des stands de traite avec des machines à traire mobiles en quantité suffisante (Illustration 6). On a pu constater régulièrement que des propriétaires de vaches procédaient à une traite immédiatement après avoir présenté les vaches dans l’arène. Cette manière de procéder qui consiste à soulager rapidement les animaux est saluée par la PSA, mais cela montre aussi la problématique des expositions actuelles. Tous les participants sont parfaitement conscients du fait qu’en prolongeant artificiellement l’intervalle entre les traites, ils créent une contrainte pour les animaux et même des douleurs. Les exposants et les associations ne sont apparemment pas disposés à mettre au premier plan le bien-être des animaux.
Illustration 6: machines à traire mobiles en pleine utilisation. Outre les vaches et génisses présentées, il y avait également trois veaux et deux représentants d’une race de bovins à viande. Les trois veaux qui étaient venus au monde en septembre de l’année précédente étaient installés dans un coin tranquille de la halle en stabulation libre (Illustration 7). Les deux vaches blanc bleu belge (BBB) étaient en revanche détenues à l’attache pendant toute l’exposition.
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Illustration 7: les veaux étaient installés dans un coin tranquille en stabulation libre.
Conclusion et revendications de la PSA
La Protection Suisse des Animaux PSA estime que les expositions animales remplissent une fonction de modèle. A cette occasion, les animaux et leurs conditions de détention sont présentés à un vaste public. Les exposants et responsables de foires sont appelés à montrer aux visiteurs un type de détention autant que possible compatible avec le bien-être des animaux et les besoins de leur espèce, en donnant le bon exemple à suivre dans la pratique. Cela compte d’autant plus que la Confédération subventionne les expositions de bétail primé avec 300 000 francs par an. A de nombreux égards, la foire a fait une bonne impression, notamment en ce qui concerne la bonne organisation générale du déroulement, l’approvisionnement généreux en nourriture et litière des animaux à l’écurie et le fait de primer des vaches aux pis normalement remplis. Sous l’angle de la protection animale, le spectacle des manières brutales qu’avaient certaines personnes avec les vaches, le scellement des trayons (colle instantanée!) et autres manipulations des trayons ainsi que des intervalles fortement rallongés entre les traites, ce qui s’exprimait par des pis trop pleins et une démarche artificielle chez ces animaux, tout cela était intolérable. Du point de vue de la PSA, les organisateurs et les juges devraient exclure ces animaux du concours. Le «code d’honneur» à la fois flou et insatisfaisant devrait être plus précis en la matière. En effet, il avantage les éleveurs qui misent sur des intervalles excessifs entre les traites et les manipulations des trayons, causant ainsi sciemment douleur et souffrance à leurs animaux. Les éleveurs qui ont à cœur le bien-être de leurs animaux de préférence à des pis surpleins et douloureux sont les grands perdants!
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE GENÈVE
Exposition Féline Internationale de Genève 30 et 31 janvier 2016, visité le 30 janvier 2016
Résumé
L’Exposition féline internationale de Genève avec jugement des chats (Centre Ramada, Carouge) a été l’occasion de présenter 305 races de chats dans 188 cages en tout. L’exposition était organisée par la Société Féline Genevoise. Voici les races présentes: Exotic Shorthair, chat persan, Ragdoll, chat sacré de Birmanie, Maine Coon, chat sibérien type Neva Masquerade, chat des forêts norvégiennes, chat des bois sibériens, Cornish Rex, Devon Rex, Peterbald, Sphynx, chat Bengale, British Shorthair, Burmese, chartreux, Korat, Mau égyptien, Ocicat, abyssin, Oriental Shorthair et siamois. La majorité des exposants provenaient de Suisse ou de France, quelques-uns d’Italie. Les professionnels de la PSA sur les lieux ont évalué l’installation des cages et le comportement des chats exposés. Ils ont également enregistré les manifestations de stress parmi les formes d’élevage problématiques (par exemple, yeux larmoyants des Persans et des Exotic Shorthair au nez fortement raccourci, absence de moustaches ou tremblement de froid chez les chats nus de la race des Sphynx). On a constaté des niveaux de stress (stress scores)1 de 1 à 5, sachant que la plupart des animaux se situaient dans la zone de 2 à 4. La fréquence respiratoire variait nettement entre 21 inspirations et expirations par minute chez les animaux détendus et 137 chez les individus visiblement inquiets. La différence de niveau de détente ou de panique entre les chats était frappante. Tandis que certains animaux dormaient étendus de tout leur long et offraient leur ventre avec confiance, d’autres se cachaient notamment sous leur couchette ou derrière les rideaux ou encore étaient roulés en boule dans leur cage, avec une respiration abdomino-latérale et les pupilles dilatées. On a observé parfois des interactions agressives entre des animaux qui se partageaient une cage – l’animal soumis n’avait quasiment aucune possibilité d’éviter ou de calmer le congénère dominant. Certains matous étaient excités par la proximité de rivaux potentiels et adoptaient un comportement mena-
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1 Explication voir section 2.
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çant, émettant des miaulements même à travers les corridors des visiteurs ou marquaient les boxes d’attente derrière le jury (où probablement d’autres matous avaient laissé des traces, même si ces boxes étaient désinfectés après le passage de chaque animal).
Chat nu Même au moment d’être primés, il y avait des différences de comportement: certains subissaient presque tout sans opposer de résistance et réagissaient avec curiosité à la plume agitée par le juge ou le détenteur, tandis que d’autres essayaient de se dégager des bras de leur propriétaire déjà pendant qu’ils attendaient leur tour ou perdaient rapidement patience sur la table du juge et miaulaient ou feulaient avec rage. La PSA se demande donc pourquoi au monde les éleveurs exposent des animaux qui visiblement souffrent de cette situation: la perspective de remporter un prix est apparemment plus forte que le bien-être de l’animal. Un chat persan avec des yeux légèrement larmoyants et un Sphynx sans moustaches affichaient des dommages dus à la race. La température assez élevée de 23° C pouvait expliquer que les chats nus ne semblaient pas avoir froid. L’attente dans la zone de jugement durait entre cinq et dix minutes. Le comportement des juges avec les animaux était à tout moment attentionné, respectueux et professionnel; le jugement proprement dit dépassait rarement les cinq minutes. Quelques toilettages excessifs ont été constatés, généralement juste avant la présentation des animaux au jury. Du spray pour cheveux et des lingettes humides, ces derL’attente avant la présentation au jury … nières pour les chats nus, et parfois, les ani-
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maux étaient brossés «avec énergie». Sur les 188 cages, un bon tiers – 68 cages au total – étaient individuelles. Le nombre de cages qui ne remplissaient pas ou insuffisamment les standards d’exposition (voir section 2) laisse songeur. Plus de la moitié des cages n’avaient aucune possibilité de retrait pour les chats, 20 cages n’avaient pas de toilettes pour chats et dans certaines, la litière des toilettes était couverte d’un linge pour les transformer en une couchette supplémentaire. Pendant notre visite, plus d’une douzaine de chats étaient couchés dans leurs toilettes et 26 animaux se caLes juges se montraient pleins d’égards avec chaient visiblement (faute de mieux) sous leur les chats. couchette ou entre le rideau et la grille. 32 cages n’avaient pas de coupelles d’eau ou elles étaient vides lors de notre inspection. Dans quelques rares cas, la cage individuelle était plutôt trop petite pour le chat qu’elle abritait (d’une manière générale pour le Maine Coon) et les exemplaires de cette grande race ne pouvaient pas s’étendre confortablement. Il n’y avait que peu de toilettes de chats utilisées puisque les animaux semblaient s’en servir plutôt pour se coucher (peut-être en raison du substrat frais ou par manque de possibilités de dormir et de se retirer). Dans l’ensemble, l’exposition donnait une impression acceptable en ce qui concerne le comportement avec les animaux, les jugements et l’atmosphère (niveau sonore, température, hygiène et odeur) et les races exposées. Par contre, la PSA critique l’application parfois insuffisante du règlement d’exposition (manque de place de retrait, manque d’eau, manque de toilettes pour chats) et le fait que 6 chats2 au moins ont été observés avec une fréquence respiratoire élevée et deux douzaines de chats se cachaient et semblaient souffrir considérable- Il n’était pas rare de voir des chats obligés de se reposer dans leurs toilettes. ment d’être dans une exposition.
Généralités
Les chats étaient exposés dans des cages d’une surface de 140 x 70 cm (cage double) ou 70 x 70 cm (cage individuelle) d’une hauteur de 70 cm. La qualité de l’aménagement variait d’une cage à l’autre. 20 à 30 cages dessinaient sept grands rectangles (A-G) laissant libre un espace central d’où les propriétaires et éleveurs pouvaient surveiller leurs animaux et les préparer à être présentés au jury. Les visiteurs se déplaçaient le long des côtés extérieurs des rectangles. A l’arrière de la salle d’exposition, il y avait 2 rangées de cages avec d’autres chats (H-I). Il y avait nettement moins de monde le matin que l’après-midi. Les chats étaient jugés dans la même salle que l’exposition. Les juges étaient assis à des tables séparées et 32 cages d’attente étaient alignées derrière eux. Il n’y avait rien pour se coucher ni se protéger des regards. Certains chats attendaient la présentation au jury dans la cage et d’autres dans les bras de leur propriétaire.
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2 Notons ici que la fréquence respiratoire n’a été relevée par les observateurs de la PSA que dans une cage sur deux, donc le nombre de chats stressés à ce point devait être nettement plus élevé!
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Le règlement d’exposition était très bref et n’apparaissait que dans l’annonce de l’exposition à l’adresse www.ffh.ch/docs/Ausschreibungen/Genf_16_2.pdf (Allemand, Français, Italien). Le samedi était principalement consacré aux chats de la race Maine Coon (Best in Show), le dimanche à la race British Shorthair. Les animaux devaient entrer dans l’exposition le premier jour entre 7.15 et 9.00 heures; cette dernière durait de 10.00 à 18.30 heures. Les locaux étaient bien chauffés (23° C), mais l’atmosphère un peu étouffante. La moyenne de 70 dB rendait le niveau sonore supportable. Selon le règlement d’exposition, les cages devaient contenir des rideaux, un fond de cage, de l’eau. En dépit de ces prescriptions, les cages vues le samedi ne disposaient de loin pas toutes de coupelles d’eau (pleines) ni de toilettes pour chats! En revanche, certains exposants avaient apparemment investi beaucoup de soin et d’attention dans l’aménagement des cages. Il y avait certes également des cages qui devaient avant tout séduire les spectateurs humains et qui ressemblaient à des maisons de poupées féodales, mais d’autres étaient équipées en fonction du bien-être animal, par exemple avec des toilettes cachées par des rideaux, des tentes pour dormir protégées de tous côtés des regards, ou des hamacs.
Normalement, il était obligatoire d’installer des toilettes pour chats dans la cage. D’après les dispositions de l’inspection vétérinaire, tous les chats doivent être vaccinés contre la panleucopénie féline, le calicivirus et l’herpès; les animaux en provenance de l’étranger doivent en plus être vaccinés contre la rage. Les chats n’avaient pas le droit de passer la nuit dans les cages ni de quitter l’exposition avant la fin. On ne sait pas où les animaux passaient la nuit, que ce soit avec leur détenteur à l’hôtel ou séparément dans des locaux spéciaux. Il était interdit d’entrer avec un chien. Les animaux n’étaient pas à vendre sur place; le règlement interdisait explicitement la vente de jeunes animaux. Quelques éleveurs faisaient néanmoins de la publicité sur des affiches pour annoncer les portées actuelles ou futures. Il n’y avait qu’un animal par cage individuelle, dans les doubles cages de deux à trois animaux maximum. L’aménagement standard de la plupart des cages consistait en un fond de cage souple, une ou deux couchettes, maisonnettes ou «tentes», des rideaux (principalement sur le côté avoisinant une autre cage, plutôt rarement en direction du public), des toilettes pour chats, une coupelle d’eau et une coupelle de nourriture ainsi que deux ou trois jouets (qui n’étaient pratiquement pas utilisés).
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE GENÈVE
Chat persan au nez concave, provenant d’un élevage extrême. Les visiteurs PSA ont évalué le comportement des chats selon le Cat Stress Score3 (CSS). Cette Kessler & Turner (1997) méthode pour évaluer l’augmentation du stress chez les chats domestiques en se basant sur l’attitude du corps et le comportement, a été combinée à la mesure de la fréquence respiratoire (inspirations et expirations par minute) permettant d’obtenir une image parlante de l’état psychique du chat.4 Un CSS de 1 signifie que le chat est complètement relaxé, sans stress, un CSS de 6 est le niveau maximum de stress de l’animal. La fréquence respiratoire va de 20 inspirations et expirations environ par minute chez le chat qui dort paisiblement à plus de 130 inspirations et expirations par minute lorsque le chat est paniqué et tendu à l’extrême. Près de l’entrée de l’exposition, on faisait l’article de différents accessoires pour chats, notamment un jouet avec pointeur laser qui n’est pas sans danger pour les yeux des chats et de plus extrêmement frustrant pour l’animal; il y avait également une «potence» installée sur une table pour maintenir un chien, éventuellement un chat par une laisse tendue vers le haut, un ustensile explicitement interdit dans les expositions canines en Suisse.
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3 Kessler & Turner (1997) 4 Le CSS et la fréquence respiratoire n’ont été relevés que dans une cage sur deux, donc ne reflètent que 50 % des animaux présents!
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L’exposition en détail
Chat Sphynx sans moustaches.
Faute de réelles possibilités de retrait, ces chats ont dû se contenter de se cacher sous leur couchette.
Le rectangle A se composait de 16 cages doubles et de 16 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 28 animaux dans ce rectangle. Dans 13 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 3 cages, il manquait l’eau, dans 12 cages il n’y avait aucun jouet. 2 cages étaient calculées trop juste pour les chats qui y étaient détenus. L’un des chats se reposait dans les toilettes pour chats. 3 animaux se cachaient sous leur couchette ou derrière un rideau. Un chat des forêts norvégiennes avait une fréquence respiratoire de 135 inspirations et expirations par minute, et un très grand Maine Coon noir avait des fils de bave (peut-être dus à l’agitation). Les Sphynx n’avaient pas de moustaches, d’ailleurs ce type de chats ne devrait plus servir de reproducteur, conformément à l’Ordonnance suisse sur l’élevage! On a constaté des CSS de 2 à 5 (de légèrement relaxé à apeuré). Le rectangle B se composait de 17 cages doubles et de 14 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 27 animaux dans ce rectangle. Dans 18 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans une cage, il manquait l’eau, dans 8 cages il n’y avait aucun jouet. 2 cages étaient calculées trop juste pour les chats qui y étaient détenus. 3 animaux étaient assis ou couchés dans les toilettes pour chats. 2 chats essayaient «désespérément» de se cacher sous leur couchette ou derrière un rideau. Un Maine Coon n’avait pas de toilettes. 3 chats des forêts sibériennes se ratatinaient dans leur cage, ils étaient tout raides, avec les pupilles dilatées et les oreilles couchées sur le côté. Un des chats tremblait et avait une fréquence respiratoire de 132 inspirations et expirations par minute. On a mesuré des CSS de 1 à 5 (de complètement relaxé à apeuré).
Le rectangle C se composait de 16 cages doubles et de 14 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 27 animaux dans ce A plusieurs égards, cette cage ne satisfaisait rectangle. Dans 15 cages, il n’y avait pas de pas aux prescriptions. possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 11 cages, il n’y avait pas de toilettes pour chats. Dans 9 cages, il manquait la coupelle d’eau ou elle était vide, dans 9 cages il n’y avait aucune possibilité de s’occuper (jouet). 4 chats essayaient de se cacher au mieux. Plusieurs ragdolls n’avaient pas de toilettes; dans certaines cages, il n’y avait pas de rideaux. 2 ragdolls de 2 éleveurs différents n’avaient pas de possibilités de retrait, ni toilettes, ni eau dans la cage. On a mesuré des CSS de 1 à 3 (de complètement relaxé à légèrement tendu).
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Le rectangle D se composait de 12 cages doubles et de 16 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 24 animaux dans ce rectangle. Un chat se reposait dans les toilettes pour chats. 11 chats essayaient de se cacher sous leur lit, derrière un rideau ou parfois deux à la fois dans leur petite maison/tente. Dans 11 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 11 cages, il n’y avait pas de toilettes pour chats. Dans 3 cages, il manquait l’eau et dans 18 cages il n’y avait aucun jouet. On a mesuré des CSS de 1 à 3 (de complètement relaxé à légèrement tendu). Le rectangle E se composait de 5 cages doubles et de 12 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 14 animaux dans ce rectangle. Dans 10 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. 3 chats se reposaient dans les toilettes pour chats, 2 chats essayaient de se cacher. 2 ragdolls n’avaient pas de toilettes. Dans 4 cages, il manquait l’eau et dans 11 cages il n’y avait aucun jouet. Dans une cage individuelle, un miroir était installé permettant d’agrandir visuellement la cage et de voir le chat de derrière, mais occupait un espace précieux qui manquait pour d’autres structures (couchettes). Un ragdoll n’avait ni possibilité de retrait, ni toilettes, ni possibilité de s’occuper (jouet) dans sa cage. On a mesuré des CSS de 2 à 4 (de légèrement relaxé à très tendu). Le rectangle F se composait de 10 cages doubles et de 10 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 17 animaux dans ce rectangle. Dans 9 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 9 cages, il manquait l’eau et dans 14 cages il n’y avait aucun jouet. Un chat se reposait dans les toilettes pour chats. 4 chats essayaient de se cacher comme ils pouvaient. Dans la première cage de la rangée étiquetée F, un chat persan avait des yeux larmoyants et une fréquence respiratoire de 125 inspirations et expirations par minute. On a mesuré des CSS de 1 à 5 (de complètement relaxé à apeuré).
Chat persan au nez extrêmement raccourci. Le rectangle G se composait de 14 cages doubles et de 2 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 17 animaux dans ce rectangle. Dans 9 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 6 cages, il n’y avait aucune possibilité de s’occuper (jouet). 3 chats se reposaient dans les toilettes pour chats. On a mesuré des CSS de 1 à 2 (de complètement relaxé à légèrement relaxé).
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12/2016
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La ligne H se composait de 6 cages doubles et de 2 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 13 animaux dans cette rangée de cages. Dans 7 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans une cage, il manquait l’eau et dans 3 cages il n’y avait aucun jouet. Un chat avait une fréquence respiratoire de 120 inspirations et expirations par minute. On a mesuré des CSS de 1 à 3 (de complètement relaxé à légèrement tendu). La ligne I se composait de 3 cages doubles et de 4 cages individuelles. Au moment de l’enquête, il y avait au total 9 animaux dans cette rangée de cages. Dans 3 cages, il n’y avait pas de possibilités de retrait ni de protection appropriée contre les regards. Dans 2 cages, il manquait l’eau et dans 5 cages il n’y avait aucun jouet. On a mesuré des CSS de 2 à 3 (de légèrement relaxé à légèrement tendu).
Conclusion et revendications de la PSA
Du point de vue de la protection des animaux, l’Exposition féline internationale de Genève suscite nos critiques avant tout sur deux éléments: d’une part, présenter des animaux qui visiblement étaient débordés par la situation d’exposition et, d’autre part, le fait que l’organisateur n’ait pas suffisamment insisté sur le respect du règlement de l’exposition. Or ce règlement contenait les principaux aspects d’une détention respectueuse des chats dans une exposition: fond de cage, toilettes pour chats, rideaux pour se protéger des regards et de l’eau. Malheureusement, ces conditions ont été bien trop souvent oubliées ou réalisées de façon incomplète. Nous ne comprenons pas comment il a pu échapper à l’organisateur que dans de nombreuses cages il manquait les toilettes ou qu’elles étaient utilisées à d’autres fins ou que la coupelle d’eau manquait ou était vide, ou encore que les chats étaient exposés au public sans aucune protection appropriée contre les regards! Il nous paraît également critiquable que de nombreux animaux aient manifesté des signes de grand stress (fréquence respiratoire très élevée, langage du corps indiquant clairement la crainte) et soient tout de même présentés au juge ou encore soient exposés pendant deux jours dans des cages sans protection appropriée contre le regard d’inconnus et contre les odeurs et voix de chats inconnus. Un jeune chat qui doit participer plus tard à d’autres expositions ne peut en garder des expériences positives (ou du moins sans stress) que si l’on tient compte autant que possible de ses besoins! Sinon cet animal vivra toutes les expositions comme une situation angoissante. Faire miroiter qu’on peut remporter des distinctions en présentant un animal est contraire à l’idée de protection animale. Lors de futures expositions, l’organisateur devrait veiller davantage au respect du règlement et, le cas échéant, renvoyer à la maison avant la fin, les participants dont les chats manifestent trop de crainte. La PSA attend des fédérations d’élevage félines de respecter les dispositions de la législation sur la protection des animaux en ce qui concerne l’élevage extrême et de renoncer absolument à primer des exemplaires présentant des caractéristiques extrêmes (par exemple, persans et Exotic Shorthair au nez concave, chats sphynx sans moustaches).
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Tier & Technik St-Gall 25 au 28 février 2016, visité le 25 février 2016
Résumé et conclusion
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La 16ème foire Tier & Technik de St-Gall exposait divers animaux de rente; on pouvait y voir des vaches de races laitières ou à viande, des moutons de races diverses, mais aussi quelques poules. Les animaux étaient arrivés le mercredi 24 février. Par conséquent, ils passaient cinq jours dans les boxes ou détenus à l’attache, la plupart du temps sans lumière du jour. Les animaux détenus à l’attache n’avaient pas de possibilité de se mouvoir librement, seule la présentation dans le ring leur permettait de faire quelques pas. Tous les enclos étaient propres et bien fournis en litière, nourriture et eau. Différentes présentations d’animaux avaient lieu quotidiennement, notamment de vaches laitières qui étaient primées et vendues aux enchères. L’enclos aux dimensions généreuses pour les vaches mères Angus et la détention de deux génisses d’engraissement méritent un compliment. Il en va de même pour la taille du grand poulailler sur l’espace extérieur et de ses possibilités de retrait. Les brebis laitières de l’exposition spéciale étaient certes dans un enclos remplissant les normes légales, mais pratiquement sans structure. Un animal a attiré l’attention: il boitait bas, avait de la peine à se lever et ne pouvait pratiquement pas marcher. Il pourrait s’agir d’un cas de piétin qui est contagieux pour les autres moutons. A notre grande surprise, le responsable du stand n’était pas informé de l’état de santé de l’animal! Parfois très serrée, la détention à l’attache des vaches laitières à forte carrure a également fait mauvaise impression. Le clippage des vaches est lui aussi sujet à caution en ce qui concerne la dignité des animaux de même que l’élevage de vaches laitières qui vise exclusivement des rendements très élevés; on reconnaissait ces dernières à leurs pis gonflés. Le handling des vaches est critiquable à maints égards. En effet, les vaches étaient douchées aux jets à forte pression, leur queue bloquée par des pinces ou tordue à la main vers le haut. Dans la cage de clippage, elles devaient chaque fois rester immobiles pendant parfois une heure, la tête attachée tirée vers le haut dans une position
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artificielle. Les réactions de défense étaient presque toujours bloquées par des mesures de contrainte. Il est tout à fait incompréhensible que pendant toute la durée de la foire, des veaux de quatre mois et plus aient été détenus à l’attache alors qu’ils ont un grand besoin de se dépenser à cet âge. Les béliers étaient attachés constamment; là aussi, pour des considérations de protection animale, il aurait mieux valu les mettre en détention individuelle en liberté dans des enclos.
Généralités
Tous les enclos et emplacements étaient extrêmement propres; tant les animaux que les installations étaient régulièrement nettoyés au cours de la journée. Pour les vaches à l’attache, il y avait même des aides-vachers qui au moyen d’un seau placé au bon moment sous la vache ramassaient tout de suite les excréments ou venaient les enlever immédiatement après. La majorité des animaux était exposée dans la halle 9.0 qui se trouvait dans un sous-sol avec une lumière du jour limitée. Cela avait pour avantage que seuls les visiteurs de l’exposition des animaux s’y rendaient, ce qui permettait d’éviter une trop grande cohue. De même, la température de 18 à 20° C était agréable pour les animaux. Certaines brebis laitières et poules étaient également présentées en d’autres emplacements.
Détail de l’exposition Brebis laitières
Dans la halle 7.0, à côté de nombreux engins techniques et machines, se déroulait l’exposition spéciale «brebis laitières de la coopérative suisse d’élevage de brebis laitières». Cinq brebis tondues étaient exposées sur une surface d’environ 13 m². Elles pouvaient se retirer du contact des visiteurs en se tournant vers la paroi du fond, mais il n’y avait pas de véritable possibilité de retrait. Il y avait suffisamment de litière, d’eau et de nourriture. Toutes les brebis avaient un rythme respiratoire accéléré (cent inspirations/expirations par minute). Un animal frappait l’attention parce qu’il boitait et que les pattes postérieures et la patte avant gauches étaient entourées de bandages par-dessus les onglons. Visiblement, cet animal souffrait et avait de la peine à se lever, à marcher et à se coucher. Nos questions au responsable du stand sur l’état de santé de l’animal n’ont pas eu de réponse. D’après l’exposant, les brebis étaient traites deux fois par jour.
La détention des brebis laitières comme exposition spéciale. Toutes les brebis avaient un rythme respiratoire accéléré et une des brebis boitait fortement.
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Vaches laitières
Plus de 200 vaches laitières étaient exposées dans la halle 9.0. La plus grande partie d’entre elles étaient placées l’une à côté de l’autre à l’attache. Les races suivantes étaient représentées: Brown Swiss Elite, Brune Suisse, Holstein Friesian, Red Holstein, race tachetée rouge, Simmenthal, Tiroler Grauvieh (vache grise du Tyrol), Pinzgau, Hinterwäldler, Evolènarde, Jersey et Angus. Deux vaches se partageaient un abreuvoir et il y avait du foin ad libitum. Par rapport à l’année précédente, nous avons pu constater des améliorations. C’est ainsi que cette année le fond de la crèche avait le même niveau que les couches, correspondant ainsi aux dispositions de l’ordonnance sur la protection des animaux. Bien couvertes de litière, les couches mesuraient tout juste 2,5 m de long et avaient donc des dimensions suffisantes. De nombreux animaux ont été vus couchés détendus sur la paille, occupés à dormir ou à ruminer. Par contraste, il y avait une installation d’attache assez peu flexible et souvent très courte qui limitait la marge de manœuvre Exemple d’une attache trop courte pour une des vaches de forte carrure pour bouger la tête vache de forte carrure. et le cou. Par conséquent, ces animaux ne pouvaient pas adopter une attitude naturelle lorsqu’ils étaient debout et ne pouvaient pas non plus se toiletter. Outre cette attache courte, la barre de nuque empêchait de lancer la tête pour se lever. Nous estimons que cette détention à l’attache est clairement contraire à la protection animale. Il est tout à fait incompréhensible que des agriculteurs et des responsables de l’exposition n’aient pas remis en question ce type d’attache extrêmement contraignante! Dans l’ensemble, le niveau sonore dans la halle été considéré comme acceptable pour les animaux (entre 79 et 85 décibels). En revanche, dans l’espace-clippage, de la musique était diffusée toute la journée à un niveau sonore très élevé juste à côté des vaches. On a pu mesurer des intensités de 90 décibels et plus! Ce type d’exposition constante au bruit, de plus totalement inutile, est une autre source de stress pour les animaux!
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Ce veau complètement tondu était attaché bien trop court et ne pouvait donc pas se nettoyer ni se lécher seul l’arrière du corps.
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Préparation des animaux
Tôt le matin déjà, on commençait à préparer les animaux. Dans une sorte de cage de lavage sans toit, les vaches étaient shampouinées et douchées pendant 10 minutes avec des douches à haute pression. On a pu observer que la force du jet d’eau faisait tressaillir de quelques animaux qui souhaitaient l’éviter. Cette réaction donne à penser que c’était une procédure contraignante pour les animaux; même si l’on a probablement utilisé de l’eau chaude, les températures extérieures très basses (proches de zéro le jour de la visite) devaient probablement entraîner un refroidissement des animaux. Toute la journée, les animaux d’exposition étaient amenés au clippage. On les conduisait à des stands prévus à cette intention et qui comportaient des potences où on les attachait. En l’occurrence, le cou était bloqué dans un cadre et la tête était relevée au moyen d’une corde attachée à une boucle. Selon l’ampleur des réactions de défense des animaux et pour raser les régions près de la tête, la tête des animaux était attachée plus court et plus haut. Les animaux devaient rester de 45 à 60 minutes dans cette position artificielle et extrêmement pénible physiquement en Douche matinale dans le froid, les vaches étaient aspergées ayant parfois la nuque trop tendue avec des douches ou des jets à haute pression. dans ces installations de contention. Certains animaux étaient parfois traités par cinq clippeurs en même temps. On a pu constater dans quelques cas que la corde glissait sur les yeux ce qui leur faisait visiblement mal. Pour se protéger, ils devaient toujours cligner des yeux. Mais les clippeurs ne semblaient pas remarquer cela ou en tout cas cela leur était indifférent.
La fixation étant placée de manière incorrecte, la corde glissait régulièrement sur les yeux de ces vaches.
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Lorsqu’une de nos collaboratrices a rendu le clippeur attentif à cette situation et lui a demandé de corriger l’attache, il lui a répondu avec brusquerie que ça lui était égal et il s’est même moqué d’elle. La suite de la tonte se déroulait dans la foulée, en général dans un autre endroit, en détention à l’attache «normale» où les animaux avaient un petit peu plus de liberté de mouvement. L’un dans l’autre, les animaux devaient rester très longtemps immobiles. Le clippage grossier, la coupe et le rasage des pieds à la tête durent de deux à trois heures par vache. Or pour les veaux et les animaux qui ne sont pas habitués à ces procédures de clippage, la situation peut être considérée comme stressante et parfois même douloureuse. Les mouvements de défense observés fréquemment chez les animaux ne faisaient que confirmer cette impression. Pour les immobiliser, il y avait différents moyens auxiliaires: attacher et fixer la tête et le cou en hauteur avec extension de la nuque et du dos, utiliser des dispositifs de blocage contre les coups de pied, des pinces-queue en métal, des pince-nez et des manipulations comme courber la base de la queue vers le haut, ce qui est douloureux.
Pendant la procédure de clippage, cette vache a dû subir un pince-queue douloureux.
Le dispositif de blocage contre les coups de pied prêt à l’emploi dans le stand de clippage.
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La queue et la base de la queue ont été tirées vers le haut, ce qui était si douloureux pour la vache qu’elle s’est immédiatement raidie et n’a plus bougé.
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Ce n’est pas seulement une atteinte à la dignité, mais aussi à la protection des animaux que la vache toute entière sauf la ligne sur le dos (top Line) ait été tondue et rasée; tous les poils sur la tête y compris à l’intérieur comme à l’extérieur des oreilles, au-dessus des pattes jusqu’aux sabots, les pis, l’intérieur des cuisses qui est extrêmement sensible, la queue réduite juste à un petit toupet et même tous les poils tactiles près du mufle et des sourcils, ont été coupés ou rasés, ce qui est explicitement interdit chez les chevaux par exemple dans la législation sur la protection animale. Chez certaines vaches, pour souligner la silhouette, on allait jusqu’à dessiner les côtes par le rasage.
On est justement en train de couper les poils tactiles près des sourcils. Ces poils ne repoussent que lentement et parfois de manière incomplète.
La fonction protectrice des poils à l’intérieur et à l’extérieur des oreilles contre la saleté, les bactéries et les mouches manquera désormais aux animaux pendant quelques semaines. Or c’est tout particulièrement pour la proche saison aux pâturages un handicap qu’il ne faut pas sous-estimer chez les animaux d’exposition.
Toutes les têtes des vaches, oreilles comprises, ont été tondues à ras pendant l’exposition.
Des pis complètement rasés ne sont pas protégés et la structure veineuse rendue proéminente paraît artificielle.
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Selon l’expérience et le temps plus ou moins limité à disposition du clippeur, la tondeuse s’accrochait régulièrement à la peau et la blessait. On arrêtait le sang avec des lingettes désinfectantes. Il y avait des spots puissants qui contribuaient à un bon éclairage pendant le clippage; en revanche, ils éblouissaient souvent les animaux et leur dispensaient beaucoup de chaleur. Cet effet était encore renforcé par l’utilisation des sèche-cheveux pour enlever les poils tondus et procéder au clippage de la top Line (poils sur la ligne dorsale). Depuis longtemps, la Protection Suisse des Animaux PSA critique dans les expositions animales ces procédures de clippage qui sont artificielles, excessives et inutiles. Après de nombreuses années de protestation, il existe en Suisse au moins des règlements plus sévères pour les expositions canines. Ces règlements interdisent l’utilisation de potences pour immobiliser les animaux lors du clippage ainsi que tous les moyens auxiliaires qui dépassent la brosse et le peigne, par exemple les tondeuses, le trimming, couper les poils ou utiliser des sprays, des laques, des crèmes, de la poudre, etc. Dès lors, il est totalement incompréhensible que le clippage des vaches soit plus excessif et illimité dans les expositions que chez les chiens dans les expositions canines internationales. Ces interventions cosmétiques contraires à la nature et totalement exagérées sont en douloureux contraste avec la vie réelle des vaches laitières, souvent si monotone.
Travail au millimètre dans le clippage des vaches. La vache a dû rester immobile avec la tête tirée vers le haut.
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Évaluation de la problématique de l’intervalle important entre les traites
Étant donné que la PSA n’a pas effectué de visite à la foire pendant les journées de présentation des élites, où l’on s’intéresse avant tout à des pis gigantesques, il semblerait que la majorité des vaches observées devaient être traites à intervalles réguliers. Néanmoins, deux animaux avaient déjà à midi ou tout au début de l’après-midi des pis où le lait gouttait ce qui donne à penser que la première traite a eu lieu bien plus tôt que d’habitude. L’après-midi vers 16 heures, on a pu constater des pis très lourds et pleins chez 78 vaches. Or pendant cette foire, les exposants avaient de nombreuses machines à traire mobiles à leur disposition; on ne les a vues être utilisées que sur deux animaux, pour traire les vaches avant l’heure.
Ces vaches avaient déjà à midi et au début de l’après-midi des flux de lait, ce qui laisse supposer que la première traite a eu lieu bien plus tôt que d’habitude.
L’organisateur mettait à la disposition des exposants suffisamment de machines à traire mobiles, or elles n’ont été utilisées que rarement pour des traites intermédiaires.
Cette vache, d’après les renseignements pris auprès du propriétaire, a pu quitter l’exposition plus tôt en raison d’un très grand stress et d’un début de mastite. Pour qu’elle ne doive pas souffrir pendant le transport du fait de ses pis gonflés, elle avait été traite avant de partir.
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Veaux
À côté de l’emplacement réservé au clippage, on exposait des veaux d’âges différents. Les veaux en dessous de quatre mois étaient dans des enclos sans structures mesurant 2 x 5 m. Dans l’un de ces enclos, il y avait deux veaux et dans un deuxième enclos, un veau tout seul. Le sol était recouvert d’une profonde litière, il y avait de l’eau dans des seaux et du foin frais ainsi que dans l’enclos occupé par deux animaux, une brosse à gratter rotative. Les veaux paraissaient détendus et somnolaient ou ruminaient pendant nos observations.
Enclos pour veaux avec brosse à gratter.
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Juste à côté, il y avait neuf bovins d’élevage de plus de quatre mois exposés à l’attache. Comme les vaches, ils avaient du foin à disposition et deux animaux se partageaient un abreuvoir. Tous les animaux étaient déjà tondus. Attacher de jeunes animaux à partir de quatre mois est certes permis par la loi, néanmoins la Protection Suisse des Animaux PSA estime que l’attache permanente pendant plusieurs jours sans possibilité de se mouvoir librement à l’extérieur du stand est une pratique contraire à la protection des animaux. Justement, les jeunes bovins sont remplis d’énergie et doivent pouvoir se dépenser tous les jours en liberté. Étant donné qu’une exposition animale dans une foire ouverte au grand public doit avoir une fonction de modèle, il faudrait des stabulations libres pour les animaux. La Tier & Technik devrait donc emboîter le pas à la PSL (les producteurs suisses de lait): la «journée du lait», il y aura diverses expositions de veaux; la PSL préconise que tous les veaux doivent toujours être exposés au moins trois ensemble et être installés dans des enclos de stabulation libre de grande taille, aménagés conformément aux besoins des animaux.
Veaux complètement tondus détenus à l’attache.
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Détention de vaches-mères
L’association suisse des éleveurs de vaches Angus, Swiss Angus, exposait un troupeau de vaches-mères Angus. Deux vaches-mères se trouvaient avec deux veaux et un taureau dans un emplacement de taille confortable mesurant environ 6 x 6 m. Outre le foin et l’eau, les animaux disposaient d’un bloc de sel à lécher et d’une brosse à gratter. Du fait de la place généreuse, les animaux pouvaient se retirer à l’écart des visiteurs et semblaient donc dans l’ensemble très détendus.
Animaux paisibles dans la détention de vaches-mères de la Swiss Angus.
Vaches d’engraissement
Le label Bio Weidebeef présentait sur une surface d’environ 4 x 3 m deux bovins d’engraissement. Ils avaient une litière épaisse, de l’eau et de la nourriture à libre disposition et pouvaient se retirer des visiteurs quand ils le souhaitaient. Exemple à suivre!
Les bovins d’engraissement donnaient eux aussi l’impression d’être détendus.
Moutons
Dans la halle 9.0 il y avait en tout 106 brebis mères et béliers de tous âges et de toutes catégories de poids: 63 moutons étaient de la race Île-de-France Suisse et 43 moutons étaient des Bruns noirs du pays. Le lendemain, les moutons étaient évalués et classés par des points pour une vente aux enchères. Les enclos étaient propres, mesuraient 6,76 m² avec une bonne litière. Il y avait de deux à six animaux dans un enclos selon la catégorie d’âge. Les surfaces minimales prescrites par l’ordonnance sur la protection des animaux étaient donc respectées. De notre point de vue, c’est tout à fait louable (cela
Enclos des moutons.
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ne vaut bien sûr que pour les animaux non attachés), du fait que d’autres organisateurs et responsables d’expositions animales justifient le manque de place par des réglementations d’exception et que les animaux disposent souvent pendant l’exposition d’un espace inférieur aux exigences minimales de l’ordonnance. Les brebis mères pouvaient également se retirer loin des attouchements des visiteurs en se plaçant vers leur râtelier. Les béliers étaient détenus seuls ou à deux, attachés de manière permanente, certains d’entre eux très court. Certains avaient même des Il y avait jusqu’à six animaux dans un enclos et chaque difficultés pour se coucher sans animal pouvait manger du foin dans le râtelier sans obstacles. s’étrangler! L’année dernière, cet état de choses avait déjà fait l’objet de critiques. En effet, conformément à l’ordonnance sur la protection des animaux, les moutons ne peuvent être détenus à l’attache que de manière temporaire; probablement ces animaux ont dû être attachés pendant la durée entière de l’exposition! Dans certains enclos de béliers, le seau d’eau était trop loin des animaux qui n’avaient donc pas libre accès à l’eau. D’après les renseignements donnés par le personnel du stand, on leur proposait de l’eau une fois par heure. Par rapport à l’année dernière, les béliers attachés échappaient au moins au contact physique des visiteurs. La fréquence respiratoire de tous les moutons notamment des béliers était nettement plus élevée. Elle se situait entre 120 à 200 inspirations/expirations par minute; normalement, les moutons au repos et sans stress physique inspirent et expirent entre 12 et 25 fois par minute. Les conditions d’exposition et cette détention à l’attache contre nature avaient visiblement un effet très négatif sur les animaux.
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Tous les béliers étaient détenus à l’attache et n’avaient donc pas libre accès à l’eau.
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Un bélier était extrêmement gras et était assis pendant toute la journée en respirant avec difficulté. Étant donc si gras, il ne pouvait plus se coucher et la position assise lui était moins pénible. D’après les renseignements d’un spécialiste du stand OIF, il n’avait pas assez de mouvement pendant l’hiver et grossissait très vite même en ne mangeant que du foin. On s’attendait à ce qu’il puisse de nouveau perdre du poids au printemps. En tout cas, la situation d’exposition était un grand stress pour ce bélier obèse. Ce bélier était particulièrement gras.
Volaille
Sur le terrain de l’exposition, des gallinacés étaient exposés dans un grand poulailler. En raison des intempéries, il n’y avait pratiquement personne autour du poulailler. Les poules étaient bien protégées contre les regards. Le sol était généreusement couvert de litière, de l’eau et de la nourriture étaient en libre accès; il y avait une surface surélevée où se trouvaient deux perchoirs. La taille de l’écurie était certes généreuse, mais il est tout de même très dommage que la surface et surtout la hauteur du poulailler n’aient pas été mises à profit pour une structuration plus riche.
Vaste poulailler sans grand aménagement intérieur sur le terrain de l’exposition. On a renoncé cette année à présenter des poussins, ce qui de l’avis de la PSA est une excellente décision.
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Conclusion et revendications de la PSA
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La Protection Suisse des Animaux PSA estime que les expositions animales doivent remplir une fonction de modèle. On peut donc demander de présenter aux visiteurs des modes de détention modernes et conformes aux besoins des animaux, en d’autres termes, de donner le bon exemple. Tier & Technik n’a malheureusement pas rempli ces exigences en tous points. Pendant toute la durée de la foire, des veaux de quatre mois et plus ont été détenus à l’attache, alors qu’ils ont un grand besoin de se dépenser à cet âge. Les béliers étaient attachés constamment, alors qu’il y avait suffisamment de place pour les mettre en détention individuelle en liberté dans des enclos. D’une manière générale, la Protection Suisse des Animaux PSA considère comme contraire au bien-être animal la détention permanente à l’attache des animaux de rente pendant des expositions qui durent plusieurs jours. En Suisse, il existe certes des lois réglementant l’espace et l’aménagement des enclos, précisées dans l’ordonnance sur la protection des animaux. Ces exigences minimales n’ont pas l’obligation d’être toujours respectées dans des expositions temporaires, même de plusieurs jours. La PSA estime qu’il n’est pas acceptable d’enfreindre pendant plusieurs jours d’exposition les exigences minimales de la protection des animaux. Ces dernières ne définissent de loin pas des conditions optimales et respectueuses des animaux, mais se contentent de les démarquer de la cruauté envers les animaux. Par conséquent, la PSA exige que par analogie aux transports d’animaux, les règlementations d’exception ne soient admissibles que pour très peu de temps, mais en aucun cas pendant plusieurs jours. En plus des exigences vis-à-vis de la détention, le handling doit être exemplaire! Ce n’était pas le cas pour la majorité des vaches de la Tier & Technik. Outre un comportement calme et empreint de ménagement avec les animaux d’exposition dans ces circonstances et conditions de détention inhabituelles, la PSA exige une apparence normale et naturelle des animaux. Or les activités suivantes n’en font certainement pas partie: tondre à ras et attacher les vaches pendant des heures à l’intérieur d’installations de contention dans des positions artificielles inconfortables, pénibles voire douloureuses, ainsi que d’autres mesures de contrainte comme l’utilisation de pinces-queue et de dispositifs de blocage contre les coups de pied ou encore la tête attachée tirée vers le haut dans des sortes de potences, sans oublier les pince-nez et la queue tournée à la main vers le haut. Nous dirons même plus: du point de vue de la protection des animaux, la dignité des animaux est bafouée dans des conditions de stress extrême. Ne pas s’en tenir aux heures de traites ou pratiquer des intervalles fortement rallongés entre les traites ainsi que procéder au scellement des trayons pour la présentation représentent un phénomène ancien et bien connu de cruauté vis-à-vis des vaches dans les expositions. Le soi-disant «code d’honneur» sur la détention des vaches dans les expositions et le comportement à adopter avec elles devrait, de l’avis de la PSA, être plus précis en ce qui concerne les abus constatés. En effet, il avantage les éleveurs qui misent sur des intervalles excessifs entre les traites et sur le clippage cruel durant plusieurs heures, causant ainsi sciemment douleur et souffrance à leurs animaux. Les grands perdants sont les éleveurs et propriétaires qui ont à cœur le bien-être de leurs animaux de préférence à des pis surpleins et douloureux et/ou une vache tondue à ras! Sachant que la Confédération subventionne généreusement les expositions de bétail primé avec 300 000 francs par an, on est en droit d’attendre que les ressources engagées pour promouvoir l’élevage ne soient pas investies dans des pratiques contraires à la protection animale, mais participent au bien-être des animaux dans les expositions.
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4/2016
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE UZWIL
Exposition féline internationale Uzwil 13 et 14 février 2016, visité le 14 février 2016
Résumé
Organisée par le Schweizer Kurzhaarclub Ebocat, l’exposition avec jugement des chats à Uzwil a été l’occasion de présenter pendant deux jours, d’après le catalogue, 218 chats des races suivantes: chat persan, Ragdoll, chat sacré de Birmanie, Maine Coon, chat sibérien type Neva Masquerade, chat des forêts norvégiennes, chat des bois sibériens, Selkirk Rex à poil court, Bengal ou chat du Bengale, British Longhair, Burmese, chartreux, Mau égyptien, Snowshoe, abyssin, Balinese, Devon Rex, Oriental Shorthair et Oriental Longhair, bleu russe, siamois, somalien et Sphynx. Les professionnels de la PSA sur les lieux ont évalué les conditions de détention des chats exposés, leur comportement, notamment les manifestations de stress, la manière de traiter les animaux au moment du toilettage et de la présentation au juge. En outre, les formes d’élevage avec caractéristiques physiques problématiques typiques d’une race ont bénéficié d’une attention toute particulière. Toutes les cages ont été examinées selon les critères suivants: eau, nourriture, toilettes pour chats et possibilités de retrait. 15 % des cages n’avaient pas d’eau, 24 % des cages pas de nourriture et dans 15 % de l’ensemble des cages il n’y avait pas de toilettes pour chats. Plus d’un tiers (41 %) des cages n’offraient aucune possibilité de retrait pour les chats loin du regard des visiteurs. Le stress d’une exposition se reflétait clairement dans la fréquence respiratoire des chats et le cat stress scores (CSS)1. Sur 44 chats observés, presque la moitié avait une fréquence respiratoire plus élevée, dont six avec plus de cent inspirations et expirations par minute. La fréquence respiratoire normale pour un chat détendu, sans activité physique, se situe entre 20 et 40 inspirations et expirations par minute. Le pourcentage de chats avec fréquence respiratoire plus élevée devait certainement être nettement plus élevé. Certains chats s’étaient recroquevillés de peur, donc on ne pouvait souvent pas déterminer la fréquence respiratoire. 1 Kessler & Turner (1997)
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE UZWIL
Chat British Shorthair avec de nettes manifestations de stress: pupilles dilatées, oreilles tournées vers l’arrière et légèrement plaquées contre la tête, posture recroquevillée. Presqu’un tiers de tous les chats observés avaient un Cat Stress Score élevé entre 4 (très tendu) et 6 (paniqué), en l’occurrence cinq chats avaient le niveau maximal qui est de 6. On a pu observer à l‘exposition d’Uzwil de nombreux chats qui se tapissaient au fond de leur cage, la queue plaquée contre le corps pour se faire le plus petit possible. Les pupilles dilatées, la respiration par à-coups ou la respiration latérale plate et la tentative de se dérober aux regards des visiteurs dans la cage étaient d’autres symptômes typiques d’une situation stressante. Quelques individus tressaillaient même et se recroquevillaient loin de leur propriétaire, lorsque ce dernier ouvrait la cage et que l’animal devait peut-être craindre d’en être sorti. Dans l’ensemble, il était frappant de constater que la situation d’une exposition était tolérée de manière très variable par les chats. Il y avait effectivement aussi des chats qui étaient détendus et qui étaient couchés tranquillement dans leur cage pour y dormir, se laisser caresser par leur propriétaire ou encore jouer avec lui. Les chats étaient transportés par leurs propriétaires dans la zone de jugement pour y être évalués; ils devaient attendre dans une cage jusqu’à ce que les juges soient prêts. Ces cages du point de vue des dimensions correspondaient aux cages d’exposition, mais étaient dénuées de tout aménagement intérieur. Les chats devaient donc patienter parfois jusqu’à 15 minutes sur un sol de métal et sans aucune possibilité de se tapir dans un domaine de repli. Dans cette situation, presque tous les animaux étaient anxieux. Certains étaient recroquevillés tout raidis au sol, d’autres arpentaient leur cage dans tous les sens en miaulant. Les yeux étaient grands ouverts et les pupilles fortement dilatées. Certains propriétaires tenaient leur chat dans les bras en attendant le moment de passer devant le juge. Mais là aussi, il y avait de nombreux chats qui n’aimaient pas cette situation et le manifestaient en se défendant, en essayant de se libérer de l’emprise de leurs propriétaires. De plus, l’odeur d’urine était frappante dans toute la zone des cages d’attente. Uriner dans une telle situation était donc un autre indice de stress face à cette procédure.
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Balinese recroquevillé dans la cage d’attente. Pour l’évaluation proprement dite, les chats étaient posés sur la table devant les juges qui les examinaient pendant une dizaine de minutes. Souvent entourés de plusieurs personnes, les chats étaient placés par les juges dans toutes sortes de postures pour examiner de tout près les différentes caractéristiques physiques. Même si le comportement des juges était très calme et très professionnel, pour les chats c’était une procédure à la fois désagréable et inquiétante comme le dénotaient leurs différentes attitudes. Ils avalaient à vide, passaient régulièrement la langue sur le nez, miaulaient ou feulaient, détournaient la tête pour échapper aux regards des juges. Si pendant un instant les juges ne se concentraient pas sur le chat, peut-être parce qu’ils discutaient avec leurs propriétaires, certains chats essayaient de fuir en sautant de la table.
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EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE UZWIL
Impressions du jugement: les chats manifestent des symptômes de stress avec des pupilles dilatées, les oreilles tournées vers l’arrière et couchées, le corps dans une posture recroquevillée. Après le séjour dans la zone de jugement, qui selon le temps d’attente pour le chat pouvait durer jusqu’à une demi-heure, les animaux étaient ramenés dans leur cage d’exposition. Une fois arrivés, les chats se cachaient tout de suite ou arpentaient parfois toute leur cage en miaulant. De nombreux chats se livraient à une toilette approfondie du pelage. Tous les chats chez lesquels on a pu vérifier la fréquence respiratoire avaient une fréquence respiratoire très élevée. À l’exposition d’Uzwil, on a également exposé des exemplaires d’élevages qui sont classés par la PSA dans la catégorie «problématique». Il s’agit ici de chats persans ou de British Short et Longhair, qui du fait de leur tête extrêmement courte (brachycéphalie) ont divers problèmes de santé (notamment, des problèmes respiratoires et des yeux larmoyants) ainsi que des Rex et des Sphynx qui n’ont plus que des poils de moustache racornie voire aucun poil du tout. Certains Sphynx avaient de plus une peau extrêmement plissée.
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Chat nu avec une peau très plissée, sans moustaches.
Un chat de la race Oriental Shorthair avec un museau extrêmement long et étroit ainsi que des oreilles gigantesques. Autre élément frappant dans cette exposition: des chats orientaux aux oreilles immenses et au museau rallongé et rétréci par la sélection d’élevage. Un toilettage excessif des chats a été constaté plusieurs fois. Ce sont surtout les chats à poil long qui ont été sprayés, ensuite les poils sont brossés à contre-sens et crêpés à la main. Deux éléments dans cette exposition suscitent tout particulièrement la critique. D’une part, l’absence d’eau, de toilettes pour chats et de possibilités de retrait dans de nombreuses cages, d’autre part, le fait qu’environ la moitié de tous les chats ne maîtrisait pas la situation d’exposition. Du point de vue de la PSA, les éleveurs devraient renoncer à présenter des chats qui réagissent dans une exposition avec angoisse et stress. Le bien-être des chats devrait toujours passer avant un bon placement dans les jugements.
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Conclusion et revendications de la PSA
EXPOSITION FÉLINE INTERNATIONALE UZWIL
L’exposition féline d’Uzwil a été organisée conformément au règlement de la FiFE et de la FFH. Les dispositions concernant le bien-être des chats dans une exposition sont pratiquement inexistantes dans ces règlements. Seuls les rideaux et un tapis dans la cage sont obligatoires. Mais même si c’est aussi élémentaire que l’eau fraîche, les toilettes pour chats ne doivent être mises à disposition «qu’en cas de besoin». En d’autres termes, elles sont facultatives. De plus, les possibilités de retrait qui sont fondamentales pour le bien-être des chats brillent par leur absence dans ces règlements. Même s’il y a de nombreux éleveurs qui ont installé les cages d’exposition de manière exemplaire, un grand nombre de cages ne remplissaient pas les exigences de la protection des animaux. La PSA estime que toute cage d’exposition doit impérativement disposer d’eau fraîche, de toilettes pour chats, de possibilités de s’occuper (jouets) et d’une bonne zone de retrait, protégeant les chats des regards des visiteurs et de leurs congénères. Pour garantir que les règlements d’exposition soient respectés, il est, de plus, indispensable que les organisateurs procèdent à des contrôles rigoureux pendant l’exposition. En outre, les cages d’attente dans la zone de jugement doivent disposer au moins d’un tapis et d’une zone de retrait. Reste le toilettage excessif des chats qui pose problème. Les experts de la PSA ont pu observer plusieurs fois comment on sprayait et poudrait les chats et comment on brossait et crêpait longuement et parfois assez brutalement leur pelage. C’est une procédure extrêmement désagréable pour les chats. Malheureusement, il n’existe toujours pas de dispositions à ce sujet, alors que c’est le cas depuis des années en Suisse pour les expositions de chiens. La PSA saluerait donc que la FFH interdise le toilettage excessif des chats dans les expositions par analogie à ce qui se fait dans les expositions canines. La PSA exige formellement que l’on renonce à primer des exemplaires de race présentant des caractéristiques d’élevage extrême (par exemple, profil concave chez les persans ou absence de moustache chez les Sphynx), pour que cesse l’incitation à sélectionner des animaux en vue de caractéristiques physiques de plus en plus extrêmes. L’évaluation des observations concernant le comportement du point de vue des symptômes de stress a mis en évidence un pourcentage extrêmement élevé de chats terrorisés, dans cette exposition. En l’occurrence, il faut savoir que des chats visiblement stressés, qui par exemple tremblent ou se blottissent peureusement dans un coin, ne représentent qu’une part relativement réduite de tous les chats, qui souffrent effectivement dans une situation d’exposition. En effet, la plus grande partie des chats semble, quand on les regarde superficiellement, détendue, puisqu’ils sont couchés ou assis tranquillement dans la cage. Or le langage du corps (par exemple, pupilles dilatées, position des oreilles) et une fréquence respiratoire considérablement augmentée sont des signes clairs que ces animaux sont en réalité vraiment terrorisés. Il faudrait donc qu’à l’avenir dans les expositions, les examinateurs regardent très précisément s’il y a des chats qui n’arrivent pas à supporter la situation d’exposition. Les propriétaires de ces chats devraient donc être priés de retirer leur chat de l’exposition. Du point de vue de la protection des animaux, il n’est pas défendable de soumettre régulièrement, de manière consciente, des chats à une situation aussi chargée d’angoisse et à un si grand stress simplement pour se mesurer avec d’autres éleveurs dans une exposition.
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EXPO BULLE
44e EXPO Bulle, Espace Gruyère Bulle Visites effectuées le 31 mars ainsi que les 1er et 2 avril 2016
Résumé
Expo Bulle passe pour être l’une des plus importantes manifestations de l’élevage d’Holsteins et de Red Holsteins en Suisse. Cette importance se reflète nettement dans le soin apporté à la préparation et à la présentation des bêtes. Alors que les conditions de détention des animaux pendant leur séjour à la manifestation peuvent être globalement qualifiées de satisfaisantes, certaines pratiques utilisées pour la préparation des vaches doivent malheureusement être sévèrement critiquées, du point de vue de la protection des animaux. Le clippage aujourd’hui largement répandu compte au nombre de ces pratiques. Des surfaces entières du corps des animaux, y compris les poils tactiles, sont tondues ou rasées avec en plus le maintien des animaux à l’attache sur les stands pendant de nombreuses heures, avec la tête partiellement relevée en position immobile. De plus, près de 90 % des animaux présentés sur le ring ont montré des pis anormalement remplis ainsi que des traces manifestes de scellement de trayons. La souffrance qui en résulte pour les animaux est clairement reconnaissable à la façon dont les vaches concernées se déplacent avec les membres postérieurs contournant le pis (abduction).
Généralités
La manifestation organisée en collaboration avec les associations d’éleveurs de Red Holsteins et d’Holsteins Friesian passe pour la meilleure vitrine au niveau national de l’élevage suisse d’Holsteins et de Red Holsteins avec un rayonnement international. Parmi plus de 450 vaches, Expo Bulle a décerné des distinctions aux championnes nationales de cette race. L’importance de la manifestation pour les éleveurs est particulièrement reconnaissable à la préparation minutieuse des animaux (clippage).
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EXPO BULLE
Expo Bulle a laissé une bonne impression générale en ce qui concerne les box des animaux. Les infrastructures nécessaires aux box, à la préparation et la présentation étaient mises à disposition par l’organisation de la foire. Alors que le comportement des éleveurs ou des présentateurs avec les vaches en dehors de l’arène était en très grande majorité empreint de calme et de ménagement, une toute autre image est apparue sur le ring lors de la présentation des animaux. Certaines pratiques utilisées pour amener les vaches dans l’arène doivent être clairement critiquées du point de vue de la protection des animaux.
Observations Arrivée des animaux Le règlement d’Expo Bulle prescrit que les animaux doivent arriver le jeudi précédant l’exposition et qu’ils ne peuvent quitter l’enceinte de l’exposition que le dimanche matin après l’exposition. En conséquence, il a été possible d’observer l’arrivée des vaches pendant toute la journée du jeudi. Le déchargement s’est passé très majoritairement dans le calme. Lavage des animaux La plupart des vaches sont lavées avant le clippage. L’absence de dégagement de vapeur sur le lieu de lavage permet d’en déduire que l’opération a été réalisée à l’eau froide. Avec des températures extérieures de seulement 15 °C ce jour-là, il aurait été opportun, à notre avis, d’utiliser de l’eau chaude. Lors du lavage de ces animaux avec des nettoyeurs haute pression, nous avons pu observer des manœuvres d’évitement, ce qui permet de classifier le jet puissant de ces appareils comme désagréable, voire douloureux pour les animaux.
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Au fond à droite, la photo montre l’utilisation d’un nettoyeur haute pression, ce qui, comme l’indiquent les manœuvres d’évitement, peut être considéré comme désagréable, voire douloureux pour les animaux.
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EXPO BULLE
Hébergement des animaux Pour cette exposition, les animaux ont été hébergés pendant 4 jours sur le site de l’exposition dans des couches aux dimensions généreuses et bien couvertes de litière, réparties en 2 étables sur des rangées de près de 40 bêtes. Les couloirs des étables étaient librement accessibles aux visiteurs qui pouvaient, par conséquent, toucher, voire chicaner les animaux. Tout en veillant attentivement au bien-être de leurs vaches, les gardiens disposaient néanmoins d’une vue d’ensemble suffisamment bonne de la situation. Toutefois, d’une manière générale du point de vue de la protection des animaux, il est recommandé d’installer des séparations entre le public et les animaux afin d’éviter qu’ils puissent être constamment touchés ou même dérangés. La température des étables était relativement basse et donc idéale pour les vaches (estimation entre 15 et 18 °C). De plus, deux grands ventilateurs tournaient en permanence. La qualité de l’air dans les étables a été évaluée comme très bonne. Cependant un courant d’air permanent régnait à proximité des grandes portes, menant à la station de lavage. Les veaux regroupés, tondus même jusqu’à la ligne dorsale (topline), étaient de ce fait couchés et recroquevillés dans leur box. Cependant, le jour de la remise des prix, les veaux étaient exposés attachés. Le plus petit veau était protégé contre les courants d’air par une couverture. Au moins 2 veaux avaient moins de 4 mois au moment de l’exposition, de sorte que les exposants enfreignaient la directive sur la protection des animaux, sans que ni les organisateurs ni les autorités n’interviennent.
Les deux veaux Swiss Sale avaient bien moins de 4 mois et ont été maintenus attachés le 2 avril 2016, en infraction à l’Ordonnance en vigueur sur la protection des animaux. Les couches ne disposaient pas, comme c’est le cas sur des foires et expositions habituellement, d’attache fixe avec collier, mais les animaux étaient tenus par leurs propriétaires au licol et à la longe. La longueur de l’attache était, en général, partout satisfaisante, de sorte que les animaux pouvaient se donner de l’élan avec la tête pour se relever. Quelques animaux n’étaient pas attachés à l’anneau prévu à cet effet à environ 1 m de hauteur, mais bien plus bas sur les entretoises verticales, ce qui leur donnait un jeu supplémentaire en longueur et en hauteur, et donc permettait de
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se lever, de se coucher, de se lécher ainsi que de reculer. Tous les animaux disposaient de foin de bonne qualité et, à chaque emplacement, ils pouvaient atteindre un abreuvoir automatique. Les couloirs étaient secs et ne glissaient pas. Les vaches étaient toutes constamment surveillées, ce qui permettait de récupérer directement l’urine et les bouses dans un seau placé directement sous la vache pour éviter qu’elle ne se salisse. Les installations de traite des vaches étaient implantées à l’arrière du grand hall. Comme il fallait s’y attendre, la zone de traite était pratiquement vide au moment de la remise des prix, alors qu’une forte affluence y régnait après la présentation dans l’arène. Observations des animaux Le premier clippage tel que lavage, shampooing, coupe et rasage, a été réalisé la veille de la remise des prix. Les finitions, telles que le perfectionnement de la topline ou le crêpage du toupillon, ont été réalisées le jour même de l’exposition. Quelques postes d’attache étaient disponibles pour la préparation des vaches. Les vaches y étaient alors presque toujours attachées court, avec la tête fortement relevée. Nous n’avons pas vraiment pu noter le temps passé par vache dans cette posture artificielle et probablement pénible. L’expérience a pourtant montré dans d’autres foires telles que Tier & Technik 2016 à St-Gall, que les bêtes ne peuvent pas être attachées avec la tête fortement relevée pendant des heures!
Ces vaches ont été attachées pendant de longues heures avec la tête vers le haut pour le «fine-tuning». L’image ci-dessus montre la minutieuse préparation de la topline pour le show avec spray capillaire et sèche-cheveux. L’image ci-dessous montre l’utilisation d’une brosse et d’un sèche-cheveux.
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Lors d’une visite des étables le jour de la remise des prix, nous avons pu observer de nombreuses bêtes avec des pis gonflés, rougis par le rasage et le frictionnement. Même d’autres parties du corps présentaient de petites plaies sous forme de lésions cutanées superficielles provoquées par la coupe et le rasage ainsi que par le recours à des substances irritantes.
Cette vache présente des irritations cutanées dues au rasage et au frictionnement ainsi que des lésions superficielles à l’intérieur et à l’extérieur des jarrets. Ces dernières sont vraisemblablement dues à la tonte et à une absence de protection aux emplacements sensibles tels que les articulations.
La même vache avec rougeurs et irritations cutanées sur les pis et la panse après rasage et «traitement» avec diverses lotions, crèmes, gels et/ou liquides.
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Avant la présentation, quelques bêtes avaient la queue emballée dans un gant d’examen et fixée par un ruban adhésif, pour prévenir tout salissure. Les poils de la queue de quelques vaches ont été collés avant leur présentation sur le ring. Aux termes du règlement, le collage des poils est interdit uniquement pour la topline. Pour la brillance des pis un gel Johnson pour nourrisson ou un spray brillance ont été utilisés. Sur d’autres bêtes, nous avons observé l’emploi de spray Sullivan Fine Blood Vessel, qui accentue les vaisseaux sur le pis.
Poste de clippage: divers ustensiles de clippage sont utilisés tels que spray et laque capillaires, gel de brillance, conditionneur, mélange camphre-éthanol pour favoriser la circulation sanguine, brosses, ciseaux, tondeuse, sèche-cheveux, flex et bien plus encore. La Protection Suisse des Animaux PSA critique depuis longtemps les procédures de clippage artificielles, exagérées et inutiles lors des expositions d’animaux. Après de nombreuses années de protestation, des règlements existent maintenant, au moins en Suisse, pour les expositions canines. Par conséquent, l’utilisation de potences pour attacher les animaux pour le clippage ainsi que tout autre auxiliaire au-delà du brossage et du peignage, tels que tonte, toilettage, coupe de poils ou application de sprays, laques, crèmes, poudres, etc. sont interdits. Que le clippage des vaches sur les expositions de vaches suisses ne connaisse pas de limite et soit pratiqué de façon excessive, comme pour les expositions canines internationales, est une pratique totalement sujette à caution qui doit être refusée du simple point de vue de la protection des animaux. Les vaches sont tondues à ras de la tête aux pieds et leurs pis sont complètement rasés. L’ensemble des poils tactiles est coupé, ce qui est explicitement interdit sur les chevaux, par exemple.
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Sur l’image ci-dessus le toupillon de cette vache a été collé, des produits cosmétiques ou chimiques ont été utilisés pour faire briller les pis et faire ressortir nettement les vaisseaux. Sur l’image ci-dessous le pis de la vache a été préparé de la même manière. De plus, ses trayons ont été collés.
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Ce pis a été frotté avec une émulsion camphrée. Le camphre stimule la circulation sanguine. Il en résulte que les vaisseaux sanguins se remplissent et ressortent nettement.
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Cette photo a été prise juste avant l’entrée sur le ring. Le pis brille de façon artificielle et est parcouru de vaisseaux nettement proéminents, extrêmement épais et fortement irrigués.
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Comme de nombreuses bêtes étaient couchées dans l’étable, il n’a pas été possible de quantifier précisément le nombre de vaches dont les trayons ont été collés. Sur trois vaches Holstein Friesian dans un regroupement de cinq individus, nous avons, par exemple, constaté des traces de collodion, de pansement spray ou d’adhésifs. Lors de notre visite, nous avons chaque fois pu observer comment le personnel d’accompagnement s’affairait autour des trayons des vaches pour faire ensuite disparaître discrètement de petits flacons dans la poche de leur veste (voir photo à droite).
Trayons collés et résidus d’émulsions sur le pis d’une vache.
Reste d’adhésif ou de collodion sur les trayons d’une vache.
Observations dans l’arène Dans l’ensemble, les participants et la majorité des vaches étaient calmes et expérimentés dans le ring de présentation. Le niveau sonore de l’arène était en moyenne de 80 db et a été classé comme raisonnable pour les animaux. En majorité, ceux-ci semblaient habitués aux manipulations et au guidage et se laissaient peu impressionner par l’agitation autour d’eux. Quelques animaux ont manifesté un déplaisir en plein milieu de la présentation avec le guidage au ralenti en relevant la tête et en faisant des cabrioles. Comme indiqué précédemment, la manipulation des bêtes dans
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l’arène doit être critiquée. L’ensemble des animaux était guidé au licol muni d’une chaîne, laquelle était parfois dépourvue d’arrêtoir et maintenue très serrée. De plus – à quelques exceptions près – l’ensemble des personnes tenaient les vaches en accrochant un pli de la peau de la ganache à une bride. Une traction pouvait également être exercée sur le pli de la peau pour faire avancer les vaches.
Cette vache a été, comme nombre d’entre elles, forcée à «collaborer» à l’aide d’une gourmette tenue très serrée et d’un pincement de la ganache. Les vaches ont été exposées en rang à la fin de la présentation sur le ring. Des corrections de posture sont souvent entreprises pour positionner les bêtes de façon optimale et viser à une tenue parfaite, par exemple en piquant dans les côtes avec le doigt ou en appuyant sur la colonne vertébrale ou dans les flancs. En outre, une pression est souvent exercée par les chaussures dans la zone du bourrelet coronaire pour forcer la vache à reculer.
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Après un tour sur le ring, les vaches sont exposées en rang et des corrections de posture sont exercées par des mesures coercitives. Dans l’arène, nous avons constaté que près de 90 % des vaches avaient un pis très gonflé et tendu et une démarche toujours chancelante (abduction des membres postérieurs). Les intervalles entre traites apparemment longs, qui mènent à une congestion non naturelle, sont explicitement interdits selon l’art. 17 de l’Ordonnance sur la protection des animaux. Le «scellement extérieur des trayons», au contraire, fait partie de façon incompréhensible du code d’honneur des éleveurs de bovins, mais fait toujours partie des moyens autorisés, dans la mesure où il ne dégrade pas le bien-être des animaux. Le bien-être de nombreux animaux présentés à Expo Bulle était à notre avis, clairement dégradé, ce qui du côté des organisateurs ne portait aucunement à conséquence. Apparemment le code d’honneur n’est qu’un simple tigre de papier. À l’opposé de l’Expo de Lausanne, où les juges classaient également au premier rang les vaches dont les pis n’étaient pas congestionnés, les premières places d’Expo Bulle ont été sans exception aucune, remportées par des vaches aux pis massivement remplis.
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Les vaches sur les photos ci-dessus et à droite ne pouvaient plus se déplacer normalement en raison de leurs pis gonflés et douloureux. Leur démarche était raide et vacillante.
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Celui qui présentait des vaches aux pis brillants et gonflés sur le ring d’exposition à Expo Bulle étaient à même de recevoir une distinction.
Le juge a récompensé principalement les vaches aux pis gonflés.
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Conclusion et revendications de la PSA
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L’exposition a laissé une impression positive en ce qui concerne les box et la détention des animaux ainsi que le déroulement de la manifestation. Cependant une impression négative globale se dégage en raison des intervalles de traite manifestement fortement prolongés sur pratiquement toutes les vaches présentées, ce qui est inacceptable du point de vue de la protection des animaux. Sont également incriminées les méthodes de guidage lors de la présentation des animaux sur le ring (préhension des ganaches, positionnement à l’aide de la pression sur le bourrelet coronaire, correction de posture par pression sur la zone intercostale et dans la région de la colonne vertébrale), attente forcée des animaux dans les box avec une posture corporelle non naturelle pendant le clippage ainsi que les nombreuses manipulations observées sur les trayons. Ces dysfonctionnements d’Expo Bulle ont des répercussions négatives sur le bien-être des animaux exposés et ne sont pas acceptables du point de vue de la PSA. D’autant plus que des juges expérimentés devraient être en mesure de distinguer les caractéristiques des pis pertinentes pour l’élevage, y compris lorsque ceux-ci sont normalement remplis! Le «code d’honneur» en partie vague et insatisfaisant doit de l’avis de la PSA être précisé eu égard aux points précités. Il privilégie les éleveurs qui pratiquent des intervalles entre traites et des manipulations sur les trayons et provoquent sciemment ainsi de la souffrance et des douleurs de leurs animaux. Les éleveurs dont le bien-être de leurs animaux est plus important que des pis congestionnés et douloureux en sont pour leurs frais! En particulier sur la toile de fond des généreuses subventions d’environ 115 000 francs pour 2016, on devrait s’attendre à ce que les budgets utilisés pour promouvoir la protection des animaux ne soient pas investis dans des pratiques contraires à celle-ci, mais bénéficient au bien-être animal, y compris lors des expositions.
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OFFA FOIRE DE PRINTEMPS ET TENDANCES, ST. GALL
OFFA Foire de printemps et tendances St. Gall Du 13 au 17 avril 2016, visitée le 14 avril 2016
Résumé
Globalement, la détention des animaux à l’occasion de l’OFFA a pu être évaluée positivement. Les enclos étaient propres et généreusement recouverts de litière. La majorité des chevaux semblaient détendus, mangeaient, dormaient ou se roulaient parfois dans la paille; ils disposaient d’eau et de fourrage. De nombreux animaux étaient très curieux et se laissaient volontiers caresser par les visiteurs. Malheureusement, les boxes des chevaux de grande taille et des juments accompagnées de leur poulain étaient inférieurs aux dimensions minimales prescrites par la loi. Certains chevaux manifestaient clairement leur ennui. Les chevaux détenus en groupe n’avaient pas de possibilité de se retirer à l’écart de leurs congénères. La Protection Suisse des Animaux PSA estime que les expositions animales remplissent une fonction de modèle pour le public et que, par conséquent, elles sont appelées à montrer aux visiteurs un type de détention prenant en considération les besoins des animaux. Il faut donc impérativement qu’à l’avenir de plus grands espaces avec des possibilités de retrait et d’occupation soient offerts aux animaux. De plus, des aires de sortie seraient souhaitables. Dans l’ensemble, le comportement avec les chevaux était tout à fait correct, le plus souvent empreint de calme et de respect. En revanche, les présentations ont suscité des critiques, particulièrement lorsque les animaux étaient littéralement poussés à galoper et à sauter. De nombreux chevaux étaient paniqués en traversant le terrain de la foire, surtout lorsqu’ils devaient passer près d’une forge bruyante, mais aussi avant d’entrer sur le terrain de sport en raison du niveau sonore élevé de la musique. Les promenades à poney, elles, étaient effectuées dans le respect des animaux qui avaient droit à des pauses régulières. Malheureusement, il n’y avait aucune possibilité pour les poneys de se
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OFFA FOIRE DE PRINTEMPS ET TENDANCES, ST. GALL
mouvoir librement à aucun moment de la journée; de plus, ils devaient marcher toute la journée sur la même main, sans changement de sens, et ils étaient constamment soumis aux bruits de la forge qui était juste à côté. Heureusement, il semble que les poneys n’en étaient pas trop affectés grâce aux parois isolantes de la tente contre le bruit. Les démonstrations du Walter Zoo se déroulaient en douceur, mais il est regrettable que les animaux aient été détenus pendant toute la journée dans des caisses ou conteneurs exigus.
Conclusion et revendications de la PSA
La Protection Suisse des Animaux PSA estime que, de nos jours, les expositions animales doivent remplir une fonction de modèle pour le public. Or, pour présenter une bonne détention des chevaux, ces derniers doivent être montrés plus souvent dans des groupes structurés. Dans tous les cas, ils doivent bénéficier de boxes de taille généreuse avec si possible une aire de sortie. L’année prochaine, l’OFFA doit absolument renoncer aux boxes très exigus pour les chevaux de petite taille et les poneys (9 m2 seulement pour 3 à 4 animaux). En Suisse, des règles légales ont été élaborées pour tous les animaux présentés dans des expositions; l’ordonnance sur la protection des animaux précise l’espace disponible et l’aménagement de l’enclos. Il suffit d’avoir l’autorisation d’un office vétérinaire cantonal pour passer temporairement sous les exigences minimales légales. La PSA estime que ce n’est pas acceptable. Pendant les expositions qui durent plusieurs jours, les animaux devraient avoir au moins les surfaces préconisées par l’ordonnance sur la protection des animaux. Pour l’année prochaine, l’emplacement de la forge si bruyante devrait être revu, pour réduire les réactions de peur des chevaux au moment de traverser le terrain de la foire. On pourrait installer un «itinéraire» exprès pour eux afin de leur éviter de devoir traverser la foule des visiteurs lors des allers-retours vers la place de saut. Cela permettrait également de réduire notablement la probabilité d’un accident. Enfin, il faudra prévoir des changements de sens dans les promenades à poneys et laisser les animaux se déplacer librement pendant les pauses sans être attachés.
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2/2017
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
LUGA LUCERNE
LUGA Lucerne Du 29 avril au 8 mai 2016, visité les 29 avril et 6 mai 2016
Résumé
A la LUGA 2016, il y avait des animaux de rente (bovins, moutons, chèvres, cochons), des équidés (chevaux, ânes, poneys), des cochons d’Inde, des lapins, des poules, des pigeons, des oiseaux d’ornement et des autruches. La détention de ces animaux était organisée de manière semblable à l’année dernière et à bien des égards elle a pu être qualifiée de satisfaisante. La direction de la foire a tenu compte de quelques critiques formulées l’année passée par la PSA et ce, dès l’installation; elle a veillé également à mettre en œuvre sur place certaines propositions d’amélioration. Les volières d’oiseaux d’ornement, l’enclos des cochons d’Inde et quelques enclos de lapins de dimensions généreuses et structurés de manière respectueuse des animaux sont des exemples à suivre d’une bonne détention d’exposition. En revanche, la détention des cailles où il n’y avait aucune possibilité de se cacher est susceptible d’amélioration. Aux yeux de la PSA, d’autres possibilités d’optimisation de la détention s’imposent en ce qui concerne la structuration et l’espace octroyé dans plusieurs enclos. C’est ainsi que les moutons et certains lapins devraient avoir des enclos de plus grande taille, et pour les animaux de rente, il serait souhaitable de proposer des possibilités de retrait.
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Conclusion et revendications de la PSA
LUGA LUCERNE
L’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) prescrit des exigences minimales pour la détention permanente des animaux. Dans le cas des expositions, les cantons peuvent émettre une dérogation à ces dimensions minimales pendant une durée limitée. La PSA poursuit ici une autre approche, étant donné qu’à son avis les expositions animales ont toujours une fonction de modèle. Les dimensions minimum de l’OPAn devraient certes être respectées mais si possible dépassées, pour que le public sache ce qu’est une détention vraiment respectueuse des animaux. À l’exception des autruches qui auraient eu besoin de grands espaces, les dimensions minimales de l’OPAn ont été respectées à la LUGA. Certains enclos (lapins, cochons d’Inde, oiseaux d’ornement) disposaient même très heureusement d’un espace extrêmement généreux et pouvaient être jugés exemplaires aussi du point de vue de leur structure. Le premier jour de la visite, la PSA a évoqué la détention des animaux avec la direction de la foire. Certaines des critiques émises par la PSA (possibilité de baignade pour les oiseaux d’ornement, protection contre les regards pour les cochons d’Inde, protection contre les regards pour l’Amrock) avaient été mises en œuvre, d’autres avaient été améliorées dès l’installation, en fonction des remarques émises l’année précédente. La PSA estime qu’il reste encore un potentiel d’amélioration dans la détention des animaux de rente, notamment en diminuant la densité des effectifs des moutons. Pour les chèvres adultes, il faudrait des possibilités de grimper et pour une détention réellement exemplaire de cochons et de moutons, la PSA saluerait la mise à disposition des animaux de possibilités de retrait visuel. Il est clair que la détention des cailles doit être améliorée, et il faudrait renoncer à utiliser des cochons d’Inde comme animaux à câliner. Dans l’ensemble, la détention des animaux à la LUGA a pu être évaluée positivement. Si les remarques ci-dessus devaient être prises en compte à l’avenir, la LUGA serait en bon chemin pour être une exposition réellement exemplaire.
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1/2017
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BEA / BEA CHEVAUX BERNE
BEA / BEA Chevaux Berne Du 29 avril au 8 mai 2016, visité le 3 mai 2016
Ce porcelet est la preuve vivante du plaisir que ces animaux éprouvent à bouger, si on leur en laisse la possibilité; et comme il était content de gambader dans la grande arène!
Résumé
Les exposants et les organisateurs ont pris au sérieux les critiques formulées par la Protection Suisse des Animaux PSA au cours des dernières années et ont fait de notables efforts d’amélioration. Nous avons particulièrement apprécié quelques détentions en groupe, par exemple les cochons, les vaches mères, les poneys, les ânes, les chiens, les lapins et les oiseaux d’eau et d’ornement dans la halle réservée au vol libre. Il y aurait certes ici l’une ou l’autre chose à améliorer, notamment l’espace et les possibilités de retrait et d’occupation. La majorité des animaux étaient propres, bien soignés, en bonne santé et avaient le nécessaire: eau, nourriture, soins, attention, litière et dans une certaine mesure également de l’occupation et des possibilités de retrait. En 2017, il faudrait davantage mettre l’accent sur l’absence encore fréquente de possibilités de retrait et d’occupation, sur certaines améliorations dans la détention et la structure, notamment pour la truie mère dans le boxe de mise-bas, les zoos câlins, le pilotage, l’information et la surveillance du public. La PSA estime que les expositions animales devraient présenter aux visiteurs une détention aussi exemplaire que possible pour montrer ce qu’est et doit être à notre époque une détention aussi conforme que possible aux besoins de l’espèce. Lors des démonstrations, il faut adopter avec les animaux un comportement exemplaire, attentionné, calme et expérimenté. En effet, elles ont régulièrement lieu devant un grand public souvent peu connaisseur et il ne faudrait pas qu’il prenne ce qu’il voit pour argent comptant. Il faut donc impérativement renoncer à toute dérive vers la cruauté vis-à-vis des animaux – non seulement pour des raisons légales, mais aussi pour faire preuve de respect et de sens des res-
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BEA / BEA CHEVAUX BERNE
ponsabilités pour l’animal qui nous est confié et l’aspect de modèle qui vont fondamentalement de pair avec les présentations d’animaux en public.
Conclusion et revendications
D’une manière générale, les exposants et les organisateurs ont pris au sérieux cette année les critiques formulées par la Protection Suisse des Animaux PSA au cours des dernières années et ont fait des efforts d’amélioration. Par exemple, les taureaux avaient des abreuvoirs automatiques pour boire quand ils en avaient envie. Les vaches et taureaux détenus à l’attache étaient protégés des visiteurs par des barrières pour empêcher ces derniers de les toucher. Nous avons constaté quelques bonnes détentions judicieuses en groupe, par exemple les cochons, les vaches mères, les poneys, les ânes, les chiens, les lapins, et les oiseaux d’eau et d’ornement dans la halle réservée au vol libre. Certes il y a l’une ou l‘autre chose à améliorer, notamment l’espace qui n’était pas toujours optimal (ânes, poneys) ou lorsqu’il n’y avait pas d’eau disponible à volonté (alpagas). Mais une grande partie des animaux étaient propres, bien soignés, en bonne santé (à l’exception du verrat) et avaient le nécessaire: eau, nourriture, soins, attention, litière et dans une certaine mesure également des possibilités d’occupation et de retrait. Les branches et arbrisseaux de sapin permettent aux chèvres, ânes et cochons de grignoter, c’est très positif, mais on pourrait ajouter davantage de filets de foin. En 2017, il faudrait davantage mettre l’accent sur l’absence encore fréquente de possibilités de retrait et d’occupation pour les animaux. A quelques exceptions près, la structure et l’espace des enclos pour petits animaux étaient de satisfaisants à exemplaires à la BEA. Au contraire d’autres expositions, on a heureusement renoncé à la détention individuelle chez les petits animaux d’espèces sociables. Les critiques de la PSA ont incité les organisateurs à munir, dans la section des petits animaux, plusieurs enclos de barrières pour réduire les perturbations causées par les visiteurs. Diverses affiches, inscriptions sur les enclos et de plus le personnel de surveillance, contribuaient à bien informer les visiteurs. A nos yeux, il serait de toute urgence nécessaire de choisir plus judicieusement l’emplacement, les dimensions et les possibilités de retrait pour la truie mère dans le boxe de mise bas. Les zoos câlins eux aussi mériteraient d’être améliorés en canalisant le nombre de visiteurs, tout particulièrement d’enfants, mais aussi en enrichissant l’aménagement et la structure des enclos. La PSA estime que les expositions animales devraient présenter aux visiteurs une détention aussi exemplaire que possible pour montrer ce qu’est et doit être à notre époque une détention aussi conforme que possible aux besoins de l’espèce. Lorsque des manifestations ont lieu plusieurs jours, il serait indiqué d’installer des enclos de taille généreuse et dotés de structures appropriées donnant aux animaux la possibilité de se retirer des regards et des attouchements des visiteurs. A notre avis, les occupations offertes aux animaux sont essentielles; les chèvres ont besoin par exemple d’enclos bien structurés leur permettant de grimper et de jouer, ainsi que de niches surélevées pour y dormir. Les chevaux pourraient être détenus davantage en groupe, dans des stabulations libres avec parcours, séparées des couchages. Chez les poussins et les cailles, la PSA voit aussi des possibilités d’amélioration de la détention en ce qui concerne les possibilités de retrait et un espace plus généreux. Les poules doivent avoir des perchoirs permettant de s’asseoir! Par ailleurs, le public doit être mieux canalisé; la PSA est d’avis qu’il faudrait impérativement limiter le nombre de visiteurs dans la halle réservée au vol libre. De surcroît, tous les enclos devraient être munis d’informations sur les animaux et races exposés, leurs besoins en détention, nourriture et comportement, ainsi que des informations sur les propriétaires (afin que les personnes intéressées puissent poser des questions supplémentaires).
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BEA / BEA CHEVAUX BERNE
Lors des démonstrations, il faut veiller à présenter tous les animaux de manière exemplaire, attentionnée, patiente et expérimentée. En effet, elles ont régulièrement lieu devant un grand public souvent peu connaisseur et il ne faudrait pas qu’il prenne ce qu’il voit pour argent comptant, comme les démonstrations hippiques qui péchaient parfois par manque d’harmonie, les chevauchées sur jeunes chevaux dans le roundpen sans oublier la présentation des taureaux peu attentionnée. Il faut donc impérativement renoncer à toute dérive vers la cruauté vis-à-vis des animaux – non seulement pour des raisons légales, mais aussi pour faire preuve de respect et de sens des responsabilités pour l’animal qui nous est confié et l’aspect de modèle qui vont fondamentalement de pair avec les présentations d’animaux en public.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE KREUZLINGEN
Exposition canine internationale de Kreuzlingen 21 et 22 mai 2016, visité le 21 mai 2016
Résumé
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La Bodenseearena ainsi que les halles voisines offraient avec leurs surfaces vertes et le lac à proximité d’excellentes conditions pour une exposition canine. Toutefois, il n’y avait pas assez de place pour le grand nombre de participants; de nombreux chiens ont dû attendre pendant des heures dans des cages ou des boxes exigus. En outre, l’espace resserré dans les halles entraînait régulièrement des situations où les chiens n’ayant plus une distance individuelle suffisante entre eux, leurs détenteurs devaient empêcher qu’ils se jettent l’un contre l’autre. Enfin, le manque de places de stationnement pour les exposants, qui avait déjà été critiqué lors de la dernière exposition, ne s’est pas amélioré, car cette année également presque toutes les places de stationnement étaient en plein soleil. Le règlement d’exposition de Kreuzlingen interdisait également un toilettage des chiens qui dépasse le brossage et l’utilisation du peigne. Par ailleurs, l’utilisation de colliers étrangleurs sans arrêtoir était interdite. La direction de l’exposition a communiqué, notamment au moyen de nombreuses affiches, que des contrôleurs veilleraient au respect de ces dispositions. En dépit de ces interdictions, on a tout de même constaté quelques cas de toilettage interdit; le pelage de ces chiens a été sprayé et crêpé, des poils ont été arrachés, rasés ou coupés. Dans les sacs ouverts de nombreux exposants, se trouvaient de la poudre, des sprays et d’autres produits pour le styling. Le comportement des détenteurs avec leur chien pendant le toilettage était parfois franchement brutal. Les chiens étaient contraints à avoir la tête tirée vers le haut au moyen d’une laisse tendue et cela pendant longtemps. Les chiens qui se défendaient étaient parfois ramenés à l’ordre avec une sévérité excessive (le détenteur hurlait, leur tirait sur le poil).
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE KREUZLINGEN
Malheureusement, une grande partie des détenteurs de chiens faisaient fi de l’interdiction d’utiliser les colliers étrangleurs sans arrêtoir. D’autres déplaçaient l’arrêtoir au point que le chien était étranglé. Dans de nombreux cas, les chiens étaient étranglés par une forte traction de la laisse vers le haut, même si ce n’était pas une laisse interdite. On a observé fréquemment comment des détenteurs de chiens déplaçaient trop loin en avant sur le cou de leur chien les laisses de présentation déjà extrêmement fines. Cela obligeait le chien à se redresser et à adopter devant le juge la posture de la tête souhaitée. L’effet d’étranglement vigoureux et répété entraîne inéluctablement la douleur, la souffrance et la peur. Malgré l’interdiction expresse de la loi sur la protection des animaux, il n’y a pratiquement pas de chiens pendant les expositions qui ne soient pas présentés au juge sans être étranglés ni tirés vers le haut. Dans la perspective de la protection des animaux, on n’hésite pas à prendre en compte les dégâts pour la santé (douleur, détresse respiratoire, toux irritante, réflexe pharyngien, râles, déglutition douloureuse, vomissements, irritations au cou et à la trachée, etc.). À l’exposition de Kreuzlingen, il y avait certes des contrôleurs visibles, toutefois on n’en a pas vu intervenir activement. Dans un cas précis, un chien a été brutalement étranglé devant les yeux de deux contrôleurs et même s’ils ont vu cette scène et en ont même parlé, ils n’ont pas estimé qu’il était nécessaire d’intervenir. Les conditions d’exposition représentaient clairement un véritable stress pour une partie des chiens. C’est ainsi que les professionnels de la PSA ont pu observer des modes de comportement qui donnaient à penser que les chiens étaient dépassés par la situation, qu’ils avaient peur et souffraient de stress. Cela comporte notamment des manifestations comme se passer fréquemment la langue sur le museau, se secouer ou bâiller ou encore trembler de tout son corps, tirer la queue entre les pattes ainsi qu’essayer d’échapper à cette situation. Les conséquences négatives d’une sélection visant des caractéristiques d’élevage de plus en plus extrême chez certaines races n’étaient pas absentes à Kreuzlingen. Il y avait par exemple des bulldogs anglais qui avaient de la peine à respirer par 23° C dans la halle d’exposition; il fallait déjà leur mettre un manteau spécial pour les rafraîchir afin qu’ils puissent supporter ces conditions. De plus, ils ont dû être approvisionnés en eau par une grande seringue parce que leur museau excessivement court ne leur permettait pratiquement plus de boire normalement. Paradoxalement, les chiens nus avaient froid dans la halle, ce qui a obligé certains éleveurs à leur mettre une véritable combinaison pour couvrir l’ensemble du corps. En dépit des critiques de la Protection Suisse des Animaux PSA concernant les circonstances parfois contraires à la protection animale dans les expositions canines, il n’y a malheureusement pas eu l’amorce d’un changement à Kreuzlingen. Certes, les organisateurs ont consciencieusement transmis les prescriptions du règlement d’exposition, mais de nombreux détenteurs de chiens ne les ont pas respectées. L’interdiction des colliers sans arrêtoir était pratiquement sans effet, parce que non seulement les exposants paraissaient estimer que cela ne les concernait pas, mais aussi parce que, dans de nombreux cas, les chiens étaient étranglés par une forte traction de la laisse vers le haut. C’est pour cette raison qu’il faut impérativement interdire l’étranglement des chiens dans les expositions, quels que soient les moyens utilisés. La Protection Suisse des Animaux PSA est d’avis que les organisateurs méritent un compliment pour avoir clairement formulé les exigences dans le règlement d’exposition et transmis l’information de façon conséquente. Mais pour les imposer, il faudra à l’avenir encore améliorer le contrôle et la mise en œuvre.
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Conclusion et revendications
EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE KREUZLINGEN
L’exposition canine à Kreuzlingen avec ses nombreuses surfaces vertes et le lac à proximité des halles d’exposition offrait en principe un environnement extrêmement convivial pour les chiens. Il faudrait toutefois améliorer l’espace bien trop réduit dans les halles ainsi que l’emplacement des places de stationnement pour les exposants. Les organisateurs de l’IHA ont informé abondamment les exposants du règlement d’exposition et attiré leur attention sur l’interdiction du toilettage excessif, de l’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses sans arrêtoir. De nombreuses affiches et dépliants indiquaient ces dispositions de manière tout à fait visible. Malheureusement, à Kreuzlingen comme ailleurs, cela a été suivi de trop peu d’effets. Cependant, il était réjouissant de constater qu’il y avait une légère diminution du toilettage excessif par rapport aux expositions précédentes. Une fois de plus, il est clairement apparu à cette exposition que les interdictions n’ont aucun effet si leur application n’est pas imposée. A la longue, la crédibilité des organisateurs va en pâtir notamment vis-à-vis des exposants et des éleveurs, si l’on interdit l’utilisation de colliers étrangleurs et le toilettage excessif alors que cela n’a pratiquement pas de conséquences en ne respectant pas ces prescriptions. Trois contrôleurs ont été observés le jour de la visite, mais ils ne sont pas intervenus suffisamment, alors que la situation l’aurait exigé. De même, l’interdiction de colliers étrangleurs et de laisses sans arrêtoir à l’IHA était pratiquement restée sans effet. D’une part, de nombreux exposants l’ont tout simplement ignorée, d’autre part, beaucoup de chiens ont tout simplement été étranglés par des arrêtoirs placés de manière trop serrée ou par une forte traction de la laisse vers le haut. L’application de ces prescriptions devrait donc être contrôlée rigoureusement pour que leur infraction, en conduisant les chiens de manière trop serrée avec le collier ou la laisse (et même avec un arrêtoir) ainsi que d’une manière générale l’étranglement des chiens, soit sanctionnée. La Protection Suisse des Animaux PSA demande donc avec fermeté aux organisateurs de contrôler plus sévèrement le respect des dispositions relatives à la protection animale et du règlement d’exposition et demande aussi qu’ils sanctionnent les infractions.
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2/2017
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BOURSE AUX REPTILES ETOY
Bourse aux reptiles Etoy, VD Dimanche 29 mai 2016
Résumé
La Bourse aux reptiles à Etoy a été organisée par Reptiles Romandie. Au vu du nombre d’animaux exposés, il s’agit d’une bourse de taille assez modeste (les mygales représentaient le gros des animaux exposés, et comme elles font partie de la classe des invertébrés, elles ne tombent pas sous le coup de la loi sur la protection des animaux). Le public s’est toutefois déplacé en masse, surtout le matin: les visiteurs se bousculaient autour des tables des exposants, les animaux exposés en majorité dans des conteneurs en plastique «se vendaient comme des petits pains», par conséquent, les rangées étaient déjà clairsemées vers midi. Alors que la bourse durait officiellement jusqu’à 16 heures, les exposants avaient commencé déjà de réemballer vers 13 h 30. Outre quelques éleveurs amateurs de Reptiles Romandie, les exposants commerciaux habituels étaient sur place, notamment Objectif Reptiles avec un vaste assortiment de divers reptiles. Dans la zone près de l’entrée, le règlement de la bourse était affiché de manière à être parfaitement visible pour tous les exposants et visiteurs. Il mentionnait que les espèces protégées ne pouvaient être vendues que provenant d’un élevage et munis du certificat CITES approprié. Les conteneurs dans lesquels les animaux étaient exposés devaient être d’une taille suffisante pour que l’animal puisse bouger et être suffisamment aéré. Le substrat dans les conteneurs devait être adapté à l’espèce animale et il devait y régner une température et une hygrométrie suffisantes. Malheureusement, les conteneurs dans lesquels par exemple plusieurs grenouilles étaient présentées, ne parvenaient malheureusement pas à atteindre le degré requis. Des conteneurs avec les serpents devaient, toujours conformément au règlement, avoir une longueur minimale de la moitié de la longueur du corps des animaux, ceux des lézards 1,5 x la longueur du corps (queue comprise). De plus, chaque conteneur devait être muni de la dénomination française ou allemande de l’espèce, mentionner la provenance (élevage/capture en liberté), le sexe, le statut de protection, l’alimentation, la taille à l’âge adulte et les dimensions recommandées du terrarium. Les animaux venimeux devaient bénéficier d’un double conditionnement, étiqueté en conséquence et ils ne devaient être vendus qu’à des personnes titulaires d’une attestation de compétence.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BOURSE AUX REPTILES ETOY
Les animaux étaient exposés dans des conteneurs de plastique ou des gobelets, comme c’est l’habitude dans les bourses aux reptiles. Etant donné que les animaux étaient à vendre, les exposants tenaient à les montrer aux clients potentiels, ici ou là ils les sortaient de leurs conteneurs pour les montrer de tout près, ce qui peut être stressant pour les animaux. Les conteneurs posés sur les tables étaient parfois soulevés pour contempler les animaux de plus près – là aussi un facteur probable de stress supplémentaire pour les reptiles. Les boxes et les conteneurs ne contenaient souvent que l’aménagement absolument indispensable sans offrir aux animaux suffisamment de possibilités de retrait. Dans la majorité des cas, les animaux avaient au moins un substrat à disposition. La conservation de la température optimale pour les animaux n’était probablement pas garantie dans la majorité des cas, étant donné qu’il n’y avait pas d’éclairage adéquat installé dans les gobelets et boxes en plastique. Cet aspect n’était pas primordial ce jour-là étant donné qu’il régnait un climat chaud et humide. L’étiquetage de certains conteneurs était lacunaire (ne portant parfois que le nom latin abrégé) sans indications sur l’espèce animale et ses conditions de détention. Dans certains cas, contrairement au règlement de la bourse, des exemplaires capturés en liberté étaient exposés et en vente. Il faut savoir que pour ces animaux ayant vécu à l’état sauvage dans la nature, être enfermés dans de minuscules boîtes en plastique et être fixés par des dizaines de regards doit représenter un stress extrême! La PSA estime qu’il devrait être interdit d’exhiber dans des bourses aux reptiles des animaux capturés en liberté! Pour autant qu’on puisse en juger, l’état de santé des animaux exposés était bon et ils étaient peu nombreux à manifester leur stress: un jeune boa constricteur (Boa constrictor) est resté pendant toute la journée en attitude défensive dans un coin de sa petite boîte en plastique, visible du haut, sans possibilité de se retirer, en essayant de happer les mains et les visages des visiteurs qui bougeaient au-dessus du couvercle. Il était difficile de dire avec certitude si les nombreux animaux immobiles et recroquevillés étaient détendus ou pétrifiés de peur! Les quelques terrariums et conteneurs d’exposition portaient des indications sur le nom de l’espèce (français/latin), l’origine, le sexe, la taille et le statut de protection. Presque tous les exposants se distinguaient par le manque flagrant d’informations sur les animaux à vendre et leurs besoins en matière de détention. Le règlement de la bourse a été majoritairement respecté en ce qui concerne le type de conteneurs d’exposition. La majorité des conteneurs étaient opaques au moins sur les côtés; les conteneurs transparents étaient quelque peu protégés par du papier-ménage ou un couvercle opaque. Mais quelques conteneurs pouvaient toutefois être examinés de tous les côtés, ce qui n’est pas acceptable du point de vue de la protection animale. De surcroît, à notre avis, les conteneurs n’étaient pas toujours suffisamment grands pour remplir les conditions fixées par le règlement de la bourse.
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Ce jeune boa est resté toute la journée en position défensive et souffrait visiblement du stress.
PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BOURSE AUX REPTILES ETOY
De plus, des souris de couleur domestiques et des rats vivants faisaient également partie de l’offre. Il était donc possible de s’approvisionner en proies vivantes ou d’acheter spontanément un petit animal domestique. Les cages des animaux-proies étaient du type «animal d’expériences dans un laboratoire pharmaceutique» ou dans des «cages en plastique bon marché», qui étaient autant les unes que les autres inappropriées pour une détention correcte de rongeurs. La détention des rongeurs à la bourse ne répondait pas aux prescriptions minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn): les rats par exemple étaient dans une cage exiguë sans possibilité de retrait ni objets à ronger; les souris n’avaient aucune possibilité de grimper. On a observé que des souris servant de proies vivantes avaient été placées après la vente dans des boîtes de transport transparentes ouvertes sur le côté, que certains visiteurs emportaient tout en continuant de visiter l’exposition. Aucune information sur les aspects juridiques de l’abattage des animaux destinés à nourrir des reptiles ou sur le fait de les donner vivants aux reptiles n’était visible. Les animaux nocturnes comme certains geckos, souris et rats devraient conserver leur tranquillité pendant la journée, ce qui ne peut pas être garanti lors d’une bourse. La PSA inscrit un gros point d’interrogation derrière la présentation et la vente d’animaux-proies vivants dans une bourse aux reptiles!
Cages avec souris et rats destinés à servir de nourriture aux reptiles.
Généralités
La Bourse aux Reptiles s’est déroulée le 29 mars 2016 de 10 à 16 heures à la Salle polyvalente à Etoy (VD). Les tables des exposants se trouvaient dans un rectangle au milieu de la pièce ainsi que sur les deux longueurs. Les visiteurs passaient par deux couloirs entre les deux côtés et le rectangle formé par les tables. Il y avait une véritable cohue, l’air était étouffant, la température s’élevait à 23° C. Les chiens étaient apparemment autorisés; plusieurs visiteurs flânaient avec leur chien au milieu de la foule. Les terrariums avec leurs animaux et divers accessoires étaient placés sur les tables; il y avait parfois du matériel informatif (principalement la carte de visite des éleveurs). De nombreux boxes hébergeant des animaux étaient munis d’une étiquette uniforme portant les indications minimales prescrites par le règlement de la bourse (l’espèce animale en français et latin, le nombre des animaux et leur sexe, production d’un élevage ou capture en liberté, taille, nourriture, statut de protection, prix). Quelques conteneurs d’animaux n’étaient munis que d’informations rudimentaires inscrites avec un feutre indélébile, par exemple uniquement le nom en latin (parfois abrégé). Une détention conforme aux besoins des reptiles est impossible dans le type de boxe utilisé dans les bourses aux reptiles (ce qui est justifié par le caractère uniquement temporaire de la détention). Non seulement la surface du conteneur est trop exigüe, mais les ressources nécessaires comme la possibilité de se retirer, de grimper, de se mettre au soleil, etc. font défaut. De plus, il est quasiment impossible d’offrir un climat optimal aux animaux. Si les animaux sont présentés dans des boîtes
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
BOURSE AUX REPTILES ETOY
en plastique, cela peut créer chez les visiteurs l’impression erronée que ces animaux sont faciles à détenir et n’ont pas de grandes exigences. Pour des raisons pédagogiques, il faut donc renoncer aux boxes. Il est bien clair que tous les animaux à vendre ne peuvent pas être présentés dans des terrariums complètement installés, car cela complique l’examen et la manipulation des animaux. Les boxes devraient toutefois au moins respecter les exigences de la bourse, c’est-à-dire que les animaux devraient pouvoir se retourner sans problème! Par ailleurs, les boxes ne devraient pas être transparents, mais offrir suffisamment de possibilités de retrait. Il serait souhaitable que quelques terrariums de démonstration soient visibles dans chaque bourse pour que les futurs propriétaires sachent ce qu’est une détention véritablement conforme aux besoins des animaux. Il en va de même avec une information adéquate des visiteurs sur l’espèce animale concernée.
Cet agame disposait au moins d’un substrat approprié.
Détail des exposants
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Rangée de tables 1: la première rangée de tables à gauche de l’entrée était presque exclusivement occupée par l’exposant 1. Outre une douzaine de mygales différentes, il présentait trois anolis chevaliers (Anolis equestris), trois geckos géants de Madagascar (Phelsuma madagascariensis), deux agames jeunes et deux adultes (Pogona vitticeps), six geckos léopards (Eublepharius macularius) adultes et cinq jeunes, un Strophurus williamsi (Drüsenschwanz-Gecko), un gecko tokay ou tokeh (Gekko gecko), trois geckos à franges (Rhacodactylus ciliatus), un Plica plica (Stelzenläufer-Leguan), deux iguanes à collier (Crotaphytus collaris), un grand lézard ocellé (Timon lepidus), un caméléon casqué (Chamaeleo calyptratus), deux serpents ratiers américains (Pantherophis obsoletus), un serpent des maisons africain (Boaedon fuliginosus), six pythons royaux (Python regius) de différentes tailles, deux serpents-rois communs jeunes et un adulte (Lampropeltis getula), une Pseudelaphe flavirufa (Mexikanische Nachtnatter), trois serpents-rois de San Luis (Lampropeltis mexicana), un boa du Pacifique caréné (Candoia carinata), un petit serpent vert venimeux non identifié (étant donné que le conteneur n’était pas étiqueté et que l’animal ne portait que la mention «venimeux» – peut-être une vipère des bambous, Trimesurus sp.), deux crotales des rochers (Crotalus lepidus), deux crotales des prairies (Crotalus viridis), trois mocassins à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix), quatre crotales du Pacifique (Crotalus oreganus), quatre serpents des blés (Pantherophis guttatus) de tailles diverses, deux boas de Duméril (Acrantophis dumerili), cinq boas constricteurs (Boa constrictor), quatre tortues d’Hermann jeunes et deux adultes (Testudo hermanni), deux jeunes tortues bordées (Testudo marginata), cinq jeunes tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata), ainsi que six crapauds-buffles (Rhinella marina). Parmi les animaux exposés, il y avait de nombreux exemplaires capturés en liberté, ce qui n’était pas indiqué sur les étiquettes, mais a été entendu dans l’entretien de vente entre un vendeur et un client.
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L’exposant 2 le jouxtait; il présentait 21 pythons royaux jeunes et adultes ainsi qu’une douzaine de mygales. L’exposant 1 utilisait les conteneurs suivants pour présenter ses animaux: de petits boxes en plastique mesurant 15 x 10 x 7 cm, des conteneurs de plastique de taille moyenne 25 x 15 x 7 cm, ainsi que quelques conteneurs plus grands de 30 x 20 x 7 cm. Quelques conteneurs étaient juste posés sur la table, mais la majorité était intégrée dans une sorte de tiroir avec cadre en bois et recouvert d’un couvercle en verre, ce qui les protégeait contre les personnes qui auraient voulu les soulever. Cette collection était également munie de petites lampes de table pour l’éclairage et le chauffage. Transparents en haut, les conteneurs étaient percés de petits trous d’aération et le sol couvert d’un substrat de copeaux de bois. Il n’y avait aucune possibilité de se cacher. Les plus petits conteneurs hébergeaient individuellement des geckos géants de Madagascar juvéniles (longueur du corps env. 5 cm sans la queue) ainsi que de jeunes geckos léopards, un Strophurus williamsi, un jeune gecko tokay, des geckos à franges et deux jeunes iguanes à collier. Dans les conteneurs de taille moyenne se trouvaient, également en détention individuelle, des anolis chevaliers ayant atteint leur taille adulte (dont la queue était plus longue que le conteneur, donc env. 30 cm), de jeunes serpents des blés (longueur du corps env. 30 cm), de jeunes agames (longueur du corps env. 8 cm), de jeunes boas de Duméril et boas constricteurs (longueur du corps env. 35 cm), des geckos léopards adultes (avec queue env. 20 cm), de jeunes tortues d’Hermann et tortues bordées (longueur de la carapace env. 8 cm) et des crapauds-buffles; dans les plus grands conteneurs se trouvaient les serpents des maisons et les serpents ratiers américains (longueur du corps env. 40 cm), le plica plica et le lézard ocellé (avec queue env. 35 cm de long), des agames adultes, des tortues d’Hermann adultes (longueur de la carapace env. 20 cm), des serpents-rois, des serpents-rois communs et des pseudelaphes flavirufa d’env. 50 cm de long et un boa du Pacifique caréné. Ce sont tout particulièrement les conteneurs des anolis chevaliers, des geckos léopards adultes, du plica plica et du lézard ocellé, des agames adultes ainsi De nombreux reptiles étaient exposés que des tortues d’Hermann plus grandes, qui étaient très sans protection dans des conteneurs exigus et ne respectaient pas les dispositions du règle- minuscules, parfois visibles de tous les ment de la bourse. côtés. Dans la partie postérieure de la rangée de tables, l’exposant 1 détenait encore quelques autres animaux dans des boxes plus grands mesurant 40 x 30 x 15 cm, que l’on pouvait voir du haut et qui était couverts de litière pour petits animaux. Des pythons royaux de plus grande taille (> 60 cm) y étaient hébergés. Des petits conteneurs en plastique 15 x 20 x 10 cm étaient installés dans un autre cadre en bois, abritant de jeunes serpents-rois communs (env. 15 cm), un serpent vert venimeux non identifié (env. 30 cm long), divers crotales (chacun d’env. 25 cm de long) et les mocassins à tête cuivrée. Un conteneur encore plus petit 10 x 10 x 10 cm hébergeait un jeune crotale du Pacifique (?) d’une longueur approximative de 15 cm. Les serpents venimeux étaient tous dans une caisse en bois avec double couvercle (en plastique et en verre), munie du symbole «venimeux». De nombreux conteneurs n’étaient toutefois munis que d’informations rudimentaires inscrites avec un feutre indélébile, par exemple, seulement le nom du sexe avec le symbole zoologique (par exemple 1.0) et le nom en latin abrégé. Il n’y avait pas d’information sur les conditions de détention ni sur l’obligation d’avoir une autorisation pour détenir un serpent venimeux. Dans une caisse en bois mesurant 100 x 80 x 15 cm se trouvaient cinq jeunes tortues étoilées de Madagascar d’une longueur de carapace comprise entre 5 et 15 cm. La caisse était tapissée de paille,
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disposait de quelques feuilles de salade et d’une lampe. Dans une caisse de même structure juste à côté se trouvait un boa constricteur long de 1,2 m et au bout de la table il y avait une sorte de volière (env. 40 x 40 x 100 cm) avec une paroi en filet, éclairage propre et plantes artificielles, dans laquelle se trouvait un caméléon casqué adulte. Non étiqueté, ce terrarium ne mentionnait même pas l’espèce. L’exposant 2 détenait ses pythons dans des terrariums miniatures, qui étaient empilés sur trois étages. Chacun n’était visible que par devant à travers une vitre en verre, les côtés et le haut étaient rendus opaques par de la matière synthétique. Les terrariums mesuraient 20 x 40 x 20 cm et étaient chacun muni d’une litière de copeaux de bois ou de gravier coloré, de leur propre éclairage et d’un thermorégulateur. Ils abritaient des pythons royaux de 80 cm maximum. Par ailleurs, il exposait des pythons royaux dans des conteneurs en plastique mesurant 30 x 40 x 7 cm et deux serpents encore plus grands dans des conteneurs mesurant 60 x 40 x 15 cm. L’ensemble des conteneurs était bien couvert de litière, visible uniquement du haut et muni d’étiquettes détaillées, comprenant le statut de protection des animaux et la provenance (propre élevage). Comparé aux autres, cet exposant présentait ses animaux d’une manière exemplaire.
Détention acceptable de pythons royaux dans des terrariums miniatures, en comparaison avec d’autres détentions. Rectangle de tables: la rangée de tables du rectangle de tables situé au milieu de la salle était occupée par différents éleveurs sous le nom de Reptiles Romandie, l’organisateur de la bourse.
Gecko léopard assez exposé.
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Ils exposaient en tout quatre geckos léopards, deux geckos léopards d’Iran (Eublepharius angramainyu ou gecko léopard sauvage), six geckos nains de William ou geckos nains turquoises (Lygodactylus williamsi), huit serpents des blés, une couleuvre à nez retroussé (Heterodon nasicus), neuf pythons royaux, six serpents des maisons africains, deux pythons tapis (Morelia spilota) ainsi que des escargots géants africains, des mille-pattes, des mygales, diverses grenouilles malgaches, des dendrobates (grenouilles venimeuses de flèches) et des animaux-proies (grillons). Sur la partie gauche, des pythons royaux avec une longueur du corps pouvant atteindre 80 cm étaient exposés dans de grands conteneurs mesurant 60 x 40 x 15 cm et dans des conteneurs de taille moyenne mesurant 40 x 25 x 15 cm. Les serpents disposaient même d’une petite coupelle d’eau en plus d’un substrat en quantité suffisante pour s’y enfouir un peu. Des conteneurs en plastique de taille moyenne (25 x 15 x 7 cm), posés en désordre sur la table et visibles du haut, hébergeaient des geckos léopards et des geckos léopards sauvages, dont l’unique «substrat» était un peu de papier-ménage, ainsi qu’une couleuvre à nez retroussé longue d’environ 40 cm et un python royal de même taille. Des geckos nains de William ou geckos turquoises étaient également exposés sans substrat ni possibilités de retrait dans des boxes de plastique encore plus petits (10 x 10 x7 cm). Tous les conteneurs étaient toutefois bien étiquetés, mentionnant également qu’il s’agissait d’un élevage (même chez les geckos léopards sauvages qui portent le nom de geckos léopards «sauvages»). En général, les plus grands lézards et serpents étaient assez à l’étroit et la majorité des animaux manquaient de possibilités de retrait. Sur le côté droit de la table, on montrait dans des conteneurs en plastique de taille moyenne (25 x 15 x 7 cm, visibles du haut), avec une litière de copeaux de bois, des serpents des maisons africains longs d’env. 20 cm. A côté, il y avait trois petits terrariums d’exposition, d’une taille approximative de 35 x 30 x 45 cm dotés d’un équipement complet (végétation, sol naturel, lumière, thermostat), qui abritaient deux pythons tapis et un serpent des maisons africain. A la différence des conteneurs en plastique munis uniquement d’inscriptions au feutre, ces terrariums étaient bien étiquetés. Une bouteille de solution désinfectante à côté des conteneurs soulignait l’importance que l’on apportait à l’hygiène en cas de sortie des animaux du conteneur. Le même éleveur présentait également des serpents des blés jeunes (env. 25 cm de long) et plus âgés (env. 80 cm de long). Ils se trouvaient dans des boxes en plastique mesurant 35 x 25 x 10 cm et 40 x 35 x 10 cm. Ils étaient opaques sauf devant, ce qui offrait une protection suffisante aux animaux. Rangée de tables 2: Sur la rangée de tables de droite, l’exposant 3 présentait les animaux suivants: cinq exemplaires du gecko géant de Madagascar (Phelsuma grandis), six geckos à crête (Correlophus ciliatus), deux geckos géants de Sarasin (Rhacodactylus sarasinorum), deux geckos panthères ou geckos de Madagascar (Paroedura picta).
En l’absence de structures pour grimper et de possibilités de retrait, ces geckos ont dû se contenter de se plaquer contre la paroi plastique du fond …
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Iguane léopard, exposé sans possibilité de se cacher.
Les souris blanches ne pouvaient ni se cacher ni s’occuper conformément aux besoins de leur espèce.
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L’exposant 4, outre divers arthropodes (mille-pattes, phasmes, blattes et blattes de Madagascar, grillons), présentait des escargots géants africains, des grenouilles (grenouille cornue, divers dendrobates) un iguane léopard (Gambelia wislizenii) et un gecko des maisons ou hémidactyle de Brook (Hemydactylus brooki). L’exposant 5 mettait en vente diverses mygales et deux axolotls (Ambystoma mexicanum). Immédiatement à côté, il y avait diverses cages de rongeurs contenant des animaux-proies: au moins 26 souris blanches et deux rats étaient répartis sur plusieurs petites cages sans structures. L’exposant 6 vendait un python royal et d’autres animaux-proies (au moins 80 souris blanches et souris de couleur domestiques, réparties sur six boîtes en plastique). Il y avait un congélateur avec des souris et rats congelés. On pouvait également acheter des lapins et des cailles, mais non sur place. De petites boîtes en plastique (10 x 10 x 5 cm) contenaient de minuscules bébés du gecko géant de Madagascar (longueur du corps 2 cm) ainsi que des geckos à crête, geckos panthères ou de Madagascar (8 cm) et hémidactyles de Brook (5 cm) de plus grande taille (longueur du corps 3–8 cm). Les boxes étaient visibles du haut, avec pour unique «substrat» du papier-ménage (sauf chez les geckos panthères qui avaient du sable). Les conteneurs étaient bien étiquetés (nom latin, taille des animaux adultes, alimentation, provenance, prix). Des boîtes en plastique de taille moyenne (20 x 15 x 5 cm) contenaient des geckos géants de Madagascar avec une longueur du corps (sans la queue) d’env. 8 cm ainsi qu’un gecko à crête de 10 cm de long environ et un gecko géant de Sarasin (7 cm de long tronc et tête). Les petits conteneurs étaient bien trop exigus pour les animaux exposés, ne leur permettant pas de se retourner confortablement (geckos à crête, geckos panthères ou de Madagascar, plus grands) et il manquait éclairage (lampe/chauffage), eau et possibilités de grimper (geckos)! Les divers arthropodes, grenouilles et escargots étaient également installés dans de petits conteneurs en plastique, mais avaient de la mousse, de la terre, de l’herbe ou un substrat de feuilles, parfois de la nourriture (concombres, feuilles fraîches), ce qui leur apportait également des possibilités de retrait appropriées. Les mygales se trouvaient dans des conteneurs en plastique ronds d’un diamètre d’env. 14 cm où il y avait de la terre et parfois des plantes (possibilités de retrait) et de l’eau.
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L’iguane léopard était dans un conteneur mesurant 20 x 15 x 6 cm. L’animal était long de 10 cm (sans la queue). Placé sur du papier-ménage, il était parmi les rares animaux à disposer d’une coupelle d’eau. Un python royal chez l’exposant 6 se trouvait dans une cuvette en plastique mesurant 30 x 20 x 10 cm avec une litière de copeaux de bois. Les possibilités de retrait, l’eau et une lampe (chauffage) brillaient par leur absence. Les axolotls étaient installés chacun dans un «aquarium» mesurant 40 x 30 x 10 cm, rempli à ras bord d’eau et fermé par un couvercle de plastique. Le conteneur n’avait rien d’autre, obligeant les animaux à rester dans l’eau sans possibilité de retrait. Les souris et rats exposés sur cette table étaient placés dans de petites cages et boîtes. Une cage pour rongeurs (env. 30 x 20 x 20 cm) contenait à peu près sept souris mâles. Il y avait des copeaux de bois comme substrat (où creuser), une roue, de la nourriture en grains et du foin. Une autre cage identique contenait cinq souris femelles. Et une autre encore deux souris de couleur domestiques. Une cage un peu plus spacieuse (40 x 25 x 25 cm) contenait au moins six souris, mais les possibilités de retrait étaient insuffisantes pour permettre à toutes les souris de se cacher en même temps. Une cage de 40 x 30 x 20 cm hébergeait deux rats, sans possibilité de se retirer et de s’occuper. Une cage aux dimensions semblables abritait au moins six souris, toutefois sans offrir suffisamment de possibilités de retrait. Les animaux se tassaient en une boule de fourrure en l’absence de cachettes. Derrière la table, il y avait encore six autres cages en tout, mais il était impossible de dire avec certitude si elles contenaient des souris ou des rats.
La détention des rats était totalement insuffisante. Dans six boîtes en plastique mesurant environ 40 x 25 x 15 et 30 x 20 x 10 cm, un autre exposant détenait chaque fois environ 15 souris de couleur domestiques (par boxe). Il y avait des copeaux de bois, du foin, de la nourriture en grains, du pain sec et de l’eau, mais les animaux étaient tassés l’un contre l’autre. Aucune possibilité de retrait ou de grimper, les cages étaient sans cesse ouvertes pour sortir un animal par la queue, le montrer à des acheteurs intéressés et le transvaser dans des boîtes de transport.
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Conclusion
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A Etoy comme dans toutes les bourses aux reptiles que nous avons visitées précédemment, un certain nombre d’éléments ont souvent donné lieu à critique. En général, la majorité des reptiles exposés n’avaient aucune possibilité de retrait ni de protection contre les regards et ils étaient fréquemment sortis des conteneurs pour être montrés à la ronde. De nombreux animaux capturés en liberté étaient disponibles, en dépit du règlement de l’exposition qui précisait que ce n’était pas souhaité, voire interdit. Etant donné que les bourses aux reptiles sont apparemment perçues comme des manifestations pour initiés, les indications sur la détention conforme aux besoins des animaux manquaient presque toujours à Etoy. La PSA est d’avis que les bourses aux reptiles devraient assumer leur fonction de modèle en ce qui concerne la détention des animaux et l’information donnée aux futurs acheteurs sur les besoins des animaux (à l’instar des magasins spécialisés pour animaux qui ont l’obligation de fournir des informations par écrit sur les animaux). En effet, des personnes achètent des animaux vivants dans ces bourses, alors qu’elles n’ont aucune expérience dans la détention de ces animaux! A Etoy également, on a pu observer au moins un reptile qui était clairement sous stress en raison de l’exposition. La PSA estime que ces animaux devraient être sortis des espaces de vente et même ne plus jamais être exposés ou alors il faudrait radicalement améliorer le type de détention pendant la bourse. Le boa constricteur, qui manifestait visiblement une attitude défensive pendant toute la durée de l’exposition, aurait eu au moins besoin d’une protection contre les regards ou d’une possibilité de retrait dans son conteneur. La PSA s’élève vigoureusement contre la vente de rongeurs comme animaux servant de proies au cours d’une bourse aux reptiles. A Etoy, les animaux n’étaient pas non plus détenus de façon conforme à leurs besoins; la contrainte, en l’absence de possibilités de se cacher, d’avoir une activité diurne et la capture d’individus pour les montrer ou les vendre, représentaient une source de stress considérable. De surcroît, les informations sur la détention et l’abattage d’animaux-proies vivants (vertébrés) étaient lacunaires.
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Confrontation européenne de la race Holstein à Colmar, France Visites effectuées les 17 et 18 juin 2016
Résumé
La Confrontation européenne à Colmar est sans aucun doute la manifestation la plus richement dotée pour l’élevage européen de vaches Holstein et Red Holstein, en particulier pour les éleveurs suisses qui sont arrivés avec 15 vaches, ce qui représentait le plus grand groupe pour les Red Holstein. En effet, avec les vaches Holstein, la Suisse de même que la France et l’Italie, représentait le groupe le plus nourri de participants avec 15 animaux chacun. Les vaches suisses étaient encadrées par 29 hommes et une femme, c’est-à-dire une personne par vache; ces personnes ne reculaient devant rien pour préparer et présenter les vaches. La qualité de l’hébergement des animaux à Colmar était presque insurpassable: toutes les vaches étaient sur une litière de paille presque jusqu’au genou et toujours propre. Elles avaient du fourrage choisi qui sentait bon et du foin; le comportement à l’écurie était en général calme, aimable et manifestait une grande habitude dans le traitement des vaches. En revanche, concernant les préparatifs pour la présentation, le cow-fitting et la présentation dans l’arène, on ne peut malheureusement pas donner de bonnes notes. Colmar n’a pas échappé non plus à des méthodes inadmissibles du point de vue de la protection des animaux. Cela comprend le toilettage et le styling excessifs des animaux dont toutes les parties du corps étaient tondues et rasées y compris les poils tactiles, ce qui obligeait les vaches à rester à l’attache pendant plusieurs heures dans des boxes de contention, la tête immobilisée avec le cou tiré vers le haut. Toutes les vaches présentaient des pis anormaux excessivement pleins, pratiquement aucune n’était présentée sans scellement des trayons parce que chez la majorité des vaches le lait coulait déjà bien avant la présentation. Le canal du trayon était presque toujours scellé avec de la colle instantanée, et ce n’est que dans de rares cas que l’on utilisait le collodion qui est un peu moins agressif pour les tissus. Les pis pleins à l’extrême obligeaient les vaches à placer leurs membres postérieurs de manière à contourner les pis, modifiant nettement la démarche; elles devaient de se tenir avec les pattes écartées, ce qui indique les souffrances qu’elles éprouvaient. Les différentes infractions contre les dispositions suisses de la protection des animaux, contre les lignes directrices (guidelines) et contre les règlements et même contre le code d’honneur qui engage les éleveurs suisses, ont jeté une ombre sur les nombreux prix remportés par les vaches suisses.
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COLMAR 2016
Du point de vue de la protection des animaux, le comportement fautif des équipes d’encadrement, notamment de l’équipe suisse à tout juste 60 kilomètres de la frontière nationale est à la fois choquant et tout simplement inacceptable.
Généralités
La Confrontation européenne des races Holstein a lieu tous les trois ans depuis 1989. Elle a rang de manifestation par excellence de l’élevage européen des vaches Holstein et Red Holstein avec un rayonnement international. La manifestation a été organisée par les associations Prim’Holstein, Club-Holstein 68 et Eurogénétique. À Colmar, 180 vaches primées (120 Holstein, 60 Red Holstein) provenant de 12 pays européens ont été présentées. Elles ont été évaluées par 13 juges de diverses nationalités. Des vaches victorieuses de Suisse, d’Autriche, de Belgique, de Tchéquie, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Slovénie, d’Espagne et d’Angleterre ont été présentées. Le terrain de la foire se trouve dans la zone industrielle de Colmar juste à côté de l’autoroute, il est donc bien situé et facile d’accès pour les transports. Tout autour du bâtiment de la foire, il y a de nombreuses places de stationnement et un espace généreux pour charger et décharger les animaux, pour stocker le matériel nécessaire (foin, paille, fourrage, fumier, etc.) et garer les remorques et camions. Les animaux ont été exposés et détenus dans trois halles, mais la majorité des présentations avaient lieu dans une halle qui était en grande partie couverte d’un toit et dotée d’une grande tribune pour les spectateurs. La Confrontation européenne dans le concours par équipe a été remportée par la France, suivie par la Suisse avec un point de différence. La médaille de bronze a été décernée à l’Espagne. En plus de la victoire dans les catégories juniors et seniors Champion Holstein ainsi que dans le European Grand Champion Red Holstein et Senior Champion Red Holstein, les vaches suisses ont été souvent primées aux premières places lors des concours individuels des diverses catégories (plus beau pis dans les classes 1–14 juniors, intermediate et seniors des deux races Holstein). En 2013, la Confrontation européenne avait eu lieu en Suisse (Fribourg) et la prochaine est prévue en avril 2019 en Belgique (Libramont). La manifestation a été ouverte dans l’espace extérieur abrité d’un toit avec le championnat européen de cow-fitting des jeunes éleveurs auquel ont participé 17 pays (les 12 avec leurs vaches victorieuses et qui ont donc lutté pour obtenir le titre de champion d’Europe ainsi que le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l’Irlande et la Suède qui n’avaient pas de vaches avec eux). 30 jeunes éleveurs se sont présentés au concours de clippage et le lendemain à l’Europa-Showmanship.
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Lors du concours de clippage, les jeunes éleveurs devaient tondre et toiletter des jeunes animaux en étant chronométrés. Pour les animaux, ce n’était pas une partie de plaisir. Ils ont dû rester immobiles pendant longtemps, la tête attachée tirée vers le haut et subir toutes sortes de manipulations cosmétiques désagréables.
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Tout était permis pour le styling – sprays colorés y compris.
Lois, code d’honneur, lignes directrices et règlements
A Colmar également, des lignes directrices spécifiques (guidelines, en anglais uniquement) étaient en vigueur en ce qui concerne la santé, la préparation et la présentation des vaches ainsi que le comportement à adopter avec elles. Pour les expositions européennes, il y a des dispositions particulières (terms of reference, TOR) pour garantir un déroulement uniforme des concours. Ces dispositions doivent être respectées par tous les participants (et les équipes d’encadrement). Elles ont été signées et ont valeur contraignante au moment de l’inscription des vaches à la manifestation. Le contrôle du respect de ces dispositions était dévolu aux chefs d’équipe, à la Show Patrol et au Show Welfare Group (aucun des deux groupes n’a été vu pendant la Confrontation européenne effectuant le moindre contrôle). En cas de non-respect de ces dispositions, les participants peuvent être sanctionnés et/ou disqualifiés. Les deux principes fondamentaux de ces dispositions sont les suivants: • les animaux en bonne santé ne doivent pas être traités et les animaux malades ne doivent pas être présentés • les animaux doivent être présentés aussi naturellement que possible Quelques points sont spécifiés dans les lignes directrices: le principe est que toutes procédures et pratiques (tant cosmétique que technique) sont interdites. La détention et la dispensation de médicaments vétérinaires sont totalement interdites à cette exposition. Seul le vétérinaire nommé pour l’exposition a le droit de dispenser des médicaments. Mais il y a tout de même des exceptions selon lesquelles par exemple installer/coller des postiches de poils de queue et utiliser des substances qui ne sont pas irritantes pour la peau afin de rehausser la couleur ou le brillant du corps et de la fourrure, mais non des pis (!), sont permis. En outre, le remplissage naturel du pis du fait de la production de lait par la vache est permis tant que le bien-être de l’animal n’est pas menacé. Il est également permis de traiter les trayons pour empêcher le flux de lait (scellement extérieur des trayons). Le code d’honneur de la Communauté de travail des éleveurs bovins suisses (CTEBS) va dans le même sens en précisant: Sont considérés comme actes défendus: les intervalles longs entre les traites qui entravent le bien-être de l’animal; toute intervention sur le pis à l’aide de substances et d’autres moyens, qui en modifient la forme naturelle ou entravent le bien-être de l’animal; seule
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de la glace pilée dans un sachet est tolérée pour soulager les pis. De même, l’utilisation de médicaments vétérinaires est interdite sauf s’ils sont prescrits et dispensés par un vétérinaire. Seule l’utilisation de l’ocytocine lors de la traite n’est pas soumise à cette règle. Les traitements doivent être notés dans le journal des traitements de l’exposition. En comparaison, le règlement de la Swiss Expo mentionne que seule la glace pilée (dans un sachet) peut être utilisée pour adoucir une inflammation sur le pis de même que le scellement extérieur des trayons tant que le bien-être de la vache n’est pas influencé de manière négative. Toutefois, on déconseille fortement dans ce règlement d’utiliser des colles de contact (colles instantanées) parce qu’à la différence du collodion, elles causent des irritations chez l’animal. De surcroît, les exposants sont rendus attentifs au fait que des pis très remplis en raison d’un intervalle trop long entre les traites ont une influence négative sur le bien-être des vaches et que les juges seront sensibilisés à ces problèmes. L’ordonnance suisse de protection des animaux retient dans ce contexte que des interventions mécaniques, physiques ou électriques sur le pis (cela comprend également le scellement extérieur des trayons avec des colles comme des colles instantanées) et de longs intervalles entre les traites qui modifient la forme naturelle du pis ou qui entraînent un remplissage artificiel, sont interdits. À 60 kilomètres de la frontière suisse, tous ces principes et dispositions ne semblent plus être en vigueur!
Observations Arrivée des animaux Les dispositions de la Confrontation européenne à Colmar prescrivaient que toutes les nations devaient livrer leurs animaux mardi 14 juin déjà et n’étaient autorisées à quitter l’enceinte de l’exposition que le dimanche 19 juin. De leur côté, les nations avaient déjà regroupé les animaux des semaines auparavant. L’équipe de vaches suisses a été regroupée tout juste une semaine avant le départ sur le terrain d’exposition de l’exposition à Bulle. En tout, il y a eu 100 inscriptions d’éleveurs suisses à cette Confrontation européenne dont 60 animaux ont été installés à Bulle pour une sélection ultérieure. Finalement, 30 vaches ont été transportées à Colmar, 15 Holstein et 15 Red Holstein de 23 éleveurs en tout. Les animaux ont été chargés à Bulle le matin dans quatre camions de l’entreprise Desmeules et sont arrivés l’après-midi à Colmar.
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L’entreprise de transport Desmeules a amené les vaches suisses à Colmar.
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Lavage des animaux La veille, nous avons pu observer comment quelques vaches ont été aspergées dehors à l’eau froide avec des tuyaux. Les personnes qui le faisaient n’y allaient pas toujours de main morte. Les animaux visiblement ressentaient comme très désagréable d’être aspergés avec de l’eau à forte pression à des endroits sensibles du corps comme la tête, les oreilles, sous le ventre, entre les cuisses et dans la région génitale, ainsi qu’aux pis. Cela devait même être très douloureux, puisqu’elles essayaient d’y échapper par des mouvements d’évitement: baisser la tête et piétiner pour éviter les jets d’eau.
Les oreilles baissées et la tête inclinée montrent clairement que la vache n’a pas du tout apprécié cette douche. Même entre les différentes présentations dans l’arène, les vaches étaient régulièrement aspergées, par exemple lorsqu’elles s’étaient salies en déféquant ou pour refroidir les pis enflés et douloureux.
En revanche, cette vache a apprécié la douche fraîche et douce sur ses pis enflés.
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Hébergement des animaux En ce qui concerne la stabulation des animaux, la manifestation a laissé dans l’ensemble une bonne impression. L’infrastructure nécessaire à la préparation et à la présentation sur place a été préparée par les organisateurs. L’ensemble des matériaux comme la paille fraîche, le foin, les copeaux de bois, différentes sortes de fourrage, les abreuvoirs automatiques, l’électricité, de nombreux ventilateurs et machines à traire mobiles, des dispositifs de clôture, suffisamment de place pour laver et préparer les vaches, l’arrivée d’air frais, les couloirs d’écurie non glissants, etc. ont permis aux vaches d’être détenues dans de bonnes conditions et d’avoir un climat sain et agréable en stabulation avec une température moyenne de 16 à 18 °C. La part de lumière naturelle variait dans les halles, mais il y avait partout des éclairages artificiels installés au plafond. Le niveau sonore d’en moyenne 80 à 85 db dans la zone des couches était encore acceptable. Tous les animaux ont été placés en stabulation à l’attache, seuls quelques veaux et jeunes animaux étaient détenus séparément dans un paddock extérieur couvert d’un toit ou dans un igloo en groupe, notamment en raison de la dartre des bovins. Ces types de détention posaient un problème de protection animale, parce que les veaux et jeunes animaux détenus individuellement souffraient de l’absence de contact social et visuel avec les autres animaux, meuglaient constamment et étaient visiblement stressés par cet isolement. Les trois jeunes animaux détenus dans la tente avaient la tête tournée vers la paroi et, en étant attachés court, avaient trop peu de place pour se nettoyer, être couchés détendus ou reculer quelque peu.
Les 3 jeunes animaux étaient attachés court, ils avaient à peine assez de place pour un comportement approprié à l’espèce, c’est-à-dire se lever, se coucher, reculer, être couchés détendus ou se nettoyer.
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Ce veau était détenu individuellement sans contact social et visuel avec les autres animaux. Se sentant isolé, il meuglait constamment. Les vaches présentées dans les shows portaient en majorité des chaînes qui la plupart du temps étaient posées de manière plus ou moins souple autour du cou, mais dans certains cas étaient trop serrées. Autre défaut à critiquer, en raison de l’organisation des rangées de couches (parois en bois verticales devant la tête des vaches), les animaux n’avaient que peu de place pour se donner de l’élan avec la tête au moment de se lever. Les vaches qui étaient attachées relativement long pouvaient se lever simplement et sans peine. Le Manuel de contrôle: Bovins de l’OSAV précise «Les dispositifs d’attache doivent laisser à l’animal suffisamment de jeu dans le sens de la longueur et dans le sens vertical pour qu’il puisse se lever, se coucher, se lécher, se nettoyer et reculer de la manière qui est propre à l’espèce». Or ces exigences n’étaient pas satisfaites partout.
Du côté du couloir d’affouragement, des parois verticales en bois étaient montées devant la tête des vaches. Attachés court, les animaux n’avaient que peu de place pour se donner de l’élan avec la tête au moment de se lever, ce qui rendait ce mouvement difficile.
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Il n’y avait pas de séparation latérale entre les voisines de stabulation. La majorité des vaches n’était pas accessible aux visiteurs en raison de séparations devant le couloir d’écurie. Seules quelques vaches au bord pouvaient être touchées sur le côté par les visiteurs. Devant chaque place, les vaches pouvaient se servir dans un abreuvoir automatique (un pour deux animaux). L’équipe française a également mis des blocs de sel à lécher. Tous les emplacements et les animaux eux-mêmes étaient extrêmement propres, surtout parce qu’ils étaient constamment surveillés et que l’urine et les déjections étaient en général réceptionnées directement sous l’animal dans des seaux. La majorité des animaux disposaient d’une personne pour s’occuper d’eux individuellement. Pour la préparation à la présentation dans le ring et au show, il y avait parfois plusieurs employés par animal.
Cette vache était «traitée» simultanément de deux côtés. De plus, une aide était prête à réceptionner la bouse et l’urine
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Deux employés suisses en train de réceptionner la bouse et de nettoyer l’arrière-train de la vache
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Toutes les équipes pouvaient à tout moment traire les vaches avec des machines à traire mobiles. Il y avait un petit abri pour traire (une à deux vaches) dehors devant la halle. En général, les vaches étaient traites à leur place de stabulation ou dans un stand de contention. Une fois, toute une rangée de couches a été séparée des visiteurs par des cordes pour que les vaches puissent être traites tranquillement et en étant retirées.
Dans la partie de la stabulation séparée des visiteurs, les vaches ont pu être traites sans être dérangées et dans le calme. (Team Austria). Les animaux destinés à la vente aux enchères étaient séparés des vaches victorieuses et étaient également attachés; ils avaient de la paille et un accès direct à la zone de clippage dans l’espace extérieur sous toit. Les veaux avaient tous plus de quatre mois (le plus jeune avait quatre mois et demi) et étaient utilisés avec les jeunes bovins par les 30 jeunes éleveurs pour le concours de clippage et le concours Europa-Showmanship.
Les animaux destinés à la vente aux enchères étaient installés à l’écart des vaches de show, mais également détenus à l’attache.
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Comportement avec les animaux Dans l’ensemble, le comportement avec les animaux à l’écurie était attentionné. Mais dès qu’il s’agissait de les préparer et de les toiletter pour une présentation, il y avait une agitation de plus en plus forte et parfois même des manifestations brutales, notamment lorsque les animaux ne se montraient pas coopératifs. C’était le plus souvent le cas lorsqu’il y avait des manipulations au pis et aux trayons (scellement, massage, rasage) ou pendant le toilettage dans les boxes de contention (pincer le nez, tordre la queue vers le haut, utiliser des pince-queue). Même lors de la présentation dans l’arène, nous avons pu observer des mesures de contrainte (pinçage des ganaches, gourmette très serrée sans arrêtoir, donner des coups de pied aux pattes, taper sur la tête, corriger la position avec des pressions sur la colonne vertébrale et le bourrelet coronaire des animaux). Les piqûres d’ocytocine entraînaient en général de vigoureux mouvements de défense qui étaient suivis de mesures de contrainte pour obliger les animaux à subir ce traitement.
En haut: Comme cette vache suisse ne voulait pas rester immobile pour la piqûre d’ocytocine, on l’a fait plier en tordant la queue vers le haut.
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Cette vache se défendait contre le styling et a été immobilisée en lui pinçant le nez.
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Préparer, toiletter et présenter les animaux Le toilettage grossier (shampooing et lavage, coupe, rasage, épilation de tous les poils sur la tête y compris les poils tactiles, les poils des oreilles à l’intérieur et à l’extérieur, tonte de la racine de la queue jusqu’ au toupet, coupe des poils près des pieds jusqu’au bourrelet coronaire, coupe des onglons) avait déjà été effectué pour les vaches de présentation souvent pendant les jours qui précédaient la manifestation et après l’installation à Colmar. Les jours de manifestations, on passait encore plus de temps et on se donnait encore plus de peine à pratiquer le fine-tuning: les animaux étaient brossés et passés au sèche-cheveux (tout particulièrement la ligne dorsale), des poils ont été coupés ou raccourcis, même les pis étaient encore une fois rasés en cas de besoin. Les vaches étaient couvertes de sprays, de poudre, parfois sprayées avec beaucoup de laque colorée, huilées et leur pis était enduit de diverses émulsions et crèmes. La ligne dorsale (top line) a été plusieurs fois arrangée à la tondeuse.
Cette vache a été sprayée à la laque pour cheveux.
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Les pattes ont été ici pulvérisées avec du spray de couleur blanche.
Le pis de cette vache a été enduit d’une émulsion au camphre en couche épaisse.
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Juste avant la présentation dans l’arène, le poil était encore généralement poli par des sprays brillants et des conditionneurs, parfois le pis était encore une fois enduit d’un gel huileux (notamment l’huile pour bébés de Johnson) pour qu’ils puissent donner aux juges une impression humide et brillante.
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Peu avant d’être présentée dans l’arène, cette vache suisse a été «polie» avec du spray brillant et son pis enduit encore une fois de gel huileux pour bébé.
Même cette vache (Team Espagne) a été pulvérisée au spray brillant juste avant d’être présentée. Les côtes mises en évidence par la tondeuse sont bien visibles.
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Les traitements cosmétiques évoqués étaient parfois appliqués en utilisant des mesures de contrainte soit à l’écurie soit dans le boxe de contention, à l’attache, avec le cou tendu et étiré vers le haut.
Pour le styling, les vaches ont été attachées pendant assez longtemps, la tête tirée vers le haut. Le licol se resserrait à chaque mouvement, car il n’avait pas d’arrêtoir.
L’attache très serrée était douloureuse derrière les oreilles de cette vache.
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Avant d’entrer à l’arène, près de la zone d’attente, il y avait une tente où, à l’abri des regards indiscrets, on procédait au «dernier coup de polissage». Les vaches étaient encore une fois «pomponnées» en étant réenduites de sprays brillants sur le corps et de gels huileux sur les pis. On a également pu observer comment parfois les vaches se faisaient sceller les trayons avec des colles instantanées. Apparemment, les éleveurs ne voulaient courir aucun risque et voulaient empêcher absolument qu’il y ait un flux de lait dans l’arène. Pour préparer les animaux au show, la norme est non seulement de perfectionner excessivement l’apparence extérieure de la vache en fonction du modèle américain, mais aussi de fabriquer des pis et des trayons absolument monstrueux, de procéder à de nombreuses manipulations tant extérieures sur la peau qu’intérieures concernant la production de lait, la montée du lait et les canaux des trayons. Après avoir été tondue des pieds à la tête, pis compris, chaque vache devait subir le fine-tuning.
Cette vache suisse a été attachée longtemps au stand de contention pour y être «traitée» à la tondeuse.
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Les vaches pour les shows, attachées dans les stands de contention, ont la tête tirée vers le haut et le cou en surtension. Le sol est jonché du matériel utilisé pour le styling.
La tête des animaux après avoir été tondue à ras, n’avait donc plus de sourcils ni de poils tactiles au mufle. Les oreilles elles aussi étaient complètement rasées à l’intérieur et à l’extérieur. Étant donné que les mesures de contrainte et l’attache serrée de la tête empêchaient les animaux de se défendre, ils devaient subir toutes ces interventions, pleins de peur et de stress. De nombreux animaux manifestaient clairement leur stress en bavant, en ayant une fréquence respiratoire plus élevée, en piétinant, et par des mouvements d’évitement comme taper fortement avec la queue, les pattes ou la tête. Certains animaux étaient littéralement paniqués, ce qui était renforcé par des licols sans arrêtoir qui se resserraient à chaque mouvement. Les cordes ou les courroies étaient souvent sur les yeux ou juste en dessous ce qui était une cause supplémentaire de souffrance pour les animaux.
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Cette vache est restée attachée très haut pendant longtemps. Le licol était très serré sous le menton et sous les yeux.
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En outre, les vaches restaient souvent pendant des heures le cou tiré vers le haut en tension dans des stands de contention, ne pouvaient pas échapper à la chaleur des spots ni des séchoirs, ni aux odeurs ni à la poussière fine des divers sprays et poudres ni à la musique bruyante sortant des enceintes. Parfois, le niveau sonore atteignait presque 100 db près de l’endroit de toilettage, ce qui peut entraîner des dégâts à l’ouïe et tout simplement n’est pas acceptable pour les animaux.
Des radios de ce type (ghetto-blasters) arrosent les vaches dans les stands de contention parfois avec 100 db. Au fond, des poils pour donner du volume au toupet de la queue. Les contrastes de la couleur rouge et blanc ou noir et blanc des animaux sur les pattes et le tronc sont souvent renforcés à coup de spray blanc ou noir.
Les pattes de cette vache sont éclaircies au moyen d’un spray coloré blanc.
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La ligne dorsale (top line) des animaux était en général traitée par des laques, de la poudre, des ciseaux, des brosses et des sèche-cheveux. Et c’est surtout le sèche-cheveux très proche de la peau qui entraînait régulièrement des mouvements d’évitement et de défense chez les animaux.
Le sèche-cheveux chaud était pratiquement sur le dos de la vache au moment du styling de la ligne dorsale. Il était trop chaud pour les animaux qui essayaient de l’éviter.
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Les pis étaient soumis à des traitements externes en plusieurs étapes: après avoir été rasés à la mousse et au rasoir et avoir subi des mesures pour diminuer les gonflements comme des applications de glaçons ou le refroidissement avec des jets d’eau ou des ventilateurs, 30 à 40 minutes avant la présentation, ils étaient enduits d’émulsions au camphre en couche épaisse. Les médicaments vétérinaires comme le baume du cheval ou le Phlogal dont l’application était interdite par
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le règlement favorisent l’irrigation sanguine, entraînent des rougeurs qui brûlent une peau fraîchement rasée ou peuvent même déclencher des démangeaisons et/ou des irritations cutanées. Elles ont été appliquées au pis par des personnes qui portaient en général des gants pour se protéger de la chaleur et des irritations cutanées, pour que les veines ressortent clairement sur le pis en lui donnant l’air d’être encore plus grand et plus productif.
En haut: On enfile des gants pour se protéger de la chaleur et d’irritations cutanées au moment d‘enduire le pis d’une émulsion au camphre (Team Suisse).
Ici aussi, les émulsions au camphre sont appliquées en se protégeant les mains par des gants (Team Suisse).
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Ensuite, après que les pommades et émulsions avaient bien pénétré dans la peau, le pis des vaches était enduit d’une couche épaisse de gel huileux pour bébés de Johnson (Johnson’s baby oil). Il paraissait ainsi plus longtemps humide et brillant ce qui le mettait encore un peu plus en valeur. Le gel huileux était également appliqué avec des gants, il est d’une consistance collante et son odeur est très pénétrante.
Les mains sont protégées par des gants pour appliquer sur le pis une couche brillante et humide de gel à l’huile pour bébés.
Il y avait de l’irritation cutanée sur une surface considérable du pis. La peau était très rouge et enflammée. La vache souffrait probablement de fortes démangeaisons.
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A part le refroidissement par la glace, on applique sur le ligament médian de la pommade à l’héparine qui est également classée dans les médicaments vétérinaires et ne peut donc pas être classée dans les produits esthétiques. Le règlement là aussi interdit son application sur les pis.
On a refroidi le ligament médian au moyen de glace, il se raccourcit en soulevant le quartier. Les trayons sont ainsi de nouveau en position verticale.
On a ajouté toute une couche de cubes de glace ou un accumulateur de refroidissement sur ce pis, ce qui est interdit par le règlement.
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Le ligament médian a été enduit d‘une émulsion spéciale, probablement à l‘héparine.
A la différence de la Suisse, la Confrontation européenne à Colmar n’interdisait pas le scellement des trayons. Par conséquent, presque toutes les vaches qui ont été présentées dans l’arène avaient des pis scellés et en majorité par des colles instantanées. On utilisait aussi le collodion qui est un peu moins agressif pour les tissus. Mais il n’est pas aussi hermétique que la colle instantanée lorsque les pis subissent une si forte pression. Toutefois, cette dernière cause des dégâts aux tissus dans le canal du trayon et à la sortie des trayons bien plus fréquents voire inévitables, ce qui explique pourquoi les dispositions légales suisses interdisent ces manipulations dans les expositions de bétail. On a également observé fréquemment l’introduction de cathéters de trayons après avoir procédé au scellement.
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Ce trayon a été scellé au collodion. Le flux de lait ne peut (plus) être endigué en raison de l’énorme pression. (Team France).
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Ce trayon a été scellé avec de la colle instantanée (Team France).
Pour sceller les autres trayons à la colle instantanée, les assistants ont dû bloquer la vache par la droite et la gauche, car elle se défendait (Team France).
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D’abord la colle a été enlevée, pour être remplacée par de la colle instantanée fraîche.
La colle instantanée a été appliquée après que les traces de colle précédente avaient été enlevées.
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Il était frappant de constater que la forme du pis juste avant la présentation était en général (orientée) droite malgré le pis gonflé qui en général cause une forme du trayon orientée vers l’intérieur. Étant donné que toutes les manipulations de la forme et de la position des trayons sont interdites dans tous les règlements, on a trouvé d’autres méthodes de correction qui échappaient en général à l’observation. Étant donné que toutes les vaches présentées avaient des pis pleins et gonflés, la majorité des pis était comme le souhaitent les juges tout droits et tournés vers l’extérieur. On ne peut donc que supposer que là aussi les interdictions ont été enfreintes. On a pu observer comment une vache de l’équipe française a dû se faire introduire dans le trayon un cathéter pointu de 10 centimètres qui ensuite a été collé à la colle instantanée. Placée très en haut dans le canal du trayon, elle entraîne des dégâts considérables aux tissus, extrêmement douloureux et qui peuvent aller jusqu’à la perte définitive du trayon et même du quartier et du pis. En outre, on peut s’imaginer en voyant la résistance manifestée au moment d’introduire ces cathéters qu’il y a eu des blessures mécaniques à l’intérieur du canal des trayons. Une vache blessée et mutilée à ce point doit probablement payer de sa vie un moment de gloire offert à son éleveur. Ce qui est là aussi totalement inacceptable du point de vue de la protection des animaux.
On a pu observer comment une vache a dû se faire introduire dans le trayon un cathéter pointu de 10 centimètres qui ensuite a été collé à la colle instantanée. En arrière-plan, on voit un trayon scellé au collodion (Team France).
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...et là aussi l’utilisation de mesures de contrainte par d’autres assistants a été nécessaire, car les manipulations devaient être si douloureuses pour la vache qu’elle avait essayé de se défendre.
Colmar a été littéralement le festival de l’autorisation de scellement: lorsqu’une équipe manipulait les trayons ou le pis, il se formait très vite une véritable grappe humaine derrière la vache pour regarder avec curiosité ce qui se passait. Aucun contrôleur, aucun chef d’équipe, aucun visiteur n’est intervenu ou n’a posé de questions sur la procédure. Ce n’est que devant l’entrée de l’arène que l’on procédait à des scellements confidentiels et cachés, et on ne voulait probablement pas prendre de risques trop visibles en présence des membres de la commission de contrôle. On a pu observer comment les équipes nationales se soutenaient et se protégeaient mutuellement. En ce qui concerne les manipulations pour renforcer la production de lait et une rapide montée du lait, les éleveurs et les équipes d’encadrement des différentes nations ont donné libre cours à leur grande créativité. On a pu observer par exemple qu’avant les présentations, l’eau des abreuvoirs avait été coupée et qu’on proposait aux vaches juste avant d’entrer dans l’arène des grands seaux et cuvettes remplis à ras bord d’eau fraîche, pour qu’elles boivent le plus vite possible après avoir été déshydratées. D’une part, cela permet de stimuler la production de lait, et d’autre part, la prise rapide d’une immense quantité d’eau fait paraître l’animal plus massif dans l’ensemble, ce qui est souhaité dans l’arène et peut entraîner de meilleures notes.
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Cette cuvette en plastique a été remplie d’eau fraîche du tuyau pour désaltérer les vaches assoiffées.
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Il n’y avait parfois plus d’eau dans les abreuvoirs automatiques. Une fois bien assoiffées, les vaches pouvaient boire dans de grands seaux pleins d’eau fraîche pour qu’elles absorbent rapidement une grande quantité de liquide.
On a pu aussi observer que les vaches qui ne voulaient pas boire spontanément se faisaient plonger le museau dans l’eau. L’équipe suisse a proposé de l’herbe fraîche à ses vaches et faisait ainsi d’une pierre deux coups: d’un côté, éveiller la sympathie chez les visiteurs pour un geste apparemment plein d’attention et, de l’autre, contribuer à un apport d’eau supplémentaire en raison de la forte teneur en eau de l’herbe fraîche.
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La piqûre d’ocytocine dans le pis juste avant la présentation lorsque les trayons sont déjà scellés est tout à fait prohibée dans tous les règlements et contre-indiquée du point de vue de la médecine vétérinaire ainsi qu’en infraction avec tous les principes d’éthique. Malheureusement, l’équipe suisse ne s’en est pas privée.
Cet homme injectait de l’ocytocine à une vache suisse avant sa présentation dans une veine du pis. Il a été plusieurs fois pris sur le fait. L’ocytocine est aussi une hormone synthétique produite pour favoriser la montée et le flux de lait; elle a été utilisée fréquemment chez les vaches. Or en médecine vétérinaire, on l’utilise avant tout à des fins thérapeutiques lorsqu’il y a des troubles d’éjection du lait et en guise de prévention ou de traitement de la mastite. Le règlement stipule que l’ocytocine ne peut être dispensée que pour la traite. Mais on a pu observer que cette substance si forte n’était pas utilisée pour traire, mais a été dispensée avant la présentation lorsque les pis étaient scellés. La montée du lait est déclenchée en quelques minutes (25 à 30 minutes) et entraîne une pression encore plus élevée dans le pis. Si les trayons sont scellés, le lait ne peut pas sortir, ce qui augmente encore la pression intra-mammaire. C’est une procédure extrêmement douloureuse pour la vache et du point de vue de la protection des animaux elle est à la fois cruelle, absurde et inacceptable. Pour donner le finish, il y a également la queue postiche c’est-à-dire faire gonfler artificiellement le toupet de la queue en collant des poils de queue supplémentaires. Les équipes avaient un grand choix de poils de remplacement qui étaient choisis selon la nuance du poil naturel et greffés sur la racine du toupet, ce qui d’après les nombreux mouvements de défense observés devait être extrêmement douloureux pour la vache. Chez les vaches qui n’avaient pas assez de poils vigoureux à la queue ou chez lesquelles on avait par erreur coupé trop de poils, les poils restants étaient collés par du scotch contre le fouet et les poils artificiels étaient collés dessus.
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Des poils artificiels ont été collés sur la queue pour «donner du volume» au toupet.
Un toupet artificiel. Au fond, il ne s’agit pas ici (pour une fois) d’une procédure douloureuse. Mais il reste quand même préoccupant du point de vue de la protection et de la santé des animaux que, si l’on laisse trop longtemps du scotch collé serré sur le fouet, cela puisse interrompre l’irrigation sanguine et avoir pour conséquence la nécrose des tissus du fouet. En outre, on est trop fortement intervenu sur la présentation dite naturelle des vaches, qui d’après les règlements doivent être présentées le plus naturellement possible (cf. p. 3).
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Déjà quelques heures avant la présentation, les vaches avaient toutes des pis surpleins, parfois durs comme le roc. Le premier jour de la visite (17 juin), les Red Holstein étaient au centre de l’intérêt pour le jury. C’est ainsi qu’on a commencé avec elles par prolonger l’intervalle de traite pour remplir les pis pour le show et les faire gonfler. Les vaches Holstein en revanche bénéficiaient encore d’une journée dans l’ensemble calme et sans stress. Elles étaient presque toujours laissées tranquilles et pouvaient se reposer en ruminant couchées ou debout. Le jour suivant c’était exactement le contraire: les Red Holstein jouissaient de la pause et pouvaient se reposer tandis que les Holstein avaient des intervalles de traite prolongés. L’après-midi du 17 juin de nombreuses vaches ont été traites entre 13 et 15 heures. C’était peut-être pour certaines d’entre elles déjà la dernière traite pour les préparer à être présentées le lendemain, tout particulièrement si c’était le matin. D’autres peut-être ont encore été traites entre une heure et deux heures du matin pour qu’elles puissent être présentées l’après-midi avec des pis bien pleins. En tout cas, ce qui était frappant, c’est que le matin du 18 juin, de nombreuses vaches Holstein avaient de gros flux de lait et étaient déjà scellées, mais ne devaient être présentées que l’après-midi. Un scellement le matin n’aurait pas certainement pas été nécessaire, si, comme d’habitude, elles avaient été traites entre cinq heures et sept heures du matin. On peut donc partir de l’hypothèse que les intervalles de traite les jours de présentation dans l’arène ne sont pas de 12 heures, mais bien de 15 heures minimum à 24 heures maximum.
Avant même d’être fin prêt pour la présentation, ce pis était déjà très plein, gonflé, dur et rouge.
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Un ventilateur devait rafraîchir ce pis très plein et gonflé.
Ces clichés mettent en évidence la modification dans la manière de se déplacer: la vache avance les pattes écartées et les membres postérieurs doivent contourner le pis gonflé.
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Un pis monstrueux prêt pour la présentation dans l‘arène.
Un pis plus gros que l‘autre...
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Le Team Suisse rafraîchissait le pis avec de l’eau. Les gonflements et œdèmes durs et douloureux de certains pis étaient souvent refroidis avec de la glace avant de présenter la vache ou, contre toute indication, couverts avec des couches de cubes de glace soudés (ne sont permis que les cubes de glace pilée appliquée à la main dans des sachets, mais non des couches entières de cubes de glace ou des accumulateurs de refroidissement). On a également pu observer que l’on rafraîchissait des pis avec de l’eau froide ou avec de l’air frais au moyen de ventilateurs. Par rapport aux douleurs déclenchées par un pis surplein et tendu à l’extrême, ces mesures sont pratiquement négligeables, seule la traite peut apporter un véritable soulagement. Les contrôles d’oedèmes par échographie n’ont pas été pratiqués avant la présentation. Certes il y avait près du boxe vétérinaire, qui soit dit en passant était fermé hermétiquement à tous les regards, une véritable cohue avant les présentations, mais la majorité des vaches ne restait en général que quelques minutes chez le vétérinaire. La durée suffisait peut-être pour administrer de petites quantités, mais certainement pas pour procéder à une échographie. Lorsque nous avons demandé au vétérinaire pourquoi les vaches devaient être examinées d’une manière aussi protégée, il a expliqué que l’on ne voulait pas donner au public des informations sur les examens et les traitements. Du point de vue de la protection des animaux, davantage de transparence limiterait nettement les spéculations et … qui n’a rien à se reprocher, n’a rien à cacher.
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Les vaches qui se rendaient chez l e vétérinaire disparaissaient derrière une grande toile les cachant de tous les regards.
Agitation et file d’attente devant la tente extérieure du vétérinaire.
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Présentation des vaches et présentation dans l’arène Dans l’ensemble, les personnes impliquées et la majorité des vaches donnaient l’impression d’être calmes et d’avoir l’habitude de l’arène. Le niveau sonore hors de l’annonce des classements, s’élevait en général à 80 db ce qui est encore acceptable pour les animaux. La plupart des vaches semblaient habituées au handling et à la présentation. Mais certaines étaient quand même nerveuses et agitées dans l’arène. La présentation au ralenti avec la tête tendue déplaisait probablement à la majorité des vaches, ce qui n’avait probablement pas frappé le public en raison des mesures de correction ou de contrainte qui suivaient immédiatement ces manifestations. En y regardant de plus près, on a dû cependant constater que la majorité des vaches était présentée avec des gourmettes serrées et une prise de ganache pour les contrôler. Certaines vaches, lorsqu’elles ne se montraient pas assez coopératives, recevaient des coups de pied, sur les pieds et contre les pattes. On a même pu observer une fois comment une vache a reçu plusieurs coups sur la tête parce qu’elle ne voulait plus prendre place dans le cercle. Les corrections de position pour l’évaluation des pis et pour une posture «parfaite» étaient effectuées avec les doigts enfoncés dans les flancs ou encore par des pressions sur la colonne vertébrale. En général, les animaux recevaient aussi un coup contre le bourrelet coronaire pour que les pieds de la vache prennent la position «juste» parce qu’elle avait essayé d’éviter ces coups de pied.
Cette vache dans le ring avait la gourmette serrée et les ganaches pincées. Ces deux manipulations étaient douloureuses pour la vache qui continuait de lever la tête.
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La pression sur le bourrelet coronaire et les pieds ont corrigé la posture et la position de la vache.
Cette vache n’en pouvait plus: elle a été durement tirée avec la gourmette serrée jusqu’à ce qu’elle lève à nouveau la tête et fasse quelques pas en avant.
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Le juge a primé en majorité les pis les plus gonflés. Sans exception, toutes les vaches avaient des pis rougis, gonflés, durs et marchaient toutes raides en vacillant. De nombreuses vaches ne voulaient ou ne pouvaient presque plus bouger, les intervalles visiblement très longs entre les traites entraînant des pis si massivement pleins que ces intervalles ne pouvaient pas ne pas influer négativement sur le bien-être des animaux, et c’est pour cela que conformément à l’ordonnance suisse sur la protection des animaux, mais aussi conformément à toutes les dispositions, règlements et codes des associations d’éleveurs et des championnats, ils sont explicitement interdits. Malheureusement, les réglementations n’ont pas non plus été prises au sérieux par les juges, puisque les premières places ont été occupées dans la Confrontation européenne à Colmar comme à l’Expo Bulle, par les animaux qui avaient les pis les plus gonflés.
Concours de clippage
Les 40 animaux proposés à la vente aux enchères (jeunes bovins et cinq à six veaux) ont été le matin de la soirée d’enchères mis entre les mains de 30 jeunes éleveurs comme objets de clippage pour les championnats européens de cow-fitting. Le concours de clippage a été réalisé surtout dans une partie recouverte d’un toit devant la stabulation des animaux proposés à la vente. Les animaux étaient parfois très serrés l’un contre l’autre, attachés à des grilles en métal et la tête était tirée vers le haut. Les jeunes éleveurs ont commencé en étant chronométrés à les tondre des pieds à la tête. Comme les jeunes animaux n’étaient pas habitués à ces manœuvres de styling, et par conséquent étaient nerveux et agités, des mouvements de défense et la pression du temps ont parfois causé des blessures aux animaux. Lors du concours, on a utilisé en quantité industrielle de nombreuses substances chimiques y compris sprays pour les cheveux, sprays colorés, conditionneurs, crèmes, huiles et poudres. Le comportement avec les jeunes animaux était parfois brutal. De nombreux animaux avaient les larmes aux yeux après le concours de clippage. Un animal se défendait si vigoureusement, qu’il a dû par moment être maintenu par trois personnes.
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Le clippage à la tête et au mufle sensible était très désagréable pour les jeunes animaux.
Même les jeunes animaux ont dû être tondus de la tête aux pieds
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Le licol s’était tellement serré qu’il écrasait un œil de l’animal. Il salivait beaucoup, ce qui est un signe indéniable de stress.
Quelques animaux ont même été blessés lors de la tonte.
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Un autre animal blessé par la tonte.
Jeunes éleveurs pendant le concours de clippage.
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De grandes quantités de sprays, de poudre, etc. ont été utilisées.
Ce jeune animal était visiblement stressé par le concours et salivait beaucoup.
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Après le concours, de nombreux animaux avaient les larmes aux yeux.
Après le concours ...
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Conclusion et revendications de la PSA
Fondamentalement, la Confrontation européenne à Colmar était aussi bien organisée que l’Expo Bulle et la Swiss Expo à Lausanne. Les conditions d’installation des animaux ont en général donné une bonne impression. Pourtant, du côté de la protection des animaux, il y a des critiques vigoureuses à formuler notamment en ce qui concerne la prolongation des intervalles entre les traites, les méthodes et les techniques pour sceller les pis et les méthodes de conduite et de présentation parfois brutales dans l’arène, l’utilisation de mesures de contrainte pendant le styling, la détention prolongée d’animaux dans des stands de contention dans une posture complètement artificielle, le toilettage excessif des animaux en utilisant de nombreux produits cosmétiques qui du fait de leur odeur, leur consistance et leur impact étaient parfois très pénibles à supporter pour les animaux, ainsi que les nombreuses manipulations observées aux pis et aux trayons. Du point de vue de la protection des animaux, les abus et infractions inacceptables contre les dispositions existantes ont eu un impact manifeste sur le bien-être des animaux présentés. Par ailleurs, des juges chevronnés devraient être en mesure de repérer les caractéristiques zootechniques pertinentes d’un pis performant même lorsqu’il est rempli de manière normale. La torture des pis surpleins et douloureux est donc absolument inutile. Il est particulièrement préoccupant que malgré tous les règlements existants (dispositions légales, lignes directrices, code d’honneur, règlements), les éleveurs suisses et les membres des équipes suisses les aient constamment violés. Tandis que, suite au rapport de la PSA sur les expositions de bétail à Bulle et à Lausanne au printemps 2016, qui avait signalé des éléments préoccupants du point de vue de la protection des animaux, des associations d’élevages et des exposants ont promis des améliorations et ont menacé d’exclusion les éleveurs fautifs, ici, à Colmar, à seulement 60 kilomètres de la frontière suisse, on ne sentait pratiquement rien de ce vent nouveau qui devrait souffler dans les élevages. De l’avis de la PSA, les éleveurs et les associations suisses devraient respecter les dispositions suisses même lorsqu’ils sont à l’étranger. En outre, il faut que le code d’honneur qui est souvent flou et à certains égards, fondamentalement insatisfaisant, soit plus précis sur certains points. Jusqu’à présent, le code avantage les éleveurs qui procèdent à des manipulations sur leurs animaux en leur causant sciemment douleur et souffrance. Les grands perdants sont les éleveurs qui ont à cœur le bien-être de leurs animaux, de préférence à des pis surpleins et douloureux. Les associations d’élevage, les chefs d’équipe et les fonctionnaires doivent maintenant prendre leurs responsabilités et interdire tout autre dérapage qui se ferait aux dépens du bien-être animal, que ce soit en Suisse ou à l’étranger. Cela implique aussi l’introduction de systèmes de contrôles efficaces et un système de sanctions rigoureuses contre les éventuels abus. Sachant que la Confédération subventionne généreusement les expositions de bétail, on est en droit d’attendre que les ressources engagées pour promouvoir l’élevage ne soient pas investies dans des pratiques contraires à la protection animale, mais favorisent en premier lieu le bien-être des animaux dans ces expositions.
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Comptoir Suisse Lausanne Du 10 au 19 septembre 2016, visité le 13 septembre 2016
Résumé
La détention des animaux au Comptoir Suisse a été jugée, comme l’an dernier, acceptable. Tous les animaux étaient propres, soignés et semblaient être en bonne santé. Hormis quelques lapins qui respiraient fortement et un oiseau qui était nerveux, toutes les bêtes présentées étaient calmes et avaient un comportement propre à leur espèce. Les enclos disposaient de places de couchage recouvertes de suffisamment de litière propre et sèche. Tous les animaux avaient de la nourriture et, mise à part les veaux, de l’eau à disposition. Certains enclos avaient des dimensions exemplaires (cochons, vaches mères, ânes, certaines chèvres et certains oiseaux d’ornement). Comme point négatif, il a été relevé que les bovins détenus à l’attache, les veaux, les moutons et les chevaux ne pouvaient pas ou seulement de manière très limitée se retirer loin des visiteurs. La PSA déplore en outre le fait que certaines conditions minimales de détention prescrites dans l’Ordonnance sur la protection des animaux n’étaient pas respectées, comme par exemple certains oiseaux détenus sans congénères de la même espèce, l’absence d’eau chez les veaux, l’absence de sable et de possibilités de se baigner dans quelques volières ou encore le manque de nids dans les poulaillers et dans la volière des Estrildidés. La PSA est également critique vis-à-vis de la vente d’animaux lors d’expositions, car cela peut inciter les visiteurs à des achats spontanés. L’exposition de races d’élevage problématiques comme les pigeons cravatés italiens et les canaris huppés devrait être évitée. Du point de vue de la PSA, une exposition animalière devrait servir d’exemple aux visiteurs et présenter des détentions respectueuses des animaux. Des espaces plus grands et mieux structurés devraient être aménagés afin de donner aux bêtes la possibilité de se retirer dans un endroit calme à l’abri du regard et des caresses des visiteurs et de leur offrir des moyens d’occupation. Les espèces sociables, comme les lapins, devraient être détenus en groupe. Les chèvres devraient disposer de 116 grands enclos structurés dans lesquels elles puissent sauter, jouer et grimper ainsi que d’endroits
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surélevés sur lesquels elles puissent se coucher. Les chevaux pourraient être présentés en groupe, dans des stabulations libres avec des aires de sortie séparées des aires de repos. Les enclos des volailles et des pigeons devraient disposer de protection contre les regards sur au moins deux côtés et de niches permettant aux animaux de se cacher. Les volières devraient être aménagées avec beaucoup de branches naturelles permettant aux animaux de ronger et de grimper. Les branches devraient être fixées à une seule extrémité, afin que l’autre puisse osciller librement comme la branche d’un arbre. Des informations sur les animaux et les races exposées ainsi que les coordonnées des propriétaires devraient être affichées sur tous les enclos.
Impression générale
Au Comptoir Suisse étaient présentés cette année dans les halles 13, 15 et 17 des animaux de rente (bovins, moutons, chèvres, cochons), des chevaux, des volailles domestiques, des pigeons, des lapins, des rongeurs, des canards, des oies et des oiseaux. La température qui régnait dans les halles était trop élevée (environ 26 degrés). Le niveau sonore de 70 db était acceptable.
Présentation détaillée de l’exposition Animaux de rente
Responsables -- Bovins: Fédération vaudoise des syndicats d’élevage bovin (FVSE), Vache Mère Suisse -- Chèvres et moutons: différents éleveurs de Suisse-Romande
Conditions générales de détention
Le Comptoir Suisse présentait cette année 35 vaches, huit veaux, un taureau, quatre porcs, 27 chèvres et 25 moutons. Tous les animaux faisaient une bonne impression générale et semblaient être en bonne santé. Ils étaient propres, soignés et calmes. Ils avaient beaucoup de litière propre et sèche à disposition ainsi que du foin. Mise à part les veaux, tous les animaux avaient de l’eau en permanence à disposition. La majorité des bêtes détenues dans des enclos ainsi que les vaches et le taureau détenus à l’attache ne pouvaient pas, ou seulement de manière très limitée, se retirer loin des visiteurs.
Les visiteurs pouvaient s’approcher très près des bêtes et les caresser, sans que celles-ci n’aient la possibilité de se retirer.
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Précisions
• 13 vaches de race Red Holstein, six vaches de race Simmental et un taureau de race Simmental étaient détenus à l’attache dans des étables traditionnelles. Les couches étaient pourvues d’une bonne quantité de litière propre et sèche (paille). Les crèches étaient remplies de foin. Chaque animal avait accès en permanence à de l’eau (un abreuvoir automatique était à disposition pour deux animaux). Les dispositifs d’attache laissaient juste assez de jeu pour que les bovins puissent tenir la tête droite. Seules les crèches séparaient les animaux des visiteurs. Du personnel de surveillance était présent derrière les bêtes. • Dans quatre enclos d’environ 3 x 6 m étaient détenus chaque fois trois génisses de race Red Holstein, Holstein Friesian, Simmental et Tachetée suisse. Les enclos étaient pourvus de beaucoup de litière propre et sèche et de foin. Des abreuvoirs automatiques étaient à disposition. • L’association Vache Mère Suisse exposait dans quatre enclos d’environ 3 x 6 m une vache et son veau de différentes races: Hereford, Angus, Aubrac et Limousin. Un cinquième box était vide. Chaque enclos était pourvu de beaucoup de litière propre et sèche, de foin et d’un abreuvoir automatique. Une personne de contact de l’association Vache Mère Suisse était en permanence présente sur un stand qui se trouvait entre les boxes.
Selon la loi, les veaux devraient avoir accès à de l’eau en permanence, ce qui n’était pas le cas le jour de notre visite. • Quatre veaux de race Simmental et Red Holstein étaient détenus dans un enclos d’environ 4 x 2 m composé d’un igloo et d’une aire de sortie. De la litière propre et sèche était présente en grande quantité ainsi que du foin. Au moment de la visite, les veaux n’avaient pas d’eau à disposition. Les animaux pouvaient se retirer dans l’igloo, mais celui-ci disposait d’une fenêtre ouverte par laquelle les visiteurs pouvaient les déranger aisément. • Dans un vaste enclos composé d’un igloo d’environ 2,5 x 2,5 m et d’une aire de sortie d’environ 3,5 x 3,5 m étaient détenus quatre jeunes porcs pesant chacun environ 30 kg. Les animaux étaient curieux et s’approchaient des visiteurs, cherchant le contact. L’igloo disposait d’une
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La détention des porcs était exemplaire.
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bonne couche de paille et l’aire de sortie était recouverte de sciure de bois. Un abreuvoir pipette était à disposition. La mangeoire était vide au moment de la visite. • Dans cinq enclos étaient détenus des chèvres de différentes races: un enclos d’une surface d’environ 7,5 m² abritait cinq chèvres naines, un enclos d’environ 15 m² abritait deux chèvres Paon, un enclos d’environ 15 m² abritait une chèvre Paon et trois chèvres Boer, un enclos d’environ 15 m² abritait une chèvre Col fauve du Valais et trois chèvres Anglo-Nubiennes et un vaste enclos d’environ 100 m² abritait huit chèvres laitières brunes et quatre chèvres laitières blanches. Le sol de tous les enclos était recouvert de paille et il y avait du foin et de l’eau à disposition. Aucun des enclos n’était structuré: il n’y avait pas de surfaces surélevées ni d’endroit où les animaux pouvaient se mettre à l’abri du regard des visiteurs. Les chèvres qui se trouvaient dans le plus grand enclos ont plusieurs fois renversé leur râtelier avant de grimper dessus. Seuls les noms des races exposées étaient affichés, sans autres informations supplémentaires. • Dans sept enclos d’environ 7,5 m² étaient détenus chaque fois trois moutons séparés par races: Blanc des Alpes, Brun noir du Pays, Suffolk, Roux du Valais, Texel, Charolais et Heidschnucke. Dans un enclos de même taille étaient détenus quatre moutons d’Ouessant. Le sol de tous les enclos était recouvert de paille et il y avait du foin et de l’eau à disposition. Les animaux n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’abri du regard des visiteurs. Seuls les noms des races exposées étaient affichés, sans autres informations supplémentaires. • A l’extérieur, derrière la halle 10, se trouvaient environ 80 vaches, veaux et taureaux de différentes races à viande qui étaient détenus à l’attache sur quatre rangées. Ces animaux participaient à un concours de vaches-mères et n’étaient là que pour la journée. Le sol était recouvert d’une bonne couche de litière et du foin était à disposition. Les animaux pouvaient s’abreuver dans de grands bacs remplis d’eau. La plupart des bovins étaient attachés correctement, mais certains étaient attachés clairement trop court. Les visiteurs pouvaient se promener librement entre les rangées. De nombreuses personnes surveillaient les bêtes. Pour se rendre dans l’arène, située dans la halle 10, les bêtes devaient traverser une porte. Les animaux étaient présentés en petits groupes et tout se déroulait tranquillement. Les bovins semblaient être habitués à être menés au licol.
L’enclos des chèvres manquait de structures et de surfaces surélevées.
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Evaluation du point de vue de la PSA
Les animaux de rente semblaient être en bon état général. Les enclos étaient tous pourvus d’une bonne quantité de litière propre et sèche. La détention des cochons était, comme l’an dernier, particulièrement exemplaire, et cette année, les enfants ne pouvaient pas pénétrer dans leur enclos. Les vaches-mères étaient également détenues dans de bonnes conditions. La PSA salue le fait que moins de vaches laitières qu’en 2015 étaient détenues en permanence à l’attache. En effet, ce système de détention n’est pas respectueux des animaux et il serait plus opportun de montrer, comme l’a fait cette année l’OLMA, une détention moderne et actuelle telle qu’une stabulation libres. Les paysans d’aujourd’hui optent le plus souvent pour cette forme de détention lors de la construction ou de la modification de leurs étables. Le jour de la visite, les veaux n’avaient pas d’eau à disposition. Or, selon l’Ordonnance sur la protection des animaux, ils doivent disposer en permanence d’un accès à de l’eau. Les chèvres sont des animaux vifs et qui aiment le mouvement. La PSA recommande, lors d’expositions, de montrer des détentions de chèvres exemplaires dans de grands enclos structurés dans lesquels les animaux puissent sauter et jouer. Des endroits surélevés sur lesquels les chèvres puissent grimper, se retirer ou se coucher devraient être aménagés. Les enclos seraient ainsi non seulement respectueux des animaux mais aussi plus attractifs pour les visiteurs, puisque les surfaces surélevées favorisent les comportements joueurs des chèvres. Les enclos des moutons devraient être suffisamment grands pour disposer de mangeoires, d’abreuvoirs, d’emplacement de défécation et d’urinement et de lieux de repos et de retraite séparés. Des informations sur les animaux et les races exposées devraient être affichées sur tous les enclos.
Les dispositifs d’attache des bovins détenus à l’extérieur pour la journé n’étaient pas toujours adaptés.
Chevaux et ânes
Responsables -- Syndicat Vaudois d’élevage chevalin: Franches-Montagnes, Haflinger -- Syndicat d’élevage Le Poney Romand: shetlands, mini-shetlands, poney indigènes CH-A
Conditions générales de détention
Les 15 chevaux et poneys étaient détenus dans dix boxes de taille standard pourvus de litières propre et sèche. Les deux ânes se trouvaient dans un box aux dimensions généreuses. Tous les 120 animaux avaient du foin et de l’eau à disposition. L’état général des équidés était bon.
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Précisions
• Dans six boxes d’environ 2,5 x 2,5 m étaient détenus des poneys suisses, shetlands et mini-shetlands. Dans deux boxes étaient détenus deux poneys et dans quatre boxes se trouvait un seul poney. Le sol était recouvert de beaucoup de paille propre et sèche. Du foin était à disposition, parfois en très petite quantité, et des seaux d’eau étaient présents dans tous les boxes. Les visiteurs ne pouvaient approcher les boxes que d’un seul côté. Les poneys étaient calmes et mangeaient tranquillement. • Dans quatre boxes d’environ 5 x 3 m étaient détenus des chevaux présentés par le Syndicat Vaudois d’élevage chevalin. Dans trois boxes étaient détenus une jument et son poulain et un box détenait un seul cheval. Le sol était recouvert de beaucoup de paille. Il y avait très peu de foin à disposition. Les abreuvoirs automatiques étaient, cette année aussi, installés trop haut pour les poulains. Les visiteurs ne pouvaient approcher les boxes que d’un seul côté. Les chevaux étaient calmes et les poulains étaient souvent couchés et détendus. Il n’y avait pas de promenades à poney organisées ce jour-là. Celles-ci avaient lieu tous les jours sauf les mardis et jeudis. • Dans un vaste box d’environ 3 x 9 m étaient détenus une ânesse et son ânon. Le sol était recouvert d’une grande quantité de paille. Du foin et de l’eau étaient à disposition.
Evaluation du point de vue de la PSA
Les boxes dans lesquels étaient détenus les équidés étaient propres et disposaient d’une bonne quantité de litière propre et sèche. Les animaux étaient en bon état général, ils étaient calmes et détendus. Du point de vue de la PSA, les chevaux devraient toutefois être présentés dans des boxes plus grands et disposer de possibilités de retrait, d’aires de sorties et de moyens d’occupation. Il faut veiller à ce que les chevaux puissent prendre suffisamment de mouvement tous les jours, même durant les jours d’exposition. Les juments poulinières avec leurs poulains devraient pouvoir bénéficier de sortie tous les jours pendant au minimum deux heures. Les abreuvoirs automatiques devraient être placés plus bas (idéalement à 50 cm du sol), afin de permettre aux poulains de s’abreuver de manière physiologique. La PSA recommande qu’une détention exemplaire de chevaux en groupe en stabulation libre soit une fois exposée.
Les abreuvoirs automatiques étaient, cette année aussi, trop élevés pour les poulains.
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Lapins et rongeurs
Responsables -- Différents éleveurs de Suisse-Romande
Conditions générales de détention
Au total, 43 lapins, 13 lapines avec leurs lapereaux et cinq cochons d’indes étaient détenus dans 52 cages. Toutes les cages étaient pourvues de litière appropriée, de foin, de graines, d’eau et d’objets à ronger. Les lapins avaient des cachettes à disposition alors que cela manquait dans la cage des cochons d’inde. La majorité des lapins étaient détenus seuls.
Précisions
• Dans 36 cages étaient détenus des lapins tout seuls, dans 13 cages étaient détenus des lapines avec leurs lapereaux et dans deux cages étaient détenus des groupes de trois, respectivement de quatre lapins. Les cages avaient une dimension de 100 x 100 x 100 cm. Différentes races étaient représentées: Bélier français (BF), Bélier nain (BN), Rex (Rex), Feu (F), Fauve de Bourgogne (FB), Lièvre (L), Californien (CA), Lapin Barbu (LB), Hotot (HT), Japonais (J), Petit-gris suisse (PGS), Néo-zélandais blanc (NZB), Néo-zélandais rouge (NZR), Chinchilla (CH), Tacheté tricolore (TT), Tacheté nain (TN), Petit rex (P rex), Angora (AN). La majorité des lapins étaient calmes et détendus, mais certains respiraient rapidement et fortement. Les cages étaient pourvues d’une bonne couche de litière (paille), d’un peu de foin, d’eau, de graines et d’objets à ronger. Alors que certaines cages étaient adossées à une paroi ou avaient un côté protégé des regards par une natte, d’autres étaient visibles de tous les côtés. La plupart des lapins disposaient de petites cachettes sous forme d’un toit triangulaire. Certaines cages disposaient de cachettes plus grandes avec un toit plat qui servait également de surface surélevée. Des informations sur les races exposées ainsi que les coordonnées des propriétaires étaient affichées sur quelques cages. • Dans un enclos de 200 x 100 x 100 cm étaient détenus cinq cochons d’inde. L’enclos était protégé des regards sur un côté et demi. Il était bien structuré et disposait de litière appropriée, d’eau, d’un râtelier avec du foin, de graines, de fruits frais, d’objets à ronger (écorces et bouts de bois) et de jouets. Il manquait cependant des abris où les animaux puissent se retirer: une maisonnette avait le toit ouvert et l’autre était surélevée et ne protégeait pas les cochons d’inde des regards des visiteurs.
Evaluation du point de vue de la PSA
Les lapins et les cochons d’inde exposés étaient bien soignés et semblaient être en bonne santé. Hormis quelques lapins qui respiraient fortement, les animaux étaient calmes, détendus et ne présentaient pas de comportement stéréotypé. Les cages des lapins étaient plus grandes que l’an
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Les lapins sont des animaux sociables, qui, dans la mesure du possible, ne devraient pas être détenus seuls.
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dernier et disposaient de cachettes dans lesquelles les animaux pouvaient se mettre à l’abri du regard des visiteurs. Idéalement cependant, les zones obscurcies devraient être obtenues en protégeant des regards une ou plusieurs parois des cages, et des maisonnettes avec un toit plat (pouvant servir de surface surélevée) plutôt que triangulaire devraient être installées. La PSA critique particulièrement le fait que les lapins, qui sont des espèces sociables qui devraient bénéficier de contacts sociaux appropriés avec des congénères, soient détenus seuls. Il serait souhaitable que les expositions présentent des détentions exemplaires et respectueuses de ces animaux en les détenant en groupe, sur de plus grandes surfaces et dans des enclos mieux structurés. Les cochons d’inde sont des animaux de fuite qui doivent pouvoir se retirer à tout moment dans un endroit sûr. C’est pourquoi il est nécessaire de prévoir au moins un abri (maisonnette) par animal.
Les cochons d’Inde n’avaient pas de cachettes à disposition.
Volailles domestiques et pigeons
Responsables -- Petits Animaux Orbe et environs -- Petits Animaux Région Yverdon -- Petits Animaux Aigle-Chablais -- Petits Animaux Chavornay et environs -- Société colombophile de Vevey et environs -- Sociétés d’aviculture Payerne et Corcelles -- Société colombophile Vevey -- Société colombophile Chavornay -- Société colombophile Payerne et Corcelles -- Société colombophile Nyon et environs -- Société S.A.C Ste-Croix -- SVA Nyon et environs -- Association Gallosuisse
Conditions générales de détention
Dans 27 enclos et volières étaient détenus au total 43 pigeons, 62 poules et coqs, 14 poussins et 24 cailleteaux. Différentes races étaient représentées. De la litière appropriée sous forme de copeaux de bois ainsi que de l’eau et des graines étaient à disposition. Des perchoirs en bois fixes étaient installés à différentes hauteurs et, à une exception près, dans différentes orientations. Les enclos étaient visibles d’un, deux, trois, voire de tous les côtés et les animaux n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’abri du regard des visiteurs. Il manquait des nids dans les enclos des poules. La majorité des animaux semblaient être en bonne santé, étaient calmes et se comportaient de manière propre à leur espèce, en se reposant ou se nettoyant le plumage. Certains animaux
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étaient à vendre. Les noms des propriétaires ainsi que des informations sur les races exposées étaient affichés sur les enclos.
Précisions
• Dans 18 volières de 150 x 150 x 150 cm étaient détenus des poules de différentes races: Hollande du Nord, Dorking, Padoue naine, Naine allemande, Poule soie naine, Welsumer naine, Sabelpoot, Brahma, Coucou de Rennes, Sussex naine, Naine hollandaise, Faverolle allemande nains, Marans, Rhode-Island, Poule de Bielefeld autosexable, Appenzelloise huppée, Italienne. La plupart de ces enclos détenaient deux poules et un coq de la même race. Les poules Sabelpoot étaient détenues en un groupe de huit individus et les Faverolles allemandes naines en un groupe de sept animaux. Les poules soie naines n’étaient que deux. Dans chaque enclos se trouvaient un abreuvoir et une mangeoire, tous deux circulaires et suspendus au plafond. Les enclos disposaient de deux perchoirs en bois fixes à des hauteurs différentes et orientés différemment, sauf dans l’enclos des poules Sabelpoot où ils étaient orientés dans la même direction. Entre deux et trois côtés des enclos étaient protégés des regards par des nattes, à l’exception des enclos des Faverolles allemandes naines et des poules Brahma, où seul un côté était protégé. Aucun enclos ne disposait de nids. Les poules de Hollande, les Faverolles allemandes naines et les poules Brahma étaient à vendre.
Il manquait des nids et des possibilités de se cacher dans les enclos des poules. • Dans une volière d’environ 150 x 150x 200 cm étaient détenus quatre pigeons Thurgovien Couleur Farine. La volière était visible de deux côtés et du haut. Trois perchoirs en bois étaient disposés à différentes hauteurs. • Dans une volière d’environ 320 x 150 x 200 cm étaient détenus six pigeons Carneau et Strasser. La volière était visible de 2,5 côtés et du haut. Quatre perchoirs en bois étaient disposés à différentes hauteurs. Quelques branches de sapin, des pierres et des bouts d’écorce étaient posés au sol contre une paroi et devaient servir de protection contre les regards aux animaux qui se trouvaient par terre. Une branche posée au sol servait de perchoir. • Dans une volière de 120 x 120 x 200 cm étaient détenus six pigeons Queue colorée de Wiggertal. La volière était visible de tous les côtés et du haut. Deux perchoirs en bois étaient disposés à différentes hauteurs. 124
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Deux volières avoisinantes étaient visibles de tous les côtés et les pigeons n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’abri des regards des visiteurs. • Dans une volière avoisinante étaient détenus dans exactement les mêmes conditions que les pigeons Queue colorée de Wiggertal quatre pigeons Thurgovien Couleur Farine. • Dans trois petites volières d’environ 150 x 150 x 150 cm étaient détenus huit pigeons Cravaté Figurita, sept pigeons Cravaté Italien et huit grands pigeons Texan et Mondain. Les deux tiers inférieurs d’un, deux ou trois côtés des volières étaient protégés des regards par des nattes et des branches de sapin. Le haut des volières se composait uniquement d’un grillage. Les pigeons n’avaient aucune possibilité de se cacher à disposition. Deux perchoirs en bois étaient disposés à différentes hauteurs. Les pigeons Cravaté Figurita blancs étaient très tranquilles. Ils avaient des parties du visage dénudées de plumes. Les pigeons Cravaté Italien étaient agités. Certains s’engageaient dans des batailles tout en battant des ailes. D’autres tentaient de s’esquiver, mais les possibilités de retraite étaient limitées. • Dans un espace de 80 x 80 x 80 cm étaient détenus environ 24 cailleteaux. Une lampe chauffante fournissait aux poussins une chaleur supplémentaire. L’enclos disposait d’un équipement d’alimentation, d’un équipement d’abreuvement et de la possibilité de prendre un bain de poussière. L’enclos était monté sur des roulettes, et il a plusieurs fois vacillé lorsque des enfants se sont appuyés contre. • L’association Gallosuisse exposait, dans les mêmes conditions que les années précédentes, environ 14 poussins.
Evaluation du point de vue de la PSA
Les animaux exposés semblaient être de manière générale en bonne santé et se comportaient pour la plupart de manière propre à leur espèce. L’hygiène dans les enclos et les volières était bonne. Du point de vue de la PSA, les points suivants devraient être cependant être observés: • Tous les enclos devraient disposer de cachettes, par exemple sous forme de niches, permettant aux animaux de se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Cela serait particulièrement important pour les cailleteaux, qui vivent volontiers cachés. • Les enclos de toutes les volailles et pigeons devraient disposer de protection contre les regards sur au moins deux côtés. Les pigeons ayant besoin de se sentir en sécurité face à d’éventuelles attaques venant du haut, il serait souhaitable que le dessus des volières soit en tous cas partiellement couvert et ne soit pas juste constitué d’un grillage.
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• Comme un vol libre journalier ne peut être assuré lors d’une foire, les pigeons devraient disposer d’une volière aux dimensions minimales de 3 x 1 x 1,8 m, comme cela est défini dans l’Ordonnance sur la Protection des animaux. Il faudrait également veiller à ce que ces animaux puissent prendre un bain d’eau fraîche au moins une fois par semaine. Il n’y avait pas de baignoire à disposition le jour de notre visite. • Les pigeons Cravaté étant considérés comme une race d’«élevage extrême » (en effet, à cause de leur bec trop court, certains parents ne sont plus en mesure de nourrir leurs propres petits !), il serait recommandé de renoncer à les exposer. • La surveillance des enclos devrait être améliorée afin de pouvoir réagir au plus vite lorsque les animaux se retrouvent dans des situations stressantes (par exemple lors de batailles entre les individus). • Selon la loi, l’enclos des cailleteaux devrait disposer d’au moins deux dispositifs d’alimentation et d’abreuvement pour le nombre d’animaux détenus. • Les poussins de l’association Gallosuisse devraient disposer d’un espace libre d’au moins 50 cm en-dessus d’eux. • Des nids devraient être à disposition dans les enclos des poules.
Canards
Responsables -- SVA Nyon et environs -- Petits Animaux Région Yverdon
Conditions générales de détention
Dans quatre enclos étaient détenus au total 13 canards de différentes races. Les enclos disposaient de litière adaptée, d’une possibilité de se baigner, d’eau et de nourriture. Dans trois enclos, les animaux n’avaient pas la possibilité de se cacher.
Précisions
• Dans un enclos de 210 x 210 x 140 cm étaient détenus deux Dendrocygnes veufs, deux Sarcelles hottentote et deux Sarcelles d’hiver. Seul un côté de l’enclos était en partie protégé des regards par des plantes, mais l’enclos était bien structuré (végétation, cailloux, un tronc d’arbre) et offrait ainsi de nombreuses possibilités de se cacher. Le sol se composait en partie de co-
126 Les canards n’avaient pas de cachette à disposition.
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peaux de bois et en partie d’un mélange de graviers et de terre. Un petit bassin d’environ 40 x 40 cm se trouvait au centre de l’enclos. Des feuilles de salade et des graines étaient à disposition. Des informations sur les espèces présentées étaient affichées sur la volière. Les Sarcelles hottentote et les Sarcelles d’hiver étaient plutôt timides et se cachaient derrière la végétation. Les Dendrocygnes veufs étaient sereins et faisaient leur toilette. • Dans un enclos d’environ 200 x 200 x 70 cm étaient détenus deux canards Cayuga. Le sol était recouvert de copeaux de bois. Un baquet en plastique d’environ 70 x 50 x 15 cm était rempli d’eau. Des feuilles de salade verte se trouvaient sur le sol ainsi que deux écuelles, l’une contenant de l’eau et l’autre des graines. L’enclos était formé par quatre planches en bois. Une natte d’environ 200 x 90 cm recouvrait une partie du dessus de l’enclos, le reste étant ouvert vers le haut. Les visiteurs pouvaient s’approcher de l’enclos de tous les côtés. • Dans un même enclos adjacent au précédent et structuré de la même façon étaient détenus deux canards de Rouen. Ce couple de canards était à vendre. • Un peu plus loin se trouvaient, dans un enclos identique aux deux précédents, trois canards de Saxe. Une natte ne recouvrait qu’une petite surface d’un coin de l’enclos, le reste étant ouvert vers le haut. Les visiteurs pouvaient s’approcher de l’enclos de deux côtés.
Evaluation du point de vue de la PSA
La détention des canards était acceptable et les animaux semblaient être en bonne santé. Il serait toutefois souhaitable que les enclos des canards Cayuga, de Rouen et de Saxe disposent d’une structure (maison en bois) dans laquelle les animaux pourraient se retirer, à l’abri du regard des visiteurs.
Oiseaux d’ornement
Responsables -- Garden Center Lavaux -- Amis de la Volière Lausanne -- Petits Animaux Lausanne
Conditions générales de détention
Dans 10 volières étaient détenus au total 120 oiseaux d’ornement de différentes espèces. La plupart des volières étaient adossées à une paroi, mais deux volières étaient visibles de tous les côtés. Elles disposaient toutes de perchoirs sous forme de branches naturelles de différentes épaisseurs et installés dans différentes orientations. Certains perchoirs étaient suspendus par des chaînes et pouvaient osciller, mais la plupart étaient fixés aux deux extrémités. De l’eau et de la nourriture étaient présents dans toutes les volières. Il manquait dans certaines volières des possibilités de se baigner et du sable servant à son absorption. Les Estrildidés ne disposaient pas de nids (pourtant prescrits par la loi) et ces animaux ne semblaient pas tous se sentir à l’aise. Certains oiseaux (un Amazone à lores rouges, un grand Cacatoès à huppe jaune, un Ara chloroptère, un Diamant à queue rousse, un Diamant psittaculaire, un Caïque maïpouri et un Caïque à ventre blanc) étaient détenus sans congénère de la même espèce. Une espèce issue d’un «élevage extrême» était exposée. Les volières respectaient les dimensions minimales prescrites par la loi. Il n’y avait aucune information sur les espèces exposées et pas de personnel de surveillance.
Précisions
• Dans une volière de 300 x 200 x 200 cm étaient détenus deux Amazones à front jaune (Amazona ochrocephala), un Amazone à lores rouges (Amazona autumnalis), deux Loriquets arc-en-ciel (Trichoglossus haematodus), un Caïque maïpouri (Pionites melanocephalus), un Caïque à ventre blanc (Pionites leucogaster) et deux Conures de Vieillot (Pyrrhura frontalis). La volière était visible de deux côtés par les visiteurs. Trois perchoirs fixes en bois structuraient la volière et trois branches étaient disposées obliquement du sol au grillage. Des graines et de l’eau étaient à disposition. Un troisième récipient se trouvait trop haut pour que l’on puisse voir son contenu. Le
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sol était recouvert d’un tapis de gazon synthétique. Les oiseaux semblaient être en bonne santé, ils étaient calmes et détendus. Certains se trouvaient en phase de sommeil, bien reconnaissable par un réveil épisodique, suivi d’une fermeture des yeux, d’un étirement et du cachement de leur tête sous leur aile. Dans une volière de 750 x 250 x 250 cm étaient détenus un grand Cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita galerita), deux petits Cacatoès (Cacatua sulphurea ou Cacatua galerita queenslandica) et deux petits Cacatoès à huppe orange (Cacatua sulphurea citrinocristata). La volière était visible de trois côtés. Elle disposait de trois longs perchoirs en bois horizontaux, suspendus par des chaînes, ce qui les rendait vacillants. Une branche était disposée obliquement du sol au grillage. Le sol était recouvert d’un tapis de gazon synthétique. Trois récipients se trouvaient trop haut pour que l’on puisse voir leur contenu. Les oiseaux semblaient être en bonne santé, ils étaient tranquilles, dormaient ou faisaient de la toilette entre couples. Dans une volière octogonale d’un diamètre d’environ 200 cm et d’une hauteur maximale de 230 cm étaient détenus 21 Perruches ondulées (Melopsittacus undulatus) de différentes couleurs ainsi que trois Calopsittes (Nymphicus hollandicus). Seule une colonne et quelques plantes situées à côté de la volière protégeaient les oiseaux des regards des visiteurs. Le sol était recouvert de gazon synthétique, sur lequel on voyait des restes de graines (signe que de la nourriture était à disposition). Plusieurs perchoirs fixes de différentes épaisseurs étaient installés à différentes hauteurs et dans différentes orientations. Trois récipients se trouvaient trop haut pour que l’on puisse voir leur contenu. Les oiseaux étaient vifs et semblaient être en bonne santé. Dans une volière de 550 x 250 x 250 cm étaient détenus deux Aras bleus (Ara ararauna) et un Ara chloroptère (Ara chloroptera). La volière était visible de tous les côtés. Le sol était recouvert de gazon synthétique. Quatre longs perchoirs en bois étaient suspendus à des chaînes. Une branche oblique allait du sol au grillage. Trois récipients métalliques se trouvaient trop haut pour que l’on puisse voir leur contenu. Les oiseaux étaient calmes et semblaient être en bonne santé. Dans une volière de 300 x 100 x 200 cm étaient détenus neuf Calopsittes (Nymphicus hollandicus) et trois Perruches à croupion rouge (Psephotus haematonotus). La volière n’était visible que d’un côté. Le sol était recouvert de gazon synthétique. Les perchoirs en bois disposés dans
La majorité des perchoirs étaient fixés à leurs deux extrémités et ne pouvaient donc pas osciller
128 librement comme la branche d’un arbre.
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Il manquait dans plusieurs volières des possibilités de se baigner et du sable servant à son absorption. En outre, toutes les volières devraient disposer d’au minimum une paroi protégeant contre les regards.
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différentes orientations étaient fixés à leurs deux extrémités. De l’eau et des graines étaient à disposition. Les oiseaux étaient calmes et semblaient être en bonne santé. Dans une volière de 280 x 100 x 220 cm étaient détenus 24 Canaris (Serinus canaria forma domestica), dont la moitié était de variété huppée. La volière n’était visible que d’un côté. Le sol était recouvert de gazon synthétique. Des branches en bois disposées dans différentes orientations étaient fixées à leurs deux extrémités. Quelques rameaux étaient souples. Plusieurs récipients contenant de l’eau, des graines et du sable étaient à disposition. Les oiseaux étaient vifs et semblaient être en bonne santé. Dans une volière de 200 x 100 x 200 cm étaient détenus 14 Canaris (Serinus canaria forma domestica) de différentes couleurs (blanc, rouge, jaune, brun). La volière n’était visible que d’un côté par les visiteurs. Des branches en bois disposées dans différentes orientations étaient fixées à leurs deux extrémités. Quelques rameaux souples étaient présents. Le sol était recouvert de sable et de graines. Deux pommes avaient été béquetées et servaient d’occupation aux oiseaux. Des biberons remplis d’eau ainsi que des récipients en plastique contenant des graines et du sable étaient à disposition. Dans une volière de 100 x 100 x 200 cm étaient détenus 17 Estrildidés de différentes espèces: Diamant à queue rousse (Neochmia ruficauda), Moineau du Japon (Lonchura striata forma domestica) resp. Capucin domino (Lonchura striata), Diamant psittaculaire (Erythrura psittacea), Diamant de Gould à tête rouge et à tête noire (Chloebia gouldiae), Diamant à longue queue (Poephila acuticauda) ainsi qu’une espèce indeterminée (evtl. Amadine cou-coupé). Le sol de la volière était recouvert de gazon synthétique. Des perchoirs en bois disposés dans différentes orientations étaient fixés à leurs deux extrémités. De l’eau, des graines, et une possibilité de se baigner étaient à disposition. La majorité des oiseaux étaient vifs et semblaient être en bonne santé. Le Diamant psittaculaire était extrêmement nerveux et constamment en mouvement, sautillant en permanence d’une branche à l’autre. Trois moineaux étaient assis sur le sol dans un coin et ne bougeaient pratiquement pas, malgré leurs yeux ouverts. Dans une volière de 500 x 200 x 240 cm étaient détenus 12 Perruches à collier (Psittacula
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krameri) de différentes couleurs. La volière était visible d’un côté et demi. Le sol était recouvert de gazon synthétique. Cinq perchoirs en bois étaient suspendus au plafond par des chaînes. D’autres branches étaient fixées au grillage. Deux récipients se trouvaient trop haut pour que l’on puisse voir leur contenu. De l’eau était à disposition sur le sol. Les oiseaux étaient calmes et semblaient être en bonne santé.
Evaluation du point de vue de la PSA
Les volières étaient pour la plupart spacieuses, propres et structurées avec des branches naturelles. Les animaux faisaient dans l’ensemble bonne impression et semblaient être en bonne santé. Les points suivants devraient cependant être observés, afin de montrer au public une détention respectant les besoins des animaux: • Aucun oiseau ne doit être exposé sans congénère de la même espèce. • Toutes les volières doivent être pourvues de possibilités de se baigner ainsi que, pour les granivores, de sable convenant à son absorption. Des os de seiche ou des pierres calcaires devraient également être à disposition. • Les volières doivent être aménagées avec beaucoup de branches naturelles permettant aux animaux de ronger et de grimper. Les branches doivent être fixées à une seule extrémité, afin que l’autre puisse osciller librement comme la branche d’un arbre. Du matériel pour s’occuper, comme des cordes, des balançoires et des branches fraîches avec leurs feuilles devraient compléter l’aménagement. • Le sol des volières devrait être recouvert de sable, de gravier ou de produits naturels tels que des copeaux de hêtre ou du liège concassé. • Toutes les volières devraient disposer d’au minimum une paroi afin de limiter le stress de ces animaux craintifs. • L’exposition de canaris huppés est discutable: en effet, la PSA considère cette race comme le résultat de sélections extrêmes. La huppe de ces oiseaux restreint leur champ de vision, ce qui n’est pas rassurant pour cet animal de fuite. De plus, être porteur homozygote du gène de la huppe n’est pas viable pour un oiseau. Des informations sur les espèces présentées devraient être affichées sur les volières. Il serait en outre judicieux d’informer les visiteurs que les Aras et les Cacatoès de grande taille ont des besoins complexes et que leur détention est soumise à autorisation.
Tortues
Responsables -- Garden Center Lavaux
Conditions générales de détention
Dans un enclos de 200 x 200 x 50 cm étaient détenues deux tortues bordées (Testudo marginata) ayant une longueur du corps d’environ 25 cm. Le sol de l’enclos était recouvert de gazon naturel. Une boîte en carton servait de cachette, mais n’était pas suffisamment grande pour abriter les deux animaux en même temps. L’enclos était visible de tous les côtés, y compris d’en haut, et n’était pas structuré. De l’eau et quelques feuilles de salades étaient à disposition. Il n’y avait pas de foin. Les animaux étaient agités et marchaient de part et d’autre de l’enclos en grimpant sur le grillage. La carte de visite du propriétaire était affichée sur l’enclos, mais aucune information n’était donnée sur l’espèce exposée.
Evaluation du point de vue de la PSA
Bien que la surface minimale prévue par la loi était tout juste respectée, il serait recommandé d’installer un enclos 2 à 3 fois plus grand, car les tortues sont des animaux qui adorent se déplacer. Il serait également important de mieux structurer l’enclos (pierres, racines, tubes de liège) et de 130 prévoir des possibilités de repli et des endroits où se cacher (maison en bois), pour permettre aux
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animaux de se reposer en toute tranquillité. Le sol devrait être pourvu par endroits d’un substrat qui peut être creusé (terre, gravier) pour permettre aux animaux d’adopter le comportement de fouissage. Un grand bac d’eau permettrait de compléter l’aménagement et servirait aussi bien de récipient pour boire que pour la baignade. De la nourriture fraîche (herbes, plantes sauvages, fleurs, racines) ainsi que de la nourriture riche en cellulose brute (foin) devrait être mise à disposition.
L’aménagement de l’enclos des tortues n’était pas du tout adapté aux besoins de cette espèce.
Bilan et revendications de la PSA
Il existe en Suisse des lois que l’on trouve dans l’Ordonnance sur la protection des animaux qui régulent l’espace et l’aménagement des enclos y compris lors d’expositions. Avec une autorisation des autorités vétérinaires cantonales il est cependant possible de ne pas devoir appliquer, temporairement, ces exigences minimales. Du point de vue de la PSA, cela n’est pas acceptable. Les expositions devraient servir d’exemple aux visiteurs et présenter des détentions respectueuses des animaux. Du moins, les expositions qui durent plusieurs jours devraient au minimum respecter les conditions minimales prescrites par la loi.
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EXPOSITION D’OISEAUX SURSEE
Exposition d’oiseaux Sursee 2016 Du 7 au 9 octobre 2016, visité le 7 octobre 2016
Résumé
L’exposition d’oiseaux à Sursee présentait diverses espèces exotiques d’oiseaux, des oiseaux sauvages indigènes, des oiseaux aquatiques, des cailles et des pigeons. Une bourse aux oiseaux était organisée parallèlement à l’exposition pour mettre en vente divers oiseaux d’ornement et des cailles. A quelques exceptions près, les conditions de détention étaient satisfaisantes dans l’exposition proprement dite. Tous les oiseaux étaient détenus en groupes dans des cages qui remplissaient en majorité les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux et qui étaient dotées d’une structure tout à fait variée. L’exposition offrait donc une véritable valeur ajoutée pour les animaux et le public. La bourse aux oiseaux ne se présentait pas sous des couleurs aussi riantes. La vente étant au premier plan, la structure des cages était limitée et malheureusement les possibilités de retrait en ont pâti. Ces conditions de détention sont contraignantes pour les oiseaux.
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EXPOSITION D’OISEAUX SURSEE
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Conclusions et revendications de la PSA
Indépendamment de la détention des poussins de caille et de la bourse aux oiseaux qui sera traitée séparément ci-dessous, l’exposition des oiseaux de Sursee laissait une impression positive. Les dimensions minimales définies dans l’OPAn pour une détention permanente étaient toujours respectées, même s’il ne s’agissait «que» d’une détention temporaire. A la grande satisfaction de la PSA, elles étaient même nettement dépassées dans certains cas. Les efforts déployés par les organisateurs dans le sens d’une structure variée des cages et la détention systématique en groupes méritent également des louanges. L’exposition du Sing- und Ziervogelverein Sursee und Umgebung (Association pour les oiseaux chanteurs et d’ornement de la région de Sursee) a prouvé amplement qu’il est possible d’offrir une détention adaptée aux besoins des animaux dans le cadre d’une exposition. Le public avait également tout à gagner de la visite qui, outre des informations utiles sur une détention respectueuse des oiseaux, leur a offert des moments d’observation passionnants des effets de surprise. Ajoutons à cela la fonction de modèle sur le plan pédagogique dont de nombreux détenteurs et organisateurs d’exposition devraient prendre de la graine. Il reste toutefois quelques éléments susceptibles d’amélioration en vue de la prochaine exposition qui aura lieu en 2018: • L’enclos des poussins de caille ne devrait plus être faire partie d’une table de vente, et, de plus, il faudrait installer des structures pour que les poussins puissent se mettre à couvert. • Toutes les cages et volières devraient être équipées d’une baignoire pour oiseaux. • Les exigences minimales de l’OPAn devraient être respectées partout. Commentaires sur la détention dans la bourse aux oiseaux: Les cages dans l’espace de vente étaient petites et peu équipées du fait que les éléments de structure compliquent la sortie des oiseaux de la cage et entraînent un stress accru et des risques de blessures. C’est un argument dont il faut tenir compte, néanmoins la réduction des possibilités d’occupation et de retrait a un impact négatif sur le bien-être des oiseaux. Il faudrait au moins proposer une meilleure protection contre les regards et, dans certains cas, réduire le nombre d’oiseaux par cage. Enfin, pour tenir compte du bien-être animal et pour éviter des achats spontanés, la PSA estime qu’il vaudrait mieux renoncer à la bourse pour privilégier la vente chez l’éleveur.
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OLMA ST-GALL
Olma St-Gall Du 13 au 23 octobre 2016, visitée le 13 octobre 2016
Résumé
Cette année étaient présentés à l’OLMA des animaux de rente (bovins, moutons, chèvres, cochons), des volailles domestiques, des chevaux et des ânes. Leur détention a été jugée dans l’ensemble bonne. Les enclos étaient propres, disposaient d’une bonne quantité de litière, d’eau et de nourriture. Tous les animaux étaient détenus au minimum par deux. Le personnel de surveillance se comportait de manière calme et respectueuse envers les bêtes. L’exposition de vaches laitières dans une stabulation libre avec présentation d’un robot de traite était exemplaire. Cette forme de détention est particulièrement respectueuse des animaux et la Protection Suisse des Animaux PSA est d’avis qu’il faut montrer au public des détentions modernes et actuelles, telles qu’on les trouve aujourd’hui sur les exploitations. L’enclos bien structuré des chèvres était également exemplaire. Il offrait aux animaux de nombreuses possibilités de grimper et de s’occuper ainsi que des zones de retrait.
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Du point de vue de la PSA, certaines conditions de détentions devraient toutefois être améliorées. Les vaches détenues à l’attache doivent toujours disposer de suffisamment de liberté de mouvement. Il faut qu’elles puissent à tout moment se tenir debout, se coucher et se tourner de manière physiologique. La PSA critique vivement le transport et l’exposition de vaches et de bovins en stade de gestation très avancé ainsi que la mise bas à l’OLMA. Les animaux en stade de gestation très avancé, proches du terme, ne devraient plus être transportés ni être soumis au stress d’une exposition. Si les gens désirent voir la naissance d’un veau, il leur faut qu’ils se mettent en contact avec des fermes de leurs environs.
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OLMA ST-GALL
Pour plusieurs espèces d’animaux, il faut veiller à ce que des possibilités de se retirer soient à disposition. Une truie et le verrat pouvaient être caressés de tous les côtés par les visiteurs et n’avaient pas la possibilité de se retirer. Les agneaux et les moutons étaient également exposés et n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Les animaux qui présentent des signes d’épuisement ne doivent pas être exposés. La présence de perchoirs dans les poulaillers est obligatoire selon la loi. Ceux-ci devraient cependant être installés de manière sensée de façon à pouvoir être utilisés par les animaux.
Les expositions en détail Zone extérieure Moutons
L’enclos des moutons était particulièrement exposé. La seule paroi protégée était celle où se trouvaient les râteliers remplis de foin. Contrairement à l’an dernier, les animaux ne montraient pas de signe de stress.
Les moutons ne pouvaient se retirer loin des visiteurs que de manière limitée.
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Chevaux
Dans deux grands boxes de 360 x 720 cm étaient détenus une jument Franches-Montagne et son poulain. Les boxes étaient visibles d’un seul côté et les chevaux avaient la possibilité de se retirer loin des visiteurs.
Les chevaux disposaient d’un grand box protégé des regards sur trois côtés.
Stabulation libre de vaches laitières avec robot de traite
A l’est de la halle 1.0 était présentée cette année pour la première fois à l’OLMA une détention exemplaire de vaches laitières dans une stabulation libre avec robot de traite. Les couches étaient recouvertes de beaucoup de litière propre et sèche. Les couloirs étaient en partie recouverts de sable et en partie composés de caillebotis intégral. De l’eau était à disposition dans un grand abreuvoir. Les vaches pouvaient se frotter à une grande brosse à vache rotative. Les animaux étaient calmes et détendus. Le climat qui régnait sous la tente était agréable et l’hygiène dans la stabulation libre était excellente. Le public pouvait profiter de démonstrations du fonctionnement du robot de traite. Les explications qui étaient données aux visiteurs étaient réjouissantes: «les animaux ont besoin de lumière, d’air et d’espace». Il est très positif que les gens entendent cela. Sans compter que les bonnes détentions d’animaux sont de plus en plus importantes aux yeux du public et des consommateurs.
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Figures à gauche et page 4: L’OLMA présentait cette année une forme moderne et exemplaire de détention de vaches laitières.
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Arena
De nombreux animaux ont été présentés le plus souvent de manière calme et compétente dans l’arena.
Le taureau a été manié parfois durement par son anneau de nez. Il est important de montrer aux visiteurs qu’un animal demande toujours de la patience.
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Les poules domestiques ont été présentées dans les bras de leurs propriétaires – elles ont ainsi pu se faire caresser par le public. Les animaux semblaient stressés par la situation, en particulier une oie qui a plusieurs fois tenté de pincer sa propriétaire.
138 La course des cochons s’est déroulée dans de bonnes conditions pour les animaux.
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Zone intérieure Halle 7.0
Bovins à l’attache
Les couches étaient propres et recouvertes d’une bonne quantité de paille. Malheureusement, cette année aussi, la longueur des attaches était limite et ne permettait pas aux animaux de grande taille de tenir leur tête dans une position normale, de se tenir debout ou de se coucher de manière physiologie et détendue. De plus, il était possible de marcher derrière les vaches et de les toucher. On pouvait également caresser le taureau. La PSA critique le fait que les visiteurs pouvaient accéder aux animaux et les toucher de tous les côtés de manière non contrôlée.
La longueur des attaches était trop courte pour les vaches de grandes tailles.
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Le taureau et les vaches pouvaient être en permanence caressés par les visiteurs. Ils ne pouvaient ainsi, durant 10 jours, pas se retirer loin du public.
Vaches-mères
Dans un vaste enclos étaient détenues quatre vaches-mères de différentes races et leurs veaux. Les veaux pouvaient se retirer dans un espace qui n’était pas accessible aux vaches. Deux grandes brosses pour se gratter étaient à disposition des animaux.
140 La détention en groupe de quatre vaches-mères et de leurs veaux était exemplaire.
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Veaux nouveau-nés
Comme chaque année, plusieurs veaux sont nés cette année aussi à l’OLMA. Les animaux étaient détenus ensemble dans un grand box contenant beaucoup de paille et de foin. La PSA critique vivement que des vaches en stade de gestation très avancé soient transportées à l’OLMA pour mettre bas durant l’exposition, dans un lieu étranger, afin que des veaux nouveau-nés puissent être présentés au public. La curiosité est ainsi placée devant le bien-être des animaux, ce qui ne peut être toléré par la protection des animaux.
La PSA critique la mise-bas de veaux à l’OLMA.
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Ces deux veaux étaient nés la nuit précédente sur l’exposition.
Cochons
Cette année, les cochons n’étaient plus soulevés pour être présentés au public. Deux des quatre boxes dans lesquels étaient détenus des cochons étaient accessibles aux visiteurs de tous les côtés. Vu la taille des boxes plutôt restreinte (env. 200 x 200 cm), les animaux n’avaient pas la possibilité de se retirer loin des caresses des visiteurs.
142 Le verrat «Othmi» n’avait pas la possibilité de se retirer loin des caresses des visiteurs.
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Chevaux et ânes
Une jument Haflinger et son poulain étaient particulièrement calmes: Ils ne bougeaient pas et ne réagissaient à aucune stimulation des visiteurs. Ils avaient les oreilles tournées vers l’arrière. Une ânesse et son ânon, détenus dans un box adjacent, n’avaient pas non plus de moyen d’occupation à disposition et présentaient le même comportement d’ennui que les chevaux. Ces animaux semblaient être dépassés par la situation, et il serait donc opportun de ne plus les présenter à des expositions de plusieurs jours.
Les chevaux et les ânes détenus à l’intérieur avaient un comportement apathique.
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Halle 7.1
Agneaux
Le premier jour de l’exposition, les deux enclos où étaient détenus des agneaux ne disposaient d’aucune structure ni d’endroit où les animaux pouvaient se retirer à l’abri des regards des visiteurs. Cela manquait particulièrement dans l’enclos très exposé qui était visible et accessible de trois côtés par les visiteurs. Suite à la remarque de la PSA, les responsables ont mis des bottes de paille dans les enclos. Cette solution améliorait légèrement les conditions de détention des agneaux mais n’était pas pour autant idéale. Deux fois par jour, 30 enfants avaient la possibilité de donner le biberon aux agneaux. Le personnel de surveillance se comportait de manière calme et professionnelle. Cependant, la situation ne semblait pas être sans contrainte pour les agneaux (surfréquentation d’enfants, trop peu de tranquillité, traces de diarrhée visibles chez les agneaux). Cela pourrait être une bonne occasion de montrer aux enfants une manière respectueuse de traiter les animaux, si l’allaitement artificiel des agneaux avait lieu de manière plus dosée et plus calme.
Les agneaux étaient très exposés et n’avaient pas la possibilité de se retirer et de se mettre à l’abri du regard des visiteurs.
Chèvres
Dans un très grand enclos étaient détenues neuf chèvres. L’enclos disposait de plusieurs étages en bois permettant aux animaux de grimper, d’un espace plus sombre où les chèvres pouvaient se retirer, d’une grande brosse DeLaval où les bêtes pouvaient se gratter, de nombreuses possibilités d’occupation, de plusieurs râteliers remplis de foin et d’eau. Le sol était recouvert de beaucoup de paille propre et sèche. Les chèvres étaient curieuses et venaient se faire caresser par les visiteurs.
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Cette détention de chèvres était exemplaire. Dans deux enclos étaient détenus chaque fois trois chèvres de Gessenay. Les enclos étaient visibles de trois côtés par les visiteurs. Les animaux n’avaient pas la possibilité de grimper ni de se retirer loin des visiteurs.
Ces enclos très exposés n’étaient pas structurés et n’offraient pas la possibilité aux chèvres de se retirer.
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OLMA ST-GALL
Volailles domestiques
Les perchoirs en bois qui se trouvaient dans les enclos des poules d’Appenzell et des Appenzelloises huppées étaient installés dans les coins des enclos, parfois à plus d’un mètre cinquante du sol. Ils étaient très exposés, se trouvaient à moins de 40 cm de la paroi de l’enclos et avaient un diamètre insuffisant (env. 2 cm). Suite à la remarque de la PSA au responsable, les perchoirs ont été déplacés de façon à pouvoir être utilisés par les poules.
Le premier jour de l’exposition, la plupart des perchoirs dans les enclos des poules étaient placés trop haut et trop près de la paroi. De plus, ils avaient un diamètre insuffisant. Halle 6 Dans la halle 6 se trouvait un enclos dans lequel les enfants pouvaient entrer pour caresser des animaux. On y trouvait deux veaux âgés de deux et trois semaines, trois chèvres, six cochons et trois poules. Deux personnes s’occupaient de surveiller les animaux et de veiller à ce qu’il n’y ait pas plus de 30 visiteurs à la fois dans l’enclos. Il leur était cependant difficile de garder une vue d’ensemble. Il nous a été signalé que le dernier dimanche de l’OLMA, l’un des deux veaux était couché par terre et ne réagissait plus aux caresses et stimulations des visiteurs. Il est fort probable que ces 10 jours d’exposition l’aient épuisé et il serait judicieux de ne plus imposer à d’aussi jeunes animaux un stress aussi important sur une aussi longue durée.
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L’enclos était vaste et bien structuré.
Malheureusement, la zone de repos des animaux n’était pas suffisamment surveillée.
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Bilan
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La détention d’animaux à l’OLMA a été jugée comme bonne. Les conditions minimales fixées par la loi étaient largement respectées. La PSA félicite en particulier l’OLMA pour avoir saisi l’occasion de présenter une détention exemplaire de vaches laitières dans une stabulation libre et d’avoir ainsi montré au public une forme de détention moderne, actuelle et respectueuse des animaux, telle qu’on en trouve aujourd’hui dans les nouvelles exploitations. La détention des vaches-mères et celle des chèvres dans leur enclos bien structuré étaient elles aussi exemplaires. Afin d’améliorer les conditions de détention à l’OLMA, la PSA recommande de veiller à offrir aux animaux exposés la possibilité de se retirer. Cela peut se faire de manière structurelle (par exemple avec une paroi ou une petite cachette) ou organisationnelle (par exemple en limitant les heures d’accès au petit zoo). La PSA reste très critique vis-à-vis du transport de vaches en stade de gestation avancé et de leur mise bas sur l’exposition et recommande à l’OLMA d’y renoncer. En effet, du point de vue de la protection des animaux, les vaches portantes proches du terme ne devraient pas avoir à subir le stress lié au transport ni celui lié à un nouvel environnement, particulièrement stressant lorsqu’il s’agit d’une exposition.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION CANINE INTERNATIONALE GENÈVE
Exposition Canine Internationale Genève Du 18 au 20 novembre 2016, visité le 19 novembre 2016
Généralités
Organisée par la Société vaudoise de cynologie (SVC), cette 4e édition de l’Exposition Canine Internationale a eu lieu au Palexpo à Genève, pendant trois jours, avec plus de 5000 exposants inscrits. Accueillant un grand nombre de visiteurs, l’exposition était placée sous l’égide de la Fédération Cynologique Internationale (FCI) et de la Société Cynologique Suisse (SCS) dont le règlement d’exposition faisait foi, (voir un extrait à la p. 44). A l’exposition de Genève, on pouvait se présenter pour l’obtention du titre «champion des Alpes», se qualifier pour Crufts 2017, la plus grande exposition canine du monde à Birmingham. De plus, il était possible de se présenter au niveau titre «Champion suisse d‘exposition». Le jour de la visite, plus 236 races ont été jugées par 18 juges de diverses nationalités. En tout, 1750 chiens ont été jugés dans 34 rings installés dans une grande halle. Le matin, la température dans la halle oscillait entre 18 et 20° C pour grimper à 24° C l’après-midi, ce qui était nettement trop chaud et pénible pour la majorité des chiens. En outre, l’atmosphère était étouffante dans une grande partie de la halle en raison de la mauvais qualité de l‘aération. Le niveau sonore oscillait entre 70 et 80 décibels, ce qui était tolérable pour les chiens. Près de la scène d’exposition, le bruit de fond a augmenté l’après-midi (environ 90 dB). Etant donné que le ring d’honneur était placé dans un coin à côté d’un restaurant, la majorité des rings et des exposants n’étaient que peu concernés.
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Eléments satisfaisants du point de vue de la protection animale: • Presque pas d’odeurs désagréables: en dépit de la chaleur qui régnait dans la halle, cela ne sentait que peu l’urine ou les déjections. • Equipes détendues: même si l’agitation, la tension et la pression étaient perceptibles chez les chiens et leurs détenteurs, il y a eu plusieurs exemples d’équipes parfaitement détendues:
Airedale-Terriers détendus.
150 Saint-Bernard avec enfant, bien détendu.
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Staffordshire Bullterrier couché détendu sur les genoux de son maître.
Sit-In relax.
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Illustration en haut et en dessous: ça va aussi comme ça, de manière cool et détendue!
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En dépit des efforts de la détentrice du jeune chien pour lui rendre la situation aussi agréable que possible, la proximité protectrice ne suffisait pas pour le rassurer et lui ôter l’anxiété. • Démontage de potences interdites: de plus, les potences montées et utilisées le matin, avaient été démontées et enlevées l’après-midi.
Ces 3 potences avaient disparu l’après-midi.
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• Juge conséquente: nous avons bien apprécié une juge qui avait disqualifié un dogue de Bordeaux qui boitait, et ce envers et contre son propriétaire qui ne voulait pas accepter la décision et s’obstinait à ne pas quitter le ring. De plus, le chien avait une forte inflammation des deux conjonctives et larmoyait beaucoup en raison des paupières enroulées vers l’intérieur (entropion). A notre avis, la décision de la juge était tout à fait indiquée et nécessaire.
Illustration en haut et en dessous: les deux yeux du chien sont fortement enflammés en raison des paupières enroulées vers l’intérieur (entropion).
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• Distribution exemplaire de catalogues et du règlement: à l’entrée de la halle, les organisateurs ont donné à tous les exposants, en même temps que les catalogues, une fiche technique avec mention claire de l’interdiction des colliers et des laisses de présentation sans boucle d’arrêt.
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• Sympathique groupe de jeux pour chiots: le groupe de jeux pour chiots organisé par Le Copain et la Société Canine Genève nous a également favorablement impressionnés. Dans une halle bien plus tranquille et bien climatisée située à l’écart de l’exposition, on démontrait ainsi à un public intéressé le rôle important que revêtent les contacts avec les congénères pour les chiens dès leur plus jeune âge (et aussi pour leur détenteur).
Groupe de jeux pour chiots dans le parcours.
156 Chiots occupés à jouer.
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• Grand parc adjacent avec de nombreuses possibilités de promenades: Le grand parc adjacent au complexe de l’exposition permettait aux chiens et à leurs détenteurs de se promener à loisir avant et après l’exposition, ce dont quelques-uns d’entre eux ont profité.
Quelques détenteurs de chiens ont profité du magnifique grand parc avec ses vastes surfaces pour s’y promener avec leurs chiens.
Améliorations par rapport à la dernière exposition évaluée par la PSA: • Diminution visible du toilettage excessif: certes, de nombreux chiens étaient encore sprayés, poudrés et enduits de crèmes ou de pâtes. Ciseaux, peignes et peignes de trimming étaient utilisés pour le poil. D’autres manipulations n’étaient plus aussi nombreuses ni flagrantes que ce que l’on avait pu observer au cours des années précédentes. • Adaptation de l’équipement de présentation: une grande partie des chiens ont été présentés avec colliers ou laisses de présentation munis d’une boucle d‘arrêt. C’est un net progrès par rapport aux dernières expositions à Fribourg (2014), Genève (2015) et Kreuzlingen (2015, 2016). Apparemment, une majorité des exposants a adapté son équipement en conséquence; par contre, il n’y a pas eu d’amélioration en ce qui concerne l’étranglement des chiens avant et dans le ring de jugement (voir ci-dessous).
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Qu’est-ce qui ne s’est pas amélioré ou qu’est-ce qui a même empiré par rapport à la dernière exposition évaluée par la PSA • Etranglement des chiens: la majorité des colliers avaient la boucle d’arrêt placée si loin en avant qu’une traction sur la laisse ou le collier entraînait automatiquement un effet d’étranglement. Malheureusement, on a observé fréquemment que les chiens étaient aussi étranglés même si la boucle était correctement placée.
Dogue de Bordeaux avec laisse et boucle d’arrêt (tout en haut sur le cou), mais sans traction.
158 Le même dogue de Bordeaux avec traction sur la laisse et étranglement manifeste.
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Dogue de Bordeaux étranglé par la traction sur la fine laisse de présentation.
Illustration en haut et page 12: Dogue de Bordeaux étranglé pour la photo du vainqueur à côté de la juge.
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Pour la photo du vainqueur: nouvel étranglement en dépit de la juge assise juste à côté.
160 Dogue de Bordeaux étranglé par la fine laisse de présentation et maintenu durement.
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Illustration en haut et en bas: Berger Blanc Suisse «suspendu».
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Basset Hound étranglé par la laisse de présentation malgré la boucle d’arrêt.
Greyhound étranglé – avec au moins une bande plus large sur la trachée. La mimique du chien ne laisse aucun doute sur son état de contrainte: yeux dilatés avec le blanc de l’œil très apparent, oreilles couchées en arrière et 162 plaquées contre le crâne et commissures des babines tirées vers l’arrière.
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Le même Greyhound tenu encore plus serré et étranglé.
Chien de St-Hubert (bloodhound) placé, tiré et étranglé en position.
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Teckel à poil long, étranglé et tiré vers le haut par la laisse dans le ring de jugement.
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Le même teckel avait un fort réflexe pharyngien.
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Illustration en haut et en bas: le même sort était réservé aux Bullmastiff – étranglés par les fines laisses de présentation en présence de la juge.
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Illustration en haut et en bas: Basenji étranglé dans le ring de jugement.
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Le Basenji étranglé était totalement acculé. Aucune possibilité d’y échapper: à gauche la détentrice qui maintenait durement et sans pitié le cou et l’arrière-main, à droite la juge qui avait placé la main sur le dos du chien. Le malaise du Basenji était perceptible comme l’exprimaient sans ambiguïté sa posture et l’expression de son visage.
La même propriétaire a présenté encore un deuxième Basenji à la juge – là aussi en l’étranglant vigoureusement.
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Même détentrice, même juge – autre chien désespéré. Aucune conscience de l’existence d’un problème.
• Toilettage excessif: comme nous l’avons évoqué au début du texte, on n’a pas constaté de cas aussi fréquents qu’autrefois en ce qui concerne l’utilisation de sprays et de poudres, le styling, le tressage, la coupe et le trimming, etc. Les nombreux accessoires de styling et les beauty-cases ouverts donnent toutefois à penser que cela reste fréquent en dépit de l’interdiction prononcée dans le règlement d’exposition.
Il y avait pléthore d’accessoires de styling et de beauty-cases à l’exposition, ce qui incite à
168 conclure qu’on en fait grand usage.
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Les 4 pattes de cet Akita Inu ont été enduites avec une pâte collante.
Le poil de ce chien a été tressé dans l’enceinte de l’exposition, l’empêchant de se comporter conformément à son espèce; notamment renifler des congénères et prendre contact avec eux était impossible dans ces conditions.
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Ce Bobtail devait subir des pinces placées à un endroit particulièrement sensible, directement près de son museau.
Ce terrier devait porter une collerette pour que l’on puisse brosser et pomponner son pelage. Sans pince dans les poils, il ne peut pas bouger normalement la tête, car ses poils sont bien 170 trop longs et il les piétinerait ou il s’y emmêlerait les pattes …
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Le pelage de ce chien a été tressé devant et derrière dans l’enceinte de l’exposition, l’empêchant de se mouvoir et de se comporter normalement, notamment bouger la queue et la tête.
Des ciseaux parachèvent la toilette de ce Spaniel, alors que c’est interdit.
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La tonte et le styling de ce caniche étaient complètement artificiels. Les longs poils près de la tête étaient attachés par plusieurs élastiques afin que le chien puisse tout de même voir quelque chose.
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Le poil de ce bichon maltais a été tressé dans l’enceinte de l’exposition – il s’agit pourtant d’une procédure désagréable et parfois douloureuse, qui était explicitement interdite par le règlement de l‘exposition. • Cages et enclos: espace exigu et emplacements inappropriés. On a observé plusieurs fois que les cages ou les enclos étaient bien trop petits par rapport à la taille et au nombre de chiens. Dans certains cas, des chiens déjà très stressés devaient y passer des heures.
Ces 4 King Charles spaniels manquaient vraiment d’espace et en plus, ils étaient affublés de protège-oreilles. Le chien assis au milieu n’a pas cessé d’aboyer. Les chiens étaient visiblement dépassés par la situation.
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Cette cage était bien trop exiguë pour 5 cockers spaniels. Un des chiens ne pouvait ni s’asseoir ni se tenir debout; il s’est coincé une patte en essayant de trouver un appui.
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Ces chiens avaient suffisamment de place dans leurs cages respectives, mais ils ont dû y attendre longtemps; sans protection contre les regards et avec cette charrette qui tremblait à chaque mouvement, ils ne se sentaient pas bien du tout.
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Ce Bobtail ne pouvait s’asseoir qu’en sortant la tête par l’ouverture. De plus, ses longs poils l’empêchaient de voir correctement.
La tête de ce dogue sortait de la cage lorsqu’il s’asseyait. De plus, il avait des paupières très tombantes avec des conjonctives rougies et enflammées.
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Tous les chiens ne supportaient pas l’étroitesse de leur cage de façon aussi détendue que ces deux bouledogues français, et pourtant ils n’avaient pas de place du tout dans leur cage. • Non-respect de l’interdiction des potences: quelques potences (utilisées) ont été de nouveau démontées, (voir page 5), mais d’autres continuaient d‘être utilisées en dépit de l’interdiction.
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Ce chien était attaché à une potence pour être toiletté (alors que c’est interdit).
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• Combinaisons de protection, bonnets/protection des oreilles, guêtres, protections pour pattes/chaussures, langes: L’utilisation de diverses «tenues de protection» a nettement augmenté. Certaines races, après avoir été abondamment toilettées, étaient placées dans des combinaisons de protection pour ne pas compromettre la coiffure et le styling. Pour éviter que les chiens se salissent en allant aux toilettes, ils étaient munis de guêtres et de protections pour pattes ou encore on leur mettait des langes. Le recours aux protège-oreilles ou aux bonnets était très répandu. Or ces dispositifs sont très gênants pour les chiens, car ils restreignent leurs mouvements et le langage du corps.
Illustration en haut et en bas: pour aller aux toilettes, ces chiens ont été revêtus de guêtres et de chaussures pour protéger leurs pattes en plus des protections pour oreilles. Il est donc impossible de se déplacer naturellement et de faire jouer le langage corporel normal …
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Ce lévrier afghan a été affublé d’un bonnet oriental pour protéger ses oreilles, ce qui visiblement le met mal à l’aise, il suffit de regarder l’expression du visage et la posture pour s’en convaincre.
178 Par 24° C, ce chien a été emballé dans une double combinaison.
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• Exposition de chiens avec expression extrême d’un caractère d’élevage et absence de sélection par les juges:
Illustration en haut et en bas: ce bouledogue français a été primé par le juge en dépit de son visage concave qui est une caractéristique d’un élevage extrême contraignante pour l’animal. Utiliser ce type d’animal pour la reproduction est réglementé dans l’élevage voire interdit en cas d’expression extrême d’un caractère d’élevage par l’ordonnance de l’OSAV sur la protection des animaux dans le cadre de l’élevage, entrée en vigueur en 2014. La brachycéphalie et la limitation de la capacité respiratoire dont souffrent souvent ces chiens au museau extrêmement court, rentrent dans les catégories de contraintes visées par l’ordonnance. Par conséquent, les éleveurs ne devraient pas permettre la reproduction de ces chiens et les juges devraient intervenir fermement.
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Il ne faudrait pas faire d’élevage avec un boxer dont la mâchoire inférieure affiche un prognathisme aussi marqué. Les défauts de la mâchoire sont souvent 180 transmis par l‘hérédité.
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Pékinois au poil trop long et très épais avec un museau très court. Le chien devait régulièrement se coucher sur l’élément réfrigérant posé sur la table afin de supporter les températures régnant à l’exposition.
Petit singe ou chien? Ce pékinois avait lui aussi un museau extrêmement court et un pelage très long et très épais.
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Lapin ou chien? Le même pékinois que ci-dessus, pratiquement pas de museau et crinière de lion.
Le museau extrêmement raccourci, le pelage abondant et très épais ainsi que la situation d’exposition avec ses températures élevées ont été une véritable contrainte pour ce pékinois; il haletait 182 sans cesse et devait rester couché sur un grand élément réfrigérant.
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Pli sur pli: ce Basset Hound a tellement de peau «en trop» sur les pattes qu’elle se place en couches superposées. Les articulations n’étaient pas libres, le ventre était à maximum 10 cm au-dessus du sol, le chien avait beaucoup de plis à la tête, au cou, au poitrail et à la ceinture scapulaire. De plus, les oreilles étaient extrêmement longues et ses paupières tombantes. En raison de la création de plis, du tronc placé très bas et des oreilles pendantes, ce Basset Hound ne pouvait pas se déplacer normalement. Par ailleurs, il a été saisi brutalement par le museau et étranglé par la laisse de présentation sur le ring.
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Chez ce Basset Hound également, tout «pendait»: les paupières, les oreilles, le tronc, la peau sur le poitrail, les épaules et les pattes, qui du reste sont gonflées et tournées vers l‘extérieur. Les paupières très pendantes causent des inflammations chroniques de la conjonctive, qui démangent et font mal. Les nombreux plis entraînent des dermatites qui démangent fortement et requièrent fréquemment l’intervention du vétérinaire. Une posture et des mouvements «normaux» sont 184 presque toujours empêchés.
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La laisse a comprimé les nombreux plis au cou et sur le poitrail. Du fait que les oreilles sont trop longues, elles traînent partout (notamment dans la gueule et sur le sol), elles trempent (dans l’eau, la nourriture, les flaques, etc.) et sont couvertes de bave, les bords des oreilles sont infectés, ce qui se voit très bien sur le cliché.
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Chez ce St-Hubert (Bloodhound) tout pendait: les paupières les babines, les oreilles, la peau du coup, de la nuque et du poitrail. De plus, il louchait et l’épaississement de la membrane nictitante et des conjonctives devaient certainement contribuer à rétrécir son champ visuel.
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• Comportement grossier des exposants avec leurs chiens: Indépendamment de l’étranglement et du toilettage des chiens, d’autres observations ont porté sur le comportement parfois extrêmement grossier des exposants avec leurs chiens: par exemple, saisir durement le museau (notamment lors du toilettage ou dans le ring), empoigner méchamment le chien par la peau de la nuque, comprimer la zone anale et génitale, tirer la queue vers le haut ou tirer le chien vers le haut par la laisse (le chien décolle du sol), etc.
Cet English Pointer a été empoigné très durement par la nuque pour être traîné dans la cage de métal (à droit au fond). Le chien s’aplatissait peureusement en position dominée. Par ailleurs, il était bien trop maigre, à notre avis.
En présence du juge, la gueule de ce chien a été brutalement maintenue fermée. Il ne pouvait plus rien voir et les oreilles étaient plaquées vigoureusement contre la tête. Le chien avait peur et était tétanisé.
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Le même chien désormais terrorisé et en prise d’étranglement.
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Illustration en haut et en bas: Les oreilles de ces deux American Staffordshire Terriers ont été collées (Copydex), procédure douloureuse qui les a fait glapir et gémir.
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La douleur causée par la pression de la colle sur les oreilles était telle qu’il a fallu l’intervention d’une deuxième personne pour tenir la tête du chien.
Le même chien que plus haut. La colle est appliquée avec une pression à l’intérieur de l’oreille. Les cris et gémissements des chiens donnent à penser que ces applications sont extrêmement douloureuses.
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• Des chiens visiblement stressés, qui à notre avis ne devraient pas être exposés, car la situation sur place dépasse leurs forces.
Ce Rhodesian Ridgeback était très apeuré. Toute son attitude, le halètement, la queue rentrée entre les pattes, expriment peur et insécurité. Etant donné que les chiens passent en général huit heures et davantage à l’exposition, et que, de plus, ils sont nombreux à y être pour deux jours, cela dépasse les facultés d’adaptation des chiens au point d’être interdit expressément par l’art. 3, al. 2 de l’ordonnance sur la protection des animaux. Il ne faudrait pas autoriser leurs propriétaires à les exposer.
• Absence d’affiches dans la halle informant sur l’interdiction du toilettage excessif, et des colliers sans boucle d’arrêt (absence de poster No Powder – No Spray – No Problem) • Absence d’intervention observée des contrôleurs
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Conclusion
Avec le parc proche de l’exposition qui permettait aux chiens de se promener et de satisfaire leurs besoins avant ou après la présentation, avec les places de stationnement à proximité des halles d’exposition, l’exposition canine internationale à Genève offrait en principe des conditions conviviales aux chiens et aux exposants. De plus, l’emplacement des toilettes était beaucoup utilisé, mais nettoyé régulièrement, évitant ainsi les odeurs méphitiques dans la halle d‘exposition. Les dimensions de la halle d’exposition laissaient suffisamment d’espace pour que les exposants, les chiens et les visiteurs puissent s‘éviter; on a observé quelques rares accrochages entre les chiens (à la différence de l‘IHA à Kreuzlingen, où le manque de place entraînait constamment des frictions et des disputes). Malgré tout, de nombreux chiens devaient passer parfois plusieurs heures dans des cages et boxes bien trop exigus, voire partager un espace restreint avec des congénères. Les organisateurs ont suffisamment informé les exposants des conditions du règlement d’exposition et par conséquent les ont rendus attentifs à l’interdiction du toilettage excessif et de l’utilisation de colliers et de laisses de présentation sans boucle d’arrêt. Malheureusement, il manquait à Genève les posters et les dépliants qui attirent l’attention sur ces dispositions (No Powder – No Spray – No Problem). Sans ces mesures, l’information n’atteint presque jamais son but; certes, le toilettage excessif semblait un peu moins répandu qu’à d’autres occasions, mais il n’y avait pratiquement aucun chien qui n’ait pas été étranglé lors du toilettage et de la présentation, même si l’interdiction des colliers étrangleurs et des laisses sans arrêtoir aurait dû suffire. De même qu‘à Kreuzlingen, il s’est avéré que les interdictions ne servent à rien si leur application n’est pas exigée. La crédibilité des organisateurs est remise en question justement aussi chez les exposants et les éleveurs: l’utilisation de colliers étrangleurs et de laisses de présentation sans arrêtoir ainsi que le toilettage excessif sont il est vrai explicitement prohibés, mais ces interdictions restent sans effet si elles ne sont pas appliquées. A Genève, des contrôleurs étaient présents le jour de la visite; il n’en reste pas moins qu’ils sont intervenus insuffisamment ou de manière «trop douce» alors que cela aurait été nécessaire plusieurs fois. Cette exposition aussi a mis en évidence que l’interdiction de colliers étrangleurs et de laisses de présentation sans boucle d’arrêt n’était suivie d’aucun effet. D’une part, de nombreux exposants près du ring ou dans le ring l’ignoraient purement et simplement, d’autre part de nombreux chiens étaient étranglés par des boucles trop serrées, une forte traction du collier et de la laisse vers le haut. Voilà pourquoi ces dispositions devraient être réexaminées pour mentionner explicitement que sont interdits la conduite serrée au moyen du collier et de la laisse, même munie d’un arrêtoir, ainsi que l’étranglement des chiens. La Protection Suisse des Animaux PSA exige par conséquent que les organisateurs et les juges contrôlent le respect des dispositions de la protection des animaux et du règlement d’exposition et sanctionnent les contrevenants de manière appropriée. Enfin, la PSA estime que la sélection des juges doit être plus sévère en ce qui concerne leur responsabilité lors de l’évaluation des caractéristiques d’élevage extrême. C’est seulement ainsi que l’on pourra garantir de manière durable que seuls des animaux sains puissent se reproduire et non des animaux déjà touchés et mis en danger par les extravagances des éleveurs.
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Aperçu du catalogue de l’exposition page 20, qui montre un extrait du règlement d’exposition de la SCS.
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KLEINTIERSCHAU FRAUENFELD
Kleintierschau Frauenfeld 3 et 4 décembre 2016, visité le 3 décembre 2016
Généralités
L’exposition cantonale de petits animaux dans la salle des fêtes Rüegerholz à Frauenfeld (Thurgovie) a donné l’occasion de présenter des lapins, des cochons d’Inde et des oiseaux d’ornement. On a renoncé à exposer de la volaille à cause de la grippe aviaire. Outre l’association Kleintiere Frauenfeld, qui a organisé l’exposition, on notait la présence de l’association cantonale schaffhousoise et celle de Pirol Winterthur (bourse aux oiseaux d’ornement). L’exposition pouvait être visitée à partir du samedi à midi en «open-end». D’après le site de Kleintiere Frauenfeld, les animaux étaient jugés le samedi matin à partir de 7 heures sans présence du public. Le dimanche, l’exposition était ouverte de 9 à 17 heures. Il y avait 370 lapins appartenant à 23 races différentes. La température pendant toute la durée de la visite se situait à environ 22° C, l’air restait toujours pur et avec ses 70 décibels, le niveau sonore était agréable.
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Conclusion
KLEINTIERSCHAU FRAUENFELD
L’atmosphère et le niveau sonore offraient de bonnes conditions aux animaux présentés à l’exposition cantonale de petits animaux à Frauenfeld. De plus, l’ensemble des cages et des enclos étaient très propres. Par rapport à l’exposition suisse des lapins mâles à Sempach (2015) qui est la dernière exposition de lapins, évaluée par la Protection Suisse des Animaux PSA, l’élément positif ici était que les lapins n’étaient pas présentés au public sur des tables d’exposition. La PSA estime que la présentation de lapins Rex pose un problème relevant de la protection animale. En effet, les moustaches réduites ou absentes représentent une contrainte qu’il ne faudrait pas sous-estimer, car les Rex sont limités dans leur orientation au crépuscule et dans l’obscurité. Il est regrettable qu’à Frauenfeld également les lapins aient été, comme on a déjà pu l’observer dans des expositions du même genre, installés dans des cages minuscules qui dans la majorité des cas ne remplissaient pas les exigences minimales de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn). Or, les animaux étaient enfermés pendant deux jours. La PSA critique donc que, même pour une détention temporaire à visée d’exposition, les dimensions minimales de l’OPAn ne soient souvent pas respectées. Et la PSA exige que les dimensions ne soient pas inférieures aux exigences minimales tout particulièrement quand il s’agit d’expositions durant plusieurs jours. Les expositions animales se doivent d’être exemplaires pour montrer à leurs visiteurs comment se présente une détention aussi conforme que possible aux besoins de l’espèce. Il aurait donc été souhaitable qu’à Frauenfeld également on montre une détention de lapins en groupe ce qui aurait certainement été un véritable aimant pour attirer les visiteurs et aurait donné de nouvelles idées aux éleveurs et aux détenteurs. L’absence de possibilités de retrait dans les cages d’exposition est une véritable contrainte pour les lapins. Il ne faut pas oublier que les lapins sauvages se retirent dans leur système de terriers souterrains dès qu’il y a un danger ou qu’ils veulent se reposer, caractéristique qui s’est maintenue chez les lapins domestiques en dépit de leur élevage intensif. Les lapins ont les capacités visuelles typiques des animaux de fuite: vision circulaire à 360° et bonne perception des mouvements. Voilà pourquoi une plaque de métal étroite sur le devant de la cage ne leur apporte aucune protection contre les regards. La PSA réclame que l’on tienne davantage compte des besoins des lapins en ce qui concerne la taille et la structure des cages. Le comportement de nombreux animaux (position recroquevillée, respiration superficielle rapide, taper avec les pattes arrières et comportements stéréotypés) montre qu’ils étaient dépassés par la situation de l’exposition et en souffraient.
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EXPOSITION NATIONALE DE PIGEONS
95e Exposition nationale de pigeons et 60e exposition nationale de pigeons voyageurs, Sumiswald 10 et 11 décembre 2016, visité le 10 décembre 2016
Résumé
A l’occasion des deux jours de l’exposition de pigeons à Sumiswald (BE), plus de 3000 pigeons de plus de 120 races et couleurs de plumage différentes pouvaient être admirés. Outre les races élevées dans le but d’obtenir une certaine morphologie, structure et couleur de plumage, on y trouvait des pigeons voyageurs des classes performance de l’Association colombophile suisse ACS. L’exposition a eu lieu dans une salle polyvalente du Forum Sumiswald. Parmi les races présentes, nous nous limiterons à citer les suivantes: Pigeon suisse (notamment Pigeon suisse unicolore, Queue colorée du Wiggertal, Thurgovien couleur farine), Pigeons de couleur (par exemple, Etourneau, Moine d‘ Allemagne), Pigeons à pattes emplumées, dont certains à pattes très emplumées (par exemple, Pigeon de Saxe à ailes colorées), Pigeons de structure avec structure spéciale du plumage (par exemple, Capucin, Queue de paon), Pigeons cravatés au bec raccourci (par exemple, Cravaté italien), Pigeons culbutants (par exemple, Haut-volant de Danzig, Culbutant pie, Rouleur oriental), Trembleur de Stargard au col particulièrement long, Pigeons boulants avec goitre surdimensionné (par exemple, pigeon boulant Vorburg), Pigeons de forme, élevés en vue d’une grande taille et d’une conformation bouchère (par exemple, Pigeon texan, Mondain, Lynx), Pigeons type poule (Pigeon Modène) ainsi que des pigeons voyageurs sélectionnés pour des performances de vol élevées.
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EXPOSITION NATIONALE DE PIGEONS
Les pigeons (ici des pigeons voyageurs) étaient exposés dans de longues rangées de cages. La majorité d’entre eux avaient parcouru sans le vouloir des milliers de kilomètres pendant la saison 2016 à elle seule, parce qu’on les éloignait chaque semaine parfois de plusieurs centaines de kilomètres de leur pigeonnier …
La liberté de mouvement était limitée chez plusieurs oiseaux en raison de l’attitude menaçante de leurs voisins, ce qui devait ajouter une contrainte supplémentaire à leur situation. Sur le cliché, Culbutant allemand à bec long.
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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA
EXPOSITION NATIONALE DE PIGEONS
Les professionnels de la PSA qui étaient sur place ont évalué la détention des oiseaux dans les cages d’exposition, le comportement des oiseaux exposés (sous l’angle de manifestations de stress dues à la situation d’exposition) et l’éventuelle limitation du bien-être résultant d’expressions extrêmes de caractères d’élevage (notamment, restrictions des mouvements dues au plumage trop abondant des pattes, becs raccourcis). Le comportement de plusieurs oiseaux a donné lieu à penser que la situation d’exposition leur pesait; de nombreux oiseaux tremblotaient constamment des ailes, certains respiraient plus vite, se cachaient la tête au fond de la cage ou arpentaient nerveusement la cage le long des grilles. On a également observé des prises de bec entre voisins de cage et des oiseaux qui étaient limités dans leurs mouvements en raison de la présence d’un voisin dominant ou stressés par un voisin menaçant. De surcroît, plusieurs races dont les caractéristiques d’élevage allaient certainement de pair avec une diminution de leur bien-être étaient répertoriées. L’exposition dégageait une bonne impression en ce qui concerne l’afflux (modéré) des visiteurs, le comportement avec les oiseaux et l’atmosphère (niveau sonore bas, température agréable, hygiène / odeur). Par contre, la PSA blâme l’exposition et la remise de prix à des races ou des lignées d’élevage qui étaient clairement des produits d’élevage à outrance, ce qui est contraire aux dispositions légales. Étant donné que des dispositions concrètes contre l’élevage extrême sont en vigueur depuis deux ans, les exposants, les associations d’éleveurs sans oublier les autorités chargées de l’application de la loi ne peuvent plus continuer de fermer les yeux! Il est également critiquable que les oiseaux soient livrés aux regards du public sans aucune possibilité de retrait, comme c’est malheureusement habituel dans les expositions de petits animaux.
2. Conclusion et revendications de la PSA
La Protection Suisse des Animaux PSA est d’avis que les expositions animales jouent un rôle de modèle en ce qui concerne le comportement respectueux envers les animaux et la détention conforme des animaux et ce, que l’exposition soit destinée aux «initiés» ou aux profanes. La forme de détention des oiseaux d’ornement et de la volaille de rente est contraire aux exigences minimales d’une détention respectueuse des animaux, dans la mesure où les animaux n’ont pas de possibilité de se retirer à l’écart de leurs congénères et du public, de voler librement et de s’installer en hauteur ou encore de se baigner. En outre, les animaux vivent dans un espace extrêmement limité pendant plusieurs jours. Il est bien clair qu’une exposition avec jugement ne peut pas présenter tous les oiseaux dans des volières spacieuses. Il n’en reste pas moins que la PSA s’attend à ce que, dans une exposition de plusieurs jours, les pigeons disposent de nettement plus de place et de structures conformes à leur comportement. Les limitations ne sont acceptables que pour des expositions de courte durée (pendant une journée de 6 à 8 heures). En d’autres termes, le bien-être des animaux devrait avoir la priorité face au souhait du public de pouvoir contempler les animaux de tout près. Les améliorations envisageables seraient d’augmenter l’espace entre les cages et le flux des visiteurs (par exemple, par une bande séparatrice), de créer une protection contre les regards entre les différentes cages (en tout cas, entre des animaux appartenant à des éleveurs différents) ou encore de couvrir le tiers inférieur de la cage par un carton, ce qui donnerait un sentiment de sécurité aux oiseaux. La PSA est fermement convaincue que des élevages exagérant les caractéristiques d’une race et portant atteinte au bien-être des animaux (ce que l’on appelle des élevages extrêmes ou à outrance) ou qui interviennent excessivement dans les capacités et le comportement d’un animal, doivent être prohibés. Par ailleurs, les lignées problématiques devraient être interdites d‘exposition. Au sein d’une seule et même race, il peut y avoir des individus présentant différentes catégories de contraintes, raison pour laquelle la PSA considère qu’il serait souhaitable que l’organisateur de l’exposition demande aux éleveurs de races problématiques une attestation de la catégorie de contraintes (déterminée par un expert indépendant, choisi par le canton) avant de les autoriser à participer à l’exposition. Les juges ne devraient primer que des animaux dont le bien-être n’est pas affecté par des caractéristiques d‘élevage. Élever et primer des caractéristiques extrêmes, comme
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des têtes surdimensionnés, des «emplumages» trop longs ou des cous tremblants est totalement inadmissible du point de la protection animale. Finalement, la PSA attend des autorités chargées de l’octroi des autorisations qu’elles appliquent à l’avenir les dispositions régissant l’élevage extrême et qu’elles effectuent un contrôle des expositions dans ce sens.
Lynx
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2/2017
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