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Dites «33» Quelle chance nous avons de vivre dans un endroit haut en couleurs et remarquable à plus d’un titre. Notre département, la Gironde cumule en effet les records : plus vaste département métropolitain de France, plus haute dune d’Europe, plus grand lac naturel de France, une ouverture côtière de 126 km sur l’océan Atlantique ou encore son emblématique Bassin. Sans compter les infrastructures dédiées à nos sports de glisse favoris, voilà qui fait un sacré terrain de jeux. Quelquefois mise en lumière par des évènements majeurs comme le Lacanau Pro ou les Vibrations urbaines ou plus rarement évoquée au travers d’articles de la presse spécialisée, cette richesse est, vous en conviendrez, rarement placée sous le feu des projecteurs. Qu’est ce qui au juste reflète la vie quotidienne, bien réelle, des riders de Gironde ? A vrai dire, « on » a cherché un peu... en vain. Le « on », c’est un collectif de photographes et talents en tout genre, passionnés forcément, surfeurs ou skateurs assurément, mais qui ont décidé de réunir leurs compétences au service d’une même idée : faire partager et découvrir la Board Culture Version 33, au travers de ses pratiquants, de ses talents, de ses actions et innovations, de ses sessions magiques... Et le mélange des genres a fait son effet puisqu’il accouche aujourd’hui d’un beau bébé. Voici donc chers lecteurs, non pas l’aboutissement mais le commencement du fruit de notre collaboration, le premier numéro du magazine SE33IONS, fait par des riders girondins pour les riders girondins. De fait, sachez que vos contributions, qu’elles soient photographiques, rédactionnelles ou même purement informatives seront toujours les bienvenues pour refléter au mieux cette passion dévorante qui nous unit tous. Toute l’équipe de Se33ions vous souhaite une agréable lecture et vous donne déjà rendez-vous pour l’issue 2.
VOUS Ê T
ICI ES
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Les frères Rémi : Julien Versus Nico
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Zoom sur le skate park de Gujan
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Horizon 2012
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Portrait de Pauliana, sk8 tueuse
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Best Of Shoots 2011
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Coups de projecteur sur la plage : Lionel Sarran
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Rencontre avec Cyril Art
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Coup de chapeau à Loïc Courpron
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Coup d’oeil : Gurp TT 2012
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Le plastique, c’est...catastrophique
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Site web : www.se33ions.fr Email : contact@se33ions.fr Facebook : facebook.com/se33ions
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© Yop-photos
Twitter : twitter.com/#!/se33ions
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Les frère Julien
© C. Philipon
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es Rémi Nico
Texte : Giovanni Duverglas Photos : C. Philippon
© C. Philipon
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Julien REMI 70 kg - 1.70 m 24 ans - Regular
Julien REMI : nos débuts, c’était avec notre père vers 5 ans. Avec notre grand-père ils nous poussaient gentiment sur des petites vagues. On surfait seulement l’été et nous nous sommes mis à surfer à l’année vers l’âge de 10 ans quand on a fait notre premier voyage au Maroc. Depuis nous n’avons jamais arrêté. Se33ions : un petit « Battle quiz » s’impose pour mieux connaitre ce qui vous anime au jour le jour ! Pour commencer quels sont vos modèles dans le surf ? Nico REMI : Andy IRONS !!! Julien REMI : Moi cela va être plutôt REYNOLDS / FANNING. Se33ions : Quelles types de manœuvres appréciez-vous et comment vous entrainez vous ? Nico REMI : Tubes, airs quand je les replaque. Sinon un gros roll me fait bien kiffer. Je m’entraine pas vraiment ! Je surf pépère pour me faire plaisir et mes manœuvres passent quand elles passent (rires !). Quand elles passent je suis content ! Julien REMI : Les barrels ! J’adore ça ! J’aime beaucoup les carves aussi, le style plutôt académique. J’apprécie également les manœuvres aériennes mais je suis trop mauvais, j’essaye mais ce n’est pas mon fort. Pour ce qui est de l’entrainement je me force à surfer dans toutes les conditions tout au long de l’année. 8
© C. Philipon
Se33ions : le surf chez les REMI c’est une histoire de famille, pouvezvous nous expliquer vos débuts ? Qui vous a initié au surf ?
Se33ions : Racontez nous un peu votre plus gros wipeout ?
© C. Philipon
© C. Philipon
Nicolas REMI 65 kg - 1.68 m 22 ans - Regular
Nico REMI : C’était y a pas si longtemps que ça. (Rires !) J’ai failli mourir, à l’horizon, je suis resté trop de temps sous l’eau. Plus d’air, mal au cœur, mal aux poumons. Je suis ressorti je voyais tout blanc. Voilà j’ai pris l’air sur ma planche et c’était reparti pour un tour. (Rires !) Julien Remi : Le plus gros, moi, c’était à Guéthary, il y a deux ans. C’était gros chez nous, pas calé. Nous avons décidé de descendre dans le pays basque parce qu’on avait vraiment envie de surfer. Nous sommes arrivés et là c’était obèse, pas très engageant ! Mais comme nous avions la dalle on s’est comme même mis à l’eau et comme on n’est pas forcement préparé à surfer des grosse vagues, eh bien est arrivé ce qui devait arriver : gros et long brassage sous l’eau après un impact de lèvre, plus de souffle.. Une fois, deux fois, à la troisième je suis sorti !! Je n’étais pas fier !
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© C. Philipon
© C. Philipon
Se33ions : Votre meilleur souvenir de trip ? Nico REMI : Un trip en indo, avec mes parents à Sumbawa. Incroyable ! Jamais vu ça de ma vie, des vagues parfaites !! Julien REMI : Y en a eu tellement que je ne peux pas te dire, chaque trip a eu ses bons et mauvais moments et cela continuera comme cela.
Se33ions : Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle année 2012 ?
Julien REMI : Reprendre les compétitions également, j’adore ça, cela me fait progresser. Mon travail ne m’a pas permis de le faire ces deux dernières années, mais en 2012 j’espère que cela va changer. Faire les compétitions nationales et comme a dit Nico, si on trouve un budget, essayer les WQS en Europe pour apprendre encore à haut niveau.
© C. Philipon
Nico REMI : Reprendre les compétitions nationales (coupe de Gironde, coupe de France et Vqs). Et peut être selon notre financement faire 2 ou 3 WQS pour essayer, voir comment ça se passe et si ça le fait pourquoi pas continuer !
Se33ions : Qui vous sponsorise actuellement ? Nico REMI : Pour le moment VZ qui nous donne des lunettes et des fringues. NOTOX pour ce qui est des planches et FCS Gorilla qui m’aide pour les dérives et les pads. On est toujours à la recherche d’un sponsor principal. Julien REMI : Pareil sur tous les partenaires fringues planches et accessoires. Comme Nico l’a dit on recherche un partenaire principal, quelqu’un qui pourra nous aider à petit budget à nous lancer un petit peu et apprendre plus à haut niveau.
Se33ions : Quelles sont les personnes que vous souhaiteriez remercier ?
Julien REMI : Merci à tous nos potes, à nos partenaires, ceux qui sont là pour nous. Merci à tous les photographes (Clément et Benoit) et vidéastes (Kevin) qui sont prêts à nous montrer et promouvoir le surf girondin. Et comme l’a dit Nico, merci à tous ceux qui nous ont quittés, qu’on aimait beaucoup et qui nous ont appris énormément de la vie.
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Nico REMI : Mon grand-père qui nous a quitté et ma grand-mère qui a toujours été là dans notre vie. Elle nous a aidé à grandir et appréciait les gens autour de nous. Merci également à Papa et Maman ainsi qu’à nos sponsors. Pour finir une petite pensée à Gégé qui nous a quitté il y a plus d’un an.
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Š Benoit Rual
Anthony, Rock fackie
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Se33ions : Salut Nico, On commence par des petites présentations? Alors tu vis sur le bassin ? Depuis quand pratiques tu le sk8 et en quelle année as tu eu ton brevet d’état? Nicolas.O : Salut, j’habite sur Gujan-Mestras, j’ai 37 ans, je pratique le sk8 depuis l’âge de 13 ans et je suis titulaire du brevet d’état depuis 5 ans.
© Benoit Rual
Textes et photos : Benoît Rual
Cours de skate encadrés par Abel et Florent
Se33ions : Tu a donc créé une association, peux-tu m’en dire quelques mots? Nicolas.O : En effet, « Ollie les petits » est née en 2007 et a pour but de promouvoir le skateboard sur le Bassin d’Arcachon !
Abel Len parade sur un Ollie
Se33ion s: Et du coup ton avis final sur la park? Nicolas.O : Un bel ouvrage ! Et je tiens à remercier le concepteur Récréation Urbaine, le fabricant Snpg et le Maitre d’œuvre la ville de Gujan-Mestras. Bon boulot ! Il ne désemplit pas depuis l’inauguration!
© Benoit Rual
Nico, Pop Shove It à Cazaux
© Benoit Rual
Se33ions : Aïe… Justement ce skatepark ? Il a été inauguré y a pas si longtemps que ca, quelle est sa conception? Nicolas.O : C’est un skatepark béton: Pour le revêtement au sol, il a été coulé sur place, quant au bowl c’est une fabrication à base de projeté de béton.
© Benoit Rual
Se33ions : Bon, on en peut pas faire un interview sk8 sans parler de grosse boite, tu nous raconte la tienne? Nicolas.O : Elle est très récente! Fracture du péroné avec distension des ligaments sur le skatepark de Gujan, 1 semaine jour pour jour après l’inauguration.
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Š Benoit Rual
Anthony, Ollie over GM
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© Benoit Rual © Benoit Rual
Se33ions : Tu sais que se magazine parle donc de toute la glisse en Gironde alors ton avis sur le Sk8 dans le 33 ? Nicolas.O : En fait je n’en ai pas, ce que je sais c’est qu’il y a un gros niveau sur Bordeaux... Par contre j’ai plus d’un avis sur la scène sk8 du bassin d’Arcachon ! Il y a toujours eu des skateurs très motivés mais un peu las du même skatepark qu’ils skatent depuis tout petit… Toutefois, j’ai ressenti une baisse de motivation même si le taux de fréquentation des contests OLP en 2011 s’est maintenu ! Mais depuis que Gujan a ouvert son skatepark, le moral des troupes est au beau fixe !
Anthony, Frontside Tailslide
Anthony, 3-6 flip
© Benoit Rual
Se33ions : Tu a des projets de manifestations dessus? Nicolas.O : Oui, grâce à l’association GMSkateClub, nous allons proposer toutes sortes d’activités stages, contests, mais il faut nous laisser le temps de tout mettre en place.
Clément, X-Up
© Benoit Rual
Contact : GM Skate Club : gmskateclub@hotmail.fr Ollie les petits : ollielespetits@free.fr
© Benoit Rual
Se33ions: Quelque chose à ajouter? Nicolas.O : Oui je voudrais faire des remerciements mais je ne citerai pas de noms car forcément je vais en oublier… je remercie tous ceux qui me soutiennent de prés ou de loin !
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© C. Philippon
Textes et photos : Clément Philippon
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L’Année 2011 vient de se clôturer…
Mais il ne faut pas aller trop vite en besogne et oublier tous les bons souvenirs que nous a offerts cette année passée. Petit retour en arrière avec les dernières offrandes de Mère Nature de cette fin d’année 2011.
© C. Philippon
Nos regards se tournent alors vers de nouveaux horizons. L’année 2012 se profile déjà comme étant tout aussi riche et décisive pour le développement du surf Girondin. Une région en pleine renaissance que nous souhaitons illustrer tous ensemble avec l’arrivée de SE33IONS Magazine.
© C. Philippon
Arrive le 26 décembre 2011, nous avons tous la peau du ventre bien tendue et la tête bien embrouillée par des fontaines de champagne. Nous sommes tous bien repus et un besoin d’activité physique et sportive se fait ressentir...
© C. Philippon
Comme le veut notre coutume à la « Frenchie », chacun a posé planches ou appareils photo le temps d’un repas de famille autour d’un bon foie gras, fruit de mers et autre dinde traditionnelle. Mais ce n’était pas sans compter sur les prévisions folles annoncées pour les lendemains de fête que chacun gardait précieusement dans le coin de la tête.
Jean Baptiste ADOLPHE a bien digéré apparemment... 17
© C. Philippon
Jean Baptiste ADOLPHE vous remettra bien un peu de chantilly ?
© C. Philippon
Le petit groupe qui se formait en haut de la Dune prêt à aller déguster et savourer cette «Session de Noel».
© C. Philippon
Fares DJEMILI en redemande encore malgrè une température proche du zéro.
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© C. Philippon
Mère Noel a réellement été généreuse en cette fin d’Année 2011 en offrant à toutes les régions de la côte Atlantique un dernier menu 5 étoiles «Vagues Parfaites»
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© C. Philippon © C. Philippon
Le dîner est servi, à table !
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© C. Philippon
Jean Baptiste ADOLPHE opte pour le menu light Air.
Sébastien BIJOUX en plein régal
© C. Philipon
Barrique à la sauce hivernale
Le RDV est donné sur un parking de la Presqu’Ile. La marée est pour le moment trop basse, chacun y va alors de son petit commentaire «Mates la gauche au Sud ! Folle» «Regardes la série qui arrive, oh merde mates la droite!» La marée montante s’accélère, le banc de sable entre alors en action et nous offre cette première série parfaite aux allures indonésiennes mais sans la chaleur tropicale! L’excitation se fait de plus en plus ressentir, chacun accélère sa préparation. Le petit groupe qui se formait en haut de la Dune est désormais prêt à aller déguster et savourer cette «Session de Noel». Une fois n’est pas coutume, nous sommes nombreux dans ce froid hivernal mais l’ambiance n’y est que meilleure ! Dans un local spirit, chacun se salut, se parle, s’encourage malgré la froideur ambiante ce qui s’oppose parfois aux incontournables « mécontents » des saisons estivales ! Bref, une ambiance chaleureuse et ce malgré le thermomètre qui approche les 0°.
Après cette première digestion de mets bien copieux et barriques en sauce hivernale, notre taux de satisfaction n’était pas au maximum. Coup de chance, un second service est prévu en date du 27 décembre 2011. Les retardataires ne se contenteront pas des restes puisque le menu du jour annonce une nouvelle session tout aussi gourmande que la vieille. Même plat, mêmes ingrédients, recette identique pour un résultat tout aussi bon, capable de rivaliser avec les meilleures recettes de 2011. Mère Noel a réellement été généreuse en cette fin d’Année 2011 en offrant à toutes les régions de la côte Atlantique un dernier menu 5 étoiles «Vagues Parfaites» où chacun aura eu sa part de gâteau… de Buche pardon! Bonne Année 2012 à tous nos premiers lecteurs.
© C. Philippon
Session calorique bien grasse...
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Š C. Maxime CONAN
Pauliana, BS Air
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Textes : Mary Sweet Photos : Maxime Conan - Fred Ferand - Mary Sweet
© C. Mary Sweet
Et oui, les gars, faudra vous y faire, les meufs envahissent vos spots préférés. Et parmi elles, il y en a une qui force le respect. Confession de Pauliana Laffabrier recueillie par son amie Mary.
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© C. Mary Sweet
Pauliana Laffabrier est une skateuse de 20 ans, originaire de Langon. Aujourd’hui elle habite à Bordeaux. Elle se démarque des autres skateuses dans le sens où elle n’hésite pas à se lancer dans des spots qui feraient peur à bien d’autres : des pools espagnols, de la Big de Nantes au bowl de Bordeaux. Elle aide Julien Chauvineau et son association Octopus en donnant des cours de skate régulièrement et a participé à la construction du Black Bowl, spot DIY du Black Bowl Batallion.
Pour commencer Pauliana, où et quand as-tu commencé le skate ? Et comment as-tu eu envie d’essayer ?
«Mais t’es une fille, pourquoi tu fais du skate ?».
J’ai commencé en 2007 avec mon demi-frère, j’avais
As-tu la même image du skate que celle que tu t’en
un skate SpiderMan de chez Decathlon à l’époque.
faisais en commençant ?
Derrière chez moi on avait une aire de flat en béton, c’est la que j’ai fais mes premiers ollies, et mes
Quand j’ai commencé je me posais pas vraiment
premières entorses aux chevilles. J’ai fait du flat
de questions sur tout cet univers, je faisais tout
pendant un an, parce qu’on avait pas de park ni de
simplement du skate parce que c’était cool.
spot à Langon. Par manque de motivation, j’ai arrêté
Maintenant, en y réfléchissant, j’aimerais retrouver
le skate pendant un peu plus d’un an et quand je suis
cette naïveté parce que je trouve que c’est devenu
arrivée à Bordeaux il y a deux ans, j’ai découvert la
trop à la mode de faire du skate.
rampe, et j’en suis tombée amoureuse! 24
© C. Fred FERAND
© C. Fred FERAND
FS Air / Bordeaux
FS Grind / Sondika
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Qu’est ce que ça te fais d’être une fille qui skate? Dans le sens où c’est une minorité de filles qu’on voit sur les skate-parks. Au début je le vivais plutôt mal, faut pas se mentir la plupart des mecs n’admettent pas qu’une fille puisse faire du skate, voir avoir un meilleur niveau. On m’a plusieurs fois dit «Mais t’es une fille, pourquoi tu fais du skate?». Maintenant ça me fait rire quand les gens se retournent dans la rue, faut juste profiter de ta session, et en avoir rien à branler ! 26
«La plupart des mecs n’admettent pas qu’une fille puisse faire du skate»
© C. Mary Sweet
Si un skateur étranger arrivait à Bordeaux sans savoir où rider, boire un coup et acheter du matos, tu lui conseillerais d’aller où ? Je lui dirais d’aller au 109 rue du Palais Gallien, à Transfert Skateshop pour s’acheter une board puis d’aller boire un coup au Charles Dickens parce que ce pub est vraiment cool puis d’aller à Gujan parce que le park de Bordeaux est assez... nul !
Quelque chose à ajouter ? No way.
Pourrais-tu dire que le skate est devenu d’une certaine façon un mode de vie pour toi ? Je pense que tout sport est en fait un mode de vie, donc pour répondre oui.
© C. Mary Sweet
© C. Maxime CONAN
Pauliana, une des rares filles à s’attaquer au bowl de Gujan
Pourrais-tu te décrire ? La plupart de mes potes font du skate, dès que j’ai du temps libre je vais au park skater, prendre des photos. J’adore skater avec des filles, mes meilleures sessions sont avec toi, Mary ! Le skate a beaucoup influencé mes goûts musicaux. J’écoute plutôt du vieux hardcore, du punk et de la Oi (Blag Flag, Circle Jerks, Bombardiers, Rancid, Operation Ivy, Motorhead, Perkele, FBR..). J’ai pas eu la chance de beaucoup faire de trips, à part l’Espagne bien sûr, le rêve pour tous skateurs autant pour le street que la rampe. Les pools & les parks sont juste hallucinants, c’est la Californie pour nous, habitués aux petits parks de France. Comme tous les gens qui skatent j’aime bien boire des bières après une session.
Que fais-tu d’autre dans la vie? En ce moment je suis en formation, je travaille avec des enfants. Quels sont les parks que tu as préféré rider ? Sans hésitation la plupart des parks du pays basque espagnols. J’ai beaucoup aimé skater le pool de Sondika, la méga à Nantes, et maintenant on a un des seuls pool en France, Gujan Mestras, ca déchire !
Quelles sont tes inspirations dans le monde du skate ? Je dirais Allysha Bergado et Lizzie Armanto. Elles déchirent vraiment, c’est les meilleures skateuses au monde, je les admire !
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Line-up du printemps dernier / Lacanau photo : Yop Photos
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Romain Farthouat bien calĂŠ / secret spot Photo : Yannick Le Toquin
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Cyril BUSTERNA charge la houle de septembre, Ă Lacanau photo : Yop Photos
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Matthieu LAMBALAIS / Cable Park Photo : Djé
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Maxime CASTILLO Local de la salie l’été dernier sur un gros reverse air Photo : Guillaume BOUCHET
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Édouard MOREAU à deux doigts du bonheur / Cap Ferret Photo : Clément Philippon
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Thomas FEVRIER Kickflip, Lacanau. Photo : William Fénié
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FlyWAY des blackbass d’hourtin / La Palmyre Photo : Rodyphoto
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Anthony Brugnet / Skate park Lanton Photo : ClĂŠment Philippon
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Sylvain Mercandalli / Lacanau Photo : Yop Photos
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Victor Borie / Flip wall ride Photo : Yoris Couegnoux
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Line-up classique d’été Photo : Benoit Rual
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Texte : Pipeau / surfrepotes.fr - Photos : Clément Philippon / Djé
© Djé
La récente multiplication des caméras aquatiques fait que chacun d’entre nous peut se filmer ou capturer la vague magique d’un camarade de session. Les plus doués verront grâce à un bon montage et un choix musical judicieux leurs efforts récompensés par une vidéo souvenir de qualité. Ainsi les sites tels que Youtube et autres s’enrichissent chaque jour de tels films relatant tout un trip ou une plus simple session. Mais ne nous trompons pas, lorsqu’on s’attaque au film professionnel de surf nous basculons dans un tout autre univers : l’approximation n’est plus de mise et l’attente du public doit être, que ce soit en qualité d’image, de vagues et bien sûr de surfers, comblée et ce sur toute la longueur du film. Aujourd’hui nous vous proposons une rencontre avec Lionel Sarran qui au fil des années et de travail a su se faire un nom dans le film de surf, à travers notamment le projet « projection de films de surf sur la plage », auquel vous avez déjà peut-être assisté dans sa première version (« Les amis de la plage ») ou seconde version (« la vie révée des surfeurs »). Le troisième est en préparation, l’occasion de faire un point avec Mr tête de mûle comme il se qualifie. SE33IONS : Pour commencer, une petite présentation. Lionel Sarran : J’ai 42 ans, j’habite à Lacanau. Je fais des films depuis 16 ans maintenant : j’ai travaillé sur diverses productions telles que la nuit de la glisse, the search en russie, des pubs, diverses productions télé et sur des projets persos comme « liquid dvd ». Je surfe depuis 24 ans, normal foot, ma planche préféré est une 6’ très plate, je vais généralement surfer en vélo même en plein hiver même si tu as l’impression de perdre tes doigts sous la douche... SE33IONS : En dehors de celles imprimées sur la pellicule, on doit avoir pas mal d’images magiques en tête au retour de ce genre de trips. LS : Oui bien sur, il y a pas mal d’anecdotes, comme une à St Barth où je plonge, me glisse sous la vague, me retourne et là lorsque le surfeur passe en transparence. Je regarde sans filmer tellement j’étais bien et l’instant beau, mais heureusement en principe je filme quand même. Une autre fois, à Tahapuna avec Kevin Jonhson. Ce dernier fait un air. Je me retrouve sous l’eau, seule la camera était à la surface et il atterrit dessus. L’image devait être sympa mais je ne l’ai jamais vu, car après le développement je n’ai pas vu les rushs, seulement le film fini. Quant à la partie du tournage classique, c’est la rencontre avec les gens qui laisse le plus d’images comme dans tous types de voyage d’ailleurs.
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Lionel est autant à l’aise sur une board que derrière la caméra
SE33IONS : Tu sembles apprécier la bonne vieille pellicule et son rendu. D’un autre côté l’explosion de la vidéo et de son matériel a engendré toute une nouvelle génération de vidéastes aquatiques. Ainsi la pellicule, même dans de grosses productions, laisse souvent la place aux pixels. Quel regard portes tu sur cet état de fait ?
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LS : Avec la pellicule, les images ont vraiment un plus dans la sensation qu’elles procurent et en plus étant donné que l’on peut tourner plus facilement à haute vitesse les ralentis sont sublimes. Mais c’est plus contraignant à utiliser. La vidéo fait actuellement de grands pas en avant avec l’apparition de nouveaux capteurs 4K et plus récemment 8K, le rendu se rapproche de plus en plus de la pellicule. Et surtout le fait de filmer ne coûte plus beaucoup d’argent, alors qu’en super 16 entre l’achat de la pellicule, son développement et le télécinéma, le fait juste de filmer coûte un œil. Pas les moyens donc, mais notre prochaine réalisation devrait utiliser une cam 4K, ce qui se rapproche pas mal de l’argentique.
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SE33IONS : Un film n’est pas qu’une succession d’images, aussi belles soient elles. C’est avant tout une histoire mise en image… Peux tu nous donner ta conception d’un film de surf ? LS : Dans les films de surf il y a de tout, des films où tout est organisé autour de l’action. Il y a aussi des documentaires, des fictions, mais avec l’ère de la vidéo est arrivée la consommation croissante d’images, du coup on veut produire plus, donc plus vite... et du coup baisse de la créativité... Les premiers films de surf étaient tous tournés en pellicule du coup c’était une approche plus cinématographique, mais on y revient je pense... De mon coté j’ai réalisé pas mal de films tournés vers l’action, mais là j’ai le sentiment d’en avoir fait le tour. Mes deux derniers films s’orientent plus vers une fiction. Le troisième opus devrait avoir un scénario un peu plus étoffé. Montrer du surf c’est bien, mais ce qui m’intéresse maintenant c’est mettre en lumière ceux qui le font, comment ils vivent le surf et comment le surf influence leur vie.
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SE33IONS : Déjà 2 films « projetés sur la plage » et le troisième en préparation à tes dires. Un film sur la plage? Tu nous en dit plus? LS : C’est une tournée de projection gratuite de films sur les plages avec un écran gonflable de 10m/7m. L’année dernière, on a « projeté » de la Torche à Biarritz, sur une vingtaine de communes différentes. Quel plus bel endroit pour regarder un film de surf ?
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SE33IONS : Troisième Opus attendu ? Quel est le sujet ? LS : Oui je pense, les deux premiers ont vraiment plu au public. Le troisième va encore gagner en maturité et les moyens engagés un peu plus importants, même s’il y a toujours beaucoup de débrouille. Dans une aventure comme cela, chaque centime est compté et la chasse aux partenaires est vraiment difficile. D’ailleurs on est en pleine recherche. Côté scénario, je peux pas trop vous en dire. En gros le thème du départ est un surfeur du Sud-ouest obligé d’émigrer sur Paris pour le boulot... Métro, boulot, dodo et puis en lisant un article sur Nias dans le célèbre Surfer’s, le mec cogite, et finit par tout plaquer pour se taper un trip en Indo. C’est là que tout commence.... SE33IONS : On te remercie et te laissons le mot de la fin. LS : Bien sûr je vous donne rendez-vous sur la plage pour mon prochain film ! Allez jusqu’au bout de vos envies, vivez l’instant présent. Et pensez à être respectueux des gens qui sont déjà là quand vous arrivez sur un spot, ils vous le rendront bien...
Et rejoignez le groupe facebook : www.facebook.com/groups/120727035089
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Textes et photos : YoP
Cyril Art est installé zone du Huga à Lacanau. Il réalise des sculptures de toutes dimensions sur de nombreuses essences de bois, sur la pierre et le marbre, avec toujours le même leitmotiv à savoir reproduire le mouvement, trouver la pureté et faire ressentir cet état de contemplation auquel il est tant attaché. Il adore aussi détourner des objets et des matières de récupération (barriques de vin, vieilles planches de surf, bois flotté...). En plus de la sculpture, Cyril peint aussi avec talent en multipliant les techniques : encre, lavis, huile, acrylique, techniques mixtes. Il réalise même une BD, mais là, c’est un plaisir privé que seuls ses proches ont le plaisir de partager avec lui. Dans tous les cas, je vous conseille vivement d’aller à sa rencontre, histoire d’appréhender toute la dimension du personnage et de voyager à travers ses créations. Enfin, Cyril exposera lors du Lacanau Gliss Festival au mois de mai à Lacanau et bientôt chez Surfer’s, rue des remparts à Bordeaux.
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© Yop-photos
L’atelier de sculpture, inondé de lumière
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© Yop-photos
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CYRILART Zone Artisanale du Huga 33680 Lacanau-Océan Site web : www.cyrilart.com
L’atelier de peinture, un grenier rempli de trésors
Faut-il croire en son destin ? Cette question, Cyril Geoffroy, bientôt 42 ans, ne se la pose plus. Originaire de Bourgogne, le dessin a toujours été sa matière préférée à l’école où il se prédestinait à une carrière d’ébéniste, mais sa soif de voyages et de découvertes vont en décider autrement. Baroudeur invétéré, il profite dès ses 18 ans d’une opportunité militaire et part en Service Volontaire Long à l’île de la Réunion. C’est la révélation pour le surf d’une part mais surtout pour le voyage, la rencontre de l’autre et de sa culture.
« J’ai toujours pris des billets d’avion aller, sans date de retour »
Routard dans l’âme, « J’ai toujours pris des billets d’avion aller, sans date de retour. J’ai ainsi passé 25 mois en Afrique du Sud, dont 23 en clandestinité sans visas, parce que je partais à la base pour un trip de 2 mois ! », il s’est retrouvé à 25 ans à faire les saisons à Lacanau sur un coup de bol: « Lacanau, j’y suis arrivé au hasard de mes pérégrinations, je n’avais alors plus une tune en poche. La saison arrivait, les bars restos cherchaient de la main d’oeuvre, c’est comme ça que tout a commencé ». Et il va s’en passer des années, où Cyril va alterner les périodes de boulots et de trips à l’autre bout de la planète : Asie, Afrique et les îles (Réunion, Maurice, Seychelles). Alors armé d’un canif, il va se prendre de passion pour la sculpture sur le bois : « Je passais le temps à tailler des petits pendentifs, à décorer mon didgeridoo, à créer des peignes, des broches et plus le temps passait, plus les supports utilisés se sont diversifiés en matière et en taille ». Et les proches, les rencontres improbables lors de ces voyages n’ont eu de cesse de le complimenter sur ces créations. « Le déclic a mis du temps, je ne croyais pas qu’un jour je serais en mesure de vendre le fruit de ce qu’était devenu pour moi une véritable passion ». En 2000 pourtant, poussé par ses amis, il passe la cap et s’installe à son compte à Lacanau, dans un atelier de menuiserie qu’il partage actuellement avec Stéphane Lemée et un certain Alban Merrick. Il s’équipe peu à peu, et s’initie aussi avec talent à la peinture, qui demande plus de technique. Sa vision artistique ne met pas longtemps à être reconnue : en 2003 il réalise les trophées du Lacanau Pro, puis enchaine ensuite avec ceux des championnats de longboards Oxbow, les championnats de France de surf ou de funboard. Le monde de la glisse va être un tremplin qui va lui permettre plus tard d’exposer et de vendre ses créations aux particuliers et même de réaliser des commandes spécifiques pour des hôtels, des entreprises. Aujourd’hui, Cyril est resté égal à lui même, simple, aspirant à une vie réduite à l’essentiel, créer, surfer et vivre de son art, même s’il avoue qu’il doit ponctuellement faire quelques petits extras... 59
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Texte : yop / photos : Franck Socha - Sébastien Andreo
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Après une carrière de cycliste en Equipe de France Handisport, Loïck Courpron, girondin d’adoption, se lance de nouveaux défis uniques dont le point d’orgue sera d’établir en 2013 le record de la traversée de la Méditerranée en paddleboard, soit 100 miles nautiques (180 km) entre le continent et la Corse à la rame dont... 80% du bras gauche. Portrait d’un homme qui repousse ses limites.
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Loïck est né le 7 mars 1979 à Angoulême avec une malformation osseuse de la hanche et de l’épaule droite, due à une infection pré-natale. Il rééduque son corps grâce au vélo et devient athlète de haut niveau. Il intègre l’Equipe de France et la quittera au bout de dix ans.
Sur l’eau, Loïck a le déclic : il sait que ce sport sera sa nouvelle passion. Le paddleboard est la parfaite adéquation entre son besoin de ne faire qu’un avec les éléments, son goût du challenge et les sensations extrêmes que procure cette discipline, encore méconnue du grand public en France.
En 2004, il est présélectionné aux Jeux Paralympiques d’Athèneset se retrouve 15ème performer mondial en poursuite sur 4 km et vicechampion de France sur route en 2006.
Habitué aux exigences disciplinaires des compétitions, à la préparation sportive intense, il pratique le paddleboard avec tout le sérieux et l’investissement personnel d’un champion.
«Le paddleboard est une discipline qui a des valeurs nobles ; c’est un sport d’endurance, de force, nécessitant les connaissances d’un milieu hostile qu’est l’océan…une relation particulière avec la houle et les courants qui demande une certaine humilité.» Après avoir mis un terme à sa carrière cycliste, Loïck décide de retourner aux sources : sa passion de toujours: la mer, le surf et les sports nautiques en général. Il découvre le paddleboard à l’occasion d’un regroupement qui relie Seignosse à Capbreton (6 milles). L’esprit de cette manifestation est tout ce qu’il y a de plus simple : le plaisir de la glisse. Il décide d’essayer, bien qu’il n’en n’ait jamais fait auparavant, et parvient à finir le parcours.
Exit les classements, les podiums et les médailles, seul compte le dépassement de soi. Loïck veut battre des records. Des courses de courte, moyenne ou longue durée, en France et à l’étranger. Il rencontre des réussites ou des échecs liés à l’hypothermie ou au mauvais temps: La Ciotat Marseille (19 miles), tour du Bassin d’Arcachon (24 miles), Marseilles-Poquerolles (42 miles), San Sébastien-Capbreton (34 miles)... avec toujours en ligne de mire cette traversée de la Méditerannée en 2013.
«A cours terme, j’ai l’ambition de participer à une course de paddleboard qui aura lieue en Polynésie Française en décembre 2012. Au travers de ce projet, j’aimerais transmettre ma passion mais aussi montrer que l’on peut se surpasser même avec un handicap ; parrain d’une association, s’occupant d’enfants hospitalisés, j’aimerais aussi par ce biais, transmettre cette envie de se battre face à la maladie et que cette dernière n’est pas une fin en soi.»
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On ne dit pas au revoir à Loick, on lui souhaite juste bonne navigation en Polynésie, car on sait qu’il ne manquera pas de nous faire part de son aventure sur se33ions.fr. Affaire à suivre donc...
Le Paddleboard ... c’est quoi? Le paddleboard est un sport qui se pratique en mer près du rivage utilisant une planche spécialement conçue pour ramer, le paddleboarder se déplace en utilisant ses bras comme en surf. En position à plat ventre ou à genoux sur la planche, les distances parcourues sont généralement de 30 à 60 km pour certaines courses de paddleboard. Il existe plusieurs variantes. Le stand up paddle surfing, qui se pratique debout avec une rame. Le rescue board, ou planche de sauvetage, qui est utilisée par les surveillants de plage pour porter secours à un baigneur en difficulté. Sa longueur réglementaire est de 3,20 m et elle est équipée de sangles ou poignées pour s’accrocher. Il existe des compétitions de sauvetage, très populaires en Australie, et le «rescue board» fait partie des épreuves.
Soutenez Loïck ! Loïck a déjà constitué une équipe solide autour de son projet nommé «PaddleBoardTeam», constituée d’ingénieurs, industriels, sportifs de haut niveau... Si vous souhaitez connaître son projet dans les moindres détails ou tout simplement le soutenir :
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loiccourpron@orange.fr facebook.com/paddleboardteam-act four
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Se33ions s’ouvre aux autres sports
Textes et photos : Djé
Le Médoc est, sans conteste, sur la scène internationale du sport à toutes les périodes de l’année. Le surf en été et son désormais incontournable Lacanau Pro, le célébrissime Marathon du Médoc à l’automne, et la Gurp TT en hiver.
La 11ème édition a été fidèle à sa réputation, avec plus de 350 pilotes engagés, rassemblant quelques 20.000 spectateurs tout au long des 15 kilomètres du parcours. 5 kilomètres sur plage et 10 kilomètres empruntant les pistes forestières. Un tracé aussi technique que physique. A l’heure où la pointe du Médoc s’apprête à accueillir ses premiers touristes, habitués ou occasionnels, ceux-là mêmes qui profiteront, à pied ou sur un surf, du long ruban sableux qui s’étend de la Pointe de la Négade, au nord, à la plage du Gurp, imagineront-ils qu’un dimanche de début janvier, 3 heures durant, des centaines de pilotes, amateurs et professionnels, se seront expliqués au coude à coude…?
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Quelques minutes avant le départ, donné sur la plage de Grayan-et-l’Hôpital, les pilotes s’alignent derrière
la corde. Le coup d’envoi de la course à 11h laisse un bruit sourd envahir la plage, qui paraît damée dès le 1er passage des engins. Les leaders sont bien entendu aux avants postes, alors que certains n’auront pas la chance de voir le bout des 5 kilomètres de la ligne droite sur la plage… Moins d’1/4 d’heure après le départ, la tête de course boucle déjà son premier tour, et il en sera de même pendant 3h pour les plus endurants, jonglant avec les 3 arrêts au stand obligatoires. A chacun son rythme, à chacun son style. S’il apparaît clairement que pour certains il y a une victoire à aller chercher, pour d’autres c’est aussi et surtout l’occasion de participer à une course mythique au milieu de pilotes professionnels. C’est comme si, du jour au lendemain, le premier venu pouvait aller disputer une course de F1 aux côtés des Schumacher, Alonso, Vettel et compagnie! © Djé
La Gurp TT 2012, qui fêtait cette année son 10ème anniversaire, a été la hauteur des espérances du club organisateur, le Moto Club des Esteys, à pieds d’oeuvre tout au long de l’année.
C’est là toute la magie de cet évènement qu’est la Gurp TT, épreuve figurant au calendrier des courses sur sable, qui croît et embellit au fil des années, sans jamais perdre son âme.
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Une équipe de bénévoles qui se démène pour que tout soit parfait le jour de la course. Un noyau dur de 8 personnes qui travaillent durant les 8 mois qui précèdent la course. Un effectif qui monte à une trentaine de personnes le dernier mois, et ce ne sont pas moins de 150 bénévoles qui sont à pieds d’oeuvre le jour J.
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En moins d’un mois, plus de trace des centaines de piquets (en bois), des kilomètres de rubalise qui jalonnent le circuit. Tout a disparu. 45 jours après la course, les représentants des services de l’état viennent constater que tout est en ordre. Visite de pure forme, car la poignée de passionnés qui portent l’organisation à bout de bras sont, avant tout, des Médocains farouchement amoureux de leur terroir inimitable.
A celles et ceux qui pensent que le sport moto n’a rien d’écologique, sachez bien que chaque année, le site est rendu en meilleur état qu’il ne l’aura été trouvé quelques mois auparavant lors du début des préparatifs de la course… La Gurp TT c’est un peu l’Euduropale du Touquet, version Médoc, ou presque. Si ça ne l’est pas ça y ressemble beaucoup, en tels points que bons nombres de pilotes et adeptes de courses de moto sur sable accourent et admettent sans hésiter que c’est le meilleur entraînement en conditions réelles avant la fameuse épreuve sur les plages nordistes.
Et ce n’est peut-être pas un hasard si cette année encore, c’est le touquettois Jean-Claude MOUSSE, qui s’adjuge la victoire au guidon de sa Yamaha 450. Une victoire à l’arrachée, au terme d’une bagarre insensée de trois heures, aux dépens de son cousin Damien PREVOST (Kawasaki 450) qui ne céda que dans l’avant-dernier tour. L’équipe Kawasaki avait opté pour une stratégie hardie de sa gestion des trois arrêts obligatoires au stand. Mais l’expérience et la maîtrise de Jean-Claude MOUSSE lui permirent de signer un troisième succès consécutif à Grayan-etl’Hôpital. A 40 ans, le Champenois d’origine a mis au pas tous ses rivaux, notamment en signant le meilleur chrono sur un tour (12’ 25’’ 303). Il était dit que ce dixième anniversaire donnerait lieu à une course d’anthologie. Pour preuve dans le dernier tour, l’expérimenté vétéran nordiste, Yves DEUDON (Kawasaki), se fit sortir du top 5, sous l’effet des attaques des jeunes loups Thomas ALLIER (Yamaha) et Nicolas DEPARROIS (Kawasaki). Mais cette 11ème édition restera aussi comme celle de la performance de Lucas BECHIS, 22 ans (Honda). L’espoir d’Illats s’est classé 4ème confirmant ainsi son énorme potentiel. Rendez-vous est déjà donné à toutes et tous pour l’édition 2013 !!!
Le classement de la Gurp TT 2012 : 1er Jean-Claude MOUSSE (Yamaha) 13 tours en 3h06’21’’ 2ème Damien PREVOST (Kawasaki) à 1’54’’525 3ème Adrien VAN BEVEREN (Yamaha) à 4’28’’305 4ème Lucas BECHIS (Honda) à 9’35’’965 5ème Thomas ALLIER (Yamaha) à 12’11’’842 250 pilotes classés.
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Et si dès le lendemain de la course, la marée a lissé la plage, les organisateurs, eux, s’emploient à remettre le site forestier en l’état. « Nous avons la chance de pouvoir offrir aux pilotes la possibilité de rouler, une fois par an, sur un terrain exceptionnel. C’est tout de même plus sain que de tolérer toute l’année une pratique sauvage, et donc plus traumatisante pour la nature », explique Laurent CLUZEAU-BON, le président du Moto Club des Esteys. L’après Gurp TT est une course dans la remise en état du site, et ce n’est pas rien.
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La pollution maritime a des conséquences catastrophiques sur notre écosystème. Cependant, cette prise de conscience se fait trop lentement. Chaque année des tonnes de déchets sont ramassés sur nos plages, rejetés par une mer malade et contaminée par des corps étrangers qui sont la résultante des déchets produits par l’être humain. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde ou l’individualisme est roi et la surconsommation la Loi. L’Homme ne pense plus à observer la nature à laquelle il est nécessairement lié, aveugle à la souffrance que la mer recrache !!! Il est vrai que pour bon nombre de personnes, la plage c‘est l’été : une plage propre nettoyée tous les matins par la municipalité pour le plus grand bonheur des touristes… Malheureusement, en ce qui nous concerne, la réalité est bien différente …
1 million d’oiseaux marins et 100 000 tortues de mer meurent chaque année après ingestion ou enchevêtrement par les macro déchets plastiques... La face cachée de l’iceberg car on commence seulement à découvrir l’ampleur de la catastrophe due à la « soupe plastique » : deux «continents synthétiques» ont été découverts dans le Pacifique et plus récemment dans l’Atlantique...
Le Porge/2012 Tortue Luth victime des sacs plastiques.
© Yop-photos
Et le plastoc dans tout ça ? Sur les plages, 60 à 90% des déchets sont constitués de plastique. Dans nos océans, 206 kg de ces déchets sont déversés chaque seconde… Je vous laisse faire le calcul sur une année ou depuis les années 30, période ou le plastique a fait son apparition dans la consommation. Et le pire c’est qu’après avoir flottée, dérivée sous la forme de macro déchets, la matière se casse, s’émiette pour devenir une soupe microscopique ingérée par la chaîne alimentaire dont nous sommes le maillon supérieur... Un petit mulet au polyéthylène, ou un canard dans le polychlorure de vinyle ça vous branche ? Invisible à nos yeux, il semble que cette pollution soit déjà une réalité, n’épargant aucun de nos océans et ses habitants.
Et un nouveau type de pollution vient de naître pour arranger les choses: les médias filtrants. Depuis décembre 2009, les quantités de ces roulettes de plastiques observées sur nos plages du sud-ouest prennent des proportions inquiétantes !! D’où proviennent ces medias filtrants ? Ils sont utilisés pour le traitement biologique des eaux usées dans les stations d’épurations urbaines ou industrielles, fabriques de papier, agro-alimentaire, pisciculture, paquebots de croisières... Alors que la pollution de notre côte par les déchets aquatiques devient de plus en plus préoccupante, ce nouveau type de déchets n’arrange rien au problème. Des investigations sont en cours sur ces médias filtrants pour lutter contre leur rejet dans les cours d’eau et milieu marin. On vous tiendra informé des résultats. © Yop-photos
Les médias filtrants
Nous sommes héritiers d’une terre qui est magnifique !!! Aidez-nous à la préserver et faites que nos enfants en héritent afin qu’ils puissent, dans le futur, bénéficier de la richesse et de la beauté de la faune et de la flore qui nous entourent et dont nous sommes complétement dépendants… Rappelez-vous, chacun de vos gestes compte et qu’unis pour défendre la même cause nous sommes plus fort !! On compte sur vous. 68
Texte : Simon Cabannes appuyé par Surfrider Foundation Gironde Photos : Guillaume Bouchet / Yop
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Durée de vie des matières plastiques : Pneu en caoutchouc : 100 ans Briquet plastique : 1 siècle Récipient en polystyrène : 50 ans Objet en polystyrène : 80 ans Sac en plastique : 450 ans Polystyrène expansé : 1000 ans Bouteille en plastique : 100 à 1000 ans Polystyrène expansé : 1000 ans
Les macro déchets de plastique, facilement ramassables, sont très vite dégadés en morceaux, jusqu’à devenir microscopiques. Comment en viendra t’on à bout ?
Critiquer c’est bien, agir au quotidien, c’est essentiel : - Utilisez votre pouvoir de consommateur : durant vos achats, limitez au maximum les emballages plastiques, les bouteilles ou objets à usage unique, privilégiez les emballages éco (bois, papier) , refusez les sacs plastiques et utilisez les bons vieux paniers en osier. Les fabricants et distributeurs peuvent et doivent s’adapter... – Passez le mot, montrez l’exemple : seule la communication est efficace. Agissez et expliquez pourquoi il est important de rechercher des alternatives au plastique. Nos enfants en savent déjà long sur le sujet, écoutez et mettez en application leurs conseils.
- Recyclez, triez et utilisez au maximum les filières de retraitement des déchets. - Participez aux actions de nettoyage de la plage, organisées par différentes associations de façon mensuelle voire plus fréquemment grâce à votre aide et rejoignez la Surfrider Foundation Europe (www. surfrider.eu) ou encore les Initiatives Océanes (www. initiativesoceanes.org). - Soutenez les pétitions et lois d’endiguement des déchets marins, d’interdiction de sacs plastiques et les consignes de recyclage des bouteilles.
© Guillaume Bouchet
Plus d’infos : http://www.surfrider.eu/ http://www.surfrider-gironde.fr/ http://www.alterinfo.net/Oceans-de-plastique_a42059.html
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Ce mag est le fruit de la collaboration de plusieurs passionnés. Voici ceux et celles qui ont participé à la création de ce numéro, que ce soit pour les photos, la rédaction de contenu, l’organisation, la mise en page :
Yohann «YoP» Péché Photographe / rédacteur Web / Pao yop-photos.com
Benoit Rual Photographe / rédacteur benoitrual.com
Clément Philippon Photographe / rédacteur chacal-prod.e-monsite.com
Djé Photographe / rédacteur 1moment1image.com
Yannick Le Toquin Photographe yannickletoquinphotos.com
Giovanni Duverglas Rédacteur / Organisateur fb.com/giovanni.duverglas
Guillaume Bouchet Photographe / rédacteur www.guillaumebouchet.fr
Mary Sweet Photographe / rédactrice
William Fénié Photographe flickr.com/photos/wilfenie/
Simon Cabannes Photographe / rédacteur fb.com/profile.php?id=1173313736
fb.com/pages/Mary-Sweet-Photography
Merci aux autres photographes, rédacteurs qui ont joué le jeu et qui rejoindront certainement l’équipe du mag : Yoris Couegnoux, Fred Ferand, Rodyphoto, Franck Socha, Maxime Conan, Sébastien Andreo, Pipeau, Surfrepotes.fr. Se33ions tient aussi à saluer les personnes qui nous ont soutenues pour ce premier numéro : Jeff Ruiz, Juju D, Kiki M, l’imprimerie Graphit’s ainsi que tous les riders présents sur ce mag sans qui rien ne serait possible !
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© C. Mary Sweet
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