26-05-08contenu

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Séquence 5- Etude du portrait : des visages et des images : Objectifs : - Être capable de rédiger un portrait. - Analyser et repérer els expansions du nom - Définir le portrait en littérature et en arts. Séance 1- Du texte explicatif au texte descriptif : le portrait d’une coquète : Définir le portrait : c’est la représentation d’une personne par l’image, et par extension, la représentation d’une personne par l’écrit ou par l’oral. Le mot portrait est issu du latin : « portrare » qui signifie tracer des traits, dessiner. Séance 2- portrait de littérature : Quasimodo. Séance 3- Le vocabulaire du portrait : Séance 4- Repérer et analyser les expansions du nom. Séance 5- L’accord de l’adjectif : Séance 5- Insérer un portrait dans un récit. Séance 6- Organiser un portrait : le portrait de Cosette. Séance 7- Réviser les expansions du nom. Séance 8- Le portrait de Giton


Séance 1- Lire l’image : le portrait en peinture : Préparation de la séance à la maison par les questions de la page 64. Différencier : - portrait en action / portrait statique - portrait large ou serré - portrait réaliste ou non Un portrait en peinture cherche à représenter de manière fidèle ou non un personnage. Dans les exemples proposés, il s’agit d’enfants d’époque différente. Chacun des portraits cherche à donner une part physique et morale de l’enfant : 1- futur roi, héritier > au combat


Séance 3- Insérer un portrait dans un récit : Support : livre page 54-55 (P. Mérimée, Carmen) Répondre, en classe, aux questions 2, 3, 4 Nous pouvons délimiter ainsi les passages de récit et de description : RECIT

DESCRIPTION

COMMENTAIRES DU NARRATEUR Lignes 1-6 Lignes 6-31 Lignes 31-34 Lignes 35-37 Lignes 10-17 On repère facilement la description car le temps employé est l’imparfait. En revanche, lorsque le narrateur apporte des commentaires, il s’adresse directement au lecteur, et emploie le présent. Pour le récit, il utilise souvent l’imparfait et le passé simple. Le narrateur doit insérer un portrait en passant du récit, à la description. Très souvent, un verbe de perception permet d’effectuer la transition entre le récit et la description. Verbe de perception : verbe qui fait référence aux 5 sens (ouïe, odorat, vue, goût, toucher) et qui permet de marquer, la plupart du temps le début d’une description. Dans le texte, nous pouvons repérer : « de me voir en si bonne compagnie » + « loisir d’examiner ma « gitana » qui permettent d’introduire le portrait. S’agit-il d’une description péjorative ou laudative ? Péjoratif : lorsque le vocabulaire employé cherche à dévaloriser le sujet décrit, à en donner une image peu avantageuse. Laudatif ; au contraire, le narrateur cherche à valoriser le sujet, à le rendre plus beau aux yeux des lecteurs. Tout dépend dans les deux cas de la visée du narrateur, de son but. Montrer qu’à chaque défaut, correspond une qualité, ce qui fait de la jeune femme une femme d’autant plus belle qu’elle n’est pas parfaite. Ligne 26-27 : « à chaque défaut, elle réunissait une qualité ». Un portrait peut-il être neutre ? Toujours difficile, on a l’impression justement que le narrateur cherche à être le plus objectif possible en donnant les qualités ET les défauts de la jeune femme, mais au final le texte paraît subjectif, puisqu’il se fonde sur les sentiments, sur le pouvoir charmeur et attractif de la jeune femme. Le vocabulaire employé est forcément SUBJECTIF. Définir Vocabulaire objectif / subjectif. Portrait physique qui donne de nombreuses indications sur le caractère de la jeune femme, à faire relever.


Séance 5: Le vocabulaire du portrait : A l’aide d’un dictionnaire, essaie de trouver des adjectifs pour qualifier les parties du corps suivantes : (au moins 5 termes par catégories) Le visage : …………………………………………………………………………………………………... Le front : …………………………………………………………………………………………………... Les yeux : (un seul adjectif de couleur autorisé) …………………………………………………………………………………………………... Le nez : …………………………………………………………………………………………………... Les joues : …………………………………………………………………………………………………... Les lèvres : …………………………………………………………………………………………………... Le menton : …………………………………………………………………………………………………... Le teint : …………………………………………………………………………………………………... Les cheveux : …………………………………………………………………………………………………... La silhouette, l’allure : …………………………………………………………………………………………………...


Souligne en bleu les adjectifs neutres, en vert les adjectifs mélioratifs et en rouge les adjectifs péjoratifs : Le visage : épanoui, hautain, gracieux, plein, bouffi, régulier… Le front : bombé, dégagé, haut, large, ridé Les yeux : brillants, éteints, malicieux, pétillants, profonds, globuleux, exorbités, gourmands. Le nez : camus, aquilin, délicat, droit, fin retroussé, tordu Les joues : creuses, pâles, lisse, pleines, pendantes Les lèvres : minces, charnues, vermeilles, exsangues Le menton : proéminent, saillant, pointu, plat, rond Le teint : pâle, blafard, clair, rougeaud, éclatant, tanné

Souligne en bleu les adjectifs neutres, en vert les adjectifs mélioratifs et en rouge les adjectifs péjoratifs : Le visage : épanoui, hautain, gracieux, plein, bouffi, régulier… Le front : bombé, dégagé, haut, large, ridé Les yeux : brillants, éteints, malicieux, pétillants, profonds, globuleux, exorbités, gourmands. Le nez : camus, aquilin, délicat, droit, fin retroussé, tordu Les joues : creuses, pâles, lisse, pleines, pendantes Les lèvres : minces, charnues, vermeilles, exsangues Le menton : proéminent, saillant, pointu, plat, rond Le teint : pâle, blafard, clair, rougeaud, éclatant, tanné


Séance 5- Exercice de révisions : les expansions du nom : Les expansions du nom permettent d’enrichir un portrait, ce sont grâce à ces expansions que le portrait devient précis, organisé. Lors d’un portrait les expansions du nom sont essentielles. Séance 6- Enrichir son vocabulaire pour écrire un portrait : Support : Fiche de vocabulaire à remplir. Séance 7- Distinguer les différents types de portrait : Bilan 1 ( trace écrite en classe) Un portrait, qu'est-ce que c'est ?  Portrait physique (par exemple dans les photos, tableaux) : travail sur le physique du personnage pour mieux en déduire son caractère.  Portrait moral : description du caractère d'un personnage à travers ses habitudes et ses attitudes. Ce portrait peut être un portrait en actes et/ou en mouvement c'est-à-dire qu'il présente le personnage dans des situations où l'on voit son comportement, ce qu'il fait, ce qu'il dit, ce qu'il est.  Bilan 2 ( trace écrite en classe) Un portrait , à quoi cela sert-il ?  L'effet de réel (présentation et installation d'un personnage dans l'histoire)  La fonction argumentative (dénonciation d'un trait de caractère ou valorisation d'une idée)  Le cas particulier de la caricature.


Réécriture : améliorer son style dans l'exercice du portrait…comment ? 1. Remplacez le verbe être : • •

en utilisant des verbes attributifs : rester, demeurer, sembler, paraître, passer pour, avoir l'air de, ressembler à, devenir. en mettant en rapport deux éléments du physique pour les situer l'un par rapport à l'autre : Ex. : o Ses cheveux encadrent son visage. o Ses yeux éclairent son visage. o Son nez prolonge son front. Pour vous aider, voici quelques verbes : encadrer, envahir, éclairer, prolonger, illuminer, dévorer, être planté, dépasser de, trahir, jaillir, ensevelir, cacher, masquer, attirer, lui donner, etc.

2. Enrichissez les groupes nominaux par des expansions (adjectifs, proposition relative, GNP) ou des comparaisons avec des matières, des formes, des animaux. 3. Supprimez les tournures avoir + COD par d'autres structures de phrase. Ex. : Il + a + un gros nez rouge. On ne voyait que cela au milieu de son visage. (C.O.D.du verbe) Son gros nez rouge envahissait son visage.(Sujet du verbe) 4. Utilisez des verbes de couleur : rougir, pâlir, rosir, blanchir, brunir, jaunir… 5. Pour ne pas lasser votre lecteur, pensez à présenter votre personnage en mouvement dans son cadre de vie. Réécriture : exercice en classe (pédagogie différenciée) Deux sujets selon les besoins des élèves Sujet 1 Nous allons maintenant chercher à améliorer votre style. Pour cela, choisissez un des deux portraits rédigés à la maison et entourez toutes les occurrences des verbes avoir, être ainsi que les structures qui commencent par " avec ". Appliquez les consignes de la boite à outils 2…../5 Essayez ensuite de varier les expansions du nom (adjectifs, GNP, prop sub rel). Merci de souligner vos trouvailles dans votre texte………/5 A vous de jouer… Sujet 2 Bravo, vous avez brillamment réussi vos deux portraits. Choisissez-en un et transformez-le en caricature. Pour faire cela, servez-vous de la trace écrite de la séance 8. Appliquez les consignes de la boîte à outils 2……/5 Essayez ensuite de varier les expansions du nom (adjectifs, GNP, prop sub rel). Merci de souligner vos trouvailles dans votre texte………/5 A vous de jouer…


Séance

: Organiser un portrait : le portrait de Cosette :

Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d'ombre profonde étaient presque éteints à force d'avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de dl'angoisse habituelle, qu'on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l'avait deviné, "perdues d'engelures". Le feu qui l'éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelottait toujours, elle avait pris l'habitude de serrer ses deux genoux l'un contre l'autre. Tout son vêtement n'était qu'un haillon qui eût fait pitié l'été et qui faisait horreur l'hiver. Elle n'avait sur elle que de la toile trouée; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l'on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où la Thénardier l'avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer. Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l'autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée: la crainte. La crainte était répandue sur elle; elle en était pour ainsi dire couverte; la crainte ramenait ses coudes contre ses hanches, retirait ses talons sous ses jupes, lui faisait tenir le moins de place possible, ne lui laissait de souffle que le nécessaire, et était devenue ce qu'on pourrait appeler son habitude de corps, sans variation possible que d'augmenter. Il y avait au fond de sa prunelle un coin étonné où était la terreur. Répondre aux questions suivantes : 1- Donnez la nature du mot « nous » (ligne 1) et de « on » (ligne 2). A qui ces deux mots font-ils référence ? 2- Donnez trois mots qui résument le personnage de Cosette d’après ce portrait. 3- Sur quelles parties du corps de Cosette se porte successivement le regard du narrateur dans le premier paragraphe ? Quelle progression suit donc ce portrait ? 4- Quel est le temps utilisé dans ce portrait ? Justifiez son emploi. 5- Relevez les mots qui montrent que le narrateur manifeste son opinion et ses sentiments dans le portrait de la fillette. 6- Relevez dans un tableau les détails qui évoquent la souffrance physique, la souffrance morale de l’enfant.


Séquence 6 / Séance n°6 Fiche synthèse sur le portrait Le portrait est une ………………………… d'un ………………………….. . A/ On y retrouve donc les caractéristiques du …………………… ……………………… Utilisation de l'………………………. de description. Utilisation de nombreuses ………………………… du ………………. et d'……………… du …………………….. pour présenter le personnage. On appelle cela la ………………………….. . On peut utiliser des ……………………. de ………………………. (comme les ………………………. ou les ………………………….) pour préciser le portrait. Utilisation d'un vocabulaire …………………… et de ……………….. …………….. en rapport avec ce que l'on décrit du personnage. B/ Le portrait doit suivre une ……………………… et être ……………………. . On distingue souvent le portrait …………………. et le portrait ………………….. C/ Un personnage peut être peint de façon ……………………….. ou son portrait peut être fait au travers de ses ……………….. : on parle de portrait en …………………….. D/ Le portrait s'insère dans la ………………………….. : il faut souvent le relier par une phrase de transition. E/ Le portrait a plusieurs fonctions : ………………………… un personnage, le donner à ………………… au lecteur. ……………………… l'action. ………………………… le rôle d'un ……………………………. dans l'action.


Exercice 2 : Dans le texte suivant, relève les éléments qui appartiennent au portrait physique et ceux qui appartiennent au portrait moral. Tu peux disposer cela sous forme d'un tableau. Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C'était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l'expression de la haine la plus féroce. Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. […] Une taille svelte et bien prise annonçait plus de légèreté que de vigueur. Dès sa première jeunesse, son air extrêmement pensif et sa grande pâleur avaient donné à son père l'idée qu'il ne vivrait pas, ou qu'il vivrait pour être une charge à sa famille. Stendhal, Le Rouge et le Noir Exercice 3 : Dans le deuxième livre des Confessions, Jean-Jacques Rousseau brosse un portait de lui à l'époque de son adolescence. J'étais au milieu de ma seizième année. Sans être ce qu'on appelle un beau garçon, j'étais bien pris dans ma petite taille ; j'avais un joli pied, la jambe fine, l'air dégagé, la physionomie animée, la bouche mignonne, les sourcils et les cheveux noirs, les yeux petits et même enfoncés, mais qui lançaient avec force le feu dont mon sang était embrasé. Malheureusement, je ne savais rien de tout cela, et de ma vie il ne m'est arrivé de songer à ma figure que lorsqu'il n'était plus temps d'en tirer parti. Ainsi j'avais avec la timidité de mon âge celle d'un naturel très aimant, toujours troublé par la crainte de déplaire. Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions a. Peut-on parler ici d'un portrait statique ou d'un portrait en actes ? Justifie ta réponse. b. Quelles sont les différentes parties de ce portrait ? Donne-leur un titre. c. Relève toutes les expansions du nom et donne leur fonction. d. Rousseau a-t-il de quoi être, d'après lui, content de son physique ? relève trois détails qui justifient ce sentiment. e. Quel mot conviendrait le mieux pour désigner le caractère du personnage ?


le vocabulaire du portrait

En plus du vocabulaire de la fiche « Le visage et la silhouette », voici celui concernant le caractère d’un personnage

Le portrait est le nom donné à la description d’un personnage. Un portrait est la représentation d’une personne par le dessin, la peinture, la gravure ou la photographie. On peut aussi, avec des mots, faire le portrait d’un personnage réelle ou d’un personnage fictif. Faire un portrait c’est : - donner une identité au personnage (nom, situation sociale, âge...), - décrire son aspect physique (visage, allure, détails vestimentaires...), - rendre compte de son caractère (comportement, langage...). Le narrateur choisit les éléments qui indiqueront au lecteur les sentiments qu’il éprouve à l’égard de son personnage. Insérer un portrait dans un récit Le narrateur peut interrompre sa narration pour camper son personnage, on parle alors de portrait statique. Il peut aussi le dépeindre en décrivant ses attitudes et ses actions, c’est un portrait en action. Dresser un portrait Camper un personnage, c’est choisir les traits essentiels à l’impression que veut créer le narrateur. Décrire un personnage, c’est savoir qualifier les traits physiques de ce personnage. LE PORTRAIT

Exercice 1 : Les mots de la liste A désignent un caractère. Chacun d’eux peut trouver son antonyme dans la liste B. Recopiez les couples ainsi formés. Liste A : généreux - impulsif - affable - audacieux - dynamique - secret - sauvage - taciturne timide - sournois - colérique - querelleur. Liste B : réfléchi - timoré - avare - mou - sociable - extraverti - effronté - bourru - loyal - calme pacifique - bavard.


mot

antonyme

mot

antonyme

Exercice 2 : Associez les mots suivants à une partie du corps humain. ex : froncer... les sourcils hausser - tendre - lever - poser - plier - cligner - tourner - tirer - bouger - gonfler - pencher.

Exercice 3 :Quelles différences faites-vous entre : une moue - une grimace - le rire - un sourire - un rictus.

Pour réussir un portrait, il faut : Choisir un personnage.

-donner une identité au Qui ? Quel nom? personnage. Quel cadre ? -situer le personnage dans un cadre. Donner une unité -Choisir les éléments les expansions du nom. au portrait. les plus les termes qui indiquent le caractère Choisir une caractéristiques du des personnages. progression. personnage : .son physique,

une attitude révélatrice du caractère ou des sentiments du personnage.

.ses vêtements, .son comportement,

Quelle progression ?

.son caractère,

Donner vie au personnage.

-qualifier avec soin ces éléments. -Faire un portrait verbes d’action ou verbes d’état ? statique, -faire un portrait en action.


Transmettre une impression ou un jugement sur un personnage.

-utiliser des Comparaisons. images(comparaisons)

A l’aide du sujet et du tableau ci dessus , compose le plan de ton portrait.

Pour réussir un portrait, il faut : Choisir -donner une identité au un personnage. personnage. -situer le personnage dans un cadre. Donner une -Choisir les éléments unité les plus au portrait. caractéristiques du Choisir une personnage : progression. .son physique, .ses vêtements, .son comportement, .son caractère, -qualifier avec soin ces éléments. Donner vie au -Faire un portrait personnage. statique, -faire un portrait en action. Transmettre une -utiliser des impression ou un images(comparaisons) jugement sur un personnage.



Séance - Etude d’un portrait : Quasimodo : «Nous n'essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre*, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit oeil gauche obstrué d'un sourcil roux en broussailles tandis que l'œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue, de ces dents désordonnées, ébréchées çà et là, comme les créneaux d'une forteresse, de cette lèvre calleuse** sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d'un éléphant, de ce menton fourchu, et surtout de la physionomie répandue sur tout cela, de ce mélange de malice, d'étonnement et de tristesse. Qu'on rêve, si l'on peut, cet ensemble. (…) La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse (…) ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées qu'elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignaient par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d'agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l'harmonie. (…) On eût dit un géant brisé et mal ressoudé. Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut, carré par la base (...) la populace le reconnut sur-le-champ et s'écria d'une voix: - C'est Quasimodo, le sonneur de cloches !» *Figure géométrique à quatre faces

** Fendue et dont une partie est saillante Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831

Séance - Etude d’un portrait : Quasimodo : «Nous n'essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre*, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit oeil gauche obstrué d'un sourcil roux en broussailles tandis que l'œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue, de ces dents désordonnées, ébréchées çà et là, comme les créneaux d'une forteresse, de cette lèvre calleuse** sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d'un éléphant, de ce menton fourchu, et surtout de la physionomie répandue sur tout cela, de ce mélange de malice, d'étonnement et de tristesse. Qu'on rêve, si l'on peut, cet ensemble. (…) La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse (…) ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées qu'elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignaient par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d'agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l'harmonie. (…) On eût dit un géant brisé et mal ressoudé. Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut, carré par la base (...) la populace le reconnut sur-le-champ et s'écria d'une voix: - C'est Quasimodo, le sonneur de cloches !» *Figure géométrique à quatre faces

** Fendue et dont une partie est saillante Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.


LE PORTRAIT DE QUASIMODO. RENSEIGNEMENT D’UN TABLEAU Aspects dévalorisants (péjoratifs) et aspects valorisants (mélioratifs).

Péjoratifs

Mélioratifs

Ce nez tétraèdre Cette bouche en fer à cheval Ce petit œil gauche obstrué d’un sourcil roux en broussaille L’œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue Ces dents désordonnées, ébréchées ça et là comme les créneaux d’une forteresse Cette lèvre calleuse, sur laquelle une de ses dents empiétait comme la défense d’un éléphant Ce menton fourchu Ce mélange de malice, d’étonnement et de tristesse Le bienheureux pape des fous La surprise et l’admiration furent à leur comble : la grimace était son visage Ou plutôt toute sa personne était une grimace Grosse tête hérissée de cheveux roux Une bosse énorme dont le contre-coup se faisait sentir par devant …jambes si étrangement fourvoyées qu’elles ne pouvaient se toucher que par les genoux ….ressemblaient à deux croissants de faucille qui se rejoignent par la poignée Larges pieds Mains monstrueuses Etrange exception On eût dit un géant brisé et mal ressoudé



Rédigez deux fragments décrivant des personnages dans un récit. Le premier commencera par « Alors la porte s’ouvrit et il (elle) entra » et se terminera par « Tout le monde resta muet d’horreur ». Le second commencera par « Alors la porte s’ouvrit et il (elle) entra et se terminera par « Tout le monde resta muet d’admiration ».


Séance

le portrait de Giton :

Texte 2 : « Giton », Les Caractères de La Bruyère

Jean de la Bruyère (1645-1696) Les Caractères (1688)

Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'oeil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut1, la démarche ferme et délibérée2. Il parle avec confiance; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément; il ronfle en compagnie. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux; il s'arrête et l'on s'arrête, il continue de marcher et l'on marche: tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse 3 ceux qui ont la parole: on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite. S'il s'assied, vous le voyez s'enfoncer dans un fauteuil, croiser ses jambes l'une sur l'autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin4, politique5, mystérieux sur les affaires du temps; il se croit des talents et de l'esprit. Il est riche. Phédon a les yeux creux, le teint échauffé6, le corps sec et le visage maigre; il dort peu et d'un sommeil fort léger; il est abstrait7, rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide; il oublie de dire ce qu'il sait ou de parler d'événements qui lui sont connus; et, s'il le fait quelquefois, il s'en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent. Il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde. Il n'occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur les yeux pour n'être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n'y a point de rues ni de galeries si embarrassées 8 et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort et de se couler sans être aperçu. Si on le prie de s'asseoir, il se met à peine sur le bord d'un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu9 des ministres et du ministère. Il n'ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau; il crache presque sur soi, et il attend qu'il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie: il n'en coûte à personne ni salut ni compliment. Il est pauvre. 1. Estomac haut: poitrine bombée. - 2. Délibérée: résolue, il est sûr de lui. - 3. Redresse: corrige. - 4. Libertin: esprit fort. - 5. Politique: au courant des secrets d'États. - 6. Échauffé: avec des rougeurs et des boutons. - 7. Abstrait: esprit absorbé, pense à autre chose. - 8. Embarrassées: encombrées. - 9. Prévenu des: en faveur des. –

Le portrait de Giton Que décrit-ce texte ? Comment apparaît-il physiquement ? Quelle est à votre avis sa condition sociale ? En quoi son physique épouse-t-il son statut social ?


Comment qualifieriez-vous Giton ? Quelle est sa relation avec les personnages ? Dans l’organisation de ce portrait, à quel moment le lecteur comprend-il le lien qui unit les #éléments du portait de Giton ? Quelle est la progression thématique utilisée par La Bruyère ?Pourquoi ? Donc d’après vous, que décrit-il vraiment ? Un personnage particulier ou de façon plus générale un type de personnage ?

Un portrait caricatural Quel est le comportement de Giton vis-à-vis des autres personnages ? Relevez les verbes qui décrivent le comportement de Giton. Quelle image de Giton donnent-ils ? Trouvez d’autres traits de caractères de Giton. Dans le texte de la l3 à 12, Quelle est la principale nature des propositions empoyées ? Quel effet crée leur emploi ? A quel temps est le texte. Quelle est la valeur de ce temps ? Que dénonce La Bruyère à travers ce portrait ? Traces écrites :

I)Une vue d’ensemble du portrait. Giton est décrit au premier abord comme un homme en pleine santé,( il a le « teint frais », le « visage plein »), à la « démarche ferme et délibérée » montrant ainsi son assurance, son aisance à vivre en société ; comme le souligne La Bruyère à la fin du texte, en guise de chute, « il est riche », expliquant ainsi le lien entre son apparence et sa condition sociale. Mais ce portait de Giton est en réalité le portrait exagéré d’un type d’individu ; une véritable caricature.

II) Le portrait caricatural Tout d’abord, l’auteur utilise une progression thématique à thème constant, insistant plus sur le personnage que représente Giton que sur ce qu’il est lui réellement. Il nous révèle des traits de caractère plus subtils ; c’est un être égocentrique, fainéant, un être qui virevolte sans cesse, sans se préoccuper des autres, un égoïste ; et cet aspect insaisissable est accentué par l’emploi d’un grand nombre de propositions indépendantes juxtaposées. Enfin l’auteur rédige son texte au présent de l’indicatif, ainsi il ne fait pas un portrait particulier mais un portrait qui généralise ces comportements à l’ensemble des riches. Ce présent peut donc être interprété comme un présent de vérité générale.


Ce portrait est donc une caricature d’un type social particulier, celui des riches. Sous les traits exagérés de Giton, La Bruyère dénonce le plein pouvoir des riches de son époque.


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