La voix

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编委会主任 / 骆红秉 编委会副主任 / 姜涛 杨晓岚 熊伟 执行主编 / 许欣 责任编辑 / 李茜 赵芳薇 Antonio 吕多 主办单位 / 中国国际广播电台 法语广播部 地址 / 北京市石景山区石景山路甲 16 号 邮编 /100040 Directeur général / Luo Hongbing Directeurs adjoints / Jiang Tao, Yang Xiaolan, Xiong Wei Rédacteur en chef / Xu Xin Edition et correction / Li Xi, Zhao Fangwei, Antonio Lagala, Ludovic Ehret Rédaction / Radio Chine Internationale service français 16A rue Shijingshan Beijing Chine 100040 电子邮箱 Email / crifra@cri.com.cn 电话 Tél / + 86 1068891904/1812 传真 Fax / + 86 1068891811

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n ce début de printemps, le magazine officiel de Radio Chine Internationale, « La Voix », voit le jour. Depuis un demi-siècle, via ses émissions en français, Radio Chine Internationale a ouvert une porte d’amitié pour les étrangers et les Chinois, afin qu’ils se connaissent mieux. Aujourd’hui, la planète est comme un village. On a toujours besoin d’être connecté avec le reste du monde. La compréhension mutuelle entre les différentes populations est nécessaire. « La Voix » sera une plate-forme entre la Chine et les pays francophones, tout en fournissant des informations économiques, politiques, culturelles, touristiques, etc. Le printemps est une saison de renaissance. En Chine, on célèbre le Nouvel an à l’occasion de la Fête du printemps. Après cette fête traditionnelle chinoise, en février, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a visité Beijing. Il a déclaré que les jeunes leaders politiques des deux pays doivent approfondir leurs connaissances, car ils représentent notre avenir. La jeune génération joue pleinement la carte de la création et de l’imagination, comme les designers de Youka, comme Anne et Benjamin qui font un voyage de France en Chine à vélo. Leur enthousiasme a permis l’approfondissement des échanges sino-français. L’année linguistique croisée francochinoise est une scène importante pour les amateurs de culture. Nous remercions Monsieur Dong Qiang pour sa calligraphie du titre chinois du magazine « La Voix » et nous espérons que vous y trouverez tous la voix de la vie. 阳春三月,中国国际广播电台中法双语杂志《乐法》创刊号与您 见面了。半个多世纪以来,中国国际广播电台的法语广播向世界 传递着中国的声音,为不同国家人民了解中国开启了一扇友谊的 大门。 在地球村的时代,人们与外界乃至整个世界的联系更为紧密,人 类相互间需要加深了解。《乐法》杂志将提供有关中国的经济、 政治、文化、旅游等多方面的资讯,力争成为中国和法语国家交 流的又一平台。 春季是万物复苏的季节,中国人的传统的农历新年也叫春节。在 龙年的这万物复苏的明媚春日里,法国人民运动联盟总书记科佩 先生应邀访华,他认为中法两国青年政治家需要增进了解,不断 加深互信,因为青年代表着未来。青年一代有着无尽的想象力和 创造力,正如发明三国杀游戏的游卡公司里的年轻人们,正如从 法国骑自行车来中国的安娜与本杰明,他们的热情使得中法文化 交流更加深入。中法语言年的举办正是为无数中法文化爱好者提 供了一个交流平台,非常感谢北京大学的董强先生为我们题写中 文刊名,这为《乐法》增添了新的含义 , 也期待您能从中找到自 己的乐法。

福建 Un Tulou est une forme traditionnelle de résidence communautaire de l'ethnie hakka que l'on trouve dans la province du Fujian, au sud de la Chine. De forme circulaire ou carrée, il peut accueillir plusieurs centaines de personnes.

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中国新闻 Actu chinoise

图片中国 La Chine en image

数字 Les chiffres

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节目赏析 A l'antenne 安娜和本杰明的自行车欧亚之旅 / 08 "Bike to School"-voyage de Reims à Beijing

西藏农牧民借牦牛走上脱贫致富路 / 20 Au Tibet, le prêt de yaks comme remède à la pauvreté

创意时代 Création 年轻人的桌游故事 ------“三国杀”/ 30 Les jeux de société chez des jeunes chinois

多彩中国 Chine Express

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新同文馆 La langue chinoise

高端访谈 Interview 法国执政党人民运动联盟总书记科佩专访 / 24 Jean François Copé, Secrétaire général de l'UMP

经典记录 Evènement

河北揽胜系列报道 / 10 Zhengding, cité bouddhiste et témoin de la Chine ancienne

在北京紫禁城演出的法国钢琴 / 32 Quelques mots sur Jean-Yves Thibaudet

Le site de Nihewan, en Chine : autre source de l’humanité ?

文化视点 Culture

饕餮地带 Cuisine

Handan, le calme de la province à 3h30 de Beijing

带您走近书法家董强 / 22 Dong Qiang: le style d'un calligraphe francophone

龙井虾仁 / 35

经济盘点 Economie

中国的春节习俗 / 26 La fête du printemps

Crevettes décortiquées au thé Longjing

听众信箱 La voix des auditeurs

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年夜饭经济 / 28 Repas du réveillon des Chinois 4

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Le festival culturel francochinois Croisements revient cette année avec pas moins de 134 évènements (de la danse en passant par le théâtre, le cinéma, la musique, le nouveau cirque et les expositions) programmés dans 24 grandes villes de Chine.

Une collection exceptionnelle composée de 11 tableaux authentiques du peintre chinois Chu TehChun, de 4 tableaux authentiques du peintre chinois Zao Wou-Ki, et de 12 objets chinois de porcelaine et de cloisonné datant de la dynastie des Song à la dynastie des Qing, est présentée lors de l'exposition baptisée ''Les voyages de la découverte'' au Centre culturel de Chine à Paris, du 8 au 10 mars 2012.

Tous les champs de collaboration artistique seront représentés dans la programmation, qui met par ailleurs en lumière les collaborations entre artistes français réputés et créateurs chinois talentueux.

3月8日,法国巴黎中国文化中心迎来初春第一 个重量级展览《寻古探新》,展品包括11件朱 德群的油画原作,4件赵无极的油画原作,还有 12件从宋到清的珍贵瓷器及景泰蓝作品。作为 全世界巡展的一部分,巴黎站展览将持续三 天,所有展品将在最后一站的香港参加大型拍 卖会。

“中法文化之春” 艺术节将覆盖全国24个城市,推出 134余场包括电影,戏剧,舞蹈,音乐,展览,新马戏 等活动。这些不同形式的艺术交流项目汇集了中法两国 目前最优秀、最具代表性的艺术家。

2. Les deux pandas géants chinois Huan Huan et Yuan Zi ont été présentés au public le 18 février dans le zoo de Beauval, à Saint-Aignan dans le Loir-et-Cher, près de la ville de Tours, dans le centre de la France. Les deux pandas géants ont passé une période de quarantaine et d’adaptation, qui a duré presque un mois, avant leur première rencontre avec les visiteurs. Le zoo de Beauval à Saint-Aignan est l’un des zoos les plus célèbres d’Europe. Il a aménagé une zone spéciale de 2,5 hectares pour les pandas. Yuan Zi et Huan Huan resteront dans ce zoo français pendant dix ans dans le cadre d’un accord de conservation et de recherche conclu entre la Chine et la France. 2月18日,在法国中部圣艾尼昂市的博瓦勒野生动物 园,中国大熊猫“圆仔”和“欢欢”与游客见面。 当日,中国租借给法国的两只大熊猫“圆仔”和“欢 欢”经过1个月左右的检疫隔离和适应期后,正式在 法国博瓦勒野生动物园与游客见面。博瓦勒野生动物 园是欧洲最著名的动物园之一。博瓦勒动物园为迎接 熊猫的到来专门建设了设备一流、功能齐全的熊猫 馆。“圆仔”和“欢欢”将在这里开始它们为期10年 的中法大熊猫繁育合作计划。

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5. Le 8 mars 2012, une exposition de robes traditionnelles chinoises qipao a été inaugurée au Musée des femmes et des enfants à Beijing. Cette exposition a attiré des femmes de différentes tranches d’âge à Beijing. Plus de 100 qipao sont exposées ; les robes les plus anciennes datent de la dynastie de Qing. La plupart des objets exposés ont été offertes par le Musée de la Soie de la Chine. Cette exposition se terminera le 27 mars. 3月8日,“中国百年旗袍展”在北京中 国妇女儿童博物馆开幕,吸引了许多不 同年龄段的北京女性。这里展出了百余 件旗袍,最早的几件可以追溯到晚清时 期,展品主要由中国丝绸博物馆提供, 展览将持续至3月27日。

L'académie de médecine de l'université de Stanford a lancé un cours consacré au kung-fu de Shaolin en janvier 2011. L'enseignement est assuré par l'équipe de maîtres du centre de la culture de Shaolin à San Francisco. Le cours comporte déjà cinq classes et environ 130 membres. Comme le résultat de la formation était satisfaisant, l'université a l'intention de le proposer à la rentrée prochaine. En même temps, la culture de Shaolin souhaite établir une base pour faire connaître le kung-fu et la culture de Shaolin dans d'autres universités et écoles des États-Unis. 3月9日,在美国加利福尼亚州的斯坦福大学,少 林功夫班的学员在教练带领下练习基本功。斯坦 福大学医学院于2011年1月起首次开设少林功夫 课程,由总部设在旧金山的少林寺文化中心的教 练团队执教,学员皆为该大学的教研和工作人 员。该少林功夫班至今已举办5期,共招收学员约 130人。因一年多来教学效果显著,校方计划长 期办下去。少林寺文化中心则希望以此为基础, 进一步将少林功夫、少林文化推广到美国其他大 学及中小学。

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A l’origine de cette aventure, Anne Salaün et Benjamin Stoll, un couple de Français de 25 ans. Après 6 mois de périple, ils sont finalement arrivés à Beijing le 24 septembre 2011. Un petit comité était là pour les accueillir. Traverser l’Europe et l’Asie en vélo, Anne et Benjamin ont eu cette idée très originale pendant leurs études. Ils ont mûri leur projet et en partant ils avaient un objectif bien précis... Selon Anne, l’idée, c’était de rencontrer des jeunes tout le long de la route pour faire un film documentaire sur leur quotidien et leur vision du futur. Est-ce qu’ils sont optimistes ou pas ? Est-ce qu’ils ont des projets ? Des rêves ?

Deux jeunes, un tandem, 12 000 km de Reims à Beijing, 10 pays traversés, 20 écoles visitées, de formidables rencontres avec des milliers d’enfants...Il s’agit d’un défi sportif et éducatif : le « Bike to School ». Xiong Huizhong 8

Et ce film documentaire, qui montre les différents paysages traversés, les personnes rencontrées, les réparations du vélo et leurs émotions sortira début 2012. 12 000 km d’un voyage visiblement très enrichissant... Anne et Benjamin ont traversé donc tout le continent. Ils sont partis de Reims et arrivés à Pékin. Le tout par la terre. « On a commencé donc en France, pour continuer en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Ukraine, là on est entrés en Asie, en Russie, puis au Kazakhstan, on a fait une excursion au Kirghizistan et pour arriver finalement en Chine. Et donc l’intérêt du vélo par rapport à l’avion par exemple, c’est qu’on a eu la chance de voir beaucoup d’aspects d’un même endroit. On a vu la campagne, on a vu les grandes villes, les capitales, mais notre vœux c’était justement de ne pas privilégier l’un ou l’autre. C’était de découvrir aussi honnêtement et objectivement que possible le pays dans son ensemble », raconte Anne. Relier la France et la Chine en tandem, un projet un peu fou et qui, forcément, n’est pas passé inaperçu. Selon Benjamin, ce qui est intéressant c’est qu’avec un vélo pareil, les gens viennent à vous. Donc c’est un très bon moyen de communication. Ça leur a permis d’attirer des gens qu’ils n’auraient pas rencontré sinon, et quand il y avait des jeunes qui parlaient un peu anglais parce qu’ils parlent pas du tout chinois, ça leur permettait d’interagir avec eux. Partis de Reims (dans l’Est de la France) où ils ont faits leurs études, pour rejoindre la Chine, c’est un sacré trajet mais surtout des centaines de rencontres et des milliers de souvenirs qu’ils ne sont pas prêts d’oublier. « On a mille anecdotes. 12 000 km...on a tellement de rencontres. On roule 80 à 100 kilomètres par jour, donc chaque jour vous rencontrez de nouvelles personnes. Quand vous voyagez en avion, vous rencontrez des gens à l’aéroport, au départ, à l’aéroport, à l’arrivée et deux ou trois personnes dans le vol. Quand vous êtes à vélo, c’est le matin vous vous levez, vous dites au revoir à l’autre qui vous a reçu, vous repliez votre tente, vous rencontrez des gens toute la journée, et vous rencontrez des gens le soir quand vous cherchez un endroit pour dormir. Et des gens qu’on ne connaissait pas, quand on est arrivé chez eux, et deux jours plus tard, trois jours plus tard, on a quitté des amis, on était en train, les larmes aux yeux, de les quitter en disant on a tellement hâte de vous revoir alors qu’on les connaissait pas 48h avant. Et c’est ça qui est très fort dans ce voyage là. C’est qu’on ar-

rive, humble, et qu’on arrive, vrai. C’est à dire qu’on n’est pas là avec des artifices, non, on est sur notre vélo avec nos affaires, qui ne sont pas toujours lavées tous les jours. Et on rencontre les gens, et c’est l’humain. De personne à personne» a raconté Benjamin. Anne pour sa part a surtout été marquée par la curiosité des populations locales. Elle a dit « En Europe centrale beaucoup nous a dit, mais vous n’avez pas peur, vous allez dans les pays suivants, mais c’est dangereux ou c’est différent. Ce qu’on leur explique, c’est que...il y a la peur, c’est un gros obstacle. Depuis la France il y a des gens qui nous ont dit...ah, n’y aller pas, c’est dangereux, regardez les médias, c’est dangereux, c’est la guerre, c’est le danger la pauvreté... Et à chaque fois, on était très content de faire le pas suivant, d’aller dans le pays suivant. Et ce qui fait qu’il y a beaucoup de gens qui nous ont dit, c’est comment les pays d’avant, c’est comment les pays d’après, c’est nous, qui étions finalement étrangers à cette région, qui leur racontions ce qu’on avait vécu dans les pays précédents. Ils nous ont dit : Vous connaissez mieux nos voisins que nous. Et vous nous donnez envie d’aller les voir. » Et le mot de la fin revient à nos 2 intrépides. Que retiennent finalement Anne et Benjamin d’une telle aventure ? Pour Anne, c’est l’humain et l’importance d’une vision justement du futur. C’est grâce à toutes les personnes qu’elle et Benjamin ont rencontrées, leurs partenaires ceux avec qui ils ont préparé le voyage avant de commencer, aussi tous les gens qu’ils ont rencontrés sur la route, qu’ils ont pu continuer. C’était une motivation constante, un petit sourire, un soutien, un repas chaud, quelqu’un qui les attend à la prochaine ville, c’étaient autant de choses de motivations qui leur ont permis de continuer. Et du coup, cette motivation c’est l’espoir, c’est la motivation, l’initiative, tout ce qui fait qu’ils vont continuer, qu’ils ne vont pas rester bloquer. Et ça c’est quelque chose qui est très important pour tout les deux. C’est avoir un but, des projets, des rêves, et de faire tout ce qu’ils peuvent pour les réaliser. Quant à Benjamin, il a vécu la même aventure, et il l’a exprimée à peu près de la même façon. Il n’a pas grande chose à ajouter à ce que disait Anne par rapport l’espoir qui lui a touché. De voir qu’il y avait encore de l’espoir. Puisqu’ils sont partis quand même de France, ils ont fini par une école dans une banlieue où les élèves étaient assez pessimistes par rapport à l’avenir, et ils se sont dits qu’ils espèrent que le long de cette route-là, les gens ne seront pas aussi pessimistes. Et ils sont très heureux de voir que c’est selon les milieux, les origines sociales, il y a des différentes formes d’espoirs, il y a des différentes formes de visions de l’avenir, et donc ça leur a vraiment fait très plaisir de voir qu’il y avait beaucoup d’espoir. Le projet « Bike to School » a obtenu le label de l’Unesco pour la « Décennie de l’Education au service du Développement Durable ».

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i Shijiazhuang, la capitale du Hebei, a un intérêt touristique limité, les alentours de la ville recèlent une perle pour tout amateur de l’histoire de la Chine ancienne et du bouddhisme : Zhengding. Outre ses remparts, la cité est célèbre pour ses temples, ses portails et ses pagodes, qui témoignent de l’activité religieuse qui y règne depuis plus d’un millénaire. Zhengding compte aujourd’hui pas moins de sept sites culturels de niveau national. Plus de 3 800 objets culturels et historiques y sont également conservés, ainsi que plus de 300 stèles antiques.

Construit en 586, le temple accueille toujours aujourd’hui les fidèles, 1 400 ans après.

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Le principal site visité est le Temple Longxin (隆兴寺), plus communément appelé « Temple du Grand Bouddha » (大 佛寺). Construit en 586, sous la dynastie des Sui (581-618), le temple ne devient véritablement influent que sous la dynastie des Song du Nord (960–1127), lorsque Zhengding est alors un centre culturel et politique important en Chine du Nord. En 971, Zhao Kuangyin, le premier empereur de la toute nouvelle dynastie, décide de travaux de reconstruction. Depuis lors, le site, où se déroulaient tous les ans de somptueuses cérémonies impériales, s’est enrichi de constructions très diverses, témoins des dynasties successives. « Cette diversité, c’est ce qui fait la spécificité du temple par rapport à d’autres, explique Cui Weili, vice-directrice du Bureau de protection des vestiges culturels. Au point que le lieu est surnommé +le musée des constructions de la Chine ancienne+ ». Plus aucun moine n’est aujourd’hui présent dans le temple, et le lieu est voué avant tout à la conservation de son important patrimoine historique et culturel. Parmi eux, une réalisation majeure : une statue en bronze de Guanyin, qui possède 42 bras et haute de plus de 21 mètres. Au-delà de la qualité et de la finesse des ouvrages, il est plaisant, tout simplement,

de se promener dans les allées du temple, entourées de verdure, et au milieu des effluves d’encens que viennent pieusement allumer les fidèles. Mais la cité ancienne de Zhengding recèle bien d’autres richesses, avec notamment le temple Kaiyuan, ou encore de nombreuses pagodes. Une des plus intéressantes, la pagode Xumi, est un bon exemple des pagodes en brique construites au début de la dynastie des Tang (618— 907). Construite en 636 et haute de 48 m, elle a une histoire de près de 1 400 ans. Avant de repartir, faites donc un tour sur les remparts de la cité, qui permettent d’avoir un panorama très intéressant sur la ville et sur ses pagodes qui en font tout le cachet. Comment y aller ? Le plus simple est d’abord de se rendre à Shijiazhuang, la capitale provinciale. De très nombreux trains partent de Beijing chaque jour. Compter environ 85 yuans pour un aller simple en train rapide (2h15). Moitié prix si vous optez pour un train normal, plus lent (3h, voire 4h). De Shanghai, c’est plus compliqué. Seuls 4 trains, lents, partent chaque jour. Le plus intéressant reste le train de nuit Z96/Z97, départ 19h22, qui arrive le lendemain à 6h22. En couchettes dures, un billet allersimple vous reviendra à 290 yuans. Une fois à Shijiazhuang, des bus partent de la gare ferroviaire et routière pour rejoindre Zhengding, à 18km.

Prix. L’entrée au Temple Longxin coûte 40 yuans. Tarif étudiant 30 yuans. Gratuit pour les enfants en-dessous de 1,2m. Le temple est ouvert de 8h30 à 17h.

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Le site de Nihewan, en Chine

Handan,

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autre source de l’humanité ? ’où vient l’Homme ? A cette difficile question, la majorité des scientifiques penche aujourd’hui pour l’hypothèse de l’origine africaine, et unique. Il y a 60 000 ans, l’Homo sapiens aurait migré à partir du continent africain pour ensuite coloniser le reste de la planète.

ituée à l’extrême Sud de la province du Hebei, dans le Nord de la Chine, la discrète Handan, rarement mentionnée dans les guides de voyage étrangers, mérite pourtant le détour. Cette cité de province, peuplée d’1,5 million d’habitants, est riche d’une histoire de trois millénaires.

Mais cette option n’est pas la seule. Certains chercheurs penchent ainsi pour une origine multirégionale de l’Homme. En clair, l’Homme ne serait pas uniquement originaire d’Afrique, mais de plusieurs endroits dans le monde. Le site du bassin de Nihewan, à environ 150 km au NordOuest de Beijing, vient donner de l’eau au moulin à cette théorie. Des squelettes humains datant du Néolitique ont été retrouvés, ainsi que des preuves indirectes de vie « humaine ». Des traces d’outils tranchants sur des os d’animaux ont effectivement été déterrés. Des os gravés qui seraient vieux de 2 millions d’années, selon la datation au carbone 14.

L’attraction principale de la ville est la Terrasse du roi Wuling (武陵丛台), qui se trouve dans le Parc Congtai, en plein centre-ville. Ce promontoire entouré d’eau a été construit sous le règne du roi Wuling, lorsque Handan était la capitale du royaume de Zhao (-453 à -228 av. J.-C.). C’était durant la période des Royaumes combattants (Ve siècle av. J.-C. à -221 av. J.-C.), lorsque la Chine n’était alors qu’une mozaïque d’Etats se faisant la guerre. Le roi a fait ériger cet ensemble de constructions pour y profiter d’une vue imprenable sur les spectacles et les défilés militaires qu’il organisait ici. L’ouvrage, à l’origine constitué de terre, a été reconstruit en briques et a bénéficié de l’ajout de bâtiments sous la dynastie des Ming (1368-1644). C’est aujourd’hui l’un des sites historiques les plus précieux de la province.

Le musée de Nihewan retrace les différentes hypothèses de l’origine de l’Homme, avec de nombreux objets trouvés lors de fouilles. Nihewan est probablement l’un des endroits les plus intéressants, en Chine, pour étudier et explorer l’origine de l’Homme. Chaque année, un grand nombre de géologues et d’archéologues chinois et étrangers viennent y mener des recherches. Consciente du potentiel du site, la province cherche également à développer l’activité touristique et est en train de mener un projet d’éco-village dans les environs.

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le calme de la province à 3h30 de Beijing

Le musée de Nihewan recèle d’intéressantes pièces, dont certaines, notamment des outils, datent du Néolithique.

Le site de Nihewan fait partie d’une aire protégée.

Quand la température le permet encore, il fait bon se promener le soir, dans les rues animés de la ville. Sur une place dégagée, des vieux font du tai-chi-chuan au son d’une vieille radio grésillante, tandis que les ados jouent au badminton ou à se poursuivre avec de gros boudins gonflables, au bord des marches du musée municipal.

Comment y aller ?

Handan est cependant surtout un point de départ idéal pour des visites dans les environs. De la ville, il est aisé de rejoindre la remarquable cité ancienne de Guangfu, à une heure de route, ou encore les monts Taihang, plus à l’Ouest, pour une excursion.

Trois trains rapides partent de Beijing chaque jour et relient la ville en environ 3h30. Prix d’un billet aller-simple (au 18 octobre 2011) : 136 yuans.

Bref, Handan est une agréable petite ville historique, sans prétention, qui conviendra à tous ceux qui veulent éviter la foule et les embouteillages le temps d’un week-end.

L’entrée au Parc Congtai (Congtai Gongyuan) vous coûtera 4 yuans.

Le pavillon situé au sommet de la Terrasse du roi Wuling, rénové sous les Ming, permet de jouir d’une belle vue sur le parc environnant.

Prix.

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西贡在巴黎 钟鼓楼高高地屹立在京城北面。 鼓楼在前,红墙黄瓦。 钟楼在后,灰墙绿瓦。

1. 老板 Steve 和老板娘宁宁 2. Steve 父母的婚礼 3. 西贡烤虾 4. Steve 妈妈一家 5. 越南春卷 6. 餐厅天台

这是中国著名作家刘 心武在其小说 « 钟鼓楼 » 当中的描写。在万物逐渐 返青的春日里,穿过繁华 的都市,带着些许的疲倦, 停留在红墙绿瓦之间,梳 理那经历一冬寒风的心情, 沉淀那积累四季变迁的思 绪,在飘着嫩芽香味的午 后,一杯浓郁的法式咖啡, 纯正的西贡料理,聆听着 钟鼓楼上空时远时近的鸽 哨声,我们的心里春暖花 开。 “西贡在巴黎”主营法 国和越南菜,老板 STEVE 的父亲是法国人,母亲是 越南人,来到中国以后娶 了一个美丽的北京姑娘。 一个热爱美食的家庭把亚 洲菜的恬美和欧洲菜的精 致绝佳的融合在一起。店 中的老巴黎热红酒,先用 老式加热机温热了,再加 入糖和朗姆酒,最后挤进 一些橙汁,很暖心。还有 西贡烤虾,有位知名的导

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演常常来吃,被花瓷碟装 盛,竹签串起,甜酸汁并 没有干扰虾肉本身的鲜 美,是地地道道的越南老 味。经典的法式波尔图酒 私房鹅肝,要先用波尔图 白兰地酒腌制新鲜的鹅肝 24小时,烘烤后酒香浓 厚,抹在薄薄的面包片上, 又是另外一种丰富厚实的 感觉。 “西贡在巴黎”运用典 型的法式老餐馆的装修风 格,墙上挂的每张海报背 后都有一个故事。值得一 提的是店里的天井中生长 着两棵百年的榆树,每当 枝繁叶茂的时候,也正是 二楼露台开放的季节。约 上三五好友,在京城的夜 色中品尝异国美食,借用 店家菜单上的一句话: “犹如湄公河和塞纳河地 不期而遇,他们是如此的 不同却又彼此相依”。

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Un ouvrier du bâtiment à côté du 3e périphérique de Beijing. PHOTO/Wang Fangliang

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La cité du Phénix, dans la province du Hunan. PHOTO/ Liu Tingting FRENCH.CRI.CN

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Au Tibet, le prêt de yaks comme remède à la pauvreté Deng Yingping

ous sommes à une heure de voiture du centre-ville de Lhassa. Le canton de Tsangtok est une zone isolée. Les paysans y cultivent de l’orge, des légumes, et élèvent quelques bêtes, pour répondre à leurs besoins en nourriture. Le climat, lui, est rude et la population est à la merci des aléas climatiques.

Tenzin Nyima est un paysan de 44 ans, qui habite le village de Lamo. C’est l’un des premiers bénéficiaires du programme d’aide. Avant le lancement du programme, il n’avait presque pas d’argent de côté. Il élevait juste quelques yaks pour labourer ses champs. Avec à peine un demi-hectare de terres, il doit faire vivre sa famille, qui compte au total six personnes.

Il y a un peu plus de deux ans, un programme d’aide pour les familles les plus modestes du canton a été lancé. Budget : 33 000 euros environ. Le principe est simple : le gouvernement local prête des yaks aux familles. Avec ces yaks, ils peuvent commencer à reconstituer un cheptel et générer un revenu.

Malgré les allocations du gouvernement pour financer la scolarité des enfants, les enfants de Tenzin ne peuvent pas tous aller à l’école. Mais ce nouveau programme de prêt de yaks a déjà apporté certains changements positifs. Tenzin Nyima : « Avant de rejoindre ce programme, nous étions vraiment trop pauvres. La vie était dure. Mes enfants n’avaient aucun argent de poche. Grâce à ce nouveau programme, nous pouvons vendre des yaks afin de gagner un peu plus d’argent. Maintenant, j’espère que nos enfants pourront aller dans de bonnes écoles. Je suis optimiste, je pense que je pourrai les soutenir financièrement jusqu’à l’université. »

Dans le village de Lamo habitent près de 220 familles. Un tiers d’entre elles ont un revenu annuel inférieur à 180 euros. Une condition pour pouvoir bénéficier du programme d’aide. Détails de ce programme avec Li Bin. C’est le chef du Bureau de l’agriculture du district. Li Bin : « Les familles modestes doivent signer un contrat avec les autorités du village et du canton. Le gouvernement local leur prête ensuite des yaks femelles enceintes. Si le bébé yak est un mâle, la famille le garde, et peut le vendre ou continuer à l’élever. Par contre, si le bébé yak est une femelle, il devra être rendu au gouvernement. C’est une forme de développement durable. » Les villageois élevaient autrefois eux-mêmes beaucoup de yaks. Des yaks qui sont, dans les régions tibétaines, synonymes de fortune. Celui qui possède le plus de yaks est souvent considéré comme le plus riche du village. Alors pourquoi les villageois du canton ne s’enrichissaient pas, ou plus ? Eh bien à cause de l’alimentation des yaks en hiver. Dorje Wangyel, le chef du canton, résume la situation : « Les villageois stockaient des herbes sauvages en octobre afin de nourrir les yaks en hiver. Cependant, les stocks ne suffisaient que pour deux mois. Avant l’arrivée du printemps, il restait donc trois mois, où les yaks devaient survivre en mangeant du fourrage.» Ce fourrage devait donc être acheté. Mais pour trouver l’argent nécessaire, les villageois n’avaient souvent pas d’autre choix que de vendre leurs yaks. S’ils ne les avaient pas vendus, ils n’auraient pas pu acheter de fourrage. Et sans fourrage, les yaks auraient eu faim. Or, un yak frêle et en mauvaise santé est difficile à vendre.

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Les villageois se sont donc embarqués dans une espèce de cercle vicieux. Ce nouveau programme de « prêts de yaks » a donc pour objectif de rompre cette spirale. Explications de Li Bin : « Du fait qu’ils manquaient de capitaux de départ, les villageois ne pouvaient pas acheter de yaks femelles, nécessaires pour reconstituer un cheptel. C’est pour cela que nous avons entrepris ce genre de programme dans tout le canton. Le gouvernement offre des yaks, prête des yaks, aide les villageois à avoir des bébés yaks, et puis laisse les villageois mener leurs affaires eux-même. »

Dix yuans, soit environ un euro... Pour un enfant d’une grande ville en Chine, la somme correspond à un jour d’argent de poche. Mais pour les enfants de Tenzin, cela représente une somme énorme. Dès qu’il a eu connaissance du programme d’aide, Tenzin a décidé de s’inscrire. Pour échapper à la misère et pour s’enrichir le plus vite possible, explique-t-il. Toute demande est ensuite traitée et discutée lors d’une réunion de village. Les villageois doivent savoir quelle famille est vraiment dans la misère, et nécessite donc l’aide la plus urgente. Après avoir emprunté son premier yak, Tenzin a immédiatement commencé à construire un nouvel enclos pour accueillir l’animal. L’année dernière, il a vendu deux bébés yaks, et échangé un bébé yak contre de la nourriture et du fourrage. Avec la vente des yaks et les recettes issues de la vente de lait, il a gagné en 2010 l’équivalent de 1 300 euros. Soit plus de 200 euros pour chaque membre de la famille. Assez pour sortir sa famille de la misère. Tenzin dit vouloir continuer à faire des efforts pour obtenir davantage de bébés yaks et pouvoir améliorer sa vie. Il espère que ce programme pourra davantage profiter aux villageois. Le programme, vieux de seulement deux ans, a apporté de nettes améliorations aux familles. Comme le rappelle Jampa, un habitant du village : « En 2006, la famille la plus riche du village avait seulement un revenu annuel de 107 euros par personne. La plupart des familles n’avaient presque pas d’argent de côté. Mais en 2010, le revenu annuel a atteint les 538 euros par habitant. » Soit un revenu annuel multiplié par plus de 5 en 5 ans. Le programme se poursuit actuellement. Il devrait être mis en place dans un nombre croissant de cantons du Tibet. FRENCH.CRI.CN

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Li Xi

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rofesseur, conférencier, calligraphe, éditeur, artiste et traducteur, Dong Qiang est l’un des intellectuels francophones chinois les plus actifs. Traducteur de plus de 25 livres, dont ceux du prix Nobel de littérature J.M. Le Clézio, il œuvre dans les domaines de la philosophie, de la calligraphie chinoise, de la littérature et des arts, et ce, dans les sens franco-chinois et sino-français, ce qui est très rare dans cette profession. Il se consacre depuis plus de 20 ans à l’enseignement de la langue et de la culture françaises. En tant que professeur, il a initié de nouveaux cours au Département de français de l’Université de Beijing, sur la civilisation française et les traductions pratiques, ainsi que des séminaires sur la pensée française contemporaine.

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Vous êtes une sommité dans le milieu francophone en Chine, et vous avez aussi une grande connaissance de la culture chinoise. Vous manipulez très bien les deux langues, malgré leurs différences historiques et culturelles. Est-ce que vous pouvez transmettre à nos auditeurs les recettes de votre succès ? Il s’est avéré que j’ai très tôt aimé la langue française et que j’ai très tôt, aussi, montré une capacité d’apprentissage du français, parce que parmi les élèves de l’époque, j’étais nettement le meilleur. Et ensuite, j’étais parmi les premiers étudiants francophones qui avaient pu sortir de Chine avec une bourse de l’Etat français. A l’époque, c’était très rare. Donc, je suis sorti de la Chine très tôt. Je suis resté très longtemps à Paris. Et pour une série de circonstances, j’ai pu rester avec mes propres moyens. Au début, c’était assez difficile, même si cette difficulté était bénéfique pour moi, puisque j’ai vraiment appris le français dans des conditions très riches, dans le sens où j’ai pu côtoyer toutes sortes de gens. J’ai même pu travailler dans différents milieux. Donc, j’ai pu avoir un contact avec toutes sortes de couches sociales, qui, chacune, s’exprime de façon différente. Si j’ai une certaine fierté, c’est que je connais la France de l’intérieur, je la connais par ma propre expérience. Mon français, je ne l’ai pas appris seulement à l’université. J’ai aussi suivi quelque chose de très rigoureux sur le plan académique. J’ai la chance d’avoir côtoyé de grands maîtres de la littérature, de grands penseurs. Voilà, mon expérience a fait que j’ai vraiment pu m’immerger dans la culture française. Et en même temps, cette vie à l’étranger a suscité chez moi une vraie nostalgie pour la culture chinoise.

Donc, comme la France est un pays où il y a beaucoup de bibliothèques, beaucoup d’archives, j’ai pu avoir accès à beaucoup de choses très précieuses de la culture chinoise, c’est-à-dire que, tout en apprenant des choses de la part de la France, j’ai pu réapprendre des choses sur la Chine. C’est effectivement une expérience assez personnelle et riche, parce que je fais partie des rares qui ont pu, petit à petit, établir une sorte de système comparatif entre la France et la Chine. Monsieur Dong, vous êtes connu de la plupart des Chinois à plusieurs titres : écrivain, enseignant, expert en littérature française, etc. On sait que vous possédez de nombreux talents dans le domaine de la calligraphie chinoise. Vos oeuvres ont aussi suscité de vives réactions. D’après vous, par rapport à d’autres formes d’expression, quels sont les atouts de la calligraphie pour exprimer la culture chinoise ? J’ai appris très tôt la calligraphie chinoise. J’ai deux fiertés personnelles : ma calligraphie et le français. J’ai appris le français comme j’ai pratiqué la calligraphie. Si j’ai pu acquérir une compétence dans ces deux domaines, c’est que justement, pour moi, ces deux domaines sont presque similaires. Je crois que la calligraphie deviendra de plus en plus importante pour les Chinois. Parce que les Chinois se rendent compte que c’est l’un des arts qui leur appartient. C’est l’un des rares domaines dans lesquels on peut se dire : ça, c’est notre culture, notre art. La calligraphie chinoise est unique et touche tous les domaines. C’est un carrefour qui touche la philosophie, la peinture, même parfois les exercices corporels comme le tai-chi, etc.

C’est à la fois mental et physique. C’est un exercice poétique, pictural et en même temps psychologique. Elle peut nous calmer et nous aider à mieux affronter la vie moderne. J’ai beaucoup de contacts avec des psychanalystes français. Je leur dis toujours que la Chine n’a pas besoin de psychanalystes, parce que la Chine a la calligraphie. La calligraphie joue un rôle extrêmement important pour l’harmonie de l’individu. La calligraphie a un autre avantage, c’est qu’elle établit un pont entre le passé et le moderne. On peut faire de la calligraphie de façon très moderne, comme un pur jeu gestuel. Mais on peut aussi la pratiquer avec un sens patrimonial, puisque les plus grands textes chinois sont souvent écrits avec une très belle calligraphie. Parfois, quand vous faites un petit exercice, c’est comme un musicien qui interprète un morceau très important du 17ème siècle ou du 18ème siècle. C’est là que réside la grande force de la calligraphie et cette capacité d’expression. C’est à la fois une pure expression personnelle et une sorte d’apprentissage de tout le patrimoine chinois, parce qu’on peut rencontrer jusqu’à la source de l’écriture. Vous pouvez suivre toute l’évolution du style au 5ème siècle, dans la dynastie des Song, etc. Les gens n’écrivent pas de façon identique. Ce côté extrêmement moderne, expressif et individuel, et ce côté collectif, historique et patrimonial font la richesse de la calligraphie chinoise. En 2011, le gouvernement chinois a décidé d’accélérer la réforme du secteur culturel. A votre avis, actuellement, qu’est ce qui manque le plus au secteur culturel chinois ?

Vous savez, cette réforme dont vous parlez n’en est pas vraiment une. Parce que la Chine n’a pas vraiment besoin de réformes dans le système culturel. Si la Chine a besoin de réformes, c’est dans un sens plus large, qui concerne toute la société. Le terme officiel, c’est la prospérité culturelle. Il y a quelques évidences. La première, c’est que la Chine est un grand pays de culture : on est très fier de son histoire, de sa civilisation, etc. La deuxième évidence, c’est qu’effectivement, aujourd’hui, on ne sent pas trop cet héritage, on ne sent pas trop ce pays en tant que pays de grande culture comme on est habitué à le connaître. C’est-à-dire que 30 ans de richesse économique, 30 ans de réalisme et de matérialisme ont fait un petit peu négliger l’aspect culturel. Troisième évidence, c’est que, malgré tout, étant donné la richesse générale et la diversité de ce pays, je crois qu’on n’a pas exactement besoin de réformes pour avoir la prospérité. Parfois, il suffit de laisser s’exprimer cette diversité. Cette diversité touche aussi différentes générations, parce que les gens ont vécu tellement de choses différentes. Je crois qu’une des forces des Chinois est justement une richesse d’expériences. Vous avez une très forte capacité de création de la part de la jeune génération, qui n’a pas vécu grand-chose, mais qui a justement une sorte de capacité d’innovation, qui n’accepte pas beaucoup de contraintes. Donc, je crois que c’est dans ce genre de diversité que réside la richesse de la culture chinoise. On n’a pas besoin de réformes. Cette prospérité viendra à partir au moment où tout le monde, à sa manière, s’exprimera. FRENCH.CRI.CN

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autour des échanges qui peuvent avoir lieu entre les collectivités locales, villes, régions. L’UMP aidera à faciliter ces échanges. Troisième élément : j’ai proposé il y a des années qu’un certain nombre de membres de l’équipe dirigeante de l’UMP, de la jeune génération, puissent venir ici en Chine afin de nouer un certain nombre de contacts. Je pense que la relation entre la Chine et la France est ancienne. Certes, le contenu politique, économique et stratégique, mais aussi le contenu d’amitié. L’amitié s’est inscrite dans la durée et dans la fidélité, donc je crois que c’est important que l’on puisse avoir aussi cette relation au niveau des jeunes responsables.

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Interview de Jean François Copé

l’invitation du Parti communiste chinois, une délégation de l’Union pour un Mouvement Populaire, conduite par son secrétaire général Jean-François Copé, a visité la Chine en février. Il s'agissait de la sixième visite en Chine de Monsieur Copé. « Je suis venu cette fois pour étudier, avec mes homologues chinois, le contenu du protocole et des consensus que nous avons signés et ajouter des contenus concrets à ces consensus », a-t-il déclaré.

Comment jugez vous les relations entre l’UMP et le PCC ? J’ai été accueilli de manière très chaleureuse par mes amis chinois et j’y ai été personnellement très sensible. Il y a bien des années que je viens en Chine, c’est mon sixième voyage officiel. Mais celui-ci avait un caractère particulier, puisque c’est la première fois que je viens en tant que secrétaire général de l’UMP. Cette fois, je suis venu avec l’objectif d’étudier, avec mes homologues du PCC, le contenu de l’accord que nous devons signer entre nos deux partis 24

depuis près de deux ans et de voir comment on pouvait lui donner un contenu plus concret sous la forme d’un partenariat stratégique et global. C’est donc dans cette esprit que nous avons travaillé. J’ai eu la chance d’être reçu tout au long de mon séjour par des personnalités de très haut niveau et de grande qualité, qu’il s’agisse de Monsieur Li Yuanchao, Monsieur Wang Jiarui et Monsieur He Guoqiang. Nous avons eu des entretiens très intéressants qui nous ont permis d’évoquer tous les grands sujets, économiques, politiques, stratégiques qui font les rela-

tions entre nos deux pays. Plusieurs éléments ont été mis sur la table afin d’être étudiés et mis en oeuvre. Premier élément : l’idée de tenir, au moins une fois par an, une rencontre au plus haut niveau entre les représentants de nos deux partis, une fois à Paris et une fois à Beijing. Et j’ai proposé que la première rencontre soit tenue à Paris, probablement à la fin de 2012 ou au début de 2013, pour tenir compte des calendriers institutionnels de nos deux pays. Le deuxième point de réflexion, c’est

La Chine et la France ont noué une relation stratégique globale. Dans les circonstances internationales actuelles, selon vous, quel problème mérite plus d’attention entre les deux pays ? Il y a d’abord un premier sujet qui est la situation en Europe par rapport à la crise qu’elle traverse aujourd’hui. Le message que j’ai souhaité adresser à mes amis chinois est que nous traversons certes une crise en Europe d’une ampleur considérable, mais je crois que nous pouvons dire aujourd’hui que nous avons trouvé un chemin pour en sortir. Cette crise, ce n’est pas la crise de l’euro, pas une crise du change, c’est une crise de la dette souveraine. Dans ce contexte, nous avons imaginé un plan stratégique en trois points. Premier point, une réponse de liquidité avec un fonds européen de stabilité financière, qui va permettre d’aborder une réponse financière et immédiate. Deuxièmement, une réponse de gouvernance européenne, avec la signature d’un traité européen qui va nous permettre de respecter la règle d’or budgétaire. Et enfin, le troisième point, c’est la mise en oeuvre dans tous les pays de la réforme structurelle pour revenir sur un chemin budgétaire. Ces trois piliers stratégiques sont les clés pour trouver un chemin pour surmonter cette crise. La France elle-même s’engage dans cette voie résolument, avec un travail de flexibilité, avec une réflexion de la baisse du coût du travail et un certain nombre de réformes de structure. Pour la relation entre la Chine et la

France, plusieurs éléments. D’abord, le partenariat entre la Chine et la France, ce sont des décennies de dialogue stratégique avec des convergences de vues très remarquables, dans le sommet du G20, où le président Sarkozy et le président Hu Jintao ont montré, dans de nombreux domaines, leur volonté de travailler avec des positions convergentes qu’ils ont pu exposer au G20. Lors de la visite du président chinois Hu Jintao en France en novembre 2010, les chefs d’Etat chinois et français ont décidé d’organiser une année croisée linguistique de début juillet 2011 jusqu’à fin juin 2012. En fait, la Chine et la France avaient déjà organisé des années croisées culturelles très réussies entre 2003 et 2005. Les peuples chinois et français ont ainsi pu admirer profondément la culture des deux pays. Quel est votre commentaire sur ce point ? Je pense que le fait d’avoir choisi comme thème d’échange culturel la langue était la meilleure idée possible, car c’est bien la langue qui est le premier lien entre deux personnes qui ne se connaissent pas d’un pays étranger. D’ailleurs, en France, nous encourageons de plus en plus l’apprentissage de la langue chinoise, et donc, du point de vue culturel, c’était très important d’organiser cette année croisée comme un élément de nouvelle impulsion pour l’apprentissage du chinois. Et naturellement, pour nous, encourager l’apprentissage de la langue française dans votre pays. Notre idée, bien sûr, est de continuer le développement culturel, car un partenariat stratégique ne peut pas se limiter, entre deux grands pays, simplement à la politique ou à l’économie,

il faut aussi y mettre une dimension culturelle, éducative et tout ça doit se continuer à se mettre en place. De ce point de vue, je crois beaucoup à l’intérêt d’échanger par le biais des institutions, des écoles et aussi par le biais des musées. Ainsi s’est tenue en France, au musée du Louvre, une exposition extraordinaire qui a énormément plu au public, et qui racontait l’histoire croisée entre la France et la Chine par les monuments. Je pense que ce genre d’expositions s’inscrit tout à fait dans la démarche, et aujourd’hui, je peux en témoigner, il est devenu très quotidien de parler de Chine en France. C’est quelque chose de très naturel, alors que ça ne l’était pas il y a encore une di-

zaine d’années. Il faut donc aller plus loin encore, et je pense que tout ce que nous pouvons faire pour encourager la venue de jeunes Français en Chine et de jeunes Chinois en France sera dans ce même bon esprit.

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avec de l'argent. C’est une façon de souhaiter aux enfants une vie paisible et sans danger pour l’année à venir. Mais quelle est l'origine de la Fête du Printemps? Selon les légendes mythologiques, à l'époque préhistorique, un monstre cruel et vorace appelé «Nian 年» venait toutes les veilles du Nouvel An dans les villages, détruisait les récoltes et dévorait les troupeaux d'élevage et les humains. Une fois, avant d'attaquer un village, la bête s’est enfuie tout d'un coup en voyant les vêtements rouges distribués par une famille et quand il a entendu une énorme explosion de pétards. Grâce à cet incident, les gens ont découvert que «Nian 年» avait peur du rouge, de la foudre et du bruit.

Au cours de la Fête du Printemps, les villageois ont commencé à coller des sentences parallèles, à pendre des lanternes rouges et à faire claquer des pétards et des feux d'artifice. Ainsi le monstre s’est éloigné des gens et n’a plus jamais causé le malheur de l'humanité au cours de la célébration du Nouvel An lunaire. Donc, les Chinois disent souvent «battre le Nian" ou "Guo Nian 过年"》.

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a Fête du Printemps, également connue sous le nom de « Nouvel An du calendrier agraire » est la fête traditionnelle la plus importante en Chine.

Avant la Fête, il faut nettoyer la maison, préparer des plats traditionnels, et acheter de nouveaux vêtements pour le jour J. Le dernier jour de l'année lunaire chinoise, connu sous le nom de « 除夕 » ( Chuxi ), la veille de la Fête du Printemps, est le jour le plus essentiel pour les Chinois. A cette date, toute la famille se réunit pour coller des « 春联 » ( Chun Lian ), une bande de chaque côté de la porte d’entrée ; pour allumer des feux d'artifice ; et pour savourer un délicieux dîner. Ensuite, tous les 26

Zhao Fangwei membres de la famille préparent ensemble des raviolis qui seront mangés le matin du premier jour du Nouvel an, selon la tradition. Aujourd'hui, beaucoup de gens aiment voir les soirées de gala diffusées en direct à la télévision. Ils passent une nuit blanche pour attendre l'arrivée de la première aube de la nouvelle année. On appelle cela en chinois «shou sui 守岁»(veiller toute la nuit du Nouvel An). Au premier jour du Nouvel An lunaire, les Chinois se rendent toujours visite les uns aux autres, et saluent leurs amis et leurs parents avec « guo nian hao 过年好 » (bonne année) ou « gongxi facai 恭喜发财 » (une nouvelle année pleine de prospérité). Les plus âgés donnent aux enfants des « ya sui qian » ( Argent de poche ) ou des enveloppes rouges

ire que les raviolis sont une partie intégrante de la culture chinoise, n’est pas une exagération. C’est une tradition culinaire. Quand les membres d’une famille les mangent ensemble, ils symbolisent la réunion , Quand on les offre aux hôtes, ils montrent l’hospitalité. Si un étranger revient de Chine sans avoir mangé un seul ravioli, on considérera que son voyage était incomplet. En général, les raviolis sont de petits morceaux de pâte avec de la farce à l’intérieur, que l’on cuit soit dans de l’eau bouillante, soit à la vapeur. Dans le passé, les raviolis étaient considérés comme la nourriture des grandes fêtes, surtout mangés lors du réveillon du Nouvel An chinois. Chaque famille se devait d’en avoir.

trouve, on doit rentrer chez soi pour se rassembler. Toute la famille prépare les raviolis et puis les déguste ensemble dans une atmosphère festive. On y retrouve la gaieté. Cependant, dans la vie moderne, à côté de sa signification symbolique et culturelle, le processus de fabrication des raviolis a beaucoup changé. Par exemple, les citadins font rarement la farce des raviolis, ni même les raviolis d’ailleurs. A l’occasion d’une fête, on achètera des raviolis surgelés au supermarché. Sinon, au restaurant, toute une famille prendra des raviolis. Même à la campagne, les conventions sociales du ravioli sont en train de disparaître, petit à petit.

Chaque veille de Nouvel an, le ravioli est une sorte de nourriture indispensable. Peu importe ce que l’on fait : études, travail, commerce. Et peu importe où l’on se

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Alors est-ce que c’est facile de réserver une table pour la fête ? Effectivement, il faut penser à réserver longtemps à l’avance, exemple avec « quan jiulou », un restaurant réputé de Beijing : Il a commencé à prendre les premières réservations pour le dîner du réveillon quatre mois avant, dès le 1er octobre. Certains clients avaient même déjà réservé il y a un an, lorsqu’ils sont venus dîner dans le même restaurant lors du précédent Nouvel an chinois. D’autres restaurants semblent également très prisés. La veille de Noël, le 24 décembre, nous étions allés demander l’état des réservations à Jia Feiyue, le directeur général d’un grand groupe de restauration, Jude Huatian. Presque tous les restaurants de son groupe affichaient déjà complet. Autre exemple : le restaurant Meizhou Dongpo, dans la banlieue Ouest de Beijing. Le 17 janvier, il affichait déjà complet : toutes les salles, toutes les tables sont réservées. Ils n’ont plus aucune place de libre pour le réveillon. Alors un dîner du réveillon dans un bon restaurant de Beijing, combien ça coûte? Les restaurants moyenne gamme proposent des menus qui coûtent entre 120 et 200 yuans par personne. Soit entre 13 et 22 euros environ. C’est 20% plus cher que l’an passé. Une récente étude de l’Association chinoise pour la restauration montre que la moitié des Pékinois sont prêts à dépenser de 5 à 14 euros par personne. 25% des personnes interrogées n’hésiteront pas à dépenser plus de 14 euros. 14 euros semble être le niveau de prix le mieux accepté. Des hôtels aussi attaquent ce marché, ils proposent des dîners plus haut de gamme, mais qui restent encore abordables. Cui Shanshan est la directrice de Xiangda, un hôtel 4 étoiles situé dans un quartier animé de

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oël, Nouvel An ou encore la Fête du Printemps, dans la famille, la fête se passe avant tout autour de la table ! Comment ça se passe pour le Nouvel An chinois ? Quelle place occupe le dîner, le repas, lors de la réunion de famille ? Le « nian ye fan », le dîner du réveillon, est l’événement qui marque le zénith de la Fête du Printemps. Toutes les familles vont préparer un repas très copieux. Et on trouve dans un menu traditionnel des aliments qui, par leur appellation ou leur forme, ont une signification particulière. Par exemple, le ravioli, l’aliment symbole de la Fête du Printemps, dans les régions du Nord, ressemble à un lingot d’argent. Il est donc sensé symboliser la richesse. Il y a aussi des jeux d’homophonie qui rentrent en ligne de compte. Le ravioli se dit en chinois « jiao zi ». Un mot homophone de « minuit » ou qui signifie « le croisement de deux jours ». Les raviolis sont donc à manger au moment de l’arrivée 28

Beijing. Selon elle, ils proposent cette année des prix plutôt « populaires », le consommateur peut choisir selon ses propres moyens. Cet hôtel propose des menus entre 23 et 56 euros par personne. Comme c’est le cas pour beaucoup de choses en Chine, il existe aussi des prix étourdissants pour le repas du réveillon. A Suzhou, près de Shanghai, l’hôtel Crown Plaza Zhongyin vend son menu spécial à 388 888 yuans pour 8 personnes. Alors pourquoi autant de 8 ? Eh bien parce que les Chinois pensent que c’est un chiffre porte bonheur. 388 888 yuans, ça fait plus de 43 000 euros. Qu’est-ce qu’on a sur la table alors, pour ce prix ? On trouve tous les plats les plus chers du monde. Des ormeaux, du caviar, des truffes et des aliments prestigieux de la cuisine chinoise comme les nids d’hirondelles ou les nids d’abeilles et pleins d’autres choses que je ne sais pas expliquer en français. En fait ce dîner est plus qu’un dîner : les invités sont conduits et raccompagnés dans des voitures de luxe et assistent tout en mangeant à des spectacles locaux, ils recevront des broderies faites sur place— la broderie de Suzhou est connue comme un grand art traditionnel. Et enfin, les invités ont droit à une séance de spa ou de massage de pied, dorment dans des suites luxueuses dans l’hôtel, et le lendemain matin, ils vont dans un grand temple bouddhiste de la région pour prier bonne chance pour la nouvelle année !Donc ce n’est plus un dîner, c’est toute une fête au prix de 43 000 euros. Quand même pas vraiment abordable pour tout le monde. Après tout, on n’est pas obligé d’aller au restaurant. On peut toujours rester dîner à la maison. On a le droit ! Et on n’est pas obligé de travailler toute la journée dans la cuisine, on peut commander des plats semi-préparés. A quelques dizaines d’euros, on a tout ce qu’il faut pour le dîner du réveillon.

Tai Xueqing de la nouvelle année. Alors en Chine du Sud, par contre, pas de raviolis. En général, pour le repas du Nouvel an, la tradition, c’est de manger des « tang yuan », des petites boules de riz glutineux farcis au sésame ou aux cacaouètes, par exemple. Par leur forme ronde, elles symbolisent la réunion de la famille. Depuis quelques temps, ce dîner du Nouvel an est devenu un enjeu commercial. Tout un commerce qui s’est développé autour de ce dîner du réveillon, un commerce de plus en plus florissant, car tout change dans cette société chinoise très consumériste. Dommage pour ceux qui regrettent le bon vieux temps…Bref, au lieu de rester à la maison, de plus en plus de familles chinoises préfèrent aller au restaurant pour le grand dîner du réveillon. Du coup pour les restaurateurs, plus de vacances pendant la fête, c’est désormais la saison pleine. FRENCH.CRI.CN

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220 millions / 2.2 亿 为期 40 天的 2012 年中国铁路春运工作 2 月 16 日落下帷幕。中国铁路共发送旅客约 2.2 亿人次,与去年基本持平。春运期间, 全路日均开行图定旅客列车 3506 列,同比 增加 433 列。40 天来,铁路累计加开临客 25678 列,同比增加 1241 列。春运期间, 铁路通过互联网和电话售出 5085.3 万张, 超过总售票量的 25%。

Cheng Chuqiao Du Bin est PDG de Yoka Beijing, il a créé cette entreprise par passion pour les jeux de société. Actuellement, il y a plus de 100 personnes dans son entreprise. Des dizaines de jeux on été développé, au rythme de 10 par an. L’équipe de Du Bin espère que le marché du jeu de société en Chine continue à se développer .

Le « San guo sha 三国杀 » est un jeu de société créé par un étudiant de l’Université de communication de Chine. Le jeu à un fond historique, puisque, comme son nom l’indique, son intrigue se situe pendant la période des Trois Royaumes. Pour jouer, il faut être, dans l’idéal, entre cinq et huit personnes. Il y a quatre rôles : le roi, le ministre fidèle, le rebelle et un traître.

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Cheng Chuqiao : vous avez participé au développement de quels jeux ? Du Bin : Le jeu le plus important c’est bien sûr « san guo sha 三国杀 », qui a été conçu et développé par mes deux collègues et moi. J’ai également participé à la création de tous les autres jeux de notre équipe. C : Tout au début, qu’est-ce qui vous a poussé à concevoir un tel jeu sur fond historique de Chine comme « san guo sha 三国杀 » ? D : En Europe, les jeux de société sont déjà très à la mode, avec une histoire de développement assez longue. J’ai un ami suédois qui était étudiant à la même université que moi . Un jour, il m’a invité chez lui, pour une soirée de jeux de société. Il avait tellement de boîtes de jeu chez lui que je lui ai emprunté trois jeux et j’ai fait la même chose. Comme ma soirée a eu du succès auprès de mes amis, j’ai eu l’idée de me lancer dans cette voie, encore inexplorée. Juste après, je suis tombé sur l’annonce de deux étudiants de

l’Université de Communication, qui cherchaient des partenaires pour élaborer un jeu appelé sanguosha. On s’est entendu pour travailler ensemble pour finaliser le jeu. C’est de cette manière que j’ai participé à l’aventure « san guo sha 三国杀». C : Quelles sont les grandes étapes de la création d’un jeu ? D : Un jeu de société, c’est des règles et un contexte, une intrigue. On a dû faire un choix, avec tous les contextes possibles en Chine, on a voulu combiner le jeu avec la littérature classique, on a choisi la période des « trois royaumes ». Ensuite on a pensé aux règles du « jeu de massacre » par exemple, et enfin on a fixé les règles de « san guo sha 三国杀». L’objectif difficile à tenir, un jeu qui dure le plus longtemps possible, et qui ne soit pas trop difficile à apprendre, et en même temps un jeu très nouveau. C : Comment avez vous défini les limites du marché ? c’est un jeu avec une base historique quand même, un jeu plus acceptable pour les jeunes ? D : Pas de limite.. on a fait deux sessions test, une que je mentionnais tout à l’heure, avec mes amis, et là, pas un seul n’a « repoussé » le jeu. Le deuxième test s’est fait dans une entreprise d’internet, on a appris à jouer au jeu à plus de 80 personnes en une

après-midi. Après enquête, 8 personnes sur 10 ont aimé le jeu, parmi ces 8 personnes, il y en a 4 qui vont l’acheter, et parmi ces 4 personnes-là, il y en a 2 qui vont apprendre aux autres à jouer, ce qui est le critère qui retient le plus notre attention. Cela veut dire que parmi 6-8 personnes qui jouent ensemble, il y a au moins 2 personnes qui vont aider à faire « la propagande du jeu ». C : Les joueurs sont-ils plus concentrés à Beijing ? D : Les villes où l’on retrouve le plus de joueurs sont Beijing, Shanghai et Guangzhou. Plus les villes sont développées, plus ses habitants ont ce « besoin spirituel ». C’est pourquoi nos produits sont plus vendus dans les métropoles. C : D’après vous pourquoi « san guo sha 三国杀» est tellement populaire ? D : C’est un jeu qui apporte du sang neuf, à côté des jeux traditionnels comme le poker, mah jong... C’est un retour aux sources, quand on n’avait pas tous ces jeux électroniques. Dans notre société moderne où l’ordinateur a tout remplacé, les êtres humains ont soudain l’envie de jouer « face à face ». Les jeux de société répondent à notre besoin de communiquer.A côté de ça, c’est un jeu un peu plus sophistiqué, différent du jeu en réseau.

Le ministère chinois des Chemins de fer a annoncé le 16 février que 220 millions de voyageurs avaient pris le train au cours des 40 jours de la période de la Fête du Printemps, du 8 janvier au 16 février. Les voyageurs ont pu, pour la première fois, acheter leurs billets de train en ligne ou par téléphone, ce qui leur a permis d'éviter de longues heures de queue au guichet et d'éviter d'acheter leurs billets auprès de revendeurs à la sauvette.

48 ans / 48 年 1 月 26 日中法建交 48 周年的庆祝活动在 法国北部城市里尔——戴高乐将军的故乡 进行。 48 年前的 1964 年 1 月 27 日,戴高 乐将军决定与新中国正式建立外交关系, 使得法国成为西方国家中第一个与中国建 立外交关系的国家。 Le 26 janvier, la veille du 48e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, M. Kong Quan, ambassadeur de Chine en France, a visité la ville de Lille, lieu de naissance de Charles de Gaulle, et s'est rappelé du grand homme qui a permis la fondation des relations sino-françaises.

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Quelques mots sur Jean-Yves Thibaudet

U Mao Yuanyuan

n pianiste français en concert à Beijing, ce n'est pas un événement extraodinaire, mais cela a quand même de l'importance. Le 19 février, Jean-Yves Thibaudet a joué avec l'Orchestre symphonique de Beijing. C'est la première fois que cet orchestre invitait ce pianiste mondialement connu. Avant l'interview, j'avais cherché des informations sur ce pianiste. Jean-Yves Thibaudet n'est pas un musicien classique comme on l'imagine. Par exemple, il aime la mode. Selon lui, la mode est une forme d'art : tout comme la musique et la peinture, les grands créateurs de mode sont des artistes. JeanYves Thibaudet se maquille, il n'aime pas les queues de pie, il porte un clou à l'oreille et des vêtements confectionnés spécialement pour lui par la designer Vivienne Westwood. Mais ça ne gêne personne. Au contraire, en plus de sa musique somptueuse, on s'intéresse à son goût exigeant pour l'habillement. La tenue sert « d'une part à respecter le public, d'autre part à la beauté du concert. » S'habiller de façon moderne, c'est aussi une façon d'attirer l'attention des jeunes. La musique classique n'est pas seulement destinée aux personnes âgées. Pour comprendre la musique classique, il suffit de s'asseoir et d'ouvrir les oreilles. On peut être branché et amateur de musique classique. Jean-Yves Thibaudet veut aussi transmettre un message : les musiciens sont comme tout le monde. Ainsi, le public se sent plus proche des musiciens. Le premier jour où j'ai vu Jean-Yves Thibaudet, il buvait du Coca Zéro. Et le lendemain, du thé. N'oubliez pas : il adore les dim sum du Guangdong et le canard laqué de Beijing ! La veille du concert, j'ai assisté à la répétition. J'étais un peu en retard. Le premier morceau, « I got rythm », était déjà fini. Quand je suis entrée dans la salle de concert, j'avais l'impression d'arriver dans un monde d'eau. Le timbre du piano était si limpide ! Comme c'était beau et romantique ! J'ai retenu le titre de l'oeuvre : concerto pour piano N.2 de Liszt. Le jour du concert, « I got rythm » et le concerto pour

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Piano N.2 ont été chaleureusement accueillis par le public, qui n'a cessé d'applaudir pour que le pianiste français joue encore. Après plusieurs rappels, Jean-Yves Thibaudet a terminé par un nocturne en mi bémol majeur de Chopin.

Leçon 1 : Bonjour 王先生 ------ 您好,张太太。

------Bonjour, Monsieur Zhang.

张太太 ------ 您好,王先生。

------Bonjour, Madame Wang.

王先生 ------ 您身体好吗?

------Comment allez-vous ?

张太太 ------ 很好,谢谢。您呢?

------Je vais très bien, merci. Et vous ?

王先生 ------ 我也很好,谢谢。这是您女儿吗? ------Moi aussi je vais très bien, merci. C’est votre fille ? 张太太 ------ 是的,是我女儿。

------Oui, c’est ma fille.

张小姐 ------ 您好,王先生。

------Bonjour, Monsieur Wang .

王先生 ------ 你好,张小姐。

------Bonjour, mademoiselle Zhang.

Oh, je dois y aller. Dites bonjour à votre mari.

哦,我该走了,问您先生好。

张太太 ------ 谢谢。再见。

------Merci. Au revoir.

王先生 ------ 再见。

------Au revoir.

Voici quelques mots à retenir : 您好 : bonjour. 您:vous.

好:bien, bon. On peut aussi dire 你好 , 你 : tu, toi ;

夫人,太太:Madame ;

Je voudais aussi parler de l'Orchestre symphonique de Beijing. Sans sa bonne interprétation, le concert ne serait pas si excellent. Sous la baguette de Tan Lihua, tout est irréprochable. Le traitement de la musique est soigné. Il exprime des pensées profondément intériorisées. C'est un peu comme si le piano et l'orchestre se répondaient mutuellement. « Excellent, on s'est surpassés », a déclaré Li Jin, responsable presse de l'Orchestre. Moins connu que l'Orchestre royal du Concertgebouw qui était aussi en concert le même soir mais au Grand Théatre National, l'Orchestre symphonique a fait le pari qu'il pourrait faire venir le public et lui offrir une soirée poétique. Il a activement préparé le concert et il a remporté son pari.

先生:Monsieur ;

太太: femme ;

身体:en forme, santé ;

丈夫,先生:mari ;

走:aller, partir ;

小姐:Mademoiselle

我:je, moi ; 女儿: fille ;

谢谢:merci ; 也:aussi ;

再见:Au revoir.

------ 晚上好,小兰。

------Bonsoir, Xiao Lan.

------ 啊,你好,小飞。

------Tiens, bonsoir Xiao Fei.

------ 还好吗?

------Ça va ?

------ 还好,谢谢。你呢?

------Ça va bien, merci. Et toi ?

------ 很好,谢谢。

------Très bien, merci.

Dans la journée, on dit 你好《 bonjour 》, le soir on dit 晚上好 bonsoir, 晚上 , le soir. Mais on peut dire 你好 aussi bien dans la journée que dans la soirée. FRENCH.CRI.CN

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小飞 ------ 噢,到时间了,我该走了。

Xiao Fei------Oh, c’est l’heure, je dois y aller.

小兰 ------ 我也走了。

Xiao Lan------Moi aussi, j’y vais.

小飞 ------ 你去哪儿?

Xiao Fei------ Où tu vas ?

小兰 ------ 我去超市。你呢?

Xiao Lan------Je vais au supermarché. Et toi ?

小飞 ------ 我去学校接我儿子。

Xiao Fei------ Je vais chercher mon fils à l’école.

小兰 ------ 你儿子他几岁了?

Xiao Lan------Ton fils il a quel âge ?

小飞 ------ 他四岁了。再见。

Xiao Fei------ Il a quatre ans. Au revoir.

小兰 ------ 再见,明天见。

Xiao Lan----- Au revoir et à demain.

Explication:

Voici quelques mots à retenir :

一会儿:tout à l’heure

时间 heure / 哪 où / 超市 supermarché ;

马上:tout de suite

找,接 chercher ; 儿子 fils ; 学校 école ;

下次:la prochaine fois

几:quel, combien ; 岁:âge ; 他:il, lui ; 明天 demain .

晚上:le soir

Avant de se quitter, on peut aussi dire :

星期一:lundi

一会儿见:à tout à l’heure

周末:week-end

回头见:à bientôt

假日:jour de congé

下次再见:à la prochaine

夜晚:nuit

晚上见:à ce soir 星期一见:à lundi 晚上愉快:bonne soirée 周末愉快:bon week-end 假日快乐:bonnes vacances

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晚安:bonne nuit

L

a légende raconte que l’empereur Qianlong de la dynastie des Qing ( 1711-1799 ) mena, sous un déguisement, une enquête personnelle à Hangzhou. Au moment du repas, il entra dans un petit restaurant et demanda un plat du nom de Longjing Xiaren ( crevette décortiquée au thé Longjing ). Après avoir trouvé une place, l’empereur Qianlong demanda au garçon d’infuser du thé dans de l’eau bouillante. Au moment où ce dernier sortait son thé Longjing, l’empereur montra sa robe impériale ( la robe brodée de dragons ). Pris d’une peur bleue, le garçon révéla ce secret à son maître. Le maître, qui était en train de sauter un plat, devint tellement confus qu’il mit du thé Longjing dans la poêle en guise d’assaisonnement. Les crevettes décortiquées au thé Longjing furent déposées dans un plat de service. Ce plat délicieux, mêlant le blanc rosé des crevettes au vert du thé, enchanta l’empereur Qianlong. Depuis lors, ce plat est appelé Longjing Xiaren et est considéré comme un mets traditionnel particulièrement exquis. Pour réaliser cette recette, il vous faut 350 g de crevettes décortiquées.

Pour les assaisonnements, il vous faut 1 g de thé Longjing ( ou de thé vert ) ; 5 ml de vin de Shaoxing ( vin jaune ) ; une pincée de sel ; 10 g de fécule de maïs ; un blanc d’oeuf ; 50 ml d’huile d’arachide. Voyons maintenant la préparation : Tout d’abord, lavez bien les crevettes décortiquées et exposez-les à l’air ; mélangez le blanc d’oeuf, le sel et la fécule de maïs. Ensuite, infusez le thé dans 150 g d’eau bouillante et sortez-le après une minute. Enfin, versez l’huile d’arachide dans une poêle et faites-la chauffer tout doucement ; faites sauter les crevettes décortiquées à feu moyen pendant quelques minutes, puis sortez-les et déposez-les dans un plat de service.

Crevettes décortiquées au thé Longjing

Leçon 2 : Au revoir

En Chine, ce plat traditionnel de Hangzhou est préparé dans les restaurants servant la cuisine du Zhejiang.

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Q: Monsieur Jean-Michel Griveau nous a écrit, dans un courriel : « J’aimerais vous envoyer un rapport d’écoute. Quelle est l’adresse postale de Radio Chine Internationale ? »

R: Je vous remercie de vo tre soutien à RCI. Vos rap ports d’écoute sont toujo bienvenus dans notre rad urs les io. Voilà notre adresse po stale : Service français Radio Chine Internationa le, 16A, rue Shijingshan, dis trict Shijingshan Beijing, Chine 10040 D’ailleurs, c’est aussi un grand plaisir de vous lire par courriel : crifra@cri. Monsieur Griveau, nous com espérons recevoir votre rappor t d’écoute, ainsi qu .cn. suggestions. A très bient ôt. Merci ! e vos

Q: Un message de Madam e Merdine Mourad : « Je connaître les grandes vil souhaiterais les chinoises. »

. Il y a de nombreuses grandes R: La Chine a presque la même taille que l’Europe ai (la plus grande ville du pays), villes, telles que Beijing (la capitale), Shangh afric aine ), etc. Ces grandes Guangzhou (où vit une importante communauté es géographiques, composent la villes chinoises, qui revêtent différentes form d’en parler ici. Je vous propose d’ diversité culturelle de la Chine. Il est difficile t une émission particulièrement écouter l’émission Carnet de route de RCI. C’es acrées à l’urbanisation chinoise. axée sur le tourisme, certaines éditions étaient cons .french.cri.cn, pour réécouter les Vous pouvez aussi visiter notre site web, www s chinoises. Madame Merdine émissions et regarder des photos des grandes ville Mourad, merci pour votre lettre !

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s s q u e s ti o n s , d e e d , s e é id s e d S i vo u s a vez à n o u s é c ri re . s a p z e it s é ’h n s u g g e s ti o n s , lettres. Nous les s vo s ur o uj to Nous apprécions s bien attendons. A trè


中国国际广播电台法语部 北京石景山路甲 16 号 16A, rue Shijingshan, district Shijingshan, Beijing 100040 Email / Crifra@cri.com.cn weibo.com/crifrench m.french.cri.cn french.cri.cn


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