Arts
Photographie
NumĂŠro 3 : The Spring Issue
Mode
Edito Editor in Chief / Translation Editrice en chef / Traduction JANIS GANGA janisganga@sciencesoccultes.fr
Art Director Directeur Artistique
Redactor / Editorialist Rédactrice / Editorialiste
JEAN BAPTISTE DUMOND jbdumond@sciencesoccultes.fr
PAM GROSSMAN phantasmaphile@gmail.com Illustrator / Illustrateur WILLIAM CRISAFI williamcrisafi@gmail.com
Redactors / Rédaction SAM GEHRKE samgehrke@yahoo.com
SIMON LAPERRIERE simon@fantasiafestival.com
JUSTIN BEAL bealesque@gmail.com
ANNA FOREST annarforrest@hotmail.com
ALEC REMINGTON alec.remington@gmail.com
JEFF ADJABAHOUÉ adjabahouejf@hotmail.fr
Siège / Head Office : 10, Rue du Roc 30250 Junas FRANCE Tel : +33(0)669321240 Email : contact@sciencesoccultes.fr Site : www.sciencesoccultes.fr N°3 : Avril - Mai - Juin 2013 Prochaine parution: N°4 : Juillet - Aout - Septembre 2013
Impression : Yatooprint Montpellier
Covers Illustrations / Typography : Selp Photography Cover : Sofia Ajram Remerciements : Selp, Sam Gehrke, Anna Forest, Pam Grossman, Justin Beal, Alec Remington, Jeff Adjabahoué, William Crisafi, Jean Baptiste Dumond, Gina Marie Devincenzi, Vivienne Mok, Sofia Ajram, JL Schnabel, Misma Andrews, Shelbie Dimond, Amandine Paulandré, Isolde Woudstra, Abel Leenhardt, Enka Turkeshi, Joelle Gonzalez, Vincent Coulon, …
All work featured in the magazine remains the property of the artists and will be used only for this issue with their agreement. Tout les travaux présentés dans le magazine reste la propriété des artistes et seront utilisés seulement pour ce numéro avec leur accord.
PEFC/10-31-2509
Edité par : Viedourle Siret : 444 531 446
Tout droits de reproductions réservés.
Sciences Occultes ® 2012
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N°ISSN : 2261-9844
As spring melts into a sugared pool of summer, we’re shaking out the last of our cobwebs, casting off the cold once and for all, and basking in the sweetness that surrounds us. The world has reawakened, and is now strutting around in all its glory. Flurries of petals, lush fields, leaf-laden branches, rays of sun, all beckon us outside. They offer themselves to us, and call us to live in the light.
Alors que le Printemps fond comme un sucre dans une piscine en plein été, nous nous débarrassons des dernières toiles d’araignée, rejetant le froid une bonne fois pour toutes en nous réchauffant dans la douceur qui nous entoure. Le monde revit de nouveau et se pavane dans toute sa splendeur. Les rafales de pétales, les champs luxuriants, les branches chargées de feuilles, et les rayons du soleil, tout nous appelle à l’extérieur. Ils s’offrent à nous et nous appellent à vivre dans la lumière.
Yes, Mother Nature is at the peak of her beauty. And in this issue, we give you plenty more gorgeousness to gorge yourself on.
Oui, Dame Nature est au sommet de sa beauté. Et dans ce numéro, nous vous offrons l’abondance pour vous rassasier.
We offer you Courtney Brooke Hall’s maidens: her crystal crowned ladies, her beach witches, her Ophelia of the sea.
Nous vous offrons les jeunes filles de Courtney Brooke Hall : ses femmes couronnées de cristal, ses sorcières des plages, et son Ophelia des mers.
We offer you Misma Andrews’ mythic moments and secret woodland tete-a-tetes; and Shelby Dimond’s fairytale photographs, replete with bunnies and bridges, ivy and reeds.
Nous vous offrons les moments mythiques et les régions boisées et secrètes de Misma Andrew ; ainsi que les photographies de conte de fées de Shelby Dimond, remplies de lapins et de ponts, de lierre et de roseaux.
We offer you Luke Byrnes’ glimpses of Tazmania: an otherworldly everyworld, topographically impossible, yet utterly true.
Nous vous offrons également un aperçu de la Tasmanie par Luke Byrne : un monde parallèle peu réaliste, topographiquement impossible, et pourtant tout à fait vrai.
We offer you Isolde Woudstra’s greenhouse ceremonies and giant cat’s cradles, strange studies in interconnection.
Nous vous offrons les cérémonies de serre d’Isolde Woudstra et ses étranges études de l’interconnexion.
We offer you the virginal allure of Vivienne Mok’s white-hued dancers, as innocent and sensual as summer itself; and the madly florid drawings of Selp, fecund with detail.
Nous vous offrons le charme virginal des danseuses teintées de blanc de Vivienne Mok, aussi innocentes et sensuelles que l’été lui-même ; ainsi que les dessins follement fleuris de Selp, réalisés avec tellement de détail.
We offer you Justin Beals’ Hanging Gardens of Babylon, and Amandine Paulandre’s hanging, floral veils.
Nous vous offrons les Jardins suspendus de Babylone par Justin Beal et la suspension de voiles floraux d’Amandine Paulandré.
We offer you interviews with photographer Sofia Ajram, and jeweler JL Schnabel of BloodMilk, each an enchantress in her own right.
Nous vous offrons des entretiens avec la photographe Sofia Ajram et la bijoutière JL Schnabel de BloodMilk, chacune étant un enchantement à part entière.
And as ever, we offer you film and music reviews, and Pam Grossman’s Traditions column, so you can stuff your season full of sumptuous art and solar rituals, respectively.
Et comme toujours, nous vous offrons des reviews de musiques et de films, accompagnés de la colonne traditionnelle de Pam Grossman. Vous pourrez donc vous emplir d’art somptueux et de rituels solaire pour la saison à venir. 3
Sommaire
Editorial
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Editorial
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Summary
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Sommaire
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Emerging Photographer
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Photographe Emergent : Misma Andrews
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Emerging Artist
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Artiste Emergent : Selp
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Emerging Brand
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Marque Emergente : BloodMilk Jewels
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Interview
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Interview : Sofia Ajram
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Fashion Editorial
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Editorial de mode : Vivienne Mok
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Fashion Editorial
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Editorial de mode : Isolde Woudstra
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Portfolio Review
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Portfolio : Shelbie Dimond
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Portfolio Review
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Portfolio : Courtney Brooke Hall
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Portfolio Review
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Portfolio : Amandine Paulandré
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Tradition
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Tradition : Sun Rituals
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Cinéma : Le mystère des jeunes filles en fleur
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Musique : Spring Breakers
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Cinema Review / Music Review / Fashion Review
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Mode : Summer Kits
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Plants
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Plantes : Les Jardins Suspendus de Babylone
88
Tourism
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Tourisme : Tazmania
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Emerging Photographer
Misma Andrews Misma Andrews is a photographer born and based in New Zealand. From barren, sharp, rockfaced bays to endless turquoise seas and lucious evergreen forests, New Zealand acts as a perfectly magical backdrop and setting for her work. Misma’s quest is to capture the entire world on film, one breathtakingly beautiful photograph at a time. Within each image a different story spills forth from the edges, oozing with otherworldliness. Her mystical self portraits of girls lost in landscapes are like melancholic odes to lost worlds. In only a brief glance the viewer is transported from this reality into Misma’s imagination, completely consumed by the alternative lands she creates.
Misma Andrews est une photographe née et basée en Nouvelle-Zélande. Des côtes arides et rocheuses à la mer turquoise sans fin en passant par les luxuriantes forêts de conifères, la Nouvelle Zélande est un cadre magique et un lieu de travail parfait. La quête de Misma est de capturer le monde entier sur ses pellicules, photographie après photographie. De chacune de ses images déborde une histoire différente dotée d’une aura venue d’un autre monde. Ses autoportraits mystiques de jeunes filles perdues dans des paysages somptueux sont comme des odes mélancoliques aux mondes disparus. En seulement un bref coup d’œil, le spectateur est transporté de notre réalité à l’imaginaire de Misma, complètement dévoré par les territoires qu’elle crée.
Misma studied Photography at high school, quite often losing all sense of time developing her images in the darkroom. However she admits that she only began working on creating a specific kind of aesthetic for her work in recent years. She describes film as a form of magic, like a form of dance between light and chemicals. When she experiments with soaking negatives, she allows a collaboration to happen with the unknown which creates room for magic and mystery.She insists that if you have an eye for taking photographs, capturing parts of space and time combined, then the world does all the creating. Her humble and modest manner holds something very special and this shines out of her in her self portraits. Like most creatives , she only hopes to become better at her practice, at doing what she loves. When she creates something she is particularly proud of, a sense of purpose and a deeply rooted feeling erupts telling her that she is on the right path.The connection that exists between the landscape around her and her camera provides the viewer such intimacy, each person who comes across Misma’s work is treated to a private screening. Her camera is joined to the earth, the trees, sky, stars and sea as much as it is connected to her models. One cannot ignore the quiet magnificence of every image, whisperings of stories never told, unknown yet strangely familiar like dark lullabies guiding the viewer from one world to the next until they become lovingly entangled into each photo.
Misma a commencé à étudier la photographie au lycée, perdant souvent la notion du temps en développant ses clichés en chambre noire. Toutefois, elle avoue ne travailler son esthétique propre que depuis quelques années. Elle décrit la photographie argentique comme une forme de magie, une sorte de danse entre la lumière et les produits chimiques. Elle a ensuite commencé à expérimenter différents bains de trempage pour ses pellicules, permettant ainsi une collaboration avec l’inconnu, laissant libre cours à la magie et au mystère. Comme la plupart des créateurs, elle espère seulement devenir meilleure dans sa pratique, pour pouvoir continuer de faire ce qu’elle aime. Quand elle crée quelque chose dont elle est particulièrement fière, une sensation d’utilité ainsi qu’un sentiment profondément ancré en elle éclatent, lui permettant de savoir qu’elle est sur la bonne voie. Le lien qui existe entre le paysage autour d’elle et son appareil photo offre au spectateur une telle intimité, que chaque personne découvrant le travail de Misma est entrainée pour une projection privée. Son appareil photo est relié à la terre, aux arbres, au ciel, aux étoiles et à la mer, autant qu’il est connecté à ses modèles. On ne peut ignorer la magnificence tranquille de chaque image, chuchotements d’histoires jamais racontées, inconnues pourtant étrangement familières, comme de sombres berceuses guidant le spectateur d’un monde à l’autre jusqu’à ce qu’il tombe amoureux de chaque photo.
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Emerging Photographer
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Les bras chargés de costumes traditionnels soigneusement choisis, Misma se dirige souvent vers des endroits près de chez elle, à Wellington, voyageant à la recherche de lieux d’intérêt encore inexplorés. Le travail de Misma vous emplit d’un réel sentiment de mélancolie nostalgique des lieux et des choses qui n’ont jamais réellement existé, sauf à l’intérieur de son imagination. Elle s’inspire de nombreuses photographes féminines. Ellen Rogers, Aela Labbe, Dara Scully, Alison Scarpulla, Nynewe, Rebbeca Cairns, Bridgette Bloom pour n’en citer que quelques-unes. Toutes ces femmes talentueuses l’aident à influencer son travail, renforcer sa détermination et illuminer son esprit. Leur travail semble exister dans un monde différent de celui dans lequel nous vivons. Aela Labbe et Ellen Rogers utilisent souvent le même modèle dans plusieurs de leurs photos, permettant au spectateur de se familiariser avec celles-ci. Misma est également très attirée par l’idée de la muse, avoir quelqu’un dans votre vie qui vous aide et vous encourage à devenir meilleur dans votre pratique. Plus récemment, elle a commencé à se plonger dans les visions extraordinaires de Andreï Tarkovski et à explorer « La Puissance du Mythe » de Joseph Campbell.
Laden down with various hand chosen traditional costumes thoughtfully picked out, Misma heads out to various locations from her base in Wellington. Scouting and searching for places of interest, untouched by anyone in order to capture a fleeting moment on a roll of film. Misma’s work fills you with a real sense of melancholic nostalgiq for places and things that have never really existed, except within her imagination. She draws inspiration from a collection of female photographers. Ellen Rogers, Aela Labbe, Dara Scully, Alison Scarpulla, Nynewe, Rebbeca Cairns, Bridgette Bloom to name but just a few. All of these talented women help in influencing her work, strengthening her resolve and illuminate her heart.Their work all seems to exist within a different realm to the one we live in. Both Aela Labbe and Ellen Rogers continually use the same model in their work and Misma loves this. Aela’s niece Jeanne and Ellen’s model Hana allow the viewer to become familiar with them. Gradually you see them grow and change and a mythology builds up in their images. Misma is also very drawn to the idea of the muse, having someone in your life that helps and encourages you to become better at your practice. Other influences are her romantic notions of exotic places and places in time, traditional costume and anything where beauty merges with the sinister. More recently she has began delving into Andrei Tarkovsky’s extraordinary visions and exploring Joseph Campbell’s The Power of Myth.
Elle espère un jour vivre uniquement de sa photographie. Voyager à travers le monde, découvrir des paysages cachés, photographier les déserts, les forêts germaniques, les volcans, les montagnes de glace et toutes les ruines du monde.
Her hope is to one day live solely from her photography. Travelling the world discovering hidden landscapes, photographing deserts, germanic forests, volcanoes, mountains of ice and all the ruins of the world.
Anna Forest
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Emerging Photographer
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Emerging Photographer
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http://cargocollective.com/mismaandrews
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Emerging Artist
Selp With a persona as mysterious as her illustrations, the enigmatic Selp permeates her work with an oddly foreboding combination of ancient mythos, nature, history and childhood nostalgia. She deftly blends the poetic madness of Dalí with the elegant, Art Nouveau style of Mucha in a twisting black and white whirlwind of spindled ink and paper.
Avec un personnage aussi mystérieux que ses illustrations, l’énigmatique Selp imprègne son travail d’une étrange combinaison de l’ancien mythe, la nature, l’Histoire et la nostalgie de l’enfance. Elle y mêle habilement la folie poétique de Dalí avec le style élégant de l’Art Nouveau de Mucha dans un tourbillon noir et blanc de torsion de l’encre et du papier.
Born in the Basque countryside and raised in Southern France, Selp lived a relatively boring childhood, keeping mainly to herself despite being surrounded by brothers and sisters. She passed the time submerged in her imagination, creating worlds filled with quixotic adventures, striking down dragons and wolves with wind swords created from the lore of her mind. Shyness meant that she rarely communicated her thoughts, and drawing became an outlet for expression. Growing up she studied art and design. Although interested in creating clothing and jewelry, Selp found that she preferred an illustrative approach to her work. Illustration truly allowed her to distill her vividly imagined worlds and administer them in an effective visual manner. She began by pasting posters in the streets of Paris with friends, but was soon participating in various exhibitions and shows.
Née dans la campagne basque, elle grandit dans le sud de la France, Selp vit une enfance relativement ennuyeuse, se tient un peu à l’écart des autres tout en étant entourée de frères et sœurs. Elle passe la plupart de son temps plongée dans son imagination, créant des mondes emplis d’aventures chimériques, terrassant des dragons et des loups avec des épées de vent, créées à partir de ses pensées. Sa timidité l’empêche de révéler ses sentiments, le dessin devient pour elle un moyen d’expression. En grandissant, elle étudie l’art et le design. Bien que la création de vêtements et de bijoux l’intéressent énormément, Selp a préféré se tourner vers l’illustration, ce qui lui a permis de distiller son éclat de mondes imaginaires pour les administrer d’une manière visuelle et efficace. Elle commence par coller des affiches dans les rues de Paris avec des amis, et expose maintenant dans les galeries de la capitale.
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Emerging Artist
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Elle décrit son travail actuel de «romantique sombre », dominée par une obsession du portrait féminin. En effet, « La Femme au Visage Sombre» est un personnage omniprésent dans ses illustrations évoquant ces figures mythiques telles que Circé et Hécate. Elle est presque comme une muse imaginée pour Selp: une étrangère, une reine, une déesse, maîtresse de tout. Son visage éthéré est obscurci, représentant une beauté supérieure en constante évolution, se déplaçant selon les idéaux uniques de chacun. Ce concept de beauté ultime s’inspire de l’esthétique des portraits néoclassiques et des peintures de la Renaissance italienne. Pour Selp, ces œuvres d’art sont l’incarnation de la perfection. Ses autres influences incluent les sorcières, les bestiaires, la nature, la mort et la dualité.
She describes her work today as “dark romantic”, dominated by an obsession with female portraiture. Indeed, “The Dark Faced Female” is an ever-present character in her illustrations, evoking such mythical figures as Circé and Hécate. She serves almost as an imagined muse for Selp: an alien, a queen, a goddess, master of everything. Her ethereal face is obscured, representing a higher, ever-changing beauty that shifts according to everyone’s unique ideals. This concept of ultimate beauty stems from an aesthetic representation inspired by neoclassical portraits and Italian renaissance paintings. To Selp, these works of art are the epitome of perfection. Her other influences include witches, bestiary, nature, death and duality, all contained under an umbrella of collected dreams and memories.
Après avoir vécu quatre années incroyablement folles et épuisantes à Paris, Selp est revenue à la campagne, vivre au milieu de la nature entre la forêt, la montagne et l’océan. Elle ambitionne l’illustration pour de nombreuses années encore : «C’est le genre de projet qui évoluera avec moi. Je veux garder la joie que j’ai ressenti lorsque j’ai collé ma première affiche sur un mur».
After living four amazing, crazy and exhausting years in Paris, Selp has returned to the countryside, living amongst nature between the forests, mountains and ocean. Art is something that she sees herself doing for many years to come. “It’s the type of project that will evolve with me. I want to keep the joy that I felt when I pasted that first poster on the wall”.
Sam Gehrke
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Emerging Artist
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Emerging Artist
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http://darkselp.com
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Emerging Brand
Blood Milk
Photo : Ellen Rogers
“Blood Milk speaks of the natural, like giving fluids, but it is also a dark image. I like to think of it as a sort of alchemy between darkness and light, the grotesque and the beautiful”
– JL Schnabel 22
Née sur les côtes grises acier de Long Island, JL Schnabel a surmonté les drames et les pertes avec une forte volonté, une conscience aiguë du monde spirituel, et un amour effréné pour les bijoux. Elle réside actuellement à Philadelphie, où elle possède et gère sa propre boutique en ligne, Blood Milk.
Birthed from the steel grey coasts of Long Island NY, JL Schnabel has overcome tragedy and loss with a strong will, keen awareness of the spiritual world, and an unbridled love for jewelry. She currently resides in Philadelphia, where she owns and operates her own online storefront, Blood Milk.
L’intérêt de Schnabel pour les bijoux remonte à sa petite enfance lorsqu’elle jouait avec la boîte à bijoux de sa mère. A l’intérieur du coffre aux charnières d’or, entre les minuscules fentes destinées aux bagues et aux bracelets, JL découvrait des masses étincelantes de colliers emmêlés. Hissant cette masse dégoulinante de chaînes et de babioles en l’air, elle la démêlait soigneusement, révélant chaque collier comme un trésor individuel, unique et magnifique dans l’amas indéfinissable de métal et de pierres. La graine était plantée, et les bijoux devinrent l’un des nombreux amours de sa vie.
Schnabel’s interest in jewelry stems from early childhood. Her earliest exposure came from playing with her mother’s jewel box. Inside the golden-hinged chest, among the tiny slots holding various rings and bands, JL uncovered a glittering mass of tangled necklaces. Hoisting the dripping ball of chains and baubles into the air, she carefully picked them apart, revealing each one as an individual treasure, beautiful and unique within the nondescript mass of metal and stones. The seed was planted, and jewelry became one of the many loves of her life. Although JL’s fascination with adornment stems from her early years as a child, it wasn’t until 2008 that she began to work seriously as a designer and jeweler. Fueled by the sudden loss of her father, she began to unconsciously search for comfort in creating what she describes as “mourning” jewelry. Originally the pieces were for personal use only: an outlet for grief and a way to understand the death of a loved one (something she had never experienced before). Later on people began showing a genuine interest in her jewelry, and Blood Milk started to become its own entity, existing and thriving outside of JL’s personal realm.
Bien que la fascination de JL pour les ornements découle de ses premières années d’enfance, ce n’est qu’en 2008 qu’elle commence à travailler sérieusement en tant que designer et joaillière. Suite à la perte soudaine de son père, elle commence à chercher inconsciemment du réconfort dans la création de ce qu’elle décrit comme des bijoux de «deuil». À l’origine, ses pièces étaient destinées à un usage personnel, seulement un moyen d’évacuer la tristesse et d’assimiler la perte d’un être cher (chose qu’elle n’avait jamais connu auparavant). Plus tard, les gens ont commencé à montrer un réel intérêt pour ses bijoux, et Blood Milk est devenu une marque à part entière, existant et prospérant en dehors du domaine personnel de JL.
JL’s creations blend her personal obsessions, the occult, surrealism and Victorian spiritualism to create an immediately recognizable but varied collection of rings, necklaces, earrings and bracelets. Influence blooms from the poems of Anne Sexton, the films of the Quay Brothers, the music of Nina Simone and the collages of Max Ernst. In this sense her work operates on a very intimate plane. At the same time it incorporates things that function on a much more base, human level that we’ve all experienced or felt at some point in our lives, such as nature, thoughts of the afterlife, or being in love. JL’s biggest challenge in bringing these ideas to fruition comes when whittling them down into tangible objects able to exist outside of her mind.
Les créations de JL mélangent ses obsessions personnelles : l’occulte, le surréalisme et le spiritisme victorien, pour créer des collections immédiatement reconnaissables mais variées, de bagues, colliers, boucles d’oreilles et bracelets. Elle puise son inspiration des poèmes d’Anne Sexton, des films des frères Quay, de la musique de Nina Simone et des collages de Max Ernst. En ce sens, son travail fonctionne sur un plan très intime. Il intègre des thèmes auquel tout le monde peut s’identifier en tant qu’êtres humains, tels que les réflexions sur la mort, les pensées sur l’au-delà, la Nature et l’Amour. Son plus grand défi lorsqu’elle crée ses pièces est de transformer ses idées en des objets tangibles, capables d’exister en dehors de son esprit.
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Emerging Brand
Each piece of jewelry begins with a pre-existing subject or image that JL imbues with her personal touch, much like a collage. Her work is created using the lost wax method and is darkened using liver of sulphur. This oxidation process is a favorite of hers, as the silver changes color in very distinct stages. These stages remind her of alchemy, successfully linking process with aesthetic. Bone, sea debris, Catholic medals and antique pieces are manipulated and paired with natural crystals and gemstones. Nearly all of her work is cast in sterling silver.
Chaque bijou commence par un sujet ou une image existante, que JL imprègne de sa touche personnelle, un peu comme un collage. Son travail est créé grâce à la méthode de la cire perdue et patiné avec du sulfure de potassium. Ce processus d’oxydation est un de ses préférés car l’argent change de couleur en plusieurs étapes bien distinctes. Ces étapes lui rappellent l’alchimie, ce qui colle plutôt bien avec l’esthétisme de son travail. Os, débris de la mer, médailles catholiques et pièces antiques sont manipulés et jumelés avec des cristaux naturels et des pierres précieuses. La quasitotalité de son travail est coulé en argent massif.
2013 brings another year of progression and discovery for JL. She plans to release a series of work with collaborator and romantic partner Paul Romano under the Blood Milk name. She also has a gallery show on the horizon in September at the Philadelphia Sculpture Gym and hopes to have a new line of jewelry out in the coming months.
2013 apporte une nouvelle année de progression et de découverte pour JL. Elle prévoit de sortir une série de travaux avec son partenaire professionnel et amoureux, Paul Romano sous le nom de sa marque, Blood Milk. Elle disposera également en septembre d’une galerie d’exposition à la « Philadelphia Sculpture Gym » et espère sortir une nouvelle ligne de bijoux dans les mois à venir.
Sam Gehrke 24
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Emerging Brand
Photo : Sofia Ajram
Emerging Brand
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www.bloodmilkjewels.com
Photo : Ellen Rogers
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Interview
Sofia Ajram How did you first get into photography ? What inspired you to take your first photograph ?
Comment as tu commencé la photographie ? Qu’est ce qui t’a donné envie de prendre ta première photo?
I was given the privilege of having a great deal of artistic backgrounds from a very young age, but my venture into photography as a medium didn’t emerge until I was in my teens. This was back in the days of Livejournal where blogging was a more personal exploration than a public one. I began taking self-portraits of myself as a means of (for lack of a better word) - therapy. Taking and altering photos of myself became a means to explore my gender, my dreams, and my personal aesthetic. When I got into CEGEP (Montreal form of college), I obtained my certificate in graphic design, which gave me the educational background to create more surreal imagery within my work. From there, everything just took off.
J’ai eu le privilège de pouvoir fréquenter de nombreux milieux artistiques dès mon plus jeune âge, mais mon intérêt pour l’appareil photo en tant que médium, ne s’est vraiment révélé qu’à l’adolescence. Cela remonte à l’époque de LiveJournal, lorsque blogger était plus une exploration personnelle qu’une exploration publique. J’ai commencé par faire des autoportraits, c’était comme une sorte de thérapie. Me photographier et modifier ces photos de moi est devenu un moyen d’explorer ma féminité, mes rêves et mon esthétique personnelle. Quand je suis entré en CEGEP (formation collégiale de Montréal), j’ai obtenu mon certificat en design graphique, ce qui m’a donné le contexte éducatif pour créer des images plus surréalistes dans mon travail. C’est à ce moment-là que tout a décollé.
How would you describe your photographic style ?
Comment décris-tu ton style photographique ?
I have a lot of difficulty describing my own style because I don’t want to pigeonhole my work. I’ve had it described as surreal, dark and magical, but those descriptions don’t really speak to me. My style is more an exploration of the unknown - a female narrative that tells a story within a single frame. How do you begin a new project ? Do you have any quirky patterns or rituals that you do before starting a new piece of work ?
J’ai beaucoup de difficulté à décrire mon style parce que je ne veux pas cataloguer mon travail. Il m’est arrivé de le décrire comme surréaliste, sombre et magique, mais ces descriptions ne me parlent pas vraiment. Mon style est plus une exploration de l’inconnu - un récit féminin qui raconte une histoire en une seule image. Comment commences-tu un nouveau projet ? As-tu des habitudes ou des rituels ? Mon rituel le plus commun est de créer un mood board, même si je trouve cela sujet à controverse. Je ne veux pas regarder d’autres images et recréer leurs thèmes ou leurs ambiances. Je veux créer une œuvre qui est à la fois belle et originale. C’est difficile, surtout avec la popularité croissante de certains thèmes plus sombres. Je trouve qu’il est extrêmement difficile de naviguer entre la redondance et la cohésion de mon travail. Les projets dont je suis le plus fière, viennent souvent d’un besoin intérieur et profond. ; une histoire que j’ai besoin d’explorer, plutôt que de créer une image que mes admirateurs pourraient trouver intéressante.
My most common ritual is creating a moodboard, though I find this to be controversial. I don’t want to look at other images and recreate them or their themes - I want to create work that is both beautiful and original. This is difficult, especially with the growing popularity of certain darker themes. I actually find it extremely difficult to navigate between redundancy and cohesiveness in my artwork. Any of my work that I am honestly proud of has come from a place of need within me. A story that I need to explore, rather than just settling on an image that my fanbase might find attractive.
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Interview
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Your work for Under the Pyramids is beautiful, how did that come about ? What has been your favorite collaboration ? Anyone you’d like to collaborate with ?
Ton travail pour Under the Pyramids est superbe, comment est-ce arrivé ? Quelle a été ta collaboration préférée ? Y’a-t’il des gens avec qui aimerais tu collaborer dans le futur ?
Thank you ! Working with Mathyld was really wonderful - she’s such a positive energy and creates really beautiful work that makes capturing her creations both fun and easy. I had the opportunity to visit a cabin in the woods by the Canadian border while shooting for her collection, and I think the moss and dewiness worked cohesively with her work. I love collaborating with other artists, but I also think it’s quite difficult. My portfolio is very small and has a precise aesthetic. I think jewelry is one of the best mediums for collaboration with photography because they inherently enhance one-another aesthetically. I’d love to work with Odette Jewelry or N Historiae for lookbooks.
Merci! Travailler avec Mathyld c’était vraiment merveilleux – elle possède une telle énergie positive et fait vraiment du beau travail, ce qui rend la prise de vue de ses créations à la fois amusante et facile. J’ai eu l’occasion de visiter une cabane dans les bois près de la frontière canadienne pendant le shooting de sa collection, et je pense que la mousse et l’humidité marchent en cohésion avec son travail. J’adore collaborer avec d’autres artistes, mais je pense aussi que c’est très difficile. Mon portfolio est peu épais et répond à une esthétique précise. Je pense que les bijoux sont l’un des meilleurs moyens de collaboration avec la photographie car ils se valorisent fondamentalement l’un avec l’autre, esthétiquement parlant. J’adorerais travailler avec Odette Jewelry ou N Historiae par exemple.
Were you interested in magic when you were younger ? How did you get into it ?
Étais-tu intéressée par l’occulte lorsque tu étais plus jeune, comment es-tu rentrée dans cet univers ?
As far back as I can remember, I suppose it was my mother. She used to have a library of fantastic occult books that were water damaged once we moved to Montreal. We still have a few old books on Faust and the Devil and vampires in French cinema which - in retrospect - has strongly affected my aesthetic. I really just have a strong attachment to the unknown, be it extraterrestrials or witchcraft. There’s so much imagery to be explored within that kind of storytelling.
Aussi loin que je me souvienne, je suppose que c’était ma mère. Elle avait une bibliothèque de livres occultes fantastiques qui ont été endommagés par l’eau lors de notre déménagement à Montréal. Nous avons encore quelques vieux livres sur Faust et le diable ou encore les vampires dans le cinéma français qui - rétrospectivement - ont fortement affecté mon esthétique. J’ai vraiment eu un fort attachement à l’inconnu, que ce soit pour les extraterrestres ou la sorcellerie. Il y’a tellement d’imageries différentes à explorer dans ce genre de narration. Pourrais-tu nous décrire un peu ton processus photographique ?
Can you describe your photographic process a little ?
Il n’a jamais été le même, mais pour donner aux gens une idée générale, je commence souvent avec un concept ou un mythe épique que j’aimerais explorer. Je dessine parfois quelques poses, mais c’est rare. Je choisis un modèle, crée un mood board pour les couleurs et les icônes que je voudrais intégrer, puis trouve un emplacement pour mon shoot. Je suis souvent limitée à l’intérieur parce que le climat canadien n’a vraiment rien de commun, mais je préfère photographier le bois ou l’eau. Je vais prendre quelques appareils photo, plusieurs costumes fantastiques et des accessoires, puis je me dirige vers l’endroit choisi. Une grande partie du processus reste le hasard, surtout si je fais un autoportrait. Après cela, je développe mes photos, les travaille avec Photoshop et j’ajoute tous les éléments qui leur donnent cet esthétique. Je pense que le design graphique façonne vraiment mon travail, donc c’est une chose que je ne veux plus jamais omettre.
It’s never once been the same, but to give people a general idea, I often start with a concept or epic myth I’d like to explore. I sometimes draw out some poses, but this is rare. I’ll pick a model, create a moodboard for the colours and icons I’d like to include and find a location for my shoot. I am often limited to the indoors because Canadian weather is really nothing to scoff at, but prefer to shoot in woods or by water. I’ll grab a few of my cameras, several fantastical outfits and props and make my way to the location. A lot of the rest is really by chance, especially if I am shooting a self-portrait. After that, I develop my photos, bring them into photoshop and add whatever elements I think will add to the aesthetic. I think graphic design really shapes my work in a lot of ways, so this is something I don’t ever want to omit.
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Interview Where would you like your work to be in 10 years ?
Où aimerais-tu que l’on découvre ton travail dans 10 ans ?
Turning artwork from a hobby into a lucrative job. I find dead-end office or retail jobs to be insufferable. If I have the opportunity and the assets to build my work into something I can live off of, I want to push for that. I’ve been studying wax jewelry casting for over a year, and I’d like to have my first collection out by Fall 2013. Of course, it will be along the same themes as my photographic work.
J’aimerais faire de ma passion mon travail. Je pense que les emplois dans les bureaux doivent être insupportables. Si j’ai l’opportunité et les atouts pour faire de mes travaux mon gagne-pain, je veux me battre pour cela. J’étudie la bijouterie en cire coulée depuis plus d’un an, et j’espère avoir ma première collection pour l’automne 2013. Bien sûr, elle sera en accord avec mon travail photographique.
Who would you say you draw your artistic inspiration from?
De qui tires-tu ton inspiration artistique ? L’essentiel de mon inspiration vient honnêtement de moi. Je ne peux pas dire aujourd’hui que je m’inspire de tel ou tel artiste, mais parfois je tombe sur des artistes internationaux, contemporains ou non, et je trouve leur esthétique ou leurs exécutions agréables. Récemment, j’ai apprécié l’esthétique de Hideaki Anno (qui a travaillé sur Neon Genesis Evangelion), ou encore des artistes comme Alex Grey et Michal Karcz.
Most of my inspiration is honestly drawn from within. I don’t have any artists that I can consistently say that I admire, but sometimes I will come across current international artists or old masters and find their aesthetic or execution pleasing. Recently I’ve enjoyed the aesthetic of Hideaki Anno (who worked on Neon Genesis Evangelion), artists Alex Grey and Michal Karcz. What do you love most about taking photographs ?
Qu’aimes-tu le plus dans la photographie ? J’apprécie énormément d’aspects de la photographie, mais les photos que je crée, les plus réussies, sont celles qui sont thérapeutiques pour moi, en quelque sorte. Ce sont les images salvatrices, qui explorent une partie de ma vie, ou interprètent visuellement un rêve ou une vision qui ont hanté mon esprit. J’apprécie également les commentaires que je reçois : ceux des gens que je rencontre localement, et ceux des gens sur internet. Les communautés créées par les réseaux sociaux ont, pour les artistes internationaux, un soutien étonnant et fort utile. À la fois pour le travail, pour atteindre des gens de tout horizons, mais aussi pour trouver des gens qui partagent les mêmes intérêts que moi ou se trouvent inspirés par mon travail.
I enjoy so many aspects of photography, but the photos that I create that are the most successful are the ones that are therapeutic for me in some way. These are the images that speak to heal or explore some part of my life, or to visually interpret a dream or vision that’s been haunting my mind. I also enjoy the feedback that I receive from the folk I meet locally and online. The community that social media websites have created for artists internationally is astounding and has been a helpful backing in both having my work reach people from all walks of life, and to find people who share the same interests as me or find my work inspiring or helpful to them in some way.
Interview by Anna Forest
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Interview
http://www.sofiaajram.com
Fashion Editorial
Ruta & Doville
Photographer / Stylist / Make up / Hair : Vivienne Mok Models : Ruta & Doville 42
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Fashion Editorial
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Fashion Editorial
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http://viviennemok.blogspot.fr/
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Fashion Editorial
Scotomy
Photography : Isolde Woudstra Clothing : Nada van Dalen Styling : Carlijn Jacobs Make-Up & Hair : Berry Ruijsch Assistants : Iwan Smit & Nelly van Dalen Models : Koen, Kursad & Pieter Koen @Fic Models Rowan / Aswin van As / Olimpia / Eliza Reszka / Jelle van der plas / Sophie Louise Feith / Roeland van Beest / Claire van Lubeek / Maurice Tot / Teddy / Ama Groen / Risk Wodas / Marleen Elenbaas 50
Fashion Editorial
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Portfolio Review
Shelbie Dimond
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Portfolio Review
Courtney Brooke Hall
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Portfolio Review
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Portfolio Review
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Portfolio Review
Amandine PaulandrĂŠ
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Portfolio Review
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http://www.amandinepaulandre.fr
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Traditions
Sun Rituals By Pam Grossman
Like many pagans, I’m guilty of leaning lunar. The warmer months provide an excellent opportunity for a bit of celestial “course correction” though, with several solar-minded holidays to celebrate. Flowers are in bloom, ferns are unfurling, fruits are hanging heavy on the trees. And so we can step into our own sense of abundance, and give thanks to the brilliant sun that allows us, too, to shine with strength and vitality.
Comme beaucoup de Païens, je me tourne bien souvent vers la Lune. Les mois les plus chauds sont une excellente occasion pour une petite «correction» de trajectoire céleste. Les plantes sont en fleurs, les fougères déferlent, les fruits sont suspendus, lourds sur les arbres. Nous pouvons donc entrer dans notre propre sentiment d’abondance, et rendre grâce au soleil éclatant qui nous permet, aussi, de briller avec force et vitalité.
Things kick off on May 1st, with the holy day of Beltane. This fertility festival is traditionally signified by the May Pole, which is essentially a giant phallus stuck into a hole in the earth. Subtle metaphor? Not so much. But a good one to symbolize sensuality and creative power. The May Pole is hung with ribbons, and a dance is often done which entwines them around it, in a sort of rainbow sheath. I sometimes think of this as a cocoon: a space of fertile energy from which something new and magnificent will emerge. Bonfires are also burnt (usually starting the night before) and people are encouraged to take a piece of the smoldering wood home to bless their households with the creative spirit in all its forms. Beltane is a great time to do any sort of love or lust magick to be sure, but I also like it for starting any new creative pursuits. Do you have a book inside of you you’ve been longing to write? A business idea you’d like to get off the ground? Or even a new skill you’re hoping to cultivate? Some Beltane spellcrafting will work wonders for you then.
Les hostilités commencent dès le 1er mai, avec le saint jour de Beltane. Ce festival de la fécondité est traditionnellement signifié par un mât enrubanné, qui est généralement un phallus géant planté dans la terre. Métaphore subtile? Pas tellement. Mais un bon moyen de symboliser la sensualité et la puissance créatrice. Lorsque le mât est suspendu, on y accroche des rubans arc en ciel, et une danse se fait souvent qui permet de les enlacer le long du mât. Je pense parfois à cela comme un cocon : un espace d’énergie fertile à partir duquel quelque chose de nouveau et magnifique émergera. Des feux sont également allumés (généralement à partir de la veille) et les gens sont encouragés à prendre un bout de bois provenant des braises afin de bénir leurs foyers d’un esprit créatif sous toutes ses formes. Beltane est un moment idéal pour pratiquer toute sorte de rituels d’amour ou de convoitise, mais j’aime aussi également ce moment pour commencer de nouvelles activités créatives. Avez-vous un livre à l’intérieur de vous que vous avez eu envie d’écrire? Une idée d’entreprise que vous souhaitez réaliser ? Ou même une nouvelle compétence que vous avez l’espoir de cultiver? Alors la période de Beltane fera des merveilles pour vous.
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Illustrations : William Crisafi
Beltane also marks the start of the “Light Half” of the year, when fairies are said to come out of hiding, and Persephone ascends from Hades to be with her mother, Demeter. I, myself, have been in the habit of making a Beltane bouquet each year: a special gathering of the loveliest, most colorful flowers I can find. Once the petals dry out, I put them on my altar for extra blessing. After they are charged, I use them as an offering in a place of honor outside, to give thanks for spring, and to ask Spirit for assistance with my own creative endeavors.
Beltane marque également le début de la partie la plus lumineuse de l’année, lorsque Perséphone échappe à Hadès et remonte des enfers pour être avec sa mère, Déméter. J’ai pris l’habitude de faire un bouquet pour Beltane chaque année: une composition spéciale des fleurs les plus belles et les plus colorées que je peux trouver. Une fois que les pétales se dessèchent, je les mets sur mon autel pour une bénédiction supplémentaire. Ensuite je les utilise comme une offrande que je mets à une place d’honneur à l’extérieur, pour rendre grâce pour le printemps, et demander de l’aide pour mes propres efforts créatifs.
On or around June 21st, Summer Solstice arrives, and this is certainly the most solar spoke on the Holy Wheel. Also called “Litha,” it’s longest day of the year, and a time to celebrate all that’s bright and powerful within us. It’s an excellent day for manifestations, which is why people traditionally “jump the fire,” while making a wish. If you aren’t able to build a fire outside, jumping over a candle is just fine, too! The idea is to picture your heart’s desire, while allowing the power of the sun above and the fire below to charge you with potency and sacred light. Of course, giving thanks to the sun deities will certainly help. Song, smoke, and summer foods offered to Helios, Apollo, Ra, Surya, and so on, will warm their ancient hearts, no doubt. I especially like working with obelisks at this time. They’re said to be petrified rays of sun, and a channel between earth and the heavens. If you have an obelisk in your town, Litha is a wonderful time to give it a visit. Of course, there are miniature versions you can buy, or you can construct your own. It will help you stand tall and shine brightly, full of yang and splendor.
Aux alentours du 21 Juin, arrive le solstice d’été, et c’est certainement le jour le plus solaire de l’année. Appelé «Litha» : c’est le plus long jour de l’année, et un temps pour célébrer tout ce qui est clair et puissant à l’intérieur de nous. C’est une excellente journée pour les manifestations, ce qui explique pourquoi les gens sautent traditionnellement audessus du feu, en faisant un vœu. Si vous êtes dans l’incapacité d’allumer un feu à l’extérieur : sauter par-dessus une bougie est aussi très bien ! L’idée est de représenter le désir de votre cœur, tout en permettant à la puissance du soleil au-dessus et au feu en-dessous de vous emplir de la puissance de la lumière sacrée. Bien sûr, rendre grâce aux dieux du soleil aidera certainement. Chansons, fumées, et aliments de saison offerts à Hélios, Apollo, Ra, Surya, et ainsi de suite, réchaufferont sans doute leurs cœurs anciens. J’aime particulièrement travailler avec des obélisques en ce moment. Ils sont censés être les rayons pétrifiés de soleil, et un canal entre la terre et les cieux. Si vous avez un obélisque dans votre ville, Litha est un merveilleux moment pour lui rendre visite. Bien sûr, il existe des versions miniatures que vous pouvez acheter, ou même construire vous-même. Il vous aidera à garder la tête haute et à briller de mille feux, pleins de splendeur.
May you radiate now, and always, and be a sun unto yourself. Blessed be.
Puissiez-vous irradier, et toujours avoir un soleil en vous. Soyez bénis.
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Cinema Review
The Mystery of Young Girls in Bloom By Simon Laperriere The most erotic scene I have had the chance to see has not been in a pornographic film, but in the cinema. In fact, it contains no nudity at all. It depicts a group of young girls dressed in white, engaged in a game; one of the girls walking, blindfolded, with arms outstretched in hopes of catching a friend as she gropes around them. From time to time they draw their blind opponent’s awareness to their presence, not by calling out, but by quickly placing a furtive kiss upon her lips.
La scène la plus érotique que j’ai eu la chance de voir au cinéma ne se trouve pas dans un film pornographique. En fait, elle ne comporte aucune nudité. On y voit un groupe de jeunes filles tout de blanc vêtues s’adonnant à un jeu. L’une d’entre elles a les yeux bandés et se promène les bras tendus en espérant attraper ses amies qui gravitent autour d’elles. Ces dernières signalent de temps à autre leur présence, non pas en poussant un son, mais plutôt en déposant rapidement un baiser furtif sur les lèvres de leur adversaire.
The opening scene of Allain Robbe-Grillet’s L’Homme Qui Ment (1967) synthesizes my eyes with that of an artist: I experience a fascination for young girls that has always been found throughout the cinema. The scene contains the elements that filmmakers attempt to probe at and capture: the mystery of fragile beings that are no longer children, yet not quite women. Shy and awkward gestures reveal a full sexual awakening, naughty smiles that evade perversion and especially bright, dazzling eyes suggest youthful innocence that extends for millenniums. Robbe-Grillet’s characters engage in a seemingly simple game, yet we cannot participate nor understand; we do not know their rules or their motives. The director’s camera provides a sense of the immortal that remains constant, as the complex dynamics of the girls’ recreation quietly emerges; they occupy a world that cannot be pierced.
L’ouverture de L’homme qui ment (1967) d’Alain Robbe-Grillet synthétise à mes yeux cette fascination qu’exercent les jeunes filles sur les artistes et qui traverse depuis toujours le cinéma. On y retrouve l’ensemble de ces éléments que des réalisateurs ont tenté de capturer sur pellicules afin de sonder le mystère insondable qui se dégage de ses êtres fragiles qui ne sont plus des enfants, mais pas encore des femmes. Gestes timides et maladroits témoignant une sexualité en plein éveil, sourire coquin sans être pervers et, surtout, luminosité éclatante du regard sont autant les signes d’une innocence juvénile que d’un savoir millénaire. Les personnages de Robbe-Grillet s’adonnent ainsi à un jeu qui nous semble fort simple, mais on ne pourrait y participer puisque nous en ignorons la totalité des règles ainsi que ses véritables enjeux. La caméra du réalisateur de L’immortelle demeure constamment en écart de cette récréation à la dynamique complexe, qui tranquillement s’impose comme un monde que l’on ne saurait percer.
Perhaps this is the source of their mystery. This troubling fact that the subject, the young girl, is evolving in a universe that is entirely her own, full of dreamy temperament, and an unabridged gap between herself and her surroundings. To believe that this is stems from the man’s lack of understanding of the female reality would be a fallacy. Sofia Coppola’s The Virgin Suicides (1999) beautifully proves such. This film blossoms as an investigation of the inexplicable suicides of five sisters and unravels as a series of portraits of their asphyxiating adolescent lives. They feel estranged from their suburban environment and simultaneously lack a connection with the neighbor boys. It is a though they are of some ephemeral source, and are trying to return. And when the obligation of growing up transforms into a necessary, bleak reality, they have no choice but allow their lives to take a fatal turn.
Voilà peut-être la source de ce mystère, ce troublant constat que la jeune fille évolue dans un univers qui lui est entièrement sien, d’où son caractère rêveur ainsi que l’infranchissable distance qu’elle maintient entre elle et l’environnement qui l’entoure. On aurait tort de croire que cette réalisation découle de l’impossibilité de l’homme à comprendre la réalité de la femme. Le très beau The Virgin Suicides (1999) de Sofia Coppola en est la preuve. En prenant la forme d’une enquête sur l’inexplicable suicide collectif de cinq soeurs, le film devient une mise en images de l’étouffement qui habite ces adolescentes. Elles ne se sentent pas chez elles dans cette banlieue où elles habitent pourtant depuis toujours et ne partagent aucun point commun avec les garçons de leur entourage. Elles viennent d’un ailleurs qu’elles tentent d’atteindre à nouveau. Et lorsque l’obligation de vieillir et de se joindre à une réalité morne s’impose, elles n’ont pas d’autres choix que de se tourner vers une fuite fatale.
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Illustration : William Crisafi
Fuir serait donc le seul moyen pour la jeune fille de conserver ses secrets que l’on tente désespérément – comme le ferait, peut-être, un violeur - de lui arracher. Mais la mort n’est pas le seul échappatoire. Dans Picnic at Hanging Rock (1975) de Peter Weir, trois jeunes filles, le temps d’une promenade en forêt, se sentent appelée par la nature et disparaissent littéralement derrière un immense rocher. Elles ont rejoint leur monde à elles, ce monde que même la caméra de Weir n’a su filmer.
Escape may be the only way for some girls as they desperately try to hide their secrets-- in a similar manner, to perhaps, a rapist-- to writhe themselves away. But death is not the only escape. In Peter Weir’s Picnic at Hanging Rock (1975), three young girls disappear into the woods, under the summon of nature, and simply disappear behind a giant rock. They return unto their own world, a world even Weir’s camera cannot film.
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Music Review
Spring Breakers We have to come clean – Hudgens and her clique’s stylized sexcapades have somewhat marked us. But it’s the true meaning of the term “spring break” that we will use as a guideline. It may also simply be translated into French as «the outburst, the revelation.» Spring breaker, late bloomer – we’ll talk of a few artists who have revealed the full extent of their talents during this spring. And for those who still find it strange that we talk about spring past mid-June – the weather is toying with us. We have selected some pieces that should help you keep your hopes up until the summer days.
F y f e – Conversations Dès la première écoute, ce titre s’impose comme une évidence. La pop grandiloquente de F y f e, nous rappelle Woodkid par moments, comme sur « Solace » ou « St Tropez », deux extraits de son savoureux Solace – EP sorti en début d’année. On pense beaucoup à SOHN et Mikky Ekko lorsque l’on découvre « Conversations », qui est un fabuleux manifeste de ce que la pop devrait être de nos jours. Attention, cet artiste londonien est à surveiller de près.
Upon our first listen, this title clearly stands out. The emphatic pop music of f y f e sometimes reminds us of Woodkid like on «Solace» or «St Tropez», two extracts from his tasty Solace EP released earlier this year. We also thought a lot about SOHN and Mikky Ekko when we first discovered «Conversations», which is the kind of pop we would like to listen to every day on the radio. Beware, this Londoner will be the next big thing in a few months.
Young Wonder – Electrified On vous recommande chaudement l’écoute de Show Your Teeth – EP, la dernière livraison de Young Wonder. Ce duo originaire de Cork compose une electro-pop efficace, directe et incisive. Preuve en est par ce séduisant « Electrified » qui rappelle à notre bon souvenir le meilleur des groupes comme Purity Ring. La production est pointue et la voix de Rachel Koeman n’a jamais semblé aussi flamboyante que sur ce titre, extrait de leur nouvel EP de 4 titres (cf. « To You »).
You should have a go at Show Your Teeth EP, the latest delivery of Young Wonder. This native of Cork duo makes effective, straight to the point and incisive electro-pop. If you do believe us, try this seductive electro-pop anthem called «Electrified» which sounding vaguely like Purity Ring. The production is sharp and the voice of Rachel Koeman has never seemed as flamboyant as on this title, taken from their new EP, made of four songs (DO listen «To You»).
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Certes, les sexcapades stylisées d’Hudgens et sa clique nous ont quelque peu marqué. Mais c’est la signification du titre qui nous servira de fil conducteur. Ce terme peut aussi tout simplement être traduit en français par « la débâcle, la révélation ». Spring breaker, late bloomer – nous allons donc nous pencher sur le cas d’artistes qui ont révélé toute l’étendue de leurs talents au cours de ce printemps. Et pour ceux qui trouveraient étrange que nous parlions encore de printemps en plein mois de juin – vous l’avez constaté, le temps se joue de nous. Nous avons sélectionné quelques morceaux qui devraient vous aider à garder espoir en attendant la venue de l’été.
Butterclock – Holograms Cette ballade synthétique nous a conquis dès la première écoute – ce beat circulaire, cette voix fantomatique et cette facilité dans l’excellence d’un genre pas si simple à maîtriser qu’il n y paraît (car il est difficile de composer de bonnes pop songs dansantes, sans basculer dans le mauvais goût). De grands espoirs sont permis grâce à la synthpop de Laura Clock. Sa collaboration au «NoWayBack» de oOoOO aurait pourtant dû nous aiguiller, mais nous savons maintenant que c’est ce qui nous a amenés à l’écoute de son First Prom – EP. On vous recommande de l’écouter attentivement, « Holograms » n’est pas un cas isolé.
This synthetic ballad won us over from the first listen - the circular beat, this ghostly voice and this ease to excel in a genre not that easy to master as it seems (because it is truly difficult to compose good pop songs that we can dance to, and to avoid bad taste) gave us great hopes about Laura Clock’s synthpop. We should have known better when we’d heard her collaboration to oOoOO’s «NoWayBack», but we know now, which leads us to the greatness of First Prom EP. We recommend that you listen to it carefully, because «Holograms» is definitely not a one-off.
MØ – Glass Sur « Glass », Karen Marie Ørsted la danoise qui monte, prouve qu’elle peut porter deux casquettes – celle de tentatrice de la pop, ainsi que celle de faiseuse de hits electro pour dancefloor agité. Sa voix lumineuse est mise en valeur par une production ultra-léchée – les notes de xylophones, les cascades de synthés composent un fabuleux collage de textures soniques. On vous conseille de jeter un œil à la vidéo qui s’inspire des paroles de la chanson – on visualise ainsi l’instabilité et l’insatiabilité qui règne dans l’esprit d’une jeune personne. Dans la vidéo de « Glass », on y perçoit MØ avec une veste portant l’inscription « Boss Of The Boys » - il n’y a pas que sur les garçons que MØ va régner en 2013…
On «Glass», the Danish artist who actually goes by Karen Marie Ørsted, proves she’s been endowed with two gifts - that of being an epic pop temptress and that of making electro hits perfectly suitable for the agitation of dancefloors. Her luminous voice is enhanced by a super-polished production sparkling xylophones, cascading synths compose a fabulous collage of sonic textures. We recommend you to take a look at the video that inspired the words of the song - it shows instability and insatiability that prevail in the mind of a young person. In the video for «Glass», we can see MØ wearing a jacket with «Boss Of The Boys» embroidered on the back - it’s not just the boys MØ will reign upon in 2013 ...
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Music Review
Ryan Hemsworth – Perfectly Le canadien nous a habitué à l’excellence depuis ses débuts – que ce soit au travers de ses EPs (cf. Last Words - EP) ou de la pléthore de remixes réalisés pour le compte de prestigieux artistes (Tinashe, Mikky Ekko, Angel Haze, Kanye West, Grimes, Lil B, etc), Ryan H. nous comble de joie à chaque sortie. Se spécialisant dans la musique électronique et l’utilisation de samples, il est parvenu grâce à sa créativité à s’attirer les faveurs des critiques musicaux (The Fader, Pitchfork, Mixmag et SPIN n’ont d’yeux que pour lui) ainsi que des pontes du milieu de l’electro (Diplo, Shlohmo). Une écoute de la bien nommée « Perfectly » devrait vous convaincre d’accorder un peu d’attention à son dernier EP, Still Awake.
The Canadian producer has accustomed us to excellence since its appearance in the game through its EPs or the remixes he did for some prestigious artists (Tinashe, Mikky Ekko, Angel Haze , Kanye West, Grimes, Lil B, etc.), Ryan H. has been the source of great joy with every release. Specializing in electronic music and the use of samples, he achieved to gain great success thanks to his creativity. Among his fans, he can count music critics (The Fader, Pitchfork, SPIN and Mixmag only have eyes for him) and greatly influential artists (such as Diplo and Shlohmo). Listening to the aptly named «Perfectly» should convince you to pay a little more attention to his latest EP, Still Awake.
CHVRCHES – Lies Avec une poignée de morceaux irréversiblement additives, CHVRCHES est parvenu à s’imposer comme une des révélations de 2012. Les hostilités sont lancées avec un titre en forme d’hommage à un des standards de The Knife, l’éclatante « Lies » a été publiée dans la foulée puis Recover – EP et « Gun » ont suivi récemment. On place de grands espoirs sur cette formation anglaise qui n’a pas son pareil pour produire des pépites electro-pop absolument imparables. On en redemande et ça tombe bien, un album devrait arriver à la rentrée.
With a handful of irreversibly addictive tracks, CHVRCHES managed to establish themselves as one of the revelations of 2012. First off, they emerged on the electro-pop secne with a title appearing as a tribute to The Knife, then the brilliant «Lies» was published and Recover - EP and «Gun» have followed quite recently. Great hopes are placed on this English three-piece that has an unprecedented knack for producing electro-pop tunes that sound exquisite to the ear. We want more and that’s a good thing, because an album is expected to come out in September.
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Jeff Adjabahoué
Valentina – The Wolves Ce morceau figurera probablement dans mon classement des meilleures chansons de 2013. L’italo-londonienne signe une des perles pop de ce début d’année. Déjà repérée sur le « Gabriel » (on vous recommande la version épurée de ce titre qui figure sur son premier EP, Wolves), la belle Valentina est de retour avec ce single imparable chez Greco-Roman. Les instrumentations sont minimalistes, la voix est claire et l’émotion pure. Tout comme beaucoup de morceaux d’Hot Chip, il s’agit d’une musique de fin de fête ; du moment où la mélancolie s’empare du dancefloor.
This track will probably appear in my ranking of the best songs of 2013. The Italian Londoner has crafted here a moving and transcending pop gem. Already involved on Joe Goddard’s «Gabriel» (we recommend the stripped version of this title appearing on her debut EP, Wolves), the beautiful Valentina is back with this single at Greco-Roman. The instrumentation is minimal ; the voice is clear and gives off pure emotion. Like many tracks by Hot Chip, this is an afterparty ballad, it is truly characteristic of that point when melancholy seizes the dancefloor and freezes your mind.
Prince Innocence – Golden Hour Josh McIntyre, du groupe Montréalais Little Girls, avait annoncé en 2012 la naissance d’un nouveau projet musical - avec sa copine Talvi Faustmann, ils forment ainsi le duo Prince Innocence. Le groupe avait commencé avec une poignée de morceaux oscillant entre synthpop et new wave, ils ont depuis réussi à faire la couverture d’un numéro d’I Heart Magazine consacré à Toronto et à figurer dans la soundtrack de la série Awkward. Leur dernier titre, « Golden Hour » est un morceau dont la texture ténébreuse révèle l’ADN d’un groupe sur lequel on ferait bien de garder un œil.
Josh McIntyre of Montreal’s formation Little Girls had announced in 2012 the birth of a new musical project - with his girlfriend Talvi Faustmann, they form the duo Prince Innocence. The group started with a handful of tracks wavering between synthpop and new wave songs. Since then, they’ve been on the cover of an issue of I Heart Magazine devoted to Toronto and were also included in the soundtrack of the series Awkward. Their latest title, «Golden Hour» is a song whose dark texture reveals the DNA of an act you’d do well to keep an eye on.
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Fashion Review
Summer Kit By Alec Remington The warm breezes of summer are blowing, and even though the weather might not hold, adventure begs to be found. It’s during these days that responsibilities succumb to restlessness. Excursions are imagined, planned, and executed in a matter of hours. Release your inhibitions, but go prepared. Here are some kits to keep you looking prim and prepared for those warm days and balmy nights; sound recommendations from a Northwest native.
Les chaudes brises de l’été commencent à souffler, et même si le temps pourrait ne pas durer, les aventures ne demandent qu’à être découvertes. C’est au cours de ces jours-ci que les responsabilités succombent à l’agitation. Des excursions sont imaginées, planifiées et exécutées en quelques heures. Libérez vos inhibitions, mais faites le en étant organisé. Voici des idées de kits pour rester soigné et préparé pour ces journées chaudes et leurs nuits douces.
Camp/cabin kit
Camping Kit
Leaving the city behind for a trip to the woods is your ticket to an animalistic rebirth. Whether it be with a pack of close friends or a lone wolf trek into the wilderness, be prepared to release your inner beast. Moving through wooded undergrowth can be difficult, so rise to the occasion with accommodating shoes. Soft soles for soft souls, moccasins liberate you from the restrictive nature of the everyday sneaker or flat. An excellent choice for wooded or beach trails; finding the perfect pair can be an undertaking. If it’s an adventure into the forest, you’ll want something with a
Laisser la ville derrière vous pour un voyage dans la nature, est votre billet pour un retour aux sources. Que ce soit avec un groupe d’amis proches ou version loup solitaire, soyez prêt à relâcher la bête qui est en vous. Les déplacements dans les bois peuvent être difficiles, profitez de l’occasion pour trouver une paire de chaussures accommodantes. Un choix excellent pour la forêt et la plage ; mais trouver la paire parfaite peut être un cassetête. En choisissant une paire de mocassins voici quelques choses à considérer : Allez vous les porter toute la journée ou juste pour une activité ? Si vous partez en forêt, choisissez quelque chose d’un peu plus solide. Fabriquées à la main aux États-Unis, Minnetonka et 84
Yuketen proposent des pièces teintes à la main, cousues et assemblées de façon à assurer leur longévité. Lorsque le jour se couche, il est important d’être équipé. L’humidité dans l’air se ressent rapidement le matin et le soir, et avoir avec soit un pull de laine léger est impératif pour un confort durable. Parfait pour les climats plus humides, un pull en laine d’agneau ou en cachemire peut vous garder des frissons. Enfin, pour transporter votre kit, les sacs à dos existent dans une variété de tailles différentes. Fait à la main à Eugene, dans l’Oregon, les sacs à dos de Will Leather Goods sont fabriqués en cuir naturel et en toile. En choisissant un sac, considérez toujours sa taille et l’accessibilité aux compartiments. Lorsque vous êtes à l’extérieur, il est peut être utile d’avoir de l’eau à portée de main, ainsi que votre appareil photo ou votre carnet, au cas où l’inspiration venait à frapper.
little more heft to it. Hand constructed in the U.S, Minetonka and Yuketen feature hand dyed, stitched and assembled pieces ensuring attention to detail and durability. As the day cools off it is important to be prepared. Moisture in the air quickly collects in the morning and evening hours, and having a light wool jumper is imperative for long lasting comfort. Perfect for layering under a nylon shell for wetter climates, a crew neck jumper in lamb’s wool or cashmere can be your saving grace from the shivers. Finally, to keep all your kit together, roll-top knapsacks come in a variety of sizes and offer the unique feature of being capable of mounting a sleeping back or mat securely to their top. Handmade in Eugene, Oregon USA; Will Leather’s Pha Sin back pack is constructed from Pha Sin Jute Fabric, full grain natural leather and 18 oz stone washed canvas. When choosing a pack, always consider its size and compartment accessibility. When out and about it is important to have water close by and easy access to your camera or sketchpad should inspiration strike.
Festival Kit Si la solitude n’est pas votre truc et que vous avez été assez malin pour planifier à l’avance, les festivals de musique offrent une autre source d’évasion pendant la période estivale. Des chaussures confortables et adaptées sont la clé d’un festival réussi. Penser à prendre des chaussures déjà faites à votre pied, un festival de musique n’est en aucun cas le moment d’étrenner vos nouvelles chaussures. Juste parce qu’il fait chaud ne signifie pas que la boue ne sera pas de la partie. Une congrégation de danseurs trop zélés peut rapidement transformer un champ d’herbe fraiche en fosse de boue. Les Native Shoes offrent une alternative smart aux sneakers ou aux bottes en caoutchouc. Elles ne garderont pas vos pieds au sec, mais offriront protection, et des semelles confortables et légères.
Festival Kit If seclusion isn’t your thing and you are forward thinking enough to plan in advance, music festivals offer another escape from reality. Comfortable, well fitting shoes are key here. As a slew of canvas shoes with rubber soles are available, bringing something already broken in is a must. A music festival is no time to test run your newest trainers. And remember: just because it’s warm out doesn’t mean mud won’t be in the mix. A congregation of overzealous dancers can quickly turn a 85
Fashion Review Une tenue vous permettant des mouvements amples est aussi indispensable, le short semblerait le choix évident pour un événement extérieur. Cependant, une solution plus élégante existe : la maxi jupe. En offrant autant de confort, plus d’options pour les modèles, le poids du tissu et la coupe, la maxi jupe est une décision sensée, qui vous garde au frais et tient compte de tous vos mouvements. Dans l’idéal, le soleil risque de briller. Les lunettes de soleil sont un de vos meilleurs alliés car elles mélangent la forme et la fonction. Vous voudrez surement porter votre plus belle paire, mais résisterez à la tentation, danser dans de grandes foules est une façon certaine de perdre et écraser votre paire préférée. Des lunettes de style Wayfarer peuvent être trouvé pratiquement n’importe où, dans de nombreuses couleurs, et à prix très bas. Toutefois si vous voulez quelque chose de plus original, les lunettes de soleil à monture ronde sont à considérer. «Peu coûteux» est le maitre mot ici, choisissez un modèle que vous pourrez jeter dans votre sac à la tombée du jour, qui ne vous empêchera pas de dormir si jamais vous les perdez. Les Crop Tops et autres débardeurs incarnent autant le style que la libération. Assurez-vous de garder un sweat à capuche ou un pull avec vous. Rester au chaud est la clé pour continuer à faire la fête dans le confort. Pour continuer dans la fonctionnalité, vous ne trouverez pas mieux qu’un sac banane : fiable, près du corps et plus facile d’accès que la plupart des sacs à dos, les aspects positifs dépassent de loin les négatifs. Vous permettant de garder commodément billets, téléphone, baume à lèvres, cigarettes et autres ; le sac banane fait ce que beaucoup de poches ne peuvent pas faire, tout en assurant la sécurité de vos affaires.
pristine grass field into a mud pit. Native Shoes offer a smart alternative to canvas sneakers or Wellies. They won’t keep your feet dry but offer protection, shock absorbing soles and high breathability. Clothing allowing movement being of the utmost importance, shorts would seem the obvious choice for an outdoor event. However, a more elegant solution exists: the maxi skirt. Offering as much comfort and more options for patterns, fabric weights and silhouettes, the maxi skirt is a sound decision as it keeps you cool and allows for movement. In ideal conditions the sun will be shining. Sunglasses are one of the best accessories in that they blend together form and function. You’ll want to wear your best, but resist the urge, as jumping and dancing in large crowds is a surefire way to lose and crush your favorite pair. The wayfarer style of sunglasses can be found virtually anywhere in many colors at very low prices. However, to avoid possible confusion after crashing into someone; consider something off the beaten path like round frame sunglasses. Inexpensive is the word to remember here as you want something that can be thrown in your bag come nightfall and that you won’t lose sleep over if lost. Crop tops and tanks are both stylish and liberating. Foregoing style for functionality, one is hard pressed to find a more handy and capable concertpack than a reliable bum-bag (fannypack). Close fitting and easier to navigate with than most knapsacks, their positives far outweigh the negatives. Allowing one to conveniently keep their tickets, mobile accessories, lip balm, smokes and anything else you may want close by; the bum-bag does what many pockets cannot by ensuring the security of your things.
Plage Kit Fatigué de l’arrière-pays ? La beauté et la puissance de l’océan sont à la fois transformatrices et inspirantes. Debout sur le rivage, il est presque impossible de ne pas sentir une connexion avec le reste du monde. Si vous êtes assez chanceux pour vous trouver sur une plage ensoleillée plutôt que grise et venteuse, profitez de la situation pour porter des sandales. De toutes tailles et formes, mais perfectionnées par les grecs, les sandales sont à la fois élégantes et fonctionnelles. Ouvertes aux éléments, elles vous permettront de vous déplacer agréablement entre le sable et les rochers. Les lunettes de soleil sont encore une
Beach Kit Tired of the inlands? Head to the edge of your continent for lands-end adventure and take a trip to the coast to escape. Standing at the shore it’s almost impossible not to feel a connection with the rest of the world. If you’re lucky enough to be present at a beach that has sun rather than gray and wind, take advantage of the situation
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Illustrations : William Crisafi
fois un élément important pour tout kit de plage. Qu’elle soit grise ou lumineuse, si le temps est beau, c’est là que vous pourrez porter votre plus belle paire. Même si le ciel est couvert, les rayons UV nocifs pénètrent la couverture nuageuse. La réaction naturelle de votre corps à la lumière réduite de la grisaille est de dilater vos yeux, ce qui permet à beaucoup plus de rayons UV d’entrer. Apporter des lunettes de soleil à monture large et possédant un indice UV assez élevé, vous permettra de profiter du paysage et de rester à l’aise. Pensez juste à prendre un étui pour protéger vos verres des particules de sable. Le maillot de bain est la tenue de plage la plus courante, mais un short et une chemise à manches courtes peuvent vous permettre d’être plus à l’aise dans une variété de conditions météorologiques, idéal pour ceux qui souhaitent être originaux. Existants en modèles unis ou à motifs, associez-les avec des maillots de bain pour un look classique, que vous soyez un homme ou une femme. Porter une serviette, des jouets de plage et de la nourriture pour votre sortie, nécessite un grand espace de rangement. Comme il est également important d’avoir de la place pour les trésors de la plage, un grand sac est le choix évident pour accueillir vos besoins. Souvent en toile brute ou en mélanges de laine, un bon sac doit posséder une double ou triple couture, et des anses solides en cuir ou en nylon.
and treat your feet to sandals. Coming in a variety of shapes, but perfected by the Greek, wrap sandals are both stylish and functional. Sunglasses are an important piece for any beach kit. If it’s gray or bright and if the weather is fair, this is where you can wear your best pair. Even if the sky is overcast harmful UV rays are penetrating the cloud coverage. Your body’s natural reaction to the reduced light of the grey skies is to dilate the eyes, which actually lets more UV in. Just be sure to bring a case to protect your lenses from the damaging sand particles. The bathing suit is standard fare for beach attire, but swim trunks and short sleeve button ups are both of a higher stylistic nature and more comfortable in a variety of weather conditions, making them ideal for those willing to be different. Carrying a towel, beach toys and food for your outing necessitates ample carrying space. As it is also important to have room for beach findings and treasures, the daybag is the clear choice for accommodating your needs. Found easily in fine 16 oz. raw canvas or in wool blends, a good tote should feature double or triple stitching, and strong leather or nylon bag straps. 87
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The Hanging Gardens of Babylon By Justin Beal There’s something magically evocative about a place named The Hanging Gardens of Babylon. You probably heard about them in your childhood ; saw them in a list of the Seven Wonders of the Ancient World. Maybe you recall a picture from a book. For me, this exotically named place conjures images of terracotta terraces, rammed earth walls, lush greenery, teeming insects and flowing water – a desert oasis, an impossible garden, atop an ancient palace. Artistic interpretations of the Gardens have varied over the centuries (one of the earliest was published in 1572) and were often represented in whatever architectural style was current at the time. The Gardens are oftentimes pictured with the equally mythical – Biblical, even – Tower of Babel painted in the background. This is the Tower mentioned in Genesis 11 that the people of earth, with a shared language, were building towards Heaven. As the story goes, this was insulting to God and so He caused that the people of the earth should speak different languages. According to one researcher1 , this tower was most likely the ziggurat Etemenanki, in the city of Babylon, and served as a temple for worship as well as being a good vantage point for the King’s advisors to make astronomical observations to inform their astrological predictions. Commonly thought to have been built by King Nebuchadnezzar II, ruler of Babylon2 from approximately 605-562 BC , the Gardens are said to have been built for his wife (or concubine, depending who you read) Amytis of Media. The historian Berossus (writing c. 280 BC) is later quoted by Josephus (c 37-100 AD) as writing of the Wonder : «By replenishing [the Gardens] with all sorts of trees, he rendered the prospect of an exact resemblance of a mountainous country. This he did to please his queen because she had been raised in Media, and was fond of a mountainous situation». Babylon itself was situated on the flat yet fertile plains of the Euphrates River approximately 400 miles north-west of the Persian Gulf and over 600 miles east of the Mediterranean3, in what is now modern day Iraq. Descriptions of the Gardens from historical sources relate that they were held within built structures that were first layered with reeds and bitumen, or tar, then covered with baked earth bricks and then layered with lead before the soil was added. This layering prevented water from penetrating through the soil to the roof on which the Gardens were built. According to Diodorus of Sicily (c 60-30 BC, having consulted texts from 4th century BC), «…The approach to the Garden sloped like a hillside…several parts of the structure rose from one another tier on tier…beneath [the ascending terraces were] galleries which carried the entire weight of the planted garden and rose little by little one above the other…the highest surface of the park…was made level with the circuit wall of the battlements of the city…earth had been piled to a depth sufficient for the roots of the largest trees; and the ground, when levelled off, was thickly planted with trees of every kind that, by their great size or other charm, could give pleasure to the beholder4». The writer Quintus Curtius Rufus, writing around the first century AD, referred to the writings of a 4th century BC historian to Alexander the Great to provide this description of the gardens : «they owe their charm to the shade of many tall trees…so stout…their trunks are eight cubits thick and their height as much as fifty feet: they bear fruit as abundantly as if they were growing in their natural environment5».
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Les Jardins Suspendus de Babylone Par Justin Beal Il y a quelque chose qui évoque la magie dans Les jardins suspendus de Babylone. Vous en avez probablement entendu parler dans votre enfance, ou vu dans la liste des Sept Merveilles du monde antique. Peut-être vous rappellent-ils une image dans un livre ? Pour moi, cet endroit au nom exotique évoque des images de terrasses en terre cuite, des murs en pisé, une végétation luxuriante grouillante d’insectes et de l’eau qui coule à flot : une oasis dans le désert, un jardin impossible, au sommet d’un palais ancien. Les interprétations artistiques des Jardins ont varié au cours des siècles (l’une des premières a été publié en 1572) et ont souvent été représentées dans le style architectural de l’époque à laquelle ils avaient été créés. Les jardins ont souvent été illustrés avec la toute aussi mythique - et même biblique - Tour de Babel, peinte en arrière-plan. Il s’agit de la Tour mentionnée dans la Genèse 11 que les habitants de la terre, parlant tous un langage commun, avaient bâtis vers le ciel. Comme le raconte l’histoire, Dieu se sentant insulté, punit les peuples de la terre en les forçant à parler des langues différentes. Selon un chercheur1, cette tour était probablement la ziggourat Etemenanki, dans la ville de Babylone, elle servait de temple pour le culte ainsi que de tour d’observation pour les conseillers du roi, leur permettant d’étudier le ciel et de faire des prédictions astrologiques. On pense que les Jardins furent construit par le roi Nabuchodonosor II, souverain de Babylone2 d’approximativement 605 à 562 av. J.-C. On pense aussi qu’ils auraient été construits pour son épouse (ou concubine, selon qui vous lisez) Amytis de Médie. L’historien Bérose (280 av. J.-C.) est ensuite cité par Josèphe (37-100 ap. J.-C.) : «En [...] les garnissant (les jardins) de toutes sortes d’arbres, il rendit possible la ressemblance exacte d’un pays montagneux. Il fit ceci pour honorer sa reine, car elle avait été élevée dans la Médie, et aimait particulièrement les paysages montagneux». Babylone elle-même était situé sur les plaines encore fertiles de l’Euphrate à environ 640 kilomètres au nordouest du golfe Persique, et à plus de 960 kilomètres à l’est de la Méditerranée3, dans un pays aujourd’hui appelé l’Irak. Les descriptions historiques des Jardins rapportent qu’ils se trouvaient au sein de constructions faites de roseaux et de goudron, puis recouverts de briques en terre cuites. Cette superposition empêche l’eau de pénétrer la toiture sur laquelle les jardins ont été construits. Selon Diodore de Sicile (60-30 av. J.-C) : «... L’accès au jardin était pentu comme une colline ... chaque parties de la structure s’élevaient de paliers en paliers. Sous les terrasses ascendantes se trouvaient des galeries qui portaient le poids du jardin et s’échafaudaient les unes sur les autres. La surface la plus élevée du parc avait été faite au niveau de la paroi des remparts de la ville. La terre avait été entassés à une profondeur suffisante pour les racines des plus grands arbres ; et lorsque le sol fut de niveau, on y planta des arbres de toutes sortes en abondance qui, par leur grande taille ou d’autres charmes, pourrait donner du plaisir au visiteur4». L’historien Quinte-Curce, vivant au premier siècle après J.-C., a évoqué un historien du 4ème siècle av. J.-C. qui écrivit à Alexandre le Grand pour lui donner cette description des jardins: «Ils doivent leur charme à l’ombre des nombreux arbres ... si épais ... leurs troncs sont de huit coudées d’épaisseur et leur hauteur de cinquante pieds : ils portent leurs fruits aussi abondamment que s’ils poussaient dans leur milieu naturel5».
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Plants It seems that the historical record lacks specific reference to the exact species of trees, fruits and plants that may have grown in the Hanging Gardens. We are left to imagine for ourselves with the help of the words of Philo of Byzantium (writing c. 250 BC, though, recent scholarship suggests other possible authors of this writing) : «This structure supports an extensive and deep mass of earth, in which are planted broad-leaved trees of the sort that are commonly found in gardens, a wide variety of flowers of all species and, in brief, everything that is most agreeable to the eye and conducive to the enjoyment of pleasure6».
Il semble que l’histoire n’a pas de référence spécifique sur l’espèce exacte d’arbres, de fruits et de plantes qui ont grandi dans les jardins suspendus. Nous en sommes réduits à imaginer nous-mêmes avec l’aide des mots de Philon de Byzance (écris en 250 av. J.-C.) : «Cette structure supporte une masse étendue et profonde de terre, dans laquelle sont plantés des arbres à larges feuilles du genre que l’on trouve couramment dans les jardins, une grande variété de fleurs de toutes espèces et, en bref, tout ce qui est plus agréable à l’oeil et propice au plaisir6». Une érudite, Stephanie Dalley, a conclu, en se fondant sur la littérature babylonienne, la tradition et les caractéristiques environnementales de la zone, que des tamaris et des dattiers poussaient certainement dans les jardins7. Ces derniers étaient supposément arrosés par divers canaux d’irrigation qui étaient remplis avec l’eau de l’Euphrate. Elle même probablement transportée dans les canaux par un dispositif manuel appelé de nos jours la vis d’Archimède, ce qui permettait d’irriguer les jardins de bas en haut.
One scholar, Stephanie Dalley, has concluded, based on Babylonian literature, tradition, and the environmental characteristics of the area, that tamarisk (tamarix, salt-cedar) and datepalm trees certainly grew within the Gardens7. The Gardens are thought to have been watered by various irrigation channels which were filled with water from the Euphrates River, probably transported into the channels by the manual turning of a screw-like device now referred to as an Archimedean screw, turning inside a hollow chamber, which carried the water from the low-lying river to the topmost heights of the terraces.
Pour tout ce qui a été écrit sur les Jardins à travers l’histoire, pour toutes les représentations picturales et oniriques qui ont été faites, il se peut que ces jardins mythiques n’aient jamais existé (ou, tout au moins pas à Babylone). Un archéologue autodidacte, l’architecte allemand Robert Kaldewey, a effectué des fouilles entre 1899-1917 sur ce qu’il pensait être les jardins suspendus de Babylone, il aurait découvert les murs intérieurs et extérieurs de la ville, les fondations de la tour de Babel, des palais et un chemin de procession, ainsi que les caves des Jardins - une découverte qui a été longuement contestée parmi les archéologues. En effet, en Mai 20138, l’érudite d’Oxford Stephanie Dalley publie un livre détaillant les résultats de ses vingt années de recherche qui suggère que les jardins suspendus de Babylone ont été effectivement construits dans Ninive, à 480 kilomètres plus au nord, et non par Nabuchodonosor II mais par le souverain assyrien Sennachérib. À ce jour, seule une petite partie de Ninive a été fouillée archéologiquement. Le site des Jardins pourrait encore être découvert.
For all that has been written of the Gardens throughout history, for all the dream-like pictorial representations that have been made, it may be that these mythical Gardens never existed (or, at least not in Babylon). A selftaught archaeologist, the German architect Robert Kaldewey, conducted an excavation between 1899-1917 on what he thought were the Hanging Gardens of Babylon, supposedly locating the inner and outer walls of the city, the foundations of the Tower of Babel, palaces and a processional road as well as the cellars of the Gardens – a discovery that has been disputed amongst archaeologists. Indeed, in May 20138, Oxford scholar Stephanie Dalley is publishing a book detailing the results of her twenty years of research that suggests that the Hanging Gardens of Babylon were actually built in Nineveh, some 300 miles further north, and not by Nebuchadnezzar II but by the Assyrian ruler Sennacherib. To date, little of the area around Nineveh has been excavated archaeologically. The site of the Gardens may yet be found.
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Illustrations : William Crisafi
Ashley, M. (1980). Babylon the Great. In: The Seven Wonders of the World. William Collins Sons & Co. p97-99. https://en.wikipedia.org/wiki/Hanging_Gardens_of_Babylon 3. Ashley, M. (1980). Babylon the Great. In: The Seven Wonders of the World. William Collins Sons & Co. p85. 4. Diodorus Siculus II. 10-1-10 5. https://en.wikipedia.org/wiki/Hanging_Gardens_of_Babylon 6. https://en.wikipedia.org/wiki/Hanging_Gardens_of_Babylon 7. http://jstorplants.org/2011/08/25/identifying-the-hanging-gardens-of-babylon-the-tamarisk-and-date-palm/ 8. http://www.guardian.co.uk/science/2013/may/05/babylon-hanging-garden-wonder-nineveh 1. 2.
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Tazmania By Luke Byrne
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www.flickr.com/photos/sprppl
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BYZANTINE By Synchrodogs
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