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De nombreux enseignants expérimentent l’utilisation du Web 2 en classe, avec leurs élèves, et en découvrent les richesses pédagogiques. Il serait dommage de laisser à la porte de l’École des outils aussi précieux pour les apprentissages par méconnaissance ou crainte. Et si ce n’était pas si compliqué ?
J Éduquer a u We b 2 . 0
JE ME SUIS IMMERGÉE dans une classe de CM1 parisienne, la @Classe_Acou. Dans cette classe qui tweete depuis quelques mois, aucun matériel informatique. Pourtant figure au mur une charte Twitter ; sur les tables, des brouillons avec 140 cases pour les fameux 140 caractères. Mais comment font-ils ? C’est ce que je vais vous faire découvrir… Les élèves entrent et découvrent une lettre du Clemi(1) qui leur annonce qu’ils sont lauréats au concours de blogs(2) organisé à l’occasion de la semaine de la presse. Le jury les félicite d’avoir su produire des articles courts de qualité, mais regrette qu’on ne voie pas davantage qui ils sont. Réaction immédiate d’un élève : «mais on peut pas mettre des photos de nous sur le blog car des parents ne seraient peut-être pas d’accord !». Je leur demande de m’expliquer ce que cela leur apprend de faire un blog et de tweeter. Samy dit tout de suite que ça aide à mieux écrire car «sur Internet, des millions de personnes peuvent nous lire alors que quand on écrit dans notre cahier, pratiquement personne ne lit, seulement le maître et les parents». Assentiment de la classe, même si Samy tient à préciser que c’est important aussi de s’entraîner à écrire bien, même sur son cahier ! Ensuite est évoqué le fait que publier leur permet de connaître des gens et, très vite, ils évoquent la charte, qu’ils ont tous signée, qui fixe des règles importantes comme
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celle de ne pas diffuser des informations ou ••• des photos de personnes sans leur accord. Le travail reprend, il s’agit d’utiliser l’impératif pour rédiger des conseils de sorcière à la manière de Jean Tardieu sur un brouillon «spécial Twitter». Et là je découvre, stupéfaite, comment ces élèves tweetent : le maître leur confie tout simplement son smartphone ! Chacun leur tour, des élèves sont les «journalistes de la classe» chargés de répercuter, sur le réseau, les évènements marquants de la journée. Jacky vient me demander si je suis maîtresse ou journaliste «pour ne pas écrire de bêtises» me précise-t-il ; le souci de vérifier l’information est présent ! Le message est ensuite soumis à la relecture du maître et envoyé : «À 13h30 nous avons reçu une maîtresse qui va faire un article sur ce qu’on fait : Twitter, blog et comment on travaille. Jacky et Johanna». Les tweeteurs du jour lisent les messages qui ont été adressés à la classe, les réponses sont rapidement déterminées. Ensuite le smartphone circule dans la classe au gré des élèves ayant fait valider la rédaction de leur conseil de sorcière. Le maître indique aux élèves qu’il a tweeté le lien vers la poésie pour que ceux qui auraient oublié leur cahier puissent commencer quand même à l’apprendre. Par rapport au seul usage d’un blog, Alexandre Acou trouve que Twitter prend
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Alexandre Acou Alexandre Acou est professeur des écoles depuis 10 ans, il enseigne actuellement à l’école élémentaire B du 13e arrondissement de Paris, dans une classe de CM1 de 23 élèves. Utilisateur de Twitter à titre personnel depuis la rentrée 2011, il a décidé de se lancer avec sa classe sur ce réseau...
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beaucoup plus de place et que ses plus grandes qualités sont aussi ses limites. En effet, les 140 caractères qui imposent un format court permettent de limiter le temps passé à rédiger et l’outil est plus maniable. L’utilisation du smartphone personnel du maître s’est imposée : pas de wifi ni d’équipement dans la classe, une seule salle informatique pour l’école, c’était le plus simple… Il fait confiance aux élèves et n’a eu aucune mauvaise surprise. Il constate même, à l’usage, que le petit format de l’écran favorise un travail individuel sans distraire les autres. Il trouve ses élèves particulièrement motivés pour écrire, soucieux d’envoyer des messages bien écrits, valorisés d’utiliser un outil dans l’air du temps et de discuter avec des adultes. Finalement cela a l’air simple et banal, Twitter est un outil, parmi d’autres, qui s’intègre au quotidien de la classe et qui, sans nécessiter beaucoup de temps, permet de lire, écrire, échanger, réfléchir dans de vraies situations de communication. Et si devenir une classe Web 2 était plus aisé qu’on ne le pense ? Stéphanie de Vanssay (1) Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information. (2) Blog «Les infos de Classe formidable» http://47-ivryb.over-blog.com
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Par méconnaissance, peur d’être dépassés par ces outils régulièrement diabolisés dans les médias, les cadres de l’Éducation nationale mettent en place des filtrages qui empêchent enseignants et élèves d’accéder librement aux ressources du Net dans les établissements... De plus, c’est toute une culture professionnelle qui est à réviser : l’enseignant n’est plus le seul détenteur du Savoir, mais un outil (certes essentiel) parmi d’autres, au service des apprentissages de ses élèves. Cette évolution suppose une remise en question des types d’exercices proposés à l’École et des modalités d’examen. Les outils du numérique devraient faciliter le travail et l’évaluation des élèves à travers des tâches complexes de haut niveau. Il est temps que l’institution scolaire passe des déclarations d’intentions, contenues dans ses multiples rapports sur le numérique à l’École, à une vraie politique volontariste et incitative !
Le ministère de l’Éducation nationale peine à rentrer dans l’ère du web 2. De nombreuses ressources sont proposées en ligne (Eduscol, Académie en Ligne ou plus récent le site «English by yourself»(1)) mais on reste bloqué au Web 1, pas d’interactivité, de participation, de collaboration, de possibilité d’adapter les contenus... Les solutions «fermées» de type ENT l’emportent largement (cf. notre dossier 150). Quant aux ressources
SYNDICAT L’AVIS DU
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NE NOUS VOILONS PAS LA FACE, même si des enseignants de plus en plus nombreux s’emparent du Web 2, au plus grand bénéfice de leurs élèves, ce n’est pas sans mal ni sans obstacle. S’il apparaît évident que, pour préparer nos élèves au monde de demain, nous ne pouvons faire l’impasse sur les nouvelles technologies et si officiellement l’institution nous y invite, les choses ne sont pas si simples.
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produites par les professeurs, de leur propre initiative ou dans le cadre d’associations, elles sont peu reconnues et encore moins indexées et échangées via des sites institutionnels. C’est bien dommage ! Heureusement une initiative sort du lot, il s’agit du réseau social professionnel «Respire»(2) créé à l’occasion des dernières journées de l’innovation. (1) www.englishbyyourself.fr (2) www.respire-education.fr
Claire Krepper, secrétaire nationale
SE-UNSA, LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION et de la communication doivent être mises au service de la formation des jeunes, ce qui implique qu’elles puissent trouver toute leur place au sein des établissements scolaires. Cela suppose une mise en œuvre des B2i école, collège et lycée, accompagnée d’une mise à niveau des équipements, d’une formation adéquate des personnels, d’un pilotage pédagogique fort, sans oublier les moyens nécessaires pour la maintenance. La formation initiale et continue des enseignants doit intégrer le numérique et former aux usages pédagogiques des nouvelles technologies et pas seulement aux aspects techniques. OUR LE
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Née sur Twitter, e.l@b est une association qui regroupe des acteurs du monde éducatif, de l’école primaire à l’université, qui veulent sortir de leur isolement pour échanger sur des pratiques pédagogiques qui inscrivent résolument l’École dans la société numérique. Nous réfléchissons à l’éducation au Web 2 à l’École et œuvrons pour qu’elle se fasse dans un contexte d’utilisations accompagnées en classe. En effet, on ne peut laisser les parents seuls face à ce défi ni renoncer à former les élèves aux usages qui sont utiles aux apprentissages.
LE WEB 2.0 C’EST AUSSI
Caroline Jouneau-Sion - Présidente d’e.l@b
Plusieurs initiatives d’utilisation du web 2 à différents niveaux de la scolarité • En TPS/PS, où l’acquisition du langage est une priorité, Caroline Coudé-Gouiffès observe comment ses très jeunes élèves s’approprient le TNI (*) fraîchement arrivé dans la classe. Elle crée des liens avec les parents via le blog de la classe où l’on voit les élèves en activité sur des photos, de courtes vidéos, où on les entend parler aussi. Le blog permet de montrer ce qui se fait en classe et favorise la discussion parents/enfants devant l’écran. (*) Tableau numérique interactif
• En GS, Philippe Guillem, à Talence, utilise Twitter avec ses élèves comme cahier de vie. Tweeter la phrase du jour est un travail d’écriture quotidien porteur de sens : langage, mise en mots, clarté du message... L’exercice permet d’allier travail de production d’écrit, communication avec les parents et une première réflexion sur ce qui est publiable ou non. En primaire, la tenue de blog ou l’utilisation de Twitter amènent les élèves à rédiger pour de vrais lecteurs et à déterminer une charte avec les règles à respecter pour un usage raisonné. • Au collège, Géraldine Duboz professeur d’histoire-géographie, utilise de faux profils Facebook pour faire travailler ses élèves de 4e sur des personnages historiques les amenant par là même à effectuer des recherches documentaires pertinentes sans céder à la facilité du copier/coller. Bruno Franceschi, professeur d’anglais à Paris, intègre à ses cours l’utilisation des traducteurs en ligne pour faire expérimenter aux élèves leurs limites au lieu de simplement les mettre en garde contre leur usage. • Et au lycée, Delphine Regnard, professeur de lettres classiques fait tenir à ses élèves un webzine, les fait tweeter en français (et en latin !), poussant même l’une de ses élèves, Mélina Kéloufi à devenir une tweeteuse aguerrie et à ouvrir un blog personnel de grande qualité ! Vous trouverez sur le blog «École de demain» un dossier complet détaillant ces initiatives et d’autres, n’hésitez pas à venir les découvrir !
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• Les outils collaboratifs, comme Etherpad ou GoogleDoc qui permettent de rédiger à plusieurs un même document ; • La visio-conférence pour échanger entre classes et dialoguer ; • Des réseaux français, respectant notre législation, pour des premiers pas plus sécurisés dans l’univers des réseaux sociaux : Leminireseau, Famicity ; • Produire des vidéos, des diaporamas... pour présenter un travail ; • Utiliser la géolocalisation lors de sorties par exemple ; • Utiliser des agrégateurs de contenus comme Storify pour réunir de la documentation ou rendre compte d’un évènement...
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USAGE DU WEB
Le point de vue de la Fas-Usu Roger Crucq, président de la Fédération des autonomes de solidarité a bien voulu nous faire part de son analyse sur l’utilisation du Web 2.0.
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L’Enseignant : Y a-t-il une augmentation du nombre des conflits nés de l’usage de l’Internet et des réseaux sociaux en particulier ? Roger Crucq : Les chiffres que nous publions chaque année montrent que les conflits liés à l’usage de l’Internet sont relativement stables et que l’on ne peut parler d’un phénomène gravissime qui détruirait la relation entre les élèves et leurs enseignants. Lors de l’année 2009-2010, sur environ 5000 dossiers dits de «protection juridique», environ 6% relevaient de l’usage de cet outil. L’année suivante, la proportion était équivalente. Si ce chiffre est, malgré tout, en augmentation depuis 5 à 10 ans, nous notons surtout que les raisons des conflits évoluent au rythme des évolutions technologiques. D’un usage «débridé» d’un nouvel outil, utilisé par certains élèves «téméraires» pour y porter des jugements désobligeants sur leurs enseignants, nous avons vu naître d’autres attitudes, où ce sont des enseignants eux-mêmes qui se sont engagés dans des échanges avec leurs élèves, en dehors de pages «professionnelles» laissant parfois libre cours à la rumeur.
En quoi l’introduction des réseaux sociaux a-t-elle un impact sur la relation entre les professeurs et leurs élèves ? R. C. : Pour la première fois peut-être dans l’histoire de l’Éducation, l’outil est mieux maîtrisé par l’élève que par le maître. La détention d’un savoir s’inverse, troublant ainsi le rapport professeur-élève. La vitesse à laquelle se sont développées ces nouvelles technologies est sans précédent, bien plus importante que celle à laquelle il était possible de former les personnels. Nos élèves, nos enfants sont de la génération du Web. Ils en connaissent les usages et les codes même s’ils n’en maîtrisent pas toujours les règles. Deux mondes peuvent alors se contrarier et c’est parfois le cas, même si nombre d’expériences pédagogiques naissent partout, dans de nombreuses classes, qui s’approprient les réseaux sociaux pour développer de nouvelles connaissances et acquérir de nouvelles compétences. À côté des traditionnels rapports hiérarchiques, limités à la salle de classe, ces sites rendent possibles des contacts
personnels, hors des murs de l’école. Une évolution qui a ses bons et ses mauvais côtés. La diffamation existait bien avant Internet. Avec les réseaux sociaux, c’est la portée des critiques qui est inédite. Les élèves ne mesurent pas les conséquences de leurs actes sur Internet. Il appartient à l’institution de se saisir de la question des réseaux sociaux, par la formation des professeurs et la sensibilisation des élèves. On ne pourra pas aller contre le mouvement d'importation de la vie privée dans l’espace public. Il faut que la relation professeur-élève reste fondée sur la transmission des savoirs. Y a-t-il des règles du bon usage des réseaux sociaux sur lesquelles appuyer une réflexion ? R. C. : Encore faut-il pour cela que les règles du bon usage soient connues et être enseignant utilisateur d’un réseau est certainement un enjeu formidable pour la pratique du métier. Mais tout se dit, tout se voit. Élèves, parents, institution, tous sont sur le même réseau. Sans paranoïa, il vaut tout de même la peine de s’interroger si, en dehors d’un réseau, on livrerait ainsi sa vie intime, devant une foule attentive, au centre de la cité. La Commission nationale informatique et libertés, dans ses publications, rappelle avec justesse que la page d’échanges avec les élèves ne peut que s’inscrire dans un cadre professionnel. Cette page ne doit exister que tant qu’existe la relation pédagogique et lorsqu’elle cesse, l’élève ne doit plus être un correspondant. S’il le reste, il entre alors dans un autre espace, celui de la vie privée. Faut-il avoir peur des réseaux sociaux à l’École ? R. C. : Certainement pas, pas davantage que la radio, la télé ou toutes les techniques qui sont venues seconder l’acte d’enseigner à travers les époques. Mais il faut raison garder, ne pas sous-estimer les transformations concrètes dans la société. On ne peut pas être «contre l’Internet». Il convient plutôt de considérer que des discours trop enflammés risquent de nous empêcher d’en voir les vraies potentialités. propos recueillis par Stéphanie Valmaggia
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Droits et devoirs Le droit du web Espace de libre communication, le Web est aussi celui de nombreux abus de la liberté d’expression et de risques d’atteintes aux droits des tiers : délits de diffamation, d’injure, comme ceux d’atteintes à la vie privée (droit à l’image, conversations privées…) ou les provocations à la haine, discrimination ou violence pour des motifs de race ou de religion. L’attention des utilisateurs d’Internet, et particulièrement des jeunes élèves, doit être attirée sur ces risques juridiques, comme sur ceux d’une exploitation non souhaitée des données personnelles qui sont fournies. Ils doivent être invités à s’autocensurer pour garantir le respect de leur vie privée. Il y a là un rôle éminent de l’École.
Les acteurs du web Selon leur place sur la toile, les différents acteurs du Web n’engageront pas le même type de responsabilité. • Les fournisseurs d’accès (Orange, Free…) n’ont qu’un rôle technique et n’ont pas d’emprise sur le contenu. Ils doivent mettre en place des dispositifs permettant de dénoncer et d’informer rapidement les autorités en cas d’infractions et conserver les données permettant l’identification de quiconque a créé du contenu. Ils peuvent être contraints à suspendre l’accès à un contenu illicite. • Les fournisseurs d’hébergement sont les structures d’hébergement de contenus. Ce peuvent être des sociétés
LES VALEURS DES AUTONOMES D E S O L I D A R I T É L A ÏQ U E S ( A S L )
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A CONFIANCE QUE LES ADHÉRENTS PORTENT À L’AUTONOME
de solidarité laïque de chaque département repose sur la connaissance de l’environnement scolaire, sur la qualité d’écoute et sur la réactivité de l’Autonome, favorisée par une grande proximité. Les professionnels bénévoles sont proches des réalités du métier. Lorsqu’un adhérent s’adresse à son Autonome, la relation qui se crée est d’abord celle d’une discussion entre deux collègues. L’adhérent est entendu par quelqu’un qui pratique ou qui a pratiqué son métier et qui connaît les problématiques auxquelles il est confronté quotidiennement. La solidarité intelligente et humaniste est la valeur principale des Autonomes de solidarité laïques. C’est un contrat moral qui implique une chaîne dont le maillon central est l’Autonome.
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