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La réforme de la voie professionnelle Audition du SE-Unsa à l’Assemblée Nationale (9 septembre 2010) Contribution du SE-UNSA En préambule, le SE-UNSA souhaite rappeler 5 idées-forces émergeant des travaux des chercheurs et que tout acteur du système éducatif doit avoir à l’esprit dans le cadre d’une réflexion sur la voie professionnelle et la réforme actuellement mise en œuvre: 1) La formation initiale joue un rôle de signal essentiel auprès des employeurs : posséder un diplôme, quel qu’en soit le niveau, constitue un atout majeur pour l’insertion. ¾ Les politiques mises en œuvre doivent avoir comme priorité absolue de conduire 100% des élèves à l’acquisition d’un diplôme. 2) Dans le processus d’insertion dans l’emploi, c’est le niveau de formation qui joue un rôle décisif. ¾ Les politiques mises en œuvre doivent avoir pour objectif l’élévation du niveau de qualification. 3) L’apprentissage n’est pas globalement la réponse à la difficulté d’insertion des jeunes dans l’emploi. En effet, le développement récent de l’apprentissage ne s’adresse pas aux jeunes les plus en difficulté, ceux qui connaissent le plus de difficultés d’insertion mais se situe plutôt au niveau III, pour des jeunes possédant déjà un bon niveau scolaire et qui ne connaissent pas de difficultés majeures d’insertion. De plus, de nombreux jeunes sont confrontés, en particulier dans les spécialités de service, à des formes de discrimination qui rendent très difficile l’accès à un lieu d’apprentissage. ¾ Les politiques mises en œuvre ne peuvent se résumer à une promotion tous azimuts de l’apprentissage comme le remède au chômage des jeunes. 4) L’adéquation emploi-formation est hypothétique, même sur le plan local. ¾ La carte des formations ne devrait pas être élaborée uniquement en relation étroite avec le marché local de l’emploi mais elle devrait plutôt répondre à la demande de formation des jeunes et donc à un véritable service public de formation. 5) La caractéristique essentielle de la formation professionnelle, c’est sa diversité. Toute généralisation se révèle impraticable et contre-productive. ¾ Les politiques mises en œuvre doivent prendre en compte cette diversité : les solutions uniformes, aussi technocratiquement et budgétairement satisfaisantes soient-elles, sont à proscrire. Le SE-Unsa est attaché à la promotion de la voie professionnelle. C’est à ce titre qu’il s’est impliqué fortement dans les discussions avec le ministère pour l’élaboration de la réforme. Notre syndicat n’a pas validé, au terme du processus, le projet ministériel, parce qu’il ne crée pas les conditions de la réussite de tous. Au contraire, par la standardisation des cursus, sans les moyens complémentaires suffisants pour répondre aux besoins de chaque élève, cette réforme ne conduit pas à une meilleure réussite des publics actuellement scolarisés dans la voie professionnelle (réduction des abandons en cours de formation, lutte contre le décrochage, amélioration du taux de réussite aux examens, augmentation du nombre de diplômés au niveau IV et renforcement du lien avec le niveau III). Le problème de l’orientation en lien avec la dépendance très forte à la proximité géographique est également un élément important de la réflexion, et de ce point de vue, le contexte de « rationalisation » des moyens se révèle particulièrement défavorable. 1


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